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Les centres commerciaux : une galerie couverte comme

atout majeur de leur réussite ?


Romain Guernion

To cite this version:


Romain Guernion. Les centres commerciaux : une galerie couverte comme atout majeur de leur
réussite ?. Architecture, aménagement de l’espace. 2018. �dumas-01997448�

HAL Id: dumas-01997448


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Les centres commerciaux
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Une galerie couverte comme atout majeur de leur réussite ?


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Romain Guernion
Sous la direction de Marie-Paule Halgand
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Les Centres Commerciaux
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Une galerie couverte comme atout majeur de leur réussite ?


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Romain Guernion
Sous la direction de Marie-Paule Halgand
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5
Sommaire
SOMMAIRE

Introduction 9
Du marché couvert à la naissance des centres commerciaux 15

S
1 - Les marchés couverts & les halles 17

TE
AN
2 - Les passages couverts 25

N
3 - La naissance des centres commerciaux 35

U DE
3-1 - Les centres commerciaux contemporains : Volumétrie et matérialité 35

TE E
3-2 - De Victor Gruën à Jon Jerde 39

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Etude de cas : Mall of America & Europa City 55

IT E
O IT
1 - Présentation des deux centres commerciaux 57
R H
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1-1 - Mall of America 57
AU D'A

1-2 - Europa City 63


2 - L’importance de la galerie couverte dans la pratique commerciale 72
IS E
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3 - La place de l’usager dans le centre commercial 80


SO IE
M
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Conclusion 89
EN UP
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Iconographie 95
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Médiagraphie 103
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9
Introduction
INTRODUCTION

Ecrire un mémoire : un exercice inconnu,


auquel je n’ai ­encore jamais été confronté. Pourtant,
il constitue une étape inévitable et obligatoire
dans la quête du graal que représente le diplôme

S
d’architecte. Pour éviter que cette phase de

TE
recherche ne devienne un long calvaire, j’ai décidé de

AN
la considérer comme une période d’enrichissement

N
personnel.

U DE
J’avoue que l’annonce de ce mémoire m’a

TE E
R
semblé bien flou. Trouver un sujet capable de me

U R
'A U
tenir en haleine durant toute une année me semblait

D CT
impossible. Mais finalement, quoi de mieux que son

IT E
environnement quotidien pour trouver un centre
O IT
R H d’intérêt et en extraire une thématique à laquelle on
D RC
aimerait s’intéresser. C’est là que pour moi, le sujet
AU D'A

des centres commerciaux est donc apparu comme


une évidence.
IS E
U UR

Pour resituer un peu le contexte, mon


SO IE

parcours1, un peu différents des étudiants de la


M
T ER

formation initiale, m’offre la possibilité d’avoir


déjà pu prendre un peu de recul sur le métier vers
EN UP

lequel je me dirige. Ainsi, je peux arguer d’avoir


M S

déjà pu explorer un certain nombre de projets, aux


C LE

commandes toutes aussi différentes que semblables,


O A
D ON

et donc de savoir vers quoi je souhaiterais me diriger


U

dans les années à venir. Avec presque 8ans passés en


I
AT

cabinet d’architecture, je me suis rendu compte que


N

l’architecture commerciale avait constitué une bonne


LE

partie de mon activité professionnelle. De la petite


O

boutique de centre-ville, en passant par l’hôtellerie,


EC

1 - Formation Professionnel Continue : la restauration, les commerces alimentaires de


Etudes qui nécessitent d’avoir travaillé
un minimum de 4ans sous l’autorité d’un
moyenne taille, et jusqu’aux centres commerciaux,
architecte ou d’un maître d’œuvre avant j’ai eu l’occasion d’explorer de nombreuses pistes de
de pouvoir prétendre à y avoir accès. travail.

10
INTRODUCTION

Pourtant, je n’ai jamais pris le temps de me pencher


réellement sur l’origine et les fondamentaux de ce
type de projet.
Ce mémoire est donc pour moi l’occasion de prendre

S
un peu de temps pour approfondir le sujet, répondre

TE
à des interrogations, et qui sait, balayer peut-être

AN
des aprioris déjà bien ancrés.

N
U DE
Le sujet étant vaste, et n’ayant pas eu dans un
premier temps une question qui se détachait plutôt

TE E
R
qu’une autre, il m’aura fallu quelques semaines

U R
'A U
pour faire la lumière sur la thématique à retenir.

D CT
Et après plusieurs lectures, il m’est apparu comme

IT E
une évidence que la création d’une galerie couverte
O IT
R H
était déterminant dans la réussite d’un ensemble
D RC
commercial. J’ai donc décidé de m’intéresser de plus
AU D'A

près à ce point, et notamment sur l’importance qui


lui est donné par les architectes. Je souhaite donc
IS E

savoir si :
U UR
SO IE

La réussite d’un ensemble commercial, volonté


M
T ER

majeure des commanditaires, dépend-t-elle de la


EN UP

pensée architecturale et fonctionnelle d’une galerie


M S

couverte ?
C LE
O A

Appartenant aux jeunes générations, je n’ai jamais


D ON
U

vraiment connu d’autres modes de consommation


I
AT

que les grands centres commerciaux modernes.


N

Ceux dans lesquels sont rassemblés une multiplicité


LE

et une diversité de commerces, d’activités, ou encore


O

de produits. Ceux qui attirent chaque weekend la


EC

foule, et qui sont le théâtre de courses aux bonnes


affaires lors des soldes ou encore des rushs de noël.
Mais tout ça ne s’est pas fait en un jour.

11
INTRODUCTION

Depuis quand a-t-on compris l’importance de ces


espaces couverts qui rassemblent ? A quand remonte
les prémices des galeries commerciales couvertes ?
Comment ces espaces sont-ils pensés aujourd’hui

S
par les architectes ? Sont-ils vraiment si différents de

TE
ceux des premiers centres commerciaux ? C’est à ces

AN
questions que je souhaite trouver des réponses.

N
U DE
Afin de tenter de comprendre ce phénomène, je
vais dans un premier temps effectuer un petit retour

TE E
R
dans le passé. Il sera alors question d’un retour dans

U R
'A U
l’antiquité, avec l’apparition des premiers marchés

D CT
couverts. Puis je m’intéresserais à la création des

IT E
passages couverts au 18ème siècles, avant de
O IT
R H
m’attarder sur l’émergence des premiers centre
D RC
commerciaux modernes aux Etats-Unis. Et pour
AU D'A

terminer, j’effectuerai une analyse des travaux de


Victor Gruen et Jon Jerde, considérés comme les
IS E

fondateurs de ce nouveau mode de consommation.


U UR
SO IE

Enfin, au travers d’études de cas, je tenterais de


M
T ER

démontrer que les architectes d’aujourd’hui n’ont


pas vraiment révolutionnés les fondamentaux de
EN UP

la galerie commerciale. Pour cela, je m’appuierais


M S

sur l’étude du Mall Of America de Jon Jerde, encore


C LE

considéré aujourd’hui comme l’un des plus grands


O A
D ON

centres commerciaux du monde, et sur le projet


U

d’Europa City mené par l’agence BIG. Il sera question


I
AT

d’y montrer l’importance de la galerie commerciale,


N

des fonctions et des activités qui lui sont attribuées,


LE

et de la place de l’usager dans cet espace majeur du


O

projet.
EC

L’objectif de ce mémoire est de mettre en


évidence l’importance de la galerie couverte dans
la conception d’un espace commercial, afin de
démontrer que la réussite de ce dernier en dépend.

12
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15
des centres commerciaux
Du marché couvert à la naissance
01
DU MARCHE COUVERT A LA NAISSANCE DES CENTRES COMMERCIAUX

S
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Si tous les recueils s’accordent à dire que les centres commerciaux sont

D CT
apparus au XXème siècle aux Etats-Unis, leur origine serait bien plus lointaine.

IT E
En effet, il faut remonter à l’époque médiévale pour en voir apparaître les
O IT
prémices, avec la création des grandes halles couvertes regroupant en un même
R H
D RC
lieu plusieurs chalands, et facilitant ainsi les habitudes des acheteurs. Puis entre
le XVIème et le XVIIème siècles, ce principe va être repris et développé dans
AU D'A

les pays chauds sous la forme des « grands bazars », tel qu’on peut encore les
IS E

arpenter aujourd’hui. Le XVIIIème et le XIXème siècles feront apparaître une


U UR

nouvelle forme de concept commercial : les passages couverts, aussi appelés


SO IE

galerie marchande. Enfin, ce n’est qu’au siècle suivant que nous verrons
M
T ER

apparaître le centre commercial « moderne » tel que l’on le connait, avec ces
EN UP

grandes allées agrémentées de multiples boutiques, ces verrières nécessaires à


M S

l’apport de lumière naturelle et ces structures poteaux/dalles permettant une


C LE

multitude d’aménagements possibles.


O A
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16
Les marchés couverts & les halles

1 - Les marchés couverts & les halles

L’origine des marchés est très ancienne. Nul


ne peut dire précisément à quel siècle elle remonte,

S
mais beaucoup s’entendent pour dire que les

TE
marchés sont présents depuis aussi longtemps que

AN
l’homme vit en société.

N
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Les premières traces des marchés couverts
ont été décelées à l’époque romaine, où les

TE E
R
U R
villes comportaient des espaces commerciaux,

'A U
notamment sur la place principale de la ville : Le

D CT
Forum2. Les explorations archéologiques ont montré

IT E
que ces places étaient généralement bordées de
O IT
R H
portiques sous lesquels étaient regroupés des
D RC
boutiques ou des commerçants ambulants. Il a aussi
AU D'A

été démontré que les villes romaines possédaient


des espaces dédiés au marché, appelé macellum.
IS E

Ils se présentaient sous la forme d’un espace clos


U UR

avec une entrée unique, et comportait un certain


SO IE
M

nombre d’emplacements, favorisant la vie urbaine


T ER

en organisant le commerce. Enfin, les archéologues


EN UP

ont également mis au jour des édifices pouvant être


M S

considérés comme à l’origine des halles couvertes,


C LE

avec les horrea (singulier horreum) ou granarium.


O A

Ces entrepôts, bien que généralement associés à


D ON
U

des greniers à grain, étaient également utilisés pour


I
AT

stocker d’autres types de biens : de l’huile d’olive,


N

du vin, des vivres, des vêtements, et autres. De


LE

nombreuses horrea servaient par ailleurs de zones


O

de commerce avec des rangées de petits magasins 2 - Le forum romain est dans l’Antiquité,
EC

disposées autour d’une cour intérieure centrale, et la place publique où les citoyens
romains se réunissent pour traiter
ce parfois, d’une manière très élaborée. d’affaires commerciales, politiques,
économiques, judiciaires ou religieuses,
à l’image de l’agora dans le monde grec.

17
DU MARCHE COUVERT A LA NAISSANCE DES CENTRES COMMERCIAUX

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[01]
IS E

[02]
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M S
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LE
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EC

[01] Vue Aerienne - Macellum de Jerash


en Jordanie
[02] Plan - Macellum de Jerash en
Jordanie

18
Les marchés couverts & les halles

[03]

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[04]
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[05]
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[03] & [04] Photographies - Macellum


de Pompéï en Italie
[05] Plan - Macellum de Pompéï en
Italie

19
DU MARCHE COUVERT A LA NAISSANCE DES CENTRES COMMERCIAUX

La chute de l’empire romain a perturbé la


pratique commerciale. Même si elle s’est poursuivie
par nécessité, il ne reste aucune trace avérée de
quelconques marchés couverts durant la période du

S
Moyen Âge. Ce n’est seulement à partir du XIème ou

TE
XIIème siècles qu’ils semblent réapparaitre. En effet,

AN
l’activité commerciale à cette époque représentait

N
un enjeu économique important, et les marchés

U DE
jouaient un rôle culturel fondamental pour les villes.

TE E
Comme on peut d’ailleurs le lire dans l’ouvrage

R
U R
de Gilles-Henry Bailly et de Philippe Laurent3, « la

'A U
D CT
royauté cherche à favoriser le commerce ». Bien
entendu, ce choix n’est pas anodin. En plus de

IT E
O IT vouloir règlementer l’organisation des marchés, les
R H
seigneurs y voient là un nouveau moyen de pouvoir
D RC

récupérer quelques écus. Ils décident de créer un


AU D'A

lieu unique où se tiendraient de manière régulière les


marchés ou les foires. C’est à cette époque que l’on
IS E
U UR

voit apparaître les premières halles couvertes. Pour


SO IE

la société féodale, les halles « contribuent à assigner


M
T ER

un lieu précis à certaines transactions, et assurent un


EN UP

contrôle plus exact, tout en justifiant le prélèvement


des taxes »4. Par conséquent, les seigneurs ont pu
M S

mettre en place tout un ensemble de règles et de


C LE

taxes qui leur ont permis de récupérer un peu plus


O A
D ON

d’argent, sous couvert des frais de construction et


U

d’entretien des halles.


I
AT
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LE
O
EC

3 - BAILLY (Gilles-Henri) et LAURENT


(Philippe), La France des halles &
marché, Toulouse, Edition Privat, 1988,
153 p.
4 - Ibid., p. 16

20
Les marchés couverts & les halles

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AU D'A

[06]
La suite de l’histoire montre que peu de
IS E
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modifications ont été apportées à ces constructions.


SO IE

Durant la Renaissance, les marchés couverts ont été


M
T ER

conservés en l’état. Pour la noblesse, il était inutile de


EN UP

changer la recette, puisque celle-ci assurait une rente


régulière et facilement contrôlable. Au contraire,
M S

avec le remembrement des terres et la création


C LE

de villes nouvelles, les halles constituaient l’édifice


O A
D ON

primordial à mettre en avant lors de l’élaboration


U

du plan. A en croire l’ouvrage de Gilles-Henry [06] Halle couverte datant du Moyen


I
AT

Âge (XIème Siècle) à Plouescat dans le


Bailly et de Philippe Laurent5, « Versailles est l’un Finistère
N

des exemples les plus marquants de cette période.


