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MEMOIRE DE FIN D’ETUDES EN VUE DE

L’OBTENTION
DU DIPLOME DE TECHNICIEN SUPERIEUR (DTS)

LA MALTRAITANCE
A L’EGARD DES
MINEURS
Présenté par : RAZAFISOA Philippine
Mention : DROIT
Parcours : DROIT PUBLIC
Encadreur pédagogique : Monsieur RAKOTOARILALA Hobisoa
Encadreur professionnel : Maître Rindra RAKOTONAIVO

Année universitaire : 2021-2022


PROMOTION : FANANTENANA
MEMOIRE DE FIN D’ETUDES EN VUE DE
L’OBTENTION
DU DIPLOME DE TECHNICIEN SUPERIEUR (DTS)

LA MALTRAITANCE
A L’EGARD DES
MINEURS
Présenté par : RAZAFISOA Philippine
Mention : DROIT
Parcours : DROIT PUBLIC
Encadreur pédagogique : Monsieur RAKOTOARILALA Hobisoa
Encadreur professionnel : Maître Rindra RAKOTONAIVO

Année universitaire : 2021-2022


PROMOTION : FANANTENANA
AVANT - PROPOS

L'IFT ou « Institut de Formation Technique » est un établissement supérieur, qui forme


les étudiants à devenir des cadres compétents.

Tout au long du cursus de formation professionnelle assurée par IFT, à chaque étudiant
est requis un mémoire de fin d'études sous forme de soutenance publique, et la réalisation du
présent mémoire constitue l'une des conditions requises en vue de l'obtention du DIPLOME DE
TECHNICIEN SUPERIEUR, niveau BAC + 2 en DROIT.

Lors de la soutenance, les étudiants devraient étaler, persuader, convaincre et démontrer


en quoi qu'ils en soient capables et compétents à partir des acquis tirés au sein de cette université
privée et en stage pratique en particulier.

Afin de répondre aux demandes pressantes du marché du travail et pour pouvoir


satisfaire aussi à l'insuffisance des techniciens dans ce domaine, cette université se donne la
peine de former des nouveaux cadres intelligents et compétents.

Tous les étudiants sont obligés d'effectuer un mémoire de fin d'études afin de faciliter
l'évaluation de leurs connaissances prises à partir de la première année. Cette initiative a pour
objet de mettre en pratique et d'approfondir les connaissances acquises durant la formation
académique.

I
REMERCIEMENTS

Nous avons le plaisir de témoigner notre reconnaissance et notre gratitude à Dieu


Tout Puissant, de nous avoir bénis jusqu'à ce jour et de nous avoir donné aussi la force,
le courage, la patience et les moyens nécessaires à l'élaboration de cet ouvrage. De même,
à toutes les personnes qui ont contribué, de près ou de loin, à la réalisation de ce présent
mémoire en vue de l'obtention du DIPLOME DE TECHNICIEN SUPERIEUR, de leur
précieuse collaboration, notamment :

Monsieur Valisaona RANDRIAMBOLANIRIANA le Président Directeur Général


de l'institut de formation techniquê d'avoir créé cet institut afin que nous
approfondissons nos connaissances ;

 Monsieur professeur titulaire Minoson RAKOTOMALALA Directeur


Général pour les appuis pédagogique dans les domaines des études ;

 Madame Volatùia RATSIMBA, Maitre de conférences et Directeur des Etudes à


l'IFT pour son organisation;

> Monsieur Ignace RAZANAKOTO et Madame Lalaina


RANDRIANARIVELO, Directeurs des Etudes adjoint pour les accompagnements tout
au long de ces deux

Années au sein de l'institut ;

 Monsieur Honoré RAKOTOMANANA, chef de la mention DROIT pour

ses directives en vue d'amélioration de la qualité des études ;

 Nous voudrions exprimer nos sincères remerciements, plus


particulièrement, à Monsieur Hobisoa RAKOTOARILALA chef de la mention droit
adjoint et notre encadreur pédagogique, pour son appui technique et conseils tout au
long de l'élabOration et confection du présent mémoire, et qui a bien voulu nous aider à la
réalisation de cet ouvrage ;

II
Si. Nous voudrions également exprimer nos sincères remerciements à maitre
RAHAJAVAO Eliane Laurens, avocat de barreau de Madagascar, en tant
qu'encadreur professionnel, de nous avoir donné sa permission de faire le stage dans son
cabinet d'étude ;

Le personnel Administratif de l'Institut de formation Technique et également tous


nos formateurs de nous avoir donnés le maximum de connaissances pour pouvoir affronter
le milieu professionnel du travail ;

Un grand remerciement à nos très chers parents pour leur soutien moral, spirituel,
matériel et financier durant nos études et durant notre stage ;

Nos amis et tous ceux qui près ou de loin, ont soutenu à la réalisation de ce mémoire

III
SOMMAIRE

AVANT - PROPOS

REMERCIEMENTS

SOMMAIRE

INTRODUCTION

PREMIERE PARTIE: CADRE D'ETUDES

CHAPITRE I: PRÉSENTATION DE L'IFT

SECTION I: HISTORIQUE

PARAGRAPHE I: MENTIONS EXISTANTS

SECTION II: ORGANIGRAMME DE L'IFT

CHAPITRE II: LE CABINET D'ETUDE DE MAITRE RINDRA RAKOTONAIVO

SECTION I: L'HISTORIQUE

SECTION II: SA SPECIALITE

SECTION III : LES ROLE DES AVOCATS

PARAGRAPHE II: MISSION D'ASSISTANCE, DE DEFENSE ET DE


REPRESENTATION

DEUXIEME PARTIE II: ANALYSE DU THEME

CHAPITRE I: LE CONCEPT DE LA MALTRAITANCE A L'EGARD DES MINEURS .. 10

PARAGRAPHE I: HISTORIQUE

PARAGRAPHE II: LE CADRE GENERAL LA MALTRAITANCE A L'EGARD DES


MINEURS ?

SECTION II: LES DIFFÉRENTS TYPES DE LA MALTRAITANCE INFANTILE

PARAGRAPHE II: LA MALTRAITANCE PSYCHOLOGIQUE

PARAGRAPHE III: LA MALTRAITANCE SEXUELLE

PARAGRAPHE IV: LA NÉGLIGENCE ET L'ABANDON

IV
CHAPITRE II: LE DROIT MALGACHE FACE A LA MALTRAITANCE A L'EGARD DES
MINEURS

SECTION I: LA PRISE EN CHARGE DE LA MALTRAITANCE SELON LA LOI


N°2007-023 SUR LES DROITS ET LA PROTECTION DES ENFANTS

SECTION II: LES REPRESSION DES AUTEURS DE MALTRAITANCE

SECTION III : LA RECONNAISSANCE DES DROITS DES ENFANTS

TROISIEME PARTIE III: EVALUATION ET SUGGESTIONS

CHAPITRE I: L'ETUDE DU CAS

SECTION I: L'ABANDON DE FAMILLE

CHAPITRE II: LE POINTS FORTS ET LES DIFFICULTÉS LIÉES A LA PROTECTION


DES MINEURS

SECTION I: LES POINTS FORTS SUR LA PROTECTION DES MINEURS

SECTION II: LES DIFFICULTES LIEES A LA PROTECTION DES MINEURS

CHAPITRE III: LES SUGGESTIONS SUR LA PROTECTION DES MINEURS

SECTION I: SUR LE PLAN POLITIQUE ET GOUVERNANCE

SECTION II: LES RECOMMANDATIONS SUR LE RENFORCEMENT DE


CAPACITES

SECTION III: RECOMMANDATION EN MATIÈRE DE LA PRÉVENTION DE LA


MALTRAITANCE

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

TABLES DES MATIERES

V
INTRODUCTION

La période de l'enfance est une phase pendant laquelle l'être humain est vulnérable, car il
n'a pas fini de se développer tant physiquement que mentalement. Aussi, l'enfant nécessite une
attention et une protection particulière. De plus, tous les enfants ont droit à la vie sans violence.
Cependant, plusieurs enfants dans le monde entier sont victimes de la maltraitance alors que la loi
interdit toute forme de maltraitance à l'égard des mineurs. L'article 19 de la Convention
internationale des droits de l'enfant (IDE) rappelle même la nécessaire protection de l'enfance
contre toute forme de violence quel que soit leur milieu de vie. Auparavant, il apparaît opportun de
préciser pour les besoins de cette étude ce que nous entendons par maltraitance à l'égard des
mineurs. Elle désigne le mauvais traitement sur toutes les formes d'un enfant. La maltraitance dont
la question ici est celle que nous avons d'emblée du mal à expliquer ; c'est une maltraitance de
prime abord gratuite et non fortuite.

La IDE est le premier texte international juridiquement contraignant de protection des


Droits de l'enfant. Cela signifie qu'elle consacre une force obligatoire à l'ensemble des droits qu'elle
énonce. La Convention fait partie des instruments juridiques internationaux de garantie et de
protection des droits de l'homme. Elle a pour objectif de protéger les droits de tous les enfants dans
le monde. Elle a été adoptée par l'Assemblée Générale des Nations Unies (NU) le 20 Novembre
1989 et Madagascar l'a ratifiée en 1991.

Depuis sa signature en 1991, Madagascar a multiplié les efforts pour mettre en œuvre la
IDE. De 2004 à nos jours, le gouvernement a créé plus de 750 réseaux de protection de l'enfant à
travers le pays. Malgré des progrès réalisés en matière de protection de l'enfant, la maltraitance, la
violence, l'exploitation sexuelle et le travail forcé sont encore une réalité critique à Madagascar qui
se déroule dans le silence des foyers familiaux ou à l'abri des regards publics. Dans un rapport
commandité par l'État malgache et l'UNICEF, on apprend ainsi qu'un jeune sur deux affirme avoir
subi des violences en milieu scolaire et que neuf enfants sur dix ont été maltraités physiquement
au sein de leur famille.

1
Plus globalement, le rapport souligne que cette maltraitance est très souvent encrée dans
des pratiques coutumières, très difficiles à faire évoluer.

