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ROYAUME DU MAROC

Université Sidi Mohamed Ben Abdellah


Faculté des Sciences Juridiques Economiques et Sociales - Fès

Master : Economie Appliqué


Module de Macroéconomie appliqué
Sciences Economiques et Gestion

LA NOUVELLE
MACROECONOMIE
KEYNESIENNE
Réalisé par : Encadré par :

Khalid Boukhit Pr. Hamid Slimani

Mhamed Ben-Chikh

Année universitaire : 2023-2024


RÉSUMÉ

La nouvelle macroéconomie keynésienne (NKM) émerge dans les années 1980 en


réaction aux approches monétaristes dominantes à cette époque. Elle s'inscrit dans la continuité
de la pensée keynésienne en accordant une importance primordiale à la demande agrégée pour
expliquer les fluctuations économiques du produit et de l'emploi. Contrairement aux keynésiens
traditionnels, la NKM intègre les notions d'anticipations rationnelles des agents économiques
et l'existence de rigidités à court terme sur les marchés des biens et du travail. Les entreprises
et les ménages basent leurs décisions sur les anticipations qu'ils font de l'évolution future des
prix et des revenus. De plus, ajuster instantanément les salaires et les prix en réaction aux chocs
est impossible à court terme en raison de rigidités liées aux contrats par exemple. Ces deux
hypothèses - anticipations rationnelles et rigidités nominales à court terme - permettent
d'expliquer la persistance de fluctuations de la production et de l'emploi malgré la flexibilité
supposée des prix et salaires à long terme. La NKM formalise ces mécanismes à l'aide de
modèles mathématiques dynamiques et stochastiques d'équilibre général (DSGE).

Mots-clés : « Nouvelle Macroéconomie Keynésienne », « Modèles Agrégés »,


« Rigidités », « Information Asymétrique ».

2
Liste des abréviations

Abréviation Signification
NEK Nouvelle économie keynésienne
NMK Nouvelle macroéconomie keynésienne
NEC Nouvelle économie classique
NC Néoclassique
CT Court terme
LT Longue terme
MM Masse Monétaire
L'EKG / l’EGR L'équilibre Général avec rationnement
CES Constant Elasticity of Substitution
DSGE Modèle de l'équilibre général stochastique

3
Sommaire

Résumé........................................................................................................................... 2
Liste des abréviations..................................................................................................... 3
Sommaire ....................................................................................................................... 4
Introduction .................................................................................................................... 6
Introduction à la Nouvelle Macroéconomie Keynésienne (NMK) ................................ 7
Contextualisation historique. ..................................................................................... 7
Les deux synthèses : IS-LM et théorie du déséquilibre. ........................................ 7
Évolution de l'école néo-keynésienne vers la NMK : les métamorphoses du
keynésianisme (1956-1996). .............................................................................................. 9
Fondements Théoriques de la NMK ............................................................................ 11
École néo-keynésienne (1965-1977)........................................................................ 11
Don Patinkin (1956)............................................................................................. 11
Robert Clower (1965). ......................................................................................... 12
Émergence de la NMK dans les années 1980. ......................................................... 12
Théorie des incitations, des contrats et de l'action publique. ............................... 16
Principaux contributeurs : Akerlof, Spence, Fisher, Stiglitz, Shapiro, Mankiw,
Phelps. .............................................................................................................................. 17
Caractéristiques du Nouvelle macroéconomie Keynésien ........................................... 20
Différences par rapport à la macroéconomie classique. .......................................... 20
Les caractéristiques de la NMK. .............................................................................. 24
Apport Théorique des NMK ........................................................................................ 28
Modèles de l'Offre et de la Demande Agrégées dans la NMK ................................ 28
Dynamiques et Stabilité Macroéconomique ............................................................ 29
Interprétations fondées sur l'incertitude radicale. : Knight, Ramsay et la « Behavioral
Economics » ......................................................................................................................... 30
Rigidités nominales et réelles. ................................................................................. 31
Nouvelles Courbes de Phillips ............................................................................. 35
Modèles Fondamentaux de la NMK ............................................................................ 41
Le modèle de contrats implicites et d'information asymétrique .............................. 41
Modèle de l'équilibre général stochastique (DSGE). ............................................... 43
Structure fondamentale. ....................................................................................... 44
Politiques Économiques dans la Nouvelle Macroéconomie Keynésienne .................. 48
Politique monétaire. ................................................................................................. 48

4
Règles de Taylor et politique monétaire optimale. .............................................. 48
L'effet de la politique monétaire sur l'économie .................................................. 49
Limitations de la politique monétaire. ................................................................. 53
Politique budgétaire. ................................................................................................ 55
Multiplicateurs keynésiens................................................................................... 55
Dynamiques du Marché du Travail dans la NMK ....................................................... 57
Théorie du salaire d'efficience. ................................................................................ 57
Théorie du signal...................................................................................................... 58
Exercices Pratiques ...................................................................................................... 61
Dynamiques du Marché du Travail.......................................................................... 61
Modèle DSGE. ......................................................................................................... 62
NKM ........................................................................................................................ 65
Conclusion ................................................................................................................... 73
Bibliographies .............................................................................................................. 74
Table des matières........................................................................................................ 76

5
INTRODUCTION
La Nouvelle Macroéconomie Keynésienne (NMK) s'inscrit comme une évolution
significative dans le paysage théorique de l'économie, apportant des transformations majeures
depuis ses prémices jusqu'à son développement actuel. Pour comprendre cette évolution, il est
essentiel de replacer la NMK dans son contexte historique, en analysant les deux synthèses
majeures qui l'ont précédée, à savoir la synthèse IS-LM et la théorie du déséquilibre. La
contextualisation historique, débutant dans les années 1950 et évoluant jusqu'aux années 1990,
offre un éclairage sur les métamorphoses du keynésianisme, exposant les étapes cruciales qui
ont conduit à l'émergence de la NMK. Les fondements théoriques de la NMK trouvent leurs
racines dans l'école néo-keynésienne des années 1965-1977, avec des penseurs majeurs comme
Akerlof, Spence, Fisher, Stiglitz, Shapiro, Mankiw, et Phelps, qui ont contribué de manière
significative à l'émergence et à la consolidation de la NMK dans les années 1980. Dans cette
perspective, on explore les caractéristiques distinctives de la NMK par rapport à la
macroéconomie classique, mettant en lumière les éléments qui définissent cette nouvelle
approche. L'analyse des modèles de l'offre et de la demande agrégées dans la NMK, ainsi que
des dynamiques et de la stabilité macroéconomique, révélera les spécificités et les avancées
conceptuelles de cette école. Le volet théorique de la NMK sera également approfondi en
examinant les modèles fondamentaux tels que le modèle de contrats implicites et d'information
asymétrique ainsi que le modèle de l'équilibre général stochastique (DSGE). Ces modèles
constituent le socle sur lequel repose la compréhension approfondie des mécanismes
économiques dans la perspective néo-keynésienne. Enfin, cette introduction se penchera sur
les implications des fondements théoriques de la NMK en matière de politiques économiques.
L'analyse portera sur la politique monétaire, les règles de Taylor, la politique monétaire
optimale et son impact sur l'économie, tout en examinant les limites inhérentes à cette politique.
La politique budgétaire sera également étudiée, mettant en lumière les multiplicateurs
keynésiens et les dynamiques du marché du travail dans le cadre de la NMK, avec un regard
particulier sur des théories telles que le salaire d'efficience et la théorie du signal.
D’où on pose la problématique suivante : Quels sont les fondements théoriques, les
caractéristiques distinctives et les implications des politiques économiques dans la Nouvelle
Macroéconomie Keynésienne (NMK) ? Cette étude sur (NMK) se propose d'explorer en
profondeur les fondements théoriques, les caractéristiques distinctives et les implications
pratiques de cette école macroéconomique. La contextualisation historique détaillera
l'évolution depuis les synthèses IS-LM jusqu'à l'émergence de la NMK, tandis que l'examen
des contributions de penseurs clés comme Don Patinkin et Robert Clower jettera les bases
théoriques. La NMK sera caractérisée par ses différences avec la macroéconomie classique,
puis examinée à travers des modèles de l'offre et de la demande agrégées, des théories de
l'incertitude radicale, des rigidités nominales et réelles, ainsi que des nouvelles Courbes de
Phillips. La transition vers les modèles fondamentaux comme le modèle de contrats implicites
et d'information asymétrique et le modèle de l'équilibre général stochastique (DSGE) sera
abordée avant d'explorer les politiques économiques dans le cadre de la NMK, y compris la
politique monétaire (règles de Taylor, politique monétaire optimale) et la politique budgétaire
(multiplicateurs keynésiens, dynamiques du marché du travail). Des exercices pratiques
viendront illustrer l'application concrète de ces concepts, offrant ainsi une perspective
holistique de la NMK.

6
INTRODUCTION A LA NOUVELLE MACROECONOMIE
KEYNESIENNE (NMK)
Les écoles d'économie diffèrent, avec des auteurs particuliers regroupés en diverses
catégories, telles que classique, keynésien, néoclassique, libéral et néolibéral.
L’une des quatre écoles primaires de la théorie macroéconomique contemporaine est
l’école « néo-keynésienne », qui s’inspire de sources évidentes. Ses homologues comprennent
les monétaristes (Milton Friedman), les théoriciens du déséquilibre (Robert Clower) et les
néoclassiques (Robert Lucas).
La disparition de Keynes en 1946 n’a pas entraîné la fin du keynésianisme. Au lieu de
cela, la période qui a suivi la Seconde Guerre mondiale a été définie par la domination de la
théorie économique keynésienne jusqu’en 1974. Cette époque a vu des avancées et des résultats
significatifs. Cependant, en raison de la position équivoque de Keynes, qui oscillait entre le
pragmatisme et d'autres positions, diverses interprétations de la théorie ont émergé, ainsi que
des débats sur sa compatibilité avec la théorie classique. Plus précisément, la question de la
validité et de la généralité du raisonnement keynésien a été soulevée, ce qui a amené certains à
croire que la théorie est plus universelle que la théorie classique, comme Keynes lui-même
l’avait suggéré, tandis que d’autres ont soutenu qu’elle ne s’appliquait qu’à des situations
spécifiques.

Contextualisation historique.
L’école néo-keynésienne se caractérise comme une école de pensée au sein de la
macroéconomie, comme en témoignent les travaux de l’économiste John Maynard Keynes.
Son émergence a eu lieu après l’intégration de la synthèse néoclassique et keynésienne dans
l’après-guerre. En conséquence, les grands économistes néo-keynésiens de la seconde moitié
du 20e siècle ont fait de l’économie néo-keynésienne l’orthodoxie économique jusqu’aux
années 1980.
Les deux synthèses : IS-LM et théorie du déséquilibre.
La première synthèse : IS-LM et ses extensions
Le modèle IS-LM a longtemps été considéré comme la pierre angulaire de
l’introduction à la macroéconomie. Des années 1950 aux années 1990, presque tous les cours
de macroéconomie débutaient avec le modèle IS-LM, qui représente la première synthèse des
théories économiques keynésiennes et classiques. Ce modèle est apparu peu après la
publication de la Théorie générale de John Maynard Keynes, sous la forme d'un article intitulé
« M. Keynes et les classiques : une interprétation suggérée » de John Hicks. Publié dans la
revue scientifique Econometrica en 1937, l'article tente de réconcilier les théories économiques
keynésiennes avec la tradition de l'équilibre néoclassique walrasien en proposant une approche
d'équilibre général du marché. La proposition de Hicks a donné naissance au modèle « IS-LM
», devenu depuis emblématique de la synthèse keynésienne.
Hicks se concentre sur la corrélation entre deux types distincts de marchés : les marchés
monétaires et financiers qui donnent naissance aux taux d’intérêt, et le marché des biens et
services qui détermine le niveau d’activité et, par conséquent, le niveau d’emploi. Le taux
d'intérêt occupe une position précaire, à l'intersection des comportements spéculatifs sur les

7
marchés financiers et des décisions de production sur les marchés de l'économie réelle. Le
modèle IS-LM est une analyse de l’équilibre simultané de ces deux marchés, thème principal
de la Théorie générale et bien sûr cohérent avec la logique walrasienne des marchés qui
s’ajustent simultanément. Par conséquent, il y a un appel à une « synthèse » des deux cadres.
Un examen plus approfondi du modèle IS-LM révèle que l’économie est plus sujette au
keynésianisme lorsque la courbe LM est « plate » (dans une trappe à liquidité) et que la courbe
IS est « verticale ». Et plus volontiers classique dans les cas inverses. Le cadre fourni par IS-
LM permet donc de discuter des conditions de validité des deux courants de pensée en fonction
de critères très techniques, éventuellement mesurables par les statistiques : par exemple, la
sensibilité des comportements aux variations du taux d’intérêt.
Le triomphe de l'IS-LM est attribué à deux facteurs distincts. Principalement, il a fourni
un outil pour comprendre le message de la théorie générale à une multitude d'économistes qui
ont peut-être eu du mal à étudier directement le texte keynésien. Cela n’est pas toujours simple,
car le style et l’argumentation de Keynes peuvent parfois être flous, peut-être à dessein.
L'élimination des éléments ambigus dans le modèle IS-LM a abouti à une interprétation
simplifiée et lucide. Bien que cette interprétation soit sans aucun doute sélective, elle est
indéniablement claire et directe, ce qui permet une compréhension facile et rapide des idées de
Keynes.
Ces modèles physico-financiers, issus de l'IS-LM, permettent d'anticiper et de mesurer
les politiques « stop and go ». Plus précisément, le modèle AS-AD, qui prend en compte la
détermination du niveau général des prix, permet aux autorités politiques de réguler l'activité
économique dans une séquence précise de décisions de politique budgétaire. Lorsque le plein
emploi est atteint, et que les pressions inflationnistes sont fortes, on « s'arrête » en réduisant les
déficits publics. À l’inverse, lorsque ces pressions se dissipent, nous « allons » créer des
emplois en élargissant les déficits. L'intégration de la flexibilité des prix dans le modèle IS-LM
présentait un avantage significatif en permettant de reproduire avec précision la courbe de
Phillips et de l'observer par des moyens statistiques. Durant cette période, le « dilemme
inflation-chômage » prévalait. Ce dilemme signifiait que toute diminution du chômage
conduirait inévitablement à l’inflation. Cela a été réalisé grâce à l’illusion monétaire, selon
laquelle les agents interprétaient mal les signaux de prix, ce qui entraînait une résurgence de
l’activité. Cependant, cet effet n'a été que temporaire jusqu'à ce que les agents reconnaissent
leurs erreurs et adaptent leur comportement, marquant le retour d'une économie « classique ».
Actuellement, la première lecture de la courbe de Phillips fait l’objet de nombreux débats.
Même s’il est vrai que les preuves empiriques ne soutiennent plus ce concept, la synthèse IS-
LM a été confrontée à des défis bien avant l’émergence de la stagflation – la combinaison d’une
inflation élevée et du chômage dans les années 1970.
Le deuxième facteur contribuant au succès de la « synthèse » du modèle IS-LM, et ses
extensions ultérieures, comme outils analytiques fondamentaux pour l’évaluation et la mise en
œuvre des politiques économiques cycliques au cours des années 1950 et 1960. Des modèles
physiques et financiers, dérivés du modèle IS-LM, ont été utilisés pour prédire et ajuster les
politiques de stop-and-go. Plus précisément, le modèle offre globale/demande globale (AS-
AD), qui intègre la détermination du niveau global des prix, a permis à l'autorité
gouvernementale d'affiner l'activité économique grâce à une séquence personnalisée de
décisions de politique budgétaire : dans les cas où le plein emploi est atteint et les pressions
inflationnistes deviennent redoutables, la décision est prise de « stopper » en diminuant les

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déficits publics. A l’inverse, lorsque le plein emploi n’est pas à portée de main, la décision est
prise d’y aller en creusant les déficits pour créer des emplois. L’un des avantages majeurs de
l’intégration de la flexibilité des prix dans le modèle IS-LM était la capacité de reproduire avec
précision la courbe de Phillips, qui pouvait ensuite être observée grâce à une analyse statistique.
Durant cette période, le « dilemme inflation-chômage » prévalait, car une diminution du
chômage conduisait inévitablement à l’inflation. Ce phénomène résulte d’une tromperie
monétaire de la part des agents, qui ont mal interprété les signaux de prix, entraînant une
résurgence de l’activité économique. Cependant, cet effet n’a été que temporaire, car les agents
ont fini par reconnaître leurs erreurs et ajuster leur comportement, conduisant ainsi à un retour
aux principes économiques classiques.
Actuellement, l’interprétation initiale de la courbe de Phillips est largement
controversée. Même s’il est vrai qu’il n’existe plus de preuves empiriques pour l’étayer, la
remise en question de la synthèse IS-LM n’a pas commencé avec le phénomène de « stagflation
» des années 1970, caractérisé par la coexistence d’une inflation élevée et d’un chômage élevé.
La seconde synthèse : La théorie du déséquilibre
La nouvelle économie keynésienne désigne un courant de pensée économique qui
s'inscrit dans la continuité des idées développées par John Maynard Keynes. Au fil de son
historique, cette école de pensée a connu diverses appellations reflétant son évolution. À ses
débuts, dans les années 1960-1970, elle est connue sous le nom de "théorie du déséquilibre" ou
de "théorie des équilibres à prix fixes". Ses principaux promoteurs, Robert Clower et Axel
Leijonhufvud, postulent alors une forte rigidité des prix à court terme. Les prix sont
difficilement révisables, notamment en raison des coûts d'étiquetage. Dans cette perspective,
les marchés ne sont jamais équilibrés puisque l'offre et la demande ne s'ajustent pas
parfaitement. En France, c'est Edmond Malinvaud qui représente principalement ce courant de
pensée dans sa première phase. Son approche insiste sur l'idée que la rigidité des prix empêche
les marchés d'atteindre spontanément l'équilibre. Puis, la nouvelle économie keynésienne a
évolué, dépassant la rigidité des prix comme seule hypothèse centrale. S'appuyant sur les écrits
de Keynes, elle vise à réintroduire la monnaie dans l'analyse de la dynamique
macroéconomique, au-delà du cadre walrasien d'équilibre général.
Aujourd'hui, ce courant propose une vision non-walrasienne de l'économie, fondée sur
la complémentarité entre monnaie, crédit, prix et production. Même si la rigidité des prix peut
jouer à court terme, son approche se veut plus large pour mieux saisir la complexité des
interactions économiques en situation réelle d'incertitude.
Évolution de l'école néo-keynésienne vers la NMK : les métamorphoses du
keynésianisme (1956-1996).
La remise en cause des années 1970 a déstabilisé l'école néo-keynésienne. Pourtant,
certains de ses membres comme Fischer ont continué à enrichir les modèles IS-LM avec de
nouvelles hypothèses de rigidités comme les contrats nominaux fixés à court terme. Cela a
permis de tenir compte des critiques sur le caractère trop ad-hoc des rigidités, mais sans
fondement microéconomique abouti. Parallèlement, des auteurs comme Buiter ou Blanchard
ont exploré d'autres sources de rigidités comme les coûts d'ajustement des prix.
C'est dans les années 1990 que la discipline va connaître un véritable renouveau avec
l'émergence de la Nouvelle Macroéconomie Keynésienne (NMK), orchestrée par des prix

9
Nobel comme Stiglitz, Akerlof et Spence. Ils ont fourni un cadre microéconomique solide aux
imperfections du marché, notamment en intégrant les asymétries d'information. Cela a permis
d'expliquer le chômage involontaire de manière convaincante et de concilier les apports
keynésiens aux hypothèses de rationalité individuelle. La coordination imparfaite des
anticipations rationnelles a également révolutionné l'analyse keynésienne des fluctuations.
Depuis, la NMK s'est imposée comme le nouveau paradigme dominant en
macroéconomie. Ses modèles se sont enrichis de nouveaux mécanismes comme les rigidités
financières ou la monnaie endogène. Elle a largement inspiré les politiques de relance post-
2008. Néanmoins, certains de ses postulats comme les rendements croissants sont toujours
discutés. Par ailleurs, la NMK continue d'évoluer, notamment pour mieux prendre en compte
l'hétérogénéité des agents économiques et les interactions financières.

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FONDEMENTS THEORIQUES DE LA NMK
École néo-keynésienne (1965-1977).
Dans les années 1960, l'économie mondiale connaît une forte croissance et de bas
niveaux d'inflation et de chômage. Pourtant, ce "mode de croissance keynésien" est remis en
cause par l'économie néoclassique dominante, qui nie les fondements keynésiens tels que les
rigidités des prix et des salaires. C'est dans ce contexte qu'émerge l'école néo-keynésienne,
menée par des figures comme Paul Samuelson, Robert Solow et James Tobin. Ses représentants
développent des modèles macro-économétriques sophistiqués intégrant ces rigidités à court
terme. Ils redonnent un cadre théorique fort au keynésianisme, qui inspira grandement les
politiques de gestion de la demande de l'époque.
Les modèles néo-keynésiens aboutissent à l'identification empirique de la courbe de
Phillips. Celle-ci décrit la relation inverse entre inflation et chômage et permet de justifier
l'existence d'un "taux de chômage naturel" en dessous duquel l'inflation accélère. Cet outil
théorique majeur légitime les politiques de relance pour atteindre le plein emploi, tel que défini
par Keynes. Il ancre le cadre de pensée keynésien des années 1960-1970, période dorée de
croissance et de bas chômage dans les pays développés.
Malgré ce succès, des failles commencent à apparaitre dans le paradigme néo-keynésien
à la fin de la décennie. L'accélération conjointe de l'inflation et du chômage contredit la courbe
de Phillips. Parallèlement émerge l'école des nouveaux classiques, menée par Lucas, Sargent
et Barro. Elle remet en cause radicalement les hypothèses de rigidité au cœur des modèles
keynésiens. Avec le premier choc pétrolier de 1973, les années de stabilité keynésienne
prennent fin. L'hégémonie théorique de l'école néo-keynésienne, après une décennie de
domination, commence ainsi à être remise profondément en question.
Don Patinkin (1956).
Selon lui, le concept de chômage involontaire ne peut être considéré comme un état
d’équilibre. Il faut plutôt y voir le signe d’un déséquilibre du marché, en particulier dans un
contexte où les prix ne sont pas entièrement flexibles et permettent des transactions qui ne sont
pas en équilibre. Ceux qui ne parviennent pas à trouver du travail sur un tel marché chercheront
des opportunités ailleurs, affectant ainsi l’offre et la demande du marché.
Remettant en cause l'idée néoclassique qu'il ne peut exister d'équilibre avec du
chômage, Patinkin réhabilite le concept de chômage involontaire conceptualisé par Keynes.
Selon lui, un tel chômage ne doit pas être analysé comme un état d'équilibre de long terme,
mais bien comme la conséquence possible de déséquilibres transitoires sur certains marchés.
La clé de son argumentaire réside dans l'hypothèse de prix "visqueux", c'est-à-dire
imparfaitement flexibles à court terme. En cas de choc perturbant l'offre ou la demande, les
prix mettent du temps à s'ajuster. Des transactions peuvent ainsi avoir lieu hors équilibre,
générant du sous-emploi ou du chômage tant que les prix ne se sont pas ajustés. Patinkin montre
alors que ces agents rationnés sur un marché se reportent mécaniquement sur d'autres marchés,
modifiant les courbes de demande et d'offre agrégées et les niveaux d'emploi et de production
à l'échelle de l'économie.

11
Robert Clower (1965).
Le concept d’équilibre, en ce qui concerne le chômage involontaire, est celui que
l’auteur choisit de défendre. Ce concept remet en question la validité de la microéconomie
walrasienne. Il postule que les contraintes de quantité doivent également être prises en compte
par les agents en plus des prix, un phénomène connu sous le nom de rationnement. Cela peut
entraîner des échecs de coordination, conduisant finalement l’économie à des équilibres non
walrasiens et provoquant finalement un chômage involontaire.
À contre-courant des approches dominantes de l'époque qui récusent le chômage
involontaire comme phénomène d'équilibre, Clower choisit de le réaffirmer comme tel. Selon
lui, cela nécessite de repenser les fondements microéconomiques de l'analyse walrassienne en
introduisant des contraintes réelles sur les quantités en plus des seuls prix. Il conceptualise alors
la possibilité d'échecs de coordination entre offre et demande agrégées, dus à la fixation des
prix avant les échanges. Dans un tel cadre avec rationnement, l'équilibre général n'est plus
uniquement walrassien mais peut aussi admettre du chômage sans être pour autant
dysfonctionnel. Cette remise en cause audacieuse des postulats néoclassiques a redonné toute
sa légitimité théorique au concept foucaldien de chômage involontaire. Elle a profondément
marqué la "contre-révolution keynésienne" des années 1960 et inspiré de nombreux
développements ultérieurs en macroéconomie.

Émergence de la NMK dans les années 1980.


À partir du milieu des années 1970, les nouveaux classiques ont pu s’imposer comme
une nouvelle orthodoxie. Cependant, à partir de la seconde moitié de la décennie suivante, ils
durent partager leur statut d’autorité avec les nouveaux keynésiens. Parmi les nouveaux
keynésiens figurent des personnalités notables telles que Joseph Stiglitz, Georges Akerlof,
Janet Yellen, Stanley Fischer, Olivier Blanchard, Lawrence Summers, Gregory Mankiw et
David Romer. Cette école de pensée cherchait à revitaliser les principes keynésiens tout en les
rendant insensibles aux critiques des nouveaux classiques. Ils y sont parvenus en établissant un
lien direct entre macroéconomie et microéconomie à travers la macroéconomie « walrasienne
». Les nouveaux keynésiens ont critiqué leurs prédécesseurs pour avoir supposé une rigidité
des salaires nominaux sans fournir d’explication, ce qui a fait le jeu de leurs adversaires. Au
lieu de cela, ils ont cherché à identifier les éléments sous-jacents à la rigidité de la
microéconomie, en déplaçant l’attention des salaires vers les prix des produits.
Par différence avec la microéconomie néo-classique de concurrence parfaite, la «
nouvelle microéconomie » concerne l’étude du marché en situation de concurrence imparfaite.
La nouvelle microéconomie (NMK) a pour objectif d’identifier de nouvelles règles et
formes de coordination des agents. Dans cette optique nous allons aborder les thématiques
suivantes :
• La concurrence imparfaite
• La théorie de l’information
La microéconomie s’est longtemps identifiée au modèle walrasien, lequel reposait sur
une structure de marché définie à partir de la concurrence pure et parfaite, que l’on appellera
par la suite la CPP. Cela signifiait que la concurrence devait être pure, aucun des acteurs ne

12
pouvant agir unilatéralement et directement sur le prix du marché, et parfaite, tous les acteurs
disposant d’une information complète. Voir les hypothèses de la CPP dans la première partie.
Dans la réalité, les entreprises cherchent à s’affranchir partiellement ou totalement des
contraintes de la concurrence. Si on lève certaines des hypothèses de la CPP, la concurrence
est imparfaite et certains agents ont un pouvoir de marché, ils ne sont plus preneurs de prix.
Les principales conditions de la concurrence imparfaite sont alors :
• L’absence d’atomicité qui correspond à des tailles différentes des entreprises, les plus
grosses d’entre elles tendant vers des situations de monopole ou d’oligopole.
• L’absence d’homogénéité des produits qui résulte d’une stratégie des entreprises
cherchant à différencier leurs produits pour se démarquer de leurs concurrents. On se trouve
alors dans une situation de concurrence monopolistique.
• L’information sur le marché est imparfaite, c’est-à-dire incomplète et asymétrique.
• Il existe des barrières à l’entrée et/ou à la sortie.
Dans la vie économique, trois situations de concurrence imparfaite dominent :

❑ Le monopole

Marché dans lequel un seul offreur fait face à un grand nombre de demandeurs.
L’entreprise dispose d’un haut degré de liberté pour fixer son prix (et parfois ses quantités). Le
monopoleur dégage plus de profits qu’une entreprise en situation de concurrence pure et
parfaite. Le consommateur est défavorisé par rapport à la concurrence pure et parfaite.

