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CHAPITRE 2 : DISPOSITIFS DU DEVELOPPEMENT ET LE DEVELOPPEMENT

RURALES AU CAMEROUN
Il s’agit du rapport entre la sociologie rurale et le développement. Comment la
sociologie tente de comprendre la problématique de développement en termes de processus qui
s’inscrit dans un contexte de développement durable. Il s’agit aussi dans ce chapitre,
d’expliquer les concepts au tour de la question développement dans une perspective
sociologique en mettant un accent sur la ruralité.

I. Définition des concepts


1. Développement

Le développement est un concept polysémique et une notion essentiellement économique


revêtant un sens pluriel. Cela est ainsi dû à son ambiguïté et à son usage dans des situations
précises. Au départ, le développement est assimilé à la croissance économique. A ce titre, il
s’agit d’une signification (d’un sens) purement économiciste du terme. A la suite des
économistes, d’autres sciences sociales intègrent à la notion de développement des dimensions
nouvelles, notamment celles sociales, culturelles et politiques. Dans cette perspective, il faut
entendre désormais par développement, l’amélioration qualitative et quantitative des conditions
de vie d’une population donnée. L’intérêt de cette définition est qu’elle se démarque du
caractère essentiellement economiciste pour faire du développement une préoccupation
sociologique. Selon Joseph Domo (2016 :26) « le développement est un tout : politique,
économique, social, culturel. « Le développement est adaptation, transformation, des acquis,
création de nouveauté à travers soi-même ». Dans cette perspective, le développement intègre
tous les aspects de la vie et est perceptible selon les orientations que les individus lui donnent.
C’est un phénomène qui suppose un changement des structures sociales, des modes de vie et
des relations entre les acteurs. Le socio-anthropologue Jean Pierre Olivier de Sardan (1995 : 7)
quant à lui appréhende le développement comme : « l’ensemble des processus sociaux induits
par des opérations volontariste de transformation d’un milieu social, entreprises par le biais
d’institutions ou d’acteurs extérieurs à ce milieu mais cherchant à mobiliser ce milieu, et
reposant sur une tentative de greffe de ressources et/ou techniques et/ou savoirs ». Pour cette
auteur, la basse du développement c’est la volonté des hommes et des femmes qui désirent
grandir par l’amélioration de leur cadre de vie dans tous les domaines notamment la sante,
l’éducation, l’agriculture et la vie sociale. Cette transformation s’opère ainsi par l’intervention
des acteurs investis dans divers domaines.
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2. Le développement rural

Le développement rural est un ensemble de changements qualitatifs observés en milieu


rural dont l’impulsion est donnée par les partenaires de développement en vue d’améliorer les
conditions de vie de la population concernée

3. Pratiques du développement

Il faut entendre par pratique de développement ici les options, les objectifs mis en œuvre
par l’Etat en Afrique depuis la colonisation à nos jours. Ceux-ci s’entendent strictement dans
les politiques d’amélioration des conditions de vie des populations (développement rural). On
ne peut parler de pratiques de développement en dehors de politique de développement. La
politique de développement consiste à prioriser par un discours les points essentiels ou les
domaines pouvant permettre de façon déterminante l’amélioration des conditions de vie des
individus dans les pays Africains. Ce sont les ruraux (les paysans) qui ont été considérés comme
les principaux bénéficiaires des politiques de développement ayant priorisé le secteur agricole.
Les politiques de développement se définissent davantage dans le cadre de la mise en œuvre
des politiques de développement (chaque politique de développement a ses stratégies de
développement).

4. Stratégies de développement paysan

La stratégie de développement paysan s’oppose aux pratiques imposées par une


organisation(Etat), par une situation sociale (projet de développement) c’est une notion
essentiellement alternative. Ce sont des processus engagés par des acteurs ruraux pour
contourner des contraintes imposées par une situation de développement donnée.

