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Ce cours permet à l'étudiant d'acquérir des connaissances théoriques et factuelles sur les
diverses problématiques du développement: dimensions économiques, politiques et
sociales du développement.
Méthode
A chaque niveau du cours, des exercices sous la forme de travaux dirigés viendront
permettre aux étudiants de s’approprier le contenu du cours, et même de le dépasser. La
bibliographie proposée les orientera pour des recherches pratiques en sociologie du
développement. Ces travaux dirigés prendront, à chaque séance, plus de la moitié du
temps.
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Evaluation
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Introduction
Le développement est la caractéristique dominante de l'évolution de l'économie
mondiale depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il exige un important effort
d'investissement en vue d'accroître le potentiel de production et une programmation ou
une planification pour orienter les choix, les actions et les structures. Contrairement au
terme « croissance », qui implique l'élévation des principales grandeurs caractérisant un
état économique donné, celui de « développement » est une amélioration qualitative et
durable d'une économie et de son fonctionnement. Il exige des aspects qualitatifs plus
précis à savoir le bien-être de la population et un état social globalement en progrès. Il
est à la fois une aspiration, un besoin, un programme, une exigence. Des lors, il est plus
que necessaire de parler d’une «sociologie du développement » non seulement pour
faire la lumière sur ses implications théoriques mais également et surtout pour jauger de
son utilité pratique aujourd’hui.
1. La sociologie
La sociologie est la science qui étudie les phénomènes ou faits sociaux, les institutions
sociales, économiques, politiques, etc. Elle repose sur une explication objective de ces
phénomènes en tenant compte de la spécificité de la société.
La sociologie est également l’étude des rapports sociaux. Sous ce rapport, elle analyse
les mouvements sociaux, les interactions sociales et les expressions symboliques
donnant accès à leur signification.
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2. Le développement
Oakley et Garforth (1986), cités par Hammani (1997), estiment que le développement
évoque une certaine forme d’action, ou d’intervention propre à influencer sur le
processus général de transformation sociale.
Selon Rocher (1986) et Weber (1965), le développement peut donc être aperçu
comme l’amélioration des conditions de vie matérielles et immatérielles de la plus
grande partie de la population ; cette amélioration doit être continue et durable.
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Le développement, une totalité dialectique
Il y a développement du seul fait qu’il a des acteurs et des institutions qui se donnent
le développement comme but à atteindre et y consacre du temps, de l’argent et de la
compétence professionnelle (De Sardan, idem). C’est donc la présence
d’une «configuration du développement» qui définit l’existence ou non du
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développement. Si le développement implique l’interaction des acteurs et des
institutions engagées dans ledit processus, cette caractéristique fait de lui le champ de
prédilection de la sociologie.
La confrontation de ces éléments constitue une entreprise complexe qui dépasse les
seules compétences des économistes, des agronomes ou tout autre intervenant sur cette
problématique. L’analyse de ces interactions comme celles relevant des diverses formes
de changement social demande un niveau de compétence spécifique. C’est celui-là que
revendique les sociologues du développement.
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auteurs néoclassiques en général). Avec l’évolution de la connaissance scientifique et
surtout au XIXème siècle, des disciplines comme la sociologie, l’anthropologie, se sont
intéressé à ces pans de l’activité humaine jadis réservés à la science économique.
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reconnue comme cruciale, en raison de la contribution des fondateurs de la sociologie.
Pour certains analystes dont Swedberg (1994), les années 1920-1960 représentent une
seconde période peu intéressante. La sociologie économique se contente alors de
« simplement reprendre des idées anciennes », enclenchant ainsi un déclin à partir de la
fin des années 1930 jusqu’au début des années 1960. Au cours de cette période, elle
devient de plus en plus fragmentée en sous-spécialisations : sociologie du travail, du
développement, de l’entreprise, des organisations, etc. Une institutionnalisation tardive
par rapport à celle de la science économique et de la science politique expliquerait que
la sociologie soit entrée dans les universités états-uniennes comme « science des
restes ».
