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Cours 2 : Modéliser les AM de contact entre solides

COURS 2 : MODELISER LES AM DE CONTACT ENTRE SOLIDES


Compétences associées :

B - Modéliser B2.16 Modéliser une action mécanique.


C - Résoudre C2.07 Déterminer les actions mécaniques en statique.

Selon les utilisations, le contact entre deux solides peut répondre à des besoins très variés :

Bloquer les déplacements Bloquer les déplacements radiaux et axiaux Maximiser le frottement (adhérence)
radiaux Minimiser la résistance au roulement Minimiser la résistance au roulement et au pivotement
Minimiser la résistance au
roulement

Générer un couple de frottement Minimiser le frottement dans la direction d'avance


Maximiser le "frottement" dans la direction latérale

Lors de la conception d'un système, le concepteur se doit de pouvoir modéliser le contact pour
anticiper son comportement en conditions réelles.
Problème du concepteur :
Pour créer une liaison permettant de satisfaire le besoin, il doit :
- déterminer les AM à transmettre et les mobilités à autoriser
- dimensionner la zone de contact pour pouvoir transmettre les AM souhaitées
- choisir les matériaux pour éviter leur détérioration, et garantir une durée de vie

➔ Le concepteur a besoin d'outils différents :


- si la surface de contact est petite (contact étroit)
- si la surface de contact est de taille importante (contact étendu)

M. Nierenberger 1 / 16 PT – Lycée Couffignal - Strasbourg


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1. MODELISER LES ACTIONS MECANIQUES (AM) DE CONTACT


1.1. PASSAGE LOCAL → GLOBAL
Une liaison est toujours réalisée par un contact surfacique (même si cette surface peut quelquefois
être assez petite pour être assimilée à un point).
Pour parvenir à modéliser le comportement d'une liaison, il est tout d'abord nécessaire d'établir un
modèle local, que l'on intégrera ensuite sur toute la surface de contact pour obtenir le modèle global. La
relation local → global servira au dimensionnement de la liaison (les critères de résistance sont exprimés
localement, alors que les actions mécaniques exercées sur le contact sont définies globalement).

Zone de contact Ω
Etude du passage local → global : S2

Considérons une action mécanique exercée par un solide 𝑆1 sur 𝑆2


via un domaine Ω (assimilable à un point, une ligne ou une surface). S1

1.1.1. ETAPE 1 : MODELISER L'AM ELEMENTAIRE SUR CHAQUE ELEMENT DE DOMAINE 𝑑Ω, DE CENTRE M

Chaque petit élément de surface 𝑑Ω de Ω transmet une


partie ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐹1→2 de l'action mécanique globale ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐹1→2 exercée par 𝑓1→2 (𝑀 )⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑢(𝑀)𝑑Ω ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑢(𝑀)
𝑆1 sur 𝑆2 .
M
dΩ

Expression de l'AM locale en fonction de la densité d'effort :


Soient :
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐹1→2 l'AM locale exercée par le solide 𝑆1 sur le solide 𝑆2 sur le petit élément de domaine 𝑑Ω
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ le vecteur unitaire dirigeant l'AM ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑢(𝑀) 𝑑𝐹1→2
𝑓1→2 (𝑀) la fonction appelée densité d’effort, qui dépend de M et caractérise la répartition de
l'effort sur le domaine Ω

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐹 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
1→2 = 𝑓1→2 (𝑀 )𝑢(𝑀)𝑑Ω

En fonction de la nature de la zone de contact, l'élément 𝑑Ω et la densité d'effort 𝑓1→2 (𝑀) sont
donnés dans le tableau ci-dessous :

Zone de Elément géométrique


Nom et unités de
contact élémentaire

Point 1 Force en N

Ligne Force linéique en N.m-1

Surface Force surfacique (ou pression) en N.m-2

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1.1.2. ETAPE 2 : FORMULER UNE HYPOTHESE SUR LA REPARTITION DE LA DENSITE D 'EFFORT

Afin de pouvoir effectuer l'intégration des actions S2


⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐹1→2
mécaniques locales sur le domaine Ω, il est nécessaire de
formuler une hypothèse sur l'évolution de la densité d'effort
𝑓1→2 (𝑀) et du vecteur unitaire ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑢(𝑀) selon la position de S1
𝑀 ∈ 𝛺.

1.1.3. ETAPE 3 : INTEGRATION POUR PASSAGE LOCAL → GLOBAL


On cherche ici à calculer le torseur des actions mécaniques global exercé par 𝑆1 sur 𝑆2 .

