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Les TICE au Maroc : entre usage et gestion, cas de l’enseignement du

français dans le cycle collégial à Agadir

ICTE in Morocco: between use and management, case of teaching French


in secondary schools in Agadir

Abdelfettah Nacer Idrissi


Université Ibn Zohr – FLSH d’Agadir.
Ibn Zohr University – FAHS in Agadir.

Abstract : Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC/TICE) et le


numérique sont devenus des termes génériques d’un usage commun et représentent un
ensemble de moyens technique, logistique et électronique dont le but est non seulement de
traiter de l’information et de communiquer mais aussi et surtout d’effectuer de la recherche, de
la saisie, du stockage, de l’affichage, et de transmettre de l’information grâce à des procédés de
numérisation, de programmation, d’automatisation, de télécommunication. De nos jours, les
TICE passent d’un simple didacticiel à des plateformes d’apprentissage en ligne. Dans cette
perspective, l’usage des TICE varie entre un usage collectif, individuel et hors classe. Leur
utilisation dans l’enseignement-apprentissage du français est-elle efficiente quant à
l’acquisition des compétences linguistiques et à la motivation des apprenants ?

Mots clés : TICE, enseignement, apprentissage, pédagogie, FLE

Abstract : Information and Communication Technologies (ICT) and digital have become
generic terms of common use and represent a set of technical, logistical and electronic means
whose aim is not only to process information and to communicate but also, and above all, to
carry out research, data entry, storage, display, and transmit information through processes of
digitization, programming, automation, telecommunications. Nowadays ICTE are moving from
a simple tutorial to online learning platforms. In this perspective, the use of the ICTE varies
between collective, individual and out-of-class use. Is the use of ICT in teaching and learning
french efficient in terms of the acquisition of language skills and the learners motivation?

Keywords: ICTE, teaching, learning, pedagogy, FLE.

Texte intégral

« La révolution numérique est tellement rapide que


même ceux qui ont un peu d’avance sont en retard »
Richard Descoings

Les Technologies de l’Information et de la Communication (TICE) et le numérique sont


devenus des termes génériques d’un usage commun. Elles représentent un ensemble de moyens
technique, logistique et électroniques dont le but est non seulement de traiter de l’information
et de communiquer mais aussi d’effectuer de la recherche, de la saisie, du stockage, de

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l’affichage, et de transmettre de l’information grâce à des procédés de numérisation, de
programmation, d’automatisation, de télécommunication.

Touchant aux différentes sphères constitutives de nos cadres de vie, notamment la


famille, le travail, la société, l’école, les TICE nous questionnent sur leurs places et leurs usages
grandissants. Elles bousculent nos habitudes, nous interpellent en permanence puisqu’elles
s’incrustent dans la vie privée des personnes et dans le fonctionnement des organisations pour
les mettre en forme, en action, en relation. Selon Fourgous (2010 : 22) :

« Les Technologies de l’Information et de la Communication (TICE) sont en train


de bouleverser nos sociétés, nos pratiques et habitudes. Elles permettent une
capacité de stockage illimitée, une information accessible à tous, dans tous les
domaines et de manière permanente ».

Depuis les années 2000, l’Ecole essaie d’exploiter les potentiels intrinsèques aux TICE
et au numérique. Pour ce faire, elle a initié le terme de Technologie de l’Information et de la
Communication pour l’Education (TICE), comme moyens et méthodes pédagogiques mis à la
disposition et de l’enseignant et de l’apprenant.

Aujourd’hui les TICE vont d’un simple didacticiel à des plateformes d’apprentissage en
ligne. Les logiciels éducatifs sont des programmes ayant comme objectif un apprentissage des
utilisateurs. Ils peuvent être sous catégorisés en (i) répétiteur, (ii) tutoriel et (iii) simulation.
Dans cette perspective, l’usage des TICE varie entre un usage collectif, individuel et hors classe.

Bon nombre de questions auxquelles nous tenterons d’apporter quelques éléments de


réponse sont à noter :

1- La place des TICE dans le processus enseignement/apprentissage ?


2- Le choix du support didactique ?
3- A quel moment du cours faut- il insérer les TICE ?
4- Comment organiser le temps imparti à l’exploitation des TICE. ?
5- Peut-on intégrer les TICE comme une discipline tout entière dans nos systèmes
scolaires ?
6- Quelle serait la place des outils traditionnels face à la concurrence des moyens
technologiques ?

