Féminisme et performance en Amérique Latine:

La rébellion des femmes

Étudiante : Adriana García Monge.

Cours: TW111SVT - Histoire et théorie.
Professeur : Alix de Morant.
l-2023
TW111SVT - Histoire et théoriC'est
Féminisme et performance en Amérique latine : La rébellion des femmes.
Adriana Garcia Monge

Indice
Introduction.............................................................................. 2

Performance en Amérique Latine...........................................3

Performance féministe en Amérique latine........................... 5

Performance féministe au Costa Rica................................. 13

conclusion.............................................................................. 20

Bibliographie.......................................................................... 21

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Féminisme et performance en Amérique latine : La rébellion des femmes.
Adriana Garcia Monge

Introduction
Ces dernières années, les mouvements féministes se sont multipliés partout dans le monde et
notamment en Amérique latine. Les féminicides, les inégalités et la violence contre les
femmes sont une situation qui accompagne la lutte sociale contre le patriarcat qui a gouverné
ces dernières années dans différents pays latins.

Cette situation sociale revêt donc également une grande importance pour les arts du spectacle
et l´arts de la performance. Ces dernières années, la lutte féministe a été très présente et
différents mouvements performatifs ont été générés par des femmes latino-américaines qui
abordent cette question.

Dans ce travail, l'apparition des performances féministes en Amérique latine et leurs artistes
respectifs de différents pays seront étudiés, afin de connaître leur travail et de pouvoir
réfléchir sur l'importance de leurs créations.

En outre, il est prévu de rendre visibles les derniers mouvements performatifs féministes du
Costa Rica en particulier et de présenter l'un des premiers collectifs performatifs féminins de
ce pays.

En tant qu'auteur de cet ouvrage, il est de la plus haute importance de pouvoir rendre visible
les mouvements performatifs d'Amérique latine et notamment ceux de mon pays d'origine, le
Costa Rica. Afin de réfléchir sur la situation sociale des femmes latines et la lutte constante
pour leurs droits.

En plus de montrer que la performance est un outil clé pour générer des espaces d'expression
pour de nombreuses femmes artistes. Qu'à travers leur corps elles présentent la mémoire de
nombreuses femmes qui ont vécu dans un monde patriarcal.

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Féminisme et performance en Amérique latine : La rébellion des femmes.
Adriana Garcia Monge

Par conséquent, ce travail étudiera la rébellion de nombreuses femmes dans différents pays
d'Amérique latine où elles ont généré différentes créations performatives ces dernières années
jusqu'à nos jours et son impact sur la société.

Performance en Amérique Latine

L'art de la performance a commencé à exister dans les années soixante et soixante-dix, à

partir de différents événements survenus. Comme la guerre du Vietnam, la lutte contre le
racisme, les mouvements étudiants, entre autres. Une période mouvementée, pleine de
nombreuses protestations sociales en faveur de l’égalité, de la paix et de la justice.

Cependant, dans cette crise des luttes sociales et du besoin d’expression, de nombreux
mouvements ont émergé qui ont mis en pratique des formes artistiques pour exprimer la
dispute du moment. Comme la performance principalement, les happenings ou l'action
painting.

« Dans les années 70, et depuis lors, cet art d'action, comme on l'appelle aussi, s'est
développé dans toute l'Amérique latine.
La performance est apparue dans la seconde moitié du XXe siècle et englobe une gamme
complexe et hétérogène d'art vivant qui traverse les frontières artistiques et disciplinaires à la
recherche de nouveaux langages, de nouveaux espaces et de nouveaux matériaux, pour
générer des expériences sans précédent qui mettent l'accent sur le processus de création et de
conceptualisation. contre le produit, et qui font du corps de l'artiste leur matière première.
(Alcázar, 2010, page 173).

C’est à cette époque que la performance s’est renforcée en Amérique latine et a commencé à
se développer dans de nombreux pays que nous découvrirons plus tard. Il est cependant
important de souligner l’émergence de la performance comme outil d’accompagnement des
mouvements sociaux, impliquant constamment le corps comme véritable manière de
répondre à ce qui se manifeste.

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Féminisme et performance en Amérique latine : La rébellion des femmes.
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Dans de nombreux pays d'Amérique latine, ce mode d'expression s'est développé face à
différentes situations sociales, mais ayant en commun l'implication du corps humain comme
facteur primordial affecté par les circonstances et obligé de trouver un moyen de s'exprimer
artistiquement.

