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PROFESSIONNELLE
Route de Kétou
REPUBLIQUE DU BENIN
******** BP : 192 Pobè
DIRECTION DEPARTEMENTALE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE, TECHNIQUE Tél : 97274657/95451899
ET DE LA FORMATION PROFESSIONNELLE DU PLATEAU
COLLEGE D’ENSEIGNEMENT GENERAL D’ONIGBOLO cegonigbolo@gmail.com
Corpus de textes
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campus, violant le principe universel des libertés académiques et aggravant la
colère des étudiants. Quand bien même cette méthode parviendrait à des
« résultats », la plaie sociale provoquée par la révolte ne se cicatrise pas
véritablement.
S’il est indéniable qu’en quarante ans d’indépendance, les dirigeants
africains ne sont pas parvenus à créer et à faire fonctionner des universités dignes
de ce nom, le plus grave dans la situation actuelle me paraît l’attitude des étudiants
africains eux-mêmes. Je n’entends pas tôt rejeter la responsabilité » des échecs
cumulés des politiques scolaires et universitaires élaborées à la halte depuis l’école
coloniale sur les pauvres étudiants d’aujourd’hui. Je crois simplement que
l’honnêteté intellectuelle et l’ampleur de la crise du système éducatif en Afrique
impose que nous regardions en face toutes les dimensions du problème y compris
celle cruciale de la responsabilité des étudiants.
A cet égard, je m’interroge sur les motivations profondes des grèves
estudiantines qui se déclenchent simplement parce que les bourses ne sont pas
payées ou parce que la nourriture dans restaurants universitaire n’est pas de
bonne qualité. Non pas qu’il faille mépriser de tes problèmes. Mais les universités
africaines connaissent depuis des années d’autres difficultés, bien plus
importantes, qui mériteraient davantage que les étudiants y consacrent leur
attention.
Ainsi, il serait plus compréhensible que les étudiants africains contestent les
politiques scolaires mises en œuvre dans nos pays, politiques qui ne les préparent
pas à affronter le chômage. Ou qu’ils s’en prennent à la mauvaise organisation
universitaire qui trop souvent fait peu de place à la politique de recrutement, qui
débouche sur l’adoption de techniques pédagogiques inefficaces.
Il serait plus compréhensible de constater des révoltes estudiantines
motivées par la médiocre qualité des enseignements reçus et l’absence
d’infrastructures et de matériels adéquats. Or, il apparaît clairement que la raison
principale pour laquelle les étudiants se mettent en grève est la question de la
bourse universitaire. Même si les autres motifs évoqués ci-dessus sont ensuite
repris dans la liste des revendications, la véritable raison de la grogne est liée à la
somme d’argent qui leur est allouée. Du coup, l’on peut se demander si les grèves
correspondent à des mouvements d’humeur ou à des revendications légitimes de
jeunes qui s’inquiètent véritablement pour leur avenir.
Car il est un certain nombre de vérités douloureuses que les étudiants
africains doivent savoir. D’abord il doivent connaitre la situation budgétaire dans
laquelle se trouve la plupart de leur pays : l’état financier de la notion est parfois
tel que l’Etat ne dispose simplement de moyens pour financer les nouveaux et
coûteux investissements nécessaire à l’accroissement du taux de scolarisation, au
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financement des charges récurrentes qu’impliqueraient ces nouveaux
investissements et au transfert que chacun exige. L’Etat dispose d’autant moins de
moyens que ses revenus sont souvent liés au cours des matières premières ou à
l’évolution du dollar, et que l’assiette fiscale sur laquelle s’approvisionnent les
services d’impôt est limitée.
Ensuite, il ne faut pas voiler la face : même si les pouvoirs publics doivent
continuer à jouer un rôle dans le secteur éducatif, l’on ne saurait attendre des
miracles, car les besoins sont simplement trop nombreux.
Blaise-Pascale TALLA, in Jeune Afrique, Edition du 2 au 15 Février 1998.
Texte2
Ils sont en effet quatre-vingt mille étudiants pour une population de huit
millions d’habitants. Sur quatre-vingt, ils sont cent, cent cinquante peut être, voire
deux cents jeunes gens et jeunes filles entassés là, à l’intérieur et autour du couloir
dénommé amphi. Dehors, ils sont agglutinés à une sorte de fenêtre et empêchent
définitivement l’air et la lumière du jour d’entrer, cette lumière du soleil dont on
ne se passe plus depuis que la la société d’électricité ne fournit plus la précieuse
énergie que deux à trois heures par jour. Ils sont assis pêle-mêle à même le sol, ou
debout, se servant du dos du voisin comme sous-main. Les bienheureux de
l’intérieur, à deux au moins par chaise, n’ont pas l’air mieux lotis, les fesses
endolories, les jambes scotchées pour servir de table dont l’absence ne se laisse
plus remarquer depuis longtemps. Le tableau, en matière spongieuse de couleur
beige, a reçu en son milieu comme un grand coup de couteau ; c’est du moins une
explication possible de l’entaille stigmate qui occupe le tiers de la surface en
partant du milieu vers le bas. Mais peut-être est-elle partie originellement du bas.
Pourquoi s’est-elle arrêtée au milieu en un gros trou ? Mystère ! Cette longue
blessure sur ce qui tient de tableau n’a jamais retenu l’attention de personne ;
comme l’absence de table, elle a pris place au rang des choses normales. La craie
blanche lui convient très peu. Vos plaintes répétées ont parfois suscité des sourires
sibyllins*
Roger GBEGNONVI, L’Afrique entre enfer et purgatoire, Multi-Schèmes,
Cotonou, 2012, p. 8
Texte 3
Consignes
I- Questions sur la compétence de lecture :
1- Trouve le thème commun à ces trois textes.
2- Confronte les textes :
a) Montre que le texte 1 et le texte 2 abordent le même aspect du thème ;
b) Montre que le texte 3 aborde un aspect spécifique du thème
« Même si les pouvoirs publics doivent continuer à jouer un rôle dans le secteur
éducatif, l’on ne saurait attendre des miracles, car les besoins sont simplement
trop nombreux ».
Explique et discute ce propos.
Consignes
1- Dégage le problème que pose le sujet.
2- Construis le plan du corps du devoir.
3- Rédige ton devoir
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