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09 Modelisation AM Eleves
09 Modelisation AM Eleves
Compétences attendues
3 Proposer ou analyser un modèle d’action mécanique locale.
3 Déterminer la relation entre le modèle local et le modèle global.
3 Déterminer le torseur des actions mécaniques transmissibles par une liaison parfaite.
1
CHAPITRE 9. MODÉLISATION DES ACTIONS MÉCANIQUES
I Introduction
Tout mécanisme est actionné par une action mécanique : il transmet ou transforme l’action
mécanique qui le met en mouvement (ou, au contraire, l’en empêche).
Il paraı̂t donc important d’étudier ces actions mécaniques pour dimensionner un mécanisme :
une fois la solution technique choisie grâce à l’analyse fonctionnelle, il faut mener des études pour
déterminer les grandeurs optimales de chaque composant afin de répondre au cahier des charges fixé.
I.1 Définition
Définition 1 Une action mécanique (AM) est un phénomène susceptible de :
• provoquer et/ou modifier le mouvement d’un solide 1 ,
• maintenir un solide au repos 2 ,
• déformer un solide 3 .
Brin
Crosse
Figure 9.1 – Les trois conséquences possibles de l’exercice d’une action mécanique
(a) Action à distance (b) Action de contact ponctuel (c) Action de contact surfacique
2
CHAPITRE 9. MODÉLISATION DES ACTIONS MÉCANIQUES
Dans le cas des actions mécaniques de contact ponctuel, on ”sent” facilement que celle-ci s’applique
en un point particulier : le point I de contact entre les solides.
1 FI, plan→sphère
FA,homme skateboard
A
I 2
(a) Cas d’un doigt sur un fingerboard (b) Cas d’une sphère sur un plan
Ainsi, une action mécanique est représentée graphiquement par une flèche dont l’origine est placée
en un point. La longueur de la flèche, en correspondance avec une échelle donnée, indique l’intensité
de l’action mécanique.
N.B.
Dans le langage courant, les termes vecteur-force, force et effort sont confondus et désignent la
même chose.
3
CHAPITRE 9. MODÉLISATION DES ACTIONS MÉCANIQUES
On utilise donc deux notions qui permettent de connaı̂tre les effets d’une force appliquée en un
point en n’importe quel point d’observation : la résultante et le moment.
jeudi 17 février 2011
N.B.
Dans la notation, on confond souvent, puisqu’ils ont les mêmes coordonnées, le vecteur-force et la
−−−→ −−−−→
résultante : R2→1 = FI,2→1 .
4
CHAPITRE 9. MODÉLISATION DES ACTIONS MÉCANIQUES
−−−−→
Définition 4 Le moment d’une force FI,2→1 appliquée en un point I par un solide 2 sur un solide
−−−−→
1, calculé en un point J est le vecteur lié MJ,2→1 tel que :
Remarques
−−−−→
– Le moment d’une force FI,2→1 appliquée en un point I par un solide 2 sur un solide 1, calculé
−−−−→ → −
au point d’application I de cette force est donc nul : MI,2→1 = 0 .
−→ −−−−→ −−−−→ → −
– Si le point J est tel que JI est colinéaire à FI,2→1 , alors le moment est nul : MI,2→1 = 0 .
Ordre de grandeur
L’intensité du moment permettant le serrage d’un boulon de
roue de voiture à l’aide d’une clé dynamométrique est de 5 à
15 daN.m, c’est-à-dire 50 à 150 N.m.
5
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CHAPITRE 9. MODÉLISATION DES ACTIONS MÉCANIQUES
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Interprétation physique
Le moment représente l’aptitude d’une force à faire tourner un solide autour d’un axe
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donné. )
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Définition et# influence du bras de levier
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−−−−→ →
−
Le moment en J d’une force FI,2→1 (abrégée F dans la suite)
s’écrit, par définition :
"J
##
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1
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$## % #
$"%
IJ
#
→
−
Soit N ) le projeté orthogonal de J sur le support de F . On
&"%(& G A!*%!"2*".*!(%! " "
2*#-,A!"#$$%! (,+& $## % #
#
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# %" !-%7+%&'!F!B
a alors :
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!I −−−−→ −−→ −→ → −
#4!*2!(+,'2&"%!1!%,'!2//%*)%!J!0-2,!(%!*%7+%-!LD
MJ,2→1 = (JN + N I) ∧ F
N&!/-2'+3.%!B!*#-,3.%!"O%,'!/#,,+0*%A!/#.-!"2*".*%-!*%!$#$%&'!
−→ →
− −#
!
−− −##→% (O.&%!8#-"%!
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Or, N I et F sont colinéaires, on en déduit que MJ,2→1 = JN ∧ F . Par définition du produit
vectoriel, ,on#&!$%,.-%!#.!#&!"2*".*%!*2!5&$%7(;#!
peut donc écrire la norme du 1moment comme :
!(%! " !2.!,.//#-'!
