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L’intégration des TIC dans l’enseignement des SVT au Maroc : réalité et


attentes

Article · December 2014

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Abdelaziz MIMET
Abdelmalek Essaâdi University
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RADISMA, Numéro 10 (2014), 27 janvier 2014, http://www.radisma.info/document.php ?id=1424.
ISSN 1990-3219Modèle de revues.refer.org

L’intégration des TIC dans l’enseignement des SVT au


Maroc : réalité et attentes
A. MAOUNI (1), A. MIMET (2), M. KHADDOR (3), M. MADRANE (4), M. MOUMENE (5)
1) Département des Sciences de la matière et de la vie, École Normale Supérieure (ENS), Université
Abdelmalek Essaadi (UAE) de Tétouan, Maroc. Professeur agrégé en Sciences Naturelles, Chercheur en
Biologie, membre permanent de l’équipe de recherche sur Biotechnologie Environnementale et
Alimentaire (B.E.A). amaouni@hotmail.com.
2) Directeur de l’Ecole Normale Supérieure, UAE de Tétouan, Maroc.
3) Département des Sciences de la matière et de la vie, ENS, UAE de Tétouan, Maroc. Responsable
d’équipe de recherche sur B.E.A.
4) Département des Sciences de la matière et de la vie ENS, UAE de Tétouan, Maroc. Chercheur en
didactique des Sciences de la Vie et de la Terre. Membre permanent de laboratoire de recherche sur
l’Ingénierie Pédagogique. Associé au CRDE, Université de Moncton, Canada.
5) Département des Sciences de la matière et de la vie, ENS, UAE de Tétouan, Maroc. Chercheur en
Biologie et physiologie animales. Membre permanent de l’équipe de recherche sur B.E.A.

Résumé
Les TIC sont des outils éducatifs puissants, plusieurs actions visent leur intégration dans le
système éducatif marocain ; toutefois, il n’y a pas une réelle intégration pédagogique dans les actes
d’apprentissage ou d’évaluation en SVT. La présente étude a été établie essentiellement dans le
but de décrire la situation actuelle des TIC dans l’enseignement des SVT et de définir les attentes
relatives au sujet. Les résultats de recherche statistiques, les observations directes et indirectes
ainsi que des tests d’évaluation nous ont permis de retenir que, la plupart des enseignants en SVT
et des élèves du secondaire possèdent des outils informatiques de base avec accès à Internet, et la
plupart des établissements scolaires sont relativement équipés de moyens informatiques de base
sans généralement avoir un accès facile à l’Internet. Le scanner, l’imprimante et la caméra
numérique sont souvent absents, pourtant ce sont des outils fondamentaux en SVT. De même, on a
noté l’ignorance de certains logiciels de traitement d’images ou de vidéo ainsi que les logiciels de
production d’animations ou de didacticiels d’apprentissage. Le vidéoprojecteur est souvent en
nombre insuffisant ou même absent dans certains établissements, en plus son utilisation manque
d’interactivité dans la plupart des cas. Enfin la majorité des enseignants et des apprenants
réclament ne pas avoir bénéficié d’une formation dans les TIC, leur bagage informatique est issu
essentiellement d’autoformation. Pour cela ils souhaitent presque tous bénéficier de formations
continues dans ce domaine en évolution permanente.

Mots clés : TIC, enseignement, intégration, SVT

Abstract
ICTs are powerful educational tools, several actions aimed at their integration in the
Moroccan educational system, but there is no real pedagogical integration in acts of learning or
assessment SVT. The present study has been established primarily for the purpose of viewing the
current status of ICT in the teaching of SVT and set expectations about. The results of statistical
research, the direct and indirect observations of an inventory and assessment tests we have to
remember that most of the teachers in biology and secondary students have basic computer tools
with Internet access, and most schools are equipped with means relatively basic computer usually
have no easy access to the Internet. Scanner, printer and digital camera are often absent, yet they
are the basic tools of SVT. Similarly, there was ignorance of some image processing software or
video and software production activities or tutorials for learning. The projector is often
insufficient or even absent in some schools, in addition to use lack of interactivity in most cases.
Finally, the majority of teachers and learners claim not to have received training in ICT, their
computer literacy comes essentially self. That they wish to benefit almost all training courses in
this field in constant evolution.