LE

Ville totalement nouvelle, la place belle a été faite 5 - Ibid., p. 16


O

6 - Carré Saint-Louis : boutiques


aux halles et aux marchés, allant même jusqu’à en
EC

surmontées de combles, constituant


repousser les limites en créant l’ébauche des centres quatre cours consacrées à différents
commerciaux, avec les Carrés Saint-Louis6 », édifiés commerces : « carré aux puits », « carré
à l’avoine », carré à la fontaine » et «
sous Louis XV. carré à la terre »

21
DU MARCHE COUVERT A LA NAISSANCE DES CENTRES COMMERCIAUX

Ce n’est qu’au XVIIIème siècle, sous


l’avènement des Lumières, que la réforme des
marchés et des halles est entreprise. Ces esprits
nouveaux souhaitent endiguer le phénomène de

S
cohue qui règne dans les marchés traditionnels,

TE
en repensant l’édifice, et en l’embellissant. Les

AN
halles sont détruites et reconstruites de façon plus

N
ordonnancée, et en harmonie avec les nouvelles

U DE
compositions urbanistiques. On voit alors apparaître

TE E
des halles à l’architecture plus soignée, qui

R
U R
témoignent d’une vraie volonté des villes d’en faire

'A U
D CT
un bâtiment central et identitaire. D’ailleurs, comme
on peut le lire une nouvelle fois dans l’ouvrage

IT E
O IT
de Gilles-Henry Bailly et de Philippe Laurent7,
R H
«l’inauguration du nouvel édifice donne lieu à une
D RC

véritable publicité régionale». Aussi, pour ne pas


AU D'A

retomber dans les travers ancestraux et rentabiliser


les investissements, les villes vont promouvoir
IS E
U UR

les produits locaux, afin d’en faire des produits


SO IE

commercialisables à grande échelle. Les halles vont


M
T ER

ainsi devenir de véritables lieux de modernisation


EN UP

des pratiques commerciales.


M S

Le 19ème siècle symbolise les dernières


C LE

évolutions notoires des halles et des marchés


O A

couverts. Sous l’impulsion des pensées architecturales


D ON
U

d’Haussmann, et des directives politiques pour


I
AT

endiguer les épidémies, les édifices traditionnels en


bois sont détruits au profit des marchés de nouvelles
N
LE

générations en fer et en verre. Plus lumineux, avec


des portées plus grandes, elles offrent un confort
O
EC

indéniable aux commerçants. Cependant bien


que nouveaux et plus attirants, ces bâtiments ne
permettront pas de relancer la fréquentation, notée
7 - Ibid., p. 16 en baisse depuis quelques années.

22
Les marchés couverts & les halles

[07]

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[09]
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[07] Coupe sur un des pavillons des


O

Pavillons Baltard - Les Halles de Paris


EC

[08] Façades des Pavillons Baltard - Les


Halles de Paris
[09] Vue Aérienne des Pavillons Baltard
construits entre 1850 et 1870 - Les
Halles de Paris

23
DU MARCHE COUVERT A LA NAISSANCE DES CENTRES COMMERCIAUX

Enfin, le XXème siècle marque quant à lui


le déclin des halles et des marchés couverts. Les
guerres destructrices, combinées à l’évolution
des modes de consommations, en passant par la

S
modernisation des équipements des ménages ; tous

TE
ces paramètres vont contribuer à faire disparaitre

AN
définitivement les méthodes de commerce d’antan.

N
Pour celles et ceux qui n’auraient pas été détruits, les

U DE
halles et les marchés couverts vont se voir attribuer

TE E
de nouvelles fonctions (salles communales, places

R
U R
couvertes, etc.), ou vont devenir des témoins du

'A U
D CT
passé.

IT E
Ces édifices ont réussi à traverser les
O IT
R H
siècles. Cela atteste bien de leur importance dans
D RC
la vie économique d’une ville, de par leur fonction
AU D'A

commerciale et culturelle. Mais comme le disent


Gilles-Henry Bailly et Philippe Laurent dans leur
IS E

livre8, « quels que soient les pouvoirs tutélaires […],


U UR

les halles ont toujours répondu à deux motivations


SO IE

: la volonté de promouvoir le commerce urbain


M
T ER

par l’amélioration de ses conditions d’exercice,


EN UP

mais en même temps, le souci de contrôler les flux


M S

économiques pour en capter les profits ». Ainsi, cela


C LE

démontre bien que ces constructions semblent être


O A

le point de départ de la galerie commerciale couverte


D ON
U

de l’aire moderne. La volonté de rassembler en un


I
AT

même lieu les commerces pour accroitre les ventes


N

était déjà présente ; et de la conception du bâtiment


LE

dépendait sa réussite commerciale.


O
EC

8 - Ibid., p. 16

24
Les passages couverts

2 - Les passages couverts

Une autre forme d’architecture commerciale


semble elle aussi avoir participé grandement à la

S
mise au point des centres commerciaux modernes.

TE
Il s’agit des passages couverts, également appelés

AN
arcades.

N
U DE
La création des passages couverts débute à
Paris au XVIIIème siècle. A l’origine, leur apparition

TE E
R
U R
coïncide avec l’époque de la Révolution française, et

'A U
la phase d’expansion du capitalisme industriel. Cette

D CT
période de l’histoire a vu émerger une classe sociale

IT E
: La bourgeoisie. Forte de ce renouveau social et
O IT
R H
politique, et désireuse de s’imposer, elle avait pour
D RC
objectif de se détacher des autres groupes, en
AU D'A

mettant en avant ses richesses. Alors pour satisfaire


cette demande les passages « furent la forme
IS E

urbaine et commerciale qui a le mieux répondu à


U UR

cette première phase de croissance économique.


SO IE
M

Luxe, ostentation mais aussi une société plus libre à


T ER

la recherche de plaisir et d’oisiveté, voilà les moteurs


EN UP

9 - L’avenir des passages et galeries


de cette première époque des passages et galeries »9
M S

en Europe au XXIème siècle : Actes du


A ce jour, le premier passage couvert colloque tenu à l’Hôtel de la Monnaie,
C LE

Décembre 2009, Paris, Mécène, 2011,


référencé est celui des Galeries de Bois à Paris,
O A

112 p.
D ON
U

dans le Palais Royal. A l’origine, la commande 10 - Philippe d’Orléans : Fils de Louis XIII
initiale de Philippe d’Orléans10 à l’architecte Victor et Anne d’Autriche, il est aussi le frère
I
AT

cadet de Louis XIV. Il est né en 1640


Louis11, prévoyait de fermer la cour d’honneur par
N

au Château de Saint-Germain-en-Laye
de grandes galeries de pierre. Mais par manque (France) et mort en 1701 au Château de
LE

de moyens, seuls trois cotés purent être achevés. Saint-Cloud (France).


O

11 - Victor Louis : Architecte français


Le Duc décida alors de céder la dernière partie à
EC

né le 10 mai 1731 à Paris, et mort le 2


« un entrepreneur qui y construisit des hangars juillet 1800 à Paris.
de planches abritant trois rangées de boutiques 12 - Extrait du site : https://www.
histoire-image.org/fr/etudes/galeries-
desservies par deux allées couvertes »12, et éclairées palais-royal-ancetre-passages-couverts

25
DU MARCHE COUVERT A LA NAISSANCE DES CENTRES COMMERCIAUX

par un éclairage zénithal. Conçues de manière très


simple et résultant un peu du fruit du hasard, elles
ne devaient être que des installations provisoires.
Mais finalement, elles ont servi de prototype à de

S
nombreuses galeries couvertes de Paris.

TE
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[10]
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O

[11]
EC

[10] Les galeries de bois du Palais Royal


en 1820
[11] Vue du jardin du Palais Royal de ses
bâtiments et des galeries

26
Les passages couverts

Après 20 années de construction


exclusivement parisienne, ce modèle va s’exporter
d’abord aux provinces françaises, avant de gagner
l’outre-manche et Londres, puis de se diffuser à

S
toute l’Europe et au monde entier. Au total, ce ne

TE
sera pas moins de 260 passages qui seront créés

AN
jusqu’en 1916. Même si je ne peux pas tous les citer,

N
il me faut parler de ceux qui nous entourent ou que

U DE
j’ai eu l’occasion d’arpenter au cours de différents

TE E
voyages en Europe :

R
U R
'A U
Tout d’abord, je peux citer Le Royal Opéra Arcade,

D CT
construit en 1817 à Londres, et qui est d’ailleurs

IT E
le premier passage construit hors de France. En
O IT
avance sur son temps, il possédait déjà à l’époque
R H
D RC
une grande façade commerciale et une organisation
interne très rationnelle. Il est aujourd’hui le plus
AU D'A

ancien passage en activité et n’est toujours consacré


IS E

qu’aux commerces.
U UR
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EC

[12]
27
DU MARCHE COUVERT A LA NAISSANCE DES CENTRES COMMERCIAUX

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AU D'A
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[13] [14]
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Nantes possède aussi l’un des plus beaux et des


plus étonnants passages d’Europe avec le passage
M S

Pommeraye. Inauguré en 1843, il s’étend sur trois


C LE

niveaux distribués par un grand escalier central qui


O A
D ON

permet de s’intégrer à la forte déclivité du terrain


U

et ainsi de relier la rue de la Fosse à la rue Santeuil.


I
AT

En plus d’être remarquable architecturalement,


N

il se détache également par ses ornementations


LE

de toutes sortes (galerie de statues, sculpture,


O

[12] & [14] Vues intérieures du Royal


ferronneries, etc.). Tous ces éléments ont contribué
EC

Opera Arcade à Londre


[13] Vue de l’entrée du Royal Opéra à faire que ce passage soit l’un des plus utilisés
Arcade à Londre comme décors de film ou encore comme sujet pour
[15] & [16] Vues intérieures du Passage de nombreux livres.
Pommeraye à Nantes

28
EC
O
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[16]
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N
AN
[15]

TE
S

29
Les passages couverts
DU MARCHE COUVERT A LA NAISSANCE DES CENTRES COMMERCIAUX

Enfin, je peux parler de la Galleria Umberto I,


construite à Naples entre 1887 et 1890. Avec ses «
rues » de marbres et ses voûtes de verre, elle est le
théâtre de scènes de vie à toute heure de la journée.

S
Sous le dôme central, à la croisée des rues, on peut y

TE
voir tout un ensemble d’ornementations, allant des

AN
signes du zodiaque aux statues de bronze, accroché

N
à la structure de fer. Véritable carrefour, elle permet

U DE
de relier les plus grandes artères de la ville, évitant

TE E
de faire de grands détours ; et par conséquent,

R
U R
elle s’impose naturellement comme un passage

'A U
D CT
obligatoire.

IT E
O IT
R H [17]
D RC
AU D'A
IS E

[18]
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EC

[17] Vue du dôme de la Galleria


Umberto Uno à Naples
[18] Vue intérieure de la Galleria
Umberto Uno à Naples

30
Les passages couverts

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[19]
[20]
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EC

[19] Vue du dôme de la Galleria


Umberto Uno à Naples
[20] Vue intérieure de la Galleria
Umberto Uno à Naples

31
DU MARCHE COUVERT A LA NAISSANCE DES CENTRES COMMERCIAUX

Si ces quelques exemples sont déjà très


différents l’un de l’autre architecturalement et en
terme de spatialité, ils sont aussi les témoins d’une
évolution des passages couverts et des galeries au

S
fil des années. Mais, comme le mentionne l’ouvrage

TE
sur l’avenir des passages et galeries en Europe au

AN
XXIème siècle13, d’autres édifices sont encore plus

N
surprenants. Il faut citer pour cela Les Galeries

U DE
Royales de Saint-Hubert en Belgique, synonyme de

TE E
révolutions pour les passages, de par leur ampleur et

R
U R
leur taille ; La Galleria Vittorio Emanuele II à Milan,

'A U
D CT
l’une des plus belles et des plus célèbres d’Europe
pour son immense et haute verrière ; ou encore le

IT E
O IT passage GUM en Russie qui reste à ce jour le plus
R H
grand passage jamais construit dans le monde.
D RC

Toutes ces évolutions architecturales nous amènent


AU D'A

à penser que ces changements n’étaient que les


prémices des centres commerciaux modernes.
IS E
U UR

[21]
SO IE
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M S
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N
LE
O

[21] Schémas montrant l’évolution


EC

spatiale des passages couverts en


Europe

13 - L’avenir des passages et galeries en


Europe au XXIème siècle op.cit., p. 4

32
Les passages couverts

S
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AN
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U DE
TE E
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[22] [23]

'A U
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IT E
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[24] [25]
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I
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N
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O

[22] & [23] Vues intérieures de la Galerie


EC

Royales Saint Hubert en Belgique


[24] & [25] Vues intérieures du Passage
GUM à Moscou
[26] Vue intérieure de la Galleria
Vittorio Emanuele II à Milan
[26]

33
DU MARCHE COUVERT A LA NAISSANCE DES CENTRES COMMERCIAUX

Il n’est donc pas surprenant que le début


de la disparition des passages couverts coïncide
avec l’avènement des premiers grands magasins.
S’ils subissaient déjà la concurrence de locaux qui

S
offraient des surfaces bien supérieures aux leurs,

TE
la première guerre mondiale n’a rien arrangé. Bien

AN
au contraire, elle n’a fait qu’amplifier le commerce

N
de masse auquel pouvaient répondre les centres

U DE
commerciaux d’après-guerre, dans une période de
reconstruction massive et rapide. Les seuls passages

TE E
R
U R
à avoir pu résister durant cette nouvelle ère sont

'A U
ceux construits à la fin du XIXème siècle et que nous

D CT
avons cités précédemment (Milan, GUM à Moscou,

IT E
O IT
etc.). Ils témoignent encore aujourd’hui d’une
R H
activité conséquente. En effet, leur architecture
D RC
monumentale permet d’offrir de grands espaces
AU D'A

à fort potentiel, et donc de pouvoir répondre aux


demandes des grandes enseignes commerciales très
IS E
U UR

prisées de la clientèle.
SO IE

Ainsi, au travers de l’analyse des passages


M
T ER

couverts et de leur évolution, on se rend compte que


EN UP

les concepteurs avaient déjà bien intégré la notion


de rentabilité. En regroupant les commerces dans un
M S

lieu unique et en canalisant les flux piétons dans de


C LE

larges allées couvertes, ils ne faisaient qu’augmenter


O A
D ON

les profits. On citera d’ailleurs Jean-Michel Silberstein,


U

qui dans un colloque sur les passages couverts14 disait:


I
AT

« Dans le commerce, on sait que ce qui apporte le


N

commerce, c’est le flux ou alors le commerce apporte


LE

le flux, et ce sont ces flux qui font que le commerce


O

se perpétue. ». Finalement, l’histoire se perpétue,


EC

sans que depuis l’ère des premiers marchés couverts


de l’antiquité, l’homme n’ait fait évoluer la méthode
de rentabilité commerciale. Seuls l’architecture et les
14 - Ibid., p. 32 changements de modes de consommations diffèrent.

