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En ce temps où tout le monde a des doutes sur cette Eglise, voilà les
réponses aux questions posées et à toutes les critiques des ennemis de
l’Eglise Catholique.
Les questions abordées dans ce livre sont sur les thèmes : Bible, Eglise,
Enlèvement, Eucharistie, Marie, Objections courantes, Papauté, Purgatoire,
Indulgences, Sacrements, Saints, Salut, Sola Scriptura, Tradition
Imprimé par Christian TAMUKEY ayant l’idée d’aider nos frères et sœurs
ignorants
1 Co 7,32–35. 38: « Je voudrais vous voir exempts de soucis. L’homme qui n’est
pas marié à souci des affaires du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur.
Celui qui s’est marié a souci des affaires du monde, des moyens de plaire à sa
femme ; et le voilà partagé.
De même la femme sans mari, comme la jeune fille, a souci des affaires du
Seigneur ; elle cherche à être sainte de corps et d’esprit. Celle qui s’est mariée a
souci des affaires du monde, des moyens de plaire à son mari. . Je dis cela dans
votre propre intérêt, non pour vous tendre un piège, mais pour vous porter à ce
qui est digne et qui attache sans partage au Seigneur…celui qui se marie avec sa
fiancée fait bien, mais celui qui ne se marie pas fait mieux encore. »
Dans le rite latin au sein de l’Église catholique (dans les rites orientaux
catholiques les prêtres mariés sont traditionnellement permis), les prêtres sont
des hommes qui ont senti l’appel de Dieu à s’attacher “sans partage au Seigneur”
(1 Co 7,35). Cela ne peut pas être « contre nature » parce que c’est un appel de
Dieu et cela ne peut pas être contre l’enseignement biblique puisque c’est une
instruction de Paul lui-même!
Toute institution a le droit d’établir les règles qu’elle estime nécessaire pour
accomplir son but. La plupart des gens sont appelés au mariage, quelques-uns
Objection:
Mais la Bible enseigne que Pierre était marié (Mc 1,30; Lc 4,38) ainsi que d’autres
apôtres (1 Co 9,5). Et en 1 Tim 3,2 Paul parle des évêques qui étaient ou qui
pouvaient être mariés. Pourquoi l’Église interdit aujourd’hui ce que les apôtres
permettaient?
Réponse:
Il y a raison de croire que ces apôtres mariés ont renoncé à leur vie maritale pour
les raisons que Jésus et Paul ont indiqué plus haut…
Quand à 1 Co 9,5, les disciples avaient tout à fait le droit de se marier mais ils
ont renoncé. Paul a fait la même chose en ce qui concerne la rémunération pour
son travail missionnaire (auquel il fait mention dans le même chapitre). Cela est
parfaitement en harmonie avec la position catholique. Jésus Lui-même a
enseigné que quelqu’un peut même quitter sa femme (par consentement
mutuel) et tout le reste, pour se consacrer plus pleinement à Dieu et au travail
apostolique:
Mt 19,27-29: « Alors, prenant la parole, Pierre lui dit : « Voici que nous, nous
avons tout laissé et nous t’avons suivi, quelle sera donc notre part ? » Jésus leur
dit « …quiconque aura laissé maisons, frères, sœurs, père, mère, enfants ou
champs, à cause de mon nom, recevra bien davantage et aura en héritage la vie
éternelle »
Il est tout à fait possible que Pierre se soit séparé de sa femme de cette façon; la
Bible ne fait jamais mention de sa femme voyageant avec Jésus et les disciples,
bien qu’il soit fait mention de d’autres femmes (certaines nommément) qui
encourageaient les disciples et les aidaient financièrement (Mt 27,55–56; Mc.15,
40–41; Lc.8,1–3; 23,49.55; 24,10.22 ). Même les prêtres catholiques de rite oriental
et les prêtres orthodoxes s’abstiennent régulièrement de relation avec leurs
femmes pour de longues périodes, pour des raisons liturgiques ou
pénitentielles. La Bible approuve aussi clairement cette pratique (1 Co 7,5).
1 Co 1,2: « à l’Église de Dieu établie à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés dans
le Christ Jésus. »
1 Co 6,11: « Mais vous vous êtes lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous
avez été justifiés par le nom du Seigneur Jésus Christ et par l’Esprit de notre
Dieu. »
1 P 1,2: « Élus selon la prescience de Dieu le Père, dans la sanctification de
l’Esprit, pour obéir et être aspergés du sang de Jésus Christ. »
2 P 1,9 « Celui qui ne les possède pas, c’est un aveugle, un myope ; il oublie
qu’il a été purifié de ses anciens péchés. »
Objection:
Réponse:
Dans le même verset, Paul parle de la Chute, par laquelle « la multitude a été
constituée pécheresse». Les effets du péché originel sont réels et affectent
l’humanité de l’intérieur. Paul fait une analogie entre ces effets et la justice.
Cela n’aurait aucun sens de considérer le péché comme une réalité mais la
justice que comme une déclaration légale sans réelle transformation. De
même au verset 17, Paul fait le lien entre “l’abondance de la grâce” et “le don
gratuit de la justice,” suggérant à nouveau que la sanctification est
directement liée à la justification.
L’enseignement biblique montre fortement que la justification est une
transformation réelle de l’individu et non pas simplement une justification
extrinsèque, une déclaration légale de Dieu qui décide de ne plus imputer le
péché au pécheur sans que celui-ci ne soit réellement, intérieurement justifié.
Dans 1 Ch 21,8, par exemple, David demande à Dieu de “prendre l’iniquité de
ton serviteur.” Ailleurs David prie dans son fameux psaume de repentance,
sans faire de séparation entre sanctification et justification:
Ps 51,1-2.6–7.9–10: « Pitié pour moi, Dieu, en ta bonté, en ta grande tendresse
efface mon péché, lave-moi tout entier de mon mal et de ma faute purifie-moi
… Mais tu aimes la vérité au fond de l’être, dans le secret tu m’enseignes la
sagesse. Ote mes taches avec l’hysope, je serai pur; lave-moi, je serai blanc plus
que neige… Dieu, crée pour moi un cœur pur, restaure en ma poitrine un esprit
ferme. »
Phil 3, 11-14 : « afin de parvenir si possible à ressusciter d’entre les morts. Non
que je sois déjà au but, ni déjà devenu parfait ; mais je poursuis ma course pour
tâcher de saisir, ayant été saisi moi-même par le Christ Jésus. Non, frères, je ne
me flatte point d’avoir déjà saisi… et je cours vers le but, en vue du prix que
Dieu nous appelle à recevoir là-haut, dans le Christ Jésus.»
1 Tim 4, 1 : « L’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, certains
renieront la foi pour s’attacher à des esprits trompeurs et à des doctrines
diaboliques» Cf. 1 Tim 5, 15
Heb 3, 12-14 : «Prenez garde, frères, qu’il n’y ait peut-être en quelqu’un d’entre
vous un cœur mauvais, assez incrédule pour se détacher du Dieu vivant. Mais
encouragez-vous mutuellement chaque jour… afin qu’aucun de vous ne
s’endurcisse par la séduction du péché. Car nous sommes devenus participants
du Christ, si toutefois nous retenons inébranlablement jusqu’à la fin, dans toute
sa solidité, notre confiance initiale. »
Heb 6, 4-6 : «Il est impossible, en effet, pour ceux qui une fois ont été illuminés,
qui ont goûté au don céleste, qui sont devenus participants de l’Esprit Saint, qui
2 P 2, 15. 20-21 : « Après avoir quitté la voie droite, ils se sont égarés en suivant
la voie de Balaam … En effet, si, après avoir fui les souillures du monde par la
connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ, ils s’y engagent de nouveau
et sont dominés, leur dernière condition est devenue pire que la première. Car
mieux valait pour eux n’avoir pas connu la voie de la justice, que de l’avoir
connue pour se détourner du saint commandement qui leur avait été transmis.»
Cf Ap 2,4–5
Objection :
Mais si quelqu’un tombe dans le péché et abandonne la foi, c’est qu’il n’était
pas sauvé au départ. Nous pouvons savoir avec certitude que nous sauvés, en
nous basant sur 1 Jn 5, 13 (cf. Jn 5, 24) : « Je vous ai écrit ces choses, à vous qui
croyez au nom du Fils de Dieu, pour que vous sachiez que vous avez la vie
éternelle».
Réponse :
Si cette doctrine était vraie alors une telle personne, qui pensait être sauvée et
faire partie des élus (mais ne l’était pas réellement comme son comportement
le prouve plus tard), ne pouvait pas savoir avec une absolue certitude qu’elle
était sauvée. Devons-nous dire alors que de telles personnes sont de faux
chrétiens, des imposteurs ?
Mais bien entendu, les chrétiens pèchent tout le temps ! Si pécher, ne serait-ce
qu’une fois, signifiait que nous n’avons jamais été réellement chrétiens, il n’y
aurait pas beaucoup de chrétiens sur la surface du globe ! La littérature
proverbiale ne fournit pas d’affirmations littérales, mais au contraire, des
observations générales. Dans ce cas st Jean exprime le fait qu’une personne en
Christ devrait être intègre et que le péché est contraire à la vie en Christ.
La Bible indique parle souvent d’une récompense suivant nos bonnes actions
(faites seulement dans la grâce de Dieu). C’est ce que la foi catholique signifie
lorsqu’elle parle de “mérite”:
Mt 19,29: “Et quiconque aura laissé maisons, frères, sœurs, père, mère, enfants
ou champs, à cause de mon nom, recevra bien davantage et aura en héritage la vie
éternelle.” Cf. Mt 19,21
Lc 6,38: “Donnez, et l’on vous donnera ; c’est une bonne mesure, tassée,
secouée, débordante, qu’on versera dans votre sein ; car de la mesure dont vous
mesurez on mesurera pour vous en retour.” Cf. Col 3,23–24
1 Co 3,6–9: “Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé ; mais c’est Dieu qui donnait la
croissance. Ainsi donc, ni celui qui plante n’est quelque chose, ni celui qui
arrose, mais celui qui donne la croissance : Dieu. Celui qui plante et celui qui
arrose ne font qu’un, mais chacun recevra son propre salaire selon son propre labeur.
Car nous sommes les coopérateurs de Dieu ; vous êtes le champ de Dieu,
l’édifice de Dieu.” Cf. 1 Co 3,14; 2 Co 9,6; 2 Tim 4,8
Heb 10,35: “Ne perdez donc pas votre assurance ; elle a une grande et juste
récompense.” Cf. Heb 6,10; Mt 20,4; 2 Jean
Objection:
Il ne faut pas tirer des conclusions hâtives sur le simple usage de mots comme
“gagner” ou “mérite”. Ils doivent être compris dans le contexte plus large de
l’enseignement catholique sur la nécessité universelle de la grâce de Dieu pour
toute bonne action effectuée par l’homme.
C’est un cas classique de confusion qui a trouvé son origine dans une
terminologie équivoque. Dans la théologie catholique ces mots signifient
toujours notre coopération avec Dieu, et non pas notre propre “bonté”. Ils
n’indiquent pas que l’homme “gagne” le ciel comme par un droit qui lui serait
dû, mais plutôt par don, selon la récompense promise par Dieu, récompense
infiniment au-delà de tout ce que nos actions mériteraient.
Certains chrétiens moquent l’idée même que nous pourrions “coopérer” avec
Dieu. Cependant la Bible enseigne clairement que nous devons agir ainsi (par
sa grâce) pour obtenir le salut (voir 1 Co 3,9 plus haut; ainsi que Mc 16,20: “Pour
eux, ils s’en allèrent prêcher en tout lieu, le Seigneur agissant avec eux.”). Dans
un autre verset, st Paul exprime la même doctrine parfaitement:
Rom 6, 3-4 : « Ou bien ignorez-vous que, baptisés dans le Christ Jésus, c’est dans
sa mort que tous nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec
lui par le baptême dans la mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des
morts par la gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle.»
Tite 3, 5 : « Il ne s’est pas occupé des œuvres de justice que nous avions pu
accomplir, mais, poussé par sa seule miséricorde, il nous a sauvés par le bain
de la régénération et de la rénovation en l’Esprit Saint.»
1 Co 6, 11 : « Mais vous vous êtes lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous
avez été justifiés par le nom du Seigneur Jésus Christ et par l’Esprit de notre
Dieu.»
Jean : «entrer dans le royaume de Dieu » / Tite : «il nous a sauvé » / 1 Co : « vous
avez été justifiés».
C’est aussi un fait que le sacerdoce avait un rôle discret dans l’Église primitive,
celle-ci n’étant pas encore totalement séparée du judaïsme : l’autorité des prêtres
juifs était encore acceptée. Actes 2, 46 décrivent les chrétiens de Jérusalem «Jour
après jour, d’un seul cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple et rompaient
le pain dans leurs maisons ». L’apôtre Paul a offert des sacrifices dans le Temple
vers l’an 58 (Ac 21, 26), reconnaissant l’autorité du grand prêtre juif, se décrivant
lui-même comme « pharisien » (Ac 23, 5-6) et observait les fêtes juives (Ac 20,
6).
Il est cependant aisé de trouver l’évidence d’un sacerdoce chrétien dans la Bible.
A la dernière Cène, Jésus confie à ses disciples la tâche de célébrer l’aspect
central de la liturgie de la Messe, à savoir la consécration du pain et du vin (Lc
22, 19). Paul préside l’Eucharistie en Ac 20, 11. Les disciples ont de fait été des
modèles de vie sacerdotale : totalement consacrés à Dieu, répondant à son appel
toute leur vie durant. Jésus les a choisi et les a mandatés, et ils sont devenus ses
amis (Jn 15, 15-16). Il était leur seul maître (Mt 6, 24). Leur ministère était
permanent (Lc 9, 62) et ils étaient appelés à un engagement radical impliquant
même de quitter leurs possessions et leurs familles (Mt 4, 22 ; 19, 27 ; Lc 14, 26).
Le prêtre disciple doit accepter les épreuves et les privations, il doit choisir de
se renier (Mt 8, 19-20) et, s’il est appelé, à vivre en célibataire, afin de se dévouer
totalement au Seigneur (Mt 19, 12 ; 1 Co 7, 7-9). Les prêtres servent le Corps du
Christ (1 Co 3, 5 ; 9, 19 ; 2 Co 4, 5) et distribue les sacrements (1 Co 4, 1 ; Jc 5, 14
; Mt 28, 19). Ce sacerdoce offrant des « sacrifices » en « tout lieu » inauguré dans
le Nouveau Testament était prophétisé en Isaïe 66, 18.21 et Malachie 1, 11.
« Car nous estimons que l’homme est justifié par la foi sans la
pratique de la Loi.» Rm 3,28,
« Car c’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, moyennant la foi.
Ce salut ne vient pas de vous, il est un don de Dieu ; il ne vient pas
des œuvres, car nul ne doit pouvoir se glorifier.» Eph 2,8–9
L’Église catholique enseigne bien que nous ne sommes pas sauvés par nos
œuvres. Cependant la Bible enseigne que la foi par laquelle nous sommes
sauvés doit être accompagnée et confirmée par nos œuvres.
Rm 3, 28 enseigne simplement que nous sommes sauvés par la foi (et par la
grâce de Dieu) et non par les œuvres, ce que l’Église a toujours enseigné. Nulle
part la Bible enseigne que nous sommes sauvés par la foi seule. Eph 2,8–9,
souvent cité pour supporter la doctrine de la « foi seule » est immédiatement
suivi par un verset très important : «Nous sommes en effet son ouvrage, créés
dans le Christ Jésus en vue des bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance
pour que nous les pratiquions » (Eph 2, 10).
Ainsi les trois versets pris ensemble enseignent que la grâce, la foi et les
œuvres sont tous les trois indispensables pour le salut. Cette relation
Romains 2,13 « Ce ne sont pas les auditeurs de la Loi qui sont justes
devant Dieu, mais les observateurs de la Loi qui seront justifiés.» cf.
Heb 5,9
1 Corinthiens 3,8–9 «Chacun recevra son propre salaire selon son propre labeur.
Car nous sommes les coopérateurs de Dieu ; vous êtes le champ de Dieu,
l’édifice de Dieu. » cf. 1 Co 15,10.58 ; Tite 1,15– 16
1 Thessaloniciens 1,3 « [L] ‘activité de votre foi, le labeur de votre charité. » cf.
2 Thess 1,11
Jacques 1,22 « Mettez la Parole en pratique. Ne soyez pas seulement des
auditeurs qui s’abusent eux-mêmes !» cf. Jc 1,23–27
Jacques 2, 14.17 « A quoi cela sert-il, mes frères, que quelqu’un dise : « J’ai la foi
», s’il n’a pas les œuvres ? La foi peut-elle le sauver ? (…) Ainsi en est-il de la foi
: si elle n’a pas les œuvres, elle est tout à fait morte.»