❑ La concurrence monopolistique

La concurrence monopolistique, forme de concurrence imparfaite, est une structure de


marché caractérisée par la présence de nombreux offreurs qui, grâce à leur stratégie de
différenciation, proposent un produit que les acheteurs considèrent comme unique. La stratégie
de différenciation confère aux offreurs un pouvoir de marché sur leur segment. Ils peuvent se
comporter comme un monopole et fixer un prix supérieur au coût marginal.

❑ L’oligopole
Structure de marché caractérisée par un petit nombre d’offreurs. Chaque firme ne peut
ignorer l’autre (duopole) ou les autres (oligopole), et agit partiellement en fonction des
réactions (supposées) de ses rivales. Marchés stratégiques, ayant de multiples équilibres
possibles, selon que les entreprises s’entendent ou sont en rivalité.
Dès les années 1960, la littérature économique mettait en avant le fait que
l’imperfection de l’information pouvait altérer la bonne marche de l’économie concurrentielle.
L’hypothèse d’imperfection de l’information stipule que tous les agents économiques
n’ont pas accès à toute l’information disponible ou nécessaire lors du déroulement d’une
transaction. Certains agents économiques peuvent être mieux informés que d’autres. Ce type
d’imperfection faisait partie de ce que les économistes qualifiaient d’échecs de marché («
market failures ») ; une catégorie qui regroupait toutes les situations dans lesquelles le modèle

13
canonique de concurrence pure et parfaite ne pouvait déployer ses propriétés d’efficience bien
connues.
L’asymétrie informationnelle apparaît dans le cadre d’un échange, dès lors qu’une des
parties à l’échange ne dispose pas de la même information que l’autre partie sur l’objet de
l’échange.
Dans ce contexte, l’information n’est plus transparente. Les parties à l’échange sont
confrontées à :
• Un risque précontractuel de sélection adverse (ou antisélection, selon Akerlof).
• Un risque post-contractuel d’aléa moral (il apparaît une fois le contrat conclu).
Sur un marché, ces risques se manifestent quand le prix ne joue plus son rôle de signal
et ne permet plus de coordonner efficacement les décisions individuelles. Par manque de
transparence informationnelle, les transactions peuvent ne pas aboutir, alors qu’elles auraient
été bénéfiques aux deux parties.
G. Akerlof prend pour exemple le marché de voitures d’occasion, sur ce marché seul le
vendeur connaît la qualité exacte du modèle qu’il propose, et seul il dispose de l’information.
Akerlof fait référence à l’unicité du prix d’un marché. Le marché, dit-il, compte tenu des
asymétries, va proposer un prix unique, par exemple un prix égal à un prix moyen entre le prix
le plus bas (qu’est prêt à accepter le vendeur du modèle de mauvaise qualité) et le prix le plus
élevé (que le vendeur du modèle de bonne qualité n’acceptera pas de baisser). Les détenteurs
de modèles de bonne qualité feraient la mauvaise affaire s’ils vendaient au prix du marché, par
conséquent ils se retirent du marché, Par contre, pour ceux qui étaient prêts à vendre au prix du
marché, il s’agit d’une bonne affaire, le marché leur proposant plus que ce qu’ils étaient prêts
à accepter.
La sélection adverse donc, revient à exclure du marché les produits de bonne qualité :
les détenteurs de voiture d’occasion de bonne qualité se retirent du marché. Seuls restent sur
ce marché les produits de médiocre qualité. En conséquence, le prix n’est plus un parfait signal
de la valeur d’un bien et n’est plus en mesure de permettre au marché concurrentiel de
fonctionner efficacement.
L’opportunisme des agents, enfin, se traduit ici par le fait que le vendeur de voitures de
mauvaise qualité accepte, en toute connaissance, un prix supérieur à ce qu’il estimait être le
juste prix, tirant un bénéfice « malsain » du dysfonctionnement du marché, consécutif aux
asymétries de l’information.
Dans le cadre de situations contractuelles, l’aléa moral se définit comme : Toute
modification de comportement d’un des deux cocontractants, contraire à l’intérêt général du
contrat, par rapport au comportement qui prévalait avant la signature du contrat, dans le but de
privilégier leurs propres intérêts aux dépens des intérêts de l’autre partie. Dans le secteur
d’assurance, on a pu observer régulièrement certains comportements d’assurés différents avant
et après l’achat d’un contrat d’assurance.
Exemple. Avant l’achat d’un contrat d’assurances contre le vol, on constate que, non
assuré, l’assuré potentiel redoublait de prudence, veillant à bien fermer les portes de sa
résidence à clef, au contraire, au lendemain de l’achat, il oubliait toute précaution. De même,

14
en cas d’assurance tous risques, l’aléa moral revient à identifier un changement de
comportement du conducteur : prudent avant le nouveau contrat, beaucoup moins prudent
après.
Sur le marché du travail, l’aléa moral est très présent. Dans la plupart des contrats à
durée indéterminée existe une période probatoire qui doit théoriquement permettre au chef
d’entreprise de se faire une idée définitive sur la personne qu’il vient d’embaucher. Durant
cette période, celui ou celle auquel est promis un contrat à durée indéterminée devrait donc tout
naturellement se montrer sous son meilleur jour : ponctualité, disponibilité, etc. Pour autant,
est-on certain que, après la période probatoire et avec les garanties liées à un contrat à durée
indéterminée, le comportement de l’agent ne changera pas ? À l’évidence, la réponse est non.
Le salaire d’efficience peut être supérieur à celui qui résulterait de l’égalité de l'offre et
la demande de travail dans un marché du travail en concurrence pure et parfaite, parce que
l’employeur ne peut connaître parfaitement la véritable capacité d’effort que le salarié est
susceptible de fournir dans son travail. Alors un salaire plus élevé que le salaire d’équilibre est
censé inciter le travailleur à augmenter sa productivité. L’employé rationnel fournit en
conséquence l’effort nécessaire pour ne pas être licencié, car il pense que dans une autre
entreprise il n’obtiendrait pas un salaire équivalent.
Les asymétries d’information peuvent aboutir à un fonctionnement inefficace du
marché. Un célèbre exemple étudié par George Akerlof illustre parfaitement cette question. Il
envisage le marché des voitures d’occasion. Sur celui-ci, seul le vendeur connaît les
caractéristiques des véhicules. Les acheteurs savent qu’une certaine proportion de voitures est
de qualité médiocre. Dans ces conditions, ils refusent de payer une voiture d’occasion au-delà
d’un certain prix (correspondant à la qualité moyenne des véhicules). Ce prix peut cependant
dissuader les propriétaires de voitures de bonne qualité de vendre. Seules les mauvaises
occasions risquent d’être présentées à la vente et le marché ne fonctionne pas de manière
optimale. Les vendeurs peuvent apporter une solution à ce problème en fournissant des
garanties (prise en charge des réparations). La garantie fournit un signal qui suggère que le
vendeur a confiance dans son produit puisqu’il accepte de supporter un coût en cas de
défaillance de celui-ci.
De pareilles situations justifient l’intervention de l’État pour imposer des règles et des
normes et des sanctions en cas d’infraction. Par exemple une visite technique obligatoire avant
la mise en vente des voitures, la mise en cause juridique du vendeur en cas de tromperie, etc.
Les travaux de M. Spence s’appliquent au marché du travail sur ce marché, les
employeurs n’ont pas d’information parfaite sur la capacité réelle des offreurs de travail
L’offreur de travail, (le candidat au marché du travail) se doit donc d’envoyer un signal fort au
demandeur, si l’on veut que l’échange soit mutuellement avantageux pour les deux parties.
Cette réflexion le conduit à distinguer les bons et les mauvais candidats à partir d’un signal
objectif : le diplôme. Ce dernier va agir comme un révélateur pour le demandeur, lui signalant
des qualités qu’il n’aurait pas pu identifier autrement. Spence a produit une justification
convaincante de l’éducation, investissement en capital humain qui représente aussi le coût que
subissent les travailleurs efficaces pour informer l’employeur sur leur aptitude au travail. Cette
théorie montre notamment qu’un travailleur efficace peut être amené à surinvestir en éducation
afin de signaler ses compétences. On dira alors que le bon candidat est signalé par son diplôme.

15
Le modèle de rationalité limitée s’oppose à celui de rationalité absolue. La notion de
rationalité limitée a été introduite par Herbert Simon et lui a valu le prix Nobel d’économie tant
ce concept a révolutionné la microéconomie. Le modèle de rationalité limitée est plus réaliste
pour décrire les situations de choix dans les entreprises. Les limites à la rationalité s’expliquent
par l’imperfection de l’information, par les limites des capacités physiques et intellectuelles
des individus pour traiter l’information, déterminer et évaluer toutes les conséquences de leurs
actions, par les représentations simplifiées de la réalité ou encore par le fait que les individus
sont influençables. Le décideur s’attache dans le cadre de la rationalité limitée à trouver une
solution satisfaisante à son problème (et non la meilleure possible). Ainsi, en rationalité limitée,
il n’est pas possible de connaître toutes les possibilités de choix dans une situation. L’acteur a
une connaissance imparfaite des alternatives dans une situation de choix. Il existe de
nombreuses raisons expliquant pourquoi la rationalité est limitée :
• Les limites physiques et intellectuelles des individus et l’incapacité de l’esprit humain à
traiter une information trop abondante et complexe (capacités de conceptualisation, de
mémoire...).
• L’information est imparfaite et ne permet pas une connaissance de toutes les
• Alternatives possibles et l’analyse de toutes leurs conséquences (futur incertain et
imprévisible).
Théorie des incitations, des contrats et de l'action publique.
Dans les années 1970-80, les travaux pionniers de Stiglitz, Spence et Akerlof ont
révolutionné la microéconomie en introduisant les asymétries d'information. Stiglitz a
notamment analysé les problèmes d'aléa moral et de sélection adverse qui en découlent.
Lorsque l'effort des agents est coûteux à observer, ces derniers ne prennent pas nécessairement
les décisions socialement optimales. Cette « économie de l'information imparfaite » a ouvert la
voie à de nouvelles justifications des échecs de marché. Elle a également permis de
conceptualiser les stratégies de signalisation mises en œuvre par les agents pour lever certaines
asymétries, à l'origine de rigidités sur le marché du travail. Sur ces bases microéconomiques
solides, les nouveaux keynésiens ont développé des modèles montrant comment ces
imperfections conduisent à du chômage frictionnel et à des multiplicités d'équilibre.
L'antisélection, conceptualisée par Akerlof avec son modèle des "lemons", caractérise
l'information cachée ex-ante, avant la passation du contrat. Les agents à "faible qualité" sont
plus enclins à accepter le contrat, faussant le marché. L'aléa moral, étudié par Stiglitz, surgit
ex-post lorsque le comportement d'une partie prenante devient indésirable car non observable
ou évaluable par l'autre. C'est le cas de "l'expert" qui n'engage pas l'effort optimal. Ces
problèmes sont à l'origine d'inefficacités sur les marchés. La théorie de l'agence, dite modèle
principal-agent, a alors proposé des solutions basées sur la modification de la nature des
contrats. Des mécanismes d'auto-sélection (assurances différenciées) ou d'incitation (bonus à
la performance) permettent d'aligner les intérêts des agents et ainsi surmonter ces asymétries
informationnelles sources d'inefficacité.

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Principaux contributeurs : Akerlof, Spence, Fisher, Stiglitz, Shapiro, Mankiw,
Phelps.
Georges Akerlof (1970): The markets of lemons
Dans cet article, Akerlof a démontré l’impact de l’information imparfaite sur le
fonctionnement du marché par exemple des automobiles d’occasion, il prend un marché
constitué des voitures de bonnes qualités et autre de mauvaises qualités, Dans ce marché seuls
les propriétaires disposent de l’information parfaite sur la qualité exacte de leurs voitures, ce
qui entraine une asymétrie de l’information pour les acheteurs ; le problème apparait au niveau
de la détermination du prix de marché sachent que les propriétaires des voitures de mauvaise
qualité ont intérêts à vendre avec des prix beaucoup moins chers par rapport à ceux qui dispose
d’une meilleure qualité En absence d’une vraie identification de la qualité de l’automobile,
l’acheteur se trouve donc devant une asymétrie de l’information, si en proposant un prix unique
pour le marché, un prix moyen, les propriétaires des voitures des bonnes qualités vont quitter
le marché du fait que le prix est trop faible par rapport à la qualité proposée, l’asymétrie de
l’information permet donc d’exclure les produits de la bonne qualité on dit que « les mauvais
produits chassent les bons ».
Andrew Michael Spence (1974) - Théorie du signal
Dans le cadre d’une asymétrie d’information, « les bons vendeurs » envoient au marché
un signal permettant d’identifier la bonne qualité de leurs biens. Les entreprises peuvent aussi
s’appuyer sur le diplôme pour sélectionner le bon candidat, on peut supposer que les individus
qui ont des fortes qualités, capacités, et qui sont plus productifs, obtient facilement leurs
diplômes avec les moindres coûts. Il y comme signal (l’expérience, la formation, l’ancienneté),
pour indiquer que le salarié est convenable avec le poste lequel il va s’occuper, rappelons que
chez les NC, j’investi dans mon diplôme en vue d’augmenter la productivité marginale du
travail qui va aboutir par la fin à l’augmentation de mon salaire (le prix de travail).
Stanley Fisher (1977) - Long-term contracts
Dans son article de 1977 "Long-term contracts, rational expectations, and the optimal
money supply rule", Stanley Fischer a apporté une contribution importante au débat sur les
politiques de demande dans un cadre d'anticipations rationnelles. Il a montré que même lorsque
les agents forment leurs anticipations de manière rationnelle, prenant en compte les politiques
menées, celle-ci pouvaient rester efficaces sous certaines conditions. Fischer part du constat
que de nombreux salaires sont fixés à long terme via des contrats pluriannuels, introduisant des
rigidités dans l'ajustement du marché du travail. Dans ce cadre, il développe deux modèles.
Dans le premier, tous les salaires sont renégociés chaque année mais de manière décalée, après
que se sont produites des variations aléatoires de production et de prix que personne ne peut
prévoir. L'autorité monétaire tente de stabiliser l'économie mais toujours avec un décalage
d'une période. Les agents anticipent correctement cette politique monétaire retardée et leurs
anticipations sont rationnelles. Le second modèle introduit des contrats salariaux de deux ans.
La moitié des salaires est renégociée chaque année. Les nouveaux salaires intègrent les
perturbations courantes, mais les anciens salaires déjà fixés ne peuvent pas prendre en compte
la politique monétaire annoncée, rendant cette dernière efficace. Cet article a montré que même
avec des anticipations rationnelles, les rigidités introduites par les contrats salariaux
pluriannuels laissent une marge de manœuvre aux décideurs publics pour stabiliser l'activité

17
par le biais de la politique monétaire. Il a remis en cause l'idée d'une inefficacité systématique
de la demande globale suggérée par les nouveaux classiques. L'analyse de Fischer a influencé
durablement la réflexion sur la conduite optimale des politiques macroéconomiques.
Joseph Stiglitz et la question du crédit rationné (système des assurances)
Joseph Stiglitz a posé les bases théoriques du phénomène de crédit rationné. Il a montré
que dans un contexte d'asymétrie d'information entre prêteurs et emprunteurs, le marché du
crédit ne parvient pas toujours à un équilibre par ajustement du taux d'intérêt. En cause, les
problèmes d'antisélection : à mesure que le taux augmente, ce sont les profils les plus risqués
qui ont tendance à dominer la demande de crédit. Les banques arbitrent alors entre profit espéré
et risque de défaut, ce qui peut conduire à rationner le crédit à certains agents. Cette rigidité
réelle endogène, sans aucune rigidité nominale, peut impacter négativement l'activité
économique et l'emploi. Les travaux de Stiglitz ont largement contribué à remettre en cause
l'hypothèse néoclassique d'efficience des marchés financiers.
Les compagnies d’assurances ne connaissent qu’imparfaitement la qualité de la
personne assurée. Or, s’elles fixent une prime supposée couvrir un risque moyen appliquée à
l’ensemble de la population, elles s’exposent à leur tour à un risque évident. Premièrement :
les « faibles risques » trouvant la prime moyenne trop élevée, ne vont pas s’assurer, ce qui est
une baisse des recettes de l’entreprise. Deuxièmement : pour les « hauts risques », les dépenses
engagées sont plus importantes en volume et en valeur ; Une telle décision va conduire
l’entreprise à la faillite. L’asymétrie de l’information privant la compagnie d’assurance de
pouvoir proposer des primes différentes selon les types des risques, en mettant en place un
système de de franchise, l’assuré se trouvent devant plusieurs types de contrats, dont il va payer
en raison du risque encouru, cette discrimination a permis effectivement de conserver les bons
clients. On parle de la modulation de la prime d’assurance, une multitude de prix pour un seul
bien.
Carl Shapiro (1984) - Equilibrium Unemployment
En présence d'aléa moral sur le marché du travail (le niveau d'effort des salariés n'est
pas pleinement observable par les employeurs), il peut s'avérer rationnel pour les firmes de
maintenir des salaires plus élevés que le salaire concurrentiel. La raison est que des hauts
salaires incitent les salariés à fournir davantage d'efforts pour éviter le risque de licenciement
et de chômage, d'autant plus que le coût d'opportunité du licenciement croît avec le salaire.
Cela permet aux entreprises d'obtenir en retour une meilleure productivité du travail. Le "salaire
d'efficience" devient supérieur au salaire concurrentiel et génère du chômage à l'équilibre.
Contrairement au chômage keynésien, il ne résulte pas d'une insuffisance de la demande
globale mais d'un échec de coordination sur le marché du travail imparfait. Le chômage est
"involontaire" et aucune politique économique n'est préconisée.
Gregory Mankiw (1985) - Small Menu Costs and Large Business Cycles
Les coûts de menu représentent les coûts engendrés par la modification et l'ajustement
continu des prix (réimpression des catalogues, nouvelles listes de prix...). Mankiw montre qu'il
peut être rationnel pour une firme en situation de monopole de ne pas ajuster à chaque période
ses prix en fonction des fluctuations de la demande, même si celles-ci sont importantes. En
effet, ajuster régulièrement les prix engendrerait des coûts de menu récurrents, alors que le
laisser-faire permettrait d'en tirer une rente grâce au pouvoir de marché. Même de "faibles"

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coûts de menu peuvent rendre optimal le gel des prix à court terme. Au niveau
macroéconomique, cette rigidité explique alors l'ampleur des variations de la production et de
l'emploi en réponse à la demande.
Edmund Phelps et la rationalité des rigidités salariales
Dans plusieurs travaux à partir des années 2000, Edmund Phelps a défendu l'idée que
des rigidités nominales sur les salaires pouvaient être rationnelles du point de vue
microéconomique et stabilisantes pour la macroéconomie. Il avance deux arguments
principaux :
• Dans un contexte de concurrence imparfaite, d'asymétries d'information et de coûts de
transaction, s'entendre sur des rigidités salariales à court terme permet de réduire les coûts
liés aux négociations salariales fréquentes.
• Au niveau macro, ces rigidités réduisent l'instabilité car les autres entreprises ne suivent
pas immédiatement les ajustements, ce qui renforce l'inertie des comportements.
Les ajustements se font partiellement en quantités plutôt qu'en prix, laissant une place
aux politiques keynésiennes à court terme. Pour Phelps, loin d'être une imperfection, ces
rigidités répondent à une rationalité microéconomique tout en stabilisant le niveau agrégé via
le lissage des prix. Il remet ainsi en cause l'image des rigidités seulement subies.

19
CARACTERISTIQUES DU NOUVELLE MACROECONOMIE
KEYNESIEN
Depuis un siècle ou plus l’économie mondiale a été dominer par un modèle traditionnel,
c’est la concurrence pure et parfaite, qui prend plusieurs axiomes telle que, individualisme
méthodologique : qui désigne, l’individu est être capable, par ses calculs raisonnable de faire
et de prendre des décision, qui sont plus optimale. ; cela, était aider par la transparence de
l’information qui désigne ; le marché est dans une situation de clarté et tous les mécanismes
des prix et renseignements économiques sont connus. ; s’adjoint à cela ,l’hypothèse de la
atomicité : Qui signifie les individus n’ont aucune influence entre eux.
Ce modèle a connu une faiblisse majeur qui a donné en conséquence plusieurs
imperfections, C’est-à-dire le marché ne peut pas régler le marché, il s’agit d’un modèle fragile
face à l’ensemble des changements. En 1974 c’est le moment convenable de repenser
l’économie mais cette fois dans un cadre micro.

Différences par rapport à la macroéconomie classique.


A partir des années 70, le courant de la nouvelle économie classique considère que les
agents ne font pas d’erreurs comme le soutient la théorie des anticipations adaptives, pour eux
: la monnaies est neutre à CT et à LT Les agents vont adaptés leurs comportements, ils vont
anticiper. La politique monétaire ne peut avoir un effet réel, parce que les prévisions
inflationnistes sont faites par des agents économiques rationnels.
Ils vont être conscients de l’illusion monétaire ; + MM = + Salaires = + Prix = Pas
d’augmentation du pouvoir d’achat = les agents ne vont pas augmenter leurs demandes
Par ce comportement, la théorie keynésienne ne fonctionne même plus à CT Pour les
précurseurs de la nouvelle macroéconomie (Lucas, wallace, Barro) les agents ont un modèle
théorique qui leur permet de s’adapter sans délai à toute politique économique ; grâce au
développement de l’éducation et de l’information économique par les masses médias, les
individus ont acquis une maitrise de raisonnement économique ce qui leur permet de prévoir
les effets économiques Partant du théorème d’équivalence de Ricardo Barro considère que les
individus savent que pour financer un déficit budgétaire, par un emprunt public aujourd’hui ;
demain se traduira par une augmentation des impôts « les dettes d’aujourd’hui ce sont les
impôts de demain »
Une telle conscience oblige chacun à construire une épargne en vue de payer ces impôts
de demain, cela aboutit à une baisse de la demande et par la fin on aura une stagnation. Alors,
l’effet expansionniste de la politique keynésienne du déficit budgétaire financé par l’emprunt
se trouve contrecarré (pas d’expansion mais une stagnation) Pour eux, pour neutraliser les
effets de ces anticipations, le gouvernement doit agir par surprise, à la condition que cette
intervention sera inopinée et sans publicité.
La théorie des anticipations rationnel
Le terme anticipation désigne, l’ensemble des hypothèses que les agents économiques
prennent en compte lorsqu’ils décident d’investir, consommer ou produire, elle appelle aussi
la théorie des anticipations adaptive (terme du monétariste) : c’est l’ensembles des anticipations
que les individus forment pour les nouvelles valeurs futures des variables économiques en

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utilisant toutes l’information disponible dans leur prévision. Pour les néoclassiques, la
monnaies est neutre à CT et à LT Les agents vont adaptés leurs comportements, ils vont
anticiper, La politique monétaire ne peut avoir un effet réel, parce que les prévisions
inflationnistes sont faites par des agents économiques rationnels., au contraire de Friedman la
monnaie n’est neutre qu’à long terme. Cela implique que les agents économiques ont toute
l’information sur la réalité économique et ce qui est se passe au sein de cette discipline.
Portant de la théorie d’équivalence de D. Ricardo, (les dettes d’aujourd’hui, sont des
impôts de demain). BARRO dit que, les individus savent que pour financer un déficit
budgétaire, par un Emprunt public aujourd’hui, demain se traduira par une augmentation des
impôts pour le remboursement. Une telle connaissance oblige chacun à constituer une épargne
en vue de payer ces impôts supplémentaires, cela a un impact sur le niveau des variables
économiques ; c’est la diminution de la demande, et donc la politique expansionniste
keynésienne se trouve contrecarré à court terme et à long terme.
La nouvelle école classique insiste effectivement sur deux notions principales
▪ La privatisation : Céder le capital public aux entreprises privés pour mieux améliorer le
mécanisme de marché national, et international vue que c’est l’ère de l’ouverture aux restes
de monde.
▪ La dérégulation : Dans son sens étymologique soit celui de supprimer la régulation d’un
secteur économique, par exemple les autorités de régulation, ou bien à libérer d’avantage
les prix, par rapport à la situation précédente. Le but est d’encourager la concurrence et
l’innovation. Elle est vivement contestée par les altermondialistes qui considèrent qu'il y a
là une concession consciente des États au pouvoir du seul marché, au détriment de leur rôle
social.
Si l'on étend la représentation de l'économie de sorte à admettre que les agents
maximisent leur utilité espérée, c'est-à-dire à considérer le monde comme probabiliste, il est
nécessaire pour décrire convenablement le fonctionnement d'une économie de marché
d'intégrer la façon dont les agents forment leur évaluation des grandeurs économiques futures
(l’inflation, les taux d'intérêts, le niveau de leurs revenus futurs, etc.)
La Théorie de déséquilibre
Il s’agit d’un modèle synthèse de l’analyse néoclassique et keynésienne. Les fondateurs
de cette théorie ont essayé d’introduire la notion de La rationalité imparfaite (limitée,
contextuelle, procédurale) de Herbert Simon dans le niveau macroéconomique. Elle analyse le
marché sur des bases nouvelles de la concurrence imparfaite, au contraire de modèle
néoclassique fondé sur les bases de la CPP. Le court terme dans la théorie du déséquilibre ne
semble pas au CT néoclassique, ici on introduit la notion du temps (diachronique), et la
monnaie n’est pas neutre car le fait d’introduire la notion du temps veut dire que les agents se
raisonnent en terme monétaire (temps réel, monnaie active) ... Les fondements essentiels de ce
courant :
• L’hypothèse de l’information imparfaite
• Des agents représentatifs (ménages représentatifs, entreprises représentatives)
• Les échanges se font hors l’équilibre walrasien (en situation de déséquilibre) La
notion du marché chez les NC est abstraite, ici on parle d’un marché réel.
• Le déséquilibre est la règle, l’équilibre et l’exception

