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LES CAUSES DE NULLITE DES ASSEMBLEES GENERALES DES SOCIETES

COMMERCIALES EN DROIT OHADA


Moment fort de la vie de la société, l’Assemblée Générale désigne la réunion des
actionnaires ou associés et des dirigeants d’une SA ou SARL ayant pour objectif, la prise de
décisions sur les questions importantes engageant l’avenir de l’entreprise. La réalisation et la
validité des Assemblées Générales nécessitent le respect scrupuleux des dispositions légales et
statutaires sous peine de nullité.
La nullité des AG est l’anéantissement rétroactif des réunions pour vice lors de sa
formation. Elle est expressément prévue par l’Acte Uniforme OHADA sur le Droit des Sociétés
Commerciales et du Groupement d’Intérêt Economique et se prescrit par trois (03) ans à
compter du jour où elle est encourue au sens de l’article 251 alinéa 2 de l’AUDSCGIE-R1
confortée par la CCJA statuant en Assemblée plénière dans son Arrêt no010/2023 du 19 Janv.
2023, Aff., Société Mission d’Investissement pour la Gestion de l’Epargne et du Crédit
(« MIGEC Finance ») C/ Sieur Jean Pierre KAMHOU.
Sa mise en œuvre est subordonnée à la violation de certaines règles régissant les
Assemblées Générales (Assemblées Générales Constitutive, Ordinaire, Extraordinaire, mixte et
spéciale) dont il convient d’évoquer.
La question de droit qui se pose est celle de savoir quels sont les cas ou hypothèses
dans lesquelles la nullité des Assemblées Générales peut être prononcée ?
La nullité des AG peut être prononcée en cas d’Irrégularité de la convocation à
l'Assemblée Générale, de défaut de communication des documents sociaux et la tenue non
conforme de l’Assemblée Générale.
1- Irrégularité de la convocation de l'Assemblée Générale
Toute Assemblée Générale irrégulièrement convoquée encourt la nullité. C'est le cas
lorsque :
- La convocation est effectuée par une personne n'ayant pas la qualité pour y procéder ou
lorsque l'un des associés ou actionnaire n'a pas été convoqué (Articles 519 alinéa 4 et 339 de
l’AUDSCGIE-R) ;
- Les projets de résolution envoyés ne sont pas soumis au vote de l’Assemblée (Article 521
alinéa 2 de l’AUDSCGIE-R) ;
- La délibération de l’Assemblée sur une question qui n’est pas inscrite à l’ordre du jour
(Articles 522 alinéa 1 et 338-1 de l’AUDSCGIE-R). Toutefois, les statuts peuvent prévoir que
toutes les décisions ou certaines d’entre elles sont prises par consultation écrite des associés
(Article 333 alinéa 2 de l’AUDSCGIE-R ;
- La modification de l’ordre du jour de l’Assemblée (Article 524 et 349 de l’AUDSCGIE-R) ;
2- Le défaut de communication des documents sociaux

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Les actions en nullité des actes, des décisions ou délibérations, se prescrivent par trois (03) ans à compter du
jour où la nullité est encourue.

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La non communication des documents sociaux lors de l’Assemblé Générale Ordinaire
entraîne la nullité lorsque :
- L’actionnaire ou associé, son mandataire nommément désigné n’a pas pris connaissance au
siège social de l’inventaire, des états financiers de synthèse et de la liste des administrateurs
lorsqu’un Conseil d’administration a été constitué ;
- Des rapports du CAC et du Conseil d’administration ou de l’Administrateur Général ; la liste
des actionnaires... (Articles 525 alinéa 4, 547 alinéa 4 et 345 alinéa 5 de l’AUDSCGIE-R) ;
3- La tenue non conforme de l’Assemblée Générale
La tenue non conforme de la feuille de présence lors de l’Assemblée Générale, est
susceptible d’entraîner la nullité.
- En cas d’absence d’une feuille de présence lors des délibérations ou celle n’indiquant pas le
nombre d’actions dont dispose chaque actionnaire et le nombre de voix attachés à ces
actions (Article 532 alinéa 2 de l’AUDSCGIE-R) ;
- la feuille de présence doit être emmargée par les actionnaires présents et par les mandataires,
au moment de l’entrée en séance et, les procurations et les bulletins de vote par correspondance
y sont annexés (Article 533 de l’AUDSCGIE-R) ;
- La certification sincère et véritable de la feuille de présence par les scrutateurs (Article 534 de
l’AUDSCGIE-R).
La vie de la société est jalonnée par la tenue des Assemblées Générales. C’est un moment
saillant et crucial de prise des décisions qui vont impacter par la suite, tout le fonctionnement
de l’entreprise.
Merci de nous avoir écouté et à très bientôt pour un nouveau numéro des brèves de K2C.