À cette époque, en outre, les mouvements de femmes ont surtout acquis beaucoup de force et
avec eux de nombreuses expressions ont émergé à travers des performances en Amérique
latine. Cependant, il est important de comprendre ce qui se passait au niveau social et les
causes de tous les mouvements qui ont émergé.

"Parallèlement aux mouvements féministes, une série de mouvements contre-culturels ont

émergé en Occident au cours de cette période, remettant en question le système établi. Dans
plusieurs pays, il existe des mouvements étudiants vigoureux, ils luttent pour les droits
civiques, contre le racisme, contre la guerre du Vietnam, pour la liberté sexuelle et l'amour
libre, le mouvement hippie, pour les droits des femmes, contre l'autoritarisme familial, le
mouvement de libération gay, le l’usage récréatif de la marijuana se répand parmi les jeunes.
Dans ces années-là, apparaît la pilule contraceptive, qui accorde aux femmes une énorme
liberté sexuelle en séparant le sexe de la procréation. De l’autre, les avancées technologiques
atteignent les foyers : la télévision devient un puissant moyen de communication nationale et
internationale ; Toutes sortes d’appareils électriques arrivent dans les foyers de la classe
moyenne, facilitant les tâches domestiques pénibles. Le divorce commence à être légalisé
dans plusieurs pays. La musique joue un rôle fondamental dans la rébellion des jeunes : le
rock et les Beatles sont un phénomène international. L’art d’avant-garde brise les frontières
artistiques et fait émerger de l’action painting, des événements et des performances. (Ázar,
JA, 2021, page 9.)

Sans aucun doute, de nombreux facteurs sociaux de cette époque ont généré une lutte
constante chez les gens pour se libérer des paradigmes et des stéréotypes établis. Il s’agissait
de mouvements sociaux qui remettaient en question le système établi dans les années 70.
C’était un moment crucial et important pour tous. Un moment où les corps ont commencé à
briser directives sociales et ont commencé à exprimer leurs opinions à travers des
manifestations.

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Une époque de changement où les gens ont commencé à prendre conscience des inégalités et
de l’injustice qui existaient à l’époque. De plus, prendre l’habitude de s’habituer aux
nouvelles avancées technologiques et aux nouvelles découvertes en médecine.

Par conséquent, des mouvements artistiques performatifs ont émergé, dirigés principalement
par de nombreuses artistes féminines, comme outil d’expression et de manifestation contre le
patriarcat. Beaucoup de ces artistes venaient de divers pays d'Amérique latine et, avec
différentes propositions, expriment avec leur corps la lutte pour leurs droits et leur position
sociale.

Performance féministe en Amérique latine

Pour parler de l’intervention des femmes dans toute l’Amérique latine, il est important de
comprendre leur position dans la société des années soixante-dix. De nombreuses femmes ont
commencé à être présentes dans les universités et dans les mouvements étudiants.

« La présence des femmes dans les universités latino-américaines, dans les années soixante,
était encore très faible, mais peu à peu une expansion des inscriptions féminines a
commencé, en particulier dans des carrières telles que la philosophie, la comptabilité, la
médecine, la psychologie et les arts. mais dans des carrières comme l’ingénierie ou les
mathématiques, il n’y a pratiquement pas de femmes. Cette augmentation de la présence
féminine dans les universités est visible dans les manifestations étudiantes de la fin des
années soixante. Cela se traduit également par une augmentation du nombre de femmes dans
la main-d’œuvre qualifiée, ainsi que dans divers domaines de la vie politique et culturelle.
(Ázar, JA, 2021, page 9.)

Il est important de rendre visible la participation des femmes à ce moment-là, car c'est à ce
moment-là que leur présence commence à être constante et décisive. Avec la découverte de la
performance et de la liberté d'expression qu'elles pouvaient générer avec cet outil, de
nombreuses femmes ont commencé à explorer différentes manifestations de leurs sentiments
avec leur corps.

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Féminisme et performance en Amérique latine : La rébellion des femmes.
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Dans de nombreux pays d’Amérique latine, de nombreuses femmes artistes ont commencé à
mettre en pratique l’art de la performance. Ensuite, je citerai les plus remarquables de
différents pays :

María Teresa Hincapié (Colombie)

María Teresa Hincapié est l'une des artistes colombiennes les plus reconnues et une éminente
représentante de la performance en Colombie. Né en Arménie, Quindío, en 1956, et
récemment décédé en janvier 2008.
Dans son travail, Hincapié implique puissamment le
quotidien dans des actions liées au travail féminin dans la
société.