34
La naissance des centres commerciaux

3 - La naissance des centres commerciaux

Si les centres commerciaux font partie


intégrante du paysage urbain d’aujourd’hui, leur

S
histoire ne s’est pas faite en un seul jour. Bon

TE
nombre d’interrogations, de réflexions ou encore

AN
d’évolutions, ont été nécessaires pour en arriver au

N
modèle que nous connaissons. La seule certitude

U DE
que nous pouvons avoir aujourd’hui, et comme

TE E
le raconte Patrick Mauger dans son ouvrage, c’est

R
U R
qu’ils ont été une forme de réponse à l’évolution des

'A U
D CT
modes de consommations et à l’image du mode de

IT E
vie de la population.
O IT
R H
D RC
3-1 - Les centres commerciaux contemporains :
Volumétrie et matérialité
AU D'A
IS E

« Si les halles de marchés remontent à une


U UR

tradition médiévale établie, les grands magasins sont


SO IE

une pure invention de la société industrielle.»15. En


M
T ER

effet, le XIXème est le siècle lié à l’essor de l’industrie,


EN UP

du commerce, et de la production de masse. Les


centres commerciaux apparaissent donc comme
M S
C LE

une réponse à l’évolution du mode de vie de la


O A

population. Ils marquent aussi le début de la société


D ON
U

de consommation, et ne sont que la préfiguration


I

d’une typologie qui ne cessera d’évoluer en fonction


AT

des évolutions des idéologies commerciales.


N
LE

Auparavant, le lieu de commerce


O

s’apparentait à de petites boutiques en plein


EC

centre-ville, ou parfois de halles couvertes comme


nous avons pu le voir précédemment. La révolution 15 - ACCORSI (Florence) & LAMARRE
industrielle a permis de développer de grands (François), Espaces commerciaux, Paris,
volumes (bâtiments avec étage, atrium, etc.), et de Construiracier, 2015, 63 p.

35
DU MARCHE COUVERT A LA NAISSANCE DES CENTRES COMMERCIAUX

faire la part belle aux vitrines et à la mise en valeur


des produits. Ainsi, le travail des architectes s’en
retrouve facilité, ce qui leur permettra de conserver
dans leurs projets l’une des idées fondatrices

S
du concept : concentrer le client sur l’achat. Ils

TE
intègreront également des notions nouvelles

AN
comme la fidélisation de la clientèle ; via l’emploi de

N
matériaux, de visuels, de symboles, qui permettront

U DE
de créer une identité au bâtiment. L’image dégagée

TE E
devra alors s’ancrer dans la mémoire des gens pour

R
U R
susciter de l’émotion et les faire adhérer. C’est

'A U
D CT
d’ailleurs ce à quoi Patrick Mauger fait référence
dans son ouvrage16 : « plus l’architecture est intense,

IT E
O ITplus l’attraction et la capacité à retenir les chalands
R H
seront fortes. ».
D RC
AU D'A

Mais ces évolutions ont été rendues


possibles, avant tout, grâce à l’utilisation du métal.
IS E

Les architectes y voient là un bon moyen d’allier


U UR

la rentabilité et l’esthétique. D’un point de vue


SO IE

économique, la mise en place d’une structure


M
T ER

poteaux-poutres permet d’obtenir des systèmes


EN UP

à grande portée, qui limitent l’impact au sol,


M S

démultiplient les hauteurs des bâtiments, et donc


C LE

augmentent les possibilités d’aménagement. Autant


O A

d’atouts importants dans la conception des centres


D ON
U

commerciaux. Et ce n’est pas le seul avantage,


I
AT

puisque s’ils choisissent de retenir des structures


N

au potentiel esthétique intéressant (poutres treillis,


LE

ajouts de ferronnerie, etc.), ces dernières vont


O

pouvoir être laissées apparentes et par conséquent


EC

donner du « cachet » au centre commercial.


Dans le même temps, les architectes vont avoir
16 - MAUGER (Patrick), Centres
commerciaux, Paris, Le Moniteur, 1991, recours à la mise en œuvre du verre. Ces fonctions
120 p. multiples vont permettre de répondre aux besoins

36
La naissance des centres commerciaux

des centres commerciaux. Tout d’abord, l’apport de


lumière à l’intérieur du bâtiment, via les toitures
(verrière, dôme, coupoles, etc.), permettra de mettre
en valeur l’atrium et de dynamiser les circulations

S
intérieures. Il en sera de même en façades (mur

TE
rideau, vitrines, etc.), afin de rendre plus visible le

AN
contenu des boutiques, et d’attirer la clientèle. C’est

N
d’ailleurs ce que soulignait Florence Accorsi dans son

U DE
ouvrage17, dans lequel elle évoquait la mise en œuvre

TE E
du verre pour les constructions à usage commercial:

R
U R
« Toutes captent et domestiquent la lumière en

'A U
D CT
fonction des activités abritées. Zénithale, elle abonde
sans distraire le client du spectacle marchand. Sur

IT E
O IT
la rue, les façades se font vitrines pour appâter le
R H
chaland et l’inviter à entrer. ». Enfin, le verre pourra
D RC

également avoir des fonctions décoratives (vitraux,


AU D'A

utilisation de verre coloré, etc.), qui vont permettre


d’animer les façades et les différents espaces créés,
IS E
U UR

et notamment la galerie commerciale.


SO IE

C’est donc avec toutes ces nouvelles


M
T ER

armes que les architectes vont petit à petit faire


EN UP

évoluer la typologie des centres commerciaux. Ils


M S

vont alors tenter de donner un aspect théâtral au


C LE

lieu, en récréant une vie urbaine comme ce que


O A

laissait transparaitre les rues des centres-villes.


D ON
U

Chaque détail architectural est magnifié et on


I
AT

voit disparaitre la séparation rue intérieure et rue


N

extérieure. Ainsi, par l’emploi du verre, ils assurent


LE

la continuité entre les espaces, et augmentent la


O

perception du merchandising depuis l’extérieur.


EC

Les centres commerciaux évoluent également


dans leur volumétrie, privilégiant la verticalité à
l’horizontalité. C’est aussi à partir de ce moment
que l’on voit apparaître la création de strates, 17 - ACCORSI (Florence) op.cit., p. 35

37
DU MARCHE COUVERT A LA NAISSANCE DES CENTRES COMMERCIAUX

décomposées comme il suit : Au rez-de-chaussée,


les commerces tout public ; dans les premiers
étages, les restaurants qui offrent une vision globale
sur la « ville » commerciale ; et dans les niveaux les

S
plus hauts, les boutiques de luxe avec leur clientèle

TE
de connaisseurs et donc une nécessité moindre de

AN
visibilité. « La place centrale devient un atrium »18

N
dans lequel se concentre la vie du centre commercial

U DE
et où le piéton a pleinement sa place.

TE E
R
Ainsi, durant cette période de la fin du

U R
'A U
XIXème au début du XXème siècle, les architectes

D CT
ont pu laisser libre cours à leur imagination. Avec

IT E
l’essor de l’industrialisation, ils ont trouvé un appui
O IT
R H
de marque pour mettre en pratique leur vision du
D RC
centre commercial, et le faire évoluer vers des modes
AU D'A

de réalisations que nous pouvons encore percevoir


de nos jours. Qui plus est, l’association du métal
IS E

et du verre leur a permis d’arriver à une certaine


U UR

liberté, essentielle dans la confection des espaces


SO IE

et de l’enveloppe des bâtiments commerciaux.


M
T ER

Enfin, avec ces dispositifs constructifs, ils intégraient


EN UP

une notion nouvelle : l’évolutivité. Il devenait


M S

alors possible d’imaginer transformer, modifier ou


C LE

agrandir le bâtiment à moindre coût, permettant


O A

ainsi de toujours rester en phase avec les pratiques


D ON
U

commerciales en constante évolution.


I
AT
N
LE
O
EC

18 - MAUGER (Patrick) op.cit., p. 36

38
La naissance des centres commerciaux

3-2 - De Victor Gruën à Jon Jerde

L’origine des « grands » centres commerciaux


remonte aux années 1930, aux Etats-Unis. S’il est

S
difficile de définir avec précision quel est le premier

TE
à avoir vu le jour, il semblerait que le point de départ

AN
soit la construction du Rockfeller Center en plein

N
cœur de New York. Mais si nous devions retenir deux

U DE
architectes symboles de l’incroyable ascension des

TE E
centres commerciaux, il faudrait citer Victor Gruën

R
U R
et Jon Jerde.

'A U
D CT
Le premier cité est un architecte urbaniste

IT E
d’origine autrichienne, qui a émigré aux Etats-Unis en
O IT
R H
1938, pour échapper à la montée du nazisme, suite
D RC
à l’annexion de l’Autriche à l’Allemagne Hitlérienne.
AU D'A

Déjà très célèbre à Vienne en tant que concepteur


de boutiques, il s’est rapidement fait une place à
IS E

New-York, notamment grâce à deux réalisations :


U UR

Lederer’s et Ciro’s.
SO IE

Au début des années 1940, il part s’installer


M
T ER

à Los Angeles, et voyant le pays changer à grands pas


EN UP

sous la montée de l’industrie automobile, il décide


M S

de s’immiscer dans les débats sur l’impact des


C LE

centres commerciaux régionaux, la reconstruction


O A

des centres-villes, le rôle des autoroutes urbaines et


D ON

[27]
U

l’avenir de la ville américaine. Très vite, il a compris


I
AT

que le centre commercial régional serait l’élément clé


N

dans le développement des villes américaines. C’est


LE

à partir de ce moment qu’il a commencé à prêcher à


O

un public national les vertus de ce nouveau type de


EC

bâtiment, qui allait changer le paysage suburbain et


en faire un lieu important pour la population.
Alors, après avoir publié des articles ou
participer à des coloques pendant presque 10ans, [27] - Portrait de Victor Gruën

39
DU MARCHE COUVERT A LA NAISSANCE DES CENTRES COMMERCIAUX

Gruën a enfin eu l’occasion d’expérimenter et


de tester ses idées dans des projets concrets, à
commencer par celui de Harvey Park. Le centre
commercial était conçu sous une forme cruciforme,

S
créant des rues commerçantes piétonnes à la

TE
périphérie desquelles se dressait un ensemble de

AN
petits magasins, protégé par des colonnades. Au

N
centre, on y trouvait un grand magasin de forme

U DE
cylindrique sur 7 étages, et qui devait servir de

TE E
référence identitaire pour l’ensemble des villes

R
U R
environnantes. Mais ce n’est pas tout, pour se

'A U
D CT
démarquer des autres centres commerciaux, Gruën
avait déjà pensé à y intégrer tout un ensemble de

IT E
O IT fonctions annexes qui pouvait remplir des rôles
R H
sociaux et culturels. Ainsi, on pouvait retrouver, des
D RC

kiosques, des comptoirs de rafraîchissements, des


AU D'A

salles de réunion, mais aussi une salle de cinéma,


un auditorium, et même une crèche où les parents
IS E
U UR

pouvaient laisser leurs enfants. Le but de Gruen était


SO IE

donc de créer une place centrale, un véritable lieu


M
T ER

de vie en communauté, où les habitants d’une vaste


EN UP

zone environnante pourraient, en plus de faire des


emplettes, venir s’y détendre et profiter des activités
M S

culturelles. Par la suite, il continuera à peaufiner


C LE

sa vision du centre commercial, en améliorant la


O A
D ON

qualité des espaces extérieurs dédiés à faciliter


U

l’accès au centre pour les voitures, et des espaces


I
AT

publics intérieurs pour constituer de véritables


N

galeries commerciales. Ces évolutions seront


LE

[28] Vue aérienne du centre commercial


Milliron’s Department Store notamment visibles sur des centres commerciaux
O

[29] Vue depuis le parking du centre d’une plus grande ampleur tel que Milliron (Los
EC

commercial Milliron’s Department


Store, aevc les rampes d’accès Angeles), Northgate (Seattle) ou Southdale Center
[30] Vue de l’une des façades du centre (Minnesota), ce dernier étant selon lui le plus réussi
commercial Milliron’s Department et devenu pour lui le modèle pour beaucoup de ces
Store
constructions ultérieures.

40
[30]
[29]
[28]
EC
O
LE
N
AT
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41
La naissance des centres commerciaux
DU MARCHE COUVERT A LA NAISSANCE DES CENTRES COMMERCIAUX

S
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[31]

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AU D'A
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C LE

[32] [33]
O A
D ON
U
I
AT
N
LE
O

[31] Vue aérienne du centre commercial


EC

Northland Shopping Center


[32] Vue du patio intérieur du centre
commercial Northland Shopping Center
[33] & [34] Vues intérieures du centre
commercial Northland Shopping Center

[34]
42
La naissance des centres commerciaux

S
TE
AN
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R H
[35]
D RC
[36]
AU D'A

[37]
IS E
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M S
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I
AT
N
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O
EC

[35] Image de rendu, remise par Gruën


au commanditaire, lors de la conception
du centre commercial Southdale Center
[36] & [37] Vues de la galerie couverte
du centre commercial Southdale Center

43
DU MARCHE COUVERT A LA NAISSANCE DES CENTRES COMMERCIAUX

Victor Gruën était convaincu que le centre


commercial devait être plus qu’une « collection
de magasins ». Comme il le disait « les périples
commerciaux manquaient d’espaces publics », qu’il

S
appelait d’ailleurs des « points de cristallisation, et de

TE
fonctions sociales et culturelles »19. Il savait que ces

AN
constructions pouvaient répondre à ces besoins, et

N
que l’architecte avait besoin de réaliser un concept

U DE
qui, en plus de fournir son programme commercial,

TE E
inclurait d’autres fonctions, toutes organisées par un

R
U R
réseau d’espaces publics. Les centres commerciaux

'A U
D CT
pourraient être considérés comme des centres-villes
satellites, offrant une grande partie de ce que les

IT E
O IT
centres métropolitains possédaient déjà.
R H
Tous ne sont pas d’accord, mais Victor
D RC

Gruën, par son rôle et son investissement dans le


AU D'A

développement des centres commerciaux, reste


encore pour beaucoup comme le « Père » fondateur
IS E
U UR

de ce type de bâtiments. Et bien que ces réalisations


SO IE

ne soient pas les plus célèbres, il a inspiré bien


M
T ER

des générations d’architectes. Ces dernières n’ont


EN UP

d’ailleurs fait que poursuivre son travail, tentant de


l’améliorer et de l’adapter à l’évolution des modes de
M S

consommations. Mais beaucoup de ses intentions et


C LE

de ses stratégies architecturales sont encore valables


O A
D ON

aujourd’hui.
U
I
AT
N
LE
O
EC

19 - WALL (Alex), Victor Gruen, from


urban shop to new city, Barcelone,
Actar, 2005, 267 p.