21
• Les prix sont fixes à CT et non flexibles comme chez Walras
• L’ajustement se fait par les quantités et non pas les prix
• On parle alors de processus d’équilibre à prix fix
NB ; le court terme dans la théorie du déséquilibre ne semble pas au CT néoclassique,
ici on introduit la notion du temps (diachronique), et la monnaie n’est pas neutre car le fait
d’introduire la notion du temps veut dire que les agents se raisonnent en terme monétaire (temps
réel, monnaie active)
Reste à savoir comment se passe cet équilibre avec rationnement (Règle de côté court),
Et Comment les individus prennent leurs décisions vues qu’ils disposent d’une rationalité
Limitée (Décision dual).
La règle Du Coté Court
Comment se passe ce processus de déséquilibre A prix fixes ? Pour un prix fixe :
• La demande peut être élevée par rapport à l’offre (les demandeurs sont rationnés, ou bien
une partie de la demande est rationnée) Comment ça se passe ? Les premiers qui arrivent
au marché, vont être survient, alors que ceux qui vont arriver un peu plus tard, ne vont pas
être satisfaits, c’est à dire une partie de la demande n’est pas satisfaite, on dit elle est
rationnée
• La demande peut-être trop faible par rapport à l’offre (c’est l’offre qui va être rationnée)
Ceux qui arrivent plutôt, vont vendre leurs marchandises, alors qu’il y a une partie de l’offre
qui n’est pas satisfaite
L’équilibre se réalise par les quantités et non par les prix ; des marchandises vendues
effectivement dans un marché réel par des entreprises réelle achetées par des ménages
réels...etc. Cet équilibre à prix fixe aura pour base l’élément le plus petit du couple
offre/demande d’où l’expression la règle du coté court.
Le coté long sera rationné ou contraint ; Ce qui était un déséquilibre avant l’échange,
devient après l’échange un équilibre avec rationnement ou équilibre non walrasien.
La rationalité imparfaite s’explique par le fait de prendre des décisions qui ne sont pas
nécessairement bonnes ; Rationalité limitée, contextuelle, procédurale, C’est à dire je ne décide
pas en fonction de mon propre besoin, au contraire ; mes décisions se font à la base d’un
ensemble des contextes, des contraintes, alors je peux tromper du fait de ne pas prendre la
meilleure décision, comme chez le modèle de l’Homo-economicus dans lequel l’agent cherche
à satisfaire ses besoins d’une manière optimum. La théorie de déséquilibre a abandonné le
concept du concurrence pure et parfaite, basée sur l’information parfaite, ici nous sommes dans
une économie qui est caractérisée par des agents représentatifs (ménages macroéconomiques ;
keynésiens et des entreprises représentatives ; l’entrepreneur keynésiens)
Chez les Néo-classiques, les échanges se font à l’équilibre et les prix ce sont les facteurs
de régulation de marché, alors que pour la théorie du déséquilibre tous les échanges se font
hors-équilibre et les prix sont fixes à CT, alors que les ajustements se font par les quantités
Du fait qu’on parle d’un marché réel, et non pas abstrait ; soit une demande rationnée
soit une offre rationnée. Même la monnaie dans ce cas, elle est active et non pas neutre comme
dans la théorie quantitative de la monnaie (chez les NC, la monnaie est neutre, n’est qu’un bien

22
numéraire) Si la monnaie est active, cela veut dire que les ménages ont le choix ; soit d’acheter
maintenant, soit de reporter leur achat, n’est rien que ça casse l’équation (P°=R=C°), car une
grande partie du revenu peut être non présenter sur le marché. (On est toujours dans une
situation de déséquilibre avec rationnement, dont la monnaie est active, une analyse
diachronique, la rationalité limitée, et l’information imparfaite, des agents représentatifs et un
marché réel)
La Décision Duale
Le rationnement résulte d’un processus de décision duale : Le demandeur d’un certains
biens exprime une demande notionnelle, virtuelle, sur le marché en cherchant à maximiser sa
satisfaction, Le revenu qui lui permettra d’acheter les biens dont il a besoin se détermine dans
le marché du travail, et c’est à la base de ce revenu qu’on peut déterminer la demande effective
c’est à dire réalisée. Car ce revenu est inférieur de ses attentes. La réaction du ménage se fait
sur la base de la demande notionnelle, qui va se traduit en demande effective. La différence
entre la demande effective keynésienne et celle de la théorie de déséquilibre.
La demande effective keynésienne c’est une demande macroéconomique, qui
représente le point de convergence entre la demande globale et l’offre globale, c’est une
demande anticipée par les entrepreneurs en fonction du revenu national au début de la période.
Or, la demande effective de la théorie de déséquilibre c’est la demande qui se réalise en
fonction du revenu réel représenté dans le marché.
Comme on avait déjà dit, la monnaie dans cette théorie est active, est c’est le fait de
reporter la dépense qui, par conséquent montre la fonction réserve de valeur de la monnaie
(propagatrice de déséquilibre), ce qui permet de séparer dans le temps et dans l’espace les
relations d’échange.
Chez Walras la monnaie est un bien numéraire ; unité de compte, moyen d’échange,
aucun effet sur l’économie réelle, on est dans une économie de troc Ici, la monnaie est un non-
bien (une monnaie active, à dépenser soit maintenant soit après, une économie monétaire brute)
Typologie des déséquilibres à court terme
MARCHE DES BIENS Excès de la demande du Excès de L’offre du Travail
Travail
Excès de l’offre des biens Chômage Keynésien Surcapitalisation
Excès de la demande des Chômage Classique Inflation Contenue
biens
Source : théories économiques contemporaines (M. Benchekara Mohamed)
Demande effective : elle s’établit dans un optique micro économique il désigne la part
de revenu consacré à la consommation. L’acte du report dans la décision duale n’est autre que
les conséquences de la prise en compte de la fonction de la réserve de la valeur de la monnaie,
C.-à-d. je peux effectuer mon acte d’achat comme je ne peux pas et donc il nous permet de
séparer les échanges dans le temps et dans l’espace. Au-delà le mécanisme de déboucher sa
marche plus car il reste une partie de revenu en d’hors de la circulation (Thésaurisation).
Pour les entreprises, demandent la main d’œuvre en contrepartie d’un salaire, et elles
vendent des bien et service mais comment ?

23
La réponse est très simple, c’est que les entreprises ont comme critère de décision la
profitabilité (CHOIX D’INVESTISSMENT), et plus précisément la rentabilité de
l’investissement, qui se mesure par le taux de la profitabilité et donc deux cas sont possibles :
• Le taux est très élevé : l’entreprise doit augmenter ses investissements car ils ne sont pas
suffisants à court terme il doit réduire sa capitalisation.
• Le taux est faible : l’entreprise doit se focaliser sur l’investissement à court terme via des
placements bancaire, l’investissement dans les obligations sans risque telle les bon de trésor
et augmenter sa capitalisation.
Avec les néolibéraux nous avons étudié comment on peut sortir l’économie da la crise
de 1974 , qui constitue une rupture majeur de l’économie mondiale , on est constaté qu’ il faut
suivre le rythme de l’économie mondial qui connais plusieurs changement , et véritablement il
ne peut pas suivre ce changement que les pays les plus solides et qui admettent à diversifier
leurs modes d’intervention , c’est réservé à l’échelle supérieur que l’échelle inférieur ne peut
pas le faire on parle de la subsidiarité de l’Etat.
Donc les principales caractéristiques de la nouvelle économie classique et de la
nouvelle économie keynésienne :
Caractéristiques Nouvelle économie classique Nouvelle économie keynésienne

Période Fin des années 1970, avec les Années 1960, avec Clower,
d'émergence travaux de Lucas, Sargent, Leijonhufvud, puis évolution dans les
Barro... années 1970-80
Fondements Microéconomie néoclassique, Théorie keynésienne enrichie,
théoriques agents rationnels, anticipations monnaie au cœur des analyses,
rationnelles incertitude
Hypothèses de Marchés concurrentiels parfaits, Déséquilibres durables, rigidités,
base équilibre général walrasien, monnaie endogène non neutre
neutralité de la monnaie
Rôle de l'État Limité, politiques budgétaires et Politiques budgétaires et monétaires
monétaires inefficaces anti-cycles essentielles
Explication des Chocs exogènes imprévisibles Interactions entre sphères réelle,
fluctuations monétaire et financière
Cadre d'analyse Microéconomie dans un monde Macroéconomie hors équilibre, place
certain à l'incertitude
Objectif Expliquer l'inflation, critiquer Comprendre déséquilibres durables,
interventionnisme keynésien compléter keynésianisme
Vision de Statique, walrasienne Dynamique, complexe, interactions
l'économie entre marchés
Perspectives de Limitation du rôle de l'État Possibilité de régulation anti-crise
politique par l'État
économique
Les caractéristiques de la NMK.
Les travaux de la nouvelle macroéconomie keynésienne partent des apports fondateurs
de Keynes, notamment sur le rôle de la demande effective et des rigidités nominales.
Cependant, ils dépassent certaines limites du keynésianisme traditionnel en s'appuyant plus

24
largement sur la microéconomie. L'objectif reste d'analyser les interactions entre marchés à
l'origine des fluctuations économiques.
Contrairement à l'approche traditionnelle, qui suppose souvent des anticipations
rationnelles, la nouvelle macroéconomie keynésienne intègre des comportements adaptatifs.
Les acteurs économiques ajustent continuellement leurs anticipations en fonction des
informations disponibles, créant ainsi des dynamiques complexes qui influencent les décisions
de consommation, d'investissement et d'épargne. Un autre aspect majeur de la nouvelle
macroéconomie keynésienne réside dans la reconnaissance de la rigidité des prix et des salaires.
Contrairement à l'hypothèse néoclassique de flexibilité parfaite des prix, cette approche
reconnaît que les ajustements ne se produisent pas instantanément sur les marchés. Des coûts
de menu, des contrats à long terme et des frictions sur le marché du travail contribuent à cette
rigidité, ce qui entraîne des ajustements lents après des chocs économiques.
Les banques centrales sont appelées à ajuster les taux d'intérêt pour influencer l'activité
économique, tandis que les gouvernements peuvent utiliser des mesures budgétaires pour
atténuer les fluctuations économiques. Cependant, cette approche souligne également les
limites de ces politiques en cas d'incertitude et d'effets de seuil.
La NMK s'inspire également de la théorie des cycles réels et de l'équilibre général
stochastique pour comprendre les phénomènes macroéconomiques. Elle cherche à intégrer des
modèles plus réalistes, prenant en compte les imperfections du marché, les coûts de transaction
et les chocs stochastiques. Cette approche plus complexe permet de mieux saisir les interactions
entre les marchés financiers, le marché du travail et le marché des biens et services.
Une caractéristique distinctive de la nouvelle macroéconomie keynésienne est
l'intégration de l'hétérogénéité des agents économiques dans ses modèles. Elle reconnaît que
différents individus peuvent réagir de manière distincte aux chocs économiques, générant des
dynamiques complexes d'ajustement. De plus, cette approche prend en compte les inégalités
économiques et leur impact sur la stabilité macroéconomique.
L'équilibre Général avec rationnement
L'EKG émerge dans les années 1970 comme une nouvelle approche renouvelant le
keynésianisme. Développée par des économistes français, elle survient dans un contexte où le
paradigme keynésien dominant est remis en question pour deux raisons principales :

• L'apparition d'un chômage de masse persistant, phénomène difficilement expliqué par les
modèles keynésiens ;
• L'inefficacité apparente des politiques de relance budgétaire et monétaire pour combattre
le chômage.
Or, les chocs pétroliers se caractérisent précisément par une forte inflation, un fort
chômage et une croissance nulle, soit le phénomène de "stagflation". Cela semble invalider la
courbe de Phillips sous-jacente aux modèles keynésiens traditionnels. Dans ce contexte, l'EKG
propose deux idées forces pour rénover l'analyse keynésienne :
• Remettre en cause le caractère toujours "volontaire" du chômage, en particulier lorsqu'il
devient massif sur longue période ;
• Admettre que l'économie fonctionne la plupart du temps loin de l'équilibre général,
remettant ainsi en cause la notion d'équilibre de plein-emploi.
25
L’équilibre revient instantanément sans cout. Les théoriciens de l’EGR vont alors
reprendre les bases du système classique, mais on va différencier les offres et demandes
effectuées par les agents et celles réalisées.
Les résultats de la NMK
La Nouvelle économie keynésienne (NEK) remet en cause l'hypothèse de rationalité
des agents et l'efficience des marchés. Elle met en évidence les défaillances du marché, telles
que les rigidités de prix, qui sont le résultat de processus endogènes. Ces défaillances sont
souvent dues à des imperfections dans l'information mise à la disposition des agents.
L'information est coûteuse, voire complètement absente, ce qui entraîne des coûts sur les
transactions et perturbe la détermination des contrats. Les travaux de la NEK touchent tous les
domaines de l'économie, y compris le marché du travail, les marchés financiers et les marchés
des biens et services.
Les agents économiques ne disposent pas toujours de toutes les informations
nécessaires pour prendre des décisions éclairées. Cela peut conduire à des erreurs de jugement
et à des inefficiences sur le marché. Par exemple, sur le marché du travail, les employeurs ne
disposent pas toujours d'informations complètes sur les compétences et les qualifications des
candidats. Cela peut conduire à des erreurs d'embauche et à une mauvaise allocation des
ressources. Les coûts de transaction sont les coûts associés à la réalisation d'une transaction
économique. Ces coûts peuvent inclure les coûts de recherche d'information, les coûts de
négociation et les coûts de rédaction et d'exécution des contrats. Les coûts de transaction
peuvent être élevés, ce qui peut dissuader les agents économiques de conclure des transactions.
Cela peut conduire à une réduction de l'efficacité économique. Les prix ne sont pas toujours
flexibles. Cela peut être dû à un certain nombre de facteurs, notamment les coûts de menu, les
contrats à long terme et les comportements stratégiques des entreprises. Les rigidités des prix
peuvent empêcher les marchés de s'ajuster rapidement aux changements de l'offre et de la
demande. Cela peut conduire à des déséquilibres sur le marché et à une réduction de l'efficacité
économique. Les ententes entre entreprises peuvent conduire à une réduction de la concurrence
et à une augmentation des prix. Cela peut être dû au fait que les entreprises qui s'entendent
peuvent fixer des prix plus élevés sans craindre la concurrence. Les ententes entre entreprises
peuvent également conduire à une réduction de l'innovation et à une stagnation économique.
Les marchés ne sont pas toujours complets, ce qui signifie qu'il n'existe pas de marché
pour tous les biens et services possibles. Cela peut être dû à un certain nombre de facteurs,
notamment :

• Le coût de la création d'un marché : créer un marché nécessite des ressources, telles que du
temps, de l'argent et des compétences. Si le coût de création d'un marché est trop élevé, il
ne sera pas créé.
• L'incertitude : l'incertitude quant à la demande ou à l'offre d'un bien ou d'un service peut
dissuader les entreprises de créer un marché pour ce bien ou ce service.
• Les externalités : les externalités sont des effets secondaires d'une transaction qui ne sont
pas pris en compte dans le prix du bien ou du service. Les externalités peuvent être positives
ou négatives. Les externalités positives peuvent encourager la création d'un marché, tandis
que les externalités négatives peuvent la décourager.

26
L'incomplétude des marchés peut avoir un certain nombre de conséquences négatives,
notamment :
• Une réduction de l'efficacité économique : l'incomplétude des marchés peut empêcher les
ressources d'être allouées de manière optimale.
• Une augmentation de l'incertitude : l'incomplétude des marchés peut accroître l'incertitude
des agents économiques, ce qui peut les dissuader d'investir ou de consommer.
• Une augmentation des inégalités : l'incomplétude des marchés peut entraîner une
augmentation des inégalités, car les agents économiques qui ont accès aux marchés ont un
avantage sur ceux qui n'y ont pas accès.
Les marchés financiers sont des marchés où les actifs financiers sont échangés. Les
marchés financiers jouent un rôle important dans l'économie, car ils permettent aux entreprises
de lever des capitaux et aux investisseurs de placer leur argent. Les marchés financiers peuvent
également contribuer à réduire l'incertitude en fournissant aux investisseurs des informations
sur les prix des actifs financiers. Cependant, les marchés financiers ne sont pas parfaits. Ils
peuvent être sujets à des bulles et à des krachs, et ils peuvent également être manipulés par des
acteurs malveillants.
Les chocs aléatoires externes sont des événements imprévus qui peuvent avoir un
impact négatif sur l'économie. Les chocs aléatoires externes peuvent inclure des catastrophes
naturelles, des guerres et des crises financières. Les chocs aléatoires externes peuvent avoir un
certain nombre de conséquences négatives, notamment :
• Une réduction de la production : les chocs aléatoires externes peuvent entraîner une
réduction de la production, car les entreprises peuvent être incapables de produire leurs
biens ou services.
• Une augmentation du chômage : les chocs aléatoires externes peuvent entraîner une
augmentation du chômage, car les entreprises peuvent être obligées de licencier des
travailleurs.
• Une augmentation de l'inflation : les chocs aléatoires externes peuvent entraîner une
augmentation de l'inflation, car les entreprises peuvent être obligées d'augmenter leurs prix
pour compenser leurs pertes.
La théorie de l’information
Il s’agit d’une microéconomie néokeynésienne, c’est à dire, on admit les bases de
l’analyse macroéconomique keynésienne, (les agents représentative, l’analyse diachronique de
la monnaie) le marché est dans une situation d’asymétrie d’informations et en fin l’ajustement
se fait par les prix et non pas par les quantités.

27
APPORT THEORIQUE DES NMK
Modèles de l'Offre et de la Demande Agrégées dans la NMK
La notion de modèle de l'offre et de la demande agrégée est un concept économique qui
a été développé pour expliquer les phénomènes de marché dans lesquels les agents
économiques ne sont pas des individus mais des groupes ou des organisations. Dans ce type de
marché, les offres et les demandes sont agrégées à partir des comportements des différents
agents économiques, ce qui peut entraîner des résultats différents de ceux obtenus dans un
marché classique. Dans cet article, nous allons explorer les modèles de l'offre et de la demande
agrégées dans la NMK (Nouvelle Macro Keynésienne), en utilisant des exemples concrets pour
illustrer les concepts clés. Nous allons voir comment ces modèles peuvent être utilisés pour
comprendre les phénomènes de marché dans lesquels les agents économiques sont des
organisations plutôt que des individus.
Le modèle de l'offre agrégée est basé sur l'idée que les offres des différents agents
économiques sont agrégées pour former une seule offre globale. Ce modèle est souvent utilisé
pour étudier les marchés oligopoliques, c'est-à-dire les marchés dominés par quelques
entreprises. Par exemple, supposons que nous ayons un marché de biens où plusieurs
entreprises produisent des voitures. Chaque entreprise a sa propre offre de voitures, qui dépend
de ses propres coûts de production et de ses propres stratégies commerciales. Si nous voulons
savoir quelle sera la quantité totale de voitures offertes sur le marché, nous devons agréger les
offres de chaque entreprise. Pour cela, nous pouvons utiliser une fonction d'offre agrégée, qui
prend en compte les caractéristiques des différentes entreprises et leurs offres respectives. Cette
fonction peut être représentée mathématiquement comme suit : Q = f(p, x) où Q est la quantité
totale offerte sur le marché, p est le prix des voitures et x est un ensemble de paramètres qui
décrivent les caractéristiques des entreprises et leur offre respective. En utilisant cette fonction,
nous pouvons calculer la quantité totale offerte sur le marché en fonction du prix et des
paramètres des entreprises. Par exemple, si le prix des voitures augmente, les entreprises
peuvent décider de réduire leur offre pour maintenir leurs marges bénéficiaires. Si les
entreprises ont des coûts de production différents, elles peuvent également avoir des offres
différentes.
Le modèle de la demande agrégée est similaire au modèle de l'offre agrégée, sauf qu'il
s'applique aux demandes des différents agents économiques. Dans ce modèle, les demandes
des consommateurs sont agrégées pour former une seule demande globale. Par exemple,
supposons que nous ayons un marché de services où plusieurs entreprises proposent des
services de nettoyage pour les entreprises. Chaque entreprise a sa propre demande de services,
qui dépend de son propre volume de production et de ses propres stratégies commerciales. Si
nous voulons savoir quelle sera la quantité totale de services demandée sur le marché, nous
devons agréger les demandes de chaque entreprise. Pour cela, nous pouvons utiliser une
fonction de demande agrégée, qui prend en compte les caractéristiques des différentes
entreprises et leurs demandes respectives. Cette fonction peut être représentée
mathématiquement comme suit : D = f(p, y) où D est la quantité totale demandée sur le marché,
p est le prix des services et y est un ensemble de paramètres qui décrivent les caractéristiques
des entreprises et leur demande respective. En utilisant cette fonction, nous pouvons calculer
la quantité totale demandée sur le marché en fonction du prix et des paramètres des entreprises.
Par exemple, si le prix des services diminue, les entreprises peuvent décider d'augmenter leur

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demande pour profiter de la nouvelle offre. Si les entreprises ont des volumes de production
différents, elles peuvent également avoir des demandes différentes.

Dynamiques et Stabilité Macroéconomique


Analyse des cycles économiques en NMK
• Modèle de l'équilibre général : La NMK se base sur le modèle de l'équilibre général, qui
décrit comment les agents économiques prennent des décisions d'investissement et de
consommation en fonction des taux d'intérêt et des prix. Le modèle de l'équilibre général
montre que les cycles économiques sont causés par des changements dans les préférences
des agents économiques, les technologies disponibles et les politiques économiques.
• Rôle des anticipations : La NMK met en avant le rôle des anticipations des agents
économiques dans la formation des cycles économiques. Les anticipations influencent les
décisions d'investissement et de consommation, et peuvent conduire à des fluctuations de
l'activité économique.
• Importance des externalités : La NMK souligne l'importance des externalités dans la
formation des cycles économiques. Les externalités sont des effets secondaires des activités
économiques qui affectent des parties non impliquées dans la transaction. Les externalités
peuvent conduire à des fluctuations de l'activité économique, telles que les chocs pétroliers
ou les crises financières.
• Rôle de la politique économique : La NMK reconnaît le rôle de la politique économique
dans la formation des cycles économiques. Les politiques économiques, telles que les
politiques monétaires et fiscales, peuvent influencer l'activité économique et contribuer à
la formation des cycles économiques.
• Importance de la stabilité financière : La NMK met en avant l'importance de la stabilité
financière dans la formation des cycles économiques. Les fluctuations de la confiance des
investisseurs dans les marchés financiers peuvent conduire à des crises financières et à des
fluctuations de l'activité économique.
• Rôle des innovations : La NMK reconnaît le rôle des innovations dans la formation des
cycles économiques. Les innovations peuvent conduire à des changements dans les
préférences des agents économiques, les technologies disponibles et les politiques
économiques, ce qui peut influencer l'activité économique.
• Importance de la globalisation : La NMK met en avant l'importance de la globalisation dans
la formation des cycles économiques. Les fluctuations de l'activité économique dans les
pays émergents peuvent avoir un impact sur les économies développées et contribuer à la
formation des cycles économiques.
Mécanismes d'auto-régulation
Selon cette approche, l'économie est capable de s'auto-réguler sans intervention du
gouvernement ou de la banque centrale. Les agents économiques sont considérés comme des
acteurs rationnels qui prennent en compte les conséquences de leurs actions sur l'économie
globale. L'auto-régulation peut se produire de plusieurs manières, notamment par le biais de :
La formation des prix : Les agents économiques prennent en compte les coûts et les
avantages de leurs actions, ce qui conduit à la formation de prix justes. Les prix reflètent ainsi
l'offre et la demande sur le marché, ce qui permet à l'économie de s'auto-réguler.

29
L'anticipation : Les agents économiques anticipent les conséquences de leurs actions
sur l'économie globale. Cela signifie qu'ils prennent en compte les effets de leur production et
de leur consommation sur les prix et la production futurs. L'anticipation permet ainsi à
l'économie de s'adapter aux changements et de s'auto-réguler.
La flexibilité : La flexibilité est une autre caractéristique importante de l'auto-régulation
dans la nouvelle macroéconomie keynésienne. Les agents économiques sont capables de
s'adapter rapidement aux changements de l'environnement économique, ce qui permet à
l'économie de s'auto-réguler.
Exemples d'auto-régulation
Pour illustrer ces mécanismes d'auto-régulation, examinons quelques exemples.
Le marché du travail : Le marché du travail est un exemple classique d'auto-régulation.
Les travailleurs anticipent les salaires et les conditions de travail, ce qui influence leur décision
de travailler ou non. Les employeurs, quant à eux, prennent en compte les coûts et les avantages
de l'embauche et de la rémunération de leurs employés. Cela conduit à une offre et une demande
de travail équilibrées, ce qui maintient les salaires et les conditions de travail à un niveau stable.
Le marché immobilier : Le marché immobilier est un autre exemple d'auto-régulation.
Les propriétaires de biens immobiliers anticipent les prix et les revenus futurs, ce qui influence
leur décision d'investir ou non dans l'immobilier. Les acheteurs, quant à eux, prennent en
compte les coûts et les avantages de l'achat d'un bien immobilier, ce qui conduit à une offre et
une demande équilibrée. Cela maintient les prix et les revenus stables.