La question se pose alors : comment les enfants sont-ils protégés par la loi ? C'est-à-dire
comment la loi protège ces enfants contre toutes sortes de maltraitances et comment ces lois sont
mises en vigueur face à cette maltraitance. Pour mieux répondre à cette question, il est évident de
parler tout d'abord dans première partie nous présentons les cadre, dans la deuxièmes parties nous
ferons une analyse du thème sur notre thème et enfin dans la troisième partie une evaluation et
suggestions d'études des deux cadres permettant la réalisation de ce mémoire ensuite, concernant
la maltraitance infantile en tant illégale : enfin, la protection des mineurs face à la maltraitance.

2
PREMIERE PARTIE: CADRE D'ETUDES
CHAPITRE I: PRÉSENTATION DE L'IFT

SECTION I: HISTORIQUE
L'Institut de Formation Technique (IFT) a été créé le 08 octobre 2001, suivant l'autorisation
du Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle, et de l'Office
National de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle Privée (ONETFOP). Le
Président-directeur Général est Monsieur Valisaona ANDRIAMBOLANIRINA. Enseignant
d'université, Ingénieur des Travaux Publics.

Les formations dispensées par l'IFT sont habilitées par le Ministère de l'enseignement
Supérieur et de la Recherche Scientifique (MESUPRES).

Les diplômes délivrés par l'IFT ont des équivalences administratives au niveau de la FOP
suivant l'ARRETE N°367/2006 EN DATE DU 5 janvier 2006 du Ministère de la Fonction
Publique, du Travail et des Lois Sociales.

Son siège social se trouve à Ambondrona. Des établissements annexes ont également été
ouverts à Fianarantsoa, à Antsirabe, à Ambositra, à Toliary, à Tamatave et à Majunga.

Depuis sa création, pour des visites de chantiers, des voyages d'études, des stages en
Entreprises.... L'IFT collabore avec divers partenaires. Citons entre autres: LNTPB; BETON
FRANCE ; ERBTP; FID; CIMELTA; STE COMAC; COLAS; SOGEA; AGETIPA; MADAUTO;
STAR; PORT MAHAJANGA ; COMPAGNIE MADECASSE; ADEMA; AIR MAD; CARE
INTERNATIONAL; ASSEMBLÉE NATIONALE ; SENAT; MINISTÈRE DE L'ECONOMIE,
COMMERCE, ET DE L'TINDUSTRIE, MINISTÈRE DE L'ENERGIE ET DE MINE,
MINISTÈRE DE LA JUSTICE ET DIFFÉRENTES JURIDICTIONS ; MINISTÈRE DES
FINANCES ET DE BUDGET ; RÉGION ANALAMANGA; TVM; ASECNA;BOA; BFV SG;
BNI ÇA; UCB; PAIQ;JIRAMA, CNELA, CCAC, ACC, ORANGE, ZAIN, TÉLÉCOM
MALAGASY; COMPAGNIES D'ASSURANCE: NY HAVANA, ARO

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PARAGRAPHE I: MENTIONS EXISTANTS

IFT dispense des formations en:

▪ Bâtiment et travaux publics gestion et Management

▪ Gestion/Management

▪ Informatiques

▪ Information R communication R journalisme

▪ Droit

▪ Ingénierie de l'Environnement

▪ Management qualité (en cours)

▪ Management du tourisme (en cours)

Actuellement, l'IFT capitalise le savoir R faire et l'expérience d'une cinquantaine


d'enseignants et dispense également différents formes de formation: initiales, continue, modulaire

PARAGRAPHE II: DIPLOMES DELIVRES

Formation initiale et Formation à distance

• DTS (Bac +2) après 2 années d'études

• LICENCE (Bac +3) après 3 années d'études

• MASTER I (Bac +4) après 4 années d'études

• MASTER II (Bac +5) après 5 années d'études

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Pour ces différents types de formation, les diplômes délivrés aux étudiants sont obtenus
après des évaluations faisant l'objet d'un:

• Contrôle continu

• Examen de fin d'année

• Rapport de stage

• Mémoire soutenu publiquement

En outre, un Comité pédagogique composé des chefs de mentions est créé au sein de l'IFT.
Ce Comité se prononce sur la structure et les matières du programme, appuyant le développement
d'une large coopération nationale et internationale dans le cadre de la formation dispensée.

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SECTION II: ORGANIGRAMME DE L'IFT

Figure 1: Organigramme de l’IFT

PDG

(AD)

SDG

DAF DPR DE

DEA
Directeur d’Agence :

Assistance de direction  Antsirabe


 Ambositra Assistance de direction
 Tuléar
 Fianaratsoa AF
 Tamatave
S Communication
 Mahajanga
E
R Documentation
S
V
E
I Comptabilité Programmation de
S R Scolarité
C planification
E V
E
R I
S V C Médicine Préventive et
Affaire Général I E de Sport
C Système de qualité S
E
S
Formation continue
Relation Publique
CHEFS DE FILIERES (Mention) :

 Bâtiment et travaux
publique
 Gestion/Management
 Informatique
 Information,
communication et
journalisme
 Droit
 Ingénierie de
l’environnement

Sources : IFT

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CHAPITRE II: LE CABINET D'ETUDE DE MAITRE RINDRA RAKOTONAIVO
Notre stage s'est déroulé au sein du cabinet de maitre Rindra RAKOTONAIVO à
Mahamasina.

SECTION I: L'HISTORIQUE
En juin 2011, Maitre Rindra RAKOTONAIVO a prêté serment devant la Cour d'Appel
Antananarivo.

Elle a été stagiaire pendant trois ans auprès de l'étude de Maitre ANDRIAMISEZA Mamy.

Elle s'est installée à Mahamasina Lot III B16 depuis 2014 jusqu'à ce jour.

SECTION II: SA SPECIALITE


Elle n’a pas encore de spécialité parce qu'elle est généraliste, elle a déjà traité des affaires
devant le Tribunal Civil, correctionnel, pénal et commercial.

Par contre, il est important de souligner qu'elle émet beaucoup de réserve au dossier
personnel quant à leur traitement (pour des raisons personnelles) par exemple : le viol, le meurtre.

Elle a déjà fait un encadrement et elle a déjà aussi travaillé avec des stagiaires.

Pour en finir, Maître Rindra avait participé à des conférences en tant qu'intervenant dont le
thème est la lutte contre la violence basée sur le genre (VBG).

SECTION III : LES ROLE DES AVOCATS


PARAGRAPHE I: MISSION D'INFORMATION ET DE CONSEIL

 Informe ses clients sur leurs droits et leurs devoirs

 Donne des conseils ou de consultations juridiques

 Intervient en tant que rédacteur d'acte (contrat de travail, statut des sociétés, baux,
transaction, cession de fonds de commerce, etc.)

7
 Effectue et accomplit au nom et pour le compte de ses clients de démarches ou formalités

 Mène avec ses clients les négociations nécessaires pour faire aboutir leur projet personnel
et professionnel

 Trouver avec ses clients les solutions adéquates dans le sens du règlement amiable à des
conflits

PARAGRAPHE II: MISSION D'ASSISTANCE, DE DEFENSE ET DE REPRESENTATION


L'avocat a le monopole de la plaidoirie :

En matière pénale

 Il intervient pour défendre les personnes soupçonnées d'une infraction ou pour représenter
les intérêts des victimes

 Assistance active lors de l'enquête préliminaire (police, Gendarmerie, Bianco, Douanes,


Mines, Eaux et Forêts, Smafin, CIS,...), devant le parquet, les juges d'instruction et
juridictions de jugement.

En matière administrative, civil et commerciale

 Accomplit les actes nécessaires à la procédure

 Prépare des conclusions qui exposent les prétentions de son client en fait en droit

En matière sociale

Assistance et défense à toutes les étapes de la procédure (Inspection de travail et juridiction


de jugement)

En matière disciplinaire

Assistance et défense lors des conseils de discipline (CODIS) des établissements publics
et des ordres professionnels.

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DEUXIEME PARTIE II: ANALYSE DU THEME
CHAPITRE I: LE CONCEPT DE LA MALTRAITANCE A L'EGARD DES MINEURS
Le terme maltraitance désigne dans cette recommandation, l’ensemble des violences, abus
ou négligences commis par un ou des professionnels envers un ou plusieurs usagers mais non par
les usagers envers les professionnels, qui seront, eux, qualifiés de « violences »

SECTION I: RAPPELS

La maltraitance est par le non-respect des droits et des besoins fondamentaux des enfants
(santé ; sécurité ; moralité ; éducation ; développement physique,affectif,intellectuel et social)

PARAGRAPHE I: HISTORIQUE
Dans le Rome Antique, les pères détenaient le pouvoir absolu (Patriae Potestas) sur
l'ensemble des membres de leur famille pour toute une vie. Quand on leur a enlevé le droit de vie
ou de la mort, ils ont conservé le droit de choisir le type et la sévérité des punitions à leurs enfants.

Dans le tout premier livre de pédiatrie Patricia PEURORUM, rédigé au début du 10ème
siècle, RHAZES, un médecin persan attribuait certaines hernies à des coups infligés.

Au 17ème siècle, Philippe ARIES introduit la notion d'enfant fragile alors qu'il était
considéré plutôt comme une valeur marchande.

Au 19ème siècle, Ambroise TARDIEU réalise les premiers travaux. En 1860, il publie une
étude médico-légale sur les services et mauvais traitements exercés sur les enfants. C'est le premier
à étudier les abus sexuels. Dans son étude médico-légale sur les attentats aux mœurs, il a analysé
632 cas d'abus sexuels chez les victimes de sexe féminin dont la majorité était mineur.

La création de la première loi de protection de l'enfance était en 1889; elles répriment les abus de
l'exercice de la puissance paternelle en donnant au tribunal civil le pouvoir de prononcer la
déchéance des droits des parents auteurs de mauvais traitements sur leurs enfants. Des sanctions
pénales contre les parents coupables de services ou de violences sur leurs enfants mineurs sont
données.

En 1889, une loi assure "la protection des enfants et moralement abandonnés". Elle en fait
un recensement et introduit la déchéance des droits de la puissance paternelle : on ne parle plus

10
d'enfants coupables mais d'enfants victimes et on les protège pour la première fois de leurs propres
parents.

PARAGRAPHE II: LE CADRE GENERAL LA MALTRAITANCE A L'EGARD DES


MINEURS ?