La spécificité de cette communication réside dans le fait qu’elle met l’accent sur la
gestion et l’usage des TICE dans le contexte marocain. Qu’est ce qui pourrait favoriser cet
usage et qu’est ce qui pourrait le bloquer ? Sachant que le gouvernement, et à sa tête le ministère
de l’éducation nationale, a depuis longtemps essayé d’intégrer les TICE dans le système
éducatif marocain avec la proposition de bon nombre de programmes et de formations pour les
enseignants.

1- Aperçu historique des TIC/TICE au Maroc

A l’instar de la plupart des pays, le Maroc s’est engagé à adopter et à intégrer les TICE
dans son système éducatif. La charte nationale de l’éducation et de la formation l’ayant
clairement souligné dans le levier n° 10 :

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« Considérant que la technologie pédagogique joue un rôle déterminant et
croissant dans les systèmes et méthodes d’enseignement…, les autorités
d'éducation et de formation veilleront à intégrer ces technologies dans la réalité de
l'école, sur la base de l'objectif suivant : un centre informatique et une bibliothèque
multimédia dans chaque établissement au terme de la décennie prochaine à partir
de la rentrée scolaire2000-2001 »1.

Dans cette perspective, le gouvernement marocain a adopté, depuis 2005, le programme


Généralisation des Technologies d'Information et de Communication dans l'Enseignement au
Maroc et qui porte le nom du programme Génie2, lancé en 2006 et revisité en 2009 ayant pour
objectif la démocratisation et la généralisation de ces technologies dans tous les cycles de
l’enseignement général. Ce programme est la dimension opérationnelle de la stratégie nationale
de généralisation des TICE dans l’éducation. Il traite quatre axes :

Infrastructure : doter les écoles de la connexion internet, fournir l’infrastructure


informatique pour équiper les établissements scolaires de salles informatiques et de
valises multimédias (VMM).

Formation des Enseignants et Cadres Administratifs : former environ 200.000 personnes


(directeurs d’établissement, inspecteurs et enseignants) à l’informatique et à l’utilisation
des TICE dans l’environnement pédagogique des élèves.

Ressources Numériques : créer un laboratoire national des ressources numériques ainsi


qu’un portail national TICE pour accélérer au développement des contenus numériques
et doter tous les établissements scolaires de ressources numériques nécessaires.

Développement des Usages : cet axe est une nouveauté introduite suite à la révision de
la stratégie du programme GENIE en 2009. Son objectif fondamental est d’assurer un bon
accompagnement aux usagers, la communication, la sensibilisation et le partage de
bonnes pratiques.

Plusieurs autres programmes et offres se sont, en effet, succédés pour promouvoir les
TICE. Certains sont dédiés au corps enseignant et cadres administratifs (comme l’offre Nafida
2008 initiée par la fondation Mohammed 6, internet + pc), d’autres à la formation du corps
enseignant (primaire, secondaire qualifiant collégial et lycée, d’autres aux universitaires
(Marwan3 (2009-2012) offre aux universités marocaines l’accès à internet haut débit, Le
Campus Virtuel Marocain (2004), CRU pour former et accompagner les enseignants chercheurs
et mettre à leur disposition les outils technologiques nécessaires à l’intégration des TICE dans
les pratiques éducatives (plateformes, applications éducatives, etc.)., d’autres aux étudiants et
aux établissements (Génie, Génie sup (2008), l’opération injaz (2009), le plan d’urgence (2009-
2013), Lawhati, Le Portail National Taalimtice (2011), le projet Varen (2013) pour promouvoir
la production et le développement des ressources numériques, etc. Pour terminer avec la vision
Stratégique Pour la Réforme de L'école (2015/2030), initiée par le Conseil Supérieur de

1
Commission Spéciale Education Formation (1999), La Charte nationale d'Éducation et de Formation.
Url : http://www.mcinet.gov.ma/sites/default/files/documentation%20iscae%20rabat%202018.pdf
2
Le programme GENIE est un programme de généralisation des technologies d'information et de communication
dans l'enseignement supérieur. Son but est de développer la culture numérique de tous les acteurs de l’université
(étudiants, enseignants, personnel administratif) et promouvoir l’intégration des TICE dans l’enseignement, la
recherche et la gouvernance des établissements de l’enseignement supérieur.
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l'Education, de la Formation et de la Recherche Scientifique (CSEFRS) : L’intégration des
TICE dans le système éducatif marocain a figuré parmi les mesures et les projets prioritaires de
la mise en œuvre de la réforme éducative de la vision stratégique pour une école de l’équité, de
la qualité, et de la promotion (CSEFRS, 2015). Dans le but de renforcer l’intégration des
technologies éducatives pour améliorer la qualité des apprentissages et pour favoriser le passage
d’une société de consommation du savoir à une société qui le produit et le diffuse, le CSEFRS
recommande :