Ses performances sont liées aux problèmes d'être une

femme, au monde qui l'entoure. Un monde qu’elle
analyse et désigne comme un environnement oppressant.
Les œuvres de Hincapié ont obtenu plusieurs
reconnaissances comme le premier prix au Salon
National des Artistes en 1990, un événement organisé
par l'État, au cours duquel il a obtenu la plus haute
récompense consécratoire avec la performance "One
thing is one thing", une pièce qu'il a développée pendant
huit heures.

« Une chose est une chose, une œuvre paradigmatique de cette relation entre l'art et la vie qui
caractérise toute l'œuvre de María Teresa Hincapié, consistant en l'agencement silencieux,
méthodique et obsessionnel d'objets quotidiens dans un espace considérable et pour une
période de temps apparemment infinie. .
Hincapié apporte toutes ses affaires dans l'espace d'exposition, souligne José Roca (2000), et
procède à leur organisation selon des schémas divers et imprévisibles. Chaque objet, aussi
humble soit-il, est traité avec la même énergie concentrée et individuelle, ce qui lui confère
une aura, un caractère presque précieux. Les relations entre les objets commencent à
émerger spontanément, dans une chaîne d'associations qui repose davantage sur l'expérience

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réelle des choses que sur leurs caractéristiques formelles ou fonctionnelles, qui sont
habituellement la manière dont nous avons tendance à les catégoriser. La spirale des choses
qui se construit lentement au cours du temps interminable de l'action rappelle le caractère
cyclique et involutif du temps ; la répétition d’actions et de gestes, toujours différents mais
étrangement familiers. (Alcazar, 2010, page 178).

Malheureusement, María Teresa Hincapié est décédée le 18 janvier 2008, laissant un vide
dans l'art d'action colombien.

Antonieta Sosa (Venezuela)

Au Venezuela, l’art de la performance a une longue histoire, elle a commencé dans les années
70 et se poursuit aujourd’hui.
Antonieta Sosa, née à New York en 1940, fille de parents vénézuéliens, est une artiste avec
une longue et riche carrière au Venezuela, développée non seulement dans la performance
mais aussi dans la peinture, la photographie, la vidéo et la danse. C'est un prix
Arts Plastiques Nationaux 2000.

« Antonieta valorise le féminin comme une posture discursive capable d'élargir les codes de
l'art concret. Sa vision artistique est indissociable de son expérience en tant que sujet féminin
(cf. Hernández, 2002).
Ces dernières années, le travail des femmes dans l’art a réévalué le quotidien. Antonieta
Sosa est une artiste qui, dans chacune de ses œuvres, sauve les gestes de nos événements
quotidiens. En 2003, Antonieta Sosa réalise son spectacle Tejido jaune bleu et rouge à l'infini
tissant et détissant avec deux aiguilles une très longue écharpe aux couleurs du drapeau
national, avec laquelle il veut signaler la nécessité de s'asseoir patiemment et de tricoter le
pays. Ici, Sosa recourt à une activité considérée comme féminine comme le tricot, la
revalorise et la re-signifie. (Alcazar, 2010, page 179).

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Lorena Wolffer (Mexique)

Lorena Wolffer est née au Mexique en 1971 et est l'une des artistes de performance les plus
en vue des années 90. Lorena aborde les problèmes sociaux et politiques qui touchent les
femmes.
L'une de ses premières performances remonte à 1992, alors qu'il avait 21 ans."Prendre un
bain" C'est ce qu'on appelle le spectacle dans lequel Lorena apparaît nue, assise à côté d'une
baignoire pleine de sang, et avec des mouvements lents et doux, elle commence à faire glisser
le liquide vital et visqueux sur son corps.
Le sang est un élément que Lorena utilise de manière
récurrente dans plusieurs de ses performances.
Lorena joue avec le symbole ambigu que représente le
sang. Dans cette performance, Lorena recouvre
lentement tout le corps de sang, revendiquant ainsi le
pouvoir du sang en tant qu'élément vital et montrant
ainsi que le sang nettoie et purifie.