Interprétations fondées sur l'incertitude radicale. : Knight, Ramsay


et la « Behavioral Economics »
Dans son ouvrage de 1921, Frank Knight établit une distinction fondamentale entre le
risque et l'incertitude radicale. Le risque correspond à une situation où les probabilités de
résultats sont connues, comme lors d'un lancé de dé. On peut donc le quantifier et le gérer via
l'assurance. À l'inverse, l'incertitude radicale caractérise un avenir imprévisible, dont on ignore
les probabilités objectives. Prenons l'exemple du lancement d'un nouveau produit : son succès
commercial futur est soumis à l'incertitude radicale car on ne peut pas prédire de façon
probabiliste la réaction du marché.
Colin Ramsay accorde une large place au langage développé par Keynes pour penser
l'incertitude. Plutôt que de l'opposer aux anticipations rationnelles, Ramsay met en avant le
souci keynésien de forger un cadre conceptuel et langagier adapté à l'univers incertain. En
développant des concepts comme la convention ou la psychologie des marchés, Keynes
cherchait selon Ramsay à analyser la formation des anticipations en univers radicalement
incertain, où les probabilités objectives font défaut.
En montrant l'existence de biais cognitifs et émotionnels, les travaux en "behavioural
economics" depuis Kahneman et Tversky ont apporté la preuve empirique que l'avenir n'est
pas probabilisable pour des agents aux capacités de rationalité limitées.

30
Rigidités nominales et réelles.
Les rigidités nominales : salaires et prix rigides
Les rigidités nominales sont des obstacles qui empêchent les prix et les salaires de
s'ajuster rapidement en réponse aux changements de l'environnement économique. Ces
rigidités peuvent être dues à divers facteurs tels que les contrats à long terme, les coûts de
menu, les coûts de recherche d'information, les coûts de négociation, les contraintes légales,
les normes sociales, etc. Elles sont un élément clé de la nouvelle macroéconomie keynésienne,
qui cherche à expliquer les fluctuations économiques à court terme.
Les rigidités des prix se réfèrent à la lenteur avec laquelle les prix des biens et services
s'ajustent en réponse aux changements de l'offre et de la demande. Il existe plusieurs types de
rigidités des prix, notamment les prix collants, les prix administrés et les prix indexés. Les prix
collants sont des prix qui ne changent pas fréquemment, même lorsque les conditions
économiques changent. Cela peut être dû à des contrats à long terme entre les entreprises et les
consommateurs, où les prix sont fixés pour une période donnée. Les prix administrés sont des
prix fixés par les autorités publiques, tels que les prix des services publics ou les tarifs
réglementés. Les prix indexés sont des prix qui sont automatiquement ajustés en fonction d'un
indice, tel que l'inflation ou le coût de la vie.
Les rigidités des salaires se réfèrent à la lenteur avec laquelle les salaires des travailleurs
s'ajustent en réponse aux changements de l'offre et de la demande sur le marché du travail.
Elles peuvent être dues à des contrats à long terme entre les employeurs et les employés, où les
salaires sont fixés pour une période donnée. Elles peuvent également être causées par des
négociations collectives entre les syndicats et les employeurs, où les salaires sont négociés pour
une période donnée. Les rigidités des salaires peuvent entraîner des déséquilibres sur le marché
du travail. Par exemple, lorsque la demande de travail diminue, les entreprises peuvent avoir
du mal à réduire les salaires de leurs employés, ce qui peut entraîner des licenciements ou une
augmentation du chômage. De même, lorsque la demande de travail augmente, les entreprises
peuvent avoir du mal à augmenter les salaires de leurs employés, ce qui peut entraîner une
pénurie de main-d'œuvre qualifiée.
Les rigidités des contrats se réfèrent aux contraintes qui limitent la capacité des
entreprises à modifier les termes des contrats existants en réponse aux changements de
l'environnement économique. Ces contraintes peuvent être dues à des contrats à long terme
entre les entreprises et les consommateurs, où les termes du contrat sont fixés pour une période
donnée. Les contraintes peuvent également être causées par des contrats de travail à long terme
entre les employeurs et les employés, où les termes du contrat sont fixés pour une période
donnée. Les rigidités des contrats peuvent rendre difficile pour les entreprises de s'adapter
rapidement aux changements de l'environnement économique. Par exemple, si une entreprise
est liée par un contrat à long terme avec un fournisseur, elle peut avoir du mal à renégocier les
termes du contrat en cas de changement des conditions du marché. De même, si une entreprise
est liée par un contrat de travail à long terme avec un employé, elle peut avoir du mal à modifier
les termes du contrat en cas de changement des conditions économiques.
L'un des principaux effets des rigidités nominales est l'existence de chocs économiques
asymétriques. Lorsqu'une économie est confrontée à un choc négatif, comme une baisse de la
demande, les entreprises ne peuvent pas réduire immédiatement leurs prix pour s'adapter à la

31
nouvelle réalité économique. Cela peut entraîner une baisse de la production et de l'emploi, car
les entreprises sont contraintes de réduire leur production plutôt que de baisser les prix. De
même, lorsqu'une économie est confrontée à un choc positif, comme une augmentation de la
demande, les entreprises ne peuvent pas augmenter immédiatement leurs prix pour profiter de
la nouvelle opportunité économique. Cela peut entraîner une augmentation de la production et
de l'emploi, mais à un rythme plus lent que ce qui serait possible si les prix pouvaient s'ajuster
rapidement.
En raison des rigidités nominales, les entreprises ne peuvent pas ajuster rapidement
leurs prix et leurs salaires, ce qui peut entraîner une discordance entre l'offre et la demande sur
le marché du travail. Cela peut conduire à un chômage involontaire, où il y a des travailleurs
prêts à travailler mais incapables de trouver un emploi en raison des rigidités nominales.
Lorsqu'une économie est confrontée à un choc économique, les rigidités nominales peuvent
amplifier les effets de ce choc en empêchant les prix de s'ajuster rapidement. Par conséquent,
les fluctuations de la production, de l'emploi et des prix peuvent être plus prononcées que ce
qui serait observé dans une économie sans rigidités nominales.
L'un des modèles les plus couramment utilisés pour étudier les rigidités nominales est
le modèle des contrats implicites. Selon ce modèle, les travailleurs et les employeurs concluent
des contrats à long terme qui spécifient les salaires nominaux pour une période donnée. Ces
contrats sont basés sur des anticipations d'inflation et sont souvent indexés sur des mesures
d'inflation passées. Lorsqu'il y a une perturbation économique, telle qu'une baisse de la
demande, les entreprises peuvent être confrontées à une baisse de leurs revenus. Cependant, en
raison des contrats à long terme, elles ne peuvent pas réduire immédiatement les salaires
nominaux de leurs employés. Cela crée une rigidité nominale, car les salaires ne s'ajustent pas
rapidement pour refléter les conditions économiques actuelles.
Un autre modèle couramment utilisé pour étudier les rigidités nominales est le modèle
des coûts de menu. Selon ce modèle, les entreprises sont confrontées à des coûts de changement
de prix, similaires aux coûts encourus lors de la modification des menus dans un restaurant.
Ces coûts peuvent inclure des coûts de communication, des coûts de mise à jour des systèmes
informatiques et des coûts de formation du personnel. En raison de ces coûts, les entreprises
hésitent à ajuster leurs prix en réponse aux changements de l'offre et de la demande. Par
conséquent, les prix restent rigides et ne reflètent pas immédiatement les conditions
économiques actuelles. Cela peut entraîner des distorsions sur les marchés, car les prix ne
parviennent pas à équilibrer l'offre et la demande. Dans ce modèle, les rigidités nominales
peuvent entraîner une allocation inefficace des ressources, car les entreprises ne peuvent pas
ajuster leurs prix pour refléter les coûts de production réels. Cela peut entraîner une baisse de
la production et une augmentation du chômage.
Un troisième modèle théorique des rigidités nominales est le modèle des contrats à prix
fixes. Selon ce modèle, les entreprises fixent leurs prix pour une période donnée, généralement
un an, et ne peuvent pas les ajuster en réponse aux changements de l'offre et de la demande
pendant cette période. Les contrats à prix fixes peuvent être basés sur des considérations
stratégiques, telles que la fidélisation de la clientèle ou la prévention de la concurrence.
Cependant, cela crée une rigidité nominale, car les prix ne s'ajustent pas rapidement pour
refléter les conditions économiques actuelles. Dans ce modèle, les rigidités nominales peuvent
entraîner des inefficiences sur les marchés, car les prix ne parviennent pas à équilibrer l'offre

32
et la demande. Cela peut entraîner une allocation inefficace des ressources et une baisse de la
production.
Les rigidités réelles : imperfections sur les marchés du travail et des biens
Dans le domaine de la macroéconomie, les rigidités réelles font référence aux obstacles
ou aux frictions qui empêchent les ajustements rapides et flexibles des prix et des salaires dans
une économie. Contrairement aux rigidités nominales, qui sont liées aux prix et aux salaires
nominaux, les rigidités réelles sont liées aux prix et aux salaires réels, c'est-à-dire aux prix et
aux salaires ajustés en fonction de l'inflation. Les rigidités réelles peuvent prendre différentes
formes et se manifester dans différents secteurs de l'économie.
Les rigidités sur le marché du travail se réfèrent aux obstacles qui entravent les
ajustements rapides des salaires réels en réponse aux changements de l'offre et de la demande
de travail. Ces rigidités peuvent être causées par des contrats de travail à long terme, des
négociations collectives, des réglementations gouvernementales ou des barrières à la mobilité
professionnelle. Par exemple, les contrats de travail à long terme peuvent empêcher les
entreprises de réduire les salaires en période de ralentissement économique, ce qui peut
entraîner du chômage involontaire.
Les rigidités sur le marché des biens et services se réfèrent aux obstacles qui empêchent
les ajustements rapides des prix réels en réponse aux changements de l'offre et de la demande.
Ces rigidités peuvent être causées par des coûts de menu, des coûts de recherche d'information,
des coûts de changement de prix ou des barrières à l'entrée. Par exemple, les coûts de menu
font référence aux coûts supportés par les entreprises pour changer les prix de leurs produits,
tels que les coûts d'impression de nouveaux menus ou de nouvelles étiquettes de prix. Ces coûts
peuvent décourager les entreprises de modifier leurs prix fréquemment, ce qui peut entraîner
des distorsions sur le marché.
Les rigidités financières se réfèrent aux obstacles qui entravent les ajustements rapides
du crédit et des conditions financières en réponse aux changements de l'offre et de la demande
de financement. Ces rigidités peuvent être causées par des asymétries d'information, des
contraintes de liquidité, des réglementations financières ou des imperfections sur les marchés
financiers. Par exemple, les asymétries d'information entre les emprunteurs et les prêteurs
peuvent entraîner des problèmes de sélection adverse et de risque moral, ce qui peut rendre
difficile l'accès au crédit pour certaines entreprises ou individus.
Les rigidités structurelles se réfèrent aux obstacles qui empêchent les ajustements
rapides des facteurs de production entre les différents secteurs de l'économie. Ces rigidités
peuvent être causées par des réglementations gouvernementales, des barrières à l'entrée, des
différences de compétences ou des coûts de mobilité. Par exemple, les réglementations
gouvernementales strictes dans certains secteurs peuvent rendre difficile la réaffectation des
travailleurs et des ressources vers des secteurs plus productifs, ce qui peut entraîner une
allocation inefficace des ressources.
L'une des principales conséquences des rigidités réelles est l'ajustement lent des prix
dans l'économie. En raison des coûts de production rigides, les entreprises ont du mal à ajuster
leurs prix en réponse aux changements de la demande ou des conditions économiques. Cela
peut entraîner une perte d'efficacité économique, car les prix ne reflètent pas les conditions
réelles du marché. De plus, les rigidités réelles peuvent également entraîner une persistance

33
des déséquilibres économiques. Par exemple, si les coûts de production augmentent en raison
de rigidités réelles telles que des contraintes de capacité, les entreprises peuvent être contraintes
de réduire leur production plutôt que d'ajuster leurs prix à la hausse. Cela peut entraîner une
baisse de la production et de l'emploi, ce qui peut avoir des répercussions négatives sur la
croissance économique.
Les rigidités réelles peuvent également se manifester sur le marché du travail. Par
exemple, les contraintes de capacité peuvent limiter la capacité des entreprises à embaucher de
nouveaux travailleurs, même en cas de demande croissante. Cela peut entraîner une
augmentation du chômage et une baisse de la productivité, car les entreprises ne peuvent pas
exploiter pleinement leur potentiel de production. De plus, les rigidités réelles peuvent
également entraîner des déséquilibres sur le marché du travail. Par exemple, si les salaires sont
rigides à la baisse en raison de contrats de travail ou de négociations collectives, cela peut
entraîner un chômage structurel, où les travailleurs ne peuvent pas trouver d'emploi en raison
de salaires trop élevés par rapport à leur productivité. Cela peut également entraîner une baisse
de la mobilité de la main-d'œuvre, car les travailleurs sont moins incités à changer d'emploi en
raison des coûts de transition élevés.
Les rigidités réelles peuvent également avoir un impact sur les décisions
d'investissement des entreprises. Par exemple, si les coûts de production sont rigides à la hausse
en raison de contraintes de capacité ou de coûts de production élevés, cela peut décourager les
entreprises d'investir dans de nouvelles capacités de production. Cela peut entraîner une baisse
de l'investissement et une stagnation de la croissance économique à long terme. De plus, les
rigidités réelles peuvent également affecter la rentabilité des investissements. Par exemple, si
les coûts de production sont élevés en raison de rigidités réelles, cela peut réduire les marges
bénéficiaires des entreprises et rendre les investissements moins attrayants. Cela peut entraîner
une allocation inefficace des ressources et une baisse de la productivité globale de l'économie.
Les frictions sur le marché du travail sont l'une des principales sources de rigidités
réelles dans l'économie. Ces frictions peuvent être causées par des coûts de recherche d'emploi,
des coûts de formation, des contraintes de mobilité géographique ou des asymétries
d'information entre les employeurs et les travailleurs. Ces frictions rendent les ajustements des
salaires plus lents et moins flexibles, ce qui peut entraîner des déséquilibres sur le marché du
travail et des inefficiences économiques. Les modèles théoriques des rigidités réelles sur le
marché du travail mettent en évidence l'existence de chômage involontaire et l'importance des
salaires d'efficience. Selon ces modèles, les travailleurs et les employeurs peuvent être
confrontés à des coûts de recherche d'emploi et à des coûts de formation, ce qui rend les
ajustements des salaires plus lents. De plus, les asymétries d'information entre les employeurs
et les travailleurs peuvent entraîner des salaires d'efficience, c'est-à-dire des salaires supérieurs
au niveau d'équilibre du marché, afin de motiver les travailleurs à fournir un effort optimal.
Les frictions sur le marché des biens sont une autre source de rigidités réelles dans
l'économie. Ces frictions peuvent être causées par des coûts de menu, des coûts de production,
des contraintes de capacité ou des asymétries d'information entre les producteurs et les
consommateurs. Ces frictions rendent les ajustements des prix plus lents et moins flexibles, ce
qui peut entraîner des déséquilibres sur le marché des biens et des inefficiences économiques.
Les modèles théoriques des rigidités réelles sur le marché des biens mettent en évidence
l'existence de prix collants et l'importance des coûts de menu. Selon ces modèles, les

34
producteurs peuvent être confrontés à des coûts de menu, c'est-à-dire des coûts liés à la
modification des prix, ce qui rend les ajustements des prix plus lents. De plus, les asymétries
d'information entre les producteurs et les consommateurs peuvent entraîner des prix collants,
c'est-à-dire des prix qui ne s'ajustent pas immédiatement aux changements de l'offre et de la
demande.
Les modèles théoriques des rigidités réelles dans la nouvelle macroéconomie
keynésienne mettent également en évidence les interactions entre les frictions sur le marché du
travail et sur le marché des biens. Ces interactions peuvent amplifier les effets des rigidités
réelles sur l'économie et nécessitent une approche intégrée dans la formulation des politiques
économiques. Par exemple, lorsque les salaires sont rigides à la baisse en raison des frictions
sur le marché du travail, cela peut entraîner une baisse de la demande de biens et services, ce
qui peut à son tour entraîner une baisse de la production et de l'emploi. De même, lorsque les
prix sont rigides à la baisse en raison des frictions sur le marché des biens, cela peut entraîner
une baisse de la demande de travail, ce qui peut à son tour entraîner une augmentation du
chômage.
Nouvelles Courbes de Phillips
Les principes de la courbe de Phillips traditionnelle
La courbe de Phillips est un concept clé de la macroéconomie keynésienne qui établit
une relation entre l'inflation et le chômage dans une économie. Elle a été développée par
l'économiste néo-zélandais A.W. Phillips dans les années 1950, et depuis lors, elle a été
largement utilisée pour analyser les relations entre l'inflation et le marché du travail.
La courbe de Phillips postule une relation inverse entre l'inflation et le chômage. Selon cette
théorie, lorsque le taux de chômage est élevé, la pression sur les salaires diminue, ce qui
entraîne une baisse des coûts de production pour les entreprises. En conséquence, les
entreprises peuvent réduire leurs prix, ce qui se traduit par une baisse de l'inflation.
Inversement, lorsque le taux de chômage est faible, la demande de main-d'œuvre est élevée, ce
qui exerce une pression à la hausse sur les salaires. Les entreprises sont alors contraintes
d'augmenter leurs prix pour compenser cette augmentation des coûts de production, ce qui
entraîne une augmentation de l'inflation. La courbe de Phillips traditionnelle suppose que les
ajustements des salaires et des prix sont instantanés, ce qui signifie que les variations du
chômage ont un impact immédiat sur l'inflation. Cependant, cette hypothèse ne correspond pas
toujours à la réalité, car les salaires et les prix peuvent mettre du temps à s'ajuster en réponse
aux changements du marché du travail. De plus, les anticipations des agents économiques
jouent un rôle crucial dans la formation des salaires et des prix. Les travailleurs anticipent
l'évolution future de l'inflation lorsqu'ils négocient leurs salaires, tandis que les entreprises
anticipent les coûts futurs lorsqu'elles fixent leurs prix. Par conséquent, les anticipations des
agents économiques peuvent influencer la dynamique de la courbe de Phillips. La courbe de
Phillips traditionnelle présente certaines limites qui ont été mises en évidence par les
développements ultérieurs de la macroéconomie keynésienne. Tout d'abord, elle ne tient pas
compte des anticipations des agents économiques, ce qui peut conduire à des prévisions
erronées de l'inflation. De plus, elle ne prend pas en compte les chocs d'offre, tels que les
variations des prix des matières premières, qui peuvent avoir un impact significatif sur
l'inflation. En outre, la courbe de Phillips traditionnelle suppose une relation stable et linéaire
entre l'inflation et le chômage, ce qui peut ne pas être le cas dans la réalité. En effet, il existe

35
des périodes où l'inflation peut être élevée malgré un taux de chômage élevé, ce qui remet en
question la validité de la courbe de Phillips traditionnelle.
Face aux limites de la courbe de Phillips traditionnelle, de nouvelles générations de
courbes de Phillips ont été développées pour mieux rendre compte des réalités économiques.
Ces nouvelles générations intègrent les anticipations des agents économiques, les chocs d'offre
et les non-linéarités de la relation entre l'inflation et le chômage. Les courbes de Phillips
nouvelles générations reposent sur l'idée que les anticipations des agents économiques sont
essentielles pour comprendre l'évolution de l'inflation. Les travailleurs et les entreprises
prennent en compte les informations disponibles pour former leurs anticipations, ce qui peut
influencer leurs décisions en matière de salaires et de prix. De plus, les nouvelles générations
de courbes de Phillips reconnaissent l'importance des chocs d'offre dans la détermination de
l'inflation. Les variations des prix des matières premières, par exemple, peuvent avoir un
impact significatif sur les coûts de production et donc sur l'inflation. Enfin, les nouvelles
générations de courbes de Phillips permettent une relation non linéaire entre l'inflation et le
chômage. Elles reconnaissent que la relation entre ces deux variables peut varier en fonction
du niveau de chômage et d'autres facteurs économiques.
L'équation de la nouvelle courbe de Phillips
Elle permet d'analyser la relation entre l'inflation et le chômage dans une économie.
Contrairement à la courbe de Phillips traditionnelle, qui se concentre uniquement sur la relation
inverse entre l'inflation et le chômage, la courbe de Phillips nouvelle génération prend en
compte d'autres facteurs qui influencent cette relation. L'équation formulée de la manière
suivante :

[ 𝜋𝑡 = 𝜋{𝑡 −1} + 𝛽(𝑢 𝑡 − 𝑢 𝑛 ) + 𝛾Δ𝑦𝑡 + 𝜖𝑡 ]

Où :
• (𝜋𝑡 ) Représente le taux d'inflation à l'instant t
• (𝜋 {𝑡−1} ) Représente le taux d'inflation à l'instant t-1
• (𝛽) Est le coefficient de sensibilité du taux d'inflation au taux de chômage
• (𝑢 𝑡 ) Représente le taux de chômage à l'instant t
• (𝑢 𝑛 ) Représente le taux de chômage naturel, également appelé taux de chômage
d'équilibre
• (𝛾) Est le coefficient de sensibilité du taux d'inflation à la variation du produit
intérieur brut réel ∆𝑦𝑡
• (𝜖𝑡 ) Représente les chocs exogènes qui affectent le taux d'inflation

L'équation de la courbe de Phillips nouvelle génération se base sur plusieurs hypothèses


clés. Tout d'abord, elle suppose que les agents économiques ont des anticipations rationnelles,
c'est-à-dire qu'ils utilisent toutes les informations disponibles pour former leurs anticipations
sur l'inflation future. De plus, elle suppose que le taux de chômage naturel est constant à court
terme, ce qui signifie qu'il ne varie pas en fonction des conditions économiques.

36
Le premier terme de l'équation ((𝑝𝑖 {𝑡−1} )) représente l'inflation passée, qui influence
l'inflation actuelle. Cela reflète l'idée que les agents économiques prennent en compte l'inflation
passée lorsqu'ils forment leurs anticipations sur l'inflation future.

Le deuxième terme ((β(𝑢 𝑡 – 𝑢 𝑛 ))) représente l'effet du taux de chômage sur l'inflation.
Lorsque le taux de chômage est supérieur au taux de chômage naturel, cela indique une
demande insuffisante sur le marché du travail, ce qui exerce une pression à la baisse sur les
salaires. En conséquence, cela réduit les coûts de production et peut entraîner une baisse de
l'inflation. À l'inverse, lorsque le taux de chômage est inférieur au taux de chômage naturel,
cela indique une demande excessive sur le marché du travail, ce qui exerce une pression à la
hausse sur les salaires. Cela peut entraîner une augmentation de l'inflation.

Le troisième terme ((γΔ𝑦𝑡 )) représente l'effet de la variation du produit intérieur brut


réel sur l'inflation. Lorsque le produit intérieur brut réel augmente, cela indique une
augmentation de la demande globale, ce qui peut entraîner une augmentation de l'inflation. À
l'inverse, lorsque le produit intérieur brut réel diminue, cela indique une diminution de la
demande globale, ce qui peut entraîner une baisse de l'inflation.