Jacques 2,22-26 «Tu le vois : la foi coopérait à ses œuvres et par les œuvres sa
foi fut rendue parfaite. (…) Vous le voyez : c’est par les œuvres que l’homme est
justifié et non par la foi seule. (…) Comme le corps sans l’âme est mort, de même
la foi sans les œuvres est-elle morte. »
Nous voyons que la justification (être sauvé) et la sanctification (être saint) sont
liées. Nous ne sommes sauvés indépendamment des œuvres saintes et nos
œuvres saintes ne nous sauvent pas indépendamment de la foi en Christ et de
sa grâce. Au contraire il y a une relation entre foi et œuvres.
Si les œuvres n’avaient rien à voir avec le salut, il est très étrange que dans tous
les passages relatifs au jugement final et sur les motifs pour lesquels Dieu
détermine le salut ou la damnation de quelqu’un, ce sont les œuvres qui sont
considérés, pas la foi… (voir Mt.5,29 ; 16,27 ; 25,31. 41–46 ; Lc 14,13–14 ; Rm
2,5–12 ; Heb 5,9 ; 1 P 1,17 ; Ap 20,11–15 ; 22,12)
Matthieu 25,46 « Et ils s’en iront, ceux-ci [qui n’ont pas accomplis de bonnes
oeuvres] à une peine éternelle, et les justes à une vie éternelle.»
Bien sur les chrétiens devraient accomplir ces bonnes œuvres avec gratitude et
par amour de Dieu et du prochain. Car c’est par grâce que nous sommes sauvés
(Eph 2, 5). Oui c’est par la grâce de Dieu qui nous rend capables d’accomplir
ces œuvres, et non pas nos forces naturelles. La foi et les œuvres sont
intimement liés et contribuent à nous faire avancer sur le chemin du salut, qui
est progressif (Phil 2,12–13 ; 2 P.1,10 ) et qui peut être perdu (1 Co 9,27 ; 10,12 ;
Ga 5,4 ; Phil 3,11–14 ; 1 Tim 4,1 ; Heb.3,12–14 ; 6,46 ;2 P.2,20–21).
Tite 3,9-11 : Mais les folles recherches, les généalogies, les disputes, les
polémiques au sujet de la Loi, évite-les. Elles sont sans utilité et sans profit.
Quant à l’homme de parti, après un premier et un second avertissement, romps
avec lui. Un tel individu, tu le sais, est un dévoyé et un pécheur qui se
condamne lui-même.
1 Jn 2, 1–2: « Petits enfants, je vous écris ceci pour que vous ne péchiez pas. Mais
si quelqu’un vient à pécher, nous avons comme avocat auprès du Père Jésus
Christ, le Juste.; C’est lui qui est victime de propitiation pour nos péchés, non
seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier »
Jean évoque ici la présence du péché parmi les croyants comme d’une
éventualité réelle et en donne le remède. Jacques 5,16 de même exhorte les
chrétiens à “confesser vos péchés les uns aux autres,” et st Paul lui-même se
décrit comme “le plus grand des pécheurs” (1 Tim 1, 15, notez au passage que
Paul utilise le présent et non pas le passé). La notion d’une Église complètement
« sainte » sur la terre est ainsi clairement réfutée par la Bible.
Certains chrétiens semblent penser que l’apôtre Paul était une forme de
prédicateur indépendant, ne faisant pas partie d’une église, qui, à l’aide de
quelques amis, prêchait l’évangile. Or la Bible rapport comment Paul était
soumis à l’autorité de l’Eglise institutionnelle, bien qu’il soit un apôtre et
l’auteur d’une bonne part du Nouveau Testament:
Acts 13:1–4: Il y avait dans l’Église établie à Antioche des prophètes et des
docteurs : Barnabé, Syméon appelé Niger, Lucius de Cyrène, Manaèn, ami
Galates 1,18–19: “Ensuite, après trois ans, je montai à Jérusalem rendre visite à
Képhas et demeurai auprès de lui quinze jours : je n’ai pas vu d’autre apôtre,
mais seulement Jacques, le frère du Seigneur »
En fait, Paul croyait que son travail apostolique s’enracinait directement sur la
commission reçue de la hiérarchie apostolique.
Galates 2,9: « Et reconnaissant la grâce qui m’avait été départie, Jacques,
Képhas et Jean, ces notables, ces colonnes, nous tendirent la main, à moi et
à Barnabé, en signe de communion : nous irions, nous aux païens, eux à la
Circoncision »
Objection:
Mais les paroles de Jésus lui-même suggèrent que l’Eglise est avant tout
invisible, pas liée à des structures confessionnelles. Par exemple, Son analogie
des brebis et du berger (Jn 10,1–16; cf. 2 Tim 2,19; 1 Jn 2, 19), qui se
connaissent, ne montre-elle pas que l’Eglise est un corps invisible, constituée
uniquement des élus, de ceux qui sont réellement sauvés?
Réponse :
Non, parce que l’Ecriture décrit aussi les damnés comme des “brebis” (Ps 74,1),
parle d’une brebis qui s’est “perdue” (Ps.119, 176) et désigne aussi la nation
d’Israël (Ez 34,2–3.13.23.30) et même tous les hommes (Is 53,6). D’une façon
générale, le thème biblique des “brebis” fait référence au fait que tous les
hommes et en particulier Israël, sont les enfants de Dieu. Mais cela ne n’exclue
pas l’existence d’une Eglise visible et institutionnelle, en particulier par le fait
qu’elle est clairement indiquée dans la Bible.
La Bible n’est pas toujours facile à comprendre. C’est un livre complexe dont les
mots et les idées ont captivés les intelligences les plus brillantes depuis des
millénaires. Sans une instance d’interprétation officielle – telle que l’Église -
l’erreur et la division sont inévitables.
Objection:
Il est certainement mieux d’avoir la liberté de croire ce que nous trouvons dans
la Bible, que d’avoir quelqu’un nous disant quoi croire. De plus, les chrétiens
des différentes confessions peuvent librement être en désaccord à propos de
doctrines qui ne sont pas essentielles, mais ils sont généralement d’accord à
propos des doctrines essentielles de la foi. Lorsqu’ils sont en désaccord,
cependant, c’est en raison de leur péché et de leur orgueil, et non pas parce que
le sens de la Bible n’est pas clair.
Réponse:
Et même dans ce qui ne semble pas « essentiel », Dieu veut que nous soyons
unis dans la foi. Jésus a prié en Jn 17, 22: « qu’ils soient un comme nous sommes
un. » Ac 4,32 nous indique que les premiers chrétiens étaient « d’un seul cœur
et d’une seule âme ». Paul enseigne qu’il y a « un seul corps et un seul
Esprit…un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême« (Eph 4, 4-5) et que les
chrétiens doivent tenir « ferme dans un même esprit, luttant de concert et d’un
cœur unanime pour la foi de l’Évangile » (Phil 1, 27) et être « en plein accord et
d’un seul esprit » (Phil 2, 2). Pierre nous exhorte à être « en esprit d’union« (1P
3, 8). Le confessionnalisme et le relativisme doctrinal sont clairement
condamnés par Paul:
1 Co 1,10-13: « Je vous en prie, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus Christ,
ayez tous même langage ; qu’il n’y ait point parmi vous de divisions ; soyez
étroitement unis dans le même esprit et dans la même pensée. En effet, mes
L’Écriture est bien une « norme de vérité » et même une norme éminente, mais
pas dans le sens qu’elle exclue l’autorité de la Tradition apostolique et de
l’Église. Les catholiques affirment que chaque vraie doctrine se trouve dans la
Bible, même si c’est indirectement, et qu’aucune ne peut la contredire. 2 Tim
3,16-17 (« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, réfuter,
redresser, former à la justice : ainsi l’homme de Dieu se trouve-t-il accompli,
équipé pour toute œuvre bonne. ») n’enseigne pas « Sola Scriptura », mais décrit
simplement les vertus de la Sainte Écriture.
Objection :
L’Église Catholique ne peut toujours pas expliquer pourquoi Jésus et les apôtres
faisaient toujours référence aux Saintes Écritures pour prouver leurs doctrines.
Ils ne faisaient pas appel à la Tradition, et les juifs de l’Ancien Testament avaient
foi « dans la Bible seule » (Sola Scriptura).
Réponse :
En Matthieu 23,2-3, Jésus enseigne que les scribes et les pharisiens ont une
autorité légitime et contraignante (bien qu’ils soient souvent hypocrites): « Sur
la chaire de Moïse se sont assis les scribes et les Pharisiens : faites donc et
observez tout ce qu’ils pourront vous dire, mais ne vous réglez pas sur leurs
actes : car ils disent et ne font pas. » L’idée de la « chaire de Moïse » ne se trouve
nulle part dans l’Ancien Testament, mais vient de la Mishna (tradition orale
mise par écrit), qui enseigne une sorte de « succession enseignante » à partir de
Moïse. De même en Mt 2,23, la référence à « il sera appelé Nazaréen » est absente
de l’Ancien Testament, et cependant a été transmis oralement « par les
prophètes ». En 1 Co 10,4, Paul fait référence au rocher qui « suivait » les juifs
Les juifs n’ont jamais accepté la doctrine de la Sola Scriptura. Seuls les
sadducéens rejetaient la tradition orale, mais ils rejetaient aussi la résurrection
des morts, l’existence de l’âme, la vie après la mort, les récompenses et les
rétributions éternelles, l’existence des démons et des anges. La nature de
l’autorité dans l’Ancien Testament est illustrée par Ezra, un prêtre et un scribe
qui enseignait la Loi juive à Israël. Son enseignement avait force d’autorité, le
refuser était condamné par l’emprisonnement, le bannissement, la privation de
biens, voire la mort (cf Ezra 7, 6. 10. 25-26).
L’enlèvement
Cette doctrine, qui connaît un retentissement fulgurant aux Etats Unis, est de
plus en plus acceptée dans les milieux évangéliques francophones. Les romans
« Left Behind » s’appuyant sur cette vision de la fin des temps se vendent par
dizaines de millions d’exemplaires de par le monde. Le but de cet article est de
donner le point de vue catholique, exposer brièvement la doctrine de
l’enlèvement telle qu’elle est communément enseignée et enfin montrer en quoi
elle est contraire aux Ecritures et par là même dangereuse.
La doctrine catholique de l’enlèvement.
St Paul enseigne ici que les croyants qui seront vivants lors de la seconde venue
du Christ ne connaîtront pas la mort. Au contraire ils seront glorieusement
transformés et réunis (en étant enlevés) aux saints qui sont déjà avec le Christ.
Cette interprétation catholique est aussi celle des chrétiens orthodoxes, de la
plupart des protestants, ainsi que de beaucoup d’évangéliques.
La doctrine de l’enlèvement
Lorsque le temps des païens sera accomplie (Lc 21, 24), Jésus reviendra en secret
pour emmener l’Eglise (à savoir les croyants païens) au ciel. Les chrétiens seront
alors enlevés pour rencontrer Jésus dans les nuées et retourner avec lui au ciel.
Le but de l’Eglise sera alors achevé. Puis commencera une période de sept ans
de tribulation et de destruction sur la terre, au cours de laquelle l’Antéchrist
règnera. Après ces sept ans, Jésus reviendra publiquement et infligera une
défaite à l’Antéchrist et à ses fidèles.
Affirmer que l’Eglise est une improvisation destinée aux païens n’est pas
biblique, pas plus que la notion que le royaume prêché par Jésus se réalisera
dans l’avenir. En Mt 4, 17, Jésus affirme: « le royaume des Cieux est tout
proche ». En Mt 16, 13-20, lorsque Jésus enseigne qu’il établira Son Eglise sur le
Roc (st Pierre), il dit à ce dernier : »Je te donnerai les clés du royaume des cieux«.
L’Ecriture sainte appelle l’Eglise, le Corps du Christ (Eph 5, 23; Col 1, 24), la
Nouvelle Jérusalem (Ap 21, 2 ; comparer Ap 21, 14 et Eph 2, 19-22), l’Epouse
du Christ que Jésus épousera à la fin des temps (Ap 21, 9). Jésus a promis qu’il
serait avec Son Eglise tous les jours jusqu’à la fin des temps (Mt 28, 20).
L’idée que l’Eglise est une simple phase avant la restoration d’Israël ne se trouve
nulle part dans l’Ecriture. Pire encore elle contredit l’enseignement biblique très
clair que le Royaume de Dieu est l’Eglise. Le Catéchisme précise: » Pour
accomplir la volonté du Père, le Christ inaugura le Royaume des cieux sur la
terre » (LG 3). Or, la volonté du Père, c’est d' » élever les hommes à la
communion de la vie divine » (LG 2). Il le fait en rassemblant les hommes
autour de son Fils, Jésus-Christ. Ce rassemblement est l’Église, qui est sur terre
» le germe et le commencement du Royaume de Dieu » (LG 5). » (CEC n° 541).
Ceux qui soutiennent cette doctrine de l’Enlèvement enseignent que l’Eglise
catholique est la fausse religion qui va s’aligner avec l’Antéchrist, la Prostituée
de Babylone (Ap 18)!
« Mais nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de
ceux qui se sont endormis, afin que vous ne vous affligiez pas, comme les autres
hommes qui n’ont pas d’espérance. Car si nous croyons que Jésus est mort et
qu’il est ressuscité, croyons aussi que Dieu amènera avec Jésus ceux qui se sont
endormis en lui. Voici, en effet, ce que nous vous déclarons d’après la parole du
Seigneur: Nous, les vivants, laissés pour l’avènement du Seigneur, nous ne
devancerons pas ceux qui se sont endormis. Car, au signal donné, à la voix de
l’archange, au son de la trompette divine, le Seigneur lui-même descendra du
ciel, et ceux qui sont morts dans le Christ ressusciteront d’abord. Puis nous, qui
vivons, qui sommes restés, nous serons emportés avec eux sur les nuées à la
rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons pour toujours avec le
Seigneur. » (1 Thess 4, 13-17)
Paul enseigne clairement que tous les chrétiens rencontreront Jésus lors de sa
deuxième venue. Il parle de l’avènement du Christ, pas de plusieurs venues.
Cet avènement sera annoncé par la voix d’un archange et par le son de la
trompette : pas d’enlèvement secret! Paul évoque ceux qui seront encore là;
c’est-à-dire ceux qui ont survécu jusqu’à la fin du monde. Il n’est pasfait
mention de sept ans de tribulation.
Encore plus important, il n’est pas fait mention d’un changement de direction
de Jésus. Notons que Jésus « descendra du ciel ». Il viendra du ciel vers la terre.
Ainsi ici en 1 Thess 4, 17, il nous est dit que tous les chrétiens partiront à la
rencontre (apantesis) de Jésus dans les airs. Puis nous ferons demi-tour et
escorterons notre Roi vers sa destination finale : la terre. Nous ferons partie du
cortège triomphal du Christ, lorsqu’il viendra prendre possession de la terre et
achever l’histoire du monde. Donc ici pas d’enlèvement des chrétiens au ciel,
ni de demi-tour du Seigneur…
Il faut aussi noter que le Nouveau Testament nous donne d’autres détails. En 1
Co 15, 50-58, Paul fait de nouveau référence à la génération qui ne mourra pas.
Mais il ajoute le fait que le son de la trompette sera celui de la dernière
trompette. La mort est vaincue « La mort a été engloutie dans la victoire » (1 Co
15, 54). Paul parle très clairement de la venue du Christ à la fin du monde : «
Oui, je vais vous dire un mystère : nous ne mourrons pas tous, mais tous nous
serons transformés. En un instant, en un clin d’œil, au son de la trompette finale,
car elle sonnera, la trompette, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous,
nous serons transformés. » (1Co 15, 51-52)
Mt 24, 29-31 décrie le même évènement que 1 Thess 4 (voir le tableau plus bas).
Or Mt 24 est considéré par tous les chrétiens comme faisant référence à la fin
du monde : «Aussitôt après la tribulation de ces jours-là (…) alors apparaîtra dans
le ciel le signe du Fils de l’homme ; et alors toutes les races de la terre se
frapperont la poitrine ; et l’on verra le Fils de l’homme venant sur les nuées du
ciel avec puissance et grande gloire. Et il enverra ses anges avec une trompette
sonore, pour rassembler ses élus des quatre vents, des extrémités des cieux à
leurs extrémités. » (Mt 24, 29-31)
Les dispensionalistes prétendent que ces versets parlent d’un enlèvement secret.
