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TRAITEMENT DES SIGNAUX

TRAITEMENT DES SIGNAUX ANALOGIQUES

I. FONCTION DE TRANSFERT :

I.1. DÉFINITION DE LA FONCTION DE TRANSFERT :


Les fonctions peuvent avoir été conçue soit d’une manière purement matérielle (structures physiques), soit de manière
mixte, matérielle et logicielle. Dans le cas des structures matérielles, on définit la fonction de transfert comme étant la fonction
exprimant la relation entre la variable ou grandeur d’entrée et le résultat ou grandeur de sortie.
On distingue aussi les fonctions réalisées à l’aide des opérateurs à réponse linéaire et les opérateurs à réponse non
linéaire.

I.1.1. FONCTION DE TRANSFERT DES OPÉRATEURS À RÉPONSE LINÉAIRE :


On trouve dans les opérateurs à réponse linéaire tous les opérateurs qui incluent une amplification. La relation d’entrée –
sortie associé à ces opérateurs peut se mettre sous la forme d’une fonction linéaire :
VS = A.VE + B ;
Pour caractériser un opérateur à réponse linéaire, l’étude se fera toujours en deux temps :
- l’étude statique : on ne considérera que les grandeurs continues pour une entrée alternative nulle.
On caractérisera alors le point de repos de la fonction en calculant le paramètre B ;
- l’étude dynamique : on ne considérera que les grandeurs alternatives pour un point de repos donné.
On caractérisera alors le comportement dynamique de la fonction en déterminant l’amplification dynamique A.

Dans les schémas blocs, on ne représentera en général que le comportement dynamique du système :
Ve Vs
A VS = A VE

Figure 1 : Amplification.
Les opérateurs linéaires réalisent les fonctions: amplification, filtrage, sommation et soustraction…

I.1.2. RÈGLES D’ASSOCIATION DES OPÉRATEURS À RÉPONSE LINÉAIRE :


Les opérateurs à réponse linéaire peuvent êtres associé de plusieurs façons :

Association type « cascade » ou série :

VS1 = A1. V1 ; VS2 = A2.VS1


V1 VS1 VS2 D’où :
A1 A2 VS2 = A1 . A2 . V1
La fonction de transfert totale est le produit des fonctions de transfert.

Figure 2 : « cascade ».

Association type parallèle :

Pour cette association, le traitement se fait séparément, mais les signaux


V1 VS1 sont regroupés à l’aide d’un additionneur pour obtenir le signal de
A1 sortie.

+ VS VS1 = A1. V1 ; VS2 = A2. V2 ; VS = VS1 + VS2


D’où :
+
V2 VS2 VS = A1 . V1 + A2 . V2
A2 Ainsi, si V1 = V2 = VE , on a alors VS = ( A1 + A2 ) . V E

Figure 3 : « parallèle ».

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Association type « rétroaction » :

C’est le type d’association utilisée pour réaliser l’asservissement


Ve ε Vs de la grandeur de sortie à la grandeur (consigne) d’entrée.
+
-
A
VS = A . e ; e = Ve – B.VS
d’où : VS = A . ( Ve – B.VS) soit : VS.(1+A.B) = A.Ve
donc :
B VS A
=
VE 1 + A.B
Figure 4 : « rétroaction ». De plus, si A.B >> 1 , on a alors VS = Ve / B ;

I.1.3. FONCTION DE TRANSFERT DES OPÉRATEURS À RÉPONSE NON – LINÉAIRE :


Les opérateurs à réponse non – linéaire permettent de réaliser les fonctions de conformation des signaux et de
comparaison. Pour caractériser ces opérateurs, il faut préciser explicitement leur caractéristique :
Exemples :

Vs

+Vsat
Comparateur :

Lorsque Ve > V1 : VS = +Vsat ;

Lorsque Ve < V1 : VS = -Vsat ;


V1 Ve
On réalise ainsi la comparaison du signal Ve à la valeur V1.
Dans cet exemple, le comparateur est non – inverseur.

-Vsat

Figure 5 : Comparateur.

