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Rapport de Stage
Ogaro (TOGO)
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Sommaire
Introduction ........................................................................................3
I) Mise en situation : Description du Togo .......................................4
A) Le Togo ......................................................................................................................................... 4
1) Situation et Climat..................................................................................................................................... 4
2) Un peu d’histoire....................................................................................................................................... 4
3) Population ................................................................................................................................................. 5
4) Religions et croyances............................................................................................................................... 5
5) Transport ................................................................................................................................................... 5
6) Gastronomie .............................................................................................................................................. 6
B) Ogaro............................................................................................................................................. 7
1) Situation .................................................................................................................................................... 7
2) Population ................................................................................................................................................. 8
3) Habitations ................................................................................................................................................ 8
4) Organisation villageoise............................................................................................................................ 8
5) Organismes situés à Ogaro ........................................................................................................................ 9
III) Le stage.......................................................................................20
A) Rénovation d’étagère avec l’ouvrier d’entretien du CARTO................................................ 20
B) Suivi des stagiaires dans leurs formations ............................................................................... 21
1) Cours d’alphabétisation........................................................................................................................... 21
2) Cours d’hygiène de santé et de tricot ...................................................................................................... 21
2) Cours d’hygiène de santé et de tricot ...................................................................................................... 22
3) Cours d’agriculture et d’élevage ............................................................................................................. 24
C) Suivi d’une réunion de groupements........................................................................................ 28
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Introduction
Le stage ouvrier de première année de magistère en EEA a pour but de nous faire
découvrir un milieu différent de celui que nous côtoyons tous les jours : l’université.
Fort de mes expériences acquises ces trois dernières années en travaillant l’été dans
l’animation puis en banque l’an dernier, j’avais envie de découvrir cette année un tout autre
monde. C’est pourquoi je me suis tourné vers l’Afrique pour trouver un terrain de stage.
Mon objectif était de partir dans un organisme dédié au développement des
populations locales, m’insérer dans ses activités pour pouvoir être en contact avec la
population et découvrir leur culture.
Je connaissais également deux amies en troisième année de médecine qui voulait partir
en Afrique pour aider dans un dispensaire, nous nous sommes donc regroupés pour chercher
ensemble une destination qui pourrait nous accueillir. Nous nous sommes tout d’abord orienté
vers le Cameroun puis très vite vers le Togo. Grâce à un groupe de jeunes partis l’an dernier,
on a pris contact avec un petit village du nord Togo : Ogaro.
Dans ce village il existait une structure médicale (dispensaire, PMI, maternité) et le
CARTO qui gère des écoles et un centre de formation agricole. C’était donc une opportunité à
saisir, nous avons donc écrit début janvier où on expliquait nos objectifs, puis nous avons eu
une réponse positive début avril.
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I) Mise en situation : Description du Togo
Introduction
A) Le Togo
1) Situation et Climat
2) Un peu d’histoire
Avant le XVème siècle, le Togo, qui rassemble des peuples de différentes origines,
n’est dominé par aucun grand royaume. Au XVIème siècle la côte est visitée par les portugais
puis par les danois qui font prospérer le commerce des esclaves. Dans la seconde moitié du
XIXème siècle des comptoirs français, britanniques et allemands sont crées et c’est en 1884
qu’un explorateur allemand établit un protectorat sur le pays. En 1919, après la première
guerre mondiale ce protectorat est partagé par la France (parti est) et le Royaume-Uni (parti
ouest). La partie britannique du Togo sera rattachée à la Côte de l’Or pour former l’état
indépendant du Ghana en 1956 ; le reste du pays forme une république autonome. Cette
république devient indépendante en 1960. Après deux coups d’états, Gnassimbé Eyadéma
président, prend le pouvoir du Togo en 1967 et le conserve encore aujourd’hui.
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3) Population
4) Religions et croyances
5) Transport
Même si le sud du pays est assez bien
desservi en routes goudronnées, plus on va vers le
nord, moins les routes sont entretenues. D’autre part
il n’y a aucune compagnie de transport assurant les
correspondances entre les différentes villes du pays.
