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L’empreinte de l’Islam : l’architecture al-Andalus en

Espagne reconquise
Clémence-Marine Lacroix

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Clémence-Marine Lacroix. L’empreinte de l’Islam : l’architecture al-Andalus en Espagne reconquise.
Architecture, aménagement de l’espace. 2020. �dumas-02535777�

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L’empreinte de
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l’Islam :
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L’architecture al-Andalus en
EN UP

Espagne reconquise.
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Clémence-Marine Lacroix
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ENSA Nantes Enseignant :


2019-2020 Marie-Paule Halgand
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L’empreinte de l’Islam

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L’architecture al-Andalus en Espagne reconquise.

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Clémence-Marine Lacroix
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Mémoire de Master
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Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Nantes


EN UP

Dirigé par Marie-Paule Halgand


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Architecture contemporaine : cultures / pratiques / critiques.


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Janvier 2019- Janvier 2020.


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REMERCIEMENTS

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Merci à Marie-Paule Halgand professeure à l’ENSA Nantes et

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directrice de ce mémoire, pour m’avoir guidé dans mon travail et

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pour ses conseils avisés.

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Merci à mes professeurs d’histoire de l’architecture à Grenade, Juan

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Manual Barrios Josua et Emilio Cachorro Fernandez, pour m’avoir
fait découvrir l’Alhambra, l’art islamique et son influence sur l’art
espagnole. IS E
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Plus personnellement, merci à ma mère et à Jeremy pour leur aide à


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la relecture et leurs précieux conseils.


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Merci à mes proches pour leur soutien durant la rédaction de ce


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mémoire.
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Merci à Morgane Haseneyer, pour m’avoir accompagné dans


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mes visites, aidé dans la réalisation de ce mémoire et pour ses


photographies qui illustrent en parti ce mémoire.
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SOMMAIRE

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Vers un art autochtone

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par la reprise du

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modèle nasride.

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86 L’assimilation de la

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culture musulmane.
9

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94 L’hybridation des
Partie introductive

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cultures : la naissance de

Deuxième partieD
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11 Préambule
l’art mudéjar

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12 Introduction

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106 Une régionalisation
19
T ERPremière partie

du style mudéjar
16 Méthodologie IS E
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L’Alhambra, une
synthèse de l’art
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hispano-musulman.
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24 Deux siècles
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d’évolution du style
nasride.
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48 Les principales
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caractéristiques de
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l’Alhambra.
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74 Les palais nasrides,


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chef-d’œuvre de l’art al-


Andalus.
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Conclusion

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Troisième partie

Annexes
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La diffusion du modèle 196 Frise
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de l’Alhambra dans l’art chronologique


IS
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du Maroc Mérinide : un
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198 Les dynasties


deuxième foyer de l’art
EN UP

hispano-musulman 200 Léxique


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148 Des royaumes


C LE

201 Bibliographie
contemporains très liés
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206 Table des


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154 La diffusion du modèle illustrations


I

de l’Alhambra au Maroc
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166 L’architecture religieuse


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mérinide pour comprendre


l’architecture nasride
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Partie Introductive

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PRÉAMBULE

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Tout a commencé par un Erasmus à Grenade. J’avais choisi

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cette destination un peu par hasard, surtout pour pouvoir visiter

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l’Alhambra. Une fois arrivée là-bas, j’explore la ville. Très vite, un constat

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me saute aux yeux : partout où je me promène, je vois des éléments

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typiques de l’art musulman. Dans les rues étroites, leurs pavements,
les patios aux faïences multicolores, les fontaines omniprésentes, le «

AU D'A
zouk » mais surtout dans les décors architecturaux, on devine le passé
de cette ville. Même l’école d’architecture se situe dans un ancien
IS E
palais musulman. Je me demande alors pourquoi cette ville porte
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autant de marques de l’art islamique ? Pourquoi ressemble-t-elle plus


SO IE

à l’idée que je me fais des villes d’Afrique du Nord ou d’Orient qu’à ce


M
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que j’ai pu voir dans d’autres régions espagnoles? Puis, je commence


à suivre des cours d’histoire de l’architecture et je découvre que c’est
EN UP

parce que les musulmans ont pendant très longtemps occupés la


péninsule ibérique. Ces cours m’ont permis de me rendre compte
M S

de l’importance du legs islamique dans l’architecture du Sud de


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l’Espagne. M’intéressant de plus en plus à l’architecture islamique, je


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visite les édifices grenadins qui témoignent de son passé musulman.


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Une excursion à l’Alhambra me décide à faire mon mémoire sur


l’architecture hispano-musulmane en Espagne à travers cet édifice.
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INTRODUCTION d’orient. Cette période marque l’âge d’or

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de l’al-Andalus. Le territoire du Califat se
morcèle ensuite en petits royaumes Taifas

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Al-Andalus : car les pouvoirs locaux ne veulent plus être

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« Nom sous lequel les Arabes désignaient sous le contrôle de Cordoue. L’avancée de la
la partie de la péninsule Ibérique conquise Reconquista va être contrecarrée par l’arrivée
par les musulmans entre 711 et 718. Son

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des Almoravides, puis des Almohades

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extension varia selon les époques et diminua qui vont tenter de redonner à l’al-Andalus

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à mesure de la reconquête (Reconquista) des son prestige passé. Malheureusement, ils

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territoires par les souverains chrétiens, qui échouent face aux chrétiens qui gagnent de
s’acheva par la prise de Grenade en 1492 ». plus en plus de territoire. Les deux derniers

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Encyclopédie Larousse siècles de l’occupation musulmane en

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Espagne sont marqués par la résistance du

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Art islamique, architecture al- royaume Nasride face aux rois catholiques.

D RC
Andalus, style hispano-musulman, art Entre 1238 et 1492, ce sera le dernier bastion

AU D'A
mauresque sont des termes qui désignent musulman de la péninsule.
tous le type d’architecture dont l’Alhambra Durant cette période va naître
est le fleuron. IS E un art hybride. L’architecture hispano-
La citadelle a été construite à la fin
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musulmane des premiers siècles de
d’une période de huit siècles durant laquelle domination musulmane se caractérise
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les musulmans ont dominés la péninsule par la fusion d’éléments arabes avec des
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ibérique. Tout commence en 711, quand


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éléments de l’art hispanique, présents


les musulmans parviennent à prendre antérieurement sur le territoire espagnol.
EN UP

le contrôle du royaume wisigothique Par conséquent, on retrouve dans l’art


espagnol. Le territoire conquis prend alors al-Andalus des influences wisigothiques
M S

le nom d’al-Andalus (Fig.1). De nombreux avec l’utilisation des arcs outrepassés,


C LE

royaumes vont régner sur ces terres. Une mais aussi romaines et byzantines. L’art
fois la progression musulmane stabilisée, hispano-musulman développe alors son
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l’Emirat Omeyyade s’installe à Cordoue,


D ON

propre langage, différent du reste du monde


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en 756. Les souverains sont les derniers musulman. Il va évoluer progressivement,


I

représentants des Omeyyades de Damas, agrémenté d’éléments régionaux, berbères


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premier califat de l’ère musulmane. L’Emirat et orientaux. Ainsi, « après plus de sept 1: Anne Stierlin
N

de Cordoue se transforme en Califat en siècles de domination islamique sur la et Henri Stierlin,


929, pour avoir plus de légitimité dans le
LE

péninsule, les Espagnols considéraient les Alhambra, Paris,


monde musulman. Ainsi, ils revendiquent Imprimerie
modes d’expression islamiques comme un art
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Nationale, 1991,
leur filiation avec le Califat Omeyyade autochtone 1 ». p.194.
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Figure 1: L’évolution du territoire al-Andalus.

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Aujourd’hui, l’Alhambra est H.Stierlin selon laquelle l’Alhambra serait le
considérée comme le monument le plus modèle de toutes les constructions hispano-

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emblématique de l’art al-Andalus. Elle est musulmanes et du Maroc réalisées pendant
perçue comme étant l’aboutissement de huit le règne Nasride. D’après lui, « aux XIIIe et

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siècles d’architecture hispano-musulmane. XIVe siècles, le patrimoine culturel des Nasrides

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Elle suscite un grand intérêt depuis le XIXe fait mieux que se maintenir : il inonde ses
siècle, période durant laquelle la citadelle est voisins – et adversaires – chrétiens, submerge

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redécouverte. Tous les domaines artistiques les communautés juives, et trouve un écho chez

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sont touchés par la vogue mauresque. Des les musulmans d’Afrique du Nord, au point

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écrivains aux musiciens en passant par les de représenter le système de référence de tout
peintres, tous ont pour muse l’Alhambra. Au un monde2». Je me suis alors intéressée à

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XXe siècle, ce sont les architectes modernes l’influence de l’art nasride sur les architectures

O IT
qui vont s’en inspirer. Emilio Cachorro mudéjar en Espagne et mérinide au Maroc.

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Fernandez, professeur à l’école d’architecture Cependant, les Nasrides, les Mudéjars et les

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de Grenade, met en avant que les architectes Mérinides sont contemporains. Je me suis
tels que Luis Barragan, Louis Khan ou encore alors posée la question de l’antériorité des unes

AU D'A
Le Corbusier reprennent des concepts de par rapport aux autres. L’Alhambra pouvait-
l’Alhambra pour construire certains de elle avoir influencé l’art islamique occidental
IS E
leur bâtiments. Comment un édifice du de son époque si toutes ces architectures
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Moyen-Age peut-il influencer l’architecture sont contemporaines ? Leur ressemblance ne
moderne? serait-elle pas due à des origines communes ?
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Je voulais, dans un premier temps, Ainsi, je me suis demandée : Quelles sont les
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diriger la problématique de mon mémoire différentes expressions de l’art Al-Andalus


vers la question de l’influence de l’Alhambra pendant la Reconquista espagnole ? Quel
EN UP

sur l’architecture contemporaine. Les cours est le rôle de l’Alhambra dans la diffusion de
M S

sur l’architecture moderne que j’ai pu suivre, l’architecture hispano-musulmane chez les
C LE

où le professeur faisait le lien entre la citadelle chrétiens et en Afrique du Nord ? Comment


grenadine et les édifices qu’il nous présentait, les échanges culturels se sont fait entre les
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m’avaient beaucoup intéressé. Je me suis royaumes ? Quels éléments sont communs à


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alors demandée si l’Alhambra avait une telle l’architecture nasride, mérinide et mudéjare?
importance que son influence avait perduré Quels sont les origines de ces éléments ?
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jusqu’au siècle dernier sur l’architecture. L’art


développé dans l’Alhambra avait-il déjà un Ce mémoire va traiter de
N

impact sur l’architecture espagnole lors de sa l’architecture hispano-musulmane lors de


LE

construction ? la Reconquista. J’ai pu constater qu’il existe


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Je me suis alors basée sur la théorie de trois styles architecturaux qui s’inscrivent 2: Ibid.
EC

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dans la continuité de l’architecture hispano- les juifs sur un même territoire. La culture
musulmane. Le premier est le style nasride. islamique va alors être assimilée par les

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Développé dans le dernier bastion musulman autres cultures. De cette hybridation va
en Espagne, il est dans la continuité de naître un art particulier, l’art mudéjar. Dans

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l’architecture al-Andalus. Le second est cette partie, je vais démontrer que ce sont

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le style mudéjar. Ce type d’architecture les échanges culturels et de main d’œuvre
se trouve en territoire chrétien et montre qui permettent à l’architecture al-Andalus

TE E
que l’architecture hispano-musulmane a de survivre. Les chrétiens vont faire de l’art

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été assimilée par les chrétiens. Enfin, les hispano-musulman un art autochtone. Mais

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Mérinides développent un art très proche quels sont les éléments repris à l’architecture
de celui des Nasrides. Le Maroc devient le musulmane. Quels sont les modèles suivis par

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deuxième foyer de l’architecture hispano- les chrétiens pour construire leurs édifices ? Je

O IT
musulmane après Grenade entre le XIIIe et me suis alors demandé si l’Alhambra était la

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le XVe siècle. Mais comment trois cultures source d’inspiration des souverains chrétiens

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différentes peuvent-elles développer des arts ou si les artisans reprenaient les modèles
similaires sur leur territoire ? d’architectures musulmanes présents sur

AU D'A
Ce mémoire se divise en trois leur territoire. Je me suis aussi aperçue
temps. Dans la première partie, je présente qu’il existait une multitude d’expressions
IS E
l’Alhambra. Cet édifice est considéré comme de l’art mudéjar. En effet, il semblerait que
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une synthèse de l’art al-Andalus, mais aussi chaque région ait développé son propre style
du style nasride. Je vais montrer les différentes mudéjar, hybridation des styles occidentaux
SO IE

influences qui s’y mêlent. Je me demande et musulmans.


M
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aussi quelles sont les nouveautés apportées Pour finir, je vais m’intéresser à la diffusion
par les Nasrides. Comment l’art al-Andalus a du modèle de l’Alhambra et de son influence
EN UP

évolué dans ce monument ? J’ai ensuite essayé sur l’art mérinide. Les royaumes Nasrides
M S

de dégager les principales caractéristiques et Mérinides sont très liés. Les échanges
C LE

de l’Alhambra pour pouvoir les comparer à culturels entre les deux pays sont intenses.
d’autres édifices espagnols construits pendant De ces interactions se développent des
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la période de la Reconquista. architectures similaires. La capitale mérinide


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Dans un second temps, je m’intéresse à devient un foyer important de l’architecture


l’architecture mudéjare. Les souverains hispano-musulmane. Ces similitudes sont-
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chrétiens entament la Reconquista pour elles uniquement dues aux échanges entre les
récupérer leur territoire après l’invasion des deux royaumes ? Il semblerait que la présence
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musulmans. Durant cette période, les maures des Almoravides et des Almohades au Maroc
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ne vont pas être chassés de la péninsule et en Espagne ait aussi eu une incidence sur
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mais vont cohabiter avec les chrétiens et leurs arts respectifs.


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MÉTHODOLOGIE

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Ce mémoire s’appuie sur l’analyse d’édifices qui illustrent les

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styles architecturaux nasrides, mérinides et mudéjars. Ces dernières

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sont tirées d’ouvrages traitant de l’architecture hispano-musulmane.

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Cependant, je trouvais intéressant de faire en parallèle une analyse

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de ces édifices sur le terrain. Pour cela, je me suis concentrée sur les

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dernières manifestations de l’architecture hispano-musulmane en

D RC
Espagne. Je me suis alors rendue à Grenade pour étudier l’architecture
nasride. Pour pouvoir analyser l’Alhambra j’ai réalisé un protocole de

AU D'A
visite. Pour chaque espace visité, j’analysais : le plan, les transitions
entre les espaces, la place de la nature, les jeux de lumières, la présence
IS E
de l’eau, les matériaux utilisés et les décors. Grâce à ce protocole,
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j’ai pu déterminer les caractéristiques principales de l’architecture


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nasride. J’ai ensuite fait une sélection d’édifices qui semblaient


M
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intéressants pour illustrer l’architecture mudéjare. Comme il existe


différentes manifestation de cet art, j’ai cherché la ville dans chaque
EN UP

région où le patrimoine mudéjar est le plus important. J’ai donc visité


Séville, Tolède, Sahagun et Burgos. Pour chaque visite, j’ai repris le
M S

protocole utilisé à l’Alhambra. J’ai aussi réalisé une étude comparative


C LE

en confrontant les caractéristiques principales de l’Alhambra avec


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ceux de chaque édifice. Cette étude de terrain m’a permis de récolter


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un grand nombre d’informations qui complètent celles trouvées dans


les ouvrages théoriques. Même si je n’ai pas visité tous les foyers de
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l’architecture mudéjare, ni le Maroc, j’ai pu noter les similitudes entre


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les architecture mudéjare, mérinide et nasrides.


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L’Alhambra, une synthèse de l’art hispano-musulman.

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L’ALHAMBRA, UNE SYNTHÈSE des Zirides5 . Ces derniers faisaient

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partis des nombreuses dynasties qui
DE L’ART HISPANO-MUSULMAN. ont vu le jour quand le Califat de 3: Les Almohades sont

N
une dynastie berbère qui
Cordoue6 a éclaté. Des Zirides, il reste a régné sur l’Afrique du

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une forteresse primitive datant du XIe Nord et une partie de
Le royaume Nasride (Fig.2) siècle, sur la colline Sabika. L’Alhambra l’Espagne entre 1161 et

TE E
fût construite sur cette même colline. 1248. Ils succèdent aux
est créé par Mohammed I (Abu al-

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Almoravides. Ils prônent
Ahmar, 1238-1273) à Grenade en La forteresse ziride attire l’attention du
une doctrine stricte où

'A U
1238, après la chute de la dynastie fondateur des Nasrides qui entreprend les croyants doivent

D CT
Almohade3. Ces derniers avaient perdu la construction de sa nouvelle résidence « veiller à la pureté de
royale. l’islam et à intervenir pour

IT E
leur popularité à cause du dogme qu’ils
La dynastie Nasride est faire cesser toute pratique

O IT
défendaient, trop stricte, et parce que que la religion réprouve
à son apogée sous le règne de

R H
les berbères n’étaient pas appréciés ». Selon l’encyclopédie
Mohammed V, aussi bien en politique

D RC
chez les hispano-musulmans durant Larousse. https://www.
cette période. L’Espagne islamique se que culturellement. Les palais les larousse.fr/encyclopedie/

AU D'A
plus somptueux de l’Alhambra sont groupe-personnage/
morcelle et la Reconquista s’accélère. Almohades/104942
Grenade devient alors le dernier construits durant cette période. Après
IS E
bastion musulman en Espagne et le XVe siècle, la situation politique du 4: Cf annexe sur la
U UR
résiste aux chrétiens jusqu’en 1492. La royaume se détériore, entre conflits dynastie Nasride.
dynastie Nasride4 subsiste durant plus internes aux Nasrides et luttes contre
SO IE

les chrétiens, de plus en plus proches. 5: Zirides : « Dynastie


de deux siècles grâce à leurs alliances berbère qui régna dans
M
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politiques avec les chrétiens et d’autres Le règne de la dynastie Nasride prend l’est de l’Afrique du Nord
royaumes musulmans. En effet, les fin quelques temps après l’alliance entre (972-1148) avec pour
EN UP

premiers souverains de la dynastie les castillans et les aragonais en 1479. capitale Kairouan ».
Boabdil7 signe la fin de la domination Selon l’encyclopédie
veulent consolider leur royaume et sont
M S

Larousse. https://www.
obligés de reconnaitre les Castillans musulmane sur l’Espagne.
C LE

larousse.fr/encyclopedie/
comme suzerains. Ils tirent cependant groupe-personnage/
L’Alhambra est une citée
O A

parti des rivalités entre Castillans et Zirides/150651


D ON

Aragonais pour s’allier aux Mérinides palatine située sur la colline Al-
U

Sabika. Ce complexe de 105 000 m2 est 6 : Califat de Cordoue :


et s’émanciper de la domination 929-1031. Etat hispano-
I

composé de palais, jardins et éléments


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chrétienne. La capitale accueille de musulman gouverné par


plus en plus de musulmans qui fuient défensifs qui ont servis de demeure aux la dynastie Omeyyade
N

les terres reprises par les catholiques. Nasrides. L’architecture du palais est de Cordoue. Il succède
LE

dans la continuité de l’art al-Andalus à l’Emirat de Cordoue


Les Nasrides permettent à la ville de qui s’était établis dans la
reprendre de l’ampleur après la chute qui s’est développé depuis que les
O

ville après l’invasion de


musulmans ont conquis l’Espagne l’Espagne en 711.
EC

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en 711. L’Alhambra est indépendante du palais des Lions. La décoration intérieure de
reste de Grenade qui a sa propre muraille. l’Alhambra mêle de nombreuses techniques

AN
La cité palatiale possède tous les éléments qui trouvent leur origine en Espagne et
d’une ville: palais, mosquées, écoles, au Maghreb ainsi que dans le berceau de

N
ateliers, quartiers pour les artisans et l’islam, en Orient.

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marchands, bains, zones administratives et
militaires. Elle accueille les sultans, les hauts Le nom Alhambra viendrait de

TE E
fonctionnaires de la cour et des soldats. Cette l’arabe «al-Qal’a Al-Hamrā » qui signifie «

R
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ville fortifiée connait de nombreuses étapes citadelle rouge ». Il serait dû à son enceinte

'A U
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de construction (Fig. 3 et 4), beaucoup de de pisé rougeoyant au coucher du soleil. Il y
souverains nasrides y ont laissé une trace. a aussi une hypothèse selon laquelle ce nom

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Son tracé urbain est dans la lignée de ceux aurait pour origine le nom du fondateur de la

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7: Boabdil est le
que l’on retrouve traditionnellement en dynastie : Abu al-Ahmar. Elle s’inscrit dans dernier souverain

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al-Andalus. Elle atteint une renommée la lignée des cités palatiales comme Madinat de la dynastie

D RC
importante à partir de la construction des al-Zahra. L’architecture de l’Alhambra des Nasrides. Il
règne de 1482
palais de Yusuf I (1333-1353) et Mohammed est l’aboutissement de l’art al-Andalous,

AU D'A
à 1492 sur le
V (1353-1391). Ces derniers ont laissé une une synthèse de l’architecture islamique dernier royaume
empreinte importante sur la forteresse en occidentale, qui doit refléter le prestige et la musulman
IS E
construisant le palais des Comares et le splendeur des musulmans. d’Espagne.
U UR
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Figure 2: Le
royaume Nasride.
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Forteresse Ziride.
M S

Constructions de Mohammed I.
C LE

Constructions de Mohammed II et Mohammed III.


Constructions d’Ismail I.
O A

Constructions de Yusuf I.
D ON
U

Constructions de Mohammed V.
I
AT

Figure 3: Les étapes de construction de l’Alhambra avant la chute de Grenade.


N
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Figure 4: Édifices de l’Alhambra construits par les chrétiens.

S
23
S
TE
DEUX SIÈCLES D’ÉVOLUTION DU merlons et sont ponctués de grandes tours

AN
rectangulaires. Il y a très peu d’ouvertures.
STYLE NASRIDE Un chemin de ronde se situe à l’intérieur de

N
D’une architecture défensive… la muraille, pour que les troupes puissent

U DE
circuler. Ce système défensif est semblable
à la muraille de Constantinople. L’enceinte
Des volumes sobres et imposants

TE E
est composée de trois parties. La première

R
U R
est la muraille intérieure, construite par les
Grenade étant le dernier royaume

'A U
Zirides qui possède des tours en saillie. La

D CT
hispano-musulman, il est nécessaire pour
seconde est la muraille intermédiaire des
les Nasride d’édifier une forteresse pour
Nasrides qui possède un chemin de ronde.

IT E
résister à la Reconquista. Dans ce contexte
La dernière est une muraille extérieure.

O IT
d’instabilité politique, Mohammed I
Entre ces deux dernières parties, il y a un le

R H
décide de l’établir, au XIIIe siècle, au
chemin qui permet d’accéder à l’Alhambra

D RC
sommet d’une colline pour rendre
par la Porte des Armes. Les fortifications
l’accès difficile et pouvoir surveiller les

AU D'A
ont été renforcées par la suite avec des
mouvements des troupes ennemies. La
pans inclinés à la base des murailles et un
dimension défensive est très importante.
IS E second mur réalisé après la Reconquista de
L’extérieur de l’Alhambra ressemble donc
U UR
Grenade.
aux architectures défensives du Moyen
L’extérieur de l’Alhambra est très
Age du fait de son aspect massif et de sa
SO IE

sobre, massif et ne possède aucun décor,


situation. Vu de l’extérieur, l’Alhambra
M
T ER

ni ouvertures. Il ne répond qu’à la fonction


donne une image de puissance, de refuge
de défense de la citadelle. L’architecture
grâce à ses volumes sobres et imposants.
EN UP

palatiale nasride se développe dans la


Ils sont simples et possèdent une régularité
continuité de l’art Al-Andalus mais avec
M S

géométrique. L’architecture est adaptée à


une dimension défensive plus importante
la topographie du terrain et aux différents
C LE

que les villes palatiales antérieures comme


besoins des Nasrides.
Medina al- Zahra. L’architecture doit
O A

La fortification de l’Alhambra
D ON

inspirer un sentiment d’infériorité et de


U

est construite en deux fois. La première


faiblesses aux royaumes hostiles pour
muraille entoure seulement l’Alcazaba
I

éviter les invasions.


AT

(sous Mohammed I). Une importante


fortification prend ensuite place tout autour
N

du sommet de la colline sous Mohammed


LE

II et Mohammed III (Fig.3). Les murs


O

massifs de l’enceinte sont couronnés de


EC

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l’extérieur.

Muraille de
l’Alhambra.
AN
Figure 6 (bas):
Figure 5 (haut):
L’Alhambra vue de

TE
S
25
S
TE
L’Alcazaba la Vela ainsi qu’une partie de l’enceinte 8: L’Alcazaba

AN
qui sera ensuite terminée par son fils d’Antequerra est
une forteresse
Le mot arabe « Alcazaba » signifie Mohammed II (1273-1302). Ce dernier

N
construite à la
forteresse et peut être utilisé pour désigner y ajoute la Tour des Dames et la Tour des fin du XIVe siècle

U DE
un espace fortifié servant de refuge. Ce type Merlons. Mohammed I en fait d’abord sa pour défendre le
de construction est répandu en Espagne, résidence royale et quand les palais sont royaume Nasride
contre l’avancée

TE E
il en existe à Antequerra8 , Alméria9 , terminés, elle est utilisée uniquement à des

R
de la Reconquista.

U R
Malaga10 ,… La plus importante est celle fins militaires. Cette construction montre Elle se situe

'A U
de l’Alhambra. L’alcazaba est le siège du le pouvoir de la ville et de la dynastie dans la province

D CT
pouvoir politique et religieux. Elle est Nasride, elle est à la vue de tous, sur la de Malaga, un
pensée comme une enceinte militaire avec colline et elle est réputée imprenable. point stratégique

IT E
pour entrer en
On entre dans la forteresse par

O IT
une forteresse et un palais. Elle permet de Andalousie.
protéger le sultan et accueille une petite la Porte des Armes, qui prend place dans

R H
une tour. Une fois passé cette porte, le

D RC
ville pour la Cour et l’armée avec une 9: Forteresse
médina comprenant des habitations, des couloir mène soit à la forteresse, soit à la construite entre le

AU D'A
commerces et des bains. Elle a un plan Medina. Le quartier militaire est constitué Xe et le XIe siècle
à Alméria, ville
irrégulier (Fig. 7) et suit les principes de maisons de briques à deux étages avec située sur la côte
de l’architecture militaire almohade et
IS E un plafond en bois. Il ne reste aujourd’hui andalouse. Elle a
U UR
omeyyade. En effet, les forteresses et que le tracé au sol de la petite ville. La été transformée
postes de garde omeyyades du Xe siècle ont maison principale de la Medina semble par les chrétiens.
SO IE

des murs en pisé qui sont couronnés eux être la résidence royale. Cette dernière est
10: Forteresse
M
T ER

aussi de merlons sur lesquels sont posés organisée autour d’un patio avec un bassin construite entre
des éléments pyramidaux. L’utilisation qui est entouré de dépendances. L’entrée 1057 et 1063 par
EN UP

de ce matériau pour la construction des est coudée pour rendre l’accès plus difficile les rois Taifas de
murs d’enceinte apparait en occident sous aux ennemis. Une porte permet d’accéder à Grenade. Située
M S

aux pieds du
les Almoravides avec la porte Bab el- la Tour del Homenaje. Cette dernière peut mont Gibralfaro,
C LE

Karmadin à Tlemcen vers le XIe siècle. Il est être comparée aux donjons des châteaux elle domine la
ensuite repris et diffusé par les Almohades médiévaux.
O A

ville portuaire.
D ON

en Espagne avec l’enceinte de Séville. Cette


U

dernière possède des tours rectangulaires,


I

comme à l’Alhambra.
AT

Mohammed I fait aménager


N

l’ancienne Alcazaba Ziride et fait construire


LE

les adductions d’eau. Il est à l’origine des


Tours de Quebrada, del Homenaje et de
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26
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Figure 7 (en haut): Plan de


N

l’Alcazaba.
LE

Figure 8 (en bas): Photo de


O

l’Alcazaba prise de la Torre


EC

de la Vela.

27
S
TE
Les systèmes de communication «architecture maure en Andalousie », la

AN
complexes comme moyen de défense : façade du Cuarto Dorado, qui sépare les
parties publiques et privées des palais, est

N
L’aspect militaire de l’Alhambra un exemple de la complexité du système

U DE
ne se limite pas à sa muraille et aux de communication11. Effectivement, elle
tours de défense. Les systèmes de possède deux portes menant à des lieux

TE E
communications jouent aussi un rôle différents. La première permet d’accéder

R
U R
important dans le système défensif. Ils aux quartiers privés du souverain et

'A U
sont donc très complexes et présentent une l’autre à l’espace de réception du palais des

D CT
hiérarchisation. Nous avons pu observer Comares. Les entrées sont composées de «
les entrées en chicane des différentes pièces et des couloirs coudés avec des niches

IT E
11: Marianne
pour les gardiens, et des ventaux de portes

O IT
portes permettant l’accès à l’Alhambra. Barrucand,
commandés de l’intérieur du passage afin de

R H
Les chemins de rondes servent aux soldats Architecture
garantir un filtrage efficace des visiteurs12».

D RC
pour surveiller les mouvements et en cas de maure en
guerre. Les passages proches de la muraille, La hiérarchisation des espaces et les Andalousie,

AU D'A
systèmes de communications complexes Cologne,
à l’extérieur des édifices, sont souvent Taschen, 1992,
profonds pour échapper aux regards permettent donc de contrôler les accès et p.210.
IS E
extérieurs. Il existe aussi de nombreuses participent ainsi au système de défense de
U UR
galeries utilisées par la garde du roi pour sa l’Alhambra. 12: Ibid.
protection ainsi que celle de la forteresse.
SO IE

Ce sont des allées étroites éclairées par de


M
T ER

petites fenêtres. Les passages sont ponctués


de chambres rectangulaires. Il existe de
EN UP

nombreuses portes dérobées qui peuvent


servir en cas d’attaque pour permettre au
M S

souverain de fuir ou pour les serviteurs.


C LE

Les passages sont distincts selon


O A

la fonction et la catégorie des personnes.


D ON

Certains sont réservés aux soldats, d’autres


U

aux domestiques et les principaux sont


I
AT

seulement faits pour la cour et les invités.


Les accès aux espaces sont isolés les uns
N

des autres. Un itinéraire est imposé aux


LE

visiteurs qui ne peuvent s’en détourner.


Selon M.Barrucand, dans son ouvrage
O
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28
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Dorado.
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Figure 9: Façade du Cuarto
AN
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29
S
TE
Les tours de l’Alhambra : entre élément toute la plaine. Elle sert de tour de guet

AN
défensif et palais de plaisance puis d’habitation avec des pièces hautes
pour faire entrer la lumière.

N
Une trentaine de tours et quatre La tour del Homenaje est aussi

U DE
portes sont implantées le long de la muraille une forteresse cubique. Elle est plus haute
de l’Alhambra et dans son enceinte. Les que celle de la Vela. Elle possède six étages

TE E
tours sont édifiées selon divers systèmes de avec la résidence secondaire du roi au

R
U R
construction, qui varient selon les époques dernier étage qui est organisée autour d’un

'A U
et les programmes architecturaux. Elles patio. La tour del Homenaje est aussi une

D CT
prennent plusieurs formes même si le tour entrepôt avec au rez-de-chaussée, une
plan carré est le plus utilisé. Ce dernier est réserve de céréales. Les deux tours sont

IT E
dépourvues de décorations extérieures, 13: « En Afrique

O IT
très répandu dans l’architecture défensive du Nord,
les fenêtres sont étroites, comme des

R H
islamique. Les tours créent des point monument
meurtrières, à cause de sa fonction

D RC
stratégiques pour la défense en étant en composé d’une
saillie du reste de la fortification. Elles défensive. partie cubique

AU D'A
surmontée
donnent l’aspect particulier de la forteresse.
d’un dôme
Elles sont de tailles variées et possèdent Les portes de l’Alhambra prennent
généralement
IS E
des décorations et des niveaux de conforts place à l’intérieur de tours. L’enceinte sphérique
U UR
différents. Il existe donc de nombreux est dotée de quatre portes qui sont les ou ogival »,
types de tours : des tours exclusivement seuls accès à la forteresse. Les entrées définition du
SO IE

sont en chicanes et suivent la tradition CNRTL. Cette


défensives, des tours entrepôts, des typologie
M
T ER

tours d’habitation, des portes, des palais, des portes almohades comme celles de est souvent
des salons ou des Qubbas13 . Toutes ces l’enceinte de Rabat14 , notamment la utilisée par les
EN UP

fonctions sont combinées à la dimension Porte du Départ (Bâb Rawâh). En effet, musulmans
ces portes ont des entrées coudées et les pour les édifices
défensive des tours.
M S

funéraires ou
Les tours de l’Alhambra sont salles qui la composent sont couvertes de
C LE

religieux.
d’abord des éléments défensifs qui ont le coupoles. La décoration y est importante et
omniprésente. La Porte des Armes (Puerta
O A

même aspect que la muraille. Les premières 14: Enceinte


D ON

tours sont construites par Mohammed I. de las Armas) et la Porte de la Justice almohade
U

(Puerta de la Justicia), construites sous construite en


La tour de la Vela est la principale. La tour 1195 faite de
I

Yusuf I (1333-1354), sont dans la même


AT

de guet est carrée et a une base massive pisée et de chaux,


qui possède quatre étages soutenus par veine que ces dernières. avec des tours
N

des arcs sur des piliers. Au sommet de La porte des Armes permet aux habitants de rectangulaires
LE

la ville en contrebas d’accéder à l’Alhambra. et un chemin de


la tour se trouve un mirador qui permet
ronde protégé par
d’observer Grenade, la Sierra Nevada et L’entrée est en arc outrepassé brisé en
O

un parapet. Elle
brique et pierre. L’accès à l’intérieur de la possède 5 portes.
EC

30
S
TE
citadelle est labyrinthique. Elle donne accès La dernière porte est la Porte du
à deux zones : la civile et la militaire. Dans la Faubourg (Puerta del Arrabal), une entrée

AN
tour les Nasrides cherchent à expérimenter secrète qui prend place dans la tour des
et à diversifier la décoration, comme on Pointes (Torre de los Picos). Construite

N
peut l’observer avec les trois coupoles : une entre la fin du XIIIe et le début du XIVe

U DE
coupole en voûte d’arête cannelée, une autre siècle, elle sert à défendre l’entrée de la
cannelée à nervures et une voûte en berceau. forteresse qui communique avec l’Albacin et

TE E
La porte de la Justice est une entrée qui permet au roi de rejoindre le Generalife.

R
U R
monumentale qui célèbre l’émir, elle La porte est composée de plusieurs coudes.

'A U
D CT
ne s’ouvre qu’exceptionnellement. La Une structure en bois qui s’appuie sur des
décoration est importante, elle se superpose grands supports permet de défendre la

IT E
aux murs en pisé. La porte est en pierre porte. L’intérieur de la tour à trois étages est

O IT
car c’est un élément important, qui doit très décoré et possède des fenêtres sculptées

R H
montrer la puissance du royaume. Les dans les murs en pierre, des peintures

D RC
espaces intérieurs sont couverts de coupoles murales datant de la période chrétienne
esquifada et gallonada sur trompe, qui sont et une voûte d’ogive gothique, ce qui est

AU D'A
en briques. Ils sont vides pour permettre de étonnant dans une construction nasride.
défendre la porte. L’arc de la porte est un arc La tour est couronnée de créneaux avec des
IS E
outrepassé brisé entouré par un alfiz. Au pyramides en brique au-dessus.
U UR
niveau de la clef de l’arc se trouve une main,
symbole de protection. La porte intérieure, Les tours palatiales sont des
SO IE

en forme d’arc outrepassé brisé, est décorée éléments propres à l’Alhambra. En effet, il
M
T ER

par des carreaux de céramique, des linteaux y existe plusieurs exemples de tours dont
et de motifs végétaux sculptés dans le stuc. l’aspect extérieur répond à la fonction
EN UP

Il existe deux autres portes pour militaire à laquelle on peut s’attendre pour
M S

entrer dans l’enceinte de l’Alhambra. La une forteresse mais dont l’intérieur révèle
C LE

première est la Porte des Sept Sols (Puerta un palais luxueux et richement décoré. Il
de los Siete Suelos), construite au XIVe existe donc un contraste important entre
O A

siècle. Elle est considérée comme la porte l’aspect extérieur et l’aménagement intérieur
D ON
U

la plus importante de l’Alhambra et serait de ces tours. Ce contraste serait le résultat de


la porte par laquelle Boabdil se rendit aux la combinaison des principales fonctions de
I
AT

Catholiques. Elle est composée de plusieurs l’Alhambra qui doit allier la protection et la
étages voûtés avec des lucarnes dans les défense avec une architecture de réception
N

murs. Elle est flanquée de deux tours de et d’apparat. Le plan reste le même que les
LE

plan rectangulaire et un bastion d’artillerie tours défensives : rectangulaire ou carré avec


O

circulaire. des murs massifs, plusieurs étages occupés


EC

31
S
TE
pars un espace central qui peut être une de la salle principale se trouve un mirador 15: Leopoldo
pièce ou un patio et des galeries. Ce type dont la fenêtre est encadrée par un arc de Torres Baldas

AN
d’organisation se retrouve dans la tour ziride mocárabe. La décoration de la tour fait : 1888-1960.
Architecte
du Manâr de la Qal’a des Banû Hammâd en partie des dernières manifestations de l’art

N
restaurateur,
Tunisie. Les différences entre cette dernière nasride. Selon L. Torres Baldas , les motifs

U DE
écrivain et
et les tour-palais de l’Alhambra sont la sont « pauvres et répétés», la surabondance archéologue
somptuosité des décors, les aménagements de décor caractérise alors l’architecture espagnol. Il a

TE E
dirigé les travaux
intérieurs qui sont plus raffinés et l’intimité nasride15.

R
U R
de restauration de
qu’offrent les palais nasrides.

'A U
l’Alhambra.

D CT
La Tour de la Captive (Torre de
la Cautiva), construite au milieu du XIVe

IT E
siècle, est un exemple de cette typologie. Elle

O IT
accueille un palais complet. Elle possède une

R H
entrée en chicane qui permet d’accéder à un

D RC
patio avec une galerie sur piliers. Les arcs
de la galerie sont relevés et leurs impostes

AU D'A
sont en muqarnas. L’accès à la grande salle
centrale se fait par un double arc à muqarnas.
IS E
Elle est encadrée de deux chambres sur
U UR
deux niveaux. Elle possède des fenêtres à
double arche. Il y a un jeu d’alternance entre
SO IE

volumes étroits et imposants.


M
T ER

La tour des Infantes (Torre de


las Infantas) est la dernière tour-palais
EN UP

construite dans l’Alhambra. Le chemin de


M S

ronde passe à l’intérieur de la tour. On y


C LE

accède par une entrée en chicane, couverte


d’une voûte en muqarnas et décorée par des
O A

peintures murales. La pièce centrale reprend


D ON
U

la structure d’une Qubba et distribue des


alcôves. Elle est couverte par une lanterne à
I
AT

muqarnas. Le palais possède deux niveaux.


Les espaces de réception sont au rez-de-
N

chaussée et les chambres qui possèdent


LE

des galeries avec des fenêtres donnant sur


O

l’extérieur sont au premier étage. Au Nord


EC

32
S
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3 5 6
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25 1

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17 16 12
1. Torre de Mohammed 15 13

AU D'A
2. Torre de Machuca
3. Torre de Comares 14
4. Torre de Abul Hachach
5. Torre de las Damas IS E
U UR
6. Torre de los Picos
7. Torre de Cadi
SO IE

8. Torre de la Cautiva
M

9. Torre de las Infantas Figure 10 (en haut): Plan


T ER

10. Torre del Cabo de la Carrera des portes et tours de


11. Torre del Agua l’Alhambra.
EN UP

12. Torre de Juan de Arce


13. Torre de Baltasar de la Cruz Figure 11 (en bas):
M S

14. Torre de los Siete Suelos Axonométrie de l’enceinte


C LE

15. Torre del Capitan de l’Alhambra.


16. Torre de la Bruja
O A

17. Torre de las Cabezas


D ON

18. Torre de la Perelada


U

19. Torre Quebrada


20. Torre del Homenaje
I
AT

21. Torre del Adarguero


22. Torre de la Vela
N

23. Torre de los Hidalgos


LE

24. Torre de las Armas


25. Cubo
O
EC

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Figure 12 (en haut):


C LE

Coupe de la Torre
de la Vela.
O A
D ON

Figure 13 (en haut):


U

Torre de la Vela.
I
AT

Figure 14 (en bas):


Coupe de la Torre
N

del Homenaje.
LE

Figure 15 (en
O

bas): Torre del


EC

Homenaje.

34
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Figure 16 (en haut):


Plan de la Porte de
O A

la Justice.
D ON
U

Figure 17 (en haut):


I

Porte de la Justice.
AT

Figure 18 (en bas):


N

Plan de la Porte des


LE

Armes.
O

Figure 19 (en bas):


EC

Porte des Armes.

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Figure 20 (en haut):


O A

Plan de la Porte del


D ON

Arrabal.
U
I

Figure 21 (en haut):


AT

Porte del Arrabal.


N

Figure 22 (en bas):


LE

Plan des Sept Sols.


O

Figure 23 (en bas):


EC

Porte des Sept Sols.

36
S
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Figure 24 : Tour de la Captive. Figure 25: Coupe de la Tour de la Captive. Figure 26: Intérieur de la Tour de la

AU D'A
Captive.

IS E
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N
LE

Figure 27: Tour des Infantes. Figure 28: Coupe de la Tour des Figure 29 : Intérieur de la Tour des Infantes.
Infantes.
O
EC

37
S
TE
… à une architecture d’apparat. l’aspect extérieur est semblable au reste de

AN
la citadelle. En revanche, l’intérieur des
Outre la dimension défensive que palais connait une profusion d’éléments

N
doit présenter l’Alhambra dans un contexte décoratifs et de jardins. On peut donc

U DE
politique compliqué, la forteresse doit dire que l’architecture palatiale nasride est
exprimer le prestige passé des musulmans introvertie, favorisant la vie à l’intérieur de

TE E
en Al-Andalus. En tant que dernier bastion l’Alhambra en se protégeant des dangers

R
U R
islamique de la péninsule, elle doit inspirer extérieurs. Les habitants de la forteresse

'A U
un sentiment d’infériorité aux ennemis, les semblent coupés du reste de la ville, du

D CT
impressionner. De cette dualité entre l’aspect monde.

IT E
défensif et la recherche de raffinement et de

O IT
faste naît la spécificité de l’art nasride. Le faste des décors

R H
D RC
Le contraste entre intérieur et extérieur L’Alhambra est considérée comme
étant la consécration de la recherche de

AU D'A
L’Alhambra est, comme nous raffinement, d’art de vivre et d’harmonie
l’avons vu précédemment, une synthèse entre l’Homme et la nature. Aucun mur
IS E
entre l’architecture défensive médiévale des palais n’est sans décor, la richesse
U UR
et les constructions palatiales puisant ornementale caractérise l’architecture
leur source dans l’architecture hispano- nasride. Les techniques ornementales
SO IE

musulmane. Les palais nasrides sont repliés que nous retrouvons dans les palais sont
M
T ER

sur eux-mêmes, il n’y a pas de traitement le fruit de l’évolution de celles que l’on
de façade remarquable, ni d’entrées trouvait à l’époque califale. Le décor nasride
EN UP

monumentales. L’architecture est très est très ordonné et structuré. Des règles
mathématiques et géométriques régissent
M S

épurée à l’extérieur alors qu’à l’intérieur,


le décor est omniprésent. On retrouve, la composition du décor. L’harmonie est
C LE

à l’abri des murs épais, l’art fin des palais recherchée dans la répartition des différents
O A

islamiques. Ce contraste se retrouve à types de décor. Ces derniers sont très


D ON

denses, ils occupent toutes les parois, du


U

différentes échelles. L’aspect extérieur de


la forteresse contraste avec l’abondance sol au plafond. La polychromie participe
I

à la richesse du décor. Dans la religion


AT

de jardins raffinés qui se trouvent dans


l’enceinte. Au niveau des tours-palais, nous islamique, Dieu est un être abstrait qui ne
N

avons pu voir que l’extérieur défensif est peut être représenté de manière figurative
LE

en opposition avec la richesse du palais à comme le montre l’Exode, XX, 4: « Tu ne


feras pas l’éloge d’image sculptée, ni aucune
O

l’intérieur. Au niveau des palais nasrides,


EC

38
S
TE
représentation de ce qui est dans les cieux, sur Une architecture de réception
la terre ou dans les eaux, plus bas que terre ».

AN
Les palais représentent un Eden perdu, ce que L’architecture de l’Alhambra s’inscrit
H. Stierlin met en avant dans son ouvrage

N
dans la lignée des villes royales comme
en disant : « à l’Alhambra, dans la cour des Madinat al-Zahra17.

U DE
Lions, comme au Generalife on discerne donc Une volonté de créer des édifices qui
une volonté délibérée de recréer sur terre, dans correspondent à leur mode de vie raffiné est

TE E
l’ultime royaume des sultans arabes d’Espagne, perceptible dans l’architecture nasride. Les

R
U R
un monde paradisiaque, incarnant toutes les

'A U
palais sont composés d’une succession de 16: Anne Stierlin

D CT
inspirations des croyants16». Comme les palais salles de réception dont le décor est fait pour et Henri Stierlin,
se sont construits sur une longue période, le impressionner les visiteurs. Comme pour Alhambra, Paris,

IT E
décor est différent selon les espaces. En effet, il Imprimerie
Madinat al-Zahra, ces salles officielles sont

O IT
Nationale, 1991,
va en s’affinant et tend de plus en plus vers une connectées et mettent en avant le pourvoir p.180.

