Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
TRAITEMENTS SECONDAIRES
TRAITEMENT SECONDAIRE (TRAITEMENT BIOLOGIQUE)
Le traitement secondaire désigne le traitement des eaux usées par un procédé comprenant
généralement un traitement biologique avec décantation secondaire ou par un autre procédé
permettant de réduire d’au moins 70 % la DBO et d’au moins 75 % la DCO.
Il Consiste à mettre la matière organique contenue dans les eaux usées au contact d'une masse
bactérienne hétérotrophes (Achromobacter, Pseudomonas, Bacillus, Flavobacterium,
Escherichia coli.) en présence d'oxygène dans un bassin .
Ces bassins d’aération sont des structures clés dans le traitement secondaire des eaux usées. Ils
assurent l’oxygénation et le brassage des boues activées afin d’éliminer les matières carbonées .
Les couvertures souples coulissantes ou tendues sont maintenues par une câblerie fixée aux
voiles béton.
L’ouverture peut se faire grâce à un système de va et vient manuel ou motorisé. L’évacuation
des eaux de pluie s’effectue vers l’intérieur des ouvrages à travers des grilles ou est redirigée
vers des gouttières.
Les bassins d’aération sont indispensables à la transformation biologique de la matière
organique par les micro-organismes aérobies. La bonne gestion de l’aération permet
d’assurer les réactions de nitrification et de dénitrification.
Il existe deux types de traitements biologiques des eaux usées : anaérobie et aérobie. Les
systèmes anaérobies utilisent des bactéries pour décomposer la DBO (demande biologique en
oxygène), la DCO (demande chimique en oxygène) et d’autres contaminants organiques en
l’absence d’oxygène.
Les systèmes aérobies comprennent l’ajout d’air (oxygène) dans le réacteur d’eaux usées. Ces
systèmes sont efficaces pour réduire la DBO et la DCO à des niveaux très bas. Dans de nombreux
cas, des systèmes aérobies sont utilisés en conjonction avec des systèmes anaérobies pour polir
les flux d’eaux usées afin d’éliminer les nutriments ou de polir avant le rejet. Ces systèmes sont
également très résistants aux variations de température et peuvent être utilisés efficacement
dans presque tous les climats
QUE FAUT-IL SAVOIR SUR LES BOUES INTERVENANT
DANS CE PROCESSUS ??
Les boues produites par les stations d'épuration sont essentiellement des particules solides non
retenues par les pré-traitements et les procédés de traitement de l'eau (dégradation et
séparation des polluants de l’eau). Ces boues sont composées
- d’éléments fertilisants, notamment en phosphore et en azote,
- de matières organiques non dégradées,
- de matières minérales,
- de micro-organismes,
- d'eau (environ 99%).
Les collectivité peuvent être amenées à traiter différents types de boues suivant le traitement
des eaux mis en place sur la STEP (voir Tableau ci-après) :
Différents types de boues de STEP
Des éléments indésirables se trouvent également dans les boues de STEP :
- des ETM (éléments traces métalliques). Les 7 métaux les plus souvent retrouvés sont :
Cadmium (Cd), Chrome (Cr), Cuivre (Cu), Mercure (Hg), Nickel (Ni), Plomb (Pb) et Zinc (Zn).
Certains de ces éléments occupent une place essentielle à faible concentration dans l'organisme
(oligo-éléments), mais deviennent généralement toxiques au-delà d'une certaine concentration.
- des micropolluants organiques : les substances les plus fréquemment considérées sont les HAP
(Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques) et les CTO (Composés Traces Organiques). Parmi les
CTO présents dans les boues, PCB (Polychlorobiphényles) (somme des 7 PCB), Fluoranthène,
Benzo(b)fluo-ranthène et Benzo(a)pyrène dont l’analyse s’impose avant l’épandage.
Les boues peuvent également contenir des pesticides, des phtalates, des nitrates, …
- des micro-organismes pathogènes : virus, bactéries, protozoaires, vers parasites et
champignons. Ils sont présents dans les matières fécales rejetées dans les réseaux d'eaux usées
et se trouvent dans les boues brutes.
- des substances à visée thérapeutique, y compris les hormones et en particulier les substances
contraceptives, les résidus de traitement cancéreux...
Les substances pharmaceutiques, malgré leur faible concentration dans les boues, restent
bioaccumulables et entrent dans la chaine alimentaire. Elles peuvent donc présenter un risque
pour les hommes. D’après une étude de Thomas et al., 2002, certaines hormones ont une
activité très faible après le traitement secondaire de l’eau et leurs effets sont quasi nuls après le
traitement aérobie.
L'INDICE DE MOHLMAN
Les procédés d'épuration biologique à culture libre (boues activées) comprennent habituellement un
décanteur qui permet de concentrer les solides biologiques en vue de leur recirculation en tête du
réacteur biologique. Lorsque ce décanteur fonctionne mal on observe une perte de solides biologiques
(SB), ce qui se traduit par une augmentation de la concentration des matières en suspension (MES)
dans l'effluent du décanteur secondaire et par une baisse des performances du procédé d'épuration.
Lorsque la concentration de MES dans l'effluent du décanteur secondaire est trop élevée on mesure
l'indice de volume des boues.
L'indice de Mohlman (IM) est l’indice de l'aptitude à la décantation des boues. Cet indice définit (en
millilitre) le volume de boue activée décanté en 1/2 heure par rapport à la masse de résidu sec de cette
boue (en gramme de matières). Il est également appelé indice de volume d’une boue (IVB) ou SVI de
l'anglais sludge volume index.
