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République Algérienne et démocratique et populaire

Ministère de l’enseignement supérieur


et de la recherche scientifique
Université Badji Mokhtar Annaba
Faculté de Médecine
Département de Médecine Dentaire
Mémoire de fin d’étude

Pour l’obtention du Diplôme de docteur en Médecine Dentaire

Autisme et santé parodontale

Présenté par :
Melle LAGUEL Chahinez.
Melle FARES Wissem.
Melle FARES Manel.

Jury :
Pr.L.BOUDINAR.
Dr.Lagroun.
Dr. Boulecane.

Directrice de mémoire : Dr.F.Z.HAMOUDA.

Année universitaire : 2022/2023


Remerciement

 ‫الحمد هلل الذي ما تم جهدا وال ختم سعي اال بفضله‬


‫خ‬
 ‫وما ت طى الع بد من عق بات وصعوبات اال ب توف يقه ومعوبته‬

‫بل‬ ‫م‬
 ‫الحمد هلل الذي يسر لل بدابات واك ل لل نهابات و عني الغابات‬

‫ع‬
‫اللهم ابفعني بما لمتني واجغله حجه لي ال علي‬
.
Nous tenons à exprimer nos sincères remerciements à Madame Hamouda pour sa précieuse
guidance, son soutien inestimable, et son expertise tout au long de la réalisation de ce mémoire
de fin d'étude. Ses conseils éclairés, sa patience et son dévouement ont joué un rôle essentiel
dans la réussite de ce projet. Sa passion pour l'enseignement et sa volonté de partager ses
connaissances ont été une source d'inspiration.

Nos remerciements s’adressent également à tous les membres du jury :


Pr.Boudinar, Dr.Lagroum, Dr.Boulecane, qui ont consacré leur temps et leur expertise pour
évaluer notre mémoire de fin d'étude. Votre engagement envers l'excellence académique et
votre précieuse contribution à notre travail sont hautement appréciés.
Dédicace

À ma chère famille,
Mes parents, Vous êtes la source de ma force, de mon amour et de mon soutien inconditionnel.
Votre patience infinie et votre encouragement sans faille m'ont porté à travers les moments
difficiles et m'ont permis d'accomplir ce parcours académique. Cette réussite est aussi la vôtre.
Merci pour tout.
A ma sœur Nour, et mon frère Samy, savoir que je pouvais compter sur vous pour partager
mes joies et mes peines a rendu chaque étape de cette aventure plus significative. Votre amour
indéfectible a été mon roc, me permettant de surmonter les défis et de persévérer dans la quête
de mes objectifs.
À mes chères tantes, oncles et cousins, chacun d'entre vous a contribué à ma croissance
personnelle et à ma réussite académique d'une manière unique. Vos mots d'encouragement,
vos conseils et vos sourires ont allégé les moments de stress et ont amplifié les moments de
joie.
A mes amies
Chahinez, ma compagne de mémoire, confidente et partenaire de crime,
Ilhem, Maroua, Bouchra, Aya, Maissa, Yamine, Salma, Mariem, votre présence dans ma vie
a été un phare lumineux, éclairant les moments d'étude acharnée de rires et de souvenirs
inoubliables. Votre amitié m'a inspiré et m'a rappelé l'importance de l'équilibre entre le travail
acharné et le plaisir. Vous avez été mes compagnons de route dans cette aventure, et je suis
reconnaissante de vous avoir à mes côtés.
À tous ceux qui ont cru en moi,
Vos mots d'encouragement m'ont poussé à donner le meilleur de moi-même. Cette réussite est
un hommage à votre foi en mon potentiel.
Ensemble, nous avons partagé cette étape de ma vie académique, et je vous en suis infiniment
reconnaissante. Que cette réussite soit un rappel que l'amour, le soutien et l'amitié sont les
véritables trésors de la vie.

Wissem et Manel
Dédicace
Je dédie cet humble et modeste travail avec amour, sincérité et fierté
A ma grande mère Fatiha je te souhaite un bon rétablissement, une longue vie, et
beaucoup de bonheur. Et Ma grand-mère Habara paix a son âme, merci beaucoup de m’avoir
élevé et d’être là pour moi quand j’étais enfant j’espère avoir réalisé ton rêve tu es dans mon
cœur pour toujours.
A mes chers parents, Je tenais à vous adresser cette lettre pour exprimer ma profonde
gratitude envers vous. Vous avez été les piliers de ma vie, les guides constants qui m'ont
façonné en la personne que je suis aujourd'hui. Votre amour inconditionnel et votre soutien
indéfectible ont toujours été présents, me poussant constamment vers de nouveaux sommets.
Vous avez fait preuve d'une patience infinie en supportant tous mes caprices et en
endurant mes petits maux avec une bienveillance sans faille. Votre dévouement à mon égard
a été une source d'inspiration pour moi, me donnant la force de persévérer même lorsque les
défis semblaient insurmontables, je vous aime énormément.
A mon fiancé Houssem merci pour ton soutien et ta motivation à mon égard tout au long
de ces années.
A mon oncle Sadiq, et ma tante Zahra, j’espère que tu es fier de moi je vous aime.
A mon petit frère Jade, qui sait toujours comment procurer la joie et le bonheur pour
toute la famille.
A mes tantes, vous m’avaient toujours beaucoup soutenu je vous adore.
A ma cousine Liliane, malgré la distance tu es toujours dans mon cœur j’espère que tu
deviendras le meilleur médecin.
To my bestie Wissem qui était toujours derrière moi et qui n’a jamais cessé de me
conseiller et soutenir
To my Bestie Manel je te remercie pour tant de choses, ton amitié sincère et ta générosité
A mes très chères amies avec qui j’ai partagé les moments les plus agréables Rayen,
Marwa, Ilhem et Maissa je vous souhaite le meilleur.
A ma très chère copine Yousra, qui a toujours veillé à ma réussite et à mon bonheur,
merci de m’avoir poussé toujours vers l’avant durant toutes ces années.
A ma copine d’enfance Kenza honnête et sincère, que notre amitié soit éternelle
Enfin, pour ne pas oublier personne, merci à tous ceux qui ont contribué à faire de mes
études un voyage incroyable.

Chahinez
Liste des abréviations

TSA : Trouble du spectre autistique.

L’OMS : L’organisation mondiale de la sante.

BM : Bord marginal.

Cid : Contacte interdentaire.

LMG : Ligne muccogingivale.

SM : Sillon marginal.

GA : Gencive attachée.

MA : Muqueuse alvéolaire.

Co : Cobalt.

Cu : Cuivre.

Mg : Magnesium.

Br : Brome.

F : Fluor.
I : Iode.
P.intermediaet : Prevotellaintermedia.
P. nigrescens : Prevotellanigrescens.
BPN : Bactéroïdes à pigmentation noire.
GUN : Gingivite ulceronecrotique.
HSV : Herpès simplex virus.
DDM : Disharmonies dento dentaire.
PI : Plaque index.
GM : Gencive marginal.
L’OHI-S : Oral hygiène index simplifié.
DI-S : L’indice simplifié de débris mous.
CI-S : L’indice simplifié de tartre.
GI : Gingival index.
SBI : Sulcular bleeding index.
PBI : Papillarbleeding index.
PMA : Gencive papillaire, gencive marginale et gencive attachée.
ADA : Association dentaire Américaine.
ARPA : Association pour la recherche en parodontologie et implantologie orale.
CPITN : L’indice communautaire des besoins en soins parodontaux.
TED : Troubles Envahissants du Développement.
DSM : Le Manuel Diagnostique et Statistique des troubles mentaux.
CIM-10 : Classification Internationale des Maladies.
CFTMEA-R : Classification Française des Troubles Mentaux de l’Enfant et de
l’Adolescent
ROR : RubéoleOreillonsRougeole.
VABS : Vineland Adaptive Behavior Scales.
STB : Sclérose tubéreuse de Bourneville.
TDI : Le trouble du développement intellectuel.
TOC : Les troubles obsessionnels-compulsifs.
ABA : Applied Behavior Analysis.
TEACCH : Treatment and Education of Autistic and related communication-
handicapped children.
PECS : Picture exchange communication system.
ARC : Centre de ressources sur l'autisme.
AAPD : American Academy of Pediatric Dentistry.
CAT : Caries-riskAssessmentTool.
CAO : Carié absente obturé.
ODF : Orthopédie dento-facial.
DMS : La différence moyenne normalisée.
EDS : L'environnement Dentaire Sensoriel.

UFSBD : Union francaise pour la santé bucco- dentaire.


BROS : Brossez Rouleau oblique suivez.
AFSSAPS : Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé.
PASO : Programme autisme et santé orale.
EHO : Enseignement Hygiene Orale.
ABA : AppliedBehavioral Analysis.
ESDM : EarlyStart Denver Model.
CATED : Communication, autisme et troubles envahissants du développement.
Listes des figures

Figure 1: Anatomie du parodonte


Figure 2 : Anatomie du parodonte. (Vigroux, Francous. Guide pratique de chirurgie parodontale. France:
Elsevier Masson, 2011)
Figure 3:Aspect clinique de gencive saine. (P.Bouchard.Parodontologie Dentisterie implantaire Volum 1
medcine parodontale .edidition lavosier 2016).
Figure 4: aspect anatomique de la gencive en dure temporaire BAILLEUIL FORESTIER I, NAULIN IFI C.
parodonte de l enfant, 2008.
Figure 5: denture temporaire a l age de 4 ans, Korbendau J. M , Guyomard F.chirurgie parodontale
orthodontique. 1998.
Figure 6: photographie intra buccale d'un enfant.
Figure 7: aspect anatomique de la gencive saine.
Figure 8: radiographie panoramique d'un garcon de 10 ans.
Figure 9: aspect radiologique des crêtes alvéolaires.
Figure 10: les modifications du parodonte en denture temporaire et en denture permanente.
Figure 11: parodonte sain en denture mixte.
Figure 12: emergence d'une canine ectopique, service de parodontologie CHU Tlemcen 2017.
Figure 13: classification de Korbendau et Guyomard, Borghetti et Monnet Corti, chirurgie plastique
parodontale et [eri implantaire, 2017.
Figure 14: radiographie panoramique d'un garçon âgé de 5 ans atteint d'une parodontite agressive localisée.
Figure 15: fillette de 4ans atteinte d'une primo infection herpétique.
Figure 16: photographie d'une fibromatose gingivale héréditaire chez une fille de 12 ans.
Figure 17 : indice de plaque PI de silnessloe ATLAS DE MEDCINE DENTAIRE PARODONTOLOGI 1992.
Figure 18: Illustration clinique des différents codes CPITN
Figure 19: Exemples d'anomalies IRM observées chez des enfants autistes. Les anomalies sont signalées en
rouge et concernent principalement le lobe temporal..
Figure 20: synthèse des étiologies du TSA d’après Devlin et Scherer
Figure 21: Les principales manifestations de l’autisme.
Figure 22: Séances de travail selon la méthode A.B.A. Aide au développement du langage (réceptif et
expressif).
Figure 23:Exemples d’activités TEACCH.
Figure 24: classeur d’images.
Figure 25: Photo du site autisme Algérie.
Figure 26: Une très mauvaise hygiène caractérisée par la présence de débris alimentaires, de dépôt tartrique
observée à l’examen clinique chez une fille âgée de 17 ans qui présente un Autisme sévère
.Photos prise au niveau du centre d’éducation psychology.
Figure 27: Une inflammation gingivale marquée observée chez une fille âgée de 17 ans qui présente un
Autisme sévère .Photos prise au niveau du centre d’éducation psychologique pour
handicapés mentaux Mujahid bin Jedeed Abdul
Figure 28: Une hypertrophie gingivale observée chez un garçon âgée de 09 ans qui présente un Autisme
moyen sous traitement .Photos prise au siège de l’association des enfants avec autisme
eldelaphine
Figure 29: Une hypertrophie gingival observé chez un garcon âgée de 12 ans qui présente un Autisme
moyen sous traitement .Photos prise au siège de l’association des enfants avec autisme
Figure 30: Un garçon âgé de 15 ans , suivi hôpital el ,Autisme légère ,Sous traitement rispirdal.
Figure 31: Facette d’usure chez un garçon âgé de 5 ans.
Figure 32: fracture angulaire au niveau des dents 11, 21, 41 chez un enfant âgé de 11ans suite à des crises
d’épilepsie qui présente un Autisme moyen, Sous traitement .Photos prise au niveau du
centre d’éducation psychologique pour handicapés mentaux Mujahi
Figure 33: Occlusion de classe II observée chez un garçon âgé de 10 ans , qui présente un Autisme moyen
, Epilepsie ,Asthme sous Amitral . Photos prise au niveau du centre d’éducation
psychologique pour handicapés mentaux Mujahid bin Jedeed Abdul
Figure 34: Des graphiques en forêt pour les études incluses.
Figure 35: brosse à dent manuel classique (b).
Figure 36: Brosse à dent multi têtes. (2)
Figure 37: types de bosse à dents pour les enfants selon l’âge.
Figure 38: la méthode boubou.
Figure 39: la méthode B.R.O.S (k)
Figure 40: pourquoi faut il ce brosser les dents.
Figure 41: les petites vies d'apolline la brosse a dent.
Figure 42.: Docteur Drill’n’fill.
Figure 43: pictogramme représentatif du brossage dentaire de l’enfant autiste avec aide.
Figure 44: Pictogrammes du programme PASO pour EHO (Enseignement Hygiène Orale (e)
Figure 45: Calendrier de brossage du programme PASO Association santé orale, handicap, dépendance et
vulnérabilité, « Planche de pictogrammes
Figure 46: capture d’écran illustration une partie de la séquence de pictogramme pour l’activité brossage
dentaire sur l’application çATED (d)
Figure 47: la figure Ti’Dent découvre la brosse à dents et le tube de dentifrice
Figure 48: Journée porte ouverte <sensibilisation et d’information concernant l’hygiène bucco-dentaire et le
maintien de la santé bucco-dentaire chez les enfants atteints de troubles autistiques >
organisée par le service de Parodontologie Annaba, CHU Annaba en collaboration avec la
DAAS de la wilaya d’annaba.
Figure 49: atelier d’apprentissage des méthodes de brossage au centre des handicapés visuels.
Figure 50:apprentissage du brossage sein d'un cabinet libéral spécialisé dans la prise en charge des enfants
atteints d'autisme.
Figure 51:pictogramme brossage dentaire.
Liste des tableaux

Tableau 1 : La classification des maladies parodontales.


Tableau 2 : La nouvelle classification des maladies parodontales.
Tableau 3 : Classification de la parodontite en fonction de stades.
Tableau 4: Classification de la parodontite sur la base de grades reflétant les caractéristiques biologiques de
la maladie, notamment signes de progression rapide, risque de progression rapide, réponse
anticipée au traitement et effets sur la santé systémique.
Tableau 5 : Les principales gingivopathies de l’enfant de l’adolescent .
Tableau 6 : Échelle de l’indice CPITN et des « besoins en soins ».
Tableau 7 : Correspondance entre les classification de TSA.
Tableau 8 : Les trois niveaux de sévérité de l’autisme
Tableau 9 : Tableau récapitulatif des caractéristiques générales retrouvées chez les autistes et leur implication
bucco dentaires
Tableau 10 : Principales médications pour
Tableau 11 : Effets des différentes médications utilisées chez les patients atteints de TSA.
Tableau 12 : Données des études incluses.
Tableau 13 : Méta-analyse pour les variables de résultat : Indice gingival et indice de plaque
Tableau 14 : Hygiène buccale selon les compétences de la personne (Hennequin, 2004).
Tableau 15 : Synthèse sur la fréquence de brossage en fonction de l’âge d’après l’UFSBD.
Tableau 16: Recommandations sur le dosage en fluor actuellement vendues, en fonction de l’âge de l’enfant.
Sommaire :

introduction.
Chapitre 1: rappel .................................................................................................................. 19
1. Structure du parodonte : ................................................................................................... 19
2. Le parodonte de l’enfant : ................................................................................................ 19
2.1 La gencive : .............................................................................................................. 20
Définition : ......................................................................................................... 20
Histologie de la gencive : ................................................................................... 21
Aspect anatomo-clinique d’une gencive saine : ................................................. 21
2.1.3.1 Gencive marginale : .................................................................................... 21
2.1.3.2 Gencive papillaire : ..................................................................................... 22
2.1.3.3 Gencive attachée : ....................................................................................... 23
2.2 L’os alvéolaire : ........................................................................................................ 24
Définition ........................................................................................................... 24
Aspect anatomo histologique ............................................................................. 24
Aspect physiologique : ....................................................................................... 25
Aspect radiologique : ......................................................................................... 25
2.3 Le desmodonte : ....................................................................................................... 26
Définition : ......................................................................................................... 26
Aspect anatomo-histologique : ........................................................................... 26
Aspect radiologique : ......................................................................................... 27
2.4 Le cément : ............................................................................................................... 27
Définition : ......................................................................................................... 27
Aspect anatomo- histologique : .......................................................................... 27
3. Le milieu buccal chez l’enfant et l’adolescent : ............................................................... 27
3.1 La salive : ................................................................................................................. 27
Définition : ......................................................................................................... 27
Caractéristiques : ................................................................................................ 27
Composition de la salive : .................................................................................. 28
pH salivaire (potentiel hydro génique): .............................................................. 28
3.2 Le fluide gingival : ................................................................................................... 28
3.3 La flore bactérienne :................................................................................................ 28
Les facteurs influençant les changements de composition de la flore buccale : 28
La composition de la flore buccale : .................................................................. 29
4. L’éruption dentaire : ......................................................................................................... 30
4.1 Modifications gingivales pendant l’éruption : ......................................................... 30
4.2 Influence de l’éruption dentaire sur l’anatomie du parodonte : ............................... 32
5. Classification du biotype parodontal :.............................................................................. 33
5.1 Classification de Korbendau et Guyomard, 1992 :.................................................. 33
6. Les maladies parodontales chez l’enfant :........................................................................ 34
6.1 Définition des maladies parodontales : .................................................................... 34
6.2 Etiologie : ................................................................................................................. 34
Plaque dentaire : ................................................................................................. 34
Mauvaise hygiène buccale : ............................................................................... 34
Alimentation : ..................................................................................................... 34
Tabagisme passif : .............................................................................................. 34
Facteurs génétiques : .......................................................................................... 34
Maladies systémiques :....................................................................................... 34
Médicaments : .................................................................................................... 35
Malocclusion dentaire : ...................................................................................... 35
Traumatisme dentaire : ....................................................................................... 35
6.3 Classification des maladies parodontale : ................................................................ 35
Les parodontites : ............................................................................................... 38
7. Les principales maladies parodontales chez l’enfant: ...................................................... 40
7.1 Les maladies gingivales chez l’enfant : .................................................................... 40
7.2 Parodontites chez l’enfant : ...................................................................................... 40
7.2.1.1 La parodontite agressive : ........................................................................... 40
8. Les indices parodontaux :................................................................................................. 42
8.1 Définition d'un indice: .............................................................................................. 42
8.2 Indice de plaque de Silness et Loe PI (plaque index) 1964 : ................................... 42
8.3 Indice gingival de Loe&Silness GI (gingival index) 1963 (12): .............................. 43
8.4 L'indice communautaire des besoins en soins parodontaux (CPITN) : ................... 43
Chapitre 2: Trouble du spectre autistique.
1. Historique : ....................................................................................................................... 48
1.1 Origine du terme « autisme » : ................................................................................. 48
1.2 L’autisme de Bleuler: ............................................................................................... 48
1.3 L’autisme de Kanner : .............................................................................................. 48
1.4 L’autisme d’Asperger :............................................................................................. 48
1.5 Evolution des concepts : ........................................................................................... 48
2. Définition: ........................................................................................................................ 49
3. Classifications : ................................................................................................................ 49
3.1 La CIM-10 : .............................................................................................................. 49
3.2 Le DSM-5 :............................................................................................................... 50
3.3 LA CFTMEA-R : ..................................................................................................... 50
3.4 Correspondance entre les classifications : ................................................................ 51
4. Description : Délimitation actuelle du champ de l’autisme : ........................................... 52
Pour résumer, les signes cardinaux de l’autisme sont : ............................................................ 52
4.1 Déficit social : .......................................................................................................... 52
4.2 Altération de la communication verbale et non verbale : ......................................... 53
4.2.1 L’attention conjointe : ............................................................................... 53
L’imitation :........................................................................................................ 53
Le langage : ........................................................................................................ 53
4.3 .Comportements répétitifs, ritualisés, répertoire restreint d’intérêts : ...................... 54
4.4 Autres troubles observés : ........................................................................................ 54
Réactivité aux stimulations sensorielles : ........................................................... 54
Cognition : .......................................................................................................... 55
5. Epidémiologie : ................................................................................................................ 55
5.1 Prévalence : .............................................................................................................. 55
5.2 Sex ratio : ................................................................................................................. 55
6. Les étiologies : ................................................................................................................. 56
6.1 Facteurs de risque : ................................................................................................... 56
6.2 Facteurs génétiques : ................................................................................................ 57
6.3 Facteurs environnementaux :.................................................................................... 58
6.4 Facteurs neurologiques :........................................................................................... 59
6.5 Facteurs biochimiques : ............................................................................................ 59
7. 7. Diagnostic : .................................................................................................................. 59
7.1 L’importance d’un diagnostic précoce : ................................................................... 59
7.2 Les signes d’alerte, repérage : .................................................................................. 59
7.3 Outils de dépistage et outils de confirmation : ......................................................... 60
7.4 Outils d’évaluation complémentaires : ..................................................................... 61
8. Les pathologies associées : ............................................................................................... 63
8.1 L’épilepsie : .............................................................................................................. 63
9. Les pathologies génétiques : ............................................................................................ 63
Syndrome du X fragile: ...................................................................................... 63
Sclérose tubéreuse de Bourneville : ................................................................... 64
Le syndrome de Williams-Beuren :.................................................................... 64
Syndrome de Down : .......................................................................................... 64
Syndrome de Prader-Willi :................................................................................ 64
Syndrome d’Angelman : .................................................................................... 64
9.2 Les troubles : ............................................................................................................ 65
Les troubles du sommeil : .................................................................................. 65
Les troubles de l’alimentation : .......................................................................... 65
L’obésité : ........................................................................................................... 65
Les troubles gastro-intestinaux : ........................................................................ 65
Le trouble du développement intellectuel (TDI) : .............................................. 65
Les troubles spécifiques des apprentissages :..................................................... 66
Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité : ........................ 66
Les troubles psychiatriques : .............................................................................. 66
10. Les traitements et la prise en charge des TSA chez l’enfant :.......................................... 68
La méthode ABA (AppliedBehaviorAnalysis) : ................................................ 68
La méthode TEACCH (Treatment and Education of Autistic and related
Communication Handicapped Children):......................................................................... 68
Le programme Denver et ESDM (Early Start Denver Model) : ........................ 69
Le PECS : ........................................................................................................... 69
10.2 Les traitements médicamenteux : ............................................................................. 70
11. L’évolution de l’autisme : ................................................................................................ 72
12. L’état des lieux sur l’autisme en Algérie : ....................................................................... 72
12.1 La prévalence de l’autisme en Algérie : ................................................................... 72
12.2 La prise en charge des enfants autistes en Algérie : ................................................. 72
Les dispositifs existants pour la prise en charge des enfants autistes : .............. 73
Les associations existantes en Algérie pour les enfants autistes : ...................... 73
12.3 Le Plan National : ..................................................................................................... 74
12.4 Le site officiel de l’autisme en Algérie : .................................................................. 74
Chapitre 3: Les problémes bucco-dentaire che l'enfant autiste