Les togolais utilisent donc des « taxis brousses »
d’une douzaine de places qui ne partent que
lorsqu’au moins quinze personnes sont embarquées.
Pour rallier les 650 kilomètres qui séparent Dapaong
de Lomé on a mis près de dix-huit heures. En effet, il
a fallu réparer des freins défectueux en cours de
route. D’autre part on perd beaucoup de temps dans
les nombreux barrages douaniers (environ tout les
cinquante kilomètres) ; ils nous arrêtent pour nous
demander un peu d’argent.
La nourriture togolaise est basée sur une pâte de maïs ou de mil. Les togolais en
mangent deux à trois fois par jour qu’ils accompagnent avec différentes sauces variées faites
avec des végétaux (feuille de baobab ou d’autres arbres) et un peu de viande d’origines
diverses( poulet, pintade et mouton principalement mais aussi du bœuf du chien ou encore du
serpent). Le dimanche les familles les plus aisés s’offrent du riz.
7) Politique
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2) Population
3) Habitations
4) Organisation villageoise
Un chef de village est élu par la population. Lors de l’élection les villageois se placent
derrière celui qu’ils souhaitent élire comme chef du village et est élu celui qui a rassemblé le
plus grand nombre de personnes.
Les problèmes internes (vols…) sont réglés par un charlatan (sorcier) qui désigne le
coupable lors d’une cérémonie.
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5) Organismes situés à Ogaro
File d’attente à la PMI : Près de 200 femmes viennent avec leurs enfants pour les peser les vacciner, et
les soigner si besoin.
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II) Le CARTO (Centre d’Animation rurale de Tambimong Ogaro)
A) Présentation du projet
1) Nature du projet
Stratégie du CARTO
Objectifs à atteindre
♦Une Formation de longue durée au centre à Ogaro
♦Permettre l’accroissement de
la production et des revenus → Alphabétisation des stagiaires (hommes et femmes)
3) Organigramme
Evêché de Dapaong
C.A.R.T.O
Volet
FORMATION AU CENTRE Volet GROUPEMENTS
SUIVI DES STAGIAIRES
Responsable et Responsable
→Chargé de l’environnement et
de la recherche Adjoints
→ Chargé de l’agriculture
→ Chargé de l’aviculture
→Chargée de la promotion
féminine
→Chargé d’alphabétisation
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B) Activité
1) Formation sur le centre à Ogaro
Les objectifs du CARTO étaient au départ ambitieux. Il savait aussi, qu’il devait
compter avec les mentalités et le poids des traditions. L’évolution, certes lente du milieu, les
progrès réalisés, les leçons tirées du suivi des anciens et anciennes stagiaires, l’analyse des
nouveaux défis et le manque de financements a amené le CARTO à faire évoluer sa formule
au centre.
Pour illustrer la progression de la région, un des objectifs initial du CARTO était de
faire adopter aux paysans la culture attelée permettant une amélioration de l’efficacité du
travail agricole. On constate à l’heure actuelle que beaucoup de paysans, sans être passés par
le CARTO se sont équipés dans ce domaine. La diffusion de la culture attelée n’est donc plus
une priorité.
Cependant tous les objectifs initiaux ne sont pas atteints, demandant plus
d’engagement de la part du paysan et d’autres défis s’imposent. Parmi ces derniers ont peut
citer ceux posés par :
● L’appauvrissement et la dégradation des sols, problèmes pour lesquels les paysans
ne voient comme solution que l’achat d’engrais augmentant ainsi les coûts de productions
sans obtenir les résultats escomptés.
● L’accroissement de la population impliquant une diminution de surface pour le
paysan.
● L’échec dans l’aviculture avec un taux de mortalité très élevé.
● La mauvaise gestion des exploitations agricoles : manque de planification,
d’épargne, non maîtrise des périodes avantageuses de commercialisation des produits
d’élevages et de cultures.
