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© LACIM - Reproduction interdite • Crédit photos : C.& H. Amblard, A. Aspart, F. Roullier-Gall, UN Photo, PAS à PAS, Y. Gaucher, G. Mauguet, A.

Boudot, J. Fontaine,
G. Verschoore, D. Humen, H. Pouilly, Y. HAÏDARA, A.JOSSE, M&C. BEDOIN, M. VINcENT, J-M. GUYON, R. BEZIAUD • Réalisation :
Vaincre la faim Un problème mondial

01 la faim Vaincre Un problème mondial


mais des raisons d’espérer

Se nourrir est une nécessité vitale et un droit fonda-


mental pour tout être humain. Pourtant 2 milliards
d’êtres humains souffrent de malnutrition dont près
d’1 milliard de faim ou de sous-alimentation.
La pauvreté au Sud, qui affecte surtout les paysans en Asie et en
Afrique, contraste avec la surproduction, l’excès et le gaspillage
au Nord. Pour la planète, l’avenir demeure inquiétant. À l’horizon
2050, le défi sera de nourrir 9 milliards d’humains. Les énergies
fossiles seront en voie d’épuisement, beaucoup de terres arables se-
ront dégradées et les conditions climatiques se seront aggravées…

«Toute personne a droit à un niveau de vie suffisant


pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille,
notamment pour l’alimentation…»
1948 - Déclaration universelle des droits de l’homme (Article 25).

En Afrique, le Sahel est


une zone très vulnérable
en raison de l’accroisse-
ment rapide de la popu-
lation, du PROBLÈME DU
sous-développement et de
l’évolution du climat.
C’est aussi une zone où la popu-
lation peut améliorer rapidement
son niveau de vie en changeant
ses méthodes d’agriculture,
en généralisant la scolarité
et l’alphabétisation des adultes,
si elle bénéficie d’un soutien
externe même minime. L’exemple
d’actions réussies auprès de
villages du Sahel par une petite
ONG comme LACIM, avec des
associations locales, donne des
raisons d’espérer.

Bien des changements devront avoir lieu dans


les pays du Sud, dans les relations Nord-Sud
et dans l’agriculture mondiale.
Actuellement, le modèle agricole dominant, celui de l’agriculture in-
tensive avec une forte mécanisation et une grande quantité d’intrants
chimiques a de graves conséquences sur l’environnement et il n’est
pas durable. L’agroécologie est une solution pour l’avenir.
01. Symbole de l’ONU
Aujourd’hui, dans la vie quotidienne,
02. Somalie-Kismayo (UN Photo-Stuart Price)
chacun de nous peut agir
03. L’assiette de midi dans
un centre de nutrition (Haïti) pour contribuer à un monde plus juste par ses choix de consomma-
04. Visite amicale dans tion et, en tant que citoyen du monde, par un intérêt réel porté aux
un village jumelé avec LACIM (Mali) problèmes des pays du Sud avec un engagement dans l’action soli-
05. Sahel : l’eau disparaît trop vite daire.
06. Maïs séchant sur un toit (Mali)

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Vaincre la faim Un problème mondial

02 La FAIM Une réalité mondiale


En 2013, il y a un peu plus de 7 milliards
d’êtres humains sur la terre.
Chaque jour, 25 000 personnes meurent de la faim ou de ses
conséquences. Toutes les 5 secondes, un enfant de moins de 10 ans
meurt de la faim… (J. Ziegler, Destruction massive. Géopolitique de la faim, 2011).
Près d’1 milliard de personnes souffrent de
Sous-alimentation sous-alimentation et de faim.
ANNÉE POPULATION MONDIALE PERSONNES SOUS-ALIMENTÉES PROPORTION
C’est une alimentation qui correspond à

FAO 2012
1971 3,5 milliards 878 millions 26 %
moins de 2200 kcal/jour. Pour un homme
adulte qui travaille, il faut environ 2700 kcal. 2012 7 milliards 868 millions 12,5 %

Elle a des conséquences graves sur la santé :


elle rend les personnes faibles, incapables En 41 ans, entre 1971 et 2012, la proportion de populations souf-
de travailler. Elle réduit les défenses immuni- frant de la faim a diminué : elle est passée de 26 % à 12,5 %.
taires, rend plus sensible aux maladies Mais le nombre de sous-alimentés est resté stable :
et peut conduire à la mort. autour de 900 millions, car la population mondiale est passée
pendant cette période de 3,5 milliards à 7 milliards.
Nombre de personnes
sous-alimentées en 2012
dans le monde 868 millions Groenland
Islande

Inde 304 millions


(Danemark)

Finlande

Norvège
Suède
Fédération de Russie
Es
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Reste de l’Asie
Lettonie

259 millions
Danemark
Lituanie
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Russie
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Royaume- Pologne
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Autriche Hongrie

239 millions
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Cité du de Macédoine
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Portugal

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que 0,25 dollar par jour Japon


d’Amérique
Rép. de
Tunisie

Gibraltar (R.U.)

Chine
Corée

Amérique latine 49 millions


Rép. arabe

pour nourrir un enfant qui


Malte Chypre syrienne Jammu
Liban et Cachemire*
Afghanistan
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Reste du monde
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17 millions
Émirats arabes Viet Nam
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Rép. dominicaine unis


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Haïti Mauritanie Bangladesh


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Îles Vierges (R.U.)


Belize Jamaïque Porto Rico (É.U.A.) Mali Niger Rép. dém.

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Sénégal
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Thaïlande pop. lao Philippines
Guatemala Martinique (Fr.) Gambie
Nicaragua Burkina Cambodge
El Salvador Guinée-Bissau Faso Djibouti
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de la vie, 1 personne sur 8 Swaziland salaires, nuit à l’assiduité
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en moyenne se couche Afrique


Lesotho
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chaque soir le ventre du Sud croissance de
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Uruguay
vide. l’économie.
Arg

Nouvelle-Zélande

Îles Falkland (Malvinas) (R.-U.)**


2
Proportion de personnes sous-alimentées dans la population totale (2010-2012)

35 %
<5% 5-14% 15-24% 25-34% et plus

Données
comparatives Modérément Aucune donnée
incomplètes ou Très faible Modérément faible élevée Élevée Très élevée disponible
insuffisantes

WFP, Programme alimentaire mondial, La faim dans le monde en 2012.

«Tous les humains


ont droit à la sécurité
alimentaire.» 1996 - Sommet mondial de l’alimentation - Rome.

Les régions du monde les plus touchées par la faim


se situent en Asie et en Afrique subsaharienne.
Les calories disponibles sont très inégalement
réparties dans le monde :
• dans les pays de l’OCDE, 4000 kcal /personne
dont 30 % d’origine animale
• dans les pays du Sud, 2500 kcal /personne
dont 6 % d’origine animale.
(M. Guillou, 9 milliards d’hommes à nourrir, 2011).

