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PALEOECOLGIE

I. INTRODUCTION

La paléoécologie est une science qui, à travers les restes fossiles, permet de
reconstituer le mode de vie de ces organismes, de définir l’environnement dans lequel
ils ont évolué et également de définir les écosystèmes passés. Elle est reliés aux autres
sciences géologiques tels que la paléontologie, la sédimentologie, paléo -ichnologie,
palynologie, la géochimie... . Aussi, la paléoécologie est basée sur trois principes
fondamentaux : la taphonomie, la paléo autoécologie (analyse morpho-fonctionnelle) et
la paléo synécologie (écologie de la communauté, interaction entre diverses populations)
(De Wever et al.2010, Fernandez et al.2013)

II. LA TAPHONOMI E

Elle s’intéresse aux modes et état de conservation des fossiles. Selon les
conditions, ces derniers peuvent être très bien conservés et dans les meilleurs des cas en
position de vie indiquant une biocœnose, ou alors, montrant un état d’usure, de
fragmentation, de dissolution ou de désarticulation qui laisse supposer une
thanatocoenose. Dans ce derniers cas, les données fossilifères ne permettent en aucun
cas d’établir une quelconque reconstitution paléo écologique et ou paléo
environnementale.

III. P ALEO AUTOECOLOGI E

C’est une analyse morpho-fonctionnelle qui étudie le comportement et la relation


de l’organisme (l’individu) vis-à-vis son milieu de vie. Cette analyse est basée sur des
caractères et/ou organes ayant une indication adaptative et aussi sur notre connaissance
du comportement des êtres actuels. L’actualisme contribue souvent à la
compréhension des événements passés.

IV. P ALEO SYNECOLOGIE

Elle s’intéresse aux relations ou interactions qui régissent la coexistence ou la


cohabitation des divers organismes au sein d’une même communauté. Dans une même
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aire géographique les rapports peuvent être divers : compétition intra-spécifique,
prédation, parasitisme, commensalisme, symbiose.

V. ENVIRONNEMENTS ET CONDITIONS BIOTIQUES DES FAUNES MARINES

V.1. DEFINITION DES ENVIRONNEMENTS

On retiendra l’étagement et la classification des environnements marins en


fonction des communautés d’organismes (d'après Pérès & Picard, 1964 ; fig.1)
- Supralittoral : zones submergées exceptionnellement et/ou mouillées par les embruns
(+15 à 0 m)
- Médiolittoral ou intertidal : zone de balancement des marées (+10 à -10 m)
- Infralittoral : environnements associés à la zone euphotique, domaine des algues
photophiles (0 à -60 m)
- Circalittoral : entre la limite inférieure des algues photophiles et le bord du talus
(-60 à -200 m)
- Bathyal : environnements du talus continental (-200 à -4000 m)
- Abyssal : environnements des plaines abyssales (-4000 à -5000 m)
- Hadal : environnements des fosses abyssales (-5000 à -11000 m)

Fig.1- Principaux termes de la zonation du milieu marin

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V.2. CONDITIONS BIOTIQUES

Il s’agit des conditions biologiques internes aux organismes qui influent sur leur
existence et leur répartition, appelés conditions intraséques. Ces derniers sont :

- La mobilité
- La nutrition
- La reproduction
-

LA MOBILITE

Selon leurs modes de déplacement, les organismes marins se distinguent en


organismes benthiques et pélagiques (fig.2)

I. LES ORGANISMES BENTHIQUES : (Mc Kerrow, 1978)

Ces organismes vivent en rapport direct avec le fond marin et selon leur
position on distingue :

- Les organismes épibenthiques : Ce sont les organismes qui vivent sur le fond
marin
- Les organismes endobenthiques : Ce sont les organismes qui vivent dans le
fond marin

Fig.2- Répartition de la faune marine en fonction de la mobilité

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I.1. ORGANISMES EPIBENTHIQUE :
I.1.1. Epibenthiques sessiles : Ils regroupent les taxons fixés ou posés
sur le fond ou sur un support (épizoaires ou épiphytes). Le maintien au
substrat est assuré selon divers mode.
 Les formes posées : Certains organismes trouvent leur stabilité
sur le fond marin uniquement par le poids de leur coquille comme
il est le cas de certains Bivalves posés sur leurs valves gauche
(Liogryphea, fig.3)