Vs

+Vsat Comparateur à hystérésis :

Lorsque VS = + Vsat :
VS passe à – Vsat que si Ve < -V1 et reste inchangé tant que
Ve > - V1 ;
-V1 V1 Ve Lorsque VS = - Vsat :
VS passe à + Vsat que si Ve > + V1 et reste inchangé tant que
Ve < + Vsat ;

-Vsat

Figure 6 : comparateur à hystérésis.

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II. FONCTION AMPLIFICATION :


Elle est réalisée à l’aide d’opérateurs linéaires.

II.1. DÉFINITIONS :
La fonction amplification consiste à accroître une grandeur physique d’entrée (tension, courant ou puissance) à l’aide
d’un amplificateur.
L’amplificateur est un opérateur linéaire qui réalise sur la grandeur d’entrée l’opération multiplication par une
constante. Il s’insère entre un générateur et une charge :

Ie Is
Amplificateur
Rg Ve Rch
Vs
Eg A
Source Charge

+V 0v -V

Alimentation

Figure 7 : mise en œuvre d’un amplificateur.


L’amplificateur idéal doit prélever la grandeur à amplifier sans échanger d’énergie avec la source. En vertu du
principe de conservation de l’énergie, l’accroissement de la grandeur d’entrée se fera au dépend d’une source d’énergie
extérieure dont le débit sera lié à la grandeur d’entrée. Ce sont les sources d’alimentation de l’amplificateur.

II.2. GAIN D’UN AMPLIFICATEUR :


Les fonctions de transfert des fonctions électroniques expriment des relations entre les entrées et les sorties. Elles sont
très souvent dépendantes de la fréquence. On définit l’amplification comme étant le rapport de la grandeur de sortie sur la
grandeur d’entrée. L’amplification est donc sans unité. Le gain d’un amplificateur est l’expression du module de son
amplification dans une échelle logarithmique. Il s’exprime en déciBels (dB ) qui est un sous multiple du Bel.

Grandeurs Amplification Gain (en dB)


VS V 
Tensions AV = GV = 20 log S 

VE  VE 
IS I 
Courants AI = G I = 20 log S 

IE  IE 
PS  P 
Puissance AP = G P = 10 log S 

PE  PE 
Représentation du gain d’un amplificateur en fonction de la fréquence :
On représente le gain d’un amplificateur à l’aide d’une échelle de fréquence logarithmique :
r
Soit un axe orienté et son vecteur unitaire u . On réalise une échelle logarithmique en associant à toute
r
fréquence f un point M tel que OM = log( f ).u . On obtient ainsi la graduation suivante :
f
1 2 3 4 5 7 10 20 30 40 50 70 100 1k 10k 100k

Une décade sépare deux fréquences f1 et f2 si f2 = 10.f1 (exemple : f1 = 200Hz et f2 = 2kHz) ;


Un octave sépare deux fréquences f1 et f2 si f2 = 2.f1 (exemple : f1 = 200Hz et f2 = 400Hz) ;

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On représentera donc toujours le gain d’un amplificateur en fonction de la fréquence à l’aide d’une feuille semi-
logarithmique :
Gain ( dB )

16

14

12

10

6
5
4
3
2
1
0
f
1 2 3 4 5 7 10 20 30 40 50 70 100 1k 10k 100k ( Hz )

Figure 8 : repère semi – logarithmique.

II.3. LIMITES TECHNOLOGIQUES DES AMPLIFICATEURS :

II.3.1. DYNAMIQUE MAXIMALE DE SORTIE :


Un amplificateur est relié électriquement à une charge, à une source d’alimentation et à une source (voir
Figure 7 ). L’énergie électrique apportée par l’amplificateur provient de l’alimentation.
La dynamique maximale du signal de sortie VS correspond à la valeur maximale de l’amplitude de VS
avant écrêtage. Celle-ci est limitée par les valeurs des sources d’alimentation.

(V) (V)
+Vsat +Vsat

Vs (t) Vs (t)
Vsmax Vsmax
écrêtage de la
tension Vs
Vemax Vemax
t t
-Vemax (s) -Vemax (s)
Ve (t) Ve (t)

-Vsmax -Vsmax

-V sat -V sat

Figure 9 : Amplificateur en fonctionnement correct. Figure 10 : Amplificateur en fonctionnement en saturation.