1. Facteurs prédisposant aux problèmes buccodentaires chez un enfant atteint de TSA : ... 79
1.1 Le manque d’hygiène bucco-dentaire : .................................................................... 79
1.2 La prise médicamenteuse : ....................................................................................... 80
1.3 La sélectivité alimentaire : ....................................................................................... 82
1.4 L’automutilation : ..................................................................................................... 82
1.5 Le flux salivaire anormal :........................................................................................ 82
1.6 L’hypersensibilité orale et représentation de la bouche : ......................................... 83
1.7 Les autres facteurs : .................................................................................................. 83
2. Les manifestations bucco-dentaires : ............................................................................... 84
2.1 Les problèmes parodontaux : ................................................................................... 84
2.2 Le risque carieux : .................................................................................................... 85
2.3 Le bruxisme : ............................................................................................................ 86
2.4 Les blessures buccales :............................................................................................ 87
2.5 Les anomalies et les pathologies dento- faciales :.................................................... 88
Chapitre 4: Une revue systématique des études de la santé gingival chez la population des
enfants et adolescents atteints du trouble du spectre autistique
1. Introduction ...................................................................................................................... 91
2. Méthodes .......................................................................................................................... 93
2.1 L'analyse des données .............................................................................................. 97
3. résultats : .......................................................................................................................... 97
3.1 Indice gingival : ........................................................................................................ 97
3.2 Indice de plaque : ..................................................................................................... 98
4. Discussion : ...................................................................................................................... 99
5. Conclusion :.................................................................................................................... 100
Chapitre 5: Apprentissage du brossage dentaire chez des enfants présentant un trouble
du spectre auistique
1. Obstacles à l’hygiène bucco - dentaire quotidienne : .................................................... 103
1.1 Obstacles individuels.............................................................................................. 103
1.2 Connaissances des aidants..................................................................................... 103
2. Education à l’hygiène dentaire : ..................................................................................... 104
2.1 La brosse à dents : .................................................................................................. 106
2.2 Technique de brossage : ......................................................................................... 108
.3 -LES OUTILS A NOTRE DISPOSITION : ................................................................. 112
.4 Méthodescomportementales: .......................................................................................... 116
5. L’outil numérique :......................................................................................................... 117
Chapitre 6: la partie pratique
1. Concernant notre partie pratique: ................................................................................... 122
1.1 1ere Action : Journée porte ouverte : ..................................................................... 122
Présentation de l’action : .................................................................................. 122
Population cible : .............................................................................................. 122
Lieux ................................................................................................................. 122
Objectifs : ......................................................................................................... 122
Le programme : ................................................................................................ 123
Les acteurs de l’action : .................................................................................... 123
La présentation orale : ...................................................................................... 124
La vidéo éducative : ........................................................................................ 125
DEPLIANT ...................................................................................................... 127
Atelier ............................................................................................................... 131
1.2 2 eme action : Atelier brossage .............................................................................. 132

2. CONCLUSION .............................................................................................................. 135


Introduction

L’autisme se définit comme un désordre qualitatif de l’interaction sociale et de


la communication, par des comportements ou activités répétitifs et stéréotypés et par
de l’hypersensibilité aux stimuli corporels.

Les enfants avec TSA appartiennent à la catégorie des patients « a` besoins


spécifiques ». Selon l’American Academy of PediatricDentistry (AAPD), cette
catégorie a un risque augmente´ pour les maladies orales au cours de leur vie.

L’objectif de ce travail est de faire le point sur la sante parodontale chez les
enfants et les adolescents atteints d’autisme par rapport aux personnes non autistes.

Pour la partie théorique : Dans une première partie nous nous intéresserons
aux troubles du spectre autistique et à leurs particularités, les outils de diagnostic et
les étiologies probables (génétique, neurologique, psychologique), les différentes
thérapeutiques envisagées: médicamenteuses, éducatives et autres.

Dans la deuxième partie, nous étudierons les spécificités de l’environnement


oral de ces enfants, les particularités de la prise en charge bucco-dentaires et nous
exposant les études sous forme d’une une revue systématique (une méta-analyse)
pour évaluer la prévalence des maladies parodontales.

Enfin nous exposant le problème d’apprentissage de brossage chez les enfants


et les adolescents atteints d’autisme comme axe principal de la prévention des
maladies parodontales.

Dans la littérature actuelle, il existe peu d’études portant sur l’évolution des
adultes présentant un Trouble du Spectre Autistique (TSA) donc dans notre travail
on va parler de l’autisme chez l’enfant et l’adolescent .

Dans la partie pratique nous exposons nos actions de sensibilisation à


l’hygiène bucco-dentaire au profit des enfants enfants avec autisme , leurs
parents et leurs éducateurs .

17
Chapitre 1 : rappel sur le parodonte.

18
Rappel :
Le parodonte de l'enfant et de l'adolescent fut longtemps méconnu. Cependant, malgré les
dernières avancées en matière de recherche le parodonte conserve encore de nombreuses zones
d'ombre. Néanmoins, il est admis que chez l'enfant, les tissus parodontaux diffèrent de chez
l'adulte par leur aspect, par leur physiologie et enfin par leur résistance. (1)

1. Structure du parodonte :
Le parodonte est constitué par l'ensemble des tissus de maintien et de soutien de l'organe
dentaire qui ont entre eux une complète interdépendance anatomique et physiologique.
Les quatre tissus du parodonte sont la gencive, le ligament parodontal, l'os alvéolaire et
le cément.(2)

Figure 1 : Anatomie du parodonte

2. Le parodonte de l’enfant :
L’architecture parodontale de l’enfant est étroitement liée à l’évolution de la dentition qui
s’étend de l’éruption de la première incisive temporaire (6 mois) à la mise en occlusion de la

19
deuxième molaire permanente (14 ans).Les différents constituants du parodonte sont : la
gencive, le ligament parodontal, l’os alvéolaire et le cément (1).

Figure 2 : Anatomie du parodonte. (Vigroux, Francous. Guide pratique de


chirurgie parodontale. France: Elsevier Masson, 2011)

2.1 La gencive :

Définition :
Est une muqueuse orale de type masticatoire recouverte d'un épithélium kératinisé en nid
d'abeille pénétré par des invaginations profondes d’un tissu conjonctif fibreux fermement
inséré au tissu osseux sous-jacent. C'est un tissu de recouvrement très résistant assurant la
protection des structures sous-jacentes et participant ainsi à l’intégrité de la partie coronaire des
procès alvéolaires et des septums osseux inter dentaires ( source livre bouchard).(3)

20
Figure 3:Aspect clinique de gencive saine. (P.Bouchard.Parodontologie
Dentisterie implantaire Volum 1 medcine parodontale .edidition lavosier
2016).
BM : bord marginal , cid: contacte interdentaire; LMG: ligne muccogingivale
SM : sillon marginal ; GA: gencive attachée ; MA: muqueuse alvéolaire

Histologie de la gencive :

- En denture temporaire et mixte :

La gencive présente un épithélium plus fin et moins kératinisé et est plus vascularisée, ce
qui lui donne une couleur rougeâtre (4) .Le tissu conjonctif est de nature identique à celui de
l’adulte; cependant, une hydratation plus élevée aux tissu adultes, a été notée avec une quantité
significative de collagène soluble et une activité accrue des fibroblastes, et moins de cellules
inflammatoires sous l'épithélium de jonction. (5)

- En denture permanente:
La gencive de l’adolescent présente la même histologie que celle de l’adulte.

Aspect anatomo-clinique d’une gencive saine :


2.1.3.1 Gencive marginale :
La gencive marginale ou gencive libre est limitée coronairement par le bord marginal et
apicalement par un sillon marginal inconstant, situé sensiblement en regard de la jonction
21
amélocémentaire. Histométrique ment, la hauteur de la gencive libre est d'environ 1,5 mm. Elle
comprend la hauteur du sulcus ou sillon gingivodentaire (=0,5 mm), espace libre de toute
attache à la dent, et la hauteur de l’attache épithéliale (=1,0 mm), adhérant à la surface dentaire
par des hémidesmosomes. (3)

- En denture temporaire :
La gencive marginale est rose, mais généralement décrites comme plus rouges que les
adultes. Elle a une consistance ferme et aspect élastique et lisse ou finement granité avec des
bords arrondis qui ne collent pas à la dent. (6) .Sa hauteur est fortement augmentée en denture
temporaire, elle a une valeur moyenne de 2,1 mm . La limite marginale à un aspect ourlé et
épais, le sillon gingival est très mal marqué, sa profondeur est constante1 mm en moyenne. (7)

Figure 4: aspect anatomique de la gencive en dure temporaire BAILLEUIL


FORESTIER I, NAULIN IFI C. parodonte de l enfant, 2008.

- De la denture mixte à la denture permanente


jeune :
La gencive marginale souvent inflammatoire est épaisse, ourlée, flasque et rouge. elle
répond très rapidement aux agressions localisées comme la plaque dentaire, Appareils
orthodontiques ou obturations iatrogènes. (1)

2.1.3.2 Gencive papillaire :


C'est la partie de la gencive située dans l'espace inter proximal créé par les dents
adjacentes en contact. . Elle est appelée col inter dentaire. (8)

22
Figure 5: denture temporaire a l age de 4 ans, Korbendau J. M , Guyomard
F.chirurgie parodontale orthodontique. 1998.

- En denture temporaire :
Elle occupe comme chez l’adulte l’espace inter-dentaire, sous le point de contact des
dents.(1) Cependant, avec la présence fréquente des diastèmes en denture temporaire l’espace
inter- dentaire est complètement occupé par la gencive papillaire avec absence de la forme
pyramidale ou lancéolée que l’on retrouve chez l’adulte.(7) Semble plus large sens Vestibulaire
lingual, mais sens proximal et distal plus étroit que chez l'adulte. (9)

2.1.3.3 Gencive attachée :


La gencive attachée est la zone de muqueuse fixée à la surface radiculaire et aux procès
alvéolaires sous-jacents par l’intermédiaire des fibres de son chorion. Sa hauteur est plus
importante au maxillaire qu’à la mandibule, et elle augmente avec l’âge (Ainamoet coll. 1981)
et lors du remplacement de la denture temporaire par la denture permanente. (4)

- En denture temporaire
La hauteur maximale se situe au niveau des incisives, qui est atteinte 6 mm, il diminue
vers les molaires temporaires et n'y reste plus.1 millimètre (10) .La densification progressive
des fibres de collagène du chorion avec l'âge contribue à l'apparition du granité de surface qui
n'a lieu qu'après deux ans chez l'enfant. (11)

- En denture permanente

23
La gencive attachée présente les mêmes caractéristiques que celle de l’adulte et sa hauteur
peut atteindre jusqu’à 9mm. (11)

Figure 6: photographie intra buccale d'un enfant.

Figure 7: aspect anatomique de la gencive saine.


2.2 L’os alvéolaire :

Définition
L’alvéole osseuse est une extension de l’os maxillaire, elle constitue sa partie
superficielle.
Les dents sont ancrées et positionnées dans ces alvéoles par le ligament alvéolo-dentaire.
(12)

Aspect anatomo histologique

- En denture temporaire :

24
- L’os alvéolaire est peu volumineux. (1)
- La lamina dura est plus mince et fine mais marquée, de la phase du germe à la phase
d’éruption. (5,13)
- Les espaces médullaires sont plus larges. (1)
- Les crêtes des septa inter-dentaires sont plus plates. (1)
- Les corticales externes et internes sont fines en particulier au niveau du secteur
antérieur.(1)

- La vascularisation sanguine et lymphatique est très importante et dense.(1)

- Plasticité marquée de l’os alvéolaire en denture temporaire.(5,13)

- Les trabécules osseuses sont épaisses mais moins denses et moins nombreuses.( 5,13)
- La minéralisation est moindre (5,13)

Aspect physiologique :
L'os alvéolaire est sujet à des processus inflammatoires locaux ou généraux et des lésions
de résorption marquéessurviennentlorsqu'ilyaun déficit organique ou métabolique de l’équilibre
phosphocalcique, l'os alvéolaire se remodèle comme autre os tout au long de la vie autres os.
(14,15)

Aspect radiologique :

L'aspect des crêtes osseuses lors des éruptions est variable et peut même être rectiligne,
oblique, droit ou concave. Sur les dents en éruption post fonctionnelle, une distance entre la
crête osseuse et la jonction amélo-cémentaire inférieure à 2 mm est considérée comme normale
au-delà, elle signe un défaut osseux. Les dents jeunes avec apex immature, montrent un
épaississement de lalamina dura, particulièrement dans les régions apicales (14)

25
Figure 8: radiographie panoramique d'un garcon de 10 ans.

Figure 9: aspect radiologique des crêtes alvéolaires.

2.3 Le desmodonte :

Définition :
Le desmodonte est un tissu conjonctif fibreux qui unit la racine à son alvéole .Sa forme
globale est en sablier. (1)

Aspect anatomo-histologique :
En denture lactéale, le desmodonte communique avec les espaces médullaires des procès
alvéolaires. Il se continue avec le tissu conjonctif pulpaire par l’intermédiaire de l’orifice apical
et par de nombreux canaux latéraux pulpo-parodontaux.

26
Chez l’enfant, Les faisceaux fibrillaires collagéniques et les fibres oxytalanes, Quoi que
organisés comme dans le desmodonte des dents définitives, y sont moins denses et une
vascularisation importante du desmodonte de l’enfant est notée.(16)

Aspect radiologique :
Chez l'enfant, la radiographie de l’espace desmodontal laisse apparaître une radio clarté
marquée, un espace large surtout au niveau de la furcation (1)

2.4 Le cément :

Définition :
Le cément est une couche très fine de tissu calcifié qui recouvre la surface de la racine de
la dent et assure la cohésion de celle-ci avec l'os alvéolaire. (1)

Aspect anatomo- histologique :


Les dents temporaires ont une densité et une épaisseur de cément inférieures à celles des
dents permanentes. Le cément lactéal est généralement de type acellulaire dans la zone
coronaire de la racine et de type cellulaire dans la zone apicale. (2)Chez l'adolescent, les
caractéristiques du cément sont identiques à celles de l'adulte.(1)

3. Le milieu buccal chez l’enfant et l’adolescent :

3.1 La salive :

Définition :
La salive est un liquide biologique essentiel au maintien de la santé buccodentaire ,sa
production est assurée, dès le huitième mois in utéro, par un ensemble de glandes dites majeures
(glandes parotides, sub mandibulaires et sublinguales) et mineures (disséminées dans la
muqueuse buccale (17).

Caractéristiques :
La salive est un liquide incolore, translucide, légèrement filant et visqueux et de gout
fade, son poids spécifique est de 1,002 à 1,008 (98% d’eau). La sécrétion salivaire est un
phénomène constant dans des conditions physiologiques normales ; elle est d’environ 8 à 10m
(18)

27
Composition de la salive :
La salive se compose d’enzymes salivaires constituées de l’α amylase, lipase, peptidase,
elle contient de la mucine, des protéines, de l’azote des acides aminés libres, de l’urée, des
acides lactique et citrique dont la teneur augmente avec l’âge.
A l’état normal ; la salive renferme de l’histamine, des vitamines(C et B), des chlorures,
du phosphores (organique et inorganique), du potassium dont le taux augmente au cours de la
journée (ce taux de K est plus grand chez l’enfant que chez l’adulte),
Elle renferme du sodium dont le taux diminue de manière général au cours de la journée
mais s’élève avec l’augmentation du débit salivaire. On trouve enfin du calcium et des traces
de métaux, ainsi que des lysozymes et des immunoglobulines A salivaires (en petite quantité
par rapport à l’adulte). (18)

pH salivaire (potentiel hydro génique):


Les valeurs limites de son pH s’étendent cependant de 3,25 à 8. Mais, en moyenne, chez
les enfants, le pH salivaire est de 7,32 (6,40 – 8,24) ; le pH tend donc vers l’alcalinité chez
l’enfant, alors qu’il devient plus acide chez l’adulte (pH 6). (18)

3.2 Le fluide gingival :

Il se définit comme le liquide qui suinte du sillon gingivo-dentaire. Il permet


une certaine défense de l’organisme face à l’agression bactérienne .Il aurait
néanmoins une capacité de transport pour les substances immunitaires et
bactéricides ou bactériostatiques
Quand la gencive est saine, les jeunes enfants présentent un faible volume de
fluide gingival. De même le PH est inférieur à celui des jeunes adultes. (19)

3.3 La flore bactérienne :

Les facteurs influençant les changements de composition de la


flore buccale :
La quantité et la composition de la flore buccale varient en fonction de nombreux
facteurs, qui changent au cours de la maturation de l'enfant.
L'éruption des dents temporaires et permanentes offrent de nouvelles surfaces de fixation
des bactéries, telles que l'émail, ou le sulcus. Ainsi l'incidence de S.mutanscroît avec
l'augmentation des surfaces dentaires.

28
La colonisation par les microorganismes change sous l'influence des hormones sexuelles
et la proportion de bactéries à Gram négatif augmente au cours de la puberté. Cependant,
l'augmentation des hormones sexuelles pendant la période pubertaire a un effet transitoire sur
l'état inflammatoire de la gencive. (20)

La composition de la flore buccale :

- A la naissance :

A la naissance, la cavité buccale est libre de bactéries. C'est au cours des deuxième et
troisième jours que s'installe la flore bactérienne permanente. (21) Il y prédomine alors
principalement les streptocoques. Progressivement, de nouvelles espèces vont se développer et
coloniser de nouveaux sites (22,23).