Calcul du Torseur des AM globales :

- AM globale (force équivalente exercée sur Ω) :


⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑑𝛺
𝐹1→2 = ∫𝛺 𝑓1→2(𝑀)𝑢(𝑀)

AM locale
(force exercée sur )

- Moment global en A de l'action mécanique exercée sur Ω :


⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀𝐴 (𝐹 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
1→2 ) = ∫𝛺 𝐴𝑀 ^𝑓1→2 (𝑀)𝑢(𝑀) 𝑑𝛺 (= ∫𝛺 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐴𝑀^𝑑𝐹 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
1→2 )

AM locale
(force exercée sur )

Remarques :
L'expression ci-dessus est simplement obtenue avec un changement de point de torseur.
Le point M parcourt, dans ces intégrales, la totalité du domaine Ω.

➔ Torseur des AM transmissibles par le contact sur le domaine Ω :

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝐹1→2
{𝑇1→2} = { }
⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀𝐴 (𝐹 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
1→2 )
𝐴

1.1.4. BILAN , RESUME DE LA DEMARCHE


Pour établir la relation entre les actions mécaniques locales (une pression sur une surface par
exemple), et le torseur des actions mécaniques globales transmissibles par un contact entre deux surfaces
(par exemple l'effort résultant de l'ensemble de la pression exercée), il faut suivre la démarche suivante :

Effectuer l'intégration
Déterminer la nature de Formuler ou utiliser une
de la force ET du
la surface de contact et hypothèse sur la
moment pour obtenir le
établir l'expression des répartition des AM
torseur des AM
AM locales locales
transmissibles

Pour la dernière étape, les formules figurant en milieu de cette page doivent être connues.

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1.2. INTEGRATION DANS DIFFERENTES COORDONNEES


Selon le type de problème, l'intégration des AM locales doit être effectuée dans un système de
coordonnées adapté. On rappelle ci-dessous les élémets de surface élémentaires 𝑑𝑆 dans les différents
systèmes de coordonnées :

Coordonnées cartésiennes (2D) Coordonnées polaires (2D)

Surface type disque


ou couronne

Coordonnées cylindriques (3D) Coordonnées sphériques (3D)

2. CONTACT SANS FROTTEMENT


2.1. HYPOTHESE LIEE A L’ABSENCE DE FROTTEMENT

S2
Pas de frottement ➔ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐹1→2 perpendiculaire au plan tangent Pt à 𝑑𝑆 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐹1→2

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐹 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
1→2 = −𝑑𝑁1→2 . 𝑛2 (𝑀 )
S1
avec ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑛2 (𝑀) la normale à Pt, sortant du solide 𝑆2 .
Plan tangent Pt

Le torseur des actions mécaniques de 𝑆1 sur 𝑆2 devient alors :

∫Ω −𝑑𝑁1→2 . ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑛2 (𝑀)
{𝑇1→2 } = { }
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ^(−𝑑𝑁1→2 . 𝑛
∫Ω 𝐴𝑀 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
2 (𝑀))
𝐴

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2.2. CONTACT SURFACIQUE (SANS FROTTEMENT)


Exemples de modélisations des pressions surfaciques au contact sans frottement :
Dans les exemples suivants, on suppose à chaque fois que les répartitions de pression sont uniformes
sur les surfaces. C'est une hypothèse simplificatrice, qui n'est pas forcément très réaliste mais permet de
simplifier les calculs.

Zone de
Plan/Plan Cylindre/Cylindre Sphère/Sphère
contact

Modèle de
pression
surfacique
uniforme

(on fait
l'hypothèse que
la pression est
uniforme)

et et et

➔ On démontre dans ces cas de pression uniforme que la surface à utiliser pour est la surface projetée.

2.3. CONTACT ETROIT (SANS FROTTEMENT) : THEORIE DE HERTZ – HORS PROGRAMME

Un contact n'est jamais ponctuel, c'est une hypothèse (liée à l'hypothèse de solides indéformables)
➔ Si la surface de contact est réduite (déformation élastique au contact), le contact est étroit.

La théorie de Hertz (1902) propose une modélisation de la surface de contact dans le cas de
contacts étroits (points ou lignes). Elle permet de déterminer :
- les dimensions de la surface de contact
- le rapprochement des deux solides (écrasement au contact)
Théorie de
Hertz - la pression de contact maximale
- les contraintes engendrées en surface et en profondeur
Il est nécessaire de connaître les rayons de courbure des pièces au contact, de supposer que
les solides sont élastiques, homogènes et isotropes, et que le contact se fait sans frottement
et sans mouvement.

Contraintes dans la zone


de contact d'un contact
étroit, visualisées par
photoélasticimétrie

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Cas d'application simples de la théorie de Hertz :
Seuls les cas les plus simples sont présentés ici. La théorie de Hertz permet d'analyser des cas plus
complexes, mais les formules le sont alors également. Le programme de PTSI – PT n'impose pas de
connaître ces formules, mais simplement de savoir les appliquer (elles seraient données dans un sujet de
concours).

