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Avant-propos

Ce livre est un l’ensemble de textes provenant du site


https://cathobiblique.wordpress.com/.

Mise à la disposition de toutes personnes voulant connaître la doctrine de


l’Eglise Catholique

En ce temps où tout le monde a des doutes sur cette Eglise, voilà les
réponses aux questions posées et à toutes les critiques des ennemis de
l’Eglise Catholique.

Les questions abordées dans ce livre sont sur les thèmes : Bible, Eglise,
Enlèvement, Eucharistie, Marie, Objections courantes, Papauté, Purgatoire,
Indulgences, Sacrements, Saints, Salut, Sola Scriptura, Tradition

Imprimé par Christian TAMUKEY ayant l’idée d’aider nos frères et sœurs
ignorants

« Il n’est pour l’âme aliment plus suave que la connaissance de la


vérité » (Lactance)

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1
Le célibat
Le célibat est expressément recommandé par Jésus et par l’apôtre Paul comme un
moyen de servir le Seigneur sans réserve ni distractions.

Beaucoup de protestants s’opposent à la tradition catholique du célibat des


prêtres, des religieuses et des moines. Cependant la Bible enseigne clairement
que le célibat est une bonne chose:

Mt 19,12: « Il y a, en effet, des eunuques qui sont nés


ainsi du sein de leur mère, il y a des eunuques qui le
sont devenus par l’action des hommes, et il y a des
eunuques qui se sont eux- mêmes rendus tels à cause
du Royaume des Cieux. Qui peut comprendre, qu’il
comprenne ! »

1 Co 7,7–9: « Je voudrais que tous les hommes fussent


comme moi ; mais chacun reçoit de Dieu son don
particulier, celui-ci d’une manière, celui-là de l’autre. Je
dis toutefois aux célibataires et aux veuves qu’il leur est
bon de demeurer comme moi. Mais s’ils ne peuvent se
contenir, qu’ils se marient : mieux vaut se marier que de
brûler. » St Paul

1 Co 7,32–35. 38: « Je voudrais vous voir exempts de soucis. L’homme qui n’est
pas marié à souci des affaires du Seigneur, des moyens de plaire au Seigneur.
Celui qui s’est marié a souci des affaires du monde, des moyens de plaire à sa
femme ; et le voilà partagé.
De même la femme sans mari, comme la jeune fille, a souci des affaires du
Seigneur ; elle cherche à être sainte de corps et d’esprit. Celle qui s’est mariée a
souci des affaires du monde, des moyens de plaire à son mari. . Je dis cela dans
votre propre intérêt, non pour vous tendre un piège, mais pour vous porter à ce
qui est digne et qui attache sans partage au Seigneur…celui qui se marie avec sa
fiancée fait bien, mais celui qui ne se marie pas fait mieux encore. »

Dans le rite latin au sein de l’Église catholique (dans les rites orientaux
catholiques les prêtres mariés sont traditionnellement permis), les prêtres sont
des hommes qui ont senti l’appel de Dieu à s’attacher “sans partage au Seigneur”
(1 Co 7,35). Cela ne peut pas être « contre nature » parce que c’est un appel de
Dieu et cela ne peut pas être contre l’enseignement biblique puisque c’est une
instruction de Paul lui-même!

Toute institution a le droit d’établir les règles qu’elle estime nécessaire pour
accomplir son but. La plupart des gens sont appelés au mariage, quelques-uns

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2
sont appelés au célibat. L’Église catholique ne met pas de frein à Dieu mais
coopère avec Sa volonté pour chaque homme.

Objection:
Mais la Bible enseigne que Pierre était marié (Mc 1,30; Lc 4,38) ainsi que d’autres
apôtres (1 Co 9,5). Et en 1 Tim 3,2 Paul parle des évêques qui étaient ou qui
pouvaient être mariés. Pourquoi l’Église interdit aujourd’hui ce que les apôtres
permettaient?

Réponse:

Il y a raison de croire que ces apôtres mariés ont renoncé à leur vie maritale pour
les raisons que Jésus et Paul ont indiqué plus haut…

Quand à 1 Co 9,5, les disciples avaient tout à fait le droit de se marier mais ils
ont renoncé. Paul a fait la même chose en ce qui concerne la rémunération pour
son travail missionnaire (auquel il fait mention dans le même chapitre). Cela est
parfaitement en harmonie avec la position catholique. Jésus Lui-même a
enseigné que quelqu’un peut même quitter sa femme (par consentement
mutuel) et tout le reste, pour se consacrer plus pleinement à Dieu et au travail
apostolique:

Lc 18,29–30: « Nul n’aura laissé maison, femme, frères, parents ou enfants, à


cause du Royaume de Dieu, qui ne reçoive bien davantage en ce temps-ci, et
dans le monde à venir la vie éternelle. »

Mt 19,27-29: « Alors, prenant la parole, Pierre lui dit : « Voici que nous, nous
avons tout laissé et nous t’avons suivi, quelle sera donc notre part ? » Jésus leur
dit « …quiconque aura laissé maisons, frères, sœurs, père, mère, enfants ou
champs, à cause de mon nom, recevra bien davantage et aura en héritage la vie
éternelle »

Il est tout à fait possible que Pierre se soit séparé de sa femme de cette façon; la
Bible ne fait jamais mention de sa femme voyageant avec Jésus et les disciples,
bien qu’il soit fait mention de d’autres femmes (certaines nommément) qui
encourageaient les disciples et les aidaient financièrement (Mt 27,55–56; Mc.15,
40–41; Lc.8,1–3; 23,49.55; 24,10.22 ). Même les prêtres catholiques de rite oriental
et les prêtres orthodoxes s’abstiennent régulièrement de relation avec leurs
femmes pour de longues périodes, pour des raisons liturgiques ou
pénitentielles. La Bible approuve aussi clairement cette pratique (1 Co 7,5).

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3
Justification et Sanctification
La Bible enseigne que nous sommes radicalement
changés et transformés par la grâce, pas simplement «
déclarés » justes mais réellement justifiés.

L’Église catholique enseigne que la justification et


la sanctification sont connectées, alors que les
protestants affirment qu’elles sont séparées. Selon
eux, la sainteté n’a pas directement liée au salut
car Dieu déclare le pécheur ‘juste’ et celui est
sauvé instantanément par le sang du Christ. Dans
la théologie protestante, la personne ainsi justifiée
accomplira par la suite des bonnes œuvres en
conséquence de sa justification.
Cependant, la Bible enseigne que la sanctification fait partie du processus du
salut. Ce n’est pas un ajout optionnel mais c’est au centre même du salut. Voici
quelques versets bibliques qui parlent de purification des péchés et non d’une
déclaration extérieure selon laquelle les péchés seraient simplement «
recouverts »:
Ac 15,9: « Et il n’a fait aucune distinction entre eux et nous, puisqu’il a purifié
leur cœur par la foi. »
Ac 26,18: « pour leur ouvrir les yeux, afin qu’elles reviennent des ténèbres à la
lumière et de l’empire de Satan à Dieu, et qu’elles obtiennent, par la foi en moi,
la rémission de leurs péchés et une part d’héritage avec les sanctifiés. »

1 Co 1,2: « à l’Église de Dieu établie à Corinthe, à ceux qui ont été sanctifiés dans
le Christ Jésus. »
1 Co 6,11: « Mais vous vous êtes lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous
avez été justifiés par le nom du Seigneur Jésus Christ et par l’Esprit de notre
Dieu. »
1 P 1,2: « Élus selon la prescience de Dieu le Père, dans la sanctification de
l’Esprit, pour obéir et être aspergés du sang de Jésus Christ. »

2 P 1,9 « Celui qui ne les possède pas, c’est un aveugle, un myope ; il oublie
qu’il a été purifié de ses anciens péchés. »

Notons que 1 Co 6,11 place la justification et la sanctification ensemble et au


passé. La sanctification est aussi un évènement du passé, faisant partie de la
justification. C’est le fondement du progrès dans la vie spirituelle comme st Paul
le suggère dans ses adieux aux anciens (presbyteroi =prêtres) d’Éphèse:

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Ac 20,32: « Et à présent je vous confie à Dieu et à la parole de sa grâce, qui
a le pouvoir de bâtir l’édifice et de procurer l’héritage parmi tous les
sanctifiés. »

Objection:

Rm 5,19 déclare: « Par l’obéissance d’un seul la multitude sera-t-elle


constituée juste. » Cela ne prouve-t-il pas que la justification est imputée,
venant de l’extérieur ? Le chrétien est justifié simplement grâce au Christ.

Réponse:

Dans le même verset, Paul parle de la Chute, par laquelle « la multitude a été
constituée pécheresse». Les effets du péché originel sont réels et affectent
l’humanité de l’intérieur. Paul fait une analogie entre ces effets et la justice.

Cela n’aurait aucun sens de considérer le péché comme une réalité mais la
justice que comme une déclaration légale sans réelle transformation. De
même au verset 17, Paul fait le lien entre “l’abondance de la grâce” et “le don
gratuit de la justice,” suggérant à nouveau que la sanctification est
directement liée à la justification.
L’enseignement biblique montre fortement que la justification est une
transformation réelle de l’individu et non pas simplement une justification
extrinsèque, une déclaration légale de Dieu qui décide de ne plus imputer le
péché au pécheur sans que celui-ci ne soit réellement, intérieurement justifié.
Dans 1 Ch 21,8, par exemple, David demande à Dieu de “prendre l’iniquité de
ton serviteur.” Ailleurs David prie dans son fameux psaume de repentance,
sans faire de séparation entre sanctification et justification:
Ps 51,1-2.6–7.9–10: « Pitié pour moi, Dieu, en ta bonté, en ta grande tendresse
efface mon péché, lave-moi tout entier de mon mal et de ma faute purifie-moi
… Mais tu aimes la vérité au fond de l’être, dans le secret tu m’enseignes la
sagesse. Ote mes taches avec l’hysope, je serai pur; lave-moi, je serai blanc plus
que neige… Dieu, crée pour moi un cœur pur, restaure en ma poitrine un esprit
ferme. »

St Paul et l’auteur de la lettre aux Hébreux enseignent le même lien organique


entre justification et sainteté, justice et sanctification. Nous « avons en partage
une vocation céleste» (Heb 3,1), c’est-à-dire « être saints et immaculés en sa
présence» (Eph1,4).

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5
Peut-on « perdre son salut » ?
Dieu donne la vie éternelle aux élus. Mais nous
ne pouvons pas être absolument sûrs de savoir
qui fait partie des élus, parce que nous ne
connaissons pas l’avenir avec certitude. Or la
Bible nous dit que certains abandonneront la
foi.

La façon la plus aisée de dissiper cette


fausse notion, selon laquelle une fois
qu’un individu devient chrétien (« est
sauvé ») ne peut pas perdre son salut, est
de citer l’Écriture :
Judas part trahir Jésus
1 Co 9, 27 : « Je meurtris mon corps au contraire et le traîne en esclavage, de
peur qu’après avoir servi de héraut pour les autres, je ne sois moi-même
disqualifié.» Cf. 1 Co 10, 12

Ga 5, 1.4 : « Tenez bon et ne vous remettez pas sous le joug de l’esclavage…


Vous avez rompu avec le Christ, vous qui cherchez la justice dans la Loi ; vous
êtes déchus de la grâce.»

Phil 3, 11-14 : « afin de parvenir si possible à ressusciter d’entre les morts. Non
que je sois déjà au but, ni déjà devenu parfait ; mais je poursuis ma course pour
tâcher de saisir, ayant été saisi moi-même par le Christ Jésus. Non, frères, je ne
me flatte point d’avoir déjà saisi… et je cours vers le but, en vue du prix que
Dieu nous appelle à recevoir là-haut, dans le Christ Jésus.»
1 Tim 4, 1 : « L’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, certains
renieront la foi pour s’attacher à des esprits trompeurs et à des doctrines
diaboliques» Cf. 1 Tim 5, 15

Heb 3, 12-14 : «Prenez garde, frères, qu’il n’y ait peut-être en quelqu’un d’entre
vous un cœur mauvais, assez incrédule pour se détacher du Dieu vivant. Mais
encouragez-vous mutuellement chaque jour… afin qu’aucun de vous ne
s’endurcisse par la séduction du péché. Car nous sommes devenus participants
du Christ, si toutefois nous retenons inébranlablement jusqu’à la fin, dans toute
sa solidité, notre confiance initiale. »

Heb 6, 4-6 : «Il est impossible, en effet, pour ceux qui une fois ont été illuminés,
qui ont goûté au don céleste, qui sont devenus participants de l’Esprit Saint, qui

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ont goûté la belle parole de Dieu et les forces du monde à venir, et qui
néanmoins sont tombés » Cf Heb 10,23. 26. 29. 36. 39 ; 12,15

2 P 2, 15. 20-21 : « Après avoir quitté la voie droite, ils se sont égarés en suivant
la voie de Balaam … En effet, si, après avoir fui les souillures du monde par la
connaissance du Seigneur et Sauveur Jésus Christ, ils s’y engagent de nouveau
et sont dominés, leur dernière condition est devenue pire que la première. Car
mieux valait pour eux n’avoir pas connu la voie de la justice, que de l’avoir
connue pour se détourner du saint commandement qui leur avait été transmis.»
Cf Ap 2,4–5

Objection :

Mais si quelqu’un tombe dans le péché et abandonne la foi, c’est qu’il n’était
pas sauvé au départ. Nous pouvons savoir avec certitude que nous sauvés, en
nous basant sur 1 Jn 5, 13 (cf. Jn 5, 24) : « Je vous ai écrit ces choses, à vous qui
croyez au nom du Fils de Dieu, pour que vous sachiez que vous avez la vie
éternelle».

Réponse :

Si cette doctrine était vraie alors une telle personne, qui pensait être sauvée et
faire partie des élus (mais ne l’était pas réellement comme son comportement
le prouve plus tard), ne pouvait pas savoir avec une absolue certitude qu’elle
était sauvée. Devons-nous dire alors que de telles personnes sont de faux
chrétiens, des imposteurs ?

La première lettre de Jean est écrite principalement dans un langage proverbial,


par exemple 1 Jn 5,18 : « Nous savons que quiconque est né de Dieu ne pèche
pas». Cf. 1 Jn 3, 6. 8-9.

Mais bien entendu, les chrétiens pèchent tout le temps ! Si pécher, ne serait-ce
qu’une fois, signifiait que nous n’avons jamais été réellement chrétiens, il n’y
aurait pas beaucoup de chrétiens sur la surface du globe ! La littérature
proverbiale ne fournit pas d’affirmations littérales, mais au contraire, des
observations générales. Dans ce cas st Jean exprime le fait qu’une personne en
Christ devrait être intègre et que le péché est contraire à la vie en Christ.

A première vue, il semble que 1 Jn 5, 18 contredit 1 Jn 1, 8 : « Si nous disons : «


Nous n’avons pas de péché », nous nous abusons, la vérité n’est pas en nous.».
Mais il n’y a pas de contradiction, parce que la littérature proverbiale n’est pas
destinée à être interprétée littéralement.

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Le mérite
La foi catholique enseigne que nos actions
méritoires contribuent à notre salut. Mais elles
n’ont pas de valeur salvifique
indépendamment de la grâce de Dieu; en fait
ces actions, pour être méritoires, doit être
entièrement causes, précédées et “baignées”
dans la grâce de Dieu. Aucune bonne œuvre
n’est possible à moins que Dieu n’agisse tout
d’abord en nous. Le mérite c’est Dieu “qui
couronne ses propres dons” comme le dit st
Augustin. Ce n’est pas le salut par les œuvres Prédication de st Paul
mais la grâce répondant à la grâce.

La Bible indique parle souvent d’une récompense suivant nos bonnes actions
(faites seulement dans la grâce de Dieu). C’est ce que la foi catholique signifie
lorsqu’elle parle de “mérite”:

Mt 5,11–12: “Heureux êtes-vous quand on vous insultera, qu’on vous


persécutera, et qu’on dira faussement contre vous toute sorte d’infamie à cause
de moi. Soyez dans la joie et l’allégresse, car votre récompense sera grande dans
les cieux.” Cf. Mc 9,41; Jc 1,12; Ap 2,10; 3,11–12

Mt 19,29: “Et quiconque aura laissé maisons, frères, sœurs, père, mère, enfants
ou champs, à cause de mon nom, recevra bien davantage et aura en héritage la vie
éternelle.” Cf. Mt 19,21

Lc 6,38: “Donnez, et l’on vous donnera ; c’est une bonne mesure, tassée,
secouée, débordante, qu’on versera dans votre sein ; car de la mesure dont vous
mesurez on mesurera pour vous en retour.” Cf. Col 3,23–24

1 Co 3,6–9: “Moi, j’ai planté, Apollos a arrosé ; mais c’est Dieu qui donnait la
croissance. Ainsi donc, ni celui qui plante n’est quelque chose, ni celui qui
arrose, mais celui qui donne la croissance : Dieu. Celui qui plante et celui qui
arrose ne font qu’un, mais chacun recevra son propre salaire selon son propre labeur.
Car nous sommes les coopérateurs de Dieu ; vous êtes le champ de Dieu,
l’édifice de Dieu.” Cf. 1 Co 3,14; 2 Co 9,6; 2 Tim 4,8

Heb 10,35: “Ne perdez donc pas votre assurance ; elle a une grande et juste
récompense.” Cf. Heb 6,10; Mt 20,4; 2 Jean

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Heb 11,6: “Or sans la foi il est impossible de lui plaire. Car celui qui
s’approche de Dieu doit croire qu’il existe et qu’il se fait le rémunérateur de
ceux qui le cherchent.” Cf. 1 Co 9,24–27; voir aussi le Catéchisme, numéros
2008–2011

Objection:

Mais les catholiques parlent souvent de “gagner” le ciel.

Cela n’implique-t-il pas un système de mérites et de punitions basé sur ce que


l’homme fait plutôt que sur ce que Dieu fait en nous offrant gratuitement la
grâce du salut obtenue par Jésus sur la croix?
Réponse:

Il ne faut pas tirer des conclusions hâtives sur le simple usage de mots comme
“gagner” ou “mérite”. Ils doivent être compris dans le contexte plus large de
l’enseignement catholique sur la nécessité universelle de la grâce de Dieu pour
toute bonne action effectuée par l’homme.

C’est un cas classique de confusion qui a trouvé son origine dans une
terminologie équivoque. Dans la théologie catholique ces mots signifient
toujours notre coopération avec Dieu, et non pas notre propre “bonté”. Ils
n’indiquent pas que l’homme “gagne” le ciel comme par un droit qui lui serait
dû, mais plutôt par don, selon la récompense promise par Dieu, récompense
infiniment au-delà de tout ce que nos actions mériteraient.

Certains chrétiens moquent l’idée même que nous pourrions “coopérer” avec
Dieu. Cependant la Bible enseigne clairement que nous devons agir ainsi (par
sa grâce) pour obtenir le salut (voir 1 Co 3,9 plus haut; ainsi que Mc 16,20: “Pour
eux, ils s’en allèrent prêcher en tout lieu, le Seigneur agissant avec eux.”). Dans
un autre verset, st Paul exprime la même doctrine parfaitement:

2 Co 6,1: “ Et puisque nous sommes ses coopérateurs, nous vous exhortons


encore à ne pas recevoir en vain la grâce de Dieu.”

Si le Saint Esprit inspire, suscite et met en œuvrenos bonnes actions, conduisant


au mérite, il est clair que rien dans le domaine de la grâce ne prend son origine
en nous. La foi catholique, en accord avec la Bible, affirme que les êtres humains,
par le don de la grâce, sont rendus capables de collaborer avec Dieu.

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Le baptême est une nouvelle naissance
La Bible enseigne que le baptême régénère spirituellement, lave les péchés et
fait entrer le baptisé dans la foi chrétienne.

La Bible enseigne clairement que le baptême est


plus qu’un symbole. Pierre déclare, le jour de la
Pentecôte : «Repentez-vous, et que chacun de
vous se fasse baptiser au nom de Jésus Christ
pour la rémission de ses péchés, et vous recevrez
alors le don du Saint Esprit. » (Ac 2,38) et « c’est le
baptême qui vous sauve à présent» (1 P 3,21). De
même, Paul rapporte qui lui a été dit après sa
conversion au Christ : «Pourquoi tarder encore ?
Allons ! Reçois le baptême et purifie-toi de tes
péchés en invoquant son nom » (Ac 22,16). Il écrit
en Tite 3, 5 à propos de Jésus : «il nous a sauvés
par le bain de la régénération ». Dans la lettre aux
Romains, au milieu d’un long enseignement sur
la justification, Paul déclare fermement : Baptême de Paul

Rom 6, 3-4 : « Ou bien ignorez-vous que, baptisés dans le Christ Jésus, c’est dans
sa mort que tous nous avons été baptisés ? Nous avons donc été ensevelis avec
lui par le baptême dans la mort, afin que, comme le Christ est ressuscité des
morts par la gloire du Père, nous vivions nous aussi dans une vie nouvelle.»

Ailleurs en Col 2, 11-13, Paul considère le pardon comme l’une des


conséquences du baptême. Il compare fréquemment le baptême à la
Résurrection du Christ (cf. Rm 8,11; 1 Co 15,20–23), selon lui en effet, nous
étions morts spirituellement (1 Co 15,22; Col 2,13) -tout comme Jésus était mort
physiquement- avant d’avoir « été ensevelis avec lui par le baptême » (Col 2,12;
cf. Rm 6,3–4). Après le baptême (parallèlement à la Résurrection) nous avons
reçu une vie nouvelle, le pardon du péché originel (Rm 6,4; Col 2,13) et le Saint
Esprit est venu demeurer en nous (Rm 8,11).

Un verset de l’évangile de St Marc donne un éclairage capital sur la nécessité du


baptême : «Celui qui croira et sera baptisé, sera sauvé » (Mc 16, 16).

Certains réfutent cet enseignement de l’Église, en affirmant que Jn 3, 3-5


parle d’ « eau » de façon symbolique, comme d’une métaphore. Selon eux,
Jésus parle ici d’un salut pour les « nés de nouveaux », l’eau représentant le
Saint Esprit venant dans la vie d’une personne.

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Considérons ce passage et comparons-le à d’autres passages scripturaires qui
lui sont liés, selon le principe de « L’Écriture interprétée par l’Écriture »:

Jn 3, 3.5 : « Jésus lui répondit : ‘En vérité, en vérité, je te le dis, à moins de


naître d’en haut, nul ne peut voir le Royaume de Dieu’ … Jésus répondit : ‘En
vérité, en vérité, je te le dis, à moins de naître d’eau et d’Esprit, nul ne peut
entrer dans le Royaume de Dieu.’»

Tite 3, 5 : « Il ne s’est pas occupé des œuvres de justice que nous avions pu
accomplir, mais, poussé par sa seule miséricorde, il nous a sauvés par le bain
de la régénération et de la rénovation en l’Esprit Saint.»

1 Co 6, 11 : « Mais vous vous êtes lavés, mais vous avez été sanctifiés, mais vous
avez été justifiés par le nom du Seigneur Jésus Christ et par l’Esprit de notre
Dieu.»

Notons le triple parallèle qui est saisissant :

Jean : «entrer dans le royaume de Dieu » / Tite : «il nous a sauvé » / 1 Co : « vous
avez été justifiés».

Jean : « naître d’eau» / Tite : «bain de la régénération » / 1 Co : « vous vous êtes


lavés»

Jean : « naître d’eau et d’Esprit» / Tite : « rénovation en l’Esprit Saint» / 1 Co :


«par l’Esprit de Dieu »

Les trois passages considérés ensemble prouvent que le baptême sauve,


justifie, régénère, nous fait entrer dans le royaume et provoque la venue du
Saint Esprit. Comme nous l’avons vu en 1 Co 6, 11, Dieu justifie et sanctifie : la
seule chose que le croyant fait, c’est d’être « lavé » dans le baptême. Rien
n’indique dans ce passage l’aspect de la foi, de la repentance ou de la fameuse
« prière du pécheur ».
Et il en va de même avec Jn 3, 5 et Tite 3, 5. Dans les deux passages, Dieu nous
sauve ou nous laisse entrer dans le royaume par le Saint Esprit. La seule chose
que nous devons faire, c’est de recevoir le baptême. Cela n’implique pas que
rien d’autre n’est requis ou que l’on ne peut pas perdre le salut reçu, mais cela
montre que le baptême ne peut être séparé du salut et de la justification, et que,
par la volonté de Dieu, il possède une puissance de salut et de grâce.

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Le sacerdoce: une doctrine biblique
La Bible enseigne l’existence d’un clergé, mis à part des laïcs de l’Église, et
donne des indications sur le ministère sacerdotal.

Le sacerdoce comme nous le connaissons


aujourd’hui n’a pas grande place dans le
Nouveau Testament. Cela s’explique par
la doctrine du développement de la
doctrine : dans les débuts du
christianisme, certaines choses n’étaient
comprises que d’une façon sommaire,
basique. Cela est vrai même pour des
doctrines acceptées par tous les chrétiens
comme la Sainte Trinité ou le péché originel. Le canon des livres bibliques n’a
été définitivement adopté qu’au bout de quatre siècles.

C’est aussi un fait que le sacerdoce avait un rôle discret dans l’Église primitive,
celle-ci n’étant pas encore totalement séparée du judaïsme : l’autorité des prêtres
juifs était encore acceptée. Actes 2, 46 décrivent les chrétiens de Jérusalem «Jour
après jour, d’un seul cœur, ils fréquentaient assidûment le Temple et rompaient
le pain dans leurs maisons ». L’apôtre Paul a offert des sacrifices dans le Temple
vers l’an 58 (Ac 21, 26), reconnaissant l’autorité du grand prêtre juif, se décrivant
lui-même comme « pharisien » (Ac 23, 5-6) et observait les fêtes juives (Ac 20,
6).

Il est cependant aisé de trouver l’évidence d’un sacerdoce chrétien dans la Bible.
A la dernière Cène, Jésus confie à ses disciples la tâche de célébrer l’aspect
central de la liturgie de la Messe, à savoir la consécration du pain et du vin (Lc
22, 19). Paul préside l’Eucharistie en Ac 20, 11. Les disciples ont de fait été des
modèles de vie sacerdotale : totalement consacrés à Dieu, répondant à son appel
toute leur vie durant. Jésus les a choisi et les a mandatés, et ils sont devenus ses
amis (Jn 15, 15-16). Il était leur seul maître (Mt 6, 24). Leur ministère était
permanent (Lc 9, 62) et ils étaient appelés à un engagement radical impliquant
même de quitter leurs possessions et leurs familles (Mt 4, 22 ; 19, 27 ; Lc 14, 26).
Le prêtre disciple doit accepter les épreuves et les privations, il doit choisir de
se renier (Mt 8, 19-20) et, s’il est appelé, à vivre en célibataire, afin de se dévouer
totalement au Seigneur (Mt 19, 12 ; 1 Co 7, 7-9). Les prêtres servent le Corps du
Christ (1 Co 3, 5 ; 9, 19 ; 2 Co 4, 5) et distribue les sacrements (1 Co 4, 1 ; Jc 5, 14
; Mt 28, 19). Ce sacerdoce offrant des « sacrifices » en « tout lieu » inauguré dans
le Nouveau Testament était prophétisé en Isaïe 66, 18.21 et Malachie 1, 11.

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Certains citent 1 Pierre 2,5.9 (cf. Ap 1, 6 ; 5, 10 ; 20, 6) qui déclarent que tous les
chrétiens sont prêtres, et que donc il n’y a pas de sacerdoce ministériel. Mais
Pierre cite Exode 19, 6 : « Je vous tiendrai pour un royaume de prêtres, une
nation sainte». Ce passage ne signifie pas qu’il n’y avait pas de sacerdoce chez
les Hébreux puisque dans le Lévitique, les prêtres sont décrits comme une classe
à part. En fait, le même chapitre de l’Exode distingue les « prêtres » et le « peuple
» (Ex 19,21–24 cf. Jos 3,6; 4,9).

Ainsi il faut interpréter « prêtres » en 1 P 2, 5 comme signifiant un peuple choisit,


particulièrement saint. La notion de « sacrifices spirituels » (foi, louange,
offrande au prochain) s’applique à tous les chrétiens (Phil 2, 17 ; Hb 13, 15-16),
en raison de leur sacerdoce baptismal, distinct donc du sacerdoce ministériel.

Sauvés par la foi et les oeuvres, pas par la foi


seule
La doctrine de base du protestantisme est que nous sommes sauvés
par la « foi seule ». Nos frères protestants se basent sur les versets
suivants pour asseoir leur doctrine :

« Car nous estimons que l’homme est justifié par la foi sans la
pratique de la Loi.» Rm 3,28,

« Car c’est bien par la grâce que vous êtes sauvés, moyennant la foi.
Ce salut ne vient pas de vous, il est un don de Dieu ; il ne vient pas
des œuvres, car nul ne doit pouvoir se glorifier.» Eph 2,8–9

L’Église catholique enseigne bien que nous ne sommes pas sauvés par nos
œuvres. Cependant la Bible enseigne que la foi par laquelle nous sommes
sauvés doit être accompagnée et confirmée par nos œuvres.

Rm 3, 28 enseigne simplement que nous sommes sauvés par la foi (et par la
grâce de Dieu) et non par les œuvres, ce que l’Église a toujours enseigné. Nulle
part la Bible enseigne que nous sommes sauvés par la foi seule. Eph 2,8–9,
souvent cité pour supporter la doctrine de la « foi seule » est immédiatement
suivi par un verset très important : «Nous sommes en effet son ouvrage, créés
dans le Christ Jésus en vue des bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance
pour que nous les pratiquions » (Eph 2, 10).

Ainsi les trois versets pris ensemble enseignent que la grâce, la foi et les
œuvres sont tous les trois indispensables pour le salut. Cette relation

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13
dynamique est exposée à de multiples reprises dans la Bible,
particulièrement dans les écrits de Paul :

Romains 2,13 « Ce ne sont pas les auditeurs de la Loi qui sont justes
devant Dieu, mais les observateurs de la Loi qui seront justifiés.» cf.
Heb 5,9

1 Corinthiens 3,8–9 «Chacun recevra son propre salaire selon son propre labeur.
Car nous sommes les coopérateurs de Dieu ; vous êtes le champ de Dieu,
l’édifice de Dieu. » cf. 1 Co 15,10.58 ; Tite 1,15– 16

Galates 5,6 «En effet, dans le Christ Jésus ni circoncision ni


incirconcision ne comptent, mais seulement la foi opérant par la charité.
» cf. Ga 6,7–9

Philippiens 2,12–13 «[T] ravaillez avec crainte et tremblement à accomplir


votre salut : aussi bien, Dieu est là qui opère en vous à la fois le vouloir et
l’opération même, au profit de ses bienveillants desseins.» cf. Tite 3,8 ;
Heb.5,9–10 ; 10,24

1 Thessaloniciens 1,3 « [L] ‘activité de votre foi, le labeur de votre charité. » cf.
2 Thess 1,11
Jacques 1,22 « Mettez la Parole en pratique. Ne soyez pas seulement des
auditeurs qui s’abusent eux-mêmes !» cf. Jc 1,23–27

Jacques 2, 14.17 « A quoi cela sert-il, mes frères, que quelqu’un dise : « J’ai la foi
», s’il n’a pas les œuvres ? La foi peut-elle le sauver ? (…) Ainsi en est-il de la foi
: si elle n’a pas les œuvres, elle est tout à fait morte.»

Jacques 2,22-26 «Tu le vois : la foi coopérait à ses œuvres et par les œuvres sa
foi fut rendue parfaite. (…) Vous le voyez : c’est par les œuvres que l’homme est
justifié et non par la foi seule. (…) Comme le corps sans l’âme est mort, de même
la foi sans les œuvres est-elle morte. »

Nous voyons que la justification (être sauvé) et la sanctification (être saint) sont
liées. Nous ne sommes sauvés indépendamment des œuvres saintes et nos
œuvres saintes ne nous sauvent pas indépendamment de la foi en Christ et de
sa grâce. Au contraire il y a une relation entre foi et œuvres.

Si les œuvres n’avaient rien à voir avec le salut, il est très étrange que dans tous
les passages relatifs au jugement final et sur les motifs pour lesquels Dieu
détermine le salut ou la damnation de quelqu’un, ce sont les œuvres qui sont
considérés, pas la foi… (voir Mt.5,29 ; 16,27 ; 25,31. 41–46 ; Lc 14,13–14 ; Rm
2,5–12 ; Heb 5,9 ; 1 P 1,17 ; Ap 20,11–15 ; 22,12)

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Matthieu 7,19 « Tout arbre qui ne donne pas un bon fruit, on le coupe et on le
jette au feu.»

Matthieu 25,46 « Et ils s’en iront, ceux-ci [qui n’ont pas accomplis de bonnes
oeuvres] à une peine éternelle, et les justes à une vie éternelle.»

Bien sur les chrétiens devraient accomplir ces bonnes œuvres avec gratitude et
par amour de Dieu et du prochain. Car c’est par grâce que nous sommes sauvés
(Eph 2, 5). Oui c’est par la grâce de Dieu qui nous rend capables d’accomplir
ces œuvres, et non pas nos forces naturelles. La foi et les œuvres sont
intimement liés et contribuent à nous faire avancer sur le chemin du salut, qui
est progressif (Phil 2,12–13 ; 2 P.1,10 ) et qui peut être perdu (1 Co 9,27 ; 10,12 ;
Ga 5,4 ; Phil 3,11–14 ; 1 Tim 4,1 ; Heb.3,12–14 ; 6,46 ;2 P.2,20–21).

L’Église est une, non pas une association de


dénominations

La Bible condamne à maintes reprises la


division, le sectarisme et le confessionnalisme.
La Bible enseigne qu’il n’y a qu’une seule
Église, avec une vérité et une tradition
apostolique unifiée.
La désunion doctrinale s’oppose à l’enseignement biblique, qui exhorte
continuellement à l’unité et interdit toute forme de division entre chrétiens. A
la dernière Cène, Jésus a prié pour les chrétiens afin’ qu’ils soient un, comme
nous [le Père et le Fils] sont un” et “parfaitement un” (Jn 17,22–23). Il parle aussi
de l’Église comme ‘d’un seul troupeau” avec “un seul berger” (Jn 10,16). St Luc
décrit les premiers chrétiens comme étant « d’un seul cœur et d’une seule âme
» (Ac 4,32). St Pierre avertit les chrétiens à propos des “faux enseignants” qui
“introduiront des sectes pernicieuses,” qui iront contre “la voie de la vérité.” (2
P 2,1–2).

St Paul en particulier condamne à plusieurs reprises les “dissensions” et les


“difficultés,” (Rm 16,17) “disputes,” (Rm 16,17) “jalousies et dispute” (1 Co 3,3),
les “divisions” et les “factions,” (1 Co 11,18–19) ainsi que l’ “esprit de parti” (Ga
5,20) et appelle les chrétiens à être “unis dans le même esprit et dans la même
pensée.”(1 Co 1,10; cf. Phil 22). Il condamne expressément les associations de
parti autour de personnes, en demandant rhétoriquement, “Est-ce que Christ
est divisé ?” (1 Co 1,12–13; cf. 3,4–7) Son enseignement solide sur ce sujet est
schématisé dans ces deux passages :

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15
1 Tim 6,3–5 : Si quelqu’un enseigne autre chose et ne reste pas attaché à de
saines paroles, celles de notre Seigneur Jésus Christ, et à la doctrine conforme à
la piété, c’est un être aveuglé par l’orgueil, un ignorant en mal de questions
oiseuses et de querelles de mots ; de là viennent l’envie, la discorde, les
outrages, les soupçons malveillants, les disputes interminables de gens à
l’esprit corrompu, privés de la vérité, aux yeux de qui la piété est une source de
profits.

Tite 3,9-11 : Mais les folles recherches, les généalogies, les disputes, les
polémiques au sujet de la Loi, évite-les. Elles sont sans utilité et sans profit.
Quant à l’homme de parti, après un premier et un second avertissement, romps
avec lui. Un tel individu, tu le sais, est un dévoyé et un pécheur qui se
condamne lui-même.

Certaines personnes affirment qu’il y aurait place pour désaccords entre


chrétiens, faisant la distinction entre des doctrines essentielles, communes à
tous et d’autres secondaires, optionnelles, où chacun serait libre de croire ce
qu’il veut. Ces personnes citent parfois Paul en Rm 14 qui
affirme : « que chacun s’en tienne à son jugement.»(Rm 14, 5).

Or, Rm 14 n’est pas la preuve de la légitimité d’une liberté doctrinale, puisque


ce chapitre ne parle pas de doctrine mais de pratique, telle que ce qui convient
de manger («que celui qui mange ne méprise pas l’abstinent » « le règne de
Dieu n’est pas affaire de nourriture ou de boisson» Rm 14,2-3 ; 14–17).

La notion de doctrines « centrales » distinctes de doctrines dites secondaires »


n’est pas une distinction biblique. Jésus nous a exhortés à «observer tout ce que
je vous ai prescrit » (Mt 28,20) sans faire de distinction entre des enseignements
plus ou moins importants. De même st Paul considère la Tradition Chrétienne
comme une unité et non comme un amalgame de théories en compétition. Il
évoque “la tradition que vous avez reçue de nous” (2 Th 3,6), “ le bon dépôt”
(2 Tim 1,14) et “ l’enseignement que vous avez reçu” (Rm 16,17). Il exhorte les
chrétiens à être “ une seule âme, un seul sentiment” (Phil 2,2) et à tenir “fermes
dans un même esprit, luttant de concert et d’un cœur unanime pour la foi de
l’Évangile” (Phil 1,27) Tout comme Jésus, il fait le lien entre l’unité doctrinale
et l’unicité de Dieu: “ Il n’y a qu’un Corps et qu’un Esprit… un seul Seigneur,
une seule foi, un seul baptême” (Eph 4,3–5).