PARADOXALEMENT, LA FAIM concerne


surtout le monde des petits paysans.
01. Paysan travaillant
avec sa “daba” (Mali) Elle touche aussi celui des villes et des bidonvilles suite à l’exode rural.
02. Lépreux adivasi et sa famille (Inde) Sur près d’1 milliard de personnes qui souffrent d’un apport alimen-
03. Ustensiles et foyer taire quotidien insuffisant, 80 % vivent de la terre (paysans, salariés
pour la cuisine au Sahel agricoles, chasseurs-cueilleurs ou pêcheurs), 20 % sont des urbains.
04. Aide nutritionnelle (Haïti) (O. de Schutter, L’économie politique de la faim, 2010).

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Vaincre la faim Une réalité mondiale

03 Pauvreté
et malnutrition
sont liées

01. Foyer d’accueil d’enfants


orphelins (Pérou)
02. Bouillie du matin dans
un centre de nutrition (Haïti)
03. Hutte dans un village adivasi (Inde)
04. Fillette malnutrie (Mali)
05. © Nicolsoncartoons.
«Voilà qui est intéressant ! L’écart entre les
riches et les pauvres n’est pas aussi grand
que nous le pensions…»
06. Préparation de la bouillie (Haïti)
07. Mère adivasi et son enfant (Inde)

La pauvreté touche aussi


des pays riches du Nord.
La sous-alimentation et la L’écart se creuse depuis
malnutrition ne résultent des années entre les 10 %
pas d’une insuffisance de les plus riches et les 10 % les
production de nourriture plus pauvres. Les 2/3 des pays
dans le monde mais de la de l’OCDE sont concernés. (OCDE :
Organisation de coopération et de dévelop-
pauvreté qui empêche d’y 44 millions
pement économiques).
avoir accès suffisamment. d’Américains vivent sous le
seuil de pauvreté aux États-Unis
(2011). 4 millions de personnes
elle concerne essentielle- en France ont moins de 781 ¤
Malnutrition ment les pays du Sud, là où par mois pour vivre. (Chiffres INSEE
les revenus par habitant 2012).
Il s’agit des carences alimentaires
sont les plus faibles :
en protéines, vitamines et sels minéraux.
• près d’1 milliard de personnes Le type d’alimentation
Ces carences affectent le développement
ont moins de 1,25 $ /jour et par des populations dans le
des enfants, leur santé et celle des adultes.
personne pour vivre et souffrent monde diffère considéra-
La carence en vitamine C provoque le rachi-
de malnutrition blement entre le Nord et
tisme, la carence en iode des déficiences intel-
• 2,5 milliards ont moins de 2 $ le Sud selon les pratiques,
lectuelles, la carence en vitamine A la cécité,
par jour (1 $ = 0.80 ¤ environ en les identités culturelles et
la carence en fer des anémies graves…
2013). (La pauvreté dans le monde. les ressources.
La malnutrition concerne aussi les excès ali-
www.inegalité.fr). Dans le Nord, on mange beau-
mentaires surtout en graisses et en sucre.
coup de viande (40 % des cé-
Les conséquences sont l’obésité avec risques
réales produites sont consacrées
de maladies cardio-vasculaires, de diabète…
actuellement à la production de
C’est le cas surtout dans les pays du Nord.
viande), de poisson, de produits
laitiers et de graisses animales.
Dans le Sud, on mange essentiel-
lement des céréales.

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Vaincre la faim Une réalité mondiale

04 pour la planète Horizon 2050


prévisions et menaces
01. Somalie Évolution de la population mondiale
(UN Photo-Albert Gonzalez Farran)
02. Évolution de la population
mondiale (Source : ONU 2008)
03. Route de Bandiagara à Bankass (Mali)
04. Inondations suite au cyclone “Sandy”
en Haïti (UN Photo-Logan Abassi)
05. La sécheresse craquelle la terre
(UN Photo-Martine Perret)

D’après les prévisions, Il y


aura au moins 9 milliards
d’habitants sur la Terre en
2050.
Pour les nourrir, il faudra ac-
croître la production alimentaire
de 70 %. Ce défi sera à relever
car les ressources de la terre sont
limitées (B. Parmentier, Nourrir l’huma-
nité, 2009). Comment réguler cette
croissance démographique ?
Deux facteurs ont prouvé leur
efficacité pour diminuer le taux
de fécondité : l’accroissement
du niveau de vie des plus
pauvres et la scolarisation de l’urbanisation et des infrastruc-
tous les enfants, particulièrement tures. A cela s’ajoutent l’exploi-
des filles. tation excessive des sols (déboi-
sement, élevage trop intensif...),
La consommation d’énergie la dégradation des sols cultivés
augmente. par érosion, compactage, diminu-
tion de teneur en matières orga-
L’industrie, le transport, le
niques, salinisation, acidification,
chauffage, l’agriculture consom-
contamination chimique…
ment de plus en plus d’énergie
essentiellement d’origine fossile.
Le climat se réchauffe et
Les prévisions sont inquiétantes.
se dégrade.
Les énergies fossiles sont très
polluantes et les réserves facile- L’activité humaine génère
ment accessibles seront épuisées un accroissement des gaz à effet
de serre (gaz carbonique, mé- La question de l’eau de-
au cours du siècle actuel, hormis
thane...) qui provoque le réchauf- vient un problème majeur.
celles du charbon. L’énergie
nucléaire est dangereuse (Tcher- fement rapide de la planète. L’irrigation représente 70 %
nobyl, Fukushima), sans vraie Les accidents climatiques des prélèvements de l’eau douce
solution trouvée pour le stoc- (sécheresse, inondations, consommée par l’humanité.
kage des déchets. Il faudrait à cyclones...) deviennent de plus Les besoins en eau des surfaces
l’avenir privilégier les sources en plus fréquents. Le niveau de irriguées ont été multipliés par
d’énergie durable d’origine la mer augmente et menace 2,5 entre 1950 et 2000.
naturelle. Elles ne polluent pas, gravement certains pays (Bangla- Les nappes phréatiques dimi-
ne concourent pas à l’effet de desh...). Les déserts et les zones nuent là où les prélèvements sont
serre et sont inépuisables. de steppe s’étendent. Cela défa- supérieurs aux apports naturels.
vorisera l’agriculture des pays du L’utilisation excessive d’engrais
Les terres cultivables dimi- Sud, en particulier au Sahel. chimiques les pollue. La raréfac-
nuent et s’appauvrissent. tion de l’eau est prévisible.
Elle risque de générer tensions
Chaque année, l’érosion et la dé-
et conflits entre états avec une
sertification rendent impropres à
menace réelle pour la paix.
la culture des millions d’hectares.
Chaque année, 15 millions d’hec-
tares de terres cultivables sont
perdus par la progression de
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Vaincre la faim Une réalité mondiale