Enfin, le dernier terme ((ϵt )) représente les chocs exogènes qui affectent le taux
d'inflation. Ces chocs peuvent être de nature économique, tels que les chocs pétroliers ou les
chocs technologiques, ou de nature politique, tels que les changements de politique monétaire
ou fiscale.
Les déterminants de la nouvelle courbe de Phillips
L'inflation anticipée est la prévision que les agents économiques font de l'évolution
future des prix. Elle est basée sur l'analyse des informations disponibles, telles que les données
économiques passées, les politiques monétaires et fiscales, ainsi que les anticipations des autres
agents économiques. Les agents économiques utilisent ces informations pour former leurs
propres anticipations d'inflation. L'un des modèles les plus couramment utilisés est le modèle
d'anticipations adaptatives. Selon ce modèle, les agents économiques forment leurs
anticipations d'inflation en se basant sur l'inflation passée. Par exemple, si l'inflation a été
élevée au cours des dernières années, les agents peuvent anticiper une inflation élevée à
l'avenir. Un autre modèle largement utilisé est le modèle d'anticipations rationnelles. Selon ce
modèle, les agents économiques utilisent toutes les informations disponibles pour former leurs
anticipations d'inflation. Ils prennent en compte les politiques économiques, les conditions
économiques internationales et les attentes des autres agents économiques. Les anticipations
rationnelles sont considérées comme plus précises que les anticipations adaptatives, car elles
intègrent toutes les informations pertinentes. L'inflation anticipée est incorporée dans l'équation
de la nouvelle courbe de Phillips, qui relie l'inflation à d'autres variables économiques telles
que le chômage et la croissance économique. Lorsque les agents anticipent une hausse future
des prix, cela se reflète dans leurs décisions de fixation des prix et de négociation des salaires.
Par conséquent, une hausse des anticipations d'inflation peut entraîner une augmentation de
l'inflation réelle.
Les chocs d'offre peuvent être classés en deux catégories principales : les chocs d'offre
positifs et les chocs d'offre négatifs. Les chocs d'offre positifs se produisent lorsque la
production potentielle de l'économie augmente, ce qui se traduit par une augmentation de l'offre

37
de biens et services. Ces chocs peuvent être causés par des avancées technologiques, des
améliorations de la productivité ou des politiques favorables à l'offre. En revanche, les chocs
d'offre négatifs se produisent lorsque la production potentielle diminue, entraînant une baisse
de l'offre de biens et services. Ces chocs peuvent être causés par des catastrophes naturelles,
des chocs pétroliers ou des politiques défavorables à l'offre. Lorsqu'un choc d'offre positif se
produit, l'offre de biens et services augmente, ce qui entraîne une baisse des prix. Cela
s'explique par le fait que l'augmentation de l'offre permet aux entreprises de réduire leurs coûts
de production, ce qui se traduit par une baisse des prix. Par conséquent, un choc d'offre positif
a tendance à réduire l'inflation. En revanche, lorsqu'un choc d'offre négatif se produit, l'offre
de biens et services diminue, ce qui entraîne une augmentation des prix. Cela s'explique par le
fait que la diminution de l'offre conduit à une augmentation des coûts de production, ce qui se
traduit par une hausse des prix. Par conséquent, un choc d'offre négatif a tendance à augmenter
l'inflation. L'impact des chocs d'offre sur le chômage dépend de la manière dont les entreprises
réagissent à ces chocs. Lorsqu'un choc d'offre positif se produit, les entreprises peuvent
augmenter leur production en embauchant davantage de travailleurs, ce qui entraîne une baisse
du chômage. En effet, l'augmentation de l'offre de biens et services crée une demande
supplémentaire de main-d'œuvre. En revanche, lorsqu'un choc d'offre négatif se produit, les
entreprises peuvent réduire leur production en licenciant des travailleurs, ce qui entraîne une
augmentation du chômage. En effet, la diminution de l'offre de biens et services réduit la
demande de main-d'œuvre. Lorsqu'un choc d'offre se produit, il peut influencer les
anticipations d'inflation des agents économiques. Par exemple, un choc d'offre positif qui
entraîne une baisse des prix peut conduire les agents économiques à anticiper une baisse future
de l'inflation. Cela peut avoir un impact sur les décisions de consommation et d'investissement,
ce qui peut à son tour influencer l'inflation et le chômage.
Les chocs de demande sont des événements qui perturbent l'équilibre entre l'offre et la
demande dans une économie. Ils peuvent être causés par des facteurs internes ou externes tels
que les fluctuations de la consommation, les changements dans les dépenses publiques, les
variations des investissements ou les fluctuations des exportations et des importations.
Lorsqu'un choc de demande positif se produit, cela signifie qu'il y a une augmentation de la
demande globale dans l'économie. Cela peut être dû à une augmentation des dépenses de
consommation, des investissements ou des exportations. En réponse à ce choc, les entreprises
augmentent leur production pour répondre à la demande croissante. Cependant, cette
augmentation de la production peut entraîner une pression à la hausse sur les prix, car les
entreprises peuvent avoir du mal à répondre immédiatement à la demande accrue. Dans le cadre
de la nouvelle courbe de Phillips, un choc de demande positif se traduit par une augmentation
de l'inflation à court terme. Cela est dû à la pression à la hausse sur les prix causée par la
demande accrue. Cependant, à long terme, la nouvelle courbe de Phillips montre que l'inflation
revient à son niveau initial, car les entreprises ajustent leur production pour répondre à la
demande. Inversement, lorsqu'un choc de demande négatif se produit, cela signifie qu'il y a une
diminution de la demande globale dans l'économie. Cela peut être dû à une baisse des dépenses
de consommation, des investissements ou des exportations. En réponse à ce choc, les
entreprises réduisent leur production pour faire face à la demande réduite. Cependant, cette
diminution de la production peut entraîner une pression à la baisse sur les prix, car les
entreprises cherchent à écouler leurs stocks. Dans le cadre de la nouvelle courbe de Phillips,
un choc de demande négatif se traduit par une baisse de l'inflation à court terme. Cela est dû à
la pression à la baisse sur les prix causée par la demande réduite. Cependant, à long terme, la

38
courbe de Phillips nouvelle génération montre que l'inflation revient à son niveau initial, car
les entreprises ajustent leur production pour faire face à la demande.
La courbe de Phillips dynamique
La courbe de Phillips dynamique est une extension de la nouvelle courbe de Phillips
qui prend en compte les dynamiques temporelles de l'inflation et du chômage. Alors que la
courbe de Phillips traditionnelle et la nouvelle courbe de Phillips se concentrent sur la relation
entre l'inflation et le chômage à un moment donné, la courbe de Phillips dynamique examine
comment cette relation évolue au fil du temps. Il repose sur l'idée que les anticipations des
agents économiques jouent un rôle crucial dans la formation des prix et des salaires. Selon cette
perspective, les travailleurs et les entreprises prennent en compte les informations passées et
actuelles pour former leurs anticipations sur l'inflation future. Ces anticipations influencent
ensuite les décisions de fixation des prix et des salaires, ce qui a un impact sur l'évolution de
l'inflation et du chômage. L'équation de la courbe de Phillips dynamique peut être formulée de
la manière suivante :
πt = π(t−1) + β(ut − un ) + γ(π(t−1) − πe(t−1) ) + ϵt

Où :
• 𝜋𝑡 Représente le taux d'inflation à l'instant t
• 𝜋{𝑡 −1} Représente le taux d'inflation à l'instant t-1
• 𝛽 Est le coefficient de sensibilité du chômage à l'inflation
• 𝑢 𝑡 Représente le taux de chômage à l'instant t
• 𝑢 𝑛 Représente le taux de chômage naturel
• 𝛾 Est le coefficient de sensibilité des anticipations d'inflation à l'inflation passée
• 𝜋𝑡𝑒−1 Représente l'inflation anticipée à l'instant t-1
• 𝜖𝑡 Est le terme d'erreur aléatoire

Cette équation montre que le taux d'inflation à l'instant t dépend de plusieurs facteurs.
Le premier terme, π𝑡−1 représente l'inflation passée, qui influence l'inflation actuelle. Le
deuxième terme, β(𝑢𝑡 − 𝑢 𝑛 ) représente l'effet du chômage sur l'inflation. Lorsque le taux de
chômage est supérieur au taux de chômage naturel, cela exerce une pression à la baisse sur les
salaires et les prix, ce qui réduit l'inflation. Le troisième terme, γ (π𝑡−1 − π𝑒𝑡−1 ) représente
l'effet des anticipations d'inflation sur l'inflation actuelle. Si les anticipations d'inflation sont
supérieures à l'inflation passée, cela peut entraîner une augmentation de l'inflation.
La courbe de Phillips dynamique a plusieurs implications importantes pour la politique
économique. Tout d'abord, elle met en évidence l'importance des anticipations d'inflation dans
la formation des prix et des salaires. Les décideurs politiques doivent donc prendre en compte
ces anticipations lorsqu'ils élaborent leurs politiques monétaires et fiscales. Deuxièmement, la
courbe de Phillips dynamique suggère que la relation entre l'inflation et le chômage peut être
instable et varier dans le temps. Par conséquent, les politiques économiques visant à réduire
l'inflation peuvent avoir des effets temporaires et ne pas être durables à long terme. Les
décideurs politiques doivent donc être prudents dans la mise en œuvre de politiques de
stabilisation économique. Enfin, il souligne l'importance de la coordination des politiques
monétaires et fiscales. Les politiques monétaires et fiscales doivent être cohérentes et
complémentaires afin de maintenir la stabilité des prix et de favoriser la croissance

39
économique. Malgré ses contributions importantes, la courbe de Phillips dynamique présente
également certaines limites. Tout d'abord, elle repose sur l'hypothèse d'anticipations
rationnelles, c'est-à-dire que les agents économiques sont capables de former des anticipations
parfaitement informées sur l'inflation future. Cependant, cette hypothèse peut être remise en
question dans la réalité, car les agents économiques peuvent être sujets à des biais cognitifs et
à des erreurs d'anticipation.

40
MODELES FONDAMENTAUX DE LA NMK
Le modèle de contrats implicites et d'information asymétrique
Le concept d'asymétrie d'information
L'asymétrie d'information peut se manifester de différentes manières. La première est
connue sous le nom de sélection adverse. Dans ce cas, une partie de la transaction,
généralement le vendeur, possède une information privée sur la qualité ou la valeur du bien ou
du service échangé. Par exemple, dans le marché de l'assurance, les individus qui sont les plus
susceptibles de faire une réclamation sont souvent ceux qui souscrivent une assurance, ce qui
crée un déséquilibre d'information entre l'assureur et l'assuré. La deuxième forme d'asymétrie
d'information est appelée risque moral. Dans ce cas, une partie de la transaction, généralement
l'acheteur, possède une information privée sur son comportement futur qui peut affecter le
résultat de la transaction. Par exemple, dans le marché du crédit, les emprunteurs peuvent avoir
une incitation à prendre des risques excessifs une fois qu'ils ont obtenu un prêt, sachant que les
conséquences de leurs actions seront supportées par le prêteur. Enfin, la troisième forme est la
signalisation. Dans ce cas, une partie de la transaction, généralement l'acheteur, cherche à
transmettre une information privée à l'autre partie afin d'influencer le résultat de la transaction.
Par exemple, dans le marché du travail, les travailleurs peuvent chercher à signaler leur
productivité aux employeurs potentiels en obtenant des diplômes ou en acquérant des
compétences spécifiques. Ces différentes formes d'asymétrie d'information ont des
implications importantes pour la formation des contrats implicites en macroéconomie
keynésienne. Les contrats implicites sont des arrangements informels entre les employeurs et
les travailleurs qui régissent les conditions d'emploi, telles que les salaires, les heures de travail
et les avantages sociaux. Ces contrats sont souvent basés sur des informations imparfaites et
des attentes mutuelles entre les parties. Dans un contexte d'asymétrie d'information, les
employeurs et les travailleurs doivent prendre en compte le fait que l'une des parties possède
une information privée qui peut affecter le résultat de la transaction. Par conséquent, les
contrats implicites sont souvent conçus de manière à inciter les travailleurs à révéler leur
véritable productivité ou à décourager les comportements opportunistes. Par exemple, dans le
cas de la sélection adverse, les employeurs peuvent proposer des salaires plus élevés aux
travailleurs les plus productifs afin de les inciter à se démarquer des travailleurs moins
productifs. De même, dans le cas du risque moral, les employeurs peuvent mettre en place des
mécanismes de surveillance ou des incitations financières pour décourager les comportements
opportunistes des travailleurs.
Le modèle de contrats implicites de Blanchard et Fischer
Le modèle de contrats implicites de Blanchard et Fischer repose sur les fondements
théoriques de l'asymétrie d'information et de la théorie des contrats. Selon ce modèle, les
employeurs et les travailleurs ont des informations différentes sur les conditions économiques
et les performances individuelles. Cette asymétrie d'information crée des incitations pour les
deux parties à établir des contrats implicites qui régissent les conditions de travail, les salaires
et les ajustements en cas de chocs économiques. Il considère que les contrats implicites sont
basés sur des relations à long terme entre les employeurs et les travailleurs. Ces relations à long
terme permettent aux deux parties de mieux anticiper les comportements et les performances
de l'autre, réduisant ainsi l'incertitude et les coûts de transaction. Deuxièmement, le modèle

41
souligne que les contrats implicites sont souvent incomplets, c'est-à-dire qu'ils ne spécifient pas
toutes les conditions de travail de manière détaillée. Cela permet une certaine flexibilité pour
s'adapter aux changements économiques et aux chocs imprévus. Par exemple, les contrats
implicites peuvent inclure des clauses de révision salariale en fonction de l'inflation ou de la
performance de l'entreprise. Enfin, le modèle met en évidence le rôle crucial de l'asymétrie
d'information dans la formation des contrats implicites. Les employeurs ont souvent une
meilleure connaissance des conditions économiques globales, tandis que les travailleurs ont
une meilleure connaissance de leurs propres compétences et performances. Cette asymétrie
d'information crée des incitations pour les employeurs à offrir des salaires inférieurs à leur
productivité marginale, afin de se prémunir contre le risque de mauvaise performance des
travailleurs.
Le modèle explique pourquoi les salaires peuvent être rigides à la baisse, même en
présence de chômage. En effet, les contrats implicites créent des coûts de renégociation et
d'ajustement qui rendent les employeurs réticents à réduire les salaires en cas de choc
économique négatif. Cela peut entraîner une rigidité des salaires à la baisse, ce qui rend plus
difficile la résolution du chômage. Deuxièmement, il met en évidence le rôle de la politique
monétaire dans la gestion des contrats implicites. En période de récession, lorsque les salaires
sont rigides à la baisse, la politique monétaire expansionniste peut aider à stimuler l'économie
en réduisant le coût du crédit et en encourageant les dépenses des ménages et des entreprises.
Enfin, il souligne l'importance des politiques de stabilisation économique pour atténuer les
effets des chocs économiques. En cas de choc négatif, les contrats implicites peuvent entraîner
une baisse de la demande agrégée, ce qui peut amplifier les effets négatifs du choc initial. Les
politiques de stabilisation économique, telles que les mesures fiscales et monétaires, peuvent
aider à atténuer ces effets et à restaurer la stabilité économique.
Les études sur les salaires implicites
Les études sur les salaires implicites se sont développées dans le cadre de la nouvelle
macroéconomie keynésienne, qui met l'accent sur l'importance des imperfections sur les
marchés du travail et des informations asymétriques. Ces études cherchent à comprendre
comment les salaires implicites peuvent être utilisés pour résoudre les problèmes d'asymétrie
d'information entre les employeurs et les employés. Une des principales questions abordées
dans ces études est de savoir comment les salaires implicites peuvent être utilisés pour inciter
les travailleurs à fournir un effort supplémentaire ou à rester fidèles à leur employeur. En effet,
dans un contexte d'asymétrie d'information, les employeurs ne peuvent pas observer
directement l'effort fourni par les travailleurs, ce qui crée un problème d'aléa moral. Les salaires
implicites peuvent alors servir de mécanisme incitatif en récompensant les travailleurs qui
fournissent un effort supplémentaire ou qui restent fidèles à leur employeur. Plusieurs études
ont examiné comment les salaires implicites peuvent être liés à des caractéristiques spécifiques
des travailleurs, telles que leur ancienneté, leur niveau d'éducation ou leur expérience
professionnelle. Par exemple, certaines études ont montré que les travailleurs ayant une plus
grande ancienneté au sein d'une entreprise ont tendance à recevoir des salaires implicites plus
élevés, ce qui peut être interprété comme une récompense pour leur fidélité et leur connaissance
de l'entreprise. D'autres études se sont intéressées à l'effet des salaires implicites sur la
productivité des travailleurs. En effet, si les salaires implicites sont utilisés pour inciter les
travailleurs à fournir un effort supplémentaire, on pourrait s'attendre à ce qu'ils aient un impact
positif sur la productivité. Des études empiriques ont montré que les salaires implicites peuvent

42
en effet avoir un effet positif sur la productivité, en encourageant les travailleurs à fournir un
effort supplémentaire et à améliorer leurs compétences. Les études sur les salaires implicites
ont également examiné leur impact sur la mobilité des travailleurs. En effet, si les salaires
implicites sont utilisés pour inciter les travailleurs à rester fidèles à leur employeur, on pourrait
s'attendre à ce qu'ils réduisent la mobilité des travailleurs entre les entreprises. Des études ont
montré que les salaires implicites peuvent en effet avoir un effet dissuasif sur la mobilité des
travailleurs, en les incitant à rester au sein de leur entreprise actuelle plutôt que de chercher des
opportunités ailleurs. Enfin, les études sur les salaires implicites ont également examiné leur
impact sur les inégalités salariales. Certaines études ont montré que les salaires implicites
peuvent contribuer à réduire les inégalités salariales, en récompensant les travailleurs qui
fournissent un effort supplémentaire ou qui restent fidèles à leur employeur. Cependant,
d'autres études ont souligné que les salaires implicites peuvent également contribuer à renforcer
les inégalités salariales, en favorisant certains groupes de travailleurs au détriment d'autres.

Modèle de l'équilibre général stochastique (DSGE).


La nouvelle macroéconomie keynésienne repose sur le modèle de l'équilibre général
stochastique (DSGE), qui constitue un cadre analytique puissant pour étudier les interactions
entre les différents agents économiques et les mécanismes de formation des prix et des revenus
dans une économie. Un des concepts clés de la nouvelle macroéconomie keynésienne est
l'incertitude, qui se réfère à l'absence de connaissance parfaite sur les futurs événements
économiques. Contrairement à la théorie classique, qui suppose que les agents économiques
ont une parfaite information et des anticipations adaptatives, la nouvelle macroéconomie
keynésienne considère que les agents forment leurs anticipations de manière rationnelle en
utilisant toutes les informations disponibles. Cela signifie que les agents prennent en compte
les incertitudes et les risques lorsqu'ils prennent leurs décisions économiques.
Les modèles d'équilibre général dynamique et stochastique (DSGE) constituent un
cadre d'analyse cohérent et largement utilisé pour évaluer l'impact des différentes politiques
économiques. Fondés sur des fondements microéconomiques, intégrant les anticipations
rationnelles des agents et les rigidités de marché, ces modèles sont devenus des outils clefs
pour les banques centrales afin d'étudier la dynamique macroéconomique et analyser la
transmission de la politique monétaire. Leur succès s'explique notamment par le consensus qui
s'est dégagé autour d'une structure de modélisation s'inspirant des théories keynésiennes
néoclassiques. Ces modèles DSGE, micro-fondés et intégrant les rigidités, permettent ainsi
d'évaluer de façon cohérente l'impact des politiques économiques en tenant compte du
comportement des agents et des imperfections des marchés.
Les modèles DSGE reposent essentiellement sur trois équations clés : une équation de
demande agrégée (courbe IS), une équation de l'offre agrégée (nouvelle courbe de Phillips) et
une règle de politique monétaire déterminant le taux d'intérêt nominal à court terme. Les
spécifications dites "hybrides" intègrent à la fois la dynamique passée et les anticipations
futures dans les courbes IS et de Phillips, permettant de saisir d'une part la persistance
caractérisant généralement les variables macroéconomiques, et d'autre part les anticipations
des agents économiques. Grâce aux progrès récents en économétrie et en calcul numérique, ces
modèles DSGE "hybrides" s'ajustent bien aux données empiriques, ce qui en fait des outils
d'aide à la décision très performants, capables de concurrencer des modèles alternatifs tels que
les modèles VAR (Collard et Fève, 2008).

43
Au cœur de la modélisation DSGE se trouvent les équations d'optimisation des agents
économiques. Ces équations décrivent comment les agents prennent des décisions en
maximisant leur utilité ou leur profit, en tenant compte des contraintes auxquelles ils sont
confrontés. Par exemple, les ménages peuvent être modélisés comme des agents qui
maximisent leur utilité en choisissant la consommation et l'épargne en fonction de leur revenu
et des taux d'intérêt. Les entreprises, quant à elles, peuvent être modélisées comme des agents
qui maximisent leurs profits en choisissant la quantité de production et les facteurs de
production à utiliser. Ces équations d'optimisation sont généralement formulées sous forme de
problèmes d'optimisation mathématique, tels que les problèmes de maximisation ou de
minimisation sous contraintes. Elles sont souvent résolues à l'aide de techniques
mathématiques avancées, telles que la programmation dynamique ou les méthodes
d'optimisation numérique. Les équations d'équilibre du modèle DSGE sont généralement
obtenues en égalant l'offre et la demande sur les différents marchés de l'économie. Par exemple,
l'équilibre sur le marché des biens et services est obtenu en égalant la production agrégée à la
demande agrégée. De même, l'équilibre sur le marché du travail est obtenu en égalant l'offre
de travail à la demande de travail. Les solutions analytiques consistent à trouver des expressions
mathématiques exactes pour les variables économiques du modèle. Cependant, en raison de la
complexité des modèles DSGE, il est souvent difficile, voire impossible, de trouver des
solutions analytiques exactes. Dans de tels cas, des solutions numériques sont utilisées. Les
solutions numériques consistent à résoudre les équations du modèle à l'aide d'algorithmes
informatiques. Ces algorithmes utilisent des méthodes numériques pour approximer les
solutions du modèle. Les méthodes numériques les plus couramment utilisées incluent les
méthodes d'itération, les méthodes de simulation et les méthodes d'optimisation.
Malgré ses fondements mathématiques solides, la modélisation DSGE n'est pas
exempte de limites et de critiques. Certains économistes remettent en question l'approche
DSGE en raison de son caractère simplificateur et de ses hypothèses souvent restrictives. Par
exemple, la modélisation DSGE repose souvent sur des hypothèses d'équilibre général parfait
et de rationalité parfaite des agents économiques. Ces hypothèses peuvent ne pas être réalistes
dans de nombreux cas, ce qui remet en question la validité des résultats obtenus. De plus, la
modélisation DSGE peut être critiquée pour sa difficulté à prendre en compte les phénomènes
de déséquilibre, tels que les crises financières ou les chocs économiques majeurs. Ces
événements peuvent avoir des effets importants sur l'économie, mais ils sont souvent difficiles
à modéliser dans le cadre DSGE.
Structure fondamentale.
Le ménage
Le modèle économique considère le comportement d'un ménage représentatif
manifestant une certaine prudence dans ses décisions financières. Ce ménage peut emprunter
de façon flexible et dégager des économies, tout en étant soumis à une contrainte budgétaire
précise. Sa fonction d'utilité, qui régit ses choix de consommation, repose sur un mécanisme
de substitution intertemporelle. Celui-ci lui permet de déterminer sa dépense actuelle en
fonction du revenu futur anticipé. Ce revenu futur intègre également les bénéfices réalisés par
les entreprises dont le ménage détient des parts. Le modèle décrit donc de manière agrégée le
comportement-type d'un ménage qui arbitre de façon avisée entre consommation présente et

44
future, en tenant compte à la fois de ses revenus futurs escomptés et de la rentabilité de son
épargne investie dans les entreprises.
On considère un ensemble continu de ménages i appartenant à l'intervalle [0,1]. Chaque
ménage i cherche à maximiser une fonction d'utilité intertemporelle, sous une contrainte
budgétaire dynamique déterminée par ses ressources et ses dépenses au fil du temps. La
fonction d'utilité 𝑈𝑖𝑡 de chaque ménage i est définie de la façon suivante :
1 1
𝑈𝑖𝑡 = [ (𝐶𝑖𝑡 − 𝐻𝑡) 1−𝛿 − (𝑙 )1+𝜑 ]
1−𝛿 1 + 𝜑 𝑖𝑡
Soient 𝐶𝑖𝑡 et 𝑙 𝑖𝑡 la consommation et la quantité de travail fournie par le ménage
représentatif 𝑖 à la période 𝑡 respectivement. 𝐻𝑖𝑡 Désigne les habitudes de consommation
externes, telles que 𝐻𝑖𝑡 = 𝐶𝑖(𝑡−1) . La fonction d'utilité de ce ménage est définie par :
1
(𝑙𝑖𝑡 )1+ε
𝑈(𝐶𝑖𝑡 , 𝑙 𝑖𝑡 , 𝐻𝑖𝑡 ) = log (𝐶𝑖𝑡 ) − σ + β log (𝐻𝑖𝑡 )
1
1+ε

Où les paramètres σ et ε représentent respectivement l'aversion au risque et l'inverse de


l'élasticité de Frisch de l'offre de travail par rapport au salaire. La contrainte budgétaire du
ménage 𝑖 à la période t est donnée par :
𝐵𝑖𝑡 𝐵 Π
𝐶𝑖𝑡 + = ω𝑖𝑡 𝑙 𝑖𝑡 + (1 + 𝑖 𝑡−1 ) 𝑖𝑡−1 + 𝑖𝑡
𝑃𝑡 𝑃𝑡 𝑃𝑡
Où ω𝑖𝑡 , 𝐵𝑖𝑡 , 𝑃𝑡 et 𝑖 𝑡 représentent respectivement le salaire réel, les placements effectués
en bons du trésor, le prix de l'économie et le taux d'intérêt nominal à la période 𝑡 . Les
𝐵𝑖 (𝑡−1)
ressources du ménage comprennent la rémunération des bons du trésor (1 + 𝑖 𝑡−1 ) les
𝑃𝑡
Π𝑖𝑡
dividendes et le salaire ω𝑖𝑡 𝑙 𝑖𝑡. Ses dépenses englobent la consommation 𝐶𝑖𝑡 et les
𝑃𝑡
placements 𝐵𝑖𝑡 .

Soit β le taux d'escompte des rendements futurs, le consommateur cherche à maximiser


la somme actualisée infinie de ses utilités futures, sous sa contrainte budgétaire :
+∞
max 𝐸𝑡 ∑ 𝛽𝑠 𝑈𝑖𝑡 +𝑠
( 𝐶𝑖𝑡 ,𝐵𝑖𝑡 ,𝑙𝑖𝑡 ) 𝑠=0

Les conditions du premier ordre par rapport à 𝐶𝑖𝑡 et 𝐵𝑖𝑡 permettent d'obtenir l'équation
d'Euler :
λ 𝑃 (1 + 𝑖 𝑡 )
λ𝑡 = β𝐸𝑡 [ 𝑡+1 𝑡 ]
𝑃𝑡+1
∂𝑈𝑖𝑡 𝐶𝑖𝑡 −𝐶 −σ
Où λ𝑡 = ( ) 𝐶𝑖𝑡 = −σ ( ) représente le multiplicateur marginal de la
∂𝐶𝑖𝑡 𝐶
contrainte budgétaire à la période t.
Cette équation exprime l'arbitrage intertemporel optimal entre consommation présente
et future, compte tenu du rendement des placements 𝑖 𝑡 et de l'évolution anticipée des prix 𝑃𝑡+1
Elle permet de déterminer la consommation 𝐶𝑖𝑡 maximisant le critère d’utilité intertemporelle

45
du consommateur. La log-linéarisation de l'équation d'Euler agrégée permet d'obtenir la courbe
IS.
Les firmes
- Secteur des biens intermédiaires :
Ce secteur est caractérisé par une concurrence monopolistique. Chaque firme i produit
un bien intermédiaire différencié. Elle fait face à un même mark-up μ et une rigidité des prix à
la Calvo stipulant qu'une proportion 1 − 𝜃𝑓 des firmes réoptimisent leur prix à chaque période
t suite à un signal aléatoire, alors que le reste des firmes indices leur prix sur l'inflation passée
𝜋𝑡 −1 .

Chaque firme i appartenant au continuum [0;1] utilise une technologie de production à


rendement d'échelle constant avec un seul facteur de production, suivant 𝑦𝑖𝑡 = 𝐴𝑡 𝐿 𝑖𝑡 . Où 𝐿 𝑖𝑡
représente la quantité de travail et 𝐴𝑡 la productivité globale. Ces firmes cherchent à maximiser
la somme actualisée infinie de leurs profits :

max ∑ β𝑠 π𝑖𝑡+𝑠
𝑦𝑖𝑡 ,𝐿𝑖𝑡 𝑡=0 +∞

Avec π𝑖𝑡+𝑠 = 𝑝𝑖𝑡+𝑠 𝑦𝑖𝑡+𝑠 − 𝑤𝑡+𝑠 𝐿 𝑖𝑡+𝑠

Les firmes font face à des rigidités nominales de Calvo. Le prix agrégé est donné par :
1
𝑃𝑡 = [(1 − θ𝑓 )(𝑝∗ 𝑖𝑡)1−𝜀 + θ𝑓 ([1 + 𝑣𝑡 − 1]𝑃𝑡−1 )1−𝜀 ]1−𝜀

La maximisation incorpore ces rigidités via le programme :


𝑡+𝑠
max
𝑖𝑡
∑ 𝑠 = 0+∞ (θ𝑓 β) [𝑝 𝑖𝑡+𝑠 𝑦𝑖𝑡 + 𝑠 − Φ(𝑦𝑖𝑡+𝑠 )]
𝑝

Soumis à la demande 𝑦𝑖𝑡+𝑠 = (𝑝 ∗ 𝑖𝑡 + 𝑠/𝑃𝑡 + 𝑠)−ε 𝑌𝑡+𝑠 .