Un enfant maltraité est un enfant victime de violence physique, de cruauté mentale, d'abus
sexuel, de négligence et abandon ayant des conséquences graves sur son développement physique
et psychologique. Un enfant est considéré à risque lorsqu'il connaît des conditions d'existence
risquant de mettre en danger sa santé, sa sécurité, sa moralité, son éducation ou son entretien, mais
qui n'est pas pour autant maltraiter. Enfin, les cas d'enfants en danger regroupent l'ensemble des
enfants maltraités et des enfants à risque. Selon la loi n°2007-023 du 20 août 2007 sur les droits et
protection des enfants dans son article 67: " La maltraitance est définie comme toutes formes de
violences, d'atteinte ou de brutalités physiques ou morales, d'abandon ou de négligence, de
mauvais traitements ou d'exploitation y compris la violence sexuelle perpétrées sur un enfant
par ses parents, ses représentants légaux ou toute autre personne. Sont assimilées à la
maltraitance toutes sanctions prises à l'encontre des enfants au sein de la famille, des écoles, de
la communauté lorsqu'elles portent atteinte à son intégrité physique ou moral. Les auteurs de
maltraitance sont punis des peines prévues par le code pénal suivant l'infraction retenue".

La maltraitance à l'égard des mineurs désigne donc les violences et la négligence envers
toute personne âgée de moins de 18 ans car selon la Convention internationale relatives aux droits
des enfants dans son article 1: " Au sens de la présente Convention, un enfant s'étend de tout être
humain âgé de moins de dix-huit ans, sauf si la majorité est atteinte plus tôt vertu de la législation
qui lui est applicable ". Chez nous à Madagascar, un enfant s'étend de tout être humain âgé de
moins de 18ans.

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SECTION II: LES DIFFÉRENTS TYPES DE LA MALTRAITANCE INFANTILE
PARAGRAPHE I: LA MALTRAITANCE PHYSIQUE

C'est la maltraitance plus commune qui dure la nuit de temps. Elle est définie par les
spécialistes comme un comportement volontaire qui provoque un dommage physique sur le mineur
ou même le développement de maladies à caractère physique.

La maltraitance physique est une agression physique d'un enfant. Elle peut impliquer:
fessées, gifle, coups de poing, coups de pied, claques, coups (martinet, fouet, ceinture et autres
objets), tirage de cheveux ou d'oreilles, étranglement, secouement de l'enfant (voir plus bas bébé
secoué), etc.

La transmission de toxines chez l'enfant par la mère (par exemple dans le syndrome
d'alcoolisation fœtale)

La plupart des pays considèrent qu'infliger des blessures corporelles à un enfant, ou que
diverses actions qui placent l'enfant à un haut risque de danger voire mortel, est illégal. Au-delà, il
existe plusieurs variantes. La distinction entre discipline infantile et maltraitance est souvent mal
établie. Que ce soit chez les professionnels, ou le grand public, les comportements abusifs sont mal
perçus

Les violences commises contre les enfants n'ont pas besoin d'être habituelle ou répétées
pour tomber sous le coup de la loi.

Dans ce type de maltraitance de l'enfant, où l'on cherche à nuire à l'enfant de manière


intentionnée, il existe plusieurs formes selon la fin à laquelle on aspire. On peut exprimer du rejet
envers l'imposition d'une discipline, un caractère sadique et agressif, la conséquent d'un manque de
contrôle.

La physique est celle que l'on découvre le plus rapidement, parce qu'elle est apparente sur
le corps même de l'enfant.

La gravité des lésions physiques ne dépend pas seulement de la violence des actes commis
par les parents, mais est fortement reliée à l'âge de l'enfant. Chez les enfants en bas âge, les
châtiments corporels peuvent être difficiles à détecter, s'ils sont administrés depuis longtemps.

12
A la demande du gouvernement de Madagascar, l'Unicef a réalisé une étude sur les
violences perpétrées à l'égard des enfants dans le pays. Le résultat est alarmant : 89℅ des disent
qu'ils se sentent en sécurité chez eux.

PARAGRAPHE II: LA MALTRAITANCE PSYCHOLOGIQUE


La maltraitance psychologique est à la fois le fait d'incidents isolés et de l'échec de l'un des
parents ou de l'une des personnes s'occupant des enfants à fournir un environnement qui soit
approprié et favorable au développement des enfants. Les actes de cette catégorie risquent
fortement d'entrainer pour l'enfant des préjudices pour sa santé mentale ou son développement
physique, mental, spirituel, moral ou social.

Les abus de ce type sont la restriction de mouvement, les propos désobligeants, accusateurs,
menaçants, effrayant, discriminatoire ou humiliant et d'autres formes de rejet ou dd traitement
hostile.

Il s'agit là de maltraitances plus difficiles à mettre en évidence que les services corporels
mais dont le retentissement sur le développement psychoaffectif de l'enfant peut être aussi grave:
humiliation, chantage affectif, manifestations de rejet ou de mépris, dévalorisation systématique,
indifférence, exigences éducatives excessives ou disproportionnées par rapport à l'âge et aux
capacités de l'enfant, punitions et sanctions exagérées, emprise sectaire...

La première forme de maltraitance à être dénoncée sur les enfants a été maltraitance
physique, puis ensuite l'enfant abusé sexuellement, pour arriver aujourd'hui à la maltraitance
psychologique faite aux enfants.

Nous pouvons expliquer avec les connaissances actuelles, que la maltraitance


psychologique fait partie des mauvais traitements infligés aux enfants. On peut même certifier
qu'elle est associée directement aux autres formes de maltraitances.

Il est démontré que la violence physique dans la très grande majorité est accompagnée de
violences psychologiques, notamment d'agressions verbales, de paroles humiliantes et
dévalorisantes.

13
Selon la Convention internationale relative aux droits des enfants dans son article 37 alinéa
1: les États veillent à ce que : Nul enfant ne soit soumis à la torture ni à des peines ou traitements
cruels, inhumains ou dégradants. Ni la peine capitale à la torture ni l'empressement à vie sans
possibilité de libération ne doivent être prononcés pour les infractions commises par des
personnes âgées de moins de dix-huit ans"

Il le confirme encore dans son article 39: "les états parties prennent toutes les mesures
appropriées pour faciliter la réadaptation physique et psychologique et la réinsertion sociale de
tout enfant victime de toute forme de peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, ou
de conflit armé. Cette réadaptation et cette réinsertion se déroulent dans des conditions qui
favorisent la santé, le respect de soi et la dignité de l'enfant."

PARAGRAPHE III: LA MALTRAITANCE SEXUELLE


La maltraitance sexuelle est la participation d'un enfant à une activité sexuelle qu'il n'est
pas pleinement en mesure de comprendre, à laquelle il ne peut consentir en connaissance de cause
ou pour laquelle il n'est pas préparé du point de vue de son développement, ou encore qui viole les
lois ou le tabous sociaux de la société.

Les enfants peuvent être à la fois victimes de violence sexuelle exercée par des adultes et
par d'autres enfants qui du fait de leur âge ou de leur stade de développement ont un lien de
responsabilité, de confiance ou de pouvoir avec la victime.

Un abus sexuel sur mineur est une forme négative de relation sexuelle non consentie,
imposée à une personne de moins de 18ans, que ce soit, des propos fortement sexualisés, l'attentat
à la pudeur, le voyeurisme, l'exhibitionnisme, la pornographie, les caresses à connotation sexuelle,
l'humiliation dans un rapport sexuel, le viol l'inceste et la prostitution

Les abus sexuels peuvent entrainer des lésions physiques: déchirures vaginales, anales,
maladies vénériennes, grossesses, etc... Des études publiées récemment révèlent que des personnes
qui ont été abusées sexuellement au cours de leur enfance souffrent plus tard de troubles psychiques
importants et durables (pouvant notamment les conduire au suicide)

14
Ils peuvent aussi entrainer des lésions psychologiques: se sentir toujours sales, se sentir
comme un objet sexuel.

Et enfin, la maltraitance sexuelle peut entraîner des impacts sociaux : être une mère fille et
rejetée par la société, difficultés scolaire ou baisse brutale du rendement scolaire, absence de
confiance à un adulte.

Selon la CDE art. 34: " Les États parties s'engagent à protéger l'enfant contre toutes les
formes d'exploitation sexuelle et de violence sexuelle. A cette fin, les États prennent en
particulier toutes les mesures appropriées sur les plans nationales, pour empêcher :

a) Que des enfants ne soient incités ou contraints à se livrer à une activité sexuelle illégale ;

b) Que des enfants ne soient exploités à des fin de prostitution ou autres pratiques sexuelles
illégales".

PARAGRAPHE IV: LA NÉGLIGENCE ET L'ABANDON

La négligence est la dénutrition, carence ou absence de soins médicaux et hygiène,


d'entretien, privation de confort matériel, de prise en compte des besoins vitaux de l'enfant qui
nuisent gravement au développement physique et psychologique de l'enfant ou à sa sécurité.

La négligence lourde, souvent chronique, implique des incidents répétitifs qui touchent au
développement, à la santé et au bien-être de l'enfant. Elle est un échec persistant à répondre aux
besoins physiques et/ou psychologique de l'enfant :

 Le fait de procurer de la nourriture, des vêtements adéquats et un abri

 Le fait de protéger l'enfant d'un mal physique, émotionnel ou d'un danger

 Le fait d'assurer l'accès à des soins médicaux ou à un traitement

La négligence peut consister en un manque de réponses aux besoins émotionnel de l'enfant.

La négligence concerne des incidents isolés et le défaut de la part de la part de l'un des
parents ou membres de la famille de pouvoir subvenir au développement et au bien-être des enfants

15
s'il est en mesure de le faire dans un ou plusieurs des domaines suivants : santé, éducation,
développement affectif, nutrition, foyer et conditions de vie en sécurité. Les parents d'enfants
négligés ne sont pas nécessairement pauvres. Ils peuvent tout aussi bien être aisés.

Dans le cas graves, la négligence des enfants en bas âge peut entraîner la mort par sous-
alimentation ou par infection.

L'abandon est le fait pour le père ou la mère légitime, naturel ou adoptif d'abandonner sans
motif grave pendant plus de deux mois la résidence familiale et se soustraire à tout ou partie des
obligations d'ordre morale ou matériel résultant des lois et coutumes qui forment son statut civil.