05 Des paysans
dans l’incapacité
de se nourrir suffisamment

Ils n’ont pas les moyens


de faire face aux acci-
dents climatiques.
De nombreux états pauvres
du Sud n’ont pas de systèmes
de stockage pour parer aux
aléas climatiques graves et aux
variations du prix du marché.
Dans cette situation, la sous-
alimentation s’accroît et
la mortalité infantile augmente.
01. Aide nutritionnelle (Inde)
02. Bangladesh (UN Photo-Kibae Park) Ils sont victimes des
03. Pierre à moudre le mil (Inde) contraintes internatio-
04. Récolte du coton (Mali) nales dictées par le Nord.
800 millions de paysans Au cours des années 1960-
travaillent avec des ou- 1980, les pays du Sud ont
sur près d’1 milliard de per- tils manuels, aussi contracté des dettes qu’ils
sonnes sous-alimentées, la productivité est-elle n’ont pas pu rembourser, les
80 % vivent de la terre. très faible. Ils cultivent au taux d’intérêt ayant brutalement
maximum 1 ha de terre pauvre, augmenté à partir de 1979. Pour
sans aucun engrais. La différence rembourser ces dettes, le FMI
La pauvreté des petits
de productivité peut être de 1 à et la Banque Mondiale leur ont
paysans dans le monde
1000 entre un paysan d’Afrique imposé une politique d’ajuste-
est due à de multiples facteurs.
et un agriculteur d’un pays du ment structurel.
Nord. Elle les oblige à développer
Dans certains pays, des cultures de rente, tour-
ils n’ont pas de terreS. Ils ont peu ou pas d’accès nées vers l’exportation (café,
En Asie, il y a très peu de au crédit et ne peuvent donc bananes, cacao, coton…). Les
surfaces cultivables disponibles. pas investir en traction animale devises obtenues vont au rem-
Un grand nombre de paysans ou en matériel. boursement de la dette, mais
sont des salariés journaliers ou cela se fait au détriment de
saisonniers très mal rémunérés. Leurs productions sont l’agriculture vivrière et des po-
En Amérique Latine, un petit mal rémunérées sur litiques relatives à la santé,
nombre de propriétaires pos- le marché intérieur. à l’éducation, au développe-
sède d’immenses surfaces au L’importation à bas prix ment des infrastructures...
détriment des petits paysans. de surplus agricoles subven- Le rapport de ces cultures de
tionnés des pays de l’OCDE gé- rente soumises à la fluctuation
nère une concurrence déloyale des prix du marché a fortement
vis-à-vis des paysans du Sud. chuté au fil du temps.

Finalement, une partie de


ces paysans abandonne la
terre et va survivre dans
les quartiers misérables
des grandes villes…
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Vaincre la faim Actions solidaires au Sahel

06 Au Sahel
une insécurité alimentaire
chronique
L’Afrique subsaharienne L’évolution du climat de cette 01. Baobab
est la seule partie région tend vers une diminu- à la saison sèche
du monde où la propor- tion de la pluviométrie, ce qui (Burkina Faso)
tion d’êtres humains en provoque l’extension du désert 02. Enfant
vers le sud. malnutri (Mali)
situation d’insécurité
03. Les femmes
alimentaire stagne et où pilent le mil (Mali)
la population augmente L’économie de ces régions 04. Enfants touaregs
très rapidement. repose sur l’élevage et (Mali)
En 1970, elle comptait 270 mil- l’agriculture.
lions d’habitants. En 2009, De novembre à mai, la plupart
il y en avait 840 millions et des hommes quittent les zones
en 2050, il y en aura près rurales pour aller travailler dans
de 2 milliards. les grandes villes et dans les
pays étrangers voisins. C’est la
Le Sahel se situe dans le période dite de “l’exode”.
contexte plus large de
l’Afrique subsaharienne.
C’est une vaste zone aride
au sud du Sahara qui s’étend de
la Mauritanie et du Sénégal à
l’ouest jusqu’au Soudan et
à l’Érythrée à l’est.
La population du Sahel a été es-
timée à 80 millions d’habitants
en 2008. Elle devrait atteindre
187 millions en 2050.
(F.G. Dumont, CEREM, 2009).

Le climat comporte
2 saisons :
• de juin à octobre, c’est la sai-
son des pluies ou “hivernage”,
une période de chaleur propice
aux cultures pluviales :
mil, sorgho, maïs, riz dans les
zones inondables, arachide,
coton... La température peut PROPORTION DE SOUS-NUTRIS 1970 2009
atteindre 45° Afrique subsaharienne 35 % 33 %

• de novembre à mai, c’est Ensemble des pays du Sud 36 % 18 % Par ailleurs la fécondité est
la saison sèche, avec des
Apport calorique quotidien 1970 2009
importante : 6 à 7 enfants par
Afrique subsaharienne 2140 2260
températures relativement Ensemble des pays du Sud 2130 2660 femme (2 en France). Le nombre
basses puis progressivement NB. Ensemble des pays du Sud = Pays en développement d’Afrique,
d’Amérique Latine et d’Asie
de médecins est très faible : 2
très élevées. La végétation se pour 100 000 habitants au Ni-
dessèche, le vent érode les sols. La population est rurale ger (345 en France).
à 70 %. Elle fait partie des (Encyclopédie de l’état du monde, La décou-
plus pauvres du monde. verte 2012. Chiffres 2010).

Un appel de détresse L’espérance de vie est infé-


rieure à 55 ans (81 ans en La population des zones
parmi d’autres, au Mali
France). La mortalité infantile rurales du Sahel est tou-
en 2009
est très élevée : de 75 à 150 jours malnutrie.
« Malgré une pluviométrie correcte l’an pour 1000 suivant les régions Très souvent elle
passé, nos greniers sont vides depuis (3,4 en France). Le produit inté- souffre de la faim.
longtemps. Les adultes ont du mal à culti- rieur brut annuel par habitant
ver les champs et nos enfants se nourris- est très bas : 771 $ au Niger
sent des fruits de karité et de lianes. (35 156 $ en France).
Nous ne connaissons pas les mots “man-
ger à sa faim”. Aidez-nous ! ».

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Vaincre la faim Actions solidaires au Sahel

07 dans un village
traditionnel
Vivre et se nourrir

01. Semences de sorgho


02. Repas de mil (Mali)
03. La mère et la fille se
relaient pour piler (Mali)
04. Berger et son
troupeau (Mali)
05. Battage du fonio
Les villages se nourris- (Niger)
sent essentiellement de
leur agriculture.
Ils sont souvent éloignés des
villes, enclavés, mal reliés aux
routes principales. Les condi-
tions de vie y sont précaires.
Les familles sont pauvres et
très dépendantes des condi-
tions d’accès à l’eau et des
aléas climatiques.
Les disettes sont fréquentes.