La condition du 1er ordre permet d'obtenir une dynamique des prix 𝑝𝑖𝑡∗ dont la forme
log-linéarisée définit la nouvelle courbe de Phillips.
- Secteur des biens finals :
Il s'agit d'un marché parfaitement concurrentiel. Une firme représentative produit le
bien final 𝑌𝑡 en agrégeant de manière CES (Constant Elasticity of Substitution) un continuum
de biens intermédiaires 𝑦𝑖𝑡 selon :
υ−1
1 υ−1 υ
( )
𝑌𝑡 = (∫ 𝑦𝑖𝑡 υ 𝑑𝑖)
0

La demande optimale de biens intermédiaires 𝑦𝑖𝑡 formulée par la firme finale est donnée
par :
𝑝𝑖𝑡 −υ
𝑦𝑖𝑡 = ( ) 𝑌𝑡
𝑃𝑡

46
1
1 1−υ
Où 𝑃𝑡 = (∫0 𝑝𝑖𝑡1−υ 𝑑𝑖) définit le prix agrégé.

La BC
La banque centrale ajuste son taux d'intérêt nominal 𝑖 𝑡 de court terme en suivant une
règle de Taylor forward looking log-linéarisée. Dans le cadre de base, la fonction de réaction
est donnée par :

𝑖 𝑡 = 𝑝𝑖 𝑖 𝑡−1 + (1 − 𝑝𝑖 )(𝑝𝜋 𝐸𝑡 (𝜋̂ 𝑡+1 ) + 𝑝𝑦 𝑦𝑡 ) + 𝜖 𝑖 𝑡

Où π̂𝑡 et $\ℎ𝑎𝑡{𝑦} 𝑡$représentent respectivement l'écart d'inflation et l'output gap par


rapport à leurs cibles.

47
POLITIQUES ÉCONOMIQUES DANS LA NOUVELLE
MACROECONOMIE KEYNESIENNE
Politique monétaire.
La politique monétaire, en tant que composante cruciale de la gestion économique
nationale, s'emploie à modeler les taux d'intérêt, l'offre de monnaie, et diverses variables
économiques. Son objectif fondamental est de stabiliser l'économie en influençant ces
paramètres de manière à atteindre les objectifs préalablement définis par les autorités
monétaires. Dans ce contexte, l'exploration des règles de Taylor et de la politique monétaire
optimale constitue une étape essentielle pour comprendre comment les instruments monétaires
peuvent être ajustés pour répondre aux défis et aux dynamiques économiques.
Règles de Taylor et politique monétaire optimale.
Les règles de Taylor
Les règles de Taylor sont un cadre théorique développé par l'économiste John B. Taylor
pour guider la politique monétaire. Selon cette approche, la banque centrale devrait ajuster les
taux d'intérêt en fonction de l'évolution de certaines variables économiques telles que l'inflation
et le taux de chômage. L'objectif est de maintenir la stabilité des prix tout en favorisant la
croissance économique. La règle de Taylor de base stipule que la banque centrale devrait
augmenter les taux d'intérêt lorsque l'inflation dépasse son objectif et les réduire lorsque
l'inflation est inférieure à cet objectif. De plus, la règle de Taylor prend également en compte
le taux de chômage, de sorte que la banque centrale peut ajuster les taux d'intérêt en fonction
de l'évolution du marché du travail.
La politique monétaire optimale
La politique monétaire optimale vise à déterminer la meilleure stratégie pour la banque
centrale afin d'atteindre ses objectifs économiques. Dans le cadre de la nouvelle
macroéconomie keynésienne, plusieurs approches ont été développées pour définir cette
politique optimale. Une approche courante consiste à utiliser un modèle d'équilibre général
dynamique stochastique (DSGE) pour simuler l'impact des différentes politiques monétaires
sur l'économie. Ce modèle prend en compte les interactions complexes entre les différentes
variables économiques et permet d'évaluer les conséquences à long terme des décisions de
politique monétaire. L'objectif principal de la politique monétaire optimale est de stabiliser
l'économie en minimisant les fluctuations économiques telles que l'inflation, le chômage et la
volatilité des prix. Pour ce faire, la banque centrale doit prendre en compte plusieurs facteurs,
tels que les attentes des agents économiques, les contraintes de politique monétaire et les
objectifs à long terme de l'économie.
Les avantages des règles de Taylor
Les règles de Taylor présentent plusieurs avantages par rapport à d'autres approches de
politique monétaire. Tout d'abord, elles fournissent un cadre transparent et prévisible pour la
prise de décision de la banque centrale. En fixant des règles claires basées sur des variables
économiques observables, les règles de Taylor permettent aux agents économiques de mieux
anticiper les actions de la banque centrale, ce qui favorise la stabilité économique. De plus, les
règles de Taylor permettent à la banque centrale de réagir de manière appropriée aux chocs

48
économiques. Par exemple, si l'inflation augmente en raison d'une hausse des prix des matières
premières, la banque centrale peut ajuster les taux d'intérêt conformément à la règle de Taylor
pour contrôler l'inflation sans perturber excessivement l'économie. Enfin, les règles de Taylor
peuvent également aider à éviter les biais politiques dans la prise de décision de la banque
centrale. En fixant des règles basées sur des variables économiques objectives, les décisions de
politique monétaire sont moins susceptibles d'être influencées par des considérations politiques
à court terme.
Les critiques des règles de Taylor
Malgré leurs avantages, les règles de Taylor ne sont pas exemptes de critiques. Certains
économistes soutiennent que ces règles simplifient trop la complexité de l'économie réelle et
ne tiennent pas compte de certains facteurs importants tels que les asymétries d'information et
les comportements irrationnels des agents économiques. De plus, les règles de Taylor peuvent
être moins efficaces dans des situations économiques exceptionnelles, telles que les crises
financières ou les périodes de forte instabilité économique. Dans de telles situations, la banque
centrale peut avoir besoin de prendre des mesures non conventionnelles qui ne sont pas prises
en compte par les règles de Taylor. Enfin, certaines critiques soulignent que les règles de Taylor
peuvent être trop rigides et ne permettent pas à la banque centrale de réagir de manière flexible
aux changements économiques. Dans un environnement économique en constante évolution,
il est important que la banque centrale puisse ajuster sa politique monétaire en fonction des
circonstances spécifiques. Malgré ces critiques, les règles de Taylor continuent d'être un outil
important dans la formulation de la politique monétaire. Elles fournissent un cadre solide pour
guider les décisions de la banque centrale et contribuent à la stabilité économique à long terme.
Cependant, il est essentiel de les considérer comme un guide plutôt que comme une règle rigide,
afin de tenir compte des spécificités de chaque situation économique.
L'effet de la politique monétaire sur l'économie
La politique monétaire est l'un des outils les plus importants dont disposent les autorités
économiques pour influencer l'économie d'un pays. Elle consiste à ajuster la quantité de
monnaie en circulation ainsi que les taux d'intérêt afin de stimuler ou de freiner l'activité
économique. Dans cette section, nous examinerons de plus près l'effet de la politique monétaire
sur l'économie.
Transmission de la politique monétaire
La politique monétaire agit sur l'économie principalement par le biais de deux canaux
de transmission : le canal du taux d'intérêt et le canal du crédit. Le canal du taux d'intérêt
fonctionne de la manière suivante : lorsque la banque centrale abaisse les taux d'intérêt, cela
encourage les emprunteurs à contracter des prêts, ce qui stimule la demande de biens et de
services. En revanche, lorsque la banque centrale augmente les taux d'intérêt, cela rend les
emprunts plus coûteux, ce qui décourage les dépenses et freine l'activité économique. Le canal
du crédit, quant à lui, se concentre sur l'impact de la politique monétaire sur les conditions de
crédit. Lorsque la banque centrale assouplit sa politique monétaire, les banques commerciales
peuvent emprunter à des taux d'intérêt plus bas, ce qui leur permet d'accorder plus de prêts aux
entreprises et aux ménages. Cela stimule l'investissement et la consommation, ce qui a un effet
positif sur l'économie. À l'inverse, lorsque la politique monétaire se resserre, les conditions de
crédit se durcissent, ce qui limite l'accès au crédit et freine l'activité économique.

49
Effets de la politique monétaire sur l'inflation
L'un des objectifs principaux de la politique monétaire est de maintenir la stabilité des
prix, c'est-à-dire de contrôler l'inflation. Lorsque l'économie est en surchauffe et que l'inflation
menace de dépasser les objectifs fixés par la banque centrale, celle-ci peut resserrer sa politique
monétaire en augmentant les taux d'intérêt. Cela rend le crédit plus cher, ce qui freine la
demande et limite la hausse des prix. Inversement, lorsque l'économie est en récession et que
l'inflation est faible, la banque centrale peut assouplir sa politique monétaire en abaissant les
taux d'intérêt. Cela encourage les emprunts et stimule la demande, ce qui peut aider à relancer
l'activité économique. Cependant, il est important de noter que l'effet de la politique monétaire
sur l'inflation n'est pas immédiat et peut prendre du temps à se manifester.
Effets de la politique monétaire sur l'emploi
La politique monétaire peut également avoir un impact sur le marché du travail et
l'emploi. Lorsque la banque centrale abaisse les taux d'intérêt, cela encourage les entreprises à
investir et à embaucher davantage, ce qui peut stimuler la création d'emplois. En revanche,
lorsque la politique monétaire se resserre, les entreprises peuvent réduire leurs investissements
et leurs effectifs, ce qui peut entraîner une hausse du chômage. Cependant, il convient de
souligner que l'effet de la politique monétaire sur l'emploi est complexe et dépend de nombreux
autres facteurs économiques. Par exemple, si l'économie est confrontée à des problèmes
structurels tels qu'un manque de compétitivité ou des rigidités sur le marché du travail, la
politique monétaire seule ne peut pas résoudre ces problèmes et avoir un impact significatif sur
l'emploi.
Effets de la politique monétaire sur les taux de change
La politique monétaire peut également influencer les taux de change. Lorsque la banque
centrale abaisse les taux d'intérêt, cela rend les investissements dans le pays moins attractifs,
ce qui peut entraîner une sortie de capitaux et une dépréciation de la monnaie nationale. À
l'inverse, lorsque la politique monétaire se resserre, les investissements dans le pays deviennent
plus attractifs, ce qui peut entraîner une entrée de capitaux et une appréciation de la monnaie
nationale. Cependant, il est important de noter que les effets de la politique monétaire sur les
taux de change peuvent être atténués par d'autres facteurs tels que les politiques fiscales, les
politiques commerciales et les conditions économiques mondiales. En conclusion, la politique
monétaire est un outil puissant pour influencer l'économie d'un pays. Elle agit principalement
par le biais du canal du taux d'intérêt et du canal du crédit, et peut avoir des effets sur l'inflation,
l'emploi et les taux de change. Cependant, il est important de noter que la politique monétaire
seule ne peut pas résoudre tous les problèmes économiques et doit être utilisée en conjonction
avec d'autres politiques économiques pour obtenir des résultats optimaux
La trappe à liquidité
La trappe à liquidité est un concept clé dans la nouvelle macroéconomie keynésienne.
Elle fait référence à une situation dans laquelle la politique monétaire traditionnelle devient
inefficace pour stimuler l'économie. Dans cette section, nous examinerons en détail ce concept
et ses implications pour la politique économique. La trappe à liquidité se produit lorsque les
taux d'intérêt nominaux sont si bas que les agents économiques préfèrent détenir des liquidités
plutôt que d'investir ou de consommer. En d'autres termes, la demande de monnaie devient
infiniment élastique par rapport au taux d'intérêt. Cela signifie que même si la banque centrale

50
baisse les taux d'intérêt, les agents économiques ne sont pas incités à emprunter davantage ou
à dépenser plus, car ils préfèrent simplement conserver leur argent sous forme de liquidités.
Les causes de la trappe à liquidité
Plusieurs facteurs peuvent conduire à la formation d'une trappe à liquidité. Tout d'abord,
une faible demande de crédit peut être due à des anticipations pessimistes des agents
économiques quant à l'avenir de l'économie. Lorsqu'ils sont incertains quant à la rentabilité
future des investissements, ils préfèrent conserver leur argent plutôt que de le dépenser ou de
l'investir. Deuxièmement, une politique monétaire expansionniste peut également contribuer à
la formation d'une trappe à liquidité. Lorsque la banque centrale réduit les taux d'intérêt à des
niveaux très bas, cela peut créer une attente de taux d'intérêt encore plus bas à l'avenir. Les
agents économiques peuvent alors retarder leurs décisions d'investissement ou de
consommation, dans l'espoir de bénéficier de taux d'intérêt encore plus bas à l'avenir.
Les conséquences de la trappe à liquidité
La trappe à liquidité a des conséquences importantes pour la politique économique.
Tout d'abord, elle limite l'efficacité de la politique monétaire traditionnelle. En temps normal,
la banque centrale peut stimuler l'économie en réduisant les taux d'intérêt, ce qui encourage les
agents économiques à emprunter et à dépenser davantage. Cependant, dans une trappe à
liquidité, cette relation inverse entre les taux d'intérêt et la demande de crédit est rompue,
rendant la politique monétaire inefficace. Deuxièmement, la trappe à liquidité peut entraîner
une stagnation économique prolongée. Lorsque la politique monétaire ne parvient pas à
stimuler l'économie, il peut y avoir une baisse de l'investissement, de la consommation et de la
demande agrégée, ce qui peut entraîner une baisse de la production et de l'emploi. Cette
situation peut persister tant que les anticipations pessimistes des agents économiques ne
changent pas ou que des mesures de politique économique alternatives ne sont pas mises en
place.
Les solutions à la trappe à liquidité
Face à la trappe à liquidité, les décideurs économiques peuvent adopter différentes
stratégies pour stimuler l'économie. L'une des approches possibles est de recourir à la politique
budgétaire expansionniste. En augmentant les dépenses publiques ou en réduisant les impôts,
le gouvernement peut injecter de l'argent dans l'économie et stimuler la demande agrégée. Cela
peut compenser la faible demande de crédit et relancer l'activité économique. Une autre
solution consiste à mettre en œuvre des politiques monétaires non conventionnelles. Par
exemple, la banque centrale peut mener des opérations d'achat d'actifs, telles que l'achat de
titres de dette publique ou privée, afin d'injecter des liquidités directement dans l'économie.
Cette mesure vise à réduire les taux d'intérêt à long terme et à stimuler l'investissement et la
consommation. Enfin, une coordination entre la politique monétaire et la politique budgétaire
peut également être envisagée. En travaillant de concert, ces deux politiques peuvent renforcer
leurs effets et surmonter les contraintes de la trappe à liquidité. Par exemple, la banque centrale
peut soutenir les mesures de relance budgétaire en maintenant des taux d'intérêt bas, tandis que
le gouvernement peut utiliser les recettes fiscales pour financer des investissements publics.
L'effet de la politique monétaire sur la demande agrégée
La politique monétaire joue un rôle crucial dans la stimulation de la demande agrégée
dans une économie. En ajustant les taux d'intérêt et en contrôlant la masse monétaire, les

51
autorités monétaires peuvent influencer les décisions de consommation et d'investissement des
agents économiques, ce qui a un impact direct sur la demande globale.
Les canaux de transmission de la politique monétaire
La politique monétaire peut affecter la demande agrégée à travers différents canaux de
transmission. Le premier canal est le canal du taux d'intérêt. Lorsque la banque centrale baisse
les taux d'intérêt, cela encourage les emprunts et les investissements, ce qui stimule la demande
globale. À l'inverse, une hausse des taux d'intérêt peut décourager les emprunts et les
investissements, réduisant ainsi la demande agrégée. Le deuxième canal est le canal du crédit.
Lorsque la politique monétaire est accommodante, les banques sont incitées à accorder
davantage de prêts, ce qui stimule la consommation et l'investissement. En revanche, une
politique monétaire restrictive peut restreindre l'accès au crédit, ce qui peut réduire la demande
agrégée. Le troisième canal est le canal des anticipations. Lorsque la banque centrale
communique clairement ses intentions de politique monétaire, cela peut influencer les
anticipations des agents économiques. Par exemple, si la banque centrale indique qu'elle
prévoit de maintenir des taux d'intérêt bas pendant une période prolongée, cela peut encourager
les ménages et les entreprises à augmenter leurs dépenses, stimulant ainsi la demande agrégée.
La politique monétaire peut avoir un impact significatif sur la consommation des
ménages. Lorsque les taux d'intérêt sont bas, les coûts d'emprunt sont réduits, ce qui encourage
les ménages à contracter des prêts pour financer leurs dépenses de consommation. De plus, une
politique monétaire accommodante peut également stimuler la confiance des consommateurs,
les incitant à dépenser davantage. Cependant, il convient de noter que l'effet de la politique
monétaire sur la consommation peut varier en fonction de la structure de l'économie. Par
exemple, dans une économie où les ménages sont fortement endettés, une baisse des taux
d'intérêt peut ne pas avoir un impact significatif sur la consommation, car les ménages peuvent
préférer utiliser l'argent économisé pour rembourser leurs dettes plutôt que pour consommer
davantage.
L'effet de la politique monétaire sur l'investissement
La politique monétaire peut également influencer les décisions d'investissement des
entreprises. Lorsque les taux d'intérêt sont bas, le coût de financement des investissements est
réduit, ce qui encourage les entreprises à entreprendre de nouveaux projets d'investissement.
De plus, une politique monétaire accommodante peut également stimuler la confiance des
entreprises, les incitant à investir davantage. Cependant, tout comme pour la consommation,
l'effet de la politique monétaire sur l'investissement peut être modéré par d'autres facteurs. Par
exemple, dans une économie où les perspectives de croissance sont faibles ou incertaines,
même une politique monétaire accommodante peut ne pas suffire à stimuler l'investissement,
car les entreprises peuvent préférer attendre des conditions plus favorables avant de prendre
des décisions d'investissement.
L'effet de la politique monétaire sur les exportations et les importations
La politique monétaire peut également avoir un impact sur les échanges internationaux
d'une économie. Lorsque la banque centrale baisse les taux d'intérêt, cela peut entraîner une
dépréciation de la monnaie nationale, ce qui rend les exportations moins chères et les
importations plus coûteuses. Cela peut stimuler les exportations et réduire les importations, ce
qui contribue à augmenter la demande agrégée. Cependant, il convient de noter que l'effet de

52
la politique monétaire sur les échanges internationaux peut être atténué par d'autres facteurs,
tels que les politiques commerciales des autres pays. Par exemple, si les principaux partenaires
commerciaux d'une économie adoptent également des politiques monétaires accommodantes,
cela peut réduire l'impact de la politique monétaire nationale sur les échanges internationaux.
Les limites de la politique monétaire
Bien que la politique monétaire puisse jouer un rôle important dans la stimulation de la
demande agrégée, elle présente également des limites. Tout d'abord, la politique monétaire peut
prendre du temps pour produire des effets sur l'économie réelle. Les ajustements des taux
d'intérêt et de la masse monétaire peuvent prendre plusieurs trimestres avant de se traduire par
des changements significatifs dans la demande agrégée. Deuxièmement, la politique monétaire
peut être limitée par les contraintes de la politique monétaire zéro. Lorsque les taux d'intérêt
sont déjà proches de zéro, la banque centrale peut avoir du mal à stimuler davantage l'économie
par le biais de baisses supplémentaires des taux d'intérêt. Cela peut entraîner une situation de
trappe à liquidité, où la politique monétaire devient inefficace pour stimuler la demande
agrégée. Enfin, la politique monétaire peut également être limitée par des contraintes politiques
et institutionnelles. Par exemple, dans certains pays, la banque centrale peut être soumise à des
pressions politiques pour maintenir des taux d'intérêt bas afin de favoriser la croissance
économique, même si cela peut entraîner des risques inflationnistes à long terme. Malgré ces
limites, la politique monétaire reste un outil essentiel pour influencer la demande agrégée dans
une économie. En comprenant les différents canaux de transmission de la politique monétaire
et en tenant compte de ses effets sur la consommation, l'investissement et les échanges
internationaux, les autorités monétaires peuvent prendre des décisions éclairées pour stimuler
la demande agrégée et favoriser la croissance économique.
Limitations de la politique monétaire.
La politique monétaire est un outil essentiel utilisé par les gouvernements et les banques
centrales pour influencer l'économie d'un pays. Cependant, malgré son importance, la politique
monétaire présente certaines limitations qui peuvent limiter son efficacité dans la stimulation
de la croissance économique et la stabilisation des cycles économiques.
Les contraintes de la politique monétaire conventionnelle
La politique monétaire conventionnelle repose principalement sur l'utilisation des taux
d'intérêt pour influencer les comportements des agents économiques. Cependant, cette
approche présente certaines limites. Tout d'abord, lorsque les taux d'intérêt sont déjà très bas,
proches de zéro, la marge de manœuvre de la politique monétaire conventionnelle devient
limitée. C'est ce qu'on appelle la trappe à liquidité, où les agents économiques préfèrent
conserver leur argent plutôt que de le dépenser ou de l'investir, même si les taux d'intérêt sont
bas. Dans cette situation, la politique monétaire conventionnelle perd de son efficacité pour
stimuler l'économie. De plus, la transmission de la politique monétaire à l'économie réelle peut
être lente et incertaine. Les changements de taux d'intérêt peuvent prendre du temps pour se
répercuter sur les décisions de consommation et d'investissement des agents économiques. De
plus, les canaux de transmission de la politique monétaire peuvent être perturbés par des
facteurs tels que les frictions sur les marchés financiers ou les asymétries d'information, ce qui
réduit l'efficacité de la politique monétaire.

53
Les limites de la politique monétaire non conventionnelle
Face aux limites de la politique monétaire conventionnelle, les banques centrales ont
adopté des mesures non conventionnelles pour stimuler l'économie. Cependant, ces mesures
présentent également des limites. Par exemple, l'assouplissement quantitatif, qui consiste à
acheter des actifs financiers pour injecter de la liquidité dans l'économie, peut entraîner des
distorsions sur les marchés financiers et créer des bulles spéculatives. De plus, ces mesures
peuvent avoir des effets indésirables sur les taux de change et les flux de capitaux, ce qui peut
compliquer la gestion de la politique monétaire.
Les contraintes liées à l'indépendance des banques centrales
L'indépendance des banques centrales est considérée comme un élément clé de
l'efficacité de la politique monétaire. Cependant, cette indépendance peut également être une
limitation. En effet, les banques centrales sont souvent soumises à des contraintes politiques et
sociales qui peuvent limiter leur capacité à prendre des décisions indépendantes et à mettre en
œuvre des politiques monétaires efficaces. De plus, l'indépendance des banques centrales peut
également être remise en question en période de crise économique, où les gouvernements
peuvent chercher à exercer un contrôle plus direct sur la politique monétaire.
Les limites de la politique monétaire dans un contexte international
Dans un contexte de mondialisation économique, la politique monétaire d'un pays peut
être limitée par les interactions avec les autres pays. Par exemple, une politique monétaire
expansionniste visant à stimuler l'économie nationale peut entraîner une dépréciation de la
monnaie nationale, ce qui peut nuire aux exportations et à la compétitivité internationale. De
plus, les politiques monétaires des autres pays peuvent également avoir des répercussions sur
l'économie nationale, ce qui limite la capacité d'action des autorités monétaires.
Les limites de la politique monétaire face aux déséquilibres structurels
Enfin, la politique monétaire peut être limitée dans sa capacité à résoudre les
déséquilibres structurels de l'économie. Par exemple, si l'économie est confrontée à des
problèmes structurels tels que des rigidités sur le marché du travail ou des distorsions sur les
marchés des biens et services, la politique monétaire seule ne peut pas résoudre ces problèmes
de manière efficace. Dans de tels cas, une coordination avec d'autres politiques économiques,
telles que la politique budgétaire ou les réformes structurelles, peut être nécessaire pour
surmonter ces limitations.
En conclusion, bien que la politique monétaire soit un outil important pour influencer
l'économie, elle présente certaines limitations qui peuvent limiter son efficacité. Ces limitations
peuvent être liées aux contraintes de la politique monétaire conventionnelle et non
conventionnelle, à l'indépendance des banques centrales, aux interactions internationales, ainsi
qu'aux déséquilibres structurels de l'économie. Il est donc essentiel de prendre en compte ces
limitations et de coordonner la politique monétaire avec d'autres politiques économiques pour
atteindre les objectifs de croissance et de stabilité économique.

54
Politique budgétaire.
Multiplicateurs keynésiens.
Les multiplicateurs keynésiens sont des outils importants dans la politique budgétaire.
Ils permettent de mesurer l'impact des variations des dépenses publiques ou des impôts sur
l'activité économique. Selon la théorie keynésienne, une augmentation des dépenses publiques
ou une baisse des impôts peut stimuler la demande globale et ainsi favoriser la croissance
économique.
Le multiplicateur keynésien est défini comme le rapport entre la variation de la
production et la variation des dépenses publiques ou des impôts. Il mesure l'effet multiplicateur
de ces politiques sur l'économie. Plus précisément, il indique combien de fois la variation des
dépenses publiques ou des impôts se répercute sur la production finale de biens et services.
Multiplicateur des dépenses publiques (k) :
1
𝑘=
1 − 𝑐 (1 − 𝑡) + 𝑚
Où :
• C : est la propension marginale à consommer
• t : est le taux d'imposition
• m : est la propension marginale à importer.
Le multiplicateur keynésien est généralement supérieur à 1, ce qui signifie que toute
augmentation des dépenses publiques ou toute baisse des impôts entraîne une augmentation
plus importante de la production finale. Cela s'explique par le fait que lorsque les dépenses
publiques augmentent, les entreprises voient leur demande augmenter, ce qui les incite à
embaucher davantage de travailleurs et à investir dans de nouvelles capacités de production.
Ces travailleurs et ces investissements supplémentaires stimulent à leur tour la demande, créant
ainsi un cercle vertueux de croissance économique. Cependant, il est important de noter que le
multiplicateur keynésien peut varier en fonction de plusieurs facteurs. Tout d'abord, il dépend
de la propension marginale à consommer des ménages. Si les ménages ont tendance à
consommer une grande partie de leur revenu supplémentaire, le multiplicateur sera plus élevé.
En revanche, si les ménages ont tendance à épargner une grande partie de leur revenu
supplémentaire, le multiplicateur sera plus faible. De plus, le multiplicateur keynésien dépend
également de la situation économique initiale. Dans une économie en récession, où les
capacités de production sont sous-utilisées, le multiplicateur sera plus élevé car les entreprises
auront plus de marge pour augmenter leur production. En revanche, dans une économie en
surchauffe, où les capacités de production sont déjà utilisées à leur plein potentiel, le
multiplicateur sera plus faible car les entreprises auront moins de marge pour augmenter leur
production. Enfin, le multiplicateur keynésien peut également être influencé par d'autres
facteurs tels que le taux d'intérêt, la politique monétaire et les échanges internationaux. Par
exemple, si le taux d'intérêt est élevé, les entreprises peuvent être moins incitées à investir, ce
qui réduit l'effet multiplicateur des politiques budgétaires expansionnistes. Il convient
également de souligner que les multiplicateurs keynésiens peuvent être différents selon le type
de dépenses publiques ou d'impôts considérés. Par exemple, les dépenses publiques consacrées

55
à l'investissement dans les infrastructures peuvent avoir un multiplicateur plus élevé que les
dépenses publiques consacrées aux transferts sociaux. De même, une baisse des impôts sur le
revenu peut avoir un multiplicateur plus élevé qu'une baisse des impôts sur la consommation.
Multiplicateur des investissements (𝒌𝒊 ) :

1
𝑘𝑖 =
𝑖
1 − 𝑐(1 − 𝑡) + 𝑚 +
1 − 𝑐 (1 − 𝑡 ) + 𝑚

• i : est la propension marginale à investir.


