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Sujet : Vidéosurveillance algorithmique pour les JO

Définition :

La vidéosurveillance « algorithmique » ou « automatisée » (VSA), est décrite comme l’ajout


d’une couche d’algorithmes aux cameras de vidéosurveillance « classiques » pour automatiser
l’analyse des images captées. L'intelligence artificielle (IA) peut en effet traiter les images des
cameras pour la détection automatique de situations à risque. comme les mouvements de foule
ou les bagages suspects (doc. 9)

 Référence religieuse

◦ Verset de la bible

Proverbes 15:3
« Les yeux de l'Éternel sont en tout lieu, Observant les méchants et les bons. »
Job 34:21
« Car Dieu voit la conduite de tous, Il a les regards sur les pas de chacun. »
Psaumes 33:13
« L'Éternel regarde du haut des cieux, Il voit tous les fils de l'homme »
Psaumes 33:14
« Du lieu de sa demeure il observe Tous les habitants de la terre »
Proverbes 5:21
« Car les voies de l'homme sont devant les yeux de l'Éternel, Qui observe tous ses sentiers ».
La vidéosurveillance ne contrevient pas aux lois de l'Église. Le Code de droit canonique,
règlement universel de l'Église latine, ne la mentionne pas expressément, sa dernière mouture
datant de 1983.

Le canon 1220
« Protéger les objets sacrés et précieux » dans une maison de Dieu, « il faut recourir au soin
ordinaire de conservation et aux moyens appropriés de sécurité ».

Le canon 1210
« Ne sera admis dans un lieu sacré que ce qui sert ou favorise le culte, la piété ou la religion,
et y sera défendu tout ce qui ne convient pas à la sainteté du lieu. »

Le canon 1284
« Tous les administrateurs de biens ecclésiastiques » à « veiller à ce que les biens qui leur
sont confiés ne périssent pas et ne subissent aucun dommage, de quelque manière que ce soit
».
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 Référence cinématographique

Minority Report
Film de Steven Spielberg, adaptation du livre de Philip K. Dick

◦ Synopsis

A Washington, en 2054, la division "Pré-Crime", dirigée par John Anderton, est une unité de
police capable d'arrêter les coupables avant leur passage à l'acte. Son succès repose sur les
visions de trois prophètes mutants, les Pré-Cogs. Un jour, c'est Anderton lui-même qui est
suspecté d'être sur le point de commettre un crime sous 36 heures. Son équipe à ses trousses,
Anderton n'a que quelques heures pour découvrir la vérité.

◦ Conception et thématiques mise en avant dans le film

Pour créer une société futuriste crédible, Spielberg met en place d'importants moyens. Dans
une interview donnée avant la sortie du film et présentée dans les bonus du Blu-ray, il
explique : "Il ne me semblait pas nécessaire de réinventer la société pour décrire celle qui
nous attend dans un demi-siècle. Il m'a semblé judicieux de réunir des experts en
technologie, en environnement, en criminalité, en médecine, en santé, en services
sociaux, en transport, en cybernétique. Les réunir dans une pièce pour discuter de ce
que serait l'avenir dans cinquante ans. L'aspect futuriste du film provient des meilleurs
pronostics de ces experts."

Trois ans avant le début de la production, seize experts sont recrutés pour imaginer à quoi
pourrait ressembler l'année 2054. Ils sont enfermés et filmés pendant trois jours de réflexion.

- La société de surveillance vue comme un idéal

En Chine, la mise en place d'un système de surveillance de masse basé sur la reconnaissance
faciale est devenue une réalité. Des millions de caméras de surveillance analysent les
passants, détectent leur profil et alertent la police en cas de comportement suspect. Les
visages sont enregistrés automatiquement et les contrevenants sont directement sanctionnés.
Des entreprises commerciales utilisent également la reconnaissance faciale, notamment pour
les paiements dans certains supermarchés. Cette utilisation généralisée de la reconnaissance
faciale rappelle les éléments du film Minority Report, mais soulève des inquiétudes en termes
de respect des libertés individuelles et de la vie privée.