Le travail des champs a


lieu de juin à décembre.
Les semis se font en juin,
les récoltes de céréales en
septembre-octobre (maïs)
et novembre-décembre (mil
et sorgho). La période de “sou-
dure” est celle qui précède les
premières récoltes. Elle est sou-
vent difficile pour les familles
si les récoltes précédentes ont
été mauvaises et les stocks de La nourriture est
réserve insuffisants. préparée presque exclusi-
vement à partir du mil,
Les cultures principales du sorgho et maintenant
sont celles du mil et du du maïs. Ces céréales très
sorgho mais aussi du maïs, nutritives représentent 70 %
du riz dans les zones humides, des apports énergétiques jour-
de l’arachide. Les récoltes sont naliers mais elles n’apportent
souvent compromises par les pas les lipides, vitamines et
attaques des parasites, cri- sels minéraux indispensables
quets, oiseaux granivores ou surtout à la croissance des
par les accidents climatiques jeunes enfants. Les plats tradi-
(sécheresse ou inondations). tionnels faits à partir du mil à ces difficultés quoti-
et du sorgho sont la bouillie diennes s’ajoutent des
Le travail se fait essen- le matin, et à midi ou le soir, problèmes de santé :
tiellement à la main avec le “tô” au Mali ou la “boule” au le taux de mortalité infantile
des outils très simples Niger, accompagnés de sauces. est encore très élevé au Sahel
pour toutes les étapes de la Il y a peu ou pas de viande (proche de 100 pour 1000). Des
culture : travail du sol, semailles, et de poisson, de légumes maladies endémiques sont fré-
sarclage à la houe (“daba”), et de fruits. quentes : paludisme, maladies
récolte, stockage.
parasitaires, rougeole, ménin-
Il en est de même pour la Pendant la période de gite... Les États ont créé des
transformation des céréales : “l’exode” à la saison centres de santé dans presque
battage des épis, égrenage, sèche, le nombre d’habitants toutes les communes mais il
vannage, décorticage, pilage dans le village diminue. manque encore beaucoup de
des grains pour faire de la fa- Les hommes partent en ville personnel médical et l’accès aux
rine, tamisage. Ce travail pé- pour gagner de l’argent et éco- soins demeure difficile.
nible demande beaucoup de nomiser le stock de nourriture
temps et d’énergie. familiale. Cela peut concerner
aussi les jeunes filles qui vont
y travailler comme domestiques.

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Vaincre la faim Actions solidaires au Sahel

08 Un soutien
solidaire pour
combattre la faim
en milieu rural
Les méthodes tradition- Ils sont suivis sur le terrain par Avant ce partenariat, la grande
nelles d’agriculture des permanents locaux salariés, majorité des villages atteignait
demeurent très présentes des chargés de mission français une production de céréales
au Sahel. Les villages bénévoles qui visitent régulière- couvrant seulement 6 à 8 mois
demandent souvent ment les villages et, lorsque cela de consommation. Moins de
un soutien à leur État est possible, des membres 10 % des familles subvenaient
et à des ONG. du groupe français jumelé. à leurs besoins en céréales.
Les grandes ONG concourent Précisons qu’il faut pour se
à des politiques d’envergure Une collaboration nourrir environ 162 kilos de
internationale et nationale. fructueuse avec des as- céréales par an et par personne.
D’autres, même de petite taille, sociations locales a per-
peuvent contribuer efficace- mis une évolution progres- Au Mali, par exemple, avant
ment au développement local. sive et cohérente dans des la mise en place du projet
domaines fondamentaux : d’agriculture durable, pour la
Au Mali, au Niger et au agriculture durable, sécurité ali- centaine de villages concernés,
Burkina Faso, LACIM, une mentaire par le stockage des seules 25 % des familles possé-
association solidaire in- grains, maraîchage, accès à daient des bœufs et du matériel
ternationale modeste, l’eau, scolarité, alphabétisation, pour pratiquer la culture attelée
conduit une action santé, microcrédits et petites (charrue, “multiculteur”, semoir),
très efficace avec des activités de développement les autres utilisaient la “daba”.
moyens simples et des économique. Les rendements étaient faibles,
financements restreints. LACIM travaille au Mali avec de l’ordre de 4 à 6 quintaux
Elle intervient dans une l’ONG GAE Sahel, au Niger à l’ha, sur des terres peu fertiles,
centaine de villages en vue avec GESPAC, au Burkina souvent éloignées du village.
de leur développement. avec KAAB NOOGO. Il fallait cultiver près de 3 ha
Un jumelage est mis en pour qu’une famille de 10 per-
place sur plusieurs années sonnes se nourrisse correcte-
entre un village sahélien et ment. En pratique, avec une
un comité ou une association “daba”, un homme ne peut culti-
locale de LACIM en France. ver que 0,5 à 1 ha de céréales.
Les projets sont élaborés
et réalisés avec les habitants
du village à partir de leurs
demandes et en lien avec
les autorités locales.

01. Forage avec pompe


manuelle (Mali)
02. Construire une relation
de jumelage sur l’amitié (Mali)
03. Faire le point avec
un village jumelé (Mali)
04. Microcrédits
pour les femmes (Niger)

« Avant le projet d’agriculture durable,


je n’arrivais pas du tout à nourrir
ma famille. La récolte couvrait les
besoins de ma famille pour au plus
4 mois. La mesure alternative pour
moi était toujours d’envoyer un ou
deux de mes enfants en exode à Ba-
mako pour 4 à 5 mois… »
Soukara Coulibaly (Mali)
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Vaincre la faim Actions solidaires au Sahel

09 Un objectif prioritaire
augmenter les rendements
avec l’agroécologie

LACIM SOUTIENT UN PROGRAMME D’AGRICULTURE BASé SUR


L’AGROéCOLOGIE DANS 3 PAYS DU SAHEL en associant
3 techniques : la production de compost, l’utilisation
de semences adaptées et la protection des sols contre l’érosion.
01. Paysan fier de ses plantations
de mil et sorgho (Burkina Faso)
02. Récolte de maïs abondante (Mali)
03. Paysan vidant sa fosse
à compost (Burkina Faso)
04. Paysans en train de semer (Mali)

Le compostage consiste à
produire une fumure avec les La lutte contre l’érosion
déchets naturels des récoltes permet aux cultures de mieux
(tiges et feuilles de mil, sorgho, profiter des pluies. Chaque
maïs...), la cendre des foyers agriculteur doit respecter les
et les déjections des animaux. règles de labour perpendiculaire
Chaque agriculteur creuse et à la pente et, si la pente le justi-
remplit une fosse près de son fie, installer des dispositifs
champ ou près d’un point d’eau anti-érosion : lignes de cailloux,
Au Burkina Faso, le compost
car il faut arroser le compost fascines, diguettes, demi-lunes
est utilisé dans plusieurs villages
pendant la saison sèche. du “zaï”…
jumelés, en association avec
Le compost obtenu est épandu la technique du “zaï” et les
sur les champs avant le labour. Au Mali, ce projet mis en place
semences améliorées.
Il enrichit en matière organique depuis 2007 en partenariat
le sol qui devient plus facile à avec GAE Sahel dans 47 villages
Ce programme permet de
travailler et conserve plus long- jumelés de la région de Bamako
multiplier les rendements
temps l’humidité. Un apport de et dans 12 villages de la région
par 3, 4, voire 5.
compost sur 2 ou 3 ans fertilise de Mopti, concerne 2400
Il démontre qu’en milieu
le sol pendant 3 à 5 ans. familles d’agriculteurs
sahélien, avec un faible
en 2013, soit environ 24000 per-
investissement, on peut
Des semences non OGM à sonnes. LACIM fournit
faire disparaître la “faim
cycle court sont sélection- aux agriculteurs un kit d’outils
ordinaire” dans les villages.
nées expérimentalement avec de base d’un coût de 60 ¤ :
Sur 1/2 ha, un paysan obtient
les agriculteurs pour s’adapter brouette, pelle, pioche, râteau,
la quantité presque suffisante
aux évolutions du climat. fourche.
pour nourrir une famille de 10
Au Mali, 2 variétés de maïs, personnes. Lorsque la pluvio-
de mil et de sorgho sont dis- Au Niger, en 2013, il concerne
métrie est normale, les rende-
ponibles auprès de l’IER (Insti- 265 agriculteurs de 12 villages
ments sont de l’ordre de 25 à
tut d’Économie Rurale). LACIM qui ont reçu une formation dis-
30 quintaux à l’hectare au lieu
fournit à chaque bénéficiaire pensée par le GESPAC, associa-
de 4 à 6 quintaux.
les semences pour 0,5 ha. tion locale partenaire assurant
Les années suivantes, il pourra également un suivi. La satisfac-
utiliser des graines issues de tion des agriculteurs est grande.
sa récolte comme semences.
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10 Les effets positifs