« En 1997, Lorena Wolffer a présenté un spectacle

intitulé Mexican Territory, dans lequel Lorena était
nue, les mains et les pieds attachés sur un lit
d'opération, tandis qu'une goutte de sang coulant
d'une poche de transfusion la frappait à chaque
seconde sur le ventre, par intermittence sur le ventre.
cours de six longues et interminables heures. Son
corps, transformé en métaphore du territoire mexicain, était un commentaire sur la passivité
et l'impuissance de la majorité des habitants.
personnes face aux assauts de la crise économique et sociale que traverse le pays. Avant
d'entrer dans la salle du musée transformée en salle d'opération, on a entendu le discours
d'un sénateur nord-américain sur la désertification du Mexique dans la lutte contre
Trafic de drogue. Dès l’entrée, un épais brouillard rendait l’atmosphère plus irrespirable. Au
milieu de la pièce se trouvait le corps allongé de Lorena. Lorena endura cette souffrance
avec résignation, tandis qu'une voix off disait : "Danger, danger, vous approchez du territoire
mexicain", une phrase qui était répétée encore et encore, sans fin. Lorena utilise également le

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sang dans cette performance, mais cette fois dans son aspect tragique, de douleur et de
souffrance, de mort. Pendant six heures, le sang qui coulait constamment de son nombril
éclabousse son ventre et ses jambes. En entrant dans la salle du musée, le spectateur se
retrouve soudain avec le corps d'une femme, soumise, asservie, torturée. Lorena Wolffer
amène le spectateur à être le voyeur d'un corps féminin torturé, tout en écoutant juxtaposée
une bande qui re-signifie la scène et la transforme en dénonciation politique, provoquant la
confrontation des sens du spectateur et ébranlant sa perception. Wolffer pousse le corps
jusqu’à ses limites de résistance et utilise le sang comme un élément symbolique puissant
(Alcázar, 2001). » (Alcázar, 2010, page 185).

Lygia Clark (Brésil)

Lygia Clark est née en 1920 à Belo Horizonte, au Brésil, et décédée en 1988 à Rio de Janeiro.
L'œuvre de Clark est d'une grande importance, non seulement pour la culture brésilienne,
mais aussi pour l'art en général.
Clark, depuis 1963, cherche le déplacement et la
déconstruction des concepts d'artiste, d'œuvre et de
spectateur. Clark cède la paternité de l'œuvre au spectateur
afin qu'il cesse de se comporter comme tel et devienne
participant de sa propre expérience.

« En brisant les barrières entre l'artiste et le spectateur,

Lygia Clark explore les multiples significations de corps.
Pendant trois décennies, elle a été reconnue comme une
artiste de premier plan. Elle anticipe les préoccupations
actuelles autour du corps et interroge les relations entre art
et société. Il a exploré la perception sensorielle et son
corrélat psychique, qu’il a appelé « des rituels sans mythe ». Dans l'art traditionnel, l'artiste
donne un message et le spectateur le reçoit à travers l'œuvre d'art, qui est perçue par la vue.
L’art est généralement perçu par la vue, isolée du reste des sens et indépendamment du corps
dans son ensemble. Clark change le rôle de l'artiste, du spectateur et de l'objet médiateur.
Puisque l’objet n’est plus une représentation, il n’a ni signification ni structure sans la
manipulation du participant ici et maintenant. Les objets ne prennent pas de sens à l’œil nu
parce qu’ils ne sont pas faits uniquement pour être regardés, mais plutôt parce qu’ils

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prennent vie dans l’imagination intérieure du corps (Brett, 1994). Noemí Martínez, raconte
quelques-unes des œuvres que cette artiste a réalisées dans les années soixante : En 1967,
elle a réalisé plusieurs actions, comme le Masque Sensoriel, un tube en caoutchouc pour la
respiration des plongeurs dont les deux extrémités étaient jointes, le transformant ainsi en un
cercle qui, une fois étiré, produisait un bruit semblable à une respiration suffocante... En
1968, il proposa des gants sensoriels pour redécouvrir le toucher, où les gens enfilaient des
gants faits de différents matériaux avec lesquels ils devaient attraper des balles de différentes
tailles, textures et poids, pour terminer à main nue. Lygie Clark a dit que dans ces
expériences collectives, l'objet était aboli et la personne devenait l'objet de sa propre
sensation (Ramírez, 2000). » (Alcázar, 2010, page 183).