● L’analphabétisme source de blocages continuels.
● La fragilité des organisations paysannes émergentes (Groupements).
Pour répondre à tous ces problèmes le CARTO a donc mis en place une nouvelle
formation.
Le centre s’adresse à des jeunes couples âgés de 25-30 ans. Ces couples doivent avoir
au moins un enfant pour assurer la stabilité du couple et son assise dans le village. Le fait de
prendre des hommes mariés permet aussi de former leurs femmes.
D’autre part ces couples doivent déjà être implanté dans le village, cultivant leurs
terres et ayant déjà un petit peu de matériel agricole.
Les couples doivent venir avec une jeune fille capable de garder leurs enfants pendant
les formations des femmes. Cette jeune fille connue du couple est souvent du village. Elle
bénéficiera de cours d’alphabétisation, de tricot et de couture lors de la formation.
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C’est la première année que la formation ne se déroule que sur un an. Pour cette année
de transition sept couples étaient en formation. Pour les années prochaines le CARTO prévoit
d’accueillir de seize à dix-huit couples. Les années précédentes la formation se tenait sur deux
ans et chaque année douze couples étaient accueillis ce qui faisait au total vingt-quatre
couples sur le centre.
i) Agriculture élevage
Agriculture
Elevage
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ii) Gestion d’une exploitation familiale
Le but du CARTO est de regrouper les paysans entre eux pour former des
groupements.
C’est un des éléments fondamentaux au centre. Elle doit permettre aux couples
paysans de tenir un document simple de gestion pour eux mêmes et pour leurs groupements et
de pouvoir lire les fiches techniques sur les cultures ainsi que les calendriers de vaccinations
des animaux.
Les jeunes filles, préposées à la garde des enfants, apprendront à lire, écrire et calculer
dans leur langue.
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2) Suivi des stagiaires : les groupements
Une fois rentrés dans leurs villages, les paysans et leurs épouses qui ont suivi la
formation sont visités régulièrement, suivant un calendrier précis. Les anciens stagiaires qui le
souhaitent reviennent au centre pour une session de recyclage.
Pour que la formation reçue soit communiquée, chaque ancien stagiaire est invité à
constituer autour de lui, une petite équipe pour un partage de connaissances.
Les visites de suivi se font à périodicités variables, suivant l’époque de l’année et la
phase de la saison de culture. Elles sont l’occasion d’évaluer la capacité de chaque paysan à
mettre en œuvre ce qu’il a appris pendant la formation. Il arrive aussi que ces visites soient
attendues pour tenter de régler des conflits de génération, conflits dus à l’introduction de
techniques nouvelles.
Aujourd’hui le CARTO suit une soixantaine de groupements. Son but est de faire
évoluer le monde paysan vers des organisations de types coopératives, capable de conduire
rationnellement leurs activités génératrices de revenues et de sécurité alimentaire, et d’être des
prestataires de services à la satisfaction de leurs membres.
Pour cela les groupements réunissent les paysans pour qu’ils s’entraident lors des
moments difficiles et qu’ils fassent des achats groupés réduisant ainsi leurs coûts de
production.
Pour améliorer leurs revenus, le CARTO a essayé de mettre en place un système de
grenier : Les paysans achètent des céréales en octobre novembre lorsque tout le monde
récolte, puis ils les revendent en avril mai à la fin de la saison sèche lorsque les stocks de
céréales commencent à s’épuiser.
Le CARTO essaie aussi de développer des cultures maraîchères en saison sèche, dans
certains groupements, qui possèdent du terrain humide tout au long de l’année.
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3) Appui à la scolarisation : Les écoles MEEM-CARTO
A la demande des paysans, le CARTO a décidé de piloter la mise en place des « écoles
villageoises » à la fin des années quatre-vingt.
Le CARTO a donc trouvé les financements pour construire les écoles et rémunérer les
maîtres, c’est également lui qui assure la prise en charge pédagogique des enseignants. Les
maîtres sont en effets souvent visités, conseillés, guidés pour la préparation des cours.