de l’agroécologie

Les paysans reprennent


espoir. La peur de la fa-
mine disparaît.

« Avant, nous étions annuel-


lement confrontés à la famine
pendant au moins 4 mois. Main-
tenant, ma famille est devenue
autosuffisante. »
Baraka Traore de Tongoye L’exode devient inutile Les paysans sont fiers de
avec de bonnes récoltes. pouvoir s’équiper avec
« Avant, notre production cou- leurs premiers bénéfices.
vrait au mieux 6 mois de nos « Avant, ma famille était défi-
besoins en céréales. Aussi, citaire. Je croyais mes champs « Cette année, j’ai cultivé du co-
chaque année, nous connais- hantés et je pensais même quit- ton et c’était au-delà de toutes
sions la famine. Maintenant, je ter le village. Cette année, ma mes espérances : ainsi j’ai payé
suis excédentaire. » récolte me suffit et cette idée ma première charrette. »
Dafolo Diarra de Gouakoulou est bannie à jamais. » Modibo Keita de Massala

Nakoun Dembélé de Mintinbougou


« Avant, je me posais la ques-
tion des moyens de notre sur- « Avec ma récolte, j’ai demandé « Depuis 2 ans, je n’achète plus
vie. Maintenant je suis excéden- à mon enfant de ne pas partir de céréales. Ceci est un grand
taire et chaque année je prête en exode cette année. » honneur. Autrefois, un paysan
1 tonne de céréales aux parents Siaka Diakité de Glada qui était obligé d’acheter des
et amis. » céréales ne trouvait pas la main
Markoni Traoré de Tongoye d’une fille en mariage. »
Tiékoro Coulibaly de Bafebougou
« Avant, ma production ne dé-
passait pas 2 mois de consom-
mation. Cette année, elle couvre
14 mois. Nous pouvons vendre 6
« Avec la réussite du projet, j’ai chan-
sacs de 100 Kg. »
Sirima Diarra de Sanandié
.
gé de statut social et économique.
Dès la première année, j’ai acheté une
« Mon objectif n’est plus l’auto-
suffisance alimentaire mais c’est charrette et un âne. Dès lors, j’ai com-
produire plus pour vendre. »
Konsira Djigui Diakité
mencé à me sentir libre. »
de Manabougou Coura
Karim Diarra de N’Gabakoro-Tessoin

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Vaincre la faim Actions solidaires au Sahel

11 D’autres moyens
pour augmenter
la production
agricole
Au Burkina Faso, la tech- Le transport du compost
nique traditionnelle du jusqu’aux champs avec
“zaï” est utilisée pour une charrette et un âne
restaurer la fertilité de facilite le travail des
sols très appauvris paysans qui peuvent ainsi
par l’érosion du vent et de l’eau, remplir plusieurs fosses
les fortes températures, le pa- et augmenter les sur-
cage excessif qui rendent les faces amendées. LACIM les
sols extrêmement durs... équipe progressivement.
Elle consiste à creuser des Le budget pour une charrette
cuvettes de 30 à 40 cm de dia- et un âne est de 200 ¤. Le rem-
mètre et de 10 à 15 cm de pro- boursement de l’attelage est
fondeur, puis à mettre au fond prévu en 4 ans. Les bénéficiaires
une fumure avec des graines de s’engagent à aider 2 autres agri-
mil ou de sorgho en les recou- culteurs qui n’en ont pas.
vrant de quelques centimètres
de terre. La terre retirée du trou La culture attelée permet
est accumulée sur un bord en d’étendre les surfaces
demi-lune perpendiculairement cultivées.
à la pente. Ainsi, les pluies ruis- Dans les villages jumelés du
sellent moins et l’eau s’infiltre Mali, la culture attelée se pra-
plus facilement car les termites tique avec 2 bœufs de labour
ont foré des canaux verticaux et le matériel adapté (charrue,
dans la fumure. Après 3 ou 4 “multiculteur”, semoir). Un atte-
ans, les sols sont redevenus lage laboure 1 ha en 3 jours.
meubles et fertiles. Pour faire le même travail à la
Le “zaï” pratiqué sur 1 ha avec “daba” dans le même temps,
la “daba” nécessite environ il faut 10 hommes. Avec un
300 h de travail. Il se fait en attelage, on cultive 3 à 5 ha de
période sèche avec des tempé- céréales. Ceci est un avantage
ratures de 45° à l’ombre. Il est considérable dans les régions
possible de faire ce où la saison des pluies est très
« Avec le compostage, c’est la pre- travail en 50 h avec courte. L’investissement est
mière fois que j’ai fait une bonne ré- un attelage. LACIM important : 500 ¤ pour
colte de maïs dans ma vie. encourage cette tech- 2 bœufs, 200 à 300 ¤ pour
Ainsi, au regard de ce bon résultat, nique associée aux le matériel. Il est donc très
semences sélection- difficile à rentabiliser si on ne
je n’ai plus à attendre de quelqu’un.
nées. Les rendements pratique pas en même temps
J’ai creusé jusqu’à 4 fosses. Elles sont
de sorgho et de mil, l’agroécologie. Le comité fran-
toutes remplies mais mon problème
multipliés par 4, per- çais LACIM aide parfois au dé-
sera le transport de cette grande quan-
mettent aux paysans veloppement de la culture at-
tité de compost parce que je n’ai pas de sortir de l’insécu- telée en achetant 5 paires de
de charrette pour le faire. Mon objectif rité alimentaire. bœufs et le matériel adapté
est d’être autosuffisant l’année pro- pour démarrer le projet dans un
chaine. » village. Un comité de gestion
Brunni Cissé village de Trofladji au Mali
est créé. Les agriculteurs équi-
pés devront rembourser l’atte-
01. Technique du “zaï” lage en 5 ans, ce qui permettra
(Burkina Faso) à d’autres d’en bénéficier.
02. Charrette pour le
transport (Mali)
03. Attelage bœufs et
charrue (Mali)
04. Culture préparée au
“zaï” (Burkina Faso)