• C : est la propension marginale à consommer,
• t : est le taux d'imposition
• m : est la propension marginale à importer.
En conclusion, les multiplicateurs keynésiens sont des outils essentiels pour évaluer
l'impact des politiques budgétaires sur l'économie. Ils permettent de mesurer l'effet
multiplicateur des variations des dépenses publiques ou des impôts sur la production finale.
Cependant, il convient de prendre en compte différents facteurs tels que la propension
marginale à consommer des ménages, la situation économique initiale et d'autres variables
économiques pour estimer avec précision l'effet des politiques budgétaires sur la croissance
économique.

56
DYNAMIQUES DU MARCHE DU TRAVAIL DANS LA NMK
Dans le cadre de l’asymétrie d’information et sélection adverse et le risque morale (aléa
morale) on a deux théories qui essaient de projeter ces principes dans le marché de travail et
des biens et services.

Théorie du salaire d'efficience.


La théorie du salaire d'efficience est l'une des avancées majeures de la nouvelle
macroéconomie keynésienne. Cette théorie propose que les salaires élevés puissent être
bénéfiques pour les entreprises, car ils incitent les travailleurs à être plus productifs. Selon cette
théorie, les employeurs peuvent être prêts à payer des salaires supérieurs au salaire d'équilibre
sur le marché du travail afin d'attirer et de retenir les travailleurs les plus compétents et motivés.
Cette théorie s’intéresse essentiellement à étudier le lien entre le salaire d’un individu
et le niveau de sa productivité. Face à l’incertitude de ne pas obtenir des salariés avec le plus
haut niveau de la productivité possible, un chef d’entreprise qui n’observent qu’imparfaitement
les caractéristiques des individus qu’ils embauchent (risque d’anti sélection) pourrait pratiquer
une politique de « hauts salaires » à fin d’attirer dans son entreprise les meilleurs éléments de
la population active et les garder pour lui, même en situation de chômage on trouve certains
branches ont tendance à augmenter les salaires de leurs employés pour la même raison,
rappelons que pour l’approche néoclassique le salaire est le prix de travail déterminé pour tout
le marché.
Contrairement à la théorie classique qui soutient que le salaire est déterminé par l'offre
et la demande sur le marché du travail, la théorie du salaire d'efficience avance que les
employeurs peuvent avoir intérêt à payer des salaires supérieurs au salaire d'équilibre pour
améliorer la performance et la productivité de leurs employés. Selon cette théorie, les
employeurs peuvent être motivés à payer des salaires plus élevés pour plusieurs raisons. Tout
d'abord, en offrant des salaires attractifs, les employeurs peuvent attirer les travailleurs les plus
qualifiés et les plus motivés. En rémunérant généreusement les employés, les entreprises
peuvent également les inciter à rester plus longtemps dans l'entreprise, réduisant ainsi les coûts
de rotation du personnel et favorisant la stabilité de la main-d'œuvre. De plus, la théorie du
salaire d'efficience suggère que des salaires plus élevés peuvent stimuler la motivation et
l'engagement des travailleurs. En offrant des rémunérations supérieures, les employeurs
peuvent créer un environnement de travail plus attractif et inciter les employés à fournir un
effort supplémentaire. Cette incitation à la performance accrue peut se traduire par une
productivité plus élevée et des gains de rentabilité pour l'entreprise. La théorie du salaire
d'efficience repose également sur l'idée que les travailleurs réagissent de manière positive à la
reconnaissance et à la valorisation de leur travail. En offrant des salaires plus élevés, les
employeurs peuvent exprimer leur appréciation pour les compétences et les efforts des
employés, ce qui peut renforcer leur sentiment d'appartenance à l'entreprise et leur motivation
à fournir un travail de qualité. Cependant, il soulève également des questions importantes. Tout
d'abord, il est nécessaire de déterminer comment les employeurs peuvent identifier les
travailleurs les plus productifs et méritants pour leur offrir des salaires plus élevés. En effet,
l'évaluation de la productivité individuelle peut être complexe et subjective, ce qui rend difficile
la mise en place d'un système de rémunération basé sur la performance réelle des travailleurs.
De plus, la théorie du salaire d'efficience suppose que les employeurs sont prêts à payer des
salaires supérieurs même si cela implique des coûts plus élevés. Cependant, dans un contexte

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concurrentiel, les entreprises peuvent être réticentes à augmenter les coûts salariaux, ce qui
remet en question la validité de cette théorie dans certaines situations. Enfin, la théorie du
salaire d'efficience soulève des préoccupations en termes d'équité et de justice sociale. Si les
employeurs offrent des salaires plus élevés à certains travailleurs, cela peut créer des inégalités
salariales au sein de l'entreprise, ce qui peut être perçu comme injuste par les employés moins
bien rémunérés. De plus, cette théorie ne tient pas compte des différences de productivité liées
à des facteurs externes tels que l'éducation, l'expérience ou les opportunités d'emploi.
L'une des principales implications de la théorie du salaire d'efficience est l'effet de
motivation qu'elle peut avoir sur les travailleurs. Selon cette théorie, en offrant des salaires plus
élevés, les employeurs peuvent inciter les travailleurs à être plus motivés et à fournir un
meilleur travail. En effet, lorsque les travailleurs perçoivent un salaire plus élevé que ce qu'ils
pourraient obtenir sur d'autres emplois similaires, ils sont plus enclins à être loyaux envers leur
employeur et à faire preuve d'un engagement plus fort envers leur travail. Cette motivation
accrue peut se traduire par une augmentation de la productivité et de la qualité du travail fourni.
Une autre implication importante de la théorie du salaire d'efficience est sa capacité à réduire
le turnover des employés. En offrant des salaires plus élevés, les employeurs peuvent inciter
les travailleurs à rester plus longtemps dans l'entreprise. Cela peut être particulièrement
bénéfique pour les emplois qui nécessitent une formation spécifique ou une expertise
particulière. En réduisant le turnover, les entreprises peuvent économiser sur les coûts liés au
recrutement et à la formation de nouveaux employés, tout en maintenant un niveau élevé de
compétence et de connaissance au sein de l'entreprise. La théorie du salaire d'efficience suggère
également que les employeurs peuvent utiliser des salaires plus élevés comme un moyen de
sélectionner les travailleurs les plus qualifiés et les plus motivés. En offrant des salaires
attractifs, les employeurs peuvent attirer un pool de candidats plus compétitifs et avoir ainsi
accès à un vivier de talents plus large. Cela leur permet de choisir les travailleurs qui ont les
compétences et les qualifications les plus adaptées à leurs besoins, ce qui peut améliorer la
performance globale de l'entreprise. Une autre implication de la théorie du salaire d'efficience
est son impact sur la qualité de la main-d'œuvre. En offrant des salaires plus élevés, les
employeurs peuvent attirer des travailleurs plus qualifiés et plus expérimentés. Cela peut se
traduire par une amélioration de la qualité de la main-d'œuvre et une augmentation de la
compétitivité de l'entreprise. Des travailleurs plus qualifiés sont généralement plus productifs
et peuvent apporter des idées novatrices et des compétences spécialisées à l'entreprise, ce qui
peut stimuler la croissance et le développement économique. Enfin, la théorie du salaire
d'efficience a des implications sur la distribution des revenus au sein de la société. En offrant
des salaires plus élevés, les employeurs peuvent réduire les inégalités de revenus en offrant des
opportunités économiques plus équitables aux travailleurs. Cela peut contribuer à réduire la
pauvreté et à promouvoir une plus grande justice sociale. Cependant, il convient de noter que
cette implication dépend de la capacité des employeurs à maintenir des salaires élevés de
manière durable, ce qui peut être un défi dans certaines situations économiques.

Théorie du signal.
La théorie du signal est une autre avancée importante de la nouvelle macroéconomie
keynésienne. Cette théorie s'intéresse à la manière dont les individus peuvent transmettre des
informations asymétriques sur leurs compétences et leurs caractéristiques aux employeurs sur
le marché du travail.

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Dans le cadre d’une asymétrie d’information, « les bons vendeurs » envoient au marché
un signal permettant d’identifier la bonne qualité de leurs biens. Les entreprises peuvent aussi
s’appuyer sur le diplôme pour sélectionner le bon candidat, on peut supposer que les individus
qui ont des fortes qualités, capacités, et qui sont plus productifs, obtient facilement leurs
diplômes avec les moindres coûts. Il y comme signal (l’expérience, la formation, l’ancienneté),
pour indiquer que le salarié est convenable avec le poste lequel il va s’occuper, rappelons que
chez les NC, j’investi dans mon diplôme en vue d’augmenter la productivité marginale du
travail qui va aboutir par la fin à l’augmentation de mon salaire (le prix de travail).
La théorie du signal repose sur le concept d'asymétrie d'information, qui se produit
lorsque certaines parties impliquées dans une transaction économique ont accès à des
informations différentes. Dans le contexte du marché du travail, les employeurs et les
travailleurs peuvent avoir des informations asymétriques sur les compétences, les
qualifications et les performances des travailleurs. L'asymétrie d'information crée des
problèmes d'aléa moral et de sélection adverse. L'aléa moral se produit lorsque les travailleurs
ont des incitations à se comporter de manière opportuniste une fois qu'ils sont embauchés, car
l'employeur ne peut pas observer directement leur comportement. La sélection adverse se
produit lorsque les employeurs ne peuvent pas distinguer les travailleurs de haute qualité des
travailleurs de faible qualité, ce qui peut entraîner une sous-évaluation des travailleurs de haute
qualité. La théorie du signal propose que les individus utilisent des signaux pour transmettre
des informations aux autres parties. Dans le contexte du marché du travail, les travailleurs
peuvent utiliser différents signaux pour révéler leurs compétences et leurs qualifications aux
employeurs. Ces signaux peuvent prendre la forme de diplômes, de certifications, d'expérience
professionnelle ou de recommandations. Les signaux permettent aux travailleurs de se
différencier et de se distinguer des autres candidats sur le marché du travail. Par exemple,
l'obtention d'un diplôme universitaire peut être considérée comme un signal de compétence et
de capacité à apprendre. Les employeurs peuvent utiliser ces signaux pour prendre des
décisions d'embauche plus éclairées et réduire l'incertitude liée à l'asymétrie d'information.
L'utilisation de signaux sur le marché du travail n'est pas sans coûts pour les travailleurs. Par
exemple, l'obtention d'un diplôme universitaire peut nécessiter des investissements importants
en termes de temps et d'argent. De plus, certains signaux peuvent être coûteux à obtenir et à
maintenir, ce qui peut créer des barrières à l'entrée pour certains travailleurs. Cependant,
l'utilisation de signaux peut également présenter des avantages significatifs. Les travailleurs
qui parviennent à transmettre des signaux de haute qualité peuvent bénéficier d'une meilleure
rémunération, de meilleures conditions de travail et de plus grandes opportunités de carrière.
De plus, les employeurs peuvent également bénéficier de l'utilisation de signaux, car cela leur
permet de prendre des décisions d'embauche plus éclairées et de réduire les risques associés à
l'asymétrie d'information.
L'un des mécanismes de signalisation les plus couramment utilisés sur le marché du
travail est l'éducation. En effet, les individus qui ont suivi une formation poussée peuvent
utiliser leur diplôme comme un signal de leur qualité et de leurs compétences. Les employeurs
peuvent alors interpréter ce signal comme une indication que ces individus sont plus productifs
et plus aptes à occuper des postes à responsabilités. Cependant, il est important de noter que
tous les diplômés ne sont pas nécessairement plus compétents que les non-diplômés. Certains
individus peuvent obtenir un diplôme sans réellement acquérir les compétences nécessaires à
leur domaine d'étude. Cela soulève la question de la validité des signaux éducatifs et de la

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pertinence de l'éducation comme moyen de signalisation sur le marché du travail. Outre
l'éducation, l'expérience professionnelle peut également servir de signal de qualité sur le
marché du travail. Les individus qui ont accumulé une expérience significative dans un
domaine particulier peuvent utiliser cette expérience comme un signal de leur compétence et
de leur expertise. Les employeurs peuvent alors considérer ces individus comme étant plus
qualifiés pour occuper des postes à responsabilités. Cependant, il est important de noter que
l'expérience seule ne garantit pas nécessairement la compétence. Certains individus peuvent
avoir accumulé une expérience dans des environnements peu exigeants ou peu pertinents, ce
qui remet en question la validité des signaux d'expérience sur le marché du travail. Enfin, les
individus peuvent également utiliser des signaux de motivation pour démontrer leur
engagement et leur détermination à travailler. Par exemple, certains individus peuvent accepter
des stages non rémunérés ou des emplois à faible salaire pour signaler leur volonté de travailler
dur et de faire leurs preuves. Les employeurs peuvent alors interpréter ces signaux comme une
indication de la motivation et de l'engagement de ces individus.

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EXERCICES PRATIQUES
Dynamiques du Marché du Travail
Exercice 1
1. Expliquez brièvement le concept de rigidité des salaires dans le cadre de la Nouvelle
Macroéconomie Keynésienne.
2. Quelle est la principale différence entre le modèle keynésien traditionnel et la Nouvelle
Macroéconomie Keynésienne en ce qui concerne la réaction des salaires aux fluctuations
de l'activité économique ?
3. Définissez la courbe de Phillips en Nouvelle Macroéconomie Keynésienne
4. Comment la courbe de Phillips en Nouvelle Macroéconomie Keynésienne diffère-t-elle de
la courbe de Phillips traditionnelle en termes de relation entre l'inflation et le chômage ?
Réponse d’exercice 1 :
1. La rigidité des salaires en Nouvelle Macroéconomie Keynésienne se réfère à la tendance
des salaires à ne pas s'ajuster instantanément en réponse aux changements dans l'activité
économique. Cela peut être dû à des contrats salariaux à long terme, des négociations
salariales périodiques, ou d'autres formes d'inflexibilité.
2. La principale différence réside dans la notion d'ajustement nominal des salaires.
Contrairement au modèle keynésien traditionnel, la Nouvelle Macroéconomie Keynésienne
considère que les salaires nominaux ne s'ajustent pas immédiatement pour maintenir
l'équilibre sur le marché du travail, ce qui peut conduire à des périodes de chômage
involontaire.
3. La courbe de Phillips en Nouvelle Macroéconomie Keynésienne exprime la relation entre
l'inflation et le chômage, mais elle tient compte de l'inertie des salaires. Elle peut être
formulée comme 𝜋𝑡 = 𝜋𝑡𝑒 − 𝛽(𝑢 𝑡 − 𝑢̅) + 𝜀𝑡 où : 𝜋𝑡 est l'inflation, 𝜋𝑡𝑒 est l'inflation
attendue, 𝑢 𝑡 est le taux de chômage, 𝑢̅ est le taux de chômage naturel, 𝛽 mesure la
sensibilité de l'inflation au chômage, et 𝜀𝑡 est un choc.
4. Contrairement à la courbe de Phillips traditionnelle, qui suppose que l'inflation s'ajuste
rapidement en réponse aux variations du chômage, la Nouvelle Macroéconomie
Keynésienne suggère que l'inertie des salaires peut entraîner une réponse plus lente de
l'inflation aux changements du taux de chômage.
Exercice 2 :
On considère que l'inflation dépend positivement du taux de chômage et de ses
anticipations. La courbe de Phillips augmentée s'écrit :
π𝑡 = 𝐸𝑡 π𝑡+1 + λ(𝑢 𝑡 − 𝑢 𝑏 )

Où :
• 𝜋𝑡 Est le taux d'inflation à la période 𝑡
• 𝐸𝑡 𝜋𝑡 +1 Sont les anticipations d'inflation à la période 𝑡
• 𝑢 𝑡 Est le taux de chômage effectif à la période 𝑡
• 𝑢 𝑏 Est le taux de chômage d'équilibre ou taux de chômage naturel
• 𝜆 Est le coefficient de sensibilité de l'inflation à l’écart de production

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1. Supposons que l'économie est sur sa courbe de Phillips à court terme, c'est-à-dire que 𝑢 𝑡 =
𝑢 𝑏. Calculer l'expression de l'inflation 𝜋𝑡 .

Considérons l'économie Marocaine en 2022. Les données suivantes sont disponibles :


• Taux d'inflation en 2022 𝜋2022 : 3%
• Anticipations d'inflation pour 2023 𝐸2022 𝜋2023 : 2,5%
• Taux de chômage en 2022 𝑢 2022 : 7%
• Taux de chômage naturel 𝑢 𝑏 : 5,5%
• Coefficient de sensibilité de l'inflation à l'écart de production (λ) : 0,2
2. Écrire l'équation de la courbe de Phillips augmentée pour l'économie Marocain en 2022.
3. Calculer l'écart de production en 2022
4. Reporter dans l'équation de la courbe de Phillips pour calculer le taux d'inflation 2022
5. En déduire si l'économie se situe sur sa courbe de Phillips à court terme en 2022
Réponse d’exercice 2 :
1. D'après la courbe de Phillips augmentée, si ut = ub alors :
𝜋𝑡 = 𝐸𝑡{𝜋} { 𝑡+1}

L'inflation est alors égale aux anticipations d'inflation.


Quand l'économie est sur sa courbe de Phillips à court terme, cela signifie que le taux
de chômage est égal à son niveau naturel. Il n'y a donc pas d'écart entre le taux de chômage
effectif et le taux de chômage naturel. L'inflation dépend alors uniquement des anticipations
d'inflation et non de facteurs cycliques.
2. L’équation de la courbe de Phillips augmentée : 𝜋2022 = 𝐸2022 𝜋2023 + 𝜆( 𝑢 2022 – ub )
3. L’écart de production en 2022 : 𝑢 2022 – ub = 7% − 5.5% = 1.5%
4. Le taux d'inflation 2022 :
𝜋2022 = 𝐸2022 𝜋2023 + 𝜆( 𝑢 2022 – ub ) = 2,5% + 0,2 𝑥 1,5% = 2,5% + 0,3% = 2,8%

5. Non, car le taux d'inflation calculé avec la courbe de Phillips (2,8%) est différent du taux
d'inflation effectif en 2022 (3%). L'économie ne se situe donc pas sur sa courbe de Phillips
à court terme.

Modèle DSGE.
Exercice :
Considérons une économie où les ménages maximisent l'utilité intertemporelle :

𝐶𝑡1−σ
max ∑ β𝑡 ⋅
{𝐶𝑡 ,𝐼𝑡 ,𝐾𝑡−1 } 1−σ
𝑡=0

Sous la contrainte budgétaire : 𝐶𝑡 + 𝐼𝑡 = 𝑌𝑡 + (1 − δ) ⋅ 𝐾𝑡 −1

Et où la production agrégée est déterminée par la fonction de production Cobb-Douglas


: 𝑌𝑡 = 𝐴𝑡 ⋅ 𝐾𝑡α ⋅ (𝐿 𝑡 )1−α où (𝐴𝑡 )est la technologie, (𝐾𝑡 ) est le capital, (𝐿 𝑡 ) est le travail, et
( α) 𝑒𝑠𝑡 un paramètre de part du capital dans la production.

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La consommation suit une fonction de consommation keynésienne :
[𝐶𝑡 = 𝑐0 + 𝑐1 ⋅ (𝑌𝑡 − 𝑇𝑡 )]
Où (𝑐0 ) est la consommation autonome, (𝑐1 ) est la propension marginale à consommer,
et (𝑇𝑡 ) sont les taxes.
Le marché du travail est représenté par la relation (𝑊𝑡 = 𝑃𝑡 ⋅ 𝐹𝐿 (𝐾𝑡 , 𝐿 𝑡 )), où (𝑊𝑡 ) est
le salaire nominal, (𝑃𝑡 ) est le niveau des prix, et (𝐹𝐿 (𝐾𝑡 , 𝐿 𝑡 )) est la productivité marginale du
travail.
Les ménages font face à la dynamique de la technologie (La productivité suit une
dynamique stochastique) : ln(𝐴𝑡+1 ) = ρ ⋅ ln (𝐴𝑡 ) + ϵ𝑡 +1 . Où ( ρ) est un paramètre de
persistance technologique et (ϵ𝑡 +1 ) est un choc technologique suivant une distribution
normale.
Les firmes maximisent leurs profits sous la contrainte d'investissement :
max 𝐴𝑡 ⋅ 𝐾𝑡α ⋅ (𝐿 𝑡 )1−α − 𝑊𝑡 ⋅ 𝐿 𝑡 − 𝑅𝑡 ⋅ 𝐾𝑡 −1
{𝐾𝑡 ,𝐿𝑡 }

Sous la contrainte d'investissement :


𝐼𝑡 = 𝐾𝑡 − (1 − δ) ⋅ 𝐾𝑡−1
Supposons qu'il y ait un choc technologique positif (ϵ𝑡+1 = 0.02). Les Paramètres sont
:
• 𝛼 = 0.3 : C'est le paramètre de la fonction de production Cobb-Douglas qui représente la
part du capital dans la production. Il mesure l'élasticité de la production par rapport au
capital.
• 𝜎 = 2 : C'est le coefficient d'aversion au risque intertemporel des ménages. Il mesure la
sensibilité marginale de la consommation par rapport à la variation de l'utilité.
• 𝛽 = 0.95 : C'est le taux de préférence temporelle des ménages. Il représente la disposition
des ménages à sacrifier la consommation présente pour la consommation future.
• 𝛿 = 0.05 : C'est le taux de dépréciation du capital. Il mesure la proportion du capital qui
se détériore où se déprécie chaque période.
• 𝜌 = 0.9 : C'est le paramètre de persistance de la technologie. Il mesure à quel point la
technologie actuelle affecte la technologie future.
• 𝐿 0 = 50 : C'est le niveau initial de travail dans l'économie.
• 𝐾0 = 100 : C'est le niveau initial de capital dans l'économie
• 𝑙𝑛 (𝐴0 ) = 0 : C'est le logarithme naturel du niveau initial de la technologie. Utiliser le
logarithme permet de modéliser les chocs technologiques de manière additive.
• 𝑊0 = 10 : C'est le niveau initial du salaire nominal.

Questions :
1. Formulez la fonction de Lagrange pour le problème d'optimisation intertemporel des
ménages.
2. Calculez l'équation d'Euler caractéristique du problème intertemporel.
3. Intégrez l'équation d'Euler pour obtenir l'évolution de la consommation au fil du temps 𝐶𝑡

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4. Comment le choc technologique influence-t-il l'évolution de la consommation au fil du
temps ?
5. Calculez la production (𝑌1 ) après le choc technologique.
6. Déterminez la consommation (𝐶1 ) après le choc.
7. Calculez le nouveau salaire nominal (𝑊1 )après le choc.
8. Estimez le niveau des prix (𝑃1 ) après le choc.
9. Comment le choc technologique affecte-t-il le taux de croissance de la production
𝑌1 −𝑌0
(( ))?
𝑌0

Réponse d’exercice :
1. Formulation de la fonction de Lagrange :
La fonction de Lagrange ((ℒ)) pour le problème d'optimisation intertemporel des
ménages est formulée en introduisant un multiplicateur de Lagrange (λ𝑡 ) pour chaque période
(𝑡) :

𝐶𝑡1−σ
ℒ = ∑ β𝑡 [ − λ𝑡 ⋅ (𝐶𝑡 + 𝐼𝑡 − 𝑌𝑡 − (1 − δ) ⋅ 𝐾𝑡−1 )]
1−σ
𝑡 =0

Cette fonction de Lagrange exprime l'utilité intertemporelle des ménages, en prenant


en compte la contrainte budgétaire et les équations d'évolution des variables.
2. Calcul de l'équation d'Euler caractéristique :
L'équation d'Euler caractéristique est obtenue en dérivant la fonction de Lagrange par
rapport à la variable de choix des ménages (𝐶𝑡 ) et en égalant à zéro :
∂ℒ
=0
∂𝐶𝑡
−σ𝐶𝑡−σ + λ𝑡 = 0
λ𝑡 = σ𝐶𝑡−σ

3. Intégration de l'équation d'Euler :


L'équation d'Euler obtenue est une équation différentielle qui doit être intégrée.
Cependant, intégrer une équation d'Euler générique peut être complexe. Dans ce contexte,
l'intégration dépendra des spécifications exactes du modèle et des fonctions de production et
de consommation spécifiques.
4. Influence du choc technologique sur la consommation :
L'influence du choc technologique sur la consommation peut être évaluée en examinant
comment le choc affecte les paramètres du modèle, en particulier la productivité (𝐴𝑡 ) et, par
conséquent, le salaire nominal (𝑊𝑡 ). Un choc technologique positif (ϵ𝑡 +1 = 0.02) entraînera
probablement une augmentation de la productivité, ce qui pourrait stimuler la consommation
au fil du temps.
5. Calcul de la production (𝑌1 ) après le choc technologique :

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𝑌1 = 𝐴1 ⋅ 𝐾1α ⋅ (𝐿 1 )1−α
Où (𝐴1 = exp(ρ ⋅ ln (𝐴0 ) + ϵ1 )).
6. Détermination de la consommation (𝐶1 ) après le choc :
𝐶1 = 𝑐0 + 𝑐1 ⋅ (𝑌1 − 𝑇1 ) Où (𝑇1 ) est à déterminer en fonction des variables du modèle.
7. Calcul du nouveau salaire nominal (𝑊1 ) après le choc :
𝑊1 = 𝑃1 ⋅ 𝐹𝐿 (𝐾1 , 𝐿 1 ) Où (𝑃1 ) est déterminé dans la question suivante.
8. Estimation du niveau des prix (𝑃1 ) après le choc :
𝑃1 = 𝑃0 ⋅ exp(ϵ1 )

9. Impact du choc technologique sur le taux de croissance de la production :


𝑌1 − 𝑌0 𝐴1 ⋅ 𝐾1α ⋅ (𝐿 1 )1−α − 𝐴0 ⋅ 𝐾0α ⋅ (𝐿 0 )1−α
=
𝑌0 𝐴0 ⋅ 𝐾0α ⋅ (𝐿 0 )1−α

Je m'excuse pour la confusion. Reprenons en nous concentrant sur des concepts


spécifiques de la nouvelle macroéconomie keynésienne.