Pour sortir de l’analphabétisme généralisé, il y a obligatoirement une période où
l’enseignement est confié à des personnes de petits niveaux d’études (Certificat d’études le
plus souvent, BEPC de temps en temps) et non qualifiés pédagogiquement.
C’est ainsi qu’une quinzaine d’écoles ont été ouvertes dans un rayon de trente
kilomètres autour d’Ogaro. Ces écoles assurent les six années du cycle primaire (Au Togo le
CP se fait en deux années puisque le français est totalement ignoré lorsque l’on arrive pour la
première fois à l’école). Par conséquent une cinquantaine de classes scolarisent un peu plus de
2000 élèves.
Malheureusement, même si le coût annuel de l’inscription est très accessible (1500
FCFA : 15 Francs Français pour les garçons et 1100 FCFA pour les filles) ce n’est encore
qu’une minorité d’enfants qui fréquentent l’école (Environ 10% même si c’est difficile de
savoir dans des villages où l’état civil est complètement inconnu).
Les autres enfants sont condamnés aux travaux des champs, à la garde des bœufs ou
des chèvres, à la surveillance du petit frère ou de la petite sœur au sens africain du terme
(frère ou sœur voulant dire faisant partie de la parenté, voire du village).
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C) Financement du CARTO
♦Sur le centre les stagiaires ne paient pas leur formation, ils règlent juste les
équipements et les semences grâce à leurs récoltes. Il reste donc à payer les salaires du
personnel mais aussi les frais de déplacements et les groupes électrogènes.
♦Pour le suivi des stagiaires et des groupements ils faut trouver des fonds pour
rémunérer les accompagnateurs ainsi que pour lancer de nouvelles cultures : Le CARTO
avance l’argent qui sera remboursé en partie (environ à 50%) lors de la récolte des paysans.
♦En ce qui concerne les écoles même si l’écolage (coût annuel de l’inscription) est
payé par les villageois il reste à financer la construction et l’entretien des écoles ainsi que la
formation et le salaire des instituteurs.
Le CARTO renouvelle donc sans cesse des campagnes publicitaires pour récolter des
fonds afin d’assurer le fonctionnement du centre.
Pour attirer l’argent des investisseurs le CARTO doit souvent faire des projets
utopiques. De plus au bout de quelques année les partenaires financiers se lassent (On ne peut
pas voir une amélioration nette du jour au lendemain). Le CARTO reçoit donc des dons par
accoue.
De plus la politique du Togo empêche certaines collaborations avec des partenaires.
Par exemple entre 1988 et 1995 le CARTO était soutenu par le secours catholiques américain
(CRS). Mais en 1995, suite au retrait de la communauté international du Togo, tous les ONG
américaines se sont entièrement retirées du pays.
Cette association finistérienne créée il y a presque vingt ans, est active auprès du
CARTO depuis le début. Elle organise des rassemblements, des fêtes, des conférences, des
expositions ayant pour but de sensibiliser la population locale aux actions menées par le
CARTO.
Les cotisations reçues ainsi que les bénéfices des ventes et des fêtes servent à apporter
un soutien matériel au CARTO. Par exemple c’est cette association qui a financé le matériel
informatique du centre allégeant ainsi le travail de comptabilité du secrétaire. Les Amis
d’Ogaro ont également financé l’achat et le transport d’un tracteur qui devrait arriver en
septembre 2004.
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b) Le rotary suisse
Le village gaulois est un parc d’attraction situé dans les Côtes d’Armor à Pleumeur-
Bodou mais c’est aussi un lieu traitant d’histoire. Il a été créé dès son origine dans un but
humanitaire et est constitué de différents espaces :
Ce village est animé par quatre salariés et quelques bénévoles qui viennent l’été prêtés
main forte. Il est géré par l’association MEEM (le Monde des Enfants pour les Enfants du
Monde).Chaque année il accueille près de 60 000 visiteurs et affecte chaque année 60% de ses
bénéfices de juillet et août pour les écoles du CARTO. Cet argent sert depuis la création des
écoles à financer le salaire des instituteurs (un peu plus de 15 000 Francs CFA soit 150 Francs
français par mois). Par exemple en 2002 l’association MEEM a versé près de 40 000 euros au
CARTO pour rémunérer les enseignants.