Contact ponctuel: Contact linéique:


Type de contact
Sphère de rayon R sur plan Cylindre de rayon R, de longueur L sur plan

Forme de la
surface de : longueur du contact
contact

Cercle de rayon Rectangle de largeur , de longueur

Dimension de la
surface de
contact Et avec et respectivement le module Et avec et respectivement le module
d'Young et le coefficient de Poisson du solide . d'Young et le coefficient de Poisson du solide .

Rapprochement
Aucune valeur donnée par la théorie de Hertz
des solides

Pression
surfacique
maximale

3. CONTACT AVEC FROTTEMENT SEC V = vitesse de glissement

3.1. DIFFERENTS TYPES DE FROTTEMENT


3.1.1. FROTTEMENTS SECS

Force de frottement
indépendante de la vitesse

Lois de Coulomb, formulation abrégée :


⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
si V=0 : ‖𝐹 ⃗
𝑓𝑟𝑜𝑡 ‖ ≤ 𝑓0 . ‖𝑁‖

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
si V≠0 : ‖𝐹 ⃗
𝑓𝑟𝑜𝑡 ‖ = 𝑓. ‖𝑁‖ et en pratique, 𝑓 ≈ 𝑓0

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3.1.2. FROTTEMENTS VISQUEUX (OU FLUIDES) V = vitesse de glissement

dépend de la vitesse de
glissement V et de l'effort normal

En cas de frottement visqueux (ou fluides), les lois de Coulomb ne sont plus vérifiées.

Exemples de frottements visqueux : trainée aérodynamique, couple de frottement dans un palier


lubrifié à l'huile… ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑉 2/1
S2
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝑁1→2
3.2. MODELE DE COMPORTEMENT (INTEGRATION)
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐹1→2
Nous nous limiterons aux cas avec frottements secs.
S1

Les lois de Coulomb permettent d'écrire : ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝑑𝑇1→2
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐹 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
1→2 = −𝑑𝑁1→2 (𝑀). 𝑛2 (𝑀 ) + 𝑑𝑇1→2 (𝑀). 𝑡2 (𝑀 )

avec 𝑑𝑁1→2 (𝑀) action élémentaire normale de l'effort (𝑑𝑁1→2 (𝑀) = 𝑝(𝑀). 𝑑𝑆)
𝑑𝑇1→2 (𝑀) action élémentaire tangentielle de l'effort
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑛2 (𝑀) vecteur unitaire normal en M, sortant du solide 𝑆2
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑡2 (𝑀) vecteur unitaire du plan tangent en M au solide 𝑆2 , s'opposant au mouvement

L'intégration sur le domaine Ω devient donc :

∫Ω (−𝑑𝑁1→2 (𝑀). ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝑛2 (𝑀) + 𝑑𝑇1→2 (𝑀). ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑡2 (𝑀) )
{𝑇1→2 } = { }
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ^ (−𝑑𝑁1→2 (𝑀). ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
∫Ω 𝐴𝑀 𝑛2 (𝑀) + 𝑑𝑇1→2 (𝑀). ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑡2 (𝑀) )
𝐴

Il reste à relier 𝑑𝑁1→2 (𝑀) et 𝑑𝑇1→2 (𝑀) avec les lois de Coulomb (selon le cas 𝑉2/1 = 0 ou 𝑉2/1 ≠ 0).

3.3. LOIS DE COULOMB EN UN POINT

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
1ère Loi de Coulomb : Glissement en I (𝑉(𝐼 ∈ 2/1) ≠ 0 ⃗) 𝑛12 = 𝑧
⃗⃗⃗⃗⃗⃗

La résultante ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑅1→2 au contact est inclinée d'un angle 𝜑 par rapport à la Cône de
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑁 1→2 frottement
normale au contact ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑛12 . On définit le coefficient de frottement 𝑓 tel que : ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑅1→2
𝜑
𝑓 = tan 𝜑 S2 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑉(𝐼 ∈ 2 1)
L'angle 𝜑 définit le cône de frottement.
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑇 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
1→2 est la force de frottement : ‖𝑇1→2 ‖ = 𝑡𝑎𝑛 𝜑 ‖𝑁1→2 ‖ = 𝑓‖𝑁1→2 ‖ 𝜋 I
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑇 1→2
S1

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Remarques sur la 1ère Loi de Coulomb :
- La force de frottement s'oppose toujours au mouvement : 𝑇 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
1→2 est opposée à la vitesse de