Physiquement, l'abandon entraine la malnutrition; psychologiquement, il entraine de la


frustration chez l'enfant abandonné et enfin, au niveau social, l'enfant abandonné se sentira seul et
va rechercher de l'amour ou de l'affection à toute personne en contact et il peut aussi avoir un
comportement anti social ou plus précisément de la haine.

16
CHAPITRE II: LE DROIT MALGACHE FACE A LA MALTRAITANCE A L'EGARD
DES MINEURS
Loi malgache n°2016-018 relative aux mesures et la procédure applicables aux enfants en conflit
avec la Loi.
Madagascar s’est engagé dans le respect de toute et la protection de l’enfance en ratifiant
l’instrument jusque international relative aux droits de l’enfant.

SECTION I: LA PRISE EN CHARGE DE LA MALTRAITANCE SELON LA LOI


N°2007-023 SUR LES DROITS ET LA PROTECTION DES ENFANTS

PARAGRAPHE I: LA PROCÉDURE DU SIGNALEMENT

Une procédure de protection judiciaire de l'enfant peut être lancée à l'initiative des parents,
du tuteur ou de la personne à qui la garde de l'enfant est confiée, du mineur lui-même, des
professionnels du social et de l'éducation ou du Procureur de la République (PR)

La saisie du Tribunal peut se faire jusqu'à 10 ans à partir de l'entrée dans la majorité de la
victime présumée.

Le juge des enfants (JE) peut aussi recevoir un signalement concernant un enfant en danger.
Il lui appartient alors d'ouvrir une enquête pour examiner les conditions de vie de l'enfant et vérifier
les faits incriminés. Il peut éventuellement ordonner des enquêtes médicales, psychologiques ou
psychiatriques.

Le J.E est chargé de l'audition et de de l'enfant et des parents.

Une personne ayant connaissance de l'existence d'une activité de maltraitance doit la


signaler car l'absence de signalement peut entraîner une peine de:

 3 à 6 mois d'emprisonnement

 Et/ou une amende de 50.000 à 250.000Ar

Contact pour signalement :

 Ligne verte 147

 La Brigade de Police des Mœurs et de Protection des Mineurs (BPMP)

17
 Brigade de la Gendarmerie (BG)

Le signalement peut être fait verbalement ou par écrit auprès du Fonkotany, du Bureau
d'Assistance Sociale et de la Commune, de la Police, de la Gendarmerie ou du Tribunal le plus
proche de la victime ou de la Commission des faits. L'autorité saisie a l'obligation de consigner la
déclaration sur Procès-Verbal (PV) et de saisir par la suite le Tribunal compétent dans les meilleurs
délais.

En cas d'infraction pénale, le Ministère Public (MP) déclenche la poursuite.

Toutefois, en cas d'urgence et en l'absence du J.E, l'Officier de Police Judiciaire (OPJ)


informé du cas de maltraitance peut placer temporairement l'enfant victime auprès d'une personne,
d'un service ou d'une institution agréée ou placer l'enfant dans un hôpital ou dans un établissement
susceptible de lui donner les soins adéquats à sa santé ou requérir un médecin aux fins d'expertise
médico-légale avant toute saisine du J.E. Ce dernier doit être avisé le plus vite possible pour
régulariser la situation ou pour prendre d'autres mesures plus adaptées.

Lorsque les parents ou toutes personne ayant autorité sur l'enfant sont les auteurs de la
maltraitance, le J.E peut ordonner le placement de l'enfant victime chez une personne digne de
confiance ou une institution agréée par l'Etat (Art 71-74).

PARAGRAPHE II: LA PROCÉDURE JUDICIAIRE


 La saisine (Art 75-76):

Le J.E peut se saisir d'office ou à la requête des père et mère, du tuteur, de la personne ou
du représentant du service à qui l'enfant a été confié ou de l'enfant lui-même ou du MP pour la prise
de mesures d'assistance éducative.

En cas de saisine d'office du J.E, il donne avis de la procédure au PR et en informe les père
et mère, l'institution ou la personne ayant autorité sur l'enfant et l'enfant lui-même s'il est capable
de discernement.

18
Lorsque l'enfant est maltraité par un tiers, ses parents, la personne ayant autorité sur lui ou
l'enfant lui-même peut saisir le J.E ou le représentant du MP. Ils peuvent ainsi demander réparation
des préjudices subis par l'enfant

L'avis d'ouverture de la procédure et les conventions adressées aux père et mère, au tuteur,
à la personne ou au représentant du service à qui l'enfant a été confié et à l'enfant capable de
discernement, mentionnent les droits des parties de faire choix d'un Conseil ou de demander qu'il
leur en soit désigné un office. La désignation doit intervenir dans les huit jours de la demande.
L'avis et les convocations informent également les parties de la possibilité de consulter le dossier.

 L'information et le jugement (Art 77-79):

Le J.E entend le père, la mère, le tuteur, la personne ou le représentant du service à qui


l'enfant a été confié, l'enfant s'il est capable de discernement et porte à leur connaissance les motifs
de sa saisine.

Il peut également entendre toute autre personne dont l'audition lui paraît utile.

Pour éviter la répétition d'audition d'un enfant victime de maltraitance, la première audition
d'un enfant peut se faire par vidéo filmée tant au niveau de l'OPJ que devant le J.E, toutefois la
transcription sur procès-verbal est obligatoire. L'affaire est jugée dans les meilleurs délais en
Chambre de Conseil après avis du MP. Le J.E peut dispenser l'enfant de se présenter ou ordonner
qu'il se retire pendant tout ou partie de la suite des débats.

Le juge des enfants peut, soit d'office, soit à la requête des parties ou du MP, ordonner toute
mesure d'information concernant la personnalité et les conditions de vie de l'enfant et de ses parents,
en particulier par le moyen d'une enquête sociale, d'examens médicaux, d'expertises psychiatrique
et psychologiques ou d'une mesure d'investigation et d'orientation éducative.

Les décisions du juge sont rendues en audience publique.

19
 Les voies de recours (Art 80-82):

Les décisions du juge sont susceptibles d'appel.

Peuvent interjeter appel:

 Le père, la mère, le tuteur, la personne ou le service à qui l'enfant a été confié jusqu'à l'expiration
d'un délai de dix jours suivant la notification de la décision;

 L'enfant lui-même, jusqu'à l'expiration d'un délai de dix jours suivant la notification et, à défaut,
suivant le jour où il a eu connaissance de la décision ;

 Le MP jusqu'à l'expiration d'un délai de dix jours suivant la remise de l'avis qui lui a été donné.
L'appel d'une ordonnance prise par le J.E dans le cadre d'une mesure d'assistance éducative
n'est pas suspensif. L'appel est instruit et jugé en priorité en Chambre du Conseil par la Chambre
de la Cour d'Appel (CA) chargé des affaires des enfants suivant la procédure applicable devant
le J.E.

Le pouvoir en cassation est ouvert aux parties et au MP.

SECTION II: LES REPRESSION DES AUTEURS DE MALTRAITANCE


Suivant le Code Pénal Malgache (CPM), les sanctions sont classées selon la qualification
pénale de la maltraitance.

PARAGRAPHE I: LES SANCTIONS PÉNALES EN CAS DE MALTRAITANCE PHYSIQUE

 Coups et blessures volontaire ou involontaire, violence et voie de fait (Art 309-312 du


CPM: tout auteur de coups et blessures que ce soit volontaire ou involontaire, de voie de
fait sur un mineur sera puni d'un emprisonnement de deux à cinq ans et d'une amende de
100.000 Ariary à 600.000 Ariary à conditions que ces corps ont provoqués une maladie ou
incapacité de travail personnel pendant vingt jours.

20
Si les coups et blessures, la violence de voie de fait sont suivies de mutilation, amputation
ou privation d'usage des membres, cécité, perte d'un œil ou autres infirmité, l'auteur de la
maltraitance sera puni d'emprisonnement de cinq à dix ans.

Si l'auteur n'a pas l'intention de donner la mort à l'enfant alors que le corps et blessures voie
de fait on pourtant occasionnés, il sera d'une peine de travaux forcés à temps. Lorsque les coups et
blessures, les voies de fait n'ont provoqués aucune maladie, incapacité de travail, la peine sera de
six jours à deux ans et d'une amende de 100.000 Ariary à 540.000 Ariary ou l'une de ces peines
seulement. S'ils sont accompagnés de guet-apens ou préméditation, l'emprisonnement sera de deux
ans à cinq ans et l'amende de 100.000 Ariary à 900.000 Ariary.

 Meurtre, infanticide, assassinat (Art 310-312): s'il y a eu des préméditations ou guet-apens


et que la mort s'en est suivie, le coupable sera puni d'une peine de travaux forcés à
perpétuité. Si les violences ou privations ont été pratiquées avec l'intention de provoquer la
mort, les auteurs seront punis comme coupables d'assassinat ou de tentative de crime.

PARAGRAPHE II : LES SANCTIONS EN CAS DE MALTRAITANCE PSYCHOLOGIQUE

 Enlèvement, recel, suppression d'enfant, substitution ou supposition d'enfant :

 Réclusion

 S'il n'est pas établi qu'un enfant ait vécu, la peine sera d'un(1) mois à cinq (5) ans
d'emprisonnement (Art 345 al 2 du CPM)

 S'il n'est pas établi qu'un enfant n'a pas vécu, la peine sera de dix jours à deux mois
d'emprisonnement (Art 345 al 3 du CPM).

 Non représentation d'enfant : emprisonnement d'un mois à un an et amende de 100.000


Ariary à 5.400.000 Ariary.

Si le coupable a été déclaré déchu de la puissance paternelle, l'emprisonnement pourra être


élevé jusqu'à trois ans.