5. Projet et Projet de développement


Un projet est une idée que l’on conçoit pour l’amélioration des conditions de vie d’une
population. Un projet de développement un ensemble d’activités définies et budgétisées dans
le temps et dans l’espace, qui comprend les objectifs précis pour lesquels les résultats sont
attendus, lesquels résultats peuvent être appréciés à partir des indicateurs préalablement définis
(indicateurs de processus montrant que ce qui a été prévu est fait, l’indicateur des faits ou
l’impact).
6. Programme de développement
Un programme est un ensemble d’activités ou projets en plusieurs composantes ou axes
d’intervention qui s’inscrit dans une durabilité plus ou moins longue (exemple : PNDP)
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7. Un promoteur ou porteur d’un projet de développement
Est une personne qui initie ce projet et est responsable patrimonial de ce projet.
8. Un bailleur de fond
Est la personne qui apporte les fonds nécessaires pour que le projet soit réalisé ou exécuté.
II. LES NATURES OU TYPES DE DEVELOPPEMENT

On peut lister un certain nombre de natures de développement dont entre autres le


développement sectoriel, régional, intégré, durable, social, humain et les P.A.S.

1. Le développement sectoriel

Au lendemain des années 60, l’économicisme orientant le développement à base de


l’agriculture et à base des vestiges de la modernisation agricole initiée par les projets de
développement coloniaux devaient pointiller sur le modèle de développement par secteurs
agricoles. Les Etats et les dirigeants africains nouvellement sorti de la colonisation et appuyer
par les conseillers ont opté pour les politiques de développement fondamentalement agricole
mais partant de certains secteurs prioritaires du développement sectoriel. Ce modèle du
développement comme tous les autres envisageaient un développement national mais à partir
de certains secteurs de l’agriculture jugés prioritaires et plus important. Les secteurs d’activités
prioritaires étaient visiblement logés dans l’activité de rente pas l’agriculture vivrière mais
l’agriculture de rente fondée sur la culture de rente au Nord du Cameroun. Bref, le secteur
agricole prioritaire était l’agriculture de rente ou de rapport (sous-entendu marchand donc de
l’argent).

2. Le développement régional

Il obéit à la norme logique que ce développement sectoriel c’est-à-dire développer tout le


pays à partir des régions jugées prioritaires et plus importantes. Mais le développement régional
s’est heurté à un problème fondamental qui est dans les régions fondamentales choisies, les
populations locales c’est-à-dire les paysans accordaient plus d’importance aux cultures
vivrières qui les nourrissent et les projets de développement réussi dans leurs logiques et
pratiques accordaient plus d’importance aux cultures de rente. De là, naquis l’idée du
développement intégré.

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3. Le développement intégré

Le développement intégré a également pour vision l’amélioration des conditions de vie des
populations de tous les pays. Officiellement, l’on ne tend plus à promouvoir tout simplement
l’agriculture commerciale ou de rente. Il s’agit des projets de développement qui intègre à la
fois le développement de l’agriculture vivrière et celui de l’agriculture de rente.

4. Les programmes d’ajustement structurel (PAS)

Les PAS parlent au nom du développement national et intègrent en priorité même


l’espace rural. Ils mettent sur pied une nouvelle politique agricole dans les pays subsahariens
qui privilégient l’initiative privée libérale en insistant sur les nouveaux acteurs paysans qui ne
sont plus nécessairement les paysans en tant homme physique mais qui sont aussi des
institutions( les ministères de l’agriculture, les coopératives paysannes, les initiatives…) ils
insistent également sur l’hypertrophie(abondance) de la fonction publique africaine, les
dépenses exorbitantes des Etats subsahariens et propose en conséquence la compression des
administrations publiques(pour produire ce qu’on appelle les déflatés). Ceci en terme de
révision du niveau de vie de l’Etat (baisse du niveau de vie de l’Etat), de libération signifiant la
rupture la rupture de la mainmise de l’Etat sur les différents secteurs nationaux (monde rural,
monde urbain). S’agissant plus particulièrement du monde rural, les PAS proposent une
libéralisation économique (l’Etat doit laisser les paysans s’organiser à tous les niveaux,
production agricole, commercialisation de ses produits, organisation du travail. Ceci étant
susceptible d’introduire en milieu rural des nouvelles dynamiques paysannes.