(%! ## !'233/45/62788)696:.2861/64/;)/.6<0
"
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−−→ → −
Mais, JN et F étant
# orthogonaux,
# il reste :
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# " %6+,67-)4)8/6426H+.C74/6'I0
−−→ −−−−→ →
−
On pose k JN k= d, k MJ,2→1 k= MJ et k F k= F , on peut alors écrire :
→
−
avec MJ l’intensité du moment en J de la force F s’exerçant au point I et d la plus courte distance
→
−
entre J et le support de F . C’est cette distance d que l’on nomme bras de levier.
Conséquence Plus d est grand, plus MJ est grand, c’est-à-dire plus la rotation du solide autour de
l’axe (J, →
−
z ) est facile à mettre en œuvre.
II.2.4 Bilan
−−−−→
Pour décrire, en un point d’observation J donné, une action mécanique FI,2→1 appliquée en un
point I par un solide 2 sur un solide 1, il est nécessaire de définir deux vecteurs :
−−−→
• le vecteur résultante, noté R2→1 , qui représente la résultante de la force appliquée sur le solide
et est indépendante du point d’observation,
−−−−→
• le vecteur moment, noté MJ,2→1 , qui représente l’effet du positionnement du point d’applica-
tion de la force et est dépendant du point d’observation.
6
CHAPITRE 9. MODÉLISATION DES ACTIONS MÉCANIQUES
Il est donc possible de définir en tout point M d’un solide S une action mécanique élémentaire
s’exerçant sur un élément de surface infinitésimal (pour les actions de contact) ou un élément de vo-
lume infinitésimal (pour les actions à distance).
Cette action mécanique élémentaire est caractérisée par son point d’application, sa direction, son
sens et son intensité. Ainsi, en tout point M d’un solide, on aura comme action mécanique élémentaire
d’un solide 2 sur un solide 1 :
f(M ) est appelée densité surfacique ou volumique d’effort (généralement une pression pour les ac-
tions surfaciques), définie au point M , et − u− →
(M ) est un vecteur unitaire, orienté selon la direction de
l’effort.
L’ensemble de ces actions mécaniques élémentaires constituent un champ de force, dit respective-
ment champ de force volumique pour les actions à distance, et champ de force surfacique pour
les actions de contact.
7
CHAPITRE 9. MODÉLISATION DES ACTIONS MÉCANIQUES
Remarque
Les intégrales peuvent être remplacées par des sommes discrètes dans le cas d’actions mécaniques
élémentaires en nombre fini.
On constate donc que le champ de moment est un champ antisymétrique : il est donc représentable
par un torseur.
III.4.1 Définition
Définition 7 L’action mécanique d’un solide 2 sur un solide 1 est entièrement caractérisée, en un
point A, par un torseur, appelé torseur d’action mécanique, de la forme :
8
%
% % / % / # #
Remarque 1 : pour exprimer le torseur d’action mécanique en un autre point, il suffit d’utiliser la
relation de changement de point d’un torseur (celle-ci est la même que pour un torseur cinématique).
> ' #
Remarque 2 : les torseurs d’action mécanique possèdent les mêmes propriétés que les torseurs ciné-
matiques (voir fiche torseurs) pour l’addition, la multiplication
5 /
% 6 (
→
−)
par un scalaire, le comoment...
Figure 9.4 – Exemple de création d’une action mécanique globale modélisable par un torseur couple
#
O
IV #
Cas du frottement
5
'
/ 6
1' '
IV.1 Mise en évidence
Dans la réalité, le contact entre deux solides crée du frottement.
S1i
1
9
CHAPITRE 9. MODÉLISATION DES ACTIONS MÉCANIQUES
Définition 8 Les lois de Coulomb définissent donc les deux cas suivants.
−−−−→ → −
• 1ere loi de Couloumb : S2 glisse sur S1 (VI∈2/1 6= 0 ) :
−−−→ −−−−→
— la direction de l’effort tangentiel T1→2 est celle de la vitesse de glissement VI∈2/1 mais son
sens est opposé ;
dimanche
dimanche16mai −
2011
mars −−→
2011
— la normejeudide
20l’effort
janvier 2011 tangentiel T1→2 est égale au coefficient de frottement multiplié par la
mercredi 19 janvier 2011
−−−→ −−−→
norme de l’effort normal
mardi : k T1→2 k= f k N1→2 k.
15 février 2011
−−−−→ → −
• 2eme loi de Couloumb : S2 ne glisse pas sur S1 (VI∈2/1 = 0 ) :
— la direction de l’effort tangentiel n’est pas connue, mais elle est contenu dans le plan
tangent aux surfaces de contact ;
−−−→
— la norme de l’effort tangentiel T1→2 n’est pas connue, on a seulement la relation : k
−−−→ −−−→
T1→2 k6 f k N1→2 k ;
— graphiquement, le vecteur représentant l’effort résultant est alors contenu dans un cône
dont l’axe est la normale au contact et ayant pour angle au sommet ϕ tel que tanϕ = f .