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12 Pour vivre
et cultiver l’accès
à l’eau est vital
L’accès à l’eau est souvent les pluies ne tombent pas
difficile en zone sahélienne. toujours en quantité suf-
L’eau est rarement potable et fisante pour les besoins
parfois une longue marche est de l’agriculture. Elles sont
nécessaire. souvent brutales et ravinent
Traditionnellement, le sol. Leur irrégularité met
les villageois s’appro- en péril les cultures du fait de
visionnent chaque jour la sécheresse ou au contraire
dans différents points des inondations. L’irrigation
d’eau : est possible à proximité des
la mare, un bas-fond où l’eau fleuves ou lorsqu’il y a une
des pluies s’est accumulée et nappe phréatique pérenne à
peut demeurer pendant la sai- faible profondeur. Dans le delta
son sèche. Les animaux vien- intérieur du Niger au Mali, elle
nent y boire et faire leurs be- est utilisée pour la riziculture,
soins. Les femmes et les enfants et ailleurs, presque exclusive-
y puisent l’eau et la ramènent ment pour le maraîchage.
à la maison ou au campement.
Elle est très polluée et provoque
diarrhées et infections par-
fois mortelles surtout chez les
jeunes enfants.
le puisard, un trou dans la
terre grossièrement étayé, de
faible profondeur et sans mar-
gelle. Il est dangereux, pollué
et il finit par s’assécher plus ou
moins vite selon la pluviosité de
l’année précédente.
le puitS, un trou busé, de 60
à 80 m parfois, où l’eau est
pérenne. Il a
la faveur des
femmes qui s’y Pour faire face aux aléas
retrouvent sou- climatiques et à la dimi-
vent au long de nution des pluies, il faut
la journée. Elles recourir à des variétés de se-
remontent pé- mences moins gourmandes
niblement l’eau en eau et utiliser les différents
s’il est très pro- moyens de rétention de l’eau.
fond. Quand
c’est un animal
qui fait ce tra-
vail au moyen
d’une poulie, la
corde traîne sur
la terre et pollue
l’eau lorsque le
seau redescend. 01. Puits sans margelle
L’action de LA- (Burkina Faso)
CIM consiste, selon les situa- 02. Les femmes se retrouvent
tions, à réaliser des puits avec autour du forage (Niger)
margelles ou des forages avec 03. Retour de la corvée
pompes manuelles. d’eau du matin (Mali)
04. Canari pour garder l’eau
au frais dans la case

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13 Le stockage
et la transformation
accroître la sécurité alimentaire
01. Banque de céréales (Burkina Faso)
02. Grenier à mil en paille (Mali)
03. Moulin à mil (Mali)
04. Greniers en “banco” (Niger)

toutes Les familles ont


un grenier à mil en paille
ou en banco pour conserver
la récolte de l’année à la saison
sèche. Mais ce stock est sou-
vent insuffisant pour assurer la
“soudure”. En cas de mauvaise
récolte, la disette s’installe très
vite. Et sur les marchés, à cette
période, les prix augmentent
parfois considérablement.

La banque céréalière
est une réserve supplé-
mentaire collective et
une sécurité alimentaire récolte pour reconstituer la ré-
pour le village. Elle aide à serve.
faire face, pendant la soudure, Une bonne gestion est néces-
à l’épuisement prématuré des saire : compte des entrées et
réserves de beaucoup de fa- des sorties, autorité en cas
milles. Elle renforce et mutua- de contestation, autorisation d’un bâtiment pour l’abriter.
lise l’épargne des céréales par d’emprunt pour de nouvelles
un remboursement en nature. familles. LACIM achète une pro- LE MOULIN COLLECTIF permet
L’importance du stock garantit vision de départ et contribue aux femmes de gagner près de
aussi une aussi au financement du bâti- 2 h de travail par jour et leur
régulation des prix sur les ment de stockage construit en évite ainsi beaucoup de fatigue.
marchés locaux. “dur” pour protéger les céréales Elles élisent un comité de ges-
C’est une propriété du village contre les rongeurs. tion qui encaisse l’argent de
gérée par un comité élu par la mouture, paye les sommes
les hommes qui, traditionnel- Les femmes et souvent les nécessaires à l’achat du carbu-
lement, assurent la récolte du filles passent 1 à 2 h par rant, à l’entretien du moulin, à
mil et du sorgho. Selon la règle jour à piler dans un mortier son amortissement en vue de le
habituelle de fonctionnement, quelques kilos de mil, de sor- remplacer et à la rémunération
les villageois empruntent des gho ou de maïs pour les trans- du meunier. La formation d’un
céréales à la banque vers juillet/ former en farine. C’est un travail meunier (homme ou femme)
août suivant leurs besoins et pénible dont le rendement est est nécessaire pour faire tourner
remboursent en nature avec très faible. Leur première de- le moulin et l’entretenir. L’argent
un surplus de 20 % après la ré- mande à LACIM est l’achat d’un en caisse peut être utilisé dans
colte. Si les paysans n’emprun- moulin à mil et la construction le cadre du microcrédit en at-
tent pas la totalité du stock, ce tendant son utilisation pour les
qui reste est vendu en période besoins du moulin.
de “soudure” par le comité de
gestion qui rachètera de nou-
velles graines au moment de la
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14 Le maraîchage
et les microcrédits
améliorer la nutrition et
accroître les revenus familiaux

Le jardin maraîcher est


un moyen d’améliorer la
qualité de la nutrition :
légumes et fruits, riches en
vitamines et sels minéraux,
contribuent à l’équilibre alimen-
taire.

Ce projet concerne des


femmes formées aux tech-
niques du maraîchage par
les ONG locales en partenariat
avec LACIM, au Mali et au Niger.
Un jardin maraîcher-type mesure
1 ha. Il est protégé par une clô- de la moitié de la production est
ture grillagée et possède 4 à 6 vendue à un grossiste de la ville
puits de 5 à 15 m de profondeur. voisine.
Toujours possible en saison des Le reste sert à la consommation
pluies, le maraîchage est tribu- familiale et aux semences sui-
taire de l’accès à l’eau à la saison vantes. Une meilleure nourriture
sèche. Le travail se fait avec la améliore la santé des enfants.
daba et des arrosoirs. Chaque
parcelle est organisée en petits Les microcrédits, sollici-
carrés qui retiennent l’eau. tés par les femmes, finan-
Le sol est amendé avec du cent leurs projets de ma- 01. Arrosage d’un jardin (Mali)
fumier ou du compost. Les raîchage, de petit élevage 02. Femme portant sa récolte (Mali)
cultures sont diverses : gombo, ou de petit commerce. 03. Microcrédit (Mali)
manioc, menthe, oignons, poi- Elles constituent une associa- 04. Un potager (Mali)
vrons, aubergines, tomates, tion et élisent un conseil d’ad-
choux, arachides… mais aussi ministration responsable de la par mois.
pour certains jardins qui le per- gestion des fonds. Le capital
mettent, riz et maïs en période est divisé entre toutes celles Ce système mis en place
pluviale. qui veulent emprunter. Chaque par LACIM en partenariat
femme bénéficiaire du prêt avec les ONG locales
La gestion du jardin verse une cotisation de départ fonctionne très bien :
par une soixantaine de 1500 francs cfa soit environ le taux de recouvrement
de femmes permet d’ac- 2,70 ¤. Elle est toujours accom- dépasse 95 %.
croître les revenus fami- pagnée par une autre, solidaire Les recettes sont affectées au
liaux. de l’emprunt. Le prêt est pla- remboursement du capital et
Elles s’organisent en association fonné pour satisfaire toutes les des intérêts et à l’amélioration
avec un conseil d’administration demandes. La durée du prêt est de la consommation. La plupart
et un comité de surveillance. de 6 à 8 mois, parfois 1 an, selon des femmes ambitionnent de
Cette activité procure à chacune la décision de l’association. développer le maraîchage ou
d’elles l’équivalent de 100 ¤ /an Les intérêts varient de 1,5 % à 2 % leur petit commerce.
pour une parcelle d’1 are. Près