Or ces versets n’en font aucune mention : « En ces jours qui précédèrent le
déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et mari, jusqu’au jour où
Noé entra dans l’arche, et les gens ne se doutèrent de rien jusqu’à l’arrivée du
déluge, qui les emporta tous. Tel sera aussi l’avènement du Fils de l’homme.
Alors deux hommes seront aux champs : l’un est pris, l’autre laissé ; deux
femmes en train de moudre ; l’une est prise, l’autre laissée.». Dans le passage
parallèle en Lc 17, 22-37, Jésus utilise à nouveau l’exemple du déluge et celui de
la destruction de Sodome pour mettre l’accent sur la soudaineté de son retour.
Mais cela ne se passe pas dans le secret ! «Comme l’éclair en effet, jaillissant d’un
point du ciel, resplendit jusqu’à l’autre, ainsi en sera-t-il du Fils de l’homme lors
de son Jour. » (Lc 17, 24). L’éclair n’a rien de secret. Jésus dit que le jugement au
temps de Noé et de Lot ne s’est pas produit sans avertissement préalable : « de
même en sera-t-il, le Jour où le Fils de l’homme doit se révéler.» (Lc 17, 30)
Révéler, c’est l’inverse de cacher. Ce jour sera la venue dans la Gloire du Christ
qui sera manifeste pour tous, tout comme le déluge, la destruction de Sodome
et l’éclair. Certains essaient d’utiliser le déluge et la destruction de Sodome pour
appuyer leur théorie que les justes sont enlevés alors que les impies sont laissés
sur terre. Or, dans les deux cas ceux qui sont enlevés sont les impies (cf Lc 17,
37 où Jésus dit que ceux qui seront pris seront rassemblés dans un lieu de mort
«là aussi les vautours se rassembleront » ). Ceux qui restèrent sur terre furent
les justes ! Ces évènements enseignent exactement l’inverse de la doctrine de
l’enlèvement.
Aucun support scripturaire et patristique
Il y a deux mille ans, Jésus a accompli notre rédemption, après trois ans de
ministère public. Sur la croix, Jésus « sachant que désormais tout était achevé
» dit « Tout est accompli » (Jn 19, 28.30). Pourquoi Jésus aurait-il besoin de
revenir pour un autre ministère public, cette fois ci long de mille ans ? Que
reste-t-il à accomplir ? Il a déjà déclaré : « J’ai vaincu le monde » (Jn 16, 33).
En 1944, le Magistère de l’Eglise catholique a condamné toute forme de
millénarisme qui enseigne que Jésus retournerait pour régner visiblement sur
Ignorance d’Ap 13
Les tenants de la doctrine de l’enlèvement insistent sur le fait que les saints
(les chrétiens) seront enlevés avant la manifestation de l’antéchrist et la
tribulation. Or Ap 13, 7-8 dit que l’antéchrist (la Bête) mène campagne contre
les saints sur la terre !
Méconnaissance de la souffrance
Les adhérents à la doctrine de l’enlèvement mettent l’accent sur le fait que les
croyants seront pris pour que les épreuves de la tribulation leur soient
épargnées. Or ceci est un manque de compréhension de ce que la Bible enseigne
à propos de la souffrance, à savoir qu’elle est un privilège pour ceux qui suivent
le Christ (Col 1, 24 ; Rm 8, 17-18) ; Jésus a dit ses disciples qu’ils auraient des
croix à porter (Mt 16, 24) et qu’ils souffriraient dans le monde (Jn 16, 33). En Ac
14, 22, il nous est dit qu’« il nous faut passer par bien des tribulations pour entrer
dans le Royaume de Dieu ». L’Ecriture sainte est claire : suivre Jésus, c’est
partager ses souffrances.
Les premiers martyrs n’ont pas été enlevés, ni les millions de saints
brutalement torturés par les communistes au 20ème siècle, ni nos frères
chrétiens actuellement persécutés (certains crucifiés) actuellement au
Soudan… Et Apocalypse 13 nous dit que les saints vivants lors de la Grande
Tribulation ne seront pas enlevés non plus. Il semble que l’adhésion à cette
théorie est une forme d’évasion du réel, adaptée à la mentalité moderne
complaisante et rejetant toute valeur à la souffrance.
Pour résumer, nous avons vu que la doctrine de l’enlèvement est anti-
biblique, ignore le rôle de l’Eglise dans le plan du salut, n’est apparu qu’en
1830 et est rejeté par l’immense majorité des chrétiens comme une
bizarrerie excentrique.
1
(http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P1R.HTM)
Explication du dogme
1) Ils disent que cela ne se trouve pas dans les Ecritures. De plus, cela
contredit Rm 3, 23 qui affirme que «tous ont péché et sont privés de la
gloire de Dieu».
2) Ils affirment que cette doctrine signifie que Marie n’a pas besoin d’être
rachetée par Jésus. La réponse à cette objection se trouve plus haut dans
la distinction faite entre la rédemption qui préserve du péché et la
rédemption qui purifie du péché.
3) Ils maintiennent que les Pères de l’Eglise n’ont pas enseigné cette
doctrine et notent le fait que même le grand Thomas d’Aquin (1225-1274)
l’a rejeté.
Il est évident que st Paul parle de péchés personnels que nous commettons, et
non du péché originel que nous héritons. Paul ne parle pas de « tous » dans un
sens absolu, excluant absolument chaque homme. Des exceptions évidentes
sont par exemple Jésus, Adam et Eve avant la chute et les enfants en dessous
de l’âge de raison. Les catholiques croient que Marie est une autre exception.
Plus tôt en Rm 3, 9-10, Paul dit : « Juifs et Grecs, tous sont soumis au péché,
comme il est écrit : Il n’est pas de juste, pas un seul, il n’en est pas de sensé, pas
un qui recherche Dieu. »
Paul cite ici le psaume 14. Lorsqu’il cite l’Ancien Testament, il respecte
toujours le contexte original, selon les règles juives d’utilisation de la Bible. De
ce fait, il ne transforme jamais le sens d’un verset pour lui faire dire l’inverse.
Donc que veut dire le roi David, lorsqu’il dit : « Non, il n’est plus d’honnête
homme, non, plus un seul » (v.3) ? David se lamente de la rébellion qui s’étend
en Israël. Les ennemis de David ne sont pas seulement les nations païennes,
mais aussi ses compatriotes israélites comme Saul et Absalom, membre de sa
propre famille d’alliance. David utilise « tous » dans un sens collectif, qui inclut
de larges portions de chaque groupe (juifs et païens), et non pas dans un sens
distributif qui inclurait chaque individu. Nous savons cela parce que David
distingue immédiatement « tous les malhonnêtes » de « mon peuple » (v.4) et
de « la génération des justes » (v.5). S’il n’y a absolument « pas un seul » qui
est juste, comment David peut-il parler de « génération des justes » ?
De la même façon, Paul utilise cette citation dans un sens collectif et non pas
distributif : les païens ne sont pas les seuls à pécher contre Dieu. Les juifs, unis
à Dieu par l’alliance sont aussi rebelles. Rm 3, 23 utilise donc « tous » dans un
sens collectif. Paul affirme qu’il n’y a pas de distinction entre les juifs circoncis
et les païens incirconcis : les deux groupes commettent des péchés personnels
et ont besoin d’être justifiés par la foi ;
De même, lorsque nous lisons Rm 5, 12. 18-19, où Paul enseigne que tous les
hommes héritent le péché d’Adam (péché originel), nous devons admettre des
exceptions telles que Jésus, Adam et Eve, et selon la foi catholique, Marie.
« Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Il
t’écrasera la tête et tu l’atteindras au talon ». Gn 3, 15
« Il entra et lui dit : « Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. »
Lc 1, 28
L’arche est restée trois mois dans la Marie passa trois mois dans la
maison d’Ebed Edom le Gi ite (2 S maison de Zacharie et d’Elisabeth
6, 11) (Lc 1, 26. 40)
St Justin Martyr et St Irénée ont implicitement enseigné que Marie était libre
de tout péché lorsqu’ils montrèrent qu’elle était la nouvelle Eve qui renversait
la désobéissance de la première. Lorsqu’elle désobéit, Eve était libre de tout
péché et de toute concupiscence (inclination au péché). Ainsi, son « non » à Dieu
était un choix libre et conscient de sa volonté. Pour que l’obéissance de Marie
puisse défaire la désobéissance d’Eve, le « oui » de Marie devait être aussi parfait
que le « non » d’Eve. Cela n’a été possible que parce que Marie était libre de tout
péché et de toute inclination au péché, tout comme Eve. Plus tard, d’autres Pères
sont explicitement enseigné que Marie était sans péché.
Ces grands théologiens ont pressenti que cette contradiction apparente devait
être résolue avant que l’Eglise ne définisse dogmatiquement ce que la Bible et la
Tradition semblaient enseigner : que Marie est sans péché. Duns Scott (1266-
1308), un théologien franciscain anglais, trouva une solution. Par ses brillants
écrits, il montra que la préservation de Marie du péché original n’enlevait pas le
besoin pour Marie d’être rachetée. Cela nécessitait une rédemption encore plus
parfaite : une rédemption préservatrice. Si un homme vous sort de sables
mouvants, vous direz qu’il vous a sauvé. Mais s’il vous empêche de tomber
dans les sables mouvants, vous direz qu’il vous a sauvé d’une façon plus
parfaite encore.
Les mérites du Christ pouvaient bien évidemment être appliqués à Marie par
anticipation. Tous les saints de l’Ancien Testament ont été pardonnés de tous
leurs péchés (y compris le péché originel) en raison des mérites des souffrances
du Christ, de sa mort et de sa résurrection. Lorsque l’Eglise réconcilia
l’Immaculée Conception avec la Rédemption universelle du Christ, les
discussions autour de ce sujet cessèrent.
Les Pères ont considéré comme évident que Marie n’avait commis aucun péché
personnel. Les mêmes raisons qui ont fait que Dieu a préservé Marie de tout
péché personnel s’appliquent d’autant plus à la préservation du péché originel.
Les péchés véniels personnels ne séparent pas une personne de Dieu comme le
fait le péché originel.
Le rôle de Marie comme la Nouvelle Eve exclut non seulement tout péché, mais
aussi la concupiscence. Comme st Paul l’enseigne en Romains 5, les dons
obtenus pour nous par Christ sont bien plus nombreux que les dommages
provoqués par Adam. La restauration accomplie par Dieu transforme toute
chose, au-delà même de ce qui était à l’origine. Par conséquent, nous devons
conclure que le « Oui » de Marie, qui a conduit à notre rédemption dans le
« Celui-là n’est-il pas le fils du charpentier ? N’a-t-il pas pour mère la nommée
Marie, et pour frères Jacques, Joseph, Simon et Jude ? » Mt 13, 55
Mt 1, 24-25 « Une fois réveillé, Joseph fit comme l’Ange du Seigneur lui avait
prescrit : il prit chez lui sa femme et il ne la connut pas jusqu’au jour où elle
enfanta un fils, et il l’appela du nom de Jésus.»
Est que « jusqu’au jour » signifie qu’après la naissance de Jésus, Marie a eu des
relations sexuelles normales avec Joseph ? Non. Le mot « jusque » ne signifie
pas nécessairement un changement de condition (dans ce cas la fin d’une
abstinence sexuelle). Par exemple, 1 Co 15, 25 dit que Christ « doit régner
jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds ». Cela signifie-t-il
qu’après cela Christ cessera de régner ? Non, car il règnera pour toujours (Lc 1,
32-33).
Lc 2, 6-7 « Or il advint, comme ils étaient là, que les jours furent accomplis
où elle devait enfanter. Elle enfanta son fils premier-né »
Dans un sens plus littéral cependant, « premier né » désigne chez les juifs
l’enfant qui, le premier ouvre le sein (Ex 13, 2). Le premier né, selon la loi
mosaïque devait être racheté dans les 40 jours suivant sa naissance (Ex 34, 20).
A ce moment la mère ne sait pas si elle aura d’autres enfants. Le titre de premier
né, cependant sera celui qu’elle utilisera pour désigner son fils, même si celui-
ci sera son unique.
Il nous faut garder à l’esprit deux éléments pendant l’étude de ces versets :
Mt 15 et Jn 19, 27
Luther : « C’est un article de foi que Marie est Mère du Seigneur et toujours
vierge…Christ, nous croyons, est venu d’un sein laissé parfaitement intact
»
Calvin : « Certains ont voulu suggérer de ce passage [Mt 1, 25] que la Vierge
Marie a eu d’autres enfants que le Fils de Dieu, et que Joseph a demeuré alors
avec elle plus tard, mais quelle folie que celle-ci ! Car l’auteur de l’évangile n’a pas
voulu rapporter ce qui s’est passé ensuite, il a simplement voulu mettre en
lumière l’obéissance de Joseph et montrer que Joseph a été bel et bien assuré
que c’était Dieu qui avait envoyé son ange à Marie. Il n’a pas, par conséquent,
vécu avec elle, ni partagé sa compagnie… Et d’ailleurs ce Notre Seigneur Jésus
Christ est appelé le premier né. Ce n’est pas parce qu’il y a eu un second ou un
troisième, mais parce que l’auteur de l’évangile fait référence à la proéminence.
L’Ecriture nous parle ainsi en nommant le premier né, qu’il y ait ou non
question d’un second » (Sermon sur Mt 1, 22-25, publié en 1562).
Objection :
Les catholiques adorent et prient devant des statues de Marie, donc ils
adorent des idoles.
Réponse :
Objection
Les statues de Marie violent le commandement de Dieu de ne pas faire des
images gravées (Ex 20, 4-5)
Réponse :
En Exode 20, 4-5, Dieu interdit la fabrication d’images dans l’intention de les
adorer. Mais Il n’interdit pas la fabrication d’images en elle-même. En Ex 25, 18-
19, Dieu ordonne à Moïse de fabriquer des statues de chérubins. En Nb 21, 8,
Dieu demande à Moïse de fabriquer un serpent de bronze. Les juifs utilisèrent
beaucoup d’images dans le Temple, incluant des anges, des bœufs, des lions,
des palmiers et des fleurs (1 R 6-7). Pour la plupart, nous avons des photos des
membres de nos familles et de ceux que nous aimons dans notre portefeuille.
Ce sont des images faites de main d’homme. Est-ce que nous les adorons
lorsque nous utilisons ces images pour nous rappeler les personnes qu’elles
représentent ? Non. Ce même principe s’applique à la vénération des statues.
Les catholiques et les orthodoxes utilisent les statues et les différentes images
simplement pour se rappeler les saints qu’elles représentent.
Réponse :
Les catholiques n’adorent que Dieu. Nous ne confondons pas une créature
(même la plus grande) avec le Créateur. Nous honorons Marie. Pourquoi ? A
cause des dons que Dieu lui a fait. En faisant d’elle Sa mère, Dieu a honoré
Marie plus que nous ne pourrons jamais. L’Ecriture appelle Marie « bénie »
et promet que toutes les générations feront de même (Lc 1, 42.48). Nous
Au verset 48, Marie prophétise que tous les ages la diront bienheureuse.
Et c’est la raison pour laquelle nous ne l’appelons pas seulement la Vierge
Marie, mais la Bienheureuse Vierge Marie.
Si quelqu’un nie que Marie est la Mère de Dieu, qu’il en soit conscient ou pas,
il nie par la même occasion l’Incarnation. Il implique alors que soit Jésus n’est
pas Dieu ou bien que Jésus est deux personnes : un humain et un Dieu. Les
protestants demandent : « Comment Marie, une créature, peut-elle être la
mère du Créateur ? ». La réponse est que lorsque le Fils éternel de Dieu est
devenu homme, Il a assumé une nature humaine. Il a pu ainsi naître d’une
femme tout comme nous.
St Ignace d’Antioche (110) : « Car notre Dieu, Jésus Christ, a été conçu par Marie
en accord avec le plan de Dieu »
L’histoire de l’Eglise montre que le titre de Mère de Dieu ne fut pas contesté
jusqu’à l’année 429. Alors un évêque nommé Nestorius commença à prêcher
l’hérésie selon laquelle Jésus est deux personnes distinctes, et que Marie est
seulement la mère de la personne humaine. En 431, le concile d’Ephèse
condamna cette hérésie. Cette dernière ne refit surface que plus de mille après
la Réforme. L’hérésie nestorienne démontre qu’une foi correcte à propos de
Marie préserve une foi correcte à propos de Jésus.