5. Le développement humain et social

Il veut partir des indicateurs sociaux en terme de quantification afin d’évaluer la position
de l’homme par rapport aux activités de développement. Il est question de rechercher si
l’homme est au centre de ces activités à tous les niveaux(en matière d’habitat, en matière de
santé, de scolarité, d’emploi, d’amélioration des conditions de vie etc.). Le développement
humain et social voudrait opérer une révolution ou les questions sociales sont au cœur du
développement de l’homme en matière rurale, l’on parle d’un développement ou d’une
amélioration des conditions des vies des populations en terme d’électrification rurale, en terme
de santé rurale, d’habitat rural, de la lutte contre la pauvreté rurale etc. dans presque tous les
pays subsahariens, ce modèle va inspirer des tentatives des transformations du monde rural dans
des projets initiés par l’ONU à travers le PNUD. Ce qu’il faut souligner est que les organisations

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internationales sont marquées par une entrée en force en matière de développement rural non
seulement qu’elles sont à l’origine de la création des projets de développement mais aussi, elles
contrôlent leurs pratiques sur des espaces ruraux d’application.

6. Le développement durable

Ce qu’il faut souligner est que développement intégré dans ses pratiques a eu des
conséquences telles que les phénomènes de déforestation. Ces conséquences avaient eu en
général des impacts négatifs sur l’environnement écologique mais aussi le développement
intégré a donné lieu à une exploitation abusive des ressources naturelles en matière agricole.
Ainsi, la commission mondiale pour l’environnement et le développement (CMED), une
structure onusienne, s’étant réuni à Rio au Brésil à la fin de la décennie 80 a mis sur pied un
modèle de développement qui devait à la fois épargner les ressources naturelles, écologiques,
et environnementales dans le soucis de tenir compte des générations futures. Ce modèle de
développement a été nommé développement durable. La théorie de développement durable se
définit en termes de la préservation des ressources naturelles en vue d’épargner les générations
futures. Il doit faire appel à l’intégration des générations futures dans les affaires économique,
environnementales, sociales.

III. SOCIOHISTOIRES DES POLITIQUES DE DEVELOPPEMENT RURAL


AU CAMEROUN

Le développement rural dans la plupart des pays tropicaux a longtemps reposé sur la
production agricole qui demeure la source principale créatrice de richesse pour leurs habitants.

1. Les plans quinquennaux

L’année 1960 marque l’indépendance du Cameroun et le début d’une nouvelle ère


décisive pour rattraper le retard de son développement. A cet effet, le Cameroun se lance dans
des grands projets de construction nationale dans lesquels les plans quinquennaux ont été
définis. Ces différents plans mis en œuvre ont accordé une place de choix au monde rural,
particulièrement à l’agriculture, caractérisée par la promotion des cultures d’exportation et
industrielles. Ces cultures de rentes sont sources des devises pour l’État et d’amélioration des
conditions de vie en milieu rural. . Six plans quinquennaux ont été définis pour investir dans les
activités agricoles mais cinq sont arrivés à terme.
 le premier plan quinquennal va de 1960 à 1965 dont l’objectif fondamental est de doubler
la production par tête en vingt (20) ans. Il s’inspire des deux plans FIDES (Fonds
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d’Investissement respectifs pour le Développement Economique et Social des Territoires
d’Outre-Mer) mis en place par la France coloniale en 1945 et 1953.
 De 1966 à 1971, le deuxième plan est exécuté avec pour point focal l’amélioration du
niveau de vie des populations de la zone rurale dont l’ambition majeure est d’augmenter la
production des cultures d’exportation. Il a été baptisé « plan du paysan ». Il vise de manière
spécifique l'amélioration des conditions de vie en milieu rural, par une stratégie
d'encadrement, de structuration et d'aides pour l'achat des intrants modernes.
 Le troisième plan quinquennal qui va de 1972 à 1976 dit « plan SODES » en raison de
l'instauration de sociétés de développement spécialisées sur des cultures particulières. Il
vise la production de manière spécifique, dans le secteur de production moderne. Le
deuxième plan n’ayant pas atteint ses objectifs, le secteur agricole va subir des réformes
valeureuses avec la création du FONADER (Fonds national de développement rural) en
1973 et de la MIDEVIV (Mission pour le développement des cultures vivrières).
 Les années 1976-1981 correspond à la mise en œuvre du quatrième plan quinquennal
marqué par le retrait des partenaires extérieurs laissant le pays sur sa propre charge. Ce fut
une période qualifiée de «fastes », de mise en œuvre des grands projets du secteur des
agroindustriels. Le secteur du développement rural n’a que bénéficié de 17,2% ; ce qui est
inférieur au budget des années antécédentes.
 Au cours du 5ème plan quinquennal (1981-1985), l'accent est mis sur la participation
comme un impératif et une réorientation de la stratégie de mise en œuvre des projets dans
le secteur rural.
 Le sixième plan quinquennal a été interrompu en 1986 du fait de la crise économique. Il
avait pour objectif dans le secteur agricole la modernisation de l’agriculture, en vue du
dépassement du stade de l’autosuffisance alimentaire et d’une contribution forte à la
croissance économique du pays.