𝑉(𝐼 ∈ 𝑆2 /𝑆1 ), soit : ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


glissement ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑉(𝐼 ∈ 𝑆2 𝑆1 )∧ 𝑇 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
1→2 = 0
⃗ et ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑉(𝐼 ∈ 𝑆2 𝑆1 ). 𝑇 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
1→2 ≤ 0 (Attention à
l'ordre des indices)
- ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑅1→2 est toujours sur le cône de frottement (PAS à l'intérieur, NI à l'extérieur)

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
2nde Loi de Coulomb : Non Glissement (Adhérence) en I (𝑉(𝐼 ∈ 2/1) = 0 ⃗) 𝑛12 = 𝑧
⃗⃗⃗⃗⃗⃗

La résultante ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑅1→2 au contact est inclinée d'un angle inférieur ou égal à 𝜑0
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑁 1→2 Cône
par rapport à la normale au contact ⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑛12 . ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑅1→2 d’adhérence
On définit le coefficient d'adhérence 𝑓0 tel que : 𝜑0
S2
𝑓0 = tan 𝜑0
L'angle 𝜑0 définit le cône d'adhérence. I
𝜋
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑇 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
1→2 est la force d'adhérence : ‖𝑇1→2 ‖ ≤ 𝑓0 . ‖𝑁1→2 ‖ S1

Remarques sur la 2nde Loi de Coulomb :


- ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑅1→2 est toujours DANS ou SUR le cône d’adhérence
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
- On ne connaît pas exactement ‖𝑇 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
1→2 ‖. Mais on sait que : ‖𝑇1→2 ‖ ≤ 𝑓0 . ‖𝑁1→2 ‖

- 𝑓0 est en général légèrement supérieur à 𝑓


- En pratique, 𝑓0 et 𝑓 sont proches (souvent supposés égaux dans les sujets de concours)

Pour utiliser les lois de Coulomb sur une surface, on considère qu'elles sont vérifiées pour toutes les actions
élémentaires ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐹1→2 appliquées aux éléments de surface 𝑑𝑆.

3.4. CONTACT SURFACIQUE AVEC FROTTEMENT


En réutilisant :
- La relation local → global précédente :

∫Ω (−𝑑𝑁1→2 (𝑀). ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝑛2 (𝑀) + 𝑑𝑇1→2 (𝑀). ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑡2 (𝑀) )
{𝑇1→2 } = { }
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ^ (−𝑑𝑁1→2 (𝑀). ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
∫Ω 𝐴𝑀 𝑛2 (𝑀) + 𝑑𝑇1→2 (𝑀). ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑡2 (𝑀) )
𝐴
- Les lois de Coulomb (𝑓 ≈ 𝑓0 ) qui donnent localement : 𝑑𝑇1→2 (𝑀) = 𝑓. 𝑑𝑁1→2 (𝑀) ,
ainsi que la direction de ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑡2 (𝑀) (opposée à ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑉(2 1))
➔ Il est possible d'effectuer l'intégration et d'obtenir les composantes du torseur {𝑇1→2 }.

En fonction de la géométrie de la surface de frottement, il sera nécessaire d'effectuer l'intégration


dans des coordonnées appropriées :

Frein à tambour
Intégration en coordonnées cylindriques

Frein à disque Rotule de prothèse


Intégration en coordonnées polaires Intégration en coordonnées sphériques

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4. CAS D'APPLICATION CLASSIQUES


On retrouve souvent ces cas classiques dans des sujets de concours.

4.1. PALIER LISSE (INTEGRATION EN COORDONNEES CYLINDRIQUES, PAS DE FROTTEMENT)


On souhaite déterminer le torseur des AM transmises par le palier 5 sur la tige 4 d'un vérin électrique. On suppose que
la pression est appliquée sur une demi-circonférence du palier, et est uniforme (𝑝(𝑀) = 𝑝0 ).
Rayon du palier : R
Longueur du palier : L
Frottements négligés

∫𝑆 −𝑑𝑁5→4 . ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑛4 (𝑀)
{𝑇5→4 } = { } car ici, il n'y a pas de frottement
𝑂𝑀^(−𝑑𝑁5→4 . ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
∫𝑆 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑛4 (𝑀))
𝑂

∫S −𝑝0 . 𝑑𝑆. ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝑒𝑟 (𝑀) ∫ −𝑝0 . 𝑅. 𝑑𝜃. 𝑑𝑧. ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑒𝑟 (𝑀)
= { } = {S } car 𝑑𝑆 = 𝑅. 𝑑𝜃. 𝑑𝑧
𝑒𝑟 ^(−𝑝0 . 𝑑𝑆. ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
∫S 𝑅. ⃗⃗⃗ 𝑒𝑟 (𝑀)) ∫S ⃗0
𝑂 𝑂

Il reste à effectuer l'intégration de la résultante du torseur :