Martin Luther : « Dans cette œuvre où elle fut faite la Mère de Dieu, de
nombreuses et bonnes choses lui furent nombreuses, a un tel point que
personne ne peut le saisir …non seulement Marie a été la mère de Celui qui est
né (à Bethléem), mais de Celui qui, avant le monde, est né éternellement du
Père, né dans le temps d’une Mère et à la fois homme et Dieu »
Jean Calvin : « Il ne peut être nié que Dieu, en choisissant et en destinant Marie
à être la Mère de Son Fils, lui a accordé le plus grand des honneurs… Elisabeth
appelle Marie Mère du Seigneur, parce que l’unité de la personne dans les deux
natures du Christ était telle que pouvait dire que l’homme mortel engendré
dans le sein de Marie était en même temps le Dieu éternel »
Ulrich Zwingli : « Il lui a été donné ce qui n’appartient à aucune autre créature,
à savoir que dans la chair, elle a donné naissance au Fils de Dieu »
Or, certains protestants aujourd’hui déclarent que parce que Marie n’a pas pu
donner à Jésus Sa divinité, elle ne peut être appelée adéquatement sa mère.
Ceci est une profonde erreur. Jésus est une personne. Une personne est une
unité. C’est pourquoi nous disons qu’une personne est née, et non pas une
nature ou un corps. Par exemple, nos parents ne nous ont pas donné nos âmes
(qui ont été créés directement par Dieu), mais seulement nos corps.
Or nous savons que plus une personne est importante dans la mission du
Christ, plus grand est l’honneur qu’elle reçoit au ciel. Les apôtres par exemple
ont reçu de très hauts rangs (Lc 22, 29-30). Marie a donné à Jésus Son corps, qui
a été l’instrument de notre rédemption. Elle l’a porté dans son sein, la nourrit,
l’a vêtu, la nourrit et l’a protégé. En toute chose, Marie a consenti à la volonté
du Père pour Jésus. Elle a même accompagné Jésus au Calvaire où elle a
communié profondément à Ses souffrances.
C’est pour cela que Marie est la plus grande des créatures de Dieu et que nous
l’honorons.
Notons au passage que lorsque les pères de l’Eglise tels qu’Ignace d’Antioche
et Irénée appellent Marie la Mère de Dieu, ils assument que les chrétiens
considèrent que cela va de soi. Ils ne voient pas la nécessité d’expliquer et de
défendre cette doctrine comme si elle prêtait à controverse. Au cinquième siècle,
lorsque Nestorius commença à attaquer cette doctrine, l’Eglise reconnue
immédiatement qu’il exposait une théologie nouvelle et hérétique.
Nous avons déjà montré que la reine mère de l’Ancien Testament préfigure
Marie à la fois comme mère et reine du peuple élu de la Nouvelle Alliance.
Les pères apostoliques comme st Justin et st Irénée enseignent que Marie est
la Nouvelle Eve. Puisque Eve est la mère de la race humaine dans l’ordre de
la nature, les Pères ont vu Marie comme la mère de la race humaine dans
l’ordre de la grâce.
La prière Sub Tuum Praesidium (datée d’environ 250) illustre comment l’Eglise
primitive considérait Marie comme une mère spirituelle :
Jn 19, 26-27 : « Jésus donc voyant sa mère et, se tenant près d’elle, le disciple
qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : «
Voici ta mère. » Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui. ». Jésus n’a
prononcé que sept phrases sur la croix. Ici, il fait plus que régler un problème
domestique (bien que cela fasse aussi partie du sens littéral du texte).
L’Eglise a toujours compris que Jésus révélait, à ce moment précis, à tous ses
disciples bien aimés, représentés par Jean, que Marie est notre mère spirituelle
et que nous sommes ses enfants spirituels. Dans le moment le plus solennel de
l’histoire du salut, les paroles de Jésus apportent une révélation importante.
Il est utile de noter que lorsque Jésus désigne Marie comme la mère de Jean, la
mère biologique de ce dernier se trouve là : « Il y avait là de nombreuses femmes
qui regardaient à distance, celles (…), entre autres Marie de Magdala, Marie,
mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée » (Mt 27, 55-56) Ce
détail renforce l’importance et l’étendue des paroles de Jésus.
Tout comme les pères de la terre reflètent d’une certaine façon la paternité de
Dieu (Eph 3, 14-15), les mères de la terre reflètent la maternité spirituelle de
Marie. Cette maternité spirituelle nous aide à comprendre combien Dieu a
donné à Marie un rôle important dans nos vies spirituelles. Nous devons
reconnaître son rôle et l’accueillir comme un don précieux de Dieu, tout comme
nous accueillons le don de la Bible et de l’Eglise. C’est cela la dévotion mariale
catholique.
Même après la consécration, Jésus appelle ce qui est contenu dans la coupe «
le fruit de la vigne » (Mt 26, 29) et St Paul continue à appeler l’autre élément
« pain » (1 Co 11, 26.27.28). Cela ne prouve-t-il pas que ces éléments
demeurent du pain et du vin ?
Réponse :
Non. L’Ecriture appelle souvent les choses en fonction de leur apparence. Les
anges qui apparaissent comme des hommes sont appelés hommes (Gn 18, 2. 22
; 19, 1). Le Saint Esprit est décrit comme « des langues de feu » qui descendent
sur les apôtres (Ac 2, 3).
L’Ecriture appelle aussi les choses par leurs anciens noms. Par exemple, après
que le bâton d’Aaron fut transformé en serpent, il est toujours appelé un bâton
: « mais le bâton d’Aaron avala leurs bâtons » (Ex 7, 12). Après que Jésus guérit
l’aveugle né, ce dernier est toujours appelé « l’aveugle » (Jn 9, 17).
Personne ne soutiendra que les anges n’étaient pas de vrais anges parce qu’ils
étaient appelés hommes. Personne ne soutiendra que l’aveugle né n’a pas été
vraiment guéri parce qu’on l’appelle plus tard aveugle ; De même, nous ne
pouvons soutenir que l’Eucharistie n’est pas le corps et le sang du Christ
simplement parce que l’Ecriture les appelle parfois pain et vin. L’Eucharistie est
appelé pain après la consécration parce qu’il conserve l’apparence du pain, et
parce que c’était du pain avant la consécration.
Est-ce que les apôtres croyaient qu’ils distribuaient du pain et du vin comme
un symbole du Christ ou bien qu’ils consacraient réellement le corps et le sang
du Christ ?
Objection:
Même après la consécration, Jésus appelle ce qui est contenu dans la coupe «
le fruit de la vigne » (Mt 26, 29) et St Paul continue à appeler l’autre élément «
pain » (1 Co 11, 26.27.28). Cela ne prouve-t-il pas que ces éléments demeurent
du pain et du vin ?
Les indulgences
Pour mieux saisir la nature et la beauté des indulgences, il nous faut nous
pencher un moment sur le mal qu’elles viennent soigner : le péché.
Le péché
Le péché est le plus grand drame de la vie, puisqu’il est séparation de la source
de toute vie, bonté et joie, Dieu lui-même. Pêcher, c’est dire « non » à Dieu, à
Sa volonté, à Sa loi et à Son amour. C’est rompre l’alliance d’amour qui nous
unit à Dieu. C’est de fait comparable à l’infidélité conjugale, comme le montre
les Ecritures à de nombreux endroits (par ex. Os 2, 4-15).
Le péché étant réel, le pardon doit l’être tout autant. Or « sans effusion de
sang, il n’y a pas de rémission des péchés » (Hb 9, 22). Or « qui peut remettre
les péchés, sinon Dieu seul ? » (Mc 2, 7). C’est pour cela que le Verbe de Dieu
s’est fait homme (cf Jn 1, 14) et est mort sur une croix « pour abolir le péché
par son sacrifice » (Hb 9, 26). Donc le pardon des péchés nécessite la croix,
ce qui donne la mesure de la gravité du péché, quel qu’il soit.
Jésus donne à ses disciples (et par extension aux prêtres) le pouvoir non
seulement de « délier » les péchés (pardonner au nom de Dieu) mais aussi de
« lier » (imposer des pénitences) : Mt 16, 19 ; 18, 18 ; Jn 20, 23.
L’Eglise offre donc aux croyants cette très belle grâce de l’indulgence ainsi
définie : « L’indulgence est la rémission devant Dieu de la peine temporelle
due pour les péchés dont la faute est déjà effacée, rémission que le fidèle
bien disposé obtient à certaines conditions déterminées, par l’action de
l’Église, laquelle, en tant que dispensatrice de la rédemption, distribue et
applique par son autorité le trésor des satisfactions du Christ et des saints
» Catéchisme de l’Eglise Catholique #1471
La Bible mentionne plusieurs façons de réparer les péchés : la prière, les bonnes
œuvres, les aumônes et le jeûne :
Daniel 4, 24 : « C’est pourquoi, ô roi, agrée mon conseil : romps tes péchés par
les œuvres de justice, et tes iniquités en faisant miséricorde aux pauvres, afin
d’avoir longue sécurité »
Tobie 12, 8-9 : « Mieux vaut la prière avec le jeûne, et l’aumône avec la justice,
que la richesse avec l’iniquité. L’aumône sauve de la mort et elle purifie de
tout péché. Ceux qui font l’aumône sont rassasiés de jours »
Actes 10, 4 : « Tes prières et tes aumônes sont montées devant Dieu et il s’est
souvenu de toi »
Ainsi l’Eglise invite, pour l’obtention d’une indulgence :
1) à la prière
2) aux actes de charité (à savoir les sept actes de charité corporels: nourrir
les affamés, donner à boire aux assoiffés, vêtir ceux qui sont nus, abriter
les sans- logis, visiter les malades, visiter les prisonniers et enterrer les
morts; ainsi que les sept actes de charité spirituels: conseiller ceux qui
doutent, instruire les ignorants, réprimander les pêcheurs, conforter les
affligés, pardonner les offenses, supporter les injustices avec patience et prier
pour les vivants et les morts)
3) au jeûne sous toutes ses formes.
Pour plus amples détails sur la pratique des indulgences, voir ici
(http://jesusmarie.free.fr/purgatoire_constitution_sur_les_indulgences.html)
et ici
(http://www.salveregina.com/Morale/Enchiridion_des_indulgences.htm).
Bien sûr, rien n’est impossible à Dieu (Lc 1, 37). Mais Jésus nous a préparé à
accepter l’idée de quelque chose présent en plusieurs endroits de façon
simultanée. Rappelons-nous le miracle des pains et des poissons (Jn 6, 1-13),
où un nombre limité de nourriture a pu nourrir des milliers de personnes en
même temps. Si Jésus peut multiplier la présence d’un pain naturel, nous ne
devrions pas avoir de doute qu’il peut multiplier la présence de Son corps.
Non. Cela a été précisément ce malentendu qui a conduit les juifs et beaucoup
de disciples en Jean 6 a rejeté Jésus lorsqu’il dit qu’ils devaient manger Sa chair
et Son sang. Ils pensaient que Jésus leur demandait de manger son corps de
façon sanglante, comme des cannibales. Cependant, les disciples qui restèrent
fidèles furent récompensés pour leur foi lors de la Dernière Cène. Jésus leur
révéla alors qu’ils recevraient Son corps et Son sang réellement mais de façon
sacramentelle (présent d’une façon cachée).
Dans le sacrement de l’Eucharistie, le corps et le sang de Jésus sont réellement
présents, mais pas avec leurs propriétés physiques normales. Le corps de Jésus
ne s’étend pas dans l’espace, sa condition normale est cachée sous les
apparences du pain et du vin. Lorsque les apôtres ont mangé réellement le
corps et le sang de Jésus, ce n’était pas du cannibalisme, parce que Jésus n’était
pas consommé dans sa condition normale. Ils n’ont pas mangé des morceaux
du bras du Christ, par exemple ou avalé des décilitres de son sang. Au contraire,
ils ont reçu Jésus totalement et entièrement, son corps, son sang, son âme et sa
divinité, sous les apparences du pain et du vin. Cette réception de Jésus est
réelle, mais la présence sacramentelle dans l’Eucharistie n’a rien à voir avec le
cannibalisme ou avec le fait de boire du sang.
Jésus dit de lui-même qu’il est une « vigne » (Jn 15, 1) et une « porte » (Jn 10,
9). Mais il ne peut être littéralement une vigne ou une porte. Ne peut-on pas
supposer que Jésus parle aussi de façon imagée lorsqu’il dit : « Ceci est mon
corps ; ceci est mon sang » ?
Non. Lorsque Jésus dit de lui-même qu’il est une vigne ou une porte, le contexte
montre clairement qu’il parle de façon imagée. Jn 10, 6 dits de façon claire que
l’illustration de la porte est « une parabole ». De plus, ces analogies sont très
explicites : Jésus est comme une vigne qui donne la vie spirituelle à tous les
Croire à la Présence Réelle, c’est simplement prendre Jésus au mot. S’il déclare
qu’un pain et qu’un vin ordinaire est réellement son Corps et son Sang, par la
toute-puissance de la Parole même de Dieu, c’est ce qu’ils deviennent ! Dieu créa
la lumière en disant simplement « que la lumière soit » (Gn 1, 3). Jésus guérit le
fils de l’officier royal à Capharnaum en affirmant simplement qu’il était guérit
(Jn 4,
Comme il le fait en Jean 6, Jésus établit l’équivalence entre son Corps et son
Sang donné dans l’Eucharistie et son Corps et son Sang sacrifiés sur la Croix.
« Ceci est mon Corps livré pour vous » (Lc 22, 19) ; « Ceci est mon sang, le sang
de l’alliance, qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés.
» (Mt 26, 28). Jésus identifie le corps et le sang qu’il donne à la Dernière Cène
avec le même Corps et le même Sang qu’il va offrir sur la Croix. Si nous
acceptons que le corps et le sang offerts sur la croix sont réels, alors nous
devons aussi accepter que le corps et le sang offerts dans l’Eucharistie sont
réels.
Objections:
Jésus ne parle-il pas symboliquement lorsqu’il dit: »Ceci est mon corps,
ceci est mon sang »? Si les Apôtres ont mangé la chair et le sang de Jésus
de façon réelle, n’est-ce pas du cannibalisme?
N’est-il pas impossible pour le corps et le sang de Jésus d’être en deux endroits
en même temps ?
Non, le verset 63 ne prouve pas que Jésus parlait symboliquement par rapport
à l’Eucharistie, et ceci pour cinq raisons :
« En effet, ceux qui vivent selon la chair désirent ce qui est charnel ; ceux qui
vivent selon l’esprit, ce qui est spirituel. Car le désir de la chair, c’est la mort,
tandis que le désir de l’esprit, c’est la vie et la paix, puisque le désir de la chair
est inimitié contre Dieu : il ne se soumet pas à la loi de Dieu, il ne le peut même
pas, et ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu. Vous, vous n’êtes
pas dans la chair mais dans l’esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Qui
n’a pas l’Esprit ne lui appartient pas ».
5) Les disciples incroyants abandonnent Jésus après le verset 63. Ils ne l’auraient
pas abandonné à ce moment-là si Jésus les avait assuré qu’il parlait seulement
d’une façon symbolique. C’est la seule fois dans le Nouveau Testament que des
Oui, bien sûr. Si Jésus n’avait pas dit plus que cela, les catholiques ne croiraient
pas à la Présence Réelle. Mais Jésus ne s’arrête pas au verset 35. Rappelons-nous
que le discours du pain de vie a deux parties. Dans la première (v. 22-47), Jésus
met l’accent principal sur la nécessité de croire en Lui. Dans la seconde (v. 48-
59), Jésus précise ce qu’il veut dire lorsqu’Il dit qu’il est le Pain.
Le pain dont Jésus parle n’est pas simplement le symbole d’une nourriture
spirituelle ? Jésus déclare clairement que ce pain est Sa propre chair, la même
chair qu’il va offrir pour la vie du monde (v. 51). Considérons cela un instant.
Jésus établit l’équivalence entre la chair que nous devons manger pour avoir la
vie éternelle et la chair offerte sur la croix ! Soit cette chair est symbolique, soit
elle est littérale. Aucun chrétien ne doute que Jésus a offert sa chair réelle sur
la croix. Dès lors, nous ne pouvons douter que le Christ veut que nous
mangions sa chair réelle pour notre salut.
Quand Jésus explique que le pain de vie est littéralement Sa chair, nous devons
accepter Ses mots tels qu’ils sont. Nous ne pouvons préférer une explication
différente que celle donnée par Jésus Lui-même. Croire en Jésus (enseignement
de la première partie) signifie aussi croire qu’Il nous donnera Sa chair et Son
sang réels à manger (enseignement de la deuxième partie).
« Quand s’avancent contre moi les méchants pour dévorer ma chair » Ps 27, 2
« A tes oppresseurs je ferai manger leur propre chair, comme de vin nouveau
ils s’enivreront de leur sang » Is 49, 26. Voir aussi Is 9, 18-20 ; Mi 3, 3 ; 2 Sam
23, 15-17 ; Ap 17, 6.16.