2. La décennie 90 et la mise œuvre de la PAS

La période de 1986 marque un évènement majeur pour le Cameroun en général et


principalement pour le monde rural ; il s’agit de la crise économique qui secoue sans relâche
les pauvres paysans. Après une longue période de croissance soutenue de 1960 à 1985,
consécutive à l’accroissement rapide des exportations des produits agricoles, forestiers et
pétroliers, l’économie camerounaise est entrée à partir de 1985, dans une période de forte
récession caractérisée par la baisse des recettes pétrolières et la chute des cours des matières
premières telles que le coton, le cacao, le café. Entre 1985 et 1995, on note une chute importante
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du produit intérieur Brut (PIB) de 6,3 % par an. L’entrée en jeu des institutions de Bretton
Woods pendant cette phase dite de libéralisation s’est traduit par le retrait total de l’Etat dans
la gestion des activités rurales.
3. Les nouvelles orientations politiques de développement agricole de 1990 à 1999

La nouvelle politique agricole (NPA) s'inscrit dans la logique du premier programme


d'ajustement adopté en 1988. Elle est axée sur la modernisation et restructuration des grandes
filières. Le but visé est de rationaliser les ressources, de trouver des modes de gestion plus
efficients et de privatiser la gestion du capital des entreprises parapubliques. Le mode opératoire
développé a consisté à responsabiliser davantage les agriculteurs par la promotion des
organisations de producteurs censées prendre en charge diverses fonctions en amont et en aval
de la production (approvisionnement en intrants, formation, information, transformation,
commercialisation) et combler le vide laissé par l’Etat.

4. Défis à relever dans le développement agricole à partir de 1999

Au regard des problèmes et contraintes relevés ci-haut, les nouveaux défis à relever dans la
politique de développement rural élaboré par le gouvernement portent désormais sur la
consolidation du secteur agricole comme moteur du développement économique et social du
pays. Ils portent sur la promotion de l’organisation professionnelle et interprofessionnelle des
différents opérateurs économiques qui doivent constituer les principaux acteurs du
développement de l’agriculture, l’amélioration de la sécurité alimentaire des populations grâce
à l’augmentation des productions agro-pastorales et de l’ensemble des revenus

De manière pratique, les options stratégiques énoncées sont :

 la modernisation des exploitations agricoles pour améliorer l’accès aux intrants, au foncier,
aux techniques plus performantes et au financement ;
 l’augmentation des revenus agricoles par l’amélioration de la productivité et le
développement des opportunités commerciales pour assurer la compétitivité des produits
agricoles nationaux et contenir l’inflation des prix à la consommation des produits
alimentaires ;
 le renforcement de la sécurité alimentaire dans les zones à forte densité démographique et
à écologie fragile dans le cadre des programmes de développement intégré ;

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 la promotion de l’utilisation rationnelle et durable des ressources naturelles, tout en
assurant la compatibilité entre les diverses contraintes sociales, économiques, techniques
et écologiques ;

5. Les grandes orientations de l’Etat dans les politiques de développement agricole


de 2003 à 2016

Depuis l’année 2003, le gouvernement a résolument décidé de renouer avec la


planification de long et moyen terme qui avait été momentanément suspendu au profit des plans
d’ajustement structurel pendant la période de crise. Des stratégies nationales de développement
(DSRP d’avril 2003 et DSCE de 2009) et diverses stratégies sectorielles et ministérielles de
développement ont été élaborées et mises en œuvre.