Keywords: ICT, education, integration, SVT

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RADISMA, Numéro 10 (2014), 27 janvier 2014, http://www.radisma.info/document.php ?id=1424.
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Table de matières
L’intégration des TIC dans l’enseignement des SVT au Maroc : réalité et attentes . 1
1. Introduction et contexte de l’étude ...................................................... 2
2. Problématique et quelques travaux sur le sujet ........................................ 3
3. Matériels et méthodes ....................................................................... 5
3.1.Collecte et traitement des données statistiques ................................... 5
3.2. Observations des établissements ..................................................... 7
3.3. Tests d’évaluation ....................................................................... 7
4. Résultats ....................................................................................... 7
4.1. Equipement personnel et institutionnel en matériel informatique ............ 7
4.2. Maitrise des TIC .......................................................................... 9
4.3. Utilisation du net ....................................................................... 11
4.4. Projection des cours par vidéoprojecteur.......................................... 11
4.5.Formation dans les TIC ................................................................. 12
4.6. Obstacles à l’utilisation des TIC en classe ......................................... 13
5. Discussion et conclusion .................................................................... 14
Bibliographie et webographie ................................................................. 15

1. Introduction et contexte de l’étude


Tout le monde est actuellement conscient de l’importance des Technologies
de l’Information et de la Communication (TIC) dans l’enseignement. Les TIC sont
des outils éducatifs puissants et des vecteurs d’accélération du développement
humain, économique et social. Au Maroc, l’état montre depuis une dizaine
d’années des efforts considérables pour diffuser les TIC dans le système éducatif.
La charte nationale de l’éducation et de la formation au Maroc (1999) précise
dans le levier 10, l’ambition de l’égalité des chances d’accès à l’information et à la
communication et vise, à pallier aux difficultés de l’enseignement et de la
formation continue.
Le discours Royal du 23 avril 2001 sous le thème « Maroc dans la société
globale de l’information et du savoir » a mis en évidence la nécessité de préparer
les générations futures en les dotant de la capacité de maîtriser les TIC de pointe
et d’assimiler les changements qui en découlent dans les modes de travail et de
culture. Le programme GENIE 2006-2013, pilote du plan« Maroc Numéris 2013 »,
vise l’équipement des établissements et la formation des enseignants et des cadres
administratifs. Selon un bilan actuel du programme, 85 % des établissements sont
équipés des outils informatiques de base et 70 % du corps éducatif est formé en
TIC.
Le plan d’urgence 2009 (Espace 1, Projet 10), vise l'intégration des
technologies de communication et la stimulation de la créativité dans le domaine
de l'apprentissage. Le programme INJAZ, présenté le 10 Octobre 2009 sous la
présidence effective de S.M. le Roi Mohammed VI, figure parmi les projets phares
du plan « Maroc Numéris 2013 ». Il vise à mettre à la disposition des étudiants, à
partir du second cycle universitaire, un service pour l’accès et l’usage des TIC.
Le portail national (Taalimtice ou portailtice en 2011) pour l’intégration des
TIC dans l’enseignement, permet à tous les acteurs du système éducatif marocain
de s’informer sur les TIC pour l’Enseignement, d’échanger des informations, de
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participer activement au développement et à la diffusion de ressources


numériques. Le concours organisé cette année par le centre National d’innovation
pédagogique et expérimentale (cnipe), vise globalement l’amélioration de la
qualité des actes éducatifs à travers l’utilisation des TIC.

Malgré toutes les actions et les programmes cités ci-dessus, il convient de


signaler que la situation actuelle des TIC en SVT est angoissante. Ceci est déduit,
des suivis de stages et projet de fin d’étude d’étudiants en licence et master FUE-
SVT (Filières Universitaires en Sciences de la Vie et de la Terre), des contacts et
des témoignages des enseignants SVT du secondaire et des élèves appartenant à
différents niveaux scientifiques. Il est bien de préciser encore que, l’intégration
des TIC dans l’enseignement des SVT, est loin de permettre la réalisation des
objectifs fixés. L’utilisation des TIC dans une perspective d’enseignement
pédagogique des SVT est limitée à certains établissements et dans lesquels
l’utilisation n’est pas généralisée à l’ensemble des enseignants et des apprenants.
Par ailleurs, des études menées au niveau de l’AREF de FES-Boulemane ont montré
également une lenteur d’intégration des TIC dans les pratiques scolaires (El
Ouidadi, 2011).