44
La naissance des centres commerciaux

De son coté, Jon Jerde ne semblait pas


destiné à devenir un spécialiste de la conception
de centres commerciaux. Après plusieurs années
de pratique libérale, une crise financière l’obligea

S
à mettre entre parenthèses son activité. Un peu

TE
par défaut, il dû accepter un poste de directeur

AN
de design dans une grande société de promotion

N
immobilière, spécialisée dans la création de centres

U DE
commerciaux. Il ne savait pas encore que cette

TE E
nouvelle voie allait devenir pour lui l’une des plus

R
U R
importantes de sa carrière.

'A U
D CT
A cette époque, de 1950 à 1970, le « centre
commercial était le meilleur investissement connu

IT E
O IT
de l’homme »20. L’objectif des promoteurs était [38]
R H
de rentabiliser leur investissement en tentant de
D RC

récolter un maximum d’argent par mètres carrés


AU D'A

de surfaces créées. Cette approche était donc


appliquée de manière systématique, sans jamais
IS E
U UR

être remise en question. Le développement des


SO IE

centres commerciaux était devenu si standardisé,


M
T ER

que l’organisation interne en était même régie


EN UP

par le merchandising plutôt que par l’imagination


propre des architectes. Alors quand Jon Jerde se
M S

pencha sur la conception de son premier magasin,


C LE

à la fin des années 1960, il était persuadé qu’il


O A
D ON

devait exister d’autres solutions. Selon lui, la vision


U

du centre commercial mise au point par Victor


I
AT

Gruen avait atteint ses limites, et elle était devenue


N

si conventionnelle que la présence de l’architecte


LE

n’avait plus vraiment lieu d’être. Et les instincts [38] Portrait de Jon Jerde
O

de Jerde se sont vite confirmés. La production de


EC

masse d’après-guerre avait fait évoluer les modes de 20 - BRADBURY (Ray) & CRAWFORD
(Margaret), You are here: the jerde
consommation, et les centres commerciaux avaient Partnership international, Londres,
besoin d’un renouveau. Phaidon Press, 1999, 239 p.

45
DU MARCHE COUVERT A LA NAISSANCE DES CENTRES COMMERCIAUX

Très vite, son travail s’est concentré sur


l’attraction des centres commerciaux vis-à-vis de
la population. Et pour cause, son analyse avait
montré que le centre commercial était devenu « la

S
dernière place où la vie communautaire américaine

TE
existait »21. Alors, il a décidé de repenser le centre

AN
commercial, en y intégrant des composantes

N
humaines. L’idée était de créer un lieu qui attire

U DE
une foule de personnes, dans un environnement

TE E
stimulant, afin que ces dernières puissent de nouveau

R
U R
échanger et partager entre elles, ainsi qu’avec

'A U
D CT
l’environnement dans lequel elles se trouveraient.
Le centre commercial allait de nouveau devenir une

IT E
O IT
expérience urbaine, un lieu de vie pour les citoyens,
R H
et non plus seulement un lieu de consommation.
D RC

Malgré tout, Jerde ne souhaitait pas tout


AU D'A

révolutionner. Il voulait se contenter d’ajouter de


nouveaux éléments qui ne perturberaient en rien la
IS E
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fonction originelle du centre commercial. Son envie


SO IE

: concevoir « des lieux riches et expérientiels qui en


M
T ER

inspireraient et engageraient l’esprit humain »22. Les


EN UP

éléments du pratique et du magique coexisteraient


et se renforceraient mutuellement. L’utilisateur se
M S

retrouverait alors au centre des attentions, ses sens


C LE

seraient stimulés, et il pourrait vivre des moments


O A
D ON

de surprise et d’excitation. Enfin dans un même


U

temps, le niveau de confort resterait inchangé.


I
AT

Mais tout ne s’est pas fait aussi rapidement


N

qu’il l’aurait souhaité. Comme tous les visionnaires,


LE

ses travaux sont passés par des essais, des erreurs,


O

des réglages ou des affinages. En témoigne le projet


EC

[39] Vue aérienne du centre commercial


Horton Plaza du Horton Plaza de San Diego. Débuté en 1985, le
projet était conçu à la base sur celui d’un centre
21 - Ibid., p. 45 commercial régional standard. Si Jerde a réussi à le
22 - Ibid., p. 45

46
La naissance des centres commerciaux

faire évoluer durant les travaux, il a quand même


conservé les grands traits habituels : un bâtiment
centré sur l’intérieur avec peu d’ouvertures, et
des aires de stationnement périphériques. Seul

S
sa forme était quelque peu nouvelle. Jerde s’est

TE
juste contenté d’animer les façades, les mails,

AN
afin de tenter de distraire les acheteurs pour leur

N
faire oublier l’identité des enseignes couramment

U DE
fréquentes dans ce type de grands magasins.

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DU MARCHE COUVERT A LA NAISSANCE DES CENTRES COMMERCIAUX

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[40]

AN
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S
La naissance des centres commerciaux

Par la suite, sa vision de la conception des


centres commerciaux a continué d’évoluer. L’une des
causes est une fois encore l’évolution des modes de
consommation ; mais aussi et surtout l’introduction

S
du « theming »23 devenu de plus en plus courant et

TE
nécessaire pour se démarquer des autres grands

AN
magasins. L’un des exemples, et peut être le plus

N
réussi, est le Mall Of America, situé à Bloomington

U DE
dans la banlieue de Minneapolis, et son Camp

TE E
Snoopy. Ainsi, petit à petit, Jerde démontre que sa

R
U R
théorie n’était pas qu’une supercherie, et il confirme

'A U
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que pour qu’un centre commercial ait du succès, il
faut qu’il devienne un espace public multi-usage,

IT E
O IT
dans lequel le divertissement à sa place.
R H
De par son travail, Jon Jerde a réussi
D RC

à s’imposer comme un architecte de centres


AU D'A

commerciaux et de divertissement. Sa synthèse


du commerce et de la vie publique lui aura permis
IS E
U UR

d’offrir une nouvelle vision des grands magasins, en


SO IE

stimulant la régénération sociale et économique,


M
T ER

en encourageant la vitalité et l’interaction. Mais


EN UP

surtout, ce qui est peut-être le plus marquant, c’est


que la carrière de Jerde a été constamment liée aux
M S

évolutions des modes de consommation, et que


C LE

chaque fois il a réussi à répondre à la demande.


O A
D ON

Si jamais il n’a remis en cause ses préoccupations


U

formelles et sociales, il aura su adapter ses travaux


I
AT

pour poursuivre sa quête du centre commercial


N

dédié au citoyen. Il a certainement inventé une


LE

nouvelle façon de vivre l’architecture, plutôt que de [40] & [41] Vues de la rue intérieure du
O

centre commercial Horton Plaza


simplement la voir.
EC

23 - Utilisation d’un thème général


pour créer une organisation spatiale
holistique et intégrée d’un lieu de
consommation.

49
50
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DU MARCHE COUVERT A LA NAISSANCE DES CENTRES COMMERCIAUX

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[43]
[42]

S
La naissance des centres commerciaux

Pour conclure sur la présentation de ces


«inventeurs» des centres commerciaux modernes,
je vais me référer à l’ouvrage de Bradbury &
Crawford, You are here : the jerde Partnership

S
international24, qui résume bien en quelques lignes

TE
leur investissement dans le développement de ce

AN
type de bâtiment. Et je cite :

N
« Gruën et Jerde se distinguent dans un domaine qui

U DE
célèbre les développeurs qui génèrent les centres

TE E
commerciaux, plutôt que les architectes qui les

R
U R
conçoivent. Les innovations de Gruën ont défini la

'A U
D CT
forme et la formule du centre commercial moderniste
archétypal - le centre commercial régional d’intérieur

IT E
O IT
- qui s’est répandu aux États-Unis de 1960 à 1980.
R H
Sous un climat qui exige des changements de formes
D RC

et de produits plus rapides, Jerde a produit, de


AU D'A

façon typiquement postmoderne, une succession


de différents types de centres commerciaux.
IS E
U UR

Cependant, le succès constant de Gruën et Jerde


SO IE

dans la conception de centres commerciaux repose


M
T ER

sur le même talent paradoxal ; leur capacité à


EN UP

satisfaire simultanément un ensemble d’exigences


apparemment contradictoires. Premièrement, et
M S

fondamentalement, ils doivent adhérer aux formules


C LE

rigides qui régissent la rentabilité d’un centre


O A
D ON

commercial. Dans le même temps, cependant,


U

ils doivent générer une innovation continue, afin


I
AT

de rester à l’avant-garde du centre commercial


N

en constante évolution. Ce sont des exigences


LE

minimales. Ce qui a rendu légendaires Gruën et [42] & [43] Croquis en couleurs du
O

centre commercial Mall Of America,


Jerde, c’est l’ajout d’un troisième élément au centre
EC

réalisés par Jon Jerde lors de la


commercial : une sociabilité communicable. Puisant conception du projet
dans les désirs populaires et leurs propres envies
24 - BRADBURY (Ray) &‎ CRAWFORD
d’urbanité, ils ont appris à orchestrer le plaisir
(Margaret), op.cit., p. 45
commun. »

51
DU MARCHE COUVERT A LA NAISSANCE DES CENTRES COMMERCIAUX

Au travers de cette rapide analyse qui


demanderait à être approfondie et complétée,
on se rend compte assez facilement que l’histoire
des centres commerciaux n’est pas aussi simple

S
qu’elle puisse paraître. Elle est surtout liée à tout un

TE
ensemble de paramètres extérieurs et à la volonté

AN
délibérée de certains architectes. Aussi, comme

N
Patrick Mauger le mentionnait dans son ouvrage25,

U DE
« A l’origine pensés sur un concept standard, «

TE E
prêt-à-implanter », les centres commerciaux sont

R
U R
aujourd’hui devenus des bâtiments sur mesure

'A U
D CT
insérés dans leur contexte. ». Le rôle de l’architecte
a également changé au fil des années et des

IT E
O IT
évolutions des modes de consommation passant
R H
d’un simple rôle de concepteur de bâtiments
D RC

commerciaux, où seule la rentabilité était mise en


AU D'A

avant, à celui d’un architecte/designer/urbanisme,


expert en communication, devant répondre aux
IS E
U UR

nouvelles envies des consommateurs de voir leur


SO IE

centre commercial plus attractif.


M
T ER

Mais paradoxalement, bien que l’histoire des centres


EN UP

commerciaux témoigne d’une certaine linéarité, il


est difficile d’attribuer à une époque une typologie
M S

commerciale. En fonction de la commande, de


C LE

la localisation ou encore de l’architecte, chaque


O A
D ON

construction était différente. Elle répondait à un


U

programme spécifique, lui-même axé sur les modes


I
AT

de vie des consommateurs locaux. Ainsi, cela


N

explique pourquoi nous nous retrouvons avec une


LE

multiplicité de conception architecturale aux styles


O

si différents. Et visiblement, l’histoire n’est pas prête


EC

de s’arrêter.

25 - MAUGER (Patrick) op.cit., p. 36

52
La naissance des centres commerciaux

S
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Cette petite analyse historique de l’avènement des centres commerciaux

IT E
O IT
nous a permis de mieux cerner les évolutions architecturales au fil des époques.
R H
Et même s’il nous est impossible de les comparer puisqu’à chaque période
D RC

correspond un mode de vie et de consommation, elle fait ressortir un point non


AU D'A

négligeable pour la réussite commerciale : l’importance des zones couvertes qui


permettent de relier les espaces commerciaux. Du marché couvert aux grands
IS E
U UR

centres commerciaux de Jon Jerde, la réussite semble dépendre de cet élément


architectural. Alors il me semble essentiel d’approfondir encore ce point, en
SO IE
M
T ER

tentant de comprendre comment les architectes intègrent ce paramètre au


moment de la conception. Egalement, il faut analyser les ingrédients qu’ils
EN UP

utilisent pour en faire un lieu de vie où l’usager y trouve sa place.


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55
Etude de cas
02

Mall of América & Europa City


ETUDE DE CAS : MALL OF AMERICA & EUROPA CITY

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Afin de poursuivre notre étude sur l’importance de la galerie couverte,
O IT
intéressons-nous à deux modèles de centre commerciaux mis au point à des
R H
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époques différentes : Mall of America et Europa city. Le premier est l’un des
plus grands centres commerciaux du monde, et l’autre est encore au stade du
AU D'A

projet mais déjà ses ambitions font parler.


IS E

Alors même si les contextes semblent éloignés, la vision des architectes est-elle
U UR

si différente ? La recette vers la réussite du complexe commercial est-elle


SO IE

similaire, ou les architectes ont-ils modifié les ingrédients ? C’est sur ces points
M
T ER

que nous allons tenter de faire la lumière.


EN UP
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EC

56
Présentation des deux centres commerciaux

1 - Présentation des deux centres commerciaux

1-1 - Mall of America

S
Ce méga centre commercial n’est autre

TE
que l’œuvre d’un homme : Jon Jerde. Il est situé à

AN
Bloomington, dans le Minnesota, aux États-Unis,

N
et à seulement quelques kilomètres de la ville de

U DE
Minneapolis. Sa construction a débuté en 1989 et le [44]

TE E
centre a ouvert ses portes le 11 Août 1992.