R H
harmonie. Cependant, il est de plus en plus de la dynastie nasride et de Dieu. Cependant,

D RC
prépondérant et reprend les mêmes motifs. ces espaces ne prennent pas la même forme 17: Madinat
Même si la plupart des éléments de décors de type basilical de Madinat al-Zahra. al-Zahra est

AU D'A
une ville califale
sont en stuc, un matériau pauvre, il n’enlève En effet, à l’Alhambra, ce sont des salles à construite au
pas sa richesse au décor. En effet, les artisans coupoles qui sont soit en bois comme dans la milieu du Xe
IS E
font varier les motifs, ce qui donne le faste à salle des Ambassadeurs ou en muqarnas. Les siècle par les
U UR
l’architecture intérieure. Certains éléments zones de réception sont composées d’espaces Omeyyades
sont en matériaux plus nobles comme le pour devenir le
réduits. Une salle principale distribue une
SO IE

nouveau siège
pavement en marbre de certaines cours, série d’autres pièces comme des alcôves, des
M
T ER

du Califat de
les plafonds et portes en bois sculptés. La antichambres ou des portiques. Cordoue. Elle se
richesse du décor fluctue en fonction de son Les jardins et cours symétriques,
EN UP

situe proche de
emplacement, il y a une hiérarchisation des avec les massifs de végétation, les bassins l’ancienne capitale
de l’Emirat.
M S

espaces perceptible grâce aux changements et les façades architecturales décorés


C LE

de décor. Les Tour de la Captive ou des participent à créer une architecture raffinée, 18: Marianne
Dames reprennent les codes des décors des qui impressionne le visiteur. Dans la culture Barrucand,
O A

palais nasride, ce qui montre que ce sont des musulmane, « le jardin […] procède d’une Architecture
D ON
U

palais à part entière destinés à la Cour. On maure en


architecture d’apparat et de réception, qui fait
Andalousie,
retrouve ainsi, les décors de mosaïque, les de la jouissance de la nature un symbole du
I

Cologne,
AT

mêmes types d’arcs, et des motifs semblables statut social18 » . La présence de l’eau symbolise Taschen, 1992,
minutieusement taillés dans le plâtre. le pouvoir et la prospérité. pp. 206-208.
N
LE
O
EC

39
S
TE
Le palais d’agrément : le Généralife. l’adduction d’eau qui alimente l’Alhambra.

AN
Lieu de repos des souverains, c’est un
Le Generalife est le palais palais de taille réduite par rapport à ceux

N
d’agrément de la dynastie Nasride. que l’on rencontre dans l’Alhambra. Il a été

U DE
Connu pour ses jardins extraordinaires conçu comme un village rural. Son aspect
et bien conservés, il est construit hors des extérieur ressemble à un bâtiment fermier.

TE E
murailles de l’Alhambra et la domine. La La nécessité d’impressionner les visiteurs

R
U R
première étape de sa construction se situe ne dirige pas les choix architecturaux et

'A U
au XIIIe siècle. Il a ensuite été modifié, esthétiques car il est réservé au sultan

D CT
agrandi et son décor a été enrichit sous et sa famille. Il y a cependant des décors
raffinés dans les pavillons du Generalife

IT E
Ismail I19 . De nombreuses modifications
qui montrent le goût de la famille royale

O IT
ont été faites à l’époque de la domination
pour un mode de vie sophistiqué et qui

R H
chrétienne car le palais était dans un
l’inscrivent dans la lignée des palais de

D RC
mauvais état de conservation. Le nom
Generalife signifierait « paradis de l’Alhambra. L’implantation du palais est

AU D'A
l’architecte » ou « jardin du prince » selon pensée en lien avec le paysage. En effet, une
les différentes significations données au galerie à arcade est ouverte sur le paysage
IS E
mot arabe « Jannat al-Arif ». La structure et l’Alhambra dans le patio du Canal (Patio
U UR
en terrasse sur laquelle s’étendent les de la Acequia).
jardins de la résidence était, au départ,
SO IE

faite pour les cultures. Cette dernière était L’édifice central du palais associe
M
T ER

adaptée à l’arrosage des vergers, mise au deux portiques aux extrémités Sud et
point par les musulmans. Le palais du Nord, un mirador et une salle de garde. Le
EN UP

Generalife est ensuite construit pour être tout s’articule autour d’un patio qui allie
un palais d’agrément, fait pour distraire les la végétation à un long bassin ponctué
M S

souverains de la vie agitée de l’Alhambra. de jets d’eau. Le patio de la Acequia est


C LE

Il est pensé comme une oasis, un Paradis rectangulaire, enclos et divisé en quatre
parties. Ce type de patio s’inscrit, dans la
O A

terrestre. 19: Ismail I: 1359-


D ON

tradition islamique du chahar bagh20. Ce 1360. Cf annexe


U

jardin d’origine perse est quadripartite et La dynastie


Une résidence d’été Nasride.
I

son tracé est délimité par des canaux ou


AT

chemins et avec une fontaine au centre. 20: Anne Stierlin


Le « Jardin du Prince » est
N

On retrouve ce type de patio à l’Alcazar et Henri Stierlin,


composé de pavillons et de jardins qui
LE

de Séville21, dans le Patio del Crucero du Alhambra, Paris,


se développent sous différentes formes. Imprimerie
XIIe siècle ou encore à l’Alcazar Nuevo de
O

Il s’adapte au site en pente et se situe sur Nationale, 1991,


Cordoue22 du XIVe siècle. Dans le portique p.77.
EC

40
S
TE
Nord se situent les habitations royales tandis le palais d’été et la citadelle de l’Alhambra. 21: Palais fortifié
qu’au Sud, il accueille une mosquée privée. Il se situe au point le plus haut des jardins de Séville,

AN
Cette organisation des portiques et du paradisiaques. Le Generalife et ses jardins construit sous
les Omeyyades
patio rappelle celle de la Cour des Myrtes. éveillent les sens. En effet, l’eau produit

N
au IXe siècle,
La façade du pavillon Sud est composée un son apaisant, les plantes diffusent leur

U DE
puis reconstruit
de cinq arcs, avec l’arc central plus grand et parfum dans les jardins, la vue est sollicité par Pierre I, roi
large, reposant sur des piliers en brique et de tous les côtés par l’abondance de décors de Castille pour

TE E
en faire son
des colonnes aux chapiteaux cubiques. Le et couleurs.

R
U R
palais après sa
niveau supérieur accueille des chambres sur

'A U
destruction par

D CT
les côtés et un mirador central. Le pavillon le tremblement
Nord est plus décoré. Il a été modifié au XVe de terre de 1356.

IT E
siècle. Le premier portique est composé de Il est connu pour

O IT
son architecture
cinq arcs qui reposent sur des colonnes de mudéjar. Charles

R H
marbre aux chapiteaux cubiques sculptés. Quint va ensuite

D RC
Il est suivi d’un second portique à trois le modifier au
arcs reposants sur les colonnes dont les XVIe siècle.

AU D'A
chapiteaux de muqarnas. Ce dernier donne
22: Forteresse et
accès à une tour-mirador richement décoré résidence royale
IS E
et au patio des cyprès la Sultane (Patio del construite par les
U UR
ciprés de la Sultana). Le décor du Generalife chrétiens en 1328,
s’inscrit dans la tradition des décors en sur les ruines
SO IE

d’une ancienne
stuc de l’Alhambra. Le mirador possède
M
T ER

forteresse
des fenêtres basses, caractéristiques de musulmane.
l’architecture nasride qui permettent de voir
EN UP

Certains éléments
le paysage en étant assis par terre. L’accès à la rappellent
M S

l’architecture
cour se fait par son angle Sud- Ouest.
almohade comme
C LE

les murailles.
La cour des cyprès de la Sultane
O A

possède au Nord une arcade qui date du


D ON
U

XVIe siècle et en son centre un bassin en


U entouré de végétation et de jets d’eau.
I
AT

A l’origine, ce patio n’existait pas. Ce sont


les bains du palais qui y prenaient place.
N

Il permet d’accéder à la partie supérieure


LE

des jardins du Generalife. Le mirador de la


O

Silla del Moro (Chaise du Maure) domine


EC

41
S
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AU D'A
IS E
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SO IE
M
T ER
EN UP
M S

1: Mirador supérieur
C LE

2: Escalier à eau
3: Patio de la Sultane
O A

4: Patio du Canal
D ON

5: Galerie Nord
U

6: Mirador central
7: Galerie méridionale
I
AT

8: Patio Polo.
N
LE

Figure 30: Plan du Généralife.


O
EC

42
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AU D'A
IS E
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SO IE
M
T ER
EN UP
M S
C LE
O A

Figure 31 (en haut):


D ON

Généralife vue
U

générale.
I
AT

Figure 32 (à
gauche): Galerie
N

Nord du Generalife.
LE

Figure 33 (à droite):
O

Galerie Sud du
EC

Généralife.

43
S
TE
Une architecture pensée en lien avec le par la végétation qui protège l’escalier.

AN
climat La profusion de végétation au
milieu des palais nasrides permet elle aussi

N
Le palais du Generalife étant de réguler la température en apportant de

U DE
un palais d’été, fait pour l’agrément des l’ombre et en gardant la fraicheur apportée
souverains, il devait être pensé comme une par l’eau. Les jardins ont des plantes de

TE E
oasis qui protège des conditions climatiques différentes hauteurs et vivaces. Les édifices

R
U R
andalouses. L’eau et la végétation ainsi sont donc protégés une grande partie

'A U
que les épais murs en pisé et les petites de la journée, pendant toute l’année. La

D CT
fenêtres protégées par des moucharabiehs végétation permet aussi aux édifices d’être à
permettent aux Nasrides de réguler la l’abri du vent qui peut être froids en hiver.

IT E
O IT
température.
Les murs épais en pisé, peu

R H
ouverts sont construits ainsi à des fins

D RC
La Acequia Real alimente aussi le
Generalife dont l’aménagement en terrasse militaires, pour défendre les palais qui sont

AU D'A
a été conçu pour permettre l’irrigation des à l’intérieur. Cependant, ces fortifications
jardins. De nombreux système existent permettent d’acquérir un confort thermique
IS E
pour amener l’eau dans tous les recoins non négligeable. Les ouvertures étant
U UR
des palais et jardins. De la canalisation petites et souvent en hauteurs, la chaleur
souterraine aux bassins en passant par les peut s’échapper par ces dernières. La
SO IE

canaux et fontaines, le système hydraulique ventilation des espaces est importante dans
M
T ER

de l’Alhambra permet de rafraichir la les palais de l’Alhambra et du Generalife.


citadelle. Une fontaine au centre de la Sala Elle est possible car la circulation de l’air
EN UP

de los Anbencerrajes permet de la refroidir. est pensée dans la conception des volumes:
Les bassins dans les jardins et patios, en plus les ouvertures en partie basse, donnant
M S

de magnifier l’architecture et le paysage, sur les patios et jardins permettent à l’air


C LE

apportent de la fraicheur. Un des escaliers frais d’entrer alors que les fenêtres hautes
permettent l’évacuation de l’air chaud qui
O A

dans les jardins du Generalife est connu


D ON

pour sa rampe où s’écoule de l’eau. Les trois s’accumule dans la pièce. Les volumes
U

paliers de l’escalier possèdent une vasque sont parfois surmontés d’une lucarne pour
I

permettre la ventilation, notamment pour


AT

centrale. Tous ces éléments permettent


aux visiteurs des jardins d’accéder à la les bains. La lumière naturelle n’entre pas
N

Silla del Moro sans subir les désagréments directement dans les espaces. Différents
LE

de la chaleur ambiante. Le phénomène de systèmes permettent de filtrer cette dernière


régulation de la température est accentué comme les moucharabiehs en bois, marbre
O

ou plâtre. L’ambiance dans ces espaces est


EC

44
S
TE
alors plus intime du fait de la lumière tamisée. de développer la notion d’intimité.
Pour parer aux températures hivernales, des

AN
23: Marianne
portes et volets sont ajoutés aux ouvertures. Le Généralife est un palais Barrucand,
Les espaces sont réduits et les patios sont indépendant, accessible par une seule porte

N
Architecture
souvent clos comme la cour du Canal, bordée comme nous l’avons vu précédemment. Il est maure en

U DE
Andalousie,
par un haut mur et les différents éléments donc indépendant du reste de la citadelle et n’a Cologne,
composant le palais. Ceci participe au pas de lien avec la vie publique du palais. Les

TE E
Taschen, 1992,
sentiment d’intimité et de calme qui règne à souverains y viennent pour échapper à la vie

R
U R
pp.195, 208.
l’Alhambra et au Generalife. politique du royaume. Son emplacement fait

'A U
D CT
paraître le Generalife comme une demeure
Un palais privé indépendant inaccessible.

IT E
O IT
L’intimité est très importante dans

R H
la logique de construction des nasrides.

D RC
Cette notion est présente aussi bien dans les
palais que dans les jardins et encore plus au

AU D'A
Generalife. Comme ce dernier est destiné au
souverain seulement, l’ensemble du complexe
IS E
est tourné vers l’intérieur. On retrouve le
U UR

caractère introverti des palais de l’Alhambra.


Il n’y a que très peu d’ouvertures, elles sont
SO IE

concentrées aux endroits où se dégage un


M
T ER

point de vue remarquable. Le palais se situe


EN UP

plus en hauteur que la citadelle et il se trouve


au milieu d’un vaste jardin.
M S

La thématique des jardins clos ou


C LE

« hortus conclusus23» est développé de


différentes manières dans le Generalife. On
O A

peut l’observer pour le patio du Canal qui est


D ON
U

entouré par la galerie, les portiques et un haut


mur. Ces dispositifs permettent de couper du
I
AT

monde extérieur l’Alhambra.


Des espaces font la transition entre
N

l’intérieur et l’extérieur. Ce sont le plus


LE

souvent des vestibules ou des portiques. Cela


O

créé un cheminement progressif qui permet


EC

45
S
TE
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'A U
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R H
D RC
AU D'A
IS E
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Figure 34 (en haut):
Jardins en terrasses
SO IE

du Generalife.
M
T ER

Figure 35 (au
milieu à gauche):
EN UP

Jardins Hauts du
Generalife.
M S
C LE

Figure 36 (au
milieu à droite):
O A

Jardins Hauts du
D ON

Generalife.
U
I

Figure 37 (en bas à


AT

gauche): Patio de la
Machuca.
N
LE

Figure 38 (en
bas à droite):
O

Jardins Hauts du
EC

Generalife.

46
S
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AU D'A
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Figure 39 (en haut


EN UP

à gauche): Jardins
du Generalife.
M S
C LE

Figure 40 (en haut


à droite): Escalier
O A

d’eau.
D ON
U

Figure 41 (en bas


I

à gauche): Schéma
AT

de refroidissement
par l’air, salle de los
N

Abencerrajes.
LE

Figure 42 (en bas


O

à droite): Cour des


EC

Myrtes.

47
S
TE
LES PRINCIPALES Une organisation spatiale hiérarchisée.

AN
CARACTÉRISTIQUES DE Des volumes sobres et imposants

N
L’ALHAMBRA.

U DE
Une des caractéristiques de
l’architecture de l’Alhambra est son
Bien que l’Alhambra se soit

TE E
organisation spatiale très hiérarchisée. Les

R
U R
construite sur deux siècles, elle est dans
palais sont organisés selon une gradation

'A U
la continuité de l’architecture Al-Andalus.
de l’espace public vers l’espace le plus privé.

D CT
Certaines caractéristiques sont donc
Ce cheminement se fait à travers des séries
semblables à ce que l’on retrouve dans des

IT E
de pièces, de portes et de cours disposées
édifices qui ont précédés la construction

O IT
les unes après les autres. Ces dispositifs
de la citadelle de Grenade. On ne connait

R H
agissent comme des filtres pour ne laisser
pas beaucoup de précédents d’architecture

D RC
passer que les personnes autorisées. La
de ville-palais mais il semblerait que
hiérarchisation des volumes se perçoit

AU D'A
l’Alhambra soit l’héritière de Madinat
aussi par le décor qui est plus ou moins
al-Zahra. Cette dernière est considérée
présent et somptueux suivant les espaces.
comme la première ville palatiale d’Al-
IS E La place de chaque pièce et sa configuration
Andalus et pose les jalons de ce programme
U UR
indiquent aussi son importance dans
architectural mêlant palais, édifices
le complexe. Ce type d’organisation est
SO IE

religieux et tous les éléments nécessaires au


traditionnel de l’architecture musulmane.
M

fonctionnement d’une ville. Ces principes


T ER

On la retrouve à Madinat al-Zahra où les


ont cependant évolués au cours des siècles
différents quartiers sont séparés, selon
EN UP

de domination musulmane et d’autres sont


la hiérarchie de la société, par différents
nés sous les Nasrides. Selon Marianne
M S

niveaux.
Barrucand, « en comparaison avec ce que
C LE

l’on peut restituer de Madinat al-Zahra, ville


royale qui se situe au début de la tradition Des espaces multifonctionnels
O A

architecturale qui s’achève avec l’Alhambra,


D ON

24: Ibid, p.208.


U

il semble que s’accentue la tendance à La fonction des différentes pièces


de l’Alhambra reste parfois floue. Les cours, 25: Adèle Amiot,
I

fragmenter les espaces, que l’aménagement


AT

et la forme des pièces se diversifient tandis selon Adèle Amiot, « avaient une fonction L’Alhambra
précise25» . Cependant, il semblerait que les comme modèle
N

que se maintient – tout en s’affinant- le de l’architecture


principe de la hiérarchisation spatiale 24» . espaces soient multifonctionnels. Les palais
LE

contemporaine,
ont chacun un rôle dans l’organisation de la ENSA Bretagne,
O

citadelle. Le Mexuar sert de tribunal public 2017, p.18.


EC

48
S
TE
et de zone administrative alors que le Palais cheminement à Madinat al-Zahra. Ce qui
des Comares est réservé à la vie politique et montre que la hiérarchisation de la société

AN
celui des Lions à la vie privée. Peu de salles transparaît dans l’architecture et qu’elle a
des palais ont une fonction précise comme beaucoup d’importance dans la culture

N
la salle du trône située dans la Tour des musulmane.

U DE
Comares. Certaines servent exclusivement
de lieu de rassemblement ou de célébration Des espaces combinés mais séparés

TE E
comme les salles qui entourent le patio des

R
U R
Lions. D’autres sont conçues pour rendre

'A U
Les espaces de l’Alhambra sont

D CT
la justice comme la qubba du Mexuar. Les fragmentés, ce qui est particulièrement
autres espaces ont différents usages selon visible dans les palais. Aucun espace n’est

IT E
les temporalités et les événements organisés isolé totalement des autres. Pourtant, les

O IT
par les souverains. Une même salle peut espaces sont divisés en petites pièces dont

R H
aussi bien avoir une fonction privée que les toitures et plafonds sont différents. Les

D RC
publique. Il n’est cependant pas certain que espaces sont souvent séparés par des arcs
les espaces n’aient pas de fonctions attitrées ou des portes ainsi que des espaces tampons

AU D'A
car les sources concernant le sujet sont qui servent à faire la liaison. La salle des
insuffisantes. Rois (Sala de los Reyes) du palais des Lions
IS E en est un exemple avec son grand espace
U UR

Un cheminement du public à l’intime divisé par trois arcs qui ont chacun une
alcôve. Les espaces fractionnés se retrouvent
SO IE

Le palais nasride est pensé pour Madinat al-Zahra. Les unités s’organisent
M
T ER

être une promenade pour le visiteur qui est généralement autour d’un espace central plus
EN UP

guidé à travers les différents espaces. Cette important, avec une coupole, autour duquel
déambulation va de l’espace qui accueille sont disposés des espaces secondaires. Ce
M S

du public aux espaces intimes du souverain. type d’organisation se retrouve pour la Salle
C LE

Le Mexuar, l’espace le plus public, se trouve des Abencérages ou des Deux Sœurs.
à l’Ouest puis le visiteur se dirige vers les Les espaces intérieurs sont aussi
O A

espaces plus privés du palais de Comares combinés avec des espaces extérieurs comme
D ON
U

puis le palais des Lions. En effet, le Mexuar des cours ou des jardins. La transition
permettait aux souverains de recevoir les entre les espaces était déjà prise en compte
I
AT

citoyens du royaume, rendre justice et à Madinat al-Zahra, où toutes les pièces


administrer les affaires de l’Etat. Le palais sont combinées. Ce type d’organisation est
N

des Comares accueillait les envoyés officiels. semblable à l’architecture des maisons et
LE

Le palais des Lions était réservé aux proches villas romaines où le patio avait une place
O

du souverain. Il existait déjà ce type de centrale et où une partie de la maison


EC

49
S
TE
était plus public tandis que l’arrière était par des colonnes. La galerie Nord permet
réservé à la famille. La transition se fait d’accéder à la Salle de la Barque puis à la

AN
progressivement, en passant par des espaces salle des Ambassadeurs. La cour des Lions
d’entre-deux comme des galeries ou des quant à elle est entourée par une galerie,

N
vestibules semi-ouverts grâce à des arcades. légèrement plus haute que le sol du patio.

U DE
Tous les palais possèdent un patio où l’eau Elle permet de circuler autour du patio et
est présente. Dans le Mexuar, c’est le patio du d’accéder aux différentes salles qui jouxtent

TE E
Quarto Dorado, pour le Palais des Comares, la cour. L’eau est présente dans les zones

R
U R
c’est le patio des Myrtes et pour le palais des extérieures, d’entre-deux et intérieures.

'A U
D CT
Lions, la Cour des Lions. Dans la cour des Elle marque encore plus la continuité des
Myrtes, la transition se fait par des galeries espaces.

IT E
au Nord et au Sud avec des arcs soutenus

O IT
R H
D RC
AU D'A
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SO IE
M
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EN UP
M S
C LE
O A
D ON
U
I
AT
N
LE

Figure 43: Les


volumes sobres et
O

imposants de la
EC

citadelle.

50
S
TE
AN
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U DE
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'A U
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O IT
R H
D RC
AU D'A
IS E
U UR
SO IE
M
T ER
EN UP
M S
C LE

Figure 44 (en haut


à gauche): Cour
O A

des Myrtes, Galerie


D ON

Sud.
U
I

Figure 45 (en haut


AT

à droite): Cour
des Lions, galerie
N

périphérique.
LE

Figure 46: Salle des


O

Rois, fragmentation
EC

des espaces.

51
S
TE
26: « viéronse los almohades
Les matériaux et techniques de défendre contre les armes de l’époque 26».
obligados a constrir de
La pierre est aussi utilisée pour les
constructions.

AN
tapial los muros de sus
murs. On la retrouve notamment pour medinas o ciudades
les portes comme la Porte de la Justice

N
muradas y de todo cuanto
Les matériaux et techniques et dans certains murs car elle permet integraba su construccion

U DE
de construction de l’Alhambra sont defensiva, a causa de reunir
d’avoir une plus grande résistance. Son estas obras asi edificadas
traditionnels dans les édifices islamiques. usage reste limité, notamment aux especiales condiciones de

TE E
Les artisans musulmans construisent ouvrages plus susceptibles d’être attaqués

R
defensa contra las armas

U R
avec les matériaux disponibles. Ils ou nécessitant plus de solidité. Elle était de la época ». Macario

'A U
utilisent des matériaux modestes qui sont Golferich. La Alhambra,

D CT
plus employée à l’époque Omeyyade dans
magnifiés par des techniques élaborées investigacion y estudio
les constructions mais après l’époque historico, arqueologico

IT E
qui suivent des règles mathématiques et abbasside, elle est remplacée par la brique y artistico de este

O IT
géométriques. et le pisé. La pierre calcaire et le grès sont monumento. Barcelone,

R H
les plus utilisés car ils proviennent de la Editorial David, 1929, p.28.

D RC
La construction de la structure région de Grenade. 27: La Casa Horno del
La brique est utilisée pour

AU D'A
Oro est une petite maison
Le matériau le plus utilisé de certains éléments structurels comme les datant de l’époque nasride
l’Alhambra est le pisé. Il est composé piliers, les arches, les voûtes et certains et modifiée au XVIe siècle.
IS E
d’éléments présents dans les sols de la murs. Les briques sont faites en terre cuite
U UR
28: Abbassides : 750-
colline Sabika, ce qui donne l’unité de la et leur dimensions sont différentes mais 1258. « Troisième dynastie
citadelle rouge. Les murailles, bâtiments proches de 19,5x 14x 4 cm. Les piliers en
SO IE

de califes arabes qui a


et tours sont donc fait en tapial (murs de brique sont utilisés dans la galerie Sud régné, depuis sa capitale
M
T ER

pisé). Pour les construire, des moules en du patio principal du Generalife. Elle est Bagdad (aujourd’hui en
panneau de bois sont construit, puis le Iraq), sur l’ensemble de
aussi utilisée pour construire les maisons
EN UP

l’Empire musulman après


pisé est compacté. Une fois sec, le mur comme celles que l’on trouve dans la avoir mis fin au califat
M S

est démoulé. Le tapial est composé de Medina de l’Alhambra ou dans l’Albacin des Omeyyades ; le califat
couches successives de pisé. Pour donner abbasside, devenu purement
C LE

pour la maison Horno del Oro28. Cette


une unité aux édifices, une couche de nominal, a ensuite été
dernière possède une entrée avec un arc
O A

transféré au Caire (1258-


chaux est enduite. Parfois, le pisé peut être de brique et la galerie est soutenue par
D ON

1517) ». Larousse.
U

renforcé avec du béton de chaux. Ce type des piliers en brique. L’utilisation de la


de pisé est utilisé pour les constructions brique dans la construction existait déjà 29: Grande mosquée de
I
AT

hydrauliques comme les réservoirs d’eau, chez les romains et a été reprise par les Samarra : 847-861. Grande
les bassins et les bains. Selon Macario mosquée construite par
musulmans. Les Abbassides28 en Orient
N

les califes abbassides. Son


Golferich, « les almohades ont été obligés l’utilisaient pour le mur d’enceinte de la minaret est en spirale
LE

de construire en tapial les murs de leurs Grande mosquée de Samarra29 (847-861). hélicoïdale.
médinas ou de leurs villes fortifiées et
O

tous les éléments défensifs pour pouvoir se


EC

52
S
TE
AN
N
U DE
TE E
R
U R
'A U
D CT
IT E
O IT
R H
D RC
AU D'A
IS E
U UR
SO IE
M
T ER
EN UP
M S
C LE
O A

Figure 47 (en haut


D ON

à gauche): Tours en
U

pisé.
I
AT

Figure 48 (en haut


à droite): Porte en
N

briques.
LE

Figure 49 (en bas):


O

mur en briques, pisé


EC

et moellons.

53
S
TE
Le bois Les matériaux utilisés pour le décor

AN
Le bois utilisé dans l’Alhambra Parmi les matériaux utilisés pour

N
provient des forêts de Grenade. Il sert les décors, le stuc30 et le plâtre sont les
aussi bien d’élément structurel que pour plus utilisés. Ils sont économiques, légers

U DE
les décors. Le bois est en majorité utilisé et faciles à mettre en œuvre. De plus, ils
dans les toits (charpentes, poutre) ainsi peuvent s’adapter à de nombreux types

TE E
que pour les planchers. Il constitue les de supports comme les murs, poteaux et

R
U R
'A U
structures qui soutiennent les coupoles et voûtes. « Ce choix peut être économique,

D CT
voûtes des palais, notamment les célèbres mais il constitue aussi un signe d’humilité
coupoles à muqarnas. de la part des commanditaires et de leurs

IT E
Le bois est aussi utilisé dans les maîtres d’œuvre. Le palais se veut une

O IT
décors. Il existe plusieurs types de plafonds imitation du Paradis, mais il importe

R H
en bois comme les coupoles ou les toits de souligner le caractère éphémère de

D RC
plats (alfaje). Le plus connu est le plafond la construction humaine par rapport à
de la Salle des Ambassadeurs. Il utilise la la création divine », selon un article de

AU D'A
technique de l’artesonado, un assemblage la BNF31. Le plâtre remplace la pierre
de multitudes de pièces de bois qui et le marbre du Califat de Cordoue à la
IS E
forment une surface. Cette technique est période des rois Taifas. Son utilisation
U UR
propre à l’architecture islamique. D’après se généralise sous les Almohades.
H. Stierlin, la technique de l’artesonado Les artisans musulmans ont fait des
SO IE

aurait pour origine les menuiseries expérimentations sur le plâtre pour le


M
T ER

d’Egypte qui étaient composées de petites rendre plus résistant et ainsi pouvoir
pièces car les grands panneaux de bois l’utiliser à l’extérieur, comme revêtement
EN UP

étaient rares. Comme ces derniers se sont mural. Il existe deux manières de travailler
M S

mis au service des Omeyyades, il n’est le plâtre : soit en sculptant directement


C LE

pas impossible que l’artesonado ait des sur la surface, soit en le moulant. Cette
origines égyptiennes. On retrouve ce type dernière technique, plus rapide, a été créée
O A

30: Stuc : matériau


d’assemblage pour les portes intérieures en Perse puis s’est développée en Irak et
D ON

«constitué de gypse, de
U

des palais. Elles sont plus finement en Espagne. Le plâtre est utilisé pour des chaux, de sable et de poudre
décorées que les portes monumentales de voûtes qui ne sont donc pas structurelles de pierre »
I
AT

la Porte de la Justice ou celle des Armes. comme les coupoles à muqarnas et pour site passerelle.bnf.fr
Les jalousies de fenêtres, les volets et les les colonnes de la cour des Lions qui ne
N

31: http://passerelles.bnf.fr/
meubles sont aussi en bois. sont pas porteuses. Ce matériau s’utilise
LE

techniques/alhambra_01.
aussi pour les panneaux ajourés et les php [consulté le 14 octobre
O

décors épigraphiques. Le décor en plâtre 2019].


EC

54
S
TE
des murs est subdivisé en panneaux. importante. Les pièces sont découpées 32: Dôme du Rocher
ou moulées pour créer des motifs. Les de Jérusalem : lieu de

AN
Le bois n’est pas le seul matériau azulejos sont ensuite assemblés puis pèlerinage des juifs,
chrétiens et musulmans
noble présent à l’Alhambra. Le marbre recouverts de mortier ce qui permet

N
construit en 691 par la
est utilisé ponctuellement dans les d’obtenir un plan qui peut être appliqué

U DE
dynastie Omeyyade.
zones les plus riches de l’architecture à un mur35. A l’Alhambra, on retrouve ce C’est le troisième lieu
nasride. Il était bien plus utilisé aux type de décor dans les patios, la salle des saint musulman. Il est

TE E
construit autour du rocher
débuts de l’architecture musulmane, Ambassadeurs, et les bains.

R
U R
d’Abraham, où Mahommet
quand l’influence byzantine était plus

'A U
est monté au Paradis, selon

D CT
importante. Dans le Dôme du Rocher de les croyances islamiques.
Jérusalem32 la décoration était en marbre Cet édifice musulman

IT E
polychrome. On retrouve du marbre présente des influences

O IT
byzantines et perses.
pour les sols des bains du palais des

R H
Comares ou dans la Salle des Deux Sœurs 33: Azulejos : pièces de

D RC
qui tient son nom des deux grandes terre cuite colorées et
plaques de marbres centrales. Le patio vernie.

AU D'A
des Lions possède plusieurs éléments en
34: Anne Stierlin et Henri
marbre comme le sol des galeries et la Stierlin, Alhambra, Paris,
IS E
fontaine des Lions. Certains chapiteaux Imprimerie Nationale,
U UR
et colonnes sont en marbre. 1991, pp.108-112.
SO IE

35: Selon la description


La faïence polychrome et
M
T ER

http://andalousie-culture-
l’azulejos33 sont très utilisés dans les décors histoire.com/ceramique-
islamiques. On les retrouve pour les sols
EN UP

et-architecture-islamique-
et sur la partie inférieure des murs. Ces alhambra/ [consulté le 12
M S

octobre 2019].
techniques apparaissent au Xe siècle dans
C LE

la mosquée de Bagdad qui est décorée


de briques colorées. La Perse devient
O A

ensuite un grand foyer de production de


D ON
U

mosaïque. Son utilisation se développe


particulièrement au XIVe siècle, période
I
AT

où les Nasrides commencent à l’utiliser34.


L’art de la céramique est luxueux, on le
N

retrouve donc dans les parties les plus


LE

importantes des palais. Elles permettent


O

d’avoir une variété de couleurs


EC

55
S
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AN
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U DE
TE E
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'A U
D CT
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O IT
R H
D RC
AU D'A
IS E
U UR
SO IE
M

Figure 50 (en
T ER

haut à gauche):
Plafond artesonado
EN UP

de la Salle des
Ambassadeurs.
M S
C LE

Figure 51 (en haut


à droite): détail de
O A

plafond en bois.
D ON
U

Figure 52 (en bas à


I

gauche): Décors en
AT

plâtre ciselé, salle


des Deux Soeurs.
N
LE

Figure 53 (en bas


à droite): Détail
O

de décors en plâtre
EC

ciselé.

56
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'A U
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AU D'A
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EN UP

Figure 54 (en haut


à gauche): Fontaine
M S

des Lions en marbre.


C LE

Figure 55 (en haut


O A

à droite): Sol en
D ON

marbre de la Salle
U

des Deux Soeurs.


I
AT

Figure 56 (en bas à


gauche): Décors en
N

faïence.
LE

Figure 57 (en bas


O

à droite): Détail de
EC

décors en faïence.

57
S
TE
Un décor luxuriant. nature infinie de la création. L’exemple le plus
connu de décor faisant référence à la religion

AN
musulmane est la coupole en bois de la Salle
Dans l’architecture islamique, la
des Ambassadeurs. Elle représente les sept

N
structure et le décor d’un édifice sont dissociés
ciels de l’islam. Les âmes y sont réparties

U DE
l’un de l’autre. Le décor permet de recouvrir
selon leur mérite. Le huitième ciel correspond
toutes les surfaces et de magnifier l’architecture.
au Paradis. Il est représenté par la petite

TE E
L’art que l’on trouve dans l’Alhambra est
coupole de muqarnas qui se trouve au centre

R
U R
une synthèse de ce que l’on retrouve dans
de la composition. Ce plafond illustrerait les

'A U
l’architecture al-Andalus. On peut observer 36: Marianne

D CT
différentes étapes par lesquelles a dû passer le
des nouveautés dans le décor nasride par Barrucand,
Prophète lors de son ascension vers Dieu. Architecture
rapports aux architectures antérieures. Selon

IT E
maure en

O IT
M. Barrucand36, il s’agit d’apport provenant
Les arcs, colonnes et chapiteaux Andalousie,
majoritairement de l’art chrétien. Le décor

R H
Cologne,

D RC
nasride tend vers la surabondance car Taschen, 1992,
aucune surface n’est laissée nue. On relève Il existe une grande variété d’arcs p.215.
utilisés dans l’Alhambra. Un des plus courants

AU D'A
dans les palais de la citadelle de Grenade
un affinement des formes et des techniques, est l’arc outrepassé, souvent employé pour les 37: Grande
portes, les zones défensives et les Oratoires. mosquée
les compositions géométriques sont plus
IS E de Cordoue
Ce type d’arc est repris des wisigoths en
U UR
complexes qu’aux débuts de l’architecture : première
islamique. Les décors sont très structurés, Espagne et se développe à l’époque califale. mosquée
SO IE

ils sont subdivisés en panneaux et frises On le retrouve dans la Grande mosquée monumentale
d’al-Andalus
M

de Cordoue37. L’arc outrepassé peut être


T ER

qui créent une composition harmonieuse. construite sous


Comme nous l’avons vu précédemment, plein cintre ou brisé. La porte de la Justice l’Emirat puis
EN UP

les décors sont principalement en plâtre et est composée de deux arcs outrepassés. On le Califat de
faïence polychrome avec certains éléments en trouve aussi des arcs polylobés, en demi- Cordoue. Elle
M S

marbre et en bois. cercle et les arcs surélevés. Ces derniers sont a été agrandie
C LE

caractéristiques de l’Alhambra. L’arc le plus et modifiée


plusieurs fois
La dimension symbolique du décor moderne de l’Alhambra est l’arc à muqarnas
O A

entre 785 et 988


que l’on retrouve dans la salle des Rois pour
D ON

par différents
U

D’après certaines théories, le décor marquer les transitions des espaces. Cet arc souverains
est typique de l’Espagne musulmane et du omeyyades. Son
I
AT

que l’on retrouve dans l’architecture islamique architecture


possède une dimension symbolique. Il Maroc. a influencé
N

constitue un éloge envers Dieu et permet Les arcs sont soutenus par des de nombreux
chapiteaux qui ont différentes formes. Entre
LE

de le représenter de manière abstraite. Les édifices de style


compositions sont très variées et ont une les deux s’intercale une imposte aux faces musulman en
O

sculptées. Les chapiteaux ont évolués au cours Espagne et en


dimension spirituelle en symbolisant la Afrique du Nord.
EC

58
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AU D'A
IS E
Figure 58: Arc outrepassé de la Porte de la Justice. Figure 59: Arc en muqarnas de la Cour des Figure 60: Arc outrepassé polylobé du
U UR
Lions. Parador.
SO IE
M
T ER
EN UP
M S
C LE
O A
D ON
U
I
AT
N
LE

Figure 61: Chapiteau de la Cour Figure 62: Chapiteau de la Figure 63: Chapiteau de la Cour du Figure 64: Chapiteau à
des Lions. Cour des Myrtes. Cuarto Dorado. muqarnas.
O
EC

59
S
TE
des siècles de domination musulmane. Les Les plafonds : le muqarnas, l’artesonado et
chapiteaux cubiques sont les plus présents les voûtes

AN
dans les palais nasrides et ont pour origine
la différenciation qu’ont entamée les artisans

N
L’importance du décor est telle dans
sous le califat entre les parties cylindrique les palais de l’Alhambra, qu’il couvre toutes

U DE
et cubiques du chapiteau. Ils sont en marbre les surfaces, même les plafonds. Plusieurs
ou en plâtre et leur décoration varie. Le plus techniques sont utilisées pour cela, comme

TE E
souvent le décor est végétal ou géométrique.

R
celle du muqarnas, qui consiste à assembler

U R
Même si la transition entre le cube et le

'A U
des prismes ou polyèdres taillés et décorés

D CT
cylindre est abrupte, le décor sculpté abondant qui forment une composition géométrique.
permet d’obtenir un élément harmonieux. Les Cette composition ressemble à des voûtes de

IT E
Nasrides ont simplifié la forme du chapiteau stalactites. Elle est appréciée car elle permet,

O IT
mais ont renforcé les décors. Les muqarnas selon des règles mathématiques, de recouvrir

R H
peuvent aussi orner ce type de chapiteaux. Les totalement un espace, sans laisser de vide.

D RC
chapiteaux de muqarnas sont d’inspiration Généralement en stuc, les pièces peuvent
almohade. Ils reposent sur des colonnes fines aussi être en bois, en céramique ou en pierre.

AU D'A
et soutiennent les plafonds en bois ou les arcs. A l’origine, ils ont une fonction architecturale
Dans le patio du Cuarto Dorado, il existe mais se transforment rapidement en élément
IS E
deux chapiteaux à anses, très rares datant de décoratif qui permet de cacher la structure. Le
U UR
l’époque Almohade. muqarnas est utilisé dans un premier temps
Les colonnes sont souvent en marbre. pour faire la liaison entre une salle carrée et une
SO IE

Elles peuvent jouer un rôle structurel mais


M

coupole circulaire puis s’étend et se retrouve


T ER

il arrive qu’elles ne soient que décoratives, pour les pendentifs, les dômes, les portails, les
comme on peut l’observer dans la cour des
EN UP

chapiteaux et les arcs principalement.


Lions. En effet, les colonnes portent seulement L’Alhambra possède les éléments
M S

les arcs en stuc de la galerie. Les Nasrides ne décoratifs en muqarnas les plus manifestes
C LE

renouvellent pas ces éléments de support de l’art hispano-musulman, notamment dans


mais jouent sur leur assemblage. Dans la le Palais des Lions et la palais des Comares.
O A

Cour des Lions, les colonnes sont regroupées Selon Grabar, « « Les voûtes de muqarnas
D ON
U

par 2,3 ou 4 suivant leur emplacement. Les à l’Alhambra de Grenade évoqueraient un


entrecolonnements varient aussi ce qui donne grand ciel qui évolue selon la lumière et selon
I
AT

à la cour une harmonie particulière tout en le moment de la journée […] la vocation de


échappant aux proportions traditionnelles.
N

l’Alhambra est de créer une image d’illusion


Les éléments soutenant la structure sont et de transmettre certaines impressions. En
LE

plutôt des piliers comme ceux que l’on a dans effet, l’esthétique islamique est surtout basée
O

le Patio du Canal dans le Generalife. sur des impressions et des expériences, plus
EC

60
S
TE
que sur une image visuelle38». La Sala décorés de muqarnas comme dans la 38: Oleg Grabar, « Symbols and
de los Abencerrajes présente une Sala de la Barca. Sa voûte est soutenue Signs in Islamic Architecture », in

AN
coupole de muqarnas reposant sur des par des pendentifs de muqarnas. Les Renata Holod (dir.), Architecture
and Community : Building in the
trompes en muqarnas elles aussi. Les arcs qui permettent l’accès à cette salle

N
Islamic World Today, New York,
fenêtres situées à la base de la coupole sont aussi décorés par cette technique.

U DE
Aperture, 1983, p.31.
permettent à la lumière d’entrer et Bien que la technique du muqarnas
éclairent les prismes composant les soit très présente dans les palais de 39: Mosquée Ben Youssef de

TE E
Marrakech : mosquée almoravide
muqarnas, ce qui crée des jeux d’ombre Grenade construits sous Mohammed

R
U R
construite au XIIe siècle en
et de lumière. La Sala de los Mocarabes V et Yusuf I et qu’ils aient inventé l’arc

'A U
l’honneur d’un des patrons de

D CT
possédait une voûte de muqarnas à muqarnas, ce n’est pas une technique la ville du même nom. Elle fût
aujourd’hui disparue et les arcs de créée par les Nasrides. Les premières reconstruite par les Almohades car

IT E
muqarnas qui permettent l’accès à manifestations de ce décor apparaissent elle était mal orientée.

O IT
la Cour des Lions sont conservés. au XIe siècle en Espagne, sous la 40: Mosquée al-Qaraouiyyîn :

R H
On passe du patio de los Leones à la dynastie Almoravide. Il semblerait mosquée fondée au IXe siècle puis

D RC
Sala de los Reyes par des portiques que les Almoravides aient permis reconstruite sous les Almohades
composés de trois arcs de muqarnas. une grande diffusion des muqarnas entre 1136 et 1137. Elle devient

AU D'A
alors un lieu d’enseignement
La salle est divisée en trois espaces en Afrique du Nord et en Espagne
important dans le monde
carrés couverts par des coupoles de par le biais de leurs constructions. méditerranéen.
IS E
muqarnas, séparés par des espaces On retrouve les premiers muqarnas
U UR
rectangulaires qui sont aussi décorés en Occident dans la Qubbat al 41: Sunnisme : Courant de
de muqarnas au niveau de la voûte et Bâroudiyyîn de la mosquée Ben l’islam qui s’appuie sur le Coran
SO IE

et la Sunna. « Le sunnisme
des arcs. La Sala de Dos Hermanas Youssef de Marrakech39 (1126), qui
M
T ER

correspond donc à l’ensemble des


possède la coupole de muqarnas la possède quatre coupoles de muqarnas. communautés musulmanes se
plus importante de l’Alhambra, elle Puis, des dômes de muqarnas élaborés
EN UP

caractérisant par l’accent mis sur


joue elle aussi avec la lumière qui sont présents dans la mosquée al- la fidélité à la sunna (Tradition
M S

du Prophète) qui, relatant


provient des fenêtres situées à sa Qaraouiyyîn à Fès40 (1136-1137). Ces
l’enseignement, les dires, les faits
C LE

base. Cette salle communique avec derniers sont comparables aux voûtes et les gestes de Mahomet, sert
la chambre du mirador à laquelle on à muqarnas de l’Alhambra. Cependant, de législation, d’exemple et de
O A

accède par trois arcs de muqarnas. ce type de décor existe déjà sous des modèle aux sunnites. À travers
D ON
U

L’entrée du mirador de Daxara se fait formes différentes dans les bâtiments la sunna, le Prophète est pour les
croyants une source d’imitation,
par un arc en ogive de muqarnas. La sunnites41. Leur origine géographique
I

un modèle de comportement,
AT

salle du mirador est rectangulaire et semble être en Iraq où on retrouve aussi bien sur le plan de l’éthique
possède plusieurs fenêtres inscrites des pendentifs de muqarnas dans le
N

individuelle que sur celui du droit


par paire dans des arcs en ogive de palais califal à Bagdad datant du Xe communautaire ». https://www.
LE

larousse.fr/encyclopedie/divers/
muqarnas. Dans le palais des Comares, siècle. Selon D. Hoag dans l’ouvrage «
sunnisme/94575 [consulté le 5
O

nous pouvons retrouver des éléments Architecture Islamique » , la technique décembre 2019].
EC

61
S
TE
a été introduite par l’intermédiaire de la Cobaleda et Françoise Pirot, « les souverains 42: John D.Hoag,
Qal’a42, un point de rencontre entre le Maroc, (ont) choisi l’élément décoratif des muqarnas Architecture

AN
l’actuelle Tunisie et l’Egypte où les sunnites en tant qu’expression de luxe et qu’affirmation islamique, Paris,
Gallimard, 1991, p.52.
sont très présents. De plus, les Almoravides de leur puissance, mais aussi en tant que

N
sont une dynastie sunnite, comme les marque du symbolisme religieux lié soit à la

U DE
43: María Marcos
Mérinides et les Nasrides. Il semblerait renaissance sunnite, soit lié indirectement à la Cobaleda et Françoise
donc qu’il y ait un lien entre cette religion manifestation du pouvoir des souverains. Ces Pirot, « les muqarnas

TE E
dans la méditerranée
et la présence de muqarnas dans les décors deux valeurs symboliques sont mises en valeur

R
U R
médiévale depuis
architecturaux de ces dynasties selon María dans le choix de l’emplacement des muqarnas à

'A U
l’époque Almoravide

D CT
Marcos Cobaleda et Françoise Pirot43. Le des endroits remarquables comme les portails jusqu’à la fin du XVe
muqarnas est donc plus souvent présent dans d’accès, les dômes qui couvrent les espaces les siècle », Histoire et

IT E
les édifices religieux tels que les mosquées plus importants, ou les minarets45» . Il n’est mesure, pp.11-39.