- En denture temporaire :
C'est entre 4 et 8 mois que le nombre et la variété de bactéries augmente. Jusqu'à 12 Mois,
les aérobies prédominent. [2] Les spirochètes et les Bactéroïdes à pigmentation noire (BPN) sont
des germes qui apparaissent en bouche au moment de l'apparition des dents.
Ainsi, on retrouverait d'après des études de SIXOU J.L. et coll. et aussi celles compilées
par DARBY I et coll., une colonisation bactérienne en fonction des secteurs dentaires :
- Au niveau incisif, on constate la présence de 2 à 5% de Porphyromonasgingivalis.
15% de Provetellaintermedia, et 76% de Capnocytophaga, ce qui est pour cette dernière
Bien plus important que l'adulte. [24]
- Dans le secteur molaire, on trouve 13% d’Aggregatibacteractinomycetemcomitans,
alors qu'elles sont absentes au niveau incisif. (24)

- En denture mixte :

En effet, l'exfoliation des dents temporaires et l'éruption des dents définitives fragilisent
la gencive. [2] l'apparition d'une zone d'effraction au niveau de la gencive propice à la
colonisation anaérobie. De même, on note la présence de poches parodontales profondes liées

29
aux phénomènes d'exfoliation et d'éruption du germe sous-jacent. [35] Ainsi, la composition de
la plaque se rapproche de celle de l'adulte.
En effet, on sait que l'apparition des hormones sexuelles favorise la colonisation microbienne
anaérobie dans le sulcus. (25)

- En denture permanente :
La plaque va devenir identique à celle de l'adulte sain. L'augmentation du nombre de
dents, de sillons et de nouvelles caractéristiques anatomiques dentaires comme les bombés vont
modifier les zones de développement de la plaque.
La complexité de l'écosystème et les variations hormonales, il existe chez les filles une
relation significative entre l'incidence des BPN et l'apparition du cycle menstruel. Chez les
garçons, cette augmentation serait liée au début de la croissance testiculaire. (26)(27)

4. L’éruption dentaire :

L’éruption est un processus programmé dans le temps. Les dents temporaires et


permanentes font leur éruption selon une chronologie précise. Il existe une certaine variabilité
dans les dates d’éruption sans qu’il n’y ait de conséquences pathologiques. De nombreux
facteurs peuvent influencer la chronologie de l’éruption comme le sexe ou l’origine ethnique.
(20)

4.1 Modifications gingivales pendant l’éruption :

L'éruption dentaire se divise en trois étapes qui s'accompagnent de modifications


gingivales.
Tout d'abord, on a une augmentation du volume gingival localisée, donnant un aspect
œdématié à la gencive et une coloration rouge.
Ensuite, lors de la phase éruptive on observe la formation d'un rebord gingival
d'apparence œdémateuse, rouge et arrondie. Le sulcus peut alors atteindre jusqu'à 3mm de
profondeur suite à un faux accroissement gingival lié à l'adhérence de la gencive marginale sur
le bombé coronaire.
Enfin, il y a acquisition d'une hauteur normale du rebord gingival. (25)

30
- L’inflammation gingivale qui accompagne l’éruption dentaire présente diverses
explications :
- La gencive marginale autour de la dent en éruption ne présente pas de pourtour cervical
bien défini. La dent étant en migration avant de se mettre en occlusion, il n'y a pas réellement
d'attache épithéliale. (28)
- Les dents sont placées sur des plans d'occlusions différents suite aux phénomènes
d'éruption successifs.
- L'absence de point de contact correct entraîne un risque de bourrage alimentaires et
d’accumulation de plaque. (28)

- Le brossage dentaire devient plus difficile et douloureux au contact de la gencive

marginale. Le contrôle de plaque est donc souvent moins bon. (28)

Figure 10: les modifications du parodonte en denture temporaire et en


denture permanente.

Figure 11: parodonte sain en denture mixte.


31
4.2 Influence de l’éruption dentaire sur l’anatomie du parodonte :

C’est au moment de l’émergence dentaire que les structures parodontales se


répartissent, harmonieusement ou non, autour de la dent. La mise en place du parodonte de
la dent permanente s’effectue au cours d’une période pré-pubertaire composée d’une
première phase de transition (de six à huit ans) caractérisée par l’évolution des incisives
permanentes et l’éruption des premières molaires permanentes, d’une période de latence (de
huit à neuf ans), d’une deuxième phase de transition (de neuf à douze ans) correspondant à
la mise en place des prémolaires et canines, et d’une période pubertaire au cours de laquelle
les réponses des structures parodontales sont accrues (MOMBELLI et al., 1989).
Sachant que le point d’émergence détermine de façon irréversible la quantité de tissu
kératinisé qui entoure la dent, sa localisation précoce permet de prévoir l’environnement
parodontal. La situation de normalité est définie lorsque l’émergence de la dent s’effectue au
milieu des procès alvéolaires. Cette émergence idéale détermine une architecture
dentoparodontale correspondant au type I de la classification de Maynard et Wilson (1980) et
au type A de la classification de KORBENDAU et GUYOMARD (1992). (29)

Figure 12: emergence d'une canine ectopique, service de parodontologie CHU


Tlemcen 2017.

32
5. Classification du biotype parodontal :
• de tissu kératinisé est réduite (inférieure à 02 mm) et le procès alvéolaire est fin.

5.1 Classification de Korbendau et Guyomard, 1992 :

La classification de Korbendau et Guyomard est plus précise que celle de Maynard et


Wilson puisqu’elle tient compte de l’épaisseur du tissu gingival ainsi que de la position verticale
du bord marginal de la corticale. (30)
- Type A : le procès alvéolaire est épais, le bord marginal est proche de la jonction
amélo-cémentaire (1 mm), le tissu gingival est épais et sa hauteur est supérieure à 2
mm.
- Type B : le procès alvéolaire est mince, le bord marginal est proche de la jonction
amélo-cémentaire (1 mm), le tissu gingival est assez mince et sa hauteur est supérieure
à 2 mm.
- Type C : le procès alvéolaire est mince, le bord marginal est à distance de la jonction
amélo-cémentaire (déhiscence supérieure à 2 mm), le tissu gingival est mince et tendu
et sa hauteur est supérieure à 2 mm.
- Type D : le procès alvéolaire est mince, le bord marginal est à distance de la jonction
amélo-cémentaire (déhiscence supérieure à 2 mm), le tissu gingival est mince et très
réduit, sa hauteur est inférieure à 1 mm

Figure 13: classification de Korbendau et Guyomard, Borghetti et Monnet


Corti, chirurgie plastique parodontale et [eri implantaire, 2017.

33
6. Les maladies parodontales chez l’enfant :
6.1 Définition des maladies parodontales :
Les maladies parodontales ou parodontopathies peuvent être définies comme des
maladies infectieuses multifactorielles. Elles sont caractérisées par des symptômes cliniques
qui peuvent inclure une inflammation visible ou non, des saignements gingivaux spontanés ou
provoqués d’importance variable, la formation de poches en rapport avec des pertes
d'attache et d'os alvéolaire, une mobilité dentaire et peuvent conduire à des pertes de
dents.(31)

6.2 Etiologie :
Les maladies parodontales chez les enfants peuvent avoir plusieurs étiologies, bien que
ces affections soient moins fréquentes chez les enfants que chez les adultes :

Plaque dentaire :
La principale cause des maladies parodontales est l'accumulation de plaque dentaire.
(32)

Mauvaise hygiène buccale :


Les enfants qui ne maintiennent pas une bonne hygiène buccale, y compris le brossage
régulier des dents et l'utilisation de la soie dentaire, sont plus susceptibles de développer des
maladies parodontales. (33)

Alimentation :
Une alimentation riche en sucres et en glucides peut favoriser la croissance des
bactéries responsables de la formation de la plaque dentaire. (34)

Tabagisme passif :
L'exposition au tabagisme passif peut augmenter le risque de maladies parodontales
chez les enfants. (35)

Facteurs génétiques :
Certaines personnes peuvent avoir une prédisposition génétique à développer des
problèmes parodontaux. (36)

Maladies systémiques :
Certaines maladies systémiques, telles que le diabète, peuvent augmenter le risque de
maladies parodontales chez les enfants. (37)

34
Médicaments :
Certains médicaments, tels que certains anticonvulsivants et immunosuppresseurs,
peuvent contribuer à la progression des maladies parodontales. (38)

Malocclusion dentaire :
Une mauvaise occlusion dentaire ou des problèmes orthodontiques peuvent rendre plus
difficile le maintien d'une bonne hygiène buccale, ce qui peut favoriser le développement de
maladies parodontales. (39)

Traumatisme dentaire :
Les traumatismes dentaires, tels que des chocs ou des blessures aux dents, peuvent
endommager les tissus parodontaux et augmenter le risque de maladies parodontales. (40)

6.3 Classification des maladies parodontale :

- La classification d’Armitage (1999) est présentée ci-dessous :

35
Tableau 1: La classification des maladies parodontales.

- La nouvelle classification des maladies parodontales :

• Notion de la sante parodontale :

La santé parodontale est définie comme un état exempt de maladie parodontale


inflammatoire qui permet à un individu de fonctionner normalement et de ne subir aucune

36
conséquence (mentale ou physique) résultant d’une maladie antérieure. Aussi les conditions
morphologiques altérées résultant d’une exposition antérieure à des processus pathologiques
(récession parodontale, perte d’attache et perte osseuse, par exemple) doivent être définies
comme de nouvelles conditions saines en l’absence de signes cliniques et de symptômes
inflammatoires.(41)
• Sante parodontale/Gingivite
Tableau 2: La nouvelle classification des maladies parodontales.

37
Les parodontites :

Tableau 3: Classification de la parodontite en fonction de stades.

38
Tableau 4 : Classification de la parodontite sur la base de grades reflétant
les caractéristiques biologiques de la maladie, notamment signes de
progression rapide, risque de progression rapide, réponse anticipée au
traitement et effets sur la santé systémique.

39
7. Les principales maladies parodontales chez l’enfant:

7.1 Les maladies gingivales chez l’enfant :

Bien que ces gingivopathies ne soient pas spécifiques d’un âge en particulier, elles
présentent néanmoins des spécificités chez l’enfant et l’adolescent.
Tableau 5: les principales gingivopathies de l’enfant de l’adolescent.

7.2 Parodontites chez l’enfant :

Les parodontites chez l’enfant sont rares

7.2.1.1 La parodontite agressive :


Les parodontites chez l’enfant sont rares, On cite :

• parodontite agressive qui peut être : localisée ou généralisée

Chez l’enfant en denture temporaire, la parodontite agressive localisée survient au cours de

L’éruption des dents temporaires ou immédiatement après leur éruption.

- La parodontite agressive localisée reste exceptionnelle chez l'enfant. Ainsi devant un

diagnostic de parodontite agressive localisée, il faut immédiatement se poser la question d’un

problème systémique.

40
- La parodontite agressive généralisée est très rare chez l’enfant. En cas de suspicion, il
est donc nécessaire de réaliser des examens médicaux complémentaires à la recherche
d'une maladie générale sous-jacente.(42)

Figure 14: radiographie panoramique d'un garçon âgé de 5 ans atteint


d'une parodontite agressive localisée.

Figure 15: fillette de 4ans atteinte d'une primo infection herpétique.

Figure 16: photographie d'une fibromatose gingivale héréditaire chez une


fille de 12 ans.

41
8. Les indices parodontaux :

8.1 Définition d'un indice:

Les indices sont l’expression numérique de critères de diagnostic définis. Ils permettent
une évaluation qualitative et quantitative des maladies inflammatoires qui affectent les tissus
parodontaux, de leurs symptômes ainsi que de l’agent étiologique principal de ces maladies
(plaque bactérienne). (43)

- Parmi les indices parodontaux on cite :

8.2 Indice de plaque de Silness et Loe PI (plaque index) 1964 :

Examen se fait à la sonde et est destinée à mesurer la plaque au voisinage de la gencive.


(12)

Score 0 : pas de plaque.

Score 1 : présence d’un mince film le long du collet, film décollé à la


sonde.

Score 2 : plaque visible sans coloration dans le sillon, sur la dent et au niveau de la
gencive marginale.

Score 3 : dépôts importants de plaque dans le sillon gingival au niveau de la dent et sur la
GM.

42
Figure 17 : indice de plaque PI de silnessloe ATLAS DE MEDCINE
DENTAIRE PARODONTOLOGI 1992.
8.3 Indice gingival de Loe&Silness GI (gingival index) 1963 (12):
Score 0 : Pas de saignement au sondage donc pas d’inflammation.
Score 1 : inflammation discrète, peu de changements de couleur et de forme.
Score 2 : inflammation minime, rougeur, œdème & hypertrophie gingivale sans saignement
provoqué.
Score 3 : inflammation importante, rougeur et hypertrophie gingivale accentuée avec tendance
au saignement spontané et ulcération, aussi la douleur et la présence de pus.

8.4 L'indice communautaire des besoins en soins parodontaux (CPITN) :


Trois indicateurs sont utilisés pour son établissement : le saignement gingival, le tartre,
la présence et la profondeur des poches parodontales. Une sonde a été spécialement mise au
point. Elle est munie d'une extrémité arrondie d'un diamètre de 0,5 mm. Une bande noire située
entre 3,5 et 5,5 mm et des anneaux situés à 8,1 et 11,5 mm de l'extrémité facilitant la
visualisation et la mesure de la profondeur des poches. La pression ne doit pas excéder 20
grammes (placer la sonde sous l'ongle et presser jusqu'au blanchiment). (44)

0 : sain
1 : présence de saignement après le sondage
2 : présence de tartre, bande noire de la sonde visible
3 : poche de 4-5 mm, bord gingival au niveau de la bande noire de la sonde
4 : poche ³ 6 mm, bande noire de la sonde non visible

43
Figure 18: Illustration clinique des différents codes CPITN

Tableau 6:Échelle de l’indice CPITN et des « besoins en soins ».

44
Le parodonte de l’enfant reste une structure encore peu connue. Toutefois, l’observation
de situations pathologiques chez l’adulte a conduit les parodontologistes à rechercher chez
l’enfant leurs éventuelles origines. Une meilleure connaissance du parodonte de l’enfant permet
de dépister des situations à risque et de prévenir les troubles parodontaux de l’adulte.

Les maladies parodontales chez les enfants, bien que moins fréquentes que chez les adultes,
sont un problème de santé bucco-dentaire qui mérite une attention particulière. Ces affections
affectent les gencives et les tissus de soutien des dents, et peuvent se manifester sous différentes
formes, telles que la gingivite et la parodontite.
Les causes courantes de ces problèmes chez les enfants incluent une mauvaise hygiène
bucco-dentaire, une alimentation déséquilibrée, et parfois des facteurs génétiques. Il est
essentiel que les parents et les soignants enseignent aux enfants de bonnes habitudes d'hygiène
bucco-dentaire dès leur plus jeune âge et les emmènent régulièrement chez le dentiste pour des
contrôles préventifs, afin de prévenir ces problèmes et de garantir une santé bucco-dentaire
optimale tout au long de leur vie.

45
Chapitre 1 : trouble du spectre autistique

46
Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) fait de plus en plus l’objet d’études scientifiques
et de couverture médiatique.

Le terme trouble du spectre autistique (TSA) fait référence à un groupe de troubles


neurodéveloppementaux définis par la présence d’anomalies dans trois domaines :

- l’interaction sociale, la communication ou l’utilisation verbale et non verbale du langage


et un mode de comportement, ainsi que des intérêts et des activités stéréotypés, limités
ou répétitifs.
- Les symptômes deviennent généralement évidents avant l’âge de trois ans, Les
traitements aujourd’hui disponibles permettent d’atteindre pour les patients une qualité
de vie bien meilleure que ce qu’il était possible d’obtenir auparavant.(45,46)

47
1. Historique :
1.1 Origine du terme « autisme » :

Le terme « autisme » provient du grec « autos », qui signifie « soi-même », il fut employé,
pour la première fois par Eugen Bleuler, psychiatre suisse, pour décrire, dans la schizophrénie,
le trouble spécifique qui « intéresse la relation de la vie intérieure au monde extérieur, c’est à
dire l’évasion de la réalité et en même temps la prédominance absolue ou relative de la vie
intérieure » qui impacte la communication avec autrui.(47)

1.2 L’autisme de Bleuler:

En 1911, Eric Bleuler utilise ce terme pour parler du retrait social qu'il avait observé chez
un groupe d'adultes schizophrènes. Selon lui : les grands schizophrènes qui n’ont plus aucun
rapport avec l’extérieur vivent dans un monde à eux. (47)

1.3 L’autisme de Kanner :

Leo Kanner, psychiatre américain, en 1943, introduit « L’autisme infantile précoce », il


en fera un syndrome à part entière, présent dès la naissance, en insistant sur sa non-appartenance
à la schizophrénie. (46)
IL le décrivait comme étant caractérisé par « des comportements d’indifférence affective
et sociale ». (47)
De plus Kanner, a évoqué la possible origine génétique de l’autisme. (46)

1.4 L’autisme d’Asperger :

Hans Asperger en 1944 à Vienne, introduit la « Psychopathologie autistique », il note une


difficulté d’adaptation au milieu social, des troubles de la communication, la pauvreté du
contact visuel, une empathie et une anticipation limitée. (48)

1.5 Evolution des concepts :

Dans les années 50, Bruno Bettelheim aborda le concept des « mères réfrigérateurs », et
avança donc une théorie mettant en cause la relation mère/enfant.
Selon lui, un enfant devient autiste parce qu'il ne peut supporter son environnement qui
manque d’amour.

48
En 1968, Michael Rutter publia les résultats d'une analyse exhaustive de la littérature sur
l'autisme et les symptômes qui y sont associés.
En 1979, Lorna Wing proposa que l'autisme soit un trouble parmi d'autres, dont le cœur
des problèmes se situe au niveau de troubles de socialisation, de langage et
d'intérêt/comportement.
En 1980, ce changement de perception fut concrétisé par l’apparition du terme « autisme
infantile », inclus dans une rubrique appelée « Troubles Envahissants du Développement »
(TED), dans la classification américaine (DSM-III). (49)

Le trouble envahissant du développement (TED) :


Cette appellation était utilisée avant 2013 comme catégorie diagnostique et était
composée de plusieurs formes de troubles envahissants du développement.
Avec l’arrivée de la cinquième version du DSM (DSM-5), cette catégorie devient une
catégorie unique qui porte maintenant le nom de trouble du spectre de l’autisme (TSA). (47)

2. Définition:
Selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS : 2016), les troubles du spectre
autistique regroupent un ensemble d’affections caractérisées par un certain degré d’altération
du comportement social, de la communication et du langage, et par la modicité des centres
d’intérêts et des activités, qui sont spécifiques à la personne et répétitifs.(50)

3. Classifications :

3.1 La CIM-10 :

La Classification Internationale des Maladies mise en place par l’OMS (CIM-10)


principalement destinée au travail clinique. Elle inscrit l’autisme dans les troubles envahissants
du développement (TED) dans sa 10ème édition (OMS, 1999). (3) Et le définit comme :Groupe
de troubles caractérisés par des altérations qualitatives des interactions sociales réciproques et
des modalités de communication, ainsi que par un répertoire d'intérêts et d'activités restreint,
stéréotypé et répétitif. Ces anomalies qualitatives constituent une caractéristique envahissante
du fonctionnement du sujet, en toutes situations. (51)

49
3.2 Le DSM-5 :

Le Manuel Diagnostique et Statistique des troubles mentaux (DSM) sont publié par la
Société Américaine de Psychiatrie. En 2013, la 5ème édition du DSM (DSM-5) a remplacé le
TED par le TSA. (50)
Et le définit comme: Un développement nettement anormal ou déficient de l'interaction
sociale et de la communication, les manifestations du trouble varient largement selon le stade
de développement et l'âge chronologique du sujet. Le trouble autistique est parfois appelé
autisme précoce, autisme infantile ou autisme de Kanner.” (50)
La DSM-5 est utilisée en complément de la CIM-10.
L’autisme y est classé dans un chapitre intitulé « troubles neurodéveloppementaux ». (52)

3.3 LA CFTMEA-R :

La Classification Française des Troubles Mentaux de l’Enfant et de l’Adolescent est une


classification spécifique de la psychiatrie de l’enfant et de l’adolescent. Cette nouvelle révision
(CFTMEA R 2010) a permis d’assurer une compatibilité pratiquement complète avec la CIM-
10, et de compléter les items proposés en catégorie complémentaire (ajout d’un chapitre), tout
en conservant l’organisation d’ensemble de la classification.
Ces troubles sont regroupés dans le chapitre : Psychoses précoces - troubles envahissants
du développement. (53)

50
3.4 Correspondance entre les classifications :

Tableau 7: correspondance entre les classifications de TSA.


CIM 10 DSM-5 CFTMEA-R
TED TSA PSYCHOSES
PRECOCES
TED
Autisme infantile Trouble autistique Autisme infantile précoce,
type Kanner
Syndrome d’asperger Syndrome d’asperger Syndrome d’asperger
Autisme atypique TED non spécifié Autres formes de
Autre TED l’autisme psychose
précoce déficitaire
MCDD
Dysharmonies
psychotiques
Autres psychoses précoces
ou autres TED
TED sans précision
Autre trouble Autre trouble Autre trouble
désintégratifs de l’enfance désintégratifs de l’enfance désintégratifs de l’enfance
Syndrome de Rett Syndrome de Rett

Aujourd’hui, la classification de référence est le manuel Diagnostique et Statistique des


troubles Mentaux – 5ième édition (DSM-5). (49)

51
Tableau 3 : comparaison des différences entre DSM4 et DSM5

4. Description : Délimitation actuelle du champ de l’autisme :

Pour résumer, les signes cardinaux de l’autisme sont :

4.1 Déficit social :

Ce déficit se manifeste par une difficulté, voire une incapacité à rentrer en contact avec
les autres. :

 Le regard est souvent déviant (contact oculaire absent, regard transfixant).

 Les mimiques sociales ne semblent pas adaptées au contexte.

 L’expression gestuelle est restreinte.