Notre motivation pour le sujet de l’article est donc issue d’une part, de ce
constat préliminaire angoissant de l’intégration des TIC dans les cours des SVT et
d’autre part, de notre conscience de l’importance des TIC dans les pratiques
d’enseignement en SVT.
A ce niveau, nous posons les questions suivantes :
Quelle est la situation actuelle des TIC dans l’enseignement des SVT au
Maroc ? Et quelles sont les attentes relatives à ce sujet ? Ces questions peuvent
être décomposées comme suit :
- L’infrastructure informatique est-elle concordante avec le nombre
d’enseignants ou des classes concernées par SVT ?
- Les apprenants et les formateurs en SVT sont-ils bien formés dans le
domaine des TIC ?
- Les enseignants en SVT utilisent-ils convenablement certains outils
informatiques de base ?
- Comment amener les enseignants SVT à se former et à intégrer
correctement les TIC en classe ?
- Qu’est ce qu’on attend des décideurs et des formateurs en SVT ?

2. Problématique et quelques travaux sur le sujet

Les atouts que nous apportent les TIC sont sans précédent (Hamid, 2009). Ces
technologies transforment de manière spectaculaire les méthodes classiques
d’enseignement. Désormais, la qualité de l’enseignement des SVT est jugée par la
rigueur de l’intégration pédagogique des TIC dans la transmission du savoir,
l’évaluation et le développement des compétences.

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Comme le précise (Perreault, 2005), la typologie d’intégration des TIC


comporte trois types d’activités: "les activités de production et de gestion
pédagogiques qui se déroulent en dehors des heures de cours, les activités de
diffusion multimédia dans un intranet et les activités d’apprentissage interactif en
classe".

L’impact des TIC sur l’enseignement et l’apprentissage est considérable. Les


TIC permettent d’une part, aux enseignants des SVT d’être plus performants, plus
proches des apprenants en classe et au foyer (capacité de faire travailler les élèves
à distance), plus fonctionnels et efficaces, plus stimulateurs de la curiosité des
élèves, plus exigeants sur les objectifs et les activités d'apprentissage et plus
rapides dans la transmission du savoir. Ils permettent d’autre part, aux apprenants,
d’être plus motivés et plus actifs à participer dans la construction du savoir, de
suivre facilement les cours, de comprendre plus vite, d’être plus innovateurs, plus
autonomes, de pouvoir manipuler et d’exécuter des fonctions seuls. En définitive,
avec les TIC les conditions d’enseignement sont améliorées et l'interactivité (texte,
image, animation, vidéo, son) est fort présente.

Les cours SVT se basent essentiellement sur l’observation naturaliste des


phénomènes biologiques ou géologiques, l’expérimentation in vivo et in vitro et la
présentation pédagogique des résultats.

Il est admis aujourd’hui qu’avec l’outil informatique, le « bon » enseignant en


SVT ou l’enseignant « moderne » est celui qui est capable d’apporter la nature en
classe, de faire le traitement des images par Photoshop ou autres logiciels et de
produire des documents originaux adaptés au niveau de ses élèves, de produire et
de diffuser des didacticiels et des séquences d’animations pédagogiques ou des
films scientifiques, d’utiliser des interfaces ExAO pour faire des mesures en SVT,
de se servir correctement d’un vidéoprojecteur et d’un TBI (Tableau Blanc
Interactif) et d’exploiter convenablement un manuel numérique scolaire.

Deux conditions sont nécessaires pour pouvoir discuter le sujet d’intégration


des TIC dans un cours quelconque ; d’abord la présence suffisante de
l’infrastructure informatique, ensuite la maîtrise, la motivation et la volonté à
l’autoformation en TIC et à l’exploitation pédagogique et didactique des outils
informatiques dans les activités pédagogiques d’apprentissage.

En SVT, l’intégration des TIC dans l’acte d’apprentissage et d’évaluation


(cours, TP, contrôle, compte rendu) se manifeste lorsque l’enseignant utilise
principalement le vidéoprojecteur, intègre des images traitées et des animations
dans la présentation de l’exposé, exploite des logiciels éducatifs, réalise des
Expériences Assistées par Ordinateur (ExAO), prépare des documents et des
énoncées d’évaluation par ordinateur, guide les apprenants dans la consultation de
certains sites éducatifs et exige la préparation de rapports numériques des thèmes
de recherche sur Internet et de comptes rendu des sorties écologiques ou
géologiques réalisées.