∫S −𝑝0 . 𝑅. 𝑑𝜃. 𝑑𝑧. ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝑒𝑟 (𝑀) = −𝑝0 . 𝑅. ∫S 𝑑𝜃. 𝑑𝑧. ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑒𝑟 (𝑀)

𝜋/2 𝐿
= −𝑝0 . 𝑅. ∫𝜃=−𝜋/2 ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑒𝑟 (𝑀). 𝑑𝜃 . ∫𝑧=0 𝑑𝑧 car ⃗⃗⃗
𝑒𝑟 ne dépend pas de z

𝜋/2
= −𝑝0 . 𝑅. 𝐿. ∫𝜃=−𝜋/2 (−sin(𝜃) . 𝑥 + cos(𝜃) . 𝑦). 𝑑𝜃 = −𝑝0 . 𝑅. 𝐿. 2. 𝑦

on retrouve la surface projetée du palier = 2. 𝑅. 𝐿

−𝑝0 . 𝑅. 𝐿. 2. 𝑦
➔ {𝑇5→4 } = { }
𝑂

0
On remarque qu'avec une telle répartition de pression, le palier peut uniquement transmettre un effort radial suivant
𝑦, et qu'il ne peut transmettre aucun moment.

Autres modèles courants de répartition de pression sur un palier (plus réalistes mais plus calculatoires) :

Adapté à la description
d'un contact sans jeu Adapté à la description
(jeu négligeable) d'un contact avec jeu

La démarche de calcul reste la même que précédemment pour ces répartitions de pression. Mais cette
fois, la pression dépend des variables d'intégration et son évolution doit donc être prise en compte lors
du calcul de l'intégrale.

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4.2. EMBRAYAGE / FREIN A DISQUE (INTEGRATION EN COORDONNEES POLAIRES, AVEC FROTTEMENT)


Nous traitons ici le cas de l'embrayage. Celui du frein à disque est similaire,
sauf que l'intégration ne se fait pas sur toute la circonférence du disque
Architecture de l'embrayage :

1- Moyeu cannelé
2- Couronne support de garnitures
3- Garnitures
4- Rivets de fixation
5- Tôle support de garniture
6- Ressorts amortisseurs
7- Rondelles de guidage des ressorts
8- Axes de liaison tôle plaques
9- Voile d’entrainement

Le débrayage est réalisé en déplaçant le plateau de pression vers la droite grâce à une pression sur la pédale
d'embrayage.
Problématique liée à la conception de l'embrayage :
On souhaite vérifier que l’embrayage à disque (monodisque avec contact bilatéral) est capable de transmettre un
couple 𝐶 = 180𝑁𝑚. Cet embrayage sert à désaccoupler l’arbre du moteur de l’arbre de la boite de vitesse pendant un
changement de vitesse, puis à ré-accoupler les deux arbres progressivement. L’accouplement est réalisé par adhérence
de deux surfaces planes appliquées l’une contre l’autre avec un effort 𝐹 = 3500𝑁. Le coefficient de frottement entre
surfaces est 𝑓 = 0,35.
Les rayons intérieur et extérieur des surfaces de frottement sont 𝑅𝑖 = 72𝑚𝑚 et 𝑅𝑒 = 105𝑚𝑚.
Hypothèse (serait donnée au concours) :
La pression de contact sur les disques est supposée uniforme, et égale à 𝑝0 (à calculer).
Action mécanique élémentaire sur un élément de surface 𝑑𝑆 :
⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐹1𝑏→2 =

𝑛2𝑏 = ⃗⃗⃗⃗⃗
⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑡2𝑏 =
O
𝑑𝑆 = 𝑝0 =

➔ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑑𝐹1𝑏→2 =
Torseur des AM globales de 1b sur 2 :

∫ (−𝑑𝑁1𝑏→2 (𝑀). ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝑛2𝑏 (𝑀) + 𝑑𝑇1𝑏→2 (𝑀). ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑡2𝑏 (𝑀) )
S
{𝑇1𝑏→2 } =
𝑂𝑀^ (−𝑑𝑁1𝑏→2 (𝑀). ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
∫ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑛2𝑏 (𝑀) + 𝑑𝑇1𝑏→2 (𝑀). ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑡2𝑏 (𝑀) )
𝑂{ S }

Est-il réellement nécessaire de calculer tout cela ?


➔ NON, car on cherche uniquement le couple transmissible par l'embrayage (suivant 𝑧).