 Menace:

21
 Dans les cas où la menace aura été faite avec ordre de déposer une somme d'argent dans un
lieu indiqué, ou de remplir toute condition, le coupable sera puni d'un emprisonnement de
deux ans à cinq ans et d'une amende de 100.000 Ariary à 1.350.000 Ariary (Art 305 du
CPM)

 Si la menace écrite, sous forme d'image, de symbole ou d'emblème n'a été accompagnée
d'aucun ordre ou condition, la peine sera d'un emprisonnement d'un an au moins trois ans
au plus, et d'une amende de 100.000 Ariary à 1.350.000 Ariary (Art 306)

 Si la menace faite avec ordre ou sous condition a été verbale, le coupable sera puni d'un
emprisonnement de six mois à deux ans et d'une amende de 100.000 Ariary à 540.000
Ariary (Art 307)

 Si la menace de voies de fait ou de violence non prévues par l'Art 305 ont été faites par écrit
anonyme ou signé, image, symbole ou emblèmes et si la menace a été faite avec ordre, ou
sous condition, le coupable sera puni d'un emprisonnement de six jours à trois mois et d'un
amende de 100.000 Ariary ou de l'une de ces deux peines seulement (Art 308)

 Abus de confiance : le coupable sera puni d'un emprisonnement de six mois au moins et
cinq ans au plus et d'une amende de 720.000 Ariary au moins et 10.800.000 Ariary au plus.

L'amende pourra être portée au quart des restitutions et des dommages-intérêts, si elle est
supérieure au maximum prévu à l'alinéa précédent.

PARAGRAPHE III: LES SANCTIONS EN CAS DE MALTRAITANCE SEXUELLE

 L'attentat à la pudeur (Art 331 al 1, 2 et 3): Tout attentat à la pudeur consommé ou tentés
sans violence sur un enfant de moins de quatorze ans sera puni de cinq ans à dix ans
d'emprisonnement et d'une amende de 2.000.000 Ariary à 10.000.000 Ariary. Sera puni
d'un emprisonnement de deux ans à cinq ans et d'une amende de 2.000.000 Ariary à
20.000.000 Ariary quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un
individu de son sexe mineur de moins de vingt-et-un ans.

22
 Le viol (Art 332 al 1, 2): Tout acte de pénétration sexuelle, de quelque nature qu'il soit,
commis sur un enfant mineur par violence, contrainte, menace ou surprise est un viol et
puni des travaux forcés à temps s'il a été commis sur la personne d'un enfant au-dessous de
l'âge de quinze ans.

 Le délit de proxénétisme (Art 334): La peine sera d'un emprisonnement de cinq ans à dix
ans et d'une amende de 4.000.000 Ariary à 20.000.000 Ariary dans le cas où :

1. Le délit a été commis à l'égard d'un mineur


2. Le délit a été accompagné de contrainte, d'abus d'autorité ou de dol
3. L'auteur du délit était porteur d'une arme apparente ou cachée
4. L'auteur du délit est époux, père, mère ou tuteur de la victime ou appartient à l'une des
catégories énumérées par l'article 333
5. L'auteur du délit est appelé, de par ses fonctions, à la lutte contre la prostitution, à la
protection de la santé ou au maintien de l'ordre public
6. Le délit a été commis à l'égard d'une personne dont la particulière vulnérabilité, due à son
âge, à une maladie, à une infirmité, à une déficience physique ou psychique ou à un état de
grossesse, apparente ou connue de son auteur
7. Le délit a été commis à l'égard de plusieurs personnes
8. Le délit a été commis à l'égard d'une personne qui a été incitée à se livrer à la prostitution,
soit hors du territoire de la République, soit à son arrivée sur le territoire de la République
9. Le délit a été commis par plusieurs personnes agissant en qualité d'auteur ou de complice,
sans qu'elles constituent une bande organisée.
 Le racolage en vue de prostitution (Art 334), l'exploitation de maison de débauche
(Art 335): la peine est la même pour le délit de proxénétisme que pour la
prostitution.
 Pornographie mettant en scène un mineur :
- Le coupable sera puni de deux ans à cinq ans d'emprisonnement et 2.000.000
à 10.000.000 Ariary d'amende.

Le fait de diffuser une telle image par quelque moyen que ce soit est muni
des mêmes peines.

23
- Les peines sont portées de trois à dix ans d'emprisonnement et 4.000.000 à
20.000.000 Ariary d'amende lorsqu'il s'agit d'un mineur de quinze ans.

PARAGRAPHE IV: LES SANCTIONS EN CAS D'ABANDON ET DE NÉGLIGENCE

 Le délaissement, l'abandon de famille, l'abandon d'enfant et l'exposition d'enfant : Ceux qui


auront exposé ou fait exposer, délaisser, en un lieu solitaire, un enfant ou un incapable, hors
d'état de se protéger eux-mêmes, à raison de leur état physique ou mental, seront, pour ce
seul fait, condamnés à un emprisonnement de un an à trois ans, et à une amende de 100.000
Ariary à 1.350.000 Ariary.

SECTION III : LA RECONNAISSANCE DES DROITS DES ENFANTS

La CDE a été réalisée sur la base des besoins de l'enfant dans le but que ses droits
fondamentaux correspondent au respect de ses besoins de base. Ainsi, les articles de la CDE sont
regroupés selon les catégories de droits:

 Les droits civils

 Les droits économiques

 Les droits politiques

 Les droits sociaux et culturels

Nous allons donc aborder un à un ces points.

PARAGRAPHE I: LES DROITS CIVILS

Les droits civils garantissent :

 Les droits à la vie: c'est un droit universellement reconnu pour tous les êtres humains. C'est
un droit fondamental qui gouverne tous les autres droits existants. S'il n'y a pas de vie, les
autres droits fondamentaux n'ont plus de raison d'exister. Pour les enfants, le droit à la vie,

24
c'est la chance de pouvoir vivre sa vie d'enfant et avoir la possibilité de grandir et devenir
adulte. Ce droit comporte deux aspects essentiels : le droit d'avoir sa vie protégée dès la
naissance et le droit de pouvoir survivre.

 Le droit d'avoir un nom et une nationalité : dès sa naissance, u enfant doit avoir droit à une
identité. Chaque enfant a droit à un nom et une nationalité pour qu'il soit toujours protégé
et pris en charge par son pays. En effet, le lien de nationalité permet à tout enfant d'être
protégé par son pays. En l'absence de déclaration de naissance, un enfant n'est pas reconnu
par l'État dans lequel il vit et ne peut être ni soigné ni scolarisé.

 Le droit d'accéder à la justice : tout enfant a le droit de signaler devant les juridictions
compétentes toutes formes de maltraitance qu'il subisse, il a aussi droit d'accéder à la justice
avec son représentant légal ou ceux qui exercent l'autorité parentale sur lui.

 Le droit à la protection des enfants handicapés : les enfants handicapés ont le droit d'être
protégé spécialement dues à son état. Il devrait y avoir des écoles pour les enfants
handicapés comme le FOFAMA par exemple.

 Le droit à la non-discrimination : c'est le droit à l'égalité et au respect des différences. Tout


enfant a les mêmes droits, quels que soient les différences de race, de couleur de peau, de
région, de langue ou de culture, qu'il soit un garçon ou une fille, qu'il soit handicapé ou bien
portants.

PARAGRAPHE II: LES DROITS ÉCONOMIQUES

Ils garantissent :

 Le droit à un niveau de vie suffisant

 Le droit à la protection contre l'exploitation au travail : un enfant ne doit être obligé de


travailler dans des conditions difficiles et dangereuses pour survivre ou faire vivre sa
famille. Ce sont toutes les formes d'esclavage ou pratiques analogues, telles que la vente et
la traite des enfants, la servitude pour dettes et le servage ainsi que le travail forcé, y compris
le recrutement forcé des enfants en vue de leur utilisation dans des conflits armés,...

25
 Le droit à la sécurité social

PARAGRAPHE III: LES DROITS POLITIQUES

Ils garantissent :

 Le droit d'avoir des opinions et de les exprimer : tout enfant doit pouvoir exprimer ce qu'il
pense et ressent. Il a également le droit d'avoir des informations sur le monde qui l'entoure
et d'en parler. De conscience et de religion.

 Le droit à la protection contre le mauvais traitement : ce sont les différentes sortes de


maltraitance que ce soit physique, psychologique, sexuelle et négligence.

 Le droit à la protection contre la privation, ou la restriction de certaines libertés qu'on


venait de citer ci-dessus

PARAGRAPHE IV: LES DROITS SOCIAUX ET CULTURELS

Ils garantissent :

 Le Droit d'être nourri et soigné par des médecins

 Le droit à la protection contre toutes les formes d'exploitation (notamment l'exploitation


sexuelle); l'enlèvement et la drogue

 Les droits à la protection en cas de guerre : chaque enfant doit être protégé de la guerre et
de ses conséquences comme être réfugié, blessé, prisonnier ou obligé de travailler pour une
armée (interdiction d'être soldat avant 15 ans)

 Le droit d'être éduqué

 Le droit à une information appropriée

Le droit aux loisirs : Jeux, culture, activités artistiques

26

TROISIEME PARTIE III: EVALUATION ET


SUGGESTIONS
CHAPITRE I: L'ETUDE DU CAS

SECTION I: L'ABANDON DE FAMILLE


D’abandon famille peut être caractérisé lorsqu’une personne ne remplit plus ses obligations
familiales vis-à-vis de ses ascendants.

PARAGRAPHE I: RESUME DES FAITS

Pour garder l'anonymat, nous allons choisir des noms pris au hasard

Dame Rasoa et Sieur Rakoto sont légalement marié le 29 Avril 2006 dont lequel trois enfants sont
nés issus de ce mariage.

Que durant les premières années de leur mariage, le couple vivait à Ankazotokana. Le 21
octobre 2013, elle a quitté son foyer pour rejoindre son amant en laissant les trois enfants à son
père alors que le dernier enfant n'avait que 2 ans. Elle a même fait un aveu sur la relation qu'elle
entretenait avec son amant. De plus, elle a eu un enfant adultérin. Après quatre ans, elle est revenue
pour demander le divorce et aussi la garde des enfants devant le juge des enfants.

Elle a obtenu le divorce et même la garde des enfants en donnant les arguments suivant :

• L'irresponsabilité du père: elle accusait le père d'être irresponsable envers les enfants
concernant l'éducation des enfants dans tous les domaines

• La violence conjugale : elle accusait aussi son mari de l'avoir abattue quand ils
étaient ensemble

• La maltraitance des enfants : elle a aussi infirmé que le père maltraitant les enfants

• L'adultère : elle a dit aussi que le père avait une relation avec d'autre femme

• Le non salubrité du lieu : la résidence du père n'est pas bien pour la santé des enfants

Après l'obtention du divorce et la garde des enfants, Sieur Rakoto a obtenu le droit de visite
la plus large sur les enfants selon la décision de la justice. Or, Dame Rasoa a emmené les enfants
à Toamasina et s'y est installé sans prévenir le père et a même forcé les enfants à couper contact
avec ce dernier.