L’élaboration d’un programme national, visant à compléter l’équipement des


établissements scolaires en technologies éducatives, en salles multimédias et en
équipement audiovisuel, à les connecter au réseau internet et à équiper les bibliothèques
scolaires et les structures universitaires de recherche, en ressources numériques
nécessaires.
La création des centres de ressources numériques et des laboratoires d’innovation et de
production de ressources pédagogiques, ainsi que la formation des spécialistes dans ce
domaine.
L’usage pédagogique des logiciels éducatifs et des ressources numériques interactives
ciblant l’auto-apprentissage, la recherche, la diversification des sources d’apprentissage,
ainsi que la formation des spécialistes pour la conception et le développement de ces
outils technologiques.
L’intégration à moyen terme, des TICE comme matière principale dans la formation
initiale et continue de tous les acteurs pédagogiques.
Le développement et la promotion de la formation à distance comme complément aux
cours en présentiel.
L’élaboration d’un plan d’action pour la sensibilisation à l’importance de l’introduction
des technologies de l’information et de la communication et à leur contribution à la
réforme de l’école.

Selon la direction « GENIE », au niveau des équipements et d’infrastructures, l’objectif


escompté qu’est l’intégration des TICE dans la pratique enseignante se résume à travers les
données suivantes empruntées à Laaziz (2016 : 3) :

« 85% des établissements scolaires sont actuellement équipés d’un environnement


multimédia de base, 266 000 du corps pédagogique ont été formés dans le domaine
d’utilisation des TICE et 80% des ressources numériques conformes aux
programmes scolaires sont acquises »

2- Pratique et Usage des TICE

Nous nous proposons dans ce point de notre travail de rendre compte non seulement de
l’usage et des pratiques des TICE dans un cours de langue mais aussi et surtout des différentes
représentations que se font les enseignants eu égard à ces outils et comment ils les exploitent.

2-1- TICE et pratiques pédagogiques

L’intégration des TICE dans les nouvelles pratiques éducatives, notamment dans le
domaine des langues étrangères, permet de développer de nouveaux dispositifs. Cette
intégration est définie selon Bourguignon (1994 : 19-20) comme :

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« Toute insertion de l’outil technologique, au cours d’une ou plusieurs séances,
dans une séquence pédagogique globale, dont les objectifs ont été clairement
déterminés. Pour chaque phase les modalités de réalisation sont explicitées en
termes de prérequis, d’objets, de déroulement de la tâche, d’évaluation, afin que
l’ensemble constitue un dispositif didactique cohérent ».

Les technologies contribuent certes au développement des pratiques pédagogiques mais


elles devraient être surtout encadrées, comme le stipule (Lebrun 2011 :139), par des dispositifs
« pédagogiques basés sur des méthodes plus incitatives et interactives, soutenus par de
nouveaux rôles des acteurs, enseignants et étudiants, et finalisés au développement des
compétences humaines, sociales et professionnelles de ces acteurs. ».

Nous retenons que l’’intégration pédagogique des TICE représente l’usage de ces
moyens non seulement par les enseignants mais aussi par les apprenants. Le but étant de
développer des compétences ou encore favoriser des apprentissages. Cette intégration des TICE
va au-delà de tout enseignement ou apprentissage informatique, elle consiste à amener les
élèves à les utiliser pour apprendre les langues et les sciences.

2-2- TICE et Pédagogie de projet

La pédagogie de projet, principalement inspirée des travaux de Dewey (1859-1952),


s’appuie sur une action organisée pour atteindre un but précis ; appelée aussi « learning by
doing », c’est-à-dire apprendre en faisant. Elle est conçue comme une pratique de pédagogie
active permettant de générer des apprentissages à travers la réalisation d'une production
concrète. Le courant de la pédagogie de projet va dans la lignée de la perspective actionnelle.
Selon Talbot (1987), l’élève ne peut intégrer des connaissances que par l’action. Seul le fait
que l’élève réalise ses propres expériences, résolve ses problèmes, cherche des solutions de
manière concrète, entraînera un apprentissage efficace et durable. Pour Talbot (1987 : 4), le
projet est défini comme :

« Un outil pédagogique obligeant l'étudiant à se confronter avec la réalité de la


discipline étudiée, et ce dans la mesure où la planification, l'organisation,
l'exécution, le contrôle, le feed-back et le suivi ont été préalablement pensés et
réfléchis par le professeur en fonction de son enseignement et des objectifs
d'apprentissage poursuivis par l'étudiant, à la fois dans les domaines du savoir, du
savoir-faire et du savoir-être rattachés à la discipline enseignée ».