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d) Les Sables rouges
Tous les fonds envoyés au CARTO sont suivis de très près par les associations
donatrices. Tout les ans un membre des associations vont sur le terrain à Ogaro pour suivre
l’avancé du projet et examiné la comptabilité du CARTO.
D’autre part, la majorité des subventions venant par vagues, il y a un gros travail de
gestion à faire : l’argent n’est pas dépensé tout de suite. Par exemple cette année le CARTO
vit exclusivement sur ces réserves.
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III) Le stage
Introduction
Le thème du stage de première année du magistère en EEA n’étant pas très restrictif,
j’avais trouvé intéressant de laisser l’électronique et l’électricité un peu de côté pour vivre une
expérience d’un tout autre genre en Afrique. Finalement, la transition c’est fait
progressivement puisque le premier jour de mon stage, j’ai passé mon temps avec un
ohmmètre à essayer de détecter une panne dans le circuit électrique du centre. J’étais
accompagné du directeur du CARTO, lui-même spécialiste puisque ancien professeur de
physique. Pour finir un disjoncteur a été remplacé et tout allait mieux.
Mes activités se sont par la suite diversifiées puisque j’ai travaillé une semaine avec
l’ouvrier d’entretien pour rénover des étagères dans une salle de formation, puis j’ai suivi la
formation des « stagiaires » (ceux qui suivent la formation du CARTO) et participé
notamment à leurs travaux dans les champs. J’ai pu suivre également leurs cours
d’alphabétisation ainsi que les cours d’hygiène et de tricot des femmes. J’ai également suivi
une réunion de groupement dans un village voisin où les formateurs présentaient aux
villageois la possibilité de faire des cultures maraîchères en saison sèche.
Pendant la plus part de mes activités, j’étais accompagné par trois étudiants togolais en
école d’ingénieur d’agronomie dans le sud du pays qui étaient également en stage au CARTO
dans le cadre de leurs études.
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B) Suivi des stagiaires dans leur formation
1) Cours d’alphabétisation
En temps normal tous les stagiaires ont deux heures de cours d’alphabétisation de 7h à
9h tous les matins. Les hommes d’un côté, les femmes de l’autre. Les jeunes filles (gardiennes
d’enfants) poursuivent ces cours de 9h 30 à 11h 30. Ils sont réduits ou supprimés lorsqu’il y a
beaucoup de travail à faire dans les champs.
J’ai pu suivre lors de mon stage les cours d’alphabétisation donnés aux hommes et aux
jeunes filles.
Ces cours d’alphabétisation se font en langue locale (le gourma) et sont très vivants.
En effet chaque stagiaire passe au tableau tour à tour muni d’un petit bout de bois pointant un
mot et essayant de le prononcer sous l’œil du formateur.
Chaque stagiaire dispose d’un livre où est inscrit les cours, d’un cahier d’exercices et
d’une ardoise qui sert à écrire les mots que demande le formateur.
Ce sont exactement les mêmes cours qui sont données aux jeunes filles. Elles
apprennent un peu plus vite en raison de leur plus jeune âge mais aussi parce que la formatrice
peut leur donner des exercices pour le lendemain alors que c’est plus délicat pour les adultes.
Finalement au bout de 10 mois de formation les stagiaires savent lire et écrire, mais ils
ne conservent leurs acquis que lorsque ils pratiquent d’où le besoin d’une poursuite des cours
d’alphabétisation dans les groupements.
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2) Cours d’hygiène de santé et de tricot
a) Cours de santé
Ces cours ont lieu l’après midi à partir de 14h 30 et sont pour les femmes. Le cours
que j’ai pu suivre était un cours de santé sur le paludisme. La formatrice, aidée par des
schémas, expliquait son origine, son mode de transmission, le traitement des crises de palud et
la prévention qu’il faut adopter auprès des bébés.