27
Selon le constat aussi, les enfants font des tâches ménagères qu'ils ne doivent pas faire selon
leur âge.

PARAGRAPHE II: ANALYSE

Attendu que Dame Rasoa a abandonné ses trois enfants durant quatre ans, elle a commis
une infraction et elle ne doit plus exercer l'autorité parentale sur ses enfants parce que selon la loi
sur les droits et la protection des enfants : " Perd l'exercice de l'autorité parentale ou en est
provisoirement privé celui des père et mère qui se trouve dans l'un des cas suivants :

 s'il est hors d'état de manifester sa volonté, en raison de son incapacité, de son absence, de
son éloignement ou de toute autre cause ;
 s'il a consenti une délégation de ses droits constatée par décision de justice ;
 s'il a été condamné sous l'un des divers chefs de l'abandon de famille, tant qu'il n'a pas
recommencé à assumer ses obligations pendant une durée de six mois au moins ;
 Si un jugement de retrait total ou partiel de l'autorité parentale a été prononcé contre lui.

L'absence ou l'insuffisance de ressources matérielles, ne constitue pas un motif suffisant de


retrait ou de suspension de l'autorité parentale". Article 22

Il ressort de façon certaine aussi que Dame Rasoa a abandonné sa famille pour rejoindre
son amant (justifié par un constat d'adultère) non pas parce que son mari l'a maltraité ou trompé ;

Selon la primauté de l'intérêt des enfants aussi, les trois enfants doivent rester auprès de leur
père parce qu'un enfant est mieux avec sa famille qu'avec l'amant de sa mère en raison de leur
sécurité, en plus, les enfants risquent d'avoir des problèmes de moralité ;

Attendu que Dame Rasoa a aussi emmené les enfants loin de son père sans le prévenir et a
empêché les enfants de contacter avec leur père et inversement d'où il n'y a plus de communication,
elle n'a pas respecté le droit accordé au père, de plus, concernant le domicile des enfants
d'aujourd'hui, il est très difficile pour le père d'exercer son droit de visite et même le paiement de
la pension alimentaire ;

Attendu que les enfants habitant chez leur mère sont maltraité de façon qu'elles fassent des
tâches qui ne sont pas destinés pour eux ;

28
Dame Rasoa méritait d'être sanctionnée et ne devait pas avoir la garde des enfants car le fait
d'élever les enfants dans un milieu non favorable pour leur développement et aussi le fait de les
obliger à faire des tâches qui ne sont faites pour leur âges font parties des formes de maltraitance à
l'égard des mineurs.

29
CHAPITRE II: LE POINTS FORTS ET LES DIFFICULTÉS LIÉES A LA
PROTECTION DES MINEURS

SECTION I: LES POINTS FORTS SUR LA PROTECTION DES MINEURS

Les mesures engagées au titre de la protection des mineurs en droit civil visent à répondre
à des situations de nature diverse qui mettent en danger l’enfant dans ses développements.

PARAGRAPHE I: LA PRIMAUTÉ DE L'INTÉRÊT DES ENFANTS AU NIVEAU DE L'ÉTAT


MALGACHE

A. Les dispositifs juridiques à Madagascar

L'Etat malgache a montré que l'intérêt des mineurs passe avant tout et a mis en vigueur les
dispositifs juridiques suivants:

 La constitution
 Les traités Internationales : la CDE, l'OIT, les DUDH...
 Les lois malgaches: le CPM, le CPPM, la loi sur la protection de l'enfance,...
 Les ordonnances : les répressions de l'abandon de famille,....
 Les règlements
 La jurisprudence et la doctrine

B. Les Organisations Non gouvernementales

L'existence des différents Organisation Non Gouvernementale prenant en charge la


protection des mineurs montre aussi l'importance des enfants au niveau de l'Etat malgache :

 Trano Aro Zo
 Association Fitia
 Akany Avoko
 Centre Vonjy....

30
C. La Brigade Féminine de Proximité

Nous n'allons parler ici que de la Brigade Féminine de Proximité (BFP) dont nous avons
visité durant notre stage:

Elle a été mise en place à la d'année 2017 à Antananarivo. Elle aussi partie de la Direction
de Sécurité Publique.

L'action de la BFP est basé sur :

 La prévention à 70℅: contribué à la mission de protection des enfants, surveillance des


lieux réputés politique ; lutte contre la violence Basée sur le Genre (VBG).

Cette prévention se manifeste par:

 La descente par exemple, sur la protection des enfants : police scolaire (Mahamasina,
Antanimena,...)
 La sensibilisation

 La répression à 30℅ plus particulièrement le code de la route

Le pris en charge des BFP face à la maltraitance infantile :

 Accueil
 Ecoute
 Demander leur besoin
 Rappel à la cadre de la loi (convention de l'accusé)

La BFP prend en charge les cas suivants :

 Violence physique
 Violence morale : injure et violence par voie de fait
 Maltraitance aux mineurs

31
En cas de flagrant délit, la BFP peut appeler l'intervention des services compétents.

L'Organisation de la BFP:

1. Commandante compagnie

2. Adjointe

3. Personnelle sédentaire (procède au rappel VBG)

PARAGRAPHE II: LA SPECIFICITE DE LA JUSTICE POUR MINEURS : LES ENFANTS


EN CONFLIT AVEC LA LOI

 L'âge de responsabilité pénale:

L'âge de responsabilité pénale est fixé à 13 ans (Art 8).

L'enfant de moins de 13 ans ne peut :

 Faire l'objet de poursuite ni être tenu pénalement responsable dans le cadre d'une procédure
pénale (Art 8)
 Être gardé à vue (Art34) ni placé sous mandat de dépôt (Art 88)

 Enquête préliminaire :

L'enfant suspecté ne peut être auditionné par les OPJ qu'après information du PR ou du J.E (Art
29)

 L'enfant a le droit de connaître l'identité des responsables de son arrestation et d'être informé
de ses droits (Art 31)
 Dès l'enquête préliminaire, l'enfant doit bénéficier d'une assistance juridique (Art 33)
 Il doit être entendu en présence de son défenseur et de ses parents, ou d'un membre de sa
famille, ou d'une personne ayant autorité sur lui ou, à défaut, d'une personne de son choix
ou d'un commis d'office désigné par le juge des enfants (Art 33, Art 48)

32
 La mise en garde à vue ne peut être engagée à l'endroit d'un enfant que dans des conditions
particulière (Art 35). Si la garde à vue est nécessaire, elle ne peut dépasser 24 heures (Art
36)

 La compétence des juridictions malgaches :

Les juridictions malgaches sont compétentes en matière de maltraitance infantile lorsque :

 La maltraitance est commise à Madagascar


 L'auteur ou la victime à la nationalité malgache
 L'auteur est un étranger se trouvant à Madagascar ou y résident habituellement (Article 37
et 38 Loi n°2014-044)

Les juridictions pour enfants sont compétentes pour connaître toute infraction à la loi pénale
commise par un enfant (Art 44)

 L'instruction:

Information est secrète. Toutefois, l'enfant doit toujours être assisté durant la procédure (Art 49)

 La détention préventive:

C'est une mesure exceptionnelle et de dernier recours (Art 89)

 L'enfant à détention:
 Est placé dans le quartier réservé aux mineurs et séparé des enfants condamnés. Les
garçons doivent être séparés des filles (Art 90)
 Doit recevoir une éducation ou une formation professionnelle adaptée à ses besoins
et aptitudes, propres à préparer sa réinsertion sociale (Art 91)
 Il a le Droit de rester en contact avec sa famille par la correspondance et par les
visites (Art 91)

33
La durée de la détention préventive:

 Elle est de trois mois en matière correctionnelle et de six mois en matière criminelle.

 Elle ne peut être prolongée que sur décision motivée rendue par la Chambre chargée de
statuer sur la détention préventive après avis du juge des enfants et réquisitions du MP; et
ne saurait excéder une nouvelle période de trois mois tant en matière correctionnelle qu'en
matière criminelle.

Phase de jugement:

 La privation de liberté n'est pas imposée à un enfant en conflit avec la loi que comme mesure
de dernier recours, elle est d'une durée aussi brève que possible et fait l'objet d'un examen
régulier.

 Un enfant de plus de 13 ans qui a commis une infraction et à l'égard duquel est établie la
prévention, bénéficie de plein droit des excuses atténuantes de minorité.

 Un enfant de 13 à 18 ans dont la responsabilité pénale est retenue par la Cour criminelle,
bénéficie de l'excuse atténuante de minorité ainsi que d'une peine moins sévère.

 En aucun cas, la déportation ne peut être prononcée contre un enfant.

Les mesures alternatives à la procédure judiciaire:

 Les enfants e peuvent faire l'objet que de mesures de protection, d'éducation ou de réforme,
en vertu d'un régime d'irresponsabilité pénale qui n'est susceptible de dérogation qu'à titre
exceptionnel et par décision motivée.

 Lorsqu'il est jugé opportun, des mesures alternatives aux procédures judiciaires sont
proposées pour traiter les enfants en conflit avec la loi : le contrôle judiciaire (mise en liberté
de l'enfant soumise à un certain contrôle), la prestation de service à la communauté (la
réalisation des travaux gratuit intéressant la communauté), la liberté surveillée ( la mise en
liberté de l'enfant accompagnée de sa rééducation par des travailleurs sociaux), le placement
dans un établissement médical ou psycho-éducatif, la restitution, la réparation matérielle
des dommages causés

34
SECTION II: LES DIFFICULTES LIEES A LA PROTECTION DES MINEURS

La protection des mineurs concerne tous les mineurs dans tous les pays du monde. Elle
devient un sujet de préoccupation tout particulier en période d'urgence et de crise humanitaire. Un
nombre des éléments qui constituent une situation d'urgence créent de graves problèmes en matière
de protection des mineurs.