𝑂𝑀^ (−𝑑𝑁1𝑏→2 (𝑀). ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


On calcule donc uniquement : 𝐶𝑧,1𝑏→2 = (∫S ⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝑛2𝑏 (𝑀) + 𝑑𝑇1𝑏→2 (𝑀). ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑡2𝑏 (𝑀) )) . 𝑧

M. Nierenberger 10 / 16 PT – Lycée Couffignal - Strasbourg


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⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ^ (−𝑑𝑁1𝑏→2 (𝑀). ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝐶𝑧,1𝑏→2 = (∫S 𝑂𝑀 𝑛2𝑏 (𝑀) + 𝑑𝑇1𝑏→2 (𝑀). ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑡2𝑏 (𝑀) )) . 𝑧

Et le couple transmissible par l'embrayage est égal à 𝐶𝑡𝑟𝑎𝑛𝑠𝑚𝑖𝑠𝑠𝑖𝑏𝑙𝑒 = 𝐶𝑧,1𝑏→2 + 𝐶𝑧,1𝑎→2 = 2. 𝐶𝑧,1𝑏→2
Le CdCf est-il satisfait ? ➔

4.3. POULIE – COURROIE / FREIN A TAMBOUR (INTEGRATION EN COORDONNEES CYLINDRIQUES, AVEC FROTTEMENT)
Le calcul de l'adhérence d'une courroie, ou du couple de frottement d'un frein à tambour sont
similaires.

Poulie - courroie Frein à tambour

Les calculs associés seront abordés en TD.

M. Nierenberger 11 / 16 PT – Lycée Couffignal - Strasbourg


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4.4. SYSTEME VIS – ECROU (INTEGRATION SUR UN DOMAINE COMPLEXE (HELICE), AVEC FROTTEMENT)
L'existence de frottement permet l'irréversibilité de la liaison (vis-écrou pour assemblage). Pour
transformer un mouvement de rotation en translation ou inversement, on recherche par contre un
frottement faible.

Vis d'assemblage
(frottement important)
Vis d'entrainement
(vis à billes)
(frottement faible)

Le calcul du torseur des actions mécaniques transmissible pour de telles géométries est
mathématiquement plus complexe, et ne sera pas abordé en CPGE. La démarche reste néanmoins
similaire à celles utilisées pour les cas précédents.

5. ARC-BOUTEMENT
5.1. PHENOMENE ET DEFINITION
Exemple d'un support à arc-boutement : Support de levage

Mat Mat
Bras Bras

Zone de Zone de
Zone de non glissement Zone de non glissement
glissement glissement

Selon la position du crochet, auquel on suspend une masse, le bras peut glisser ou non sur le mat. S'il
ne glisse pas, l'adhérence est générée par l'arc-boutement (figure de gauche).
Si l'effort continue d'augmenter sur le crochet, il ne parviendra jamais à faire glisser le bras sur le mat,
mais un effort trop important engendrera la rupture du crochet (figure de droite).

Une liaison entre deux solides est dite obtenue par arc-boutement si, quelle que soit
Arc-
l'intensité d'un effort cherchant à rompre l'équilibre, le mouvement est impossible alors que
boutement
la géométrie le permettrait s'il n'y avait pas de frottement.

M. Nierenberger 12 / 16 PT – Lycée Couffignal - Strasbourg


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5.2. ETUDE ANALYTIQUE


5.2.1. HYPOTHESES
- Existence d'un jeu (même quasi-nul)
- Frottements dans la liaison (coefficient de frottement 𝑓)
- Représentation plane du système possible
- Liaisons avec frottements ≈ 2 contacts ponctuels
- Poids du bras négligé

5.2.2. PARAMETRAGE
⃗⃗⃗⃗
𝑇𝐵 𝑦
𝜑
B
Bras
⃗⃗⃗⃗⃗
𝑁𝐵
h
⃗⃗⃗⃗𝐴
𝑇
𝜑
A
⃗⃗⃗⃗
𝑁𝐴 P

d 𝐹 = −𝐹. 𝑦
𝜆
O 𝑥

5.2.3. BILAN DES ACTIONS MECANIQUES EXTERIEURES AU BRAS


On isole le bras b.
- Ponctuelle en A de normale 𝑥 avec frottement :

𝑋 . 𝑥 + 𝑌𝐴 . 𝑦 + 𝑍𝐴 . 𝑧
{𝒯𝐴 (𝑚 → 𝑏)} = { 𝐴 }
𝐴
⃗0
avec ⃗⃗⃗⃗
𝑁𝐴 = 𝑋𝐴 . 𝑥 𝑒𝑡 ⃗⃗⃗
𝑇𝐴 = 𝑌𝐴 . 𝑦 + 𝑍𝐴 . 𝑧

- Ponctuelle en B de normale 𝑥 avec frottement :