St Pierre fait aussi référence à un unique “chemin de justice” et au “saint


commandement qui leur a été donné” (2 P 2,21) tandis que st Jude nous
exhorte à “ combattre pour la foi transmise aux saints une fois pour toutes.”
(Jude 3). Actes 2, 42 évoque « l’enseignement des apôtres » comme un

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16
ensemble unifié sans différence d’opinion, d’écoles ou de variations. Les
différentes confessions et ce qu’elles impliquent (en particulier les
contradictions doctrinales et toute sorte de relativisme théologique) est ainsi
clairement rejeté par l’Écriture

L’Église est composée de saints et de pécheurs


La Bible nous enseigne à laisser le blé pousser avec l’ivraie (chiendent) dans l’Église, au
lieu d’arracher immédiatement tous ceux qui pèchent (Mt 13, 24-30)

Les Écritures contredisent abondamment la notion


puritaine selon laquelle les pêcheurs ne devraient pas être
considérés comme faisant part de l’Église du Christ.
Lorsque Jésus parle du « royaume de cieux », il dit que ce
dernier inclut aussi bien les pécheurs que les justes, et ceci
jusqu’au Dernier Jour. Il compare le royaume des cieux à un
banquet nuptial, au cours duquel sont réunis « les mauvais
comme les bons, et la salle de noces fut remplie de convives»
(Mt 22,10; voir 22, 1–14).

Ailleurs, Jésus emploie une comparaison empruntée à la pêche :

Matthew 13:47–49 : « Le Royaume des Cieux est encore semblable à un filet


qu’on jette en mer et qui ramène toutes sortes de choses. Quand il est plein, les
pêcheurs le tirent sur le rivage, puis ils s’asseyent, recueillent dans des paniers
ce qu’il y a de bon, et rejettent ce qui ne vaut rien. Ainsi en sera-t-il à la fin du
monde : les anges se présenteront et sépareront les méchants d’entre les justes.»

Les justes et les pécheurs ne sont séparés qu’à la fin du monde.

St Paul appelle l’assemblée de Corinthe par exemple « église de Dieu » (1 Co 1,2;


2 Co 1,1; cf. 2 Co 11,2), tout en la réprimant sévèrement pour son immoralité qui
dépassait celle des païens (1 Co 5,1). Il dit aux chrétiens de Corinthe qu’ils sont
« encore dans la chair » à cause de «la jalousie et de la dispute » (1 Cor.3:3) et les
répriment pour leur tendance à recevoir « un autre évangile », même « un autre
Jésus » de celui qu’ils avaient accepté (2 Co 11,4 ). Cependant, malgré leur état
de péché et de division, ils font partie de l’Église du Christ.
Nous retrouvons la même dynamique avec les sept églises de
l’Apocalypse, qui sont appelées « églises » tout au long des chapitres
deux et trois, bien qu’étant qualifiées de malheureuses, pitoyables,
pauvres, aveugles et nues (cf. Ap 3,17) et réprimées vertement pour leurs
innombrables péchés, incluant l’idolâtrie et l’immoralité.

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17
Les Galates (faisant parties des « églises » Ga 1, 2) ne font pas mieux: «O Galates
sans intelligence, qui vous a ensorcelés ?… Êtes-vous à ce point dépourvus
d’intelligence, que de commencer par l’esprit pour finir maintenant dans la chair
? » (Ga 3,1.3). « Mais maintenant que vous avez connu Dieu ou plutôt qu’il vous
a connus, comment retourner encore à ces éléments sans force ni valeur,
auxquels à nouveau, comme jadis, vous voulez vous asservir ?» (Ga 4,9)
Bien sûr le but de l’enseignement chrétien est la justice et la sainteté. Cependant
cela ne signifie pas que tous les chrétiens vont atteindre ce but. Nous sommes
justifiés par le Christ, mais cela ne signifie pas que nous cessons immédiatement
de pécher. Les protestants comprennent cette distinction théologique (en fait
contrairement à l’enseignement catholique, leur théologie sépare formellement
la justification et la sanctification).
Jésus savait que les croyants étaient toujours des pécheurs, comme le montre la
parabole du blé et de l’ivraie évoquée plus haut. Mais ce passage scripturaire va
encore plus loin. En effet le fait que l’ivraie est brûlée (Mt 13,40–42 indique
clairement qu’il s’agit de l’enfer) indique que dans l’Église il n’y a pas seulement
des pécheurs sauvés insuffisamment sanctifiés, mais aussi des personnes qui
seront finalement damnés.
Il est vrai que la sainteté est la marque des chrétiens et donc de l’Église du
Christ. La Première Lettre de St Jean exprime cela de très belle façon.
Cependant, dans la même lettre, Jean déclare : «Si nous disons : « Nous n’avons
pas de péché », nous nous abusons, la vérité n’est pas en nous » et considère
comme allant de soi que «nous confessons nos péchés » (1 Jn 1,8-10). Ce thème
est repris à nouveau dans ce passage:

1 Jn 2, 1–2: « Petits enfants, je vous écris ceci pour que vous ne péchiez pas. Mais
si quelqu’un vient à pécher, nous avons comme avocat auprès du Père Jésus
Christ, le Juste.; C’est lui qui est victime de propitiation pour nos péchés, non
seulement pour les nôtres, mais aussi pour ceux du monde entier »
Jean évoque ici la présence du péché parmi les croyants comme d’une
éventualité réelle et en donne le remède. Jacques 5,16 de même exhorte les
chrétiens à “confesser vos péchés les uns aux autres,” et st Paul lui-même se
décrit comme “le plus grand des pécheurs” (1 Tim 1, 15, notez au passage que
Paul utilise le présent et non pas le passé). La notion d’une Église complètement
« sainte » sur la terre est ainsi clairement réfutée par la Bible.

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18
L’Eglise est visible
’EGLISE EST VISIBLE

La Bible enseigne que l’Eglise est une institution


visible et identifiable, conférant l’enseignement
apostolique, sans changement au cours des siècles.
Il est vrai que les catholiques croient en une Eglise
“invisible” dans un sens : le Corps Mystique du
Christ. Nous croyons que tous les chrétiens qui
ont été baptisés dans le nom du Père, du Fils et du
Saint Esprit font partie de l’Eglise dans ce sens,
Prédication des apôtres bien que d’une façon imparfaite.
Mais cela ne signifie pas qu’il ne peut y avoir un corps de croyants, visible et
institutionnel dont les membres peuvent être désignés comme appartenant à la
véritable Eglise du Christ. Lorsque Jésus et les Ecritures parlent de l’Eglise, ce
sont dans des termes qui évoquent une réalité tangible, spécifique et active dans
le monde, comme communauté de croyants:

Matthieu 5,14-16: “« Vous êtes la lumière du monde. Une ville ne se peut


cacher, qui est sise au sommet d’un mont. Et l’on n’allume pas une lampe pour
la mettre sous le boisseau, mais bien sur le lampadaire, où elle brille pour tous
ceux qui sont dans la maison. Ainsi votre lumière doit-elle briller devant les
hommes afin qu’ils voient vos bonnes œuvres et glorifient votre Père qui est
dans les cieux.”

Matthieu 18,15-17: “« Si ton frère vient à pécher, va le trouver et reprends-le,


seul à seul. S’il t’écoute, tu auras gagné ton frère. S’il n’écoute pas, prends
encore avec toi un ou deux autres, pour que toute affaire soit décidée sur la
parole de deux ou trois témoins. Que s’il refuse de les écouter, dis-le à l’Eglise.
Et s’il refuse d’écouter même l’Eglise, qu’il soit pour toi comme le païen et le
publicain.”
1 Timothée 3,15: « l’Église du Dieu vivant, qui est la colonne et le support de la
vérité.” (cf. Mt 16,18)

Certains chrétiens semblent penser que l’apôtre Paul était une forme de
prédicateur indépendant, ne faisant pas partie d’une église, qui, à l’aide de
quelques amis, prêchait l’évangile. Or la Bible rapport comment Paul était
soumis à l’autorité de l’Eglise institutionnelle, bien qu’il soit un apôtre et
l’auteur d’une bonne part du Nouveau Testament:

Acts 13:1–4: Il y avait dans l’Église établie à Antioche des prophètes et des
docteurs : Barnabé, Syméon appelé Niger, Lucius de Cyrène, Manaèn, ami

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d’enfance d’Hérode le tétrarque, et Saul. Or un jour, tandis qu’ils célébraient le
culte du Seigneur et jeûnaient, l’Esprit Saint dit : « Mettez-moi donc à part
Barnabé et Saul en vue de l’œuvre à laquelle je les ai appelés. » Alors, après avoir
jeûné et prié, ils leur imposèrent les mains et les laissèrent à leur mission. Eux
donc, envoyés en mission par le Saint Esprit, descendirent à Séleucie, d’où ils
firent voile pour Chypre. (cf. Ac 14,26-28).

Galates 1,18–19: “Ensuite, après trois ans, je montai à Jérusalem rendre visite à
Képhas et demeurai auprès de lui quinze jours : je n’ai pas vu d’autre apôtre,
mais seulement Jacques, le frère du Seigneur »

En fait, Paul croyait que son travail apostolique s’enracinait directement sur la
commission reçue de la hiérarchie apostolique.
Galates 2,9: « Et reconnaissant la grâce qui m’avait été départie, Jacques,
Képhas et Jean, ces notables, ces colonnes, nous tendirent la main, à moi et
à Barnabé, en signe de communion : nous irions, nous aux païens, eux à la
Circoncision »

Objection:

Mais les paroles de Jésus lui-même suggèrent que l’Eglise est avant tout
invisible, pas liée à des structures confessionnelles. Par exemple, Son analogie
des brebis et du berger (Jn 10,1–16; cf. 2 Tim 2,19; 1 Jn 2, 19), qui se
connaissent, ne montre-elle pas que l’Eglise est un corps invisible, constituée
uniquement des élus, de ceux qui sont réellement sauvés?

Réponse :
Non, parce que l’Ecriture décrit aussi les damnés comme des “brebis” (Ps 74,1),
parle d’une brebis qui s’est “perdue” (Ps.119, 176) et désigne aussi la nation
d’Israël (Ez 34,2–3.13.23.30) et même tous les hommes (Is 53,6). D’une façon
générale, le thème biblique des “brebis” fait référence au fait que tous les
hommes et en particulier Israël, sont les enfants de Dieu. Mais cela ne n’exclue
pas l’existence d’une Eglise visible et institutionnelle, en particulier par le fait
qu’elle est clairement indiquée dans la Bible.

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20
La Bible est-elle claire en toute chose ?
De nombreux chrétiens
affirment qu’avec la Bible ils ont
tout ce qui leur faut pour être
sauvés et qu’ils n’ont pas besoin
d’Église ni de tradition.

La Bible n’enseigne pas cette


doctrine. Et l’histoire du
protestantisme, avec ses
innombrables divisions, montre
clairement qu’elle est fausse.
Comment est-il possible, si la
Bible est limpide et facile à Bible (Van Gogh)
comprendre que tant de chrétiens
sont en désaccord sur tant de différentes interprétations ?

La Bible n’est pas toujours facile à comprendre. C’est un livre complexe dont les
mots et les idées ont captivés les intelligences les plus brillantes depuis des
millénaires. Sans une instance d’interprétation officielle – telle que l’Église -
l’erreur et la division sont inévitables.

De telles divisions sont apparues dès le début du protestantisme. Martin Luther


croyait à la Présence Réelle du Christ dans l’Eucharistie, mais Jean Calvin
professait seulement une « présence mystique », tandis que Huldreich Zwingli
pensait qu’elle était seulement symbolique. Ils lisaient la même Bible et
confessait la même croyance en la Sola Scriptura, mais la Bible par elle-même
n’était pas suffisante pour résoudre le problème.
Le Baptême est un autre exemple. Luther (à nouveau plus proche de la doctrine
catholique) croyait à la régénération baptismale; Calvin et Zwingli rejetait cette
doctrine, mais étaient d’accord avec Luther que les enfants devaient être
baptisés. Les anabaptistes, cependant, pensaient que seuls les adultes devaient
être baptisés (les luthériens et les calvinistes les ont persécutés pour cela). Plus
tard, d’autres groupes protestants ne baptisaient pas du tout (Quakers, Armée
du Salut) ou croyaient dans la régénération baptismale des adultes (Église du
Christ), de telle façon qu’aujourd’hui il y a cinq doctrines différentes concernant
le baptême. Les protestants diffèrent aussi dans de nombreuses importantes
doctrines et pratiques, en dépit de leur croyance en une seule et même « claire
» Bible: expiation limitée contre expiation universelle; possibilité ou non de

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21
perdre son salut; gouvernement de l’église et clergé féminin; la relation entre la
sanctification et la justification; le rôle des charismes, et autres.

Un des passages les plus solides contre la doctrine de la clarté totale de la


Bible se trouve dans la deuxième lettre de Pierre:

2 P 3,15-17: « Tenez la longanimité de notre Seigneur pour salutaire, comme


notre cher frère Paul vous l’a aussi écrit selon la sagesse qui lui a été donnée. Il
le fait d’ailleurs dans toutes les lettres où il parle de ces questions. Il s’y rencontre
des points obscurs, que les gens sans instruction et sans fermeté détournent de
leur sens – comme d’ailleurs les autres Écritures – pour leur propre perdition.
Vous donc, très chers, étant avertis, soyez sur vos gardes, de peur qu’entraînés
par l’égarement des criminels, vous ne veniez à déchoir de votre fermeté. » (Voir
aussi Dt 17, 11; 2 Ch 17, 8-9; Mc 4, 33-34; Ne 8,7-8; Ac 8, 27-31).

Objection:

Il est certainement mieux d’avoir la liberté de croire ce que nous trouvons dans
la Bible, que d’avoir quelqu’un nous disant quoi croire. De plus, les chrétiens
des différentes confessions peuvent librement être en désaccord à propos de
doctrines qui ne sont pas essentielles, mais ils sont généralement d’accord à
propos des doctrines essentielles de la foi. Lorsqu’ils sont en désaccord,
cependant, c’est en raison de leur péché et de leur orgueil, et non pas parce que
le sens de la Bible n’est pas clair.

Réponse:

Le baptême (selon 1 P 3,21) et l’Eucharistie (Jn 6,53) sont certainement


« essentiels »- de fait nécessaires- pour le salut.

Et même dans ce qui ne semble pas « essentiel », Dieu veut que nous soyons
unis dans la foi. Jésus a prié en Jn 17, 22: « qu’ils soient un comme nous sommes
un. » Ac 4,32 nous indique que les premiers chrétiens étaient « d’un seul cœur
et d’une seule âme ». Paul enseigne qu’il y a « un seul corps et un seul
Esprit…un seul Seigneur, une seule foi, un seul baptême« (Eph 4, 4-5) et que les
chrétiens doivent tenir « ferme dans un même esprit, luttant de concert et d’un
cœur unanime pour la foi de l’Évangile » (Phil 1, 27) et être « en plein accord et
d’un seul esprit » (Phil 2, 2). Pierre nous exhorte à être « en esprit d’union« (1P
3, 8). Le confessionnalisme et le relativisme doctrinal sont clairement
condamnés par Paul:

1 Co 1,10-13: « Je vous en prie, frères, par le nom de notre Seigneur Jésus Christ,
ayez tous même langage ; qu’il n’y ait point parmi vous de divisions ; soyez
étroitement unis dans le même esprit et dans la même pensée. En effet, mes

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22
frères, il m’a été signalé à votre sujet par les gens de Chloé qu’il y a parmi vous
des discordes. J’entends par là que chacun de vous dit : « Moi, je suis à Paul. » –
« Et moi, à Apollos. » – « Et moi, à Céphas. » – « Et moi, au Christ. » Le Christ
est-il divisé ? Serait-ce Paul qui a été crucifié pour vous ? Ou bien serait-ce au
nom de Paul que vous avez été baptisés ? »
Seule une Église ayant reçue du Christ l’autorité d’enseigner Sa vérité et étant
protégée de l’erreur doctrinale par le Saint Esprit peut préserver les chrétiens
des divisions causées par leurs interprétation défectueuses et garantir l’unité
pour laquelle Jésus et Paul ont prié.

La Bible est-elle la seule source infaillible de la


vérité de la foi?

St Pierre et st Paul (El Greco)

La Bible enseigne que l’enseignement de la foi chrétienne qui fait autorité


nous vient de la Bible, de l’Église et du dépôt apostolique (Tradition).

L’Écriture est bien une « norme de vérité » et même une norme éminente, mais
pas dans le sens qu’elle exclue l’autorité de la Tradition apostolique et de
l’Église. Les catholiques affirment que chaque vraie doctrine se trouve dans la
Bible, même si c’est indirectement, et qu’aucune ne peut la contredire. 2 Tim
3,16-17 (« Toute Écriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, réfuter,
redresser, former à la justice : ainsi l’homme de Dieu se trouve-t-il accompli,
équipé pour toute œuvre bonne. ») n’enseigne pas « Sola Scriptura », mais décrit
simplement les vertus de la Sainte Écriture.

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23
Les fondements bibliques de la position catholique sont nombreux. Lorsque
Jésus condamne la « tradition« (Mc 7, 7-13), il fait référence aux corruptions qu’il
appelle les « traditions des hommes ». L’apôtre Paul lui fait référence de façon
positive à la Tradition chrétienne (« gardez les traditions comme je vous les ai
transmises. » 1 Co 11, 2) qu’il oppose, tout comme Jésus, avec la mauvaise
tradition (« selon une tradition toute humaine…et non selon le Christ » Col 2,
8). Il confirme aussi l’autorité de la Tradition orale, en faisant référence à « la
parole de Dieu que vous avez entendu de nous » (1 Thess 2,13) et aux « saines
paroles que tu as entendues de moi ». (2 Tim 1, 13-14) ». Il est clair que l’on doit
interpréter Paul en comprenant la totalité de son enseignement.

La preuve biblique la plus claire de l’autorité infaillible de l’Église est le Concile


de Jérusalem (Ac 15, 6-30) et sa décision qui fait autorité:

Acts 15:29-30: « L’Esprit Saint et nous-mêmes avons décidé de ne pas vous


imposer d’autres charges que celles-ci, qui sont indispensables : vous abstenir
des viandes immolées aux idoles, du sang, des chairs étouffées et des unions
illégitimes. »
Dans le chapitre suivant, nous apprenons que Paul, Timothée et Silas allèrent
de ville en ville et « ils transmettaient, en recommandant de les observer, les
décrets portés par les apôtres et les anciens de Jérusalem » (Ac 16, 4). C’est la
preuve de charisme d’infaillibilité, sanctionné par le Saint Esprit Lui-même, que
l’Église affirme posséder lorsqu’elle est assemblée en concile.

Objection :

L’Église Catholique ne peut toujours pas expliquer pourquoi Jésus et les apôtres
faisaient toujours référence aux Saintes Écritures pour prouver leurs doctrines.
Ils ne faisaient pas appel à la Tradition, et les juifs de l’Ancien Testament avaient
foi « dans la Bible seule » (Sola Scriptura).

Réponse :

En Matthieu 23,2-3, Jésus enseigne que les scribes et les pharisiens ont une
autorité légitime et contraignante (bien qu’ils soient souvent hypocrites): « Sur
la chaire de Moïse se sont assis les scribes et les Pharisiens : faites donc et
observez tout ce qu’ils pourront vous dire, mais ne vous réglez pas sur leurs
actes : car ils disent et ne font pas. » L’idée de la « chaire de Moïse » ne se trouve
nulle part dans l’Ancien Testament, mais vient de la Mishna (tradition orale
mise par écrit), qui enseigne une sorte de « succession enseignante » à partir de
Moïse. De même en Mt 2,23, la référence à « il sera appelé Nazaréen » est absente
de l’Ancien Testament, et cependant a été transmis oralement « par les
prophètes ». En 1 Co 10,4, Paul fait référence au rocher qui « suivait » les juifs

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24
dans le désert du Sinaï. Dans les passages qui font référence au miracle
survenant lorsque Moïse frappait le rocher et l’eau jaillissait (Ex 17,1-7; Nb 20,2-
13), il n’est pas fait référence à un tel mouvement miraculeux. La tradition
rabbinique, elle en parle.

Les juifs n’ont jamais accepté la doctrine de la Sola Scriptura. Seuls les
sadducéens rejetaient la tradition orale, mais ils rejetaient aussi la résurrection
des morts, l’existence de l’âme, la vie après la mort, les récompenses et les
rétributions éternelles, l’existence des démons et des anges. La nature de
l’autorité dans l’Ancien Testament est illustrée par Ezra, un prêtre et un scribe
qui enseignait la Loi juive à Israël. Son enseignement avait force d’autorité, le
refuser était condamné par l’emprisonnement, le bannissement, la privation de
biens, voire la mort (cf Ezra 7, 6. 10. 25-26).

Par conséquent la révélation biblique s’oppose très clairement à la


doctrine centrale du protestantisme, la Sola Scriptura, et enseigne au
contraire l’idée de l’autorité de la Tradition.

L’enlèvement
Cette doctrine, qui connaît un retentissement fulgurant aux Etats Unis, est de
plus en plus acceptée dans les milieux évangéliques francophones. Les romans
« Left Behind » s’appuyant sur cette vision de la fin des temps se vendent par
dizaines de millions d’exemplaires de par le monde. Le but de cet article est de
donner le point de vue catholique, exposer brièvement la doctrine de
l’enlèvement telle qu’elle est communément enseignée et enfin montrer en quoi
elle est contraire aux Ecritures et par là même dangereuse.
La doctrine catholique de l’enlèvement.

Le mot « rapture », (« enlèvement » en anglais) vient du latin raptus utilisé par


la traduction latine de la Bible (la Vulgate) qui traduit le terme grec harpazo qui
signifie « enlever », « emporter ». Ce terme est utilisé en 1 Thess 4, 17: « après
quoi nous, les vivants, nous qui serons encore là, nous serons réunis à eux et
emportés sur des nuées pour rencontrer le Seigneur dans les airs. Ainsi nous
serons avec le Seigneur toujours. »

St Paul enseigne ici que les croyants qui seront vivants lors de la seconde venue
du Christ ne connaîtront pas la mort. Au contraire ils seront glorieusement
transformés et réunis (en étant enlevés) aux saints qui sont déjà avec le Christ.
Cette interprétation catholique est aussi celle des chrétiens orthodoxes, de la
plupart des protestants, ainsi que de beaucoup d’évangéliques.

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25
Dans la suite de cet article, le terme « enlèvement » sera utilisé dans
le sens donné par le dispensationalisme, exposé ci-après.

La doctrine de l’enlèvement

Au 19ème siècle, les Etats Unis connurent une explosion de mouvements et de


groupes divers centrés sur le retour du Christ (Adventisme). L’un de ces
mouvements, le dispensationalisme, fondé par John Nelson Darby en 1830,
proposa une interprétation étrange de la Bible. L’histoire du salut se diviserait
en Sept période distinctes ou dispensations, chacune ayant un rôle particulier
dans le plan de Dieu. Nous nous attacherons ici seulement à deux aspects de ce
système compliqué liés à l’enlèvement: la venue du Christ et la vision de l’Eglise.

Darby enseignait qu’à la première venue du Christ, la nation d’Israël le rejeta.


Ainsi il s’est tourné vers les païens destinés au salut. Dans le même temps, il
s’est temporairement détourné des juifs pour les punir. Ainsi faisant « l’horloge
prophétique » a cessé de fonctionner. Toutes les prophéties et les promesses de
l’Ancien Testament (AT) sont suspendues.

Lorsque le temps des païens sera accomplie (Lc 21, 24), Jésus reviendra en secret
pour emmener l’Eglise (à savoir les croyants païens) au ciel. Les chrétiens seront
alors enlevés pour rencontrer Jésus dans les nuées et retourner avec lui au ciel.
Le but de l’Eglise sera alors achevé. Puis commencera une période de sept ans
de tribulation et de destruction sur la terre, au cours de laquelle l’Antéchrist
règnera. Après ces sept ans, Jésus reviendra publiquement et infligera une
défaite à l’Antéchrist et à ses fidèles.

Les juifs accepteront alors le Christ comme leur sauveur et deviendront le


peuple du royaume. Christ règnera littéralement mille ans sur terre (Ap 20, 4),
à la tête de la nation d’Israël restaurée. De fait l’horloge prophétique d’Israël va
de nouveau fonctionner et les prophéties de l’AT vont s’accomplir. Israël va
rétablir la religion de l’AT avec ses rituels et ses sacrifices d’animaux. Ceci sera
le royaume dont parle Jésus (Mt 4, 17; 16, 19; etc). Israël sera à nouveau le peuple
du royaume, ayant toujours été le peuple élu par Dieu. L’Eglise était seulement
un bricolage de dernière minute, une solution temporaire jusqu’à ce qu’Israël
revienne dans le giron. Après la fin de ces mille ans, Satan sera relâché et
rapidement définitivement conquis et ce sera alors la fin du monde.

Ce rapide survol explique la raison pour laquelle les dispensionalistes sont


tellement centrés sur Israël et n’ont une grande appréciation de l’Eglise (vue
comme un bouche trou temporaire). Ils interprètent la création de l’état
moderne d’Israël comme l’évènement ayant fait redémarrer l’horloge
prophétique. Dès lors l’Enlèvement est imminent…

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26
Problèmes avec cette doctrine de l’Enlèvement

Une vision défectueuse de l’Eglise

Affirmer que l’Eglise est une improvisation destinée aux païens n’est pas
biblique, pas plus que la notion que le royaume prêché par Jésus se réalisera
dans l’avenir. En Mt 4, 17, Jésus affirme: « le royaume des Cieux est tout
proche ». En Mt 16, 13-20, lorsque Jésus enseigne qu’il établira Son Eglise sur le
Roc (st Pierre), il dit à ce dernier : »Je te donnerai les clés du royaume des cieux«.
L’Ecriture sainte appelle l’Eglise, le Corps du Christ (Eph 5, 23; Col 1, 24), la
Nouvelle Jérusalem (Ap 21, 2 ; comparer Ap 21, 14 et Eph 2, 19-22), l’Epouse
du Christ que Jésus épousera à la fin des temps (Ap 21, 9). Jésus a promis qu’il
serait avec Son Eglise tous les jours jusqu’à la fin des temps (Mt 28, 20).

L’idée que l’Eglise est une simple phase avant la restoration d’Israël ne se trouve
nulle part dans l’Ecriture. Pire encore elle contredit l’enseignement biblique très
clair que le Royaume de Dieu est l’Eglise. Le Catéchisme précise: » Pour
accomplir la volonté du Père, le Christ inaugura le Royaume des cieux sur la
terre » (LG 3). Or, la volonté du Père, c’est d' » élever les hommes à la
communion de la vie divine » (LG 2). Il le fait en rassemblant les hommes
autour de son Fils, Jésus-Christ. Ce rassemblement est l’Église, qui est sur terre
» le germe et le commencement du Royaume de Dieu » (LG 5). » (CEC n° 541).
Ceux qui soutiennent cette doctrine de l’Enlèvement enseignent que l’Eglise
catholique est la fausse religion qui va s’aligner avec l’Antéchrist, la Prostituée
de Babylone (Ap 18)!

Une vision défectueuse d’Israël

L’Ancien Testament est accompli dans le Nouveau. Le sacerdoce de l’AT est


accompli dans le sacerdoce du Christ. Les sacrifices de l’AT furent accomplis
dans le sacrifice du Calvaire. Contrairement à ce qu’affirment les
dispensationalistes, Dieu n’a pas deux peuples (Israël et l’Eglise) mais un seul!
« Tous ceux qui croient au Christ, le Père a voulu les appeler à former la sainte
Eglise ». Cette « famille de Dieu » se constitue et se réalise graduellement au
long des étapes de l’histoire humaine, selon les dispositions du Père: en effet,
l’Eglise a été « préfigurée dès l’origine du monde; elle a été merveilleusement
préparée dans l’histoire du peuple d’Israël et dans l’Ancienne Alliance; elle a
été instituée enfin en ces temps qui sont les derniers; elle est manifestée grâce à
l’effusion de l’Esprit Saint et, au terme des siècles, elle sera consommée dans la
gloire » (LG 2). » (CEC 752). C’est pour cela que l’Eglise catholique s’est toujours
comprise comme le Nouvel Israël (Ga 6, 16; Eph 2, 11-12), et le nouveau Peuple
de Dieu (1P 2, 9-10) qui entre dans la Nouvelle Alliance donnée par Jésus (Heb
8, 8-13). Pour autant il n’y a pas de substitution: l’Eglise est Israël élargie aux

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nations. Jésus a accompli sa mission, »lui qui des deux peuples n’en a fait qu’un
» (Eph 2, 14). Les païens sont greffés sur l’olivier d’Israël (Rm 11) en attendant
que les juifs qui ont refusé de croire en Jésus le Messie et qui se sont coupé de
l’arbre soient un jour à nouveau greffés.

Si la fondation de l’état d’Israël est un signe fort de la fidélité de Dieu et ne peut


être considéré comme un fait anodin, il ne faut pas cependant lui attribuer une
dimension messianique, ni évidemment souhaiter la reconstruction du
Temple, ce qui serait nier le salut obtenu par Jésus sur la croix.

Une lecture défectueuse de 1 Thess 4

Aucun verset de 1 Thess 4 n’évoque une venue secrète de Jésus. Au contraire


Paul parle de la résurrection des morts lors de la seconde venue du Christ. Afin
de rassurer les Thessaloniciens, apparemment concernés par le fait que les
chrétiens morts avant le retour de Jésus ne puissent pas participer à Sa
triomphale venue, Paul enseigne que « les morts qui sont dans le Christ
ressusciteront les premiers ». Puis les chrétiens encore en vie les rejoindront et
« ensemble avec eux…rencontreront le Seigneur dans les airs ». Alors « nous
seront toujours avec le Seigneur ».

« Mais nous ne voulons pas, frères, que vous soyez dans l’ignorance au sujet de
ceux qui se sont endormis, afin que vous ne vous affligiez pas, comme les autres
hommes qui n’ont pas d’espérance. Car si nous croyons que Jésus est mort et
qu’il est ressuscité, croyons aussi que Dieu amènera avec Jésus ceux qui se sont
endormis en lui. Voici, en effet, ce que nous vous déclarons d’après la parole du
Seigneur: Nous, les vivants, laissés pour l’avènement du Seigneur, nous ne
devancerons pas ceux qui se sont endormis. Car, au signal donné, à la voix de
l’archange, au son de la trompette divine, le Seigneur lui-même descendra du
ciel, et ceux qui sont morts dans le Christ ressusciteront d’abord. Puis nous, qui
vivons, qui sommes restés, nous serons emportés avec eux sur les nuées à la
rencontre du Seigneur dans les airs, et ainsi nous serons pour toujours avec le
Seigneur. » (1 Thess 4, 13-17)

Paul enseigne clairement que tous les chrétiens rencontreront Jésus lors de sa
deuxième venue. Il parle de l’avènement du Christ, pas de plusieurs venues.
Cet avènement sera annoncé par la voix d’un archange et par le son de la
trompette : pas d’enlèvement secret! Paul évoque ceux qui seront encore là;
c’est-à-dire ceux qui ont survécu jusqu’à la fin du monde. Il n’est pasfait
mention de sept ans de tribulation.

Encore plus important, il n’est pas fait mention d’un changement de direction
de Jésus. Notons que Jésus « descendra du ciel ». Il viendra du ciel vers la terre.

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28
Paul ne parle pas d’un demi-tour effectué après la rencontre des chrétiens dans
les airs. Le verbe grec pour « rencontre » est apantesis. C’est un terme technique
précis qui désigne la pratique antique des notables d’une ville qui sortait de
l’enceinte à la rencontre du roi ou d’un grand dignitaire et l’escortaient dans
son entrée dans la cité. Ils partageaient ainsi la gloire de l’arrivée du visiteur. Il
est à noter que les citoyens quittent la ville, rencontrent le dignitaire et puis
retournent avec lui dans la ville. Les citoyens changent de direction, pas le
dignitaire qui continue vers sa destination. C’est exactement le sens d’apantesis
utilisé dans la Bible. Mt 25, 6 décrit les cinq vierges sages qui sortent pour
rencontrer (apantesis) le fiancé et qui l’accompagne pour retourner aux noces.
Les vierges effectuent un demi-tour, alors que l’époux continue dans sa
direction. Ac 28, 15 décrit comment un groupe de chrétiens de Rome,
apprenant la venue de Paul sortent de la ville pour le « rencontrer » (apantesis)
et l’escorter de retour dans la ville.

Ainsi ici en 1 Thess 4, 17, il nous est dit que tous les chrétiens partiront à la
rencontre (apantesis) de Jésus dans les airs. Puis nous ferons demi-tour et
escorterons notre Roi vers sa destination finale : la terre. Nous ferons partie du
cortège triomphal du Christ, lorsqu’il viendra prendre possession de la terre et
achever l’histoire du monde. Donc ici pas d’enlèvement des chrétiens au ciel,
ni de demi-tour du Seigneur…

Il faut aussi noter que le Nouveau Testament nous donne d’autres détails. En 1
Co 15, 50-58, Paul fait de nouveau référence à la génération qui ne mourra pas.
Mais il ajoute le fait que le son de la trompette sera celui de la dernière
trompette. La mort est vaincue « La mort a été engloutie dans la victoire » (1 Co
15, 54). Paul parle très clairement de la venue du Christ à la fin du monde : «
Oui, je vais vous dire un mystère : nous ne mourrons pas tous, mais tous nous
serons transformés. En un instant, en un clin d’œil, au son de la trompette finale,
car elle sonnera, la trompette, et les morts ressusciteront incorruptibles, et nous,
nous serons transformés. » (1Co 15, 51-52)

Mt 24, 29-31 décrie le même évènement que 1 Thess 4 (voir le tableau plus bas).
Or Mt 24 est considéré par tous les chrétiens comme faisant référence à la fin
du monde : «Aussitôt après la tribulation de ces jours-là (…) alors apparaîtra dans
le ciel le signe du Fils de l’homme ; et alors toutes les races de la terre se
frapperont la poitrine ; et l’on verra le Fils de l’homme venant sur les nuées du
ciel avec puissance et grande gloire. Et il enverra ses anges avec une trompette
sonore, pour rassembler ses élus des quatre vents, des extrémités des cieux à
leurs extrémités. » (Mt 24, 29-31)

Puisque Mt 24 décrit la venue du Christ à la fin des temps dans les mêmes


termes que 1 Thes 4, 13-18, alors les deux passages parle d’un seul et unique

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évènement : l’enlèvement se produit à la venue du Christ en gloire à la fin des
temps. De plus cet enlèvement ne se produit pas avant la tribulation mais «
aussitôt après ».

2 Thess 2 confirme cela en précisant que cet évènement se produira après


l’apostasie (la rebellion) et la révélation de l’antéchrist : «à propos de la Venue
de notre Seigneur Jésus Christ et de notre rassemblement auprès de lui, (…)
Que personne ne vous abuse d’aucune manière. Auparavant doit venir l’apostasie
et se révéler l’Homme impie, l’Etre perdu, (…) Alors l’Impie se révélera, et le
Seigneur le fera disparaître par le souffle de sa bouche, l’anéantira par la
manifestation de sa Venue. » (2 Thess 2,1.3.8)

Tableau récapitulatif des quatre passages relatifs au même évènement : le


retour en Gloire du Christ (à noter les parallèles entre 1 Thes 4, 13-17 et les
autres passages)

1 Thess 4, 13-17 Mt 24, 29-31 2 Thess 2, 1.3.8 1 Co 15, 51-52


« l’Avènement du « le Fils de « la Venue de
Seigneur » l’homme venant» notre Seigneur
Jésus Christ»
« à la voix de « anges avec une
l’archange» trompette sonore»
« au son de la « trompette « elle sonnera, la
trompette» sonore» trompette»
«ceux qui sont « les morts
morts dans le ressusciteront»
Christ
ressusciteront »
«emportés avec « rassembler ses «notre
eux (…) à la élus» rassemblement
rencontre du auprès de lui »
Seigneur »
« sur les nuées» « sur les nuées»
Quand est ce que « Aussitôt « Auparavant doit «au son de la
cet évènement se après la venir l’apostasie et trompette finale »
produit ? tribulation de se révéler
ces jours-là» l’Homme impie,
l’Etre perdu»

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30
Une interprétation défectueuse de Mt 24, 38-41

Les dispensionalistes prétendent que ces versets parlent d’un enlèvement secret.
Or ces versets n’en font aucune mention : « En ces jours qui précédèrent le
déluge, on mangeait et on buvait, on prenait femme et mari, jusqu’au jour où
Noé entra dans l’arche, et les gens ne se doutèrent de rien jusqu’à l’arrivée du
déluge, qui les emporta tous. Tel sera aussi l’avènement du Fils de l’homme.
Alors deux hommes seront aux champs : l’un est pris, l’autre laissé ; deux
femmes en train de moudre ; l’une est prise, l’autre laissée.». Dans le passage
parallèle en Lc 17, 22-37, Jésus utilise à nouveau l’exemple du déluge et celui de
la destruction de Sodome pour mettre l’accent sur la soudaineté de son retour.
Mais cela ne se passe pas dans le secret ! «Comme l’éclair en effet, jaillissant d’un
point du ciel, resplendit jusqu’à l’autre, ainsi en sera-t-il du Fils de l’homme lors
de son Jour. » (Lc 17, 24). L’éclair n’a rien de secret. Jésus dit que le jugement au
temps de Noé et de Lot ne s’est pas produit sans avertissement préalable : « de
même en sera-t-il, le Jour où le Fils de l’homme doit se révéler.» (Lc 17, 30)

Révéler, c’est l’inverse de cacher. Ce jour sera la venue dans la Gloire du Christ
qui sera manifeste pour tous, tout comme le déluge, la destruction de Sodome
et l’éclair. Certains essaient d’utiliser le déluge et la destruction de Sodome pour
appuyer leur théorie que les justes sont enlevés alors que les impies sont laissés
sur terre. Or, dans les deux cas ceux qui sont enlevés sont les impies (cf Lc 17,
37 où Jésus dit que ceux qui seront pris seront rassemblés dans un lieu de mort
«là aussi les vautours se rassembleront » ). Ceux qui restèrent sur terre furent
les justes ! Ces évènements enseignent exactement l’inverse de la doctrine de
l’enlèvement.
Aucun support scripturaire et patristique

Si l’enlèvement secret était vrai, nous devrions avoir un enseignement explicite


dans la Bible et dans les écrits des Pères de l’Eglise. Or l’Ecriture n’enseigne
qu’un seul retour su Christ. La « venue » du Seigneur est toujours au singulier
et fait référence à sa venue à la fin des temps. De même, les pères de l’Eglise ont
toujours enseigné une seule venue du Christ à la fin des temps.