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15 L’alphabétisation
et la scolarisation
moteurs du développement

L’alphabétisation est
un facteur important
d’évolution personnelle
et sociale qui concerne
majoritairement les
femmes. ses effets béné-
fiques vont bien au-delà
des apprentissages de
base, lire, écrire et comp-
ter.
Elle est toujours associée aux
préoccupations quotidiennes Au Niger, l’alphabétisation a
autour de 5 grands thèmes : la démarré en 2009. GESPAC a
santé et l’hygiène, la nutrition, déjà assuré la formation de 480
la gestion des revenus familiaux personnes dont 90 hommes. En
ou collectifs, la citoyenneté. Les 2013, il est prévu de former 390
femmes prennent des respon- personnes dont 11 groupes de
sabilités pour la gestion des femmes et 1 groupe d’hommes.
moulins à mil ou des maternités
rurales. Elles s’engagent parfois Au Mali, l’alphabétisation 01. Une école sous paillote (Mali)
comme conseillères municipales des femmes est effectuée par 02. Séance d’alphabétisation (Niger)
ou dans la gestion des caisses GAE Sahel. De 2005 à 2012,
d’épargne et de crédit. Elles elle a concerné près de 7000
acquièrent ainsi de l’indépen- femmes, dans 85 villages. larité, surtout à celle des filles.
dance, affirment leur identité La disparité est forte à l’école
et leur place au plan social et En milieu rural, peu entre filles (40 %) et garçons
familial. Dans le domaine de la d’adultes ont été scola- (60 %). En 2012, les chiffres
santé, il y a moins de décès à risés dans leur enfance officiels de scolarisation en pri-
l’accouchement et au sevrage. et parmi eux, très peu de filles. maire donnés par la Banque
La mortalité des enfants dimi- Ceux qui ont eu la chance d’al- Mondiale, 79 % au Burkina
nue fortement de même que la ler à l’école partent souvent tra- Faso, 82 % au Mali et 71 % au
gravité des maladies pour l’en- vailler en ville. Niger, sont à relativiser car en
semble de la famille. réalité beaucoup moins d’élèves
La scolarisation des en- vont régulièrement à l’école en
La formation financée fants et des jeunes est brousse.
par LACIM a lieu de janvier à essentielle pour le déve- L’action de LACIM dans le do-
avril, quand il n’y a plus de tra- loppement. maine de la scolarité s’exerce
vail aux champs. A cette pé- En progrès, elle est encore in- à plusieurs niveaux : aide à la
riode, les hommes sont le plus suffisante. Les obstacles sont construction d’écoles en dur ou
souvent en exode. La formation nombreux : manque d’écoles en banco, achat de tables-bancs,
se déroule sur 2 ans en 2 ses- et d’enseignants, travail des en- parfois de panneaux solaires
sions de 4 ou 5 mois chacune, fants. Les parents ne donnent pour l’éclairage de classes ou de
5 jours/semaine et 3 h/jour. pas toujours la priorité à la sco- bibliothèques, soutien financier
pour la scolarisation des filles.

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16 Des projets
qui changent
la vie des femmes

« Avec l’alphabétisation nous


avons compris maintenant le
sevrage, la bonne préparation
de l’accouchement et comment
éviter la malnutrition. »
Sayon Konaté de Woloni

« J’ai payé les frais de scolari-


sation d’un de mes enfants et le « L’alphabétisation nous est
reste a servi à l’habillement. » utile. Elle nous a appris beau-
Djénéba Konaré de Konkou Zambougou coup de choses. J’ai appris les
systèmes de mesure de dis-
L’alphabétisation trans- tance, de poids et la montre. Je
forme leur quotidien. ne pouvais pas imaginer que
j’allais les connaître maintenant.
Grâce au maraîchage, les « Je suis allée vendre mon ara- La connaissance de la balance
femmes font mieux vivre chide au marché. Le commerçant me permettra de suivre la pe-
leur famille. annonçait 4,5 kg. J’ai lu 5,5 kg. Le sée de mes produits au marché.
commerçant m’a versé le reste Je ne serai plus trichée par les
« Le maraîchage nous a aidées de mon argent sans discuter. commerçants de Kati, Bamako.
à résoudre nos problèmes finan- Quel bonheur d’être alphabéti- J’aiderai mes autres collègues
ciers et a beaucoup amélioré sée ! Dès ce jour, je me suis sentie femmes. »
notre alimentation. » fière. » Sétou Fané

Minata Diarra de Sananco Séliba Saganogo de Takoni

« Je vais acheter des chèvres.


J’ai payé des habits pour mes
enfants et moi. Je ne finis pas
« Nous les femmes, nous sommes deve-
de citer tous les bénéfices tirés nues libres. Nous les femmes, nous qui
du jardin. Je me sens très heu-
reuse. » ne sommes pas considérées en famille,
Djénéba Niaré de Dombilan
nous à qui on ne donne pas la parole,
« La production du jardin m’aide nous qui ne sommes pas informées sur
beaucoup à prendre en charge
les dépenses de ma famille. » les revenus de la famille, nous sommes
Ami Samaké de Djidjana
en train de lire et d’écrire dans notre
langue maternelle. Merci. »
Un collectif de femmes de Marakadougou Sirakoro

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Vaincre la faim Un problème mondial Des raisons d’espérer

17 Des pistes pour demain


au niveau national
et international
01. Village adivasi
menacé d’expulsion (Inde)
02. Artisanat de poterie
(Bangladesh)
03. Tissage de nattes (Inde)

Les pays du Sud sont trop


dépendants des importa-
tions de nourriture et des
spéculations du marché mondial.