5.1. DSRP d’avril 2003

Depuis l’année 2003, le gouvernement a résolument décidé de renouer avec la


planification de long et moyen terme qui avait été momentanément suspendu au profit des plans
d’ajustement structurel pendant la période de crise. Des stratégies nationales de développement
(DSRP d’avril 2003 et DSCE de 2009) et diverses stratégies sectorielles et ministérielles de
développement ont été élaborées et mises en œuvre. Le gouvernement a en cette occasion dressé
le constat d’une agriculture malade, structurellement incapable désormais de nourrir la
population camerounaise. Cette incapacité est liée au vieillissement de la population rurale ;
difficultés d’accès à la terre, aux intrants; difficultés d’accès aux techniques agricoles modernes
et aux autres innovations de la recherche agronomique ; difficultés d’accès au crédit ;
insuffisance des infrastructures d’appui au développement du secteur rural (pistes, routes,
magasins de stockage, abattoirs, chaînes de froid etc.). Aussi, le constat dégage les difficultés
de commercialisation de la production, souvent du fait d’une chaîne de commercialisation trop
longue qui accapare l’essentiel de la valeur ajoutée agricole et freine le réinvestissement des
paysans. Le DSDSR est bâti autour de trois points essentiels auxquels le premier convient à
l’agriculture sa place de moteur dans l’économie nationale ; le second porte sur l’assurance
d’une croissance forte et de qualité et la dernière table sur une stratégie audacieuse pour résorber
la pauvreté. La DSDSR visait spécifiquement entres autre à: développer durablement les
productions et l’offre des produits agricoles; gérer durablement les ressources naturelles;
promouvoir le développement local et communautaire; développer les mécanismes de
financement adaptés; développer l’emploi et la formation professionnelle agricole ;gérer les
risques d’insécurité alimentaire ;développer le cadre institutionnel.
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5.2. DSCE de 2009

Le Document de Stratégie pour la Croissance et l’Emploi (DSCE) réaffirme aussi la


volonté du Gouvernement de poursuivre la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) dans leur ensemble. Après l’adoption en 2005 de la stratégie de
développement du secteur rural (DSDSR) et les résultats mitigés atteints lors de sa mise en
œuvre, le gouvernement entend lancer un vaste programme d’accroissement de la production
agricole en vue de satisfaire non seulement les besoins alimentaires des populations, mais
également des agro-industries. Le gouvernement compte mettre l’accent sur le développement
d’hyper-extensions agricoles dans les différentes régions du pays selon leurs spécificités agro
écologiques afin de réaliser des rendements d’échelle et d’accroître substantiellement la
production. Cette action sera accompagnée par une forte activité de désenclavement des zones
de production pour permettre le plein épanouissement des plantations et productions paysannes.
Dans ce cadre, il prévaut pour le gouvernement de procéder à la modernisation de l’appareil de
production. Il s’agira dans le DSCE de rendre accessible et disponible les facteurs de production
notamment la terre, l’eau et les intrants agricoles ; de promouvoir l’accès aux innovations
technologiques à travers notamment le renforcement de la liaison recherche/vulgarisation et de
développer la compétitivité des filières de production.

6. La place du développement agricole dans la Stratégie Nationale de Développement


2030 (SND30) (TPE)
7. Donner 04 programmes et 04 projets du MINADER (TPE)
IV. Financement agricole
1. Etat et financement des activités rurales

La place du financement dans la politique de développement rural au Cameroun a connu


des changements durant les différentes phases de l'évolution socioéconomique. Depuis la
reprise économique en 2000 , il n’existe pas encore une institution bancaire étatique du
financement, et le diagnostic réalisé au moment de l’actualisation du Document de Stratégie de
Développement du Secteur Rural (DSDSR) en 2005 a permis de relever que le niveau des
ressources publiques allouées au secteur agricole est resté faible par rapport à sa taille et à sa
contribution à l’économie. Toutefois, le gouvernement intervient dans le cadre du financement
des activités rurales à travers le budget de fonctionnement et le budget d’investissement public
alloués aux ministères en charge de développement rural. Il va sans dire que la plus grande part
de financement provient des organismes internationaux qui œuvrent de part en part