L’enfant autiste s’isole, ne cherche pas le contact avec les autres et plus particulièrement
avec les enfants de son âge, il ne développe pas de jeux sociaux avec eux et ne s’adapte pas
aux situations de groupe.
Et quand l’intérêt social se manifeste, l’enfant entre en communication très
maladroitement et l’échange ne dure pas. (54)

52
4.2 Altération de la communication verbale et non verbale :

4.2.1 L’attention conjointe :


L’attention conjointe se définit comme une interaction triadique entre soi-même, l’autre
et un objet. Le développement de l’attention conjointe débute habituellement entre 6 et 12 mois,
par le pointage du doigt des objets aux autres en vérifiant la direction du regard de l’autre vers
l’objet, il est associé au développement du langage réceptif et expressif.
L’enfant doit faire le lien entre les mots et les objets, interpréter les gestes de
communication des autres comme des actes intentionnels pour comprendre le langage.
Les enfants autistes présentent des troubles dans ces comportements d’attention
conjointe, spécifiquement ceux impliquant une autre personne.
Les patients autistes présentent un déficit de discrimination et de reconnaissance des
visages, ils ont moins tendance à s’engager dans les échanges de regard mutuels. (55)

L’imitation :
L’imitation a deux fonctions essentielles pour l’adaptation qui sont :

- L’apprentissage.

- La communication sans mots.

Les enfants autistes présentent des difficultés d’imitation, en particulier pour les
imitations en différé, ou les imitations d’actions symboliques ou d’actions complexes
impliquant une planification. (49)

Le langage :
Le langage des enfants autistes qui peuvent parler est caractérisé par :

 Un choix de mots inhabituel.

 Une inversion du pronom.

 Une écholalie.

 Un discours incohérent.

 L’absence de réponse aux questions.

 Une prosodie anormale (ensemble des éléments phoniques qui caractérisent le langage).

 Un manque de motif pour communiquer verbalement ou non verbalement. (49)

53
4.3 .Comportements répétitifs, ritualisés, répertoire restreint d’intérêts :

Ces comportements se manifestent sous la forme de (49) :

 Stéréotypies motrices: mouvements répétés et stéréotypés de type balancements, flapping,


mouvements répétés des doigts, tournoiements.

 D’actes compulsifs : répétition d'actions ou jusqu'à obtention d'un résultat parfait


(vérifications, comptages, lavage).

De rituels : séquences d'actions devant être réalisées dans un ordre précis, d'une certaine
façon, à certains moments de la journée.

De stéréotypies sensorielles : le patient s’attarde et recherche certains stimuli tels que des
bruits de tuyauterie, des mouvements de ventilateur, il peut également utiliser ses sens de
façon particulière (flaire les objets, porte les objets à la bouche).

De comportements auto-agressifs : se ronger les ongles, se gratter, se taper, se cogner


contre les murs, se mordre.

De comportements agressifs : envers les autres (morsures, tapes) ou envers les objets (la
personne autiste jette, casse les objets).

La constance de l’environnement est primordial pour les patients autistes, le changement


les perturbe et engendre chez eux beaucoup de stress, ils s’adaptent difficilement aux
caractéristiques de la vie quotidienne : changement d’horaires, de lieux, d’activités, de classe…
Un objet déplacé, un changement d’apparence ou de comportement d’un proche (nouvelles
lunettes, changement d’horaires) peut être à l’origine d’une vive réaction.

4.4 Autres troubles observés :

Réactivité aux stimulations sensorielles :


Les personnes présentant un trouble autistique réagissent de façon particulière aux
différentes stimulations sensorielles. (49)
Les personnes avec autisme ont des difficultés de régulation et d’organisation des
comportements en réponse aux informations sensorielles pour coïncider aux demandes de
l’environnement. (49)
Il y a trois types de troubles (49) :

 Hyperréactivité : réaction exagérée à une stimulation sensorielle.

54
Hyporéactivité : réponse lente ou absente à une stimulation sensorielle.

Recherche de stimulation: intérêt marqué ou provocation d’expériences sensorielles


intenses ou prolongées.

Cognition :
Certaines personnes avec TED présentent (49) :

 Des performances supérieures à la norme, surtout lorsqu’il s’agit de traiter l’information


centrée sur les détails.

 Des difficultés au niveau de la mémoire de travail (contrôler, planifier, organiser son


comportement).

 Un traitement de tous les stimuli plus particulièrement au niveau local (détails) que global
(comme un tout intégré et significatif).

5. Epidémiologie :

5.1 Prévalence :

Nous assistons, depuis la définition stricte de l’autisme, à une augmentation de la


prévalence de l’autisme et des TED. (56)
o Au niveau international, le chiffre officiel s’élève à 1 naissance sur 100, selon (le
National Institute of Mental Health).
o En Europe : estimé en France 120 000 enfants autistes, ce qui représente 74 cas
pour 10 000 enfants en 2020. (57)
o En Amérique : un rapport gouvernemental publié le 26 avril 2018 indique que le
taux d’enfants autistes américains est passé de 1,5 % à 1,7 %de la population. (58)
o En Afrique, estimé il y a quelques années à 1 enfant sur 160 par l’OMS. (59)

5.2 Sex ratio :

Le nombre de garçons touchés est systématiquement plus élevé que le nombre de filles,
selon un rapport moyen de 4 /1.
Néanmoins, dans l’autisme associé à un retard mental modéré à sévère, le sex-ratio est de
2/1, alors que dans l’autisme sans retard mental, il est de 6/1. Les filles sont donc moins atteintes
par l’autisme, mais de façon plus sévère. (60)

55
6. Les étiologies :
Les causes des troubles du spectre autistique sont multifactorielles :

6.1 Facteurs de risque :

 Facteurs démographiques :
L’autisme est plus fréquent chez les garçons que chez les filles et survient dans
toutes les classes sociales. (49)
 Antécédents familiaux :
Age des parents : On associerait l’âge avancé des parents (père > 39 ans, mère >
35 ans) à la naissance de l’enfant, à la survenue d’autisme. Le risque serait
multiplié par 1,3 pour la mère de plus de 35 ans et par 1,4 pour le père de plus de
40 ans. (61)
 Antécédent pré-, péri- et postnataux :
 Facteurs prénataux :
 L’origine ethnique des parents (caucasiens ou asiatiques).
 Un épisode d’hypertension lors de la grossesse.
 Un diagnostic de diabète lors de la grossesse.
 Avoir reçu un traitement pour avorter.
 Avoir vécu des épisodes d’hémorragie lors de la grossesse.
 Les infections maternelles au cours de la grossesse, une infection maternelle au
cours de la grossesse serait associée à un risque de TSA chez l’enfant
augmenté de 12 %. (47)
 Facteurs périnataux :
 Un accouchement par césarienne.
 Une naissance prématurée (moins de 36 semaines).
 Un accouchement induit.
 Un accouchement spontané.
 Une présentation du bébé par le siège.
 Un accouchement déclenché à cause d’une prééclampsie (tension artérielle élevée).
 Une détresse fœtale lors de l’accouchement (diminution du taux d’oxygène dans le
sang du bébé).(47)
 Facteurs postnataux :
 Un petit poids à la naissance.
 Une hémorragie à la suite de l’accouchement.
56
 Que le bébé soit un garçon.
 Les anomalies cérébrales (lésions au cerveau).(47)

6.2 Facteurs génétiques :

L’aspect génétique explique une partie de ce trouble:

Le TSA sera plus présent chez les jumeaux monozygotes (70-90 %) que chez les jumeaux
hétérozygotes (0-14 %). Dans la fratrie, il est observé que si un enfant présente un TSA, la
probabilité est 22,3 % plus grande que le frère ou la sœur ait un TSA.
Les mutations des gènes Neuroligines, Shank 3, DRD 3, RORA.
Neuroligines 3 et 4 : (sur le chromosome X) C’est en 2003 que des chercheurs ont
trouvé des mutations dans les gènes des Neuroligines 3 et 4 chez des enfants autistes. Ils
codent pour des protéines neuronales transmembranaires impliquées dans la formation des
synapses. Les patients avec ces mutations présentent des phénotypes très différents. Les
mutations de ces deux gènes n’ont qu’une faible implication dans le diagnostic de l’autisme,
c’est pourquoi elles ne sont pas recherchées systématiquement. (49)

Figure 19: Exemples d'anomalies IRM observées chez des enfants autistes.
Les anomalies sont signalées en rouge et concernent principalement le lobe
temporal..

57
Figure 20: synthèse des étiologies du TSA d’après Devlin et Scherer

6.3 Facteurs environnementaux :

Une étude canadienne de délimitation a été faite entre les facteurs environnementaux et
le lien avec le TSA (2017) : Les thèmes étudiés portent sur les métaux lourds contenus dans
l’environnement (par exemple, le mercure, le plomb, le cadmium, l’aluminium et l’arsenic), les
polluants atmosphériques (par exemple, la pollution causée par la circulation automobile).(49)
Il est important de noter que le lien suggéré entre les vaccins ROR (Rubéole Oreillons
Rougeole) et le trouble de spectre autistique a été réfuté par les agences internationales incluant
Centers for Disease control and Prevention, Institute of Medicine of the US National Academy
of Sciences, the UK National Health Service et the Cochrane Library.(62)
Des associations entre différents facteurs environnementaux contribuant à une carence en
Vitamine D et le risque d’autisme ont également été proposées. Ceci requiert des études
approfondies. (47)

58
6.4 Facteurs neurologiques :

On observe chez la plupart des sujets atteints d’autisme une macrocéphalie. Chaque
région du cerveau semble perturbée : le cervelet; le système limbique les régions corticales, le
corps calleux, le tronc cérébral présentent des anomalies. (63)

6.5 Facteurs biochimiques :

Les personnes atteintes du syndrome autistique présentent des perturbations au niveau


des neurotransmetteurs.
En effet, la sérotonine, la dopamine, l’adrénaline, la noradrénaline et les béta endorphines
se retrouvent généralement à un taux anormalement élevé dans le sang des individus autistes.
(63)

7. 7. Diagnostic :

7.1 L’importance d’un diagnostic précoce :

Poser le diagnostic dès le plus jeune âge est primordial pour bien des raisons :

- Aider l’enfant.

- Cette pathologie demande une intervention précoce pour être la plus efficace.

- Les parents ont besoin de savoir, pour comprendre le comportement inhabituel


de leur enfant et cibler ses besoins.(49)

7.2 Les signes d’alerte, repérage :

 Dès la 1ère année de la vie :


Des résultats d’études prospectives récentes suggèrent la valeur prédictive dès 12 mois
de l’absence ou de la rareté : du sourire social, du contact par le regard, de l’orientation à l’appel
du prénom. (49)
 Autour de 18 mois :
Certains signes doivent être considérés comme des alertes et nécessitent un avis et un
bilan spécialisé :

- Moindre réactivité et/ou anticipation aux stimuli sociaux.

59
-Difficulté d’accrochage visuel, au niveau de l’attention conjointe.

- Retard de langage, pas de pointage, pas de désignation des objets.(64)

 Chez l’enfant de moins de 3 ans :


- Perturbation au niveau du développement du langage, peu de réactivité à
l’appel de son prénom, déficits dans la communication non verbale.
- Manque d’intérêt pour les autres individus de son âge, ne reconnait pas les
émotions d’autrui, manque d’imitation, ne montre pas les objets à l’adulte,
activités solitaires…
- Hypersensibilité sensitive (tactile ou auditive), balancements, résistance aux
changements, activités répétitives avec les objets.(49)
 Signes d’alerte absolue :
- Absence de babillage, de pointer ou d’autres gestes sociaux à 12 mois.
- Absence de mots à 18 mois.
- Absence d’association de mots (non écholaliques) à 24 mois.
- Perte de langage ou de compétences sociales quel que soit l’âge.(64)

7.3 Outils de dépistage et outils de confirmation :

Le dépistage peut être réalisé par les professionnels de la petite enfance, les parents ou
encore les praticiens généralistes, les pédiatres et les médecins de protection maternelle et
infantile (PMI). D’après l’OMS, le dépistage est «l’identification présomptive d’une maladie
ou d’anomalies non reconnues au moyen de tests, d’examens ou d’autres méthodes pouvant
être appliquées rapidement. »
Plusieurs outils sont à la disposition de ces professionnels. Tout d'abord, la Checklist for
Autism in Toddlers (CHAT) est utilisée lors des consultations médicales chez les enfants de 24
mois environ. Lors de sa réalisation, cet outil s'intègre dans un dispositif de surveillance
systématique des enfants depuis la naissance jusqu'à l'adolescence. (cf. Annexe 1) Il est
constitué de deux questionnaires : l'un réservé aux parents (avec 9 items), l'autre au médecin ou
travailleur social (avec 5 items) après observation de l'enfant. Même si la spécificité du CHAT
a été établie (0.97), sa sensibilité n'est pas satisfaisante
Une version modifiée du CHAT : le M-CHAT, est destiné aux parents d'enfants âgés de
24 mois. Il existe une échelle française à l’usage des professionnels, l'ADBB (Alarme Détresse
Bébé) qui repère le repli et le retrait chez les nourrissons de 2 à 24 mois. Elle a pour objectif de

60
mettre en évidence les anomalies du développement chez ces enfants et peut également être
utile dans le dépistage des enfants autistes. (47)

Figure 21: Les principales manifestations de l’autisme.


7.4 Outils d’évaluation complémentaires :

- Bilan cognitif :

L’examen cognitif est réalisé grâce à des tests non spécifiques aux patients autistes et à
des tests plus spécifiques aux personnes présentant des TED. (49)

-Bilan du langage et de la communication :

Le choix des tests doit être adapté à l’âge et aux capacités de la personne, l’évaluation de
la communication concerne en premier lieu les capacités phonétiques et phonologiques,
61
lexicales et syntaxiques, les niveaux expressif et réceptif du langage oral et écrit, puis elle se
porte sur les actes de communication verbaux et non verbaux qui contribuent à l'élaboration du
message oral. (49)

-Bilan de l’adaptation sociale :

Ce bilan se fait grâce aux Vineland Adaptive BehaviorScales (VABS), cet entretien avec
les parents permet d’apprécier le degré d’adaptation sociale de leur enfant au moyen de
questions sur les aptitudes de l’enfant dans son environnement familial.
La socialisation, la communication, la motricité et les compétences dans la vie
quotidienne. (49)

Bilan sensori-moteur :

Il est réalisé par des professionnels (psychomotriciens, psychologues ou médecins) et


permet d'apprécier la dépendance du patient autiste aux mises en forme et appuis sensoriels
pour utiliser les différentes parties de son corps comme outils. (49)

62
Tableau 8: Les trois niveaux de sévérité de l’autisme

8. Les pathologies associées :

8.1 L’épilepsie :

L'épilepsie est assez fréquente dans les TSA, et il est de plus en plus reconnu comme un
problème clinique supplémentaire qui doit être traité. En effet, il est présent chez 20 à 25% des
enfants atteints de TSA.

9. Les pathologies génétiques :


Syndrome du X fragile:
Le syndrome de l’X-fragile touche les enfants quel que soit leur sexe. Il est lié à une
mutation d’un gène sur le chromosome X. L’aspect du visage de ces patients est particulier avec

63
une hyper laxité ligamentaire, 10 à 25% des enfants avec un X-fragile sont autistes alors que la
prévalence de l’X-fragile dans l’autisme est de 0 à 8 ,1%. (66)

Sclérose tubéreuse de Bourneville :


Est une maladie génétique autosomique dominante qui touche 1 naissance sur 10 000.
Elle se caractérise par une croissance anormale des tissus et le développement de tumeurs
bénignes au niveau de différents viscères. Au niveau dentaire, une anomalie de l’émail est
fréquemment rencontrée, une étude récente a rapporté la relation entre autisme et sclérose
tubéreuse de Bourneville (STB). (67)

Le syndrome de Williams-Beuren :
Le syndrome de Williams-Beuren est une maladie génétique rare, la prévalence est de
1/20 000 naissances. Le syndrome associe des malformations cardiaques dans 75% des cas, un
retard psychomoteur, une dysmorphie du visage (facies d’elfe) et un profil cognitif et
comportemental spécifique. Au niveau dentaire, on remarque une augmentation des caries,
parfois associée à une hypoplasie de l’émail.(68)

Syndrome de Down :
C’est une maladie chromosomique congénitale présentant une prévalence élevée (1
naissance sur 800), c’est la cause la plus fréquente de retard mental (50). Il n’y a pas d’études
récentes sur la relation entre autisme et trisomie 21, mais une épilepsie sévère et précoce
associée à un retard mental sévère augmenterait les risques d’apparition d’autisme chez les
patients trisomiques. (61)

Syndrome de Prader-Willi :
Le syndrome de Prader-Willi, est une maladie génétique rare, se caractérisant par un
dysfonctionnement hypothalamo-hypophysaire associé à une hypotonie majeure pendant la
période néonatale et les deux premières années de vie de l’enfant.(69)

Syndrome d’Angelman :
Le syndrome d’Angelman est également une maladie génétique liée à une anomalie au
niveau du chromosome 15. Les personnes avec ce syndrome présentent un retard de
développement, un retard mental lourd, un retard de la marche, un comportement joyeux avec
des rires inappropriés, 40% d’entre eux seraient autistes.(70)

64
9.2 Les troubles :

Les troubles du sommeil :


Selon les études, les troubles du sommeil peuvent toucher jusqu’à 86 % des enfants ayant
un TSA et peuvent se présenter de diverses manières :

 Difficulté à aller se coucher.

 Difficulté d’endormissement.

 Réveils fréquents durant la nuit.

 Réveil très tôt ou très tard.

 Nombre insuffisant d’heures de sommeil.(47)

Les troubles de l’alimentation :


Un bon nombre d’enfants autistes présentent une sélectivité alimentaire, ils privilégient
souvent une seule texture (ex : liquide, solide...), un seul type de cuisson (ex : cru, ou cuit), un
seul type de gout (ex : salé), sélectionnent les aliments selon leur couleur, ou selon leur odeur.
Ce qui peut amener des limitations importantes.(47)

L’obésité :
Les études démontrent que la population ayant un TSA présente un risque accru d’être en
surpoids ou obèse. Les données indiquent que la prévalence de l’obésité était de 30,4 % chez
les jeunes âgés entre 3 et 17 ans présentant un TSA comparativement à 23,6 % chez les enfants
ne présentant pas de TSA.(47)

Les troubles gastro-intestinaux :


Les troubles gastro-intestinaux sont surreprésentés chez les jeunes ayant un TSA. Parmi
les troubles fréquemment observés, notons la diarrhée, la constipation, des douleurs
abdominales, le reflux, la perméabilité de l’intestin, les déficiences d’enzymes digestives ainsi
que la dysbiose bactérienne.(47)

Le trouble du développement intellectuel (TDI) :


Le TDI se caractérise par un déficit important des fonctions intellectuelles et des
comportements adaptatifs. La nouvelle version du DSM propose le terme handicap intellectuel
(plutôt que déficience intellectuelle) et inclut dans celui-ci le retard global de développement

65
pour les jeunes de moins de 7 ans et le trouble du développement intellectuel pour les enfants
de 7 ans et plus. Près de 45 % des enfants ayant un TSA présenteraient aussi un TDI.(47)

Les troubles spécifiques des apprentissages :


Le TSA peut engendrer des difficultés d’apprentissage. En effet, les altérations sur le plan
de la communication sociale peuvent amener les enfants à avoir du mal à initier, à soutenir et à
conclure une conversation.(47)

Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité :


Le trouble du déficit de l’attention (TDA) est un des troubles les plus souvent associés au
TSA,il est d’origine neurodéveloppementale et se caractérise par des déficits importants sur le
plan de l’attention.
On note une prévalence de 42 % des enfants ayant un TSA âgés entre 1 et 17 ans
présenteraient un trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité au cours de leur
vie comparativement à 9,3 % du reste de la population.(47)

Les troubles psychiatriques :

Les troubles de l’humeur :


Les troubles de l’humeur impliquent des changements dans le caractère et peuvent amener
des dérèglements physiques et psychologiques. Ceux-ci comprennent le trouble dépressif non
spécifié, le trouble dépressif majeur, la dysthymie, le trouble bipolaire et la cyclothymie. Des
études relèvent que la prévalence d’un tel trouble chez les jeunes présentant un TSA se situe
entre 1 % et 6 %.(47)
 Les troubles obsessionnels-compulsifs (TOC) :
Les obsessions sont des pensées stressantes que l’enfant ne veut pas avoir, les
compulsions sont des pensées ou des comportements répétitifs imposés par les obsessions. Chez
les enfants ayant un TSA, les TOC les plus fréquents sont ceux liés au besoin de faire de la
même manière des routines quotidiennes (souvent liées à l’hygiène personnelle) ou de répéter
des questions ou des phrases spécifiques.(47)
 Les troubles anxieux :
Les troubles anxieux sont les troubles les plus présents chez les enfants qui présentent un
TSA.
Ces troubles se caractérisent par une peur disproportionnée par rapport à des objets ou à
des situations spécifiques. Ils regroupent l’anxiété généralisée, l’anxiété de séparation, le
66
trouble panique, l’agoraphobie, l’anxiété sociale, les phobies spécifiques. Selon un grand
nombre d’études, la prévalence de ce trouble associé au TSA atteint environ 42 %.(47)
 Le suicide :
Il existe peu d’études sur le suicide chez les enfants ou les adolescents qui présentent un
TSA. Il est à noter que les jeunes ayant un TSA s’avèrent vulnérables en raison des nombreux
facteurs de risque de suicide, notamment les troubles dépressifs, les traits impulsifs et surtout,
l’isolement social et le harcèlement en milieu scolaire.(47)
 Les troubles psychotiques :
Les troubles psychotiques sont des anomalies psychologiques qui peuvent prendre la
forme de délires, d’hallucinations, de pensées désorganisées, de comportements moteurs
étranges. Chez les jeunes présentant un TSA, les troubles psychotiques sont relativement
faibles. (47)

Tableau 9: tableau récapitulatif des caractéristiques générales retrouvées


chez les autistes et leur implication bucco dentaires

67
10. Les traitements et la prise en charge des TSA chez l’enfant :
Il n’existe pas de traitement permettant de guérir de l’autisme. Néanmoins, il existe une
prise en charge pluridisciplinaire et individualisée de l’autisme qui se base sur (50) :
9.1. Les thérapeutiques éducatives :
Les thérapeutiques éducatives utilisent les intérêts de l’enfant dans le but de rétablir la
communication avec les autres. Le contexte d’apprentissage est primordial et les activités sont
choisies en fonction de l’intérêt pour l’enfant, l’apprentissage utilise toute sorte de situations et
de rituels sociaux. (49)

La méthode ABA (AppliedBehaviorAnalysis) :


C’est une méthode éducative qui comporte un programme de techniques de modification
du comportement et de développement de compétences. Elle se compose essentiellement de
deux types d’enseignements : l’enseignement structuré et l’enseignement incidental. L’objectif
de l’intervention de type ABA est d’améliorer de façon significative les comportements sociaux
et de limiter les comportements-problèmes.
Ce programme est efficace s’il est commencé précocement, de manière intensive (30 à
40 heures par semaine) et par une équipe éducative spécialement formée.(50,71)

Figure 22: Séances de travail selon la méthode A.B.A. Aide au


développement du langage (réceptif et expressif).
La méthode TEACCH (Treatment and Education of Autistic
and related Communication Handicapped Children):
L’approche cognitive TEACCH n’est pas une technique particulière, mais plutôt un
programme adapté au niveau de fonctionnement de chaque enfant. Pour élaborer ce programme,
on évalue d’abord ses capacités à l’aide du profil. On détermine ensuite les stratégies

68
d’éducation nécessaires pour développer ses habiletés de communication, d’adaptation et de
relations sociales. (50)
L’objectif principal de TEACCH est de permettre aux personnes atteintes de TSA de
fonctionner de façon aussi accomplie et aussi indépendante que possible dans la
collectivité.(71)

Figure 23:Exemples d’activités TEACCH.