Avec l'utilisation de l'ordinateur en Biologie, l'élève construit activement son


savoir (Jalvy et al., 1993). En SVT, le vidéoprojecteur, le matériel ExAO et les

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animations Flash constituent respectivement les outils et les techniques les plus
interactifs dans les différentes situations d'apprentissage et d’évaluation. L’ExAO
est l’une des plus répandues dans les lycées français à partir de 1993 (Faure-Vialle,
2004). Ce sont des techniques expérimentales qui exploitent l’outil informatique
pour faire des mesures rapides, précises et fiables sur principalement le
métabolisme énergétique (photosynthèse et respiration), l’électrophysiologie
cardiaque, musculaire et nerveuse et la biochimie axée sur l’étude des cinétiques
enzymatiques (Faure-Vialle, 2004). Avec ces techniques, il est possible de
conserver, de comparer les résultats et de les exploiter à chaque moment. L’ExAO
responsabilise davantage l'élève, favorise son autonomie, développe son esprit
d'initiative et valorise ses possibilités.

Les animations sont des activités qui facilitent et illustrent parfaitement les
cours et les Travaux Pratiques en SVT. En plus, avec les animations Flash, il est
possible de suivre dans le temps et dans l’espace des phénomènes biologiques ou
géologiques inaccessibles ou lentes. Par exemple, la formation des chaines de
montagne Atlasiques qui s’est passée il y’a des millions d’années au cours de l’ère
secondaire et tertiaire peut se résumer dans une séquence d’animation Flash de
quelques secondes.
Des modèles d’animations Flash sont actuellement en diffusion sur internet.
Toutefois, la plupart ne sont pas accessibles ou manquent de rigueur. Par ailleurs,
des formations dans ce sens, peuvent normalement servir les enseignants motivés à
produire leurs propres animations.

Cette étude vise alors les objectifs suivants:


 apprécier qualitativement et quantitativement l’intégration des TIC
dans les pratiques d’enseignement en SVT ;
 Identifier les faiblesses d’intégration des TIC dans l’enseignement des
SVT au Maroc ;
 discuter des TIC au Maroc : intérêts et limites d’application dans
l’enseignement ;
 amener les enseignants en SVT à se former en TIC ;
 mettre à la disposition des responsables marocains dans le système
éducatif et précisément dans le domaine des TIC des réponses claires
sur la situation actuelle des TIC dans l’enseignement des SVT au
Maroc ;
 argumenter la programmation de formations continues en rapport avec
les TIC auprès des responsables de l’éducation et de la formation.

3. Matériels et méthodes
3.1.Collecte et traitement des données statistiques

La collecte des données a été effectuée au moyen de questionnaires


anonymes, répartis sur plusieurs Académies Régionales d’Éducation et de
Formation du Royaume, principalement sur l’AREF de Tanger Tétouan. Le public
cible est constitué de 131 enseignants en SVT et 500 apprenants de l’enseignement

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secondaire Collégial et Qualifiant scientifique. Les tableaux 1 et 2 regroupent les


informations générales recueillies sur le public enquêté. L’enquête s’est déroulée
du début de mois Mars 2012 jusqu’à la fin de mois d’Avril 2012.

Le questionnaire préparé vise des réponses claires sur 5 points fondamentaux


objets de l’enquête :
1. Equipement personnel et institutionnel en matériel informatique
2. Maitrise des TIC
3. Utilisation du net
4. Projection des cours par vidéoprojecteur
5. Formation dans les TIC
6. Obstacles à l’utilisation des TIC en classe

La saisie et le traitement des données ont été réalisées par le logiciel Sphinx.