R
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'A U
S’il est considéré comme l’un des plus

D CT
importants du monde aujourd’hui, en réalité au

IT E
14ème rang mondial, c’est en grande partie dû à sa
O IT
R H
superficie commerciale. En effet, il s’étend sur 390
D RC
000m², dont 232 000m² de surfaces commerciales.
AU D'A

Ainsi, il abrite aujourd’hui, pas loin de 520 magasins


ou boutiques, 50 restaurants ou fast-foods, 14
IS E
U UR

salles de cinéma, 8 discothèques, mais aussi un


golf miniature sur 2 niveaux ou encore un parc
SO IE
M

d’attraction. Alors pour que la clientèle puisse


T ER

accéder à ce « paradis » commercial, il est évident


EN UP

que le concepteur a pensé au stationnement. C’est


M S

donc ce qui explique qu’aujourd’hui on retrouve


C LE

près de 20 000 places de stationnements réparties à


O A

la périphérie du bâtiment. Enfin, et pour en terminer


D ON
U

avec les chiffres, il faut également retenir que ce


I
AT

méga Mall attire près de 40 millions de visiteurs par


N

an, pour un chiffre d’affaire annuel d’environ 900


LE

millions de dollars.
O
EC

[44] Logo du centre commercial Mall Of


America

57
ETUDE DE CAS : MALL OF AMERICA & EUROPA CITY

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[45]
SO IE

Mais le Mall of America, c’est également


M
T ER

bien plus qu’un centre commercial. Jon Jerde avait


EN UP

décidé au moment de sa conception d’en faire un


monde dans un monde, une ville dans la ville, dans
M S

lequel serait reproduit un environnement urbain


C LE

et naturel familier. Alors, aussi surprenant que cela


O A
D ON

puisse paraître et en plus de tous les éléments


U

précédemment cités, on y retrouve un lycée, le Mall


I
AT

of America High School, ou encore une chapelle,


N

soigneusement dénommée la « Chapelle de l’Amour


LE

». L’aspect naturel est lui mis en avant, grâce à des


O

reproductions de pierres établies à partir de roches


EC

de falaises voisines, ou encore avec la plantation de


près de 400 arbres qui poussent sous l’apport de
[45] Vue aérienne du centre commercial lumière naturelle provenant des verrières du centre
Mall Of America
commercial.

58
Présentation des deux centres commerciaux

En ce qui concerne l’organisation générale, le


centre commercial est composé de quatre grands
magasins qui sont situés un à chaque coin, reliés
entre eux par des « rues ». Chacune de ces dernières

S
convergent vers le cœur névralgique du centre, le

TE
parc d’attraction. Mais elles divisent également le

AN
Mall en « quartiers » aux ambiances bien distinctes

N
: North Garden est paysagé, West Market est la

U DE
représentation d’un « marché international »,

TE E
South Avenue propose des boutiques haut de

R
U R
gamme, et East Broadway est un lieu contemporain.

'A U
D CT
Enfin, le centre commercial comporte plusieurs
niveaux, quatre précisément, que l’architecte a

IT E
O IT
soigneusement pensé avec des plans carrés sur les
R H
deux premiers niveaux et des plans circulaires sur les
D RC

deux derniers niveaux. Comme on peut le lire dans


AU D'A

le livre You Are Here26, Jon Jerde explique son choix:


« Ces types de complexités expérientielles étaient
IS E
U UR

nécessaires, pour donner un sens à une géographie


SO IE

mémorable »
M
T ER

[46]
EN UP
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LE

[46] Vue de l’entrée du centre


O

commercial Mall Of America


EC

[47], [48], [49], & [50] Plans de niveau


du centre commercial Mall Of America

26 - BRADBURY (Ray) &‎ CRAWFORD


(Margaret), op.cit., p. 45

59
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ETUDE DE CAS : MALL OF AMERICA & EUROPA CITY

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[48]
[47]

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[50]
[49]

TE
S

61
Présentation des deux centres commerciaux
ETUDE DE CAS : MALL OF AMERICA & EUROPA CITY

Pour terminer la présentation de ce véritable


temple de la consommation, on mettra en avant la
réussite architecturale et conceptuelle de Jon Jerde
qui aura su mettre en application ses pensées. Il aura

S
vraiment su créer une petite ville dans laquelle il est

TE
facile de se déplacer pour les visiteurs, mais sans

AN
les contraintes que pourrait avoir une vraie ville.

N
Un point qui d’ailleurs souligné par Joseph Gyure

U DE
du Waco Tribune Herald27, qui évoquait : « Faites

TE E
le monster mall : c’est plus que des magasins ». Le

R
U R
Mall of America est donc véritablement un centre de

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divertissement urbain.

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[51]
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[51] Vue aérienne nocturne du centre


commercial Mall Of America
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EC

27 - Extrait de l’ouvrage, BRADBURY


(Ray) &‎ CRAWFORD (Margaret),
You are here: the jerde Partnership
international, Londres, Phaidon Press,
1999, 239 p.

62
Présentation des deux centres commerciaux

1-2 - Europa City

Le projet d’Europa City est à l’origine une


commande privée, soutenue par l’agglomération [52]

S
parisienne et l’état. Il doit prendre place dans le «

TE
Triangle de Gonesse », dans la commune du même

AN
nom, dans le département du Val-d’Oise, à quelques

N
kilomètres seulement de la capitale française.

U DE
En 2012, une consultation d’architecte

TE E
a été lancée et ce sont quatre grands cabinets

R
U R
d’architecture qui vont concourir pour remporter le

'A U
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projet. Au printemps 2013, le lauréat est désigné,

IT E
et c’est l’agence BIG (Bjarke Ingels Group) qui est
O IT
retenue. Un travail de mise au point, d’échanges,
R H
de consultations publiques et de développement
D RC

s’engage alors sur de nombreuses années. Après


AU D'A

la phase de conception, vient enfin la phase de


IS E

finalisation et de planification des travaux. Il est


U UR

donc annoncé en 2017 un début des travaux pour


SO IE

l’année 2019 et une ouverture au public à l’horizon


M
T ER

de 2024. Mais à la suite d’une enquête publique sur


EN UP

la révision du PLU de la zone, un avis défavorable est


émis par le commissaire enquêteur. Par conséquent,
M S

sans accord et bien que ce retour n’est pas de valeur


C LE

légale, le projet est donc remis en cause. A ce jour, le


O A
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U

projet essuie toujours un refus des autorités locales,


et son planning ne semble plus d’actualité.
I
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EC

[52] Logo du projet du centre


commercial Europa City

63
ETUDE DE CAS : MALL OF AMERICA & EUROPA CITY

A terme, et comme son compère américain,


il est également destiné à devenir l’un des plus
importants centres commerciaux mondiaux. Mais
il a aussi un enjeu plus important : participer

S
à la redynamisation et à la modernisation de

TE
l’agglomération parisienne dans le cadre de son

AN
projet du Grand Paris, pour en faire une grande

N
métropole mondiale. Aussi, Europa City est un projet

U DE
immobilier regroupant des activités de loisirs, des

TE E
équipements culturels, des commerces, des hôtels,

R
U R
des restaurants, ainsi qu’un parc urbain et une

'A U
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ferme urbaine. En chiffres, voici ce qu’annonce le
site officiel du projet, repris également par l’ouvrage

IT E
O ITEuropaCity : l’aventure d’un projet28 : 150 000 m2 de
R H
surfaces de loisirs (parc à thèmes, parc aquatique,
D RC

parc des neiges, parc d’aventure, etc.), 50 000 m2


AU D'A

de surfaces culturelles (un cirque permanent, salles


de spectacles, halle d’expositions, centre culturel
IS E
U UR

dédié au cinéma, etc.), 2 700 chambres d’hôtels,


SO IE

230 000 m2 de surfaces commerciales, 20 000


M
T ER

m2 de restaurants, 20 000 m2 pour les congrès et


EN UP

séminaires, et pas loin de 20 hectares d’espaces


extérieurs. Mais contrairement à son homologue,
M S

du fait de l’évolution des modes de vie et de enjeux


C LE

écologiques, il ne possèdera que très peu de places


O A
D ON

de stationnement, seulement 9 000 places. Les


U

architectes ont opté pour les modes de déplacement


I
AT

durable et souhaitent inciter les usagers à venir en


N

transport en commun. Il est d’ailleurs prévu que le


LE

[53] & [54] Vues aériennes du projet


initial du centre commercial Europa projet soit desservi par la future ligne 17 du Grand
O

City, appelé « l’huître » Paris Express ou le futur barreau de Gonesse (RER


EC

28 - VALLERUGO (Frank) & GONGUET D). Enfin, en terme de fréquentation, il est annoncé
(Jean-Pierre) & GUENOD (Jean-Michel), près de 31 millions de visiteurs chaque année, dont
EuropaCity : l’aventure d’un projet, environ 6 millions de touristes.
Paris, Edition de l’Aube, 2016, 333 p.

64
[53]
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65
[54]
Présentation des deux centres commerciaux
ETUDE DE CAS : MALL OF AMERICA & EUROPA CITY

En ce qui concerne le bâtiment, BIG imagine


une ville paysage multifonctionnelle. Le projet prend
la forme d’un grand anneau circulaire étiré, afin de
s’adapter aux contours de la parcelle triangulaire.

S
De plus, situé non loin de l’aéroport de Paris-Le

TE
Bourget, les architectes ont dû également prendre

AN
en considération les cônes d’envol de ce dernier. Ces

N
éléments ont donc impacté la hauteur du bâtiment

U DE
et sa forme, offrant des toitures ondulées. Alors pour

TE E
exploiter cette contrainte, l’agence BIG a décidé d’en

R
U R
faire une grande toiture végétalisée accessible. Elle

'A U
D CT
abritera divers programmes publics et sera connectée
en sa partie basse avec les parcs environnants. Le

IT E
O IT
public pourra donc ainsi se rendre sur le toit du
R H
centre commercial pour venir admirer l’horizon et
D RC

percevoir la skyline dessinée par les quartiers de


AU D'A

la Défense et du centre de Paris. Enfin, la toiture


sera percée en son centre. Ce choix architectural
IS E
U UR

n’est pas anodin, puisqu’il permettra d’une part de


SO IE

limiter l’effet de masse, et d’offrir un grand patio où


M
T ER

la lumière naturelle pourra s’engouffrer et apporter


EN UP

du confort aux commerces situés au cœur du projet.


Pour l’anecdote, il est prévu de baptiser cette place
M S

centrale, « La place de l’Europe ».


C LE

A l’intérieur, le projet est conçu comme un ensemble


O A
D ON

urbain, à l’image d’un quartier ouvert sur son


U

environnement. Le programme est organisé autour


I
AT

d’une grande « avenue » circulaire, qui forme une


N

boucle. Cette dernière se verra coupée par des rues


LE

transversales qui partiront du cœur du bâtiment vers


O

les façades extérieures. Ainsi, cette distribution des


EC

allées commerciales permettra de décomposer le


centre commercial en secteurs, dont les architectes
ont voulu qu’ils soient assimilés à de célèbres

66
Présentation des deux centres commerciaux

quartiers européens. Alors, tantôt on se retrouvera


sur la Rembla, puis sur la Régent Street, ou encore
sur les Champs Elysées. Pour circuler à l’intérieur
de ce complexe, les architectes ont prévu d’installer

S
au centre de l’avenue un dispositif de transports en

TE
commun électrique tel un tramway, avec de part

AN
et d’autre des voies réservées aux vélos. Enfin, de

N
chaque côté de ces dernières, des voies piétonnes

U DE
seront aménagées. Et pour compléter l’effet réaliste

TE E
de la « rue », les zones dédiées aux piétons et celles

R
U R
réservées à la circulation des moyens de transports

'A U
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seront délimitées par des rangées d’arbres.
D’ailleurs, et pour parfaire l’image d’un « voyage

IT E
O IT
» à travers l’Europe, les architectes ont soigné le
R H
choix des essences, qui s’accorderont avec les zones
D RC

traversées : des bouleaux au nord, des pins à l’est,


AU D'A

des palmiers au sud ou encore des platanes à l’ouest.


Le visiteur pourra ainsi vivre des expériences
IS E
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spatiales surprenantes, dans lesquelles il pourra se


SO IE

perdre, mais chaque fois retrouver son chemin grâce


M
T ER

à une vue d’ensemble claire.


EN UP

Même si aujourd’hui tout est encore au stade du


M S

projet, « Europa city préfigure une ville lumière


C LE

mondialisée »29. Ainsi, ce complexe de 80 hectares se


O A

verrait bien devenir la première destination dédiée


D ON
U

au temps libre en Europe, un lieu incomparable qui


I
AT

inviterait à la découverte et au partage, et pour


N

vivre ensemble des expériences multiples : culture


LE

vivante, loisirs pluriels, shopping, gastronomie, etc. Il


O

ne nous reste plus qu’à patienter et à espérer que les


EC

vents contraires tournent, pour que nous puissions,


un jour, pouvoir profiter de ce nouveau temple du
29 - Hub (ré)créatif en pleine démesure,
commerce. Architecture intérieure, CREE, oct./nov.
2012, no 358, P. 30-32

67
ETUDE DE CAS : MALL OF AMERICA & EUROPA CITY

[55]

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[56]
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[55] Plan de répartition des différentes


zones commerciales assimilées à des
O A

quartiers européens, du projet initial du


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centre commercial Europa City


I

[56] Plan des allées commerciales, du


AT

projet initial du centre commercial


N

Europa City
LE

[57] Plans éclatés présentant les


fonctions intérieures et extérieures
O

du projet initial du centre commercial


EC

Europa City
[58], [59], [60], & [61] Vues aériennes
du dernier projet du centre commercial
Europa City, et qui devrait voir le jour
en 2024

68
EC
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[57]

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69
Présentation des deux centres commerciaux
70
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ETUDE DE CAS : MALL OF AMERICA & EUROPA CITY

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[59]
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[60]
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71
Présentation des deux centres commerciaux
ETUDE DE CAS : MALL OF AMERICA & EUROPA CITY

2 - L’importance de la galerie couverte dans


la pratique commerciale

Si dans un premier temps la galerie couverte

S
TE
avait été utilisée par les concepteurs pour protéger
les chalands lors de leurs sorties commerciales,

AN
elle s’est très vite révélée être un atout majeur. Et

N
les investisseurs commerciaux l’ont bien compris.