O IT
et les madrasas. Les muqarnas symbolisent donc pas étonnant de voir des muqarnas 44: « Rather the effect

R H
les stalactites de la grotte où le Prophète dans les palais car la politique et la religion of light on these

D RC
Mohamed se réfugie dans sa fuite de La sont très liés. intricate painted
Mecque vers Medina. Elles peuvent aussi Les décors en muqarnas évoluent surfaces was meant

AU D'A
to relect certain very
symboliser le ciel, car pour les musulmans après la chute des Almoravides pour
important Asha’ri
«l’univers (c’est-à-dire tout ce qui n’est pas atteindre le raffinement des palais nasrides. concepts, namely
IS E
Dieu) se conçoit comme une combinaison Le modèle des voûtes à muqarnas de that shape, color,
U UR
d’atomes et d’accidents dont le résultat est l’Alhambra va être par la suite repris dans and luminosity are
une union accidentelle. De cette manière, les les bâtiments mudéjars. Les Mérinides, qui accidents which
SO IE

by deinition are
atomes se combinent en formant différents sont dans la lignée des dynasties berbères
M
T ER

subject to continuous
corps et formes plus grandes, qui varient Almoravides et Almohades, vont reprendre change according
selon cette combinaison accidentelle, selon les modèles de décors à muqarnas dans leurs
EN UP

to the will of God ».


la volonté de Dieu44». Y. Tabbaa en déduit édifices religieux. Yasser Tabbaa, « The
M S

muquarnas Dome : Its


que, « les voûtes de muqarnas sont le résultat L’artesonado est une autre technique
Origin and Meaning
C LE

de la représentation matérielle de cette permettant de décorer les plafonds comme », Muqarnas, vol.3,
interprétation de l’univers ». On retrouve les nous l’avons vu précédemment. Les 1985, p.71-72.
O A

muqarnas dans les édifices de pouvoir, dont Mudéjars vont par la suite s’approprier cette
D ON
U

les palais musulmans en Espagne. Il y a donc technique dans leur architecture. 45: María Marcos
Cobaleda et Françoise
une dimension politique dans leur présence, Les voûtes sont traitées différemment
I

Pirot, « les muqarnas


AT

ils sont là pour exprimer le pouvoir. En à l’Alhambra. La citadelle permet dans la méditerranée
effet, les éléments en muqarnas construits d’expérimenter de nombreuses techniques.
N

médiévale depuis
sous Mohammed V servent à affirmer On y retrouve la voûte d’arête cannelée, l’époque Almoravide
LE

jusqu’à la fin du XVe


son pouvoir et sont placés dans les lieux la voûte cannelée à nervure, la voûte en
siècle », Histoire et
O

importants du palais. D’après María Marcos berceau, la voûte d’ogive, gothiques, la mesure, p.27.
EC

62
S
TE
AN
N
U DE
TE E
R
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'A U
D CT
IT E
O IT
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D RC
AU D'A
IS E
U UR
Figure 65 (en haut
à gauche): Arc à
SO IE

muqarnas, Cour des


M
T ER

Myrtes.

Figure 66 (en haut


EN UP

à droite): Coupole à
muqarnas, Salle des
M S

Deux Soeurs.
C LE

Figure 67 (en bas à


O A

gauche): Eléments
D ON
U

de support et frise en
muqarnas, salle du
I

Mexuar.
AT

Figure 68 (en bas à


N

droite): Chapiteau à
LE

muqarnas, Cour des


Myrtes.
O
EC

63
S
TE
voûte de croisée d’ogive avec nervure, etc. Ces espaces mais surtout de les ventiler.
voûtes sont beaucoup utilisées dans les tours

AN
et portes de la citadelle. Peintures

N
Les fenêtres Il existe des fresques dans les palais

U DE
nasrides. Ce type de décor n’est pas courant.
Les fenêtres de l’Alhambra sont rares On en retrouve dans la Salle des Rois. Les

TE E
R
et se trouvent au niveau de points de vue trois alcôves sur les côtés des salles principales

U R
'A U
remarquables pour certaines. D’autres servent sont couvertes par des voûtes peintes sur

D CT
à la ventilation et à amener de la lumière dans du cuir. Elles sont figuratives, alors que la
les espaces. religion musulmane n’autorise pas ce type de

IT E
Le premier type de fenêtre qui se représentation. Les peintures ont sûrement

O IT
trouve dans les palais nasrides sont celles été faites sous Mohammed VII ou Yusuf III et

R H
qui sont à la base des coupoles, en partie sont d’influence chrétienne. Elles représentent

D RC
haute. Ce sont de petites fenêtres qui se des scènes de la vie des souverains musulmans
multiplient tout le tour de l’espace. Elles sont et des scènes de chasse. Les voûtes en coque de

AU D'A
en arc plein-cintre. La lumière est filtrée par bateau inversées sont en bois puis recouvertes
des écrans en bois, pierre ou plâtre ciselé.
IS E de cuir sur lequel la peinture est appliquée.
Cette tradition provient de l’art byzantin. Les Des peintures murales sont aussi utilisées
U UR

vitraux ferment ensuite ce type d’ouverture. Ils pour décorer les surfaces. Ce sont des couches
naissent en Egypte et Syrie vers le XIIIe siècle. successives appliquées sur les supports. Il y a
SO IE

La proportion de verre est moindre et il est d’abord une couche de préparation puis les
M
T ER

soutenu par du plâtre. couches de couleur. Les motifs sont les même
EN UP

Les fenêtres basses sont réalisées que les autres types de décor. Dans les espaces
pour que des hommes assis puissent admirer intimes du palais, les surfaces décorées par la
M S

le paysage. Elles sont donc basses. Ce type céramique sont remplacés par des peintures
C LE

de fenêtre est souvent géminé avec des arcs murales. Elles sont appliquées sur des couches
surhaussés. Le décor autour des fenêtres est de mortiers.
O A

généralement composé d’arcs et de décors en


D ON
U

stuc. La polychromie
Les ouvertures que l’on retrouve dans
I
AT

les bains arabes sont particulières. Ce sont La polychromie est très présente
des lucarnes qui se situent dans les voûtes
N

dans l’Alhambra, les décors sont tous peints


des différents espaces. Elles sont petites, de couleurs intenses, ce qui permet de lire
LE

multiples et prennent des formes d’étoiles ou les différents plans. Les couleurs dominantes
O

d’octogones. Elles permettent d’éclairer les sont le vert, le bleu, le rouge, le blanc, le noir,
EC

64
S
TE
AN
N
U DE
TE E
R
U R
'A U
D CT
IT E
O IT
R H
D RC
AU D'A
Figure 69 (en haut
à gauche): Fenêtre
IS E basse de la Salle des
U UR
Ambassadeurs.
SO IE

Figure 70 (en haut


M

à droite): Fenêtre
T ER

à double baies,
Mirador de Daxara.
EN UP

Figure 71 (en bas à


M S

gauche): Lucarnes
C LE

des bains arabes.


O A

Figure 72 (en bas à


D ON

droite, haut): Petites


U

fenêtres hautes de la
I

Salle des Rois.


AT

Figure 73 (en bas à


N

droite, bas): Fenêtres


LE

hautes en dessous de
la coupole de la Salle
O

des Ambassadeurs.
EC

65
S
TE
AN
N
U DE
TE E
R
U R
'A U
D CT
IT E
O IT
R H
D RC
AU D'A
IS E
U UR
SO IE
M

Figure 74 (en haut):


T ER

Plafond peint de la
Salle des Rois, elle
EN UP

représente les 10
premiers rois de la
M S

dynastie Nasride.
C LE

Figure 75 (au
O A

milieu): Plafond
D ON

peint de la Salle
U

des Rois, elle


I

représente des scènes


AT

chevaleresques.
N

Figure 76 (en bas):


LE

Plafond peint de la
Salle des Rois, elle
O

représente des scènes


EC

chevaleresques.

66
S
TE
le jaune et l’or. Pour les musulmans, le blanc dès les débuts de l’architecture musulmane et
symbolise la pureté, le noir, la filiation avec son utilisation se développe au Xe siècle avec

AN
le prophète et le vert est la couleur associée la Grande mosquée de Cordoue puis prévaut
à la nature et au Paradis. Le rouge recouvre à partir du XIVe siècle dans la décoration

N
beaucoup de surfaces peintes car il a une de tout l’empire musulman. De nombreux

U DE
signification positive. Le bleu et le jaune ne traités arabes régissent les principes de ce
sont pas très appréciés par les musulmans car type de motif. Ils sont composés de formes

TE E
il a une connotation négative. Mais comme ce qui se combinent. Ils sont très utilisés

R
U R
sont des couleurs coûteuses, elles sont utilisées dans les revêtements de mur en faïence à

'A U
D CT
car elles montrent la richesse et la puissance l’Alhambra. Même si les décors géométriques
du royaume. Actuellement la polychromie paraissent complexes, ils sont en fait basés

IT E
n’est plus très visible mais les céramiques sur des figures qui se répètent. Les formes qui

O IT
permettent d’avoir un aperçu des couleurs reviennent le plus souvent sont l’étoile et le

R H
utilisées. polygone. Beaucoup des motifs géométriques

D RC
dérivent de ces formes. Selon H.Stierlin, « la
Les motifs utilisés : l’épigraphie, les motifs multitude des schémas en étoiles qui parsèment

AU D'A
géométriques et végétaux le palais : presque toutes les mosaïques de
l’Alhambra présentent des magnifiques images
IS E
Les motifs utilisés dans le décor géométriques qui traduisent le caractère céleste
U UR

nasride et plus largement islamique ont des salles d’apparat où trônait le sultan46».
Les motifs géométriques sont parfois
SO IE

tous une même base. Soit ils appartiennent


combinés aux motifs végétaux. Ces derniers
M

aux motifs géométriques, végétaux ou


T ER

calligraphiques. Ils prennent place sur les sont souvent abstraits, idéalisés et simplifiés
et faits pour couvrir de grandes surfaces.
EN UP

panneaux différents et sont séparés selon


leur famille pour créer une composition Ils sont composés de feuilles de palmier ou
M S

d’ensemble. L’art islamique est iconophobique, d’acanthe qui forment des réseaux très denses
C LE

les représentations figuratives ne sont pas et répétitifs. On retrouve aussi des palmettes,
autorisées dans les édifices religieux et peu rosettes et lys où sont incorporés des pommes
O A

présents dans l’architecture civile. Les artisans de pains, coquilles et blasons royaux.
D ON
U

musulmans utilisent donc des représentations L’ataurique est une arabesque de feuillages qui
abstraites dans leur art. peut couvrir des pans entiers de murs. Elle est
I
AT

très présente dans les décors musulmans. 46: Anne Stierlin


Les motifs géométriques sont et Henri Stierlin,
On retrouve de nombreux motifs
N

basiques dans la décoration musulmane. Alhambra, Paris,


En effet, les règles mathématiques et calligraphiques dans l’Alhambra. Dans l’art
LE

Imprimerie
géométriques déterminent tous les éléments musulman, il existe trois types d’écritures. Nationale, 1991,
O

de l’architecture. On retrouve ce type de motifs L’écriture cursive est faite de lignes courbes, p.115.
EC

67
S
TE
souples. Elle émerge au XIIe siècle et c’est la
plus présente dans les palais nasrides. L’écriture

AN
coufique est plus rectiligne. Elle a pour origine
la ville de Kufa en Iraq. Elle est plutôt utilisée

N
aux débuts de l’architecture musulmane. On

U DE
retrouve ce type d’écriture dans la Salle des
Ambassadeurs. Le troisième type est l’écriture

TE E
florale qui combine une écriture courbe avec

R
U R
des éléments floraux.

'A U
D CT
Les textes des décors de l’Alhambra
sont de différentes natures. On peut lire des

IT E
textes tirés du Coran, qui participent au

O IT
décor comme dans les édifices religieux.

R H
D’autres textes donnent une explication

D RC
sur le rôle des espaces ou sont des messages
pour les visiteurs comme sur les portes

AU D'A
où l’on retrouve l’inscription « que Dieu te
protège». De nombreux poèmes ornent les
IS E
murs des palais. Ils décrivent l’architecture ou
U UR
glorifient les Nasrides ainsi que la beauté de
Grenade et de la citadelle rouge. Les poèmes
SO IE

sont majoritairement écrits par les poètes de


M

Figure 77 (en haut):


T ER

la cour, notamment Ibn Zamrak, le poète de Reconstitution de


Mohammed V. la polychromie
EN UP

des décors de
l’Alhambra.
M S
C LE

Figure 78 (en bas à


gauche): Exemple de
O A

châpiteau nasride de
D ON

l’Alhambra, selon les


U

relevés de Goury et
I

Jones.
AT

Figure 79 (en bas à


N

droite): Exemple de
LE

châpiteau nasride de
l’Alhambra, selon les
O

relevés de Goury et
EC

Jones.

68
S
TE
AN
N
U DE
TE E
R
U R
'A U
D CT
IT E
O IT
Figure 80 (en haut

R H
à gauche): Frise de

D RC
motifs végétaux.

AU D'A
Figure 81 (en haut à
droite): Panneau de
motifs végétaux.
IS E
U UR
Figure 82 (au
milieu à gauche):
SO IE

Faïence de motifs
M

géométriques.
T ER

Figure 83 (au
EN UP

milieu): Faïence de
motifs géométriques.
M S
C LE

Figure 84 (au milieu


à droite): Faïence de
O A

motifs géométriques.
D ON
U

Figure 85 (en bas à


I

gauche): Décor en
AT

écriture coufique
de la Salle des
N

Ambassadeurs.
LE

Figure 86 (en bas


O

à droite): Décor en
EC

écriture cursive.

69
S
TE
L’importance de la nature. La disposition des espaces en fonction du
paysage

AN
Les jardins sont très importants

N
dans l’architecture musulmane et sont L’architecture des palais est tournée
vers la nature. Les volumes sont implantés

U DE
omniprésents dans l’Alhambra et le
Generalife. Ils symbolisent un statut social selon les vues qui peuvent se dégager. Les
palais nasrides ne se situent pas au centre des

TE E
selon M.Barrucand47. Les Nasrides montrent 47: Marianne

R
fortifications mais au niveau de la face Nord

U R
ainsi à ses visiteurs que le royaume prospère. Barrucand,

'A U
pour pouvoir dialoguer avec le paysage. Ce Architecture

D CT
dernier est mis en scène par l’architecture. maure en
Une analogie au Paradis
L’Alhambra compte de nombreux miradors Andalousie,

IT E
et des salles possèdent des fenêtres basses Cologne,

O IT
Les concepteurs de l’Alhambra Taschen, 1992,
qui permettent de contempler le paysage.

R H
avaient « l’ambition de recréer autour pp.207-208.
Ces fenêtres sont très décorées ce qui crée

D RC
du souverain et de son palais, un jardin
un cadre au point de vue qui est ainsi mis en 48: Anne Stierlin
d’Eden paré de toutes les vertus vivifiantes
valeur. et Henri Stierlin,

AU D'A
et éternelles de son modèle mythique48» . Alhambra, Paris,
L’Alhambra est pensée comme la création Imprimerie
IS E
d’un nouveau Paradis terrestre. En effet, le La place de la nature dans les palais : les Nationale, 1991,
jardins et les patios
U UR
jardin musulman est « conçu pour offrir, ici- p.172.
bas, un cadre idéal au pouvoir du souverain, 49: Ibid, p.174.
SO IE

souvent considéré comme l’égal d’un dieu49» . La nature vient ornementer les
M

cours mais n’est présente que pour être


T ER

Il y a une forte relation entre la présence de 50: « Los jardines


la nature et la religion musulmane comme admirée. Elle n’est pas accessible. En effet, les de la Alhambra
EN UP

on peut le lire dans la sourate X du Coran : parterres de végétation sont encastrés dans culminan una
le sol alors que les allées sont surélevées. Il y a larga tradición
« A ceux qui ont cru et bien travaillé, Dieu les
M S

que se remonta
guidera par leur foi sur le droit chemin : les une mise à distance de la nature qui apparait a Medina Al
C LE

rivières couleront à leurs pieds dans le jardin comme inaccessible malgré sa proximité. zahara, a las
Elle est aussi humanisée. L’eau est amenée villas romanas,
O A

des délices ». L’eau a donc une symbolique


e incluso a los
D ON

importante, elle permet de purifier les par des systèmes rectilignes, contraires
U

míticos jardines
croyants et symbolise l’Eden. Selon A. Gamiz aux formes courbes que prennent les cours de Babilonia. »,
I

d’eau. Les parterres de plantes sont délimités


AT

Gordo, « les jardins de l’Alhambra culminent Antonio Gámiz


à une grande tradition qui remonte à Medinat et prennent des formes géométriques. Les Gordo, « Entre
N

al-Zahra, aux villas romaines, en incluant les cours sont centrales dans l’organisation, leur paisaje y formas
végétation est donc visible des espaces qui arquitectónicas.
LE

mythiques jardins de Babylone50». La Alhambra


s’organisent autour. Ces derniers sont très nazarí », Arte y
O

ouverts sur les patios grâce aux grandes Ciudad, p.143.


EC

70
S
TE
ouvertures et galeries. Les jardins sont rectangulaires alors que les fontaines sont
perçus comme des lieux de repos, méditation circulaires.

AN
mais aussi de réception. Les patios ayant
de la végétation sont appelés des ryads. Ils L’eau permet de faire fonctionner

N
peuvent prendre plusieurs formes comme les bains arabes qui sont implantés à

U DE
le patio quadripartite que l’on retrouve au différents endroits de la ville palatiale. On
Generalife ou l’ancienne cour des Lions. retrouve des bains publics dans la Medina

TE E
et des bains plus privés dans les palais. Ils

R
U R
La présence de l’eau reprennent les mêmes types d’espaces que

'A U
D CT
les bains romains. Ils sont aussi élaborés que
L’eau est un élément important dans ces derniers.

IT E
l’architecture musulmane. Elle symbolise le

O IT
pouvoir et la prospérité. Ceci est surement

R H
dû à sa rareté dans les pays d’origine

D RC
de l’islam. Comme chez les Romains,
l’urbanisme et l’architecture sont influencés

AU D'A
par la présence de l’eau. Les eaux de
l’Alhambra proviennent de la sierra Nevada
IS E
et sont amenées par un aqueduc à la citadelle
U UR

: le Real Acequia. L’organisation spatiale


est régie en fonction de la disponibilité de
SO IE

l’eau et de la topographie. L’eau est présente


M
T ER

partout, des rues aux maisons et palais


EN UP

en passant par les fontaines et jardins. La


maitrise des systèmes hydrauliques a permis
M S

aux Nasrides d’irriguer les cultures et ainsi


C LE

de faire prospérer le royaume.


O A

L’eau permet d’obtenir un équilibre


D ON
U

entre l’architecture et la nature. Elle magnifie


les édifices. Déjà à Madinat al-Zahra, elle
I
AT

avait ce rôle. En effet, le bassin qui s’étend


devant le Salon Rico reflète l’architecture. A
N

l’Alhambra, on retrouve ce phénomène dans


LE

le patio des Myrtes où le bassin reflète la


O

tour des Comares. Les bassins sont souvent


EC

71
S
TE
AN
N
U DE
TE E
R
U R
'A U
D CT
IT E
O IT
R H
D RC
AU D'A
IS E
U UR
SO IE
M
T ER
EN UP
M S
C LE
O A
D ON

Figure 87 (en haut):


U

Vue du Mirador
I

du Generalife sur
AT

l’Alhambra.
N

Figure 88 (en bas):


LE

Jardins du Partal,
exemple de jardin
O

où la nature et l’eau
EC

sont humanisés.

72
S
TE
AN
N
U DE
TE E
R
U R
'A U
D CT
IT E
O IT
R H
D RC
AU D'A
IS E
U UR
SO IE
M
T ER
EN UP
M S
C LE
O A
D ON
U
I

Figure 89 (en haut):


AT

L’eau magnifie
l’architecture dans la
N

Cour des Myrtes.


LE

Figure 90 (en bas):


O

L’eau reflète le palais


EC

du Partal.

73
S
TE
LES PALAIS NASRIDES, CHEF- Cet Alcazar royal est la résidence des

AN
souverains. Le Mexuar la précède, on y
D’ŒUVRE DE L’ART AL-ANDALUS. accède par la porte du Cuarto Dorado.

N
Cette typologie de résidence est reprise

U DE
Les palais Nasrides sont construits par les Nasrides à différentes échelles, des
entre les XIIIe et XIVe siècles. Ils possèdent maisons comme la Casa de Zafra52, aux

TE E
des fonctions différentes. Le Palais des palais. On retrouve son origine à Murcie,

R
U R
Comares et le Palais des Lions sont les pendant la période des rois Taifas (sous

'A U
seuls conservés intégralement. Le premier Ibn Hud al-Mutawakkil, 1228-1238) avec 51: Qubba :

D CT
a été construit par Yusuf I puis terminé par l’Alcazar Mineure53. Ce palais est fait pour désigne une
accueillir les ambassadeurs et personnes typologie de

IT E
Mohammed V qui a aussi construit le Palais
officielles qui se rendent à Grenade. salle cubique

O IT
des Lions. Le Partal et les restes du palais couronnée d’une

R H
que l’on peut observer dans le couvent coupole. D’abord
Le Palais des Lions est le dernier

D RC
de San Francisco sont partiellement utilisé pour les
conservés. Ils ont été construits sous palais construit par les Nasrides. Il sanctuaires et

AU D'A
communique avec le précédant par la mausolées, elle
Mohammed III. Il existe trois autres palais remplace ensuite
qui sont à l’état de vestiges archéologiques. façade Est du palais des Comares. Il suit le
le type des salles
IS E
Le plus important des vestiges est celui du modèle des patios quadripartite. Au centre à plan basilical
U UR
Partal Alto, attribué à Mohammed II. On du patio rectangulaire, divisé en quatre par pour les salles de
peut aussi compter les palais construits des canaux, se trouve la fontaine des Lions. réception.
SO IE

dans les tours de défense de la Cautiva et Le patio est entouré d’une galerie avec,
M
T ER

des Infantes et le Generalife. deux pavillons au niveau des petits côtés. 52: Casa de Zafra
Ce palais est un espace intime, réservé au : maison située
EN UP

Le palais des Comares est à sultan et ses proches. La galerie permet dans l’Albacin,
d’accéder à différents espaces. Il semblerait construite au
l’apogée des constructions palatiales
M S

XIVe siècle puis


résidentielles qui s’organisent autour d’un que les palais chrétiens de Pierre I, à Séville
C LE

agrandie au XVe
patio rectangulaire avec des portiques au notamment, aient inspirés Mohammed V siècle. Elle est un
pour la construction de ce palais.
O A

niveau des petits côtés et un bassin central exemple d’édifice


D ON

résidentiel
entouré de jardins. L’axe longitudinal du
U

Le Partal est un palais organisé nasride.


palais est orienté Nord-Sud. Au Nord se
I

selon un axe Nord/Sud avec un grand


AT

trouve la Torre de Comares, qui abrite 53: Alcazar


la Salle des Ambassadeurs. Elle a un bassin rectangulaire qui se trouve devant Mineure : palais
N

plan carré et un plafond voûté en bois les restes du palais. Du palais, il ne reste que d’agrément
LE

le portique et une tour-mirador, tournés construit entre


représentant les sept ciels du Paradis. Ce 1228 et 1238, sous
type de construction est appelée Qubba51. vers le paysage. Le palais est entouré par
O

le royaume Taifa
le jardin du Partal, composé de massifs de Murcie.
EC

74
S
TE
plantés et de bassins organisés en terrasses.

AN
Dans le couvent de San Francisco,
on peut retrouver les restes d’un ancien

N
palais nasride. Des jardins reprenant le

U DE
plan quadripartite sont traversés par la
Real Acequia dans l’axe longitudinal. Seules

TE E
certaines salles, la qubba mirador au Nord

R
U R
et les restes archéologiques des bains sont

'A U
D CT
conservés.

IT E
O IT
R H
1

D RC
2 4

AU D'A
3
IS E
U UR
SO IE
M
T ER
EN UP
M S
C LE

5
O A
D ON
U

1: Mexuar
I
AT

2: Palais des
Comares
N

3: Palais des Lions.


4: Palais du Partal.
LE

5: Couvent de San
Francisco.
O
EC

Figure 91: Plan des palais de l’Alhambra.

75
S
TE
La dernière évolution de l’art hispano- Il y a une géométrisation des motifs. Les
mathématiques et la géométrie régissent
musulman.

AN
les compositions qui allient des motifs qui
se répètent. Avec l’arrivée des dynasties

N
Synthèse de l’architecture hispano- berbères au XIIe siècle, des innovations

U DE
musulmane orientales sont incorporées à l’art al-Andalus
comme les muqarnas. D’autres motifs oubliés

TE E
L’ architecture nasride est considérée réapparaissent. On assiste à un renouveau de

R
U R
comme étant l’aboutissement de l’art Al- l’art al-Andalus. On constate une influence

'A U
Andalus. D’après M.Barrucand54, l’architecture

D CT
réciproque entre les berbères et les hispano-
hispano-musulmane née de la fusion entre musulmans. On retrouve donc les mêmes

IT E
l’art Omeyyade du Proche-Orient (VIIe/ VIIIe éléments dans les pays d’Afrique du Nord,

O IT
siècle) et l’héritage culturel romano-ibérique au Maroc particulièrement, et en Espagne. 54: Marianne

R H
et wisigothique présents en Espagne avant On relève une unité dans l’architecture Barrucand,

D RC
les invasions musulmanes. Cette fusion crée musulmane d’occident. L’Alhambra possède Architecture
un art propre à la péninsule qui va évoluer des similitudes avec les madrasas de Maroc maure en

AU D'A
Andalousie,
au cours du temps. On retrouve aussi des au niveau de la structure, des décors, des Cologne,
éléments grecs, sassanides et byzantins qui patios avec bassin central et des types d’arcs Taschen, 1992,
IS E
influençaient déjà l’architecture Omeyyade. (polylobés et festonnés). pp.217-219.
U UR
Comme la péninsule ibérique est séparée du
reste du monde musulman et côtoie d’autres
SO IE

religions et cultures, un art spécifique s’y


M
T ER

développe. L’architecture domestique que


l’on retrouve en Espagne suit les principes des
EN UP

maisons romaines avec des cours centrales


M S

qui organisent les espaces de vie. Les espaces


privés et publics sont séparés. L’architecture
C LE

religieuse n’évolue pas beaucoup en termes


O A

d’organisation spatiale. Elle est semblable


D ON
U

dans tout l’empire musulman.


Le décor se distingue de celui que
I
AT

l’on trouve en Orient. Il évolue lentement


et linéairement. Il est composé d’éléments
N

romains, orientaux et wisigothiques qui ne


LE

se mélangent pas jusqu’au Xe siècle. Les Rois


O

taifas permettent la fusion de ces derniers.


EC

76
S
TE
Art du Califat de Cordoue.

AN
Figure 92 (à gauche):
Madinat al-Zahra.

N
U DE
Figure 93 (au milieu):
Grande mosquée de
Cordoue.

TE E
R
U R
Figure 94 (à doite):

'A U
Ermitage San Cristo
de la Luz.

D CT
Art al-Andalus sous les Rois Taifas

IT E
O IT
R H
Figure 95 (à gauche):
Aljaferia de Saragosse.

D RC
Figure 96 (au milieu):

AU D'A
Alcazar de Séville,
Patio del Yeso.
IS E Figure 97 (à droite):
U UR
Bain arabe de
Grenade.
SO IE

Art Almohade.
M
T ER
EN UP
M S
C LE
O A
D ON
U

Figure 98 (à gauche):
I
AT

Muraille de Séville.
N

Figure 99 (au milieu):


Tour de l’Or de
LE

Séville.
O

Figure 100 (à droite):


EC

Giralda de Séville.

77
S
TE
Les évolutions spatiales qui se sont affinés comme la hiérarchisation
des espaces. Les salles de réceptions qui 55: Ibid.

AN
Les palais nasrides ont évolué au étaient de type basilical évoluent pour
reprendre le modèle des Qubbas.

N
cours des deux siècles où la dynastie a régné.
Les vestiges du Partal Alto construit sous

U DE
Mohammed II, révèlent une organisation
similaire à l’Alcazar Mineure de Murcie.

TE E
En effet, il possède un bassin rectangulaire,

R
U R
'A U
entouré de jardins sur deux côtés qui

D CT
sont divisés en quatre parterres par une
plateforme transversale. Cette plateforme

IT E
disparait ensuite dans les palais des

O IT
Abencerrajes et du Secano qui reprennent la

R H
typologie précédente. Le palais des Comares

D RC
constitue la dernière évolution de ce type
de palais. Le palais de Yusuf I reprend

AU D'A
l’architecture des madrasas du Maroc.
IS E
Une nouvelle typologie se développe
U UR
ensuite avec le palais des Lions dont la cour
divisé en quatre espaces symbolise le Paradis
SO IE

de l’islam. La cour suit le modèle iranien des


M
T ER

« chahar bagh ». Les portiques se trouvant


au niveau des petites façades des patios se
EN UP

transforment dans la Cour des Lions en une


M S

galerie qui entoure complètement le patio.


C LE

La tradition architecturale des villes


O A

palatiales en al-Andalus commence avec


D ON
U

Madinat al-Zahra. Elle évolue au cours de la


domination musulmane de l’Espagne pour
I
AT

devenir plus fragmentée, plus diversifiée au


niveau des aménagements et des formes.
N

L’Alhambra est l’aboutissement de cette


LE

tradition. On y retrouve de nombreuses


Figure 101 (en haut): Cour quadripartite du Patio des Lions.
O

caractéristiques de la première ville palatiale


EC

Figure 102 (en bas): Cour des myrtes, Palais des Comares.

78
EC
O
LE
N
AT
I
D ON
O A
C LE
U
M S
EN UP
T ER
SO IE
U UR
M
IS E
AU D'A
D RC
R H
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IT E
D CT
'A U
U R
TE E
U DE
R
N
AN
des Comares et du Palais des Lions.
Figure 103: Plan du Mexuar, du palais
TE
S
79
S
TE
Un renouveau du décor ? est organisée selon trois principes propres à
l’architecture nasride : l’intimité, l’harmonie

AN
L’Alhambra étant une des dernières et la promenade. La continuité entre les
espaces est aussi permise par les canaux

N
manifestations de l’art al-Andalus, elle
s’inscrit dans cette tradition. Cependant, il d’eau, notamment dans la cour des Lions.

U DE
est possible de constater quelques évolutions
et nouveautés en termes d’architecture et

TE E
de décor. Dans le patio du Harem, on peut

R
U R
'A U
trouver des peintures murales, ce qui est

D CT
inhabituel sous Mohammed V. Elles sont
dans la tradition Almohade. Mohammed V

IT E
reprend donc des éléments plus anciens dans

O IT
les palais qu’il fait construire. Les colonnes

R H
de la cour des Lions en sont un exemple. Elles

D RC
ne sont pas nouvelles mais elles s’affinent et
n’ont pas une organisation traditionnelle.

AU D'A
Les peintures retrouvées sur les voûtes de la
Salle des Rois ne sont pas conventionnelles
IS E
dans l’architecture hispano-musulmane.
U UR
En effets, elles proviendraient d’un atelier
chrétien selon M. Barrucand55. Il y a donc
SO IE

des échanges de savoir-faire entre chrétiens


M
T ER

et musulmans qui permettent de renouveler


le décor des palais sous Mohammed V.
EN UP

Les arcs surhaussés sont une nouveauté de


M S

l’architecture de l’Alhambra.
C LE

Malgré cela, l’art nasride est


considéré comme étant dans la lignée de
O A

ses prédécesseurs, sans grandes inventions


D ON
U

ou nouveautés. Les typologies de plan et les


élévations restent inchangées. L’art nasride
I
AT

se trouve surtout dans la lignée de l’art


Almohade mais il est moins synthétique et
N

rigoureux. Même s’il manque de créativité,


LE

il aspire au raffinement et possède une


O

grande richesse ornementale. L’Alhambra


EC

80
S
TE
AN
N
U DE
TE E
R
U R
'A U
D CT
IT E
O IT
R H
D RC
AU D'A
IS E
U UR
SO IE
M
T ER
EN UP
M S
C LE
O A
D ON
U
I

Figure 104 (en


AT

haut): Colonnes de
la galerie de la Cour
N

des Lions.
LE

Figure 105 (en bas):


O

Peinture du plafond
EC

de la Salle des Rois.

81
S
TE
L’élément le plus diffusé et repris de madrasas. Les Nasrides, les Mérinides et les
Chrétiens emploient les mêmes artisans pour
l’Alhambra.

AN
édifier leurs palais et édifices religieux. Cette
diffusion du modèle de l’Alhambra permet

N
L’Alhambra est surtout connue pour aux Nasrides d’affirmer leur pouvoir malgré

U DE
les palais nasrides qu’elle abrite. Les ouvrages l’avancement de la Reconquista.
faisant référence à la citadelle rouge citent en

TE E
majorité le Palais des Comares et le Palais des Lors du règne des Nasrides, l’art

R
U R
Lions. Leurs décors deviennent un modèle hispano-musulman se développe chez les juifs

'A U
dans l’architecture espagnole et du Nord de

D CT
et chrétiens d’Espagne mais aussi en Afrique
l’Afrique. du Nord. Aux XIIIe et XIVe siècles, les chrétiens

IT E
avaient déjà développé un enthousiasme

O IT
Les palais nasride, symbole de prestige pour l’art hispano-musulman. Des éléments

R H
de l’architecture nasride sont repris dans des

D RC
Les palais nasride, malgré les édifices chrétiens. Cet art prend le nom de
matériaux pauvres utilisés, sont perçus style mudéjar. L’Alcazar de Séville utilise de

AU D'A
comme un symbole de prestige par les autres nombreux éléments de l’architecture palatiale
royaumes qui entourent Grenade. Citadelle nasride. Il y a donc une réelle influence de
IS E
imprenable, son décor ébloui les visiteurs. l’architecture de l’Alhambra en Espagne
U UR
L’Alhambra fait la fierté des musulmans chrétienne. L’Alhambra est très convoitée par
d’Espagne. Elle représente un art de vivre les chrétiens à l’époque de la Reconquista. En
SO IE

et l’harmonie. Ce sont l’omniprésence de effet, elle est considérée comme imprenable et


M
T ER

la nature et de l’eau ainsi que la richesse son caractère oriental les attire. Elle est perçue
ornementale qui donnent son prestige à la comme un trophée à remporter. Les Nasrides
EN UP

citadelle. A la chute de Grenade, les Chrétiens l’ont construite pour intimider leurs ennemis
M S

vont y emménager et vont la préserver. mais surtout pour montrer leur puissance.
C LE

Les chrétiens s’identifient à l’art mudéjar


Le rayonnement de l’Alhambra à son qu’ils considèrent comme autochtone, selon
O A

époque H. Stierlin56. Il y a donc une appropriation de


D ON
U

la culture et de l’art musulman par d’autres


A l’époque Nasride, les artisans religions en Espagne.
I
AT

voyagent beaucoup et certains modèles 56: Anne Stierlin


et Henri Stierlin,
se répandent dans le monde musulman. Des éléments de l’architecture
N

Alhambra, Paris,
Certains types d’architectures se propagent nasride sont présents au Maroc, chez les
LE

Imprimerie
et vont être adaptés aux cultures et territoires Mérinides. Les deux dynasties sont en Nationale, 1991,
O

sur lesquels ils s’implantent, comme les contact et échangent leur culture qui est très p.194.
EC

82
S
TE
similaire car elles découlent des civilisations l’art hispano-musulman. Il y a des similitudes
Almoravides et Almohades. L’architecture dans les formes utilisées, dans les décors

AN
hispano-musulmane devient par la suite le et les matériaux mis en œuvre. Les palais
modèle de l’architecture typique du Maroc. nasrides ont des similitudes avec les madrasas

N
Au XIVe siècle, l’architecture mérinide se marocaines.

U DE
développe et devient un foyer très actif de

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Figure 106: Palais des Lions,


vue depuis la galerie.
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Deuxième Partie

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Vers un art autochtone par la reprise du modèle nasride.

AN
TE
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85
S
TE
VERS UN ART AUTOCHTONE PAR L’ASSIMILATION DE LA CULTURE

AN
LA REPRISE DU MODÈLE NASRIDE. MUSULMANE.

N
Les musulmans en Espagne reconquise.

U DE
La fin de la Reconquista espagnole
en 1492 ne marque pas celle de l’influence Dès les débuts de la conquête de

TE E
musulmane sur l’architecture de la l’Espagne par les musulmans, les chrétiens

R
U R
péninsule. L’art al-Andalus survit encore tentent de récupérer les terres qui leurs

'A U
plusieurs siècles en Espagne à travers appartenaient au nom de leur religion. 57: « Victoire

D CT
l’art mudéjar. L’art hispano-musulman Ce n’est que quand l’Emirat de Cordoue remportée par
Alphonse VIII de

IT E
va alors devenir un art autochtone qui se morcelle au XIe siècle que le roi des Castille, Pierre

O IT
va permettre à l’Espagne de développer Asturies, Alphonse le Grand, parvient à II d’Aragon et

R H
une architecture propre. La culture reprendre certaines parties du territoire Sanche VII de

D RC
islamique est suffisamment implantée sur al-Andalus. Les querelles entre les Rois Navarre sur les
le territoire pour que la Reconquista puisse Almohades de
Taifas permettent ensuite à Alphonse

AU D'A
Muhammad ibn
l’effacer. De plus, il y a une réelle volonté VI de Castille de prendre Tolède en Yaqub al-Nasir
des souverains de conserver cet héritage 1085. L’arrivée des Almoravides puis des à Las Navas de
IS E
qu’ils considèrent comme étant espagnol. Almohades va permettre de repousser Tolosa, au pied de
U UR
L’engouement pour l’art musulman touche l’avancée chrétienne. Cependant les la sierra Morena
(province de Jaén).
aussi bien les chrétiens que les juifs qui chrétiens vont continuer d’avancer en
SO IE

L’union des trois


réutilisent le modèle nasride mais aussi territoire musulman avec les conquêtes de rois espagnols
M
T ER

d’autres dynasties dans leur art. Saragosse et de la vallée de l’Ebre au XIIe permit d’écarter
siècle. Les XIIe et XIIIe siècles sont marqués définitivement le
EN UP

danger musulman
par l’alternance de victoires chrétiennes et
et prépara
musulmanes. Après des débuts timides,
M S

l’imminente
la Reconquista s’accélère avec la victoire
C LE

reconquête de
à la bataille de Las Navas de Tolosa57 en l’Andalousie, dont
O A

1212. Les chrétiens unissent leurs forces elle fut l’un des
D ON

épisodes les plus


U

dans la reconquête. Les musulmans sont glorieux »,


retranchés dans le royaume des Nasrides https://www.
I
AT

qui arrive à se maintenir grâce aux alliances larousse.fr/


qu’il construit et aux conflits qui règnent encyclopedie/
N

divers/Navas_de_
entre les puissances chrétiennes. Ce n’est
LE

Tolosa/134818
que lorsque l’Espagne chrétienne s’unifie [consulté le 10
avec le mariage d’Isabelle de Castille et
O

novembre 2019].
EC

86
S
TE
Ferdinand d’Aragon en 1474 que Grenade mozarabes sont réincorporés à la société

AN
tombe en 1492. Cela marque la fin de la chrétienne et disparaissent petit à petit
domination musulmane en Espagne. Il y a, pour laisser plus de place aux Mudéjars,

N
pendant toute la période de la Reconquista, les musulmans vivant sous domination

U DE
une tolérance religieuse dans la péninsule. chrétienne. Ils bénéficient du même
Les musulmans cohabitent avec les autres statut que les mozarabes. Ces populations

TE E
religions dans les villes reconquises. Ce mozarabes vont permettre à la culture et

R
U R
n’est qu’en 1480 qu’elle prend fin avec à l’art musulman de se développer dans le

'A U
l’Inquisition. Tous les juifs et musulmans Nord de l’Espagne, en royaumes chrétiens.

D CT
sont poursuivis, expulsés ou exécutés, Ainsi, on retrouve des éléments provenant
même les convertis. de l’art hispano-musulman dans des

IT E
édifices chrétiens.

O IT
La cohabitation de trois religions

R H
Les juifs, après avoir été discriminés

D RC
Entre le début de l’invasion par les wisigoths, sont accueillis par les

AU D'A
musulmane et la fin de la Reconquista, musulmans qui envahissent l’Espagne.
chrétiens, juifs et musulmans ont dû Ils sont utiles aux souverains pour les
cohabiter. Avant le XIIe siècle, la domination
IS E tâches administratives, financières et
U UR
musulmane était plus importante en économiques. Tolède va devenir un des
Espagne. Les musulmans permettent aux foyers juifs les plus importants. Elle sera
SO IE

chrétiens et aux juifs de rester en territoire aussi, plus tard, la ville connue comme
M
T ER

conquis. Leurs communautés respectives, le lieu où les trois religions ont cohabités
déjà présentes sur le territoire, coexistent librement. Ce n’est qu’au XIIe siècle que
EN UP

légalement. Cette cohabitation est permise le statut des juifs change, avec l’arrivée
par les musulmans qui suivent un principe des dynasties berbères Almoravide et
M S

religieux selon lequel les juifs et chrétiens Almohade, peu tolérantes. Les juifs sont
C LE

doivent être protégés. Les chrétiens persécutés et fuient en royaume chrétien.


Ils créent leur communauté qui se retrouve
O A

qui vivent en territoire musulman sont


D ON

appelés mozarabes. Ils bénéficient d’un dans des quartiers qui leurs sont propres.
U

statut particulier qui leur permet de Ils sont à nouveau au service des souverains
I

conserver leur religion et leur culture en qui profitent de leurs compétences. Au


AT

l’échange d’un impôt et d’une soumission XIVe siècle, la tolérance des chrétiens
N

au gouvernement. Ils vont adopter la prend fin avec l’arrivée de la Peste Noire
LE

langue arabe et assimilent leur mode de et du fanatisme religieux. Les juifs sont
vie ainsi que leur culture. Au XIIe siècle, les expulsés de la Péninsule.
O
EC

87
S
TE
Les musulmans incorporés à la société des populations vaincues dans la société.
De plus, l’Église catholique qui défendait

AN
Les musulmans étant très présent le fait que la religion ne devait pas être
imposée par la force se radicalise et

N
dans les villes reconquises, les chrétiens
sont obligés de les incorporer à leur oblige les musulmans à se convertir. Avec

U DE
société. Ils sont cependant relégués dans l’Inquisition, les musulmans n’ont ensuite
des quartiers dédiés. Pour pouvoir plus leur place en Espagne.

TE E
garder leur culture, leurs droits et leur

R
U R
'A U
religion, les Mudéjars doivent payer des

D CT
taxes et travailler pour les chrétiens.
Ces conditions sont négociées lors des

IT E
accords de redditions comme lors de la

O IT
prise de Tolède ou Saragosse. Ce besoin

R H
de main d’œuvre bon marché entraine

D RC
le développement, en terre reconquise,
de formes d’habitat, de techniques de

AU D'A
construction et d’éléments de décoration
d’origine musulmane. Les Mudéjars sont
IS E
considérés comme de bons artisans et
U UR
travailleurs qui contribuent à la prospérité
des royaumes chrétiens. L’artisanat
SO IE

musulman perdure aussi car il est très


M
T ER

apprécié des chrétiens. La domination


chrétienne a souvent entraînée la
EN UP

migration des Mudéjars vers les terres


M S

toujours sous domination musulmane


C LE

soit parce qu’ils y étaient obligés (comme


à Séville ou Cordoue), soit par choix,
O A

pour échapper à une vie d’asservissement


D ON
U

par les chrétiens. La vie des Mudéjars


est précaire, ils ne sont acceptés que par
I
AT

les dirigeants des royaumes chrétiens,


pas par le peuple. Ils sont toutefois en
N

majorité dans les zones rurales jusqu’à


LE

la fin de la Reconquista. Cette dernière


O

marque un tournant dans l’incorporation


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étapes de la

évolution des
AN
Reconquista et
Figure 107: Les

TE
Royaumes chrétiens.
S
89
S
TE
Une volonté de conservation de l’héritage entretien et leur restauration pendant une
longue période, ce qui leur a permis de nous
musulman.