Nombre
TOTAL %
Académies Lycée Collège
Tanger-Tétouan 52 45 97 74,05
Casablanca 12 1 13 9,92
Meknès-Tafilalt 4 - 4 3,05
Souss-Massa-Daraa 4 1 5 3,82
Guelmim-Essmara 2 - 2 1,53
Oriental 2 - 2 1,53
Occidental-Cherarda-Bni Hassan 1 - 1 0,76
Marrakech-Tansift-Lhaouz 1 - 1 0,76
Tadla-Azilal 1 - 1 0,76
Taza-Taounate-Alhoceima 1 4 5 3,82
Etablissement Public 70 40 110 83,97
Etablissement Privé 10 11 21 16,03
Sexe mâle 43 27 70 53,44
Sexe femelle 37 24 61 46,56
Age 24-34 26 8 34 25,95
Age 35-44 22 22 44 33,59
Age 45-60 32 21 53 40,46
TOTAL 80 51 131 100,00
Tableau 1: Informations générales sur les enseignants enquêtés

Nombre
TOTAL %
Académies Lycée Collège
Tanger-Tétouan 265 115 380 76,0
Taza-Tatouant-Al-Hoceima 7 23 30 6,0
Casablanca 78 12 90 18,0
Etablissement Public 254 145 399 79,8
Etablissement Privé 95 6 101 20,2
Sexe mâle 149 78 227 45,4
Sexe femelle 200 73 273 55,6
TOTAL 343 157 500 100,00
Tableau 2 : Informations générales sur les apprenants enquêtés

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3.2. Observations des établissements


Des contacts d’enseignants des SVT et des observations ont été faits
principalement dans neuf établissements de l’enseignement secondaire (huit
lycées, deux collège-lycée et trois collèges), un établissement de l’enseignement
primaire et un établissement de l’enseignement supérieur (ENS).
L’observation a été ciblée sur la présence de salles GENIE, des TBI (Tableaux
Blancs Interactifs) dans les établissements et principalement sur le rapport
vidéoprojecteur, nombre d’enseignants SVT et nombre de classes concernées par
SVT.

3.3. Tests d’évaluation


Des tests ont été réalisés avec des étudiants appartenant à différentes filières
universitaires à l’ENS de Tétouan (Agrégation SVT, Master et Licence
Professionnelle en Education : FUE-SVT, DUT aménagement des Territoires et
Environnement).
Ces tests évaluent la capacité des étudiants à préparer des comptes rendus,
des projets de fin d’étude intégrant les TIC en SVT: Traitement de texte et
d’images, utilisation pédagogique de PowerPoint, exécution des fonctions et
réalisation des graphes avec Excel.

4. Résultats
4.1. Equipement personnel et institutionnel en matériel
informatique
 Etude statistique
D’après les résultats statistiques représentés sur la figure1, la plupart des
enseignants et des élèves enquêtés déclarent avoir des PC, des clés USB et une
connexion internet.
En revanche, moins de la moitié des enquêtés possèdent un scanner et
légèrement plus que la moitié possèdent une imprimante ou un appareil
numérique.
Par ailleurs, la plupart des établissements (Fig. 2) ont une salle informatique
et la majorité des classes ou laboratoires SVT sont équipés par des ordinateurs et
des vidéoprojecteurs. Toutefois moins de 40 % des laboratoires SVT n’ont ni
imprimante, ni scanner, ni tableaux interactifs et de connexion.
Il est bien de signaler que les tableaux interactifs déclarés par les 5 % des
interrogés appartenaient au secteur privé.

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Figure 1 : Equipement personnel des enseignants et des apprenants en outils


informatiques

Figure 2: Equipement des classes ou laboratoires SVT en outils informatiques et


disponibilité d’une salle informatique dans l’établissement

 Observations directes et indirectes des établissements

Nombre Nombre de Nombre de Salle


Etablissement d’enseignants vidéoprojecteur-TBI Classe concernées GENIE – TBI dans
SVT destiné aux SVT par SVT l’établissement
Lycée
8 2-0 22 2-0
Hassan II - Tétouan
Lycée Lala Mariam
5 1-0 21 1-0
Guelmim
Lycée Ouhoud
3 1-0 14 1-0
Sidi Kacem
Lycée BniBoufrah 2 1-0 10 1-0