LA DOUBLE NATIONALITE AU CAMEROUN


Faisant parti des éléments d’identification d’une personne, la nationalité est le lien
juridique et politique qui rattache un individu à un Etat souverain. Au Cameroun, elle est
réglementée par la loi no 68/LF/3 du 11 juin 1968 portant code de la nationalité
camerounaise et le Décret no 68/DF/478 du 16 Décembre 1968 fixant les modalités
d’application du Code de la nationalité modifié et complété par le Décret no 94/131 du 14
Juillet 1994.
De nombreux concitoyens camerounais rendus à l’étranger pour des raisons
académiques, professionnelles ou culturelles, ont par la suite sollicité et obtenu la nationalité
du pays d’accueil. De retour dans leur pays d’origine, ils font face à des difficultés pour des
raisons qu’ils ont acquis une autre nationalité en plus de celle du Cameroun, toute chose qui est
interdite sur le territoire camerounais.
La double nationalité ou citoyenneté est l’appartenance d’un individu à deux nations
distinctes et concurremment protectrices. Le Cameroun n’a pas ratifié la convention portant sur
la double nationalité par conséquent il l’interdit. La question de droit qui se pose est celle de

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savoir si un camerounais en plus de sa nationalité d’origine peut-il bénéficier d’une autre
nationalité ?
La réponse à cette question pose un principe qui, soulève tout de même quelques exceptions.
1- Le principe de l’interdiction de la double nationalité au Cameroun
Aux termes des dispositions de l’article 31 (a) de la loi no 68/LF/3 du 11 juin 1968 portant code
de la nationalité camerounaise, le camerounais majeur qui acquiert ou conserve
volontairement une nationalité étrangère perd la nationalité camerounaise. Il ressort de
cette disposition textuelle qu’il est en principe impossible d’avoir une autre nationalité en plus
de celle camerounaise. Il s’agit d’un élément de fierté et de souveraineté propre à chaque Etat.
Cependant, ce principe souffre de quelques exceptions.
2- Les exceptions au principe
Bien que le législateur camerounais ait institué le principe de l’interdiction de la double
nationalité, il y a tout de même assorti des exceptions. Il est des cas où des personnes peuvent :
- Acquérir la nationalité camerounaise, en plus de la leur si leur loi nationale le permet,
- Jouir de la double nationalité jusqu’à six mois avant leur majorité où elles choisiront,
- Disposer de la faculté de décliner la nationalité camerounaise dans le cas où elles l’auraient
obtenu d’office.
En effet, aux termes des dispositions de l’article 11 (a) et (b) du code de la nationalité
camerounaise,
- L’enfant légitime, né au Cameroun de parents étrangers est camerounais si l’un d’eux y est né
(Art.11 (a)).
- L’enfant naturel, né au Cameroun est camerounais, lorsque celui des parents étrangers à
l’égard duquel la filiation a d’abord été établie y est lui-même né (Art.11 (b)).
Ces dispositions ne sont pas applicables aux enfants nés au Cameroun des agents diplomatiques
ou des consuls de carrière de nationalité étrangère qui ont toutefois la faculté d’acquérir
volontairement la qualité de camerounais au sens de l’article 20 de ladite loi (Art.16).
- L’enfant adopté par une personne de nationalité camerounaise peut déclarer, dans les six (06)
précédant l’accomplissement de sa majorité qu’il réclame la qualité de camerounais, pourvu
qu’à l’époque de sa déclaration il ait son domicile ou sa résidence au Cameroun (Art.21).
- La femme étrangère qui épouse un camerounais peut acquérir la nationalité camerounaise sur
demande expresse au moment de la célébration du mariage conformément à l’article 20 dudit
texte (Art. 17 et 18).
Telles sont donc quelques exceptions au principe de l’interdiction de la double nationalité au
Cameroun.
Chers camerounais, téléspectateurs à partir du moment où vous ambitionnez acquérir une
nationalité autre que celle camerounaise, sachez que vous perdriez d’office celle du Cameroun
et, vous ne la recouvrerez que selon des conditions et une procédure stricte de réintégration.

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Merci de nous avoir écouté et à très bientôt pour un nouveau numéro des brèves de K2C.

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