- La justice prédictive : la sécurité plus importante que les libertés

Dans le film Minority Report, le concept de justice prédictive est exploré à travers le
système Pré-Crime. Ce système repose sur la capacité des Precogs, des individus dotés de

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dons de précognition, à prédire les crimes avant qu'ils ne se produisent. Les suspects sont
arrêtés avant même de commettre leurs délits, dans le but d'empêcher les crimes de se
produire. Cependant, le film met en évidence les failles et les erreurs possibles de ce
système, notamment à travers les "rapports minoritaires" qui décrivent des événements
futurs différents de la prédiction initiale.

Le système judiciaire présenté dans Minority Report est critiqué pour son caractère aberrant et
arbitraire. Dans une démocratie, la justice est censée reposer sur l'analyse des faits et
respecter la présomption d'innocence. Le film souligne ainsi la nécessité d'une justice
indépendante et équitable, qui ne se base pas uniquement sur des prédictions.

Dans le monde réel, depuis les attentats du 11 septembre et les événements qui ont suivi, de
nombreux politiciens ont réclamé la mise en place de systèmes de justice prédictive. Par
exemple, en France, certains élus ont proposé des mesures préventives comme l'enfermement
des personnes fichées "S" (un classement administratif) pour des raisons de sécurité. Pendant
l'état d'urgence, des mesures telles que la rétention à domicile sans intervention judiciaire ont
été mises en place. L'argument avancé est toujours le même : garantir la sécurité des citoyens.
Cependant, ces initiatives soulèvent des questions concernant les droits individuels et
l'équilibre entre sécurité et libertés fondamentales.

Des expérimentations de justice prédictive sont en cours dans différents pays. Aux États-Unis,
certains départements de police utilisent des logiciels qui prédisent l'activité criminelle en
analysant les données des événements passés. Ces prédictions sont ensuite utilisées pour
orienter les patrouilles de police vers les zones à risque. En France, des tests sont menés dans
les cours d'appel de Douai et de Rennes, notamment dans le domaine du contentieux civil, en
utilisant des programmes basés sur des approches statistiques pour proposer des solutions de
résolution des conflits. Cependant, les résultats de ces expérimentations sont mitigés, et il est
possible que le projet soit abandonné.

 Référence Philosophique

Michel Foucault :
Bien qu'il ne soit pas spécifiquement associé à la surveillance de masse telle que nous la
connaissons aujourd'hui, ses travaux sur le pouvoir, la discipline, et le contrôle social ont des
implications importantes pour la compréhension de la surveillance moderne.
Foucault a étudié les mécanismes de surveillance et de contrôle à travers des concepts tels que
la « société de discipline » et la « société de contrôle ». Il a examiné comment les institutions
et les mécanismes de pouvoir modernes, tels que les prisons, les hôpitaux psychiatriques, et
les systèmes de classification, ont été utilisés pour surveiller et contrôler les individus.
Bien que Foucault ait principalement travaillé dans le contexte des institutions sociales, ses
idées peuvent être appliquées à la surveillance de masse à l'ère numérique. Il a souligné
l'importance du savoir et de la surveillance dans le maintien du pouvoir et de la discipline, ce
qui est pertinent pour la surveillance électronique, la collecte de données, et la surveillance
gouvernementale.

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 Référence textuelle

◦ Le règlement n°2016/679 dit règlement général sur la protection des données


◦ Directive dite « police-justice »
◦ La loi n° 78-17 du 6 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés
est également applicable
◦ Code de la sécurité intérieure

Les images de vidéoprotection, encadrée par les articles L. 251-1 à L. 255-1 et R. 251-7 à R.
253-4

Les drones, encadrés par le chapitre II du titre IV du livre II du CSI

◦ Jurisprudences

Conseil constitutionnel, Décision n° 2023-850 DC du 17 mai 2023 Loi relative aux jeux
Olympiques et Paralympiques de 2024 et portant diverses autres dispositions

Le Conseil constitutionnel s'est prononcé sur la loi relative aux jeux Olympiques et
Paralympiques de 2024, ainsi que sur d'autres dispositions connexes, dans sa décision n°
2023-850 DC du 17 mai 2023.

