Vous êtes sur la page 1sur 5

• ÉCONOMIE

• CÔTE D’IVOIRE

Snedai, CCECC, Sogea-Satom, Voodoo… Les


grands gagnants éco de la CAN
La compétition qui va démarrer en début d’année en Côte d’Ivoire a
déjà fait des heureux sur le plan économique, de groupes de BTP
chinois au français Sogea-Satom, en passant par les opérateurs
ivoiriens Voodoo et Alligator. Revue de détail.

La route côtière (2023) entre Fresco et Sassandra, construite par PFO © Nabil
Zorkot

• Estelle Maussion
JEUNE AFRIQUE

Publié le 4 janvier 2024

Pour eux, la Coupe d’Afrique des nations (CAN) , qui doit se dérouler du 13
janvier au 11 février en Côte d’Ivoire, est déjà gagnante. Alors que le pays
attend quelque 2 millions de visiteurs, avec des retombées escomptées en
termes d’hôtellerie, de restauration, transports et consommation, certains
opérateurs économiques, étrangers et ivoiriens, ont d’ores et déjà tiré profit
de la future compétition.

A lire : CAN 2023 en Côte d’Ivoire : Abidjan est-elle prête pour le


coup d’envoi ?

Tour d’horizon, du bâtiment et des travaux publics (BTP) à la communication


en passant par les services, de ces acteurs aux avant-postes de la CAN.

• Les rois des stades


Si le groupe ivoirien Snedai, via sa filiale Omni travaux, a pris part à la
construction du stade de 20 000 places de San Pedro, ce sont majoritairement
des acteurs étrangers, et en particulier chinois, qui ont été à la manœuvre sur
la réalisation ou la réhabilitation des autres enceintes sportives nécessaires à
la tenue de la compétition.

Ainsi, c’est le groupe BCEGC, pour Beijing construction engineering group,


qui a décroché la construction du stade d’Ébimpé, le plus important de la
compétition avec 60 000 places , dans le cadre d’un don de la Chine à la Côte
d’Ivoire pour une infrastructure estimée à plus de 60 milliards de francs CFA.

A lire : En Côte d’Ivoire, des sanctions après le fiasco au stade


d’Ebimpé

À San Pedro, China Civil Engineering Construction Corporation (CCECC),


filiale de China Railway Construction Corporation Group très active en
Afrique, dirigeait le consortium constitué avec Snedai pour des travaux
estimés à 41 milliards de francs CFA quand China National Building
Material (CNBM) a œuvré à Korhogo pour un stade dont le coût est estimé à
77 millions d’euros.

Les groupes européens ont réussi à tirer leur épingle du jeu : un consortium
dirigé par le français Sogea-Satom (filiale du groupe Vinci) et réunissant trois
autres entreprises tricolores (Egis, Baudin Châteauneuf et Alcor) s’est chargé
de la construction du stade de Yamoussoukro, chiffrée à 72 millions d’euros,
et le groupe portugais Mota-Engil a obtenu la réhabilitation et l’extension du
stade de Bouaké, où il est par ailleurs mobilisé sur reconstruction du grand
marché, ainsi que la remise à niveau pour 84 millions d’euros du « Félicia »,
le stade Houphouët-Boigny d’Abidjan.

• À la pointe des routes


Dans le cadre de l’organisation de la CAN, l’exécutif ivoirien a aussi mis
l’accent sur les liaisons routières. La réalisation la plus emblématique est la
réhabilitation de la « Côtière », route de près de 400 kilomètres qui longe la
côte entre Abidjan et Grand-Béréby en passant par San Pedro.

Sur ce volet, la France s’est distinguée avec deux acteurs mobilisés : Sogea-
Satom pour le tronçon entre Dahou, à la sortie d’Abidjan, et Grand-Lahou,
située 93 kilomètres plus à l’ouest, soit un chantier chiffré à 97 millions
d’euros, et Razel-Bec CI, filiale du groupe tricolore Fayat, pour la partie entre
Grand-Lahou et Fresco.