L'essai est exécuté dans une éprouvette de 1 litre que l'on remplit d'une liqueur mixte prélevée dans le
bassin de traitement biologique, puis on note le volume de boue après 30 minutes.
IM = V / P
• V : volume occupé par la boue (ml)
• P : poids sec (g)
• La détermination de l'IVB peut avoir lieu en suivant la norme européenne EN 14702-1
Interprétation des résultats
Ib (ml.g-1) = V30/[MES]
Le volume décanté V30 mesuré, doit impérativement être inférieur à 300 ml, ce qui peut
nécessiter une dilution de la boue par de l'eau épurée avant réalisation.
V30 = V30 mesuré x dilution
Les deux grandeurs (IM et Ib) sont comparables pour les boues peu concentrées (moins de 3
g/l). Pour des concentrations supérieures, il semble préférable d'utiliser l'indice de boue Ib.
REMARQUE
Il est important de savoir que le traitement biologique est envisageable dès que :
• le rapport DCO/DBO5 est inférieur à 3, ce qui correspond à un bon indice de biodégradabilité
de l'effluent.
• le rapport carbone/azote/phosphore de l'effluent est de 100/5/1 ce qui correspond à un bon
équilibre en nutriments, permettant ainsi le développement optimal de la biomasse épuratrice.
Le traitement par les boues activées
Les boues activées, majoritairement constituées de bactéries et de protozoaires, sont utilisées
comme épuration biologique dans le traitement des eaux usées. La boue activée, composée
essentiellement de micro-organismes floculants, est mélangée avec de l'oxygène dissous et de
l'eau usée. C'est ainsi que les micro-organismes de la boue activée entrent constamment en
contact avec les polluants organiques des eaux résiduaires, ainsi qu'avec l'oxygène, et sont
maintenus en suspension.
L'aération des eaux résiduaires a lieu dans des bassins en béton. On appelle ces ouvrages, des
bassins d'aération ou bassins à boues activées. Afin de maintenir une biomasse suffisante, la
boue est recyclée par pompage du bassin de décantation secondaire.
I. Eléments d'une station à boues activées Un procédé à boues activées visant à éliminer les
matières organiques (pollution carbonée) comprend les éléments suivants:
• bassin d'aération, dans lequel de l'air est injecté de manière à obtenir une teneur en
oxygène dissous suffisante pour l'activité biologique aérobie
• bassin de décantation secondaire (dit aussi clarificateur). À partir duquel l'eau
clarifiée est rejetée (sauf traitement tertiaire) et les boues décantées sont renvoyées en plus
grande partie vers le bassin d'aération, la partie excédentaire étant dirigée vers un circuit ou
un stockage spécifique. Les autres applications du procédé à boues activées utilisent ce
schéma de base avec des variantes. Par exemple, dans le cas d'un procédé visant à éliminer
également la pollution azotée et/ou les phosphates, des étapes anoxiques (très faible
présence d'oxygène) sont ajoutées.
ACTION DES MICRO-ORGANISMES DANS LE TRAITEMENT
La boue activée, composée essentiellement de micro-organismes hétérotrophes, dégradent d’abord
les matières organiques ou la pollution carbonée (DBO5).
Elimination de la matière organique
Processus biochimique :
Minéralisation de la DBO5 apportée par l'effluent : oxydation directe de la DBO5
L’Aération
L'aération des eaux résiduaires a lieu dans les bassins, contenant les boues activées, qui ont
une forme appropriée en fonction du système d'aération, du mode d'introduction des eaux et
de la boue activée. On appelle ces bassins : bassins d'aération, bassins à boues activées ou
encore bassins d’oxydation.
L'aération peut être assurée en surface par des turbines, ou dans le fond par des procédés de
rampe de distribution de bulles d'air alimentées par un surpresseur. La durée de rétention peut
être de plusieurs heures à quelques jours.
LES PARAMETRES CARACTERISTIQUES :
Les boues activées peuvent être caractérisées par :
-1 La CHARGE MASSIQUE (Cm): Quantité journalière en Kg de DBO5 entrante dans le réacteur
biologique par Kg de MVS dans ce dernier.
Elle caractérise l'équilibre biologique du traitement. Schématiquement, elle représente le
rapport : Biomasse/nourriture dans le réacteur biologique (bassin d'aération). Elle est
déterminée plus spécifiquement par le rapport :
Dans le bassin d’aération d’une station d’épuration, le potentiel redox est l’une
des valeurs les plus importantes pour ajuster correctement le contrôle
d’aération. L’activité des bactéries dépend fortement du potentiel d’oxydo-
réduction. Par exemple, la nitrification et la dénitrification sont contrôlées sur
toute la durée de vie des bactéries de la boue activée.
PROCÉDÉ DE DÉPHOSPHATATION BIOLOGIQUE
C’est le procédé le plus répandu à cause des faibles quantités de boues
produites, pas de coût de réactifs chimiques et une bonne image écologique.
Le principe de la déphosphatation biologique consiste en une suraccumulation
de P dans la biomasse.
Si des teneurs de 2 à 3 % en P dans les boues en conditions normales et
correspondent aux besoins des bactéries, le mécanisme de suraccumulation
augmente cette teneur jusqu à 10%.
Il nécessite de placer la biomasse alternativement en phase anaérobie et
aérobie. On estime que la déphosphatation biologique représente 1 à 2 % des
coûts d’exploitation, alors qu’une précipitation en représente 15 %.
Figure : Schéma de la STEP avec déphosphatation biologique