𝑋 . 𝑥 + 𝑌𝐵 . 𝑦 + 𝑍𝐵 . 𝑧
{𝒯𝐵 (𝑚 → 𝑏)} = { 𝐵 }
𝐵
⃗0
⃗⃗⃗⃗⃗𝐵 = 𝑋𝐵 . 𝑥 et ⃗⃗⃗⃗
avec 𝑁 𝑇𝐵 = 𝑌𝐵 . 𝑦 + 𝑍𝐵 . 𝑧

- Action extérieure :

−𝐹. 𝑦
{𝒯(𝑒𝑥𝑡 → 𝑏)} = { }
𝑃
⃗0

5.2.4. LOI DE COULOMB EN A ET B, A LA LIMITE DU GLISSEMENT


A la limite du glissement, les résultantes en A et B sont sur le cône de frottement (angle 𝜑, 𝑓 =
tan (𝜑)), dirigées vers le haut car elles s'opposent au glissement.
➔ 𝑌𝐴 = 𝑓. XA et 𝑌𝐵 = −𝑓. 𝑋𝐵

M. Nierenberger 13 / 16 PT – Lycée Couffignal - Strasbourg


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5.2.5. ECRITURE DES TORSEURS AU MEME POINT (B)


⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀𝐵 (𝐴, 𝑚 → 𝑏) = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐵𝐴∧ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀𝐴 (𝐴, 𝑚 → 𝑏) + ⃗⃗⃗⃗⃗ 𝐹𝐴(𝑚 → 𝑏)

= (𝑑. 𝑥 − ℎ. 𝑦)∧ (𝑋𝐴 . 𝑥 + 𝑓𝑋𝐴 . 𝑦) = (𝑑𝑓 + ℎ)𝑋𝐴 . 𝑧

𝑋 . 𝑥 + 𝑓𝑋𝐴 . 𝑦
➔ {𝒯𝐴 (𝑚 → 𝑏)} = { 𝐴 }
𝐵
(𝑑𝑓 + ℎ)𝑋𝐴 . 𝑧

⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀𝐵 (𝑃, 𝑒𝑥𝑡 → 𝑏) = ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗ ∧ ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗
𝑀𝑃 (𝑃, 𝑒𝑥𝑡 → 𝑏) + 𝐵𝑃 𝐹(𝑒𝑥𝑡 → 𝑏)

𝑑 𝑑
= (𝜆 + ) . 𝑥∧ (−𝐹. 𝑦) = − (𝜆 + ) 𝐹. 𝑧
2 2

−𝐹. 𝑦
➔ {𝒯(𝑒𝑥𝑡 → 𝑏)} = { 𝑑 }
− (𝜆 + ) 𝐹. 𝑧
𝐵 2

5.2.6. ECRITURE DU PRINCIPE FONDAMENTAL DE LA STATIQUE EN B


On obtient 3 équations :
𝐹
0 = 𝑋𝐴 + 𝑋𝐵 𝑋𝐴 =
2𝑓
0 = 𝑓𝑋𝐴 − 𝑓𝑋𝐵 − 𝐹 𝐹
{ ➔ 𝑋𝐵 = −
2𝑓
𝑑
0 = (𝑑𝑓 + ℎ)𝑋𝐴 − (𝜆𝑙𝑖𝑚 + ) 𝐹 ℎ
2
{ 𝜆𝑙𝑖𝑚 = 2𝑓
5.2.7. INTERPRETATION
⃗⃗⃗⃗
𝑇𝐵 𝑦
𝜑
B
- Cas 𝜆 ≤ 𝜆𝑙𝑖𝑚 : ⃗⃗⃗⃗⃗
Bras
𝑁𝐵
h
⃗⃗⃗⃗
𝐹𝐴 est en dehors du cône de frottement. ⃗⃗⃗⃗𝐴
𝑇
𝜑
CECI EST IMPOSSIBLE ! A
⃗⃗⃗⃗
𝑁𝐴 P

➔ Glissement avant d'atteindre cette situation. 𝐹 = −𝐹. 𝑦


d 𝜆𝑙𝑖𝑚
O 𝑥

⃗⃗⃗⃗
𝑇𝐵 𝑦
𝜑
B
- Cas 𝜆 > 𝜆𝑙𝑖𝑚 : ⃗⃗⃗⃗⃗
Bras
𝑁𝐵
h
⃗⃗⃗⃗
𝐹𝐴 et ⃗⃗⃗⃗
𝐹𝐵 DANS cône de frottement. ⃗⃗⃗⃗𝐴
𝑇
𝜑
A
Il y a adhérence et équilibre, quel que soit ‖𝐹 ‖ ⃗⃗⃗⃗
𝑁𝐴 P

➔ Il y a arc-boutement. d
𝐹 = −𝐹. 𝑦
𝜆𝑙𝑖𝑚
O 𝑥

M. Nierenberger 14 / 16 PT – Lycée Couffignal - Strasbourg


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5.3. ETUDE GRAPHIQUE


⃗⃗⃗⃗𝐴 ‖ et ‖𝑅
On cherche graphiquement dans le problème 𝜆lim , ‖𝑅 ⃗⃗⃗⃗⃗𝐵 ‖ .