AN
parvenir complet. Toutefois, l’Alhambra a été
modifiée par les catholiques pour s’adapter à

N
La conservation des œuvres musulmane leurs besoins. La cours de Generalife a été

U DE
en territoire conquis ouverte sur le paysage grâce à la galerie, des
plates-formes ont été ajoutées pour mettre

TE E
L’héritage musulman est important en place l’artillerie au niveau par exemple.

R
U R
en Espagne. Lors des reconquêtes Sous Charles V, de grandes modifications

'A U
successives, les chrétiens ne vont pas

D CT
sont effectuées pour que l’Alhambra
détruire systématiquement les œuvres devienne un projet impérial. Il fait construire

IT E
hispano-musulmanes mais vont se les la Porte des Grenades sur le modèle des arcs

O IT
approprier. Ils habitent dans des maisons de triomphe romain ainsi que la fontaine

R H
érigées par des maures, les mosquées de Charles V dont les reliefs référent à la

D RC
sont converties en église. Les chrétiens mythologie romaine. Un nouveau palais
vont aussi utiliser les bains construits par et des quartiers privés viennent perturber

AU D'A
leurs prédécesseurs. Tous les éléments qui l’équilibre de la citadelle en annexant les
forment la ville musulmane sont repris, édifices existants. Le palais, inspiré de
IS E
sans changement en terme d’architecture et l’architecture de la Renaissance italienne, est
U UR
de décoration, sauf pour les églises ou des composé d’une cour circulaire qui s’inscrit
éléments symboliques de la foi catholique dans un volume carré. Les habitations
SO IE

sont ajoutés. Comme les musulmans n’ont privées chrétiennes sont construites avant
M
T ER

pas de décors figuratifs, il est aisé pour les le palais, ce sont des annexes aux palais
autres religions de s’approprier leurs édifices nasrides dédiées à la vie quotidienne.
EN UP

religieux. A Cordoue, la Grande mosquée est Les décors des édifices sont surtout des
conservée, une chapelle royale est créée dans
M S

peintures italiennes. Quand les derniers


son enceinte pour en faire un lieu important
C LE

maures ont été expulsés de Grenade, les


de la foi catholique. Cette chapelle reprend impôts qu’ils versaient aux chrétiens et qui
O A

certains éléments de l’architecture islamique. leur permettaient de restaurer l’Alhambra


D ON
U

disparurent. Les travaux du palais de


La conservation et la transformation de Charles V ont été arrêtés. Seules quelques
I
AT

l’Alhambra par les chrétiens restaurations sont faites. Au XVIIe siècle, de


nouveaux éléments sont construits comme
N

Après la conquête de Grenade, des jardins ou l’église Sainte Marie de


LE

les palais de l’Alhambra sont ajoutés à la l’Alhambra, érigée sur l’ancienne mosquée
liste des résidences royales des souverains
O

nasride.
catholiques. Les chrétiens participent à leur
EC

90
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Figure 108 (en


D ON

haut): Palais de
U

Charles Quint.
I
AT

Figure 109 (en


haut): Façade
N

inspirée de
LE

l’architecture
Renaissance
O

italienne du Palais
EC

de Charles Quint.

91
S
TE
Le goût des rois chrétiens pour l’art de liens étroits avec la cour de Grenade. Il fait
construire à Séville un palais, l’Alcazar qui
vivre nasride.

AN
reprend les codes de l’architecture hispano-
musulmane. Le palais est construit vers

N
L’art hispano-musulman qui s’est 1354 par le roi catholique sur un édifice

U DE
développé sous la domination maure est musulman préexistant dont certains espaces
donc très apprécié des autres cultures sont conservés. Le palais sera remanié par
présentes en Espagne. Ce sont les souverains

TE E
Charles V. Alphonse XI édifie son palais au
qui ont le plus grand engouement pour cette

R
U R
XIVe siècle à Tordesillas dans le même style.
culture. Pour assoir leur domination sur le

'A U
Il est ensuite transformé en monastère de
monde musulman espagnol et parce qu’ils

D CT
Santa Clara par Pierre I.
admirent leur art, les souverains chrétiens

IT E
vont s’approprier les palais et demeures L’adoption des protocoles et appellations

O IT
islamiques conquises .Ils vont aussi être propres aux musulmans
à l’origine de nombreuses constructions

R H
mudéjares et vont s’approprier le mode de

D RC
L’influence de la culture islamique
vie des sultans. est telle que les souverains chrétiens

AU D'A
vont adopter un mode de vie semblable
La construction de palais reprenant aux musulmans. Les connaissances des
l’architecture nasride IS E musulmans en matière de sciences sont
telles que, aux débuts de la domination
U UR
L’influence de la culture musulmane musulmane, le roi de Léon va envoyer son
sur la monarchie chrétienne est telle que fils étudier auprès de l’émir de Saragosse. L’art
SO IE

certains souverains vont construire leurs de vivre des sultans nasrides va grandement
M
T ER

nouveaux palais selon le style mudéjar. influencer les rois catholiques qui vont
Entre le XIIe et le XIVe siècle, l’art mudéjar reprendre les protocoles et appellations
EN UP

atteint son apogée. Les souverains vont peu propres aux souverains musulmans. Ainsi,
à peu abandonner les châteaux et maisons on retrouve sur la façade du palais de Pierre
M S

traditionnelles, sans commodités, pour des I une inscription en écriture coufique qui
C LE

constructions qui reprennent le luxe des glorifie le roi chrétien en ces termes : « Le
palais islamiques. Les dirigeants chrétiens Sultan, notre grand seigneur, Don Pedro, le
O A

prennent comme modèle les palais nasrides très Elevé, roi de Castille et de Leon (que Dieu
D ON
U

pour édifier ces nouveaux palais, ce qui perpétue sa félicité)… ». On peut en déduire
montre l’importance de l’influence de que le souverain reprend les formules
I
AT

l’Alhambra sur l’architecture mudéjare. arabes. Effectivement, Pierre I est qualifié de 58: Anne Stierlin
Alphonse XI et Pierre I sont les souverains « sultan ». H.Stierlin ajoute que « les vœux et Henri Stierlin,
N

les plus influents qui ont construit des palais Alhambra, Paris,
usuels en pays musulman y sont exprimés à
LE

dans le style de ceux de Grenade. Pierre I, rois Imprimerie


l’endroit du roi58». Cela montre l’influence Nationale, 1991,
de Castille et Léon, est un grand admirateur de la cour nasride sur les catholiques.
O

p.196.
de la culture musulmane. Il entretient des
EC

92
S
TE
Les relations avec la cour de Grenade. sont enclin à s’allier aux musulmans car ils
ont besoin des taxes qui leurs sont versées

AN
Un jeu politique pour subsister pour subventionner la Reconquista qui
demande beaucoup de ressources pour la

N
Lors de la Reconquista, les reconstruction, le repeuplement et surtout

U DE
catholiques parviennent à prendre Jaén. pour reconquérir tout le territoire. La
Pour préserver leur royaume, les Nasrides période nasride est donc un jeu d’échec entre

TE E
Nasrides, Mérinides, Castillans et Aragonais

R
se placent sous la protection des chrétiens

U R
où chacun poursuit son propre intérêt.

'A U
en échange d’une taxe et d’un soutien pour

D CT
combattre les autres royaumes musulmans.
Les musulmans deviennent ainsi les Les périodes d’entente entre chrétiens et

IT E
vassaux de Ferdinand III de Castille. Pour musulmans

O IT
préserver le dernier bastion des musulmans

R H
d’Espagne, les Nasrides doivent mettre en Toute la période durant laquelle

D RC
place une politique extérieure complexe. subsiste le royaume Nasride permet des
Ils ont des talents de négociateurs qui phases d’entente entre les quatre royaumes

AU D'A
leurs permettent de subsister en s’alliant qui se divisent les territoires espagnol et
tantôt aux Chrétiens, tantôt aux Mérinides. marocain. Cela favorise des échanges entre
IS E
Les Mérinides sont des alliées puissants les différentes cours, ce qui a une incidence
U UR

pour les Nasrides jusqu’en 1340, qui leurs sur l’art et la culture de chacun. L’influence
permettent de renforcer leurs frontières de Grenade sur les souverains chrétiens est
SO IE

en partie due aux relations qu’entretiennent


M

face aux chrétiens. Ils les empêchent par la


T ER

même occasion de conquérir leur territoire. les différentes cours entre elles. Mohammed
V et Pierre I concluent une entente solide.
EN UP

Selon H.Stierlin, « on assiste à un chassé-


croisé constant de traités de paix, de pactes Les chrétiens et musulmans sont alors en
M S

d’action et de liens de vassalité entre Nasrides bons termes, ce qui permet des échanges
C LE

et Aragonais, Nasrides et Castillans ou encore culturels entre les deux. Ainsi, on retrouve
princes chrétiens et sultans mérinides, sans des éléments traditionnellement chrétiens
O A

mentionner les batailles entre Castillans dans les palais de Mohammed V et des
D ON
U

et Aragonais, dont les musulmans tirent éléments musulmans à l’Alcazar de Séville. 59: Ibid, p.44
souvent parti pour regagner les régions
I
AT

perdues59» . Ces alliances permettent aux


Nasrides d’intervenir en leur faveur dans
N

la politique de leurs ennemis. Mais elles


LE

ne bénéficient pas seulement à la dynastie


O

de Grenade. Effectivement, les chrétiens


EC

93
S
TE
L’HYBRIDATION DES CULTURES: LA suite. L’art qu’ils produisent est semblable

AN
à celui des Mudéjars car il mêle éléments
NAISSANCE DE L’ART MUDÉJAR. chrétiens et musulmans. Cependant les

N
édifices élaborés par les mozarabes sont

U DE
La cohabitation entre les trois construits entre 711 et la fin du XIe siècle.
religions du Livre et le goût de la société Ils sont donc bien antérieurs à ceux des

TE E
chrétienne pour la culture musulmane Mudéjars.

R
U R
entraine la naissance d’un nouvel art

'A U
appelé mudéjar. D’après L. Torres Baldas, Le style mudéjar n’apparaît

D CT
le mot « mudéjar » viendrait de l’arabe « pas dans toute la péninsule au même
moment. Son influence croît avec

IT E
mudayyan » qui signifierait « domestiqué»
l’avancée de la Reconquista. Selon G.

O IT
ou « tributaire, soumis, celui qui n’immigre
Marçais, la première manifestation

R H
par et reste où il est60» . Dans les faits,
d’un art mudéjar apparait en Castille

D RC
un Mudéjar est un musulman sous
domination chrétienne qui a pu garder sa après la chute de Tolède en 1085. Dans

AU D'A
religion, sa culture et ses coutumes. Peu cette ville cohabitent les trois religions.
à peu, le nom mudéjar va aussi désigner De nombreux édifices, où se mêlent
IS E
l’art que produisent les musulmans en influences chrétiennes et musulmanes,
U UR
territoire chrétiens. Cette appellation voient le jour. Il en va de même pour
s’élargit ensuite pour désigner toutes les les constructions juives qui reprennent
SO IE

manifestations artistiques réalisées en les modèles islamiques. On va voir


M
T ER

royaume catholique où apparaissent des apparaître en Espagne une architecture


éléments islamiques. La dénomination qui mêle éléments musulmans à une
EN UP

« style mudéjar » est une invention architecture occidentale pour créer un


plus récente, datant du XIXe siècle, de art propre à la péninsule. Cet art mudéjar
M S

l’historien et archéologue José Amador mixte apparait ensuite dans les provinces
C LE

de los Rios. On retrouve des œuvres de León (Sahagun) et de l’Aragon (Teruel,


Saragosse). Les premières manifestations
O A

mudéjares surtout entre le XIIe et le XVe


D ON

siècle mais on retrouve dans l’art espagnol de l’architecture mudéjare sont populaires.
U

l’influence mudéjare jusqu’au XVIIIe Par la suite, les souverains vont s’intéresser
60: Leopoldo
I

à l’art islamique qui va apparaître dans


AT

siècle. L’art mudéjar apparait à la suite Torres Baldas, Ars


de l’art mozarabe. Les mozarabes sont des édifices religieux royaux comme hispaniae, historia
N

des chrétiens en territoire musulman, à Cordoue avec la chapelle royale ou universal del arte
LE

encore dans des palais comme à l’Alcazar hispanico, vol.4,


convertis ou non, qui bénéficient des Madrid, editorial
mêmes droits que les Mudéjars par la de Séville. Le XVe siècle est marqué par
O

Plus Ultra, 1949,


un art mudéjar qui mêle gothique et art p. 237.
EC

94
S
TE
musulman. Beaucoup de constructions
de cette époque sont militaires. La

AN
dernière évolution de l’art mudéjar
s’opère au XVIe siècle. Il correspond au

N
mélange d’influences musulmanes et de la

U DE
Renaissance italiennes, selon G.Marçais61.

TE E
L’architecture mudéjare des XIIIe et

R
U R
XIVe siècles est grandement influencée par

'A U
D CT
l’Andalousie et notamment par l’art nasride.
Selon H. Stierlin, « le patrimoine culturel

IT E
des Nasrides fait mieux que se maintenir, il

O IT
inonde ses voisins – et adversaires- chrétiens,

R H
submerge les communautés juives […], au

D RC
point de représenter le système de référence
de tout un monde62 » . Le royaume de 61: Georges

AU D'A
Grenade n’est donc pas seulement le dernier Marçais, L’art
bastion musulman d’Espagne, qui peine à musulman,
IS E
rester en place. Ce sultanat va grandement
Paris, PUF, 1962,
U UR
pp.168-170.
influencer l’esthétique d’un art autochtone
naissant. 62: Anne Stierlin
SO IE

et Henri Stierlin,
M
T ER

Alhambra, Paris,
De quelles manières ces échanges
Imprimerie
de savoir-faire ont eu lieu sur un territoire
EN UP

Nationale, 1991,
partagé entre musulmans et chrétiens ? p.194.
M S
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U
I
AT
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O
EC

95
S
TE
La transmission des savoir-faire. Certains artisans faisant de l’art mudéjar
sont chrétiens. Ils peuvent avoir été formés

AN
La transmission de l’art islamique par des artisans musulmans, mudéjars
ou simplement copier des formes de l’art

N
se fait par le biais des conquêtes des
chrétiens. La prise de villes importantes musulman. Enfin, les artisans peuvent

U DE
sous ancienne domination musulmane provenir du royaume Nasride, en bon
permet aux chrétiens d’acquérir de terme avec certains souverains catholiques

TE E
comme ce fût le cas entre Pierre I et

R
U R
nombreux édifices d’architecture islamique.
Mohammed V. Des artisans nasrides ont

'A U
Comme nous l’avons vu, les catholiques

D CT
vont se réapproprier un grand nombre été envoyés à Séville pour la construction
de ces édifices. Pourtant, la diffusion de l’Alcazar par exemple. Les échanges de

IT E
de l’art musulman se fait surtout par le savoir-faire se font aussi dans l’autre sens.

O IT
biais des relations qu’entretiennent les Effectivement, on retrouve des éléments

R H
cours berbères, nasrides et chrétiennes. propres à l’art chrétien dans le Palais

D RC
En effet, cette bonne entente permet aux des Lions qui suggèrent que des artisans
souverains d’engager des artistes et artisans chrétiens sont intervenus. Les Mérinides

AU D'A
musulmans. Ces derniers vont ensuite du Maroc, les Nasrides et les catholiques
transmettre leurs savoir-faire en territoire engagent aussi des artisans communs, qui
chrétien.
IS E sont issus des civilisations Almoravides et
U UR
Almohades. A la chute de leur dynastie, ils
Des artisans communs se sont réfugiés au Maroc, à Grenade et chez
SO IE

les chrétiens, où ils sont incorporés aux


M
T ER

Les artisans qui réalisent les sociétés. Ils permettent à leurs techniques
et éléments architecturaux de se développer
EN UP

édifices en territoire chrétiens sont soit


des Mudéjars, des artisans envoyés par dans les royaumes berbères et chrétiens. 63: John D.Hoag,
M S

les cours musulmanes, ou des artisans Architecture


Des savoir-faire qui perdurent
C LE

chrétiens qui imitent les modèles présents islamique, Paris,


Gallimard, 1991,
en terre conquise. La main d’œuvre
O A

p.64.
mudéjare est très recherchée par les D’après D.Hoag63, les similitudes
D ON
U

catholiques car elle est bon marché, ce qui entre l’art nasride, mérinide et mudéjar 64: Juan Carlos
proviennent du fait qu’ils ont employé Ruiz Souza, « Le
I

leur permet de reconstruire après la guerre.


AT

les mêmes artisans. En effet, à la chute « style mudéjar


De plus, comme l’engouement pour cet » en architecture
du califat de Cordoue, des artisans ont
N

art est grandissant, ils sont très sollicités cent cinquante


pour leurs techniques et savoir-faire. Les immigré en Afrique du Nord. Ils ont
LE

ans après »,
artisans musulmans en territoire reconquis ainsi pu conserver et le développer leurs Perspective, 2,
O

ne sont pas les seuls à faire de l’art mudéjar. techniques. Ces derniers ont propagé leur 2009, p. 283.
EC

96
S
TE
savoir-faire au Maroc. Ce qui a permis qu’il
parvienne aux Mérinides qui se l’ont ensuite

AN
approprié. Ces artisans sont aussi employés
par les Nasrides en Espagne et par les

N
chrétiens quand certains sont revenus dans

U DE
la péninsule. De plus, quelques artisans
nasrides fuient au Maroc au fur et à mesure

TE E
de l’avancée de la Reconquista. Ils diffusent

R
U R
alors leurs techniques.

'A U
D CT
Les savoir-faire islamiques

IT E
perdurent aussi grâce aux artisans qui

O IT
les perpétuent. Ils se forment dans des

R H
ateliers qui peuvent être très influents.

D RC
Des maîtres importants forment des
apprentis qui partent ensuite au service de

AU D'A
différentes cours. Des artisans mudéjars
comme nasrides ou mérinides viennent
IS E
se former dans les mêmes ateliers. Il y
U UR
a aussi des échanges entre les artisans
mudéjars de différentes régions ou villes.
SO IE

Par conséquent, on retrouve des artisans


M
T ER

de Grenade et Séville pour la construction


de la Chapelle Royale de Cordoue. L’art
EN UP

mudéjar est donc un métissage entre l’art


M S

chrétien et musulman, de différentes


C LE

époques et régions.
O A
D ON
U
I
AT
N
LE
O
EC

97
S
TE
Les éléments repris à l’architecture al- idéologique64 » d’après J.C. Ruiz Souza.
L’architecture mudéjare se mêle aussi à celle
Andalus.

AN
de la Renaissance dans certaines parties de
l’Espagne.

N
L’architecture mudéjare se

U DE
développe donc dans la péninsule ibérique
Les décors
par le biais des artisans, employés par les

TE E
Catholiques et les Juifs pour réaliser leurs
Les décors de l’art islamique sont les

R
U R
édifices. Ce type d’architecture est le résultat
éléments les plus repris dans l’architecture

'A U
d’une hybridation qui associe à des édifices

D CT
mudéjare. Différents éléments, venant de
chrétiens ou juifs des éléments islamiques.
différentes époques sont utilisés. Le décor
Il est propre à l’Espagne et concerne toutes

IT E
mudéjar suit les règles de composition de

O IT
les typologies d’édifices, de l’architecture
l’art al-Andalus. Ils sont organisés selon
religieuse, aux bâtiments civils en passant

R H
différents panneaux et frises pour créer une

D RC
par les constructions militaires. Les
harmonie.
édifices mudéjars reprennent les mêmes

AU D'A
techniques, matériaux et ornements que
Les arcs de l’architecture
les architectures hispano-musulmanes.
mudéjare copient les différents modèles
L’architecture mudéjare se développe car
IS E de l’architecture musulmane. Les arcs
U UR
elle est économique, rapide à exécuter,
outrepassés et polylobés s’inspirent de
solide et son esthétique plaît beaucoup. Ce
ceux que l’on retrouve traditionnellement
SO IE

sont des qualités non négligeables dans un


dans l’architecture omeyyade du Califat de
M
T ER

royaume où il faut reconstruire rapidement


Cordoue. Les arcs outrepassés et polylobés
après la Reconquista, tout en ayant peu de
brisés sont quant à eux dans la continuité de
EN UP

moyens. Les premiers édifices construits


l’art des royaumes taifas. L’arc outrepassé ou
dans le style mudéjar sont les églises. De
M S

en fer à cheval est la typologie d’arc que l’on


cette hybridation naissent les styles romano-
C LE

retrouve le plus souvent dans l’architecture


mudéjar et gothico-mudéjar mais il serait
musulmane et mudéjare. Les Nasrides
réducteur de classifier les édifices mudéjars
O A

vont léguer à l’architecture mudéjare les


D ON

seulement selon ces catégories. Les juifs


U

arcs à muqarnas et les arcs surbaissés ou 64: Juan Carlos


reprennent ensuite l’art mudéjar dans leurs
surhaussés. L’alfiz est aussi repris de l’art Ruiz Souza, « Le
I

édifices religieux, notamment à Tolède.


AT

omeyyade. On retrouve ces types d’arcs dans « style mudéjar


Enfin, l’art mudéjar touche les palais royaux » en architecture
les arcades, pour les portes et fenêtres mais
N

et constructions militaires. « Il y eut ainsi cent cinquante


aussi pour décorer les façades des édifices,
LE

des phases de très forte assimilation de l’art ans après »,


et plus particulièrement les campaniles. Perspective, 2,
al-Andalus, de sa conception spatiale, de son
O

Ces derniers sont souvent décorés d’arcs 2009, p. 283.


langage architectonique et de son message
EC

98
S
TE
entrecroisés aveugles, sur les quatre faces. motifs épigraphiques sont aussi réutilisés
De nouvelles formes de voûtes et de coupoles mais avec des textes en hébreux ou en

AN
sont expérimentées dans l’architecture al- espagnol. On retrouve de l’écriture coufique
Andalus. Elles sont ensuite réinterprétées dans la synagogue del Transito à Tolède,

N
par les Mudéjars. La chapelle Royale de utilisée pour des textes en hébreux. 65: Al-Hakam II

U DE
est un souverain
Cordoue est couronnée d’une coupole
de la dynastie
sur nervure qui fait évoluer le modèle des Même si de nombreux ouvrages

TE E
gouvernant le
coupoles à nervures entrecroisées qui ont vu limitent au décor l’influence de l’architecture

R
U R
califat Cordoue.
le jour dans la Grande Mosquée de Cordoue musulmane sur l’art mudéjar, de nombreux

'A U
D CT
lors de l’agrandissement d’Al-Hakam II65. autres éléments ont influencé cet art
Le plafond de menuiserie va devenir un naissant.

IT E
symbole de l’architecture mudéjare, même si

O IT
son origine vient de l’art musulman. Il existe

R H
de nombreux exemples de cet artisanat dans

D RC
l’architecture mudéjare comme le plafond de
la salle du trône de l’Alcazar de Séville, les

AU D'A
plafonds des églises Sainte Isabelle des rois de
Tolède ou encore la synagogue del Transito.
IS E
Les coupoles à muqarnas sont construites
U UR
selon celles des palais nasrides. Le caractère
religieux et funéraires qu’elles ont dans les
SO IE

édifices islamiques est le même que pour les


M
T ER

constructions chrétiennes, comme dans la


Chapelle Royale de Cordoue.
EN UP
M S

Les fenêtres hautes avec des


C LE

moucharabiehs sont utilisées dans les


synagogues de Tolède. On retrouve ce
O A

type d’ouverture à la base des plafonds des


D ON
U

différentes salles des palais nasrides.


I
AT

Le décor mudéjar est très semblable Figure 110: Coupole


à celui des musulmans. Les mêmes motifs
N

à nervure de la
sont utilisés. On retrouve les motifs Chapelle Royale
LE

dans la Grande
géométriques et végétaux. Les entrelacs
mosquée de
O

font partis intégrante des compositions. Les Cordoue.


EC

99
S
TE
AN
N
U DE
TE E
R
U R
'A U
D CT
IT E
O IT
R H
D RC
AU D'A
IS E
U UR
SO IE
M
T ER

Figure 111 (en haut


à gauche): Décors
EN UP

mudéjars de la
Casa de Pilatos à
M S

Séville.
C LE

Figure 112 (en


O A

haut à droite):
D ON

Décor mudéjar de
U

la façade du Palais
I

de Pierre le Cruel,
AT

Alcazar de Séville.
N

Figure 113 (en bas):


LE

Décors mudéjars
de la salle des
O

Ambassadeurs,
EC

Alcazar de Séville.

100
S
TE
AN
N
U DE
TE E
R
U R
'A U
D CT
IT E
O IT
R H
D RC
AU D'A
IS E
U UR
SO IE
M

Figure 114 (en haut


T ER

à gauche): Décor
mudéjar avec des
EN UP

arcs outrepassés et
polylobés, façade de
M S

l’église Santiago del


C LE

Arrabal, Tolède.
O A

Figure 115 (en


D ON

haut à droite):
U

Décor mudéjar
I

de la façade de la
AT

Peregrina, Sahagun.
N

Figure 116 (en bas):


LE

Décors mudéjars
du patio de las
O

Doncellas, Alcazar
EC

de Séville.

101
S
TE
Les matériaux et techniques de utilisé à la fois pour les voûtes, les chapiteaux
construction et les arcs mais aussi en panneaux qui

AN
viennent se juxtaposer à la structure des
murs. L’architecture mudéjare reprend

N
L’architecture mudéjare reprend
les matériaux disponibles sur le territoire, le principe musulman où le décor et la

U DE
économiques et rapides à mettre en place. structure sont indépendants l’un de l’autre.
Ils vont donc réutiliser la brique pour

TE E
construire bon nombre de leurs édifices. Les techniques musulmanes de

R
U R
On retrouve notamment ce matériau dans menuiserie sont très appréciées des chrétiens.

'A U
L’art de l’artesonado va grandement se

D CT
la structure des tours-clochers. Elle est à la
fois un élément structurel et de décor dans développer en royaume catholique. Les

IT E
l’architecture mudéjare. La brique était très plafonds de l’Alcazar de Séville sont réalisés

O IT
employée en Orient sous les Abbassides dans cette tradition. Les charpentes sont

R H
puis elle a été introduite en Espagne. aussi en bois.

D RC
Son utilisation s’est développée sous les
Almoravides et Almohades avant de devenir Les édifices mudéjars sont décorés

AU D'A
le matériau de prédilection des Mudéjars. de panneaux de faïence semblables à ceux
Parfois, les édifices ont un appareil qui mêle que l’on retrouve dans les palais nasrides.
IS E
moellon et brique, principe développé à Ils reprennent les techniques de leurs
U UR
Tolède aux débuts de l’architecture mudéjare prédécesseurs en y ajoutant des motifs
puis repris pour la Porte du Soleil de la ville chrétiens, ou des différentes dynasties
SO IE

au XVe siècle. catholiques. La céramique est utilisée aussi


M
T ER

bien pour les décors extérieurs qu’intérieurs.


L’adobe et le pisé sont aussi utilisés Elle orne les portes, campaniles, les plinthes
EN UP

pour la construction de certains édifices et les toitures. Entre le XIe et le XVIe siècle,
mudéjars. Ces matériaux, qui ont permis les principaux foyers de production de
M S

l’édification de l’Alhambra, sont cependant céramique sont Valence, l’Aragon et Séville.


C LE

moins utilisés dans l’architecture mudéjare


O A

qui va favoriser une structure en brique ou Ces matériaux, utilisés par les
D ON

en pierre. Mudéjars, ne sont pas utilisés seulement


U

par les musulmans. Certains étaient déjà


I

utilisés en Espagne avant leur arrivée dans


AT

Un des matériaux principaux de


l’architecture musulmane est le plâtre. Il la péninsule. Les techniques pour la mise
N

est aussi très présent dans l’architecture en œuvre de ces matériaux sont copiées
LE

mudéjare. Les décors sont élaborés en plâtre de celles inventées en occident et en Al-
ciselé et reprennent les motifs traditionnels Andalus.
O

de l’art hispano-musulman. Ce matériau est


EC

102
S
TE
AN
N
U DE
TE E
R
U R
'A U
D CT
IT E
O IT
R H
D RC
AU D'A
Figure 117 (en haut
à gauche): Mur en
IS E moellons et briques,
U UR
église Santiago del
Arrabal, Tolède.
SO IE
M

Figure 118 (en haut


T ER

à droite): Abside en
brique, église San
EN UP

Lorenzo, Sahagun.
M S

Figure 119 (en bas à


C LE

gauche): Plafond en
artesonado, Alcazar
O A

de Séville.
D ON
U

Figure 120 (en bas


I

au milieu): Décors
AT

en faïnce, Alcazar
de Séville.
N
LE

Figure 121 (en bas


à droite): Décors en
O

plâtre ciselé, Casa


EC

de Pilatos, Séville.

103
S
TE
L’organisation spatiale L’art des jardins

AN
L’architecture mudéjare ne crée pas L’art de vivre des musulmans fascine

N
de nouvelles formes, structures ou typologies. les souverains catholiques. Ils reprennent
Beaucoup d’édifices mudéjars reprennent des donc les éléments des palais nasrides. Le

U DE
typologies existantes. Les églises romano- jardin étant une composante importante
mudéjar ont des plans semblables aux églises dans l’organisation des demeures islamiques,

TE E
romanes traditionnelle, il en est de même pour on va en retrouver de nombreux exemples

R
U R
les églises gothico-mudéjar qui reprennent dans l’architecture mudéjare. Les résidences

'A U
l’organisation spatiale des édifices gothiques. royales sont organisées autour de patios où

D CT
Les palais mudéjars sont plutôt organisés de la végétation et l’eau sont importantes. On

IT E
la même manière que les palais nasrides. Les retrouve cette organisation dans l’Alcazar de

O IT
principes de fragmentation des espaces, de Séville. Comme pour les palais nasrides, la

R H
promenade et de transition entre intérieur et végétation est organisée selon des parterres

D RC
extérieur sont repris. Selon J.C. Ruiz Souza, et mise à distance de l’homme qui l’observe
« la typologie martyriale de plan centré, depuis des plateformes surélevées. Les patio

AU D'A
provenant de l’Antiquité, resta en vigueur dans des couvents reprennent des plans semblables
la péninsule ibérique pendant tout le Moyen aux cours musulmanes. Les arcades sont
Âge, et ceci sous l’influence d’Al-Andalus.
IS E composées d’arcs outrepassés comme dans le
U UR
Tandis que dans l’architecture européenne le Couvent de Santa Clara la Royale de Tolède.
plan centré perd son rôle principal à partir du
SO IE

XIIIe siècle, il continue à être très utilisé dans le


L’art des jardins islamiques, dans la
M

monde islamique et al-Andalus. Il n’est donc pas


T ER

étonnant qu’on le retrouve dans l’architecture tradition de ceux que l’on trouve à l’Alhambra
castillane du gothique tardif comme dans de la et en Afrique du Nord vont aussi agrémenter
EN UP

chapelle de Burgos66 ». l’architecture mudéjare. L’Alcazar de Séville


possède différents jardins dignes de ceux
M S

Les édifices chrétiens mudéjars situés en territoire musulman. Les arbres


C LE

reprennent un élément propre à l’architecture fruitiers tels que les orangers ou grenadiers
O A

musulmane : le minaret. Ils sont détournés sont plantés, ainsi que des cyprès et buissons 66: Juan Carlos
D ON

de myrtes. L’eau a toujours un rôle important


U

pour devenir des campaniles. Leur structure Ruiz Souza, « Le


et leurs décors sont très proches des minarets dans l’architecture palatiale mudéjare, surtout «style mudéjar »
I

en architecture
AT

almohades. Leur plan est souvent carré. dans le sud de l’Espagne. Les jardins sont
cent cinquante
On distingue plusieurs niveaux qui sont agrémentés de canaux, fontaines et bassins ans après »,
N

ornementés différemment. Couramment, les qui reflètent l’architecture, créent une unité Perspective, 2,
LE

tours sont surmontées d’un lanternon, autour spatiale et permet de rafraîchir l’atmosphère. 2009, p.284.
duquel se trouve une plateforme délimitée
O

par un mur couronné de merlons.


EC

104
S
TE
AN
N
U DE
TE E
R
U R
'A U
D CT
IT E
O IT
R H
D RC
Figure 122 (en

AU D'A
haut à gauche):
Jardins semblables
à ceux des palais
IS E musulmans,
U UR
Alcazar de Séville.
SO IE

Figure 123 (en


M

haut à droite): cour


T ER

quadripartite, patio
de las Doncellas,
EN UP

Alcazar de Séville.
M S

Figure 124 (en bas


C LE

à gauche): Tour de
l’église de San Tirso,
O A

Sahagun.
D ON
U

Figure 125 (en bas


I

au milieu): Tour de
AT

l’église San Martin,


Teruel.
N
LE

Figure 126 (en bas


à droite): Tour de
O

l’église San Marcos,


EC

Séville.

105
S
TE
UNE RÉGIONALISATION DU STYLE L’architecture musulmane appliquée aux

AN
autres religions : Tolède.
MUDÉJAR

N
L’art mudéjar prend de

U DE
Comme nous avons pu le voir, l’importance à partir du XIe siècle,
l’architecture mudéjare qui se développe notamment avec la prise de Tolède par

TE E
en Espagne pendant la Reconquista les chrétiens en 1085. Alphonse VI, «

R
U R
emprunte beaucoup d’éléments à l’art al- empereur des deux religions » installe un

'A U
Andalus. Même si des édifices mudéjars de ses vassaux dans l’Alcazar de la ville

D CT
qui sont présents sur tout le territoire qu’il fait construire. Tolède devient alors

IT E
de la Péninsule présentent une certaine le siège d’un royaume chrétien, après

O IT
homogénéité, il existe des variations avoir été une municipalité romaine, une

R H
propres à quatre grands foyers : Tolède, capitale wisigothe et une ville musulmane.

D RC
le royaume de Castille et León, l’Aragon La ville va être brièvement reprise par les
et l’Andalousie. Ces derniers sont apparus Almoravides mais va retomber aux mains

AU D'A
en parallèle de l’avancée de la Reconquista, des souverains de Castille et Leon après la
il est donc logique qu’ils présentent des bataille de Las Navas de Tolosa en 1212.
IS E
variations, l’art mudéjar ayant évolué tout
U UR
au long du Moyen Age. De plus, chaque La ville aux trois religions
foyer à un passé artistique qui lui est
SO IE

propre. Et qui a laissé son empreinte sur Tolède est un des premiers grands
M
T ER

l’art mudéjar. L’art mudéjar n’a donc pas foyers repris par les catholique. Elle est
une unité, il désigne un champ artistique l’une des premières villes à connaitre
EN UP

très large qui mêle art musulman avec art la cohabitation entre chrétiens, juifs
roman, gothique ou renaissance, mais pas
M S

et musulmans sous dominations des


uniquement. Il ne se limite pas non plus à souverains de Castille. Avant 1085, il y avait
C LE

l’architecture mais touche aussi l’artisanat. une coexistence similaire sous domination
O A

des rois taifas avec les mozarabes. La


D ON
U

tolérance entre les trois religions du


Livre67 permet à la ville de prospérer, les
I
AT

souverains voyant cela comme un moyen


de garder la paix dans la ville. Après la 67: Les trois
N

religions du Livre
Reconquista, Tolède possède une grande
LE

sont le judaïsme,
part de population musulmane et est le christianisme et
O

toujours en lien avec les cours andalouses l’islam.


EC

106
S
TE
musulmanes. On relève donc l’influence La présence des musulmans est visible
culturelle islamique dans les édifices dans l’urbanisme de la ville dont les rues

AN
juifs et chrétiens qui utilisent certains sont étroites et sinueuses et par des édifices
éléments propres à l‘architecture orientale. religieux comme l’ancienne mosquée San

N
L’architecture de la ville de Tolède est donc Cristo de la Luz. La ville possède aussi des

U DE
le résultat du mélange de trois cultures, édifices juifs avec les deux synagogues del
avec une forte influence de l’art musulman. Transito et de Santa Maria la Blanca. De

TE E
Cependant, malgré sa réputation de ville des la domination chrétienne sont nées de

R
U R
trois cultures et la coexistence pacifique qui nombreuses églises, couvents et monastères.

'A U
D CT
y règne, les musulmans, juifs et chrétiens L’architecture mudéjare va s’illustrer à
vivent dans des quartiers indépendants. différentes époques, du XIe au XVe siècle.

IT E
O IT
1: Catedrale Santa Maria
2: LEs Maisons d’Arzobispo

R H
3: Eglise San Salvador

D RC
4: Mosquée de las Tornerias
5: Eglise de San Roman

AU D'A
6: Couvent de San Clemente
7: Eglise Sta Eulalia
IS E 8: Monastère Santo Domingo el
Antiguo
U UR
9: Eglise de San Ginés
10: Ermitage del Cristo de la Luz
SO IE

11: Eglise de Santiago del Arrabal


M
T ER

12: Maison du Temple


13: Eglise de Santo Tomé
EN UP

14:Synagogue Santa Maria la


Blanca
15: Synagogue del Transito
M S

16: Château de San Servando


C LE

17: Place d’armes du Pont de


Alcantara; porte d’Alcantara
O A

18: Palais de Pierre I le Cruel


D ON
U

19: Eglise de San Miguel


20: Maisons de Don Diego
I

21: Alcazar
AT

22: Place de Zocodover


23: Château Nouveau des Juifs
N

24: Maison de Samuel Ha Levi


LE

25: Hôtel de Ville


26: Puerta del Sol
O

27: Arc de la Sangre


EC

Figure 127: La Ville de Tolède au XIVe siècle.

107
S
TE
L’art islamique chez les juifs : une La première synagogue
vision de la religion semblable construite à Tolède est la synagogue

AN
Santa Maria la Blanca. Elle fut fondée
en 1180 et modifiée au XIIIe siècle.

N
La communauté juive de
Tolède est importante jusqu’en On doit cette synagogue mudéjare

U DE
1492, date à laquelle les chrétiens à Abraham Ibn Alfashar, conseiller
les expulsent de leur territoire. Un et ambassadeur d’Alphonse VIII à la

TE E
important quartier juif s’est construit cours Almohade, ce qui expliquerait

R
U R
dans la ville basse. Les juifs se aussi la présence d’éléments hispano-

'A U
mettent au service des souverains musulmans dans l’architecture de la
68: Décalogue : « Code formé

D CT
chrétiens tout en conservant leurs synagogue. L’édifice est construit en
par les dix commandements,
lois et traditions. Ils font partis du briques recouvertes de chaux, ce qui lui

IT E
gravés sur des tables, que
gouvernement et gèrent les finances de donne son aspect blanc. L’utilisation

O IT
Dieu a remis à Moïse sur
la ville, ce qui leur permet de prospérer. de la brique est, comme nous l’avons
le mont Sinaï ». D’après la

R H
Ils accordent beaucoup d’importance vu précédemment, très courant dans
définition du CNRTL. https://

D RC
à l’instruction, ils vont donc créer l’architecture mudéjare. Le plan du
www.cnrtl.fr/lexicographie/
des lieux d’apprentissage en plus des sanctuaire n’est pas régulier mais il

AU D'A
d%C3%A9calogue.
édifices religieux. La coexistence est semblable à celui des mosquées
religieuse va permettre aux juifs de avec ses cinq nefs perpendiculaires
69: Pentateuque : « Première
IS E
faire appel à des artisans musulman au mur du fond. La nef centrale
grande section de la Bible juive
est la plus haute, puis leur hauteur
U UR
pour édifier leurs synagogues. Ces selon la division traditionnelle
constructions mudéjares reprennent décroit en allant vers l’extérieur. Les
de l’Ancien Testament, le
arcades sont soutenues par des piliers
SO IE

le langage architectural et décoratif Pentateuque est aussi appelé


octogonaux, surmontés de chapiteaux
M

musulman. Selon H. Stierlin,


T ER

« livre de Moïse ». À partir


«l’aversion des musulmans à l’égard au décor végétal (volutes, rubans et
d’Esdras, cette collection
de l’image figurative rejoint ainsi celle pommes de pins), qui soutiennent des
EN UP

en cinq livres — Genèse,


des juifs : elle se fonde sur l’observation arcs outrepassés. Cette composition
Exode, Lévitique, Nombres
s’inscrit dans la tradition almohade.
M S

du deuxième précepte du Décalogue68, et Deutéronome — fut


figurant dans le Pentateuque69 . Il n’est Les nefs sont ornées de décors de plâtre
C LE

officiellement reconnue par


donc pas surprenant que les rabbins ciselés dont les motifs végétaux et
les juifs comme leur code
géométriques rappellent l’art oriental
O A

aient adopté des motifs ornementaux sacré ». D’après la définition


que l’on retrouvera plus tard chez les
D ON

maures dans leurs lieux de prière70». Il


U

de l’encyclopédie Universalis.
est facile d’adapter les motifs décoratifs Nasrides et Mérinides. De nombreuses
https://www.universalis.fr/
étoiles à huit branches forment une
I

musulmans à des édifices chrétiens ou


AT

encyclopedie/pentateuque/
juifs car ils n’y a pas de représentation frise au-dessus des arcades. Ce motif
est caractéristique de l’art musulman.
N

d’Allah. 70: Anne Stierlin et Henri


Un deuxième niveau d’arcade vient
LE

Stierlin, Alhambra, Paris,


s’ajouter à la composition des nefs. Il est
Imprimerie Nationale, 1991,
composé d’arcs polylobés reposant sur
O

p. 194
des doubles colonnes. Ces arcs étaient
EC

108
S
TE
ouverts à l’origine. Le plafond des nefs croisillons couvrant les arcs de la cour
reprend la technique musulmane des des Lions à l’Alhambra71». Des décors

AN
68: Décalogue : « Code formé par
charpentes en bois de mélèze. Le sol épigraphiques prennent place dans
les dix commandements, gravés
est composé d’éléments en terre cuite des rubans. Ils reprennent l’écriture

N
sur des tables, que Dieu a remis à
et céramique de différentes époques coufique mais les textes sont en

U DE
Moïse sur le mont Sinaï ». D’après
qui rappellent les sols des édifices hébreux. L’utilisation de l’écriture
la définition du CNRTL. https://
musulmans. Les savoir-faire en matière coufique est très courante dans les
www.cnrtl.fr/lexicographie/

TE E
de menuiserie mudéjare s’illustrent ici édifices musulmans, notamment à

R
d%C3%A9calogue.

U R
dans la porte en bois dont le décor est l’Alhambra. Les Mudéjars reprennent

'A U
fait selon la technique de l’artesonado. ce type d’ornementation dans leurs
69: Pentateuque : « Première

D CT
L’étoile à dix branches en est le motif édifices entre les XIIIe et XIVe siècles.
grande section de la Bible juive
principal. Au XVe siècle, la synagogue La salle principale est couverte par un

IT E
selon la division traditionnelle
est transformée en église et prend le plafond de bois octogonal, à caisson

O IT
de l’Ancien Testament, le
nom de Santa Maria la Blanca. Les en bois de pin selon les techniques de
Pentateuque est aussi appelé

R H
chrétiens vont y apporter quelques menuiserie typiques de l’art hispano-
« livre de Moïse ». À partir

D RC
modifications comme les coupoles musulman. Au niveau de la base du
d’Esdras, cette collection
qui couronnent les trois chapelles de plafond, une frise de petites fenêtres

AU D'A
en cinq livres — Genèse,
la synagogue. Des coquilles st Jacques reprenant la forme de l’arc outrepassé
Exode, Lévitique, Nombres et
sont incorporées au décor des nefs. brisé prend place dans une arcade d’arcs
Deutéronome — fut officiellement
IS E polylobés. Il y a une alternance entre
reconnue par les juifs comme leur
La seconde synagogue fenêtre aveugles et ouvertes. Elles sont
U UR
code sacré ». D’après la définition
construite par les Mudéjars est la décorées de moucharabieh. Le mur
de l’encyclopédie Universalis.
synagogue du Transit (del Transito). situé à l’Est est le plus décoré car il est
SO IE

https://www.universalis.fr/
Elle est commandée par le trésorier de en direction de Jérusalem et accueille
M
T ER

encyclopedie/pentateuque/
Pierre I en 1336 et devient le symbole l’arche sainte où étaient entreposés
de l’architecture mudéjare de Tolède. les rouleaux de la Torah72. L’arche
EN UP

70: Anne Stierlin et Henri Stierlin,


La cour de ce dernier étant très liée est composée de trois arcs polylobés
Alhambra, Paris, Imprimerie
à celle des Nasrides, on retrouve des qui reposent sur de fines colonnes.
M S

Nationale, 1991, p. 194


éléments propres à l’architecture de la L’arcade est surmontée de pans de
C LE

dynastie musulmane de Grenade. La décors traditionnels de l’architecture


71: Ibid, p.195.
synagogue est composée d’une grande islamique. La galerie des femmes
O A

salle rectangulaire, d’une galerie des occupe le premier niveau et donne sur
D ON
U

72: Torah : « Désigne les cinq


femmes au premier niveau la partie la salle principale. Cinq grandes baient
premiers livres de la Bible
Sud, de dépendances au Nord et permettent aux femmes de participer
I
AT

hébraïque : la Genèse, l’Exode,


d’un patio à l’Est. Elle est construite au culte. Elle est ornementée de décors
le Lévitique, les Nombres et le
en brique et en pierre. Les décors similaires à ceux de la salle de culte.
N

Deutéronome ». https://www.
sont en plâtre et polychromes. Ils Après l’expulsion des juifs, l’ordre de
LE

larousse.fr/encyclopedie/oeuvre/
reprennent l’ornementation végétales Calatrava transforme la synagogue en
la_Torah/147075
et géométriques qui, selon H.Stierlin, prieuré. Elle devient ensuite une église
O

[consulté le 5 décembre 2019].