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2. Les organismes internationaux
Le financement des activités rurales au Cameroun repose également sur une multitude
d’acteurs au niveau international. Parmi ceux-ci, on distingue :

 La Banque Mondiale (BM) auprès de qui le Cameroun a obtenu le retour très remarqué
dans le secteur agricole avec le financement du Projet d’Appui à la Compétitivité Agricole
(PACA) pour un montant de 30 milliards FCFA ;
 L’Union Européenne (UE) avec le financement du Projet d’Appui à l’Amélioration de
la Productivité Agricole (PAPA) et les négociations en cours pour le financement du
Programme Sectoriel Agriculture-Elevage (PSAE);
 L’Agence Française de Développement (AFD) qui finance quatre projets à travers les
fonds C2D ;
 La Banque Africaine de Développement (BAD) qui finance trois projets de
développement intégré dans le grand Nord, le Nord-ouest et le Sud-ouest ;
 La Banque Islamique de Développement (BID) pour le financement du projet de
développement intégré et participatif dans la zone des Monts Mbapit dans le Noun ;
 Le Fonds International pour le Développement Agricole (FIDA) qui finance les racines
et tubercules, le riz, l’oignon et le Projet d’Appui au Développement de la micro-finance Rurale
(PADMIR) dans le Pays ;
 L’organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) qui
intervient dans la production, la mécanisation et les statistiques agricoles.

Le mode d’acquisition du financement par les paysans se fait sous plusieurs formes.
Dans la plupart des cas, l’Etat procède par l’octroi de crédit aux différentes organisations qui
doivent réaliser leurs projets sous le contrôle de l’administration. Par ailleurs, le gouvernement
passe par la subvention directe des intrants et matériels de travail nécessaire aux paysans. Des
politiques de subventions aux importations d’engrais mises en place permettent la vente des
engrais à des prix moins élevés et de procurer une meilleure rentabilité aux paysans. L’État
accorde en outre des subventions aux petits producteurs organisés en GIC pour assurer le
développement de leurs activités.
S’il y a plusieurs sources de financement pour un projet, on parle de cofinancement, on
parle également de partenaire financier pour désigner celui qui apporte un appui financier et
de partenaire technique pour désigner celui qui apporte l’expertise technique dans la mise en
œuvre d’un projet. Le financement d’un projet peut se faire sous dotation crédit ou alors une

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subvention. La dotation crédit est remboursable (conditions semi-fermées : respect des taux
d’intérêts et de l’échéance de remboursement). La subvention est non remboursable (conditions
fermées).
Ces deux entités sont définies sous forme de contrat (conditions biens claires.
 Plan de financement d’un projet : c’est un tableau indiquant les différentes rubriques
et les sources de financement d’un projet
N° Rubriques Sources de financement Année 1 Année 2 Année 3
BF1 BF2
01 Main d’œuvre / 5 000 000
02 Equipement 10000 000 /
02

 L’apport propre ou l’apport personnel, représente la valeur numéraire ou matériel


exigible lors d’un financement d’un projet.
 CAMI c’est le comité d’approbation des microprojets.
V. SOCIOLOGIE RURALE DANS LES PROJETS ET PROGRAMMES DE
DEVELOPPEMENT
1. TYPOLOGIE DES PROJETS
Il existe plusieurs types de projets
TPE : Définir les types de projet suivants
- Projet pilote
- Projet intégré
- Projet induit
2. METHODOLOGIE ET CYCLE DES PROJETS
Par méthodologie, nous entendons tout simplement, une suite logique d’étapes. Il y a
trois moments forts dans la vie des projets :
 La préparation du projet ;
 La réalisation du projet ;
 La clôture du projet.
La phase préparatoire permet de prendre conscience du projet, de l’étudier pour
s’assurer que sa mise en œuvre est pertinente et efficiente. C’est au cours de cette phase
préparatoire que se réalise l’étude de faisabilité ou environnementale. A la fin, de cette phase
préparatoire, on doit obtenir un projet élaboré ou monté contenant : le document du projet, le
contrat de projet, le cadre logique d’intervention, le plan opérationnel ou chronogramme, le