Ignorance de l’accomplissement du ministère public de Jésus

Il y a deux mille ans, Jésus a accompli notre rédemption, après trois ans de
ministère public. Sur la croix, Jésus « sachant que désormais tout était achevé
» dit « Tout est accompli » (Jn 19, 28.30). Pourquoi Jésus aurait-il besoin de
revenir pour un autre ministère public, cette fois ci long de mille ans ? Que
reste-t-il à accomplir ? Il a déjà déclaré : « J’ai vaincu le monde » (Jn 16, 33).
En 1944, le Magistère de l’Eglise catholique a condamné toute forme de
millénarisme qui enseigne que Jésus retournerait pour régner visiblement sur

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31
la terre avant la fin du monde. Le Catéchisme réitère cet enseignement au
numéro 676 1

Ignorance d’Ap 13

Les tenants de la doctrine de l’enlèvement insistent sur le fait que les saints
(les chrétiens) seront enlevés avant la manifestation de l’antéchrist et la
tribulation. Or Ap 13, 7-8 dit que l’antéchrist (la Bête) mène campagne contre
les saints sur la terre !

Méconnaissance de la souffrance

Les adhérents à la doctrine de l’enlèvement mettent l’accent sur le fait que les
croyants seront pris pour que les épreuves de la tribulation leur soient
épargnées. Or ceci est un manque de compréhension de ce que la Bible enseigne
à propos de la souffrance, à savoir qu’elle est un privilège pour ceux qui suivent
le Christ (Col 1, 24 ; Rm 8, 17-18) ; Jésus a dit ses disciples qu’ils auraient des
croix à porter (Mt 16, 24) et qu’ils souffriraient dans le monde (Jn 16, 33). En Ac
14, 22, il nous est dit qu’« il nous faut passer par bien des tribulations pour entrer
dans le Royaume de Dieu ». L’Ecriture sainte est claire : suivre Jésus, c’est
partager ses souffrances.

Les premiers martyrs n’ont pas été enlevés, ni les millions de saints
brutalement torturés par les communistes au 20ème siècle, ni nos frères
chrétiens actuellement persécutés (certains crucifiés) actuellement au
Soudan… Et Apocalypse 13 nous dit que les saints vivants lors de la Grande
Tribulation ne seront pas enlevés non plus. Il semble que l’adhésion à cette
théorie est une forme d’évasion du réel, adaptée à la mentalité moderne
complaisante et rejetant toute valeur à la souffrance.
Pour résumer, nous avons vu que la doctrine de l’enlèvement est anti-
biblique, ignore le rôle de l’Eglise dans le plan du salut, n’est apparu qu’en
1830 et est rejeté par l’immense majorité des chrétiens comme une
bizarrerie excentrique.

1
(http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P1R.HTM)

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32
Marie est Immaculée Conception
Pour beaucoup, cette doctrine est difficile à comprendre et encore plus à croire.
Le 8 décembre 1854, le Pape Pie IX a ainsi défini de façon infaillible le dogme
de l’Immaculée conception :

« La bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa conception par


une grâce et une faveur singulière du Dieu tout-puissant, en vue des mérites de
Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du
péché originel ».

Explication du dogme

Trois points clés :

1) Marie a été préservé du péché originel depuis le premier instant de


son existence? Non seulement Marie a été préservée du péché originel,
mais aussi des souillures (effets) du péché originel. Cela signifie qu’elle
n’avait pas de nature corrompue.
2) L’Immaculée Conception concerne uniquement le fait qu’elle ait été
préservée du péché originel. Cependant, l’Eglise enseigne aussi que Marie
n’a jamais commis de péché personnel. Dans cet article, nous considérerons
donc de façon large le fait que Marie est totalement pure de tout péché.
3) Ce privilège a été donné à Marie en vue des mérites du Christ. Jésus est le
Sauveur de Marie. Tout comme nous, elle a été rachetée par Jésus, à la
différence près qu’elle a bénéficié de la rédemption d’une façon proactive. Le
fruit de la Rédemption par Jésus a été appliqué pour préserver Marie, tout
comme il nous est appliqué pour effacer les péchés que nous avons commis.
Nos frères protestants objectent ce dogme pour les raisons suivantes :

1) Ils disent que cela ne se trouve pas dans les Ecritures. De plus, cela
contredit Rm 3, 23 qui affirme que «tous ont péché et sont privés de la
gloire de Dieu».
2) Ils affirment que cette doctrine signifie que Marie n’a pas besoin d’être
rachetée par Jésus. La réponse à cette objection se trouve plus haut dans
la distinction faite entre la rédemption qui préserve du péché et la
rédemption qui purifie du péché.
3) Ils maintiennent que les Pères de l’Eglise n’ont pas enseigné cette
doctrine et notent le fait que même le grand Thomas d’Aquin (1225-1274)
l’a rejeté.

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33
Nous examinerons tout d’abord Rm 3,23 et montrerons alors comment
défendre l’Immaculée Conception scripturairement. Nous adresserons
enfin la question des Pères de l’Eglise et de St Thomas d’Aquin.

Romains 3, 23 « TOUS ont péché… »

Il est évident que st Paul parle de péchés personnels que nous commettons, et
non du péché originel que nous héritons. Paul ne parle pas de « tous » dans un
sens absolu, excluant absolument chaque homme. Des exceptions évidentes
sont par exemple Jésus, Adam et Eve avant la chute et les enfants en dessous
de l’âge de raison. Les catholiques croient que Marie est une autre exception.
Plus tôt en Rm 3, 9-10, Paul dit : « Juifs et Grecs, tous sont soumis au péché,
comme il est écrit : Il n’est pas de juste, pas un seul, il n’en est pas de sensé, pas
un qui recherche Dieu. »
Paul cite ici le psaume 14. Lorsqu’il cite l’Ancien Testament, il respecte
toujours le contexte original, selon les règles juives d’utilisation de la Bible. De
ce fait, il ne transforme jamais le sens d’un verset pour lui faire dire l’inverse.
Donc que veut dire le roi David, lorsqu’il dit : « Non, il n’est plus d’honnête
homme, non, plus un seul » (v.3) ? David se lamente de la rébellion qui s’étend
en Israël. Les ennemis de David ne sont pas seulement les nations païennes,
mais aussi ses compatriotes israélites comme Saul et Absalom, membre de sa
propre famille d’alliance. David utilise « tous » dans un sens collectif, qui inclut
de larges portions de chaque groupe (juifs et païens), et non pas dans un sens
distributif qui inclurait chaque individu. Nous savons cela parce que David
distingue immédiatement « tous les malhonnêtes » de « mon peuple » (v.4) et
de « la génération des justes » (v.5). S’il n’y a absolument « pas un seul » qui
est juste, comment David peut-il parler de « génération des justes » ?
De la même façon, Paul utilise cette citation dans un sens collectif et non pas
distributif : les païens ne sont pas les seuls à pécher contre Dieu. Les juifs, unis
à Dieu par l’alliance sont aussi rebelles. Rm 3, 23 utilise donc « tous » dans un
sens collectif. Paul affirme qu’il n’y a pas de distinction entre les juifs circoncis
et les païens incirconcis : les deux groupes commettent des péchés personnels
et ont besoin d’être justifiés par la foi ;

De même, lorsque nous lisons Rm 5, 12. 18-19, où Paul enseigne que tous les
hommes héritent le péché d’Adam (péché originel), nous devons admettre des
exceptions telles que Jésus, Adam et Eve, et selon la foi catholique, Marie.

Evidence scripturaire que Marie est sans péché.

« Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Il
t’écrasera la tête et tu l’atteindras au talon ». Gn 3, 15

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34
Interprétation : Dieu parle au serpent (Satan) après qu’Adam et Eve ont
succombé à la tentation. La descendance de la femme qui écrasera la tête du
serpent est reconnue par tous les chrétiens comme étant Jésus. L’hostilité ou
l’opposition entre la femme et le serpent est la même hostilité qui existe entre
Jésus et le serpent. Cette hostilité est totale, le démon n’a jamais fait tomber
Jésus dans le péché, comme il l’a fait avec Adam et Eve. Par conséquent, la
femme, la mère de Jésus, n’a pas non plus été piégée par le péché parce qu’elle
est aussi en totale hostilité envers le serpent. Cette femme est Marie, et non pas
Eve, qui s’est détourné de Dieu en écoutant le démon. De plus Eve n’a pas
littéralement donné naissance à Jésus, Marie si.

« Il entra et lui dit : « Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi. »
Lc 1, 28

Interprétation : l’ange Gabriel appelle Marie « pleine de grâce » pour indiquer


qu’elle possède la plénitude de la grâce. De fait, il ne l’appelle pas « Marie »,
mais utilise « pleine de grâce » comme un nom propre, manifestant ainsi
combien cette plénitude est exceptionnelle. Ce titre suscite d’ailleurs chez elle la
surprise : « A cette parole elle fut toute troublée, et elle se demandait ce que
signifiait cette salutation. » (v.29).
Nous avons montré ailleurs comment l’Arche d’Alliance de l’Ancien
Testament préfigurait Marie, l’Arche de la Nouvelle Alliance. Le premier
chapitre de l’évangile de Luc fait allusion à ce thème de façon répétée :

Arche de l’Ancien Testament Marie


Une nuée de gloire couvrait le « L’ange lui répondit : « L’Esprit
Tabernacle et l’Arche (Ex 40, 34-35 ; Saint viendra sur toi, et la
Nb 9, 15) puissance du Très-Haut te prendra
sous son ombre » (Lc 1, 35)

L’arche est restée trois mois dans la Marie passa trois mois dans la
maison d’Ebed Edom le Gi ite (2 S maison de Zacharie et d’Elisabeth
6, 11) (Lc 1, 26. 40)

Le roi David demanda : « Elisabeth demanda à Marie : « Et


Comment l’arche de Yahvé comment m’est-il donné que
entrerait-elle chez moi ? » (2 S 6, 9) vienne à moi la mère de mon
Seigneur ? » (Lc 1, 43)

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David bondit et dansa devant le Jean le Baptiste bondit de joie dans le
Seigneur lorsque l’Arche arriva à sein d’Elisabeth lorsque Marie
Jérusalem (2 S 6, 14-16) arriva (Lc 1, 44)

Comme nous l’avons vu, Dieu a pris soin de préparer et de préserver le


réceptacle qui contenait Sa Parole écrite. L’Arche était faite de bois d’acacia et
d’or pur. Dieu exigea qu’elle soit sans défauts. Il frappa Uzza de mort pour
avoir osé toucher et ainsi profaner l’Arche (2 S 6, 7). Si Dieu a pris un tel soin
pour préserver l’Arche de l’Ancien Testament de toute tâche, défaut ou
profanation, combien plus a-t-il préservé l’Arche du Nouveau Testament de
toute trace de péché, elle qui portait un trésor encore plus saint, la Parole
vivante ?

Les Pères de l’Eglise enseignent que Marie est sans péché.

St Justin Martyr et St Irénée ont implicitement enseigné que Marie était libre
de tout péché lorsqu’ils montrèrent qu’elle était la nouvelle Eve qui renversait
la désobéissance de la première. Lorsqu’elle désobéit, Eve était libre de tout
péché et de toute concupiscence (inclination au péché). Ainsi, son « non » à Dieu
était un choix libre et conscient de sa volonté. Pour que l’obéissance de Marie
puisse défaire la désobéissance d’Eve, le « oui » de Marie devait être aussi parfait
que le « non » d’Eve. Cela n’a été possible que parce que Marie était libre de tout
péché et de toute inclination au péché, tout comme Eve. Plus tard, d’autres Pères
sont explicitement enseigné que Marie était sans péché.

St Ephrem de Syrie (306-373), docteur de l’Eglise, écrit : « Toi [Christ] seul et ta


Mère sont plus beaux que tous les autres, car il n’y a pas de défaut en toi ni de
tâches sur ta Mère » (Hymne 27, 8).

St Ambroise (340-397), évêque de Milan et docteur de l’Eglise, écrie dans


son commentaire au Ps 118 : « Marie, une Vierge non seulement
incorrompue, mais une Vierge que la grâce a rendue inviolée, libre de toute
trace de péché » (Commentaire du Ps 118, 22, 30)

St Augustin (354-420) écrit : « Ainsi donc, à l’exception de la sainte Vierge Marie,


dont il ne saurait être question quand je traite du péché et dont je ne saurais
mettre en doute la parfaite innocence, sans porter atteinte à l’honneur de Dieu ;
car celle qui a mérité de concevoir et d’enfanter l’innocence même, le Verbe
incarné, pouvait-elle ne pas recevoir toutes les grâces par lesquelles elle serait
victorieuse de tout péché quel qu’il fût? » (De la nature et de la grâce, 42).

La question du péché originel et de la nécessité du salut pour Marie

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Les Pères de l’Eglise ont cru que la Sainte Ecriture et la Sainte Tradition
enseignaient que Marie n’avait jamais commis de péché personnel. Cependant,
ils n’adressèrent pas explicitement le fait que Marie était libre du péché originel.
St Augustin, dans un passage, fait entendre que Marie était née avec le péché
originel. Cependant il n’aborde pas explicitement cette question. Au Moyen
Age, les docteurs de l’Eglise ont réfléchi plus directement sur la question de
Marie et du péché originel. Ils ont tous affirmés que Marie a été, tout au long de
sa vie, sans péché. Mais, des théologiens, tels que St Bernard, st Thomas d’Aquin
et st Bonaventure (tous trois très dévoués à Marie) ont vu une difficulté.
L’Immaculée Conception semble impliquer que Marie n’avait pas besoin d’un
Sauveur. Comment réconcilier le fait que Marie est sans péché avec
l’universalité de la rédemption accomplie par le Christ ?

Ces grands théologiens ont pressenti que cette contradiction apparente devait
être résolue avant que l’Eglise ne définisse dogmatiquement ce que la Bible et la
Tradition semblaient enseigner : que Marie est sans péché. Duns Scott (1266-
1308), un théologien franciscain anglais, trouva une solution. Par ses brillants
écrits, il montra que la préservation de Marie du péché original n’enlevait pas le
besoin pour Marie d’être rachetée. Cela nécessitait une rédemption encore plus
parfaite : une rédemption préservatrice. Si un homme vous sort de sables
mouvants, vous direz qu’il vous a sauvé. Mais s’il vous empêche de tomber
dans les sables mouvants, vous direz qu’il vous a sauvé d’une façon plus
parfaite encore.

Les mérites du Christ pouvaient bien évidemment être appliqués à Marie par
anticipation. Tous les saints de l’Ancien Testament ont été pardonnés de tous
leurs péchés (y compris le péché originel) en raison des mérites des souffrances
du Christ, de sa mort et de sa résurrection. Lorsque l’Eglise réconcilia
l’Immaculée Conception avec la Rédemption universelle du Christ, les
discussions autour de ce sujet cessèrent.

Les Pères ont considéré comme évident que Marie n’avait commis aucun péché
personnel. Les mêmes raisons qui ont fait que Dieu a préservé Marie de tout
péché personnel s’appliquent d’autant plus à la préservation du péché originel.
Les péchés véniels personnels ne séparent pas une personne de Dieu comme le
fait le péché originel.

Le rôle de Marie comme la Nouvelle Eve exclut non seulement tout péché, mais
aussi la concupiscence. Comme st Paul l’enseigne en Romains 5, les dons
obtenus pour nous par Christ sont bien plus nombreux que les dommages
provoqués par Adam. La restauration accomplie par Dieu transforme toute
chose, au-delà même de ce qui était à l’origine. Par conséquent, nous devons
conclure que le « Oui » de Marie, qui a conduit à notre rédemption dans le

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Christ, a été plus parfait que le « Non » d’Eve qui a conduit à notre chute en
Adam. Puisqu’Eve a dit non à Dieu avec une nature humaine parfaite, Marie de
même a dû dire oui à Dieu avec une nature humaine parfaite. Une telle nature
exclue tout péché et toute concupiscence.

Virginité perpétuelle de Marie


L’Eglise catholique enseigne que Marie était vierge avant, pendant et après la
naissance de Jésus. Dieu a équipé Marie afin qu’elle soit la Mère de Dieu,
l’épouse du Saint Esprit et la Mère de l’Eglise. Il l’a préservé de tout péché pour
lui permettre d’accomplir ces rôles parfaitement. C’est pourquoi elle fut conçue
immaculée. Marie devait être intacte spirituellement et Dieu a voulu que son
corps reflète cette pureté. C’est pour cela qu’Il a miraculeusement préservé sa
virginité lorsqu’elle donna naissance à Jésus et qu’Il a aussi préservé son corps
de la corruption après la mort (son Assomption). L’Ecriture enseigne que nos
corps reflètent notre condition spirituelle. Après que l’humanité fut blessée
spirituellement par la Chute, nos corps devinrent mortels et soumis à la
décomposition. Au ciel, lorsque nous serons spirituellement parfaits, nos corps
ressuscités le seront aussi.
Notons au passage combien tout l’enseignement de l’Eglise sur Marie est
magnifiquement cohérent et solide théologiquement. La doctrine de la virginité
perpétuelle de Marie ne diminue pas la valeur de la sexualité maritale, mais
reflète plutôt le rôle unique de Marie dans le plan du salut.

Pour défendre la virginité perpétuelle de Marie, nous devons d’abord examiner


les versets utilisés pour attaquer cette doctrine. Ensuite, nous verrons d’autres
versets qui l’exposent. Puis nous verrons ce que les Pères de l’Eglise ont
enseigné. Et enfin nous verrons que mêmes les Réformateurs (qui ont inventé
la Sola Scriptura ont affirmé vigoureusement que cette doctrine est biblique.

Versets utilisés pour rejeter la virginité perpétuelle de Marie

« Celui-là n’est-il pas le fils du charpentier ? N’a-t-il pas pour mère la nommée
Marie, et pour frères Jacques, Joseph, Simon et Jude ? » Mt 13, 55

 Ni l’hébreu, ni l’araméen n’a de mot pour « cousin ». Bien que le texte du


Nouveau Testament que nous avons est en grec, qui a un terme pour cela,
la traduction littérale de l’hébreu ach, utilisé par Jésus et les disciples, est de
fait adelphos en grec, que nous traduisons par « frère ». Or ce terme dans
la Bible est utilisé dans de multiples circonstances (comme c’est le cas
encore aujourd’hui) pour désigner :

 Un enfant mâle ayant les mêmes parents

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 Des hommes descendants d’un même parent Ac
7, 23.26; Heb 7, 5… des membres d’un même
peuple Ac 3, 17.22; Rm 9, 3 … un voisin, un
homme quiconque Lc 10, 29; Mt 5, 22; 7, 3 des
personnes unis dans un intérêt commun Mt 5, 47
des personnes unies dans un appel commun Ap
22, 9 des membres de l’humanité Mt 25, 40; Heb
2, 17
 Les disciples et par implication tous les croyants Mt 28, 10; Jn 20, 17
 Les croyants, sans distinction de sexe, Mt 23, 8; Ac 1, 15; Rm 1, 13; 1 Th
1, 4; Ap 19, 10 (le mot «sœurs» est utilisé pour désigner les croyantes
uniquement en 1 Tim 5, 2)

 Dans la Bible hébraïque, Gn 14, 14 désigne Lot comme le « frère »


d’Abraham, alors qu’il est son neveu (Gn 11, 26-28). De même en Gn 14,14
Jacob est appelé le « frère » de son oncle Laban (Gn 29, 10). On retrouve
d’autres endroits où les mots « frère » ou « frères » sont utilisés pour
désigner des membres d’une même famille (Dt 23, 7 ; 2 S 1, 26 ; 1R9, 13 ; 20,
32 ; 2R 10, 13-14 ; Jer 34, 9 ; Am 1, 9).

Si maintenant nous regardons plus précisément le cas de la Sainte Famille, nous


découvrons les faits suivants :

 En Lc 2, 41-51, l’histoire de Marie et de Joseph emmenant Jésus au Temple


à l’âge de douze ans montre de façon évidente que Jésus est leur fils unique.
Puisque tout le monde s’accorde sur le fait qu’il est le premier né, si il avait
(comme certains l’affirme en se basant sur Mt 13, 55) au moins cinq frères,
on n’en voit pas la trace dans ce récit qui démontre à lui tout seul qu’il pas
plausible que Jésus ait eu des frères.
 Jésus utilise lui-même le terme « frères » dans un sens large. En Mt 23, 8, il
appelle les foules et ses disciples (v.1) « frères ». En d’autres mots, ils ont
frères les uns des autres. En Mt 12, 49-50, il appelle ces disciples et tous
ceux qui font la volonté de son Père « mes frères ».
 En comparant Mt 27, 56 ; Mc 15, 40 et Jn 19, 25, nous voyons que Jacques
et Joseph (mentionné en Mt 13, 55 avec Simon et Jude comme « frères » de
Jésus) sont aussi appelés fils de Marie, femme de Clopas. Cette autre Marie
(Mt 27, 61 ; 28, 1) est appelée la adelphe (féminin d’adelphos) de la Vierge
Marie en Jn 19, 25 (il est peu probable qu’il y ait eu deux sœurs appelées
Marie, ce terme désigne donc des cousines ou des membres d’une même
famille). Mt 3, 55-56 et Mc 6, 3 mentionnent Simon, Jude et des « sœurs »
avec Jacques et Joseph, les appelant tous adelphoi (pluriel d’adelphos).
Puisque nous savons que Jacques et Joseph ne sont pas des frères de sang
de Jésus, l’interprétation la plus probable de Mt 13, 55 est que tous ces «

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frères » sont cousins, selon les conventions linguistiques exposées plus
haut.

Mt 1, 24-25 « Une fois réveillé, Joseph fit comme l’Ange du Seigneur lui avait
prescrit : il prit chez lui sa femme et il ne la connut pas jusqu’au jour où elle
enfanta un fils, et il l’appela du nom de Jésus.»

Est que « jusqu’au jour » signifie qu’après la naissance de Jésus, Marie a eu des
relations sexuelles normales avec Joseph ? Non. Le mot « jusque » ne signifie
pas nécessairement un changement de condition (dans ce cas la fin d’une
abstinence sexuelle). Par exemple, 1 Co 15, 25 dit que Christ « doit régner
jusqu’à ce qu’il ait mis tous ses ennemis sous ses pieds ». Cela signifie-t-il
qu’après cela Christ cessera de régner ? Non, car il règnera pour toujours (Lc 1,
32-33).

Lc 2, 6-7 « Or il advint, comme ils étaient là, que les jours furent accomplis
où elle devait enfanter. Elle enfanta son fils premier-né »

« Premier né », en grec protokos, signifie en premier lieu « prééminent » : par ex.


David est décrit comme le premier né, le plus grand des rois de la terre (Ps 89,
27) ou Dieu appelle Ephraïm (Jer 31, 9) et le peuple d’Israël (Ex 4, 22) « mon
premier né ». Enfin les chrétiens sont appelés « les premiers nés » en Heb 12,
23.

Dans un sens plus littéral cependant, « premier né » désigne chez les juifs
l’enfant qui, le premier ouvre le sein (Ex 13, 2). Le premier né, selon la loi
mosaïque devait être racheté dans les 40 jours suivant sa naissance (Ex 34, 20).
A ce moment la mère ne sait pas si elle aura d’autres enfants. Le titre de premier
né, cependant sera celui qu’elle utilisera pour désigner son fils, même si celui-
ci sera son unique.

Versets à utiliser pour défendre la virginité perpétuelle de Marie

Il nous faut garder à l’esprit deux éléments pendant l’étude de ces versets :

1) Les «frères» de Jésus ne sont jamais appelé «fils de Marie»


2) Certains de ces «frères» conseillent et réprimandent Jésus (Jn 7, 3-4 et Mc
3, 21). Or, dans la culture juive, les frères les plus jeunes ne réprimandent
jamais un frère plus âgé. Par conséquent, ils n’étaient pas les jeunes enfants
de Marie.

Mt 15 et Jn 19, 27

En Mt 15, Jésus condamne les Pharisiens parce qu’ils utilisaient la règle du


korban (procédure visant à consacrer rituellement quelque chose au Seigneur)

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pour éviter de prendre soin de leurs parents âgés. Cette attitude irrita Jésus. En
Jn 19, 26-7, Jésus est sur la croix et au point de mourir. Apparemment Joseph est
mort puisqu’il n’est plus fait mention de lui depuis le début du ministère public
de Jésus. Marie, demeurant seule, Jésus la confie à Jean, fils de Zébédée, qui
n’était pas un frère de Jésus. Si Jésus avait des frères plus jeunes, ce geste n’aurait
aucun sens. Jésus a condamné les Pharisiens qui se dispensaient de la
responsabilité de prendre soin de leurs parents ? Pourquoi dispenserait-il ses
propres frères de cette obligation importante, de ce commandement (Ex 20, 12)
? Cela ne fait aucun sens. Donc Jésus est bien fils unique.

Il nous est dit qu’après la Résurrection, les apôtres se réunissaient dans la


chambre haute « avec Marie la mère de Jésus et avec ses frères » (Ac 1, 13-14). Si
les frères de Jésus étaient aussi les fils de Marie, alors pourquoi Marie serait-elle
sous la protection de Jean ?
Une lecture attentive de la Bible confirme la doctrine catholique de la virginité
perpétuelle de Marie qui n’a pas eu d’autres enfants. Voyons ce qu’en disent
les chrétiens des premiers siècles de l’Eglise.

Les Pères de l’Eglise défendent la virginité perpétuelle de Marie

St Athanase (http://fr.wikipedia.org/wiki/Athanase_d'Alexandrie), le grand


docteur de l’Incarnation qui a mené la lu e contre l’arianisme, est très respecté
par les protestants. Dans son Discours contre les ariens, il appelle explicitement
Marie la « Toujours Vierge ». Il mentionne ce titre, non comme une nouveauté
ou quelque chose qui avait besoin d’être prouvé, mais comme un fait acquis
pour les chrétiens.

A la fin du quatrième siècle, lorsque Helvédius remis en question la virginité


perpétuelle de Marie, les Pères de l’Eglise réagirent avec indignation. St
Jérome écrivit une défense cinglante de cette doctrine, La virginité perpétuelle
de la Sainte Vierge Marie contre Helvédius, condamnant son enseignement
comme une nouveauté et une hérésie. St Augustin et st Ambroise défendirent
vigoureusement la virginité perpétuelle de Marie. Augustin l’appelle « une
Vierge qui conçoit, une Vierge qui porte, une Vierge enceinte, une Vierge qui
enfante, une Vierge perpétuelle ».

Nous avons vu plus ailleurs que l’Arche d’Alliance dans l’Ancien


Testament préfigurait Marie. Dieu voulut que cette Arche soit sans défaut
parce qu’elle devait porter la Parole écrite de Dieu (les dix commandements).
Combien plus Dieu a voulu préserver de toute tache et de tout défaut Marie
l’Arche du Nouveau Testament, qui a porté la Parole vivante de Dieu.

Les réformateurs protestants défendent Marie, la « toujours vierge »

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En conclusion, nous pouvons montrer à nos frères protestants que
même les réformateurs soutenaient cette doctrine :

Luther : « C’est un article de foi que Marie est Mère du Seigneur et toujours
vierge…Christ, nous croyons, est venu d’un sein laissé parfaitement intact
»

Calvin : « Certains ont voulu suggérer de ce passage [Mt 1, 25] que la Vierge
Marie a eu d’autres enfants que le Fils de Dieu, et que Joseph a demeuré alors
avec elle plus tard, mais quelle folie que celle-ci ! Car l’auteur de l’évangile n’a pas
voulu rapporter ce qui s’est passé ensuite, il a simplement voulu mettre en
lumière l’obéissance de Joseph et montrer que Joseph a été bel et bien assuré
que c’était Dieu qui avait envoyé son ange à Marie. Il n’a pas, par conséquent,
vécu avec elle, ni partagé sa compagnie… Et d’ailleurs ce Notre Seigneur Jésus
Christ est appelé le premier né. Ce n’est pas parce qu’il y a eu un second ou un
troisième, mais parce que l’auteur de l’évangile fait référence à la proéminence.
L’Ecriture nous parle ainsi en nommant le premier né, qu’il y ait ou non
question d’un second » (Sermon sur Mt 1, 22-25, publié en 1562).

Zwingli : « Je crois fermement que Marie, selon les paroles de l’évangile,


comme un pure Vierge a donné naissance pour nous au Fils de Dieu et dans
l’accouchement et après l’accouchement est demeurée pour toujours une pure et
intacte Vierge »

Les catholiques adorent et prient devant des


statues de Marie, donc ils adorent des idoles.

Objection :

Les catholiques adorent et prient devant des statues de Marie, donc ils
adorent des idoles.

Réponse :

Pensez-vous honnêtement que les catholiques ne font pas la différence entre le


Dieu de l’univers et du plâtre peint ? Les protestants s’agenouillent souvent en
tenant une croix ou une Bible à la main. Adorent-ils du bois ou du papier
imprimé ? Non, ils vous diront que ce sont des rappels de Jésus et de son œuvre
de salut. De la même façon, les images des saints nous rappellent Jésus et son
œuvre de salut. Aucun bon catholique ne pense qu’il adore Marie en
s’agenouillant devant son image en prière.

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Les statues de Marie violent le commandement de
Dieu de ne pas faire des images gravées (Ex 20,
4-5)

Objection
Les statues de Marie violent le commandement de Dieu de ne pas faire des
images gravées (Ex 20, 4-5)

Réponse :

En Exode 20, 4-5, Dieu interdit la fabrication d’images dans l’intention de les
adorer. Mais Il n’interdit pas la fabrication d’images en elle-même. En Ex 25, 18-
19, Dieu ordonne à Moïse de fabriquer des statues de chérubins. En Nb 21, 8,
Dieu demande à Moïse de fabriquer un serpent de bronze. Les juifs utilisèrent
beaucoup d’images dans le Temple, incluant des anges, des bœufs, des lions,
des palmiers et des fleurs (1 R 6-7). Pour la plupart, nous avons des photos des
membres de nos familles et de ceux que nous aimons dans notre portefeuille.
Ce sont des images faites de main d’homme. Est-ce que nous les adorons
lorsque nous utilisons ces images pour nous rappeler les personnes qu’elles
représentent ? Non. Ce même principe s’applique à la vénération des statues.
Les catholiques et les orthodoxes utilisent les statues et les différentes images
simplement pour se rappeler les saints qu’elles représentent.

Les catholiques adorent Marie


Objection

Les catholiques adorent Marie, ils la traitent comme la quatrième personne


de la Trinité.

Réponse :

Les catholiques n’adorent que Dieu. Nous ne confondons pas une créature
(même la plus grande) avec le Créateur. Nous honorons Marie. Pourquoi ? A
cause des dons que Dieu lui a fait. En faisant d’elle Sa mère, Dieu a honoré
Marie plus que nous ne pourrons jamais. L’Ecriture appelle Marie « bénie »
et promet que toutes les générations feront de même (Lc 1, 42.48). Nous

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43
honorons Marie parce que Jésus l’a honoré (en obéissant parfaitement au
4ème commandement : Ex 20, 12) et nous sommes appelés à imiter Jésus.

Marie Mère de Dieu


MERE DE DIEU
Dieu a honoré Marie plus que toutes les autres créatures en faisant d’elle la
mère de Son Fils. En honorant Marie, l’Eglise Catholique ne fait que suivre
l’exemple de Dieu lui-même. Les privilèges particuliers de Marie lui furent
donnés par Dieu, non par les hommes.

En Lc 1, 26-56, le salut de l’archange Gabriel démontre un grand respect et


honneur envers Marie. Elisabeth « remplie du Saint Esprit » dit de Marie qu’elle
est bénie deux fois en quatre versets. Guidée par le Saint Esprit, Elisabeth
honore Marie en disant : « Et comment m’est-il donné que vienne à moi la mère
de mon Seigneur ? »

Au verset 48, Marie prophétise que tous les ages la diront bienheureuse.
Et c’est la raison pour laquelle nous ne l’appelons pas seulement la Vierge
Marie, mais la Bienheureuse Vierge Marie.

La raison exige que Marie soit la Mère de Dieu


Tous les chrétiens croient que Jésus est né de la Vierge Marie. Ils croient aussi
que, bien que Jésus ait deux natures (divine et humaine), Il est une Personne
divine. Puisque cette Personne est née de Marie, elle est réellement la Mère de
cette Personne divine, en bref la Mère de Dieu.

Si quelqu’un nie que Marie est la Mère de Dieu, qu’il en soit conscient ou pas,
il nie par la même occasion l’Incarnation. Il implique alors que soit Jésus n’est
pas Dieu ou bien que Jésus est deux personnes : un humain et un Dieu. Les
protestants demandent : « Comment Marie, une créature, peut-elle être la
mère du Créateur ? ». La réponse est que lorsque le Fils éternel de Dieu est
devenu homme, Il a assumé une nature humaine. Il a pu ainsi naître d’une
femme tout comme nous.

L’Ecriture enseigne que Marie est « la Mère de Dieu »


Luc 1, 43 : Elisabeth appelle Marie « mère de mon Seigneur ». Dans le Nouveau
Testament, le terme « Seigneur » est réservé à Dieu.

Mat 1, 23 : « Voici que la vierge concevra et enfantera un fils, et on l’appellera


du nom d’Emmanuel, ce qui se traduit : « Dieu avec nous ».

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Luc 1, 35 : « l’être saint qui naîtra sera appelé Fils de Dieu »

Ga 4, 4 : « Mais quand vint la plénitude du temps, Dieu envoya son Fils, né


d’une femme, né sujet de la Loi »

Les Pères de l’Eglise confirment la maternité divine de Marie

St Ignace d’Antioche (110) : « Car notre Dieu, Jésus Christ, a été conçu par Marie
en accord avec le plan de Dieu »

St Irénée de Lyon (180-199) : « La Vierge Marie (…) étant obéissante à Sa


parole, reçue d’un ange la bonne nouvelle qu’elle porterait Dieu »

L’histoire de l’Eglise montre que le titre de Mère de Dieu ne fut pas contesté
jusqu’à l’année 429. Alors un évêque nommé Nestorius commença à prêcher
l’hérésie selon laquelle Jésus est deux personnes distinctes, et que Marie est
seulement la mère de la personne humaine. En 431, le concile d’Ephèse
condamna cette hérésie. Cette dernière ne refit surface que plus de mille après
la Réforme. L’hérésie nestorienne démontre qu’une foi correcte à propos de
Marie préserve une foi correcte à propos de Jésus.

Les réformateurs protestants prêchent que Marie est la Mère de Dieu

Martin Luther : « Dans cette œuvre où elle fut faite la Mère de Dieu, de
nombreuses et bonnes choses lui furent nombreuses, a un tel point que
personne ne peut le saisir …non seulement Marie a été la mère de Celui qui est
né (à Bethléem), mais de Celui qui, avant le monde, est né éternellement du
Père, né dans le temps d’une Mère et à la fois homme et Dieu »

Jean Calvin : « Il ne peut être nié que Dieu, en choisissant et en destinant Marie
à être la Mère de Son Fils, lui a accordé le plus grand des honneurs… Elisabeth
appelle Marie Mère du Seigneur, parce que l’unité de la personne dans les deux
natures du Christ était telle que pouvait dire que l’homme mortel engendré
dans le sein de Marie était en même temps le Dieu éternel »

Ulrich Zwingli : « Il lui a été donné ce qui n’appartient à aucune autre créature,
à savoir que dans la chair, elle a donné naissance au Fils de Dieu »

Or, certains protestants aujourd’hui déclarent que parce que Marie n’a pas pu
donner à Jésus Sa divinité, elle ne peut être appelée adéquatement sa mère.
Ceci est une profonde erreur. Jésus est une personne. Une personne est une
unité. C’est pourquoi nous disons qu’une personne est née, et non pas une
nature ou un corps. Par exemple, nos parents ne nous ont pas donné nos âmes
(qui ont été créés directement par Dieu), mais seulement nos corps.

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Cependant nous ne disons jamais que nos mères ont donnés naissance
seulement à nos corps, mais à nous, des personnes complètes.

Or nous savons que plus une personne est importante dans la mission du
Christ, plus grand est l’honneur qu’elle reçoit au ciel. Les apôtres par exemple
ont reçu de très hauts rangs (Lc 22, 29-30). Marie a donné à Jésus Son corps, qui
a été l’instrument de notre rédemption. Elle l’a porté dans son sein, la nourrit,
l’a vêtu, la nourrit et l’a protégé. En toute chose, Marie a consenti à la volonté
du Père pour Jésus. Elle a même accompagné Jésus au Calvaire où elle a
communié profondément à Ses souffrances.
C’est pour cela que Marie est la plus grande des créatures de Dieu et que nous
l’honorons.

Notons au passage que lorsque les pères de l’Eglise tels qu’Ignace d’Antioche
et Irénée appellent Marie la Mère de Dieu, ils assument que les chrétiens
considèrent que cela va de soi. Ils ne voient pas la nécessité d’expliquer et de
défendre cette doctrine comme si elle prêtait à controverse. Au cinquième siècle,
lorsque Nestorius commença à attaquer cette doctrine, l’Eglise reconnue
immédiatement qu’il exposait une théologie nouvelle et hérétique.

Doctrine corollaire : Marie est notre mère spirituelle

Nous avons déjà montré que la reine mère de l’Ancien Testament préfigure
Marie à la fois comme mère et reine du peuple élu de la Nouvelle Alliance.
Les pères apostoliques comme st Justin et st Irénée enseignent que Marie est
la Nouvelle Eve. Puisque Eve est la mère de la race humaine dans l’ordre de
la nature, les Pères ont vu Marie comme la mère de la race humaine dans
l’ordre de la grâce.

La prière Sub Tuum Praesidium (datée d’environ 250) illustre comment l’Eglise
primitive considérait Marie comme une mère spirituelle :

Sous l’abri de ta miséricorde,


nous nous réfugions, Sainte
Mère de Dieu. Ne méprise
pas nos prières quand nous
sommes dans l’épreuve,
mais de tous les dangers
délivre-nous toujours,
Vierge glorieuse, Vierge bienheureuse.

Les premiers chrétiens honoraient et reconnaissaient la maternité spirituelle de


Marie. Nous croyons qu’elle est la mère de tous les peuples parce que Jésus a

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racheté tous les hommes. Elle est aussi la mère de l’Eglise d’une façon toute
particulière, selon le Nouveau Testament.

Marie, mère spirituelle dans le Nouveau Testament

Jn 19, 26-27 : « Jésus donc voyant sa mère et, se tenant près d’elle, le disciple
qu’il aimait, dit à sa mère : « Femme, voici ton fils. » Puis il dit au disciple : «
Voici ta mère. » Dès cette heure-là, le disciple l’accueillit chez lui. ». Jésus n’a
prononcé que sept phrases sur la croix. Ici, il fait plus que régler un problème
domestique (bien que cela fasse aussi partie du sens littéral du texte).