« semble directement extraite des au XVIe siècle.
EC

109
S
TE
AN
N
U DE
TE E
Figure 128 (en

R
U R
haut): Nefs de la

'A U
synagogue Santa

D CT
Maria la Blanca.

IT E
Figure 129 (au

O IT
milieu à gauche):
Décor de plâtre de

R H
la synagogue Santa

D RC
Maria la Blanca.

AU D'A
Figure 130 (au
milieu au centre):
Menuiserie
IS E mudéjar, porte
U UR
latérale, synagogue
Santa Maria la
SO IE

Blanca.
M
T ER

Figure 131
(au milieu à
EN UP

droite): Détail
de menuiserie
M S

mudéjar.
C LE

Figure 132 (en bas à


O A

gauche): Sol en terre


D ON

cuite et céramiques,
U

synagogue Santa
I

Maria la Blanca.
AT

Figure 133 (en bas


N

à droite): Chapiteau
LE

au décor végétal
sur pilier octogonal,
O

synagogue Santa
EC

Maria la Blanca.

110
S
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U DE
TE E
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'A U
D CT
IT E
O IT
R H
D RC
Figure 134: Synagogue del Transito. Figure 135: Arche sainte, Synagogue del Figure 136: Plafond mudéjar,

AU D'A
Transito. Synagogue del Transito.

IS E
U UR
SO IE
M
T ER
EN UP
M S
C LE
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D ON
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I
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N
LE

Figure 137: Décors mudéjars de plâtre et fenêtres hautes Figure 138: Ecriture coufique en
O

avec des moucharabiehs, Synagogue del Transito. hébreu, Synagogue del Transito.
EC

111
S
TE
L’architecture al-Andalus reprise par les est composé de différentes compositions
chrétiens d’arcs polylobés, entrecroisés et outrepassés

AN
d’influence califale. Ils ornent les portes, les
Comme dans toutes les villes façades principales et les absides. Parfois,

N
reconquises, les chrétiens vont s’approprier différentes typologies d’arcs sont combinées

U DE
certains édifices musulmans et vont en comme au Couvent de Santa Isabel de los
faire construire de nouveaux à Tolède. Reyes, où on observe une ouverture en arcs

TE E
Ces derniers s’inscrivent dans la tradition polylobé inscrit dans un arc outrepassé brisé

R
U R
de l’architecture mudéjare. Les premières qui prend place dans un arc outrepassé. Les

'A U
églises chrétiennes de la ville construites à campaniles sont aussi typiquement mudéjar.

D CT
partir du XIe siècle ont des caractéristiques Ils reprennent la composition des minarets

IT E
similaires. Elles reprennent des éléments avec différents niveaux. Le premier corps est

O IT
de l’architecture omeyyade car c’est la seule lisse, les suivants sont percés d’ouvertures

R H
expression de l’art musulman connu à cette en arc d’inspiration musulmane. Parfois,

D RC
époque en Espagne. La brique et la pierre le dernier niveau est plus étroit. Ils sont
sont utilisées pour la structure et le décor décorés d’arcs et de motifs faits en brique.

AU D'A
extérieur des constructions religieuses.
Les plafonds sont souvent réalisés selon L’église San Roman est un exemple
IS E
la technique de l’artesonado reprise aux de cette architecture mudéjare tolédane. Elle
U UR
musulmans. Le plan de ce type d’église est est construite au XIIIe siècle par des artisans
souvent rectangulaire ou en croix latine, mudéjars sur l’emplacement d’une ancienne
SO IE

avec une ou trois nefs. Selon P. Lavedan, mosquée. On retrouve des éléments
M
T ER

« le plan des églises mudéjares reste celui musulmans au niveau du décor et de


des églises romanes, mais la couverture l’architecture. Elle est en brique et en pierre.
EN UP

en charpente plus ou moins travaillée, le Les trois nefs sont séparées par des arcs
décor des absides et des clochers dénoncent outrepassés avec alfiz, d’inspiration califale.
M S

l’intervention mauresque73». Ces dernières Les chapiteaux sont réutilisés. Il y en a cinq


C LE

sont séparées par des arcades sur des wisigoths, six mozarabes et un byzantin.
O A

colonnes ou piliers. Les arcs structurels L’arcade principale est surmontée d’une
D ON

sont principalement outrepassés. Ceux arcade secondaire avec des ouvertures en


U

utilisés pour la décoration et les ouvertures arcs plein-cintres. L’église possède une tour- 73: Pierre
I

sont plus variés avec des arcs polylobés, clocher inspirée des minarets de l’époque
AT

Lavedan, Histoire
polylobés brisés, outrepassé et outrepassés du califat de Cordoue. Sa composition est de l’art, Moyen
N

brisés. Les fenêtres sont situées au niveau divisée en trois corps. La première partie est Age et temps
LE

des plafonds et voûtes. La lumière des lisse. Au second niveau, les quatre faces sont modernes, vol.2,
Paris, Presses
édifices est diffuse grâce aux moucharabiehs chacune percées par deux ouvertures. Les
O

universitaires de
combinés aux fenêtres. A l’extérieur, le décor arcs outrepassés brisés ouverts sont inscrit France, 1944.
EC

112
S
TE
dans des arcs polylobés. Le dernier niveau d’un panneau décoré d’arcs polylobés
est lui aussi ouvert. Chaque face possède une entrecroisés et une frise de losanges.

AN
arcade composée d’un arc polylobé encadré
d’arcs outrepassés. Les deux derniers niveaux Un des édifices les plus connus de

N
sont séparés par une frise d’arcs polylobés. Tolède est l’Ermitage San Cristo de la Luz.

U DE
Ce bâtiment est une ancienne mosquée
L’église Santiago del Arrabal suit de l’époque califale construite en 999 et

TE E
le même modèle que l’église San Roman. transformée par les chrétiens en église au

R
U R
Elle est construite au XIIe siècle, sur les XIe siècle. A la mosquée de plan carré a été

'A U
ruines d’une mosquée elle aussi. Le minaret ajoutée une abside mudéjare. La construction

D CT
musulman a probablement été conservé musulmane copie de nombreux éléments

IT E
pour être converti en campanile. Ce dernier de la Grande Mosquée de Cordoue. On

O IT
est peu décoré. La partie supérieure en retrouve les mêmes éléments décoratifs et

R H
brique est composée d’un premier registre constructifs comme les voûtes ou les arcs

D RC
décoré d’une frise en dents d’engrenage et outrepassés. Les neuf coupoles sont des
un deuxième, percée à chaque face, par deux répliques de celles de la Grande Mosquée.

AU D'A
arcs outrepassés brisés. La partie inférieure L’abside reprend le vocabulaire ornemental
en brique et moellon est décorée d’arcs de l’architecture musulmane. Elle est
IS E
jumelés outrepassés ouverts, séparés par une construite en brique et repose sur une base
U UR
colonne. L’édifice est construit en brique et en moellon. Le premier niveau est orné
moellon. Il suit un plan en crois latine avec d’arcs plein-cintre aveugles et le deuxième
SO IE

trois nefs séparées par des arcs brisés. Les d’arcs outrepassés inscrits dans des arcs
M
T ER

trois absides sont décorées d’arcs outrepassés polylobés. Certains sont aveugles, d’autres
brisés, plein-cintres et polylobés sur deux ou ouverts pour éclairer l’intérieur. Des frises
EN UP

trois niveaux. La chaire est ornée de décors de dents d’engrenage séparent les niveaux et
en plâtre mudéjars. Les éléments mudéjars surmontent le dernier niveau.
M S

les plus significatifs sont les portails des


C LE

façades Ouest et Sud. Le portail Sud est Les constructions mudéjares de


O A

composé d’une porte en arc outrepassé Tolède ne sont pas seulement des églises.
D ON

inscrit dans un arc polylobé entouré d’un Le Taller del moro est un exemple de
U

alfiz. Au-dessus, on trouve une série d’arcs l’architecture mudéjare palatiale du XIVe
I

outrepassés entrecroisés, puis une frise en siècle. L’organisation spatiale du palais est
AT

dents d’engrenage pour finir par une arcade similaire aux palais islamiques avec des
N

d’arcs polylobés entrecroisés. La façade espaces qui s’organisent autour d’un patio. La
LE

Ouest possède une porte en forme d’arc partie principale du palais se divise en trois
outrepassé, inscrite dans un arc polylobé espaces : une salle centrale rectangulaire
O

différent de la porte Sud. Elle est surmontée flanquée de deux salles carrées surmonté
EC

113
S
TE
d’une coupole. Ces derniers possèdent L’architecture mudéjare de Tolède
des plafonds de bois qui suivent les est donc importante car elle touche

AN
techniques hispano-musulmanes. Le décor différentes types d’édifices et s’est adaptée
de plâtre reprend les motifs traditionnels aux autres cultures présentes dans la ville.

N
géométriques, végétaux et épigraphiques Tolède fait partie du royaume castillan et

U DE
tout en y ajoutant des symboles chrétiens son architecture présente des similitudes
et des armoiries. La polychromie est avec les édifices d’autres villes de Castille et

TE E
importante pour la compréhension de ces Léon.

R
U R
décors. Le motif de l’étoile est très repris

'A U
dans le décor de ce palais.

D CT
IT E
Le XIVe siècle voit apparaître de

O IT
nombreuses constructions militaires. A

R H
Tolède, ce type d’architecture est représenté

D RC
par la Porte du Soleil. La porte est composée
de trois éléments : la porte, une tour semi-

AU D'A
circulaire et une tour carré. La porte est un
arc outrepassé, inscrit dans un arc outrepassé
IS E
brisé plus grand, entouré d’alfiz. Ce dernier
U UR
est supporté par des colonnes de pierre. La
porte du Soleil est en moellon et brique,
SO IE

traditionnels dans l’architecture mudéjare


M
T ER

tolédane. Au-dessus des arcs, la porte est


ornementée de panneaux décorés par des
EN UP

arcs outrepassés entrecroisés, puis d’une


frise en dents d’engrenage et enfin des arcs
M S

polylobés entrecroisés. Cette composition


C LE

est semblable à la façade Ouest de l’église


O A

Santiago del Arrabal. L’aspect militaire de la


D ON

porte est donné par les tours qui flanquent


U

la porte. Elles sont massives, peu décorées


I

et sans grandes ouvertures. Cela rappel


AT

l’architecture militaire des Omeyyades puis


N

des Almohades à cause des merlons. La


LE

tour circulaire est décorée d’arcs polylobés


aveugles.
O
EC

114
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Figure 139: Nef principale de l’église Figure 140: Tour en briques et moellons,

AU D'A
San Roman, Tolède. église San Roman, Tolède.

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Figure 141: Arcs outrepassés et fenêtres hautes, Figure 142: Porte en forme d’arc
église San Roman, Tolède. outrepassé, église San Roman, Tolède.
O
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115
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Figure 143: Façade principale, église Santiago Figure 144: Tour en briques et moellons,
del Arrabal, Tolède. IS E église Santiago del Arrabal, Tolède.
U UR
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Figure 145: Abside décorée d’arcs aveugles, Figure 146: Porte en forme d’arc outrepassé
O

église Santiago del Arrabal, Tolède. inscrit dans un arc outrepassé polylobé,
EC

église Santiago del Arrabal, Tolède.

116
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Figure 147: Abside mudéjar, Ermitage San Cristo de la Luz, Figure 148: Plafond et décors de plâtre mudéjar, Taller del Moro,

D RC
Tolède. Tolède.

AU D'A
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Figure 149: Salle principale, Taller del Moro, Tolède. Figure 150: Puerta del Sol, architecture mudéjar militaire, Tolède.

117
S
TE
L’architecture mudéjare en Castille et León. l’Aragon, la Catalogne et les Asturies.
Les Asturies entament la Reconquista.

AN
Le royaume de Castille est Léon Seulement, les royaumes chrétiens se divisent
; les castillans prennent leur indépendance

N
se limite dans un premier temps au Nord
de l’Espagne. Il va ensuite s’étendre à une des Asturies et le royaume Navarre grandit.

U DE
grande partie de la péninsule ibérique Cela ralentit la progression de la reconquête.
pour finir par être le plus grand royaume A la chute du Califat de Cordoue au XIe siècle,

TE E
le territoire musulman se divise en petits

R
U R
du pays avant son unification. Libéré de la
royaumes. Le royaume de Castille en profite

'A U
domination musulmane, il développe un art

D CT
qui lui est propre un reprenant le modèle pour affirmer sa puissance et absorbe le
occidental de l’architecture romane. De plus, Léon (1037) ainsi que la Navarre (1054). Les

IT E
les édifices maures ne sont pas nombreux royaumes chrétiens espagnols ont le soutien

O IT
et n’influencent donc pas beaucoup des souverains catholiques européens après

R H
l’architecture locale. Le royaume n’est pas en l’ouverture des chemins de St Jacques de

D RC
contact avec l’Andalousie dont les modèles Compostelle. La Reconquista progresse
ne seront pas repris. Cependant, la présence avec la prise de Tolède en 1085 par le roi de

AU D'A
des musulmans est encore importante sur le Castille. Les chrétiens sont ensuite bloqués
territoire et des souverains comme Alphonse par les Almoravides puis les Almohades
IS E
X de Léon envoient des artisans mudéjars qui veulent réunifier le territoire musulman
U UR

pour repeupler et construire certaines villes. occidental. Les défaites successives des
chrétiens face aux musulmans les encourage
SO IE

Ils sont une main d’œuvre peu couteuse et


à s’unir. Ils gagnent ainsi la Bataille de las
M

efficace. L’architecture mudéjare de Castille


T ER

et Léon naît ainsi et mêle l’architecture Navas Tolosa qui permet de repousser les
musulmans au seul royaume de Grenade.
EN UP

romane et musulmane. On retrouve surtout


des manifestations de cet art dans des petites La Castille et Léon et l’Aragon deviennent
M S

églises mais aussi dans des édifices religieux les royaumes chrétiens les plus importants
C LE

et militaires plus importants. de la péninsule. Pendant les XIIIe et XIVe


siècles, tous ces royaumes vont coexister et
O A

L’interruption de la période musulmane par se disputer le territoire. La Castille et Léon


D ON
U

la Reconquista va se développer en remportant Cordoue


en 1236 et Séville en 1248. L’unification
I
AT

Le VIIIe siècle marque l’apogée de de l’Espagne chrétienne par le mariage


entre les souverains de Castille et d’Aragon
N

la domination musulmane en Espagne.


La totalité du territoire est envahi, excepté va permettre à ces derniers de terminer
LE

quelques petits royaumes chrétiens des la Reconquista en 1492 avec la prise de


O

Pyrénées : la Navarre, le Léon, la Castille, Grenade.


EC

118
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Figure 151: Expansion du Royaume de Castille et Leon durant la Reconquista. S
119
S
TE
Les éléments repris à l’architecture Les types d’arcs empreintés à
musulmane l’architecture musulmane sont les arcs

AN
outrepassés brisés, outrepassés et polylobés.
Les édifices mudéjars du royaume chrétien

N
Même si le Nord de la Castille et Léon
ne reste pas longtemps sous la domination sont surtout décorés d’arcs plein-cintres

U DE
musulmane par rapport au reste de la superposés ou double. Ces différents types
péninsule, on y trouve de nombreux édifices d’arcs sont encadrés par un alfiz, élément très

TE E
mudéjars. Les chrétiens vont très rapidement courant dans l’architecture islamique.

R
U R
s’emparer d’éléments musulmans dans leurs En Castille et Leon, les églises

'A U
édifices religieux. L’une des principales possèdent souvent une tour qui peut être

D CT
caractéristiques musulmanes est l’utilisation au niveau de la croisée du transept ou au

IT E
de la brique et du moellon comme élément niveau des entrées pour les monastères.

O IT
de structure et de décor. Comme à Tolède, ces Elles reprennent les matériaux traditionnels

R H
matériaux ne sont pas exclusivement utilisés de l’architecture mudéjare : la brique et le

D RC
dans l’architecture musulmane mais ce sont moellon. Elles sont divisées en plusieurs
les techniques des artisans mudéjars qui sont corps, comme les minarets. Les faces sont

AU D'A
utilisées. percées par des arcs doubles ou des arcades.

Les plafonds IS E d’inspiration Les composantes propres à la région


U UR
musulmane sont aussi repris par les artisans
mudéjars. On retrouve ainsi les plafonds de L’architecture mudéjare de la Castille
SO IE

bois avec les chevrons visibles et les plafonds et Léon a pour particularité l’hybridation
M
T ER

artesonados. Ces derniers sont tout de même entre l’art importé d’Europe et l’art islamique.
plus rares en Castille et Léon. On retrouve En effet, l’architecture romano-mudéjar et
EN UP

aussi des voûtes à muqarnas. gothico-mudéjar naissent sur ce territoire


selon L. Torres Baldas74. Les édifices
M S

Au niveau des décors, les plâtres suivent l’organisation spatiale des modèles
C LE

ciselés sont utilisés surtout pour les petites occidentaux. Les églises romanes et gothiques
O A

chapelles. Les motifs abstraits géométriques françaises servent de base à l’architecture


D ON

et végétaux musulmans sont parfois adoptés. du royaume. Comme la région manque 74: Leopoldo
U

Torres Baldas, Ars


Mais la majorité des décors islamiques de moyens, elles sont bâties en briques, hispaniae, historia
I

matériau plus pauvre que la pierre et par des


AT

employés par les chrétiens castillans sont universal del arte


ceux fait en brique, à l’extérieur. Ce sont Mudéjars qui y incorporent leurs techniques hispanico, vol.4,
N

principalement des frises de dents d’engrenage et ornementations. Les édifices mudéjars de Madrid, editorial
LE

et des arcs. Castille et Léon sont plus austères et pauvres Plus Ultra, 1949,
pp. 256-266 et
que ceux que l’on retrouve dans les autres
O

269-273.
régions.
EC

120
S
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AU D'A
IS E Figure 152 (en haut
U UR
à gauche): Décors
mudéjars en brique,
SO IE

La Peregrina,
M

Sahagun.
T ER

Figure 153 (en haut


EN UP

à droite): Tour de
l’église San Tirso,
M S

Sahagun.
C LE

Figure 154 (en


O A

bas à gauche):
D ON

Décors mudéjars de
U

plâtre, La Pererina,
I

Sahagun.
AT

Figure 155 (en bas à


N

droite): Coupoles de
LE

mocarabes, chapelle
de l’Assomption,
O

Monasterio de las
EC

Huelgas.

121
S
TE
Les édifices significatifs d’arcs reposant sur des piliers de brique.
Tous les arcs de la tour sont en plein-cintres.

AN
Les premiers édifices religieux La corniche à console de la tour est dans la
mudéjars de Castille et León se situent dans tradition musulmane.

N
la province de León, à Sahagun. Cette ville

U DE
est une étape importante sur le chemin de L’église San Lorenzo est édifiée au
Compostelle. Elle se situe à la croisée de la XIIIe siècle. Elle est construite selon le modèle
de San Tirso, mais elle est uniquement

TE E
route de Madrid et du Chemin français. Ce
réalisée en brique. Son plan est basilical, avec

R
U R
foyer d’architecture mudéjare possède trois
trois nefs séparées par des murs de briques

'A U
édifices religieux majeurs : San Tirso, San
et des piliers cruciformes supportant des

D CT
Lorenzo et la Peregrina.
arcs brisés. Le plafond est en bois, élément
habituel de l’architecture mudéjare. Elle

IT E
L’église San Tirso est une des plus
possède trois absides dans la continuité des

O IT
anciennes églises mudéjares de la province
de León. Elle a été bâtie au XIIe siècle. D’abord nefs. Elles sont décorées à l’extérieur par des

R H
construite en pierre, dans le style roman, maçonneries mudéjares. L’abside centrale

D RC
elle a ensuite été édifiée en brique, dans le possède trois niveaux d’arcades aveugles.
style mudéjar. Son plan est rectangulaire, Le premier est composé d’une série d’arcs

AU D'A
avec trois nefs qui se terminent chacune par outrepassés reposant sur les piliers. Le
une abside. L’abside principale est décorée second est décoré d’arcs outrepassés plus
IS E
d’une succession d’arcs plein-cintre aveugles hauts, encadrés par un alfiz. Le troisième
est composé de petites ouvertures
U UR
reposant alternativement sur des piliers
ou des modillons. La partie supérieure est rectangulaires. L’arc central est différent, sur
les deux derniers niveaux. Il y a des décors
SO IE

composée d’arcs aveugles en plein-cintre


de frises en dents d’engrenage, typiques de
M

encadrés par un alfiz. La composition des


T ER

deux autres absides reprend ses éléments en l’art mudéjar. Les deux absides latérales
inversant les deux compositions. La tour en sont décorées avec les mêmes éléments
EN UP

brique est rectangulaire. Elle se situe entre la que la principales, mais la composition est
nef et l’abside principale. La partie inférieure différente. La tour a un plan rectangulaire
M S

est lisse alors que la supérieure est percée et se situe au niveau de la base de l’abside
C LE

par des baies et arcades. Les ouvertures sont principale. Elle est divisée en quatre parties,
de plus en plus petites et nombreuses en de plus en plus étroites. Le premier niveau
O A

allant vers le haut. Au premier niveau, on est percé d’arcs plein-cintre et décoré de
D ON
U

retrouve une ou deux arcades géminées avec frises de brique en dent d’engrenage, le
une colonne en pierre au centre. Au second deuxième d’une série de quatre arcs plein-
I

cintre de largeurs différentes (deux arcs plus


AT

niveau, les faces sont percées d’une arcade


reposant sur des colonnes de pierre dont les larges au milieu entouré d’arcs plus étroits).
N

chapiteaux sont imposants. On compte six Le troisième niveau reprend l’organisation


du précédent mais les arcs sont outrepassés
LE

arcs pour les faces les plus larges et quatre


pour les autres. Le dernier niveau est plus brisés. Au dernier niveau, on peut voir une
alternance d’arcs plein-cintre et outrepassés
O

simple et étroit. Il est composé d’une série


brisés.
EC

122
S
TE
AN
N
U DE
TE E
R
U R
'A U
D CT
IT E
O IT
R H
D RC
AU D'A
IS E
U UR
SO IE
M

Figure 156 (en haut


T ER

à gauche): Eglise
San Tirso, Sahagun.
EN UP

Figure 157 (en haut


M S

à droite): Tour de
C LE

l’église San Tirso,


Sahagun.
O A
D ON

Figure 158 (en


U

bas à gauche): Arc


I

outrepassé dans
AT

l’église San Tirso,


Sahagun.
N
LE

Figure 159 (en bas


à droite): Intérieur
O

de l’église San Tirso,


EC

Sahagun.

123
S
TE
AN
N
U DE
TE E
R
U R
'A U
D CT
IT E
O IT
R H
D RC
AU D'A
IS E
U UR
SO IE

Figure 160 (en


M

haut à gauche):
T ER

Eglise San Lorenzo,


Sahagun.
EN UP

Figure 161 (en haut


M S

à droite): Tour de
C LE

l’église San Lorenzo,


Sahagun.
O A
D ON

Figure 162 (en bas


U

à gauche): Abside
I

de l’église San Tirso,


AT

Sahagun.
N

Figure 163 (en bas


LE

à droite): Décors en
briques de l’église
O

San Lorenzo,
EC

Sahagun.

124
S
TE
La Pérégrina est l’église de pèlerinage des monarques fondateurs, Alphonse VIII
de la ville. Elle a été construite au XIIIe de Castille et Aliénor de Plantagenet, et de

AN
siècle par des artisans mudéjars. L’édifice leurs descendants. On peut observer dans cet
est un couvent franciscain en brique. Le édifice certains éléments mudéjars, même

N
décor extérieur est marqué par l’utilisation s’il reprend majoritairement l’esthétique des

U DE
d’arcs musulmans polylobés, outrepassés édifices cisterciens. Dans le cloître gothique
et outrepassés brisés. On peut aussi voir de San Fernando, construit entre le XIIIe
des frises de briques en dents d’engrenage. et le XVe siècle, les voûtes sont recouvertes

TE E
Les portes de l’édifice sont en forme d’arc de plâtres ciselés de Cordoue. Les motifs

R
U R
outrepassé. On peut observer à l’intérieur utilisés sont des entrelacs, des motifs

'A U
des vestiges de décors en plâtre avec des géométriques et végétaux. On y trouve

D CT
motifs musulmans. A côté de l’unique aussi deux portes mudéjars exécutées selon
abside de l’église se trouve une chapelle. Elle la technique de l’artesonado. La première

IT E
est décorée, au rez-de-chaussée, de plâtres date du XIVe siècle, elle permet d’accéder à

O IT
qui reprennent tous les éléments de décor l’église. La deuxième est réalisée avec deux

R H
de l’architecture islamique. On y retrouve bois de couleurs différentes. Les motifs

D RC
les mêmes motifs géométriques et végétaux géométriques, végétaux et épigraphiques
organisés en panneaux et frises. Des blasons (écriture coufiques) ainsi que l’étoile à huit

AU D'A
et symboles chrétiens y sont incorporés branches des arts almoravide et almohade y
comme pour le Taller del Moro de Tolède. sont reproduits. La chapelle de l’Assomption,
La polychromie des décors est encore visible.
IS E datant du XIIe siècle reprend la typologie des
Les niches de la chapelle sont en forme d’arc constructions almohades. Elle est construite
U UR

brisé. en brique, comme la plupart des édifices


mudéjars de la région. On y retrouve une
SO IE

La ville de Burgos a développé série d’arcs polylobés, trois coupoles de


M
T ER

sa propre architecture mudéjare, qui mocárabe à l’entrée et des poutres décorées


mêle influences romanes, gothiques et d’inscriptions musulmanes. Le volume 75: Selon Maria
EN UP

musulmane. Les trois religions cohabitent principal est couvert par une coupole Luisa Consejo
pacifiquement dans la ville ce qui donne musulmane dont les nervures forment une Diez, el arte
M S

mudéjar en
naissance à des édifices particuliers. étoile à huit branches. La chapelle de Santiago
Burgos y su
C LE

L’art mudéjar se manifeste discrètement, est de style mudéjar, en brique et pierre. On provincia, thèse
complètement intégré à l’art chrétien. Il y accède par une porte en arc outrepassé
O A

de l’université de
s’illustre surtout dans les décors qui viennent brisé. Elle est divisée en deux espaces Madrid, 1999,
D ON
U

se juxtaposer à l’édifice de style roman séparés par un arc outrepassé brisé. Les arcs pp.7-8.
ou gothique75. On retrouve des éléments sont soutenus par des chapiteaux arabes.
I

mudéjars entre les XIe et XVIIIe siècles dans Le deuxième espace, carré, est couvert par
AT

76: Alphonse
la ville et sa province mais surtout sous le un plafond en artesonado polychrome. Le VIII: 1158-1214.
N

règne d’Alphonse VIII76. Le monastère royal décor est composé de panneaux de plâtre Roi de Castille et
de las Huelgas est l’exemple le plus parlant ciselé. de Tolède.
LE

de l’architecture mudéjare de Burgos. Ce


monastère cistercien a été fondé en 1187 par
O

les rois catholiques. On y trouve le panthéon


EC

125
S
TE
AN
N
U DE
TE E
R
U R
'A U
D CT
IT E
O IT
R H
D RC
AU D'A
Figure 164 (en
haut à gauche): La
Peregrina, Sahagun.
IS E
U UR
Figure 165 (en haut
à droite): Décor
SO IE

d’arcs mudéjars, La
M

Peregrina, Sahagun.
T ER

Figure 166 (en bas


EN UP

à gauche): Porte
en forme d’arc
M S

outrepassé, La
C LE

Peregrina, Sahagun.
O A

Figure 167 (en bas


D ON

au milieu): Décor
U

en plâtre mudéjar,
I

La Peregrina,
AT

Sahagun.
N

Figure 168 (en bas


LE

à droite): Fenêtre de
l’abside principale,
O

La Peregrina,
EC

Sahagun.

126
S
TE
AN
N
U DE
TE E
R
U R
'A U
D CT
IT E
Figure 169 (en

O IT
haut à gauche):

R H
Chapelle mudéjare

D RC
de Santiago,
Monasterio de las

AU D'A
Huelgas.

Figure 170 (en


IS E haut à droite):
U UR
Coupoles de
mocarabes, chapelle
SO IE

de l’Assomption,
Monasterio de las
M
T ER

Huelgas.
EN UP

Figure 171 (en


bas à gauche):
M S

Arc polylobé
C LE

mudéjar, chapelle
de l’Assomption,
O A

Monasterio de las
D ON

Huelgas.
U

Figure 172 (en


I
AT

bas à droite):
Coupole mudéjar à
N

nervures, chapelle
de l’Assomption,
LE

Monasterio de las
O

Huelgas.
EC

127
S
TE
En Castille et Leon, les souverains les musulmans. L’ornementation est en plâtre
font aussi édifier par des Mudéjars des ciselé avec des motifs géométriques. Cette

AN
constructions militaires. Le château de Coca différence entre l’aspect extérieur militaire
en est un exemple. Cette forteresse gothico- et l’intérieur luxueux et richement décoré

N
mudéjar fût construite au XVe siècle par des rappel l’Alhambra. La muraille et les tours

U DE
artisans de Séville. La brique est utilisée sont couronnés de merlons pyramidaux,
pour la structure et l’ornementation de la très présent dans l’architecture militaire
forteresse. Le patio qui se situe au centre de omeyyade puis almohade.

TE E
la forteresse est de style mudéjar. Les décors

R
U R
intérieurs imitent ceux que l’on trouve chez

'A U
D CT
IT E
O IT
R H
D RC
AU D'A
IS E
U UR
SO IE
M
T ER
EN UP
M S
C LE
O A
D ON
U
I
AT

Figure 173: Château


N

de Coca.
LE
O
EC

128
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N
U DE
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'A U
D CT
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O IT
R H
D RC
AU D'A
Figure 174: Vue aérienne du Château de Coca. Figure 175: Muraille en brique avec ses merlons pyramidaux,
IS E château de Coca.
U UR
SO IE
M
T ER
EN UP
M S
C LE
O A
D ON
U
I
AT
N

Figure 176: Décor mudéjar du Château de Coca. Figure 177: Décor mudéjar du Château de Coca.
LE
O
EC

129
S
TE
L’architecture islamique en royaume L’interruption de la période musulmane
d’Aragon. par la Reconquista

AN
N
Le territoire aragonais est sous
Le royaume d’Aragon est né
domination musulmane pendant de

U DE
après la conquête de l’Espagne par les
nombreux siècles. Sous Sanche Ier et Pierre
musulmans. Il se situe au Nord-Ouest de
I d’Aragon, la Reconquista avance à grands

TE E
la péninsule ibérique. Au début du IXe
pas. Pierre I s’empare de Huesca en 1095,

R
U R
siècle, ce n’est qu’un petit comté qui profite

'A U
qui devient la capitale de son royaume. En
de l’affaiblissement des musulmans pour

D CT
1101, c’est au tour de Barbastro. Alphonse
prendre de l’ampleur. Il est fortement lié aux
Ier va ensuite reprendre la vallée de l’Elbre
carolingiens par sa localisation, la religion et

IT E
avec Ejea, Calatayud et Tulède. Ses plus

O IT
les alliances politiques. Au Xe siècle, l’Aragon
grandes victoires sont la prises de Saragosse
dépend du royaume de Navarre et est

R H
en 1118 et la bataille de Cutanda contre les

D RC
considéré comme une seigneurie dirigée par
Almoravides en 1120, qui lui permet de
le roi de Pampelune. Le comté prend de plus
reconquérir une grande part du royaume

AU D'A
en plus d’importance au niveau culturel.
aragonais. La Reconquista reprend ensuite
De nombreux exemples d’architecture
sous Alphonse II qui remporte Teruel et
mozarabe se développent sur son territoire.
IS E Ancañiz. Au XIIIe siècle les souverains
U UR
A la mort du roi de Navarre en 1076, Sanche
reprennent Majorque, Minorque, Ibiza,
Ier d’Aragon se partage son royaume avec
Valence en 1238 et Dénia.
SO IE

le roi de Castille. De cette division nait


M
T ER

le royaume d’Aragon. Le roi d’Aragon


permet à la Reconquista d’avancer pendant
EN UP

la période des rois taifas. L’expansion du


royaume continue vers le Sud grâce à l’aide
M S

des Croisés et des Français. Peu à peu, les


C LE

comtés catalans sont rattachés au Royaume,


puis c’est au tour de Valence, Denia, Teruel et
O A
D ON

d’une partie de la France avec la Provence et


U

le Roussillon. Les royaumes d’Aragon et de


I

Castilles vont se battre pour la domination


AT

de l’Espagne. Cette lutte prend fin avec le


N

mariage de souverains castillans et aragonais


LE

qui permet l’unification du pays. L’Aragon


s’étend aussi en Italie, à Malte et en Sardaigne
O

au XVe siècle.
EC

130
EC
O
LE
N
AT
I
D ON
O A
C LE
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M S
EN UP
T ER
SO IE
U UR
M
IS E
AU D'A
D RC
R H
O IT
IT E
D CT
'A U
U R
TE E
pendant la Reconquista.

U DE
R
N
AN
Figure 178: L’évolution du Royaume d’Aragon

TE
S
131
S
TE
Les éléments repris à l’architecture d’al- repris. La brique permet de décorer l’extérieur
Andalus des édifices avec des motifs en dents de

AN
scie, des arcs entrecroisés, des panneaux de
sebka et des frises en opus spicatum. Les

N
L’Aragon possède de nombreuses
manifestations d’architecture mudéjare sur motifs intérieurs sont des copies de ceux qui

U DE
son territoire. La majorité des constructions existent déjà dans l’architecture musulmane.
sont édifiées entre le XIIe et le XVIIe siècle. L’architecture mudéjare réutilise aussi « des
éléments de construction caractéristiques de

TE E
Durant cette période, les souverains aragonais
l’art islamique comme les panneaux d’alfiz

R
U R
ont permis aux musulmans de rester sur leur
clôturant les arcs outrepassés, les saillies de

'A U
territoire, sous les mêmes conditions que
toit décorées (rafes) et les différents motifs en

D CT
les autres royaumes espagnols. Les édifices
reprennent des éléments de l’architecture treillis77».

IT E
hispano-musulmane. Comme de nombreux
Les composantes propres à la région

O IT
édifices mudéjars, ceux du royaume

R H
aragonais sont en briques. Elle est utilisée
La majorité des églises aragonaises

D RC
pour la structure et les décors extérieurs. A
l’intérieur, la brique est recouverte de décors suivent un plan à nef unique avec une abside
en plâtre. polygonale et des chapelles latérales qui

AU D'A
servent de contrefort. Une des particularités
Les aragonais reprennent aussi les de l’architecture mudéjare aragonaise est
IS E
tours inspirées des minarets qu’ils décorent l’église fortifiée de plan rectangulaire. A
U UR
avec les briques et la céramique. Certaines l’extérieur, des tours viennent s’intercaler entre
tours octogonales reprennent le modèle les chapelles latérales et servent de contrefort
et de moyen de défense. Les édifices sont le
SO IE

gothique mais leur décor reste hispano-


résultat d’un mélange entre les influences
M

musulman.
T ER

Les jalousies sont utilisées pour contrôler la gothiques d’Europe et hispano-musulmane.


lumière. Les plafonds de bois sont aussi très Les décors intérieurs ne sont plus forcément
EN UP

repris. Ils sont réalisés selon les techniques en plâtre ciselé mais peints. Le vocabulaire 77: Site de
de l’artesonado ou du muquarnas. De plus, ornemental et la composition des décors
M S

l’Unesco, https://
les Mudéjars aragonais reprennent les reste cependant les mêmes que ceux des whc.unesco.
C LE

techniques de faïence émaillée pour les sols musulmans. Certain motifs sont cependant org/fr/list/378/
et les murs. « issus de traditions très diverses: gréco- [consulté le 6
O A

romaines, byzantines, sassanides, seldjouqides, décembre 2019].


D ON
U

Les systèmes ornementaux utilisés berbères et wisigothes entre autres78», selon le


dans l’architecture mudéjare aragonaise sont site de l’UNESCO. 78: Ibid.
I
AT

dérivés de ceux de l’Aljaferia de Saragosse,


qui s’inscrit dans la tradition de l’architecture
N

hispano-musulmane. Cet édifice est le


LE

principal modèle de l’architecture mudéjare


aragonaise. Des éléments omeyyades,
O

almoravides, almohades et nasrides sont


EC

132
S
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TE E
R
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'A U
D CT
IT E
O IT
R H
D RC
AU D'A
IS E
U UR
SO IE
M
T ER

Figure 179 (en


haut): Aljaferia de
EN UP

Saragosse.
M S

Figure 180 (à
C LE

gauche): Torre
de San Salvador,
O A

Teruel.
D ON
U

Figure 181 (à droite


I

au centre): Arc
AT

polylobé, Aljaferia
de Saragosse.
N
LE

Figure 182 (en


bas à droite):
O

Eglise mudéjar de
EC

Montalban.

133
S
TE
Les édifices significatifs importante et elle se mêle à des éléments
gothiques. Les tours sont décorées d’arcs

AN
Les manifestations les plus aveugles, de panneaux de sebka, de décors
en céramique et en brique,… Les tours

N
importantes d’architecture mudéjare
aragonaises se trouvent à Teruel et Saragosse. sont couronnées de merlons dans le style

U DE
La ville de Teruel est reconnue pour almohade. Leur structure est également
ses nombreuses tours mudéjares. Elles semblable aux minarets almohades,

TE E
présentent des éléments romans, gothiques constitués d’une tour à l’intérieur d’une

R
U R
et musulmans qui créent la particularité du autre, où les escaliers viennent s’intercaler

'A U
mudéjar aragonais. On peut classifier les entre les deux.

D CT
édifices de Teruel selon deux phases.

IT E
O IT
La première se situe au XIIIe siècle,

R H
période pendant laquelle l’influence romane

D RC
est présente. Les tours de l’église San Pedro et
de la cathédrale de Santa Maria de Mediavilla

AU D'A
en sont des témoignages. Ces tours sont
quasiment identiques, elles sont en brique
IS E
et leur décor utilise les ornementations
U UR
musulmanes. Le premier niveau est décoré
d’arcs entrecroisés aveugles. Puis des fenêtres
SO IE

semi-circulaires semblables aux portails


M
T ER

romans. Les derniers niveaux sont percés


de baies géminées et d’arcades. Le décor des
EN UP

façades est constitué de frises de briques


ou de céramique. L’abside de l’église San
M S

Pedro possède une ornementation avec des


C LE

panneaux de sebka d’influence almohade et


O A

des panneaux de céramique colorée.


D ON
U

Durant le XIVe siècle, les éléments


I
AT

romans ne sont plus présents dans


l’architecture mudéjare. Les clochers des
N

églises de San Salvador et San Martin


LE

illustrent cette deuxième phase de


l’architecture mudéjare de Teruel. L’influence
O

de l’ornementation musulmane est plus


EC

134
S
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AU D'A
IS E
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Figure 183 (en haut


M

à gauche): Tour de
T ER

l’église San Pedro,


Teruel.
EN UP

Figure 184 (en


M S

haut à droite): Tour


C LE

de la cathédrale
Santa Maria de
O A

Mediavilla, Teruel.
D ON
U

Figure 185 (en bas


I

à gauche): Tour
AT

de l’église San
Salvador, Teruel.
N
LE

Figure 186 (en bas


à droite): Tour de
O

l’église San Martin,


EC

Teruel.

135
S
TE
A Saragosse, l’architecture mudéjare de tradition musulmane, dont les poutres
se manifeste dans des édifices religieux et sont décorées d’étoiles à huit branches,

AN
des palais. L’église San Pablo est typique du toutes reliées entre elles.
mudéjar aragonais. Elle possède un plan

N
avec une seule nef, des chapelles entre les

U DE
contreforts et une abside pentagonale. Sa
tour reprend la structure almohade et son

TE E
décor reprend l’ornementation musulmane

R
U R
avec des panneaux de sebka et des frises de

'A U
décor en brique.

D CT
L’Aljaferia de Saragosse était un

IT E
palais important, construit sous les rois

O IT
Taifas au XIe siècle. Suite à la prise de

R H
Saragosse par les catholiques, le palais est

D RC
transformé pour devenir une résidence des
seigneurs aragonais. Ces transformations

AU D'A
sont faites dans le style mudéjar, entre le
XIIe et le XIVe siècle. L’église de San Martin
possède quelques éléments mudéjars comme
IS E
les arcs recti-curvilignes des décors, le
U UR

portail en brique dont les arcs sont encadrés


d’un alfiz. Le palais musulman a été modifié
SO IE

par des maîtres mudéjars au XIVe siècle.


M
T ER

Des salles reprenant la structure des qubbas


sont intégrées au palais existant. Elles
EN UP

possèdent des plafonds en bois peints. Les


arcs polylobés sont utilisés pour les intrados
M S

des portes. Au XVe siècle, un nouveau palais


C LE

est construit par des maîtres mudéjars. Ce


sont surtout les matériaux et techniques de
O A

l’art musulman qui sont repris, notamment


D ON
U

le travail du plâtre ciselé. Des jalousies sont


installées dans les fenêtres donnant sur la
I
AT

salle du trône pour contrôler la lumière. Les Figure 187 (en


sols de ce palais sont en céramique vitrifiée haut): Eglise San
N

colorée. Les éléments les plus significatifs de Pablo, Saragosse.


LE

l’art mudéjar dans ce palais sont les plafonds


en bois. Le plus important est celui de la salle Figure 188 (en bas):
O

Tour de l’église San


du Trône. Elle possède un plafond à caissons
EC

Pablo, Saragosse.

136
S
TE
AN
N
U DE
TE E
R
U R
'A U
D CT
IT E
O IT
R H
D RC
AU D'A
Figure 189 (en haut
IS E à gauche): Arcs
U UR
polylobés, Aljaferia
de Saragosse.
SO IE

Figure 190 (en


M
T ER

haut à droite):
Plafond mudéjar
EN UP

de la sala de Pedro
IV, Aljaferia de
M S

Saragosse.
C LE

Figure 191 (en bas


à gauche): Plafond
O A

mudéjar de la salle
D ON
U

du Trone, Aljaferia
de Saragosse.
I
AT

Figure 192 (en bas


N

à droite): Portail
de l’église San
LE

Martin, Aljaferia de
Saragosse.
O
EC

137
S
TE
La reprise du modèle de l’Alhambra en puis de l’Espagne.
Andalousie.

AN
La fin de la domination musulmane

N
L’ Andalousie est la région qui Après la Bataille de las Navas de

U DE
s’étend au Sud de l’Espagne. Elle comprend Tolosa en 1212, le territoire al-Andalus
notamment les provinces de Séville, se morcèle en plusieurs royaumes
Grenade, Malaga et Cordoue. La domination

TE E
indépendants. Ils sont conquis les uns après

R
U R
musulmane a été la plus longue dans cette les autres par les souverains catholiques

'A U
région. Cordoue a été la capitale de l’Emirat de Castille. Au XIIIe siècle, la vallée du

D CT
puis du Califat Omeyyade avant qu’il éclate Guadalquivir est dominée par Fernando
en 1031. Les rois taifas de Séville, Grenade III. Il prend Cordoue en 1236, Jaén en 1246,

IT E
et Malaga règnent ensuite jusqu’à l’arrivée Séville en 1248, et pour finir Grenade en 1492.

O IT
des Almoravides puis des Almohades. La fin de la domination musulmane sur ce

R H
L’Andalousie se confond avec l’al-Andalus territoire ne marque pas la fin de l’influence

D RC
entre les XIIIe et XVe siècles. Cette région islamique dans les arts et l’architecture. La
est fortement marquée par la présence coexistence entre les différentes religions va

AU D'A
musulmane, notamment en architecture. permettre à l’art mudéjar de se développer
Après la chute des Nasrides, l’Andalousie dans la région.
IS E
devient une région du royaume de Castille
U UR
SO IE

Frontière en 1212
M
T ER

Jusqu’en 1230

1230-1236
EN UP

1237-1244
M S

1245-1248
C LE

1261-1266
O A

1291-1344
D ON
U

Pendant le XVe
siècle jusqu’à la
I
AT

guerre de Grenade
Frontière avec le
N

Royaume Nasride
LE

Campagnes de
Fernando III Figure 193: La
O

Campagnes Reconquista en
EC

Portugaises Andalousie.

138
S
TE
L’Alcazar : un palais contemporain au et de motifs épigraphiques qui reprennent
palais des Lions l’écriture coufique.

AN
Le palais s’organise autour de
deux patios. Le premier est le patio de las

N
L’Alcazar de Séville est un palais
mudéjar construit sous Pierre I de Castille Doncellas, autour duquel s’organisent les

U DE
à partir de 1364. Selon H. Stierlin, « des espaces les plus publics du palais. « Par
artistes venus de Grenade - peut être envoyés sa structure entourée de portiques, cette

TE E
par Mohammed V à son allier Pierre le construction s’apparente à la cour des Lions de

R
U R
Cruel - y ont travaillé aux côtés de Mudéjar l’Alhambra. Mais la liaison qui existe à Séville

'A U
D CT
de Séville et de Tolède79». On retrouve donc avec la salle du trône, à laquelle elle donne
de nombreux éléments mudéjars dans ce accès, fait aussi songer à la cours de Myrtes,

IT E
complexe palatial. Sa construction étant précédant le salon de Comares, à Grenade80 ».