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Houceima
Lycée Khawarizmi 1-0
4 16 1-0
Meknès dans l’établissement
Lycée Badr Talssint 1-0
4 7 1-0
Bouarfa- Oujda dans l’établissement
Lycée Tirs
1 2-0 4 1-0
Dakhla
Lycée Ahmed Ben Ali
1-0
Bassou- 2 6 1-0
dans l’établissement
Aïn Jamaa-Meknès
Collège- lycée
Sidi Moussa 3 2-0 19 1-0
Kalaa Sraana
Collège- lycée
Abdelkrim El Khattabi 3 1-0 19 1-0
Bab Berred- Chawen
Collège Ibn Haïtam
4 1-0 44 1-0
Tanger
Collège
3 1-0 32 0-0
Tahaa Hossein-Martil
Collège 1-0
1-0
Moha Ohamou Ziani 2 en commun avec 17
Qalaat Bouqerra physique

ENS - Tétouan 16 11-0 11 0-0


Boussairi primaire 24
2-0 24 1-0
Sidi Bernoussi- Casa enseignants
Tableau 3: Rapport infrastructure informatique sur nombre d’enseignants ou de classes
concernées par SVT (2012-2013)

Les témoignages des enseignants SVT et les observations des établissements


de l’enseignement marocain (Tableau 3) montrent à l’exception de l’ENS, une
insuffisance du nombre de vidéoprojecteurs par rapport au nombre d’enseignants
ou de classes concernées par SVT. De plus, les tableaux blancs interactifs (TBI)
n’existent pas dans les différents établissements marocains observés.
En revanche, la plupart des établissements marocains ont bénéficié d’une
salle GENIE. De même, la plupart des enseignants témoignent ne pas bénéficier de
formation solide dans le domaine des TIC.

4.2. Maitrise des TIC


 Etude statistique
Les résultats ci-dessous (Fig. 3), montrent qu’un faible pourcentage
seulement des professeurs SVT et des apprenants touchés par notre enquête
utilisent les logiciels de traitement des images ou de films, les logiciels de
production des animations et d’EXAO. Toutefois, plus de la moitié des enseignants
et des apprenants semblent utiliser plus le Word, l’Excel et Le PowerPoint.

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Figure 3: Maîtrise de certains logiciels informatiques

 Test d’évaluation
D’après les résultats (Fig. 4), la plupart des étudiants testés ne maîtrisent pas
le traitement des images par Photoshop. Ils ne connaissent même pas le logiciel.
Presque la moitié des étudiants ont une faible maîtrise d’Excel et de l’utilisation
pédagogique de PowerPoint. De même presque également la moitié des étudiants
testés ont un niveau moyen à assez bon dans l’utilisation des mêmes logiciels.
Enfin, seul un faible pourcentage possède un très bon niveau en informatique ; La
maîtrise informatique de ces étudiants dépasse parfois celle des formateurs.

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Figure 4 : Test d’évaluation des TIC chez des étudiants universitaires

4.3. Utilisation du net

D’après les résultats statistiques donnés dans la figure 5, la plupart des


enseignants SVT interrogés (93 %) utilisent l’internet surtout comme source
d’information. Un pourcentage moyen utilise la messagerie électronique alors
qu’un faible pourcentage d’enseignants utilise le face book.
En revanche, la plupart (73 %) des apprenants du secondaire utilisent le face
book, 61 % utilise le net comme source d’information et seulement 36 % l’utilise
dans la messagerie électronique.

Figure 5 : L’utilisation d’internet par les enseignants et les apprenants

4.4. Projection des cours par vidéoprojecteur

La figure 6 montre que 70 % des enseignants SVT enquêtés projettent leurs


cours sur un mur alors que seuls 30 % font des projections sur un tableau blanc
plastique.

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Figure 6 : Support de projection par vidéoprojecteur

4.5.Formation dans les TIC

D’après les résultats de la figure 7, la plupart des enseignants SVT et des


apprenants interrogés (> à 90 %) ont acquis le savoir informatique par
autoformation. Cependant un faible à très faible pourcentage des enquêtés a
acquis ce savoir dans le cadre d’une formation initiale ou continue.

Figure 7 : Moyens d’acquisition du savoir informatique

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La figure 8 montre que la moitié des enseignants et des apprenants interrogés


souhaitent bénéficier de formations dans les TIC, le Flash, l’EXAO, le Web et la
préparation numérique de leçons. L’EXAO et la production des animations flash
semblent être les formations les plus demandées par les enseignants (> à 70 %).