U DE
Pour faire tourner leur commerce et le rentabiliser,

TE E
il faut que le consommateur quel qu’il soit se sente

R
U R
'A U
à l’aise, et que tout soit mis en œuvre pour qu’il

D CT
passe un maximum de temps à l’intérieur du centre

IT E
commercial.
O IT
R H
Dans les deux exemples que nous avons
D RC
choisis d’analyser, les concepteurs ont chacun utilisé
AU D'A

des techniques d’approches qui leurs sont propres,


mais qui ne sont pas si éloignées l’une de l’autre.
IS E
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La première des approches est de recréer dans la


galerie un environnement familier que le client
SO IE
M

a l’habitude de côtoyer à l’extérieur. Une sorte de


T ER

ville dans la ville, avec tous les atouts qui lui sont
EN UP

chers mais sans les inconvénients. Alors, pour cela


M S

les architectes décident bien souvent d’utiliser


C LE

des matériaux régionaux, naturels, chaleureux, et


O A

reconnaissables de tous. Ils font également entrer


D ON
U

la nature à l’intérieur du bâtiment. Comme on peut


I
AT

le lire dans les paragraphes précédents, pour le


N

Mall of América, Jerde a installé près de 400 arbres.


LE

L’agence BIG a elle choisi de créer une vraie « avenue


O

» plantée pour accompagner l’usager dans son


EC

[62] Vue de l’une des nombreuses parcours. Le client conserve ainsi un cadre familier,
galeries couvertes du Mall Of America
[63] Vue de l’une des nombreuses
qui lui permettra de se resituer chaque fois qu’il
galeries couvertes du dernier projet du sortira d’une boutique.
centre commercial Europa City

72
[63]
[62]
EC
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73
L’importance de la galerie couverte dans la pratique commerciale
ETUDE DE CAS : MALL OF AMERICA & EUROPA CITY

Ensuite, vient la question de la lumière, et


plus particulièrement de la lumière naturelle. Elle
prend une part importante dans la conception.
En effet, si le client doit constamment parcourir

S
le centre commercial sous les feux des lumières

TE
artificielles, il va très vite se lasser et il le quittera

AN
plus rapidement. C’est là que la galerie couverte

N
peut offrir une opportunité non négligeable pour

U DE
y répondre, notamment en utilisant des verrières,

TE E
des travées lumineuses, ou encore des puits de

R
U R
lumière. Pour Europa city, cela se traduira de

'A U
D CT
différentes manières. Tout d’abord avec puits de
lumières dans des endroits stratégiques ou bien

IT E
O IT
dans des locaux en nécessitant un grand besoin.
R H
Mais aussi par des failles lumineuses à ciel ouvert,
D RC

avec de part et d’autre des galeries couvertes. Ainsi,


AU D'A

le client se sentira dehors, tout en étant protégé des


intempéries par cet élément de construction. De son
IS E
U UR

côté, le Mall of América de Jon Jerde fait lui la part


SO IE

belle aux verrières, avec près de 3km sur l’ensemble


M
T ER

du centre commercial.
EN UP

Enfin, il faut que la galerie couverte soit


bien plus qu’un simple outil architectural assurant
M S

la liaison entre les différentes fonctions du centre


C LE

commercial. Pour cela, elle doit être un lieu où le


O A
D ON

client puisse se reposer, se divertir, se cultiver ou


U

simplement s’y promener. Et même dans ce dernier


I
AT

cas, si le client ne vient pas dans un premier temps


N

avec l’objectif de consommer, il finira par le faire


LE

tant l’offre des fonctions offertes par ces « mégas


O

» centres commerciaux est grande. Dans les deux


EC

cas que nous étudions, les concepteurs ont bien


compris que la multiplicité programmatique était
un atout. C’est ce qui les a amenés à en faire des

74
L’importance de la galerie couverte dans la pratique commerciale

complexes commerciaux et de loisirs, avec toutes


les fonctions que nous avons déjà pu évoquer
précédemment. Mais là où ils se démarquent, c’est
qu’ils introduisent ces fonctions en plein cœur

S
du centre commercial, sous la galerie couverte,

TE
joignant ainsi l’utile à l’agréable, et parfois dans

AN
les proportions hors normes. Ainsi, dans le Mall of

N
America de Jon Jerde, on retrouve un véritable parc

U DE
d’attraction: Le Camp Snoopy. Et ce dernier n’est pas

TE E
des plus petits puisqu’il occupe quasiment près de

R
U R
30 000m², autour desquels sont réparties les 520

'A U
D CT
boutiques que possède le centre commercial. Ainsi,
pendant que les parents profitent des boutiques, les

IT E
O IT
enfants profitent du parc d’attraction. Et comme on
R H
peut le lire dans le livre Dream Worlds30, le Camp
D RC

Snoopy est « le plus grand parc d’attractions fermé


AU D'A

des États-Unis » et il est même devenu « la première


attraction touristique américaine », dépassant
IS E
U UR

Disneyland.
SO IE

Dans le cas d’Europacity, le concept sera


M
T ER

similaire puisque le projet prévoit la création de


EN UP

parcs à thèmes, de parcs aquatiques, ou encore de


stations de ski artificielles, qui viendront incrémenter
M S

le parcours commercial de la clientèle au sein de la


C LE

galerie couverte. Et dans ce projet, les architectes


O A
D ON

de l’agence BIG ont poussé le concept encore plus


U

loin. Pour que le client puisse relier un lieu à un


I
AT

autre sans se fatiguer, il est envisagé de créer un


N

service de transport en commun propre au centre


LE

commercial. Il est aussi prévu la mise en place de


O

piste cyclable, permettant aux usagers de se rendre


EC

directement avec leur vélo dans la boutique de


leur choix, comme s’il se rendait en ville faire leurs 30 - HERWIG (Oliver), Dream worlds:
courses chez le commerçant en bas de la rue. architecture and entertainment,
Munich, Prestel, 2006, 157 p.

75
76
EC
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ETUDE DE CAS : MALL OF AMERICA & EUROPA CITY

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[65]
[64]
L’importance de la galerie couverte dans la pratique commerciale

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[66]
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O

[64] & [65] Croquis en couleurs du


EC

centre commercial Mall Of America,


réalisés par Jon Jerde lors de la
conception du projet
[66] & [67] Vues intérieures des galeries
couvertes du Mall Of America

[67] 77
78
EC
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ETUDE DE CAS : MALL OF AMERICA & EUROPA CITY

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[69]
[68]
L’importance de la galerie couverte dans la pratique commerciale

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D RC
A travers cette étude de cas, on constate
que même si les époques sont différentes, les enjeux
AU D'A

commerciaux restent inchangés. Il en est de même


IS E

pour les méthodes utilisées pour attirer la clientèle,


U UR

et la pousser à la consommation sans qu’elle ne


SO IE

se sente forcer à la faire. Plaisir et consommation


M
T ER

semblent être le couple parfait. Mais il apparait


EN UP

comme une évidence que la galerie commerciale


couverte est un élément majeur de cette réussite.
M S
C LE

De par sa forme, sa luminosité et les fonctions qui


lui sont attribuées, elle participe grandement à
O A
D ON
U

rendre le lieu agréable à vivre et à casser l’image du


centre commercial classique devenu un simple lieu
I
AT

de consommation. Cela explique donc pourquoi les


N

architectes passent autant de temps à la mettre au


LE

point, car ils savent que de la conception de ce lieu


O

dépend la réussite du centre commercial. Un lieu


EC

de vie où l’usager se sent bien et souhaite venir y [68], [69], & [70] Vues des futures
passer du temps deviendra sans aucun doute un lieu rues intérieures qui desserviront
de consommation majeur. les commerces du projet du centre
commercial Europa City

79
ETUDE DE CAS : MALL OF AMERICA & EUROPA CITY

3 - La place de l’usager dans le centre commercial

Après avoir mis en lumière les intérêts de la


galerie couverte pour les investisseurs commerciaux,

S
intéressons-nous à la place de l’usager dans cet

TE
espace. Comme nous l’avons vu, tout est mis en

AN
œuvre par les architectes pour permettre aux clients

N
de se mouvoir confortablement dans ce lieu, mais

U DE
est-ce vraiment le cas ?

TE E
R
A en croire les chiffres de fréquentation et

U R
'A U
les chiffres d’affaires, il semble que l’objectif soit

D CT
atteint. En effet, comme nous l’avons déjà évoqué

IT E
précédemment, le Mall of America attire près de
O IT
R H
40 millions de visiteurs par an, pour un chiffre
D RC
d’affaires annuel d’environ 900 millions de dollars.
AU D'A

Europa city vise lui une fréquentation de 31 millions


de visiteurs. C’est donc bien la preuve que le client
IS E

se plait à l’intérieur de ces environnements de


U UR

méga-mall, et qu’il aime y passer du temps. Une


SO IE

chose qu’explique d’ailleurs Oliver Herwig dans


M
T ER

son ouvrage Dream Worlds qui analyse la réussite


EN UP

du Mall of América : « beaucoup de visiteurs sont


M S

conscients que les prix sont plus élevés, mais ils


C LE

sont plus que disposés à supporter cela parce


O A

qu’ils peuvent, après tout, faire du shopping dans


D ON
U

une destination touristique supérieure. La chasse


I
AT

aux bonnes affaires est remplacée par l’ambiance


N

de l’expérience commerciale. » Et il semble que le


LE

projet d’Europa city ait les mêmes ambitions d’après


O

son programme.
EC

31 - Ibid., p. 75

80
La place de l’usager dans le centre commercial

Mais à la lecture des différentes sources


d’informations, un point semble se détacher à mes
yeux : la notion de partage. En effet, ce qu’offrent
ces centres commerciaux, ce sont des expériences en

S
famille, entre amis, voire même entre collègues de

TE
travail. De nos jours, ces éléments sont de plus en

AN
plus importants dans la vie. Et c’est ce qu’on comprit

N
les concepteurs. Dans le cas d’Europa City, le site

U DE
internet propose déjà des journées types en fonction
des gens avec qui on souhaite partager l’expérience du

TE E
R
U R
centre commercial. De même l’emplacement central

'A U
D CT
réservé au Camp Snoopy par Jon Jerde dans son projet
n’est pas anodin. D’une part, pour y accéder, il vous

IT E
O IT
faudra d’abord passer devant un certain nombre de
R H
boutiques ; puis cet arrêt deviendra idéal pour faire
D RC
une pause et se divertir. Il sera alors envisageable de
AU D'A

poursuivre la déambulation tout en sachant qu’à tout


moment on peut y revenir. C’est donc bien la preuve
IS E
U UR

que tout est mis en œuvre pour favoriser la rencontre


des intérêts de chacun (commerce, divertissement,
SO IE
M

balade, etc.), et de contenter petits et grands.


T ER

Enfin, et c’est peut-être là tout l’intérêt de


EN UP

la galerie commerciale, c’est qu’elle offre un espace


M S

couvert, accessible toute l’année, indépendamment


C LE

des conditions climatiques. Et vu que tout est mis


O A

en œuvre pour retrouver les conditions réelles de la


D ON
U

ville dans un environnement clos, le chaland n’a plus


I
AT

d’intérêt à aller ailleurs. Dans un site unique, il pourra


N

satisfaire à tous ces désirs, sans les contraintes


LE

qu’il pourrait rencontrer à l’extérieur. En poussant


O

l’expérience un peu plus loin, on pourrait même dire


EC

qu’il y viendra pour voyager. Comme ont pu le montrer


les descriptions précédentes, le dépaysement et la
création d’univers assimilés à des parties du monde
sont recherchés par les architectes.

81
ETUDE DE CAS : MALL OF AMERICA & EUROPA CITY

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EN UP

[71]
M S
C LE

[71] & [72] Vues du Camp Snoopy, au


O A

cœur même du centre commercial


D ON
U

Mall Of America, et sous une immense


verrière
I
AT

[73] Vue du futur centre aquatique


N

qu’accueillera le projet du centre


commercial Europa City
LE

[74] Vue de l’espace extérieur central


O

du projet Europa City, qui pourra


EC

accueillir des manifestations de toutes


sortes (sportives, loisirs, etc.)
[75] Vue des espaces publics qui
prendront place sur les toitures du
futur centre commercial Europa City

[72]
82
[75]
[73]
EC
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[74]
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La place de l’usager dans le centre commercial
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[77]
[76]
La place de l’usager dans le centre commercial

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[78]
EN UP

Par conséquent, nul doute que les clients


M S

se sentent à l’aise dans ces espaces. La perspective


C LE

habituelle du centre commercial est totalement


O A

modifiée, et le client avide de nouveauté vient


D ON
U

chercher des expériences inconnues et surprenantes.


I

[76] Vue du cinéma en extérieur qui


AT

Et cette remarque semble valable aussi bien pour pourrait prendre place sur les toitures
N

la multiplicité des fonctions offertes, que pour du futur centre commercial Europa City
LE

la conception architecturale de ces « temples du [77] Vue des jardins partagés qui
prendront place sur les toitures du
O

consumérisme ». On pourra conclure en utilisant futur centre commercial Europa City


EC

une nouvelle fois une citation de Oliver Herwig32 : [78] Vue noctures de l’une des rues
«C’est un manifeste: le shopping comme mode de intérieures du projet du centre
commercial Europa City
vie, la consommation comme principe de plaisir dans
un méga-centre de distraction.» 32 - Ibid., p. 75

85
ETUDE DE CAS : MALL OF AMERICA & EUROPA CITY

S
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L’étude de cas nous a permis de confirmer nos premières pensées. De

R
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la galerie couverte dépend la réussite des espaces commerciaux. Pour que le

D CT
succès soit total, il faut qu’elle devienne bien plus qu’un simple lieu de passage

IT E
ou de transition entre deux points. Et c’est ce que les architectes ont compris
O IT
au fur et à mesure des années, tentant de l’adapter à chaque époque, sans que
R H
D RC
finalement les ingrédients de départs ne soient si éloignés les uns des autres.
Dans les exemples que nous avons choisis, les architectes en ont fait des lieux
AU D'A

d’échanges, de partage, et de divertissement pour tous; en résumé, un vrai lieu


IS E

de vie où les clients peuvent joindre l’utile à l’agréable.


U UR

Aujourd’hui, les grands centres commerciaux sont devenus de véritables villes


SO IE

dans la ville, rassemblant en un seul lieu toutes les fonctions : commerciale,


M
T ER

gastronomique, de divertissement, de loisirs, d’hébergement et même


EN UP

professionnelle. Par conséquent, les galeries commerciales couvertes


M S

remplissent donc le rôle de voies de circulation, et tout est mis en œuvre pour
C LE

que l’usager s’y sente bien, et pour qu’il y passe un maximum de temps. Plus il
O A

restera, et plus les chances qu’il dépense de l’argent seront grandes. Et ça, les
D ON
U

investisseurs l’ont bien compris.