A lire : Le plan d’Abidjan et Paris pour sécuriser la CAN

Le premier, avec à son actif la route Bouaké-Ferkessédougou et les travaux


de modernisation du port de pêche d’Abidjan, exécute aussi un contrat pour
renforcer le réseau de distribution d’eau potable de la capitale économique
ivoirienne. Le second, qui a démarré ses activités en 2012 en Côte d’Ivoire et
a livré en début d’année des installations d’eau potable à Agboville et dans
les localités environnantes, s’est également vu octroyer la réhabilitation de
l’axe Akoupé-Bongouanou d’une soixantaine de kilomètres et celle du
boulevard du port de Vidri, soit une trentaine de kilomètres près du port
d’Abidjan.
Quant aux 180 kilomètres restants de la « Côtière », entre Fresco et Grand-
Béréby, ils ont été confiés au groupe ivoirien PFO Construction, filiale du
groupe PFO Africa, dirigé par Clyde Fakhoury , le fils du fondateur Pierre
Elie Fakhoury, et connu pour avoir conçu et réalisé, entre autres, le siège de
la Banque africaine de développement (BAD), le palais présidentiel, l’Ivoire
Trade Center, le pont Alassane-Ouattara (inauguré en août) et la Tour F
(encore en construction).

• Ils sont derrière les fan zones, villages CAN et autres


animations
La compétition est aussi une occasion en or en termes de communication,
publicité et événementiel. Alors que la Confédération africaine de football
(CAF) a recours aux services d’Insight Redefini, co-entreprise nigériane entre
Troyka Holdings et Publicis Groupe Africa (du français Publicis), le comité
d’organisation de la CAN (Cocan), présidé par François Amichia, a
sollicité le groupe ivoirien Voodoo de Fabrice Sawegnon pour ses prises de
parole institutionnelles et l’agence Sixième Sens, pilotée par Alex Barry,
pour ses séminaires et événements.

A lire : CAN en Côte d’Ivoire : les 60 millions de dollars de la


discorde

L’animation des fan zones, espaces autorisés et réglementés par le Cocan, et


des villages CAN, placés sous la responsabilité de leur promoteur respectif,
mobilise un grand nombre d’acteurs. Si une large place a été réservée aux
opérateurs ivoiriens – dont Nvlle Soda, filiale de Voodoo dirigée par Hurry
Adjovi, et 2A Consulting d’Augustin Akou – des groupes issus du continent,
notamment d’Afrique du Sud et du Maroc, ainsi que des étrangers, dont les
français Publicis, via sa filiale locale RED Africa, et GL Events, sont aussi
engagés.

Sur la partie logistique, les deux grands aménageurs d’espaces (type


chapiteau) du marché ivoirien sont sur le pont, à savoir le groupe Alligator de
Marc Avenier et Ayuf Holding de Mariame Diabi, quand les sociétés
de catering (dont Zanda traiteur de Christelle Vougo Anet et Pierrot
Gourmand), transports, livraisons et autres prestataires de services se
préparent activement.

· Sponsoring tous azimuts


En vertu d’un accord de sponsoring entre la CAF et le groupe pétrolier
français dirigé par Patrick Pouyanné, la compétition s’appelle la CAN
TotalEnergies depuis 2016. Pour autant, la major n’est pas la seule à
mobiliser d’importants moyens financiers pour gagner en visibilité à
l’occasion de l’évènement sportif.

A lire : Et si la CAN avait lieu tous les quatre ans ?

Outre Puma, sponsor technique de la CAN organisée en Côte d’Ivoire, et


Visa, fournisseur exclusif des paiements numériques de la compétition,
plusieurs autres acteurs se sont positionnés comme sponsors officiels, dont le
groupe de BTP ivoirien Porteo, le constructeur de motos Apsonic, le fabricant
chinois de téléphones mobiles Tecno ou encore le producteur de boissons
Union des brasseries du Cameroun (UBC, avec sa marque Razzl).

Sans oublier que le groupe Carré d’Or a fait de sa marque Céleste l’eau
officielle de la compétition et que Solibra, filiale du groupe Castel, est, elle,
sponsor de la Fédération ivoirienne de football (FIF).

Vous aimerez peut-être aussi