Une situation d'urgence peut avoir pour effet, la multiplication du nombre des orphelins et des
enfants déplacés ou de leur famille.

Ces enfants connaissent alors des infortunes variées; ils deviennent refugiés ou sont
déplacés à l'intérieur du territoire ; ils sont enlevés ou contraints de travailler pour les groupes
armés, mutilés lors d'un combat ou parce qu'ils ont marché sur une mine ou trouvé un engin non
explosé, exploités sexuellement pendant et après le conflit, ou vendus à des fins militaires. Certains
deviennent soldats, d'autres sont témoins de crimes de guerre et sont traduits devant les tribunaux.
Les conflits armés et les périodes de répression augmentent les risques de torture des enfants. Pour
se procurer de l'argent ou pour être protégés, ces enfants pratiquent parfois une "sexualité de
survie", généralement sans protection, d'où un risque très élevé de transmission des maladies, dont
le VIH/SIDA.

À Madagascar, nous pouvons à des difficultés liés à la protection des mineurs qui sont les
suivants :

PARAGRAPHE I: LA CONSTATATION DE LA MALTRAITANCE DUE A L'INCAPACITE


DES ENFANTS ET LE SILENCE DES ENFANTS

Le premier problème sur la protection des mineurs est tout d'abord la constatation de la
maltraitance. Dénoncer c'est difficile et c'est lourd. Si le cas de maltraitance se fait donc sur une
fille, la maltraitance sera d'emblée observée. Pour le cas de viol sur mineur par exemple, la victime
aurait l'altitude par automatisme de taire ce qu'il a été. Elle aura du mal à s'exprimer et à dénoncer
l'acte, à cause de la culture ou de la honte ou même de son âge. Viennent après les étapes plus
précisément les pressions des procédures suite à une éventuelle dénonciation qui comprend les
enquêtes, la présence des forces de l'ordre, les yeux de la société sur la victime, les séances
d'interrogatoires durant lesquelles la victime doit répondre aux mêmes questions et revivre ce
qu'elle a enduré: une agression psychologique, morale, physique. Des étapes qui échappent

35
complètement à une jeune fille qui n'a pas choisi d'être victime mais auxquelles elle doit faire face
pour qu'on lui rendre justice.

Un enfant maltraité par ses parents, ou par celui qui exerce l'autorité parentale sur lui est
difficile à constater en raison de la peur parce que celui qui le maltraite peut le menacer. Il pense
peut être aussi que le fait d'être maltraité par ses parents est normal, c'est la non connaissance de
ses droits.

Un enfant maltraité âgé de 5 ans par exemple n'est pas capable de savoir qu'en cas de
maltraitance qu'il faut dénoncer les auteurs de la maltraitance et aussi où les dénoncer.

PARAGRAPHE II: LES FACTEURS DE RISQUE DE LA MALTRAITANCE A L'EGARD


DES MINEURS

A. Les facteurs culturels de la maltraitance


Il ressort de l'étude deux grands facteurs culturels sous-jacents à la maltraitance que vivent
les enfants : la valorisation culturelle de la maltraitance à visée éducative et la perception de ce que
doit être la relation entre adultes et enfants.

 La valorisation de la maltraitance pour éduquer les enfants

Bien que le dialogue semble faire l'unanimité comme moyen de discipline le plus approprié,
le châtiment corporel comme moyen de discipline n'en demeure pas moins largement accepté en
particulier à la maison (66℅), à l'école (32℅) et au travail (5℅). Une majorité des personnes
interrogées lors des entretiens et des groupes de discussion a mentionné que dans la culture
malgache, frapper un enfant peut être associé à un signe d'amour. Il serait donc considéré
acceptable de frapper un enfant si ce dernier n'agit pas conformément à ce qui est attendu de sa
part, l'acte lui-même par le caractère éducatif qui lui est associé, étant preuve de l'attention portée
à l'enfant. La maltraitance physique utilisée pour corriger et discipliner les enfants est largement
acceptée par les adultes rencontrés pour autant qu'elle ne soit pas trop grave. Les critères
mentionnés pour déterminer ce qui est acceptable ou non en matière de châtiment corporel incluent
la force utilisée, la capacité de l'enfant à endurer les coups ou la douleur en fonction de son âge, et
la gravité de la faute commise.

"La violence, c'est tout ce qui dépasse ce qui est juste. Quand il y a abus, c'est de la violence"

36
 La perception de la relation entre adultes et enfants:

La relation entre les adultes et les enfants repose sur le respect inconditionnel que les enfants
doivent démontrer aux adultes. Les enfants doivent obéissance à l'adulte qu'il soit parent, un
nombre du corps enseignant ou toute autre personne de la communauté. Toute déviance de la ligne
de conduite dictée signifie que les enfants sont têtus, désobéissants et irrespectueux.

En règle générale, la voix d'un enfant n'a que peu de valeur aux yeux d'un adulte, et l'enfant à très
peu l'occasion de s'exprimer sur les sujets qui le concernent. Les adultes croient rarement les enfants
et ont aussi la conviction que les enfants doivent obéir et accepter les situations même si ces
dernières vont à l'encontre de leur bien-être.

De plus, les problèmes des enfants sont perçus comme anodins par rapport aux problèmes
rencontrés au quotidien par les adultes. Cette perception semble contribuer au fait que les enfants
dénoncent rarement les maltraitances exercées à leur égard, d'autant plus si ces maltraitances sont
administrées par un adulte qui a autorité sur eux, comme un parent, un tuteur, un employeur, un
enseignant.

B. Les facteurs de risques spécifiques

 Les facteurs de la maltraitance intrafamiliale:

Il existe plusieurs facteurs qui semblent augmenter le risque de maltraitance intrafamiliale.


Ce sont par exemple les conditions de vie difficiles, le chômage et l'insécurité quant à l'avenir, qui
contribuent au sentiment de frustration liée à l'incapacité économique des derniers de subvenir aux
besoins de base de la famille et accroissent la maltraitance au sein de la famille. Par ailleurs, la
promiscuité et la taille des familles constituent elles aussi des beaux parents envers les enfants est
souvent expliqué par l'impression que l'enfant leur est redevable parce qu'ils en ont la charge, même
s'il n'y a pas de lien de filiation. L'obligation des beaux parents de devoir subvenir aux besoins des
enfants de leur conjoint susciterait du ressentiment qui se traduirait par la maltraitance physique
envers les enfants du ou de la partenaire; ou la maltraitance psychologique prenant forme d'une
différence de traitement entre les enfants, de négligence, d'insultes voire de menaces. Ceci serait
aussi valable pour les tuteurs selon d'autres sources. Le fait de vivre avec une personne autre que
le parent biologique augmente le risque pour un enfant de subir de la maltraitance.

37
Facteurs de risque*liée à la maltraitance infantile

Facteurs individuels- chez l'enfant Facteurs parentaux


 Antécédents de maltraitance  Age<20 ans
 Présence d'un handicap physique ou mental  Faible niveau d'instruction
 Faible poids de naissance  Troubles de la personnalité ou autres
 Grossesse non planifiée problèmes psychiatriques
 Personnalité difficile, troubles du  Antécédents de maltraitance dans l'enfance
comportement (par exemple, trouble du  Témoin de violences et d'évènements
déficit de l’attention) avec ou sans traumatisants
hyperactivité (TDA/H) ou problèmes de  Certains traits de personnalité : gestion
développement inadéquate de la colère et de l'agressivité,
 Pleures incessants anxiété, dépression, faible estime de soi
 Naissance prématurée  Chômage
 Syndrome du bébé secoué: les garçons sont  Grossesse non désirée
davantage à risque que les filles  Consommation de produits (alcool, drogue,
 Grossesse multiple médicaments)
 Recours à des punitions corporelles
 Absence ou faiblesse des qualités (physique,
affectives, intellectuelles) attribuées à l'enfant
par le parent
Facteurs familiaux Facteurs communautaires et sociétaux
 Famille nombreuses (>3 enfants)  Pauvreté
 Mère célibataire  Faible réseau ou isolement social
 Famille nouvellement recomposée  Criminalité
 Violence domestique  Manque de service de garde d'enfants adéquat
 Minorités ethniques, familles d'origine ou compétence éducative limitée
immigrée

 Les facteurs de la maltraitance en milieu scolaire:

Selon les informations obtenues auprès des enfants, la relation entre les parents et le
personnel scolaire dans les milieux ruraux serait un des facteurs ayant influence sur le fait qu'un
professeur ait recours ou non à la maltraitance physique ou psychologique. Les enfants seraient
traités différemment lorsqu'il existe des conflits entre les parents et les professeurs ou lorsque les
liens entre ces derniers sont importants. Par exemple, si des parents plaints contre un enseignant
pour avoir frappé un enfant, cela engendre une augmentation des comportements violents envers
l'enfant concerné.

Un autre élément à considérer est l'autorisation parentale parfois donnée implicitement au


personnel scolaire d'avoir recours aux châtiments corporels pour discipliner leur enfant.

38
Un autre facteur souligné à différentes reprises par les jeunes eux-mêmes est le fait que
certains professeurs accorderaient moins d'attention ou négligeraient les enfants provenant de
familles plus pauvres, ou ceux dits "moins intelligents". A l'opposé, les professeurs seraient plus
indulgents ou encourageraient davantage les enfants issues de familles plus riches. Cela pourrait
s'expliquer par les capacités des familles à payer les différents frais scolaires dans les temps, leur
possibilité d'inscrire leurs enfants aux cours de soutiens scolaires donnés par les enseignants que
par la place qu'occupe une famille plus aisée au sein de la communauté dont les enseignants sont
des membres à part entière.

39
CHAPITRE III: LES SUGGESTIONS SUR LA PROTECTION DES MINEURS
La protection des enfants suppose une coopération de tous les acteurs. La prise en charge
des mineurs.e.s.victimes de traite implique de nombreux secteurs.