L’Eglise a toujours compris que Jésus révélait, à ce moment précis, à tous ses
disciples bien aimés, représentés par Jean, que Marie est notre mère spirituelle
et que nous sommes ses enfants spirituels. Dans le moment le plus solennel de
l’histoire du salut, les paroles de Jésus apportent une révélation importante.

Il est utile de noter que lorsque Jésus désigne Marie comme la mère de Jean, la
mère biologique de ce dernier se trouve là : « Il y avait là de nombreuses femmes
qui regardaient à distance, celles (…), entre autres Marie de Magdala, Marie,
mère de Jacques et de Joseph, et la mère des fils de Zébédée » (Mt 27, 55-56) Ce
détail renforce l’importance et l’étendue des paroles de Jésus.

En 1 Co 12 St Paul enseigne que les membres de l’Eglise sont le corps du Christ.


Les chrétiens ne font pas littéralement part du corps physique du Christ. Paul
dit que, par grâce, nous sommes spirituellement unis à Jésus. Si Marie est la
mère de la personne concrète de Jésus, et si les membres de l’Eglise sont
membres du Christ, alors Marie est de même notre mère spirituelle.
Heb 2, 11 : « Car le sanctificateur et les sanctifiés ont tous même origine. C’est
pourquoi il ne rougit pas de les nommer frères ». Si Jésus n’a pas honte de nous
appeler « frères », nous ne devrions pas avoir honte d’appeler Sa mère notre
mère. Après tout, nous appelons Son Père notre Père. Par grâce, nous recevons
une nouvelle famille, y compris Marie notre mère spirituelle.

Au chapitre 12 de l’Apocalypse, l’attention se porte sur la « femme enveloppé


par le soleil ». Qui est cette femme ? Les chrétiens s’accordent à dire que l’enfant
de cette femme est le Christ (voir Ap 12, 5 et Ap 19, 15-16). Par conséquent, la
femme doit être Marie. Symboliquement la femme peut aussi représenter
l’Eglise et Israël. Mais littéralement c’est Marie parce que Marie est la seule
femme qui soit concrètement la mère de Jésus. Ap 12, 17 dit que la femme a
d’autres enfants : « ceux qui gardent les commandements de Dieu et possèdent
le témoignage de Jésus. », c’est-à-dire les chrétiens. Cette femme, Marie, est la
mère biologique de Jésus et la mère spirituelle de tous les chrétiens.

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St Paul appelle Jésus le Nouvel Adam (1 Co 15, 45-47). Adam, le père naturel
de la race humaine, préfigure Jésus le père surnaturel de la race humaine.
Les Pères de l’Eglise appliquent le même principe à Eve et à Marie. Eve, la
mère naturelle de la race humaine, préfigure Marie, la mère surnaturelle de
la race humaine. Les premiers chrétiens ont vu cela clairement.

Tout comme les pères de la terre reflètent d’une certaine façon la paternité de
Dieu (Eph 3, 14-15), les mères de la terre reflètent la maternité spirituelle de
Marie. Cette maternité spirituelle nous aide à comprendre combien Dieu a
donné à Marie un rôle important dans nos vies spirituelles. Nous devons
reconnaître son rôle et l’accueillir comme un don précieux de Dieu, tout comme
nous accueillons le don de la Bible et de l’Eglise. C’est cela la dévotion mariale
catholique.

L’Ecriture appelle l’Eucharistie « pain » et « vin »:


n’est-ce pas la preuve que ce n’est que cela?
Objection

Même après la consécration, Jésus appelle ce qui est contenu dans la coupe «
le fruit de la vigne » (Mt 26, 29) et St Paul continue à appeler l’autre élément
« pain » (1 Co 11, 26.27.28). Cela ne prouve-t-il pas que ces éléments
demeurent du pain et du vin ?

Réponse :
Non. L’Ecriture appelle souvent les choses en fonction de leur apparence. Les
anges qui apparaissent comme des hommes sont appelés hommes (Gn 18, 2. 22
; 19, 1). Le Saint Esprit est décrit comme « des langues de feu » qui descendent
sur les apôtres (Ac 2, 3).

L’Ecriture appelle aussi les choses par leurs anciens noms. Par exemple, après
que le bâton d’Aaron fut transformé en serpent, il est toujours appelé un bâton
: « mais le bâton d’Aaron avala leurs bâtons » (Ex 7, 12). Après que Jésus guérit
l’aveugle né, ce dernier est toujours appelé « l’aveugle » (Jn 9, 17).
Personne ne soutiendra que les anges n’étaient pas de vrais anges parce qu’ils
étaient appelés hommes. Personne ne soutiendra que l’aveugle né n’a pas été
vraiment guéri parce qu’on l’appelle plus tard aveugle ; De même, nous ne
pouvons soutenir que l’Eucharistie n’est pas le corps et le sang du Christ
simplement parce que l’Ecriture les appelle parfois pain et vin. L’Eucharistie est
appelé pain après la consécration parce qu’il conserve l’apparence du pain, et
parce que c’était du pain avant la consécration.

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Le témoignage de st Paul sur l’Eucharistie
Les apôtres ont continué à célébrer l’Eucharistie en obéissance au
commandement de Jésus « faites ceci en mémoire de moi » (Lc 22, 19).

Est-ce que les premiers chrétiens croyaient à la présence réelle du corps et


du sang du Christ dans l’Eucharistie ?

Est-ce que les apôtres croyaient qu’ils distribuaient du pain et du vin comme
un symbole du Christ ou bien qu’ils consacraient réellement le corps et le sang
du Christ ?

Considérons le témoignage de saint Paul dans sa première 6lettre aux


Corinthiens : « La coupe de bénédiction que nous bénissons, n’est-elle pas
communion au sang du Christ ? Le pain que nous rompons, n’est-il pas
communion au corps du Christ ? » (1 Co 10, 16). St Paul dit que dans
l’Eucharistie nous recevons le corps et le sang du Christ, et non pas un simple
symbole. Le symbolisme du pain et du vin ne peut pas nous unir au corps et au
sang réel de Jésus. L’unique façon de communier au corps et au sang de Jésus
à travers l’Eucharistie n’est possible que si son corps et son sang sont réellement
présent dans l’Eucharistie.

St Paul met en garde les chrétiens contre la réception de l’Eucharistie d’une


façon indigne : « Ainsi donc, quiconque mange le pain ou boit la coupe du
Seigneur indignement aura à répondre du corps et du sang du Seigneur. » (1
Co 11, 27). Au temps de st Paul, l’expression « répondre du corps et du sang »
de quelqu’un signifiait être coupable de meurtre, d’avoir répandu le sang de
cette personne. Si nous recevons l’Eucharistie d’une façon indigne, nous
sommes coupables d’un sacrilège comparable à celui de répandre le sang du
Christ. Nous ne pouvons être coupables de meurtre si nous ne faisons que de
violer la présence symbolique de quelqu’un. Par exemple si un homme piétine
la photo de son épouse ou décapite une statue du pape, il pourra être coupable
de manque de respect, laisse certainement pas d’agression et encore moins de
meurtre. Endommager un symbole ne porte pas atteinte à la personne.
Comment pouvons-nous répondre du corps et du sang du Seigneur si son corps
et son sang ne sont pas réellement présents dans l’Eucharistie ? Sans la Présence
Réelle, les mots de st Paul n’ont aucun sens.

St Paul continue : « Que chacun donc s’éprouve soi-même, et qu’ainsi il mange


de ce pain et boive de cette coupe ; car celui qui mange et boit, mange et boit
sa propre condamnation, s’il ne discerne le Corps. » (1 Co 11, 28-29). St Paul
dit que nous sommes condamnés si nous ne reconnaissons pas le corps du

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Christ. Comment pouvons-nous être tenus pour responsables de ne pas
discerner le corps du Seigneur dans l’Eucharistie si c’est seulement un bout de
pain et du vin ? La possibilité de ne pas reconnaître Jésus dans l’Eucharistie
implique qu’Il est réellement là afin de pouvoir être discerné. Discernons-nous
le corps du Christ dans l’Eucharistie ? C’est la question que nous devons nous
demander et que nous pouvons poser à nos frères et sœurs non-catholiques.

Objection:

Même après la consécration, Jésus appelle ce qui est contenu dans la coupe «
le fruit de la vigne » (Mt 26, 29) et St Paul continue à appeler l’autre élément «
pain » (1 Co 11, 26.27.28). Cela ne prouve-t-il pas que ces éléments demeurent
du pain et du vin ?

Les indulgences
Pour mieux saisir la nature et la beauté des indulgences, il nous faut nous
pencher un moment sur le mal qu’elles viennent soigner : le péché.

Le péché

Le péché est le plus grand drame de la vie, puisqu’il est séparation de la source
de toute vie, bonté et joie, Dieu lui-même. Pêcher, c’est dire « non » à Dieu, à
Sa volonté, à Sa loi et à Son amour. C’est rompre l’alliance d’amour qui nous
unit à Dieu. C’est de fait comparable à l’infidélité conjugale, comme le montre
les Ecritures à de nombreux endroits (par ex. Os 2, 4-15).

Il y a deux types de péchés : le péché actuel et le péché originel. Le péché actuel


est quelque chose que nous faisons, le péché originel est quelque chose que
nous avons (telle une maladie). Le péché actuel c’est donc tous les péchés que
nous commettons, en particulier les actes, les choix que nous faisons et qui sont
en opposition avec la volonté de Dieu telle qu’elle est révélée dans la loi de
Dieu, la loi morale écrite à la fois dans les Dix commandements et dans nos
consciences.

Le péché étant réel, le pardon doit l’être tout autant. Or « sans effusion de
sang, il n’y a pas de rémission des péchés » (Hb 9, 22). Or « qui peut remettre
les péchés, sinon Dieu seul ? » (Mc 2, 7). C’est pour cela que le Verbe de Dieu
s’est fait homme (cf Jn 1, 14) et est mort sur une croix « pour abolir le péché
par son sacrifice » (Hb 9, 26). Donc le pardon des péchés nécessite la croix,
ce qui donne la mesure de la gravité du péché, quel qu’il soit.

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La peine temporelle dans la Bible
Or si nous regardons dans les Ecritures, il apparaît qu’après la confession des
péchés et le pardon reçu de Dieu, il demeure la nécessité de la réparation, qui
est aussi appelée satisfaction. La sainteté et la justice de Dieu exige cette
réparation en raison de l’offense commise et aussi pour la transformation du
pécheur. Un des passages célèbre de l’Ecriture illustre cela. Après le péché
d’adultère commis par le Roi David avec Bethsabée, la femme d’Urie, le
prophète Nathan vient et confronte David. « David dit à Nathan : ‘J’ai péché
contre le Seigneur’. Alors Nathan dit à David : ‘De son côté, le Seigneur
pardonne ta faute, tu ne mourras pas. Seulement, parce que tu as outragé le
Seigneur en cette affaire, l’enfant qui t’est né mourra’ » (2 S 12, 13-14).

D’autres exemples bibliques inclus l’exclusion du Paradis d’Adam et Eve (Gn


3, 23-24), les 40 ans d’errance dans le désert des Hébreux désobéissants (livre
de l’Exode), l’interdiction faite à Moïse d’entrer dans la Terre Promise (Dt
32, 51-52) et la maladie et la mort comme conséquence d’une communion
indigne (1 Co 1, 31).

Jésus donne à ses disciples (et par extension aux prêtres) le pouvoir non
seulement de « délier » les péchés (pardonner au nom de Dieu) mais aussi de
« lier » (imposer des pénitences) : Mt 16, 19 ; 18, 18 ; Jn 20, 23.

La Bible donne d’autres passages qui évoquent ce principe de pénitence : Ex 32,


30-32 ; Nb 14, 19-23 ; 16, 43-48 ; 25, 6-13 ; Rm 8, 13.17 ; 1 Co 11, 27-32 ; 12, 24-26
; 2 Co 4, 10 ; Phil 3, 10 ; Col 1, 24 ; 2 Tim 4, 6 ; Heb 12, 6-8 ; 1 P 4, 1.13.

Tout péché a une double conséquence qui doit être réparé.

Le péché grave ou mortel nous prive de la communion avec Dieu et


de ce fait nous rend incapables de la vie éternelle, dont la privation
s’appelle la « peine éternelle » du péché. En effet l’Ecriture dit : « Le salaire
du péché c’est la mort » (Rm 8, 26). C’est ce que Jean appelle la « seconde
mort » (Ap 2, 11 ; 20, 14 ; 21, 8), à savoir la mort éternelle.
D’autre part, tout péché, même véniel, entraîne un attachement malsain
aux créatures, qui a besoin de purification, soit ici-bas, soit après la mort,
dans l’état qu’on appelle Purgatoire. Cette purification libère de ce qu’on
appelle la « peine temporelle » du péché. Ces deux conséquences découlent
de la nature même du péché. Une conversion qui procède d’une fervente
charité, peut arriver à la totale purification du pécheur, de sorte qu’aucune
peine ne subsisterait.

En recevant le pardon des péchés et en étant restaurés dans la communion


avec Dieu, les peines éternelles du péché sont remises. Mais des peines

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temporelles demeurent. Il s’agit alors, par les œuvres de miséricorde et de
charité, ainsi que par la prière et la pénitence, de se dépouiller
complètement du « vieil homme » et à revêtir « l’homme nouveau » (Eph 4,
24). Tout cela bien sûr s’opère par la grâce de l’Esprit Saint qui fait que
l’homme se tourne vers Dieu et se détourne de son péché, accueillant le pardon
et la justice de Dieu.

Et lorsque cette œuvre de purification n’est pas complète au moment de la


mort, il est nécessaire qu’elle s’achève après, car sans la sanctification «
personne ne verra le Seigneur » (Heb 12,14) et parce que rien d’impur ne pourra
entrer au ciel (cf. Ap 21, 27). Cette étape est temporaire, puisqu’à la fin du
processus, l’âme entre dans la vision béatifique, dans le face à face avec Dieu,
c’est-à-dire le ciel. (Voir « La doctrine du purgatoire est-elle scripturaire? »

L’Eglise a le pouvoir de remettre les péchés

Or Jésus a donné à l’Eglise catholique le pouvoir de pardonner les péchés


: « ceux à qui vous remettrez les péchés, ils leurs seront remis ; ceux à qui
vous les retiendrez, ils leurs seront retenus » (Jn 20, 23) ainsi que le pouvoir de
lier et de délier : « tout ce que vous lierez sur la terre sera tenu au ciel pour lier
et tout ce que vous délierez sur la terre sera tenu au ciel pour délié » (Mt 18, 18).
De plus, Jésus a fait de l’Eglise l’intendante des mérites qu’il a gagnés pour
nous au travers de sa vie, de sa mort et de sa résurrection. A ce trésor
spirituel infini, Dieu ajoute les mérites que les saints ont obtenus en
coopérant avec Sa grâce. L’Eglise comme une bonne mère, utilise ce trésor
spirituel pour aider ses enfants en effaçant la peine due aux péchés tout en les
encourageant à grandir en sainteté.

Si l’Eglise est capable de pardonner les péchés, pourquoi ce pouvoir serait-


il limité au pardon de la faute ? Pourquoi n’inclurait-il pas le pouvoir de
pardonner la peine temporelle qui est l’autre conséquence immédiate du
péché ?

L’Eglise offre donc aux croyants cette très belle grâce de l’indulgence ainsi
définie : « L’indulgence est la rémission devant Dieu de la peine temporelle
due pour les péchés dont la faute est déjà effacée, rémission que le fidèle
bien disposé obtient à certaines conditions déterminées, par l’action de
l’Église, laquelle, en tant que dispensatrice de la rédemption, distribue et
applique par son autorité le trésor des satisfactions du Christ et des saints
» Catéchisme de l’Eglise Catholique #1471

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Expier les péchés dans la Bible

La Bible mentionne plusieurs façons de réparer les péchés : la prière, les bonnes
œuvres, les aumônes et le jeûne :

Proverbes 16, 6 : « Par la piété et la fidélité on expie la faute, par la crainte du


Seigneur on s’écarte du mal »

Daniel 4, 24 : « C’est pourquoi, ô roi, agrée mon conseil : romps tes péchés par
les œuvres de justice, et tes iniquités en faisant miséricorde aux pauvres, afin
d’avoir longue sécurité »

Tobie 12, 8-9 : « Mieux vaut la prière avec le jeûne, et l’aumône avec la justice,
que la richesse avec l’iniquité. L’aumône sauve de la mort et elle purifie de
tout péché. Ceux qui font l’aumône sont rassasiés de jours »

Matthieu 6, 1-18 : « Quand tu fais l’aumône…quand tu pries…quand tu jeûne…


(fais le) dans le secret, et ton Père, qui voit dans le secret te le rendra »

Actes 10, 4 : « Tes prières et tes aumônes sont montées devant Dieu et il s’est
souvenu de toi »
Ainsi l’Eglise invite, pour l’obtention d’une indulgence :

1) à la prière
2) aux actes de charité (à savoir les sept actes de charité corporels: nourrir
les affamés, donner à boire aux assoiffés, vêtir ceux qui sont nus, abriter
les sans- logis, visiter les malades, visiter les prisonniers et enterrer les
morts; ainsi que les sept actes de charité spirituels: conseiller ceux qui
doutent, instruire les ignorants, réprimander les pêcheurs, conforter les
affligés, pardonner les offenses, supporter les injustices avec patience et prier
pour les vivants et les morts)
3) au jeûne sous toutes ses formes.

Pour plus amples détails sur la pratique des indulgences, voir ici
(http://jesusmarie.free.fr/purgatoire_constitution_sur_les_indulgences.html)
et ici
(http://www.salveregina.com/Morale/Enchiridion_des_indulgences.htm).

N’est-il pas impossible pour le corps et le sang de


Jésus d’être en deux endroits en même temps ?
Comment Jésus pourrait-il donner Son corps et Son sang à ses disciples tout
en étant dans la même pièce ? N’est-il pas impossible pour le corps et le
sang de Jésus d’être en deux endroits en même temps ?

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Cela est mystérieux, oui, mais pas impossible. Jésus était présent à la Dernière
Cène de deux façons : 1) de façon naturelle à la table avec ses disciples et 2) de
façon sacramentelle sous les apparences du pain et du vin. Ce n’est pas parce que
nous ne pouvons pas comprendre comment Dieu fait quelque chose que nous
devons douter qu‘Il le fasse. Beaucoup de points de la foi chrétienne sont au-
delà de notre compréhension. : Comment peut-il y avoir trois Personnes
distinctes en un seul Dieu ? Comment Jésus peut-il être à la fois totalement Dieu
et totalement homme ? Comment Dieu peut-il créer toute chose à partir de rien
? Comment Dieu peut-il être présent partout dans l’univers au même moment
? Cependant tous les chrétiens acceptent les mystères de la Trinité, de
l’Incarnation, de la Création et de l’omniprésence de Dieu. Voilà ce qu’est un
mystère : une vérité révélée qui ne peut être complètement comprise. Si nous
pouvons accepter le mystère bouleversant de la divinité du Christ, nous ne
devrions pas avoir de problèmes à accepter ses enseignements, quand bien
même ceux-ci semblent difficiles.

Bien sûr, rien n’est impossible à Dieu (Lc 1, 37). Mais Jésus nous a préparé à
accepter l’idée de quelque chose présent en plusieurs endroits de façon
simultanée. Rappelons-nous le miracle des pains et des poissons (Jn 6, 1-13),
où un nombre limité de nourriture a pu nourrir des milliers de personnes en
même temps. Si Jésus peut multiplier la présence d’un pain naturel, nous ne
devrions pas avoir de doute qu’il peut multiplier la présence de Son corps.

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Si les Apôtres ont mangé la chair et le sang de
Jésus de façon réelle, n’est-ce pas du
cannibalisme ?
Si les Apôtres ont mangé la chair et le sang de Jésus de façon réelle, n’est-ce
pas du cannibalisme ? De plus, n’est-ce pas une violation de l’interdiction
biblique de boire du sang ?

Non. Cela a été précisément ce malentendu qui a conduit les juifs et beaucoup
de disciples en Jean 6 a rejeté Jésus lorsqu’il dit qu’ils devaient manger Sa chair
et Son sang. Ils pensaient que Jésus leur demandait de manger son corps de
façon sanglante, comme des cannibales. Cependant, les disciples qui restèrent
fidèles furent récompensés pour leur foi lors de la Dernière Cène. Jésus leur
révéla alors qu’ils recevraient Son corps et Son sang réellement mais de façon
sacramentelle (présent d’une façon cachée).
Dans le sacrement de l’Eucharistie, le corps et le sang de Jésus sont réellement
présents, mais pas avec leurs propriétés physiques normales. Le corps de Jésus
ne s’étend pas dans l’espace, sa condition normale est cachée sous les
apparences du pain et du vin. Lorsque les apôtres ont mangé réellement le
corps et le sang de Jésus, ce n’était pas du cannibalisme, parce que Jésus n’était
pas consommé dans sa condition normale. Ils n’ont pas mangé des morceaux
du bras du Christ, par exemple ou avalé des décilitres de son sang. Au contraire,
ils ont reçu Jésus totalement et entièrement, son corps, son sang, son âme et sa
divinité, sous les apparences du pain et du vin. Cette réception de Jésus est
réelle, mais la présence sacramentelle dans l’Eucharistie n’a rien à voir avec le
cannibalisme ou avec le fait de boire du sang.

Jésus ne parle-t-il pas de façon imagée lorsqu’il


dit : « Ceci est mon corps ; ceci est mon sang » ?

Jésus dit de lui-même qu’il est une « vigne » (Jn 15, 1) et une « porte » (Jn 10,
9). Mais il ne peut être littéralement une vigne ou une porte. Ne peut-on pas
supposer que Jésus parle aussi de façon imagée lorsqu’il dit : « Ceci est mon
corps ; ceci est mon sang » ?
Non. Lorsque Jésus dit de lui-même qu’il est une vigne ou une porte, le contexte
montre clairement qu’il parle de façon imagée. Jn 10, 6 dits de façon claire que
l’illustration de la porte est « une parabole ». De plus, ces analogies sont très
explicites : Jésus est comme une vigne qui donne la vie spirituelle à tous les

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chrétiens, qui sont les branches. Jésus est comme une porte au travers de laquelle
tous les hommes peuvent entrer pour recevoir le salut. Il y a une comparaison
évidente entre Jésus et la vigne ou la porte. Mais que pourrait vouloir dire Jésus
en brandissant un morceau de pain et disant : « ceci est comme mon corps » ?
Nous pouvons voir comment Jésus est comme une vigne ou une porte, mais
comment son corps peut-il être comme du pain, ou bien son sang comme du
vin ? Il n’y a pas de comparaison évidente entre son Corps et du pain ou entre
son Sang et du vin.

Au contraire, tout le contexte suggère que lors de la Dernière Cène, Jésus


parle littéralement : ses affirmations répétées en Jean 6 que Sa chair et Son
sang sont une vraie nourriture et une vraie boisson ; la solennité du moment
; le discours explicite et la manque total de comparaison entre le pain et le
vin d’une part et le corps et le sang de Jésus d’autre part. Plus encore, Jésus
affirme l’identité du corps et du sang donnés à la Dernière Cène avec le corps
et le sang livrés au Calvaire.

Enfin, il y a une différence grammaticale. « Je suis la vigne » ne peut être vrai de


façon littérale, car un homme ne peut être une plante. C’est une contradiction
de dire que deux choses matérielles peuvent être littéralement la même chose.
A la Dernière Cène, Jésus n’a pas dit : « Le pain est mon corps » (ce qui serait
une contradiction). Au lieu de cela, il a dit : « Ceci est mon corps ». Ce « ceci »
n’est spécifié que lorsqu’il est identifié avec le corps du Christ. Il n’y a donc
aucune contradiction dans le fait de comprendre l’affirmation de Jésus d’une
façon littérale, ce qui n’est pas possible dans le cas de la vigne ou de la porte.

La promesse de l’Eucharistie accomplie à la


Dernière Cène
Jésus accomplit sa promesse de donner Sa chair et Son sang comme nourriture
et boisson à la Dernière Cène. Le Nouveau Testament rapporte cet évènement
quatre fois : Mt 26, 26-30 ; Mc 14, 22-26 ; Lc 22, 14-20 et 1 Co 11, 23-26. Lorsque
Jésus prononce ces paroles prodigieuses : « Ceci est ma chair…ceci est mon
sang », le pain et le vin deviennent réellement le Corps et le Sang de Jésus.

Croire à la Présence Réelle, c’est simplement prendre Jésus au mot. S’il déclare
qu’un pain et qu’un vin ordinaire est réellement son Corps et son Sang, par la
toute-puissance de la Parole même de Dieu, c’est ce qu’ils deviennent ! Dieu créa
la lumière en disant simplement « que la lumière soit » (Gn 1, 3). Jésus guérit le
fils de l’officier royal à Capharnaum en affirmant simplement qu’il était guérit
(Jn 4,

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46-53). Jésus saisit toutes les occasions pour convaincre les apôtres de sa toute
puissance : il guérit toutes sorte de maladies et d’infirmités, ressuscite des
morts, change l’eau en vin, calme la tempête, marche sur les eaux et multiplie
les pains pour nourrir les foules. Il fait tout cela pour préparer les apôtres à
accepter la vérité de ce qu’il déclare, quel qu’en soit l’aspect extraordinaire.

Comme il le fait en Jean 6, Jésus établit l’équivalence entre son Corps et son
Sang donné dans l’Eucharistie et son Corps et son Sang sacrifiés sur la Croix.
« Ceci est mon Corps livré pour vous » (Lc 22, 19) ; « Ceci est mon sang, le sang
de l’alliance, qui va être répandu pour une multitude en rémission des péchés.
» (Mt 26, 28). Jésus identifie le corps et le sang qu’il donne à la Dernière Cène
avec le même Corps et le même Sang qu’il va offrir sur la Croix. Si nous
acceptons que le corps et le sang offerts sur la croix sont réels, alors nous
devons aussi accepter que le corps et le sang offerts dans l’Eucharistie sont
réels.

Si Jésus ne parle pas littéralement, pourquoi utilise-t-il des mots si simples et si


clairs en une occasion si solennelle, à la veille de sa crucifixion ? A la Dernière
Cène, à la veille de sa passion, Jésus nous donne ses dernières volontés et son
testament. Ce sont donc des paroles claires et précises qu’il prononce à ce
moment-là (voir Mc 4, 34).

L’Eucharistie a été célébrée au moment de la Paque et est l’accomplissement du


sacrifice de la Pâque juive. Ce rite exigeait que l’agneau pascal soit mangé (Ex
12, 8.46) pour éviter la mort des premiers nés. Jean le Baptiste appelle Jésus «
l’Agneau de Dieu » (Jn 1, 29) et St Paul appelle le Christ « notre agneau pascal »
qui « a été sacrifié » (1 Co 5, 7). Nous devons manger la chair de notre agneau
pascal, Jésus l’Agneau de Dieu, qui enlève les péchés du monde. Les israélites
qui n’ont pas mangé l’agneau pascal n’ont pas reçu les bénéfices du sacrifice de
l’agneau (la libération de la mort corporelle). De même, si nous ne consommons
pas le vrai Agneau pascal dans l’Eucharistie, nous ne partagerons pas les
mérites du sacrifice de l’Agneau au Calvaire (la libération de la mort spirituelle).

Objections:

Jésus ne parle-il pas symboliquement lorsqu’il dit: »Ceci est mon corps,
ceci est mon sang »? Si les Apôtres ont mangé la chair et le sang de Jésus
de façon réelle, n’est-ce pas du cannibalisme?

N’est-il pas impossible pour le corps et le sang de Jésus d’être en deux endroits
en même temps ?

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57
En Jean 6, 60-70, Jésus n’explique-t-il pas qu’il
parlait seulement symboliquement dans les
versets précédents ?

En Jean 6, 60-70, Jésus n’explique-t-il pas qu’il parlait seulement


symboliquement dans les versets précédents ? En particulier lorsqu’il dit : «
C’est l’esprit qui vivifie, ma chair ne sert de rien. Les paroles que je vous ai
dites sont esprit et elles sont vie ».

Non, le verset 63 ne prouve pas que Jésus parlait symboliquement par rapport
à l’Eucharistie, et ceci pour cinq raisons :

1) Le discours de Jésus sur l’Eucharistie finit au verset 58 (voir v.59). Le


dialogue des versets 60-70 a lieu plus tard et a pour sujet la foi, et non pas
l’Eucharistie.
2) Le mot « esprit » n’est jamais utilisé dans la Bible pour signifier « symbolique
». Le spirituel est tout aussi réel que le matériel
3) Au verset 63, Jésus établit un contraste entre l’homme naturel ou charnel («
la chair ») et l’homme spirituel ou rempli de foi. 1 Co 2, 14 – 3, 4 offre une
bonne explication de ce que Jésus signifie par l’expression « chair ». Le
contraste entre la chair (les pensées et les désirs humains) et l’esprit (les
pensées et les désirs humains élevés par la grâce) est exposé en Rm 8, 1-13,
particulièrement aux versets 5-9 :

« En effet, ceux qui vivent selon la chair désirent ce qui est charnel ; ceux qui
vivent selon l’esprit, ce qui est spirituel. Car le désir de la chair, c’est la mort,
tandis que le désir de l’esprit, c’est la vie et la paix, puisque le désir de la chair
est inimitié contre Dieu : il ne se soumet pas à la loi de Dieu, il ne le peut même
pas, et ceux qui sont dans la chair ne peuvent plaire à Dieu. Vous, vous n’êtes
pas dans la chair mais dans l’esprit, puisque l’Esprit de Dieu habite en vous. Qui
n’a pas l’Esprit ne lui appartient pas ».

4) Notons que Jésus dit « ma chair » lorsqu’il parle de l’Eucharistie. Il dit « la


chair » lorsqu’il fait référence à l’homme charnel qui ne croit rien au-delà de ses
sens et de sa raison. Aucun chrétien ne dit que la chair de Jésus « ne sert de rien
», car sa chair a été le moyen de notre rédemption.

5) Les disciples incroyants abandonnent Jésus après le verset 63. Ils ne l’auraient
pas abandonné à ce moment-là si Jésus les avait assuré qu’il parlait seulement
d’une façon symbolique. C’est la seule fois dans le Nouveau Testament que des

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disciples de Jésus l’abandonnent parce qu’ils trouvent une de ses doctrines trop
difficile à accepter.

Lorsque Jésus dit de lui qu’il est le « Pain de vie »


(Jn 6, 35), ne dit-il pas que si nous croyons en Lui,
Il nous nourrira spirituellement?
Lorsque Jésus dit de lui qu’il est le « Pain de vie » (Jn 6, 35), ne dit-il pas
que si nous croyons en Lui, Il nous nourrira spirituellement, tout comme le
pain nous nourrit physiquement ? Ne « -nous pas et ne «
nous pas Jésus, notre nourriture spirituelle, en venant à Lui et en croyant
en Lui ?

Oui, bien sûr. Si Jésus n’avait pas dit plus que cela, les catholiques ne croiraient
pas à la Présence Réelle. Mais Jésus ne s’arrête pas au verset 35. Rappelons-nous
que le discours du pain de vie a deux parties. Dans la première (v. 22-47), Jésus
met l’accent principal sur la nécessité de croire en Lui. Dans la seconde (v. 48-
59), Jésus précise ce qu’il veut dire lorsqu’Il dit qu’il est le Pain.

Le pain dont Jésus parle n’est pas simplement le symbole d’une nourriture
spirituelle ? Jésus déclare clairement que ce pain est Sa propre chair, la même
chair qu’il va offrir pour la vie du monde (v. 51). Considérons cela un instant.
Jésus établit l’équivalence entre la chair que nous devons manger pour avoir la
vie éternelle et la chair offerte sur la croix ! Soit cette chair est symbolique, soit
elle est littérale. Aucun chrétien ne doute que Jésus a offert sa chair réelle sur
la croix. Dès lors, nous ne pouvons douter que le Christ veut que nous
mangions sa chair réelle pour notre salut.

Quand Jésus explique que le pain de vie est littéralement Sa chair, nous devons
accepter Ses mots tels qu’ils sont. Nous ne pouvons préférer une explication
différente que celle donnée par Jésus Lui-même. Croire en Jésus (enseignement
de la première partie) signifie aussi croire qu’Il nous donnera Sa chair et Son
sang réels à manger (enseignement de la deuxième partie).

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Jésus ne parle-t-Il pas de façon symbolique
lorsqu’Il dit que nous devons manger Sa chair et
boire Son sang ?
Non, car cette expression a déjà un sens figuratif spécifique en araméen, la
langue parlée par Jésus. « Manger la chair » ou « boire le sang » de quelqu’un
signifie le persécuter, l’attaquer et le détruire. Cette expression se retrouve
dans plusieurs passages de la Bible :

« Quand s’avancent contre moi les méchants pour dévorer ma chair » Ps 27, 2
« A tes oppresseurs je ferai manger leur propre chair, comme de vin nouveau
ils s’enivreront de leur sang » Is 49, 26. Voir aussi Is 9, 18-20 ; Mi 3, 3 ; 2 Sam
23, 15-17 ; Ap 17, 6.16.

Si Jésus parle de manger sa chair et boire son sang de façon symbolique, le sens
de ses paroles serait alors « qui me persécute, m’attaque et me détruit aura la
vie éternelle », ce qui n’a aucun sens…

L’Eucharistie promise en Jean 6


L’Eucharistie accomplie dans le Nouveau Testament

L’Eucharistie promise en Jean 6

L’expression la plus claire de la doctrine de la Présence Réelle se trouve au


sixième chapitre de l’Evangile selon St Jean. Il est extrêmement important
de se rappeler que jean 6 a deux thèmes majeurs, profondément liés :

 L’enseignement de Jésus sur l’Eucharistie


 La discussion de Jésus à propos de la foi – la foi unique nécessaire pour
accepter son difficile enseignement à propos de l’Eucharistie.

En lisant Jean 6, nous voyons combien de disciples manquaient de la foi


nécessaire pour croire à la Présence Réelle. Lorsqu’il marchait sur la terre, il
fallait une grande foi pour croire que Jésus était Dieu, car Son humanité voilait
Sa divinité. Cependant, croire que Jésus est présent dans l’Eucharistie nécessite
une fois encore plus grande, parce que l’Eucharistie voile à la fois Sa divinité et
Son humanité. C’est pourquoi Jésus insiste si fortement sur le thème de la foi
tout en révélant Son enseignement sur l’Eucharistie.

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Dans le discours eucharistique (Jn 6, 35-69), Jésus enseigne clairement que nous
devons consommer Sa chair et Son sang comme nourriture :

« Je suis le pain vivant, descendu du ciel. Qui mangera ce pain vivra à jamais.
Et même, le pain que je donnerai, c’est ma chair pour la vie du monde. » (v 51)
« Alors Jésus leur dit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la
chair du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous.»
(v 53) « Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment une
boisson. » (v 55).

Ce n’est pas par hasard qu’immédiatement avant le discours eucharistique,


Jésus opère deux de Ses plus fameux miracles, tous deux soulignant
l’importance de la foi :

 La multiplication des pains et le fait de nourrir 5000 personnes, par lequel


il met la foi de Philippe à l’épreuve (Jn 6, 6)
 La tempête apaisée, lorsque Jésus réprimande Pierre pour son manque de
foi (Mt 14, 31)

Il y a au moins cinq raisons pour lesquelles nous savons que Jésus parlait
littéralement et non pas symboliquement à propos de Sa chair et de Son
sang.

1) Le discours se place juste après la multiplication des pains qui préfigure le


don inépuisable de la propre chair et du sang de Jésus, qui pourront être
reçus par des millions sans être divisés ou diminués. Jésus déclare que ce
miracle opéré avec du pain ordinaire n’est rien comparé au miracle qu’Il
accomplira en nous donnant le pain extraordinaire de Sa propre chair.
2) Jésus affirme la supériorité de Son pain sur la manne donnée aux Hébreux:
«Je suis le pain de vie. Vos pères, dans le désert, ont mangé la manne et sont
morts ; ce pain est celui qui descend du ciel pour qu’on le mange et ne meure
pas.» (Jn 6, 48-50). Le miracle de la manne était extraordinaire. Chaque jour,
plusieurs millions d’Hébreux recevaient un gomor (un volume d’environ 2
litres) de manne par personne (Ex 16, 16). Cela correspond à plusieurs
centaines de tonnes de manne tombant du ciel (sauf pour Shabbat) et ceci
pendant 40 ans! Jésus dit qu’il va opérer un miracle encore plus grand. Mais
un pain ordinaire, servi comme un symbole du Christ serait inférieur à la
manne surnaturelle, venue du ciel. Le pain que Jésus nous donne doit être
plus réel et encore plus miraculeux que la manne elle-même.
3) Tout ceux qui ont entendu Jésus ont compris qu’Il parlait littéralement de
Son corps et de Son sang. Les auditeurs incrédules s’exclament: «Comment
celui-là peut-il nous donner sa chair à manger ?» (Jn 6, 52). Et les disciples
tout aussi incrédules de dire:« Elle est dure, cette parole ! Qui peut l’écouter

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61
? » (Jn 6, 60). Beaucoup des disciples de Jésus ont vécu avec lui pendant près
de deux ans et parlent la même langue. Ils l’ont entendu parler
symboliquement, utilisant des paraboles, des allégories et des analogies (en
appelant par exemple Hérode un «renard» Lc 13, 32). Ils l’ont aussi entendu
parler littéralement. Et ici, personne ne demande à Jésus de s’expliquer, car
ils ont parfaitement compris ce que Jésus disait.
4) Au lieu de dire à ses auditeurs qu’ils se méprennent sur le sens de ses
paroles, au lieu de leur dire qu’il ne parle que symboliquement, Jésus répète
son enseignement de la façon la plus littérale possible, six fois en six versets
(Jn 6, 53-58)! « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair
du Fils de l’homme et ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous.»
(Jn 6, 53). «Car ma chair est vraiment une nourriture et mon sang vraiment
une boisson.» (Jn 6, 55). Ce n’est pas un langage symbolique!
5) Beaucoup de disciples de Jésus n’accepte pas le réalisme de Son
enseignement et Le quitte (Jn 6, 66). Remarquons que Jésus ne les retient
pas en expliquant qu’il parlait en figure, comme Il le fit précédemment
lorsqu’ils ont, par erreur, cru qu’Il parlait littéralement. Par ex en Jn 4, 31-34,
Jésus dit: «J’ai à manger un aliment que vous ne connaissez pas». Ses disciples
comprennent cette phrase littéralement, donc Jésus explique: «Ma nourriture
est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et de mener son œuvre à bonne
fin». En Mt 16, 5-12, Jésus dit: «Ouvrez l’œil et méfiez-vous du levain des
Pharisiens et des Sadducéens !». Une fois de plus les disciples pensent que
Jésus parle littéralement. Jésus les corrige et leur explique qu’il ne parle pas
d’un pain réel: «Alors ils comprirent qu’il avait dit de se méfier, non du levain
dont on fait le pain, mais de l’enseignement des Pharisiens et des
Sadducéens.» Si Jésus ne rappelle pas les disciples, c’est parce qu’ils ont
compris exactement ce qu’il disait et ils ne peuvent l’accepter. Même les
douze apôtres sont secoués. Mais Jésus ne fait aucun compromis. Au
contraire, Il met à l’épreuve ceux qu’Il a Lui-même choisi : « Voulez-vous
partir, vous aussi ? » (Jn 6, 67). Pierre fait cette réponse de foi : « Seigneur, à
qui irons-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Nous, nous croyons, et
nous avons reconnu que tu es le Saint de Dieu. » (Jn 6, 69). Nous avons deux
choix : nous pouvons soit douter comme les juifs et les disciples incrédules,
soit croire comme Pierre que Jésus va accomplir sa promesse. Il est à noter
que Judas rejette apparemment cet enseignement (v 70-71).