I
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S

89
Conclusion
CONCLUSION

De la naissance des premiers espaces


commerciaux couverts aux grands centres modernes
que l’on connait de nos jours, l’architecture n’a jamais
cessé d’évoluer pour répondre aux changements

S
constants des modes de consommations. Et avec

TE
elle, la galerie couverte s’est également vu attribuer

AN
de nouvelles fonctions.

N
U DE
Dans un premier temps, la galerie couverte
se réduisait à sa fonction première : protéger le

TE E
R
chaland et les commerçants, pour qu’à toutes

U R
'A U
saisons, le marché puisse se dérouler. Mais très

D CT
vite déjà, la noblesse et la bourgeoisie y ont vu une

IT E
chance inouïe de récupérer de l’argent, faisant payer
O IT
R H
les emplacements protégés plus cher que ceux
D RC
situés à l’extérieur.
AU D'A

Plus tard, du fait des évolutions des modes de


consommations, nous avons vu apparaitre les
IS E

premiers passages couverts en Europe. Devant


U UR

l’enjeux économique, les galeries se sont


SO IE

modernisées. Avec l’avènement de l’ère industrielle,


M
T ER

leur architecture est devenue plus soignée, plus


EN UP

fine ; et nous avons commencé à voir apparaitre


M S

les ornementations. Comme nous avons pu le voir


C LE

les exemples sont multiples, mais bien plus que de


O A

rassembler en un lieu unique plusieurs boutiques,


D ON
U

l’enjeux était tout autres. La galerie couverte devait


I
AT

permettre de canaliser les flux tout en augmentant


N

les profits commerciaux. Déjà, les investisseurs et


LE

les architectes avaient compris l’enjeu du bien être


O

des clients pour que ces derniers dépensent un


EC

maximum d’argent.
Toutes ces évolutions ont petit à petit
amener à la naissance des centres commerciaux
modernes. Aux prix de plusieurs années de
recherches, de retournement de situations, et

90
CONCLUSION

avec l’aides de facteurs extérieurs comme le


développement de l’industrie automobile ; l’idée a
grandi pour en arriver à ce que nous connaissons
aujourd’hui. Et les architectes tel que Victor Grüen

S
ou Jon Jerde n’y sont pas anodin. Leur impact dans la

TE
mise au point des centres commerciaux n’est plus à

AN
prouver. Par l’analyse de ce qui n’avait pas fonctionné

N
dans de précédents projets, par les recherches sur la

U DE
place de l’usager dans ces espaces commerciaux ; ils

TE E
ont mis au point un concept qui jusqu’à ce jour n’a

R
U R
pas connus d’évolutions majeures. Il a bien entendu

'A U
D CT
été adapté à chaque époque, au lieu dans lequel
il est implanté et aux consommateurs ; mais les

IT E
O IT
principes de bases restent inchangés. En atteste les
R H
études de cas que nous avons pu explorer au cours
D RC

de ce mémoire.
AU D'A

Mais là où les architectes ont surtout révolutionné


les mœurs, c’est dans le développement de la
IS E
U UR

galerie commerciale couverte. Nous sommes


SO IE

aujourd’hui bien loin de la fonction primaire qu’elle


M
T ER

avait autrefois. La clientèle étant toujours à la


EN UP

recherche d’étonnement, ils ont décidé d’en faire


un véritable lieu de vie, où tout le monde y trouve
M S

sa place. Alors, aujourd’hui elle s’apparente à des


C LE

avenues agrémentées de végétation, dans lesquelles


O A
D ON

circulent des transports en commun dédiés au centre


U

commercial, et où l’on peut trouver à la croisée des


I
AT

rues, des parcs ou des aires de jeux. Le tout sous


N

d’immenses verrières permettant de faire rentrer


LE

la lumière naturelle et ainsi de donner encore plus


O

de réalité au lieu. La galerie couverte est donc


EC

devenu au fil du temps un élément incontournable


dans les centres commerciaux, et sa conception
est primordiale pour la réussite économique de ce
dernier.

91
CONCLUSION

Mais alors que je dresse le bilan de mes


recherches, de nouvelles questions se posent :
Pourquoi l’enseignement du métier d’architecte
n’entretient-il pas un lien plus étroit avec la

S
sociologie ? Est-ce vraiment des métiers si distincts

TE
? L’architecture sociologique est-elle réservée à une

AN
élite ou bien appréhendable par tous ? La conception

N
de lieux destinés à autrui ne requiert-elle pas avant

U DE
tout la connaissance de ce dernier pour que la

TE E
construction lui soit parfaitement adaptée ?

R
U R
'A U
Dans la mise au point d’un projet, il n’est

D CT
pas évident de pouvoir accorder du temps pour

IT E
comprendre ses enjeux sociologiques. Et je suis bien
O IT
R H
placé pour le savoir. Dans le contexte économique
D RC
actuel, rare sont les agences d’architecture qui
AU D'A

souhaitent consacrer une partie de leurs honoraires


à ces recherches préalables. La rentabilité est le
IS E

maître mot. Pourtant, comme j’ai pu le voir au


U UR

travers de ce mémoire, la réussite d’un projet, et


SO IE

notamment de ceux à usage commercial, dépends


M
T ER

sans aucun doute de la compréhension des modes


EN UP

de vie de ceux à qui ils sont destinés.


M S

En revenant aux origines de ce mémoire, c’est mon


C LE

quotidien professionnel qui m’a amené à m’interroger


O A

sur la question des centres commerciaux et la places


D ON
U

des usagers dans ces espaces. Une grande partie


I
AT

de mon temps en agence est consacré à la mise


N

au point de bâtiments commerciaux aux fonctions


LE

diverses. Pourtant, si je réponds chaque fois à une


O

commande ou à un programme, jamais on ne me


EC

demande de réaliser une étude d’impact ou une


étude de marché. Alors, même si nous satisfaisons
le client, dans de rares cas, celui-ci n’obtient pas les
résultats escomptés. Il se retrouve donc confronté
à des difficultés, parfois simplement liées à une
concurrence trop présente ; parfois parce que la
92
CONCLUSION

fonction remplie ne répond pas aux attentes des


riverains.
Alors finalement je fini par m’interroger sur la
formation d’architecte qui ne nous prépare pas à faire

S
face à ce genre de situations. Ne devrions-nous pas

TE
recevoir à minima un enseignement en sociologie et

AN
en économie pour mieux conseiller notre clientèle ?

N
Chaque projet a ses spécificités, mais selon moi il ne

U DE
suffit pas de faire une belle architecture pour que ce

TE E
dernier soit réussi. Chaque paramètre doit être pris

R
U R
en considération, étudié, et une réponse spécifique

'A U
D CT
doit lui être donnée. L’association d’un tout rendra le
projet encore plus beau.

IT E
O IT
R H
Finalement, à l’heure où les ambitions
D RC

politiques sont à la redynamisation des centres


AU D'A

villes, il me semble que nous ne pourrons pas


échapper à ces études sociologiques. La tâche
IS E
U UR

semble déjà compliquée, et il ne faudrait pas que


SO IE

par une mauvaise maitrise des paramètres, celle-ci


M
T ER

ne devienne catastrophique. Et si on veut rester


EN UP

dans la thématique originelle de ce mémoire,


sera-t-il également possible de réinsérer les centres
M S

commerciaux tels qu’on les connait aujourd’hui en


C LE

cœur de ville ?
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S

95
Iconographie
ICONOGRAPHIE

Première de couverture
[00 - 1] Vue aérienne du centre commercial WAFI à Dubaï, [En ligne]
http://destination-dubai.fr/fr/content/18-shopping-a-dubai-les-
centres-commerciaux
[00 - 2] Dôme pyramidale au sommet du centre commercial WAFI

S
TE
à Dubaï, aux inspirations Egyptienne, [En ligne] https://www.
cntraveler.com/galleries/2015-12-17/the-worlds-most-over-the-top-

AN
malls-and-how-to-shop-them
[00 - 3] Sculpture architecturale de miroirs et dôme en verre coloré

N
dans l’atrium de l’extension du centre commercial WAFI à Dubaï, [En

U DE
ligne] https://www.pinterest.fr/pin/507358714244069705

TE E
Contenu du mémoire

R
U R
'A U
Page de garde – Chapitre 01 – Du marché couvert à la naissance des

D CT
centres commerciaux – Vue de la galerie couverte du West Edmonton

IT E
Mall au Canada, [En ligne] http://www.malldatabase.com/malls/

O IT
west-edmonton-mall/?mode=grid
R H
[01] Vue Aerienne - Macellum de Jerash en Jordanie, [En ligne]
D RC
https://www.flickr.com/photos/apaame/4324053140
AU D'A

[02] Plan - Macellum de Jerash en Jordanie, [En ligne] https://


journals.openedition.org/syria/450
[03] Photographie - Macellum de Pompéï en Italie, [En ligne] http://
IS E
U UR

bluesy.eklablog.com/pompei-le-macellum-a108985110
[04] Photographie - Macellum de Pompéï en Italie, [En ligne] http://
SO IE

bluesy.eklablog.com/pompei-le-macellum-a108985110
M
T ER

[05] Plan - Macellum de Pompéï en Italie, [En ligne] http://www-2016.


arch.virginia.edu/struct/pompeii/images/pages/mac-plan.html
EN UP

[06] Halle couverte datant du Moyen Âge (XIème Siècle) à Plouescat


M S

dans le Finistère, [En ligne] http://www.moyenagepassion.com/


wp-content/uploads/2016/01/moyen_age_architecture_halle_de_
C LE

marche_medievale_charpenterie.jpg
O A

[07] Coupe sur un des pavillons des Pavillons Baltard - Les Halles de
D ON
U

Paris, [En ligne] http://www.epochtimes.fr/devenir-touristique-paris-


dhaussmann-27319.html
I
AT

[08] Façades des Pavillons Baltard - Les Halles de Paris, [En ligne]
N

http://vergue.com/post/211/Les-halles-centrales
[09] Vue Aérienne des Pavillons Baltard construits entre 1850 et
LE

1870 - Les Halles de Paris, [En ligne] http://www.unjourdeplusaparis.


O

com/paris-reportage/photos-halles-paris
EC

[10] Les galeries de bois du Palais Royal en 1820, [En ligne] http://
peccadille.net/2015/04/08/le-palais-royal-lhistoire-dun-coup-
immobilier-rate/
[11] Vue du jardin du Palais Royal de ses bâtiments et des galeries,
[En ligne] http://peccadille.net/2015/04/08/le-palais-royal-lhistoire-
dun-coup-immobilier-rate/

96
ICONOGRAPHIE

[12] Vue intérieure du Royal Opera Arcade à Londre, [En ligne] http://
www.victorianweb.org/francais/art/architecture/londres/35b.html
[13] Vue de l’entrée du Royal Opéra Arcade à Londre, [En ligne]
http://www.royaloperaarcade.com/image-gallery.html
[14] Vue intérieure du Royal Opera Arcade à Londre, [En ligne] http://

S
www.royaloperaarcade.com/image-gallery.html

TE
[15] Vue intérieure du Passage Pommeraye à Nantes, [En ligne]

AN
http://www.passagepommeraye.fr/
[16] Vue intérieure du Passage Pommeraye à Nantes, [En ligne]

N
https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Passage_pommeray_

U DE
nantes.jpg
[17] Vue du dôme de la Galleria Umberto Uno à Naples, [Photographie

TE E
personnelle]

R
U R
[18] Vue intérieure de la Galleria Umberto Uno à Naples,

'A U
[Photographie personnelle]

D CT
[19] Vue du dôme de la Galleria Umberto Uno à Naples, [Photographie

IT E
personnelle]

O IT
[20] Vue intérieure de la Galleria Umberto Uno à Naples,
R H
[Photographie personnelle]
D RC
[21] Schémas montrant l’évolution spatiale des passages couverts
en Europe, [Image extraite d’un ouvrage] L’avenir des passages et
AU D'A

galeries en Europe au XXIème siècle : Actes du colloque tenu à l’Hôtel


de la Monnaie, Décembre 2009, Paris, Mécène, 2011, 112 p.
IS E

[22] Vue intérieure de la Galerie Royales Saint Hubert en Belgique, [En


U UR

ligne] https://fr.wikipedia.org/wiki/Galeries_royales_Saint-Hubert
SO IE

[23] Vue intérieure de la Galerie Royales Saint Hubert en Belgique, [En


M
T ER

ligne] https://www.flickr.com/photos/claudiusbinoche/18726920870
[24] Vue intérieure du Passage GUM à Moscou, [En ligne] https://
EN UP

russiable.fr/faire-shopping-moscou-gum-izmailovo/
[25] Vue intérieure du Passage GUM à Moscou, [En ligne] http://
M S

alexandrederussie.com
C LE

[26] Vue intérieure de la Galleria Vittorio Emanuele II à Milan, [En ligne]


O A

https://pcruciatti.photoshelter.com/image/I0000Hvubn7avp4g
D ON
U

[27] Portrait de Victor Gruën, [En ligne] https://ahcwyo.


org/2015/05/15/victor-gruen-collection-used-in-latest-99-invisible-
I
AT

podcast-episode/
N

[28] Vue aérienne du centre commercial Milliron’s Department


Store, [En ligne] http://gruenassociates.com/project/millirons-
LE

department-store/
O

[29] Vue depuis le parking du centre commercial Milliron’s


EC

Department Store, aevc les rampes d’accès, [En ligne] http://


gruenassociates.com/project/millirons-department-store/
[30] Vue de l’une des façades du centre commercial Milliron’s
Department Store, [En ligne] http://gruenassociates.com/project/
millirons-department-store/

97
ICONOGRAPHIE

[31] Vue aérienne du centre commercial Northland Shopping Center,


[En ligne] http://gruenassociates.com/project/northland-shopping-
center/
[32] Vue du patio intérieur du centre commercial Northland
Shopping Center, [En ligne] http://gruenassociates.com/project/

S
northland-shopping-center/

TE
[33] Vue intérieure du centre commercial Northland Shopping

AN
Center, [En ligne] http://gruenassociates.com/project/northland-
shopping-center/