Si Jésus parle de manger sa chair et boire son sang de façon symbolique, le sens
de ses paroles serait alors « qui me persécute, m’attaque et me détruit aura la
vie éternelle », ce qui n’a aucun sens…
« Je suis le pain vivant, descendu du ciel. Qui mangera ce pain vivra à jamais.
Et même, le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde. » (v 51)
« Alors Jésus leur dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la
chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous.»
(v 53) « Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une
boisson. » (v 55).
Il y a au moins cinq raisons pour lesquelles nous savons que Jésus parlait
littéralement et non pas symboliquement à propos de Sa chair et de Son
sang.
En lisant attentivement, nous pouvons voir pourquoi Jésus insiste tant sur le
thème de la foi (particulièrement aux versets 61 à 65). La foule et les disciples
rejettent l’enseignement de Jésus en raison de leur manque de foi.
Nous catholiques devrions apprécier et chérir ce don spécial de la foi qui nous
permet de croire en la Présence Réelle. Nous devrions prier pour nos frères
Objections:
Jésus ne parle-t-Il pas de façon symbolique lorsqu’Il dit que nous devons
manger Sa chair et boire Son sang ?
Lorsque Jésus dit de lui qu’il est le « Pain de vie » (Jn 6, 35), ne dit-il pas que
si nous croyons en Lui, Il nous nourrira spirituellement?
En Jean 6, 60-70, Jésus n’explique-t-il pas qu’il parlait seulement
symboliquement dans les versets précédents ?
•1) Melchizédek
Le pain et le vin offert par le prêtre-roi Melchisédech (Gn 14, 18) préfigure le
pain et le vin offert par le prêtre et le roi éternel Jésus le Jeudi Saint. Notons que
Heb 6, 20 identifie Jésus comme « grand prêtre pour l’éternité selon l’ordre de
Melchisédech »
•3) La manne
C’est l’un des symboles les plus clairs de l’Eucharistie dans l’Ancien Testament
et est utilisé par Jésus pour se l’appliquer à lui-même (Jn 6, 32-51). La manne
venue du ciel a soutenu les Israélites pendant leur séjour au désert, mais a cessé
de tomber lorsqu’ils sont entrés dans la Terre Promise (Ex 16, 35). De la même
façon, l’Eucharistie nous nourrit spirituellement dans notre pèlerinage terrestre,
a) La parole écrite de Dieu sur des tables de pierre (Ex 25, 16) qui
préfigure la Parole vivante contenue dans l’Eucharistie
b) Un vase rempli de manne (Ex 16, 34). Ce pain ordinaire venu du ciel
préfigure l’Eucharistie où Jésus, «le pain vivant descendu du ciel» (Jn 6, 51),
vient à nous sous les apparences du pain.
c) Le rameau d’Aaron (Nb 17, 25) qui avait fleuri et porté du fruit comme
signe de la vraie prêtrise dans la Première Alliance. Le sacerdoce d’Aaron
préfigure le sacerdoce de Jésus dans la Nouvelle Alliance. Le rameau
d’Aaron, le signe du sacerdoce, préfigure l’instrument du sacerdoce de Jésus,
Son propre corps. En assumant une nature humaine, Jésus a pu offrir Son
corps et Son sang comme un sacrifice parfait pour nos péchés. Tout comme
le rameau d’Aaron a miraculeusement donné des amandes, ainsi le corps de
Jésus a miraculeusement donné les sacrements du baptême et de
l’Eucharistie, signifiés par le sang et l’eau qui ont coulé de Son côté ouvert
(Jn 19, 34).
Dans cet article, nous allons poser les bases pour pouvoir recevoir ce que la Bible
nous dit de Marie. Nous allons voir un premier lieu ce qu’est la typologie, puis
voir en détail trois types de Marie dans l’Ancien Testament La typologie CCC
§ 128-130 (http://www.vatican.va/archive/FRA0013/PS.HTM)
Pour comprendre l’AT, nous devons le lire pas simplement en utilisant le sens
littéral, mais aussi le sens typologique.
En Mt 12, 40, Jésus enseigne que les trois jours que Jonas a passé dans
le ventre de la baleine préfigurent les trois jours de Jésus au tombeau
En Jn 3, 14, Jésus dit que le serpent d’airain de Nb 21, 9 symbolise sa
crucifixion
En 1 P 3, 19-21, St Pierre montre que le déluge qui s’est produit à l’époque
de Noé préfigurait le baptême chrétien
En 1 Co 10, 4, St Paul appelle le rocher qui suivait les Hébreux dans le désert
« Christ ». Il ne dit pas que le rocher était comme le Christ ; St Paul dit que le
rocher était le Christ. Il utilise ce langage pour insister sur le fait que la
relation entre un type de l’AT et son accomplissement dans le NT est plus
qu’une similarité.
En Rm 5, 14, St Paul appelle Adam de façon spécifique un « type » du Christ.
Les Pères firent un lien évident : tout comme le Christ est le nouvel Adam (1
Co 15, 45), Marie est la nouvelle Eve. Après qu’Adam et Eve péchèrent, Gn 3,
15 prophétise une femme et sa descendance qui seront en totale hostilité avec
le serpent (Satan) et sa descendance :
« Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Il
t’écrasera la tête et tu l’atteindras au talon. ». Le fils (« il ») écrasera la tête du
serpent. Puisque l’homme qui écrase la tête du serpent est Jésus, sa mère (« la
femme ») est donc Marie.
Ainsi, Gn 3, 15-17 décrit deux famille : celle de la chute -Adam et Eve- et celle
de la rédemption -Jésus et Marie, le nouvel Adam et la nouvelle Eve. Bien que
la race humaine tomba dans le péché à travers la faute d’Adam, le rôle d’Eve fut
crucial. Jésus a accompli la rédemption du monde, et le rôle de Marie est là aussi
crucial. Nous allons voir que l’Ecriture montre continuellement Jésus et Marie
ensemble lors des évènements pivots de notre salut.
Notons comment l’AT décrit des femmes (types de Marie) qui écrasent les
ennemis d’Israël (types de Satan). En Juges 4, 17-22, Yaël plante un piquet dans
le crâne du général cananéen Sisera. Juges 5, 24 la célèbre : « Bénie entre toutes
les femmes soit Yaël »
Juges 9, 50-55 décrit une femme qui lance une meule de moulin sur la tête du
tyran, le roi Abimélek.
Une autre femme, Judith, délivre le peuple juif de l’assaut de l’armée assyrienne
en tuant pendant son sommeil son commandant en chef, Holopherne, avec sa
propre épée (Judith 12-13). L’héroïsme de Judith est célébré par ces mots : « Tu
es bénie par le Dieu Très Haut plus que toute les femmes du monde, et béni soit le
Seigneur Dieu (…) qui t’a conduite pour trancher la tête du chef de nos ennemis
» (Judith 13, 18).
Des hommes justes écrasèrent aussi des têtes dans l’AT. David (un type de
Jésus, qui est le fils de David) a vaincu Goliath le champion philistin et lui a
tranché la tête avec sa propre épée (1 S 17, 41-58).
L’arche d’Alliance était l’objet le plus sacré pour le peuple d’Israël. A l’intérieur
avait été placé les tables de la Loi (Ex 25, 16), c’est-à-dire l’alliance que Dieu a
établi avec son peuple. L’arche contenait aussi un peu de manne donnée par
Dieu pour nourrir les Hébreux dans le désert (Ex 16, 14-16) ainsi que le bâton
du prêtre Aaron. L’arche, surmontée de deux chérubins, était le trône visible du
Dieu invisible. Elle était portée à l’avant du peuple partout, signifiant la
présence de Dieu avec eux (par ex en Nb 10, 33).
Plus tard 2 M 2, 4-8 nous dit que Jérémie cacha l’Arche d’Alliance au Mont Nébo
: « Il y avait dans cet écrit qu’averti par un oracle, le prophète se fit accompagner
par la tente et l’arche, lorsqu’il se rendit à la montagne où Moïse, étant monté,
contempla l’héritage de Dieu. Arrivé là, Jérémie trouva une habitation en forme
de grotte et il y introduisit la tente, l’arche, l’autel des parfums, puis il en obstrua
l’entrée. Quelques-uns de ses compagnons, étant venus ensuite pour marquer
le chemin par des signes, ne purent le retrouver. Ce qu’apprenant, Jérémie leur
fit des reproches : «Ce lieu sera inconnu, dit-il, jusqu’à ce que Dieu ait opéré le
rassemblement de son peuple et lui ait fait miséricorde. Alors le Seigneur
manifestera de nouveau ces objets, la gloire du Seigneur apparaîtra ainsi que la
Nuée, comme elle se montra au temps de Moïse et quand Salomon pria pour
que le saint lieu [c’est-à-dire le Temple] fût glorieusement consacré.»
La visitation
Luc, dans son récit de la Visitation (Lc 1, 39-56) établit un parallèle frappant avec
le texte de 2 Samuel 6 que nous venons de lire. Dans ce dernier « David se leva
et alla » à Baala, une ville de Juda (2 S 6, 2), ici « En ces jours-là, Marie se leva et
alla en hâte vers la région montagneuse, dans une ville de Juda. Elle entra chez
Zacharie et salua Élisabeth. » (Lc 1, 39-40).
David « sauta et dansa » devant l’Arche (2 S 6, 14-16). De même en Lc 1, 41 «
Et il advint, dès qu’Élisabeth eut entendu la salutation de Marie, que l’enfant
sauta dans son sein ». Elisabeth, après avoir été remplie du Saint Esprit s’écrit
: « Et comment m’est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ? »
(Lc 1, 43), question qui reflète celle de David : « Comment l’Arche du Seigneur
peut-elle venir à moi ? » (2 S 6, 9).
Elisabeth élève sa voix pour louer Dieu en présence de Marie, tout comme ses
ancêtres (Elisabeth est lévite et descendante d’Aaron cf Lc 1, 5) le firent en
présence de l’Arche d’Alliance.
L’Arche au ciel.
La division en chapitres qui apparaît dans nos bibles date de 1227 lorsque
Stephen Langton, professeur à l’Université de Paris divisa la Bible en chapitre
(la division en verset a été entreprise en 1539 par Robert Estienne). Jean, dans
sa rédaction, a écrit tout d’un trait.
Celui qui doit mener les nations avec un bâton de fer (un bâton de berger) c’est
l’Oint du Seigneur, le Messie ou Christ (voir Ps 2). Cette femme que Jean voit
lorsqu’il contemple l’Arche d’Alliance, c’est la Mère du Christ.
L’Arche contenait la Parole de Dieu écrit dans la pierre. Marie porta la Parole de
Dieu dans la chair.
Les rois de l’Ancien Testament préfigurent Jésus Christ le Roi des rois (Ap 19,
16). Jésus, dans son humanité, descend du Roi David. Par conséquent, les rois
de Juda, qui sont de la lignée de David, préfigurent de manière particulière la
royauté de Jésus. Lc 1, 32 déclare : « Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-
Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père »
Il est intéressant de noter que la femme du roi de Juda n’est pas la reine. En effet,
comme dans les pays environnants, la polygamie est de mise dans le royaume
davidique. Par exemple le roi Salomon, fils du roi David, « eut sept cents
épouses de rang princier et trois cents concubines. » (1 R 11, 3). Pour garantir
l’unité du royaume et sauvegarder la dynastie, la reine était la mère du roi. Elle
était connue comme la « Reine Mère » et jouissait d’un grand honneur et d’une
grande autorité dans le royaume. En 1 R 2, 19-20, nous lisons : « Bethsabée se
rendit donc chez le roi Salomon pour lui parler d’Adonias, et le roi se leva à sa
rencontre et se prosterna devant elle, puis il s’assit sur son trône, on mit un siège
pour la mère du roi et elle s’assit à sa droite. Elle dit : « Je n’ai qu’une petite
demande à te faire, ne me rebute pas. » Le roi lui répondit : « Demande, ô ma
mère, car je ne te rebuterai pas. »
Tout comme Salomon, le fils de David qui bâtit un Temple pour abriter l’Arche
d’Alliance (le Temple a été détruit et l’Arche perdue en 587 av JC), Jésus, fils de
David, bâtit un Temple éternel, abritant une nouvelle Arche d’Alliance au ciel
(Ap 11, 19). Et comme le Roi Salomon fit asseoir sa mère sur un trône royal à sa
droite, Jésus couronne Marie comme sa Reine Mère : « une femme vêtue de
soleil, avec la lune sous ses pieds et sur sa tête une couronne de douze étoiles »
(Ap 12, 1).
Tout roi de la maison de David jouit de la présence à ses côtés d’une reine mère.
C’est précisément ce qu’est Marie : la Reine Mère du Roi Messianique.
En Mt 23, 1-12, lorsque Jésus nous dit de n’appeler aucun homme « père » ou «
maître », il utilise un langage figuratif pour souligner le fait que toute autorité
légitime et toute vérité viennent ultimement de Dieu. Nous ne devons pas
prendre ce passage de façon littérale. Autrement, Jésus se contredirait en
répétant le 4ème commandement « honore ton père et ta mère » (Lc 19, 19) et en
faisant référence à « père Abraham » (Lc 16, 24).
Partout dans la Bible, des hommes sont appelés pères et maîtres. Tous les
chrétiens appellent des êtres humains pères et maîtres. St Etienne et St Paul
appellent les juifs en autorité « pères » (Ac 7, 2 et 22, 1). St Paul appelle les
Corinthiens « mes enfants bien aimés (…) car je suis votre père dans le Christ
Jésus au travers de l’Evangile » (1 Co 4, 14-15 ; voir aussi 1 Thess 2, 11, 1 Tim
1, 2 et Tite 1, 4).
St Paul est devenu leur père spirituel parce qu’il a coopéré avec Dieu pour leur
donner la vie spirituellement, tout comme les pères biologiques coopèrent avec
Dieu pour donner la vie physique.
Mc 12, 26-27 : « Quant au fait que les morts ressuscitent, n’avez-vous pas lu dans
le Livre de Moïse, au passage du Buisson, comment Dieu lui a dit : Je suis le
Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob ? Il n’est pas un Dieu de
morts, mais de vivants. Vous êtes grandement dans l’erreur ! »
Lc 15, 7 : « C’est ainsi, je vous le dis, qu’il y aura plus de joie dans le ciel pour
un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes, qui n’ont
pas besoin de repentir. »
De la communion des saints, découle le fait que nous pouvons prier pour
nos frères en Christ, y compris ceux qui se trouvent dans le stade de
purification du Purgatoire.
Le fait que Paul prie pour son ami défunt entraîne deux conséquences :
Ainsi, Onésiphore est dans un stade où il peut bénéficier des prières à son
égard (ce qui n’est pas possible en enfer et inutile au ciel) : il est donc au
Purgatoire.
Mc 10, 38 : « Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-
vous boire la coupe que je vais boire et être baptisés du baptême dont je vais
être baptisé ? »
Dans ce contexte, Jésus ne parle pas du baptême d’eau mais du baptême
symbolique du martyre, de la souffrance, de la persécution, etc. C’est, selon les
Ecritures, un auter genre de baptême que nous pouvons recevoir.
Ainsi la phrase de Paul s’éclaire. Il dit : « s’il n’y a pas de résurrection, pourquoi
subir la souffrance, la mortification personnelle, etc., pour les morts ? ». Les
versets suivants confirment cette interprétation :
Ainsi prier pour les morts et offrir toutes formes de pénitence pour eux est une
pratique scripturaire et apostolique.
La plupart des liturgies des premiers siècles incluent des prières pour les
morts. Sur les tombes chrétiennes du premier, deuxième et du troisième siècle
qui se situent à Rome, il n’est pas rare de trouver des prières adressés en faveur
des disparus (ainsi qu’un grand nombre de prières réclamant l’intercession
des saints, en particulier de St Pierre et de St Paul) gravées dans la pierre.
Tertullien, en 211 ap JC, évoque cette pratique de prier et d’offrit des sacrifices
pour les morts, comme une coutume bien établie : « Nous faisons annuellement
des oblations pour les trépassés et pour les nativités des martyrs» (De la
couronne du soldat, III). D’autres auteurs chrétiens, entre autres St Cyprien, St
Ambroise et St Augustin, y font allusion.
En bref, si les Juifs, St Paul et les premiers chrétiens priaient pour les morts,
cela implique qu’ils croyaient en l’existence d’un stade intermédiaire de
purification, que la Tradition appelle Purgatoire. Prier pour les morts est donc
une pratique sainte et bonne, pratiquée depuis la fondation de l’Eglise et
même auparavant, par nos frères juifs.
Pourquoi le Purgatoire ?