En lisant attentivement, nous pouvons voir pourquoi Jésus insiste tant sur le
thème de la foi (particulièrement aux versets 61 à 65). La foule et les disciples
rejettent l’enseignement de Jésus en raison de leur manque de foi.
Nous catholiques devrions apprécier et chérir ce don spécial de la foi qui nous
permet de croire en la Présence Réelle. Nous devrions prier pour nos frères

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chrétiens qui ne peuvent accepter ce mystère glorieux, qui est bien au-delà de
notre compréhension.

Objections:

Jésus ne parle-t-Il pas de façon symbolique lorsqu’Il dit que nous devons
manger Sa chair et boire Son sang ?
Lorsque Jésus dit de lui qu’il est le « Pain de vie » (Jn 6, 35), ne dit-il pas que
si nous croyons en Lui, Il nous nourrira spirituellement?
En Jean 6, 60-70, Jésus n’explique-t-il pas qu’il parlait seulement
symboliquement dans les versets précédents ?

L’Eucharistie préfigurée dans l’Ancien Testament

L’Eucharistie préfigurée dans l’Ancien Testament

L’Ancien Testament contient beaucoup de signes et de symboles de


l’Eucharistie qui sont accomplis dans le Nouveau Testament.

•1) Melchizédek

Le pain et le vin offert par le prêtre-roi Melchisédech (Gn 14, 18) préfigure le
pain et le vin offert par le prêtre et le roi éternel Jésus le Jeudi Saint. Notons que
Heb 6, 20 identifie Jésus comme « grand prêtre pour l’éternité selon l’ordre de
Melchisédech »

•2) L’Agneau pascal


La victime qui était offerte pour sauver les vies des premiers nés d’Israël était
aussi la victime mangée en nourriture par les Israélites, sur le point de
commencer leur voyage vers la Terre Promise (Ex 1, 1-20). C’est une
préfiguration de l’Eucharistie où la même victime, Jésus, qui s’est offerte pour
nous péchés afin de nous sauver de la mort spirituelle est consommée dans
l’Eucharistie pour nous fournir la nourriture spirituelle dans notre voyage vers
notre terre promise du ciel.

•3) La manne

C’est l’un des symboles les plus clairs de l’Eucharistie dans l’Ancien Testament
et est utilisé par Jésus pour se l’appliquer à lui-même (Jn 6, 32-51). La manne
venue du ciel a soutenu les Israélites pendant leur séjour au désert, mais a cessé
de tomber lorsqu’ils sont entrés dans la Terre Promise (Ex 16, 35). De la même
façon, l’Eucharistie nous nourrit spirituellement dans notre pèlerinage terrestre,

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mais cessera (comme les autres sacrements) lorsque nous entrerons dans la terre
promise du ciel.

•4) L’Arche d’Alliance

L’objet le plus sacré de l’Ancien Testament préfigure les tabernacles des


églises catholiques parce qu’il contenait trois objets, tous trois préfigurant
l’Eucharistie :

a) La parole écrite de Dieu sur des tables de pierre (Ex 25, 16) qui
préfigure la Parole vivante contenue dans l’Eucharistie
b) Un vase rempli de manne (Ex 16, 34). Ce pain ordinaire venu du ciel
préfigure l’Eucharistie où Jésus, «le pain vivant descendu du ciel» (Jn 6, 51),
vient à nous sous les apparences du pain.
c) Le rameau d’Aaron (Nb 17, 25) qui avait fleuri et porté du fruit comme
signe de la vraie prêtrise dans la Première Alliance. Le sacerdoce d’Aaron
préfigure le sacerdoce de Jésus dans la Nouvelle Alliance. Le rameau
d’Aaron, le signe du sacerdoce, préfigure l’instrument du sacerdoce de Jésus,
Son propre corps. En assumant une nature humaine, Jésus a pu offrir Son
corps et Son sang comme un sacrifice parfait pour nos péchés. Tout comme
le rameau d’Aaron a miraculeusement donné des amandes, ainsi le corps de
Jésus a miraculeusement donné les sacrements du baptême et de
l’Eucharistie, signifiés par le sang et l’eau qui ont coulé de Son côté ouvert
(Jn 19, 34).

Les types de Marie dans l’Ancien Testament


Les types de Marie dans l’Ancien Testament

Dans cet article, nous allons poser les bases pour pouvoir recevoir ce que la Bible
nous dit de Marie. Nous allons voir un premier lieu ce qu’est la typologie, puis
voir en détail trois types de Marie dans l’Ancien Testament La typologie CCC
§ 128-130 (http://www.vatican.va/archive/FRA0013/PS.HTM)

L’Ancien Testament (AT) prépare le Nouveau Testament (NT). Les


protagonistes et les évènements de l’AT, préfigurent, anticipent et symbolisent
les protagonistes et les évènements du NT. Comme le dit St Augustin : « Le
Nouveau se cache dans l’Ancien et dans le Nouveau l’Ancien se dévoile ». Les
protagonistes et les évènements de l’AT sont appelés les « types » des
protagonistes et des évènements du NT.
Le terme « type » désigne littéralement « une pièce, généralement en métal,
portant une empreinte, servant à reproduire des empreintes identiques ». Par

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extension il désigne un symbole, ici une préfiguration prophétique d’une
personne ou d’un évènement du NT.

Pour comprendre l’AT, nous devons le lire pas simplement en utilisant le sens
littéral, mais aussi le sens typologique.

Il est de même pour le NT. Par exemple :

En Mt 12, 40, Jésus enseigne que les trois jours que Jonas a passé dans
le ventre de la baleine préfigurent les trois jours de Jésus au tombeau
En Jn 3, 14, Jésus dit que le serpent d’airain de Nb 21, 9 symbolise sa
crucifixion
En 1 P 3, 19-21, St Pierre montre que le déluge qui s’est produit à l’époque
de Noé préfigurait le baptême chrétien
En 1 Co 10, 4, St Paul appelle le rocher qui suivait les Hébreux dans le désert
« Christ ». Il ne dit pas que le rocher était comme le Christ ; St Paul dit que le
rocher était le Christ. Il utilise ce langage pour insister sur le fait que la
relation entre un type de l’AT et son accomplissement dans le NT est plus
qu’une similarité.
En Rm 5, 14, St Paul appelle Adam de façon spécifique un « type » du Christ.

Ces exemples montrent comment le NT enseigne que dans les personnes et


les évènements de l’AT, nous devons voir des doctrines qui seront plus
explicites dans l’Evangile. Ainsi, pour être fidèle au NT, nous devons chercher
à apprécier la riche typologie trouvée dans l’AT.
Il y a trois types principaux de Marie dans l’AT : Eve, l’Arche d’Alliance et la
Reine Mère. Ces trois types sont à la base de toutes les doctrines relatives à
Marie.

Marie est la Nouvelle Eve.


Marie est la Nouvelle Arche d’Alliance
Marie est la Reine Mère du Nouveau Testament

Marie est la Nouvelle Eve.


Les Pères de l’Eglise, dans leur méditation de la Bible, utilisent beaucoup la
typologie. Ils découvrirent que les individus impliqués dans la chute originelle
avaient leur pendant dans le NT. Le démon, un ange déchu, apporta des paroles
de mort à Eve ; l’ange Gabriel apporta des paroles de vie à Marie.

Eve, notre mère dans la chair, désobéit à Dieu et collabora grandement au


péché d’Adam, ce qui provoqua la chute de la race humaine.

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65
Marie obéit à Dieu et contribua grandement à la mission rédemptrice du
Christ. Elle fut sa mère et son parfait disciple.

Les Pères firent un lien évident : tout comme le Christ est le nouvel Adam (1
Co 15, 45), Marie est la nouvelle Eve. Après qu’Adam et Eve péchèrent, Gn 3,
15 prophétise une femme et sa descendance qui seront en totale hostilité avec
le serpent (Satan) et sa descendance :

« Je mettrai une hostilité entre toi et la femme, entre ton lignage et le sien. Il
t’écrasera la tête et tu l’atteindras au talon. ». Le fils (« il ») écrasera la tête du
serpent. Puisque l’homme qui écrase la tête du serpent est Jésus, sa mère (« la
femme ») est donc Marie.

Ainsi, Gn 3, 15-17 décrit deux famille : celle de la chute -Adam et Eve- et celle
de la rédemption -Jésus et Marie, le nouvel Adam et la nouvelle Eve. Bien que
la race humaine tomba dans le péché à travers la faute d’Adam, le rôle d’Eve fut
crucial. Jésus a accompli la rédemption du monde, et le rôle de Marie est là aussi
crucial. Nous allons voir que l’Ecriture montre continuellement Jésus et Marie
ensemble lors des évènements pivots de notre salut.

Jésus et Marie écrasent ensemble la tête du serpent.

Notons comment l’AT décrit des femmes (types de Marie) qui écrasent les
ennemis d’Israël (types de Satan). En Juges 4, 17-22, Yaël plante un piquet dans
le crâne du général cananéen Sisera. Juges 5, 24 la célèbre : « Bénie entre toutes
les femmes soit Yaël »

Juges 9, 50-55 décrit une femme qui lance une meule de moulin sur la tête du
tyran, le roi Abimélek.

Une autre femme, Judith, délivre le peuple juif de l’assaut de l’armée assyrienne
en tuant pendant son sommeil son commandant en chef, Holopherne, avec sa
propre épée (Judith 12-13). L’héroïsme de Judith est célébré par ces mots : « Tu
es bénie par le Dieu Très Haut plus que toute les femmes du monde, et béni soit le
Seigneur Dieu (…) qui t’a conduite pour trancher la tête du chef de nos ennemis
» (Judith 13, 18).

Les louanges de Yaël et de Judith anticipent celles d’Elisabeth envers Marie en


Luc 1, 42 : « Bénie es-tu entre toutes les femmes ». Elisabeth fait le lien ensuite
avec Jésus en ajoutant immédiatement « et béni le fruit de ton sein ».

Des hommes justes écrasèrent aussi des têtes dans l’AT. David (un type de
Jésus, qui est le fils de David) a vaincu Goliath le champion philistin et lui a
tranché la tête avec sa propre épée (1 S 17, 41-58).

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66
Dans le NT, des types de Marie et de Jésus (la femme et sa descendance)
écrasent la tête de types de Satan.

Jésus écrase la tête de Satan de façon définitive sur la croix. De manière


significative, les quatre évangélistes mentionnent le fait que Calvaire
signifie « le lieu du crâne ». Satan voulait frapper mortellement Jésus sur
la croix, mais ne lui a en fait qu’infligé qu’une blessure mineure (« tu
l’atteindras au talon »). Satan reçu une blessure mortelle (« il écrasera ta
tête ») lorsque Jésus détruisit le pouvoir du péché et de la mort.

Qui était au côté du Christ au Calvaire ? Marie. Et comment Jésus l’appelle-t-


elle ? « Femme ». Marie est la Nouvelle Eve. Elle est la « femme » de Gn 3, 15, la
« femme » de Jn 2 dont l’intercession à Cana fit débuter le ministère public de
Jésus, la « femme » de Jn 19 au pied de la Croix et la « femme » d’Ap 12 qui,
avec son fils Jésus, combat Satan jusqu’à la fin.

De la Genèse à l’Apocalypse, la Bible décrit Jésus et Marie (le Nouvel Adam et


la Nouvelle Eve) écrasant ensemble la tête du serpent.

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Marie est la Nouvelle Arche d’Alliance
L’Arche d’Alliance

L’arche d’Alliance était l’objet le plus sacré pour le peuple d’Israël. A l’intérieur
avait été placé les tables de la Loi (Ex 25, 16), c’est-à-dire l’alliance que Dieu a
établi avec son peuple. L’arche contenait aussi un peu de manne donnée par
Dieu pour nourrir les Hébreux dans le désert (Ex 16, 14-16) ainsi que le bâton
du prêtre Aaron. L’arche, surmontée de deux chérubins, était le trône visible du
Dieu invisible. Elle était portée à l’avant du peuple partout, signifiant la
présence de Dieu avec eux (par ex en Nb 10, 33).

Lorsque David conquit Jérusalem, il en fit sa capitale puis « David se leva et


alla avec tout le peuple qui l’accompagnait à Baala de Juda, afin de faire monter
de là l’arche de Dieu, qui porte le nom de Yahvé Sabaot, siégeant sur les
chérubins.» (2 S 6, 2) L’arche fut placé sur un nouveau chariot (contrairement
aux instructions données pour le transport de l’Arche en Ex 25, 13-15 et 1 Ch
15-15). Mais le chariot était instable et un des hommes chargé du transport
étendit la main sur l’Arche pour la retenir (autre violation de la Loi, cf Nb 4,
15) et mourut sur le champ.

David fut alors dans un grand désarroi et dit : « Comment l’Arche du


Seigneur peut-elle venir à moi ? » (1 S 6, 9).

Et « L’arche de Yahvé demeura trois mois chez Obed-Édom de Gat, et Yahvé


bénit Obed-Édom et toute sa famille.» (2 S 6, 11). Finalement David ramena
l’Arche à Jérusalem, conformément aux prescriptions de la Loi, dans la fête et la
réjouissance. David lui-même « dansa et sauta » de joie devant l’Arche (2 S 6,
14-16).

Plus tard 2 M 2, 4-8 nous dit que Jérémie cacha l’Arche d’Alliance au Mont Nébo
: « Il y avait dans cet écrit qu’averti par un oracle, le prophète se fit accompagner
par la tente et l’arche, lorsqu’il se rendit à la montagne où Moïse, étant monté,
contempla l’héritage de Dieu. Arrivé là, Jérémie trouva une habitation en forme
de grotte et il y introduisit la tente, l’arche, l’autel des parfums, puis il en obstrua
l’entrée. Quelques-uns de ses compagnons, étant venus ensuite pour marquer
le chemin par des signes, ne purent le retrouver. Ce qu’apprenant, Jérémie leur
fit des reproches : «Ce lieu sera inconnu, dit-il, jusqu’à ce que Dieu ait opéré le
rassemblement de son peuple et lui ait fait miséricorde. Alors le Seigneur
manifestera de nouveau ces objets, la gloire du Seigneur apparaîtra ainsi que la
Nuée, comme elle se montra au temps de Moïse et quand Salomon pria pour
que le saint lieu [c’est-à-dire le Temple] fût glorieusement consacré.»

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Ainsi l’Arche ne réapparaîtra que lorsque Dieu montrera sa miséricorde et
rassemblera son peuple à nouveau. Mais quand cela se produira ?

La visitation

Luc, dans son récit de la Visitation (Lc 1, 39-56) établit un parallèle frappant avec
le texte de 2 Samuel 6 que nous venons de lire. Dans ce dernier « David se leva
et alla » à Baala, une ville de Juda (2 S 6, 2), ici « En ces jours-là, Marie se leva et
alla en hâte vers la région montagneuse, dans une ville de Juda. Elle entra chez
Zacharie et salua Élisabeth. » (Lc 1, 39-40).
David « sauta et dansa » devant l’Arche (2 S 6, 14-16). De même en Lc 1, 41 «
Et il advint, dès qu’Élisabeth eut entendu la salutation de Marie, que l’enfant
sauta dans son sein ». Elisabeth, après avoir été remplie du Saint Esprit s’écrit
: « Et comment m’est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur ? »
(Lc 1, 43), question qui reflète celle de David : « Comment l’Arche du Seigneur
peut-elle venir à moi ? » (2 S 6, 9).

Enfin, après que Marie chante une hymne de louange au Seigneur


(communément appelé le Magnificat Lc 1, 46-55), elle « demeura avec elle
environ trois mois, puis elle s’en retourna chez elle. » (Lc 1,56) De même «
l’arche de Yahvé demeura trois mois chez Obed-Édom de Gat, et Yahvé bénit
Obed-Édom et toute sa famille. » (2 S 6, 11)

Pour parachever le tout, Luc utilise une expression très intéressante en Lc 1,


42. Il nous dit qu’Elisabeth « cria d’une voix forte » pour exprimer sa joie à
l’arrivée de Marie. Or ce verbe ἀναφωνέω n’est pas utilisé ailleurs dans le
Nouveau Testament. Mais il employé cinq fois dans la Septante (traduction
grecque de l’Ancien Testament et à chaque fois en lien avec l’Arche
d’Alliance, pour décrire l’exclamation de joie du peuple pour célébrer la
présence de Dieu au milieu d’eux.

Elisabeth élève sa voix pour louer Dieu en présence de Marie, tout comme ses
ancêtres (Elisabeth est lévite et descendante d’Aaron cf Lc 1, 5) le firent en
présence de l’Arche d’Alliance.

Marie est donc l’Arche de la Nouvelle Alliance. Dans l’Ancien Testament,


l’Arche d’Alliance contenait les tables de l’Alliance de Dieu, la parole de
Dieu dans la pierre. Dans le Nouveau Testament, Marie porte la Parole de
Dieu dans la chair, Jésus Christ qui va amener la Nouvelle Alliance que
Jérémie entrevit il y a bien longtemps (Jer 31, 27-34).

L’Arche au ciel.

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Alors que Luc utilise des expressions similaires et des images pour suggérer que
Marie est la Nouvelle Arche, Jean nous dit avoir vue en vision l’Arche
d’Alliance disparue depuis l’époque de Jérémie : « Alors s’ouvrit le temple de
Dieu, dans le ciel et son arche d’alliance apparut, dans le temple ; puis ce furent
des éclairs et des voix et des tonnerres et un tremblement de terre, et la grêle
tombait dru… Un signe grandiose apparut au ciel : une Femme ! Le soleil
l’enveloppe, la lune est sous ses pieds et douze étoiles couronnent sa tête ; elle
est enceinte et crie dans les douleurs et le travail de l’enfantement. » (Ap 11, 19-
12, 2). On retrouve ici la description donnée par Jérémie en 2 M 2, 7-8, lorsqu’il
parle de la Gloire de Dieu qui apparaît comme au temps de Moïse (Ex 19, 16.18).
Or, en décrivant sa vision de l’Arche qui réapparaît après des centaines
d’années, Jean nous dit qu’il voit une femme enveloppée de soleil !

La division en chapitres qui apparaît dans nos bibles date de 1227 lorsque
Stephen Langton, professeur à l’Université de Paris divisa la Bible en chapitre
(la division en verset a été entreprise en 1539 par Robert Estienne). Jean, dans
sa rédaction, a écrit tout d’un trait.

Et qui est cette femme ?

« Elle est enceinte et crie dans les douleurs et le travail de l’enfantement. » Ap


12, 2
« Or la Femme mit au monde un enfant mâle, celui qui doit mener toutes les
nations avec un bâton de fer ; et son enfant fut enlevé jusqu’auprès de Dieu et
de son trône» Ap 12, 5

Celui qui doit mener les nations avec un bâton de fer (un bâton de berger) c’est
l’Oint du Seigneur, le Messie ou Christ (voir Ps 2). Cette femme que Jean voit
lorsqu’il contemple l’Arche d’Alliance, c’est la Mère du Christ.

Qu’est-ce qui fait que Marie est l’Arche de la Nouvelle Alliance ?

L’Arche d’Alliance était le signe de la présence de Dieu parmi son peuple.


En Jésus, né de Marie, Dieu était réellement présent au milieu de son
peuple, d’une manière encore plus directe.

L’Arche contenait la Parole de Dieu écrit dans la pierre. Marie porta la Parole de
Dieu dans la chair.

L’Arche contenait le pain du ciel, une préfiguration de l’Eucharistie (1 Co 10, 1-


4). Marie porta le Pain de Vie, Jésus Christ (Jn 6, 48-50).

L’Arche contenait le bâton d’Aaron, symbole de son sacerdoce. Marie porta


Jésus Christ notre Grand Prêtre (Heb 3, 1).

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Si l’Arche d’Alliance était sainte, Marie l’est encore plus. Comme Mère de
Dieu, elle est l’Arche de la Nouvelle Alliance, portant Jésus Christ, la Parole
de Dieu, le Pain de Vie et notre Grand Prêtre. C’est le témoignage des auteurs
du Nouveau Testament.

Marie est la Reine Mère du Nouveau Testament


Marie est la Reine Mère du Nouveau Testament

Les rois de l’Ancien Testament préfigurent Jésus Christ le Roi des rois (Ap 19,
16). Jésus, dans son humanité, descend du Roi David. Par conséquent, les rois
de Juda, qui sont de la lignée de David, préfigurent de manière particulière la
royauté de Jésus. Lc 1, 32 déclare : « Il sera grand, et sera appelé Fils du Très-
Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David, son père »

Il est intéressant de noter que la femme du roi de Juda n’est pas la reine. En effet,
comme dans les pays environnants, la polygamie est de mise dans le royaume
davidique. Par exemple le roi Salomon, fils du roi David, « eut sept cents
épouses de rang princier et trois cents concubines. » (1 R 11, 3). Pour garantir
l’unité du royaume et sauvegarder la dynastie, la reine était la mère du roi. Elle
était connue comme la « Reine Mère » et jouissait d’un grand honneur et d’une
grande autorité dans le royaume. En 1 R 2, 19-20, nous lisons : « Bethsabée se
rendit donc chez le roi Salomon pour lui parler d’Adonias, et le roi se leva à sa
rencontre et se prosterna devant elle, puis il s’assit sur son trône, on mit un siège
pour la mère du roi et elle s’assit à sa droite. Elle dit : « Je n’ai qu’une petite
demande à te faire, ne me rebute pas. » Le roi lui répondit : « Demande, ô ma
mère, car je ne te rebuterai pas. »

En honorant sa mère et en lui donnant un trône à sa droite, Salomon établit une


institution qui dura aussi longtemps que le royaume de Juda, quasiment 400
ans. La Reine Mère avait le rôle de confidente et de conseillère du roi. Elle avait
une position officielle et devait être déposée afin d’être révoquée (1 R 15, 13).
Ainsi le royaume davidique ne peut se concevoir sans la Reine Mère siégeant à
la droite du Roi.

Le Saint Esprit, en inspirant le Royaume de Juda de se doter de l’office de reine


mère, préparait le chemin pour Marie. Jésus, le roi davidique du Nouveau
Testament, n’a pas de femme. Sa mère sera donc la Reine du Nouveau
Testament. Tout comme Salomon promet à sa mère Bethsabée qu’il ne refusera
aucune de ses requêtes (1 R 2, 19-20), ainsi le Roi des rois ne refuse pas d’accéder

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à la requête de sa Reine Mère aux noces de Cana (Jn 2). Nulle raison
qu’aujourd’hui encore Jésus n’accède pas aux prières de sa Mère pour nous.
La royauté de Marie, c’est exactement ce que Apocalypse 11 et 12 décrit : une
femme (Marie) donne naissance à un fils (Jésus) « qui mènera toutes les nations
avec un sceptre de fer » (Ap 12, 5). Jésus est le nouveau Salomon. Tout comme
Salomon règna sur d’autres rois (2 Ch 9, 23-26), Jésus est le « Roi des rois et le
Seigneur des seigneurs » (Ap 19, 16).

Tout comme Salomon, le fils de David qui bâtit un Temple pour abriter l’Arche
d’Alliance (le Temple a été détruit et l’Arche perdue en 587 av JC), Jésus, fils de
David, bâtit un Temple éternel, abritant une nouvelle Arche d’Alliance au ciel
(Ap 11, 19). Et comme le Roi Salomon fit asseoir sa mère sur un trône royal à sa
droite, Jésus couronne Marie comme sa Reine Mère : « une femme vêtue de
soleil, avec la lune sous ses pieds et sur sa tête une couronne de douze étoiles »
(Ap 12, 1).

Tout roi de la maison de David jouit de la présence à ses côtés d’une reine mère.
C’est précisément ce qu’est Marie : la Reine Mère du Roi Messianique.

Pourquoi les catholiques appellent leurs prêtres «


père »?
Pourquoi les catholiques appellent leurs prêtres « père », alors que Jésus nous
ordonne en Mt 23, 9 de n’appeler « personne votre père sur la terre » ?

En Mt 23, 1-12, lorsque Jésus nous dit de n’appeler aucun homme « père » ou «
maître », il utilise un langage figuratif pour souligner le fait que toute autorité
légitime et toute vérité viennent ultimement de Dieu. Nous ne devons pas
prendre ce passage de façon littérale. Autrement, Jésus se contredirait en
répétant le 4ème commandement « honore ton père et ta mère » (Lc 19, 19) et en
faisant référence à « père Abraham » (Lc 16, 24).
Partout dans la Bible, des hommes sont appelés pères et maîtres. Tous les
chrétiens appellent des êtres humains pères et maîtres. St Etienne et St Paul
appellent les juifs en autorité « pères » (Ac 7, 2 et 22, 1). St Paul appelle les
Corinthiens « mes enfants bien aimés (…) car je suis votre père dans le Christ
Jésus au travers de l’Evangile » (1 Co 4, 14-15 ; voir aussi 1 Thess 2, 11, 1 Tim
1, 2 et Tite 1, 4).

St Paul est devenu leur père spirituel parce qu’il a coopéré avec Dieu pour leur
donner la vie spirituellement, tout comme les pères biologiques coopèrent avec
Dieu pour donner la vie physique.

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Les catholiques appellent leurs prêtres « père » parce que, comme St Paul, les
prêtres collaborent avec Dieu pour donner la vie spirituelle aux fidèles par la
prédication de l’Evangile et l’administration des sacrements.

Prier pour les morts, est-ce scripturaire ?


Prier pour les morts, est-ce scripturaire ?

L’Ecriture nous indique que les morts sont bien vivants :


Mt 17, 1-3 : « Six jours après, Jésus prend avec lui Pierre, Jacques, et Jean son
frère, et les emmène, à l’écart, sur une haute montagne. Et il fut transfiguré
devant eux : son visage resplendit comme le soleil, et ses vêtements devinrent
blancs comme la lumière. Et voici que leur apparurent Moïse et Élie, qui
s’entretenaient avec lui. »

Mc 12, 26-27 : « Quant au fait que les morts ressuscitent, n’avez-vous pas lu dans
le Livre de Moïse, au passage du Buisson, comment Dieu lui a dit : Je suis le
Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob ? Il n’est pas un Dieu de
morts, mais de vivants. Vous êtes grandement dans l’erreur ! »

Lc 15, 7 : « C’est ainsi, je vous le dis, qu’il y aura plus de joie dans le ciel pour
un seul pécheur qui se repent que pour quatre-vingt-dix-neuf justes, qui n’ont
pas besoin de repentir. »

Lc 16, 19-20.22-24 : « Il y avait un homme riche qui se revêtait de pourpre et de


lin fin et faisait chaque jour brillante chère. Et un pauvre, nommé Lazare, gisait
près de son portail, tout couvert d’ulcères. Or il advint que le pauvre mourut et
fut emporté par les anges dans le sein d’Abraham. Le riche aussi mourut, et on
l’ensevelit. « Dans l’Hadès, en proie à des tortures, il lève les yeux et voit de loin
Abraham, et Lazare en son sein. Alors il s’écria : «Père Abraham, aie pitié de
moi et envoie Lazare tremper dans l’eau le bout de son doigt pour me rafraîchir
la langue, car je suis tourmenté dans cette flamme. »

Nous avons vu ailleurs les conséquences du péché et la nécessaire purification


pour en être délivré dit : « purifions-nous de toute souillure de la chair et de
l’esprit, achevant de nous sanctifier dans la crainte de Dieu. ». L’auteur de la
lettre aux Hébreux nous exhorte à considérer nos épreuves comme venant du
Père céleste « c’est pour notre bien, afin de nous faire participer à sa sainteté. »
(Heb 12, 10).

De la communion des saints, découle le fait que nous pouvons prier pour
nos frères en Christ, y compris ceux qui se trouvent dans le stade de
purification du Purgatoire.

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Cette pratique est exposée clairement dans les Ecritures.
2 Tim 1, 16-18 : « Que le Seigneur fasse miséricorde à la famille d’Onésiphore,
car souvent il m’a réconforté, et il n’a pas rougi de mes chaînes ; au contraire,
à son arrivée à Rome, il m’a recherché activement et m’a découvert. Que le
Seigneur lui donne d’obtenir miséricorde auprès du Seigneur en ce Jour-là.
Quant aux services qu’il m’a rendus, à Éphèse, tu les connais mieux que
personne. »

Le fait que Paul prie pour son ami défunt entraîne deux conséquences :

1) Prier pour les morts est une bonne chose.


2) Notre prière leur apporte un bienfait.

Ainsi, Onésiphore est dans un stade où il peut bénéficier des prières à son
égard (ce qui n’est pas possible en enfer et inutile au ciel) : il est donc au
Purgatoire.

1 Co 15, 29:«S’il en était autrement, que gagneraient ceux qui se font


baptiser pour les morts ? Si les morts ne ressuscitent absolument pas,
pourquoi donc se fait-on baptiser pour eux ?»
Ici Paul ne fait pas allusion au baptême d’eau, mais à une sorte de baptême
symbolique :

Mc 10, 38 : « Jésus leur dit : « Vous ne savez pas ce que vous demandez. Pouvez-
vous boire la coupe que je vais boire et être baptisés du baptême dont je vais
être baptisé ? »
Dans ce contexte, Jésus ne parle pas du baptême d’eau mais du baptême
symbolique du martyre, de la souffrance, de la persécution, etc. C’est, selon les
Ecritures, un auter genre de baptême que nous pouvons recevoir.

Ainsi la phrase de Paul s’éclaire. Il dit : « s’il n’y a pas de résurrection, pourquoi
subir la souffrance, la mortification personnelle, etc., pour les morts ? ». Les
versets suivants confirment cette interprétation :

1 Co 15, 30-32 : « Et nous-mêmes, pourquoi à toute heure nous exposer au péril


? Chaque jour je suis à la mort, aussi vrai, frères, que vous êtes pour moi un
titre de gloire dans le Christ Jésus, notre Seigneur. Si c’est dans des vues
humaines que j’ai livré combat contre les bêtes à Éphèse, que m’en revient-il ?
Si les morts ne ressuscitent pas, mangeons et buvons, car demain nous
mourrons. » (Référence à Is 22, 12-13 où Dieu appelle le peuple à la pénitence
et ce dernier répond par toutes sortes de réjouissance en disant les mêmes mots
: « Mangeons et buvons, car demain nous mourrons »)

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Donc Paul fait allusion à la pénitence en faveur des morts. La raison de cette
pratique, c’est la résurrection des morts. C’est une référence directe à un
autre passage de l’Ecriture, 2 M 12, 43-44

Ainsi prier pour les morts et offrir toutes formes de pénitence pour eux est une
pratique scripturaire et apostolique.

La plupart des liturgies des premiers siècles incluent des prières pour les
morts. Sur les tombes chrétiennes du premier, deuxième et du troisième siècle
qui se situent à Rome, il n’est pas rare de trouver des prières adressés en faveur
des disparus (ainsi qu’un grand nombre de prières réclamant l’intercession
des saints, en particulier de St Pierre et de St Paul) gravées dans la pierre.

Tertullien, en 211 ap JC, évoque cette pratique de prier et d’offrit des sacrifices
pour les morts, comme une coutume bien établie : « Nous faisons annuellement
des oblations pour les trépassés et pour les nativités des martyrs» (De la
couronne du soldat, III). D’autres auteurs chrétiens, entre autres St Cyprien, St
Ambroise et St Augustin, y font allusion.

En bref, si les Juifs, St Paul et les premiers chrétiens priaient pour les morts,
cela implique qu’ils croyaient en l’existence d’un stade intermédiaire de
purification, que la Tradition appelle Purgatoire. Prier pour les morts est donc
une pratique sainte et bonne, pratiquée depuis la fondation de l’Eglise et
même auparavant, par nos frères juifs.

Pourquoi le Purgatoire ?
L’existence d’un stade du purification après la mort, pour les âmes des justes
n’étant pas totalement purifiés, est clairement établi par les Ecritures (Voir « Le
Purgatoire est-il scripturaire ?

Pour comprendre à présent la nécessité du Purgatoire, il faut d’abord


considérer ce qu’est le péché et quelles sont ses conséquences.
Le péché

Le péché est le plus grand drame de la vie, puisqu’il est séparation de la source
de toute vie, bonté et joie, Dieu lui-même. Pêcher, c’est dire « non » à Dieu, à Sa
volonté, à Sa loi et à Son amour. C’est rompre l’alliance d’amour qui nous unit
à Dieu. C’est de fait comparable à l’infidélité conjugale, comme le montre les
Ecritures à de nombreux endroits (par ex. Os 2, 4-15).

Il y a deux types de péchés : le péché actuel et le péché originel. Le péché actuel


est quelque chose que nous faisons, le péché originel est quelque chose que nous

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avons (telle une maladie). Le péché actuel c’est donc tous les péchés que nous
commettons, en particulier les actes, les choix que nous faisons et qui sont en
opposition avec la volonté de Dieu telle qu’elle est révélée dans la loi de Dieu,
la loi morale écrite à la fois dans les Dix commandements et dans nos
consciences.

Le péché étant réel, le pardon doit l’être tout autant. Or « sans effusion de
sang, il n’y a pas de rémission des péchés » (Hb 9, 22). Or « qui peut remettre
les péchés, sinon Dieu seul ? » (Mc 2, 7). C’est pour cela que le Verbe de Dieu
s’est fait homme (cf Jn 1, 14) et est mort sur une croix « pour abolir le péché
par son sacrifice » (Hb 9, 26). Donc le pardon des péchés nécessite la croix,
ce qui donne la mesure de la gravité du péché, quel qu’il soit.

Péché véniel et péché mortel

Si tout péché est un mal et une offense faite à Dieu, il y a cependant deux
niveaux de gravité dans le péché, selon Jésus. En Lc 12, 47-48, il enseigne : « Le
serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’aura rien préparé ou fait
selon sa volonté, recevra un grand nombre de coups. Quand à celui qui, sans la
connaître, aura par sa conduite mérité des coups, il n’en recevra qu’un petit
nombre ». Quelle est cette distinction ? St Jean parle (en 1 Jn 5, 16) d’un « péché
qui ne mène pas à la mort » – ce qu’on appelle un péché « véniel » – et d’un «
péché qui mène à la mort » – un péché « mortel ».

Le péché véniel endommage la relation que nous avons avec Dieu, le péché
mortel la détruit. Le péché véniel est comme une dispute entre deux époux, le
péché mortel est comme un divorce. Ainsi mourir dans un état de péché mortel,
c’est perdre le paradis pour toujours, puisqu’il n’y a pas de repentance et de
conversion après la mort. La mort de Jésus sur la croix est la satisfaction parfaite
de l’offense faite à Dieu par le péché mortel. De plus tous ceux qui reçoivent ses
mérites et sa satisfaction sont réconciliés, le péché leur est remis ainsi que la
peine éternelle due au péché mortel. Or, même lorsque le péché mortel est remis,
il reste souvent une peine temporelle à subir en cette vie ou, si cette peine n’est
pas satisfaite à la mort, au purgatoire.

La peine temporelle dans la Bible

Or si nous regardons dans les Ecritures, il apparaît qu’après la confession des


péchés et le pardon reçu de Dieu, il demeure la nécessité de la réparation, qui
est aussi appelée satisfaction. La sainteté et la justice de Dieu exige cette
réparation en raison de l’offense commise et aussi pour la transformation du
pécheur. Un des passages célèbre de l’Ecriture illustre cela. Après le péché
d’adultère commis par le Roi David avec Bethsabée, la femme d’Urie, le

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prophète Nathan vient et confronte David. « David dit à Nathan : ‘J’ai péché
contre le Seigneur’. Alors Nathan dit à David : ‘De son côté, le Seigneur
pardonne ta faute, tu ne mourras pas. Seulement, parce que tu as outragé le
Seigneur en cette affaire, l’enfant qui t’est né mourra’ » (2 S 12, 13-14).

D’autres exemples bibliques inclus l’exclusion du Paradis d’Adam et Eve


(Gn 3, 23-24), les 40 ans d’errance dans le désert des Hébreux désobéissants
(livre de l’Exode), l’interdiction faite à Moïse d’entrer dans la Terre Promise
(Dt 32, 51-52) et la maladie et la mort comme conséquence d’une
communion indigne (1 Co 1, 31).
Jésus donne à ses disciples (et par extension aux prêtres) le pouvoir non
seulement de « délier » les péchés (pardonner au nom de Dieu) mais aussi de
« lier » (imposer des pénitences) : Mt 16, 19 ; 18, 18 ; Jn 20, 23.

La Bible donne d’autres passages qui évoquent ce principe de pénitence : Ex 32,


30-32 ; Nb 14, 19-23 ; 16, 43-48 ; 25, 6-13 ; Rm 8, 13.17 ; 1 Co 11, 27-32 ; 12, 24-26
; 2 Co 4, 10 ; Phil 3, 10 ; Col 1, 24 ; 2 Tim 4, 6 ; Heb 12, 6-8 ; 1 P 4, 1.13.

Pourquoi le purgatoire ?

Tout péché a une double conséquence qui doit être réparé.