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système politique, système culturel, système d’intégration sociale) interreliés par des
relations d’échange qui réalisent une sorte d’équilibre général. Outre une certaine
contamination économique, cette sociologie structuralo-fonctionnaliste demeure trop
abstraite pour alimenter une véritable programmation de recherche. En dépit de ces
contributions majeures et de l’influence du marxisme, la sociologie économique de
l’après-seconde-guerre mondiale ne parvient pas « à trouver place dans le champ
économique » que se partageront la micro-économie néoclassique avec ses modèles
mathématiques appliqués au marché et la macroéconomie d’inspiration keynésienne
pour l’étude des politiques économiques (Cusin et Benamouzig, 2004 :442).
Deux « secousses sismiques », la première à la fin des années 1960 et la seconde dans
les années 1980, favoriseront la naissance d’une nouvelle sociologie économique. La
première est provoquée par l’émergence de nouveaux mouvements sociaux (étudiants,
femmes, mouvements écologiques) qui mettent de l’avant des demandes d’autogestion,
de qualité de vie, de créativité et de réalisation de soi. Ces revendications, dont la
satisfaction dépasse le seul partage des gains de productivité, contribuent à l’éclatement
du compromis fordiste, tout en invalidant partiellement les approches keynésiennes et
de la reproduction, fonctionnaliste et marxiste. La seconde est provoquée par les
politiques néo-libérales, qui ciblent l’intervention étatique comme cause principale de la
crise économique. Si la crise des États providences et la montée du chômage
représentent autant de menaces pour les acquis, elles invitent non seulement à la
résistance mais aussi à la recherche d’alternatives comme en témoignent
l’altermondialisation et l’alteréconomie (Laville, 1994). Dans ce contexte de « grande
transformation », la sociologie économique renoue avec la tradition classique et apporte
un éclairage nouveau sur la diversité des configurations « État, marché et société
civile ».
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Avant de parler de l'économie proprement dit, il convient de dire quelques mots de ce
qu'on appelle économie de subsistance dont le passage et la transformation des autres
formes d'économie va donner naissance à un système de pensée qui va voir naître la
science économique ou économie politique.
Mais, cette économie déjà basée sur le profit était assez limitée dans sa production et
dans son extension géographique. Au 16ème et au 17ème siècle va naître le
mercantilisme. Se dégageant de tout l'ensemble du corps social et devenant de plus en
plus complexe, l'économie méritait déjà à cette époque qu'on lui applique une réflexion
particulière. Cette économie mercantile sera ainsi marquée par la conservation de l'or en
Espagne, et au Portugal, par le développement de l'industrie en France, le
développement du commerce et de la navigation en Angleterre.
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L'apparition dans l'ex-URSS d'un système économique nouveau qui constitue un
défi de l'économie capitaliste.
L'accession à l'indépendance de pays sous-développés et problèmes liés à leur
développement économique et social.
La science économique va être dans son contenu la science qui va étudier les
phénomènes par lesquels les hommes cherchent à satisfaire les besoins illimités aux
moyens de ressources limitées.
Mais la critique marxiste de l'économie politique ouvre la voie à une autre approche des
faits économiques en privilégiant l'organisation de la production plutôt que la
distribution comme principe structurant l'ensemble de l'économie préconisé par Adam
Smith. En effet, à l'opposé des économistes, Marx estimait que le principe organisateur
de l'économie ne devrait pas être cherché dans la distribution industrielle ; il s'opère
ainsi une polarisation sociale entre d'une part ceux qui possèdent le capital et d'autre
part les individus qui ne disposent de rien d'autre que leur force de travail pour assurer
leur survie. Ce constat amène Marx à émettre une critique de l'économie politique
conçue par Adam Smith qui pose le marché comme organisateur de l'économie. D'après
Marx, Smith cache les vrais rapports qu'entretiennent les agents économiques dans la
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production. C'est pourquoi Marx propose comme véritable étalon social nécessaire à la
production d'un bien quelconque l'analyse des rapports de production. Sur cette valeur
réelle devrait s'aligner la valeur d'échange. Le travail est donc considéré comme la
véritable mesure de toute valeur.