L’existence d’un stade du purification après la mort, pour les âmes des justes
n’étant pas totalement purifiés, est clairement établi par les Ecritures (Voir « Le
Purgatoire est-il scripturaire ?
Le péché est le plus grand drame de la vie, puisqu’il est séparation de la source
de toute vie, bonté et joie, Dieu lui-même. Pêcher, c’est dire « non » à Dieu, à Sa
volonté, à Sa loi et à Son amour. C’est rompre l’alliance d’amour qui nous unit
à Dieu. C’est de fait comparable à l’infidélité conjugale, comme le montre les
Ecritures à de nombreux endroits (par ex. Os 2, 4-15).
Le péché étant réel, le pardon doit l’être tout autant. Or « sans effusion de
sang, il n’y a pas de rémission des péchés » (Hb 9, 22). Or « qui peut remettre
les péchés, sinon Dieu seul ? » (Mc 2, 7). C’est pour cela que le Verbe de Dieu
s’est fait homme (cf Jn 1, 14) et est mort sur une croix « pour abolir le péché
par son sacrifice » (Hb 9, 26). Donc le pardon des péchés nécessite la croix,
ce qui donne la mesure de la gravité du péché, quel qu’il soit.
Si tout péché est un mal et une offense faite à Dieu, il y a cependant deux
niveaux de gravité dans le péché, selon Jésus. En Lc 12, 47-48, il enseigne : « Le
serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’aura rien préparé ou fait
selon sa volonté, recevra un grand nombre de coups. Quand à celui qui, sans la
connaître, aura par sa conduite mérité des coups, il n’en recevra qu’un petit
nombre ». Quelle est cette distinction ? St Jean parle (en 1 Jn 5, 16) d’un « péché
qui ne mène pas à la mort » – ce qu’on appelle un péché « véniel » – et d’un «
péché qui mène à la mort » – un péché « mortel ».
Le péché véniel endommage la relation que nous avons avec Dieu, le péché
mortel la détruit. Le péché véniel est comme une dispute entre deux époux, le
péché mortel est comme un divorce. Ainsi mourir dans un état de péché mortel,
c’est perdre le paradis pour toujours, puisqu’il n’y a pas de repentance et de
conversion après la mort. La mort de Jésus sur la croix est la satisfaction parfaite
de l’offense faite à Dieu par le péché mortel. De plus tous ceux qui reçoivent ses
mérites et sa satisfaction sont réconciliés, le péché leur est remis ainsi que la
peine éternelle due au péché mortel. Or, même lorsque le péché mortel est remis,
il reste souvent une peine temporelle à subir en cette vie ou, si cette peine n’est
pas satisfaite à la mort, au purgatoire.
Pourquoi le purgatoire ?
Nous allons dans cet article considérer les preuves scripturaires de la doctrine
du purgatoire, laissant de côté l’explication de la raison de la purification, qui
est traité dans « Pourquoi le Purgatoire? ».
Gn 50, 10 : « Étant parvenus jusqu’à Gorèn-ha-Atad, – c’est au-delà du Jourdain,
– ils y firent une grande et solennelle lamentation, et Joseph célébra pour son
père un deuil de sept jours. » (Voir aussi Nb 20, 29 ; Dt 34, 8)
Voici quelques exemples de prière rituelle et de deuil pour les morts pendant
une période spécifique. La pratique juive de ces prières était destinée à libérer
les âmes de la douloureuse purification où elles se trouvent et accélérer leur
accès à Dieu.
Jésus implique que certains péchés peuvent être pardonnés dans l’autre
monde. L’expression « dans l’autre » (en grec « en to mellonti ») renvoie à la
vie après la mort (voir par ex. Mc 10, 30 ; Lc 18, 30 ; 20, 34-35; Eph 1, 21). Les
péchés ne peuvent pas être pardonnés en enfer. Il n’y a pas de péché à
pardonner au paradis. Il y a donc un lieu où le pardon peut s’effectuer : le
purgatoire.
Dans cette histoire, nous voyons cet homme riche, mort et qui souffre, mais qui
cependant ressent de la compassion pour ses frères et veut les prévenir, afin
qu’ils ne subissent pas le même sort. Mais il n’y a pas de souffrance au ciel, ni
compassion en enfer, car cette dernière est une grâce de Dieu et les âmes en
enfer sont privées des grâces de Dieu pour toujours. Où est l’homme riche ? Au
purgatoire
1 Co 15, 29 : « S’il en était autrement, que gagneraient ceux qui se font baptiser
pour les morts ? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi donc
se fait-on baptiser pour eux ? »
Paul fait référence à des personnes qui se ‘font baptiser pour les morts’ dans le
contexte de l’expiation de leurs péchés. Ces morts ne peuvent pas être au
paradis, car ils doivent encore expier leurs péchés, mais ils ne peuvent pas
être en enfer, car en ce lieu aucun péché ne peut être expié. Ils sont au
purgatoire. Ce verset correspond directement à 2 M 12, 44-45 qui parle
aussi spécifiquement de prières pour les morts, afin qu’ils soient délivrés de
leurs péchés (voir plus bas).
Phil 2, 10: « pour que tout, au nom de Jésus, s’agenouille, au plus haut des
cieux, sur la terre et sous la terre, »
Sous la terre, c’est le lieu des justes morts, appelé aussi purgatoire.
Onésiphore est mort et pourtant Paul demande miséricorde pour lui pour «
ce Jour- là ». C’est une référence eschatologique, concernant le dernier jour (voir
par ex Rm 2, 5.16 ; 1 Co 1, 8 ; 3, 13 ; 5, 5 ; 2 Co 1, 14 ; Phil 1, 6. 10 ; 2, 16 ; 1
Thess 5, 2.4-5.8 ; 2 Thess 2, 2-3 ; 2 Tim 4, 8). Bien sûr, il n’y a pas besoin de
miséricorde au ciel et nulle miséricorde n’est donnée en enfer. Où est
Onésiphore ? Au purgatoire.
Nous avons besoin d’être totalement sanctifié pour voir Dieu face à face. Ce
processus se déroule durant notre vie et, s’il n’est pas achevé à notre mort, il est
complété au purgatoire.
Les âmes des hommes justes qui meurent sont « rendus parfaites ». Ces
hommes ne sont pas nécessairement morts totalement purifiés et ont donc été
purifiés, après leur mort. Ceux qui sont au ciel sont déjà parfaits et les âmes en
enfer ne peuvent être purifiées, donc le stade de purification est le purgatoire.
1 P 3, 18-20 : « Le Christ lui-même est mort une fois pour les péchés, juste
pour des injustes, afin de nous mener à Dieu. Mis à mort selon la chair, il a
été vivifié selon l’esprit. C’est en lui qu’il s’en alla même prêcher aux esprits
en prison, à ceux qui jadis avaient refusé de croire lorsque se prolongeait la
patience de Dieu, aux jours où Noé construisait l’Arche, dans laquelle un
petit nombre, en tout huit personnes, furent sauvées à travers l’eau. »
1 P 4, 6 : « C’est pour cela, en effet, que même aux morts a été annoncée la Bonne
Nouvelle, afin que, jugés selon les hommes dans la chair, ils puissent vivre selon
Dieu dans l’esprit. »
Pierre parle d’une prison pour ceux qui ont désobéi, et qui cependant sont
sauvés lorsque Jésus vient leur prêcher. Ce n’est pas l’enfer, parce que personne
n’est sauvé en enfer. Ce n’est pas le « limbe des pères (appelé aussi le « sein
d’Abraham » où les âmes des justes de l’Ancien Testament ont attendu jusqu’à
ce que Jésus vienne ouvrir les portes du paradis) parce que c’est un endroit pour
ceux qui ont désobéi. On ne peut imaginer Pierre évoquer qu’en un tel lieu
des justes tels que David ou Jean Baptiste.
Pierre décrit un état temporaire pour des esprits désobéissants qui seront
finalement sauvés. Il y a donc entre le ciel et l’enfer, un troisième endroit, le
purgatoire…
1) Il prouve que la distinction entre péché véniel et péché mortel. Bien que
ces hommes avaient péché en portant des amulettes de dieux étrangers, ils «
s’endormirent dans la piété ». Ils ont péché ; certes, mais sont mort
cependant dans la piété. Donc leur péché ne menait pas à la mort
(éternelle), était donc un péché véniel. Et le péché véniel, non mortel, est
pardonnable après la mort.
2) Il prouve aussi l’existence d’un état intermédiaire où les péchés
véniels peuvent être pardonnés. Nous savons qu’il est impossible d’aider
les âmes qui sont au paradis (elles n’ont pas de besoin), et il est de même
impossible d’aider les âmes en enfer (elles n’ont pas d’espérance). Prier
pour les morts présuppose un stade intermédiaire pour les âmes où les
péchés véniels peuvent être pardonnés et où l’expiation peut avoir lieu.
Certaines des plus anciennes liturgies chrétiennes incluent des prières pour
les morts. Les tombes chrétiennes du deuxième et du troisième siècle sont
ornées fréquemment de prière pour les morts. Cette pratique n’a de sens que
si les premiers chrétiens croyaient au purgatoire, même si le mot n’était pas
utilisé alors.
Jn 16, 12 : « J’ai encore beaucoup à vous dire, mais vous ne pouvez pas le porter
à présent. ». Peut-être Jésus fait allusion aux enseignements qu’il donnera à ses
apôtres après sa résurrection. Cependant, très peu de ces choses ont été écrites.
Jn 20, 30 : « Jésus a fait sous les yeux de ses disciples encore beaucoup d’autres
signes, qui ne sont pas écrits dans ce livre. »
Jn 21, 25 : « Il y a encore bien d’autres choses qu’a faites Jésus. Si on les mettait
par écrit une à une, je pense que le monde lui-même ne suffirait pas à contenir
les livres qu’on en écrirait. ».
2 Thess 2, 15 : « Dès lors, frères, tenez bon, gardez fermement les traditions
que vous avez apprises de nous, de vive voix ou par lettre. »
Il est donc clair que de même que nous devons obéir aux commandements de
Jésus transcrits dans le Nouveau Testament, nous devons obéir aux
commandements de Jésus transmis par les apôtres.
Dans les quelques exemples suivants, nous voyons que la prédication des
apôtres, est une prédication orale et qu’elle est appelée alternativement
Tradition, Evangile, Parole de Dieu ou autre.
Dans ses deux lettres à Timothée, Paul fait de fascinantes remarques sur
l’importance de la tradition orale :
2 Tim 1, 13-14 : « Prends pour norme les saines paroles que tu as entendues
de moi, dans la foi et l’amour du Christ Jésus. »
Réponse :
L’Eglise catholique enseigne que seul Dieu doit être adoré. Adorer une autre
personne ou une chose est commettre le grave péché d’idolâtrie. En Ex 20, 4-5,
Dieu interdit la fabrication d’images dans le but de les adorer. Mais Dieu
n’interdit nullement le fait de fabriquer des images.
Enfin, s’agenouiller devant une statue ou embrasser une icône, n’est pas en soi
faire acte d’idolâtrie. Si on s’agenouille devant un roi, devant une jeune fille que
l’on demande en mariage ou devant la Bible qu’on lit ce n’est pas de l’adoration
mais un signe de respect. De même en embrassant la photo d’un conjoint ou
d’un enfant, nous n’embrassons pas la personne elle-même en embrassant sa
photo, mais nous signifions par ce geste l’amour que nous portons à cette
personne.
Ainsi s’agenouiller devant une statue ou embrasser une icône, c’est honorer et
exprimer notre amour envers la personne représentée, rien de plus.
L’idée selon laquelle les Catholiques sont idolâtres est très répandue dans le
Christianisme. Ceux qui accusent l’Église catholique du crime qu’est l’idolâtrie,
citent tous le même verset, à savoir Exode XX, 4-5 où Dieu dit : « Tu ne te feras
aucune image sculptée (…) Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux et tu ne
les serviras pas,… » A la lecture de ce verset, il est évident que le Catholique est
un pur idolâtre. Il convient donc, de donner une explication de ce verset afin de
tuer l’erreur et la mauvaise compréhension.
Relevons d’emblée que le passage d’Exode 20, 4-5, pris dans au sens strict,
conduit indubitablement à des absurdités, dans le sens où une quelque
représentation : la nature, la photographie par exemple seraient exclues ; les
magnifiques œuvres d’art centrés sur la Religion n’existeraient tout simplement
2
https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2012/07/21/les-catholiques-sont-ils-idolatres/
3
https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/
Histoire
Tout livre historique objectif montrera que seule l’Eglise catholique existait à
l’époque des apôtres. Le mot « catholique » apparaît pour la première fois dans
une lettre de St Ignace d’Antioche (mort en 110 ap JC) afin de distinguer l’Eglise
du Christ des groupes hérétiques. Il est intéressant de noter que le terme «
chrétien » a aussi utilisé pour la première fois à Antioche (Ac 11, 26). La lettre
de St Ignace indique qu’en 110, l’Eglise fondée par Jésus était déjà connue sous
le nom d’ « Eglise catholique ».
Doctrines apostoliques
Autorité apostolique
La Bible et la Sainte Tradition sont très clairs sur le fait que le Christ a laissé
son Eglise avec un gouvernement hiérarchique, composé d’évêques, de
presbytres (prêtres) et de diacres, avec le successeur de Pierre à leur tête. Seule
l’Eglise catholique a une telle hiérarchie de gouvernement qui peut retracer
son autorité – au travers d’une succession ininterrompue- jusqu’aux apôtres,
auxquels Jésus a confié son autorité.
Réponse : Pourquoi pas ? Ne sont-ils pas plus vivants que lorsqu’ils étaient sur
la terre ? La médiation de la communication avec eux est Jésus lui-même, qui
est la vigne reliant les sarments. Nous et les saints du ciel formons une
communion, un corps du Christ, étant les membres de Son corps et les membres
les uns des autres.
Heb 12, 1 nous dit que nous sommes entourés d’une « nuée de témoins ».
Comment ces derniers peuvent-ils ne pas être concernés par ce qu’ils voient.
Dans la parabole de Lazare et de l’homme riche (Lc 16, 19-30), l’homme riche,
une fois mort est capable de prier Abraham et d’intercéder pour ses frères ; Cela
suppose qu’il y a une communication au-delà de l’abîme et que la charité
fraternelle s’étend au-delà de la tombe.
Nous sommes certains que les saints du ciel sont dans le face à face avec Dieu
(1 Co 13, 12 ; 1 Jn 3, 2). C’est dans cette vision qu’ils sont conscients des prières
que nous leur adressons.
Réponse :
« Je recommande donc, avant tout, qu’on fasse des demandes, des prières,
des supplications, des actions de grâces pour tous les hommes, (…) Voilà ce
qui est bon et ce qui plaît à Dieu notre Sauveur ».
Les chrétiens qui intercèdent sur la terre les uns pour les autres dans la prière,
ne contredisent pas l’unique médiation de Jésus Christ. De même, le fait que
les saints du ciel intercèdent pour nous, ne contredit pas 1 Tim 2, 5. Car toute
prière, sur terre comme au ciel, est en Christ et à travers lui, notre unique
médiateur et grand prêtre.
Le principe est le suivant : bien que Dieu seul possède toutes les perfections,
nous pouvons participer aux perfections de Dieu en partageant sa vie divine.
Par exemple, la Bible dit que Dieu seul est bon (Mc 10, 18). Cependant nous
pouvons avoir part à cette Bonté infinie : « «C’est bien, serviteur bon et fidèle».
Jésus partage nombre de ses attributs avec les chrétiens. Jésus est le Créateur de
toute chose (Jn 1, 3 ; Col 1, 16-17) et cependant il partage ce rôle avec l’homme
et la femme dans la procréation. Jésus est le seul Berger (Jn 10, 11-16), cependant
il délègue ce rôle à St Pierre (Jn 21, 15-16) et plus tard à d’autres (Eph 4, 11).
Jésus est l’éternel Grand Prêtre qui par son sacrifice, est le médiateur pour notre
rédemption (Heb 3, 1 ; 7, 24 ; 9, 12 ; 10, 12), et cependant les chrétiens sont
appelés à se joindre au sacerdoce du Christ (1 P 2, 5 ; Ap 1, 6 ; 5, 10).
Evidemment, Jésus est l’unique Créateur, Berger et Prêtre, mais tout chrétien
participe d’une manière subordonnée à ces rôles. En participant à la vie divine
du Christ, les chrétiens partagent aussi à sa médiation.