Il est indispensable de dé-


velopper dans ces pays une
politique agricole visant
à la sécurité alimentaire.
Il faut pour cela mettre l’accent
sur les cultures vivrières en dé-
veloppant l’agroécologie pour
accroître les rendements et
protéger les sols, en favorisant
l’accès à un meilleur outillage et
à des semences adaptées. L’ac-
compagnement et la formation
des paysans leur permettront
de s’approprier ces change-
ments, le métier d’agriculteur
et ses savoir-faire seront valo-
risés. L’artisanat est aussi pour
eux une source possible de re-
venus complémentaires. prix du blé a doublé sur les mar-
Améliorer le stockage, la chés internationaux pour une
commercialisation, les infras- simple insuffisance de 2 % de la
tructures et la régulation des production mondiale.
marchés des produits de base
permettrait de mieux écouler la L’opinion internationale
production et de faire face aux joue également un rôle
catastrophes naturelles. essentiel en soutenant
les petits paysans ou les
Au niveau international, communautés autoch-
l’annulation ou la réduc- tones dans leurs luttes
tion de la dette des pays pour le droit à la terre. La collaboration entre
du Sud est nécessaire. Dans certains pays, les terres les sociétés civiles du
Elle doit être accompagnée sont accaparées par des états Nord et du Sud
d’une protection des produc- étrangers ou des multinatio- (régions et villes jumelées, coo-
tions vivrières par la mise en nales en vue de cultures des- pération décentralisée) contri-
place de taxes douanières. tinées à l’exportation, à la pro- bue à développer des solidari-
Il faudrait aussi empêcher la duction de biocarburants ou à tés fondées sur la connaissance
spéculation sur les céréales en d’autres investissements (com- mutuelle.
constituant des stocks d’inter- plexe touristique, barrage, ex-
vention et des taxes spécifiques ploitation minière…).
pour limiter la fluctuation des Ces actions d’aide au dé-
prix. En 2007, par exemple, le veloppement sont un ob-
jectif majeur pour éta-
blir un meilleur équilibre
mondial des ressources
« Le système mondial est injuste parce qu’il et une plus grande jus-
avantage les forts et pénalise les faibles. » tice entre les peuples.
(S. Brunel,  Nourrir le monde, 2009).

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Vaincre la faim Un problème mondial Des raisons d’espérer

18 Quel modèle
d’agriculture
pour demain ?
Le modèle agricole ac- teurs de leurs produits. et de l’environnement en utili-
tuel dominant est celui L’agroécologie est une sant des intrants naturels. Il est
de l’agriculture intensive alternative pour demain. moins mécanisé, consomme
très productive. Elle est encore peu ré- moins d’énergie et demande
Il tend vers des monocultures pandue, mais expérimentée moins d’investissements. Il
sur de grandes surfaces avec avec succès depuis quelques maintient et développe la biodi-
des rendements élevés. années par des agriculteurs de versité en alternant les cultures
différents pays. complémentaires.
Il a permis de résorber
les grandes famines dans Ce modèle cherche à faire Au plan humain, cette
les dernières décennies et de évoluer une agriculture forme d’agriculture per-
nourrir une population crois- essentiellement quantita- met aux paysans pauvres
sante en Chine et en Inde, lors tive vers une agriculture du Sud de rester sur
de la “révolution verte”. qualitative, en repensant à leurs terres et d’être au-
la fois le système de production tosuffisants. Ils s’engagent
Ce modèle n’est pas du- agricole et le mode de consom- aussi dans une démarche où ils
rable et génère de graves mation alimentaire. C’est un sont acteurs de leur change-
inconvénients sur le plan modèle durable adapté aux ment individuel et collectif.
environnemental. Forte- contraintes locales et soucieux
ment mécanisé, il consomme de préserver la qualité des sols
beaucoup d’énergie et aug-
mente l’effet de serre. Les in-
trants utilisés massivement « L’agroécologie est pour nous bien
(engrais chimiques, herbicides, plus qu’une simple alternative agro-
pesticides, fongicides…) ap-
pauvrissent les sols à terme
nomique. Elle est liée à une dimension
et polluent les nappes phréa- profonde du respect de la vie et replace
tiques. Il réduit la biodiversité. l’être humain dans sa responsabilité à
Il consomme beaucoup d’eau
et suppose de grands projets l’égard du vivant. »
d’irrigation avec parfois des bar- Pierre Rabhi.
rages.

Au plan humain, il a accru L’agroécologie est un


la pauvreté et l’endette- changement de cap im-
ment de millions de pay- portant pour l’avenir de
sans maintenus dans un état l’humanité. De nombreux
de grande dépendance vis-à- spécialistes et instituts de re-
vis des fournisseurs (semences, cherche travaillent à ce projet.
matériel, intrants) et des ache- Des réseaux d’agriculteurs s’or-
ganisent dans leur pays ou dans
le monde pour échanger leurs
expériences et valoriser leurs
pratiques.

01. Légumes “bio” (France)


02. Moissonneuse-batteuse
03. Utilisation dangereuse de pes-
ticides (© www.planet-dechet)

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Vaincre la faim Un problème mondial Des raisons d’espérer

19 être citoyens
d’un monde plus
solidaire
Les associations de so-
lidarité internationale,
même modestes, peuvent
être efficaces dans les
pays du Sud pour vaincre
la faim.
Avec peu de financements,
LACIM obtient des résultats très
encourageants au Sahel et dans
d’autres jumelages : en Inde, au
Bangladesh, en Amérique La-
tine, en Haïti… en partenariat
avec des associations locales
et des coopératives paysannes.
Ces communautés rurales, peu
à peu, reprennent confiance et
entrent dans une démarche de
changement.
L’extrême pauvreté et la
malnutrition dans les pays Engageons-nous pour un
du Sud ne peuvent laisser in- monde plus juste et plus
différents les pays du Nord qui solidaire où les popula-
ont une part de responsabilité tions du monde les plus
dans la situation actuelle. fragilisées trouveront
des raisons d’espérer !
Que faire individuelle-
ment ou collectivement
pour contribuer à un
monde plus juste, plus
solidaire ? Nous pouvons
agir pour préserver de façon
durable la planète et partager
les ressources.

En tant que “citoyens


consommateurs” nous
pouvons faire des choix
pour contribuer à une meilleure
utilisation des ressources et
réduire le gaspillage (30 % de En tant que “citoyens du
la nourriture produite est jetée). monde” nous pouvons
La consommation excessive aussi nous engager à :
de viande nécessite la culture • connaître et faire connaître
intensive de céréales dans le autour de nous les conditions
monde pour nourrir le bétail. de vie des populations les plus
Les biocarburants exigeant démunies
de grandes plantations au dé- • demander à nos représen-
triment des cultures vivrières, tants élus au niveau local, na-
nous pouvons réduire notre tional ou européen d’agir en fa-
consommation d’énergie. veur de relations commerciales
Nous pouvons également ache- plus équilibrées entre pays
01. Rencontre amicale avec
ter des produits du commerce riches et pays pauvres
un chef de village (Mali)
équitable au profit des petits • soutenir les nombreuses as- 02. Échange avec le comité
producteurs du Sud. sociations qui développent une des femmes (Niger)
solidarité réelle avec les popu- 03. Course solidaire de collégiens
lations dans le besoin, au Sud pour aider un village malien (France)
comme au Nord et participer à 04. Semaine de la Solidarité Interna-
leur action. tionale (© Logo 2008 France)

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