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plan de financement, le compte prévisionnel d’exploitation (pour le cas des AGR : activités
génératrices de revenus).
La phase de réalisation ou de mise en œuvre permet de traduire en des actions concrètes,
l’ensemble des activités définies à la phase préparatoire. On parle d’opérationnalité ou de
création de l’ouvrage dans la mise en œuvre du projet.
La phase de clôture du projet, lorsqu’il s’agit d’un projet type d’ouvrage, la fin du projet
correspond au début de sa mise en circulation ou de son utilisation. On s’assure que les
bénéficiaires de l’ouvrage l’utilisent selon les prescriptions dans le cadre des projets
socioéconomiques, la fin du projet correspond à l’évaluation finale, ici il est question de
s’assurer que les résultats sont atteints et qu’il y a un début d’appropriation.
Le cycle d’un projet comporte six (6) étapes réparties en trois (3) phases :

1. Elaboration

2. Détermination

6. Evaluation

3. Estimation

5. Mise en œuvre

4. Financement

3. 1, 2, 3, 4 = phase préparatoire ;
4. 5 = phase de réalisation ;
5. 6 = phase de clôture.
3. Schéma de montage d’un projet de développement :
 Titre du projet (il doit être : précis, concis, localisé exemple : production de 25 ha de
maïs à Tchokyé) ;
 Description du projet (détails de ce qu’on va faire dans le projet, le contexte et
justification, décrire ce qu’on attend du projet en termes d’objectifs) ;
 Description du promoteur ou porteur du projet (ce vous êtes, ce que vous faites, votre
expérience…) ;

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 Etude technique du projet (planification, plan opérationnel, qui fait quoi ? Quand ? Et
comment ?) ;
 Etude financière du projet (ce que coûte le projet, ce que coûte chaque activité sous
forme de tableau. Utiliser les chiffres exactes) ;
 Documents annexes au projet (tous les documents pouvant vous rendre crédible).

4. IMPACT DES PROJETS


Un projet a pour finalité l’amélioration des conditions de vie et de travail des bénéficiaires.
L’impact d’un projet dépend de la manière donc le suivi a été assuré. L’impact dépend aussi de
l’implication des bénéficiaires réels dans le processus de mis en œuvre de ce projet. Un projet
qui est étranger aux bénéficiaires aura peu ou pas d’impact sur ces derniers. Lorsqu’un projet a
des impacts positifs car les bénéficiaires, ces derniers se l’approprient (acceptent) et sont prêt à
dupliquer les expériences sur d’autres sites.

5. LES ACTEURS ET FACTEURS DE DEVELOPPEMENT DURABLE


La durabilité de développement est fonction de la qualité des acteurs et des facteurs
environnementaux. S’agissant des acteurs au plan technique et stratégique voire financier, il
faut distinguer :
 les acteurs individuels : ce sont des acteurs capables de faire face au défi de leur milieu
 Les acteurs communautaires constitués des groupes des communautés, des villages,
doivent s’illustrer par leur dynamisme, leur sens élevé d’organisation et de structuration ;
 Les acteurs institutionnels : qui sont l’Etat, les services spécialisés (ONG, Banques,
institutions qualitatives, agences des Nations Unies, etc.), doivent intégrer les variables
sociologiques et culturelles (culture et rites) dans le financement des projets de
développement.
Nous distinguons :
 Les facteurs humains (l’homme doit être au centre du développement) ;
 Les facteurs naturels (climat, relief, environnement…), et variables culturelles,
 Les facteurs infrastructurels (infrastructures de transport, de santé, routière, d’éducation,
les TIC, etc.) ;
 Les facteurs stratégiques : sont les politiques générales de développement (document de
cadrage exemple : le DSRP, le DSCE, le plan quinquennal, DSDSR, SDN30).

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