Figure 8 : Besoins de formation informatique

4.6. Obstacles à l’utilisation des TIC en classe


La figure 9 montre que la majorité (71 %) des enseignants intérrogés
déclarent ne pas utiliser les TIC à cause de l’absence de formation ou du manque
de matériel informatique dans les établissements (53 %). D’autres enseignants
(moins de
(40 %) considèrent que ce sont plutôt le manque de temps et/ou la surcharge
des classes qui entravent l’utilisation des TIC.

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Figure 9 : Obtacles à l’utilisation des TIC par les enseignants

5. Discussion et conclusion
La plupart des établissements, des enseignants et des apprenants ont des
outils informatiques de base (PC et connexion), mais n’ont pas les scanners et les
imprimantes. L’insuffisance de ces périphériques justifie le fait que les enseignants
des SVT n’utilisent pas les documents à partir des ouvrages. Ils seraient davantage
intéressés par la recherche numérique des images que par le traitement des
documents à partir de références bibliographiques.
L’étude statistique et l’observation directe montrent que la plupart des
classes ou laboratoires SVT ont des vidéoprojecteurs et des PC mais le nombre et la
disponibilité de ces outils informatiques demeurent insuffisants.
Rappelons que l’illustration dans l’apprentissage et l’enseignement des
sciences de la Vie et de la Terre est d’une grande importance. Les projections
numérisées des documents des cours SVT faciliteraient l’apprentissage des élèves
surtout si les projections se font sur un tableau blanc plastique sur lequel on peut
commenter par écrit les illustrations, les rendant ainsi plus parlantes.
Dans les cas étudiés, la plupart des projections numérisées sont murales et
par conséquent non manipulables. L’exploitation des TIC est donc affaiblie surtout
si les diaporamas ne sont pas préparés suivant une démarche pédagogique active.
Il est certain que la plupart des établissements ont bénéficié de salles
multimédia dans le cadre du programme GENIE. Cependant, ces salles sont souvent
fermées ou parfois même abandonnées en raison du vieillissement du matériel, du
manque d’entretien et de l’insuffisance de formation du personnel enseignant. Ce
constat a été déjà signalé dans l’académie de Marrakech (El Bachari et coll.,
2010).
Un nombre important d’enseignants, d’étudiants universitaires et d’élèves ne
maîtrisent pas suffisamment les logiciels de traitement d’images par exemple par
Photoshop et l’utilisation avancée et pédagogique d’Excel et surtout de
PowerPoint. L’illustration adoptée par la plupart des enseignants des SVT manque
alors de qualité, de rigueur et d’originalité. Peu d’enseignants sont capables de
produire des animations ou des didacticiels pédagogiques.
Le projet «Nafida» de la fondation Mohamed VI (Nafida, 2008) et le
programme INJAZ (2009-2012) ont réussi à mettre à la disposition des enseignants
et des étudiants un service pour l’accès et l’usage des TIC. Par contre, même si le
programme GENIE a réussi à installer des salles multimédia dans 85 % des
établissements, il n’a pas pu assurer l’utilisation effective des TIC par les
enseignants des SVT en classe. La formation initiale des enseignants n’encourage
pas l’intégration des TIC. L’accent doit être mis davantage sur l’autoformation.
En effet, l’autoformation qui a une place fondamentale dans le domaine
informatique, doit être encouragée à travers des espaces numériques de travail,
des formations à distance (El Bachari et coll., 2010), des concours d’enseignants
innovants (Ahaji, 2009) et des journées d’actualisation et d’orientation. Les outils
et les techniques de la recherche informatique, la formation à l’utilisation de
certains logiciels et les méthodes de productions et d’intégration des TIC dans
l’enseignement sont autant d’aspects à développer d’abord chez les enseignants

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RADISMA, Numéro 10 (2014), 27 janvier 2014, http://www.radisma.info/document.php ?id=1424.
ISSN 1990-3219Modèle de revues.refer.org

des SVT. D’ailleurs, une grande volonté a toujours été notée chez les enseignants
pour mettre à jour leur "savoir faire" pour enseigner (Benamar et coll., 1998) et
leur capacité à maîtriser et intégrer les TIC dans l’enseignement.
Enfin, nous pouvons affirmer qu’il n’y a pas une réelle intégration
pédagogique des TIC dans les pratiques d’enseignement et d’évaluation en SVT. La
qualité de cet enseignement risque d’en souffrir si rien n’est entrepris pour y
remédier.

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développement professionnel des enseignants : vers une approche systémique, Rubrique de la
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