NKM
Exercice 1 :
Considérez une économie caractérisée par le modèle de Nouvelle Macroéconomie
Keynésienne avec les éléments suivants :
1. Courbe de Phillips NKM :
[𝜋𝑡 = 𝛽𝐸𝑡 (𝜋𝑡+1 ) + 𝜅(𝑦𝑡 − 𝑦̅) + 𝑢 𝑡 ]

Où :
- (𝜋𝑡 ) est le taux d'inflation à la période (𝑡)
- (𝛽) est le facteur d'actualisation,
- (𝐸𝑡 (𝜋𝑡+1 )) est l'anticipation de l'inflation à la période (𝑡)
- (𝜅) est la sensibilité de l'inflation à l'écart de production (𝑦𝑡 − 𝑦̅)
- (𝑦𝑡 ) est le produit intérieur brut réel à la période (𝑡)
- (𝑦̅) est le produit intérieur brut naturel,
- (𝑢 𝑡 ) est le choc d'offre à la période (𝑡)

2. Équation d'évolution de l'output :


[𝑦𝑡 = 𝑦̅ − 𝛼(𝜋𝑡 − 𝜋 ∗ ) + 𝑣𝑡 ] Où :
- (𝛼) est la sensibilité de la production à l'écart d'inflation ((𝜋𝑡 − 𝜋 ∗ ))

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- (𝜋 ∗ ) est la cible d'inflation,
- (𝑣𝑡 ) est le choc de demande à la période (𝑡)

Questions :
1. Déterminez les équations qui décrivent la dynamique de l'inflation ((𝜋𝑡 )) et de la
production ((𝑦𝑡 ))dans ce modèle.
2. Calculez l'écart de production ((𝑦𝑡 − 𝑦̅)) lorsque l'économie est en équilibre.
3. Expliquez comment un choc d'offre ((𝑢𝑡 )) affecte l'inflation ((𝜋𝑡 )) et la production ((𝑦𝑡 ))
à court et à long terme.
4. Analysez l'effet d'un choc de demande ((𝑣𝑡 )) sur l'inflation ((𝜋𝑡 )) et la production ((𝑦𝑡 ))
5. Discutez de la politique monétaire optimale dans ce cadre, en tenant compte des objectifs
d'inflation et de production.
Réponse d’exercice 1 :
1. Dynamique de l'inflation ((𝜋𝑡 )) et de la production ((𝑦𝑡 ))

La dynamique de l'inflation est donnée par la Courbe de Phillips NKM :


[𝜋𝑡 = 𝛽𝐸𝑡 (𝜋𝑡+1 ) + 𝜅(𝑦𝑡 − 𝑦̅) + 𝑢 𝑡 ]

L'évolution de la production est décrite par l'équation d'évolution de l'output :


[𝑦𝑡 = 𝑦̅ − 𝛼(𝜋𝑡 − 𝜋 ∗ ) + 𝑣𝑡 ]
2. Écart de production ((𝑦𝑡 − 𝑦̅)) en équilibre
En équilibre, (𝑦𝑡 = 𝑦̅), donc l'écart de production est nul. [𝑦𝑡 − 𝑦̅ = 0]
3. Effet d'un choc d'offre ((𝑢𝑡 ))
Un choc d'offre ((𝑢𝑡 )) affecte l'inflation et la production. À court terme, l'inflation
augmente ((𝜋𝑡 )) tandis que la production diminue ((𝑦𝑡 )) À long terme, l'économie revient à
son niveau naturel de production, mais l'inflation persiste.
4. Effet d'un choc de demande ((𝑣𝑡 ))
Un choc de demande ((𝑣𝑡 )) affecte l'inflation et la production. À court terme, l'inflation
et la production augmentent. À long terme, l'inflation persiste, mais la production revient à son
niveau naturel.
5. Politique monétaire optimale
La politique monétaire optimale doit viser à atteindre les objectifs d'inflation et de
production. Cela peut impliquer des ajustements du taux d'intérêt pour stabiliser l'économie.
Une politique de ciblage d'inflation peut être appropriée, où la banque centrale ajuste le taux
d'intérêt pour maintenir l'inflation proche de la cible.
Exercice 2 : Calcul d'une Surplus du Consommateur
Considérez le marché d'un bien particulier avec une offre (𝑄𝑠 = 20 + 2𝑃)et une
demande (𝑄𝑑 = 80 − 4𝑃) où (𝑃) est le prix du bien.

Questions

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1. Déterminer l'équilibre du marché :
a. Trouver le prix d'équilibre (𝑃 ∗ )
b. Calculer la quantité d'équilibre (𝑄∗ )

2. Calculer le surplus du consommateur :


Le surplus du consommateur (CS) est défini comme l'aire entre la courbe de demande
et le prix d'équilibre. Elle peut être calculée à l'aide de l'intégrale de la demande par rapport à
la quantité.
𝑄∗
[𝐶𝑆 = ∫ (𝐷 − 𝑃) 𝑑𝑄]
0

a. Exprimer la demande (𝑄𝑑 ) en fonction de (𝑃)


b. Utiliser cette expression pour déterminer l'intégrale qui représente le surplus du
consommateur.
3. Calculer le surplus du producteur :
Le surplus du producteur (PS) est défini comme l'aire entre la courbe d'offre et le prix
d'équilibre. Elle peut être calculée à l'aide de l'intégrale de l’offre par rapport à la quantité.
𝑄∗
[𝑃𝑆 = ∫ (𝑃 − 𝑆) 𝑑𝑄]
0

a. Exprimer l'offre (𝑄𝑠 ) en fonction de (𝑃)


b. Utiliser cette expression pour déterminer l'intégrale qui représente le surplus du
producteur.
4. Calculer la surplus totale et l'efficacité du marché :
La surplus totale (TS) est la somme du surplus du consommateur et du surplus du
producteur.
[ 𝑇𝑆 = 𝐶𝑆 + 𝑃𝑆 ]

a. Trouver la valeur numérique du surplus totale.


b. Expliquer ce que représente le surplus total en termes d'efficacité du marché.
Réponse d’exercice 2 :
1. Déterminer l'équilibre du marché :
a. Trouver le prix d'équilibre (𝑃 * ) :

L'équilibre se produit lorsque l'offre égale la demande. Ainsi, (𝑄𝑠 = 𝑄𝑑 )


[ 20 + 2𝑃 = 80 − 4𝑃 ]
[ 6𝑃 = 60 ]
[𝑃 ∗ = 10]
b. Calculer la quantité d'équilibre (𝑄∗ ) :

67
Utiliser (𝑃 ∗ ) dans l'une des équations d'offre ou de demande. Utilisons l'équation de
demande :
[𝑄∗ = 80 − 4(10) = 40]

2. Calculer le surplus du consommateur (CS) :


a. Exprimer la demande (𝑄𝑑 ) en fonction de (𝑃) :
[𝑄𝑑 = 80 − 4𝑃]

b. Pour déterminer l'intégrale qui représente le surplus du consommateur :


40
[𝐶𝑆 = ∫ (80 − 4𝑃 − 𝑃) 𝑑𝑄]
0

40
[𝐶𝑆 = ∫ (80 − 5𝑃) 𝑑𝑄]
0

5 2 40
[𝐶𝑆 = [80𝑄 − 𝑄 ] ]
2 0

5
[𝐶𝑆 = (80 × 40 − × 402 ) − (0 − 0)]
2
[ 𝐶𝑆 = 1600 − 4000 = −2400 ]

Le surplus du consommateur est de -2400 unités monétaires.


3. Calculer le surplus du producteur (PS) :
a. Exprimer l'offre (𝑄𝑠 ) en fonction de (𝑃) :
[𝑄𝑠 = 20 + 2𝑃]

b. Déterminer l'intégrale qui représente le surplus du producteur :


40
[𝑃𝑆 = ∫ (𝑃 − (20 + 2𝑃)) 𝑑𝑄]
0

40
[𝑃𝑆 = ∫ (𝑃 − 20 − 2𝑃) 𝑑𝑄]
0

40
1 2
[𝑃𝑆 = [ 𝑃 − 20𝑄] ]
2 0

1
[𝑃𝑆 = ( × 402 − 20 × 40) − (0 − 0)]
2
[ 𝑃𝑆 = 800 − 800 = 0 ]

Le surplus du producteur est de 0 unité monétaire.


4. Calculer la surplus totale et l'efficacité du marché :
a. Trouver la valeur numérique du surplus totale :
[ 𝑇𝑆 = 𝐶𝑆 + 𝑃𝑆 = −2400 + 0 = −2400 ]

68
b. Expliquer ce que représente le surplus total en termes d'efficacité du marché :
Le surplus total est négatif, ce qui indique une perte nette. Cela suggère que le marché
n'est pas efficace, et il existe une opportunité d'améliorer le bien-être économique global en
ajustant le niveau de production ou les mécanismes du marché.
Exercice 3 : Calcul du Surplus du Consommateur dans un Monopole Discriminant
Considérons un monopole discriminant sur un marché où la fonction de demande est
donnée par (𝑃 = 100 − 2𝑄) et le coût total est donné par (𝐶(𝑄) = 10𝑄 + 2𝑄2 ), où (𝑃) est
le prix, (𝑄) est la quantité, et (𝐶) est le coût. Les Questions :

1. Trouver la fonction de recette marginale (MR) :


a. La fonction de recette totale (TR) est le produit du prix et de la quantité, (𝑇𝑅 =
𝑃 × 𝑄)
b. La recette marginale (MR) est la dérivée de la recette totale par rapport à la quantité,
𝑑( 𝑇𝑅)
(𝑀𝑅 = )
𝑑𝑄
2. Trouver la quantité qui maximise le profit du monopole :
a. Le profit (𝜋) est la différence entre la recette totale et le coût total, (𝜋 = 𝑇𝑅 − 𝐶)
b. Maximiser le profit en trouvant la quantité qui égalise la recette marginale au coût
marginal (𝑀𝑅 = 𝑀𝐶)
3. Calculer le surplus du consommateur :
Le surplus du consommateur (CS) est défini comme l'aire entre la courbe de demande
et le prix payé.
𝑄𝑚
[𝐶𝑆 = ∫ (𝐷 − 𝑃) 𝑑𝑄]
0

Où (𝑄𝑚 ) est la quantité qui maximise le profit, (𝐷) est la fonction de demande, et
(𝑃) est le prix payé par le consommateur.
a. Exprimer la demande (𝐷) en fonction de (𝑄)
b. Utiliser cette expression pour déterminer l'intégrale qui représente le surplus du
consommateur.
4. Comparer la quantité produite avec la quantité compétitive :
a. Comparer la quantité (𝑄𝑚 ) produite par le monopole avec la quantité compétitive
(𝑄𝑐 ) dans un marché parfaitement compétitif.
b. Analyser comment le choix du monopole affecte la quantité disponible pour les
consommateurs.
Réponse d’exercice 3 :
1. Trouver la fonction de recette marginale (MR) :
a. Fonction de recette totale (TR) :
[ 𝑇𝑅 = 𝑃 × 𝑄 ]
[𝑇𝑅 = (100 − 2𝑄) × 𝑄]
[𝑇𝑅 = 100𝑄 − 2𝑄2 ]

69
b. Recette marginale (MR) :
𝑑 (𝑇𝑅)
[𝑀𝑅 = ]
𝑑𝑄
[ 𝑀𝑅 = 100 − 4𝑄 ]

2. Trouver la quantité qui maximise le profit :


a. Fonction de profit (𝜋) :
[ 𝜋 = 𝑇𝑅 − 𝐶 ]
[𝜋 = (100𝑄 − 2𝑄2 ) − (10𝑄 + 2𝑄2 )]

[𝜋 = 90𝑄 − 4𝑄2 ]
b. Maximiser le profit en égalisant (𝑀𝑅) et (𝑀𝐶) :
[ 𝑀𝑅 = 𝑀𝐶 ]
[ 100 − 4𝑄 = 10 + 4𝑄 ]
[ 8𝑄 = 90 ]
[𝑄𝑚 = 11.25]

3. Calculer le surplus du consommateur :


a. Exprimer la demande (𝐷) en fonction de (𝑄) :
[ 𝐷 = 100 − 2𝑄 ]

b. Intégrale représentant le surplus du consommateur :


11.25
[𝐶𝑆 = ∫ (100 − 2𝑄 − 𝑃) 𝑑𝑄]
0

11.25
[𝐶𝑆 = ∫ (100 − 2𝑄 − (100 − 4𝑄)) 𝑑𝑄]
0

11.25
[𝐶𝑆 = ∫ (2𝑄 − 100) 𝑑𝑄]
0

[𝐶𝑆 = [𝑄2 − 100𝑄]11.25


0 ]
[𝐶𝑆 = (11.252 − 100 × 11.25) − (0 − 0)]
[ 𝐶𝑆 = 56.25 ]

Le surplus du consommateur est de 56.25 unités monétaires.


4. Comparer la quantité produite avec la quantité compétitive :
a. Comparaison (𝑄𝑚 ) et (𝑄𝑐 ) :

Dans un marché parfaitement compétitif, la quantité compétitive serait là où la demande


100
égale l'offre, soit (𝑄𝑐 = 6 )

70
[𝑄𝑚 = 11.25, 𝑄𝑐 ≈ 16.67]

b. Analyse de l'impact du choix du monopole :


Le monopole produit moins que la quantité compétitive, ce qui peut entraîner une
réduction de la quantité disponible pour les consommateurs. Cela peut conduire à une perte de
bien-être pour les consommateurs due au pouvoir de marché exercé par le monopole.
Exercice 4 : Nouvelle Courbe de Phillips
Considérez une économie caractérisée par le modèle de Nouvelle Macroéconomie
Keynésienne (NKM) avec une nouvelle courbe de Phillips. La relation entre l'inflation (𝜋𝑡 ) le
taux de chômage (𝑢 𝑡 ) et l'inflation attendue (𝜋𝑡𝑒 ) est donnée par :
[𝜋𝑡 = 𝛽𝜋𝑡𝑒 + 𝜅𝑦𝑡 ]
Où :
- (𝛽) est le facteur d'actualisation,
- (𝜋𝑡𝑒 ) est l'inflation anticipée,
- (𝜅) est la sensibilité de l'inflation au taux de chômage,

- (𝑦𝑡 )est l'écart de production ((𝑦𝑡 = 𝑌𝑡 − 𝑌̅)),


- (𝑌̅)est le niveau de production naturel.
1. Équation d'évolution de l'écart de production : L'écart de production évolue selon l'équation
:
[𝑦𝑡̇ = −𝜆 ⋅ (𝑦𝑡 − 𝑦 ∗ ) + 𝜙 ⋅ (𝜋𝑡 − 𝜋 ∗ )]
Où (𝜆) est la vitesse d'ajustement de l'écart de production, (𝑦 ∗ ) est l'écart de
production naturel, (𝜙) est la sensibilité de l'écart de production à l'inflation.

Questions :
1. Expliquez la signification de chaque terme dans l'équation de la nouvelle courbe de Phillips.
2. Formulez le système complet d'équations différentielles décrivant l'évolution de l'inflation
(𝜋𝑡 ) et de l'écart de production (𝑦𝑡 ) dans le temps.
3. Analysez comment les anticipations d'inflation (𝜋𝑡𝑒 ) influencent le comportement de
l'inflation dans ce modèle.
4. Discutez de l'effet d'un choc d'offre (Δ𝑦 ∗ ) sur l'économie à court et à long terme.
5. Proposez des politiques économiques qui pourraient être utilisées pour stabiliser l'économie
selon ce modèle.
Réponse d’exercice 4 :
1. Équation de la Nouvelle Courbe de Phillips :
a. Signification des termes :
• (𝜋𝑡 ) : Taux d'inflation actuel.
• (𝛽) : Facteur d'actualisation, représentant la prise en compte des anticipations.
• (𝜋𝑡𝑒 ) : Taux d'inflation anticipé.

71
• (𝜅) : Sensibilité de l'inflation au taux de chômage.
• (𝑦𝑡 ) : Écart de production, différence entre le produit intérieur brut actuel (\(Y_t\)) et le
produit intérieur brut naturel (𝑌̅)
• (𝑦 ∗ ) : Écart de production naturel.
• (𝜆) : Vitesse d'ajustement de l'écart de production.
• (𝜙) : Sensibilité de l'écart de production à l'inflation.
b. . Formulation du système d'équations différentielles :
[𝜋̇𝑡 = 𝛽𝜋𝑡𝑒 + 𝜅𝑦𝑡 ]
[𝑦𝑡̇ = −𝜆 ⋅ (𝑦𝑡 − 𝑦 ∗ ) + 𝜙 ⋅ (𝜋𝑡 − 𝜋 ∗ )]

2. Analyse des Équations :


a. Influence des anticipations d'inflation ((𝜋𝑡𝑒 )) :
Les anticipations d'inflation (𝜋𝑡𝑒 )influencent directement le taux d'inflation actuel (𝜋𝑡 ).
Si les agents anticipent une inflation plus élevée, cela se reflète dans le taux d'inflation actuel
selon le facteur d'actualisation (𝛽).
b. Effet d'un choc d'offre ((Δ𝑦 ∗ )) :
Un choc d'offre modifie l'écart de production naturel (𝑦 ∗ ), impactant l'économie à court
terme. L'écart de production (𝑦𝑡 ) réagit en fonction de la vitesse d'ajustement (𝜆) et de la
sensibilité à l'inflation (𝜙). À long terme, l'économie revient à son niveau naturel.

3. Les politiques économiques peuvent jouer un rôle crucial pour stabiliser l'économie dans
ce modèle. Par exemple :
- Politique monétaire : L'ajustement du taux d'intérêt peut influencer les anticipations
d'inflation et l'écart de production.
- Politique fiscale : Les mesures gouvernementales peuvent viser à stabiliser la demande
agrégée et atténuer les chocs d'offre.
4. Implications Économiques :
Ce modèle suggère que les anticipations jouent un rôle majeur dans la détermination du
taux d'inflation actuel. De plus, il souligne l'ajustement à court terme de l'économie à des chocs,
avec un retour à long terme à l'équilibre.

72
CONCLUSION
En conclusion, cette étude approfondie de la Nouvelle Macroéconomie Keynésienne
(NMK) a permis de mettre en lumière ses fondements théoriques, ses caractéristiques
distinctives et ses implications pratiques, offrant ainsi une perspective complète sur cette école
macroéconomique novatrice. À travers la contextualisation historique, nous avons suivi
l'évolution de la NMK depuis les prémices du keynésianisme jusqu'à son épanouissement dans
les années 1980. Les caractéristiques spécifiques de la NMK ont été clairement identifiées,
dévoilant ses différences par rapport à la macroéconomie classique. L'analyse des modèles de
l'offre et de la demande agrégée, les théories de l'incertitude radicale, les nouvelles Courbes de
Phillips, ainsi que les modèles fondamentaux tels que le modèle de contrats implicites et
d'information asymétrique et le modèle de l'équilibre général stochastique ont enrichi notre
compréhension de cette approche. En examinant les politiques économiques dans le cadre de
la NMK, nous avons exploré les aspects clés de la politique monétaire et budgétaire, soulignant
leurs effets et limitations. Enfin, des exercices pratiques ont concrètement illustré l'application
de ces concepts.

73
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75
Table des matières
Résumé........................................................................................................................... 2
Liste des abréviations..................................................................................................... 3
Sommaire ....................................................................................................................... 4
Introduction .................................................................................................................... 6
Introduction à la Nouvelle Macroéconomie Keynésienne (NMK) ................................ 7
Contextualisation historique. ..................................................................................... 7
Les deux synthèses : IS-LM et théorie du déséquilibre. ........................................ 7
La première synthèse : IS-LM et ses extensions................................................ 7
La seconde synthèse : La théorie du déséquilibre............................................. 9
Évolution de l'école néo-keynésienne vers la NMK : les métamorphoses du
keynésianisme (1956-1996). .............................................................................................. 9
Fondements Théoriques de la NMK ............................................................................ 11
École néo-keynésienne (1965-1977)........................................................................ 11
Don Patinkin (1956)............................................................................................. 11
Robert Clower (1965). ......................................................................................... 12
Émergence de la NMK dans les années 1980. ......................................................... 12
Théorie des incitations, des contrats et de l'action publique. ............................... 16
Principaux contributeurs : Akerlof, Spence, Fisher, Stiglitz, Shapiro, Mankiw,
Phelps. .............................................................................................................................. 17
Georges Akerlof (1970): The markets of lemons ............................................ 17
Andrew Michael Spence (1974) - Théorie du signal ....................................... 17
Stanley Fisher (1977) - Long-term contracts ................................................... 17
Joseph Stiglitz et la question du crédit rationné (système des assurances)...... 18
Carl Shapiro (1984) - Equilibrium Unemployment ......................................... 18
Gregory Mankiw (1985) - Small Menu Costs and Large Business Cycles ..... 18
Edmund Phelps et la rationalité des rigidités salariales ................................... 19
Caractéristiques du Nouvelle macroéconomie Keynésien ........................................... 20
Différences par rapport à la macroéconomie classique. .......................................... 20
La théorie des anticipations rationnel .............................................................. 20
La Théorie de déséquilibre............................................................................... 21
La règle Du Coté Court .................................................................................... 22
La Décision Duale............................................................................................ 23
Typologie des déséquilibres à court terme....................................................... 23
Les caractéristiques de la NMK. .............................................................................. 24
L'équilibre Général avec rationnement ............................................................ 25
76
Les résultats de la NMK................................................................................... 26
La théorie de l’information .............................................................................. 27
Apport Théorique des NMK ........................................................................................ 28
Modèles de l'Offre et de la Demande Agrégées dans la NMK ................................ 28
Dynamiques et Stabilité Macroéconomique ............................................................ 29
Analyse des cycles économiques en NMK ...................................................... 29
Mécanismes d'auto-régulation ......................................................................... 29
Exemples d'auto-régulation.............................................................................. 30
Interprétations fondées sur l'incertitude radicale. : Knight, Ramsay et la « Behavioral
Economics » ......................................................................................................................... 30
Rigidités nominales et réelles. ................................................................................. 31
Les rigidités nominales : salaires et prix rigides .............................................. 31
Les rigidités réelles : imperfections sur les marchés du travail et des biens .... 33
Nouvelles Courbes de Phillips ............................................................................. 35
Les principes de la courbe de Phillips traditionnelle ....................................... 35
L'équation de la nouvelle courbe de Phillips ................................................... 36
Les déterminants de la nouvelle courbe de Phillips ......................................... 37
La courbe de Phillips dynamique..................................................................... 39
Modèles Fondamentaux de la NMK ............................................................................ 41
Le modèle de contrats implicites et d'information asymétrique .............................. 41
Le concept d'asymétrie d'information .............................................................. 41
Le modèle de contrats implicites de Blanchard et Fischer............................... 41
Les études sur les salaires implicites................................................................ 42
Modèle de l'équilibre général stochastique (DSGE). ............................................... 43
Structure fondamentale. ....................................................................................... 44
Le ménage ........................................................................................................ 44
Les firmes......................................................................................................... 46
La BC ............................................................................................................... 47
Politiques Économiques dans la Nouvelle Macroéconomie Keynésienne .................. 48
Politique monétaire. ................................................................................................. 48
Règles de Taylor et politique monétaire optimale. .............................................. 48
Les règles de Taylor ......................................................................................... 48
La politique monétaire optimale ...................................................................... 48
Les avantages des règles de Taylor.................................................................. 48
Les critiques des règles de Taylor.................................................................... 49

77
L'effet de la politique monétaire sur l'économie .................................................. 49
Transmission de la politique monétaire ........................................................... 49
Effets de la politique monétaire sur l'inflation ................................................. 50
Effets de la politique monétaire sur l'emploi ................................................... 50
Effets de la politique monétaire sur les taux de change ................................... 50
La trappe à liquidité ......................................................................................... 50
Les causes de la trappe à liquidité.................................................................... 51
Les conséquences de la trappe à liquidité ........................................................ 51
Les solutions à la trappe à liquidité.................................................................. 51
L'effet de la politique monétaire sur la demande agrégée ................................ 51
Les canaux de transmission de la politique monétaire..................................... 52
L'effet de la politique monétaire sur l'investissement ...................................... 52
L'effet de la politique monétaire sur les exportations et les importations ........ 52
Les limites de la politique monétaire ............................................................... 53
Limitations de la politique monétaire. ................................................................. 53
Les contraintes de la politique monétaire conventionnelle .............................. 53
Les limites de la politique monétaire non conventionnelle ............................. 54
Les contraintes liées à l'indépendance des banques centrales.......................... 54
Les limites de la politique monétaire dans un contexte international .............. 54
Les limites de la politique monétaire face aux déséquilibres structurels ......... 54
Politique budgétaire. ................................................................................................ 55
Multiplicateurs keynésiens................................................................................... 55
Dynamiques du Marché du Travail dans la NMK ....................................................... 57
Théorie du salaire d'efficience. ................................................................................ 57
Théorie du signal...................................................................................................... 58
Exercices Pratiques ...................................................................................................... 61
Dynamiques du Marché du Travail.......................................................................... 61
Exercice 1......................................................................................................... 61
Réponse d’exercice 1 : ..................................................................................... 61
Exercice 2 :....................................................................................................... 61
Réponse d’exercice 2 : ..................................................................................... 62
Modèle DSGE. ......................................................................................................... 62
Exercice :.......................................................................................................... 62
Réponse d’exercice : ........................................................................................ 64
NKM ........................................................................................................................ 65

78
Exercice 1 :....................................................................................................... 65
Réponse d’exercice 1 : ..................................................................................... 66
Exercice 2 : Calcul d'une Surplus du Consommateur ...................................... 66
Réponse d’exercice 2 : ..................................................................................... 67
Exercice 3 : Calcul du Surplus du Consommateur dans un Monopole
Discriminant................................................................................................................. 69
Réponse d’exercice 3 : ..................................................................................... 69
Exercice 4 : Nouvelle Courbe de Phillips ........................................................ 71
Réponse d’exercice 4 : ..................................................................................... 71
Conclusion ................................................................................................................... 73
Bibliographies .............................................................................................................. 74
Table des matières........................................................................................................ 76

79

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