Le programme Denver et ESDM (Early Start Denver Model) :


Il s’agit d’une approche interventionnelle précoce et intensive qui s’adresse à des enfants
âgés de 12 à 36 mois. Le modèle de Denver est basé sur le principe que le jeu est le premier
support pour l’apprentissage des compétences sociales, émotionnelles, communicatives et
cognitives pendant la petite enfance. L’éducation est intégrée à des interactions sociales
positives entre adultes et enfants.(50,71)

Le PECS :
La méthode PECS (Picture exchange communication system) en complément des trois
autres approches, est une méthode qui permet d’initier le langage par un échange d’images. Elle
est destinée aux enfants d’âge préscolaire ou ayant un déficit de communication verbale.(50)

69
Figure 24: classeur d’images.
10.2 Les traitements médicamenteux :

Aucun traitement médicamenteux ne guérit les TSA, cependant certains sont parfois
nécessaires au traitement de pathologies fréquemment associées et d’autres peuvent avoir une
place, non systématique et temporaire, pour diminuer ou supprimer des comportements
inadaptés qui interfèrent avec la socialisation et les possibilités d’apprentissage des personnes
avec TSA. (71)

70
Tableau 10: Principales médications pour

71
11. L’évolution de l’autisme :
Environ 25 % des enfants ayant un diagnostic d’autiste à l’âge de deux ou trois ans
recommenceront à parler et à communiquer vers l’âge de six ou sept ans, mais des déficits
d’interaction sociale persisteront. Alors que le 75 % des autres enfants autistes auront de très
légères améliorations si le support parental, scolaire et social est adéquat. La mise en place
d’ateliers, d’emplois réservés, d’appartements supervisés et de clubs de loisirs est primordiale
pour l’établissement et l’intégration de l’individu dans sa communauté. (63)

12. L’état des lieux sur l’autisme en Algérie :

12.1 La prévalence de l’autisme en Algérie :

L’organisation mondiale de la santé estime la prévalence de l’autisme à 1% de la


population mondiale, Rapportée en Algérie qui compte 45, 02 millions d’habitants au 1er juillet
2021 (source : direction de la Population du Ministère de la Santé) et un million de naissance
par un, Il y aurait plus de 450000 personnes avec autisme dans le pays.
La question est donc une préoccupation pour les autorités en charge de la santé et de
l’éducation. (75)
En comparant cette prévalence par des pays du nord Afrique on trouve : En Tunisie
environ 200 000 cas sur 12 000 000 en 2021 (99), et au Maroc la prévalence varie entre 33 800
à 56 300 sur 37 000 000 en 2018. (76)

12.2 La prise en charge des enfants autistes en Algérie :

Le grand problème en Algérie, c’est le diagnostic de l’autisme, le diagnostic doit être fait
sur une base scientifique avec une équipe pluridisciplinaire. Notre territoire national n’est pas
couvert, il y a des wilayas où il n’existe aucun spécialiste et d’autre il y a 4 ou 5 donc cela pose
un problème d’orientation et du suivi. La formation en autisme n’existe pas en Algérie, la
pathologie de l’autisme nécessite une formation spécifique et spécialisé. (73)
Le déni parental, obstacle moyen de la prise en charge :
Les parents constituent un partenaire indispensable de la prise en charge du trouble du
spectre de l’autisme, chaque année un nombre d’enfant diagnostiqués comme autiste perdent
de vue du fait du déni du parent. (74)

72
A cause des préjuges et de la vision de la société, nombre de famille particulièrement en
milieu rural taire le trouble dont sont victimes leurs enfants, cet état de fait rend difficile
l’établissement des statistiques au sujet du nombre d’enfant autistes sur le territoire national.
(75)

Les dispositifs existants pour la prise en charge des enfants


autistes :
Toute personne avec autisme peut bénéficier des différents dispositifs mis en place pour
accompagner et protéger les personnes en situation de handicap. Néanmoins, l’offre publique
et privée de soins en santé est de plus en plus développée en matière d’accueil et de prise en
charge des personnes avec autisme.
Les Établissements Publics de Santé de Proximité (EPSP) : ils disposent d’un personnel
qui se consacre progressivement au dépistage, à l’accompagnement ou au minimum à
l’orientation des personnes avec autisme.
 Les personnels des services de Protection Maternelle et Infantile (PMI) : Peuvent
désormais bénéficier d’une formation continue sur l’autisme de façon à pouvoir ainsi
participer au repérage des premiers signes.
 Quelques Établissements Publics Hospitaliers (EPH) : disposent de personnels capables
d’accueillir, d’accompagner ou d’orienter des patients avec autisme.
 19 Établissements Hospitaliers Spécialisés (EHS) en psychiatrie : disposent d’un service
ou d’une unité spécialisée en santé mentale et psychique de l’enfant.
 De plus en plus de cabinets privés de psychologues cliniciens, d’orthophonistes et de
pédopsychiatres ouvrent dans le pays. (75) Les établissements publics de santé obéissent à
la réglementation générale et sont créés par le Ministère de la santé. En ce qui concerne les
cabinets privés, ils obéissent aussi à un cahier des charges bien défini qui permet l’obtention
d’un agrément de la part des services du Ministère de la Santé.(75)

Les associations existantes en Algérie pour les enfants autistes :


Il existe plusieurs associations sur le territoire national pour les enfants autistes en
particulier, qui sont agréées et remplissent les critères de fiabilité définis par les dispositions du
décret n° 21-235 du 26 mai 2021, modifiant et complétant le décret exécutif n° 08-350 du 29

73
octobre 2008 fixant les conditions de création, l’organisation, le fonctionnement et le contrôle
des établissements sociaux et médico-sociaux. (75) Parmi ces associations on cite :
 Association Dalafinhiboun pour les personnes atteintes de trouble d’autisme à ANNABA
 Association pas d’espoir des personnes autistes à ANNABA
 Association EL NOUR pour l’autisme à ALGER
 Association des autistes à ORAN(75)

12.3 Le Plan National :

La problématique de l’autisme est multidisciplinaire et multisectoriel, elle exige


l’élaboration d’une véritable stratégie nationale, le plan national intersectoriel du ministère de
la santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière a pour ambition de coordonner les
efforts de tous les secteurs investis pour une meilleure prise en compte de l‘autisme au niveau
nationale. Le Plan National de l’Autisme a pour but d’affecter les ressources nécessaires à
l’atteinte des objectifs déterminés selon quatre axes prioritaires :
 Renforcement de la prise en charge
 Renforcement de la formation des professionnels
 Développement de la communication, de la sensibilisation et de la formation des
familles
 Appui à la recherche en matière d’autisme (75)

12.4 Le site officiel de l’autisme en Algérie :

Autisme Algérie est le site d’information sur l’autisme en Algérie. Il met des ressources
fiables et de référence à disposition de toutes les personnes qui veulent en savoir plus sur
l’autisme. Il contribue ainsi à améliorer l’accompagnement des personnes avec 55 autisme et
de leur famille. Ce site est conçu par le Ministère de la Santé, sous l’égide du Comité National
Intersectoriel de l’Autisme (CNIA). (75)

74
Figure 25: Photo du site autisme Algérie.

75
Le trouble du spectre de l'autisme (TSA) est une condition de développement complexe
qui implique des défis persistants dans l'interaction sociale, la parole et la communication non
verbale, ainsi que dans les relations restreintes et comportement répétitif , généralement
diagnostiqué pour la première fois dans la petite enfance lorsque la plupart des symptômes les
plus évidents apparaissent.
Les effets des TSA et la gravité des symptômes diffèrent d'une personne à l'autre. Alors
que certaines personnes atteintes de TSA peuvent vivre de manière autonome, d'autres ont de
graves handicaps et nécessitent des soins et un soutien à vie.
D'après des études épidémiologiques, la prévalence des TSA semble augmenter à
l'échelle mondiale au cours des 50 dernières années, les explications possibles à cette
augmentation sont nombreuses: de meilleurs outils de diagnostic, une meilleure déclaration,
une plus grande propension des familles à accepter la pathologie, une plus grande présence dans
les milieux des structures d'accompagnement et des associations, et des changements dans les
politiques de santé. (47)

76
Chapitre 2 : Les problèmes buccodentaires chez l’enfant autiste :

77
Les troubles du syndrome autistique ne s’accompagnent pas de pathologie buccodentaire
propre mais plutôt de comportements qui entrainent une hygiène orale déficitaire et un terrain
favorable au développement de problèmes dentaires. En effet les TSA ont une conséquence
directe sur la santé bucco-dentaire des patients qui est moins bonne que celle de la population
générale en raison de l’existence de certains facteurs prédisposant contribuent à l’apparition de
pathologies dentaires chez l’enfant autiste : on retrouve principalement le manque d’hygiène
orale, la prise médicamenteuse, la difficulté pour réaliser des soins dentaires et une alimentation
riche en sucres. (45) (49)

78
1. Facteurs prédisposant aux problèmes buccodentaires chez un enfant
atteint de TSA :

1.1 Le manque d’hygiène bucco-dentaire :

La littérature montre que les enfants autistes peuvent avoir une mauvaise hygiène buccale
et des difficultés à se brosser les dents (De Mattei et al. 2007). (77) Le manque d’autonomie et
la mauvaise coordination des gestes chez les patients présentant un TSA entrainent des lacunes
dans les pratiques d’hygiène orale. Ce qui, par conséquent, peut favoriser l’accumulation de la
plaque bactérienne.
D’après Leah et al (2012), plus de 50% de parents de jeunes ayant un TSA rapportent
que leur enfant demande une assistance complète ou partielle pour le brossage de dents comparé
à seulement 28% des parents d’enfants neurotypiques. À un âge plus avancé (11 à 18 ans) ce
rapport de différence est de 27% chez les TSA contre 4 % pour les enfants neurotypiques. (2)
Plusieurs études ont été faites pour confirmer ce point :
Une étude comparative transversale au Centre de ressources sur l'autisme (ARC), à
Rawalpindi, au Pakistan, en 2016 : (64%) des enfants atteints de TSA se brossent les dents une
fois et (8,6%) deux fois par jour, parmi ceux qui se brossent (82,7 %) des enfants atteints de
TSA ne se brossent pas de manière indépendante contre (22,2 %) dans le groupe témoin, la
présence de plaque a été observée chez (25,9 %) des enfants atteints de TSA contre (14,8 %)
dans le groupe témoin. (77)
Une autre étude a été menée dans la région orientale de l'Arabie saoudite, a rapporté de
mauvaises pratiques d'hygiène buccodentaire chez les enfants atteints de TSA. Les auteurs ont
constaté que 22,7% des enfants atteints de TSA n'utilisent pas la brosse à dents et 61 % des
enfants atteints de TSA n'utilisent pas la soie dentaire régulièrement (AlHumaid et al. 2020).
(78)

79
Figure 26: Une très mauvaise hygiène caractérisée par la présence de
débris alimentaires, de dépôts tartriques observés à l’examen clinique chez
une fille âgée de 17 ans qui présente un Autisme sévère .Photos prise au
niveau du centre d’éducation psychologie.

1.2 La prise médicamenteuse :

La prise de certains médicaments peut compromettre la santé et le fonctionnement de la


sphère buccodentaire (diminution du flux salivaire, sécheresse buccale, réduction de l’action
mécanique et anti bactérienne de la salive). D’après RADA (2011), plus de 56% de ces patients
prennent au moins un médicament psychotrope et 25 % reçoivent trois types de médication ou
plus. (79) Voici un tableau résumant les effets des différentes médications utilisées chez les
patients atteints de TSA :

80
Tableau 11: Effets des différentes médications utilisées chez les patients
atteints de TSA.
Médicaments Effets indésirables possibles sur la
cavité buccale
Clonidine (Cataprès®) -Xérostomie
Alpha-agonist -Dysphagie
Antihypertenseurs - Sialadénite
Risperidone (Risperdal®) -Xérostomie
Antipsychotique atypique de nouvelle - Altération du goût
génération -Dysphagie
-Stomatite
-Décoloration de la langue
- Gingivite
- OEdème de la langue
Aripiprazole (Abilify®) -Xérostomie
Antipsychotique de -Hypersalivation
deuxième génération
Méthylphénidate (Ritalin® /concerta ®) Xérostomie
Psychostimulant
Fluoxétine (Prozac®) Xérostomie
Antidépresseur -Altération du goût
- Bruxisme
-Sialadénite
-Stomatite
-Glossite
- Gingivite
-Décoloration de la langue
Augmentation du temps de saignement
Olanzapine (Zyprexa®) -Xérostomie
Antipsychotique atypique - Stomatite
-Glossite
-gingivite
-OEdème de la langue
Carbamazépine (Tégrétol®) Anticonvulsivant -Xérostomie
-Stomatite
-Glossite
-Ulcérations
Acide valproïque (Valproate ®Dépakène ®) -Xérostomie
Anticonvulsivant -Altération du goût
-Trouble de coagulation (augmentation du
temps de saignement)
Fluvoxamine Inhibiteur de la recapture de la Xérostomie
sérotonine, antidépresseur

Tableau : Effets des différentes médications utilisées chez les patients


atteints de TSA.

81
1.3 La sélectivité alimentaire :

On estime que 80% des enfants atteint TSA présentent une aversion alimentaire sous
forme de sélectivité alimentaire ou de difficultés sensorielles à l’alimentation. Le refus de
manger, et avoir une très faible variété d’aliments est assez courant. Cette alimentation limitée
pourrait avoir un impact sur la santé générale de l’enfant y compris la santé bucco-dentaire.
(80)(81) Il est reconnu que les autistes préfèrent les aliments mous (43%) ou sucrés (24%), en
plus de la prise de compléments alimentaires sucrés, cette alimentation sucrée est à l’origine
d’une prévalence de maladies carieuses plus importante chez cette population. (45)

1.4 L’automutilation :

Chez la personne autiste, les blessures volontaires semblent être une source de stimulation
plus qu’une punition. Les gestes sont « des mouvements à type de décharge psychomotrice,
incontrôlés, sans nuance, répétés, mais sans intentionnalité agressive ni pour la personne elle-
même, ni pour celles qui l’entourage ». (90) Les lésions buccales liées à l’automutilation sont
une autre caractéristique buccodentaire à prendre en compte. Nous rapportons que 70% des
personnes présentant un TSA ont eu au moins un épisode d’automutilation au cours de leur vie
et 75% des blessures se situent au niveau de la tête et du cou. Dans une étude de 2012, Lorena
et al ont prouvé que dans plus de 13% de cas, les blessures liées à l’automutilation
correspondent à des morsures au niveau de la muqueuse labiale ou jugale, des ulcérations et
abrasions gingivales ou parodontales. Inégalement des cas d’auto-extraction dentaire ont été
rapportés dans la littérature. (45) (81)

1.5 Le flux salivaire anormal :

La salive aide à protéger les dents des caries en neutralisant l’acidité buccale produite
par les attaques bactériennes. Or, les enfants atteints de TSA présentent souvent un flux salivaire
anormal et réduit, le rôle protecteur de la salive est alors amoindri, et la susceptibilité à la carie
augmentée. (82) De plus, certains médicaments par exemple : les psychotropes ou les
antiépileptiques parfois prescrits aux enfants atteints de TSA pour la prise en charge des
comorbidités engendrent une hyposialie. (62)

82
1.6 L’hypersensibilité orale et représentation de la bouche :

Les enfants autistes ont des difficultés à définir les limites de leur corps. La bouche
représente une ouverture de celui-ci vers l’extérieur. Le brossage des dents, ou un soin dentaire
peut être perçu comme une intrusion dans leur corps. La perte d’une dent peut être source
d’angoisse, et nuire à leur intégrité corporelle. (79)
Les enfants TSA présentent souvent une hypersensibilité orale, Ces réactions exagérées
à des stimulations sensorielles orales rendent le brossage et les soins dentaires compliqués. (62)

1.7 Les autres facteurs :

.
 La faible priorité accordée aux soins buccodentaires par rapport à d’autres problèmes
quotidiens perçus comme prioritaires par les parents entraine un laisser-aller en ce qui concerne
le brossage et les soins dentaires. En effet, au Québec, 45 % des enfants présentant un TSA ont
connu des difficultés d’accès aux services des dentistes, contre 5 % pour les enfants
neurotypiques. (45)
 Manque de la prise en charge : En raison de leurs diverses manifestations cliniques
accompagnées de troubles de la communication, les enfants atteints de TSA représentent un
grand défi pour les dentistes (Delli et al. 2013). (63)
 Le coût des traitements dentaires pour les personnes à besoins spécifiques, peut retarder
la consultation chez le dentiste : Une enquête menée auprès des mères à Riyad, en Arabie
Saoudite, 142 mères ont participé à l'étude, (75,4%) ont considérer que le cout des soins bucco-
dentaire était un principal obstacle pour l’obtention des soins pour leurs enfants atteint de TSA.
(78)
 La présence des lacunes en matière de formation des dentistes et des spécialistes de
santé concernant la prise en charge des enfants atteint de TSA : Des études ont conclu que les
enseignants présentaient des niveaux faibles à acceptables de connaissances sur le TSA en
fonction de leur niveau d'éducation et le manque d’expérience (Yahia, 2013 ; Alqahtani, 2012).
(78)

83
2. Les manifestations bucco-dentaires :

2.1 Les problèmes parodontaux :

Les maladies parodontales sont fréquentes et sont liées :


- à des difficultés d’hygiène orale quotidienne et par conséquent à une présence plus
élevée de plaque bactérienne (Luppanapornlarp et al, 2010).
- à la prise de certains médicaments (phénytoïne) qui peut amener à une hyperplasie
gingivale (Seymour, 2006 ; Doufexi et al, 2005).
- des malpositions dentaires (Luppanapornlarp et al, 2010 ; Orellana et al, 2012).
- des troubles de la mastication.
Les personnes ayant un TSA ont un plus haut pourcentage de maladies parodontales par
rapport aux personnes neurotypiques.
Ceci se confirme dans une étude réalisée par Suwannee (2010) démontrant que 78% des
enfants ayant un TSA, âgés de 8 à 12 ans, présentent un saignement gingival contre 14,5% dans
le groupe contrôle et 71,9% nécessitent un nettoyage professionnel contre 18,8%. (83)
De plus, les effets secondaires des médicaments, prescrits pour les enfants atteints de
TSA, tels que les médicaments psychoactifs ou les anticonvulsivants, sont responsables
d’hyposialie qui est un facteur de risque des pathologies parodontales. (84)
AlHumaid et al. (2020) ont étudié les problèmes parodontaux chez les enfants atteints de
TSA 31 % des enfants ont été signalés comme ayant des problèmes gingivaux ce qui a été
associé de manière significative à des de mauvaises pratiques de brossage.