N
[34] Vue intérieure du centre commercial Northland Shopping

U DE
Center, [En ligne] http://gruenassociates.com/project/northland-
shopping-center/

TE E
[35] Image de rendu, remise par V. Gruën au commanditaire, lors

R
U R
de la conception du centre commercial Southdale Center, [En ligne]

'A U
http://gruenassociates.com/project/southdale-center/

D CT
[36] Vue de la galerie couverte du centre commercial Southdale Center

IT E
[En ligne] http://gruenassociates.com/project/southdale-center/

O IT
[37] Vue de la galerie couverte du centre commercial Southdale Center
R H
[En ligne] http://gruenassociates.com/project/southdale-center/
D RC
[38] Portrait de Jon Jerde, [En ligne] https://www.nytimes.
com/2015/02/19/arts/jon-jerde-architect-of-merging-visions-dies-
AU D'A

at-75.html
[39] Vue aérienne du centre commercial Horton Plaza, [En ligne]
IS E

http://www.jerde.com/places/detail/horton-plaza
U UR

[40] Vue de la rue intérieure du centre commercial Horton Plaza, [En


SO IE

ligne] http://www.jerde.com/places/detail/horton-plaza
M
T ER

[41] Vue de la rue intérieure du centre commercial Horton Plaza, [En


ligne] http://www.jerde.com/places/detail/horton-plaza
EN UP

[42] Croquis en couleurs du centre commercial Mall Of America,


réalisés par Jon Jerde lors de la conception du projet, [Image extraite
M S

d’un ouvrage] BRADBURY (Ray) &‎ CRAWFORD (Margaret), You are


C LE

here: the jerde Partnership international, Londres, Phaidon Press,


O A

1999, 239 p.
D ON
U

[43] Croquis en couleurs du centre commercial Mall Of America,


réalisés par Jon Jerde lors de la conception du projet, [Image extraite
I
AT

d’un ouvrage] BRADBURY (Ray) &‎ CRAWFORD (Margaret), You are


N

here: the jerde Partnership international, Londres, Phaidon Press,


1999, 239 p.
LE
O

Page de garde – Chapitre 02 – Etude de cas : Mall of America


EC

& Europa City – Vue du Camp Snoopy dans la galerie du centre


commercial Mall Of America, [Image extraite d’un ouvrage] HERWIG
(Oliver), Dream worlds: architecture and entertainment, Munich,
Prestel, 2006, 157 p.

98
ICONOGRAPHIE

[44] Logo du centre commercial Mall Of America, [En ligne] https://


businesslogos.com/2013/07/28/mall-of-america-redesigns-its-logo/
[45] Vue aérienne du centre commercial Mall Of America, [En ligne]
https://www.facebook.com/MallofAmerica/photos
[46] Vue de l’entrée du centre commercial Mall Of America,

S
[En ligne] https://elementarymydearleverrier.wordpress.

TE
com/2015/01/08/701-703-the-idea-of-progress-the-mall-of-

AN
america/
[47] Plan de niveau Rez-de-Chaussée du centre commercial Mall Of

N
America, [En ligne] https://www.mallofamerica.com/event/feature/

U DE
moa-mall-stars
[48] Plan de niveau R+1 du centre commercial Mall Of America,

TE E
[En ligne] https://www.mallofamerica.com/event/feature/

R
U R
moa-mall-stars

'A U
[49] Plan de niveau R+2 du centre commercial Mall Of America,

D CT
[En ligne] https://www.mallofamerica.com/event/feature/

IT E
moa-mall-stars

O IT
[50] Plan de niveau R+3 du centre commercial Mall Of America,
R H
[En ligne] https://www.mallofamerica.com/event/feature/
D RC
moa-mall-stars
[51] Vue aérienne nocturne du centre commercial Mall Of America,
AU D'A

[En ligne] https://fr.mallofamerica.com/


[52] Logo du projet du centre commercial Europa City, [En ligne]
IS E

https://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Europacity_Logotype.jpg
U UR

[53] Vue aérienne du projet initial du centre commercial Europa


SO IE

City, appelé « l’huître », [En ligne] https://www.facebook.com/


M
T ER

EuropaCity/photos
[54] Vue aérienne du projet initial du centre commercial Europa City,
EN UP

appelé « l’huître », [En ligne] http://www.smartgrains.com/europa-


city-projet-fou-du-groupe-auchan/
M S

[55] Plan de répartition des différentes zones commerciales


C LE

assimilées à des quartiers européens, du projet initial du centre


O A

commercial Europa City, [En ligne] https://www.archiscene.net/


D ON
U

mixed-use/europa-city-big/
[56] Plan des allées commerciales, du projet initial du centre
I
AT

commercial Europa City, [Image extraite d’un ouvrage] FUTAGAWA


N

(Yukio), Big Bjarke Ingels Group : recent project, Tokyo, ADA Edita,
2012, 207 p.
LE

[57] Plans éclatés présentant les fonctions intérieures et extérieures


O

du projet initial du centre commercial Europa City, [Image extraite


EC

d’un ouvrage] FUTAGAWA (Yukio), Big Bjarke Ingels Group : recent


project, Tokyo, ADA Edita, 2012, 207 p.
[58] Vue aérienne du dernier projet du centre commercial Europa
City, et qui devrait voir le jour en 2024, [En ligne] http://www.
europacity.com/fr/decouvrir-europacity

99
ICONOGRAPHIE

[59] Vue aérienne du dernier projet du centre commercial Europa


City, et qui devrait voir le jour en 2024, [En ligne] http://www.
europacity.com/fr/decouvrir-europacity
[60] Vue aérienne du dernier projet du centre commercial Europa
City, et qui devrait voir le jour en 2024, [En ligne] http://www.

S
europacity.com/fr/decouvrir-europacity

TE
[61] Vue aérienne du dernier projet du centre commercial Europa

AN
City, et qui devrait voir le jour en 2024, [En ligne] http://www.
europacity.com/fr/decouvrir-europacity

N
[62] Vue de l’une des nombreuses galeries couvertes du Mall

U DE
Of America, [En ligne] http://www.jerde.com/places/detail/
mall-of-america

TE E
[63] Vue de l’une des nombreuses galeries couvertes du dernier

R
U R
projet du centre commercial Europa City, [En ligne] https://www.

'A U
facebook.com/EuropaCity/photos

D CT
[64] Croquis en couleurs du centre commercial Mall Of America,

IT E
réalisés par Jon Jerde lors de la conception du projet, [Image extraite

O IT
d’un ouvrage] BRADBURY (Ray) &‎ CRAWFORD (Margaret), You are
R H
here: the jerde Partnership international, Londres, Phaidon Press,
D RC
1999, 239 p.
[65] Croquis en couleurs du centre commercial Mall Of America,
AU D'A

réalisés par Jon Jerde lors de la conception du projet, [Image extraite


d’un ouvrage] BRADBURY (Ray) &‎ CRAWFORD (Margaret), You are
IS E

here: the jerde Partnership international, Londres, Phaidon Press,


U UR

1999, 239 p.
SO IE

[66] Vue intérieure des galeries couvertes du Mall Of America,


M
T ER

[En ligne] https://de.wikipedia.org/wiki/Datei:Interior_mall_of_


america.jpg
EN UP

[67] Vue intérieure des galeries couvertes du Mall Of America, [En


ligne] https://www.facebook.com/MallofAmerica/photos
M S

[68] Vue de l’une des futures rues intérieures qui desserviront les
C LE

commerces du projet du centre commercial Europa City, [En ligne]


O A

https://www.facebook.com/EuropaCity/photos
D ON
U

[69] Vue de l’une des futures rues intérieures qui desserviront


les commerces du projet du centre commercial Europa City, [En
I
AT

ligne] https://villedurable.org/2014/03/28/europa-city-plus-
N

grand-complexe-commercial-deurope-au-nord-de-paris-par-big-
architectes/
LE

[70] Vue de l’une des futures rues intérieures qui desserviront les
O

commerces du projet du centre commercial Europa City, [En ligne]


EC

https://www.facebook.com/EuropaCity/photos
[71] Vue du Camp Snoopy, au cœur même du centre commercial
Mall Of America, et sous une immense verrière, [En ligne] https://
dailygeekshow.com/plus-beaux-centres-commerciaux/

100
ICONOGRAPHIE

[72] Vue du Camp Snoopy, au cœur même du centre commercial


Mall Of America, et sous une immense verrière, [En ligne] https://
www.facebook.com/MallofAmerica/photos
[73] Vue du futur centre aquatique qu’accueillera le projet du centre
commercial Europa City, [En ligne] https://www.facebook.com/

S
EuropaCity/photos

TE
[74] Vue de l’espace extérieur central du projet Europa City, qui

AN
pourra accueillir des manifestations de toutes sortes (sportives,
loisirs, etc.), [En ligne] http://www.big.dk/#projects-eurc

N
[75] Vue des espaces publics qui prendront place sur les toitures

U DE
du futur centre commercial Europa City, [En ligne] https://www.
facebook.com/EuropaCity/photos

TE E
[76] Vue du cinéma en extérieur qui pourrait prendre place sur les

R
U R
toitures du futur centre commercial Europa City, [En ligne] https://

'A U
www.facebook.com/EuropaCity/photos

D CT
[77] Vue des jardins partagés qui prendront place sur les toitures

IT E
du futur centre commercial Europa City, [En ligne] http://www.big.

O IT
dk/#projects-eurc R H
[78] Vue noctures de l’une des rues intérieures du projet du centre
D RC
commercial Europa City, [En ligne] https://www.facebook.com/
EuropaCity/photos
AU D'A

Dernière de couverture
IS E
U UR

[79 - 1] Un des patios intérieur du Mall of Dubaï, [En ligne] http://


www.teampaillettes.com/wp-content/uploads/2015/04/11118187_
SO IE

10155435034825503_2044124450_n.jpg
M
T ER

[79 - 2] Vue de l’une des nombreuses galeries couvertes du Mall of


Dubaï, [En ligne] https://fr.wikipedia.org/wiki/Dubai_Mall
EN UP

[79 - 3] Vue Aérienne du Mall of Dubaï, durant la nuit, [En ligne]


M S

http://www.bhmpics.com/view-dubai_night_light-wide.html
C LE
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101
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'A U
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Médiagraphie

103
MEDIAGRAPHIE

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- L’avenir des passages et galeries en Europe au XXIème


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siècle : Actes du colloque tenu à l’Hôtel de la Monnaie,


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Décembre 2009, Paris, Mécène, 2011, 112 p.


EC

- Conception des bâtiments d’industrie, de commerce


et de stockage : vers une architecture de composants
en béton, Paris, Cimbéton, 2000 . 52 p.
- Hub (ré)créatif en pleine démesure, Architecture
intérieure, CREE, oct./nov. 2012, no 358, P. 30-32

104
MEDIAGRAPHIE

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org/wiki/Halle_(construction), consulté le 29/04/2018

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- Site encyclopédique sur les horreum : https://

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fr.wikipedia.org/wiki/Horreum, consulté le 29/04/2018

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- Site encyclopédique sur le passage Pommeraye

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de Nantes : https://fr.wikipedia.org/wiki/Passage_

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Pommeraye, consulté Le 30/04/2018
- Site encyclopédique sur le Mall of América : https://

TE E
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U R
fr.wikipedia.org/wiki/Mall_of_America, consulté Le 18

'A U
Novembre 2017

D CT
- Site encyclopédique sur le projet Europa City : https://

IT E
fr.wikipedia.org/wiki/EuropaCity, consulté Le 18
Novembre 2017 O IT
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- Site encyclopédique sur le projet du Grand Paris :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Grand_Paris, consulté Le
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29 Avril 2018
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- Site présentant l’histoire des Galeries du Palais Royal


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et des passages couverts : https://www.histoire-image.


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sages-couverts, consulté Le 30/04/2018


EN UP

- Site du Journal du Dimanche, article sur la constatation


du projet Europa City : https://www.lejdd.fr/JDD-Paris/
M S

Le-complexe-EuropaCity-face-a-la-contestation-des-
C LE

ecolos-707804, consulté Le 19/05/2018


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D ON

- Site de présentation du projet d’Europa City : http://www.


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oushinet.com/europe/france/20170829/270868.html,
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consulté Le 19/05/2018
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- Site officiel du Mall of America : https://www.


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mallofamerica.com/, consulté le 22 Octobre 2017


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- Site officiel du projet Europa City : http://www.


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europacity.com/, consulté Le 18 Novembre 2017

105
MEDIAGRAPHIE

ARTICLES DE PRESSE / TELEVISION

- GUERIN (Jean-Yves), Un moratoire sur les centres


commerciaux à l’étude, Le Figaro, 12 Oct. 2017.

S
Disponible sur http://www.lefigaro.fr/conjonc-

TE
ture/2017/10/12/20002-20171012ARTFIG00293-un-

AN
moratoire-sur-les-centres-commerciaux-a-l-etude.php

N
[Consulté le 13/10/2017].

U DE
- Etats-Unis : la folie des centres commerciaux XXL.
Reportage télévisé, France, M6. Diffusé le 6 Février

TE E
R
U R
2017 dans le cadre de l’émission Enquêtes Exclusive,

'A U
animée par Bernard de la Villardière

D CT
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Remerciements

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Je tiens à remercier toutes les personnes qui, de

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près ou de loin, ont contribué à la rédaction de ce
R H
mémoire et m’apportant leur aide.
D RC
AU D'A

Merci à Marie-Paule Halgand pour ses conseils


précieux et son suivi dans l’élaboration de ce travail.
IS E
U UR

Merci à toute l’équipe de la Bibliothèque de l’ENSA


Nantes pour leur aide dans mes recherches, avec
SO IE

une mention particulière à Bénédicte Colas-Bouyx


M
T ER

pour ses conseils sur le référencement des sources


de recherches.
EN UP
M S

Merci à l’ensemble des étudiants de la formation


professionnelle continue 2015-2019 pour leurs bons
C LE

conseils, leur complicité et leur motivation, qui nous


O A

ont permis d’avancer ensemble et de rendre ce


D ON
U

travail encore plus agréable.


I
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Merci à ma maman pour le temps passé à lire, relire,


N

et corriger ce mémoire.
LE

Merci à l’ensemble de ma famille pour leurs


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encouragements.
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Et surtout un grand merci à ma femme et mes


enfants pour leur soutien sans faille depuis le début
de cette aventure.
EC
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Juin 2018
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