Le cours est très vivant, pour chacune des
images la formatrice demande aux stagiaires ce
qu’elles expriment pour elles. Elle fait une fois le
cours puis le lendemain une des stagiaires prend sa
place et explique ce qu’elle a compris. Et ceci ainsi
de suite jusqu'à ce que toutes les stagiaires soient
passées.
Cours pour changer les pratiques Cours sur l’entretien des ongles Cours d’hygiène
lorsqu’un enfant est malade
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c) Cours de Tricot
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3) Cours d’agriculture et d’élevage
Les parties théoriques des cours d’élevage et d’agriculture se font sur le terrain. Il est
en effet difficile d’imaginer les stagiaires prenant des notes assis à un bureau. Très souvent, ils
sont illettrés et ne peuvent donc pas prendre de notes, et d’autre part ils n’ont jamais été
habitués à rester assis à écouter un formateur. Les cours de culture, mais aussi les cours sur les
maladies des volailles ou bien encore sur la constitution du fumier se font donc sur le lieu de
travail.
Les activités dépendent des aléas climatiques ; Avant mon arrivée, il y a eu une
période de trois semaines sans pluie, qui a bloqué les semis de maïs et de soja. Pendant cette
absence de précipitations, les formateurs ont insisté sur l’alphabétisation, l’élevage…
La pluie étant tombée à la fin de ma première semaine de stage, j’ai donc participé aux
travaux de semi avec les stagiaires, apprenant ainsi à manier la charrue et les bœufs…
Le scarifiage
Processus qui permet de casser les mottes de terre pour permettre une infiltration d’eau
homogène. Ce processus se fait au début de la saison des pluies (avril). Une fois le scarifiage
réalisé on peut déposer de l’engrais ou du fumier avant de retravailler le sol.
Le labour
Le labour est l’ouverture et le retournement de la terre avec la charrue. Cela permet d’enfouir
ce que la terre porte en surface pour préparer son ensemencement. Il doit être réalisé quand la
terre est humide.
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Le rayonnage
Une fois le terrain labouré le rayonneur trace des rayons (rang) pour y faire des semis.
L’outil utilisé permet de tracer trois rangs mais afin d’avoir des rangs parallèles on fixe un des
rayonneurs dans un rang déjà tracé.
Le pockage
Les semis
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L’épandage d’engrais
Le sarclo-binage
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Le buttage
Le buttage consiste à
entourer le plan d’une butte
de terre. Ceci va permettre
d’agrandir les racines du
plan et ainsi renforcer la
solidité face au vent et à la
pluie.
Une fois ces opérations terminées il ne reste plus qu’à espérer que la météo soit
clémente et que la récolte sera bonne.
Le paysan qui cultive un hectare doit donc réaliser ces 9 opérations, il aura donc
parcouru une distance moyenne de 180 kilomètres dans son champ.
Le CARTO cultive chaque année environ 60 hectares (arachides, coton, maïs, mil,
soja). Etant donné le peu de stagiaires cette année (7 couples) le CARTO a du faire appel à
des jeunes écoliers du village pour participer aux travaux des champs. Ils sont ainsi formés
aux travaux et perçoivent une rémunération (600 Francs CFA soit 6 Francs français par jour)
qui doit leur permettre de financer leurs fournitures scolaires.
Sur le centre, les formateurs insistent beaucoup sur l’entretien des terres avec l’apport
d’engrais organique pour préserver et améliorer la rentabilité des cultures. Pour donner un
exemple, lorsque le CARTO est arrivé il y a vingt ans, on leur a donné les pires terres qui
existaient. En vingt ans leurs terres sont devenues les plus fertiles et les plus enviées du
village. Les techniques traditionnelles utilisées dans le village, par exemple les feux de
broussailles, allumés volontairement pour défricher le terrain après la saison des pluies
appauvrissent très fortement la terre.