O IT
contemporaine aux palais des Lions de La cour était dans le style almohade avant

R H
l’Alhambra, on observe des similitudes entre d’être modifiée sous Charles V. En effet,

D RC
le palais nasride et le palais chrétien. Pour quatre rigoles creusées dans le sol prenaient
commencer, la salle de la Justice, construite naissance dans une fontaine centrale. Ces

AU D'A
en 1340 reprend la typologie de la Qubba dernières représentaient les rivières du
musulmane. Elle est décorée comme les Paradis, comme pour la cour des Lions. La
IS E
palais de l’Alhambra et possède une fontaine cour est entourée d’une galerie composée
U UR
en son centre comme dans la salle de las d’arcs polylobés brisés. Sur chaque côté, l’arc
Dos Hermanas à Grenade. On peut y voir central est plus imposant. Ils reposent sur des
SO IE

un plafond octogonal en bois orné de figures doubles colonnes en marbre. Au-dessus des
M
T ER

géométrique. arcs, les parois sont décorées de panneaux de


La partie la plus importante de sebka. La galerie supérieure a été construite
EN UP

l’Alcazar est le palais de Pierre I. On y accède sous Charles V au XVIe siècle, dans un
M S

par une entrée monumentale construite style renaissance. Comme à l’Alhambra,


C LE

en 1402 qui rappelle la façade nasride du les murs de la galerie ont un soubassement
Cuarto Dorado. On peut y voir des arcs décoré de faïence émaillée alors que la partie
O A

polylobés ou pleins-cintres qui reposent supérieure est ornée de décors en plâtre


D ON
U

sur les piliers en brique ou des colonnes ciselé. Les portes permettant l’accès aux 79: Anne Stierlin
de marbre. La façade possède un auvent en salles autour du patio sont réalisées selon les et Henri Stierlin,
I
AT

bois polychrome fait par des charpentiers techniques de menuiserie musulmanes. Alhambra, Paris,
Imprimerie
mudéjars de Tolède qui repose sur des Le patio de las Doncellas permet
N

Nationale, 1991,
mocárabes. La façade est de style almohade. d’accéder à la salle des Ambassadeurs. Elle
LE

p.195.
Elle est ornée d’arcs polylobés aveugles, de reprend la structure des qubbas, comme
O

décors en céramique, de panneaux de sebka la salle des ambassadeurs du palais des 80: Ibid.
EC

139
S
TE
Comares. Elle est couronnée par une coupole du palais. Initialement, il ne possédait qu’un
hémisphérique qui repose sur des muqarnas seul niveau. Il est entouré d’une galerie

AN
qui font la transition entre le plan carré et la composée d’arcs pleins-cintres polylobés
voûte circulaire. Elle est décorée de motifs qui reposent sur des colonnes de marbre,

N
étoilés polychromes. Sous la coupole, on dont les chapiteaux sont ceux de Madinat

U DE
observe une frise de portraits des monarques al-Zahra. On y retrouve les mêmes décors
castillans. Les murs sont décorés de faïence muraux que dans le patio de las Doncellas.

TE E
et de plâtre comme dans le patio précédent.

R
U R
Pour communiquer avec les espaces Les jardins de l’Alcazar de Séville

'A U
D CT
latéraux, trois des côtés sont percés d’une se trouvent dans la continuité des jardins
arcade composée de trois arcs outrepassés, musulmans. Ils constituent une oasis, un

IT E
inscrits dans un arc outrepassé plus grand, paradis terrestre, comme les jardins de

O IT
encadré d’un alfiz. La composition est ornée l’Alhambra. Ils ont cependant été remaniés.

R H
de motifs géométriques et végétaux. Trois Ils sont organisés en terrasse et sont

D RC
petites fenêtres closes par des jalousies séparés les uns des autres. Ils reprennent le
prennent place au-dessus de l’arcade. modèle islamique avec la multiplication des

AU D'A
Le second patio est celui de las fontaines, l’humanisation de la nature avec
Muñecas. Il distribue les espaces plus privés des parterres de fleurs biens définis.
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Figure 194: Décors


de la façade du
O

Palais de Pierre I,
EC

Alcazar de Séville.

140
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Alcazar de Séville.
Figure 195: Façade
du Palais de Pierre I, TE
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Figure 196 (en


M S

haut): Patio de las


C LE

Doncellas, Alcazar
de Séville.
O A
D ON

Figure 197 (en bas


U

à gauche): Décors
I

du Patio de las
AT

Doncellas, Alcazar
de Séville.
N
LE

Figure 198 (en bas à


droite): Patio de las
O

Muñecas, Alcazar
EC

de Séville.

142
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I

Figure 199 (en haut): Coupole


AT

mudéjar de la Salle des


Ambassadeurs, Alcazar de
N

Séville.
LE

Figure 200 (en bas): Salle des


O

Ambassadeurs, Alcazar de
EC

Séville.

143
S
TE
Les autres manifestations de Mosquée de Cordoue. Elle a un plan carré et
l’architecture mudéjare en Andalousie ne perturbe pas l’organisation de l’ancienne

AN
mosquée car elle s’inscrit dans sa trame.
Elle « présente des parois couvertes d’un

N
Nous avons pu voir que l’architecture
mudéjare andalouse est très proche de subtil décor réalisé en stuc ciselé, surmontant

U DE
l’architecture nasride. L’alcazar n’est pas le une plinthe de mosaïque de faïence81 ». Le
seul exemple d’un « art mudéjar de cour » système ornemental est composé de tous les

TE E
en Andalousie. A Séville, la casa de Pilatos éléments du décor islamique, notamment,

R
U R
d’atauriques, de motifs épigraphiques et de

'A U
est un exemple de l’architecture mudéjare.

D CT
Construit au XVIe siècle, il possède des panneaux de losanges. L’espace est surmonté
éléments tirés de l’architecture mudéjare, d’une coupole à nervures qui divisent la

IT E
gothique et de la Renaissance. La galerie coupole en plusieurs parties. Chacune de ces

O IT
qui entoure le patio principal s’inspire de dernières sont ornementées de muqarnas.

R H
l’architecture musulmane. Elle est composée

D RC
d’arcs plein-cintres de dimensions A travers tous ces exemples, nous
différentes, décorés de stucs dont les motifs avons pu voir que l’architecture mudéjare

AU D'A
sont mudéjars. Les murs du patio sont ornés s’inspirait de divers éléments de l’art
de faïence qui mêlent motifs musulmans et islamique. Il existe différentes manifestations
IS E
symboles liés aux souverains catholiques. de ce type d’art en Espagne, qui dépend
U UR
Les salles autour sont percées de fenêtres de la région dans laquelle les édifices sont
géminées dans la lignée de celles que l’on construits. L’influence de l’Alhambra se
SO IE

retrouve dans l’architecture islamique. ressent surtout sur l’architecture mudéjare


M
T ER

Les portes permettant l’accès à ces espaces andalouse et de Tolède. L’Alcazar de


sont encadrées d’alfiz en plâtre ciselé. Les Séville étant contemporaine des palais
EN UP

portes sont réalisées selon les techniques nasrides, il est difficile de savoir quelle
M S

de menuiserie mudéjars. L’escalier principal architecture a influencée l’autre. Ce qui


C LE

et certaines salles de l’étage supérieur sont est certain, c’est qu’ils utilisent les mêmes
couronnées de coupoles ou plafonds en bois éléments repris à l’architecture hispano- 81: Anne Stierlin
O A

musulmane préexistante sur le territoire. et Henri Stierlin,


mudéjars. Celui de l’escalier est semblable à
D ON

Alhambra, Paris,
U

la coupole de la salle des Ambassadeurs de On retrouve des principes architecturaux Imprimerie


l’Alcazar. et ornementaux similaires à l’art mudéjar
I

Nationale, 1991,
AT

en Afrique du Nord, plus particulièrement p.195.


Un autre exemple de « l’art mudéjar dans l’architecture mérinide.
N

de cour » est la Chapelle royale de Cordoue.


LE

Elle a été construite en 1260 par Alphonse


O

X de Castille à l’intérieur de la Grande


EC

144
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Figure 201 (en


M S

haut): Patio de ;a
C LE

Casa de Pilatos,
Séville.
O A
D ON

Figure 202 (en bas


U

à gauche): Coupole
I

mudéjar, Casa de
AT

Pilatos, Séville.
N

Figure 203 (en


LE

bas à droite):
Capilla Real,
O

Grande mosquée de
EC

Cordoue.

145
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S
TE
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Troisième Partie

N
U DE
TE E
La diffusion du modèle de l’Alhambra dans l’art du Maroc Mérinide:

R
U R
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un deuxième foyer de l’art hispano-musulman.

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EC

147
S
TE
LA DIFFUSION DU MODÈLE DE DES ROYAUMES CONTEMPORAINS

AN
L’ALHAMBRA DANS L’ART DU TRÈS LIÉS.

N
MAROC MÉRINIDE: UN DEUXIÈME

U DE
Les dynasties Mérinides et
FOYER DE L’ART HISPANO- Nasrides sont contemporaines. En tant

TE E
MUSULMAN. que puissances musulmanes les plus

R
U R
importantes d’occident, elles vont se battre

'A U
pour reconquérir le territoire espagnol.

D CT
Le royaume Mérinide est à l’origine Les royaumes vont s’opposer puis s’allier
une tribu berbère qui se rebelle contre les contre l’ennemi commun des musulmans

IT E
Almohades après avoir été à leur service. occidentaux : les chrétiens. Les cours 82: D’après les

O IT
Ils commencent à créer leur dynastie au deviennent ainsi très liées. Nous assistons informations

R H
XIIIe siècle, au moment du déclin des alors à des échanges de savoirs entre les tirées de l’article

D RC
Almohades. Cette tribu ne revendique deux territoires. On retrouve ainsi de « les Mérinides
pas de mouvement politique, ni religieux nombreuses similitudes entre l’art des et les Wattasides
comme leurs prédécesseurs82. La dynastie berbères marocains et des Nasrides.

AU D'A
(1196-1549) »,
marocaine va perdurer de 1269 à 1465. https://www.
Le royaume prend Fès pour capitale qui qantara-med.
IS E
devient un grand centre artistique, culturel
Deux royaumes entre tension et alliance. org/public/
U UR
et économique entre l’Espagne et l’Afrique. show_document.
La situation économique de la dynastie L’extension des Mérinides php?do_id=604
SO IE

à son apogée va lui permettre de faire de [consulté le 10


Les Mérinides fondent leur décembre 2019].
M

sa capitale un grand foyer artistique. Ce


T ER

dernier est dans la lignée de l’art de ces dynastie au XIIIe siècle puis commencent
prédécesseurs, très semblable à l’art nasride. à étendre leur royaume. Dans un premier 83: Abû ‘Inân
EN UP

temps, ils vont combattre les Almohades (r. 1349 - 1359),


pour prendre leur place. Ils prennent les sultan mérinide.
La dynastie atteint son apogée au
M S

XIVe siècle. A la mort du sultan Abû ‘Inân83, territoires dans le Rif84et le Gharb85. En
C LE

1248, ce sont les villes de Meknès, Fès, Taza, 84: Région la


des conflits de succession commencent. De plus au Nord du
plus, les Mérinides perdent peu à peu leur Rabat et Salé qui sont conquises. Après
O A

Maroc, entre la
territoire face aux portugais, aux ottomans avoir rompu avec le califat Almohade de
D ON

méditerranée,
U

et aux autres peuples d’Afrique du Nord. Marrakech, Abû Yûsuf Ya‘qûb (1258 - 1286) l’Atlantique et
Les vizirs Wattassides vont s’emparer du prend leur capitale en 1269, ce qui met fin à l’Algérie.
I
AT

royaume en prenant Fès en 1471. Mais leur dynastie. Après avoir conquis l’ancien
l’avancée des ennemis des Mérinides territoire almohade en Afrique du Nord, les 85: Région au
N

continue et leur règne dure moins d’un Mérinides tentent de reprendre le contrôle Nord du Maroc,
de l’Espagne face aux chrétiens et aux
LE

siècle. Ce sont les Saadiens qui auront raison entre Rabat et


Nasrides. En 1275, ils sortent vainqueur de Meknès, proche
des Wattasides en prenant Fès en 1554.
O

la bataille d’Ecija. Mais leur défaite au Rio du Rif.


EC

148
S
TE
Salado en 1340 et la perte d’Algésiras en 1344 ces derniers veulent conquérir l’Espagne,
signent la fin de leurs tentatives d’expansion ils vont rapidement devenir alliés face à la

AN
en Espagne. Ils se concentrent alors sur leur Reconquista. Les campagnes mérinides en
développement en Afrique du Nord avec la Espagne se cantonnent alors au territoire

N
prise de Tlemcen en 1336. A son apogée, la chrétien entre 1275 et 1283. Une alliance

U DE
dynastie contrôle tout le Maghreb. entre les deux royaumes en 1307 permet aux
Mérinides de franchir le Détroit de Gibraltar
Un objectif commun, lutter contre les qu’ils réussirent à reprendre aux chrétiens en

TE E
1333. Les Mérinides vont arriver à protéger

R
U R
chrétiens
le dernier bastion musulman d’Espagne

'A U
jusqu’en 1340 où ils sont vaincus par les

D CT
Même si les Nasrides s’allient avec
les Castillans contre les Mérinides quand Castillans et Portugais.

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Figure 204: Le Royaume Mérinide au


LE

début du XIVe siècle.


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Figure 205
U

(en haut):
I

Le Royaume
AT

Mérinide en
1337.
N
LE

Figure 206 (en


bas): Le Royaume
O

Mérinide en
EC

1347.

150
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Figure 207
U

(en haut):
I

Le Royaume
AT

Mérinide en
1349.
N
LE

Figure 208 (en


bas): Le Royaume
O

Mérinide en
EC

1359.

151
S
TE
Des cours très liées. extraordinaire à la cour de Fès87». De

AN
plus, des érudits nasrides vont étudier et
Entre tensions et ententes, les diffuser leurs savoirs à Fès. L’éducation

N
cours musulmanes parviennent à nouer est très semblable dans les deux foyers
musulmans. Les madrasas sont introduites

U DE
des liens importants. Les capitales
marocaines et espagnoles vont échanger dans les deux royaumes, par les Mérinides
dans les domaines politiques, culturels puis les Nasrides. Il existe des échanges

TE E
et militaires. Il existe des rapports d’enseignants entre Grenade et Fès. Les

R
U R
diplomatiques forts entre les Nasrides et écrits nasrides sont aussi diffusés sur le

'A U
les Mérinides qui échangent par le biais de territoire allié.

D CT
86: María Jesús
leurs ambassadeurs et de missives. Il existe
Viguera Molins,
Les Mérinides à Grenade

IT E
« deux compilations documentaires réalisées « Fès mérinide

O IT
par le vizir et grand polygraphe grenadin et Grenade
Ibn al-Khatīb (Grenade, 1313-Fès, 1375), Les échanges entre les dynasties

R H
nasride Échange
également ambassadeur extraordinaire ne se font pas uniquement vers le Maroc.

D RC
d’ambassadeurs,
au Maghreb. Kunāsat at-dukkān, réalisée Les Mérinides envoient aussi leurs de combattants
au Maghreb entre 1359 et 1362 inclut 22 ambassadeurs en Espagne. « D’importants et de sages », Fès,

AU D'A
lettres de l’émir grenadin Yūsuf I adressées personnages maghrébins, dont des princes l’âme du Maroc:
à l’émir mérinide Abū ‘Inān entre 1351- de la dynastie des Mérinides, s’établirent douze siècles
IS E
1354 et deux autres au même émir de la à Grenade, où certains, comme le lignage d’histoire, vol.1,
U UR
p.314.
part de l’émir grenadin Muhammad V, des Merin de Fès, restèrent jusqu’après
avec des félicitations, des demandes d’aide, le XVe siècle88». Ils occupent aussi 87: Ibid.
SO IE

des expressions de reconnaissance et des militairement une partie du territoire


M
T ER

nouvelles de personnalités maghrébines nasrides comprenant Algésiras, Gibraltar 88: Ibid.


résidant à Grenade86». Les souverains et Ronda, contrairement aux Nasrides
EN UP

des deux royaumes vont séjourner qui n’ont aucune présence militaire au 89: María Jesús
successivement en territoire allié, pour Maroc. En ce qui concerne les séjours des Viguera Molins,
M S

confirmer leurs alliances respectives. personnes instruites à Grenade, ils sont « Fès mérinide
moins développés qu’à Fès. De nombreux et Grenade
C LE

Le jeu politique entre les Mérinides et


nasride Échange
Nasrides va permettre aux deux dynasties Nasrides séjournent cependant à Fès ou
d’ambassadeurs,
O A

de prospérer. viennent s’y installer comme « le Grenadin de combattants


D ON

Ibn Juzayy, secrétaire à la cour mérinide,


U

et de sages », Fès,
La présence Nasride au Maroc le malaguène al-Ansāri, anciennement l’âme du Maroc:
I

directeur de la madrasa de Salé, le mystique


AT

douze siècles
Les souverains Nasrides envoient, Ibn ‘Abbād de Ronda, prédicateur à la d’histoire, vol.1,
N

tout au long de l’entente entre les royaumes Qarawiyyine de Fès,…89». p.329.


LE

musulmans, des représentants en royaume


mérinide. « Le grand vizir grenadin Ibn al-
O

Khatīb avait des fonctions d’ambassadeur


EC

152
S
TE
Les échanges de savoir-faire. chez les Mérinides et vont peu à peu
occuper des postes importants au sein de

AN
L’entente entre les dynasties l’administration et de la Cour. De nombreux
Mérinides et Nasrides vont permettre philosophes, poètes et historiens de la cour

N
des échanges culturels importants. L’art Mérinide sont originaires de Grenade.

U DE
des berbères marocains va ainsi se tinter Mohammed V va se réfugier chez les
d’influences hispano-musulmanes. Cette Mérinides, en fuyant un coup d’Etat,

TE E
similitude entre les cours se doit au fait avant de retourner sur le trône, aidé par

R
U R
que de nombreux musulmans espagnols le roi d’Aragon. Son séjour va permettre

'A U
sont venus trouver refuge au Maroc et que aux Mérinides et aux Nasrides de se lier

D CT
les ateliers d’artisans marocains et nasrides étroitement.
sont très liés. De plus, le contrôle du détroit

IT E
de Gibraltar par les Mérinides permet aux Des ateliers d’art liés

O IT
émirs, politiques, membres de l’armée et

R H
commerçants de circuler librement entre les Les dynasties Nasrides et Mérinides

D RC
territoires musulmans voisins. entament très vite une période de production
artistique intense. Les deux royaumes étant

AU D'A
Le Maroc comme refuge pour les très riches, de nombreuses manifestations
musulmans espagnols de leur art se développent. Pour construire
IS E leur édifices, les marocains et andalous vont
faire appel aux mêmes artisans. Ces derniers
U UR
Au moment où la Reconquista
s’intensifie, de nombreux musulmans vont sont souvent Almohades ou issus des
différents royaumes taifas. De plus, les cours
SO IE

préférer fuir en territoire islamique plutôt


échangent leurs artisans. On retrouve ainsi
M

que de se soumettre aux chrétiens. Les


T ER

hispano-musulmans qui fuient les terres des maîtres nasrides dans les constructions
mérinides et inversement. De plus, l’art des
EN UP

conquises ne sont pas seulement andalous.


Ils sont originaires de toute la péninsule deux pays est marqué par les dominations 90: Ibid, p. 327.
successives des Almoravides et Almohades.
M S

ibérique et vont permettre aux savoir- 91: Citation


faire omeyyades, des différents royaumes Les échanges culturels étant florissant entre
C LE

le Maroc et Grenade, les ateliers d’art sont tirée de l’ouvrage


taifas ainsi qu’almoravides et almohades Anne Stierlin et
très liés. Les apprentis reçoivent les mêmes
O A

de parvenir jusqu’en Afrique du Nord, et Henri Stierlin,


enseignements, grâce aux échanges de
D ON

ainsi de subsister. « La présence constante


U

Alhambra, Paris,
d’écrivains et savants andalous dans le nord maîtres entre les écoles. Selon H. Terrasse, Imprimerie
« Fès eut ses propres ateliers d’art, étroitement
I

de l’Afrique s’intensifia à partir du XIIIe siècle. Nationale, 1991,


AT

À cette époque, en effet, les pertes territoriales liés à ceux de Grenade91». p.197.
N

provoquèrent l’émigration massive des


élites cultivées d’al-Andalus, surtout vers le
LE

Maghreb, d’où elles entretinrent des liens en


tout genre avec l’émirat nasride90». Selon
O

H.Stierlin (1991), les andalous vont s’établir


EC

153
S
TE
LA DIFFUSION DU MODÈLE DE mais ce n’est pas une caractéristique

AN
propre à Grenade. Cependant, les décors
L’ALHAMBRA AU MAROC. qui ornent ces cours sont très semblables

N
aux cours des Nasrides. On retrouve aussi

U DE
Les souverains Mérinides, des portiques ou galeries qui entourent
côtoyant les somptueux palais de le patio, comme pour la cour des Myrtes
92: Citation de

TE E
l’Alhambra, vont permettre la diffusion ou celle des Lions. Dans l’architecture H.Terrasse tirée

R
U R
de son modèle dans leur royaume. Les mérinide on retrouve principalement deux de l’ouvrage

'A U
similitudes entre les édifices marocains et typologies de cour. La première est celle du Anne Stierlin et

D CT
patio rectangulaire avec un bassin central, Henri Stierlin,
andalous sont nombreuses, notamment en
Alhambra, Paris,
ce qui concerne le vocabulaire décoratif. comme la cours des Myrtes. Le second est

IT E
Imprimerie
le jardin quadripartite, dont la cours des

O IT
L’ art berbère du Maghreb était déjà tinté Nationale, 1991,
d’influences hispano-musulmanes car les Lions est un des exemples les plus fameux. p.197

R H
Almoravides et Almohades envoyaient

D RC
des artisans d’al-Andalus pour construire

AU D'A
leurs édifices en Afrique du Nord. On
observe donc dans l’architecture mérinide,
qui découle directement de celle des
IS E
Almohades, une évolution similaire de
U UR

l’art hispano-musulman qu’en royaume


SO IE

nasride. Selon H.Terrasse, « Fès est


M

désormais, après Grenade, le foyer le plus


T ER

actif de l’art hispano-mauresque92».


EN UP

La cour comme élément central


M S
C LE

Comme pour les palais Nasrides,


O A

la cour est un élément important dans


D ON

l’organisation architecturale. Dans les


U

madrasas mérinides, on retrouve des


I

patios carrés ou rectangulaires qui


AT

organisent les différentes pièces. Au


N

centre se trouve généralement un point


LE

d’eau sous la forme d’une fontaine et d’un


bassin. Ce type d’espace est très courant
O

dans les palais des Comares et des Lions


EC

154
S
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Figure 209 (en haut):


Cour de la Madrasa Bou
N

Inâniya, Fès.
LE

Figure 210 (en bas): Cour


O

de la madrasa Al-Attarine,
EC

Fès.

155
S
TE
La reprise du vocabulaire décoratif Panneaux de faïence polychrome

AN
nasride.
L’ornementation en faïence

N
polychrome est utilisée dans l’architecture
Les décors mérinides sont très

U DE
mérinide pour décorer les espaces. Les
semblables à ceux des Nasrides. En effet, motifs étoilés sont repris aux compositions
comme les dynasties sont en contact nasrides. Cependant, une des nouveautés

TE E
permanant et que les influences almohades, mérinide est l’abondance des zelliges dans

R
U R
almoravides et hispano-musulmanes qui son ornementation. Ces marqueteries de

'A U
s’y mêlent sont les mêmes, l’ornementation faïence sont composées d’une multitude de

D CT
a évolué de manière similaire. En effet, carreaux carrés, de dimensions variables,
les répertoires décoratifs sont moins

IT E
qui forment des motifs géométriques.
développés que chez leurs prédécesseurs.

O IT
On retrouve ce type de décor dans les
Cependant, la répétition des motifs bains de l’Alhambra et pour les murs et

R H
permet d’harmoniser les compositions et sol des madrasas marocaines. Ce type

D RC
de simplifier ce décor foisonnant. de décor est symbolique, il représente la
conception du monde et a une dimension

AU D'A
La richesse ornementale religieuse. Il incite aussi à la méditation
de par la répétition des motifs issus des
IS E
L’ornementation mérinide « voit le mathématiques. Cela explique que ce type
U UR
93: Catherine
retour du décor couvrant des Almoravides de décor est très présent dans les édifices Cambazard-
que l’art a épuré et renouvelé93». On voit religieux mérinides. Les décors de faïence Amahan, «
SO IE

apparaitre dans les décors marocains, une polychrome sont utilisés pour les sols, la Les arts à Fès
M
T ER

profusion des compositions ornementales. partie inférieure des murs, les intrados des à l’époque
Aucune surface n’est laissée sans décor, arcs et les piédroits de portes à l’intérieur mérinide», Fès,
EN UP

les Mérinides, comme les Nasrides ont des édifices. On les retrouve aussi pour l’âme du Maroc:
une véritable peur du vide. Mais cette l’ornementation extérieure des minarets et douze siècles
M S

surabondance ornementale est cependant d’histoire, vol.1,


les écoinçons de portes.
p.1124.
C LE

harmonieuse car les motifs sont incisés


moins profondément et sont plus fins. Le
O A

décor souligne les espaces importants :


D ON
U

les entrées permettant l’accès aux espaces


principaux et les espaces liturgiques
I
AT

sont très ornés. Quels que soient leur


programme, tous les édifices mérinides ont
N

des structures et des motifs ornementaux


semblables. Un grand soin au détail
LE

est apporté dans les décors nasrides et


O

mérinides.
EC

156
S
TE
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N
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'A U
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D RC
AU D'A
IS E
U UR
SO IE
M
T ER

Figure 211 (en


haut): Zelliges
EN UP

et faïence de la
madrasa al-Attarin,
M S

Fès.
C LE

Figure 212 (en bas


O A

à gauche): Décors
D ON
U

de la Madrasa al-
Attarin de Fès.
I
AT

Figure 213 (en bas


à droite): Zelliges
N

de la madrasa al-
LE

Attarin de Fès.
O
EC

157
S
TE
Décor ciselé dans le plâtre porter le regard vers le ciel pour le lire. Son 94: Hamid Triki,
règne est absolu dans les salles de prière94». « Les madrasas et

AN
Les décors de plâtre ou de L’écriture coufique est consacrée aux textes leur rôle à l’époque
mérinide», Fès, l’âme
dédiés à Dieu. Les motifs épigraphiques

N
stucs sont encore très présents chez du Maroc: douze
les marocains. Les artisans mérinides prennent place sur les portes, les frises de

U DE
siècles d’histoire,
utilisent des techniques comparables à plâtre, de zellige et les encadrements d’arcs. vol.1, pp.1060-1061.
celles de leurs voisins andalous, issues des

TE E
civilisations islamiques antérieures. Les

R
U R
artisans emploient les décors en plâtre

'A U
dans la partie supérieure des murs mais

D CT
aussi pour les coupoles, chapiteaux, piliers

IT E
ou encore pour les arcs. On ne relève

O IT
pas de nouveauté du côté des motifs. Les

R H
motifs floraux et géométriques dominent

D RC
toujours les compositions, comme chez
les Nasrides. Leur répertoire est cependant

AU D'A
amoindrit, les décors sont composés
d’éléments répétitifs.
IS E
U UR
Inscriptions ornementales
SO IE

Les motifs épigraphiques ont


M
T ER

une place importante dans les décors des


édifices mérinides. Etant souvent des
EN UP

constructions religieuses, des extraits du


Coran et des formules religieuses sont
M S

incorporés aux décors. Les écritures


C LE

cursive et coufique sont adoptées par


O A

les Mérinides. L’écriture cursive est plus


D ON

abstraite, elle se confond avec les motifs


U

végétaux et les arabesques. Elle est surtout


I
AT

utilisée pour écrire « Allah ». Le nom du


dieu musulman est très présent dans le
N

décor des madrasas. En effet, selon Hamid


LE

Taki, il est « calligraphiquement traité avec


le respect religieux qui lui est dû, il est gravé
O

de préférence sur les hautes frises et l’on doit


EC

158
S
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O IT
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D RC
AU D'A
IS E
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M
T ER

Figure 214 (en


EN UP

haut): Décor ciselé


dans le plâtre,
M S

madrasa Bou
C LE

Inâniya, Fès.
O A

Figure 215 (en


D ON

bas à gauche):
U

Décors de plâtre de
I

la Madrasa Bou
AT

Inâniya de Fès.
N

Figure 216 (en bas à


LE

droite): inscriptions
ornementales,
O

madrasa Bou
EC

Inâniya de Fès.

159
S
TE
Des techniques de construction et des les portes, les plafonds et charpentes et les 95: Catherine
moucharabiehs. Les auvents monumentaux Cambazard-
matériaux similaires.

AN
en bois sont aussi courants. Les éléments en Amahan, «
Les arts à Fès
cèdre peuvent être sculptés, gravés, assemblés

N
Les matériaux structurels à l’époque
ou peints selon leur emplacement. Les

U DE
mérinide», Fès,
Mérinides accordent beaucoup d’attention l’âme du Maroc:
En plus du plâtre et de la faïence, les
à l’ornementation. Ils développent un douze siècles

TE E
Mérinides utilisent la brique pour construire d’histoire, vol.1,
répertoire décoratif très riche pour le bois.

R
U R
leurs édifices. Comme pour les Nasrides p.1127.
Les motifs géométriques et végétaux sont

'A U
et les Mudéjars, elles permettent d’ériger
variés sur ce type de support. Selon C.

D CT
les murs mais aussi les minarets. Elles 96: Catherine
Cambazard-Amahan « le bois exprime le Cambazard-
ornent les façades et les chainages d’angles.

IT E
choix des partis architecturaux : le plan de Amahan,
Les piliers et les piédroits des portes sont

O IT
l’édifice est traduit par la disposition des bois «Prémices de
aussi en brique. Comme à l’Alhambra, les l’apogée de l’art

R H
qui marquent un des axes de la composition96».
soubassements des murs d’enceinte sont en architectural

D RC
On peut donc dire que l’architecture fasi », Le décor
pisé.
mérinide est grandement marquée par sur bois dans

AU D'A
La pierre est plus utilisée que dans les palais
l’utilisation du bois, contrairement à celle de l’architecture de
nasrides. Les murs extérieurs sont parfois Fès : Époques
ses voisins espagnols, qui y recourent moins
en moellon. Le royaume marocain étant
IS E almoravide,
fréquemment.
florissant, le marbre prend une place plus almohade et début
U UR

importante dans les constructions. On le mérinide, Aix-en-


Provence : Institut
SO IE

trouve pour le sol des patios, les vasques et de recherches et


M

fontaines à ablutions et pour les colonnes.


T ER

d’études sur les


Le marbre utilisé par les Mérinides provient mondes arabes et
EN UP

de Tlemcen. musulmans, 1989


http://books.
M S

openedition.org/
L’abondance du bois de cèdre sculpté iremam/2290
C LE

[consulté le
« L’une des nouveautés à l’ère mérinide 03/12/2019].
O A

est le large emploi du bois de cèdre ouvré


D ON
U

dans l’architecture fassie religieuse, civile et


utilitaire de ce temps95». Ce matériau devient
I
AT

très populaire au Maroc car il est disponible


sur le territoire, durable et noble. Le bois
N

de cèdre permet de réaliser des éléments


LE

constructifs et décoratifs. Il est utilisé pour


O

la structure des édifices, dans les portiques,


EC

160
S
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N
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AU D'A
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EN UP
M S
C LE
O A
D ON
U

Figure 217 (à gauche): Jalousie en bois, madrasa Bou Inâniya, Fès.


I
AT

Figure 218 (à droite): Éléments en bois, madrasa Bou Inâniya, Fès.


N
LE
O
EC

161
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N
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AU D'A
IS E
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EN UP
M S
C LE
O A
D ON
U

Figure 219 (en


I

haut): Coupole en
AT

bois de la Madrasa
Bou Inâniya de Fès.
N
LE

Figure 220 (en


bas): corniche en
O

bois, madrasa Bou


EC

Inâniya de Fès.

162
S
TE
La présence de l’eau : entre symbolique et Une référence religieuse
esthétique.

AN
La présence de l’eau dans

N
l’architecture religieuse mérinide n’est pas
Les Mérinides maîtrisent eux aussi
sans signification. La fontaine centrale

U DE
la conception de systèmes hydrauliques.
permet de purifier les fidèles avant la prière.
La ville de Fès, comme les autres villes
De plus, dans la religion musulmane, l’eau

TE E
mérinides, est alimentée en eau grâce à un
véhicule une symbolique. L’eau symbolise

R
U R
aqueduc. Elle est ensuite acheminée aux
aussi le Paradis, la Création.

'A U
différents édifices par un réseau hydraulique

D CT
complexe. Il semblerait qu’un érudit
nasride ait aidé à la conception du système
Les apports de l’eau à l’architecture 97: Michel

IT E
Terrasse, « Un
hydraulique de Fès. Selon M.Terrasse, «un

O IT
Dans l’architecture al-Andalus, les brillant chapitre
grenadin d’origine sévillane mais formé à de l’architecture

R H
bassins permettent de refléter les façades
Tolède [est] appelé en renfort par l’émir. Il marocaine:

D RC
pour donner plus de force à l’architecture. La période
apparaît aux côtés du Génois à l’étape décisive
Cet effet miroir accentue les verticales mérinide »,

AU D'A
de l’hydraulique de Fès vers 127697». Hespéris-Tamuda,
et magnifie les espaces. Elle participe à
l’ambiance des cours, plus paisibles. La vol.2, 2017,
Une place centrale dans l’espace
IS E Paris, Institut
présence de l’eau conditionne aussi la Méditerranéen,
U UR
composition des décors architecturaux des p.142.
L’eau occupe une place importante
cours selon C. Cambazard-Amahan98. En
SO IE

dans l’architecture mérinide, comme dans 98: Catherine


effet, « le registre de zellij qui occupe la base
M

l’architecture nasride. Ce n’est pourtant


T ER

des murs, à hauteur d’homme, sur 1,60 m. Cambazard-


pas une nouveauté dans l’architecture Amahan, «
environ, situé à proximité de l’eau (fontaines
EN UP

islamique, comme nous avons pu le Les arts à Fès


murales, vasques), et objet d’un entretien à l’époque
voir précédemment. On retrouve, dans
quotidien par les habitants qui en tirent mérinide», Fès,
M S

l’architecture marocaine, la présence de l’eau l’âme du Maroc:


une légitime fierté99». De plus, les canaux
C LE

au centre des patios, sous forme de bassin douze siècles


permettent de faire le lien entre les différents
ou de fontaine. Dans les édifices religieux, d’histoire, vol.1,
O A

espaces, comme à l’Alhambra. L’eau


où l’eau est toujours présente, ces dispositifs p.1129.
D ON

donne une certaine unité à l’architecture


U

servent aux ablutions. L’eau parvient aux


musulmane. 99: Ibid.
bassins et fontaines par le biais de canaux,
I
AT

comme dans les palais nasrides. Ces canaux


permettent de marquer les axes des patios,
N

notamment l’axe transversale et de diviser la


LE

cour en quatre parties, comme dans la cour


O

des Lions.
EC

163
S
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N
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AU D'A
IS E
U UR
SO IE
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EN UP
M S
C LE
O A

Figure 221 (en


D ON

haut): Vasque
U

pour les ablutions


I

et zelliges de la
AT

Madrasa Al-Attarin
de Fès.
N
LE

Figure 222 (en bas):


Vasque pour les
O

ablutions, madrasa
EC

Bou Inâniya de Fès.

164
S
TE
L’art mérinide est donc le résultat à introduire ou à renforcer dans l’art, des
d’une hybridation entre l’art nasride, l’art influences orientales que traduisent, en

AN
local déjà présent ainsi que l’art almoravide architecture, certains dispositifs, et dans le
et almohade. Selon Catherine Cambazard- décor, notamment sur bois, des compositions

N
Amahan, « les Mérinides, ces zénètes semi- spécifiques100». Les Mérinides ne vont pas

U DE
nomades venus de l’est, ont comme moyens apporter beaucoup de nouveaux éléments
artistiques, l’art de leurs prédécesseurs et à l’architecture musulmane. Ils vont

TE E
les éléments de civilisation recueillis lors cependant favoriser l’utilisation des piliers

R
U R
de leur intervention à Grenade, à Tlemcen de brique et donner au bois une importance

'A U
ainsi qu’à Tunis. Les alliances contractées et notable dans l’architecture, aussi bien au

D CT
les liens d’amitié noués, en particulier avec niveau constructif que décoratif.

IT E
les sultans mamelouks du Caire, suffisent 100: Ibid.

O IT
R H
D RC
AU D'A
IS E
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SO IE
M
T ER
EN UP
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U
I
AT

Figure 223:
N

Madrasa Bou
LE

Inâniya, Fès.
O
EC

165
S
TE
L’ARCHITECTURE RELIGIEUSE aussi les sciences. Elles ont aussi un rôle

AN
dans l’arabisation des territoires conquis
MÉRINIDE POUR COMPRENDRE par les musulmans.

N
L’ARCHITECTURE NASRIDE.

U DE
Les Mérinides vont permettre le
développement des madrasas en Afrique
Les madrasas mérinides

TE E
du Nord et vont importer ce modèle

R
U R
dans le royaume nasride. Cependant,
101: Georges

'A U
Madrasa ou Médersa : elles apparaissent bien avant en Egypte, Marçais, L’art

D CT
pour promouvoir le courant chiite. Le musulman, Paris,
« Établissement d’enseignement supérieur modèle des madrasas mérinides provient PUF, 1962, p. 128.

IT E
traditionnel dans les pays musulmans, en cependant des madrasas orientales d’Iran

O IT
Afrique du Nord notamment, dans lequel et de Syrie au XIe siècle. Les madrasas y 102: Hamid

R H
Triki, « Les
on enseigne le droit, la théologie et la sont créés pour « assurer les fondements

D RC
madrasas et leur
littérature». du sunnisme par une institution durable, rôle à l’époque
destinée à diffuser méthodiquement

AU D'A
CNRTL, consulté le 5 décembre 2019. mérinide», Fès,
l’enseignement des quatre rites orthodoxes: l’âme du Maroc:
« Établissement islamique d’enseignement shafi‘ite, hanbalite, hanafite et malékite102». douze siècles
IS E
sunnite (orthodoxe, traditionaliste) ». Les Mérinides ne diffusant que le rite
d’histoire, vol.1,
U UR
p. 1045
Dictionnaire Larousse. malékite103, les madrasas marocaines ne
possèdent qu’un īwān alors que celles
SO IE

103: « École
théologique,
M

Les madrasas sont donc des d’orient en ont quatre. Les madrasas sont
T ER

établissements dédiés à l’enseignement importées en Afrique du Nord au XIIIe morale et


juridique
EN UP

religieux et scientifique. Ce nom est siècle, notamment à Tunis. Les Mérinides islamique issue de
dérivé du mot « darrasa », qui signifie permettent aux madrasas d’abonder l’enseignement de
M S

«enseigner». Les étudiants sont hébergés dans leur royaume. Elles ont un rôle Malik ibn Anas.
C LE

au sein de la madrasa. Ce type d’édifice fait important dans leur royaume au niveau (S’appuyant sur
le Coran et sur la
partis des « fondations à caractère religieux de l’éducation et de la politique.
O A

sunna, elle domine


créées en Occident à partir du XIIIe siècle101».
D ON

au Maghreb
U

Elles permettent de former les personnes Les madrasas urbaines ont des et en Afrique
qui seront en charge de l’administration plans complexes et des décors très riches noire ainsi qu’en
I
AT

du royaume. Les madrasas ne sont pas des alors que les madrasas rurales sont plus Haute-Égypte.) »,
définition tirée
édifices uniquement urbains. Il existe de sobres. Il existe deux grandes typologies
N

du dictionnaire
nombreux exemples de madrasas dans les de madrasas mérinide. La première
LE

Larousse
campagnes marocaines, dès le XIe siècle. est rectangulaire, plus allongée que la [consulté le
O

Elles permettent de diffuser l’islam mais deuxième qui suit un plan carré. Au 14/12/19].
EC

166
S
TE
centre de l’édifice se trouve un patio avec un
bassin ou une vasque en son centre. La cour

AN
est entourée par une galerie qui distribue
les chambres des étudiants et l’oratoire. La

N
façade de cet oratoire est marquée par un

U DE
décor abondant. Il contient un mihrab104
et sert aussi de salle de cours. Certaines

TE E
madrasas possèdent un minaret comme

R
U R
celle de la Nécropole de Chellah105.

'A U
D CT
Le décor des madrasas mérinides

IT E
couvre toutes les surfaces. Les murs sont

O IT
composés de différents registres. Le premier

R H
et en zelliges puis l’ornementation est en

D RC
plâtre ciselé. Enfin, le bois décore la partie
supérieure. On observe un fort contraste

AU D'A
entre les décors en stuc et ceux en bois. Le
décor mérinide, très proche de celui des
IS E
Nasrides. « L’esthétique marinide est surtout
U UR
marquée par une profusion des compositions
décoratives et un soin particulier pour le
SO IE

détail106». Les formes antérieures sont


M
T ER

simplifiées comme les arcs. En effet, les


arcs outrepassés sont très proches des arcs
EN UP

104: « Dans une mosquée, niche creusée


plein-cintres car le retour au niveau de la dans le mur indiquant la direction de La
base est quasiment imperceptible. Mecque, vers laquelle on se tourne pour
M S

prier», définition tirée du dictionnaire


C LE

La majorité des madrasas Larousse.


O A

mérinides sont construites au XIVe siècle. 105: Madrasa construite au XIVe


D ON

Elles se situent le plus souvent dans les


U

siècle, dans la nécropole de la dynastie


villes importantes comme Salé, Meknès, mérinide.
I

Tlemcen, Marrakech ou encore Alger. Les


AT

Mérinides vont doter leur capitale, Fès, de 106: Les mérinides et les Wattasides
N

(1196-1549), https://www.qantara-med.
sept madrasas dont la Madrasa al-Attarin org/public/show_document.php?do_
LE

et la Madrasa Bu Inaniyya. id=604 [consulté le 10 décembre 2019]


O
EC

167
S
TE
Madrasa al-Attarîn de Fès dont les faces sont gravées de multiples
sculptures s’inscrivent dans la tradition

AN
La Madrasa al-Attarîn est construite andalou-maghrébine du XIVe siècle108». Le
sol est en faïence émaillée. L’ornementation

N
dans le quartier des parfumeurs, entre 1323
et 1325, sous Abû Sa‘îd ‘Uthmân107. Elle est est semblable à celle de l’Alcazar de Séville, 107: Abû Sa‘îd

U DE
de dimension modeste et s’organise autour qui s’inspire des décors des palais nasrides. ‘Uthmân (1310-
1331). Sultan
d’une cour rectangulaire. Une vasque se De plus, la madrasa « est contemporaine du

TE E
mérinide.
trouve au centre du patio. Les galeries se décor sculpté que l’on trouve au Generalife109»,

R
U R
situent au niveau des côté les plus longs de ce qui explique les similitudes entre les deux

'A U
108: Madrasa al-
la cour. Elles sont composées de trois arcs édifices au niveau des motifs utilisés. ‘Attarîn, https://

D CT
outrepassés brisés polylobés en bois et de www.qantara-
med.org/public/

IT E
deux arcs outrepassés brisés à muqarnas plus Dans la salle de prière, une arcade show_document.

O IT
petits aux extrémités. Les arcs sont soutenus sur reposant sur des colonnes adossées à php?do_id=301

R H
par deux piliers au centre et des colonnes un pilier sépare l’espace en deux. Le mur [consulté le 10

D RC
de marbres sur les côtés. Les petits côtés de la qibla110 est semblable aux façades décembre 2019].
permettent d’accéder à la salle de prière, la monumentales de la cour. Le mihrab se

AU D'A
109: Anne Stierlin
salle des ablutions et la porte à sabât qui trouve au centre, inscrit dans un arc brisé et Henri Stierlin,
permet d’entrer dans la madrasa. L’entrée des outrepassé reposant sur des colonnes Alhambra, Paris,
IS E
madrasas se fait par une petite entrée et un engagées en marbre. De chaque côté de la Imprimerie
U UR
couloir fait la transition entre l’extérieur et niche se trouvent des arcs brisés polylobés Nationale, 1991,
aveugles. p.198.
la cour. On accède au premier étage par un
SO IE

escalier donnant sur le patio. Il est réservé


M

110: Qibla :
T ER

aux cellules des étudiants. L’axe longitudinal Les cellules étudiantes sont de mur contenant
est marqué par deux portes monumentales, dimensions irrégulières et sont percées le mihrab qui
EN UP

celle permettant l’accès à l’extérieur et l’autre de baies polylobées. L’accès à la salle des indique la
ablutions se fait par un couloir qui mène direction de La
conduit à la salle de prière. Les façades
M S

Mecque. Les
principales présentent des compositions à une cours rectangulaire. Elle possède
C LE

musulmans
similaires. Elles comportent trois arcs, un une fontaine sur le mur sud-ouest avec un doivent prier dans
O A

grand arc outrepassé à muqarnas au centre bassin. cette direction.


D ON

et deux plus petits sur les côtés. Ils reposent


U

sur des piliers et des colonnes en marbre. Le


I
AT

décor est composé d’un registre de zelliges,


puis de frises épigraphiques en céramique
N

et de panneaux en stuc sculpté. La partie


LE

supérieure est en bois. On retrouve les


mêmes éléments sur les façades latérales.
O

Selon un article de Quantara, « les chapiteaux


EC

168
S
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U

Figure 224 (en haut à gauche): Cour


de la madrasa al-Attarin, Fès.
I
AT

Figure 225 (en haut à droite): Plan de


N

la madrasa al-Attarin, Fès.


LE

Figure 226 (en bas): Décors de la cour


O

de la madrasa al-Attarin, Fès.