II.3.2. BANDE PASSANTE :


Nous avons vus que l’amplification (donc le gain) d’un amplificateur dépend de la fréquence. Toutes les
fréquences ne sont donc pas amplifiées de la même façon.
La bande passante d’un amplificateur représente l’ensemble des fréquences de la grandeur d’entrée
subissant l’amplification, transmises sans affaiblissement notoire.

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Gain ( dB )
16
Gmax
12 3 dB
Gmax - 3 dB
BANDE PASSANTE
8 BP = fc2 - fc1

0 fc1 fc 2 f
1 2 3 4 5 7 10 100 1k 10k 100k ( Hz )

-4

-8

-12

-16

Figure 11 : Bande passante d'un amplificateur.


Sur la Figure 11, on a représenté le gain d’un amplificateur audio en fonction de la fréquence. Le gain maximum de cet
amplificateur est Gmax = 14 dB. Il possède deux fréquences de coupure à –3dB, fC1 et fC2, qui correspondent aux deux fréquences
pour lesquelles le gain est égal au gain maximum diminué de 3 dB (Gmax – 3dB). En général on définit la bande passante à –3dB
par : BP-3dB = fC2 - fC1 . Sur cet exemple, la bande passante à –3dB est de 20kHz – 20Hz soit environ 20kHz.
On remarque qu’au delà des fréquences de coupures fC1 et fC2 , le gain s’atténue avec une pente de – 20dB par décade (ou –
6dB par octave). Par souci de simplicité, on ne représentera que le gain asymptotique en fonction de la fréquence.

II.3.2.A. Rendement :
L’amplificateur idéal serait celui qui transmettrait la totalité de l’énergie reçue par l’alimentation à la
charge. Mais cela n’est jamais le cas. Le rendement d’un amplificateur permet d’évaluer son efficacité. Il se
définit par :
Pu Pu est la puissance utile ou la puissance fournie à la charge ;
η= Pa est la puissance fournie par l’alimentation ;
Pa
La puissance dissipée par l’amplificateur sera alors égale à Pf = Pa – Pu.

II.3.2.B. Taux de distorsion :


Il est généralement noté taux de distorsion harmonique.
Tout signal périodique peut se décomposer en une somme de signaux sinusoïdaux :
S(t) = S0 + S1.sin(w0.t - j1) + S2.sin(2.w0.t -j2) + S3.sin(3.w0.t - j3) + … + Sn.sin(n.w0.t - jn) ;
S0 est la valeur moyenne du signal ; S1 est l’amplitude du fondamental (sinus à la même fréquence f0 que le signal S(t) ) ; S2
à Sn représentent les amplitudes des harmoniques d’ordre 2 à n (sinus de fréquence 2 à n fois la fréquence f0 du signal Vs(t))
; j1 à jn représentent les phases à l’origine.

Le taux de distorsion harmonique τ est défini par le rapport entre la valeur efficace de l’ensemble des harmoniques d’ordre
S 22 + S 32 + S 42 + K + S n2
supérieur à 1, et la valeur efficace du fondamental, soit : τ = du signal de sortie pour un
S1
signal sinusoïdal pur d’entrée Ve(t) = V E.sin(ωt).
+∞
4V0 1
Exemple : signal carré variant entre V0 et –V0 et de pulsation ω : S (t ) =
π
∑ 2n + 1 sin(( 2n + 1).ω.t)
n =0
Pour V0 = 1V et f = 100Hz :S(t) = 1,273.sin(628.t) + 0,424.sin(1884.t) + 0,255.sin(3140.t) + 0,182.sin(4396.t) ;
τ = 41,4% (ce qui est énorme)
Les amplificateurs audio usuels ont des taux de distorsion inférieurs à 1% à la puissance maximale (0,3% typique à
1kHz pour les autoradios). Les amplificateurs HiFi ont en général des taux de distorsion inférieurs à 0,1%.