Tania Bruguera (Cuba)

Née à La Havane en 1968, elle a réalisé de nombreuses expositions et performances depuis

1986. Représentante officielle de Cuba à la XXIIIe Biennale de São Paulo en 1996. Tania vit
une partie de son temps à Chicago et l'autre à La Havane.
Tania a commencé à se faire connaître internationalement avec la série de performances «
Body Faces » (1982-1993), réalisée en hommage à la
légendaire artiste cubano-américaine Ana Mendieta.

« En 1997, Tania a commencé l'une des séries les plus

controversées et les plus connues : Le poids de la
culpabilité, qui a débuté le 4 mai 1997, dans sa maison
de la Vieille Havane, car son travail n'était pas inclus
dans la VIe Biennale de La Havane Cuba. . Sa maison
était ouverte sur la rue. Le public international venu le
voir s'est mêlé aux voisins et aux gens du bar très
fréquenté de l'autre côté de la rue. Vêtue de blanc et
pieds nus, Bruguera se tenait devant un drapeau
cubain, fabriqué par elle-même à partir de cheveux
humains. De son corps pendait un bélier sans tête, qui
pendait sur sa poitrine comme un bouclier. Sur le sol, il
y avait un pot avec de la terre et une assiette creuse

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remplie d'eau. Tania a mis un peu de terre dans sa main, l'a mélangée avec de l'eau et l'a
mangée lentement.
Pendant plus de 45 minutes que dura l'action, Bruguera mangea la terre dans une attitude de
résignation et de résistance. Le poids de la culpabilité a été intitulé cette action dans laquelle
l’artiste a passé environ une heure à manger de la terre, calmement et rituellement » (Pozo,
s.f.).
José Ramón Alonso, en analysant cette performance, constate que : L'énorme drapeau limite
l'action à Cuba. L'agneau est un symbole de sacrifice, mais il exprime aussi l'innocence, la
soumission, la docilité, l'indulgence, la miséricorde. L’agneau incarné dans le corps de
l’artiste, ou dans le corps social, connaît bien d’autres interprétations.
Un corps sobre et docile. D’un autre côté, « manger de la terre » est une expression cubaine
qui signifie absence de prospérité économique, donc l’interprétation semble directe. D'autres
parlaient d'un rite de purification lié à l'imaginaire des religions syncrétiques locales, ou
d'une manière de digérer la réalité de la manière la plus terrible, ou encore d'une manière de
dénoncer les comportements prédateurs des sociétés dominantes... mais ça, l'art au but. et la
polysémie à travers, permet d'obtenir les interprétations les plus différentes (Alonso, 2006).»
(Alcazar, 2010, page 182).

Bruguera s'intéresse à analyser son contexte social et culturel, à enquêter sur le pouvoir,
l'émigration, la mémoire et à en faire le thème principal de ses œuvres. Cela fait du rituel
personnel un acte social. Cela fait de la performance une réflexion critique.

Marta Minujín (Argentine)

Marta Minujín est une artiste argentine reconnue internationalement comme l'une des artistes
pionnières de la performance. Née à Buenos Aires en 1941, son travail est d'une originalité
notable.

"Rodrigo Alonso, essayiste argentin, souligne qu'en 1966, après s'être nourrie de la culture
hippie et des théories de Marshall McLuhan aux États-Unis, Marta Minujín a commencé une
série d'œuvres qui exaltent la médiatisation de l'expérience quotidienne, plongeant le
spectateur dans l' univers visuel et hyper fragmenté des médias de masse.

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La première de ces œuvres
était Simultaneidad en
simultaneidad, réalisée avec
Allan Kaprow (de New York,
États-Unis), Wolf Vostell (de
Cologne, Allemagne) et Marta
Minujín à l'Institut Torcuato
Di Tella, Buenos Aires,
Argentine. Chacun des trois
artistes participants a créé un
événement que les deux autres
devaient répéter au même jour et à la même heure dans leur pays respectif. Le résultat des
actions simultanées est communiqué aux trois pays via le satellite « Pájaro Madrugador »
(Alonso, 2005b).
Pour le réaliser, Minujín a convoqué soixante invités, qui ont été bombardés par tous les
moyens disponibles : ils ont été filmés par télévision en circuit fermé, ils ont reçu des
instructions par radio, ils ont été enregistrés et photographiés. Onze jours plus tard, pareil

Les gens ont été confrontés à leurs propres images obtenues lors de la première rencontre.
Dans le show room Di Tella, 60 téléviseurs ont été installés, des machines qui projetaient des
diapositives sur les parois latérales et une autre qui projetait un film sur le mur de la scène.
Dans le même temps, 500 appels téléphoniques ont été passés et 100 télégrammes ont été
envoyés aux téléspectateurs qui regardaient l'enregistrement de l'événement diffusé à la
télévision, avec le message « vous êtes un créateur » (Alonso, 2005b : 4). (Alcázar, 2010,
page 181).