EC

169
S
TE
Madrasa Bou Inâniya de Fès d’arc outrepassé. Il est flanqué de chaque
côté par un arc outrepassé brisé, puis un

AN
La madrasa Bou Inâniya est l’édifice autre arc outrepassé bridé plus étroit. Tous
les arcs reposent sur des piliers cruciformes.

N
religieux le plus monumental car elle
regroupe les fonctions de mosquée et d’école La salle de prière est rectangulaire. Elle est

U DE
divisée en deux nefs par une arcade d’arcs 111: Abû ‘Inân
coranique. Elle a été construite entre 1350
Fâris (1348-
et 1355, sous Abû ‘Inân Fâris111. La madrasa outrepassés parallèle au mur de la qibla

TE E
1358), sultan
possède un plan complexe. Elle s’organise et qui repose sur des colonnes d’onyx. Le

R
U R
mérinide.
autour d’un patio rectangulaire qui possède, mur de qibla est percé par le mihrab qui

'A U
en son centre, une vasque en marbre inscrite est surmonté d’une coupole à muquarnas. 112: « Élément

D CT
essentiel de
dans un carré. La cour est entourée d’une La salle de prière est couronnée de deux
l’architecture

IT E
galerie sur trois de ses côtés. Elle dessert la voûtes en bois réalisées selon la technique islamique,

O IT
salle de prière, les salles d’étude, les cellules de l’artesonado. constitué d’une

R H
des étudiants, les salles d’ablutions et le grande salle

D RC
minaret. Les galeries sont fermées par des Le niveau supérieur est accessible voûtée en berceau
brisé, fermée de
moucharabiehs en bois. Les salles de cours par deux escaliers. Il est dédié aux cellules

AU D'A
trois côtés par
carrées viennent s’intercaler au centre des des étudiants. La madrasa compte deux salles des murs, mais
galeries latérales. Ces espaces sont « des d’ablution qui sont utilisées par les fidèles béante de toute
IS E
réminiscences des iwâns112 que comportent ou lors des fêtes religieuses importantes. sa hauteur sur
U UR
les madrasas d’Egypte et de Perse113 ». Les Cela témoigne de son caractère public le quatrième,
généralement en
salles possèdent des coupoles à nervures avec les latrines de grandes dimensions.
SO IE

façade ou sur cour.


entrelacées. Elles marquent l’axe transversal Un minaret a été construit à l’angle Nord- (À partir du xie
M
T ER

de la cour. L’autre est marqué par les accès Ouest de la madrasa. Seule cette madrasa et s., il est introduit,
vers l’extérieur et à l’oratoire. celle des Seffarin possèdent un minaret. Des en Iran, dans les
EN UP

boutiques, incorporées à la composition, madrasa, puis


dans les mosquées,
Les décors de la cours sont semblables permettent de financer la madrasa.
M S

avant de se
à ceux que l’on retrouve dans la madrasa al-
C LE

répandre dans
Attarîn avec des zelliges en partie basse, puis tout le monde
O A

des frises épigraphiques, des panneaux de Une des particularités de la musulman) »,


D ON

stuc ciselé et enfin des panneaux de bois. La madrasa est son horloge à eau qui permet définition tirée
U

du dictionnaire
quatrième façade est différente. Elle permet de donner les heures de prières. Elle se Larousse.
I
AT

d’accéder à la salle de prière. Un canal passe situe sur la façade principale de la madrasa.
devant et des passerelles dans les angles de Elle possède aussi une corniche à console 113: Anne Stierlin
N

la cour permettent d’accéder à la salle. La dont les décors d’entrelacs sont ciselés. Les et Henri Stierlin,
LE

façade est percée de cinq arcs, on y observe consoles à corniches sont des éléments que Alhambra, Paris,
Imprimerie
une symétrie. L’arc central est outrepassé. Il l’on retrouve souvent dans les madrasas
O

Nationale, 1991,
est surmonté d’un panneau de bois en forme mérinides. p.198
EC

170
S
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AN
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M S
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D ON
U

Figure 227 (en haut à gauche): Cour


de la madrasa Bou Inâniya, Fès.
I
AT

Figure 228 (en haut à droite): Plan de


N

la madrasa Bou Inâniya, Fès.


LE

Figure 229 (en bas): Salle de prière de


O

la madrasa Bou Inâniya, Fès.


EC

171
S
TE
Les mosquées du Maroc dans la lignée portés par des piliers carrés. La nef centrale

AN
est plus importante. Elle est souvent plus
de celles construites en Espagne. large et haute que les autres. Ce type de

N
mosquée possède une cour rectangulaire.
Les madrasas ne sont pas les seuls

U DE
Ces mosquées reprennent la typologie des
édifices construits par les Mérinides.
mosquées construites sous la domination
Ils vont aussi édifier de nouvelles villes

TE E
Omeyyade en Espagne comme celle de
comme Fès la Jeune, une cité palatiale

R
U R
Madinat al-Zahra ou de Séville. Une des
comme Madinat al-Zahra ou l’Alhambra.

'A U
nouveautés introduites par les Mérinide à
Comme le royaume prospère, ils sont

D CT
Tlemcen est la cour carrée qui remplace
de grands constructeurs de palais,
la forme rectangulaire. On la retrouve

IT E
fortifications, villes, bains et de systèmes
dans la mosquée de Sidi’l-Haloui. Les

O IT
hydrauliques. Il ne reste de cette période
mosquées possèdent un minaret de plan

R H
que les édifices religieux. Au Maroc
carré dans l’angle Nord-Ouest de la cour

D RC
vont apparaitre, au XIIe siècle, des
intérieure et le mihrab est en saillie par
zaouïas, des sanctuaires où on trouve la
rapport au mur de la qibla.

AU D'A
sépulture de personnages saints autour
duquel s’est fondé un ordre. Ce sont
IS E Dans la ville de Fès, les mosquées
des écoles religieuses islamistes où une
sont différentes et suivent un modèle
U UR
doctrine est enseignée. On retrouve dans
plus ancien. La grande différence avec
certaines zaouïas, en plus du sépulcre, des
les autres mosquées est que les nefs sont
SO IE

mosquées, madrasas, et des espaces où les


M

parallèles au mur de la qibla. On retrouve


T ER

pèlerins peuvent séjourner. La nécropole


cette typologie dans les mosquées Ech-
de la Chellah est considérée comme une
EN UP

Cherabliyn et Ez-Zhar. Selon G. Marçais,


zaouïa. En plus des zaouïas, les Mérinides
« dans l’adoption de ce plan, on est tenté de
ont construits de nombreuses mosquées, 114: Georges
M S

voir une imitation des vieux sanctuaires Marçais, L’art


de tailles et de typologies variées.
C LE

locaux, eux-mêmes inspirés par les musulman, Paris,


premières maisons de prière de l’Orient114 ». PUF, 1962, p.128.
O A

Les mosquées mérinides dérivent


D ON

du modèle almohade. La plupart


U

s’inscrivent dans un rectangle où la salle


I

de prière est organisée selon un plan en T


AT

avec des nefs perpendiculaires au mur de


N

la qibla. Parallèlement à ce mur, une nef


LE

est érigée. Chaque nef possède un plafond


qui lui est propre. Elles sont séparées par
O

des arcades dont les arcs outrepassés sont


EC

172
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Figure 230 (en haut): Plan


AT

de la Grande mosquée
Almohade de Séville.
N
LE

Figure 231 (en bas): Plan


de la seconde mosquée
O

de Marrakech, de style
EC

almohade.

173
S
TE
Mosquée du vendredi de Fès Jdid quasiment carrée est divisée en treize nefs
perpendiculaires à trois nefs parallèles à la

AN
115: Abu Yusuf
La mosquée du vendredi de Fès Jdid qibla. Ces trois nefs permettent d’accéder
Ya’qub (1258-
à la zone réservée au souverain pour prier,

N
a été construite sous Abu Yusuf Ya’qub115, 1286), sultan
au XIIIe siècle et son décor a été remanié en la maqsura. Elle devait être couverte par mérinide à

U DE
1395. La ville de Fès Jdid fût fondée en 1276 un plafond de bois pyramidal. Elle est l’origine de la
par le souverain mérinide pour y installer sa semblable à la maqsura de la mosquée du construction de

TE E
Fès Jdid.
cour et l’administration de l’Etat. Elle a été sultan Baybars au Caire. La cour intérieure

R
U R
construite pour protéger les souverains des est carrée, avec des galeries dont les

'A U
116: Sahn : cours
soulèvements car les Mérinides ne font pas portails sont réguliers. Ces galeries sont le

D CT
intérieure de la
l’unanimité sur le territoire marocain. prolongement des trois nefs des extrémités mosquée.

IT E
La mosquée suit le même plan que la plupart extérieures. Le minaret est en pierre et se

O IT
117: Abu’l-Hasan
des mosquées mérinides. Elle s’inscrit dans situe au milieu de la façade. Il est utilisé Ali (1331-1348),

R H
un rectangle de 54m par 34m. Le plan en comme portail et reprend la typologie des sultan mérinide.

D RC
T de la salle de prière est traditionnel dans minarets almohades : une tour dans une
l’architecture musulmane. Elle possède sept tour avec une rampe entre les deux. Le décor 118: John

AU D'A
nefs qui sont perpendiculaires au mur de du minaret est en faïence. L’ornementation D.Hoag,
Architecture
la qibla. Le mihrab est couronné par une est dans la lignée des décors almohades mais islamique, Paris,
IS E
coupole ouvragée. La nef parallèle à la qibla « l’échelle de l’ornementation est réduite par Gallimard, 1991,
U UR
est couverte par une voûte nervurée. Les rapport à la taille de l’édifice 118 ». p.54.
nefs aux extrémités sont prolongées pour
SO IE

devenir les galeries qui entourent le sahn116.


M
T ER

La cour de la mosquée est rectangulaire.


A l’angle Nord-Ouest de cette dernière se
EN UP

trouve le minaret.
M S

Grande mosquée de Mansura


C LE
O A

La Grande mosquée de Mansura


D ON

a été construite en 1336, sous Abu’l-Hasan


U

Ali117, dans une nouvelle ville construite


I
AT

par les Mérinides aux portes de Tlemcen.


Elle est construite sur le modèle de la
N

mosquée de Hasan à Rabat. Elle a été


LE

conçue comme une mosquée militaire, pour


l’armée d’occupation. Elle s’inscrit dans un
O

rectangle de 60x85 mètres. La salle de prière


EC

174
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Figure 232 (en


C LE

haut): Plan de
la mosquée du
O A

Vendredi de Fès Jdid.


D ON
U

Figure 233 (en bas


I

à gauche): Plan
AT

de la mosquée de
Mansura, Tlemcen.
N
LE

Figure 234 (en bas


à droite): Minaret
O

de la mosquée de
EC

Mansura, Tlemcen.

175
S
TE
Les similitudes entre l’architecture pour les sanctuaires et mausolées devient

AN
ensuite la typologie des salles de réception.
palatiale nasride et l’architecture Ce qui montre que les palais ont une
religieuse mérinide.

N
dimension spirituelle forte, autant que

U DE
édifices religieux.
L’architecture palatiale mérinide
est réputée grandiose. Malheureusement, Une dimension spirituelle forte

TE E
R
il ne reste pas de palais de cette époque

U R
'A U
en Afrique du nord. Pour comprendre L’architecture palatiale nasride

D CT
l’architecture palatiale mérinide, il est et les édifices religieux mérinides ont
important d’étudier l’Alhambra. En effet, tous une dimension spirituelle forte.

IT E
les palais nasrides et mérinides sont très L’utilisation d’éléments symboliques dans

O IT
semblables. Inversement, il ne reste pas de l’architecture palatiale des nasrides et

R H
mosquée nasrides, ni d’édifices religieux mérinides montre leur caractère sacré. En

D RC
sur l’ancien territoire du royaume de effet, au niveau des motifs épigraphiques,
Grenade. Pour avoir un aperçu de ce on relève des passages du coran dans les

AU D'A
qui existait à l’époque, il faut étudier les madrasas, les mosquées et les palais. La
mosquées et madrasas mérinides du Nord seule différence notable est que les textes
de l’Afrique.
IS E décorant les palais peuvent aussi être des
U UR

poèmes ou des descriptions du lieu alors


Une expression architecturale que dans les édifices religieux, ils ont tous
SO IE

appliquée à tous les programmes


M

un lien avec l’Islam. L’eau possède aussi un


T ER

rôle spirituel en symbolisant la Création et


Dans l’architecture nasride
EN UP

de Paradis. On la retrouve aussi bien dans


comme dans celle des Mérinides, les les édifices religieux que civils. Ceci est
M S

édifices religieux et les palais reprennent en adéquation avec la société musulmane


les mêmes éléments. Dans les deux cas,
C LE

où les pouvoirs politique et religieux sont


la cour est un élément central de l’édifice. très liés et détenus par le souverain.
O A

L’eau y a une place centrale. Les décors


D ON
U

sont très proches avec les panneaux


de plâtre, l’utilisation de la faïence, les
I
AT

motifs géométriques, épigraphiques et


végétaux. Quel que soit la fonction de
N

l’édifice, on retrouve les mêmes structures


LE

ornementales et des motifs identiques.


La typologie de qubba, à l’origine utilisée
O
EC

176
S
TE
L’architecture mérinide apparait égyptiens. « Les alliances contractées et

AN
donc comme un deuxième foyer de les liens d’amitié noués, en particulier avec
l’architecture hispano-musulmane. Selon les sultans mamelouks du Caire, suffisent

N
certains auteurs, comme H.Stierlin119, à introduire ou à renforcer dans l’art, des

U DE
l’Alhambra serait la référence des influences orientales que traduisent, en
constructions du royaume marocain. architecture, certains dispositifs, et dans le
décor, notamment sur bois, des compositions

TE E
Cependant, la réalité est plus complexe. 119: Anne Stierlin

R
U R
L’architecture mérinide reprend des spécifiques120 ». Les dynasties Mérinides et Henri Stierlin,

'A U
Alhambra, Paris,
éléments de l’architecture nasrides, et Nasrides étant contemporaines, on ne
Imprimerie

D CT
apportés par les artisans grenadins peut pas dire laquelle a influencé l’autre. Nationale, 1991,
qui ont migrés en Afrique du Nord. A Les Mérinides produisent un art dans la pp.196-198.

IT E
l’inverse, des artisans mérinides ont continuité de l’architecture al-Andalus

O IT
pu diffuser leur art à Grenade, comme à cause des échanges entre l’Afrique du 120: Catherine

R H
Cambazard-
lorsqu’ils ont importé le modèle des Nord et l’Espagne qui existent depuis que

D RC
Amahan,
madrasas. L’architecture mérinide est un les musulmans ont envahis la péninsule. Il «Les arts à
art qui synthétise différentes influences ne faut pas oublier que les Almoravides et

AU D'A
Fès à l’époque
pour créer un art qui lui est propre. les Almohades, ainsi que les Omeyyades mérinide», Fès,
Parmi les influences qui se croisent dans ont occupé les deux territoires, ce qui a l’âme du Maroc:
IS E
cette architecture, on retrouve celles marqué l’architecture des deux royaumes. douze siècles
U UR
d’histoire, vol.1,
de Tlemcen et de Tunis mais aussi des p.1122.
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Conclusion

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S
179
S
TE
CONCLUSION Andalus s’amenuise. Cependant, la culture

AN
islamique continue d’avoir de l’influence
en Espagne et l’art al-Andalus persiste sous

N
L’architecture al-Andalus se différentes formes.

U DE
développe tout au long des huit siècles
d’occupation musulmane sur le territoire A travers ce mémoire, nous avons
espagnol. Elle naît de la fusion des cultures

TE E
pu voir que l’art hispano-musulman

R
U R
présentes sur le territoire avec celles des continu à se développer malgré l’avancée

'A U
musulmans d’orient. L’art al-Andalus est de la Reconquista. Il existe trois grands

D CT
donc différent des manifestations d’art foyers qui produisent une architecture
musulman que l’on trouve en Orient. dans la lignée de l’art al-Andalus.

IT E
L’architecture islamique développée dans Le premier est le royaume Nasride,

O IT
la péninsule évolue avec les changements dernier bastion musulman d’Espagne.

R H
politiques et culturels du monde L’architecture nasride s’inscrit dans

D RC
musulman. Les Omeyyades apportent la lignée de l’art hispano-musulman.

AU D'A
des éléments tels que l’arc polylobé ou L’Alhambra représente l’aboutissement
l’utilisation de l’alfiz alors que les rois taifas de cet art musulman occidental. Les
vont permettre la fusion des éléments de
IS E Nasrides apportent peu de nouveautés
décors romains, orientaux et wisigothique
U UR
à l’architecture. Parmi ces dernières, on
pour former une ornementation propre à retrouve les fines colonnes de la cour
SO IE

l’al-Andalus. Ils vont aussi développer les des Lions ou des éléments de tradition
M

arcs outrepassés et polylobés brisés. Les


T ER

chrétienne comme les voûtes peintes. Les


Almoravides et Almohades vont avoir Nasrides ont produit un art très proche
EN UP

une grande influence sur l’art al-Andalus de celui des Almohades. Cependant, leur
en y apportant plus de sobriété, de art n’est pas synthétique et rigoureux mais
M S

synthétisme et de rigueur. Ils incorporent raffiné et possède une grande richesse


C LE

à l’architecture hispano-musulmane ornementale. L’Alhambra, construite


plus d’éléments orientaux. La technique par les Nasrides, tout au long de leur
O A

du muqarnas, les panneaux de sebka,


D ON

règne, devient le fleuron de l’architecture


U

l’utilisation de la brique et du pisé, les hispano-musulmane. Elle reprend les


I

piliers, les portes en chicane apparaissent caractéristiques propres à l’art musulman


AT

dans l’architecture musulmane occidentale comme les matériaux de construction. Les


N

grâce à eux. Ils vont aussi introduire les Nasrides y utilisent principalement du pisé,
minarets composés de deux tours l’une
LE

de la brique et du bois pour la structure et


dans l’autre, séparées par un escalier. du stuc, de la faïence et du bois pour les
O

Lors de la Reconquista, le territoire al- décors. Les palais sont organisés autour
EC

180
S
TE
de patios dont le bassin central permet de et colonnes ainsi que les techniques de
rafraîchir l’atmosphère et de magnifier l’artesonado et du muqarnas pour les

AN
l’architecture. Dans l’Alhambra, les espaces plafonds entre autres sont utilisés.
sont multifonctionnels et hiérarchisés.

N
Il existe un cheminement du privé vers L’art hispano-musulman se

U DE
l’intime. Les espaces sont très fractionnés développe aussi chez les chrétiens et
mais sont reliés les uns aux autres par musulmans espagnols. Il est considéré

TE E
des espaces de transition. Ces derniers comme un art autochtone par les souverains

R
U R
permettent aussi de lier les espaces intérieurs catholiques. L’enthousiasme des chrétiens

'A U
D CT
et extérieurs. L’eau permet de connecter les pour l’art musulman est tel qu’ils vont
espaces, d’avoir une continuité. Comme conserver l’architecture musulmane en

IT E
dans l’architecture islamique, la place de la territoire reconquis pour transformer les

O IT
nature dans les édifices est très importante. bâtiments en édifices chrétiens. Ils vont

R H
Les jardins de l’Alhambra sont une analogie notamment conserver l’Alhambra, comme

D RC
au Paradis coranique. Les différents palais trophée de leur victoire sur les musulmans.
sont disposés en fonction de la nature, de Ils vont aussi employer des artisans

AU D'A
points de vue remarquables. La nature est mudéjars pour réaliser un grand nombre
partout, dans les jardins et dans les cours d’édifices religieux, civils et militaires. Les
IS E
intérieures des palais. L’abondance de la alliances politiques entre les musulmans et
U UR
nature est la présence de l’eau permettent les chrétiens, notamment entre les Nasrides
de contrôler les conditions climatiques. et les Castillans et Aragonais permettent
SO IE

L’architecture musulmane prend en compte à certains éléments de l’art nasride de


M
T ER

le climat. Les espaces sont construits avec se propager sur le territoire chrétien.
des murs épais et les ouvertures permettent Les souverains catholiques adoptent le
EN UP

de faire circuler l’air et de contrôler la mode de vie musulman, ainsi que leurs
M S

lumière naturelle. Un des éléments les plus protocoles et appellations. La cohabitation


C LE

marquants de l’architecture nasride est le des trois religions du Livre sur un même
décor. L’Alhambra est connue pour son territoire va aussi favoriser les échanges
O A

ornementation foisonnante et grandiose. culturels, techniques et artistiques. Les


D ON
U

Il y existe une grande variété d’éléments catholiques et les juifs vont s’approprier
ornementaux qui recouvrent toutes les ces éléments pour créer un art qui leur est
I
AT

surfaces. Les techniques traditionnellement propre, l’art mudéjar. Il est dans la lignée
utilisées dans l’architecture musulmane de l’art al-Andalus mais l’influence de
N

sont reprises. Les décors en plâtre ciselé, l’art occidental y est grande. En effet, des
LE

les panneaux de faïence émaillée dans la éléments d’architectures romanes, gothiques


O

partie basse des murs, les arcs, chapiteaux et Renaissance se mêlent aux éléments
EC

181
S
TE
islamiques. L’art mudéjar est donc le fruit remplacé par l’hébreux ou l’espagnol.
de l’hybridation de différentes cultures. Les Même si l’architecture mudéjare possède de

AN
caractéristiques de l’architecture mudéjare nombreuses ressemblances avec l’Alhambra,
changent selon les régions. Il existe quatre on ne peut pas dire qu’elle ait eu une grande

N
grands foyers mudéjars : la Castille et Léon influence sur cet art. En effet, de nombreux

U DE
avec Sahagun, Coca et Burgos ; l’Aragon avec édifices mudéjars sont antérieurs aux
Teruel et Saragosse ; Tolède et l’Andalousie palais nasrides ou s’inspirent des édifices

TE E
avec Cordoue et Séville. On relève quand musulmans présents sur le même territoire.

R
U R
même des caractéristiques communes aux L’architecture mudéjare possède cependant

'A U
D CT
différents foyers comme l’utilisation de la les mêmes origines et résulte de l’hybridation
brique pour la construction des édifices, celle d’éléments omeyyades, taifas, almoravides et

IT E
du stuc et du plâtre ciselé ainsi que la faïence almohades, comme l’architecture nasride.

O IT
pour les décors dont les motifs sont autant De plus, les artisans employés dans certains

R H
chrétiens que musulmans. L’utilisation du édifices mudéjars et nasrides sont les mêmes.

D RC
bois pour les menuiseries et les plafonds est Cependant, l’Alhambra a eu de l’influence
très appréciée par les chrétiens. Les palais sur l’art mudéjar de Tolède et andalous,

AU D'A
et édifices civils reprennent l’organisation notamment sur l’Alcazar de Séville. Cet
spatiale des demeures et palais musulmans, édifice est contemporain des palais nasrides
IS E
avec un patio central qui distribue les et possède de nombreux points communs
U UR
différents espaces. Un grand nombre avec les palais de l’Alhambra. Cela est dû aux
d’édifices religieux utilisent le minaret relations qu’entretiennent Mohammed V et
SO IE

d’origine almohade comme campanile. Pierre I de Castille.


M
T ER

Les chrétiens vont surtout reprendre les


décors musulmans dans leurs édifices. Ils Le dernier foyer où se développe
EN UP

vont réutiliser des éléments ornementaux l’architecture hispano-musulmane se situe


M S

de différentes époques et les mêmes règles en Afrique du Nord, chez les Mérinides.
C LE

de compositions que les musulmans. Les Les échanges entre les dynasties Nasrides et
décors mudéjars sont donc organisés en Mérinides sont intenses et elles possèdent les
O A

panneaux et frises. Ils vont réinterpréter mêmes racines Almoravides et Almohades.


D ON

121: Citation
U

les voûtes, coupoles, chapiteaux et L’architecture mérinide est donc très de H.Terrasse
arcs de l’architecture al-Andalus. Les semblable à celle produite dans le dernier tirée de l’ouvrage
I
AT

motifs végétaux et géométriques sont bastion musulman d’Espagne. Le Maroc, Anne Stierlin et
Henri Stierlin,
les principales composantes des décors notamment Fès, devient le plus grand foyer
N

Alhambra, Paris,
mudéjars. Les entrelacs sont très utilisés. de l’art al-Andalus après Grenade selon
LE

Imprimerie
Les décors épigraphiques font partis H.Terrasse121. Comme nous avons pu le Nationale, 1991,
O

des éléments ornementaux, l’arabe étant voir précédemment, l’art mérinide est le p.197.
EC

182
S
TE
résultat de l’hybridation entre l’art nasride, religieuse hispano-musulmane, il faut
l’art almoravide et almohade et des éléments donc étudier les madrasas et mosquées

AN
locaux. Les Mérinides incorporent plus mérinides. Les palais mérinides n’ont pas été
d’éléments orientaux dans leur architecture conservés mais il est possible d’imaginer ce

N
que les Nasrides et Mudéjars. L’influence qu’ils devaient être en observant l’Alhambra.

U DE
de l’Alhambra n’est pas très importante au Les arts mérinides et nasrides se complètent
Maroc. Comme pour les Mudéjars, même donc pour nous permettre de comprendre

TE E
si l’architecture mérinide ressemble à l’architecture al-Andalus à la fin de la

R
U R
celle de la citadelle rouge, ce n’est pas elle domination musulmane en occident. L’art

'A U
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qui a influencé les constructeurs de ces hispano-musulman devient par la suite le
édifices mais les architectures almohades, modèle de l’architecture qui se développe en

IT E
almoravides et omeyyades. Seuls quelques Afrique du Nord.

O IT
édifices s’inspirent réellement de l’Alhambra

R H
comme la mosquée Karaouyin de Fès, dont L’Alhambra a donc eu de l’influence

D RC
la cour centrale possède deux pavillons sur l’architecture de son époque, notamment
semblables à ceux de la cour des Lions. sur l’architecture mudéjare andalouse

AU D'A
Les éléments communs aux architectures et tolédane ainsi que sur l’art mérinide.
mérinides et Nasrides sont leur organisation Cependant, son influence est moindre et
IS E
spatiale autour d’une cour avec un point d’eau les éléments communs que l’on relève entre
U UR
en son centre, les matériaux utilisés (le bois, ces édifices sont surtout dus aux échanges
le plâtre, la faïence, la brique) et surtout leur culturels, artistiques, politiques et aux
SO IE

vocabulaire ornemental. En effet, les décors artisans qui se déplacent sur les différents
M
T ER

mérinides couvrent toutes les surfaces et territoires pour diffuser leurs savoir-faire.
sont très riches. En plus des habituels décors Les arts mudéjars, mérinides et nasrides
EN UP

en plâtre ciselé aux motifs épigraphiques, sont avant tout dans la continuité de l’art
M S

géométriques et végétaux, les Mérinides al-Andalus, qui devient un art autochtone


C LE

utilisent des techniques différentes de leurs espagnol. Nous pouvons alors nous
voisins comme celle du zellige dans les demander si l’Alhambra a eu de l’influence
O A

parties inférieures des murs. Les Mérinides sur l’architecture par la suite. Dans quelle
D ON
U

vont aussi utiliser abondamment le bois mesure elle a joué un rôle dans l’histoire de
de cèdre, aussi bien pour les éléments l’art et de l’architecture ? De quelle manière
I
AT

structurels que décoratifs. Le bois marque l’art islamique, et plus particulièrement l’art
l’architecture mérinide contrairement aux hispano-musulman, a perduré au cours des
N

Nasrides qui l’utilisent peu. Il ne reste pas siècles ?


LE

d’édifices religieux nasrides en Espagne.


O

Pour avoir un aperçu de l’architecture


EC

183
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Figure 235 (en


EN UP

haut): Cour des


Lions, Alhambra,
M S

architecture nasride.
C LE

Figure 236 (en


O A

bas à gauche):
D ON

Salle des Deux


U

Soeurs, Alhambra,
I

architecture nasride.
AT

Figure 237 (en bas


N

à droite): Patio
LE

de las Doncellas,
Alcazar de Séville,
O

architecture
EC

mudéjare andalouse.

184
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Figure 238: Eglise Santiago del Arrabal, Tolède, architecture mudéjare tolédane. Figure 239: Eglise San Lorenzo, Sahagun,
architecture mudéjar castillane.
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Figure 240: Tour de l’église San Martin, Figure 241: Cour de la madrasa Al-Attarine, Fès, architecture mérinide.
Teruel, architecture mudéjar aragonaise.
EC

185
S
TE
L’influence de l’Alhambra pour l’Alhambra. Les artistes voyagent
devient plus importante à partir de la à Grenade pour pouvoir admirer la

AN
chute de Grenade. Après avoir été laissée citadelle. Parmi eux, François-René
à l’abandon, elle est redécouverte par les de Chateaubriand relate son voyage

N
archéologues et les artistes à partir du dans Itinéraire de Paris à Jérusalem123,

U DE
XVIe siècle. La cité palatiale est alors en Washington Irving écrit Les contes de
grande partie en ruine. L’architecture l’Alhambra124 après avoir vu la citadelle,

TE E
islamique devient le décor des « romans Alexandre Dumas écrit sur les ruines de

R
U R
mauresques » espagnols, français et l’Alhambra dans son carnet de voyage

'A U
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italiens. Cette nouvelle vague touche De Paris à Cadix125 ou encore Victor
d’abord les romans chevaleresques, Hugo qui décrit l’Alhambra dans Les

IT E
sentimentaux qui recherchent l’exotisme Orientales126. Au XIXe siècle apparaissent 122: Luis del Marmol

O IT
et le pittoresque. Puis, on retrouve des les ouvrages illustrés sur la citadelle Carvajal, Historia del

R H
allusions aux maures dans le théâtre, rouge. Ils permettent de diffuser le rebelión y castigo de los

D RC
moriscos del Reino de
l’opéra, la musique ou dans la peinture. modèle de l’Alhambra en Europe. Granada, Malaga , impr.
Les premiers ouvrages historiques sur

AU D'A
par J. René, 1600.
l’Alhambra apparaissent au XVIe siècle Les architectes de ce mouvement
comme dans l’ouvrage de Luis del Marmol reprennent des éléments de décor des 123: François-René de
IS E
Carvajal, l’Histoire de la rébellion et du palais nasrides pour créer de nouvelles Chateaubriand, Itinéraire
U UR
de Paris à Jérusalem, 1811.
châtiment des Morisques du Royaume compositions ornementales. Les éléments Récit de voyage écrit entre
de Grenade, où il décrit l’Alhambra et de l’architecture orientale étaient d’abord
SO IE

1806 et 1807, 1re éd. en


Grenade. repris dans les jardins pittoresques, 1811, version définitive
M
T ER

sous forme d’accumulation de détails en 1826.


Le XIXe siècle est marqué par le d’architecture islamique. Ensuite,
EN UP

124: Washington Irving,


mouvement orientaliste qui va largement l’utilisation d’éléments architecturaux Les Contes de l’Alhambra
M S

s’inspirer de l’Alhambra. Les artistes et décoratifs musulmans se développe (Tales of the Alhambra),
C LE

doivent voyager lors de leur formation. dans l’architecture commerciale. Après 1832. Recueil de contes
Après l’Italie, l’Orient et les anciens les campagnes de Napoléon en territoire écrits par l’auteur
O A

américain à la suite de son


foyers de l’architecture musulmane en ottoman, des missions scientifiques
D ON

voyage à Grenade.
U

occident deviennent les destinations à permettent d’étudier plus précisément


la mode pour les étudiants européens. l’architecture musulmane. Les décors 125: Alexandre Dumas,
I
AT

Les architectes, peintres, sculpteurs et islamiques sont alors diffusés en Europe. De Paris à Cadix, 1847-
1848.
auteurs partent en voyage, ce qui permet L’architecture orientaliste s’illustre dans
N

la diffusion de l’art musulman en Europe. les architectures éphémères, notamment


LE

126: Victor Hugo, les


L’orientalisme touche alors la littérature, lors des expositions universelles, où Orientales, Charles
O

de nombreux auteurs se passionnent les pavillons reprennent des édifices Gosselin, Paris, 1829.
EC

186
S
TE
musulmans. des éléments décoratifs mudéjars qu’il
hybride à d’autres références pour créer

AN
127: Carl von Diebitsch
La découverte de l’Alhambra son propre style. (1819 – 1869). Architecte
permet aux architectes d’étudier ses L’architecture musulmane influence

N
prussien qui voyage
décors et éléments architecturaux. Carl aussi le design. Owen Jones réalise des en Italie, en France, en

U DE
Algérie en 1842 et à
Von Diebitsch127 étudie l’ornementation, papiers peints, des tissus et des faïences Grenade en Espagne, où il
les matériaux et la polychromie des qui reprennent les motifs géométriques

TE E
étudie l’ Alhambra.
palais nasrides pour réaliser un kiosque présents dans les palais nasrides. Le

R
U R
dans l’Exposition Universelle de Paris Crystal Palace Bazzar possède une voûte 128: Adèle Amiot,

'A U
L’Alhambra comme

D CT
en 1867. Il effectue des relevés précis qui rappelle les muqarnas par les motifs
modèle de l’architecture
qui l’aident à reproduire à l’identique utilisés et la couleur. Les architectes contemporaine, ENSA

IT E
des éléments de décor. Les ouvrages reprennent souvent les principes et Bretagne, 2017, p.37.

O IT
de relevés architecturaux permettent motifs de l’architecture islamique tout

R H
aux artistes européens d’utiliser les en les adaptant aux techniques de 129: Owen Jones,

D RC
Grammaire de l’ornement,
éléments musulmans dans leurs œuvres. construction du XIXe siècle. Londres, Day & Son,
Cependant, le répertoire des modèles

AU D'A
Limited-Cagnon, 1865.
d’architecture islamique n’est pas très Le modèle de l’Alhambra Ce texte permet aux
développé. On retrouve donc toujours est ensuite diffusé au XXe siècle par architectes du XIXe siècle
IS E
les mêmes éléments dans l’architecture l’intermédiaire de traités théoriques de réaliser des décors
U UR
orientalistes.
orientaliste. Les architectes copient comme la Grammaire de l’ornement129
l’organisation des décors muraux, la d’Owen Jones ou le Manifeste de
SO IE

130: Manifeste rédigé en


polychromie, les muqarnas, les plafonds l’Alhambra130. Ce dernier révèle 1952 par des architectes
M
T ER

en artesonado et les motifs ornementaux. l’importance de la citadelle dans la madrilènes pour


renouveler l’architecture
Selon A. Amiot, « [les architectes] font culture espagnole. Selon A. Amiot, « les
EN UP

espagnole après la
des mélanges entre les différents éléments architectes espagnols des années 1950 l’ont dictature de Franco. Il
M S

d’architecture mauresque venant de vu comme un invariant de l’architecture est écrit pour trouver des
C LE

bâtiments variés. Le Dampfmaschinenhaus espagnole 131». Le Manifeste montre de solutions aux problèmes
(1841-1843) de Postdam reprend par quelles manières les architectes peuvent de l’architecture espagnole
O A

des années 1950 et pour


exemple les colonnes fines de l’Alhambra s’inspirer de l’architecture nasride, les
D ON

analyser l’architecture de
U

avec les arcs de la mosquée de Cordoue ainsi éléments qu’ils peuvent réutiliser pour l’Alhambra d’une autre
que l’utilisation d’un dôme, venant des réformer l’architecture de leur pays. manière.
I
AT

mosquées turques128». Certains architectes


131: Adèle Amiot,
comme Antonio Gaudi vont travailler L’influence de l’Alhambra se
N

L’Alhambra comme
sur les motifs et l’architecture islamique. ressent aussi dans l’architecture moderne
LE

modèle de l’architecture
Les mosaïques qu’il réalise sont dans la et contemporaine. Les architectes contemporaine, ENSA
O

lignée de l’art musulman. Il utilise aussi s’inspirent des traités sur l’Alhambra Bretagne, 2017, p.78.
EC

187
S
TE
ou réalisent des voyages d’étude réguler les conditions climatiques,
à Grenade. Deux ouvrages font l’intégration des bâtiments au

AN
état des architectes qui se sont paysage et la disposition des
inspirés de l’Alhambra pour espaces en fonction des vues pour

N
réaliser leurs édifices : l’article construire la Maison des Hôtes136. 132: Angel Isac (ed.), Monografias

U DE
de la Alhambra 01 : El Manifesto
d’Emilio Cachorro Fernandez, de la Alhambra, 50 años después.
La Alhambra y la arquitectura D’autres architectes

TE E
El monumento y la arquitectura
contemporanea132 et El Manifesto travaillent les jardins, l’eau et la

R
U R
contemporanea, Patronato de la
de l’Alhambra 50 años despues133. nature comme les Nasrides le Alhambra y Generalife y Tf Editores,

'A U
Grenade, 2006.

D CT
Certains architectes reprennent les faisaient. Luis Kahn reprend le
principes d’organisation spatiale travail sur le traitement de l’eau de 133: Angel Isac (ed.), Monografias

IT E
de l’Alhambra. José Antonio l’Alhambra pour le Salk Institute137. de la Alhambra 01 : El Manifesto

O IT
Coderch a réalisé la Casa Ugalde134 Effectivement, on retrouve des de la Alhambra, 50 años después.

R H
en collaboration avec Manuel canaux au niveau de la cour El monumento y la arquitectura

D RC
contemporanea, Patronato de la
Valls. Elle est considérée comme centrale qui marque l’axe principal. Alhambra y Generalife y Tf Editores,
illustration des idées évoquées dans Ce canal relie une fontaine de

AU D'A
Grenade, 2006.
le Manifeste de l’Alhambra. L’édifice marbre à un bassin, comme dans
est construit selon le paysage, la cour des Lions ou celle des 134: Casa Ugalde (1951-1953),
IS E
avec des espaces tournés vers Myrtes. Luis Barragan reprend les construite par J.A. COderch et M.
U UR
Valls à Caldes d’Estrac en Catalogne.
des points de vue remarquables, jardins du Generalife pour le Parc
comme les palais nasrides. De Las Arboleadas138 en jouant sur
SO IE

135: Casa Luna Gonzalez (1929),


plus, on y retrouve des portiques les niveaux grâce à la composition construite par L. Barragan à
M
T ER

et des jeux d’ombres et de lumières, en terrasses. Il y réalise un grand Guadalajara.


traditionnels dans l’architecture travail sur la végétation et la
EN UP

136: Maison des Hôtes (1982),


hispano-musulmane. Luis Barragan lumière. L’eau y est omniprésente, construite par R. Salmona dans la baie
M S

s’inspire aussi de l’Alhambra pour comme dans la citadelle. L’architecte de Carthagène des Indes à Bogota.
C LE

la Casa Luna Gonzalez135. En développe le principe d’architecture


effet, on y retrouve des ouvertures émotionnelle après avoir visité 137: Salk Institute for Biological
O A

Studies (1962-1963), construit par L.


hautes qui permettent de réguler Grenade.
D ON

Kahn à San Diego aux Etats-Unis.


U

la lumière, comme dans la salle


des Ambassadeurs. Les espaces Enfin, quelques architectes 138: Parc Las Arboleadas (1958-1963),
I
AT

y sont hiérarchisés du public au copient les décors de l’Alhambra construit par L. Barragan à Atizapan
de Zaragoza, au Noed de México.
privé, comme les palais nasrides. dans leurs projets. A Grenade, de
N

Enfin, Rogelio Salmona reprend nombreux édifices touristiques


LE

139: Alhambra Palace (1907-1909),


l’organisation des espaces autour reprennent les décors de l’Alhambra construit par M. Cendoya dans le
O

d’un patio, le travail de l’eau pour comme l’Alhambra Palace139 de quartier du Realejo de Grenade.
EC

188
S
TE
Modesto Cendoya. On y trouve d’architecture. 140: La Tour de l’or de Séville a été
des voûtes en muqarnas et des arcs Nous pouvons donc dire construite entre 1220 et 1221, puis

AN
outrepassés ainsi que des éléments que certains architectes imitent les modifiée au XIVe siècle et en 1760.
C’est une tour d’observation qui
architecturaux représentant éléments de décors de l’Alhambra

N
permet de contrôler l’accès à la ville
l’architecture islamique comme tandis que d’autres reprennent

U DE
par le fleuve Guadalquivir. C’est un
la tour de l’or de Séville140 ou des principes spatiaux ou liés à élément des fortifications réalisées par
la muraille d’Avila141qui sont la lumière, la nature ou à l’eau. les Almohades autour de la ville et de

TE E
l’Alcazar.
incorporés à la composition Quelques architectes confirment

R
U R
architecturale. La grande mosquée qu’ils se sont inspirés de l’Alhambra

'A U
141: Enceinte militaire romane

D CT
de Dakar142 présente aussi des pour imaginer leurs projets. Le lien construite autour d’Avila vers le XIe
similitudes avec les palais nasrides entre certains projets architecturaux siècle.

IT E
comme les pavillons du patio qui avec l’Alhambra est cependant plus

O IT
142: Grande mosquée de Dakar
ressemblent à ceux de la cour des flou car les éléments qui pourraient (1964), construite au Sénégal.

R H
Lions, les arcs polylobés, les décors s’apparenter à l’architecture nasride

D RC
et les alfiz en stuc ciselé. Enfin, Oger sont aussi des éléments présents 143: Palais Alhambra (1997), construit
International réalise une réplique dans l’architecture traditionnelle par Oger International dans la

AU D'A
banlieue de Riad en Arabie Saoudite.
de certaines parties de l’Alhambra à ou vernaculaire du lieu dans
Riad143 pour le prince Abdulaziz bin lequel elles s’inscrivent. Il est donc 144: Le Patronato de la Alhambra
IS E
Fahd (1973-?) dans un ensemble de important de nuancer l’importance est responsable de la protection, de
U UR
palais. Pour réaliser cette résidence de l’influence de l’Alhambra sur l’administration et de la conservation
royale, les architectes ont réalisés l’architecture, bien qu’elle ait eu, de l’Alhambra, du Generalife, du
SO IE

palais de Charles V et de tous les


des relevés précis des édifices sans conteste, un rôle important
M
T ER

bâtiments, forêts, jardins du complexe


grenadins en collaboration avec le dans la construction de l’identité ainsi que les monuments andalous de
Patronato de l’Alhambra144. Cela culturelle de l’Espagne.
EN UP

Grenade.
leur a permis de réaliser deux
M S

patios semblables à celui des Myrtes


C LE

et des Lions. Ils réinterprètent la


rigueur, la sobriété, les proportions,
O A

l’ambiance et le grand bassin du


D ON
U

premier ainsi que la fontaine des


Lions et les parterres de végétations
I
AT

du deuxième. Comme ces édifices


reprennent essentiellement des
N

éléments du décor de l’Alhambra,


LE

nous pouvons nous poser la


O

question du pastiche dans ce type


EC

189
S
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AN
N
U DE
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D CT
IT E
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AU D'A
IS E
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M
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EN UP
M S
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O A

Figure 242 (en


D ON

haut): Vue intérieure


U

du Crystal Palace,
I

dessin d’Owen
AT

Jones, travail de la
polychromie.
N
LE

Figure 243 (en bas):


Casa Ugalde, J. A.
O

Coderch et M. Valls,
EC

Catalogne.

190
S
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AU D'A
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EN UP
M S
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O A
D ON
U
I
AT

Figure 244 (à gauche): Maison des Hôtes, R. Salmona, Bogota.


N
LE

Figure 245 (à droite): Casa Luna Gonzalez, L. Barragan,


Guadalajara.
O
EC

191
S
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AN
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'A U
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IT E
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AU D'A
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M
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EN UP
M S
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O A
D ON

Figure 246 (à gauche): Salk Institute, L. Kahn, Californie.


U

Figure 247 (à droite): Parc Las Arboleadas, L. Barragan,


I
AT

Mexico.
N
LE
O
EC

192
S
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AN
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AU D'A
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EN UP
M S
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O A
D ON
U
I

Figure 248 (en


AT

haut): Alhambra
Palace, M. Candoya,
N

Grenade.
LE

Figure 249 (en bas):


O

Grande mosquée de
EC

Dakar.

193
EC
O
LE
N
AT
I
D ON
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Annexes

R H
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IT E
D CT
'A U
U R
TE E
U DE
R
N
AN
TE
S
195
S
TE
FRISE CHRONOLOGIE DE 711 À 1492.