Le péché grave ou mortel nous prive de la communion avec Dieu et de ce


fait nous rend incapables de la vie éternelle, dont la privation s’appelle la «
peine éternelle » du péché. En effet l’Ecriture dit : « Le salaire du péché c’est
la mort » (Rm 8, 26). C’est ce que Jean appelle la
« seconde mort » (Ap 2, 11 ; 20, 14 ; 21, 8), à savoir la mort éternelle.
D’autre part, tout péché, même véniel, entraîne un attachement malsain
aux créatures, qui a besoin de purification, soit ici-bas, soit après la mort,
dans l’état qu’on appelle Purgatoire. Cette purification libère de ce qu’on
appelle la « peine temporelle » du péché. Ces deux conséquences découlent
de la nature même du péché. Une conversion qui procède d’une fervente
charité, peut arriver à la totale purification du pécheur, de sorte qu’aucune
peine ne subsisterait.

En recevant le pardon des péchés et en étant restaurés dans la communion


avec Dieu, les peines éternelles du péché sont remises. Mais des peines
temporelles demeurent. Il s’agit alors, par les œuvres de miséricorde et de
charité, ainsi que par la prière et la pénitence, de se dépouiller complètement
du « vieil homme » et à revêtir « l’homme nouveau » (Eph 4, 24). Tout cela bien
sûr s’opère par la grâce de l’Esprit Saint qui fait que l’homme se tourne vers
Dieu et se détourne de son péché, accueillant le pardon et la justice de Dieu.

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Et lorsque cette œuvre de purification n’est pas complète au moment de la mort,
il est nécessaire qu’elle s’achève après, car sans la sanctification « personne ne
verra le Seigneur » (Heb 12,14) et parce que rien d’impur ne pourra entrer au
ciel (cf. Ap 21, 27). Cette étape est temporaire, puisqu’à la fin du processus, l’âme
entre dans la vision béatifique, dans le face à face avec Dieu, c’est-à-dire le ciel.

En résumé, on peut dire:

1. Seuls les âmes imparfaites et en état de grâce entrent au Purgatoire. Ce


n’est pas une « seconde chance pour ceux qui meurent en état de péché
mortel sans repentir.
2. Le Purgatoire existe pour la purification et la réparation. Les effets du
péché sont purgés. Les punitions dues au péché sont payées.
3. Le Purgatoire est temporaire. Lorsque les saints imparfaits sont purifiés, ils
entrent au ciel. Tous ceux qui sont au Purgatoire sont sauvés et vont entrer
au ciel. Le Purgatoire cessera au retour du Christ. Seuls le ciel et l’enfer sont
éternels.

La doctrine du Purgatoire est-elle scripturaire ?


La doctrine du Purgatoire est-elle scripturaire ?
Tout d’abord, il faut noter que le mot « purgatoire » ne se trouve pas dans
les Ecritures. Les mots « Trinité » ou « Incarnation » n’y sont pas non plus,
pourtant ces points de doctrine sont clairement enseignés dans la Bible. De la
même façon, la Bible enseigne qu’il existe un stade de purification
intermédiaire après la mort. Nous l’appelons « Purgatoire ». Cependant, ce qui
est important, c’est la doctrine, pas le nom qu’on lui donne.

Nous allons dans cet article considérer les preuves scripturaires de la doctrine
du purgatoire, laissant de côté l’explication de la raison de la purification, qui
est traité dans « Pourquoi le Purgatoire? ».
Gn 50, 10 : « Étant parvenus jusqu’à Gorèn-ha-Atad, – c’est au-delà du Jourdain,
– ils y firent une grande et solennelle lamentation, et Joseph célébra pour son
père un deuil de sept jours. » (Voir aussi Nb 20, 29 ; Dt 34, 8)

Voici quelques exemples de prière rituelle et de deuil pour les morts pendant
une période spécifique. La pratique juive de ces prières était destinée à libérer
les âmes de la douloureuse purification où elles se trouvent et accélérer leur
accès à Dieu.

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Mt 12, 32 : « Et quiconque aura dit une parole contre le Fils de l’homme, cela
lui sera remis ; mais quiconque aura parlé contre l’Esprit Saint, cela ne lui
sera remis ni en ce monde ni dans l’autre. »

Jésus implique que certains péchés peuvent être pardonnés dans l’autre
monde. L’expression « dans l’autre » (en grec « en to mellonti ») renvoie à la
vie après la mort (voir par ex. Mc 10, 30 ; Lc 18, 30 ; 20, 34-35; Eph 1, 21). Les
péchés ne peuvent pas être pardonnés en enfer. Il n’y a pas de péché à
pardonner au paradis. Il y a donc un lieu où le pardon peut s’effectuer : le
purgatoire.

Mt 5, 25-26 (Cf Mt 18, 34 ; Lc 12, 58-59) : « Hâte-toi de t’accorder avec ton


adversaire, tant que tu es encore avec lui sur le chemin, de peur que
l’adversaire ne te livre au juge, et le juge au garde, et qu’on ne te jette en
prison. En vérité, je te le dis : tu ne sortiras pas de là, que tu n’aies rendu jusqu’au
dernier sou. »

L’adversaire c’est le démon (1 P 5, 8) qui est l’accusateur (Job 1, 6-12 ; Za 3, 1 ;


Ap 12, 10) et Dieu est le juge. Si nous n’avons pas lu é correctement contre le
démon et le péché, nous serons emprisonnés de façon temporaire, jusqu’à ce
que notre de e avec Dieu soit effacée.

Lc 12, 47-48: « Le serviteur qui, connaissant la volonté de son maître, n’aura


rien préparé ou fait selon sa volonté, recevra un grand nombre de coups.
Quant à celui qui, sans la connaître, aura par sa conduite mérité des coups, il
n’en recevra qu’un petit nombre. A qui on aura donné beaucoup il sera
beaucoup demandé, et à qui on aura confié beaucoup on réclamera
davantage. »

Lorsque le maître, Jésus, reviendra à la fin des temps, certains recevront des


coups, un grand nombre ou un petit, mais cependant vivront. Cet état n’est
pas celui du ciel, où il n’y a pas de souffrance, ni celui de l’enfer, où les âmes
ne vivent plus avec Jésus.

Lc 16, 19-31. Parabole du pauvre Lazare et de l’homme riche.

Dans cette histoire, nous voyons cet homme riche, mort et qui souffre, mais qui
cependant ressent de la compassion pour ses frères et veut les prévenir, afin
qu’ils ne subissent pas le même sort. Mais il n’y a pas de souffrance au ciel, ni
compassion en enfer, car cette dernière est une grâce de Dieu et les âmes en
enfer sont privées des grâces de Dieu pour toujours. Où est l’homme riche ? Au
purgatoire

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1 Co 3, 15 : « Si l’œuvre d’un homme est consumée, il en subira la perte ;
quant à lui, il sera sauvé, mais comme à travers le feu. »
Ce verset ne peut pas s’appliquer à la peine éternelle de l’enfer, car en ce lieu
personne n’est sauvé. Il ne peut pas non plus s’appliquer au paradis, car
personne n’y souffre. Il s’agit donc d’un stade intermédiaire où l’âme souffre
temporairement afin d’accéder au ciel. C’est la définition même du purgatoire.

1 Co 15, 29 : « S’il en était autrement, que gagneraient ceux qui se font baptiser
pour les morts ? Si les morts ne ressuscitent absolument pas, pourquoi donc
se fait-on baptiser pour eux ? »

Paul fait référence à des personnes qui se ‘font baptiser pour les morts’ dans le
contexte de l’expiation de leurs péchés. Ces morts ne peuvent pas être au
paradis, car ils doivent encore expier leurs péchés, mais ils ne peuvent pas
être en enfer, car en ce lieu aucun péché ne peut être expié. Ils sont au
purgatoire. Ce verset correspond directement à 2 M 12, 44-45 qui parle
aussi spécifiquement de prières pour les morts, afin qu’ils soient délivrés de
leurs péchés (voir plus bas).

Phil 2, 10: « pour que tout, au nom de Jésus, s’agenouille, au plus haut des
cieux, sur la terre et sous la terre, »

Sous la terre, c’est le lieu des justes morts, appelé aussi purgatoire.

2 Tim 1, 16-18 : « Que le Seigneur fasse miséricorde à la famille


d’Onésiphore, car souvent il m’a réconforté, et il n’a pas rougi de mes
chaînes ; au contraire, à son arrivée à Rome, il m’a recherché activement et
m’a découvert. Que le Seigneur lui donne d’obtenir miséricorde auprès du
Seigneur en ce Jour-là. Quant aux services qu’il m’a rendus, à Éphèse, tu les
connais mieux que personne. »

Onésiphore est mort et pourtant Paul demande miséricorde pour lui pour «
ce Jour- là ». C’est une référence eschatologique, concernant le dernier jour (voir
par ex Rm 2, 5.16 ; 1 Co 1, 8 ; 3, 13 ; 5, 5 ; 2 Co 1, 14 ; Phil 1, 6. 10 ; 2, 16 ; 1
Thess 5, 2.4-5.8 ; 2 Thess 2, 2-3 ; 2 Tim 4, 8). Bien sûr, il n’y a pas besoin de
miséricorde au ciel et nulle miséricorde n’est donnée en enfer. Où est
Onésiphore ? Au purgatoire.

Heb 12, 14 : « Recherchez la paix avec tous, et la sanctification sans laquelle


personne ne verra le Seigneur; »

Nous avons besoin d’être totalement sanctifié pour voir Dieu face à face. Ce
processus se déroule durant notre vie et, s’il n’est pas achevé à notre mort, il est
complété au purgatoire.

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Heb 12, 22-23 : « Mais vous vous êtes approchés de la montagne de Sion
et de la cité du Dieu vivant, de la Jérusalem céleste, et de myriades
d’anges, réunion de fête, et de l’assemblée des premiers-nés qui sont
inscrits dans les cieux, d’un Dieu Juge universel, et des esprits des justes qui
ont été rendus parfaits, »

Les âmes des hommes justes qui meurent sont « rendus parfaites ». Ces
hommes ne sont pas nécessairement morts totalement purifiés et ont donc été
purifiés, après leur mort. Ceux qui sont au ciel sont déjà parfaits et les âmes en
enfer ne peuvent être purifiées, donc le stade de purification est le purgatoire.

1 P 3, 18-20 : « Le Christ lui-même est mort une fois pour les péchés, juste
pour des injustes, afin de nous mener à Dieu. Mis à mort selon la chair, il a
été vivifié selon l’esprit. C’est en lui qu’il s’en alla même prêcher aux esprits
en prison, à ceux qui jadis avaient refusé de croire lorsque se prolongeait la
patience de Dieu, aux jours où Noé construisait l’Arche, dans laquelle un
petit nombre, en tout huit personnes, furent sauvées à travers l’eau. »
1 P 4, 6 : « C’est pour cela, en effet, que même aux morts a été annoncée la Bonne
Nouvelle, afin que, jugés selon les hommes dans la chair, ils puissent vivre selon
Dieu dans l’esprit. »

Pierre parle d’une prison pour ceux qui ont désobéi, et qui cependant sont
sauvés lorsque Jésus vient leur prêcher. Ce n’est pas l’enfer, parce que personne
n’est sauvé en enfer. Ce n’est pas le « limbe des pères (appelé aussi le « sein
d’Abraham » où les âmes des justes de l’Ancien Testament ont attendu jusqu’à
ce que Jésus vienne ouvrir les portes du paradis) parce que c’est un endroit pour
ceux qui ont désobéi. On ne peut imaginer Pierre évoquer qu’en un tel lieu
des justes tels que David ou Jean Baptiste.

Pierre décrit un état temporaire pour des esprits désobéissants qui seront
finalement sauvés. Il y a donc entre le ciel et l’enfer, un troisième endroit, le
purgatoire…

La plus claire affirmation de l’existence du purgatoire vient du Second livre


des Maccabées, qui a toujours fait partie du canon de l’Ancien Testament
de l’Eglise (Voir « Le canon de l’Ancien Testament le-canon-de-la-bible»).
2 M 12, 43-45 : « puis le valeureux Judas exhorta la troupe à se garder pure de
tout péché, ayant sous les yeux ce qui était arrivé à cause de la faute de ceux qui
étaient tombés. Puis, ayant fait une collecte d’environ 2.000 drachmes, il l’envoya
à Jérusalem afin qu’on offrît un sacrifice pour le péché, agissant fort bien et
noblement d’après le concept de la résurrection. Car, s’il n’avait pas espéré que
les soldats tombés dussent ressusciter, il était superflu et sot de prier pour les
morts, et s’il envisageait qu’une très belle récompense est réservée à ceux qui

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s’endorment dans la piété, c’était là une pensée sainte et pieuse. Voilà pourquoi il
fit faire ce sacrifice expiatoire pour les morts, afin qu’ils fussent délivrés de leur
péché. »
Ce passage montre deux points importants :

1) Il prouve que la distinction entre péché véniel et péché mortel. Bien que
ces hommes avaient péché en portant des amulettes de dieux étrangers, ils «
s’endormirent dans la piété ». Ils ont péché ; certes, mais sont mort
cependant dans la piété. Donc leur péché ne menait pas à la mort
(éternelle), était donc un péché véniel. Et le péché véniel, non mortel, est
pardonnable après la mort.
2) Il prouve aussi l’existence d’un état intermédiaire où les péchés
véniels peuvent être pardonnés. Nous savons qu’il est impossible d’aider
les âmes qui sont au paradis (elles n’ont pas de besoin), et il est de même
impossible d’aider les âmes en enfer (elles n’ont pas d’espérance). Prier
pour les morts présuppose un stade intermédiaire pour les âmes où les
péchés véniels peuvent être pardonnés et où l’expiation peut avoir lieu.

Même si quelqu’un rejette le canon de la Bible établi officiellement par l’Eglise


catholique en 405, il n’y a aucun doute que 2 Maccabées décrit de façon
correcte la pratique religieuse des juifs au deuxième siècle avant Jésus Christ.
A cette époque les juifs priaient pour leurs morts (et ils le font encore
aujourd’hui).

Certaines des plus anciennes liturgies chrétiennes incluent des prières pour
les morts. Les tombes chrétiennes du deuxième et du troisième siècle sont
ornées fréquemment de prière pour les morts. Cette pratique n’a de sens que
si les premiers chrétiens croyaient au purgatoire, même si le mot n’était pas
utilisé alors.

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82
Qu’est-ce que la Tradition?
Qu’est-ce que la Tradition? CEC§ 81-82
(http://www.vatican.va/archive/FRA0013/PM.HTM)

Jésus n’a rien écrit et n’a pas demandé à ses


apôtres d’écrire quelque chose. Il les
envoyer prêcher l’évangile à toute la
création (Cf. Mt 16, 15). Ainsi l’Evangile
s’est propagé oralement. Les premiers
chrétiens ont prêché, ils n’ont pas distribué
des copies du Nouveau Testament, qui
n’était pas encore totalement rédigé et
encore moins établit dans un canon officiel
(voir » Le canon du Nouveau Testament). Prédication de st Pierre (Fra Angelico)
Le Nouveau Testament est la cristallisation d’une tradition orale plus large qui
comprend la totalité de l’enseignement de Jésus telle qu’il a été transmis par les
apôtres. C’est pour cela que l’ensemble de ces doctrines est appelée la
Tradition apostolique ou Sainte Tradition. Tout ce que Jésus a dit et fait n’est
pas dans les Ecritures

Dans le Nouveau Testament nous trouvons de claires affirmations que


l’Ecriture ne contient pas tout l’enseignement de Jésus.

Mc 4, 33 : « C’est par un grand nombre de paraboles de ce genre qu’il leur


annonçait la Parole selon qu’ils pouvaient l’entendre ». Beaucoup de
paraboles ne sont pas rapportées dans le NT.

Mc 6, 34 : « et il se mit à les enseigner longuement ». Nous ne savons pas ce que


Jésus leur a dit.

Jn 16, 12 : « J’ai encore beaucoup à vous dire, mais vous ne pouvez pas le porter
à présent. ». Peut-être Jésus fait allusion aux enseignements qu’il donnera à ses
apôtres après sa résurrection. Cependant, très peu de ces choses ont été écrites.

Jn 20, 30 : « Jésus a fait sous les yeux de ses disciples encore beaucoup d’autres
signes, qui ne sont pas écrits dans ce livre. »

Jn 21, 25 : « Il y a encore bien d’autres choses qu’a faites Jésus. Si on les mettait
par écrit une à une, je pense que le monde lui-même ne suffirait pas à contenir
les livres qu’on en écrirait. ».

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Ac 1, 3 : « C’est encore à eux [aux apôtres] qu’avec de nombreuses preuves il
s’était présenté vivant après sa passion ; pendant quarante jours, il leur était
apparu et les avait entretenus du Royaume de Dieu. »

Tradition dans le Nouveau Testament

Le mot grec le plus important pour le concept de tradition est παραδόσις «


paradosis ». Il est utilisé quatre fois en référence à la tradition chrétienne. Il
signifie simplement la transmission de quelque chose d’une personne à une
autre. Cette « tradition » peut être mauvaise : « Prenez garde qu’il ne se trouve
quelqu’un pour vous réduire en esclavage par le vain leurre de la philosophie,
selon une tradition toute humaine, selon les éléments du monde, et non selon le
Christ. » (Col 2, 8 Voir aussi Mt 15, 2 et suiv). Elle peut être opposée à la volonté
de Dieu (cf Mc 7, 8).
Elle peut être aussi entièrement bonne, comme on le voit dans les cas suivants :

1 Co 11, 2 : « Je vous félicite de ce qu’en toutes choses vous vous souvenez


de moi et gardez les traditions comme je vous les ai transmises. »

2 Thess 2, 15 : « Dès lors, frères, tenez bon, gardez fermement les traditions
que vous avez apprises de nous, de vive voix ou par lettre. »

2 Thess 3, 6 : « Or nous vous prescrivons, frères, au nom du Seigneur Jésus


Christ, de vous tenir à distance de tout frère qui mène une vie désordonnée
et ne se conforme pas à la tradition que vous avez reçue de nous. »

Il est donc clair que de même que nous devons obéir aux commandements de
Jésus transcrits dans le Nouveau Testament, nous devons obéir aux
commandements de Jésus transmis par les apôtres.

Tradition, Evangile et Parole de Dieu sont synonymes

Dans les quelques exemples suivants, nous voyons que la prédication des
apôtres, est une prédication orale et qu’elle est appelée alternativement
Tradition, Evangile, Parole de Dieu ou autre.

1 Co 11, 2 : « Gardez les traditions comme je vous ai transmises »


2 Thess 2, 15 : « Gardez fermement les traditions que vous avez apprises de
nous, de vive voix ou par lettre »
2 Thess 3, 6 : « … la tradition que vous avez reçu de nous »
1 Co 15, 1 : « …l’Evangile que je vous ai annoncé, que vous avez reçu »
Ga 1, 9 : « … un évangile (…) que vous avez reçu »
1 Thess 2, 9 : « Nous vous avons annoncé l’Evangile de Dieu »
Ac 8, 14 : « Samarie a reçu la Parole de Dieu »

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1 Thes 2, 13 : « …une fois reçu la Parole de Dieu que vous nous faisions
entendre, vous l’avez accueillie »
2 P 2, 21 : « …le saint commandement qui leur avait été transmis »
Jude 3 : « …la foi transmise aux saints une fois pour toute »
En fait dans ses lettres aux Thessaloniciens, Paul utilise tradition, évangile et
parole de Dieu de façon interchangeable.

La tradition orale selon St Paul

Dans ses deux lettres à Timothée, Paul fait de fascinantes remarques sur
l’importance de la tradition orale :

2 Tim 1, 13-14 : « Prends pour norme les saines paroles que tu as entendues
de moi, dans la foi et l’amour du Christ Jésus. »

2 Tim 2, 2 : « Ce que tu as appris de moi sur l’attestation de nombreux


témoins, confie-le à des hommes sûrs, capables à leur tour d’en instruire
d’autres. »
Paul dit que, non seulement que Timothée doit recevoir et suivre son
enseignement oral, en plus de son enseignement écrit, mais qu’il doit
enseigner d’autres à faire de même.

C’est ce que l’Eglise catholique s’efforce à faire, en accord avec le


commandement de Paul, à propos de la totalité du « dépôt de foi », c’est-à-dire
de l’enseignement des apôtres. Car c’est l’Eglise qui est « la colonne et le
support de la vérité » (1 Tim 3, 15).

Pourquoi les catholiques adorent des statues en


violation avec Ex 20, 4-5 ?
Pourquoi les catholiques adorent des statues en violation avec Ex 20, 4-5 ?

Réponse :

L’Eglise catholique enseigne que seul Dieu doit être adoré. Adorer une autre
personne ou une chose est commettre le grave péché d’idolâtrie. En Ex 20, 4-5,
Dieu interdit la fabrication d’images dans le but de les adorer. Mais Dieu
n’interdit nullement le fait de fabriquer des images.

En Ex 25, 18-19, Dieu ordonne à Moïse de fabriquer des statues d’anges, en


l’occurrence de chérubins.

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En Nb 21, 8, Dieu demande à Moïse de fabriquer un serpent d’airain, que les
Israélites devaient regarde afin d’être guéri. De plus, les juifs utilisèrent
beaucoup d’images gravées dans le Temple de Jérusalem, incluant des
chérubins, des bœufs, des lions, des palmiers et des fleurs (1 R 6 et 7)

Les catholiques utilisent les statues et d’autres images comme rappeler à la


mémoire des fidèles les personnes représentées : Jésus, les anges et les saints.
Pour la même raison, les chrétiens des autres confessions utilisent les crêches
au moment de Noël. Les catholiques utilisent simplement les statues et les
images dans leurs dévotions, tout au long de l’année.
Le rejet des statues et des autres images dans l’usage de la prière de l’Eglise est
une hérésie connue sous le nom d’iconoclasme. Elle est apparue pour la
première fois au 8ème siècle lorsque l’empereur Léon III l’Isaurien, influencé
par la nouvelle religion de l’Islam (fondé en 622), commença à attaquer l’usage
des statues et des icônes dans l’Eglise. Au second concile de Nicée en 787,
l’Eglise condamna cette hérésie. Celle-ci ne refit surface qu’à la Réforme au
16ème siècle.

Enfin, s’agenouiller devant une statue ou embrasser une icône, n’est pas en soi
faire acte d’idolâtrie. Si on s’agenouille devant un roi, devant une jeune fille que
l’on demande en mariage ou devant la Bible qu’on lit ce n’est pas de l’adoration
mais un signe de respect. De même en embrassant la photo d’un conjoint ou
d’un enfant, nous n’embrassons pas la personne elle-même en embrassant sa
photo, mais nous signifions par ce geste l’amour que nous portons à cette
personne.

Ainsi s’agenouiller devant une statue ou embrasser une icône, c’est honorer et
exprimer notre amour envers la personne représentée, rien de plus.

Les catholiques sont-ils idolâtre ?

L’idée selon laquelle les Catholiques sont idolâtres est très répandue dans le
Christianisme. Ceux qui accusent l’Église catholique du crime qu’est l’idolâtrie,
citent tous le même verset, à savoir Exode XX, 4-5 où Dieu dit : « Tu ne te feras
aucune image sculptée (…) Tu ne te prosterneras pas devant ces dieux et tu ne
les serviras pas,… » A la lecture de ce verset, il est évident que le Catholique est
un pur idolâtre. Il convient donc, de donner une explication de ce verset afin de
tuer l’erreur et la mauvaise compréhension.
Relevons d’emblée que le passage d’Exode 20, 4-5, pris dans au sens strict,
conduit indubitablement à des absurdités, dans le sens où une quelque
représentation : la nature, la photographie par exemple seraient exclues ; les
magnifiques œuvres d’art centrés sur la Religion n’existeraient tout simplement

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pas. Une autre absurdité serait la contradiction. En effet, prendre le verset tel
qu’il se présente à nous, implique que Dieu lui-même est un idolâtre, car ce
dernier, cinq chapitres plus loin, recommande de faire deux chérubins – qui
sont, précisons tout de même, des créatures célestes (Exode 25,18-21). Demandez
donc, à ceux qui accusent le Catholique d’être idolâtre parce qu’il fait des
représentations, si Dieu est également un idolâtre, ils vous reprendront, plein
de rage et d’incompréhension en vous avouant que ce ne peut être le cas ! Mais,
lorsque vous leur demandez pour quelles raisons accuser le Catholicisme : c’est
le silence ! Certains répondront néanmoins qu’il s’agit de Dieu, il fait ce qu’il
veut… Réponse pleine de mauvaise foi !
Ensuite, une chose que nous pouvons aisément constater : la plupart du temps,
le passage d’Exode 20 est généralement tronqué (volontairement ?). En effet, le
verset trois n’est pas souvent très cité ! On le cite généralement à partir du verset
quatre. Ce qui conduit, de manière inévitable, à l’erreur. Ayant de bonne foi
accepté que le verset ne peut être pris au sens strict du terme à cause des raisons
énoncées plus haut, certains se raccrochent en affirmant que Dieu défend de se
prosterner devant les images, mais ne défend pas la représentation elle-même.
C’est là qu’intervient le verset trois du passage d’Exode qui dit : « Vous n’aurez
pas d’autres dieux que Moi ». Et, juste après cette phrase, vient la phrase : « Tu
ne te feras aucune image sculptée… » ; et enfin, vient la phrase : « Tu ne te
prosterneras pas devant ces dieux ». Ayant analysé ces trois phrases, une chose
ressort avec évidence : le Seigneur condamne les représentations qui sont pris comme
« dieux » ; d’ailleurs, c’est ce que prouve la traduction littérale du verset cinq :
« Tu ne te prosterneras pas devant EUX (sous-entendus « dieux »). Or ce n’est
pas le cas des catholiques, nos images représentent des personnes que nous
connaissons, qui ont réellement existé et qui ont eu une vie exemplaire. La
conclusion est donc la suivante : Lorsque, devant une statue, on s’incline, ce respect et
cet honneur vont, non pas à la statue, mais à celui que celle-ci représente. C’est d’ailleurs
ce que dit le le catéchisme du Concile de Trente (chapitre IX, §5) :
La seconde c’est de vouloir représenter Dieu sous une forme sensible, comme si
la Divinité pouvait être vue des yeux du corps, ou exprimée avec des couleurs et
par des figures. « Qui pourrait, comme dit Saint Jean Damascène, représenter Dieu
qui ne tombe point sous le sens de la vue, qui n’a pas de corps, qui ne peut être limité en aucune
manière, ni dépeint par aucune figure ? » Cette pensée est développée en détail dans
le second Concile de Nicée. C’est pourquoi l’Apôtre a très bien dit des
Gentils « qu’ils avaient transporté la gloire d’un Dieu incorruptible à des figures d’oiseaux,
de quadrupèdes et de serpents. » Car ils adoraient tous ces animaux comme la
Divinité même dans les images qu’ils en faisaient. C’est pour cela qu’on appelle
idolâtres les Israélites qui s’écriaient devant la statue du veau d’or: « Israël, voilà.
les dieux, voilà ceux qui t’ont tiré de la ferre d’Egypte » car par-là « ils changeaient le Dieu
de gloire contre la figure d’un veau qui mange l’herbe des champs. »
On n’adore ni ne vénère donc pas les représentations comme si celles-ci étaient
la Divinité elle-même ! On pourrait, à ce qui vient d’être établi, rétorquer que le
fait de se prosterner devant toute autre personne que Dieu est synonyme

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d’idolâtrie. Généralement, lié à ce point de vue, on cite Actes X, 25 dans lequel
Pierre refuse qu’on se prosterne devant lui, ou encore – et surtout Apocalypse
XXII, 8-9, où l’apôtre Jean tombe aux pieds de l’Ange, mais ce dernier le reprend
en disant : « Je suis un serviteur comme toi ». Deux versets qui pourraient faire
penser que le prosternement n’est réservé qu’à Dieu. Mais, ce raisonnement est archi-
faux ! Premièrement, on oublie généralement de relever que l’Ange reprend Jean
car ce dernier voulait l’adorer, or l’adoration va à Dieu seul ! Et deuxièmement,
on peut en effet se prosterner devant un homme, non pas pour l’adorer, mais en
signe de respect, ou pour lui rendre honneur : ce n’est pas un crime ! C’est ainsi
qu’Abraham s’incline devant les fils de Hèt (Genèse 23, 7) ; Abraham était pourtant
l’ami de Dieu (Cf. Isaïe 41,8 ; Jacques 2,23) ; comment se fait-il alors qu’il ait pu
tomber dans un tel péché ? Abraham n’est pas le seul exemple que nous pouvons
citer : les frères de Joseph se sont prosternés la face contre terre devant celui-ci (Genèse
42,6) ; ils se sont également agenouillés et prosternés devant lui (Genèse
43,28) ; Jacob s’est prosterné sept fois devant son frère Esaü (Genèse 33, 3) ; Moïse
s’est prosterné devant son beau-père (Exode 18,7)… Certains pourront rétorquer
que les versets et les exemples que je viens de citer se sont passés avant que Le
Seigneur ne donne ses commandements. Ceci est vrai, mais alors qu’on
m’explique pourquoi la mère de Salomon, fils de David s’est agenouillée et s’est ensuite
prosternée devant ce dernier (I Rois 1,16) ; Le prophète Nathan a fait d’un même :
Il s’est prosterné la face contre terre devant le roi David (I Rois 1,23),
remarquons ici qu’il s’agit quand même d’un prophète… ; Des prophètes se sont
prosternés devant Élisée le prophète (II Rois 2,15). Les exemples précédents ont
lieu après le commandement du Seigneur en Exode 20,3-5 ! Il appert que l’acte
de prosternement n’est pas absolue, le prosternement peut peut être soit pour adorer,
soit pour autre chose : le respect par exemple. On peut donc, sans rien craindre, se
prosterner devant les Saints, non pas pour les adorer, car cet acte est exclusivement
réservé à Dieu, mais en signe de respect ou rendre honneur.
A ce stade de notre raisonnement, il est à présent primordial de résoudre une
difficulté qu’on pourrait nous soumettre. Certains pourraient alors rétorquer en
disant que nulle part dans la Bible on a vu des hommes se prosterner devant un
objet pour honorer non pas l’objet, mais ce qu’il représente ! En effet, c’est ce
que pense le Catholique, il rend hommage – par sa pensée, non pas à l’image, mais
celui ou celle que celle-ci représente. Nous avons vu que le Seigneur demanda à
Moïse de fabriquer une arche d’alliance qui était une sorte de sanctuaire et qui
permettrait à Dieu de résider parmi les Israélites (Exode 25, 8), et plus loin, le
Seigneur dit à Moïse : « C’est là que je te rencontrerai » (Verset 22). Or, nous
savons que l’arche de l’alliance était un objet, une sculpture que Dieu commanda
de faire… Voyez de quelle manière la Foi catholique s’harmonise avec la Bible :
lorsque les Israélites fuyaient leurs ennemis lorsqu’ils étaient loin de
Jéricho, Josué déchira ses vêtements, se prosterna face contre terre devant l’arche de Yahvé
jusqu’au soir, ainsi que les anciens d’Israël, et tous répandirent de la poussière sur leur tête,
jusqu’à ce que le Seigneur lui réponde et lui demande de se relever [Josué 7, 6-11].

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Moïse prenait la Tente et la plantait pour lui hors du camp, loin du camp. Il la
nomma Tente du Rendez-vous, et quiconque avait à consulter Yahvé sortait vers la Tente
du Rendez-vous qui se trouvait hors du camp. Chaque fois que Moïse sortait vers la
Tente, tout le peuple se levait, chacun se postait à l’entrée de sa tente, et suivait
Moïse du regard jusqu’à ce qu’il entrât dans la Tente. Chaque fois que Moïse
entrait dans la Tente, la colonne de nuée descendait, se tenait à l’entrée de la
Tente et Il parlait avec Moïse. Tout le peuple voyait la colonne de nuée qui se tenait à
l’entrée de la Tente, et tout le peuple se levait et se prosternait, chacun à l’entrée de sa
tente (Cf. Exode 33,7-10) ; Quant à David, il tournoyait de toutes ses forces et dansait
devant l’Arche d’alliance – un objet donc ! – et la maison d’Israël poussait des
acclamations et sonnait du Cor devant l’Arche (II Samuel 6, 14-15) ; Mikal, fille
de Saül vit cela et méprisa David, or David lui répondit : « C’est devant Yahvé que
je danse[…] je danserai devant Yahvé » (II Samuel 6, 21). On observe que, bien que
David dansait devant un objet, une sculpture (l’arche de l’alliance), il affirmait
néanmoins qu’il dansait devant Yahvé Dieu, car il ne dansait pas pour l’objet,
mais pour celui qui est représenté ! Il en est de même pour les Catholiques, nous
nous prosternons non pas devant la sculpture, mais ce que représente celle-ci à
notre esprit. Pour avoir mépriser David, Mikal, jusqu’au jour de sa mort, n’eut
point d’enfant ! (II Samuel 6, 23) En effet, en se moquant de l’arche de l’alliance, elle
se moquait de ce que celle-ci représentait : le Seigneur.
En définitive, pour quelles raisons donc mépriser les Catholiques s’ils imaginent
le Christ et ses saints dans leurs pensées et alors montrent de l’honneur à leurs
images. On devrait savoir que Dieu s’est manifesté aux prophètes seulement en
formes imagées, pas dans sa véritable essence, car on ne peut voir Dieu et vivre
(Exode 33,20) ; mais pourtant Isaïe dit : « …mes yeux ont vu le Roi, le Seigneur
Sabaoth. » (Isaïe 6,5) Encore, écoutez comment Dieu parle au prophète
Osée : « Je parlerai aux prophètes et j’ai multiplié les visions et par les moyens prophétiques
je me suis fait représenter. » (Os 12, 10, Cf. la Septante) Alors, si Ézéchiel s’est
prosterné devant Dieu, comme il l’avait vu dans la forme d’un homme sur le
trône au-dessus du char, il s’est donc prosterné seulement devant une forme,
mais cette forme était une image. Et ayant jugé cela nécessaire, Dieu prit la
forme humaine (Jean I,14).
On peut donc se prosterner devant une sculpture, mais le prosternement va à
celui que représente la sculpture. L’acte de prosternement n’est pas absolu et
réservé uniquement à Dieu : on peut se prosterner devant des saints, nous
l’avons démontré ! Et enfin, on peut bel et bien faire des représentations
(images), si tel n’était pas le cas, des photographies seraient exclues, sachant
évidemment que l’Homme est l’image de Dieu. Relevons que l’idolâtrie ne se
limite pas aux statues… Trop occupés à attaquer l’Église Catholique, les non-
catholiques ont occulté la vraie idolâtrie : l’argent, les jeux vidéos, l’alcool, la
fumée etc.
Or, il y a évidemment, par rapport à ce précepte, deux manières principales d’outrager la
Majesté de Dieu. La première c’est d’adorer des idoles et des images comme on adore Dieu

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Lui-même, de croire qu’il y a en elles une sorte de divinité et de vertu spéciale qui méritent
qu’on leur rende un culte, ou bien encore de leur adresser nos prières et de mettre en elles
notre confiance, comme autrefois les païens mettaient leurs espérances dans leurs idoles. La
Sainte Ecriture leur en fait souvent le reproche – Catéchisme Concile de Trente, IX, §5
Pour poursuivre l’étude, veuillez lire notre brève note sur les Reliques des saints,
une vérité, et non une invention catholique, comme aiment le marteler les non-
catholiques…2

Les reliques, une invention catholique ?3


Dans le même élan des ignorants de la foi Catholique
authentique, n’avez-vous jamais entendu autour de
vous : ‘le culte des reliques n’est point biblique, c’est
une coutume païenne’ ? Oui, c’est courant d’entendre
de telles sornettes ! Il est cependant ironique de
l’entendre de la part de personnes affirmant être
lecteurs assidus de la sainte Bible, ou du moins ils le
font plus que ne le font les catholiques. Car, on le sait
tous : les catholiques ne lisent pas la Bible, raison pour
laquelle, ils ne font pas partie des croyants, mais des
crédules…

Or, quiconque a lu la Bible, ou alors qui s’est efforcé à comprendre – le strict


minimum – la foi catholique, devra, malheureusement se rendre à l’évidence et
reconnaître toute doctrine catholique prend racine dans l’Ecriture sainte et ce,
explicitement ou implicitement. Il suffit simplement d’ouvrir les yeux…
Qui ne se rappelle pas du prophète Elisée ? Celui qui use du manteau d’Elie –
non pas du sien donc – pour séparer les eaux ? Cette histoire est connue de tous,
ou plutôt, devrait l’être. La preuve ?
Il (Elisée) ramassa le manteau d’Elie, qui avait glissé, et revint se tenir sur la rive
du Jourdain. Il prit le manteau d’Elie et il frappa les eaux en disant : ‘Où est Yahvé,
le Dieu d’Elie ?’ Il frappa les eaux, qui se divisèrent d’un côté et de l’autre, et Elisée
traversa. Les frères prophètes le virent à distance et dirent : ‘L’esprit d’Elie s’est
reposé sur Elisée !’ ; ils vinrent à sa rencontre et se prosternèrent à terre devant
lui (II Rois, 2, 13-15)
Si l’esprit d’Elie était avec Elisée comme se sont exclamés ceux qui aveint été
témoins du miracle, cela se fit à travers le manteau, qui n’était pas celui d’Elisée
donc… Plus loin, c’est le prophète Elisée lui-même qui accomplit un miracle –

2
https://philosophieduchristianisme.wordpress.com/2012/07/21/les-catholiques-sont-ils-idolatres/
3
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90
après sa mort ! Comment cela s’est-il fait ? A Travers ses ossements… Oui, vous
avez bien lu. La preuve ?
Elisée mourut et on l’enterra. Des bandes de Moabites faisaient incursion dans le
pays chaque année. Il arriva que des gens qui portaient un homme en terre
virent la bande ; ils jetèrent l’homme dans la tombe d’Elisée et
partirent. L’homme toucha les ossements d’Elisée : il reprit vie et se dressa sur ses
pieds (II Rois, 13, 21)
Après évidemment, qu’est-ce qu’on entend ? Que les pratiques catholiques ne
sont rien d’autre que des supertitions et ne relèvent pas de la croyance pure’. Il
faut donc croire que les hommes de l’Ancien Testament étaient des superstitieux
! Bien sûr que non ! Ceci est la preuve irréfutable que la doctrine catholique
s’enracine bel et bien dans la Bible ! Ici, un homme reprend littéralement vie
après être entré en contact avec les ossements du prophète…
Evidemment, lorsque vous avez montré quelques évidences de la foi Catholique
dans la sainte Ecriture, ce qu’on vous reprochera c’est de n’avoir utilisé que
l’Ancien Testament. De fait, au cours de mes discussions, cet argument qui n’en
est pas un revient constamment. Certains rétorquent : ‘Mais, là vous ne citez que
l’Ancien Testament ! et de toute évidence, il n’y a une sorte de culte qui se développe autour
de la tombe d’Elisée par exemple, ou du manteau d’Elie’. Ceci est déjà une preuve
évidente de mauvaise foi ! Souvent je réponds : ‘Mais pourquoi ne pas brûler
l’Ancien Testament alors dans ce cas ?’ Or, si on ouvre le Nouveau Testament,
cette pratique des reliques se perpétue : déjà avec le Seigneur Jésus-Christ lui-
même.
Et, se levant, Jésus le suivait ainsi que ses disciples. Or voici qu’une femme,
hémorroïsse depuis douze années, s’approcha par derrière et toucha la frange de son
manteau. Car elle se disait en elle-même : ‘Si seulement je touche son manteau, je
serai sauvée.’ Jésus se retournant la vit et lui dit : ‘Aie confiance, ma fille, ta foi t’a
sauvée.’ (S. Matthieu, 9, 19-22)
On voit très bien ici que Jésus ne traite pas cette femme de supersticieuse ! Au
contraire, ce que nous constatons c’est qu’il ne s »agit nullement de superstition,
mais de réel acte de foi ! La femme avait une foi si grande qu’elle se disait qu’il n’y
avait pas besoin de voir le Seigneur face à face, ni même que ce dernier ait voulu
volontairement la soigner. Elle s’est simplement dit qu’en le touchant, elle
pourrait être sauvée ! N’est-ce pas cela la Foi, un acte de confiance ? Oui, le
Seigneur le confirme : ‘Aie confiance ma fille…’
Avec l’apôtre s. Paul, le discours n’est pas différent ! On peut lire en Actes:
Dieu opérait par les mains de Paul des miracles peu banals, à tel point qu’il suffisait
d’appliquer sur les malades des mouchoirs ou des linges qui avaient touché son corps
: alors les maladies les quittaient et les esprits mauvais s’en allaient. (Actes, 19, 11-
12)
La suite du verset stipule que quelques Juifs ambulants voulurent essayer de
faire comme Paul, en parlant au Nom de Jésus. Mais l’esprit mauvais leur répliqua
: ‘Jésus, je le connais, et Paul, je sais qui c’est. Mais vous autres, qui êtes-vous
?…’ (Verset 15) Plus loin, on dit que c’est le Nom du Seigneur Jésus-Christ qui

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fut glorifié après ces évènements ! Et toujours dans le livre des Actes, c’est
encore plus ‘dingue’ avec saint Pierre. Lisez ce qui suit :
Des croyants de plus en plus nombreux s’adjoignaient au Seigneur, une multitude
d’hommes et de femmes… à tel point qu’on allait jusqu’à transporter les malades
dans les rues et les déposer là sur des lits et des grabats, afin que tout au moins
l’ombre de Pierre, à son passage, couvrît l’un d’eux. La multitude accourait même
des villes voisines de Jérusalem, apportant des malades et des gens possédés par
des esprits impurs et tous étaient guéris (Actes 5, 14-16)
Les hommes espéraient être guéris non pas par l’apôtre s. Pierre lui-même, mais
seulement son ombre… Faites cela de nos jours, vous êtes traités d’idolâtres et
de superstitieux ! Cependant, ce n’est pas ce que dit l’auteur du livre des Actes
– s. Luc. Il soutient bel et bien que ce ne sont ni des crédules, ni des hommes
superstitieux, mais ce sont des croyants, des vrais ! Le verset 14 stipule : ‘Des
croyants de plus en plus nombreux s’adjoignaient au Seigneur, une multitude d’hommes et
de femmes…’
Il faut vraiment croire que la Foi Catholique est un peu trop biblique, sans pour
autant être partisane du Sola Scriptura ! Etrange ironie…

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COMMENT DETERMINER QUELLE EST
L’EGLISE FONDEE PAR JESUS ?
COMMENT DETERMINER QUELLE EST L’EGLISE FONDEE PAR JESUS ?
L’Eglise fondée par Jésus doit remonter historiquement au premier siècle, ses
doctrines doivent être les mêmes que celles de l’Eglise apostolique et ses
dirigeants doivent être capables d’appuyer leur autorité en retraçant leur lien
avec les Apôtres. Ainsi l’histoire, les doctrines apostoliques et l’autorité
apostolique sont les trois points à considérer pour déterminer quelle Eglise
Jésus a fondé. Seule l’Eglise catholique possèdent ces trois caractéristiques.