Fig. 3 – Liogryphea (Bivalve)


1.5 cm

 Les formes fixées :


 Fixation par épines :
Comme certains Brachiopodes, maintiennent grâce à des épines,
tels que les Productidés . Ces dernières peuvent être localisées
uniquement au niveau des oreillettes (fig.5a) comme elles peuvent
recouvrir toute la valve (fig.5b)

1 cm

-
- Fig.5a- Productidea (Brachiopode) : fixation par épines au niveau des
oreillettes
-

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-
- Fig.5b- Epines recouvrant toute la valve du brachiopode

 Fixation par un pédoncule flexible :


o Chez les brachiopodes seule la présence du foramen
indiquerait l’existence d’un pédoncule car celui-ci
n’est jamais conservé. Exp : Terebratula (fig.6)

Fig.6a- Terebratula

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o Chez les Crinoïdes (fig.7a, 7b), la tige joue le rôle du
pédoncule flexible, c’est l’organe le mieux conservé
de tout l’organisme (tige de crinoïde, fig. 7c).
Toutefois, l’organisme peut être exceptionnellement
conservé en entier (fig. 7d)

Fig.7a Fig. 7b

Fig. 7c Fig. 7d

 Fixation par Byssus : Cet organe correspond à un ensemble


de filaments développé par certains Bivalves (fig.8) ou
Brachiopodes, qui permet la fixation sur un support
quelconque.

8
1cm

Fig.8a – Mytilus (Bivalve)

 Fixation par cimentation totale ou partielle du squelette


Dans ce genre de fixation l’animal développe une sécrétion
calcaire au contact avec le substratum concerné. Ce dernier
peut être de nature diverse : un substrat rocheux ou meuble
exp : Bivalves (Ostrea, fig. 9a) , Arthropodes
(Balanus,fig.9b) .

1cm
Fig.9a- Ostrea Fig.9b- Balanus

I.1.2. Epibenthiques vagiles : ce sont les organismes qui possèdent un


organe locomoteur qui leur permettent de ce déplacer sur le fond marin.
 Pied (sol de reptation)
C’est le cas de Gastéropodes ou de Bivalves

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Fig.11 Gastéropodes

 Appendis locomoteurs : exemple des Trilobites (fig.14)

1cm

Fig.14 a - Arthropodes : Trilobite

 Organe de propulsion : Mouvement des valves chez les


Pectinidés (fig.16)

1cm

Fig.16 - Pecten

I.2. ORGANISMES ENDOBENTHIQUES


Ce sont les organismes qui vivent à l’intérieur du substrat (fond marin).
En fonction de la nature du fond marin, ces organismes sont dites fouisseurs dans
le cas d’un sédiment meuble, dans lequel ils peuvent se déplacer en creusant des

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galeries et ils sont dites perforants dans le cas roche dure au niveau de laquelle
ils peuvent creuser pour façonner leur habitat.

I.2.1. Organismes Perforants


 Certains bivalves (fig. 17a - 17b)

Fig. 17a - Pholadomya 1cm

Fig.17b - Lithophaga
Dans certain cas l’activité des organismes perforant n’est représentée que
par des traces dites de taraudage (trous témoins) retrouvées à la surface ou à
l’interface de la roche (fig. 19)

0.5cm
Fig.19 -Traces de perforation

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I.2.2. Organismes fouisseurs
Dans les substrats meubles (sable et vase), particulièrement pour
les endobenthiques vagiles, cette activité est responsable de la
bioturbation (fig.20).

Fig. 20- Traces de bioturbation dans un sédiment grèso-marneux

Plusieurs représentants de groupes fossiles ont un mode de vie enfouie :


 Gastéropodes (fig.21a-b)

1cm

Fig. 21a- Natica Fig.21b - Oliva 0.5cm

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