Figure 27: Une inflammation gingivale marquée observée chez une fille
âgée de 17 ans qui présente un Autisme sévère .Photos prise au niveau du
centre d’éducation psychologique pour handicapés mentaux Mujahid bin
Jedeed Abdul

84
Figure 28: Une hypertrophie gingivale observée chez un garçon âgée de 09
ans qui présente un Autisme moyen sous traitement .Photos prise au siège
de l’association des enfants avec autisme Eldelaphine

Figure 29: Une hypertrophie gingivale observée chez un garçon âgée de 12


ans qui présente un Autisme moyen sous traitement .Photos prise au siège
de l’association des enfants avec autisme

2.2 Le risque carieux :

Des avis contradictoires existent :

L’enfant autiste : plus susceptible à la carie dentaire ?

Marshall et al constatent en 2010 que 40 % des enfants autistes sont diagnostiqués avec
de nouvelles caries en bouche, chez qui l’indice CAO (dent(s) Cariée(s), Absente(s),
Obturée(s)) moyen est de 6.0 ± 4.4. De ce pourcentage, 60 % sont âgés de moins de 7 ans et
pour les moins de 4 ans, l’indice CAO est de 7.6.
Pour ce qui est du 60 % d’enfants autistes n’ayant pas été diagnostiqués avec de nouvelles
caries en bouche, l’indice CAO moyen est de 2.1 ± 3.2.

85
Les auteurs expliquent leurs résultats par la prise de médicament qui entraîne de la
xérostomie, la préférence pour de la nourriture molle, sucrée et collante, la mauvaise hygiène
bucco-dentaire. (85)
L’enfant autiste : moins susceptible à la carie dentaire ?

Namal en 2007 affirme que l’autisme n’est pas un facteur de risque pour la carie dentaire,
car l’indice CAO est de 1.74 pour des enfants autistes âgés de 7 à 12 ans contre 2.41 pour les
enfants normaux du même âge. Aussi, un indice CAO de zéro a été noté chez 41.9 % des enfants
autistes, contre 23.6 % pour les enfants normaux.

Les auteurs expliquent leurs résultats par la consommation moins élevée de nourritures
sucrées, via un meilleur contrôle parental et aussi par le fait que les parents d’enfants autistes
brossent leurs dents plus souvent.(85)

Figure 30: Un garçon âgé de 15 ans , suivi hôpital el ,Autisme légère ,Sous
traitement rispirdal.

2.3 Le bruxisme :

Le bruxisme touche 10 à 20 % de la population. Le bruxisme a une prévalence supérieure


à la normale chez les enfants autistes. (86) Selon une étude réalisée en 2010, les patients atteint
de TSA sont également sujets au bruxisme, en moyenne, 20 à 25 % de patients atteints de TSA
présentent un bruxisme la nuit et ce chiffre peut aller jusqu’à 44% en présence de retard mental
associé (7). Il est intéressant de souligner que plus de la moitié de ces patients (60%) présentent
des facettes d'usure touchant l'émail et la dentine. (88) 65

86
Figure 31: Facette d’usure chez un garçon âgé de 5 ans.
Les problèmes d’occlusion :

En conséquence du risque carieux élevé et de la difficulté des soins dentaires, nous


observons chez les patients avec TSA l’absence de dents liée à des extractions dentaires
multiples et précoces.

Ces dents absentes peuvent être à l’origine de l’apparition de troubles fonctionnels au


niveau de la sphère orale, de l’alimentation et au niveau général. (88) Plusieurs études
rapportent chez les sujets TSA un pourcentage plus élevé de troubles de l’occlusion tels que
diastème, dents absentes, articulé inversé, encombrement dentaire, une béance antérieure et la
tendance à une classe II molaires comparé aux enfants neurotypiques. (88)(89) Le
développement de l'occlusion dentaire est fortement influencé par des facteurs
environnementaux tels que les habitudes orales.

2.4 Les blessures buccales :

Les blessures buccales observées peuvent être dues à la mise en bouche d’objets par
l’enfant, mais aussi à des comportements d’autostimulation (ou automutilation). En effet, il a
été relevé des cas de morsures, coupures, ulcérations gingivales et d’auto-extractions chez les
enfants atteints de TSA, surtout des dents temporaires mobiles, mais aussi des dents
permanentes. (82) De plus, lorsque l’épilepsie est une comorbidité associée, lors des crises, la
bouche est particulièrement touchée : il peut alors survenir des traumatismes dentaires, mais
aussi des blessures buccales à type de morsure. (82)

87
Figure 32: fracture angulaire au niveau des dents 11, 21, 41 chez un enfant
âgé de 11ans suite à des crises d’épilepsie qui présente un Autisme moyen,
Sous traitement .Photos prise au niveau du centre d’éducation
psychologique pour handicapés mentaux Mujahi
2.5 Les anomalies et les pathologies dento- faciales :

Les malpositions dentaires et les encombrements dentaires sont fréquemment observés


chez les patients autistes. Ils peuvent être liés à des troubles d’éruption, des habitudes orales
inappropriées, des anomalies du développement du maxillaire ou une déglutition infantile
conservée. (50) Les enfants atteints de TSA sont sujets à des troubles d’éruption dentaire et à
des anomalies de développement des maxillaires. (90) L’hyperplasie gingivale induite par la
phénytoïne peut entrainer un retard d’éruption (la phénytoïne est couramment prescrite aux
personnes atteintes de l’autisme). (90) De plus, une déglutition infantile est souvent conservée.

En raison de la durée et des étapes préliminaires au traitement ODF, la prise d’empreinte


pour la réalisation des modèles d’études peut s’avérer compliquée selon la sévérité du TSA.
(62)

Figure 33: Occlusion de classe II observée chez un garçon âgé de 10 ans ,


qui présente un Autisme moyen, Epilepsie, Asthme sous Amitral. Photos
prise au niveau du centre d’éducation psychologique pour handicapés
mentaux Mujahid bin Jedeed Abdul

88
Il en ressort que les troubles du syndrome autistique ne s’accompagnent pas de pathologie
bucco-dentaire propre mais plutôt de comportements qui entrainent une hygiène orale
déficitaire et un terrain favorable au développement de problèmes dentaires. Plusieurs études
pointent le fait que ce trouble a plusieurs répercussions sur la sphère orale : les enfants avec
TSA présentent un risque carieux élevé, plus de plaque dentaire visible sur les dents que la
population générale et les problèmes parodontaux (gingivites, parodontites) et ont une
prévalence plus élevée par rapport à la population générale.

La détérioration de la santé bucco-dentaire des enfants autistes, expliquée par la présence


de caries dentaires et de maladies parodontales, entraîne l’indéniablement nécessité des suivis
réguliers chez le dentiste. (45) (85)

89
Chapitre 4 : Une revue systémique des études de
la sante gingivale chez la population des enfants
et adolescent atteints du spectre de l’autisme.

90
Ce chapitre est une traduction intégrale d’un article paru dans le Journal Saudi Dental Journal
de la faculté king saoud intitulé: Une revue systémique des études de la sante gingivale chez
la population des enfants et adolescent atteints du spectre de l’autisme.

Ahmed AlOtaibi a, *, Saad Ben Shabera ,AbdulazizAlBatli a , TalalAlGhamdi b ,


EbtissamMurshid

A systematic review of population-based gingival health studies among children and


adolescents with autism spectrum disorder. 14 mars 2021. . https://doi:10DOI: 10.1016/

1. Introduction
L'autisme, les troubles autistiques, le syndrome d'Asperger et les troubles envahissants
du développement non spécifiques constituent un groupe hétérogène de troubles
neurodéveloppementaux appelés troubles du spectre autistique (TSA). Le TSA n'est pas une
maladie mais un syndrome aux causes multiples en interaction, à la fois génétiques ( Folstein
et al., 2001 , Bayou et al., 2008 , Boydet al., 2010 , Landrigan, 2010 ) et non génétiques (
Hamilton et Ventura, 2006). ). Le TSA est défini sur le plan comportemental comme un
syndrome impliquant un développement anormal des compétences sociales et linguistiques, un
faible tonus musculaire, une mauvaise coordination et une déficience visuelle et auditive dans
certains cas (American Psychiatric Association, 2013).

En général, les patients atteints de TSA ne réagissent pas aux conditions


environnementales et sont inflexibles face au changement. L’automutilation, la dépression,
l’anxiété et les comportements imprévisibles font parties des symptômes courants. Les enfants
atteints de TSA seraient plus sélectifs dans leur alimentation et leur sensibilité tactile que les
enfants non affectés (Valicenti-McDermott et al. 2006).

Le nombre de cas signalés de TSA a augmenté au cours des dernières années (Rapin,
1997 ), probablement en raison de changements dans les développements récents des méthodes
de diagnostic, de la sensibilisation, des références des infrastructures disponibles ( Centers for
Disease Control and Prevention, 2011 ).

91
La prévalence des TSA a atteint 1 % aux États-Unis d'Amérique et des valeurs similaires
dans d'autres pays (American Psychiatric Association, 2013). Le TSA touche les garçons quatre
fois plus souvent que les filles et survient dans des familles d'origines ethniques et de classes
sociales variées (American Psychiatric Association, 2013).

Bien que plusieurs études de recherche aient était menées d’un point de vue médical, les
études sur la santé bucco-dentaire et les besoins dentaires des enfants atteints de TSA ont été
insuffisantes. Peu d'études ont discuté les besoins dentaires et l'état de santé buccodentaire des
personnes atteintes de TSA ( Jaber, 2011 , Kopycka-Kedzierawski et Auinger, 2008 , Marshall
et al., 2010 ). Il a été rapporté que des incohérences dans la communication et le comportement
entraînaient une détérioration de la santé bucco-dentaire, comme une mauvaise hygiène bucco-
dentaire, un risque accru de carie et de gingivite (Fakroon et al. 2015, Jaber, 2011).

De plus, certains médicaments prescrits utilisés pour modifier le comportement des


personnes atteintes de TSA peuvent avoir des effets secondaires néfastes sur la santé bucco-
dentaire et gingivale (p. ex. hypertrophie gingivale et xérostomie) (Murshid, 2014 ; Hafez et al.
2016).

Des études montrent également qu'une mauvaise hygiène bucco-dentaire, les maladies
parodontales, le bruxisme et les poussées de langue constatés chez les enfants atteints de TSA
peuvent être causés par la négligence parentale due aux difficulté de prendre soin des enfants
atteints de TSA (El Khatib et al., 2014 , Fakroon et al., 2015 , Jaber, 2011 ).

Une recherche approfondie de la littérature pertinente montre des études limitées


décrivant l'état gingival chez les personnes atteintes de TSA. Certaines études ont rapporté des
différences dans la prévalence de la gingivite par rapport à celle des individus non autistes
(DeMattei et al., 2007 , Kopycka-Kedzierawski et Auinger, 2008 , Stein et al., 2012 ), tandis
que d'autres études n'ont signalé aucune différence significative. (Marshall et al., 2010 , Loo et
al., 2008 , Kuter et Guler, 2019).

La controverse autour de ces résultats démontre la nécessité de mener une recherche


documentaire complète pour évaluer l’état de santé gingivale au sein d’une population
diagnostiquée avec un TSA.

92
Les informations collectées fourniraient une base de référence aux chirurgiens-dentistes
pour leur permettre de fournir les mesures préventives nécessaires et un traitement efficace.

Le but de cette étude était de mener une revue systématique et une méta -analyse pour
évaluer la prévalence des maladies parodontales chez les enfants et adolescents avec autistes
par rapport à celle des individus non autistes .

2. Méthodes
Une recherche documentaire complète a été menée à l'aide de huit bases de données,
recherchant systématiquement des résumés qualifiés, des affiches d'actes de conférence ou des
articles publiés dans une revue à comité de lecture qui rapportaient et discutaient de la
prévalence de l'état de santé gingival chez les enfants et les jeunes adultes diagnostiqués avec
un TSA.

Les huit bases de données étaient MEDLINE, PubMed (www.pubmed.gov), la Cochrane


Library ( https://www.cochranelibrary.com ), Web of Science ( http://www.isiknowledge.com
), Controlled-Trial Database ( http://controlled-trial.com ), Essais cliniques-Instituts nationaux
de la santé des États-Unis ( http://www.clinicaltrials.gov ), Institut national pour la santé et
l'excellence clinique ( http://www.nice.org.uk), Bibliothèque virtuelle de santé (
https://bvsalud.org ) et Bibliothèque numérique saoudienne (
https://sdl.edu.sa/sdlportal/en/publishers.aspx ).

Les termes de recherche utilisés comprenaient autisme, autiste, Asperger, TSA, troubles
envahissants du développement, dans toutes les combinaisons avec les termes santé bucco-
dentaire, état de santé gingivale, et état gingival dans toutes les études épidémiologiques
(transversales, cas-témoins, cohortes et essais cliniques).

Au cours de la première étape, les publications pertinentes ont été sélectionnées par sujet,
titre et résumé, (n = 742).

Tous les articles sélectionnés ont été dépistés et s'ils répondaient aux critères d'inclusion
suivants :

93
Tableau 12: Données des études incluses.

Etudes, auteurs, années. Pays d’origine N Ages (ans)

État de santé bucco-dentaire et comportements des Alexandrie, Autiste : 100 3-13


enfants atteints d'autisme du spectre autistique : Une Égypte
contrôle : 100
étude cas-témoins. El Khatib et al., 2014
La santé bucco-dentaire des enfants d'âge préscolaire Hong kong, Autiste : 347 2-7
atteints de troubles du spectre autistique : Une étude cas- chine
contrôle : 347
témoins. Du et al., 2015
Lésions buccales et état dentaire des enfants autistes au Sana'a, Yamen Autiste : 42 5-16
Yémen :
contrôle : 84
Une étude cas-témoins. Al-Maweri et al., 2014
Comparaison de la santé gingivale et des paramètres Riyad, Arabie Autiste : 50 4-14
salivaires chez les écoliers autistes et non autistes de Saoudite
contrôle : 50
Riyad.
enfants autistes et non autistes scolarisés à Riyadh. Diab
et al., 2016
Évaluation de l'état de santé bucco-dentaire et des Isparta, Turquie Autiste : 63 6-14
facteurs d'influence chez les enfants
contrôle : 111
atteints d'autisme. Onol et al., 2017

94
Tableau 13: Méta-analyse pour les variables de résultat : Indice gingival et
indice de plaque

Indice gingival
études Autistes . Contrôle . SM 95% CI Vale Valeu Poids (%)
N1 moyenne(SD) N2 moyenne(SD) D ur T rP Fixé hasard

El Khatib et al., 100 2(0.73) 100 1.4 (0.8) 0.7 0.492 à 1.069 15.53 20.14
2014 347 0.37 (0.29) 347 0.51 (0.27) 81 -0.650 a -0.348 55.95 20.58
Du et al., 2015 42 1.36 (0.84) 84 1.02 (0.51) - 0.152 à 0.907 9.12 19.74
Al-Maweri et al., 50 1.82 (0.65) 50 1.35 (0.86) 0.4 0.205 à 1.011 8.05 19.61
2014 63 1.91 (0.56) 111 1.22 (0.54) 99 0.918 à 1.592 11.37 19.93
Diab et al., 2016 602 692 0.5 -0.0312 à 0.195 1.42 0.156 100.0 100.00
onol et al., 2017 602 692 29 -0.222 a 1,279 0 0.168 0 100.00
Total (effets 0.6 1.38 100.0
fixes) 08 1 0
Total (effets 1.2
aléatoires) 55
0.0
818
0.5
28
Test d’hétérogénéité : Q = 139.14;df = 4;p < 0.0001; I2 = 97.13% (95% CI: 95.28% to 98.25%)
Indice de plaque.

etudes Autiste . Contrôle . SM 95% CI Vale Valeu Poids (%)


N1 moyenne(SD) N2 moyenne(SD) D ur T rP Fixé hasard

95
El Khatib et al., 100 2(0.73) 100 1.4(0.8)
0.8 0.518 a 1.096 15.78 20.13
2014 347 0.45(0.24) 347 0.6(0.27)
07 -0.739 a -0.435 56.48 20.44
Du et al., 2015 42 0.5(0.81) 84 1.05(0.51)
- 0.333 a 1.098 9.08 19.82
Al-Maweri et al., 50 1.92(0.36) 50 1.44(0.43)
0.5 0.780 a 1.638 7.26 19.64
2014 63 2.06(0.37) 111 1.24(0.54)
87 0.987 a 1.667 0.086 11.40 19.97
Diab et al., 2016 602 692 0.7 -0,0143 a 0.214 1.71 0.129 100.0 100.00
onol et al.,2017 602 692 15 -0.201 a 1.574 6 0 100.00
Total (effets 1.2 1.51 100.0
fixes) 09 8 0
Total (effets 1.3
aléatoires) 27
0.0
999
0.6
87
Test d’hétérogénéité : Q=188.96;df=4;p<0.0001; I = 97.88% (95% CI: 96.68% to 98.65%)
2

-L’état de santé gingivale des personnes atteintes de TSA, mesuré par l'indice de plaque et
des indices gingivaux (essais transversaux, cas-témoins, de cohorte et cliniques).

-Toutes tranches d’âge notamment les enfants et les adolescents.

-Les deux sexes.

-Écrit en langue anglaise.

Les articles en double ont été exclus de l'analyse. Il n'y avait aucune restriction quant à
l'année de publication ou au type d'étude. Les études différaient dans l'utilisation d'indices de
santé parodontale, tels que l'indice parodontal communautaire des besoins de traitement
(CPITN) et l'indice d'hygiène bucco-dentaire simplifié (OHI-S). Ceux-ci ont finalement été
exclus en raison des différentes modalités de mesure, qui peuvent ne pas être comparables à
d'autres indices et affecteront les résultats. Enfin, cinq études (n = 5) répondaient aux critères
d'inclusion, fournissaient des données applicables et ont été incluses dans la revue systématique
et la méta -analyse (Tableau 1).

La deuxième étape s'est concentrée sur la collecte des données. Chaque étude incluse a
été systématiquement examinée par trois examinateurs pour la collecte des données. Les
informations collectées comprenaient les auteurs, l’année de publication, le pays d’origine de
l’étude, la taille de l’échantillon ainsi que le sexe et la tranche d’âge des sujets. Les résultats et
les statistiques sont affichés dans Tableau 1, Tableau 2.

96
2.1 L'analyse des données
La méta -analyse de cette revue systématique a été réalisée à l'aide de MedCalc pour
Windows version 15.0 (logiciel MedCalc, Ostende, Belgique). La méta -analyse a été appliquée
à deux variables quantitatives (continues) : l'indice gingival (IG) et l'indice de plaque (IP).

La moyenne et l'écart type ont été utilisés pour décrire les deux variables. Comme
recommandé par Cohen, la différence moyenne standardisée (DMS) a été utilisée comme
résumé des statistiques groupées avec des valeurs seuils de l'effet groupé de 0,2, 0,5 et > 0,8
représentant respectivement des effets petits, moyens et importants. La signification statistique
du DMS a été évaluée à l'aide du test t de Student.

L'hétérogénéité des données regroupées a été identifiée à l'aide du Q de Cohran (somme


pondérée des carrés sur une échelle standardisée) et du I2, qui indique le pourcentage de
variation totale entre les études. Une valeur seuil de I 2 > 50 % a été utilisée pour exclure des
niveaux plus élevés de variabilité inexpliquée dans les tailles d'effet.

Des modèles à effets fixes et à effets aléatoires ont été utilisés pour obtenir les estimations
regroupées. La signification statistique et la précision des estimations ont été rapportées en
utilisant p ≤ 0,05 et des intervalles de confiance de 95 %.

Des graphique en forêt ont été utilisées pour présenter graphiquement les résultats
(mettant en évidence l'effet global à l'aide de modèles à effets fixes et aléatoires) des études
incluses dans la méta -analyse. Des diagrammes en entonnoir ont été utilisés pour identifier le
biais de publication des études incluses dans la revue systématique.

3. résultats :
3.1 Indice gingival :
Pour l’IG, la signification statistique a été évaluée en combinant la différence dans les
valeurs moyennes extraites des cinq études et comparés entre le TSA et les groupes témoins. Il
n’y avait pas de différences statistiquement significatives dans les valeurs DMS.