Histoire

Tout livre historique objectif montrera que seule l’Eglise catholique existait à
l’époque des apôtres. Le mot « catholique » apparaît pour la première fois dans
une lettre de St Ignace d’Antioche (mort en 110 ap JC) afin de distinguer l’Eglise
du Christ des groupes hérétiques. Il est intéressant de noter que le terme «
chrétien » a aussi utilisé pour la première fois à Antioche (Ac 11, 26). La lettre
de St Ignace indique qu’en 110, l’Eglise fondée par Jésus était déjà connue sous
le nom d’ « Eglise catholique ».

Doctrines apostoliques

Les Pères de l’Eglise sont le lien indispensable avec le christianisme


apostolique. Leurs écrits nous indiquent quelle était la foi des premiers
chrétiens. Or, tous enseignent unanimement les mêmes doctrines, clairement
catholiques.

Autorité apostolique

La Bible et la Sainte Tradition sont très clairs sur le fait que le Christ a laissé
son Eglise avec un gouvernement hiérarchique, composé d’évêques, de
presbytres (prêtres) et de diacres, avec le successeur de Pierre à leur tête. Seule
l’Eglise catholique a une telle hiérarchie de gouvernement qui peut retracer
son autorité – au travers d’une succession ininterrompue- jusqu’aux apôtres,
auxquels Jésus a confié son autorité.

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Les saints peuvent-ils nous entendre?
Objection : Les saints du ciel ne peuvent pas nous entendre.

Réponse : Pourquoi pas ? Ne sont-ils pas plus vivants que lorsqu’ils étaient sur
la terre ? La médiation de la communication avec eux est Jésus lui-même, qui
est la vigne reliant les sarments. Nous et les saints du ciel formons une
communion, un corps du Christ, étant les membres de Son corps et les membres
les uns des autres.

Heb 12, 1 nous dit que nous sommes entourés d’une « nuée de témoins ».
Comment ces derniers peuvent-ils ne pas être concernés par ce qu’ils voient.

Si on lit Ap 5, 8 et Ap 8, 3, on voit que les prières de demande, offertes comme


encens devant Dieu, sont celles de ceux qui ont encore besoin d’aide, à savoir
les fidèles sur terre. Ces prières sont offertes par ceux qui peuvent le plus aider,
les saints du ciel.

Dans la parabole de Lazare et de l’homme riche (Lc 16, 19-30), l’homme riche,
une fois mort est capable de prier Abraham et d’intercéder pour ses frères ; Cela
suppose qu’il y a une communication au-delà de l’abîme et que la charité
fraternelle s’étend au-delà de la tombe.

Nous sommes certains que les saints du ciel sont dans le face à face avec Dieu
(1 Co 13, 12 ; 1 Jn 3, 2). C’est dans cette vision qu’ils sont conscients des prières
que nous leur adressons.

Jésus n’est-il pas l’unique Médiateur?


Objection : 1 Tim 2, 5 dits qu’il n’y a qu’un seul médiateur entre Dieu et
l’homme. Prier les saints n’est-il pas une violation de cette doctrine ?

Réponse :

1 Tim 2, 5 doit être compris à la lumière de 1 P 2, 5 : « Vous-mêmes, comme


pierres vivantes, prêtez-vous à l’édification d’un édifice spirituel, pour un
sacerdoce saint, en vue d’offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par
Jésus Christ ». St Pierre dit que les chrétiens ont part à l’unique et éternel
sacerdoce de Jésus Christ. Jésus est médiateur entre Dieu et l’homme en raison

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de son sacerdoce. Par conséquent, partager le sacerdoce du Christ signifie
partager sa médiation, à la fois au ciel et sur la terre.

De plus 1 Tim 2, 5 confirme que nous partageons la médiation du Christ,


lorsque nous le lisons en contexte. Aux versets 1-4, St Paul demande aux
chrétiens de participer à la médiation unique du Christ en offrant des prières
et des intercessions pour tous les hommes :

« Je recommande donc, avant tout, qu’on fasse des demandes, des prières,
des supplications, des actions de grâces pour tous les hommes, (…) Voilà ce
qui est bon et ce qui plaît à Dieu notre Sauveur ».

Les chrétiens qui intercèdent sur la terre les uns pour les autres dans la prière,
ne contredisent pas l’unique médiation de Jésus Christ. De même, le fait que
les saints du ciel intercèdent pour nous, ne contredit pas 1 Tim 2, 5. Car toute
prière, sur terre comme au ciel, est en Christ et à travers lui, notre unique
médiateur et grand prêtre.

Le principe est le suivant : bien que Dieu seul possède toutes les perfections,
nous pouvons participer aux perfections de Dieu en partageant sa vie divine.
Par exemple, la Bible dit que Dieu seul est bon (Mc 10, 18). Cependant nous
pouvons avoir part à cette Bonté infinie : « «C’est bien, serviteur bon et fidèle».
Jésus partage nombre de ses attributs avec les chrétiens. Jésus est le Créateur de
toute chose (Jn 1, 3 ; Col 1, 16-17) et cependant il partage ce rôle avec l’homme
et la femme dans la procréation. Jésus est le seul Berger (Jn 10, 11-16), cependant
il délègue ce rôle à St Pierre (Jn 21, 15-16) et plus tard à d’autres (Eph 4, 11).
Jésus est l’éternel Grand Prêtre qui par son sacrifice, est le médiateur pour notre
rédemption (Heb 3, 1 ; 7, 24 ; 9, 12 ; 10, 12), et cependant les chrétiens sont
appelés à se joindre au sacerdoce du Christ (1 P 2, 5 ; Ap 1, 6 ; 5, 10).

Evidemment, Jésus est l’unique Créateur, Berger et Prêtre, mais tout chrétien
participe d’une manière subordonnée à ces rôles. En participant à la vie divine
du Christ, les chrétiens partagent aussi à sa médiation.

Prier les saints, est-ce de la nécromancie?


Objection : Les saints sont morts. Les catholiques pratiquent la nécromancie
(communication avec les morts) ce qui est interdit (Dt 18, 10-11).

Réponse :

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La nécromancie consiste à invoquer les esprits des enfers (le Shéol de Ancien
Testament) pour s’entretenir avec eux. En demandant aux saints du ciel
d’intercéder pour nous, nous n’invoquons pas d’esprits, ni ne communiquons
avec eux à la manière des spirites. La prière aux saints n’a rien à voir avec la
nécromancie.

Par ailleurs, les saints ne sont pas morts. Les saints au ciel sont vivants et avec
Dieu : « Il n’est pas le Dieu des morts mais des vivants » (Mc 12, 26). En Mc 9, 4,
Jésus s’entretient avec Elie et Moïse. Jésus dit au bon larron : « En vérité je te le
dis, tu seras avec moi aujourd’hui en paradis » (Lc 23, 43). En fait les saints du
ciel sont plus vivants que nous le sommes. Ils sont libres de tout péché, ils vivent
dans la présence continuelle de Dieu. Plein de l’amour de Dieu, ils sont plus le
souci de nous maintenant que lors de leur vie sur la terre.

Tout comme Paul demandait aux croyants de prier pour lui (Rm 15, 30 ; Col
4, 3 ; Eph 6, 18-19 ; 1 Thess 5, 25 ; 2 Thess 3, 1), nous pouvons à présent
demander à Paul et aux autres saints du ciel de prier pour nous. Nous ne
sommes pas séparés d’eux par la mort, mais au contraire rendus plus proches
encore par la communion que nous partageons en Jésus.

Nous savons que les anges et les saints déposent la prière des saints de la terre
aux pieds de Dieu (Tb 12, 12 ; Ap 5, 8 ; 8, 3-4), appuyant ces prières par leur
intercession. Les martyrs, sous l’autel céleste crient en demandant vengeance
(Ap 6, 9-11), ce qui montrent qu’ils ont à la fois conscients et concernés par ce
qui se passe sur la terre. Ainsi les anges et les saints du ciel intercéderont pour
nous lorsque nous leur en ferons la demande.

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Sola Scriptura?

La plupart des protestants professent la


doctrine de la « sola scriptura », selon laquelle
seule la Bible fait autorité en matière de foi et
de morale. Si nous catholiques acceptons la
Bible comme autorité parce qu’elle est la
Parole de Dieu inspirée, cependant nous ne
pouvons pas l’accepter comme unique règle
de foi pour les raisons suivantes :

C’est contraire à la Bible

L’Ecriture nous dit que le Christ a laissé une


Eglise avec une autorité divine pour
gouverner en Son nom (Mt 16, 13-20 ; 18, 18 ; Prédication de st Pierre à la Pentecôte
Lc 10, 16).
Jésus a promis que cette Eglise subsisterait jusqu’à la fin des temps (Mt 16, 13-
20 ; 28, 19-20 ; Jn 14, 16).

La Bible nous dit aussi que la Sainte Tradition doit être suivie, tout autant que
les Saintes Ecritures :
« Dès lors, frères, tenez bon, gardez fermement les traditions que vous avez
apprises de nous, de vive voix ou par lettre » (2 Thess 2, 15) ; « Nous vous
prescrivons frères, au nom du Seigneur Jésus Christ, de vous tenir à distance de
tout frère qui (…) ne se conforme pas à la tradition que vous avez reçu de nous
» (2 Thess 3, 6).

La doctrine de la sola scriptura n’est pas dans l’Ecriture ! En fait la Bible nous
dit que nous avons besoin de plus que la Bible. Elle nous confirme que tout ce
que Jésus a dit et fait n’est pas écrit dans les Ecritures (Jn 21, 25) et que nous
devons aussi obéir à la tradition orale, la Parole de Dieu prêchée (1 Co 11, 2 ; 1
P 1, 25). En 2 P 3, 15-16, Pierre prévient que la Bible peut être difficile à
interpréter, ce qui implique nécessaire une instance ayant autorité pour
l’interpréter. Enfin, 1 Tim 3, 15 déclare que l’Eglise est « la colonne et le support
de la vérité »

C’est contraire à l’histoire

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L’histoire de la Bible atteste que l’Eglise exerçait son autorité apostolique pour
déterminer ce qui était ou non Ecriture inspirée (voir « Le canon de la Bible
Q:\Mes documents\Documents Eglise\(http:\cathobiblique.wordpress.com\2007\12\23\le-canon-de-la-
bible\)).
Nous avons besoin de l’autorité de l’Eglise pour nous dire ce qui
appartient à la Bible (1 Tim 3, 15).

C’est contraire au sens commun

Tout document écrit destiné à jouer un rôle crucial pour déterminer comment
les gens doivent vivre (par exemple la constitution d’un pays) a besoin d’une
autorité permanente pour le garder, en être garant et l’interpréter de façon
officielle. Autrement, le chaos règne, si chaque individu interprète le document
à sa guise. Les rédacteurs des constitutions nationales ont eu la sagesse de
mettre en place de telles instances. Or Dieu, qui est la Sagesse même, n’aurait
jamais laissé un document écrit tel que la Bible sans instituer une autorité ayant
la charge de la préserver et de l’interpréter officiellement.

Pour conclure, la division du mouvement protestant et évangélique en plus de


33 000 dénominations est le fruit direct de la doctrine de la Sola Scriptura,
doctrine qui n’a pas été enseigné par Jésus, ni par l’Eglise, et qui apparut plus
de 1500 ans après la Pentecôte…

COMMUNION DES SAINTS EN 4 POINTS

1) Tous les chrétiens sont membres du Corps du Christ (Rm 12, 4-5; 1 Co 10,
16; 12, 12-13; Ga 3, 28; Eph 1, 22-23; 3, 4-6; 4, 4.15.25; 5, 21-32; Col 1, 18; Hb
13, 1-3)

2) Il n’y a qu’un Corps du Christ. (Eph 2, 15-16; 4, 4; Col 3, 15). Il n’y a pas
un Corps du Christ au ciel et un autre sur terre. Il n’y a qu’un Corps du
Christ, dont certains membres sur terre et d’autres sont au ciel.

3) La mort physique ne nous sépare pas du Christ et donc pas de Son Corps
(Rm 8, 38). Si nous sommes membres du Corps du Christ lorsque nous
mourons, nous sommes toujours membres du Corps du Christ après notre
mort. La victoire de Jésus sur la mort est aussi la nôtre (voir 1 Co 15, 25-26.
54-56; 2 Co 2, 14; 2 Tm 1, 10). La mort naturelle ne peut séparer les chrétiens
du Christ, ni les uns des autres. Ainsi, la mort ne brisant pas les liens d’unité
entre chrétiens, les relations entre les chrétiens sur la terre et ceux au ciel

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demeurent les mêmes. St Paul insiste sur le fait que nous avons besoin les
uns des autres (1 Co 12, 18-20. 24-25)

4) Jésus enseigne que nous aimez les uns les autres est le plus important après
aimer Dieu (Mt 22, 38; Mc 12, 30-31; 1 Co 13). Cette loi de l’amour est
réaffirmée à chaque page des Evangiles. Et l’une des façons d’aimer son
prochain est de prier pour lui. Paul souligne que la prière d’intercession est
bonne et plaît à Dieu (1 Tm 2, 1-4). Il écrit ailleurs: «Je vous le demande frères,
par notre Seigneur Jésus Christ, lu ez avec moi dans les prières que vous
adressez à Dieu pour moi» (Rm 15, 30). Voir aussi Ac 8, 24; 2 Co 1, 10; 13, 7;
Phil 1, 9; Ga 5, 13; 6, 2; Eph 4, 32; 1 Thes 3, 10-12; 4, 9-18; 5, 14-15; 25, 2; 2
Thes 1, 3; 3, 1; 1 Tim 2, 1-4; 2 Tim 1, 3-4; Hb 3, 19; 13, 18; Jc 5, 16; 1 P 1, 22; 3,
8; 1 Jn 4, 7-21, 2 Jn 5.

Si, étant sur la terre, Paul pouvait dire « l’élan de mon cœur et ma prière à Dieu,
c’est qu’ils soient sauvés » (Rm 10, 1) et « je fais mémoire de toi dans mes prières,
sans cesse, jour et nuit » (2 Tm 1, 3), il y a-t-il une raison pour laquelle, étant
entré au ciel la charité de Paul et son désir du salut des hommes disparaissent
et que son intercession cesse ? Les nombreuses exhortations de la Bible à l’amour
fraternel s’appliquent à tous les chrétiens. Elles s’adressent donc aussi à ceux qui
sont déjà au ciel. En voici quelques-unes : Rm 12, 9-10 ; 1 Co 10, 24 ; 2 Co 1, 10-
11 ; Ga 6, 2 ; 1 Thess 4, 9-10 ; 5, 11. 14-15.

Comme les membres du Corps du Christ sur terre peuvent prier les uns
pour les autres, ainsi les membres du Corps du Christ qui sont au ciel
peuvent prier pour nous.

Seulement pour les chrétiens ici-bas ?

Certains pourraient objecter : « ces versets ne s’appliquent qu’aux chrétiens sur


la terre car ils ne faut aucune référence aux chrétiens au ciel ». Mais où trouve-
t-on dans la Bible la notion que le commandement de Dieu à propos de la
charité est réservé strictement aux frères sur la terre ? Les commandements de
Dieu ne sont-ils pas éternels, établis au ciel comme sur la terre ?

La lettre aux Hébreux nous donne une extraordinaire exposition de la


communion des saints en action. Le chapître 11 décrit l’héroïsme des saints de
l’Ancien Testament, faisant mention de Noé, d’Abraham, de Sarah, de Joseph,
de Moïse, et même de Rahab la prostituée. Le Chapitre 12 nous rappelle que
c’est à notre tour de prendre part à la course vers le salut. L’auteur nous
encourage à observer et à imiter nos frères et sœurs de l’Ancien Testament et à

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suivre leurs pas : « Voilà pourquoi nous aussi, entourés que nous sommes
d’une si grande nuée de témoins, nous devons rejeter tout fardeau et tout péché
qui nous assiège, et courir avec constance l’épreuve qui nous est proposée,
fixant nos yeux sur le chef de notre foi, qui la mène à la perfection, Jésus » Heb
12, 1-2.

Notons que les saints de l’Ancien Testament sont appelés témoins et qu’ils nous
entourent, comme s’ils nous supportaient alors que nous courrons. L’auteur tire
sa métaphore de la course à pied, qui était un sport très populaire au 1er siècle.
Il fait le lien entre la vie en ce monde et la course spirituelle que nous devons
mener, luttant pour obtenir la couronne du salut (1 Co 9, 24-27). Les saints du
ciel sont les spectateurs de notre course et plein de compassion, ils intercèdent
pour nous devant le trône de Dieu. S’ils ne priaient pas pour nous, pourrait-on
encore dire qu’ils nous aiment ?

50 preuves de la primauté de Pierre dans le NT


50 preuves de la primauté de Pierre dans le Nouveau Testament

Traduit de « A biblical defense of Catholicism » par Dave Amstrong, Sophia


Institute Press, pp. 233-238. Voir le site de l’auteur : Biblical Evidence for
Catholicism (http://socrates58.blogspot.com/)

1) Pierre seul est le Rocher sur lequel Jésus construit son Eglise (Mt 16, 18).

2) Les clés du royaume des cieux sont confiés uniquement à Pierre (Mt 16,
19).
3) Le pouvoir de lier et délier est uniquement donné à Pierre de façon
individuelle (Mt 16, 19).

4) Le nom de Pierre apparaît en premier dans toutes les listes des apôtres (Mt
10, 2; Mc 3, 16; Lc 6, 14; Ac 1, 13). Matthieu l’appelle même le «premier» (Mt
10, 2). (Judas Iscariote est invariablement mentionné en dernier).

5) Pierre est pratiquement toujours en premier lorsqu’il est mentionné avec


quelqu’un d’autre. L’unique exemple contraire se trouve en Ga 2, 9 où il
(Céphas) est cité après Jacques et avant Jean. Cependant, il est clairement
prédominant dans le contexte (par ex. 1, 18-19; 2, 7-8).

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100
6) Pierre est le seul parmi les apôtres à recevoir un nouveau nom (Jn 1, 42;
Mt 16, 18).

7) De même, Pierre est considéré par Jésus comme le berger en chef, après
lui-même (Jn 21, 15-17), ayant autorité sur l’Eglise dans son ensemble, même
si d’autres ont un rôle similaire mais subordonné au ministère de Pierre (Ac
20, 28; 1 P 5, 2).

8) Pierre est le seul apôtre pour lequel Jésus a prié afin que sa foi ne défaille
pas (Lc 22, 32).

9) Pierre est le seul apôtre exhorté par Jésus de «fortifier tes frères» (Lc 22,
32).

10) Pierre est le premier a confesser la messianité et la divinité du Christ (Mt


16, 16).

11) A Pierre seul Jésus dit qu’il a reçu une connaissance divine par une
spéciale révélation (Mt 16, 17).

12) Pierre considéré par les Juifs (Ac 4, 1-13) comme le leader et le porte-
parole des chrétiens.

13) Pierre est considéré de même par le peuple (Ac 2, 37-41; 5, 15).
14) Jésus s’associe avec Pierre dans le miracle de la redevance du Temple (Mt
17, 24-26).

15) Jésus enseigne sur la barque de Pierre et la pêche miraculeuse se produit


à bord du même bateau (Lc 5, 1-11): peut-être une métaphore pour le pape
comme «pêcheur d’hommes» (Mt 4, 19).

16) Pierre fut le premier apôtre à se mettre en route pour le tombeau vide
et à y entrer (Lc 24, 12; Jn 20, 6).

17) Pierre est défini par un ange comme le leader et le représentant des
apôtres (Mc 16, 7).

18) Pierre emmène les apôtres pêcher (Jn 21, 2-3.11). La «barque» de
Pierre a toujours été considérée par les catholiques comme la figure
de l’Eglise avec Pierre à la barre.

19) Pierre seul se jette à la mer pour aller vers Jésus (Jn 21, 7).

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101
20) Les paroles que Pierre a prononcées avant la Pentecôte dans la
Chambre Haute sont les premières et les plus importantes
documentées (Ac 1, 15-22).

21) Pierre prend l’initiative d’appeler à un remplacement de Judas (Ac 1, 22).

22) Pierre est la première personne à parler (et la seule documentée) après la
Pentecôte, il est donc le premier chrétien à «prêcher l’Evangile» dans l’ère de
l’Eglise (Ac 2, 14-36).

23) Pierre opère le premier miracle de l’histoire de l’Eglise en guérissant un


paralytique (Ac 3, 6-12).

24) Pierre prononce le premier anathème contre Ananie et Saphire, qui est
fortement confirmé par Dieu (Ac 5, 2-11).

25) L’ombre de Pierre opère des miracles (Ac 5, 15).

26) Pierre est le premier après Jésus à ressusciter un mort (Ac 9, 40).

27) Corneille est instruit par un ange à chercher Pierre pour être instruit dans
la foi (Ac 10, 1-6).

28) Pierre est le premier à accueillir les gentils (païens), après une révélation
de Dieu (Ac 10, 9-48).

29) Pierre instruit les autres apôtres à propos de la catholicité (universalité)


de l’Eglise (Ac 11, 5-17).

30) Pierre est le premier individu dans l’ère de l’Eglise objet d’une divine
intervention (un ange le délivre de prison Ac 12, 1-17).

31) Toute l’Eglise prie pour Pierre pendant son emprisonnement (Ac 12, 5).

32) Pierre ouvre et préside le premier concile de la Chrétienté et établit


des principes qui sont accepté par le concile (Ac 15, 7-11).

33) Paul distingue l’apparition de Jésus après sa Résurrection d’avec les


apparitions aux autres disciples (1 Co 15, 4-8). Les deux disciples sur la route
d’Emmaüs font la même distinction (Lc 24, 34), à cette occasion ne
mentionnant que Pierre (Simon), même si ils viennent tout juste de voir
Jésus ressuscité (Lc 24, 33).

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102
34) Pierre est souvent distingué des autres apôtres (Mc 1, 36; Lc 9, 28. 32; Ac
2, 37; 5, 29; 1 Co 9, 5).

35) Pierre est souvent le porte-parole des apôtres, surtout aux moments
cruciaux (Mc 8, 29; Mt 18, 21; Lc 9, 5; 12, 41; Jn 6, 67-69).

36) Le nom de Pierre est toujours cité en premier dans la liste des disciples
intimes (Pierre, Jacques et Jean – Mt 17, 1; 26, 37.40; Mc 5, 37; 14, 37).

37) Pierre est souvent la figure centrale à laquelle Jésus s’adresse dans les
scènes évangéliques majeures comme celle de la marche sur les eaux (Mt 14,
28-32 ; Lc 5, 1 et suiv. ; Mc 10, 28 ; Mt 17, 24 et suiv.).

38) Pierre est le premier à reconnaître et à refuser l’hérésie de Simon le


Magicien (Ac 8, 14-24).

39) Le nom de Pierre est mentionné plus souvent que tous les autres disciples
mis ensemble: 191 fois (162 comme Pierre ou Simon Pierre, 23 fois comme
Simon et 6 comme Céphas) contre 130 fois pour tous les autres disciples. John
est le second à apparaître le plus souvent (48 fois) et Pierre est cité avec lui la
moitié du temps.

40) La proclamation de Pierre à la Pentecôte (Ac 2, 14-41) contient une


interprétation des Ecritures qui fait autorité, une décision doctrinale et une
mesure disciplinaire concernant les membres de la Maison d’Israël (2, 36):
un exemple de lier et de délier.

41) Pierre est le premier à juger avec autorité que le don des langues est
authentique (Ac 2, 14-21).

42) Pierre est le premier à prêcher la repentance chrétienne et le baptême (Ac


2, 38).

43) Pierre mène le premier baptême en masse (Ac 2, 41).

44) Pierre ordonne que les premiers chrétiens venant du paganisme soient
baptisés (Ac 10, 44-48).

45) Pierre est le premier missionnaire itinérant et le premier à exercer ce qui


sera appelé la «visite des églises» (Ac 9, 32-38.43). Paul pour sa part a prêché
à Damas immédiatement après sa conversion (Ac 9, 20), mais n’avait pas

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103
voyagé jusqu’à là dans ce but (Dieu a changé ses plans!). Ses voyages
missionnaires ne commencent qu’en Ac 13, 2.

46) Paul est venu spécifiquement à Jérusalem pour visiter Pierre pendant 15
jours au début de son ministère (Ga 1, 18) et a été mandaté par Pierre, Jacques
et Jean (Ga 2, 9) pour prêcher aux païens.

47) Pierre agit comme le chef évêque/ berger de l’Eglise (1 P 5, 1), puisqu’il
exhorte pour les autres évêques ou anciens.

48) Pierre interprète la prophétie (2 P 16-21).

49) Pierre corrige ceux qui font un mauvais usage des écrits de Paul (2 P 3,
15-16).

50) Pierre écrit sa première épître depuis Rome (désignée sous le nom de
code «Babylone» 1 P 5, 13) comme son évêque et comme évêque universel
(ou pape) de l’Eglise.

En conclusion il est difficile de soutenir que Dieu ait ainsi mis Pierre tellement
en avant dans les Ecritures, sans qu’il y ait une signification pour le
gouvernement de l’Eglise. La papauté est l’interprétation la plus plausible et
l’actuel accomplissement institutionnel de cette évidence biblique. Pourquoi
Dieu aurait-il ordonné d’avance une telle fonction d’autorité pour que celle-ci
cesse à la mort de Pierre ?

Clairement, la fonction de la papauté est prépondérante, non pas les papes dans
leur individualité, et cela devait être perpétuel (succession apostolique), tout
comme la fonction d’évêque, de diacre, d’enseignant et d’évangéliste.

L’Eglise est apostolique4


L’apostolicité est la quatrième caractéristique de l’Eglise et elle est soulignée
d’une manière particulière dans le Nouveau Testament. St Paul écrit : « Ainsi
donc, vous n’êtes plus des étrangers ni des hôtes ; vous êtes concitoyens des
saints, vous êtes de la maison de Dieu. Car la construction que vous êtes a pour
fondation les apôtres » (Eph 2, 19-20). St Jean montre que les Apôtres sont les
« douzes assises »des remparts de la Jérusalem céleste (Ap 21, 14). La maison
4
(http://www.vatican.va/archive/FRA0013/P23.HTM)

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de Dieu, la cité céleste, c’est-à-dire l’Eglise repose sur la fondation solide de son
apostolicité.

L’Eglise est apostolique de plusieurs façons. D’abord, elle est fondée sur
les apôtres, aussi parce qu’elle préserve leurs enseignements et traditions, parce
qu’elle continue à être guidée par ces enseignements et traditions et enfin parce
qu’elle a reçu la totalité de ce patrimoine au travers d’une succession légitime.
Or, tout cela est exprimé clairement dans les Ecritures. De fait, la Bible accorde
beaucoup d’importance aux généalogies, par ex. en Gn 10-11 ; Mt 1 ; Lc 3. Et
cette préoccupation ne s’arrête pas avec Jésus. Comme nous l’avons vu
précédemment, les apôtres ont choisi soigneusement leurs successeurs. Le
passage cité par Pierre en Ac 1, 20, est très significatif : « Qu’un autre reçoive sa
charge » (Ps 109, 8). Le mot « office » est la traduction du mot grec επισκοπος
epikopos, qui signifie littéralement « surveillant » et qui a donné en latin «
episcopus » et en français « évêque ». Donc Luc évoque ici la transmission de la
charge d’évêque à Matthias (Ac 1, 15-26).

Un proche collaborateur de St Pierre et de St Paul, St Clément de Rome


(4ème évêque de Rome de 80 jusqu’à son martyr en 99) décrit comment ces deux
apôtres continuèrent cette pratique dans les dernières années de leur apostolat
: « A travers les campagnes et les villes, ils proclamaient la parole, et c’est ainsi
qu’ils prirent leurs prémices; et après avoir éprouvé quel était leur esprit, ils les
établirent évêques et diacres des futurs croyants. Et ce n’était pas là chose
nouvelle : depuis de longs siècles déjà l’Écriture parlait des évêques et des
diacres; elle dit en effet : « J’établirai leurs évêques dans la justice, et les diacres
dans la foi » (Is 60,17) » (Epître de Clément de Rome aux Corinthiens, XLII, 4-
5). Il ajoute plus loin : « Nos Apôtres aussi ont su qu’il y aurait des contestations
au sujet de la dignité de l’épiscopat; c’est pourquoi, sachant très bien ce qui allait
advenir, ils instituèrent les ministres que nous avons dit et posèrent ensuite la
règle qu’à leur mort d’autres hommes éprouvés succéderaient à leurs fonctions.
» (idem XLIV, 1-2). Et cette succession s’est continuée. De nombreuses citations
des Pères de l’Eglise pourraient être apportées ici pour le montrer.

Aujourd’hui encore, l’Eglise transfère cette autorité apostolique, à la façon


des premiers apôtres : par l’imposition des mains (Cf. 1 Tim 5, 22 ; 2 Tim 1, 6).
Ceux qui sont ainsi ordonnés deviennent « les intendants des mystères de Dieu
» (1 Co 4, 1) avec la capacité donnée par Dieu d’exercer cette mission. Cette
caractéristique de l’apostolicité est la marque évidente de l’Eglise fondée par
Jésus. Et aujourd’hui, seules l’Eglise catholique et les églises orthodoxes l’ont
conservée.

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Cette apostolicité signifie concrètement que la parole de Jésus adressée est
vraie et s’accomplit aujourd’hui : « Car ce n’est pas vous qui parlerez, mais
l’Esprit de votre Père qui parlera en vous » (Mt 10, 20). Cela ne signifie pas qu’ils
seront rendus parfaits « magiquement ». Jésus leur dit que, malgré leurs
faiblesses et leurs limites humaines, le St Esprit parlera à travers eux (cf. Jn 20,
21-22). Et Jésus ajoute ailleurs : « Qui vous écoute m’écoute, qui vous rejette me
rejette et qui me rejette, rejette Celui qui m’a envoyé » (Lc 10, 16). Ainsi, les
apôtres, et leurs successeurs les évêques, sont « envoyés » (le mot « apôtre » en
grec « απόστολος » signifie « envoyé ») pour continuer la mission de Jésus (Mc
3, 13-14).

Bien entendu tout chrétien est, selon sa vocation et dans l’unité de l’Eglise,
apôtre en tant qu’il est envoyé dans le monde pour proclamer par sa vie et par
ses œuvres la Bonne Nouvelle à toute la Création (Cf. Mc 16, 15).

L’EGLISE EST UNE, SAINTE, CATHOLIQUE ET APOSTOLIQUE

Nous avons vu brièvement les fondements scripturaires des quatre grandes


caractéristiques de l’Eglise, déclarées solennellement dans le Credo du Concile
de Nicée-Constantinople, promulgué en 381. Il est bon pour conclure de voir
comment St Paul les articule dans la lettre aux Ephésiens où il élabore une
profonde théologie de l’Eglise.

L’Eglise est UNE : « Il n’y a qu’un Corps et qu’un Esprit (…), un seul Seigneur,
une seule foi, un seul baptême » Eph 4, 4-5

L’Eglise est SAINTE : « sans tache ni ride ni rien de tel, mais sainte et immaculée
» Eph 5, 27

L’Eglise est CATHOLIQUE : « vous (les païens) vous n’êtes plus des étrangers
ni des hôtes, vous êtes concitoyens des saints, vous êtes de la maison de Dieu »
Eph 2, 19

L’Eglise est APOSTOLIQUE : « car la construction que vous êtes a pour


fondation les apôtres » Eph 2, 20

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L’Eglise est catholique5
L’adjectif « catholique » vient du grec καθολικός (katholikós) qui signifie
littéralement « selon le tout » c’est-à-dire « universel ». Cette qualité de
l’Eglise est désirée par Jésus lui-même, lorsqu’il dit : « Tout pouvoir m’a été
donné au ciel et sur la terre. Allez donc, de toutes les nations faites des
disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit et leur
apprenant à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici que je suis avec
vous pour toujours jusqu’à la fin du monde » (Mt 28, 18-20). La catholicité
de l’Eglise est l’accomplissement de nombreuses prophéties de l’Ancien
Testament, par ex. : « tous les peuples, nations et langues le serviront. Son
empire est un empire éternel » (Dn 7, 14).

Jésus a donné à son Eglise sa propre autorité, et elle s’est étendu aux quatre
coins de la terre et au travers du temps. L’Eglise n’est pas un phénomène isolé
dans une région particulier ou en un temps particulier. Elle n’appartient pas à
un parti politique, ni à une langue comme le St Esprit l’a démontré à la Pentecôte
par le don des langues (Ac 2, 4-11). Et cependant, l’unité de l’Eglise n’a rien de
vague .Le Corps du Christ est reconnaissable à ses caractéristiques : fidélité à
l’enseignement des apôtres, la communion fraternelle, la fraction du pain et les
prières (Ac 2, 42). C’est à cela que l’Eglise ressemble ; sous toutes les latitudes
et à toutes les époques.

Depuis le début les chrétiens utilisèrent le mot katholikos pour décrire l’Eglise
de Jésus Christ. La trace écrite la plus ancienne de cette pratique se trouve dans
la lettre d’Ignace d’Antioche (deuxième évêque d’Antioche après St Pierre,
disciple de St Jean) aux chrétiens de Smyrne, en 105 ap. JC : « Là où parait
l’évêque, que là soit la communauté, de même que là où soit le Christ Jésus, là
est l’Eglise catholique » (Lettre aux Smyrniotes VIII, 2). En 155, le mot apparaît
dans le récit du martyr de St Polycarpe (ami d’Ignace, évêque de Smyrne et
disciple de St Jean), qui début ainsi : « L’Eglise de Dieu qui séjourne à Smyrne à
l’Eglise de Dieu qui séjourne à Philomélium et à toutes les communautés de la
sainte Eglise catholique qui séjournent en tout lieu ».