Données : 𝑓0 ≈ 𝑓 = 0,33 ‖𝐹 ‖ = 40𝑁 𝑑 = 20 𝑚𝑚.

Le bras est un solide soumis à 3 glisseurs coplanaires.


➔ On peut lui appliquer une démarche de résolution graphique.

On se place dans un cas correspondant à la limite du glissement :

⃗⃗⃗⃗⃗𝐵
𝑅
A
𝐹
𝐹 ⃗⃗⃗⃗𝐴
𝑅

On obtient par construction graphique :


𝜆lim =
⃗⃗⃗⃗𝐴 ‖ =
‖𝑅
⃗⃗⃗⃗⃗𝐵 ‖ =
‖𝑅
5.4. EXEMPLE : ROUE LIBRE A ROULEAUX

Le phénomène d'adhérence (arc-boutement) permet le mouvement de rotation relatif de 2/1 dans un


sens mais l'interdit dans l'autre sens. Ces roues libres sont plus silencieuses et fiables que des roues libres
à cliquet classiques.

Blocage Roulement

M. Nierenberger 15 / 16 PT – Lycée Couffignal - Strasbourg


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6. EXERCICES
6.1. MODELISATION D'ACTIONS MECANIQUES SANS FROTTEMENTS : BARRAGE POIDS
D'après S. Genouel

Soit un barrage de retenue d'eau représenté ci-contre. La pression 𝑝(𝑧) exercée par
l'eau sur le barrage évolue en fonction de l'altitude 𝑧 du point Q considéré.
La pression maximale atteinte est 𝑝𝑚𝑎𝑥 = 𝑝(𝑧 = 0) = 𝜌𝑔ℎ.

1) Etablir l'expression de 𝑝(𝑧) puis celle de ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝑑𝐹𝑒𝑎𝑢→𝑏𝑎𝑟𝑟𝑎𝑔𝑒 (𝑄), action mécanique locale

exercée par l'eau sur un élément de surface du barrage de profondeur 𝑑𝑙 (suivant 𝑦) et de hauteur 𝑑𝑧.

2) Déterminer en O le torseur des actions mécaniques globales de l'eau sur le barrage (passage local → global). On considérera
𝑙 𝑙
que le barrage est de profondeur 𝑙 (suivant 𝑦) tel que 𝑦 ∈ [− 2 ; 2].

3) En déduire la position du centre de poussée A, point où l’action globale de l'eau sur le barrage ne crée pas de moment. On
notera que ce point appartient à l'axe central du torseur des AM globales de l'eau sur le barrage.

6.2. MODELISATION D'ACTIONS MECANIQUES AVEC FROTTEMENTS : ASSEMBLAGE FRETTE

D'après S. Genouel

Un assemblage fretté entre un arbre et un alésage correspond à une liaison encastrement obtenue par adhérence. Pour cela, une
pression radiale est obtenue après montage des pièces (on chauffe l'alésage et on refroidit l'arbre par exemple, on assemble le tout,
et le retour de l'ensemble à température génère par dilatation une pression radiale dans l'assemblage). On propose dans cet
exercice d'évaluer l'effort axial maximal ainsi que le couple maximal transmissibles par cette liaison. Ces deux actions mécaniques
maximales ne sont pas transmissibles simultanément. On séparera donc les deux études.

On notera 𝑓 le coefficient d'adhérence entre l'arbre 1 et l'alésage 2. La surface de contact a une longueur 𝑙 et un diamètre 𝑑. La
pression de contact entre les pièces 1 et 2 est uniforme et égale à 𝑝.

Effort axial maximal transmissible : les forces de frottement sont suivant 𝑧

1) En se basant sur le schéma ci-contre, établir l'expression de ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝑑𝐹2→1 (𝑄).
2) Déterminer la résultante axiale maximale transmissible en fonction de
𝑝 et des dimensions de la surface de contact.

Couple axial maximal transmissible : les forces de frottement sont tangentielles

1) En se basant sur le schéma ci-contre, établir l'expression de ⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗⃗


𝑑𝐹2→1 (𝑄).

2) Déterminer le couple axial (autour de l'axe du cylindre) maximal


transmissible en fonction de 𝑝 et des dimensions de la surface de contact.

M. Nierenberger 16 / 16 PT – Lycée Couffignal - Strasbourg

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