AN
N
700 800 900 1000 1100

U DE
TE E
711 756 929 1031 1091 1145

R
U R
'A U
Emirat Emirat de Califat de Royaumes Royaume

D CT
indépendant Cordoue Cordoue Taifas Almoravide
de Damas

IT E
O IT
1055

R H
D RC
1085:

AU D'A
Conquête de
Tolède
IS E
U UR

1094:
SO IE

Conquête de
M

Valence et
T ER

Badajoz
EN UP

1118:
M S

Conquête de
C LE

Saragosse
O A

XIIe siècle
D ON

église San Tirso, Sahagun


U
I

XIIe - XIVe siècles


AT

Monastère de las Huelgas, Burgos


N

XIIe - XVIe siècles


LE

Alcazar de Séville
O
EC

196
S
TE
AN
N
1200 1300 1400 1500 1600

U DE
TE E
1145 1248

R
1492

U R
'A U
Royaume 1238 Royaume

D CT
Almohade Nasride

IT E
O IT
Reconquista 1492

R H
D RC
1212: 1266: 1492:

AU D'A
Bataille de Conquête de Conquête de
Las Navas Murcie Grenade
Tolosa
IS E
U UR

1236:
SO IE

Conquête de
M

Cordoue
T ER
EN UP

1248:
M S

Conquête de
C LE

Séville
O A

XIIIe siècle XIVe siècle XVe siècle


D ON
U

1238- 1417 - Alhambra 1315-16 - Eglise San Martin, Teruel Château de Coca
1303-36 - Mosquée de Mansura
I

Synagogue santa Maria la


AT

Blanca, Tolède. 1323-25 - Madrasa al-Attarin, Fès


Cathédrale de Teruel 1350-55 - Madrasa Bou Inanyia, Fès
N

Eglise San Lorenzo, Sahagun 1354-57 - Synagogue del Transito,


LE

1256 - La Peregrina, Sahagun Tolède


1276 - Mosquée de Fès Jdid
O
EC

197
S
TE
DYNASTIES

AN
La Dynastie Nasride

N
U DE
Nasr

TE E
Yûsuf

R
U R
(1) Mohammed Ier (1194-1273)

'A U
(2) Mohammed II (1235-1302)

D CT
(3) Mohammed III (1257-1314)

IT E
(4) Abu al-Juyuch Nasr (1287-1322)

O IT
Ismâ`îl

R H
(10) Mohammed VI (1332-1362)

D RC
(16) Yûsuf IV (mort en 1432)
(5) Ismâ`îl Ier (1279-1325)

AU D'A
(6) Mohammed IV (1315-1333)
(7) Yûsuf Ier (1318-1354)
IS E
(8) Mohammed V (1338-1391)
U UR

(11) Yûsuf II (mort en 1392)


SO IE

(12) Mohammed VII (1370-1408)


M
T ER

(13) Yûsuf III (1376-1417)


(14) Mohammed VIII (1411-1431)
EN UP

(19) Mohammed XI (mort en 1455)


M S

Ahmed
C LE

(18) Yûsuf V (mort en 1463)


`Alî
O A

(20) Sad al-Mustain (mort en 1465)


D ON
U

(21) Abû al-Hasan `Alî (Muley Hacén) (mort en 1485)


I

(22) Mohammed XII (Boabdil) (1459-1532/1533)


AT

(23) Mohammed XIII (mort vers 1494 ?)15


N

Nasr
LE

(15) Mohammed IX (1396-1453)


(17) Mohammed X (1415-1454)
O

(9) Ismâ`îl II (1339-1360)


EC

Les numéros correspondent à l’ordre de succession

198
S
TE
AN
La Dynastie Mérinide

N
U DE
1244-1258 : Abou Yahya ben Abd el-Hak

TE E
1258-1286 : Abou Youssef Yacoub ben Abd el-Hak

R
U R
1286-1307 : Abou Yacoub Youssef el-Nasser

'A U
1307-1308 : Abou Thabet Amir

D CT
1308-1310 : Abou el-Rabi Slimane

IT E
1310-1331 : Abou Saïd Othman

O IT
1331-1348 : Abou el-Hassan ben Othman

R H
1348-1358 : Abou Inan Fares

D RC
1358-1358 : Abou Ziyane el-Saïd Mohammed ben Fares
1358-1359 : Abou Yahya Abou Baker ben Fares

AU D'A
1359-1361 : Abou Salim Ibrahim
1361-1361 : Abou Omar Tachfine
IS E
1361-1366 : Mohammed ben Yacoub
U UR

1366-1372 : Abou Fares Abd el-Aziz ben Ali


SO IE

1372-1373 : Mohammed el-Saïd


M
T ER

1374-1384 : Abou el-Abbas


1384-1386 : Moussa ben Fares
EN UP

1386-1387 : El-Wathik
M S

1387-1393 : Abû el-Abbâs (second règne)


C LE

1393-1396 : Abou Fares Abd el-Aziz ben Ahmed


1396-1398 : Abou Amir Abdallah
O A

1398-1421 : Abou Saïd Othman ben Ahmed


D ON
U

1420-1465 : Abou Mohammed Abd el-Hak


I
AT
N
LE
O
EC

199
S
TE
LEXIQUE

AN
N
U DE
ALARIFES : Ancien nom donné aux architectes ou maître d’œuvre.
ALFIZ : Ornement architectural qui consiste en une moulure, généralement rectangulaire, qui encadre un arc

TE E
ou une fenêtre.

R
U R
ATAURIQUE : Arabesque de feuillage

'A U
ALFARJES : plafond en bois horizontal, sculpté et peint soutenus par des poutres visibles sur lesquelles reposent

D CT
d’autre poutres plus petites.

IT E
ARTESONADO : technique de menuiserie musulmane utilisée pour les plafonds, les portes et les volets.

O IT
VOÛTE ESQUIFADA: Elle est formée par l’intersection de deux voûtes en berceau sur un support continu,

R H
carré ou rectangulaire. Il se compose de quatre éléments triangulaires sphériques dont les arêtes sont entrantes.

D RC
VOÛTE GALLONADA: voûte composée de nervures, de segments concaves qui ressemblent aux segments ou

AU D'A
«gallons» d’une orange.
MOCÁRABE : cf. muqarnas
IS E
MUQARNAS: assemblage de prismes ou polyèdres taillés et décorés qui forment une composition géométrique.
U UR

Cette composition ressemble à des voûtes de stalactites.


SO IE

PISÉ : terre, cailloux et chaux pilonnés dans un coffrage (def. dans « l’art musulman » de Georges Marçais).
M
T ER

QUBBA: monument composé d’une partie cubique surmontée d’un dôme généralement sphérique ou ogival,
élevé sur la tombe ou en souvenir d’un personnage vénéré. (CNTRL)
EN UP

RYAD: demeure urbaine traditionnelle, disposant d’un patio ou d’un jardin intérieur. (Larousse)
SEBKA : Décor architectural composé d’un réseau d’arcs recti-curvilignes entrecroisés formant des losanges. Ils
M S

sont organisés en panneaux d’arcatures aveugles.


C LE

TAPIAL: ancienne technique consistant à construire des murs avec de l’argile, à l’aide d’un coffrage pour le
O A

former. Les différentes couches de terre sont compactées les unes après les autres jusqu’à atteindre la hauteur
D ON
U

voulue.
I

ZELLIGE: Petit élément d’une marqueterie de céramique émaillée servant au décor monumental dans l’art
AT

maghrébin. (Larousse)
N
LE
O
EC

200
S
TE
BIBLIOGRAPHIE

AN
N
Ouvrages :

U DE
- AMIOT, Adèle. « L’Alhambra comme modèle de l’architecture contemporaine ». Mémoire, ENSA Bretagne,

TE E
2017.

R
U R
- BARRIOS JOSUA, Juan Manual. « Curso de Introduccion a la historia del arte ». ETSA Granada, 2018.

'A U
- BARRUCAND, Marianne, et Achim BEDNORZ. Architecture (L’) maure en Andalousie. Cologne: Taschen,

D CT
1992.

IT E
- BORRAS GUALIS, Gonzalo M. Arte mudejar aragones. Guara editorial. Coleccion basica aragonesa. Saragosse,

O IT
Espagne, 1985.

R H
- CACHORRO FERNANDEZ, Emilio. « La Alhambra y la arquitectura contemporanea ». AWRAQ, no 11

D RC
(2015).

AU D'A
- CAMBAZARD-AMAHAN, Catherine. Le décor sur bois dans l’architecture de Fès : Époques almoravide,
almohade et début mérinide. Institut de recherches et D’études sur les mondes arabes et Musulmans. Aix-en-
IS E
Provence, 1989. https://books.openedition.org/iremam/2290#tocto1n1.
U UR
- CAMBAZARD-AMAHAN, Catherine. « Les arts à Fès à l’époque mérinide ». Fès, l’âme du Maroc, douze siècles
d’histoire 1 (s. d.): 10.
SO IE
M

- CHOISY, Auguste. Histoire de l’architecture. Paris: Vincent Fréal, 1964.


T ER

- DANBY, Miles, et WEINREB Matthew. The Fires of Excellence : Spanish and Portuguese Oriental Architecture.
EN UP

Reading : Garnet, 1997.


- FLETCHER, Banister, et CRUICKSHANK Dan, éd. Sir Banister Fletcher’s A history of architecture. 20. ed.
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Oxford: Architectural Press, 1996.


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- FLETCHER, Banister (Sir). A History of Architecture. 20ème éd. de l’éd. de 1896. Londres: Architectural press,
O A

1996.
D ON
U

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D ON
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I
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N
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205
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TE
TABLE DES ILLUSTRATIONS

AN
N
Image en couverture : Jesus Olivares Galera, 1997-1998, « Alzado interior de la Puerta de la Justicia », dessin au
crayon sépia et de couleur, dans Dibujando la Alhambra, ETSAG, Granada.

U DE
Photo partie introductive : Clémence Lacroix, 2018, « Intérieur de la Grande mosquée de Cordoue »,

TE E
photographie.

R
U R
Bandeau : « Azulejos de l’Alhambra de Grenade », DOSDE, https://www.dosde.com/fr/les-azulejos-alhambra-

'A U
grenade.html, consulté le 01/01/2020.

D CT
Figure 1: L’évolution du territoire al-Andalus , modifié par Clémence Lacroix à partir du document de Wayne,

IT E
2017, «El desarrollo territorial de Al-Ándalus desde el Califato hasta el reino de Granada », en ligne http://

O IT
historioseando.blogspot.com/2014/10/al-andalus-mapas.html, consulté le 03/01/2020.

R H
D RC
Photo première partie : Morgan Haseneyer, 2019, « Vue générale de l’Alhambra », photographie.

AU D'A
Figure 2: Le royaume Nasride, modifié par Clémence Lacroix à partir du document de © I.C.L, p.21.
Figure 3: Les étapes de construction de l’Alhambra avant la chute de Grenade, réalisé par Clémence Lacroix à
IS E
partir du document de l’université de Grenade, 2019, en ligne https://abierta.ugr.es/la_alhambra/mapa/index.
U UR
html, consulté le 03/09/2019.
Figure 4: Édifices de l’Alhambra construits par les chrétiens, réalisé par Clémence Lacroix à partir du document
SO IE
M

de l’université de Grenade, 2019, en ligne https://abierta.ugr.es/la_alhambra/mapa/index.html, consulté le


T ER

03/09/2019.
EN UP

Figure 5: L’Alhambra vue de l’extérieur, Clémence Lacroix, 2018, photographie.


Figure 6: Muraille de l’Alhambra, Clémence Lacroix, 2018, photographie.
M S

Figure 7: Plan de l’Alcazaba, plan tiré des cours « Introduccion a la historia del arte » de Juan Manual Barrios
C LE

Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.


O A

Figure 8: Photo de l’Alcazaba prise de la Torre de la Vela, Clémence Lacroix, 2018, photographie.
D ON
U

Figure 9: Façade du Cuarto Dorado, photographie tirée des cours « Introduccion a la historia del arte » de Juan
I

Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.


AT

Figure 10 : Plan des portes et tours de l’Alhambra, plan tiré des cours « Introduccion a la historia del arte » de
N

Juan Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.


LE

Figure 11: Axonométrie de l’enceinte de l’Alhambra, Dolores Garrido Rodriguez, 2004-2005, « Apuntes de
vista aérea del conjunto de la Alhambra », dessin au crayon sépia et de couleur, dans Dibujando la Alhambra,
O
EC

206
S
TE
ETSAG, Granada .
Figure 12: Coupe de la Torre de la Vela, coupe tirée des cours « Introduccion a la historia del arte » de Juan

AN
Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.

N
Figure 13: Torre de la Vela, Clémence Lacroix, 2018, photographie.

U DE
Figure 14: Coupe de la Torre del Homenaje, coupe tirée des cours « Introduccion a la historia del arte » de Juan
Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.

TE E
Figure 15: Torre del Homenaje, Clémence Lacroix, 2018, photographie.

R
U R
Figure 16: Plan de la Porte de la Justice, archives du Patronato de l’Alhambra, « Alhambra. Torre de la Puerta de

'A U
D CT
la Justicia. Planta baja », antérieur à 1982, http://www.alhambra-patronato.es/ria/handle/10514/3505, consulté
le 03/01/2020.

IT E
Figure 17: Porte de la Justice, Morgan Haseneyer, 2019, photographie.

O IT
Figure 18: Plan de la Porte des Armes, plan tiré des cours « Introduccion a la historia del arte » de Juan Manual

R H
D RC
Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.
Figure 19: Porte des Armes, université de Grenade, 2019, photo en ligne https://abierta.ugr.es/la_alhambra/

AU D'A
mapa/index.html, consulté le 03/09/2019.
Figure 20: Plan de la Porte del Arrabal, plan tiré des cours « Introduccion a la historia del arte » de Juan Manual
IS E
Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.
U UR

Figure 21: Porte del Arrabal, photographie tirée des cours « Introduccion a la historia del arte » de Juan Manual
SO IE

Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.


M
T ER

Figure 22: Plan des Sept Sols, plan tiré des cours « Introduccion a la historia del arte » de Juan Manual Barrios
Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.
EN UP

Figure 23 : Porte des Sept Sols, photographie tirée des cours « Introduccion a la historia del arte » de Juan
M S

Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.


C LE

Figure 24: Tour de la Captive, photographie tirée des cours « Introduccion a la historia del arte » de Juan
Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.
O A
D ON

Figure 25: Coupe de la Tour de la Captive, coupe tirée des cours « Introduccion a la historia del arte » de Juan
U

Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.


I
AT

Figure 26: Intérieur de la Tour de la Captive, photographie tirée des cours « Introduccion a la historia del arte
» de Juan Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.
N

Figure 27: Tour des Infantes, photographie tirée des cours « Introduccion a la historia del arte » de Juan Manual
LE

Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.


O

Figure 28: Coupe de la Tour des Infantes, coupe tirée des cours « Introduccion a la historia del arte » de Juan
EC

207
S
TE
Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.
Figure 29: Intérieur de la Tour des Infantes, photographie tirée des cours « Introduccion a la historia del arte »

AN
de Juan Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.

N
Figure 30: Plan du Généralife, tiré de l’ouvrage d’Anne Stierlin et Henri Stierlin, Alhambra, Paris, Imprimerie

U DE
Nationale, 1991, p.170.
Figure 31: Généralife vue générale, Simon Leach, 2018, photographie.

TE E
Figure 32: Galerie Nord du Generalife, Morgan Haseneyer, 2019, photographie.

R
U R
Figure 33: Galerie Sud du Généralife, Clémence Lacroix, 2019, photographie.

'A U
D CT
Figure 34: Jardins en terrasses du Generalife, J-L Faurie, 2014, Photographie.
Figure 35: Jardins Hauts du Generalife, Clémence Lacroix, 2019, photographie.

IT E
Figure 36: Jardins Hauts du Generalife, Herb.master, 2015, photographie.

O IT
Figure 37: Patio de la Machuca, photographie tirée des cours « Introduccion a la historia del arte » de Juan

R H
D RC
Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.
Figure 38: Jardins Hauts du Generalife, David Hammond, 2013, photographie.

AU D'A
Figure 39: Jardins du Generalife, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
Figure 40: Escalier d’eau, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
IS E
Figure 41: Schéma de refroidissement par l’air, salle de los Abencerrajes, tiré des cours « Introduccion a la
U UR

historia del arte » de Juan Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.
SO IE

Figure 42: Cour des Myrtes, Clémence Lacroix, 2019, photographie.


M
T ER

Figure 43: Les volumes sobres et imposants de la citadelle, Morgan Haseneyer, 2019, photographie.
Figure 44: Cour des Myrtes, Galerie Sud, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
EN UP

Figure 45: Cour des Lions, galerie périphérique, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
M S

Figure 46: Salle des Rois, fragmentation des espaces, photographie tirée des cours « Introduccion a la historia
C LE

del arte » de Juan Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.
Figure 47: Tours en pisé, Morgan Haseneyer, 2019, photographie.
O A
D ON

Figure 48: Porte en briques, Morgan Haseneyer, 2019, photographie.


U

Figure 49: mur en briques, pisé et moellons, Morgan Haseneyer, 2019, photographie.
I
AT

Figure 50: Plafond artesonado de la Salle des Ambassadeurs.


Figure 51: détail de plafond en bois, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
N

Figure 52: Décors en plâtre ciselé, salle des Deux Sœurs, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
LE

Figure 53: Détail de décors en plâtre ciselé, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
O

Figure 54: Fontaine des Lions en marbre, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
EC

208
S
TE
Figure 55: Sol en marbre de la Salle des Deux Sœurs, photographie tirée des cours « Introduccion a la historia
del arte » de Juan Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.

AN
Figure 56: Décors en faïence, Clémence Lacroix, 2019, photographie.

N
Figure 57: Détail de décors en faïence, Morgan Haseneyer, 2019, photographie.

U DE
Figure 58: Arc outrepassé de la Porte de la Justice, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
Figure 59: Arc en muqarnas de la Cour des Lions, Clémence Lacroix, 2019, photographie.

TE E
Figure 60: Arc outrepassé polylobé du Parador, Clémence Lacroix, 2019, photographie.

R
U R
Figure 61: Chapiteau de la Cour des Lions, topoaguilera photographie, 2013.

'A U
D CT
Figure 62: Chapiteau de la Cour des Myrtes, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
Figure 63: Chapiteau de la Cour du Cuarto Dorado, photographie tirée des cours « Introduccion a la historia

IT E
del arte » de Juan Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.

O IT
Figure 64 : Chapiteau à muqarnas, Raquel Soto, 2014, photographie.

R H
D RC
Figure 65: Arc à muqarnas, Cour des Myrtes, photographie tirée des cours « Introduccion a la historia del arte
» de Juan Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.

AU D'A
Figure 66: Coupole à muqarnas, Salle des Deux Sœurs, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
Figure 67: Eléments de support et frise en muqarnas, salle du Mexuar, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
IS E
Figure 68: Chapiteau à muqarnas, Cour des Myrtes, photographie tirée des cours « Introduccion a la historia
U UR

del arte » de Juan Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.
SO IE

Figure 69: Fenêtre basse de la Salle des Ambassadeurs, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
M
T ER

Figure 70: Fenêtre à double baies, Mirador de Daxara, Morgan Haseneyer, 2019, photographie.
Figure 71: Lucarnes des bains arabes, Morgan Haseneyer, 2019, photographie.
EN UP

Figure 72: Petites fenêtres hautes de la Salle des Rois, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
M S

Figure 73: Fenêtres hautes en dessous de la coupole de la Salle des Ambassadeurs, Morgan Haseneyer, 2019,
C LE

photographie.
Figure 74: Plafond peint de la Salle des Rois, elle représente les 10 premiers rois de la dynastie Nasride,
O A
D ON

photographie tirée des cours « Introduccion a la historia del arte » de Juan Manual Barrios Josua, professeur
U

de l’ETSA Grenade, 2018 .


I
AT

Figure 75: Plafond peint de la Salle des Rois, elle représente des scènes chevaleresques, photographie tirée des
cours « Introduccion a la historia del arte » de Juan Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.
N

Figure 76: Plafond peint de la Salle des Rois, elle représente des scènes chevaleresques, photographie tirée des
LE

cours « Introduccion a la historia del arte » de Juan Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.
O

Figure 77: Reconstitution de la polychromie des décors de l’Alhambra, illustration tirée de l’ouvrage d’Anne
EC

209
S
TE
Stierlin et Henri Stierlin, Alhambra, Paris, Imprimerie Nationale, 1991, p.116.
Figure 78: Exemple de châpiteau nasride de l’Alhambra, selon les relevés de Goury et Jones, illustration tirée de

AN
l’ouvrage d’Anne Stierlin et Henri Stierlin, Alhambra, Paris, Imprimerie Nationale, 1991, p.120.

N
Figure 79: Exemple de châpiteau nasride de l’Alhambra, selon les relevés de Goury et Jones, illustration tirée de

U DE
l’ouvrage d’Anne Stierlin et Henri Stierlin, Alhambra, Paris, Imprimerie Nationale, 1991, p.120.
Figure 80: Frise de motifs végétaux, Clémence Lacroix, 2019, photographie.

TE E
Figure 81: Panneau de motifs végétaux, Clémence Lacroix, 2019, photographie.

R
U R
Figure 82: Faïence de motifs géométriques, Morgan Haseneyer, 2019, photographie.

'A U
D CT
Figure 83: Faïence de motifs géométriques, Morgan Haseneyer, 2019, photographie.
Figure 84: Faïence de motifs géométriques, Morgan Haseneyer, 2019, photographie.

IT E
Figure 85: Décor en écriture coufique de la Salle des Ambassadeurs, illustration tirée de l’ouvrage d’Anne Stierlin

O IT
et Henri Stierlin, Alhambra, Paris, Imprimerie Nationale, 1991, p.129.

R H
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Figure 86: Décor en écriture cursive, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
Figure 87: Vue du Mirador du Generalife sur l’Alhambra, Clémence Lacroix, 2019, photographie.

AU D'A
Figure 88: Jardins du Partal, exemple de jardin où la nature et l’eau sont humanisés, Clémence Lacroix, 2019,
photographie.
IS E
Figure 89: L’eau magnifie l’architecture dans la Cour des Myrtes, Juan Diego Mendoza Miranda, 2013,
U UR

photographie.
SO IE

Figure 90: L’eau reflète le palais du Partal, ECV5, 2011, photographie.


M
T ER

Figure 91: Plan des palais de l’Alhambra, réalisé par Clémence Lacroix à partir du document de l’université de
Grenade, 2019, en ligne https://abierta.ugr.es/la_alhambra/mapa/index.html, consulté le 03/09/2019.
EN UP

Figure 92: Madinat al-Zahra, photographie tirée de Adèle Amiot, L’Alhambra comme modèle de l’architecture
M S

contemporaine, ENSA Bretagne, 2017, p.13.


C LE

Figure 93: Grande mosquée de Cordoue, Clémence Lacroix, 2019, photographie.


Figure 94: Ermitage San Cristo de la Luz, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
O A
D ON

Figure 95: Aljaferia de Saragosse, PierreG_09, 2005, photographie.


U

Figure 96: Alcazar de Séville, Patio del Yeso, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
I
AT

Figure 97: Bain arabe de Grenade, Clémence Lacroix, 2019, photographie.


Figure 98: Muraille de Séville, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
N

Figure 99: Tour de l’Or de Séville, Clémence Lacroix, 2019, photographie.


LE

Figure 100: Giralda de Séville, Clémence Lacroix, 2019, photographie.


O

Figure 101: Cour quadripartite du Patio des Lions, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
EC

210
S
TE
Figure 102: Cour des myrtes, Palais des Comares, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
Figure 103: Plan du Mexuar, du palais des Comares et du Palais des Lions, tiré de l’ouvrage de Georges Marçais,

AN
L’art musulman, Paris, PUF, 1962, p.132.

N
Figure 104: Colonnes de la galerie de la Cour des Lions, Dominique Lacaze, 2018, photographie.

U DE
Figure 105: Peinture du plafond de la Salle des Rois, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
Figure 106: Palais des Lions, vue depuis la galerie, U2iano, 2019, photographie.

TE E
R
U R
Photo deuxième partie : antuan pov, 2008, « Teruel-Torre mudejar Inclinada », photographie.

'A U
D CT
Figure 107: Les étapes de la Reconquista et évolution des Royaumes chrétiens, Le royaume Nasride, modifié par
Clémence Lacroix à partir du document de © I.C.L, publié par Publicado por Héctor Monteagudo Ballesteros,

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2016, http://anatomiadelverbo.blogspot.com/2016_01_24_archive.html, consulté le 03/01/2020.

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Figure 108: Palais de Charles Quint, Wikimedia, « Palacio de Carlos V, llamado en la época Casa Real Nueva »,

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D RC
http://www2.ual.es/ideimand/portfolio-items/alhambra-ii/, consulté le 12/12/2019.
Figure 109: Façade inspirée de l’architecture Renaissance italienne du Palais de Charles Quint, Laurent Delsol,

AU D'A
2014, photographie
Figure 110: Coupole à nervure de la Chapelle Royale dans la Grande mosquée de Cordoue, Clémence Lacroix,
2019, photographie.
IS E
U UR

Figure 111: Décors mudéjars de la Casa de Pilatos à Séville, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
SO IE

Figure 112: Décor mudéjar de la façade du Palais de Pierre le Cruel, Alcazar de Séville, Clémence Lacroix, 2019,
M
T ER

photographie.
Figure 113: Décors mudéjars de la salle des Ambassadeurs, Alcazar de Séville, Clémence Lacroix, 2019,
EN UP

photographie.
M S

Figure 114: Décor mudéjar avec des arcs outrepassés et polylobés, façade de l’église Santiago del Arrabal, Tolède,
C LE

Clémence Lacroix, 2019, photographie.


Figure 115: Décor mudéjar de la façade de la Peregrina, Sahagun, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
O A
D ON

Figure 116: Décors mudéjars du patio de las Doncellas, Alcazar de Séville, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
U

Figure 117: Mur en moellons et briques, église Santiago del Arrabal, Tolède, Clémence Lacroix, 2019,
I
AT

photographie.
Figure 118: Abside en brique, église San Lorenzo, Sahagun, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
N

Figure 119: Plafond en artesonado, Alcazar de Séville, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
LE

Figure 120: Décors en faïnce, Alcazar de Séville, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
O

Figure 121: Décors en plâtre ciselé, Casa de Pilatos, Séville, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
EC

211
S
TE
Figure 122: Jardins semblables à ceux des palais musulmans, Alcazar de Séville, Clémence Lacroix, 2019,
photographie.

AN
Figure 123: cour quadripartite, patio de las Doncellas, Alcazar de Séville, Jayne Pointon, 2016, photographie.

N
Figure 124: Tour de l’église de San Tirso, Sahagun, Clémence Lacroix, 2019, photographie.

U DE
Figure 125: Tour de l’église San Martin, Teruel, Eduardo Ortín, 2010, photographie.
Figure 126: Tour de l’église San Marcos, Séville, Clémence Lacroix, 2019, photographie.

TE E
Figure 127: La Ville de Tolède au XIVe siècle. Carte modifiée par Clémence Lacroix à partir de celle de © 2020

R
U R
La Taberna - Club de Rol El Señor de las Pulseras, http://www.pulserasrol.es/material/modulos/140-toledo-en-

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D CT
el-siglo-xiv, consulté le 02/01/2020.
Figure 128: Nefs de la synagogue Santa Maria la Blanca, Diego, 2012, photographie.

IT E
Figure 129: Décor de plâtre de la synagogue Santa Maria la Blanca, Toledo Monumental, 2014.

O IT
Figure 130: Menuiserie mudéjar, porte latérale, synagogue Santa Maria la Blanca, Clémence Lacroix, 2019,

R H
D RC
photographie.
Figure 131: Détail de menuiseries mudéjar, Clémence Lacroix, 2019, photographie.

AU D'A
Figure 132: Sol en terre cuite et céramiques, synagogue Santa Maria la Blanca, Clémence Lacroix, 2019,
photographie.
IS E
Figure 133: Chapiteau au décor végétal sur pilier octogonal, synagogue Santa Maria la Blanca, Clémence
U UR

Lacroix, 2019, photographie.


SO IE

Figure 134: Synagogue del Transito, pobracara, 2006, photographie.


M
T ER

Figure 135: Arche sainte, Synagogue del Transito, Fotgrafo-robby25, 2017, photographie.
Figure 136: Plafond mudéjar, Synagogue del Transito, Joan Carles Doria, 2015, photographie.
EN UP

Figure 137: Décors mudéjars de plâtre et fenêtres hautes avec des moucharabiehs, Synagogue del Transito,
M S

Spiegelneuronen, 2016, photographie.


C LE

Figure 138: Ecriture coufique en hébreu, Synagogue del Transito, Jeff Stvan, 2007, photographie.
Figure 139: Nef principale de l’église San Roman, Tolède, Santiago Lopez-Pastor, 2014, photographie.
O A
D ON

Figure 140: Tour en briques et moellons, église San Roman, Tolède, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
U

Figure 141: Arcs outrepassés et fenêtres hautes, église San Roman, Tolède, Santiago Lopez-Pastor, 2014,
I
AT

photographie.
Figure 142: Porte en forme d’arc outrepassé, église San Roman, Tolède, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
N

Figure 143: Façade principale, église Santiago del Arrabal, Tolède, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
LE

Figure 144: Tour en briques et moellons, église Santiago del Arrabal, Tolède, Clémence Lacroix, 2019,
O

photographie.
EC

212
S
TE
Figure 145: Abside décorée d’arcs aveugles, église Santiago del Arrabal, Tolède, Clémence Lacroix, 2019,
photographie.

AN
Figure 146: Porte en forme d’arc outrepassé inscrit dans un arc outrepassé polylobé, église Santiago del Arrabal,

N
Tolède, Clémence Lacroix, 2019, photographie.

U DE
Figure 147: Abside mudéjar, Ermitage San Cristo de la Luz, Tolède, santiago lopez-pastor, 2014, photographie.
Figure 148: Plafond et décors de plâtre mudéjar, Taller del Moro, Tolède, Angel Martinez Torija, 2019,

TE E
photographie.

R
U R
Figure 149: Salle principale, Taller del Moro, Tolède, Angel Martinez Torija, 2019, photographie.

'A U
D CT
Figure 150: Puerta del Sol, architecture mudéjar militaire, Tolède, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
Figure 151: Expansion du Royaume de Castille et Leon durant la Reconquista, Carte modifiée par Clémence

IT E
Lacroix à partir de d’une carte issue de l’article « Au temps d’Al-Andalus », Gabriel Martinez-Gros, Les

O IT
Collections de L’Histoire n°79, avril 2018 et « Sept cent ans d’Espagne musulmane », Gabriel Martinez-Gros,

R H
D RC
L’Histoire n°364, mai 2011.
Figure 152: Décors mudéjars en brique, La Peregrina, Sahagun, , Clémence Lacroix, 2019, photographie.

AU D'A
Figure 153: Tour de l’église San Tirso, Sahagun, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
Figure 154: Décors mudéjars de plâtre, La Pererina, Sahagun, , Clémence Lacroix, 2019, photographie.
IS E
Figure 155: Coupoles de mocarabes, chapelle de l’Assomption, Monasterio de las Huelgas, photographie tirée
U UR

des cours « Introduccion a la historia del arte » de Juan Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade,
SO IE

2018.
M
T ER

Figure 156: Eglise San Tirso, Sahagun, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
Figure 157: Tour de l’église San Tirso, Sahagun, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
EN UP

Figure 158: Arc outrepassé dans l’église San Tirso, Sahagun, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
M S

Figure 159: Intérieur de l’église San Tirso, Sahagun, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
C LE

Figure 160: Eglise San Lorenzo, Sahagun, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
Figure 161: Tour de l’église San Lorenzo, Sahagun, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
O A
D ON

Figure 162: Abside de l’église San Tirso, Sahagun, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
U

Figure 163: Décors en briques de l’église San Lorenzo, Sahagun, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
I
AT

Figure 164: La Peregrina, Sahagun, Clémence Lacroix, 2019, photographie.


Figure 165: Décor d’arcs mudéjars, La Peregrina, Sahagun, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
N

Figure 166: Porte en forme d’arc outrepassé, La Peregrina, Sahagun, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
LE

Figure 167: Décor en plâtre mudéjar, La Peregrina, Sahagun, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
O

Figure 168: Fenêtre de l’abside principale, La Peregrina, Sahagun, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
EC

213
S
TE
Figure 169: Chapelle mudéjare de Santiago, Monasterio de las Huelgas, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
Figure 170: Coupoles de mocarabes, chapelle de l’Assomption, Monasterio de las Huelgas, photographie tirée

AN
des cours « Introduccion a la historia del arte » de Juan Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade,

N
2018.

U DE
Figure 171: Arc polylobé mudéjar, chapelle de l’Assomption, Monasterio de las Huelgas, photographie tirée des
cours « Introduccion a la historia del arte » de Juan Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.

TE E
Figure 172: Coupole mudéjar à nervures, chapelle de l’Assomption, Monasterio de las Huelgas, photographie

R
U R
tirée des cours « Introduccion a la historia del arte » de Juan Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA

'A U
D CT
Grenade, 2018.
Figure 173: Château de Coca, Rex Harris, 2014, photographie.

IT E
Figure 174: Vue aérienne du Château de Coca, Tafyr, 2012, photographie.

O IT
Figure 175: Muraille en brique avec ses merlons pyramidaux, château de Coca, Francisco Racero, 2007,

R H
D RC
photographie.
Figure 176: Décor mudéjar du Château de Coca, EnPueblo, 2016, photographie, https://puebloenpueblo.

AU D'A
com/2016/09/23/el-castillo-de-coca-una-fortaleza-diferente-a-las-demas/, consulté le 02/01/2020.
Figure 177: Décor mudéjar du Château de Coca, Maria, 2016, photographie, https://conmimochilacuestas.
IS E
blogspot.com/2016/03/visitando-el-castillo-de-coca.html, consulté le 02/01/2020.
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Figure 178: L’évolution du Royaume d’Aragon pendant la Reconquista, Undevicesimus, « The Reconquista (AD 722
SO IE

- 1492) », 2013, https://www.deviantart.com/undevicesimus/art/The-Reconquista-AD-722-1492-367868851,


M
T ER

consulté le 07/12/2019.
Figure 179: Aljaferia de Saragosse, bercast, 2018, photographie.
EN UP

Figure 180: Torre de San Salvador, Teruel, Munea Viajes, 2016, photographie.
M S

Figure 181: Arc polylobé, Aljaferia de Saragosse, PierreG_09, 2009, photographie.


C LE

Figure 182: Eglise mudéjar de Montalban, Exulve Teruel, 2012, photographie.


Figure 183: Tour de l’église San Pedro, Teruel, Dan, 2011, photographie.
O A
D ON

Figure 184: Tour de la cathédrale Santa Maria de Mediavilla, Teruel, Dan, 2011, photographie.
U

Figure 185: Tour de l’église San Salvador, Teruel, MariaJesus Palacios, 2016, photographie.
I
AT

Figure 186: Tour de l’église San Martin, Teruel, Angel Alicarte, 2017,photographie.
Figure 187: Eglise San Pablo, Saragosse, Dan, 2011, photographie.
N

Figure 188: Tour de l’église San Pablo, Saragosse, Dan, 2011, photographie.
LE

Figure 189: Arcs polylobés, Aljaferia de Saragosse, rrnavero, 2015, photographie.


O

Figure 190: Plafond mudéjar de la sala de Pedro IV, Aljaferia de Saragosse, photographie, Fernando Suárez, ©
EC

214
S
TE
Instituto del Patrimonio Cultural de España. Ministerio de Educación, Cultura y Deporte, whc.unesco.org/fr/
documents/127269, consulté le 02/01/2020.

AN
Figure 191: Plafond mudéjar de la salle du Trone, Aljaferia de Saragosse, Alan Aplin, 2011, photographie.

N
Figure 192: Portail de l’église San Martin, Aljaferia de Saragosse, Ecelan, « Portada de Martín I el Humano —

U DE
entrada a capilla de San Martín, Patio de entrada, La Aljafería », 2004, https://commons.wikimedia.org/wiki/
File:La_Aljafer%C3%ADa_-_Patio_de_entrada_-_Entrada_a_capilla_de_San_Mart%C3%ADn.JPG, consulté

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le 02/01/2020.

R
U R
Figure 193: La Reconquista en Andalousie, réalisée par Clémence Lacroix à partir de la carte de joselitoromito,

'A U
D CT
2015, http://cienciassocialesromito.blogspot.com/search/label/Tema%206?m=0, consulté le 20/09/2019.
Figure 194: Décors de la façade du Palais de Pierre I, Alcazar de Séville, Clémence Lacroix, 2019, photographie.

IT E
Figure 195: Façade du Palais de Pierre I, Alcazar de Séville, Clémence Lacroix, 2019, photographie.

O IT
Figure 196: Patio de las Doncellas, Alcazar de Séville, Cat, 2008, photographie.

R H
D RC
Figure 197: Décors du Patio de las Doncellas, Alcazar de Séville, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
Figure 198: Patio de las Muñecas, Alcazar de Séville, Clémence Lacroix, 2019, photographie.

AU D'A
Figure 199: Coupole mudéjar de la Salle des Ambassadeurs, Alcazar de Séville, Clémence Lacroix, 2019,
photographie.
IS E
Figure 200: Salle des Ambassadeurs, Alcazar de Séville, MichielSt, 2014, photographie.
U UR

Figure 201: Patio de la Casa de Pilatos, Séville, Dimitri Lambrakis, 2009, photographie.
SO IE

Figure 202: Coupole mudéjar, Casa de Pilatos, Séville, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
M
T ER

Figure 203: Capilla Real, Grande mosquée de Cordoue, Clémence Lacroix, 2018, photographie.
Bandeau : « Tiles photos », AlhambraDeGranada.org, https://www.alhambradegranada.org/en/info/
EN UP

galleryofphotographs/tiles.asp, consulté le 16/11/2019.


M S
C LE

Photo troisième partie : « Al-Attarine Madrasa courtyard », Alina Chan, https://www.atlasobscura.com/places/


alattarine-madrasa, consulté le 20/12/2019.
O A
D ON

Bandeau : « Mosaic (Zellij) Detail at Bou Inâniya (Bouanania) Medersa (Madrasa) in the Medina of Fes (Fez),
U

Morocco », Petr Svarc / Alamy Stock Photo, 2007, photographie.


I
AT

Figure 204 à 208: ensemble de cartes réalisé par Clémence Lacroix à partir de la carte « Chronologies
de l’Empire mérinide, en carte », Omar-Toons, 2012, https://commons.wikimedia.org/wiki/
N

File:Chronologie_m%C3%A9rinide.PNG?uselang=fr, consulté le 27/12/2019.


LE

Figure 209: Cour de la Madrasa Bou Inâniya, Fès, Patrizia Bucci, 2013, photographie.
O

Figure 210: Cour de la madrasa Al-Attarine, Fès, Abhishek Gupta, 2016, photographie.
EC

215
S
TE
Figure 211: Zelliges et faïence de la madrasa al-Attarin, Fès, just_a_cheeseburger, https://www.atlasobscura.
com/places/alattarine-madrasa, consulté le 20/12/2019.

AN
Figure 212: Décors de la Madrasa al-Attarin de Fès, just_a_cheeseburger, https://www.atlasobscura.com/

N
places/alattarine-madrasa, consulté le 20/12/2019.

U DE
Figure 213: Zelliges de la madrasa al-Attarin de Fès, just_a_cheeseburger, https://www.atlasobscura.com/
places/alattarine-madrasa, consulté le 20/12/2019.

TE E
Figure 214: Décor ciselé dans le plâtre, madrasa Bou Inâniya, Fès, roba66, 2012, photographie.

R
U R
Figure 215: Décors de plâtre de la Madrasa Bou Inâniya de Fès, fedor Vilner, 2011, photographie.

'A U
D CT
Figure 216: inscriptions ornementales, madrasa Bou Inâniya de Fès, Chuck Burgess, 2007, photographie.
Figure 217: Jalousie en bois, madrasa Bou Inâniya, Fès, Mike Prince, https://www.atlasobscura.com/places/

IT E
alattarine-madrasa, consulté le 20/12/2019.

O IT
Figure 218: Éléments en bois, madrasa Bou Inâniya, Fès, Thomas, 2006, photographie.

R H
D RC
Figure 219: Coupole en bois de la Madrasa Bou Inâniya de Fès, geigerwe, 2018, photographie.
Figure 220: corniche en bois, madrasa Bou Inâniya de Fès, geigerwe, 2018, photographie.

AU D'A
Figure 221: Vasque pour les ablutions et zelliges de la Madrasa Al-Attarin de Fès, just_a_cheeseburger, https://
www.atlasobscura.com/places/alattarine-madrasa, consulté le 20/12/2019.
IS E
Figure 222: Vasque pour les ablutions, madrasa Bou Inâniya de Fès, Francisco Javier Hidalgo, 2018, photographie.
U UR

Figure 223: Madrasa Bou Inâniya, Fès, George Bewsher, 2007, photographie.
SO IE

Figure 224: Cour de la madrasa al-Attarin, Fès, Pablo Jiménez, 2012, photographie.
M
T ER

Figure 225: Plan de la madrasa al-Attarin, Fès, tiré de John D.Hoag, Architecture islamique, Paris, Gallimard,
1991, p.56.
EN UP

Figure 226: Décors de la cour de la madrasa al-Attarin, Fès, David Morgan-Mar, 2014, photographie.
M S

Figure 227: Cour de la madrasa Bou Inâniya, Fès, eatswords,2011, photographie.


C LE

Figure 228: Plan de la madrasa Bou Inâniya, Fès, tiré de John D.Hoag, Architecture islamique, Paris, Gallimard,
1991, p.56.
O A
D ON

Figure 229: Salle de prière de la madrasa Bou Inâniya, Fès, albertxebic, 2017, photographie.
U

Figure 230: Plan de la Grande mosquée Almohade de Séville, tiré de John D.Hoag, Architecture islamique,
I
AT

Paris, Gallimard, 1991, p.51.


Figure 231: Plan de la seconde mosquée de Marrakech, de style almohade, tiré de John D.Hoag, Architecture
N

islamique, Paris, Gallimard, 1991, p.50.


LE

Figure 232: Plan de la mosquée du Vendredi de Fès Jdid, tiré de John D.Hoag, Architecture islamique, Paris,
O

Gallimard, 1991, p.54.


EC

216
S
TE
Figure 233: Plan de la mosquée de Mansura, Tlemcen, tiré de John D.Hoag, Architecture islamique, Paris,
Gallimard, 1991, p.55.

AN
Figure 234: Minaret de la mosquée de Mansura, Tlemcen, K YA, 2015, photographie.

N
U DE
Photo conclusion : « Alhambra detail », giogeppo79, 2008, photographie.
Figure 235: Cour des Lions, Alhambra, architecture nasride, Dominique Lacaze, 2018, photographie.

TE E
Figure 236: Salle des Deux Soeurs, Alhambra, architecture nasride, photographie tirée des cours « Introduccion

R
U R
a la historia del arte » de Juan Manual Barrios Josua, professeur de l’ETSA Grenade, 2018.

'A U
D CT
Figure 237: Patio de las Doncellas, Alcazar de Séville, architecture mudéjare andalouse, Jayne Pointon, 2016,
photographie.

IT E
Figure 238: Eglise Santiago del Arrabal, Tolède, architecture mudéjare tolédane, Clémence Lacroix, 2019,

O IT
photographie.

R H
D RC
Figure 239: Eglise San Lorenzo, Sahagun, architecture mudéjar castillane, Clémence Lacroix, 2019, photographie.
Figure 240: Tour de l’église San Martin, Teruel, architecture mudéjar aragonaise, Eduardo Ortín, 2010,

AU D'A
photographie.
Figure 241: Cour de la madrasa Al-Attarine, Fès, architecture mérinide, Abhishek Gupta, 2016, photographie.
IS E
Figure 242: Vue intérieure du Crystal Palace, dessin d’Owen Jones, travail de la polychromie.
U UR

Figure 243: Casa Ugalde, J. A. Coderch et M. Valls, Catalogne, Biro, 2019, photographie.
SO IE

Figure 244: Maison des Hôtes, R. Salmona, Bogota, Ricardo L. Castro, photographie.
M
T ER

Figure 245: Casa Luna Gonzalez, L. Barragan, Guadalajara, john pilling, 2007, photographie.
Figure 246: Salk Institute, L. Kahn, Californie Bryan the Roving Vagabond, 2015, photographie.
EN UP

Figure 247: Parc Las Arboleadas, L. Barragan, Mexico, Cristina Vázquez, photographie.
M S

Figure 248: Alhambra Palace, M. Candoya, Grenade, Sebastián Aguilar, 2016, photographie.
C LE

Figure 249: Grande mosquée de Dakar, beautifulmosque.com, photographie.


O A
D ON

Photo annexes : « Azulejos de l’Alhambra de Grenade », DOSDE, https://www.dosde.com/fr/les-azulejos-


U

alhambra-grenade.html, consulté le 01/01/2020.


I
AT

Image en quatrième de couverture : Alejandro Mateos Ramirez, 2004-2005, « Apuntes de alzado general del
N

conjunto de la Alhambra a la ladera », dessin au crayon à papier, encre noire et aquarelles, dans dans Dibujando
LE

la Alhambra, ETSAG, Granada.


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217
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O
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TE E
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N
AN
TE
S
S
TE
AN
L’architecture al-Andalus se développe tout au long des

N
huit siècles d’occupation musulmane sur le territoire espagnol. Elle

U DE
naît de la fusion des cultures présentes sur le territoire avec celles
des musulmans d’Orient. Après une période de faste, le territoire al-
Andalus s’amenuise avec l’avancée des chrétiens lors de la Reconquista.

TE E
R
U R
Les possessions musulmanes se réduisent alors au Royaume Nasride.

'A U
Malgré le déclin de l’al-Andalus, la culture islamique continue d’avoir

D CT
de l’influence en Espagne et l’art al-Andalus persiste sous différentes
formes. Quelles sont les différentes expressions de l’art Al-Andalus

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pendant la Reconquista espagnole ?

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Trois grands foyers produisent une architecture dans la

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lignée de l’art al-Andalus : le Royaume Nasride, les Royaumes

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Chrétiens et le royaume Mérinide. Durant le règne Nasride va

AU D'A
naître le fleuron de l’architecture hispano-musulmane : l’Alhambra.
Selon H.Stierlin, «aux XIIIe et XIVe siècles, le patrimoine culturel
des Nasrides fait mieux que se maintenir : il inonde ses voisins – et
IS E
adversaires – chrétiens, submerge les communautés juives, et trouve un
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écho chez les musulmans d’Afrique du Nord, au point de représenter


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le système de référence de tout un monde ». Nous pouvons alors


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nous demander quel est le rôle de l’Alhambra dans la diffusion de


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l’architecture hispano-musulmane chez les chrétiens et en Afrique


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du Nord ? Comment les échanges culturels se sont faits entre les


royaumes ? Quels éléments sont communs à l’architecture nasride,
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mérinide et mudéjar ? Quels sont les origines de ces éléments ?


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