Good et Dewdeswell (1978), cités par Talbot (1987 :111), définissent le projet
pédagogique comme :

« Une activité significative et pratique ayant une valeur et un but éducatif


correspondant à un ou plusieurs objectifs d'apprentissage, impliquant une
recherche et une démarche de résolution de problèmes, et faisant souvent appel à
l'utilisation et à la manipulation d’instruments ; il est généralement coordonné de
manière à correspondre à des situations réelles de la vie. ».

Il ressort de ces deux définitions que le projet pédagogique est à la fois outil et activité
pratique qui permet à l’apprenant de se confronter à la réalité de la discipline, d’une part et
d’exploiter cette ressource numérique dans un but éducatif correspondant à un ou plusieurs
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objectifs d’apprentissage, d’autre part. Le rôle de l’enseignant ne se limite plus à transmettre
un savoir mais d’accompagner et de guider l’apprenant dans la réalisation d’expériences
diverses.

3- Méthodologie

Notre approche est dictée non seulement par la problématique ou encore l’ensemble des
questions que nous nous sommes posées avant même d’aborder le sujet mais aussi par les
objectifs de la recherche. L’étude reposera sur une méthode quantitative, moyennant une
enquête par questionnaire.

3-1- Enquête3 et résultats

Pour rendre compte de la place des TICE dans la pratique enseignante, nous avons
administré un questionnaire en ligne, via google form, auprès des enseignants de français du
cycle collégial de la ville d’Agadir. Le choix d’une telle pratique réside dans le fait qu’elle nous
permet de recueillir le plus de données quantifiables sur l’usage et les pratiques des TICE dans
l’enseignement/apprentissage du français. L’enquête en ligne s’est déroulée entre les mois
d’avril et mai 2018, nous en avons reçu 120 questionnaires bien remplis.

Notre échantillon est constitué des enseignants du secondaire collégial de l’Académie


Régionale d’Education et de Formation de la Région de Souss-Massa (AREFSM), nous avons
mis l’accent essentiellement sur les établissements du cycle collégial de la ville d’Agadir,
secteur public. La plupart des questions tournaient autour des TICE. Il en est ressorti les les
statistiques suivantes :

1-Est ce que vous utilisez les TICE dans vos cours de langue (français, notamment) ?

91.7% : oui 8.3% : non

2- Quel outil des TICE utilisez-vous ?

33.3% : ordinateur 38.9% : data show 16.7% : PowerPoint 5.6% : tableau interactif
0.0% : blog 0.0% : logiciel 2.8% : plateforme 2.8% : Autre

3-Etes-vous formés pour utiliser les TICE ?

55.6% : oui 44.4% : non

4- Avec quelle fréquence utilisez-vous les TICE ?

47.2% : 1h /semaine 25.0% : 2h/semaine


22.2% : 3h/semaine 5.6% : jamais

3
L’enquête que nous avons menée nous a permis de mettre l’accent sur les méthodes et outils
utilisés en classe
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5- Comment se fait l’utilisation des TICE hors classe ? A travers :

13.3% : blogs 13.3% : quizs


16.7% : qcm 26.7% : plateforme
53.3% : autres moyens

6-Les apprenants sont-ils motivés devant cet usage ?

100.0% : oui 0.0% : non

7-Avez-vous remarqué un quelconque changement chez les apprenants quant au


processus d’enseignement/apprentissage ?

97.2% : oui 2.8% : non

Nous retenons des résultats obtenus que :

1- La plupart des enseignants utilisent les TICE dans le cours de langue, notamment le
français. Doté de leurs ordinateurs et d’un data-show généralement emprunté à
l’administration, l’enseignant programme une séance TICE, pour les activités ludiques
ou pour un cours de poésie.
2- Cette utilisation varie entre l’ordinateur, le data-show et le tableau interactif, on n’utilise
pas les autres moyens puisqu’il ya une méconnaissance de ces moyens.
3- Rares sont ceux ayant suivi une formation en TICE.
4- La fréquence d’usage des TICE varie entre 1h/semaine et 3h/semaine, sinon jamais,
mais nous nous demandons au dépend de quoi, notamment quand cette fréquence
dépasse 1h.
5- L’utilisation hors classe des TICE se fait à travers les blogs, QCM, Quiz, plateforme ou
autres moyens. Les élèves sont tous dotés d’ordinateur et de connexion internet ?
6- Les apprenants sont très motivés et impliqués dans la pratique pédagogique, il ya une
stimulation vis-à-vis de ces TICE,
7- Il ya effectivement un changement notoire dans le comportent des élèves puisqu’on
ressent de la motivation4 et de l’envie à travailler. Ils montrent plus de concentration
lorsqu'il s'agit d'un cours utilisant les TICE et réagissent avec enthousiasme. En effet,
selon les témoignages, les TICE aident l'apprenant à mieux comprendre vu que la leçon
associe le son à l'image ce qui lui permet d'intégrer un grand nombre de connaissances.
Chose qui n'est pas possible avec une leçon classique,