Ainsi historiquement, les tentatives accomplies pour théoriser les activités économiques
se sont regroupées sous deux bannières : celle de la distribution et celle de la
production.
Ces deux camps se sont opposés d'une manière idéologique. Mais où se situe la
sociologie dans ce confit idéologique ? Pour le sociologue, il serait erroné de considérer
l'économie comme un domaine à part, ayant sa propre logique indépendante du contexte
social tel un fait de nature. Etant socialement organisée, l'activité économique intéresse
donc le sociologue.
- Le formalisme
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Au cœur de l'économie formelle, on trouve le postulat de la rationalité économique ou
économie des moyens. Comment économiser les moyens ? Toute la réflexion appliquée
à l'économie politique est née de cette question. Selon ce postulat, le fait que les moyens
soient limités par rapport aux fins crée une situation dans laquelle il faut prendre des
décisions délibérées sur la manière d'attribuer au mieux ces moyens à des fins
alternatives illimitées. Ainsi, le problème économique est définit comme un problème
d'allocation et la voie qui tend à éclaircir ce problème consiste avant toute chose à un
ensemble de propositions formelles (lois) sur la logique du choix. Les institutions non
économiques sont considérées comme des épiphénomènes (secondaires).
Par ailleurs, l'économie politique considérant que les habitudes étant les mêmes partout,
cette conception sert d'outil fondamental à l'économie pour généraliser ces résultats.
C'est ainsi qu'elle pourra confirmer sa clause « Ceterus paribus (toutes choses étant
égales par ailleurs) » pour signifier que ses résultats sont valides et que les individus
(agents économiques) ont les mêmes habitudes, les mêmes tendances et sont rationnels.
- Le substantivisme
L'étude de la place changeante de l'économie dans les sociétés n'est que l'étude de la
manière dont le procès économique est institutionnalisée en divers temps et lieux. Ce
qui fonde cette thèse de l'anthropologie économique, c'est que les spécialistes s'occupent
toujours et en même temps de l'anthropologie générale. Dans l'anthropologie générale,
un rapport d'interdépendance, un lien est établit entre les divers aspects ou domaines de
la réalité sociale qui est perçue comme une totalité. Dans cette perspective de
l'anthropologie générale, les anthropologues économistes s'intéressent aux rapports
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existants entre les systèmes économiques et les autres sous-systèmes appartenant à
l'ensemble du système socio-culturel.
1. La sociologie urbaine
La sociologie urbaine ou la sociologie du développement urbain est une branche de la
sociologie qui a pour objet d’étude la ville. La ville est une unité urbaine, un
établissement humain (pour l’ONU) étendue et fortement peuplée par opposition au
village, dans lequel se concentre la plupart des activités humaines : habitat, commerce,
industrie, éducation, politique et culture etc.
Ainsi, la ville est à la fois territoire et unité de vie collective, milieu et enjeu, cadre
physique et nœud de relations entre les êtres sociaux.
L’étude de la vie urbaine est saisie dans les tensions qui la traverse et qui la constitue :
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- tensions entre l’hétérogénéité et l’intégration ;
- tensions entre les hommes de forces qui commandent le devenir des villes et la
gestion collectives des enjeux de la cité.
Par ailleurs on appelle aussi sociologie urbaine des enquêtes sociales empiriques qui
portent sur les populations établies sur des territoires urbanisées et qui les abordent par
les problèmes qu’elles posent pour l’administration, ceci afin d’éviter les conséquences
de leurs mécontentements, ses études sont le plus souvent simplement descriptives et
revendicatives. La différence entre ces deux sortes de sociologie urbaine n’est pas une
question de méthode (toutes deux procèdent par comparaison à partir des statistiques ou
de monographie), mais une question de visé pratique de leur destiné : les une permettent
d’intervenir par l’aménagement architectural et urbain à toutes les échelles (rénovations,
transformations, constructions, décorations etc.) ; les autres visent à entretenir par des
mesures administratives individuelles (subventions, assistantes, informations,
éducations etc.) ou collectives (lois et règlements).