97
Figure 34: Des graphiques en forêt pour les études incluses.
Selon des critères d'effets fixes et aléatoires. La valeur Q de Cochran (Q = 139,14, P <
0,0001) était statistiquement significative et la valeur I 2 (97,13 %) était élevée, ce qui suggère
une hétérogénéité entre les cinq études. Par conséquent, la valeur groupée DMS selon le modèle
à effets aléatoires a été utilisé pour déduire l'absence de différence significative dans les valeurs
moyennes de l'IG entre les deux groupes (DMS = 0,528, t = 1,381, P = 0,168). Groupes (DMS
= 0,528, t = 1,381, P = 0,168). L'effet global (0,528) a été considéré comme étant de taille
moyenne (tableau 2).

3.2 Indice de plaque :


Pour l'IP, la signification statistique a été évalué en combinant les différences entre les
valeurs moyennes extraites des cinq études et comparées entre les groupes TSA et témoin.

Il n'y avait pas de différences statistiquement significatives dans les valeurs DMS selon
les critères de l'effet fixe et de l'effet aléatoire. La valeur Q de Cochran (Q = 188,96, P < 0,0001)

98
était statistiquement significative, et la valeur I2 (97,88 %) était élevée, ce qui implique une
hétérogénéité entre les cinq études. Par conséquent, la DMS regroupée selon le modèle des
effets aléatoires a été utilisé pour déduire qu'il n'y avait pas de différence significative dans les
valeurs moyennes de l'IP entre les deux groupes (DMS = 0,687, t = 1,518, P = 0.129). L'effet
global (0,687) a été jugé de taille moyenne (tableau 2).

Des graphique en forêt correspondants pour l'IG et l'IP montrent l'ampleur de l'effet de
chaque étude et l'ampleur de l'effet combiné selon les modèles à effets fixes et aléatoires (figure
1). Le petit nombre d'études répondant aux critères d'inclusion et la variation de la taille de
l'échantillon dans chaque étude incluse ont été les principales limites pour traiter les points du
graphique en entonnoir.

4. Discussion :
En raison de la difficulté de traiter les patients atteints de TSA, en particulier les enfants,
leur prise en charge dentaire peut être un défi. Par conséquent, les personnes atteintes de TSA
sont plus souvent touchées par les maladies buccales évitables, comme les maladies
parodontales (Du et al., 2015).

La négligence, une mauvaise communication et d'autres conditions comportementales


peuvent également contribuer aux maladies bucco-dentaires (El Khatib et al., 2014). L'accès
aux soins bucco-dentaires, une prise en charge particulière dans les cliniques dentaires et une
supervision lors de leur routine quotidienne d'hygiène bucco-dentaire sont nécessaires pour les
enfants atteints de TSA (Shah et al., 2011). Le manque de coopération des cliniques dentaires
signifie que moins de patients atteints de TSA ont accès aux soins bucco-dentaires ( Stein et al.,
2012).). Les équipes dentaires doivent s’efforcer de créer un environnement confortable pour
les patients atteints de TSA malgré les difficultés supplémentaires. Ces environnements doivent
être adaptés, en utilisant différentes pédagogies auditives et visuelles, car il a été prouvé qu'elles
offrent une coopération supérieure de la part des personnes atteintes de TSA (Kopycka-
Kedzierawski et Auinger, 1999).

Il a également été rapporté que la méthode SADE (Sensory Adapted Dental Environment)
aide à réduire l'anxiété, la douleur, l'inconfort sensoriel et la détresse ( Cermak et al., 2015 ).
Les enfants et les adolescents atteints de TSA présentaient significativement un IG et IP plus
élevés que les enfants sans TSA.

99
Ces résultats ont été rapportés dans toutes les études, sauf celle de Du et al. (2015), qui
a constaté que l'IG des enfants d'âge préscolaire atteints de TSA était plus bas que celui des
enfants non autistes.

Toutefois, aucune différence significative n'a été signalée dans la même étude pour l'IP,
qui est un signe de progression de la maladie dentaire. On pense qu'une mauvaise hygiène
bucco-dentaire est à l'origine des maladies gingivales, c'est pourquoi les études qui ont signalé
un IG et un IP plus élevés chez les personnes atteintes de TSA sont significatives. Les
médicaments, comme les anticonvulsivants, pris par les enfants atteints de TSA ont des effets
secondaires qui peuvent contribuer à la gingivite, comme l'ont signalé ElKhatib et al. (2014).

La variabilité de l’environnement des sujets témoins de cette étude constituait une autre
limite à prendre en considération. Les sujets témoins de Diab et al. (2016) fréquentaient des
cliniques dentaires, tandis que les sujets témoins des études d’ElKhatib et al. (2014), Al-Maweri
et al. (2014), et Onol et Kırzıog lu (2018) ont été menés dans des écoles. Ce qui implique que
les enfants instruits sont plus conscients des instructions d’hygiène buccodentaire.

La principale limite de cette étude était le petit nombre d'études qui suivaient nos critères
d'inclusion pour rendre compte de l'état de santé parodontale, et la majorité des études étaient
principalement axées sur les caries dentaires. Une autre limite résidait dans les multiples indices
utilisés pour mesurer la santé gingivale, ce qui rendait difficile la comparaison avec les données
rapportées.

5. Conclusion :
Les enfants et les adolescents atteints de TSA ont une moins bonne hygiène buccale et
des taux plus élevés de maladies gingivales que les personnes non autistes. On pense qu'une
mauvaise hygiène buccale est la principale cause des maladies gingivales.

Les personnes atteintes de TSA ont besoin d'aide et d'un meilleur accès aux soins bucco-
dentaires. La formation des équipes dentaires et la sensibilisation des parents permettront
d'offrir des soins bucco-dentaires de meilleure qualité. D'autres recherches doivent être menées
sur la santé gingivale des personnes atteintes de TSA, ainsi que l'évaluation du risque carieux,
afin de comprendre l'effet du trouble sur la santé bucco-dentaire.

100
Un indice standardisé pour la santé gingivale facilitera la comparaison d'un plus grand
nombre d'études visant à évaluer la prévalence de la santé gingivale chez les enfants et les
adolescents atteints de TSA.

Chapitre 5: Apprentissage du brossage dentaire chez


des enfants présentant un trouble du spectre
autistique

101
Le brossage des dents joue un rôle essentiel dans le maintien de la santé bucco-dentaire
et la prévention des maladies parodontales, le brossage constitue l’une des compétences de
base en matière de soins personnels. (91)

Les enfants atteints de troubles du spectre autistique (TSA) peuvent avoir des problèmes
au moment de s’occuper de leur hygiène dentaire. Cela peut entraîner le développement de
maladies bucco-dentaires telles que les caries, les maladies parodontales.

Des instructions sur l’hygiène bucco-dentaire et un entrainement pour améliorer la


motricité´ afin de rendre le brossage dentaire plus efficace sont nécessaires. L’apprentissage du
brossage doit s’accorder avec le type d’incapacité´, le degré´ de sévérité´ du trouble et les
caractéristiques individuelles de chaque patient avec autisme.(92)

Cependant, des données suggèrent que les enfants atteints de TSA ont des difficultés dans
leur pratique quotidienne du brossage des dents (Du, Yiu , King et Disorders, 2019). Des
interventions éducatives préventives mettant l'accent sur l'enseignement d'une technique de
brossage des dents simple, appropriée et efficace peuvent être souhaitables pour améliorer la
santé bucco-dentaire, en particulier chez les jeunes personnes atteintes de TSA (Piraneh et
al,2022). En conséquence, une formation efficace au brossage des dents peut améliorer les soins
personnels de ces enfants et réduire le fardeau et l'épuisement de leurs parents (Zhou et al. 2020
(91)

102
1. Obstacles à l’hygiène bucco - dentaire quotidienne :

1.1 Obstacles individuels

L’hygiène bucco-dentaire est une activité physique volontaire. La capacité d’une


personne à réaliser efficacement cette activité dépend de ses capacités motrices, globales et
fines, et de son niveau d’autodétermination. Cette autodétermination est dictée par 2 éléments
: la compréhension de l’acte demandé, de ses raisons et de ses avantages, et le désir d'atteindre
ces avantages. (93)

Le manque d’autonomie et la mauvaise coordination des gestes chez les patients


présentant un TSA entrainent des lacunes dans les pratiques d’hygiène orale. Pour de nombreux
enfants ayant un TSA, le recours à une tierce personne est indispensable si l’on souhaite que
celles-ci atteignent un niveau d’hygiène orale acceptable.

D’après Leah et al (2012), plus de 50% de parents de jeunes ayant un TSA rapportent que
leur enfant demande une assistance complète ou partielle pour le brossage de dents comparé à
seulement 28% des parents d’enfants neurotypiques. À un âge plus avancé (11 à 18 ans), ce
rapport de différence est de 27% chez les TSA contre 4 % pour les enfants neurotypiques.
(94)(95)

1.2 Connaissances des aidants

Définition de l’aidant :

Le patient autiste, n’ayant pas la pleine capacité d’être acteur de sa propre santé, nécessite
l’appel d’une tierce personne que l’on appelle aidant. (96)

L’aidant peut être :

- non professionnel ou naturel, c’est à dire qu’il fait partie de l’entourage de la personne
autiste.

- professionnel, c’est à dire que son métier consiste en la prise en charge de la personne
autiste.

Le but de l’aidant est d’accompagner au quotidien l’enfant avec autisme .

103
Prendre en charge efficacement l’hygiène bucco-dentaire d’une tierce personne nécessite
d’avoir des connaissances en santé orale suffisantes et adaptées. Or, le manque de
connaissances en santé orale des aidants est souvent mentionné dans la littérature.

Ce manque d’information les conduit à ne pas considérer la santé orale comme une
priorité notamment face à d’autres problèmes que l’enfant avec autisme les amènent à gérer
quotidiennement, et à renoncer aux soins d’hygiène orale lorsque leur enfant n’est pas
coopérant(97).

De nombreux aidants déclarent ne pas être suffisamment formés pour les gestes
d’hygiène orale et souhaitent bénéficier d’un complément de formation, (98)(99)(100)
Spontanément, ils appliquent les procédures qui leur sont personnelles. Ces procédures peuvent
être influencées par leur expérience et leur sensibilité en matière de santé orale (101) (102). Le
niveau d’éducation tend également à influencer l’attitude envers les soins d’hygiène orale
(98).

Klein et al. Rapportent que 41 % des parents d’enfants autistes sont entièrement
impliqués dans les soins dentaires à la maison, tandis que 47 % sont peu ou pas impliqués.
Trente-huit pour cent des parents désirent des instructions d’hygiène bucco-dentaire
supplémentaires et il s’avère que ce pourcentage de parents correspond à ceux qui prétendent
s’investir complètement dans les soins bucco-dentaires à la maison. (103)

2. Education à l’hygiène dentaire :


L’apprentissage au brossage doit être réalisé le plus tôt possible afin d’être intégré dans
la routine journalière et qu’il devienne un rituel .Il faut adapter cet apprentissage au degré de
sévérité du trouble autistique, le type d’incapacités associées et les caractéristiques
individuelles de chaque patient. (104)

Comme dans l’étude de Bishop et al , il est dans un premier temps important d’apprendre
à l’enfant à introduire plusieurs fois par jour la brosse à dent en bouche sans dentifrice même
pour quelques secondes . Par la suite, on pourra améliorer la technique de brossage et apprendre
à l’enfant à le faire de façon autonome. (105)

La concentration en fluor et la quantité de dentifrice doivent également être adaptées à


l'âge et à la capacité du patient à cracher.

104
Chez certain patient le déficit du brossage peut être lié à des anomalies sensorielles
entrainantes une sensation de “mauvais goût” ou de dégout pour la texture du dentifrice.

Dans ce cas il serait intéressant d’impliquer le psychologue du patient afin de développer


une approche d’intégration sensorielle. (106)

Le brossage doit systématiquement être assisté voire réalisé par un tiers dans le cas où le
brossage n’est pas possible, il est conseillé d’utiliser une compresse recouverte d’un peu de
dentifrice fluoré ou imbibée de bain de bouche fluoré ou encore à la Chlorhexidine en
alternance.

L’UNAPEI (Union Nationale des Associations de Parents, de Personnes Handicapées

Mentales et de leurs Amis) a publié un tableau résumant les règles d’hygiène orale

Quotidienne selon les compétences de l’enfant (mis en place par le Dr Hennequin)

105
Tableau 14: hygiène buccale selon les compétences de la personne
(Hennequin, 2004).
Situation de la Hygiène Intervention de l’entourage
personnehandicapée

Ne sait pas cracher ou Compresse imbibée de Réalisation complété par un


s’oppose à la brosse à dents solution antiseptique diluée tiers
en massages des gencives et
nettoyage des dents au
moins 1 fois par jour

Ne sait pas cracher Brossage avec dentifrice peu Réalisation face au miroir,
fluoré par un tiers
Accepte la brosse
Régulièrement, essayer
Ne sait pas se brosser
l’apprentissage du rinçage

Sait brosser et cracher Brosse adaptée Face au miroir


accompagné
Dentifrice moyennement Présence ou contrôle d’un
fluoré tiers
Si besoin, un brossage
complété

Sait brosser et cracher seul Brosse adaptée Face au miroir


Dentifrice fluoré Encouragements et contrôle
ponctuel par l’entourage

2.1 La brosse à dents :

Sa qualité doit assurer un compromis entre le brossage des dents (tissu dur) et le massage
de la gencive (tissu mou). Elle doit être à poils souples et bords arrondis avec une petite tête.

Le diamètre des poils peut être indiqué sur la brosse à dents ou sur le conditionnement de
la brosse à dents. (107)

La brosse à dents peut être :

• Manuelle avec un manche classique ; pour une meilleure préhension, un manche


ergonomique peut être utilisé.

106
Figure 35: brosse à dent manuel classique .
Électrique (utile pour compenser la difficulté technique de brossage):

L’utilisation d’une brosse à dents électrique implique l’application d’une autre méthode
de brossage. Ce dernier s’effectue en posant la partie active de la brosse à dents sur chaque face
dentaire pendant environ trois secondes. On passe ensuite à la dent suivante. Il faut brosser les
surfaces extérieures, puis intérieures et enfin les surfaces de mastication.(107)

Des brosses à dents à plusieurs têtes peuvent être utilisées pour réduire le temps de
brossage. Cependant leur utilisation est conseillée sur une durée limitée. C’est un bon moyen
d’aborder le brossage en premier lieu sans que le temps à y consacré soit un blocage pour le
patient. (45)

Figure 36: Brosse à dent multi têtes. (2)


Les brosses à dents en silicone :

Sont un choix judicieux pour les enfants autistes en raison de leur texture douce et
agréable. Ces brosses offrent une expérience de brossage confortable, ce qui peut être
particulièrement important pour les enfants ayant une sensibilité sensorielle accrue. Les poils
en silicone sont doux et flexibles, ce qui minimise le risque de blessures pendant le brossage.

107
De plus, les brosses à dents en silicone ne sont généralement faciles à tenir en main, ce
qui peut aider les enfants autistes à développer leur indépendance dans leur routine d'hygiène
bucco-dentaire.

En introduisant une brosse à dents en silicone adaptée à leur sensibilité, les parents et les
aidants peuvent contribuer à rendre le brossage des dents plus agréable et moins stressant.

Brosse à dent en fonction de l’âge de l’enfant.(107)

Figure 37: types de bosse à dents pour les enfants selon l’âge.

2.2 Technique de brossage :

Avec une brosse à dents manuelle, la méthode de brossage doit varier en fonction de l’âge
du patient pour permettre un nettoyage efficace de toutes les surfaces dentaires. L’UFSBD
recommande donc des techniques différentes pour les enfants et les adultes.
En denture temporaire, la méthode de brossage préconisée est la méthode dite « horizontale »
ou méthode BOUBOU. (108)

En pratique, la face active de la brosse à dents est placée perpendiculairement aux


surfaces dentaires.

Il faut réaliser des mouvements de va-et-vient antéro-postérieurs (une dizaine) sur tous
les segments des arcades. Pour améliorer le confort du brossage des faces vestibulaires
(extérieures), le brossage est réalisé bouche fermée pour réduire la pression sur les joues (108)

108
Figure 38: la méthode boubou.
La méthode « horizontale » est la mieux adaptée à l’enfant du fait de sa simplicité. En
grandissant, l’enfant acquiert une meilleure motricité permettant alors l’enseignement d’une
autre technique. Dès l’âge de 6 ans, l’UFSBD recommande la méthode B.R.O.S. qui consiste à
:

- Brosser le haut et le bas séparément,

- utiliser la brosse comme un Rouleau pour brosser dents et gencives du rose vers le blanc,

- incliner la brosse à l’Oblique à 45° sur les gencives,

- Suivre un trajet pour faire le tour de toutes les dents sans oublier le dessus (109)

Figure 39: la méthode B.R.O.S

109
Rappel : Recommandations d’hygiène en fonction de l’âge (Morrier, 2007) (AFSSAPS 2008)

- De 6 mois à 3 ans, dès l’apparition des premières dents, l’utilisation par les parents d’une
compresse humide est préconisée. Dès l’apparition des premières molaires, une brosse à dents « bébé »,
avec une trace de dentifrice < 500 ppm, au moins le soir, est utilisée avec une méthode horizontale.

- De 3 à 6 ans, l’utilisation d’une brosse à dents « enfants » avec un petit pois de dentifrice < 500
ppm, et le brossage avec un adulte, 2 fois par jour, est préconisé avec méthode horizontale ou circulaire
pendant 2 minutes, avec une prise d’autonomie progressive de l’enfant.

- De 6 à 12 ans, le dentifrice est appliqué sur 1/3 de la longueur de la brosse à dents, avec la
supervision par un adulte jusqu’à au moins 8 ans. La méthode du rouleau par des mouvements rotatifs
pendant 2-3 minutes est préconisée au moins 2 fois par jour. Pour chronométrer le temps de manière plus
ludique, il est possible d’écouter une chanson, d’une durée de 2 ou 3 minutes.

- Après 12 ans, une brosse à dents « adulte » et l’utilisation du fil dentaire au niveau des points de
contact inter-dentaires sont préconisées

Nouvelles recommandations :
En 2013, l’UFSBD a mis à jour ses recommandations sur le brossage dentaire en s’alignant
sur les recommandations internationales. (108)

Tableau 15synthèse sur la fréquence de brossage en fonction de l’âge


d’après l’UFSBD.

110
Il existe quelques astuces qui permettent de faciliter le brossage :

Stabiliser la tête du patient sur une chaise ou un canapé pour éviter les blessures en cas
de mouvement d’évitement.

Il est recommandé de commencer par toucher les lèvres avec la brosse à dents quelques
secondes puis progressivement l’intérieur de la bouche pour finir par brosser les dents.

Une approche progressive permet d’éviter le sentiment d’intrusion que peut provoquer le
brossage chez le patient autiste.

Féliciter l’enfant après chaque étape de brossage et ne pas relever les comportements négatifs.

Si l’enfant utilise un agenda imagé, coller des images de la brosse à dent matin et soir
pour l’intégrer dans sa routine.

Si l’enfant n’arrive pas à maintenir la bouche ouverte, utiliser des cale-bouche.

Changer de dentifrice si le goût ne convient pas à l’enfant, mais toujours utiliser un


dentifrice fluoré.

Tableau 16: de recommandations sur le dosage en fluor actuellement


vendues, en fonction de l’âge de l’enfant.

Il existe également des outils qui imagent le brossage et peuvent être utilisés
quotidiennement afin de ritualiser le brossage.

111
Figure 40: pourquoi faut-il se brosser les dents.

Figure 41: les petites vies d'apolline la brosse à dent.


Exemple de jeu :

Figure 42.: Docteur Drill’n’fill.

3. -LES OUTILS A NOTRE DISPOSITION :


Différents outils sont utilisables ; ils sont basés sur la pédagogie visuelle largement
utilisés chez les patients avec enfants avec TSA, les enfants avec TSA ont une meilleure
compréhension de l’image que des mots.

112
 Les pictogrammes et photographies sont le premier support de cette pédagogie
visuelle. Ils peuvent être utilisés seuls ou associés.

L’emploi du temps d’une journée peut ainsi être élaboré a` l’aide de différents
pictogrammes ou photos représentant chacun une des activités de l’enfant. Une activité´ peut
aussi être décomposée en une série de pictogrammes ; on parle alors de séquence d’activité
´visuelle ou de chainage.

L’analyse de la littérature montre que les supports visuels ont démontré´ leur efficacité´
dans divers domaines. Ils favorisent l’enrôlement dans l’activité´, structurent celle-ci,
diminuent les comportements aberrants et favorisent l’autonomie. Ils sont préconisés selon
l’evidence -based practice. (110)(111)

En contexte dentaire, différents supports sont accessibles sur internet aussi bien pour le
brossage. Ces supports semblent utiles car ils améliorent le déroulement de l’activité´ et la
coopération des enfants avec TSA. (112)(113)(114)(115)

Les scenarios sociaux sont des récits courts permettant de décrire une situation sociale en
termes de réponse attendue. Ils utilisent très souvent des pictogrammes ou des photographies.