Performance féministe au Costa Rica

En tant qu'auteur de cet ouvrage, il est très important mettre en valeur et partager le
mouvement féministe dans le mouvement de la performance au Costa Rica. Un pays
d'Amérique centrale dont on ne sait peut-être pas grand-chose sur son développement
artistique mais qui a en même temps beaucoup à montrer.
Pour moi, qui viens de ce pays, cela représente une grande tâche et une grande responsabilité
de documenter le travail que mes collègues, amis et enseignants ont accompli dans le

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Féminisme et performance en Amérique latine : La rébellion des femmes.
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domaine de la performance. Et que celui qui lit cet ouvrage puisse se nourrir d'une nouvelle
perspective qui sera celle du Costa Rica comme référence principale.

Pour commencer, il est important de souligner que le mouvement de performance au Costa

Rica est quelque chose de très récent. Qu'il soit présenté comme un art contemporain qui
apparaît dans les rues et les manifestations ces dernières années.
Son développement est si récent qu'il n'existe pas de données aussi vastes et approfondies ;
les références existantes sont peu nombreuses mais détaillées. Celles nécessaires pour
démontrer le début du développement et l’apparition de l’art de la performance au Costa
Rica.

« La performance dans notre pays est une pratique assez naissante, qui s'est développée dans
le domaine des arts visuels à la fin des années 90, de manière plutôt conceptuel, mais aussi
très fort dans l'univers des arts du spectacle, d'où il est abordé dans une perspective plutôt
pédagogique ; Dans le même temps, ces types d’actions ont trouvé un espace de pratique et
de feedback dans le militantisme.
Les caractéristiques intrinsèques des performances rendent complexe la recherche
d’informations sur celles-ci car les actions ne sont pas dans tous les cas enregistrées, ou
parce que si elles sont enregistrées elles ne sont pas forcément accessibles pour consultation.
Une tâche complexe, à laquelle on ajoute aussi que la pratique de la performance est une
pratique qui échappe aux classifications, à la systématisation et même à l’énonciation
elle-même. (Une cartographie de la performance en tant que pratique artistique au Costa
Rica - CCECR, 2020)

Dans ma formation en Arts du Spectacle à l'Université du Costa Rica, il est important de

souligner que les études de Performance au niveau pédagogique sont présentes à l'académie.
L'étude constante de cet art et ses références respectives dans d'autres pays sont prises en
compte.
D'autre part, la pratique des performances ces dernières années a été très présente dans les
manifestations générées par les situations politiques et sociales du pays.

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Je voudrais donc mentionner le« Collectif Las Hartas »un groupe de femmes artistes qui, ces
dernières années, ont participé constamment à différentes interventions dans les espaces
publics. En 2022, ils ont reçu l'un des prix nationaux d'arts visuels Francisco Amighetti 2022

décernés au Collectif Las Hartas pour l'exposition « Santa Luchona : la patronne de ceux
d'entre nous qui combattent dans les rues ». Leurs propositions ont été très puissantes et
importantes pour mettre en lumière la situation des femmes et leurs droits dans le système
patriarcal du Costa Rica.

Ensuite, je présenterai ses œuvres les plus remarquables du collectif Las Hartas :

Le feu poétique des Panchas Hartas, 2021.

Le feu poétique des Panchas Hartas,était une exposition de photographies présentée au

Centre culturel d'Espagne, à San José, au Costa Rica.
Les photographies sont la documentation de l'intervention performative réalisée par le
Collectif Las Hartas.

« Feu, Panchas en a marre ! » Avec ce cri courageux, quatre artistes du Costa Rica
invoquent l'héroïne nationale et méritoire de la patrie, Francisca Carrasco Jiménez, Pancha,
(1816-1890), une femme qui a participé à la campagne nationale de 1856-1857 contre
l'expansionnisme nord-américain de William Walker et ses flibustiers. (González, 2021)

Ce spectacle commémore la figure

historique du Costa Rica, Francisca
Carrasco Jiménez, connue sous le
nom de Pancha. Une des femmes
présentes dans la bataille contre les
conquérants nord-américains qui
voulaient gouverner le Costa Rica.
Pancha était une femme qui n’avait
pas peur de prendre les armes pour
lutter pour la liberté de son pays.