Dans ce double aspect humain et physique, social et spatial, il en ressort que le champ
d’étude de la sociologie urbaine, quelle que soit sa visée, est un carrefour
pluridisciplinaire dont l’urbanisme, l’architecture, le génie civil et l’art sous leur
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multiple formes matérielles couvrent l’aspect physique ; et les relations sociales
qu’implique la vie communautaire, l’aspect humain.
La sociologie urbaine étudie donc l’homme dans son espace aménagé qu’est la ville.
C’est une discipline qui a vu le jour grâce aux enquêtes sociales réalisées en Angleterre
au XIXème siècle. Ces premières enquêtes ont été réalisées vers 1850, sur la demande
des responsables politiques, et constituent alors les premiers regards sur la ville tournés
vers les quartiers pauvres.
Le développement rural est défini par Uma Lele comme « l’amélioration des niveaux
de vie de la grande masse des populations à faible revenu résidant dans les zones rurales
et la possibilité pour elles de maintenir ce développement par leurs propres moyens »
(Lele, 1997 :14). Pour Edouard Dembélé, le développement rural peut être défini
« comme un processus qui englobe toute une série de mesures et d’actions entreprises
en vue d’améliorer le milieu rural, aussi bien en ce qui concerne l’aménagement
physique que le relèvement de niveau de vie et la sécurité de l’emploi des populations
rurales » (Dembélé, 1971 :1). Le développement rural, tel qui vient d’être défini par ces
deux auteurs, apparait comme un phénomène global qui implique des actions dans les
différents domaines d’existence de l’homme rural. Si, aujourd’hui, on parle de plus en
plus de développement rural intégré ou intégral, cela signifie qu’à un moment donné le
développement rural a été réduit à quelques éléments seulement. Développer le milieu
rural, ce n’est pas seulement lui donner les moyens d’accroitre sa production agricole,
d’améliorer ses conditions générales d’existence, mais c’est aussi lui donner les
moyens de s’assumer en tant qu’agent responsable de son propre développement. Le
développement rural, c’est la promotion du monde rural aux plans économique,
politique et culturel.
Conclusion
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C'est dans la première moitié du 20ème siècle que la sociologie du développement a
connu un développement véritable. Après la deuxième guerre mondiale, la
préoccupation des pays dits développés et du tiers monde était le développement
économique. Cette préoccupation qui s'était érigée en idéologie a, à son tour, été sous-
tendue par une importante littérature scientifique. Mais que retenir de ce cours de
sociologie du développement pour les économistes ?
Bibliographie
De Sardan, J.P.O. (1995). Anthropologie et développement. Essai en socio-
anthropologie du changement social. Paris : Karthala.
Mauss, M. et Fauconnet P. (1901). La sociologie, objet et méthode. Grande
Encyclopédie. Vol. 30, Paris : Société anonyme de la Grande Encyclopédie.
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Laville, J.-L. (1997). Le renouveau de la sociologie économique. Cahiers
internationaux de sociologie. Vol. CIII, Sociologies économiques. Paris : PUF, pp. 229-
235.
Perroux, F ; (1966). Les obstacles de la croissance et du développement. La croissance,
le développement, les progrès, le progrès (définitions). Tiers Monde, n° 26, Paris : PUF.
Sigal, S. (1982). Sociologie du développement et sociologie des sociétés périphériques.
Tiers Monde, n° 90, Paris : PUF.
Touraine, A., (1972). Mouvements sociaux et idéologies dans les sociétés
dépendantes ».Tiers Monde, n° 57, Paris, PUF.
Ela, J.-M. (1998). Innovations sociales et renaissance de l’Afrique noire. Les défis du
« monde d’en-bas ». Paris : Harmattan.
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