Fait : Définitivement adoptée le 12 avril 2023, sur les conclusions de la commission mixte
paritaire, la loi relative aux jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 et portant diverses
autres dispositions avait été déférée au Conseil constitutionnel, le 17 avril 2023, par plus de
soixante députés conformément aux dispositions de l’article 61 al 2 de la Constitution.

Motifs : Les députées et députés, auteures et auteurs de la présente saisine, estiment que ce
texte est manifestement contraire à plusieurs principes à valeur constitutionnelle puisqu’il
méconnaît notamment

- le principe de sauvegarde de la dignité de la personne humaine,


- le principe de nécessité et d’individualisation des peines,
- ainsi que le droit au respect de la vie privée qui procèdent respectivement du
préambule de la Constitution de 1946, des articles 5, 8 et 2 de la Déclaration des
droits de l’homme et du citoyen de 1789,

à travers notamment la légalisation de la vidéosurveillance algorithmique, la possibilité de


procéder à l’examen de caractéristiques génétiques sans le consentement de la personne

Le Conseil constitutionnel a validé l'article 5 de cette loi, qui permet au laboratoire accrédité
par l'Agence mondiale antidopage en France de comparer les empreintes génétiques et
d'examiner les caractéristiques génétiques d'un sportif dans certains cas, dans le cadre de la
lutte contre le dopage et de la protection de la santé et de l'ordre public. Cependant, ces

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analyses génétiques restent limitées à la lutte contre le dopage et ne peuvent être utilisées
qu'en l'absence d'autres méthodes.

Le Conseil constitutionnel a émis une réserve d'interprétation, stipulant que les autorités
administratives compétentes doivent s'assurer, sous le contrôle du juge, que les informations
fournies aux sportifs garantissent leur consentement à ce que les échantillons prélevés
puissent faire l'objet d'analyses génétiques lorsqu'ils décident de participer à la compétition.

L'article 10 de la loi, qui permet le traitement algorithmique des images collectées par des
systèmes de vidéoprotection ou de caméras installées sur des aéronefs afin de détecter et
signaler certains événements, a également été validé par le Conseil constitutionnel avec une
réserve d'interprétation. Le Conseil estime que le traitement algorithmique des images peut
être autorisé par le législateur pour prévenir les atteintes à l'ordre public, à condition
que cela n'altère pas les conditions de collecte des images. Cependant, ces systèmes de
surveillance doivent être accompagnés de garanties spécifiques pour préserver le droit au
respect de la vie privée.

Le Conseil constitutionnel précise qu'en cas de non-conformité des conditions ayant justifié
la délivrance de l'autorisation, le préfet doit mettre fin immédiatement à cette autorisation,
afin de respecter le droit au respect de la vie privée.

Autorisation de déploiement peut faire l’objet de recours devant le juge administratif,


notamment devant le juge des référés.

En outre, le public doit être informé préalablement, sauf circonstances particulières ou


contradiction avec les objectifs visés, de l'utilisation de traitements algorithmiques sur les
images collectées. Le ministre de l'Intérieur est chargé d'organiser une information générale
du public sur l'emploi de tels traitements.

Enfin, le Conseil estime que l'article 7 de la loi, qui concerne le droit de communication entre
l'Agence française de lutte contre le dopage et les agents de la cellule de renseignement
financier nationale, constitue un ajout non pertinent et doit donc être censuré.

Etude Intelligence artificielle et action publique : construire la confiance, servir la


performance, adoptée en assemblée générale plénière le 31 mars 2022,CE.

Le Conseil d'Etat considère que « l'analyse automatisée d'images captées dans l'espace public
par des dispositifs fixes ou embarqués permettant la détection de situations anormales,
d'infractions ou de menaces, sans même qu'il soit procédé à l'identification des personnes
physiques » peut être une illustration des « [systèmes d'intelligence artificielle] les plus
intrusifs ou coercitifs [qui] pourront nécessiter un assentiment exprès du législateur et la
fixation de garanties spécifiques ».

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