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Le Collectif Las Hartas s'empare de la mémoire de Pancha et la ramène au présent pour
interroger, à partir de l'histoire de ce personnage, l'autonomisation des femmes au cours de
ces dernières années. Ils s'approprient le mythe de ce personnage féminin et construisent une
poétique à travers la performance.

« L'intervention-performance se compose de sept photographies (de Hellen Hernández et

Pablo Flores) – dont une prise avec un drone –, de l'audio, des objets et une installation, qui
ensemble parcourent des lieux significatifs que les artistes réinterprètent comme habités par
Pancha. »(González, 2021)

« Sur chaque photo, les artistes réalisent une performance vêtus d'un costume composé d'un
jean bleu, d'une chemise blanche, d'un long jupon noir, de bottes en caoutchouc noires et
d'une cape rouge ; Ils portent également un bandeau bleu clair dans les cheveux et portent
une ceinture avec un pistolet et une machette à la taille.

"Pancha porte certains de ces éléments dans le portrait peint qui a immortalisé sa
silhouette." (González, 2021)

Le travail du collectif Las Hartas avec l'Histoire de Pancha comme héroïne du Costa Rica est
très important, car il crée un espace pour à travers de performance pour refléter sur la position
des femmes. De plus, cela ramène l'identité costaricienne au présent à travers de l'histoire qui
contient le personnage de Pancha.

Femmes armées, 2022.

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Femmes armées, était une performance qui a eu lieu lors de la marche du 8 mars contre les
violences faites aux femmes, en 2021.
En 2022, une exposition en ligne de femmes artistes d'Amérique centrale a eu lieu et les
photographies de cette performance en faisaient partie représentant le Costa Rica.

« Recontarnos est une exposition d'art réalisée par des artistes féminines multidisciplinaires
d'Amérique centrale, qui met en lumière et relie les expériences partagées, les perspectives et
la résilience des femmes et des corps féminisés de la région. Le projet est une manière de
s'approprier nos propres récits à travers autonomie créative pour raconter nos propres
histoires, pensées et sentiments, gentillesse, tendresse et attention ; d'où le titre Recontarnos.
"Il s'agit de la première exposition d'Amérique centrale qui rassemble des artistes féminines,
organisées par un collectif composé de femmes, utilisant la curation communautaire."
(Artishock, 2022)

Cette exposition est un exemple clair de la nécessité de générer des espaces en Amérique
latine pour la réflexion des œuvres performatives féministes et de la responsabilité de
documenter les différentes interventions de chaque pays latin.
Présentant une grande variété d’artistes féminines et leurs œuvres créatives. Las Hartas
étaient présents à cette exposition avec des photographies de la performance qu'ils ont
réalisée intitulée «« Femmes armées ».
Une fois de plus, ce groupe nous présente avec cette performance la remise en question du
pouvoir des femmes dans la société et de leur participation.
Lors de cette intervention, ils décident de porter un costume traditionnel de la culture
costaricienne, commémorant les paysannes qui se consacrent généralement aux tâches
ménagères. Cependant, le Collectif La Hartas remet cela en question et présente les
paysannes dotées d'un fusil. S'emparer d'un espace public comme la rue et intervenir avec
leur voix.

« … commet des actes impensables : prendre les armes et la rue comme alliés. À travers une
seule photographie, Las Hartas nous raconte, depuis leur espace performatif, que descendre
dans la rue, c'est reprendre ce qui leur a été pris, en même temps qu'ils nous invitent à
interroger notre appartenance à l'espace public. (Artishock, 2022)

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Ce spectacle montre l'importance de sauver la culture et l'identité costaricaines pour le
Collectif Las Hartas, en partant de l'histoire des paysannes et en revendiquant leur position de
femme dans la société.

La Sainte Luchona, 2023.