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III. AMPLIFICATEUR LINÉAIRE INTÉGRÉ :

III.1. GÉNÉRALITÉS :
Un Amplificateur Linéaire Intégré (A.L.I. ou encore Amplificateur Opérationnel, AOP) est, par conception,
un amplificateur de différence possédant une très grande amplification différentielle Ad. C’est un circuit intégré
linéaire réalisés à l’aide de transistors et de résistances.
Vcc
Il possède deux entrées :
- une entrée inverseuse notée – ou e – ;
- une entrée non – inverseuse notée + ou e + ;
ε La tension d’entrée effective est la différence de potentiel ( Ve+ - Ve- ) appelée e ;
Ve+
Vs L’amplification différentielle Ad est telle que la tension de sortie est Vs = Ad.e ; En
Ve- boucle ouverte, cette amplification est très grande.
L’alimentation est généralement symétrique par rapport à la masse (0v), l’une est
-Vee positive et notée +VCC, l’autre est négative notée – VEE ;

Figure 12 : Symbole AFNOR de


l'Amplificateur Linéaire intégré.

III.2. CARACTÉRISTIQUE DE TRANSFERT :


La caractéristique de transfert est la relation d’entrée / sortie de l’ALI. Elle possède trois zones de
fonctionnement qui correspondent aux régimes de fonctionnement linéaire et non – linéaire (saturé) :

Vs

+VSAT

- Régime linéaire :
La tension de sortie varie linéairement avec la tension
d’entrée, on a Vs = Ad.e . Or la tension de sortie Vs ne peut
pente Ad
pas dépasser les tensions de saturation (+VSAT et –VSAT ).
VSAT
-VSAT / Ad Donc lorsque ε = (VSAT : tension de sortie en
ε Ad
+VSAT / Ad saturation) la sortie est saturée et on a alors :

- Régime de saturation (non – linéaire) :


Il n’y a pas de relation linéaire entre la sortie et l’entrée. La
sortie ne peut prendre que les valeurs +VSAT ou –VSAT . VSAT
est la tension de saturation de l’ALI et est en général
-VSAT
inférieure à la tension d’alimentation VCC. Il existe donc des
tensions de déchet telles que VCC = VSAT + Vdéchet.
régime de régime régime de
saturation négative linéaire saturation positive

Figure 13: Caractéristique de transfert d'un ALI.

III.3. MODES DE FONCTIONNEMENT DE L’ALI EN BOUCLE FERMÉE :


L’ALI est en boucle fermé lorsqu’il existe un retour de la sortie VS sur une entrée. On distingue alors deux type de retours :
Ø La réaction :
Lorsqu’il y a un retour de la sortie VS sur l’entrée non – inverseuse (+), il y a alors une réaction positive. Dans ce cas,
l’ALI fonctionne en régime non – linéaire, aussi appelé régime de saturation. VS ne peut prendre que deux valeurs :
+VSAT ou – VSAT ;
Ø La contre – réaction :
Lorsqu’il y a un retour de la sortie sur l’entrée inverseuse ( – ), il y a alors une contre – réaction. L’ALI fonctionne en
régime linéaire. Il existe donc une relation linéaire entre la sortie et l’entrée : VS = k.VE. Le régime linéaire ne sera
valable que tant que VS < | VSAT |.

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III.4. ALI PARFAIT (OU IDÉAL) :


Pour simplifier et dans un premier temps, on considère que l’ALI est parfait. Dans ce cas, il possède les caractéristiques
suivantes :
• l’amplification différentielle est infinie : Ad = +8 ;

• En régime linéaire, on a alors : e = 0 Volt ;


• Les courants d’entrées I – et I+ sont nuls ;
• La résistance d’entrée est infinie RE = +8 ;
• La résistance de sortie est nulle : RS = 0 ? ;
Le schéma équivalent de l’Amplificateur Linéaire Intégré idéal est alors le suivant :

I+ Is
(+)
Rs
Re
Ve+ ε Ad.ε Vs
I-
(-)
Ve-

Figure 14 : Schéma équivalent de l'ALI idéal.

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