Réponse :
Par ailleurs, les saints ne sont pas morts. Les saints au ciel sont vivants et avec
Dieu : « Il n’est pas le Dieu des morts mais des vivants » (Mc 12, 26). En Mc 9, 4,
Jésus s’entretient avec Elie et Moïse. Jésus dit au bon larron : « En vérité je te le
dis, tu seras avec moi aujourd’hui en paradis » (Lc 23, 43). En fait les saints du
ciel sont plus vivants que nous le sommes. Ils sont libres de tout péché, ils vivent
dans la présence continuelle de Dieu. Plein de l’amour de Dieu, ils sont plus le
souci de nous maintenant que lors de leur vie sur la terre.
Tout comme Paul demandait aux croyants de prier pour lui (Rm 15, 30 ; Col
4, 3 ; Eph 6, 18-19 ; 1 Thess 5, 25 ; 2 Thess 3, 1), nous pouvons à présent
demander à Paul et aux autres saints du ciel de prier pour nous. Nous ne
sommes pas séparés d’eux par la mort, mais au contraire rendus plus proches
encore par la communion que nous partageons en Jésus.
Nous savons que les anges et les saints déposent la prière des saints de la terre
aux pieds de Dieu (Tb 12, 12 ; Ap 5, 8 ; 8, 3-4), appuyant ces prières par leur
intercession. Les martyrs, sous l’autel céleste crient en demandant vengeance
(Ap 6, 9-11), ce qui montrent qu’ils ont à la fois conscients et concernés par ce
qui se passe sur la terre. Ainsi les anges et les saints du ciel intercéderont pour
nous lorsque nous leur en ferons la demande.
La Bible nous dit aussi que la Sainte Tradition doit être suivie, tout autant que
les Saintes Ecritures :
« Dès lors, frères, tenez bon, gardez fermement les traditions que vous avez
apprises de nous, de vive voix ou par lettre » (2 Thess 2, 15) ; « Nous vous
prescrivons frères, au nom du Seigneur Jésus Christ, de vous tenir à distance de
tout frère qui (…) ne se conforme pas à la tradition que vous avez reçu de nous
» (2 Thess 3, 6).
La doctrine de la sola scriptura n’est pas dans l’Ecriture ! En fait la Bible nous
dit que nous avons besoin de plus que la Bible. Elle nous confirme que tout ce
que Jésus a dit et fait n’est pas écrit dans les Ecritures (Jn 21, 25) et que nous
devons aussi obéir à la tradition orale, la Parole de Dieu prêchée (1 Co 11, 2 ; 1
P 1, 25). En 2 P 3, 15-16, Pierre prévient que la Bible peut être difficile à
interpréter, ce qui implique nécessaire une instance ayant autorité pour
l’interpréter. Enfin, 1 Tim 3, 15 déclare que l’Eglise est « la colonne et le support
de la vérité »
Tout document écrit destiné à jouer un rôle crucial pour déterminer comment
les gens doivent vivre (par exemple la constitution d’un pays) a besoin d’une
autorité permanente pour le garder, en être garant et l’interpréter de façon
officielle. Autrement, le chaos règne, si chaque individu interprète le document
à sa guise. Les rédacteurs des constitutions nationales ont eu la sagesse de
mettre en place de telles instances. Or Dieu, qui est la Sagesse même, n’aurait
jamais laissé un document écrit tel que la Bible sans instituer une autorité ayant
la charge de la préserver et de l’interpréter officiellement.
1) Tous les chrétiens sont membres du Corps du Christ (Rm 12, 4-5; 1 Co 10,
16; 12, 12-13; Ga 3, 28; Eph 1, 22-23; 3, 4-6; 4, 4.15.25; 5, 21-32; Col 1, 18; Hb
13, 1-3)
2) Il n’y a qu’un Corps du Christ. (Eph 2, 15-16; 4, 4; Col 3, 15). Il n’y a pas
un Corps du Christ au ciel et un autre sur terre. Il n’y a qu’un Corps du
Christ, dont certains membres sur terre et d’autres sont au ciel.
3) La mort physique ne nous sépare pas du Christ et donc pas de Son Corps
(Rm 8, 38). Si nous sommes membres du Corps du Christ lorsque nous
mourons, nous sommes toujours membres du Corps du Christ après notre
mort. La victoire de Jésus sur la mort est aussi la nôtre (voir 1 Co 15, 25-26.
54-56; 2 Co 2, 14; 2 Tm 1, 10). La mort naturelle ne peut séparer les chrétiens
du Christ, ni les uns des autres. Ainsi, la mort ne brisant pas les liens d’unité
entre chrétiens, les relations entre les chrétiens sur la terre et ceux au ciel
4) Jésus enseigne que nous aimez les uns les autres est le plus important après
aimer Dieu (Mt 22, 38; Mc 12, 30-31; 1 Co 13). Cette loi de l’amour est
réaffirmée à chaque page des Evangiles. Et l’une des façons d’aimer son
prochain est de prier pour lui. Paul souligne que la prière d’intercession est
bonne et plaît à Dieu (1 Tm 2, 1-4). Il écrit ailleurs: «Je vous le demande frères,
par notre Seigneur Jésus Christ, lu ez avec moi dans les prières que vous
adressez à Dieu pour moi» (Rm 15, 30). Voir aussi Ac 8, 24; 2 Co 1, 10; 13, 7;
Phil 1, 9; Ga 5, 13; 6, 2; Eph 4, 32; 1 Thes 3, 10-12; 4, 9-18; 5, 14-15; 25, 2; 2
Thes 1, 3; 3, 1; 1 Tim 2, 1-4; 2 Tim 1, 3-4; Hb 3, 19; 13, 18; Jc 5, 16; 1 P 1, 22; 3,
8; 1 Jn 4, 7-21, 2 Jn 5.
Si, étant sur la terre, Paul pouvait dire « l’élan de mon cœur et ma prière à Dieu,
c’est qu’ils soient sauvés » (Rm 10, 1) et « je fais mémoire de toi dans mes prières,
sans cesse, jour et nuit » (2 Tm 1, 3), il y a-t-il une raison pour laquelle, étant
entré au ciel la charité de Paul et son désir du salut des hommes disparaissent
et que son intercession cesse ? Les nombreuses exhortations de la Bible à l’amour
fraternel s’appliquent à tous les chrétiens. Elles s’adressent donc aussi à ceux qui
sont déjà au ciel. En voici quelques-unes : Rm 12, 9-10 ; 1 Co 10, 24 ; 2 Co 1, 10-
11 ; Ga 6, 2 ; 1 Thess 4, 9-10 ; 5, 11. 14-15.
Comme les membres du Corps du Christ sur terre peuvent prier les uns
pour les autres, ainsi les membres du Corps du Christ qui sont au ciel
peuvent prier pour nous.
Notons que les saints de l’Ancien Testament sont appelés témoins et qu’ils nous
entourent, comme s’ils nous supportaient alors que nous courrons. L’auteur tire
sa métaphore de la course à pied, qui était un sport très populaire au 1er siècle.
Il fait le lien entre la vie en ce monde et la course spirituelle que nous devons
mener, luttant pour obtenir la couronne du salut (1 Co 9, 24-27). Les saints du
ciel sont les spectateurs de notre course et plein de compassion, ils intercèdent
pour nous devant le trône de Dieu. S’ils ne priaient pas pour nous, pourrait-on
encore dire qu’ils nous aiment ?
1) Pierre seul est le Rocher sur lequel Jésus construit son Eglise (Mt 16, 18).
2) Les clés du royaume des cieux sont confiés uniquement à Pierre (Mt 16,
19).
3) Le pouvoir de lier et délier est uniquement donné à Pierre de façon
individuelle (Mt 16, 19).
4) Le nom de Pierre apparaît en premier dans toutes les listes des apôtres (Mt
10, 2; Mc 3, 16; Lc 6, 14; Ac 1, 13). Matthieu l’appelle même le «premier» (Mt
10, 2). (Judas Iscariote est invariablement mentionné en dernier).
7) De même, Pierre est considéré par Jésus comme le berger en chef, après
lui-même (Jn 21, 15-17), ayant autorité sur l’Eglise dans son ensemble, même
si d’autres ont un rôle similaire mais subordonné au ministère de Pierre (Ac
20, 28; 1 P 5, 2).
8) Pierre est le seul apôtre pour lequel Jésus a prié afin que sa foi ne défaille
pas (Lc 22, 32).
9) Pierre est le seul apôtre exhorté par Jésus de «fortifier tes frères» (Lc 22,
32).
11) A Pierre seul Jésus dit qu’il a reçu une connaissance divine par une
spéciale révélation (Mt 16, 17).
12) Pierre considéré par les Juifs (Ac 4, 1-13) comme le leader et le porte-
parole des chrétiens.
13) Pierre est considéré de même par le peuple (Ac 2, 37-41; 5, 15).
14) Jésus s’associe avec Pierre dans le miracle de la redevance du Temple (Mt
17, 24-26).
16) Pierre fut le premier apôtre à se mettre en route pour le tombeau vide
et à y entrer (Lc 24, 12; Jn 20, 6).
17) Pierre est défini par un ange comme le leader et le représentant des
apôtres (Mc 16, 7).
18) Pierre emmène les apôtres pêcher (Jn 21, 2-3.11). La «barque» de
Pierre a toujours été considérée par les catholiques comme la figure
de l’Eglise avec Pierre à la barre.
19) Pierre seul se jette à la mer pour aller vers Jésus (Jn 21, 7).
22) Pierre est la première personne à parler (et la seule documentée) après la
Pentecôte, il est donc le premier chrétien à «prêcher l’Evangile» dans l’ère de
l’Eglise (Ac 2, 14-36).
24) Pierre prononce le premier anathème contre Ananie et Saphire, qui est
fortement confirmé par Dieu (Ac 5, 2-11).
26) Pierre est le premier après Jésus à ressusciter un mort (Ac 9, 40).
27) Corneille est instruit par un ange à chercher Pierre pour être instruit dans
la foi (Ac 10, 1-6).
28) Pierre est le premier à accueillir les gentils (païens), après une révélation
de Dieu (Ac 10, 9-48).
30) Pierre est le premier individu dans l’ère de l’Eglise objet d’une divine
intervention (un ange le délivre de prison Ac 12, 1-17).
31) Toute l’Eglise prie pour Pierre pendant son emprisonnement (Ac 12, 5).
35) Pierre est souvent le porte-parole des apôtres, surtout aux moments
cruciaux (Mc 8, 29; Mt 18, 21; Lc 9, 5; 12, 41; Jn 6, 67-69).
36) Le nom de Pierre est toujours cité en premier dans la liste des disciples
intimes (Pierre, Jacques et Jean – Mt 17, 1; 26, 37.40; Mc 5, 37; 14, 37).
37) Pierre est souvent la figure centrale à laquelle Jésus s’adresse dans les
scènes évangéliques majeures comme celle de la marche sur les eaux (Mt 14,
28-32 ; Lc 5, 1 et suiv. ; Mc 10, 28 ; Mt 17, 24 et suiv.).
39) Le nom de Pierre est mentionné plus souvent que tous les autres disciples
mis ensemble: 191 fois (162 comme Pierre ou Simon Pierre, 23 fois comme
Simon et 6 comme Céphas) contre 130 fois pour tous les autres disciples. John
est le second à apparaître le plus souvent (48 fois) et Pierre est cité avec lui la
moitié du temps.
41) Pierre est le premier à juger avec autorité que le don des langues est
authentique (Ac 2, 14-21).
44) Pierre ordonne que les premiers chrétiens venant du paganisme soient
baptisés (Ac 10, 44-48).
46) Paul est venu spécifiquement à Jérusalem pour visiter Pierre pendant 15
jours au début de son ministère (Ga 1, 18) et a été mandaté par Pierre, Jacques
et Jean (Ga 2, 9) pour prêcher aux païens.
47) Pierre agit comme le chef évêque/ berger de l’Eglise (1 P 5, 1), puisqu’il
exhorte pour les autres évêques ou anciens.
49) Pierre corrige ceux qui font un mauvais usage des écrits de Paul (2 P 3,
15-16).
50) Pierre écrit sa première épître depuis Rome (désignée sous le nom de
code «Babylone» 1 P 5, 13) comme son évêque et comme évêque universel
(ou pape) de l’Eglise.
En conclusion il est difficile de soutenir que Dieu ait ainsi mis Pierre tellement
en avant dans les Ecritures, sans qu’il y ait une signification pour le
gouvernement de l’Eglise. La papauté est l’interprétation la plus plausible et
l’actuel accomplissement institutionnel de cette évidence biblique. Pourquoi
Dieu aurait-il ordonné d’avance une telle fonction d’autorité pour que celle-ci
cesse à la mort de Pierre ?
Clairement, la fonction de la papauté est prépondérante, non pas les papes dans
leur individualité, et cela devait être perpétuel (succession apostolique), tout
comme la fonction d’évêque, de diacre, d’enseignant et d’évangéliste.
L’Eglise est apostolique de plusieurs façons. D’abord, elle est fondée sur
les apôtres, aussi parce qu’elle préserve leurs enseignements et traditions, parce
qu’elle continue à être guidée par ces enseignements et traditions et enfin parce
qu’elle a reçu la totalité de ce patrimoine au travers d’une succession légitime.
Or, tout cela est exprimé clairement dans les Ecritures. De fait, la Bible accorde
beaucoup d’importance aux généalogies, par ex. en Gn 10-11 ; Mt 1 ; Lc 3. Et
cette préoccupation ne s’arrête pas avec Jésus. Comme nous l’avons vu
précédemment, les apôtres ont choisi soigneusement leurs successeurs. Le
passage cité par Pierre en Ac 1, 20, est très significatif : « Qu’un autre reçoive sa
charge » (Ps 109, 8). Le mot « office » est la traduction du mot grec επισκοπος
epikopos, qui signifie littéralement « surveillant » et qui a donné en latin «
episcopus » et en français « évêque ». Donc Luc évoque ici la transmission de la
charge d’évêque à Matthias (Ac 1, 15-26).
Bien entendu tout chrétien est, selon sa vocation et dans l’unité de l’Eglise,
apôtre en tant qu’il est envoyé dans le monde pour proclamer par sa vie et par
ses œuvres la Bonne Nouvelle à toute la Création (Cf. Mc 16, 15).
L’Eglise est UNE : « Il n’y a qu’un Corps et qu’un Esprit (…), un seul Seigneur,
une seule foi, un seul baptême » Eph 4, 4-5
L’Eglise est SAINTE : « sans tache ni ride ni rien de tel, mais sainte et immaculée
» Eph 5, 27
L’Eglise est CATHOLIQUE : « vous (les païens) vous n’êtes plus des étrangers
ni des hôtes, vous êtes concitoyens des saints, vous êtes de la maison de Dieu »
Eph 2, 19
Jésus a donné à son Eglise sa propre autorité, et elle s’est étendu aux quatre
coins de la terre et au travers du temps. L’Eglise n’est pas un phénomène isolé
dans une région particulier ou en un temps particulier. Elle n’appartient pas à
un parti politique, ni à une langue comme le St Esprit l’a démontré à la Pentecôte
par le don des langues (Ac 2, 4-11). Et cependant, l’unité de l’Eglise n’a rien de
vague .Le Corps du Christ est reconnaissable à ses caractéristiques : fidélité à
l’enseignement des apôtres, la communion fraternelle, la fraction du pain et les
prières (Ac 2, 42). C’est à cela que l’Eglise ressemble ; sous toutes les latitudes
et à toutes les époques.
Depuis le début les chrétiens utilisèrent le mot katholikos pour décrire l’Eglise
de Jésus Christ. La trace écrite la plus ancienne de cette pratique se trouve dans
la lettre d’Ignace d’Antioche (deuxième évêque d’Antioche après St Pierre,
disciple de St Jean) aux chrétiens de Smyrne, en 105 ap. JC : « Là où parait
l’évêque, que là soit la communauté, de même que là où soit le Christ Jésus, là
est l’Eglise catholique » (Lettre aux Smyrniotes VIII, 2). En 155, le mot apparaît
dans le récit du martyr de St Polycarpe (ami d’Ignace, évêque de Smyrne et
disciple de St Jean), qui début ainsi : « L’Eglise de Dieu qui séjourne à Smyrne à
l’Eglise de Dieu qui séjourne à Philomélium et à toutes les communautés de la
sainte Eglise catholique qui séjournent en tout lieu ».