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C) Suivi d’une réunion de groupements
Pendant mon stage j’ai assisté à une réunion de groupement à Napatial petit village
situé à 7-8 kilomètres d’Ogaro. Cette réunion avait pour but d’introduire les cultures
maraîchères pendant la saison sèche.
La réunion se termine par une calebasse de tchapa (la bière locale)
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Bilan sur le CARTO
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Conclusion
Ce stage en Afrique m’a fait découvrir un autre milieu bien différent du mien. Loin de
l’individualisme et de la mondialisation, j’ai pu découvrir une société construite sur la famille
et les traditions.
Le CARTO étant géré et financé par des européens, cela m’a permis de réfléchir sur la
participation des occidentaux, dans le développement en Afrique. Plusieurs éléments sont à
prendre en considérations.
Tout d’abord, il ne faut pas penser calquer un système européen en Afrique. Les
mentalités, les croyances et le poids des traditions empêchent tout copier-coller. Il est certain
que le monde moderne des occidentaux les fait rêver mais ils sont loin de mesurer la réalité de
cette vie qu’ils qualifient de rêve. Dans la capitale, Lomé, de plus en plus de togolais
dépensent leurs argents dans l’achat d’un téléphone portable ou d’un lecteur DVD pour se
rapprocher du confort européen, mais ils ne pensent pas économiser même pour de courtes
échéances telles que pour régler des hospitalisations prévisibles.
De plus ils pensent que les occidentaux peuvent quasiment tout faire pour eux sans
beaucoup s’impliquer. Le chemin du développement passe donc par un changement de
mentalité pour permettre aux africains d’être les principaux acteurs de leur développement.
Les membres du CARTO l’ont bien compris et lorsqu’ils construisent des puits ou des écoles,
ce sont les villageois concernés qui travaillent. Dès qu’ils ne participent pas, ils ne
s’impliquent pas non plus dans la maintenance ou dans les réparations.
Il est parfois aussi difficile de savoir précisément ce que deviennent les fonds d’aide
apportés par les ONG occidentales. D’où la nécessité d’avoir un membre de l’ONG présent
sur place pour gérer l’argent.
Par mon expérience au Togo, en stage au CARTO, j’ai pu constater que l’intervention
du CARTO comme de nombreuses ONG installés au nord Togo sont nécessaires. Ils font
avancer les togolais vers une amélioration de leur niveau de vie (conditions de travail dans
l’agriculture, médicale, hygiène, de réflexion sur les différentes coutumes de vie…)
Je conclue en remerciant tous les africains que j’ai pu côtoyer car leur rencontre fut
pour moi très riche. La pauvreté matérielle des togolais n’empiète pas sur leurs richesses
intérieures et leurs accueils, leurs joies de vivre et leurs éternelles bonnes humeurs me
resteront gravées à jamais. Grâce à eux, de mon stage sort une expérience dépaysante, riche et
inoubliable.
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Annexes
Dépenses
Voyages TGV 52€
aller-retour : Vannes Paris
Avion 759€
aller-retour : Paris Lomé
Bus 22€
aller-retour : Lomé Ogaro
Hébergement Ogaro : 66 000 FCFA 140€
Nourriture Dapaong : 6 000 FCFA
Lomé : 18 500 FCFA
Santé Vaccins : 135€
Typhoïde, méningite A et C, Fièvre
jaune, Hépatite A
Protection Paludisme : 168€
Médicaments paludisme : 88€
Moustiquaire : 42€
Répulsif moustiques : 38 €
Médicaments : 40€
Turista
Purificateur d’eau
Visa 20€
Assurance Assurance rapatriement 30€
Total des Dépenses 1366€
Recettes :
Recettes
Subventions Concours « Envie d’agir » 2004 167 €
Bourse du conseil général du 400 €
Morbihan
Autofinancement 799€
Total des Recettes 1366 €
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Pluviométrie à Ogaro
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Localisation des écoles villageoises
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