Différents scenarios sociaux sont disponibles via internet et certains illustrent le brossage
ou la consultation dentaire. Cependant, leur efficacité´ au regard de l’evidence-based reste
encore sujette à question avec de grandes variations en fonction des personnes. (116)

113
Figure 43: pictogramme représentatif du brossage dentaire de l’enfant
autiste avec aide.
Il est nécessaire qu’il soit capable de regarder les objets, de chercher des yeux, d’observer
l’adulte, d’imiter les gestes et qu’il ait un certain degré de curiosité.

Les autistes ont besoin de ritualiser leurs actions quotidiennes, donc le brossage, une fois
mis en place par les encadrants, sera effectué régulièrement. les facultés cognitives de l’enfant
donnent déjà une indication sur ses possibilités de brossage et de maintien d’une hygiène
buccale correcte ( pilebro et coll , 2005)

114
Figure 44: Pictogrammes du programme PASO pour EHO (Enseignement
Hygiène Orale (e)

Le calendrier de brossage mis à disposition par le programme PASO est par exemple un
excellent moyen de mettre en place un brossage quotidien préventif à la maison.

115
Figure 45: Calendrier de brossage du programme PASO Association santé
orale, handicap, dépendance et vulnérabilité, « Planche de pictogrammes

Video modeling utilise un support visuel type film pour l’apprentissage d’une activité´
ou d’une compétence sociale. Il utilise le concept du modeling, c’est-à -dire de l’apprentissage
par l’observation.

La personne regarde la vidéo puis imite le comportement ou l’activité´ cible. Cela ne


sous-entend que la personne regarde la vidéo, y prête attention et comprenne ce qu’on attend
de lui. Cet outil est largement utilise´ chez les enfants avec TSA pour l’acquisition de
compétences motrices et sociales. (117)

4. Méthodescomportementales:
Parmis ces methodes : les methodes Applied Behavioral Analysis (ABA), Treatment and
Education of Autistic and related communication-handicapped CHildren (TEACCH) et Early
Start Denver Model (ESDM). Elles utilisent entre autre, le principe d’exposition progressive et
répétée qui comprend notamment deux techniques : la désensibilisation et le stimulus fading.

Elles permettent d’améliorer le comportement inadapté´ de l’enfant, de réduire l’anxiété´


et l’évitement. Ces méthodes peuvent être utilisées en contexte dentaire. (118) (113) (119)
(120) (121)

116
La désensibilisation consiste en une exposition graduelle d’un patient à un objet ou à
une situation anxiogène. Elle comprend un entrainement répété associe´ du renforcement
positif et à l’utilisation d’outils (le plus souvent, basé sur l’image).

Cette technique permet souvent une amélioration de la complaisance de l’enfant mais


elle est chronophage, car elle nécessite un nombre important de séances.

En contexte dentaire, elle est préconisée pour habituer l’enfant aux soins dentaires, pour
améliorer sa coopération et réduire son anxiété. (119)(121)

Le stimulus fading diffère légèrement de la désensibilisation. Il se concentre sur un objet


aversif que l’on va proposer de manière progressive et régulière a` la personne afin de
supprimer l’aversion et l’évitement. Cette technique est largement utilisée chez les enfants avec
TSA.

En contexte dentaire, elle a notamment été utilisée par Bishop et al. Afin de permettre
l’introduction de la brosse a` dents en bouche. (33)

5. L’outil numérique :
Les tablettes tactiles sont maintenant utilisées chez les enfants en situation
d’apprentissage, bien qu’elles soient encore peu utilisées dans un quotidien professionnel. (122)

Les travaux de Kagohara et al. (2013) ainsi que ceux de Lorah et al. (2015) montrent les
outils technologiques peuvent aidera au développement de nouvelles compétences. (123)

Les outils numériques, notamment les tablettes, ont leur place et se démocratisent.

Exemple :
L’application « çATED »: a été construite par une équipe d'enseignants-chercheurs
français, spécifiquement auprès d’enfants avec autisme, elle est gratuite et disponible en langue
française. Elle permet de construire un agenda numérique individualisé pour chaque enfant, en
fonction de ses besoins.

Les tablettes ont été programmées une fois les pictogrammes choisis, soit par les enfants,
soit par l’équipe éducative et le chercheur. Deux « activités » sont ciblées : le brossage et
l’examen dentaire.

La personnalisation des séquences a été réalisée selon l’âge de l’enfant pour le brossage
(124)
117
Figure 46: capture d’écran illustration une partie de la séquence de
pictogramme pour l’activité brossage dentaire sur l’application çATED .

Figure 47: la figure Ti ’Dent découvre la brosse à dents et le tube de


dentifrice.

118
Le besoin d’une hygiène buccale régulière améliorée chez des personnes avec TSA a été
documenté dans de nombreuses études. Tous les parents trouvaient difficile/très difficile de
maintenir une bonne hygiène buccale chez leur enfant avec autisme.

Des méthodes éducatives spéciales et des approches d'intervention sont nécessaires pour
améliorer la pratique du brossage des dents chez les personnes atteintes de TSA.

La méthode la plus courante est la pédagogie visuelle, qui profite de la capacité de ces
enfants à mieux réagir aux images plutôt qu'aux mots conceptuels. Cela semble être une
méthode de formation efficace pour les enfants autistes, tant à la maison qu'à l'école
(Bäckman&Pilebro, 1999)

La prévention en matière de santé parodontale passe par l’apprentissage d’une méthode


de brossage efficace. Il est nécessaire d’enseigner aux enfants avec autisme des techniques de
brossage adaptées à chacun en tenant compte de l’âge, de la dextérité.

119
CHAPITRE 6: La partie pratique

120
Le maintien d’une bonne hygiène bucco-dentaire permet en effet d’améliorer la qualité
de vie et de limiter les risques d’aggravation de leur état de santé. Le brossage est la seule
manière d’éliminer la plaque dentaire de manière efficace et d’assurer une hygiène bucco-
dentaire satisfaisante.

Lorsque le niveau de L’autisme le permet, il est essentiel de sensibiliser directement les


personnes avec autismes à l’importance de l’hygiène bucco-dentaire.

Leurs familles doivent être également impliquées, en tant que relais au quotidien des
messages de prévention. La question de la formation des parents et des personnels encadrants
est un facteur clé dans la prise en charge de l’hygiène bucco-dentaire des enfants avec autisme.

Le rôle de l’aidant est primordial lorsque l’enfant avec autisme n’est pas en capacité
d’assurer elle-même le brossage dentaire.

121
1. Concernant notre partie pratique:
Sous la direction de notre encadreur, on a participé à une journée porte ouverte de
sensibilisation et d’information concernant l’hygiène bucco-dentaire et le maintien de la santé
bucco-dentaire chez les enfants atteints de troubles autistiques .

Et On a organisé un atelier de démonstration individualisée des techniques d’hygiène


impliquant les éducateurs et les enfants autistes au niveau d’un cabinet libéral spécialisé dans
la prise en charge des enfants avec autisme .

1.1 1ere Action : Journée porte ouverte :

Présentation de l’action :
Programmation d’une action de sensibilisation et d’information concernant l’hygiène
bucco-dentaire et le maintien de la santé bucco-dentaire chez les enfants atteints de troubles
autistiques dans le cadre d’une journée porte ouverte, en collaboration avec la DASS de la
wilaya d’Annaba.

Population cible :
 Les éducateurs: psychologues, orthophonistes, autres .
 Les parents et les accompagnateurs des enfants avec troubles autistiques .
 Les enfants avec troubles autistiques scolarisées dans les classes intégrées dans
plusieurs écoles primaires de la commune d’Annaba .

Lieux
Ecole des enfants handicapés visuels Oued ForchaLe 28 -02-2023 .

Objectifs :
 Faire le point sur les connaissances des éducateurs, des parents sur la sante
bucco –dentaire chez les enfants atteints de troubles autistiques.
 Assimiler les protocoles de démonstrations des techniques de brossage chez
les enfants atteints de troubles autistiques.

122
 Permettre une rencontre interactive entre les étudiants en 6 eme année
chirurgie dentaire et les enfants atteints de trouble autistiques .

Le programme :
 Présentation Power Point : La Santé bucco-dentaire chez l’enfant atteint du trouble
autistique.
 Projection d’une vidéo éducative : Apprentissage du brossage dentaire chez l’enfant
atteint du trouble autistique.
 Séance éducative :
-Support éducatif: Dépliant, Model éducatif

-Démonstration du brossage dentaire

-Jeux éducatifs : Coloriage (dents, brosse à dent)

Les acteurs de l’action :


 Médecin chef du service de Parodontologie : Pr Zaghez .M.
 Enseignante responsable des étudiants en 6 eme année : Pr Djaffar .N.

 Responsable de l’action : Dr Hamouda .F.Z.


 Les étudiants de 6 eme année .

123
Figure 48: Journée porte ouverte <sensibilisation et d’information
concernant l’hygiène bucco-dentaire et le maintien de la santé bucco-
dentaire chez les enfants atteints de troubles autistiques > organisée par le
service de Parodontologie Annaba, CHU Annaba en collaboration avec la
DAAS de la wilaya d’annaba.

La présentation orale :
Au cours de cette présentation, après avoir exposé les éléments constitutifs de la cavité
buccale, la chronologie d’apparition des dents lactéales et permanentes , Dr Hamouda a
expliqué les raisons pour lesquelles les enfants avec autisme sont plus susceptibles aux
problèmes bucco –dentaires tel que les maladies parodontales et les caries .

Des techniques pour améliorer l’hygiène bucco-dentaire de ses enfants a été exposée
aux parents d’enfants avec autisme autistes ainsi qu’aux éducateurs .

124
Dr Hamouda a précisé que L’apprentissage et l’assimilation de l’habitude de l’hygiène
dentaire chez les enfants atteints de troubles du spectre autistique seront similaires à
l’établissement d’autres routines.

La vidéo éducative :
Cette vidéo de 10 minutes réalisée en 2016 par Columbia Regional Inclusive Services
ASSISTING OREGON SCHOOL DISTRICTS IN THE EDUCATION OF STUDENTS
WITH SPECIAL NEEDS sous titre: How to Teach Your Child with ASD (Autism): A Visual
Tooth brushing Routine avec transaltion en arabe .

125
Vidéo éducative

Cette rencontre était une occasion pour échanger les expériences de chaque famille selon
les caractéristiques des enfants.

Les parents et les éducateurs ont reçus des brochures éducatives.

126
DEPLIANT

127
‫وسائل لتحفيز طفلك على تنظيف‬ ‫‪‬‬

‫اسنانه‪:‬‬
‫ابدا تعليمه في سن مبكر‪.‬‬ ‫‪‬‬
‫اسمح للطفل باختيار فرشاة أسنانه بنفسه‪.‬‬ ‫‪‬‬
‫صور تشرح خطوات تنظيف االسنان‪.‬‬ ‫‪‬‬

‫فيديوهات توعوية لألطفال‪.‬‬ ‫‪‬‬


‫تطبيقات تحاكي عملية تنظيف االسنان بطريقة ممتعة‪.‬‬ ‫‪‬‬
‫‪ ‬قدم له مكافئات‪.‬‬

‫الطريقة الصحيحة لتنظيف الأسنان‪:‬‬ ‫‪‬‬

‫‪128‬‬
‫مقدمة‪:‬‬
‫ا ن صحة الفم واالسنان لها عالقة مباشرة بصحة جسم طفلك‬
‫والحماية من العديد من االمراض‪ .‬نظرا الن الفم يحتوي على‬
‫العديد من البكتيريا التي يمكن ان تنتقل الى داخل الجسم كما ان‬
‫االسنان الصحية تساعد على مضغ الطعام بشكل جيد وبناء‬
‫جسم سليم‪ .‬ناهيك عن دورها في منح الثقة في االبتسامة والكالم‬
‫بصفة طبيعية‬
‫لذا فان االهتمام بصحة اللثة واالسنان وتنظيفها دوريا شرط‬
‫أساسي لحماية صحة طفلك‪.‬‬

‫‪ ‬أنواع الاسنان‪:‬‬

‫‪ ‬مراحل بزوغ الأسنان عند الطفل‪:‬‬

‫الاسنان اللبنية‪:‬‬

‫تبدأ األسنان اللبنية عند الطفل بالظهور في مرحلة التسنين‬


‫انطالق من الشهر السادس حتى _‪ 33‬شهرا‪.‬‬

‫يبلغ عدد االسنان اللبنية ‪20‬سن‬ ‫‪‬‬

‫‪129‬‬
‫متى تستبدل الاسنان اللبنية‪:‬‬
‫‪ -‬االلتزام بتناول غذاء صحي ومتوازن وتجنب األطعمة‬
‫تبدأ االسنان اللبنية بالسقوط لتستبدل باألسنان الدائمة عندما‬ ‫الغنية بالسكريات‪.‬‬

‫يبلغ الطفل السادسة من عمره ليسقط اخر ضرس بعمر‬ ‫‪-‬زيارة طبيب االسنان بشكل دوري‪.‬‬
‫العاشرة حتى الثانية عشر من عمره تقريبا‪.‬‬ ‫‪ ‬الأدوات المستعملة في‬
‫تنظيف الأسنان‪:‬‬
‫فرشاة االسنان يجب أن تكون صغيرة الحجم‬ ‫‪-‬‬

‫مالئمة لفم طفلك ذات شعيرات ناعمة ولينة ومن‬


‫األفضل استعمال فرشاة اسنان من السليكون‪.‬‬

‫الأسنان الدائمة‪:‬‬
‫يبلغ عدد االسنان الدائمة ‪ 32‬سنا‪.‬‬ ‫معجون األسنان يكون حسب عمر الطفل ويحتوي‬
‫أهمية الاسنان‪:‬‬ ‫على مادة الفلورايدويفضل أن يكون المعجون بدون‬

‫النطق السليم‬ ‫‪-‬‬ ‫نكهة إذا كان الطفل يتحسس من النكهات او يختار‬
‫مضغ الطعام جيدا‬ ‫‪-‬‬ ‫نكهته المفضلة‪.‬‬
‫االبتسامة المشرقة‬ ‫‪-‬‬

‫طرق المحافظة على أسنان طفلك‪:‬‬


‫‪ -‬يعتبر اال ب او االم الفاعل الرئيسي في المحافظة علننظافة‬
‫وصحة اسنان اطفالهم‪.‬‬
‫‪ -‬غسل األسنان ثالث مرات في اليوم بعد كل وجبة وبطريقة‬
‫صحيحة‪.‬‬

‫‪130‬‬
Atelier
L’évènement a touché un nombre important d’enfants de différents âges, avec un atelier
de coloriage, pour la sensibilisation à l’importance de la santé bucco-dentaire et l’enseignement
d’une bonne méthode de brossage et du régime alimentaire approprié animés par les internes
de 6 eme année .

Les enfants apprennent avec des jeux sans être poussés, et s’habituent à l’environnement
dentaire et au brossage .

Par ailleurs, nous disposons également d’un modèle de mâchoire à grande échelle afin de
montrer la technique à adopter.

La session repose aussi la manipulation de supports de démonstration : maxi-brosse et


maxi-mâchoire, dent géante.

131
Figure 49: atelier d’apprentissage des méthodes de brossage au centre des
handicapés visuels.

1.2 2 eme action : Atelier brossage

L’atelier brossage se déroule dans la salle de bains de la structure d’accueil, le brossage


est enseigné à chaque enfant individuellement, selon la méthode BROS si la dextérité le permet
; si la dextérité de l’individu n’est pas suffisante, une adaptation en fonction des possibilités est
proposée par l’intervenant, de façon à ce que le brossage puisse être effectué de manière
optimale en fonction des aptitudes de chacun.

Chaque enfant reçoit une brosse à dents ainsi qu’un échantillon de tube de dentifrice en
cadeau, avec lesquels est effectué cet enseignement à l’hygiène.

Une affiche rappelant les mouvements idéaux de brossage est à disposition, et sera donnée
au centre à l’issue de notre intervention.

132
133
Figure 50:apprentissage du brossage sein d'un cabinet libéral spécialisé
dans la prise en charge des enfants atteints d'autisme.

134
A la fin de l’action, On a expliqué à la responsable la nécessite d’aménager la salle de
bain en 2 sites de brossage pour adapter le brossage a la taille des enfants et de coller un
pictogramme de brossage.

Figure 51:pictogramme brossage dentaire.

2. CONCLUSION

Les techniques de brossage dentaire demandent beaucoup d’attention et de douceur : la


bouche est une cavité interne, ouverte sur l’extérieur, et aussi un lieu d’intimité. Il est

135
souhaitable d’obtenir une bonne coopération et d’accompagner les gestes par une approche
comportementale adaptée.

L’apprentissage du brossage doit s’accorder avec le type d’incapacité, le degré de sévérité


du trouble et les caractéristiques individuelles de chaque patient avec autisme

Les séances de sensibilisation permettent de transmettre les conseils d’hygiène bucco-


dentaire et de les sensibiliser à l’impact qu’a la santé bucco-dentaire sur la qualité de vie globale.

136
RECOMMENDATIONS QUANT A L’HYGIENE BUCCO-DENTAIRE DES ENFANTS
ATTEINTS DE TROUBLES AUTISTIQUES :

 Etablissement d’un comportement favorable au brossage des dents doit être fait le plus
tôt possible afin d’introduire l’importance d’une routine bucco-dentaire quotidienne.

 Mettre en place un livret résumant les différentes recommandations d’apprentissage


du brossage adaptées aux enfants autistes.

 L’implantation d’un programme d’hygiène dentaire, via l’éducation des parents, est
essentielle .

 Le minimum de deux brossages de dents par jour avec un dentifrice fluoré, faits avec
l’assistance d’un des parents, permettent d’améliorer l’hygiène bucco-dentaire.

 Intégrer l’apprentissage à l’hygiène bucco-dentaire dans l’enseignement et les activités


dispensées dans l’établissement spécialisés
 Formation des éducateurs et du personnel nécessitant une formation dans ce domaine

Visites régulières chez le dentiste, tout en donnant des conseils d’hygiène personnalisés .

137
CONCLUSION GENERALE

Les enfants autistes sont plus susceptibles à la maladie parodontale. En effet, l’état
parodontal de ses enfants est grandement déplorable en comparaison avec des enfants
neurotypiques .

L’hygiène buccale insuffisante est le facteur de risque des maladies parodontales le plus
influant chez les enfants autistes.

La majorité des études décrivent une faible hygiène orale chez les enfants atteints de
TSA car ceux-ci sont incapables de bien brosser leurs dents quotidiennement.

Le manque de coopération pour le brossage des dents constitue un obstacle au maintien


d’une bonne sante parodontale chez l’enfant autiste. L’enfant autiste représente un défi pour le
dentiste, mais aussi pour ses parents lors des mesures quotidiennes d’hygiène.

L’apprentissage du brossage dentaire auprès d’une population jeune (enfant et adolescent


avec TSA) doit être priorisé. L’acquisition de nouvelles compétences de la vie quotidienne et
sociale (comme le brossage dentaire) nécessite une véritable démarche éducative.

138
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Promo: 2017/2023

Présenté publiquement par : (le theme)


- Laguel chahinez Autisme et santé parodontale
- Fares wissem
- Fares manel
Résume
Plusieurs études confirment que les enfants avec troubles autistiques présentent plus de plaque
dentaire visible sur les dents et que les problèmes parodontaux ont une prévalence plus élevée par
rapport à la population générale. Le brossage dentaire a un rôle majeur, dans la démarche préventive
des maladies parodontales. L’instauration du brossage requiert un réel apprentissage en s’appuyant
sur des techniques et outils ayant fait leurs preuves. Les séances de sensibilisation permettent de
transmettre les conseils d’hygiène bucco-dentaire.

ABSTRACT

"Several studies confirm that children with autistic disorders have more visible dental plaque on their
teeth and that periodontal problems have a higher prevalence compared to the general population.
Dental brushing plays a major role in the preventive approach to periodontal diseases. Establishing
proper brushing requires real learning, relying on proven techniques and tools. Awarness sessions
provide oral hygiene advice.

‫ملللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللخللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللللل‬

‫على "تؤكد الدراساااا المتنةعة ن افطلاا النين يعانةن من اضااطراباا التةظد ين رةن مايدنا من الترسااباا الساانية المرئية‬
‫دةرا رئيسينا في الن ج الةقائي فمراض‬
‫ يلعب تلريش افسنان ن‬.‫سنان م ة ن المشكالا اللثةية ل ا انتشار على مقارنة بالسكان العام‬
‫ تساااااااعد‬.‫ تظقيق التلريش الصااااااظيب يتطلب تعل نما ظقيقيناال مم االعتماد على تقنياا ة دةاا مثبتة‬.‫جلساااااااا التةعية في نقا "اللثة‬
‫نصائب الننافة اللمةية‬

Rubrique de classement : parodontologie


Mot clés : autisme, autiste, Asperger, TSA, troubles envahissants du développement,
santé bucco-dentaire, état de santé gingivale, état gingival, motivation a l’hygiène
buccodentaire, sante parodontale.
Jury :
Président : Pr. L.Boudinar
Assesseurs : Dr. Aissaoui
Assesseurs : Dr. Boulecane
Directrice de mémoire : Dr.F.Z.HAMOUDA

Année universitaire : 2022/2023

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