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Intro rédigée pour le sujet de dissertation : La constitution de 1791, fin du monopole législatif

royal.

Accroche contextualisée : « C'est à moi seul qu'appartient le pouvoir législatif sans


dépendance et sans partage ». Cette phrase, prononcée en 1766 lors de la séance dite de la
« flagellation » par Louis XV devant le Parlement de Paris, résume à elle seule les théories de
la souveraineté royales caractéristiques de l’Ancien Régime. Celles-ci émergent au cours du
XVIe siècle dans le sillage de Jean Bodin, et font du roi de France le seul détenteur d’une
souveraineté indivisible, dont la principale caractéristique est l’exercice d’un monopole
législatif.
Définition du sujet : La marche vers un régime de monarchie absolue au cours des siècles
suivants est donc caractérisée par une prise en main toujours plus ferme du roi sur les sources
du droit, ce dernier disposant seul du pouvoir de faire et défaire les lois. (définition de
« monopole législatif royal »). La Révolution française de 1789 met fin à cette mainmise du
roi sur le pouvoir législatif, et cela dès la première constitution française datant du 3 septembre
1791 qui substitue au régime de monarchie absolue une monarchie constitutionnelle.
(définition de « constitution de 1791 »). Contexte : Car toute représentative de l’absolutisme
royal qu’elle soit, cette citation de Louis XV illustre également les contestations que certains
acteurs d’Ancien Régime opposent à ce monopole législatif du roi. Les parlements, cours de
justice royales, tentent d’obtenir par divers moyens une portion du pouvoir de créer la loi,
causant plusieurs révoltes telles que la Fronde parlementaire de 1748-1749. Cette contestation
de la loi royale comme unique source du droit provient également de philosophes dits « des
Lumières » tels que Montesquieu, Voltaire ou Rousseau, qui critiquent la concentration des
pouvoirs aux mains d’un seul et posent les bases d’une théorique d’un pouvoir législatif distinct
de la personne du roi. Si ces oppositions institutionnelles et théoriques au pouvoir législatif
royal sont mises à mal sous l’Ancien Régime, éteintes par l’absolutisme royal porté à son
paroxysme sous le règne de Louis XIV, leur influence ressurgit en 1789 alors qu’éclate la
Révolution française. Le 17 juin 1789, les représentants du Tiers-État ainsi que quelques
représentants du clergé se proclament Assemblée nationale, seule légitime à interpréter la
Volonté générale et à la retranscrire dans la loi. Le 20 juin, rejoints par des représentants des
deux autres ordres, les députés du Tiers-État décident de la rédaction d’une constitution.
Intérêt du sujet/transition vers la problématique : La période révolutionnaire marque
l’avènement d’un transfert de souveraineté, celle-ci passant des mains du roi à celle de la
Nation, avec les conséquences législatives que cela implique. Dès la constitution de 1791,
aboutissement du travail de l’Assemblée constituante, le roi n’est plus qu’un acteur de la
formation de la loi qui est aux mains d’une assemblée nationale représentative élue.
Problématique : De quelle manière la constitution du 3 septembre 1791 marque la rupture
entre le pouvoir législatif absolu du roi d’Ancien-Régime et les aspirations révolutionnaires à
une loi résultant d’une souveraineté nationale ?
Annonce du plan : Afin de répondre à cette interrogation, nous nous pencherons sur
l’instauration d’une assemblée nationale légiférant au nom de la Nation (I) avant d’étudier les
débats relatifs au maintien du roi dans la procédure législative (II).

OU

La constitution du 3 septembre 1791 substitue à la souveraineté royale une souveraineté


nationale, et ôte le pouvoir législatif au roi afin de le placer aux mains d’une assemblée nationale
représentative élue (I). Mais elle ne rompt pas totalement avec le passé et accorde au roi un
pouvoir de veto critiqué, vestige de sa mainmise sur les lois (II).

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