2°- Les saints sont donc dans le ciel, dans la gloire du Seigneur ; nous sommes
enveloppés d’une nuée de témoins (Hb 12, 1 ; Ap 19, 1-10) – « Et il dit à Jésus: «
Seigneur, souvenez-vous de moi, quand vous serez parvenu dans votre
royaume. » Jésus lui répondit : « Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec
moi dans le Paradis. » (Lc 23, 42-43) – « C’est pour cela qu’ils sont devant le
trône de Dieu et le servent jour et nuit dans son sanctuaire » (Ap 7, 15) – « Ils
eurent la vie, et régnèrent avec le Christ pendant mille ans » (Ap 20, 4) – « Et
elle ouvrit sa bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour
3°- Or nous sommes tous membres du Christ : « ainsi, nous qui sommes
plusieurs, nous ne faisons qu’un seul corps dans le Christ » (Rom 12, 5). Il
existe une communion spirituelle étroite entre tous les membres du Corps
mystique de Jésus-Christ, entre ceux qui cheminent sur la terre, et ceux qui
participent déjà de la gloire du Seigneur.
4°- Plusieurs passages des Ecritures peuvent être produits pour démontrer
qu’il y a communication entre les saints du ciel et le Seigneur :
– Les saints prient dans le ciel; ils y sont actifs : » (…) tenant chacun une
harpe et des coupes d’or pleines de parfum, qui sont les prières des saints »
(Ap 5, 8).
– Enfin dans 2 Machabées 15, 11-16 : « Il leur raconta en outre un songe digne
de foi, une vision réelle, qui les réjouit tous. Voici ce qu’il avait vu : Le grand-
prêtre Onias, cet homme de bien, d’un abord modeste et de moeurs douces,
distingué dans son langage et adonné dès l’enfance à toutes les pratiques de la
vertu, il l’avait vu, les mains étendues, priant pour toute la nation des Juifs.
Ensuite lui était apparu, de la même manière, un homme distingué par son
grand âge et son aire de dignité, d’un aspect admirable, et entouré de la plus
imposante majesté. Onias, prenant la parole, lui avait dit: « Celui-ci est l’ami de
ses frères, qui prie beaucoup pour le peuple et pour la ville sainte, Jérémie, le
prophète de Dieu ».
L’Eglise est sainte parce qu’elle communique la Vie divine. Comme Corps
du Christ, elle possède et dispense la vie même du Christ. Ses membres sont
saints parce que, par le baptême, ils sont « participants de la nature divine » (2
P 1, 4). C’est la signification de la grâce : participer à la vie même de Dieu. Ainsi,
6
(CEC § 823-829 (h p://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P23.HTM))
L’Eglise est sainte par sa doctrine qu’elle a reçu de son Fondateur Jésus
qui est Saint (Ac 4, 27.30) et par le Saint Esprit qui demeure en elle. Sa doctrine
est essentiellement l’imitation de Jésus et de sa vie de sainteté. La sainteté est
ainsi la vie divine, la vie du Christ reproduit dans la vie et la mort des saints.
D’une façon particulière, on le voit dans le cas des martyrs ; Ces derniers étaient
vénérés dans l’Eglise primitive (Hb 11, 35-38, Ap 6, 9-11). Mais un autre groupe
était encore plus vénéré par les premiers chrétiens. On dit d’eux qu’ils ont vécu
le « martyre blanc », non pas en mourant de mort violent en témoin de
l’Evangile, mais mourant au quotidien à eux-mêmes. Et parmi eux se trouvaient
ceux qui avaient renoncé à la vie de famille pour le Christ et son Royaume, à
savoir les vierges consacrés. Jésus loue le choix de ceux qui « qui se sont fait
eunuques pour le Royaume des cieux » (Mt 19, 12). Ces personnes, par appel
de Dieu, choisissent de se « mettre à part » comme un signe de sainteté, du
kiddushin, du mariage de Dieu et de son Epouse, l’Eglise.
Tandis que Jésus n’a jamais connu le péché, l’Eglise qui renferme des
pécheurs dans son propre sein, est à la fois sainte et appelée à se purifier et doit
poursuivre de façon incessante son effort de pénitence et de renouvellement. «
Tous les membres de l’Église, ses ministres y compris, doivent se reconnaître
pécheurs (cf. 1 Jn 1, 8-10). En tous, l’ivraie du péché se trouve encore mêlée au
bon grain de l’Évangile jusqu’à la fin des temps (cf. Mt 13, 24-30). L’Église
rassemble donc des pécheurs saisis par le salut du Christ mais toujours en voie
de sanctification » (CEC § 827).
Certains objectent que cette « Eglise » est purement spirituelle voire invisible.
Mais ce n’est pas ce que Paul exprime lorsqu’il parle de l’Eglise comme le « corps
» du Christ. Car le corps est la partie visible d’un être, dotée d’une âme. Si Paul
avait voulu décrire une Eglise purement spirituelle, il n’aurait pas parlé de «
corps » mais d’ « âme » du Christ….
« Corps » indique une unité visible. Jésus lui-même exprime un profond désir
d’une Eglise unie. Evoquant un thème récurrent de l’Ancien Testament, il
promet : « Il y aura un seul troupeau, un seul pasteur » Jn 10, 16. Nous pouvons
être sûrs que ni Jésus ni Paul ne faisaient allusion à une unité de façade. Au
contraire Paul dit : « Je vous en prie frères, par le nom de notre Seigneur Jésus
Christ, Ayez tous le même langage ; qu’il n’y ait pas chez vous de divisions ;
soyez étroitement unis dans le même esprit et la même pensée » 1 Co 1, 10. Dans
l’évangile de Jean, Jésus prie le Père pour l’unité de tous ceux qui croient en Lui
(Jn 17, 1-23).
La seule candidate pour une telle unité est l’Eglise Catholique, qui transcende
toutes les frontières, qu’elles soient ethniques, nationales ou culturelles. C’est la
seule communauté chrétienne qui professe une seule et même foi, inchangée, et
ceci dans le monde entier et à travers les âges. Les chrétiens séparés, qui ne
s’appuie que sur « l’Ecriture seule », se composent de plusieurs dizaines de
milliers de dénominations. De plus, ces dénominations diffèrent l’une de l’autre
sur des points de doctrine clés tels la nature de l’expiation et la signification des
dons charismatiques, l’âge approprié pour le baptême et la fréquence minimale
pour la communion, la moralité de l’avortement et de l’euthanasie, la nature et
la fonction du clergé, et même le jour où les chrétiens doivent se réunir pour
prier ensemble. Beaucoup de ces interprétations sont mutuellement
contradictoires et s’excluent les unes des autres. Est-ce qu’une telle confusion
est ce que Jésus et Paul appellent l’unité de l’Eglise ?
Si l’on compare toutes ces dénominations avec l’Eglise de l’Ancien Testament,
on découvre une Eglise unie dans laquelle les « églises » sont divisées
Cela ne signifie pas bien sûr que l’Eglise catholique n’a pas en son sein des
râleurs dans les bancs, des rebelles, des dissidents et des pécheurs ! Mais l’Eglise
reste une en dépit de ce type de personnages que l’on rencontre dans les pages
des Actes des Apôtres, tel qu’Ananie et Saphire (Ac 5, 1-11), Simon le Magicien
de Samarie (Ac 8, 9-24) et leurs semblables. Citons par exemple ceux que
réprouve Paul dans la première aux Corinthiens ou ceux que déplorent Jean
dans sa deuxième épître.
L’Eglise est divine mais aussi humaine. La Deuxième Personne de la Trinité est
devenu homme et son corps crucifié a été couvert de saletés et de crachats. A
toutes les époques les pécheurs à l’intérieur de l’Eglise (dont nous faisons aussi
partie) sont ses salissures sur le Corps du Christ…
Le mot « mystère » est important ici, car c’est un autre mot que Paul emploie
pour décrire l’Eglise (Eph 5, 32). Un mystère est quelque chose caché à la vue,
quelque chose qui ne peut être connu que par la foi. Quand nous regardons
l’Eglise, nous voyons et entendons son aspect humain, un phénomène
sociologique. Mais avec les yeux de la foi, nous pouvons, comme Paul,
discerner un vrai mystère, le seul « Corps du Christ ». Cela signifie affirmer
quelque chose qui n’est pas apparent à la vue, mais qui appartient au domaine
de la foi surnaturelle.
Pour les premiers chrétiens, dont la plupart ne savaient lire l’hébreu, la LXX était
l’Ancien Testament. Sur les 37 citations de l’Ancien Testament dans le Nouveau,
33 sont tirées directement de la LXX Plusieurs décennies après la vie du Christ,
l’immense majorité des chrétiens était d’origine païenne et utilisait la LXX à
Le canon juif
Or le fait que les chrétiens utilisent la LXX pour montrer aux juifs que Jésus est
le Messie annoncé par les prophètes a entraîné un rejet progressif de cette
traduction par la communauté juive. Or la LXX était en vigueur et honorée
depuis plus de 350 ans par les juifs eux-mêmes.
Vers 90 ap. JC, un groupe de juifs, sous la direction de Yohanan Ben Zakkai,
reçu l’autorisation des occupants romains de se rassembler à Yabné, en
Palestine. Ils reconstituèrent un Sanhédrin et parmi de nombreux sujets décida
de légiférer à propos des écrits bibliques. Dans même élan, ils décidèrent de
rejeter les écrits des chrétiens comme non inspirés, ainsi que le texte de la LXX
et de mettre en œuvre une nouvelle traduction de l’Ancien Testament en grec.
Nous ne savons pas s’il y eut rejet de quelconque livre à cette période. Par
contre, le livre de l’Ecclésiastique et le Cantique des cantiques fut alors acceptés.
Cependant cela n’a pas empêché de nombreuses disputes ultérieures à leur
sujet. De fait la discussion en milieu juif autour des livres de l’Ancien Testament
s’est continué après Yabné, jusqu’au 3ème siècle, bien après la période
apostolique.
Pierre et la Papauté
Pierre et la Papauté
Note : la Bible utilise un même mot pour désigner des personnes différentes. Ainsi Dieu
est aussi appelé « Rocher » en 2S 22, 2-3, 32, 47 ; 23, 3 ; Ps 18, 2.31.46 ; 19, 4 ; 28, 1 ;
42, 9 ; 62, 2.6.7 ; 89, 26 ; 94, 22 ; 144, 1-2. Or, Abraham est aussi appelé « pierre » en
Mt 16, 18 Jésus dit en araméen « Tu es Kepha et sur cette kepha je bâtirai mon
Eglise ». Le grec rend : « Tu es Petros et sur cette petra je bâtirai mon Eglise »,
ce que nous traduisons en français : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai
mon Eglise ». Jésus choisit de prononcer ces paroles à Césarée de Philippe. A cet
endroit Hérode avait bâti un temple pour César Auguste au sommet d’un
immense rocher ; centre de culte païen et l’une des sources du Jourdain. A la
base de ce rocher, se trouvait un gouffre béant appelé par les païens « les portes
de l’enfer ». Se tenant devant le « temple » bâti pour le « divin César », Jésus
révèle le plan de Dieu de bâtir son nouveau « temple », l’Eglise, dédié au vrai
Dieu et bâti sur le rocher solide qu’est Pierre.
Mt 16, 21 Ce n’est qu’après avoir établi Pierre à la tête de l’Eglise que Jésus parle
pour la première fois de sa mort et de son départ. Ceci parce qu’il vient
d’institué celui qui sera son intendant sur cette terre.
Mt 7, 24 Jésus, tel l’homme sage, bâti sa maison dur le roc (Pierre), et non
sur le grain de sable (Simon) pour que la maison ne s’écroule pas.
Jn 21, 15-17 Jésus sélectionne Pierre pour être le chef des apôtres quand il
lui dit par trois fois de prendre soin de ses brebis.
Lc 22, 31-32 Jésus prie pour que la foi de Pierre ne défaille pas et le charge d’être
celui qui fortifie la foi des autres apôtres : « Simon, Satan vous (pluriel) a
réclamés pour vous cribler comme le froment, mais j’ai prié pour toi, afin que
ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères ».
Se faisant il fait référence à Isaïe 22, 15-22 (seul endroit de la Bible où le lien est
fait entre des clés et un royaume). Dans ce passage il est a fait allusion à la
transmission d’une charge, celle de « maître du palais », symbolisée par « la clé
de la maison de David ». Cet intendant royal, soumis au roi, était à la tête des
ministres. Isaïe le désigne comme « un père pour l’habitant d’Israël et pour la
maison de Juda » Is 22, 21.
Dans le Nouveau Testament, les deux mots souvent traduit par « intendant »
sont oikomos (Lc 16, 2-3 ; 1 Co 4, 1-2 ; Tit 1, 7 ; 1 P 4, 10) et epitropos (Mt 20, 8 ; Ga
4, 2).
Dans la pensée sémitique, le pouvoir des clés est lié à l’autorité administrative
et législative. Cette capacité d’ « ouvrir » et de « fermer » (Is 22, 2) est un pouvoir
juridique que, dans le royaume de Juda, seul le roi pouvait outrepasser.
Littéralement, cela fait référence à la prérogative du premier ministre, lui
permettant d’autoriser ou de refuser l’entrée dans le palais et l’accès au roi.
A l’époque d’Isaïe, cela fait déjà 300 ans que cet office était en place dans le
royaume davidique. Il se modèle probablement sur l’office du vizir égyptien qui
était, après Pharaon, la plus haute autorité sur le pays. C’est d’ailleurs le poste
qu’a occupé Joseph (Gn 41, 40-44 ; 45, 8)
Jésus, le nouveau roi davidique, délègue à son premier ministre Pierre, l’autorité
sur son royaume. Il s’agit donc d’une délégation d’autorité. Pierre et ceux qui
reçurent sa charge pendant 2000 ans sont les intendants d’un royaume terrestre
dont le souverain réside au ciel.
Mt 16, 19 Lier et délier (en hébreu asar ve-hittir) sont des termes techniques
rabbiniques signifiant respectivement « autoriser » et « interdire » dans
l’interprétation de la loi juive. Les Pharisiens ont toujours clamé avoir cette
autorité (cf. Talmud Chadiga 3b ; Josèphe (37-101) « La guerre des juifs » 1:5:2
).
Lorsque Jésus nomme Pierre et les apôtres pour être ses successeurs, il utilise
cette formule juive familière (Mt 16, 19 et 18, 18). Par ces mots il les investit de
la même autorité exercée par les scribes et les Pharisiens qui « lient de pesants
fardeaux et les imposent aux épaules des gens, mais eux-mêmes se refusent à
les remuer du doigt », c’est-à-dire à les « délier » comme ils en avaient le pouvoir
(cf. Mt 23, 2-4). En d’autres termes il leur donne l’autorité de décider la halakha
(littéralement « le chemin à emprunter »), à savoir les règles de conduite pour
les membres du royaume dont ils ont la charge. Jésus donne à Pierre l’autorité
sur l’Eglise universelle en Mt 16, puis accorde le même pouvoir en Mt 18, 17-18
aux apôtres où il est lié à la discipline et l’excommunication dans les
communautés locales.
La toile de fond est bien évidemment juive. De fait, les apôtres unis à Pierre
remplacent « les prêtres lévitiques et les juges » (Dt 17, 8-12) comme autorité
terrestre dans l’interprétation de la Loi Nouvelle apporté par Jésus.
Mc 4, 26-32 Ici encore le Royaume des Cieux est comme la semence qui
grandit et se développe. Il s’agit donc de l’Eglise sur terre. Voir aussi Lc 13,
19-20
Jr 33, 17 Jérémie prophétise que David ne manquera jamais d’un descendant qui
prendra place sur le trône de la maison d’Israël.
Is 22, 21 Elyaqim est appelé « père » du peuple de Dieu. Le mot « pape » vient
du grec « papas » qui signifie « père ». C’est ainsi que le peuple de Dieu désigne
celui qui a la charge de l’Eglise comme intendant du Royaume.
Un peu d’histoire
Ceci amène les chrétiens non catholiques à une situation paradoxale, à savoir
refuser l’autorité de l’Eglise catholique et en même temps la reconnaître par le
simple fait de croire en l’inspiration des Ecritures, préservées et canonisées par
elle. Martin Luther lui-même admet que les chrétiens doivent la Bible aux
efforts de l’Eglise catholique : « Nous sommes obligés de concéder beaucoup
de choses aux Papistes (Catholiques)- qu’ils possèdent la Parole de Dieu que
nous avons reçu d’eux, autrement nous n’en aurions rien su du tout »
(Commentaire à l’Evangile de Jean, ch 16). Cette déclaration de Luther confirme
le fait que sans la décision de l’Eglise, nous ne saurions pas quels livres sont
inspirés et font partie de la Bible.
Points de repère
1) Historique
2) Logique
L’Eglise qui a l’autorité pour déterminer l’infaillible Parole de Dieu, doit avoir
l’autorité infaillible et être guidée par le Saint Esprit. Comme nous l’avons vu,
sans l’autorité de l’Eglise catholique, nous n’avons absolument aucune garantie
que ce qui est dans la Bible est l’authentique Parole de Dieu.
Cathobiblique
Pour connaître les fondements bibliques de
la foi catholique