« Santa Luchona en tant que protagoniste – avec des gants de boxeur et un costume écarlate
– est l'œuvre récompensée par l'un des prix nationaux d'arts visuels 2022.
"La Santa Luchona, à la fois sacrée et piétonne, convoquait les femmes dans un code
religieux resignifié avec la force des gants de boxe." (González, 2023)

Sainte
Luchona, cela
active un
discours
féministe à
partir du rituel
religieux,
créant l'image
d'une femme
qui se bat avec
des gants de
boxe comme une figure religieuse à louer.
Cette représentation s'est déroulée dans la rue sous la forme d'une procession où le Collectif
Las Hartas portait sur ses épaules l'image de Santa Luchona. Faisant allusion aux processions
religieuses qui ont lieu dans l'église.
Cependant, le groupe revendique cette activité jusqu'à présent et il le fait avec l'image d'une
boxeuse qui se bat dans les rues pour ses droits.

« Notre intention est de transformer la salle 1.1 en un espace cérémoniel, qui invite le public
à faire partie de l'expérience dévotionnelle de La Santa Luchona, tant dans les différentes
activations-rituels-participations, que dans une procession qui se déroulera comme une
action collective qui débutera au MADC et se terminera sur la Plaza de la Democracia à la

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Féminisme et performance en Amérique latine : La rébellion des femmes.
Adriana Garcia Monge

fin de la marche le 25 novembre, Journée internationale pour l'élimination de la violence

contre les femmes. (González, 2023)

"L'œuvre "Santa Luchona: la patronne de ceux d'entre nous qui combattent dans les rues" a
reçu le Prix National Francisco Amighetti des Arts Visuels dans la catégorie "Autres
catégories" pour avoir quitté la place du musée, pour s'engager dans l'activisme et
l'artivisme dans les rues, dans le cadre de la commémoration du 25 novembre, Journée
internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes. (González, 2023)

Cette dernière performance du Collectif Las Hartas a obtenu le Prix National des Arts Visuels
Francisco Amighetti pour son intervention avec la Santa Luchona. En raison de la manière
dont ils revendiquaient les différents symboles et actions religieux à une contemporanéité.

« Les Hartas réalisent leur travail artistique depuis dix ans, une période qui leur a permis
d'entrelacer leurs métiers et leurs expériences avec une vision interdisciplinaire et «
indisciplinaire », afin d'enquêter et de créer ceci et deux propositions ajoutées à leur
carrière. » (González, 2023)

Actuellement, ce groupe continue de travailler et construit une plate-forme virtuelle avec

toutes ses œuvres accessibles au public.

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Féminisme et performance en Amérique latine : La rébellion des femmes.
Adriana Garcia Monge

Conclusion
En observant le travail de toutes les femmes artistes d'Amérique latine en performance, vous
pouvez constater la grande variété de méthodologies et de thèmes allant de la discrimination,
de la religion, du sexisme, de la répression sexuelle, de l'identité, entre autres.

En présentant des éléments de la vie quotidienne comme matériau de travail principal, il

permet aux artistes d'explorer leurs problèmes personnels, politiques ou sociaux, à un niveau
plus authentique, à partir de leur propre expérience.

Il est important de souligner que dans la plupart des performances, le corps des artistes est la
matière première avec laquelle le travail créatif est exploré, interrogé et transformé. Le corps
est à la fois produit et création artistique.
Il est évident que le corps de l'artiste n'est pas séparé du contexte social qu'il traverse. Un
corps conditionné à une culture et une structure sociale.

Cependant, les artistes décident avec la performance de commettre un acte de rébellion en

exposant les problèmes sociaux d'une femme. S'exprimer à travers leur corps et s'opposer au
système oppressif qui les conditionne à vivre de manière inégale. Faire une rébellion de son
corps, de ses voix et de ses idées à travers la performance. Laisser un héritage dans la
mémoire des arts pour les rappeler comme les principales références de la rébellion des
femmes à travers la performance.

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Féminisme et performance en Amérique latine : La rébellion des femmes.
Adriana Garcia Monge

Bibliographie

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CORNAGO, Óscar (coord.) (2010) Utopies de proximité dans le contexte de la

mondialisation : création scénique en Ibéro-Amérique. Cuenca, Ediciones Universidad de
Castilla-La Mancha, série Kaléidoscope.

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Universidad.Hebdomadaire universitaire.
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D'AMÉRIQUE CENTRALE. Artishock Revista.
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Féminisme et performance en Amérique latine : La rébellion des femmes.
Adriana Garcia Monge

González, ABF (30 mars 2023). La Santa Luchona décernée par l'artiviste et artiste de rue •
hebdomadaire Universidad.Hebdomadaire universitaire.
https://semanariouniversidad.com/cultura/la-santa-luchona-premiada-por-artivista-y-callejera/

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