La doctrine et le culte catholique ont conservé une remarquable unité à travers


le temps et l’espace. Ce n’est pas une simple uniformité, car les formes et les
expressions changent selon les coutumes et les langages locaux. Cependant les
églises locales sont clairement identifiées au corps universel. Les premiers
5
(http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P23.HTM))

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107
chrétiens soulignent combien le vécu de l’Eglise universelle prolonge celui de
la première communauté de Jérusalem. Et la marque distinctive de la pratique
chrétienne est la fraction du pain, c’est-à-dire l’Eucharistie. Les Pères de l’Eglise
appliquent à la Messe cette prophétie de
Malachie : « Mais, du levant au couchant, mon Nom est grand chez les nations,
et en tout lieu un sacrifice d’encens est présenté à mon Nom ainsi qu’une
offrande pure » (Mal 1, 11). Ce verset est cité dans le plus ancien document
chrétien non biblique, la Didachée, écrit en 48 ap. JC et qui décrit en autre la
célébration de l’Eucharistie.

« Catholique » est donc le nom propre de l’unique et visible Eglise fondée


par Jésus. C’est l’Eglise dont les Actes des Apôtres nous parlent, celle qui est
décrite comme ayant une tête, des évêques, des prêtres, des diacres, des
sacrements, des doctrines, une autorité et des disciples. C’est cette même Eglise
catholique qui a été persécutée par les empereurs romains et qui est
aujourd’hui répandu à travers le monde.

VENERER LES SAINTS : DE L’IDOLATRIE ?


VENERER LES SAINTS : DE L’IDOLATRIE ?

1°- On accuse souvent les catholiques de pratiquer la nécromancie lorsqu’ils


vénèrent les saints, et ils s’appuient en particulier sur ce passage pour appuyer
leur propos : « On ne trouvera chez toi personne qui fasse passer au feu son fils
ou sa fille, qui pratique divination, incantation, mantique ou magie, personne
qui use de charmes, qui interroge les spectres et devins, qui invoque les morts ;
car quiconque fait ces choses est en abomination à Yahvé ton Dieu » (Dt 18,
10-12) – Or, par la foi, les saints, quoique morts, sont vivants dans le Christ : «
Je suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, fût-il mort, vivra » (Jn
11, 26) et : « Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants »(Mc12,27).

2°- Les saints sont donc dans le ciel, dans la gloire du Seigneur ; nous sommes
enveloppés d’une nuée de témoins (Hb 12, 1 ; Ap 19, 1-10) – « Et il dit à Jésus: «
Seigneur, souvenez-vous de moi, quand vous serez parvenu dans votre
royaume. » Jésus lui répondit : « Je te le dis en vérité, aujourd’hui tu seras avec
moi dans le Paradis. » (Lc 23, 42-43) – « C’est pour cela qu’ils sont devant le
trône de Dieu et le servent jour et nuit dans son sanctuaire » (Ap 7, 15) – « Ils
eurent la vie, et régnèrent avec le Christ pendant mille ans » (Ap 20, 4) – « Et
elle ouvrit sa bouche pour proférer des blasphèmes contre Dieu, pour

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108
blasphémer son nom, son tabernacle et ceux qui habitent dans le ciel » (Ap 13,
6)

3°- Or nous sommes tous membres du Christ : « ainsi, nous qui sommes
plusieurs, nous ne faisons qu’un seul corps dans le Christ » (Rom 12, 5). Il
existe une communion spirituelle étroite entre tous les membres du Corps
mystique de Jésus-Christ, entre ceux qui cheminent sur la terre, et ceux qui
participent déjà de la gloire du Seigneur.

4°- Plusieurs passages des Ecritures peuvent être produits pour démontrer
qu’il y a communication entre les saints du ciel et le Seigneur :

– Tobie 12, 12 : l’ange Raphaël dit : « je présentais ta prière au Seigneur ». Il ne


s’agit certes pas ici d’un saint, mais d’un ange : il faut cependant convenir qu’en
l’occurence il intercède, ce qui prouve qu’il y a possibilité d’intercession – Et
de même dans Job 23, 23 : « Mais s’il trouve pour intercesseur un ange entre
mille (…) ».

– Les saints prient dans le ciel; ils y sont actifs : » (…) tenant chacun une
harpe et des coupes d’or pleines de parfum, qui sont les prières des saints »
(Ap 5, 8).

– Jérémie 15, 1 : « Yahweh me répondit : Quand Moïse et Samuel se tiendraient


devant moi, mon âme ne se tournerait pas vers ce peuple ; chasse-les de devant
ma face et qu’ils partent! »
– Pourquoi évoquer ici une possible tentative d’intercession de Moïse et Samuel,
si toute intercession est impossible?

– Le célèbre récit de la Transfiguration (Mt 17 ; Mc 9) montre ici deux saints


éminents, Moïse et Elie, dans une conversation active avec le Seigneur, déjà
dans sa gloire.

– Enfin dans 2 Machabées 15, 11-16 : « Il leur raconta en outre un songe digne
de foi, une vision réelle, qui les réjouit tous. Voici ce qu’il avait vu : Le grand-
prêtre Onias, cet homme de bien, d’un abord modeste et de moeurs douces,
distingué dans son langage et adonné dès l’enfance à toutes les pratiques de la
vertu, il l’avait vu, les mains étendues, priant pour toute la nation des Juifs.
Ensuite lui était apparu, de la même manière, un homme distingué par son
grand âge et son aire de dignité, d’un aspect admirable, et entouré de la plus
imposante majesté. Onias, prenant la parole, lui avait dit: « Celui-ci est l’ami de
ses frères, qui prie beaucoup pour le peuple et pour la ville sainte, Jérémie, le
prophète de Dieu ».

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109
5°- La prière d’intercession est efficace : « Job, mon serviteur, priera pour vous,
et c’est par égard pour lui que je ne vous jugerez point selon votre folie » (Job
42, 8, 10) – De même pour l’intercession d’Abraham : « Abraham intercéda
auprès de Dieu, et Dieu guérit Abimélech (Gn 20, 17) » (voir aussi Gn 18, 22-33
pour le cas de Sodome) – Saint Paul demande souvent quant à lui à ses disciples
de prier pour lui (Eph 6, 18-20 ; Phm 22 ; 1 Th. 5, 25).

Si l’on tente un résumé par propositions qui se suivent logiquement :

1°- Les saints, même morts, sont vivants dans le Christ ;


2°- Ils sont auprès du Seigneur et participent de sa gloire ;
3°- Nous sommes reliés à eux par le principe de l’unité du Corps
mystique et de la communion des saints ;
4°- Les saints du ciel sont actifs et communiquent avec le
Seigneur ; 5°- La prière d’intercession est efficace.

L’Eglise est sainte


L’EGLISE EST SAINTE 6

Le Nouveau Testament évoque souvent le lien entre l’Eglise et la sainteté.


L’Eglise est « une nation sainte » (1 P 2, 9). Elle est l’Epouse du Christ (Eph 5,
31-32). C’est le « temple du Dieu vivant » (2 Co 6, 16). Et comme nous l’avons
plus tôt, l’Eglise est le Saint Corps du Christ. Les membres de l’Eglise sont
appelés « saints » (Ac 9, 13 ; 1 Co 6, 1).

Le concept de sainteté est omniprésent dans la Bible. Le mot hébreu pour


sainteté est ‫( השודק‬Kedousha), signifie littéralement « mise à part », réservé pour
un usage particulier, comme le Temple est différent des autres bâtiments,
comme le Shabbat est mis à part des autres jours et comme l’épouse est mise à
part pour l’époux (en hébreu « fiançailles » se dit « kiddushin »). Le peuple saint
est composé de ceux que Dieu a mis à part du reste de la création, pour être le
couronnement de cette création, ses fils et filles bien aimés.

L’Eglise est sainte parce qu’elle communique la Vie divine. Comme Corps
du Christ, elle possède et dispense la vie même du Christ. Ses membres sont
saints parce que, par le baptême, ils sont « participants de la nature divine » (2
P 1, 4). C’est la signification de la grâce : participer à la vie même de Dieu. Ainsi,

6
(CEC § 823-829 (h p://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P23.HTM))

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110
ceux que l’Eglise honore comme « saints », sont ceux qui ont répondus d’une
manière exemplaire à la grâce de Dieu. Souvent cette grâce s’est manifestée par
des signes extérieurs comme une pratique héroïque des vertus, une mort en
martyr ou par des miracles.

L’Eglise est sainte par sa doctrine qu’elle a reçu de son Fondateur Jésus
qui est Saint (Ac 4, 27.30) et par le Saint Esprit qui demeure en elle. Sa doctrine
est essentiellement l’imitation de Jésus et de sa vie de sainteté. La sainteté est
ainsi la vie divine, la vie du Christ reproduit dans la vie et la mort des saints.
D’une façon particulière, on le voit dans le cas des martyrs ; Ces derniers étaient
vénérés dans l’Eglise primitive (Hb 11, 35-38, Ap 6, 9-11). Mais un autre groupe
était encore plus vénéré par les premiers chrétiens. On dit d’eux qu’ils ont vécu
le « martyre blanc », non pas en mourant de mort violent en témoin de
l’Evangile, mais mourant au quotidien à eux-mêmes. Et parmi eux se trouvaient
ceux qui avaient renoncé à la vie de famille pour le Christ et son Royaume, à
savoir les vierges consacrés. Jésus loue le choix de ceux qui « qui se sont fait
eunuques pour le Royaume des cieux » (Mt 19, 12). Ces personnes, par appel
de Dieu, choisissent de se « mettre à part » comme un signe de sainteté, du
kiddushin, du mariage de Dieu et de son Epouse, l’Eglise.
Tandis que Jésus n’a jamais connu le péché, l’Eglise qui renferme des
pécheurs dans son propre sein, est à la fois sainte et appelée à se purifier et doit
poursuivre de façon incessante son effort de pénitence et de renouvellement. «
Tous les membres de l’Église, ses ministres y compris, doivent se reconnaître
pécheurs (cf. 1 Jn 1, 8-10). En tous, l’ivraie du péché se trouve encore mêlée au
bon grain de l’Évangile jusqu’à la fin des temps (cf. Mt 13, 24-30). L’Église
rassemble donc des pécheurs saisis par le salut du Christ mais toujours en voie
de sanctification » (CEC § 827).

L’Eglise est une


L’Eglise, nous dit St Paul en Eph 3, 10 est un « mystère ». Ce mystère est si
grand que les anges du ciel apprennent la sagesse de Dieu par l’Eglise et à
travers elle. Comme nous ne pouvons pas voir que Jésus est le Fils du Dieu
vivant sans le don de la foi, nous ne pouvons pas, sans la foi voir que l’Eglise
est un organisme surnaturel, le Corps du Christ dont l’âme est le St
Esprit.Nous allons, à l’aide de la Bible, découvrir les 4 caractéristiques
prinicipales de l’Eglise fondée par Jésus et ainsi avoir les moyens de la
reconnaître aujourd’hui. L’EGLISE EST UNE (CEC § 813-822
(http://www.vatican.va/archive/FRA0013/__P23.HTM))

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111
St Paul met l’accent sur le fait que, comme il y n’y a qu’un seul Seigneur et
un seul Dieu, il n’y a qu’ « une seule foi, un seul baptême » (Eph 4, 5). Il décrit
fréquemment l’Eglise comme « un seul corps », identifié à l’unicité du corps
même de Jésus (Rm 12, 5 ; 1 Co 10, 17 ; 12, 12-13 ; Eph 2, 16 ; 4, 4 ; Col 3, 15).
Paul reconnaît que les chrétiens sont nombreux et différents, mais il insiste
sur l’unité de l’Eglise. Il en parle même dans des termes sacramentaux : «
Aussi bien est-ce en un seul Esprit que nous tous avons été baptisés en un
seul corps (…) et tous nous avons été abreuvés d’un seul Esprit » 1 Co 12, 13.
Les chrétiens sont liés par un baptême commun et une même Eucharistie.

Certains objectent que cette « Eglise » est purement spirituelle voire invisible.
Mais ce n’est pas ce que Paul exprime lorsqu’il parle de l’Eglise comme le « corps
» du Christ. Car le corps est la partie visible d’un être, dotée d’une âme. Si Paul
avait voulu décrire une Eglise purement spirituelle, il n’aurait pas parlé de «
corps » mais d’ « âme » du Christ….

« Corps » indique une unité visible. Jésus lui-même exprime un profond désir
d’une Eglise unie. Evoquant un thème récurrent de l’Ancien Testament, il
promet : « Il y aura un seul troupeau, un seul pasteur » Jn 10, 16. Nous pouvons
être sûrs que ni Jésus ni Paul ne faisaient allusion à une unité de façade. Au
contraire Paul dit : « Je vous en prie frères, par le nom de notre Seigneur Jésus
Christ, Ayez tous le même langage ; qu’il n’y ait pas chez vous de divisions ;
soyez étroitement unis dans le même esprit et la même pensée » 1 Co 1, 10. Dans
l’évangile de Jean, Jésus prie le Père pour l’unité de tous ceux qui croient en Lui
(Jn 17, 1-23).
La seule candidate pour une telle unité est l’Eglise Catholique, qui transcende
toutes les frontières, qu’elles soient ethniques, nationales ou culturelles. C’est la
seule communauté chrétienne qui professe une seule et même foi, inchangée, et
ceci dans le monde entier et à travers les âges. Les chrétiens séparés, qui ne
s’appuie que sur « l’Ecriture seule », se composent de plusieurs dizaines de
milliers de dénominations. De plus, ces dénominations diffèrent l’une de l’autre
sur des points de doctrine clés tels la nature de l’expiation et la signification des
dons charismatiques, l’âge approprié pour le baptême et la fréquence minimale
pour la communion, la moralité de l’avortement et de l’euthanasie, la nature et
la fonction du clergé, et même le jour où les chrétiens doivent se réunir pour
prier ensemble. Beaucoup de ces interprétations sont mutuellement
contradictoires et s’excluent les unes des autres. Est-ce qu’une telle confusion
est ce que Jésus et Paul appellent l’unité de l’Eglise ?
Si l’on compare toutes ces dénominations avec l’Eglise de l’Ancien Testament,
on découvre une Eglise unie dans laquelle les « églises » sont divisées

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112
géographiquement, mais jamais divisées par rapport à la doctrine en multiples
dénominations. Cette sorte de diversité est rejetée. Le seul groupe chrétien qui
s’est divisé de l’Eglise, à l’époque de la rédaction du Nouveau Testament est
celui des Nicolaïtes, qui professe une autre doctrine que celle des apôtres (Ap 3,
15).
Ce qu’il nous dit de l’Eglise primitive dans les Actes est vrai de l’Eglise
catholique, à n’importe quelle époque et sous toutes les latitudes : « Ils se
montraient assidus à l’enseignement des apôtres, fidèles à la communion
fraternelle, à la fraction du pain et aux prières » Ac 2, 42. Partout où est l’Eglise
catholique, le peuple s’assemble pour écouter la doctrine apostolique et
communier à la fraction du pain, en disant les prières habituelles.

Cela ne signifie pas bien sûr que l’Eglise catholique n’a pas en son sein des
râleurs dans les bancs, des rebelles, des dissidents et des pécheurs ! Mais l’Eglise
reste une en dépit de ce type de personnages que l’on rencontre dans les pages
des Actes des Apôtres, tel qu’Ananie et Saphire (Ac 5, 1-11), Simon le Magicien
de Samarie (Ac 8, 9-24) et leurs semblables. Citons par exemple ceux que
réprouve Paul dans la première aux Corinthiens ou ceux que déplorent Jean
dans sa deuxième épître.

L’Eglise est divine mais aussi humaine. La Deuxième Personne de la Trinité est
devenu homme et son corps crucifié a été couvert de saletés et de crachats. A
toutes les époques les pécheurs à l’intérieur de l’Eglise (dont nous faisons aussi
partie) sont ses salissures sur le Corps du Christ…

Le mot « mystère » est important ici, car c’est un autre mot que Paul emploie
pour décrire l’Eglise (Eph 5, 32). Un mystère est quelque chose caché à la vue,
quelque chose qui ne peut être connu que par la foi. Quand nous regardons
l’Eglise, nous voyons et entendons son aspect humain, un phénomène
sociologique. Mais avec les yeux de la foi, nous pouvons, comme Paul,
discerner un vrai mystère, le seul « Corps du Christ ». Cela signifie affirmer
quelque chose qui n’est pas apparent à la vue, mais qui appartient au domaine
de la foi surnaturelle.

Le canon de la Bible (1ère partie)


LE CANON DE LA BIBLE (ou « pourquoi la Bible catholique est plus grosse
que les autres ? »)

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113
Si Dieu se révèle à l’homme, il est indispensable d’avoir l’assurance que cette
révélation soit accessible. De plus, parce qu’il est question de choses
primordiales comme le salut, il nous faut savoir de façon infaillible quels livres
contiennent la vérité divine, autrement dit, quels livre contiennent la Parole de
Dieu. Pour cela, il nous faut une liste officielle (c’est-à-dire un canon) des livres
inspirés de la Bible.

Première partie : L’Ancien Testament


A l’époque de Jésus, les juifs n’avaient pas de liste officielle des livres
inspirées ou canon. Le mot «canon » vient du grec « kanon » signifiant « tige
pour mesurer ». Les juifs vivant en Palestine et parlant araméen utilisaient
24 livres qu’ils divisaient en trois parties : la Loi (5 livres de Moïse ou
Pentateuque) ; les Prophètes (8 livres) et les Ecrits (11 livres). Les Saducéens
qui mettaient l’accent principalement sur les livres de la Loi rejetaient par
exemple Daniel qui supportait la foi en la résurrection qu’ils niaient. D’autres
tels que les Samaritains acceptaient seulement leur version du Pentateuque
comme Ecriture, et ce jusqu’à ce jour.

D’un autre côté les juifs de la diaspora, dispersés autour de la Méditerranée,


étaient de langue grecque et utilisaient la traduction de la Bible hébraïque en
grec réalisée autour de 250 av. JC à Alexandrie en Egypte. Selon la tradition,
cette traduction fut effectuée par 70 ou 72 sages juifs, six par tribu. C‘est pour
cela qu’elle est appelée la LXX ou Septante (du latin « septuaginta », « soixante-
dix »). Cette traduction en grecque était très populaire, le grec étant devenu la
langue la plus parlée dans le monde méditerranéen (équivalent à l’anglais
d’aujourd’hui). Le texte grec comporte 7 livres supplémentaires (appelés aussi
« deutérocanoniques » « appartenant au second canon »): 1 et 2 Maccabées,
Tobie, Judith, Siracide, Sagesse et Baruch, ainsi que des ajouts à Daniel et Esther.
Il faut ajouter le fait que la LXX diffère, à certains endroits, du texte
massorétique (le texte hébreu de référence). Par exemple en Is 7, 14, là où
l’hébreu parle d’une « jeune fille », la LXX évoque une
« vierge ». De fait, depuis la découverte les rouleaux de Qumran, il est apparu
qu’il y avait au 1er siècle et probablement auparavant, plusieurs versions du
texte hébreu. Il a été découvert par ex. une version de Jérémie très proche de la
LXX mais écrite en hébreu.

Pour les premiers chrétiens, dont la plupart ne savaient lire l’hébreu, la LXX était
l’Ancien Testament. Sur les 37 citations de l’Ancien Testament dans le Nouveau,
33 sont tirées directement de la LXX Plusieurs décennies après la vie du Christ,
l’immense majorité des chrétiens était d’origine païenne et utilisait la LXX à

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l’exemple des juifs parlant grec, de Jésus et des apôtres. Lorsque l’Eglise décida
de clore officiellement le canon des Ecritures en 382 à Rome, la liste des livres
de l’AT retenue fut logiquement celle de la Septante qui ont été considérés
inspirés par les chrétiens depuis la fondation de l’Eglise.

Le canon juif

Or le fait que les chrétiens utilisent la LXX pour montrer aux juifs que Jésus est
le Messie annoncé par les prophètes a entraîné un rejet progressif de cette
traduction par la communauté juive. Or la LXX était en vigueur et honorée
depuis plus de 350 ans par les juifs eux-mêmes.

Vers 90 ap. JC, un groupe de juifs, sous la direction de Yohanan Ben Zakkai,
reçu l’autorisation des occupants romains de se rassembler à Yabné, en
Palestine. Ils reconstituèrent un Sanhédrin et parmi de nombreux sujets décida
de légiférer à propos des écrits bibliques. Dans même élan, ils décidèrent de
rejeter les écrits des chrétiens comme non inspirés, ainsi que le texte de la LXX
et de mettre en œuvre une nouvelle traduction de l’Ancien Testament en grec.
Nous ne savons pas s’il y eut rejet de quelconque livre à cette période. Par
contre, le livre de l’Ecclésiastique et le Cantique des cantiques fut alors acceptés.
Cependant cela n’a pas empêché de nombreuses disputes ultérieures à leur
sujet. De fait la discussion en milieu juif autour des livres de l’Ancien Testament
s’est continué après Yabné, jusqu’au 3ème siècle, bien après la période
apostolique.

Le canon de l’Eglise catholique

La plupart des Pères de l’Eglise ont considéré la Septante comme la forme


standard de l’Ancien Testament, les livres deutérocanoniques n’étant pas
distingués des autres. Le concile de Rome (382) publie sous l’autorité du pape
Damase la liste des 46 livres de l’Ancien Testament et des 27 du Nouveau.
Cette liste est reprise par les conciles d’Hippone (393) et Carthage (397 et 419).
Ceci n’est que la confirmation de ce qui était déjà le consensus général de
l’Eglise. Les manuscrits grecs de l’Ancien Testament les plus anciens, tels le
Codex Sinaiticus (4 ème siècle) et le Codex Alexandrinus (autour de 450)
inclus les deutérocanoniques insérés avec les autres livres. Ainsi lorsque le
concile de Trente (1545-1563) réaffirmera avec vigueur face à la Réforme le
canon de l’Ecriture, il ne fera que de réitérer une décision vieille de 11 siècles
et demi.

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La Réforme

Les protestants, à la suite de Martin Luther, enlevèrent les deutérocanoniques


de leurs Bibles, en raison des doctrines qu’ils renferment et qui venaient d’être
récemment répudiés par la Réforme, tel que la prière pour les défunts (Tb 12,
12 ; 2 M 12, 39-45 ; cf. 1 Co 15, 29), l’aumône pour l’expiation des péchés (Tb 12,
9 ; Cf. Pr 16, 6), l’intercession des fidèles défunts (2 M 15, 14, cf. Ap 6, 9-10) et
l’intercession des anges (Tb 12, 12.15 ; cf. Ap 5, 8 ; 8, 3-4). Nous savons cela par
des déclarations claires de Luther et des autres réformateurs. En fait Luther ne
s’arrêta pas là et commença à mettre en doute l’inspiration d’autres livres de la
Bible. Il considérait Job et Jonas comme de simples fables et le livre de
l’Ecclésiaste incohérent et incomplet. Il émit le souhait qu’Esther « n’existât
point ». De plus il rejeta du canon du Nouveau Testament la lettre aux hébreux,
la lettre de Jacques (qu’il appelait « l’épître de paille »), Jude et l’Apocalypse, et
les plaça à la fin de sa traduction, comme des Apocryphes du Nouveau
Testament. Il les considérait comme non apostoliques. Du livre de l’Apocalypse
il dit : « Christ n’est ni enseigné ni connu à l’intérieur ». Ces opinions se trouvent
dans les préfaces de Luther aux livres bibliques, dans sa traduction allemande
de la Bible en 1522.

Pierre et la Papauté
Pierre et la Papauté

1) Pierre est le Rocher sur lequel l’Eglise est bâtie

Mc 3, 16 ; Jn 1, 42 Jésus renomme Simon (qui signifie « grain de sable) « Kepha


» en araméen qui signifie littéralement « pierre ». Or ce nom était inconnu à
l’époque. En faisant cela, Jésus exprime un changement de statut pour Pierre
au sein du groupe des disciples. En effet, quand Dieu change le nom de
quelqu’un, il change son statut.

Gn 17, 5 ; 32, 28 ; 2 R 23, 34 ; Ac 9, 4 ; 13, 9 Dans ces différents passages, on voit


Dieu changer le nom de quelqu’un et lui conférer alors une mission
particulière. Abram, devient Abraham, Jacob Israël, Eliakim Jehoiakim, Saul
Paul.

Note : la Bible utilise un même mot pour désigner des personnes différentes. Ainsi Dieu
est aussi appelé « Rocher » en 2S 22, 2-3, 32, 47 ; 23, 3 ; Ps 18, 2.31.46 ; 19, 4 ; 28, 1 ;
42, 9 ; 62, 2.6.7 ; 89, 26 ; 94, 22 ; 144, 1-2. Or, Abraham est aussi appelé « pierre » en

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Is 51, 1-2. De la même façon, Jésus est appelé le seul fondement de l’Eglise en 1 Co 3,
11. Or en Eph 2, 20 et Ap 21, 14, les apôtres sont appelés aussi le fondement de l’Eglise.
On trouve un autre exemple en 1P 2, 25 où Jésus est appelé le Berger du troupeau et en
Ac 20, 28 où ce sont les apôtres qui sont appelés les bergers du troupeau. Jésus est appelé
aussi le constructeur (Mt 16, 18), la pierre d’angle (Ac 4, 11) et le temple (Ap 21, 22).
Les apôtres sont appelés à leur tour bâtisseurs (1 Co 3, 11), pierres (1 P 2, 4) et temples
(Eph 2, 21). Il y a donc de multiples métaphores de l’Eglise dans l’Ecriture

Mt 16, 18 Jésus dit en araméen « Tu es Kepha et sur cette kepha je bâtirai mon
Eglise ». Le grec rend : « Tu es Petros et sur cette petra je bâtirai mon Eglise »,
ce que nous traduisons en français : « Tu es Pierre et sur cette pierre je bâtirai
mon Eglise ». Jésus choisit de prononcer ces paroles à Césarée de Philippe. A cet
endroit Hérode avait bâti un temple pour César Auguste au sommet d’un
immense rocher ; centre de culte païen et l’une des sources du Jourdain. A la
base de ce rocher, se trouvait un gouffre béant appelé par les païens « les portes
de l’enfer ». Se tenant devant le « temple » bâti pour le « divin César », Jésus
révèle le plan de Dieu de bâtir son nouveau « temple », l’Eglise, dédié au vrai
Dieu et bâti sur le rocher solide qu’est Pierre.

Mt 16, 21 Ce n’est qu’après avoir établi Pierre à la tête de l’Eglise que Jésus parle
pour la première fois de sa mort et de son départ. Ceci parce qu’il vient
d’institué celui qui sera son intendant sur cette terre.

Mt 7, 24 Jésus, tel l’homme sage, bâti sa maison dur le roc (Pierre), et non
sur le grain de sable (Simon) pour que la maison ne s’écroule pas.

Jn 21, 15-17 Jésus sélectionne Pierre pour être le chef des apôtres quand il
lui dit par trois fois de prendre soin de ses brebis.

Lc 22, 31-32 Jésus prie pour que la foi de Pierre ne défaille pas et le charge d’être
celui qui fortifie la foi des autres apôtres : « Simon, Satan vous (pluriel) a
réclamés pour vous cribler comme le froment, mais j’ai prié pour toi, afin que
ta foi ne défaille pas. Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères ».

Ac 1-5 ; 6 ; 15 Personne ne conteste l’autorité de Pierre sur l’Eglise, ce dernier


énonçant des anathèmes et résolvant les débats doctrinaux.

2) Le pouvoir des clés

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2 S 7, 16 ; Ps 89, 3-4 ; 1 Ch 17, 12.14 Dieu promet d’établir le royaume davidique
pour toujours sur la terre. Or, depuis la captivité à Babylone en 586 av. JC,le
trône davidique est vacant.
Lc 1, 32 L’archange Gabriel annonce à Marie que son fils recevra « le trône de
David son père ».

Mt 1, 1 Matthieu établit clairement le lien entre David et Jésus. Jésus est le


nouveau Roi de la Maison de David

Mt 16, 19 Jésus donne à Pierre les « clés du Royaume des Cieux ».

Se faisant il fait référence à Isaïe 22, 15-22 (seul endroit de la Bible où le lien est
fait entre des clés et un royaume). Dans ce passage il est a fait allusion à la
transmission d’une charge, celle de « maître du palais », symbolisée par « la clé
de la maison de David ». Cet intendant royal, soumis au roi, était à la tête des
ministres. Isaïe le désigne comme « un père pour l’habitant d’Israël et pour la
maison de Juda » Is 22, 21.

Dans l’Ancien Testament, un intendant est un homme ayant autorité sur


une maison (Gn 43, 19 ; 44,4 ; 1 R 4, 6 ; 16, 9 ; 18, 3 ; 2 R 10, 5 ; 15, 5 ; 18, 18 ;
Is 22, 15).

Dans le Nouveau Testament, les deux mots souvent traduit par « intendant »
sont oikomos (Lc 16, 2-3 ; 1 Co 4, 1-2 ; Tit 1, 7 ; 1 P 4, 10) et epitropos (Mt 20, 8 ; Ga
4, 2).

Dans la pensée sémitique, le pouvoir des clés est lié à l’autorité administrative
et législative. Cette capacité d’ « ouvrir » et de « fermer » (Is 22, 2) est un pouvoir
juridique que, dans le royaume de Juda, seul le roi pouvait outrepasser.
Littéralement, cela fait référence à la prérogative du premier ministre, lui
permettant d’autoriser ou de refuser l’entrée dans le palais et l’accès au roi.

A l’époque d’Isaïe, cela fait déjà 300 ans que cet office était en place dans le
royaume davidique. Il se modèle probablement sur l’office du vizir égyptien qui
était, après Pharaon, la plus haute autorité sur le pays. C’est d’ailleurs le poste
qu’a occupé Joseph (Gn 41, 40-44 ; 45, 8)

Jésus, le nouveau roi davidique, délègue à son premier ministre Pierre, l’autorité
sur son royaume. Il s’agit donc d’une délégation d’autorité. Pierre et ceux qui
reçurent sa charge pendant 2000 ans sont les intendants d’un royaume terrestre
dont le souverain réside au ciel.

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3) Le pouvoir de lier et de délier

Mt 16, 19 Lier et délier (en hébreu asar ve-hittir) sont des termes techniques
rabbiniques signifiant respectivement « autoriser » et « interdire » dans
l’interprétation de la loi juive. Les Pharisiens ont toujours clamé avoir cette
autorité (cf. Talmud Chadiga 3b ; Josèphe (37-101) « La guerre des juifs » 1:5:2
).

Lorsque Jésus nomme Pierre et les apôtres pour être ses successeurs, il utilise
cette formule juive familière (Mt 16, 19 et 18, 18). Par ces mots il les investit de
la même autorité exercée par les scribes et les Pharisiens qui « lient de pesants
fardeaux et les imposent aux épaules des gens, mais eux-mêmes se refusent à
les remuer du doigt », c’est-à-dire à les « délier » comme ils en avaient le pouvoir
(cf. Mt 23, 2-4). En d’autres termes il leur donne l’autorité de décider la halakha
(littéralement « le chemin à emprunter »), à savoir les règles de conduite pour
les membres du royaume dont ils ont la charge. Jésus donne à Pierre l’autorité
sur l’Eglise universelle en Mt 16, puis accorde le même pouvoir en Mt 18, 17-18
aux apôtres où il est lié à la discipline et l’excommunication dans les
communautés locales.

La toile de fond est bien évidemment juive. De fait, les apôtres unis à Pierre
remplacent « les prêtres lévitiques et les juges » (Dt 17, 8-12) comme autorité
terrestre dans l’interprétation de la Loi Nouvelle apporté par Jésus.

4) L’Eglise est le royaume des cieux déjà commencé sur terre

Mt 13, 24-52 Jésus compare le royaume des cieux à un champ, à un grain de


moutarde, au levain et à un filet, démontrant qu’il parle de l’Eglise universelle
sur la terre, et non pas dans son stade éternel et glorieux. Par conséquent, les
clés du Royaume des cieux renvoient à l’autorité sur l’Eglise sur terre.

Mc 4, 26-32 Ici encore le Royaume des Cieux est comme la semence qui
grandit et se développe. Il s’agit donc de l’Eglise sur terre. Voir aussi Lc 13,
19-20

Lc 9, 27 Jésus dit que certains ne goûteront pas la mort avant d’avoir vu le «


royaume de Dieu ». Ce royaume est le royaume terrestre du Christ, que Jésus
établit par sa mort et sa résurrection.

Mt 12, 28 ; Mc 1, 15, Lc 11, 20 ; 17, 21 Ces versets affirment que le Royaume de


Dieu est au milieu de nous.

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1 Ch 28, 5 Salomon est assis sur le trône de la royauté du Seigneur. Ici
aussi c’est une royauté terrestre. Voir 1 Ch 29, 23.

Lc 12, 41-42 Quand Pierre demande à Jésus si la parabole du maître et


du royaume était pour les disciples ou pour tout le peuple, Jésus
confirme rhéthoriquement à Pierre qu’il est la chef intendant sur la
Maison du Maître (Dieu) : « qui donc, (Pierre) est l’intendant fidèle, avisé
que le maître établira sur ses gens (…) Heureux ce serviteur que son
maître en arrivant trouvera occupé de la sorte »

5) L’Eglise est le royaume davidique continué

Jr 33, 17 Jérémie prophétise que David ne manquera jamais d’un descendant qui
prendra place sur le trône de la maison d’Israël.

Dn 2, 44 Daniel prophétise un royaume terrestre qui ne sera jamais détruit

Is 22, 19-20 Dans le royaume davidique, Elyaqim succède à Shebna comme


intendant du royaume. Shebna est décrit comme recevant un « poste » et une
« place ». Un poste, par définition, est une charge qui se transmet. Pour qu’un
royaume puisse subsister il est nécessaire qu’une succession se mette en place.
Comme dans le royaume davidique, le même principe s’applique dans la
Nouvelle Alliance où Jésus le Roi d’Israël désigne un intendant, le revêtant
d’une charge transmissible.

Is 22, 21 Elyaqim est appelé « père » du peuple de Dieu. Le mot « pape » vient
du grec « papas » qui signifie « père ». C’est ainsi que le peuple de Dieu désigne
celui qui a la charge de l’Eglise comme intendant du Royaume.

Is 22, 22 Les clés du royaume sont transférées de Shebna à Elyaqim. La


transmission de la charge d’intendant du royaume de Dieu s’est faite de la
même façon de Pierre à Lin ; son successeur, puis pendant 2000 ans jusqu’au
pape actuel.

Ac 1, 20 Il en va de même pour la charge des apôtres. Tout comme l’Eglise


remplace Judas, elle remplaça Pierre par un successeur après sa mort.

Le canon de la Bible (2ème partie)


Deuxième partie : Le Nouveau Testament

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Le premier mot du NT a été écrit autour de 50 ap JC (1 Thes) et le dernier entre
70 et 90 ap JC (Ap). Il comprend 27 livres, tous acceptés comme canoniques et
inspirés par les catholiques et les protestants. Cependant la question qui se pose
est : « Qui a déterminé quels livres étaient inspirés ? Qui a déterminé le canon
du NT ? ». La Bible n’étant pas tombé du ciel (comme le Coran…), comment est-
elle née ? Comment savons-nous que nous pouvons faire confiance en chacun
de ces livres ?

Un peu d’histoire

Différents évêques ont rédigé des listes des livres inspirés :

 Méliton, évêque de Sardes, 175 ap JC


 St Irénée, évêque de Lyon, 185
 Eusèbe, évêque de Césarée, 325
 Pape Damase en 382, lors du Concile de Rome, rédige un décret
comprenant l’actuel canon de l’Ancien et du Nouveau Testament (73
livres).
 Le concile d’Hippone (Afrique du Nord) approuve ce même canon en 393
 Le concile de Carthage (Afrique du Nord), en 397, fait de même. C’est le
concile que de nombreux protestants considèrent comme ayant autorité
pour le canon du NT
 Pape St Innocent I approuve le canon des 73 livres en 405 et clôture
officiellement le canon de la Bible.

Le canon de la Bible a été officiellement déterminé au 4ème siècle par des


conciles et des papes catholiques. Or, jusqu’à la clôture officielle du canon en
405, il y a eu de nombreux débats autour de l’inspiration des textes. Certains
soutenaient que certains livres (Hébreux, Jude, Apocalypse, 2ème lettre de
Pierre) n’étaient pas inspirées, tandis que d’autres affirmaient que certains
livres extra-canoniques (le Berger d’Hermas, les évangiles de Pierre et de
Thomas, les lettres de Barnabé et de Clément) étaient inspirés.

Comme nous l’avons vu dans notre première partie, le processus de


canonisation des Ecritures est lent et difficile. De fait, la Bible ne donnant pas de
liste de livres inspirés, il faut qu’une autorité autre que l’Ecriture détermine
quels livres sont canoniques et quels livres ne le sont pas.

Cette autorité, c’est l’Eglise « colonne et support de la vérité » 1 Tm 3, 15. C’est


ce qui fait dire à St Augustin : « Je ne croirais pas à l’Évangile, si l’autorité de
l’Eglise catholique ne m’y poussait ». C’est donc l’autorité infaillible de l’Eglise

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éclairée par l’Esprit Saint qui fonde notre certitude que la Bible est Parole de
Dieu.

Ceci amène les chrétiens non catholiques à une situation paradoxale, à savoir
refuser l’autorité de l’Eglise catholique et en même temps la reconnaître par le
simple fait de croire en l’inspiration des Ecritures, préservées et canonisées par
elle. Martin Luther lui-même admet que les chrétiens doivent la Bible aux
efforts de l’Eglise catholique : « Nous sommes obligés de concéder beaucoup
de choses aux Papistes (Catholiques)- qu’ils possèdent la Parole de Dieu que
nous avons reçu d’eux, autrement nous n’en aurions rien su du tout »
(Commentaire à l’Evangile de Jean, ch 16). Cette déclaration de Luther confirme
le fait que sans la décision de l’Eglise, nous ne saurions pas quels livres sont
inspirés et font partie de la Bible.

Points de repère

1) Historique

La Bible est une bibliothèque (Biblia en grec) de livres catholiques. Le Nouveau


Testament a été écrit, copié et préservé par les catholiques. Le canon officiel a
été déterminé par l’Eglise catholique au 4ème siècle. Ainsi tout chrétien reçoit
la Bible de l’Eglise catholique

2) Logique

L’Eglise qui a l’autorité pour déterminer l’infaillible Parole de Dieu, doit avoir
l’autorité infaillible et être guidée par le Saint Esprit. Comme nous l’avons vu,
sans l’autorité de l’Eglise catholique, nous n’avons absolument aucune garantie
que ce qui est dans la Bible est l’authentique Parole de Dieu.

Croire en la Bible, c’est croire en l’autorité de l’Eglise qui garantit la Bible.

Cathobiblique
Pour connaître les fondements bibliques de
la foi catholique

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