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CHAPITRE 9. MODÉLISATION DES ACTIONS MÉCANIQUES
z
dV M
x y
dFp S(M)
S
Pour un matériau homogène, f(M ) = ρ.g = cste où ρ
est la masse volumique du solide.
Remarques
Dans le cas d’un solide S de masse volumique constante, G est le barycentre géométrique de S ;
on a alors les propriétés suivantes :
— si S possède un plan de symétrie, G appartient à ce plan ;
— si S possède un axe de symétrie, G appartient à cet axe ;
— si S possède un centre de symétrie, G est confondu avec ce centre.
Dans le cas particulier où les éléments de réduction du torseur sont écrits au centre de gravité, on
−
→ →
− R −−→ →
−
a M G (Rpes→S ) = 0 car V GM dV = 0 par définition du centre de gravité.
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CHAPITRE 9. MODÉLISATION DES ACTIONS MÉCANIQUES
Ainsi, le torseur de l’action de pesanteur sur un solide S écrit au centre de gravité est un glisseur
−−−−→
de résultante Rpes→S = −mg → −
z , soit :
Exemple
La densité d’effort exercée par le fluide sur le pis-
ton est nommée pression. Elle est considérée comme z
uniforme sur la surface du piston. Alors :
y A
− x p
f(M ) = p et u−→ → −
(M ) = y
Soit, en A (centre du piston), le torseur d’action mécanique du fluide sur le piston (de rayon R, de
surface en contact avec le fluide S = π.R2 ) est :
−−−−−−−−−→ R → →
Rf luide→piston = S p− p.S −
( )
y dS y
Tf luide→piston = −−→ −−→ = →
−
MA (Rf luide→piston ) = S AM ∧ p→−
R
y dS A 0 A
z
12
A
y p
x
CHAPITRE 9. MODÉLISATION DES ACTIONS MÉCANIQUES
−−−→
Z
R1→2 = f(M ) −
u−→ −−→ →
(M ) .dS avec u(M ) = z
−
S (a) Exemple de densité d’effort surfacique sur
la surface de contact entre 1 et 2
On en déduit alors, pour la résultante :
−−−→
R1→2 = Z1→2 →
−
z
−−−−→ −−→
Z Z
MA (R) = AM ∧ f(M ) −
u−→.dS = ((x
(M )
→
− →
− →
−
(M ) − x(A) ). x + (y(M ) − y(A) ) y ) ∧ f(M ) z .dS
S S
soit : −−−−→
MR (A) = L1→2 .→
−
x + M1→2 .→
−
y
La forme du torseur des actions mécaniques transmissibles par la liaison appui-plan est
donc :
0 L1→2
T1→2 = ∀A ∈ (O, →
−
x,→−
y) 0 M1→2
Z1→2 0
(−
→
x ,−
→
y ,−
→
z)
V.3.4 Généralisation
Sur les deux exemples précédents, on constate que la forme du torseur des actions transmissibles
par une liaison est telle que : à une composante nulle du vecteur taux de rotation correspond une
composante non nulle du moment transmissible, et à une composante nulle du vecteur vitesse corres-
pond une composante non nulle de la résultante transmissible (la puissance dissipée dans une liaison
parfaite est nulle).
On peut alors déduire par analogie avec la cinématique les formes particulières des torseurs d’ac-
tions mécaniques (aussi appelés torseurs statiques) associés à une liaison normalisée.
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CHAPITRE 9. MODÉLISATION DES ACTIONS MÉCANIQUES
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CHAPITRE 9. MODÉLISATION DES ACTIONS MÉCANIQUES
D’après les propriétés vues précédemment, on peut en déduire que le torseur des actions mécaniques
transmissibles par une liaison dans le cas d’un mécanisme plan (de normale → −z ) peut se mettre sous
la forme :
X1→2 −
T1→2 = O Y1→2 −
− N1→2 (−
→
x ,−
→
y ,−
→
z)
X1→2 Cm1→2 X1→2 Cm
T1→2 = Y1→2 M1→2 = Y1→2 M1→2
Z1→2 N1→2 O,(− Z1→2 N1→2 O,(−
→ −
→ −
→
x,y,z ) →
x ,−
→
y ,−
→
z)
Remarques :
— Cela revient au même que considéré une liaison pivot parfaite avec une action mécanique sup-
−→
plémentaire agissant de 1 sur 2 (Cm1→2 = Cm → −x dans ce cas).
— Pour une liaison pivot avec frottement on écrira plutôt Cf que Cm avec Cf et Cm de signes
opposés ; mais la forme est la même.
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CHAPITRE 9. MODÉLISATION DES ACTIONS MÉCANIQUES
Remarques :
On se placera souvent en limite de glissement pour déterminer la direction des efforts de frottement
(Loi de Coulomb : ils s’opposent à la vitesse de glissement) et ainsi en déduire une relation entre Tx
et Ty dans ce cas.
Remarques :
On peut extrapoler ce modèle dans d’autre direction de roulement dans le cas d’une modélisation sphère
plan 3D ou pour d’autres liaisons avec la possibilité de rouler (liaison Cylindre-Plan par exemple).
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Table des matières
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