Les deux dernières questions sont confortées par un travail de master 2 mené par notre
étudiante Sara Rochdi sous le thème Les TICE au service de l'enseignement apprentissage du
FLE Motivation, acquisition des compétences linguistiques et effet: cas des élèves du cycle
collégial marocain, qui a fait l’expérience avec deux classes ; l’une avec les TICE et l’autre
sans TICE et qui a généralisé l’expérience auprès de 20 enseignants de français répartis sur un
nombre important d’établissements (collèges public et privé). L’usage des TICE a eu lieu dans

4
La motivation peut être de deux types : (i) une motivation intrinsèque déterminée par les besoins
d’autodétermination, de compétence et d’affiliation de l’apprenant et (ii) une motivation extrinsèque qui dépend
des facteurs externes comme les récompenses ou les punitions.

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une classe multimédia, et l’enseignante a utilisé le logiciel gratuit Hot Potatoes qui a donné de
bons résultats puisque l’apprenant s’est montré attentif, curieux et motivé, ce qui n’est
cependant pas le cas des apprenants de la classe sans TICE.

Nous avons laissé, vers la fin de notre questionnaire, le choix aux enseignants
d’exprimer leurs avis. La plupart des suggestions vont vers :

i- la formation continue des enseignants afin de mettre à jours leurs connaissances ou encore à
travers des ateliers de formation organisés par les formateurs

ii- la réduction des programmes scolaires enseignés au cycle collégial et l’ajout d’un cours en
informatique

iii- les salles de classe surtout celles de langue étrangère devraient être équipées de matériels
favorisant l'usage des TICE puisque l'apprentissage du FLE demande des supports sonores,
audiovisuels, des images... Cela motive certainement les apprenants et change leurs perceptions
négatives vis-à-vis de la langue française

Il faudra noter que dans certaines villes du Maroc, le programme Génie a bien
fonctionné puisque bon nombre d’établissements en sont équipés. Dans d’autres villes, certains
établissements sont mieux équipés que d’autres (cf. choix du quartier), une absence totale de
cet investissement dans les écoles au monde rural.

Il faudra noter aussi que l’usage des TICE se limite aux seuls matériels informatiques et
au rétroprojecteur. Rares, à notre sens, sont en effet les enseignants qui sachent utiliser un
tableau interactif, exploiter un blog ou utiliser une plateforme. Le tableau interactif est réduit à
un simple tableau ou à un simple écran de projection.

Conclusion

Les TICE se développent de façon considérable et soulèvent des enjeux pédagogiques,


notamment le choix du matériel, le temps et le moment de son intégration dans la pratique
enseignante. Il parait cependant que ces pratiques dans la plupart des établissements sont basées
sur des styles et des méthodes traditionnelles et n’ont pas tiré profit de l’apport didactique des
TICE.

En effet malgré les efforts déployés par le gouvernement et le ministère de tutelle,


l’usage des TICE reste timide pour ne pas dire quasi absent. Deux questions majeures suscitent
cependant notre intérêt :

1- Peut-on intégrer les TICE comme une discipline à part entière dans le système éducatif
marocain ?
2- Quelle serait la place des méthodes traditionnelles vis-à-vis des technologies de
l’information et de la communication ?

La propagation de la pandémie du Covid 19 a démontré l’importance et l’utilité des


TICE. En effet, pour éviter la propagation de cette pandémie, le gouvernement marocain a
décrété l’état d’urgence sanitaire. Tous les établissements y compris scolaires et universitaires
ont été fermés.
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Cependant, pour assurer la continuité de l'enseignement pendant la période du
confinement, le gouvernement a mis en place un dispositif de cours à distance via des chaînes
TV, des stations radios et des portails électroniques. Des cours numériques ont remplacé les
cours en présentiels, et ont été hébergés dans des plateformes dédiées à ce genre d’opérations,
d’autres cours sont soit diffusés à la radio soit télévisés. D’autres moyens de communications
sont aussi mis en place et exploités, comme c’est le cas de réseaux sociaux numériques
(Facebook, WhatsApp, YouTube, etc.) des logiciels et des applications, comme zoom, Google
Hangouts, Skype, LiveStorm, Webex, etc. Autant de moyens technologiques exploités et qui
ont démontré leur efficacité pendant ces temps de confinement.

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