SECTION I: SUR LE PLAN POLITIQUE ET GOUVERNANCE

1. Chaque pays doit établir et mettre en œuvre une stratégie, un plan politique ou un plan
d'action visant à supprimer la maltraitance contre les mineurs. Cela doit être coordonné au
niveau national par une instance qui rassemble tous les acteurs concernés;

2. Élaborer des législations et des politiques interdisant la maltraitance commise à l'encontre


des mineurs sous toutes formes et dans les cadres;

3. Donner une priorité à la prévention de la maltraitance en s'attaquant à ses causes sous-


jacentes;

4. Promouvoir les valeurs non violentes à travers une sensibilisation visant à modifier les
attitudes qui tolèrent, acceptent ou encouragent la maltraitance à l'égard des mineurs sous
quelque forme que ce soit;

5. Proposer une formation et éducation permanente à ceux qui travaillent avec les enfants afin
qu'ils disposent des outils nécessaires pour prévenir, repérer et répondre à la maltraitance à
laquelle ils sont confrontés;

6. Permettre un meilleur accès aux services sanitaire, sociaux et à une instance juridique;

7. Mettre en place des réseaux ou des interlocuteurs sûr et faciles d'accès pour les enfants leur
permettant de dénoncer la maltraitance;

8. Permettre une organisation des poursuites en justice des auteurs de maltraitance;

9. Ratifier et mettre en œuvre tous les traités et obligations internationaux en la matière.

40
SECTION II: LES RECOMMANDATIONS SUR LE RENFORCEMENT DE
CAPACITES
 Le gouvernement et les partenaires au développement devraient:

1. Renforcer les capacités d'intervention en matière de prévention et de prise en charge des


intervenants de première ligne en particulier les intervenants sociaux;

2. Assurer l'inclusion de modules sur les droits des enfants dans les formations initiales des
intervenants directement en lien avec des enfants victimes de maltraitance (juges, policiers,
gendarmes, enseignants, soignants, responsables de centres, travailleurs sociaux,
inspecteurs de travail, etc.,...). Une attention particulière devrait porter sur le cadre légal
malgache, les différentes formes de maltraitance ainsi que les procédures de prise en charge;

3. Etendre la formation à tous les acteurs concernés tant dans le secteur public que privé et
améliorer la qualité des formations continues sur la base d'une évaluation systématique des
acquis et des pratiques, sur la base d'une grille spécifique qui définisse les besoins par
profils et par niveaux d'intervention de tous les acteurs concernés;

4. Harmoniser et diffuser les outils (procédures, guides) élaborés par les divers acteurs de la
protection notamment en procédant à: (I) la collecte de tous les outils élaborés; (II) leur
revue et mis à jour; leur diffusion auprès de tous les acteurs intervenant auprès de l'enfance.

5. Former les Fonkontany, les leaders communautaires et les éducateurs sur les droits de
l'enfant et la maltraitance envers les enfants, afin qu'ils accompagnent les changements de
mentalité et de pratiques acceptables au sein des familles et de leur communauté;

6. Assurer l'intégration de méthodes disciplinaires alternatives dans les formations initiales et


continues des enseignants;

7. Appuyer, sur une courte période, des formations obligatoires pour l'ensemble du personnel
scolaire (y inclus les maîtres FRAM) sur les droits des enfants en renforçant les aspects
pratiques tels les méthodes disciplinaires alternatives à la maltraitance;

8. Incorporer les méthodes disciplinaires alternatives dans les programmes de formation


initiale des futurs enseignants;

41
9. Mettre en place un mécanisme de suivi par le Ministère de l'Education Nationale, pour
reconnaître la baisse de la maltraitance comme moyen de disciplines et adapter les stratégies
pour atteindre l'objectif d'école sans violence.

SECTION III: RECOMMANDATION EN MATIÈRE DE LA PRÉVENTION DE


LA MALTRAITANCE
 Le gouvernement devrait:

1. et diffuser les lois y inclut l'obligation de signalement en s'appuyant sur une multiplicité de
canaux tels que les médias de masse, la radio, les réseaux sociaux, les mobilisations
communautaires ou les communications interpersonnelles;

2. Interdire explicitement toutes formes de maltraitance physique et psychologique envers les


enfants, y compris les châtiments corporels et le recours à des " Violences légères";

 Le gouvernement, les partenaires au développement devraient:


3. Élaborer un plan d'action national de mobilisation communautaire et de sensibilisation aux
droits des enfants, en particulier aux droits à la protection. Ce plan d'action devrait:
a) Etre élaboré sur la base de concertations avec les différents acteurs en matière de
protection de l'enfance en s'assurant que les enfants soient consultés et que leurs
opinions soient prises en compte;
b) Renforcer les messages basés sur la place de l'enfant, ses droits et ses devoirs, tant
au sein de sa famille que de sa communauté et favoriser le sentiment de
responsabilité sociale et communautaire partagée du bien-être des enfants;
c) S'appuyer sur des approches et des messages de sensibilisation différenciés prenant
notamment en compte le sexe et l'âge des enfants en portant une attention plus
particulière aux filles du fait de leur plus grande vulnérabilité aux risques;
d) S'appuyer sur divers canaux de diffusion, par exemple des forums de discussion et
des espaces de dialogue dans la communauté, les médias traditionnels, les radios
communautaires, les médias sociaux, le théâtre participatif, etc.
4. Appuyer les initiatives éducatives pour les jeunes et renforcer l'implication des enfants et
des jeunes dans la lutte contre les violences.

42
a) Renforcer les capacités des jeunes à se protéger de la maltraitance et à surmonter
les défis auxquels ils font face en facilitant leur accès à des programmes structurés
de compétences de la vie (lifeskills);
b) Appuyer les initiatives portées par les jeunes et renforcer les structures de jeunes
(Maison des Jeunes, Clubs de Jeunes Reporters, Jeunes Paris Educateurs,
associations de scoutisme et de jeunes, etc.) afin qu'ils puissent discuter et appuyer
la mise en œuvre de mesures de prévention et protection contre la maltraitance qui
leurs soient adaptées.

5. Mettre en place des programmes à grande échelle de guidance parentale y inclus de


sensibilisation à la responsabilité parentale au-delà du lien biologique, couvrant des thèmes
pouvant contribuer à la prévention et aux réponses apportées aux maltraitances en
particulier:
a) Les techniques de dialogue et autres méthodes disciplinaires positives pouvant être
utilisées dans le cadre familiale;
b) Les droits des enfants et les responsabilités parentales afin que les parents puissent
aussi devenir des sources d'informations pour leurs enfants sur ces questions;
c) Les stades de développement psychologique et physiologique de l'enfance et leurs
influences sur certaines manifestations comportementales observées chez les
enfants;
d) Les conséquences de la maltraitance sur le développement physiologique et
psychologique des enfants;
e) Les conséquences de l'arrangement entre familles et auteurs de maltraitance sur les
victimes;
f) Les conséquences de la séparation conjugale sur les enfants;
g) Le rôle des pères dans la prise en charge des enfants;
h) La responsabilité partagée des communautés dans le bien-être des enfants et en
particulier en ce qui concerne l'obligation de signalement;
i) La portée et les limites des techniques de médiation dans les cas de maltraitance.
6. Assurer que les écoles soient parmi les zones ciblées prioritairement dans les campagnes
de sensibilisation et que des outils, mécanismes et mesures pour lutter contre la maltraitance

43
tant par le personnel que par les pairs soient mis en place par les autorités de tutelles telles
que:
a) Des règlements et dispositions écrites de portée nationale clarifiant les sanctions
encourues pour les auteurs des différents types de maltraitance (en ce compris
l'utilisation de la violence comme méthodes disciplinaires) et pour les personnes
n'ayant pas signalés les cas de violence dont ils ont été témoins. Ces dispositions
devraient notamment être reflétées dans les règlements intérieurs, ou les codes de
conduites professionnels;
b) Des directives écrites au niveau des écoles précisant les conduites à tenir face à des
cas de maltraitance en ce compris les procédures assurant aux victimes de
maltraitance l'accès à des services de signalement et de prise en charge
(psychosocial, médical et juridique);
c) Des mesures de sensibilisation pour les enfants et le personnel éducatif sur le rejet
catégorique de la violence;

7. Sensibiliser les familles et les communautés sur les formes et impacts des maltraitances
dans les lieux de travail ainsi que sur le cadre légal régissant le secteur en insistant sur les
responsabilités des différentes parties prenantes y inclus les familles;

8. Renforcer les mécanismes de contrôle et de signalement de la maltraitance dans les lieux


de travail afin notamment de mieux en connaître les formes et de mieux les prévenir. Les
contrôles, en particulier dans le secteur informel, devraient être augmentés et les mesures
de répression auprès des recruteurs et des auteurs de maltraitance devraient être
systématisées. Les connaissances des inspecteurs en matière de droit des enfants devraient
être renforcées notamment par leur intégration dans les cursus de formation;

9. Mener des actions pour mobiliser le secteur privé formel et informel contre toutes formes
de maltraitance et d'exploitation en encourageant la mise en place de mesures de prévention
(code de conduite, formation du personnel) et de signalement pour les enfants victimes de
maltraitance.

Les communautés, les familles et les jeunes devraient:

44
10. S'engager et appuyer toutes les initiatives contribuant à l'instauration d'une tolérance zéro à
l'encontre des maltraitances.

45
CONCLUSION

La maltraitance fait partie de la vie quotidienne des enfants à Madagascar. Elle s'inscrit dans
des dynamiques différentes et prend diverses formes, comme les châtiments corporels, la
maltraitance psychologique, la maltraitance sexuelle, l'abandon et la négligence. D'après les
données recueillies pour ces différents contextes, les enfants semblent être victimes de maltraitance
au sein de la famille, en milieu scolaire et dans une moindre mesure dans le cadre du travail. Le
châtiment corporel est très fréquemment. Il est utilisé tant à la maison (89℅) qu'à l'école et est
souvent présenté comme ayant une portée éducative. Il revêt très souvent une dimension positive,
y compris pour les enfants qui en sont les victimes, qui le perçoivent comme une manière de les
endurcir ou de les mettre sur le "bon chemin". Il n'est perçu comme abusif qu'en fonction de son
intensité, dont l'évaluation est laissée à la discrétion des personnes qui en ont connaissance ou qui
sont appelées à gérer le cas, laissant une place importante à l'interprétation arbitraire. Les raisons
principales de la maltraitance physique et psychologique envers les enfants au sein de la famille et
en milieu scolaire semblent principalement liées à la désobéissance ou au refus d'accomplir
certaines tâches, deux phénomènes qui symbolisent la remise en cause de l'autorité des adultes sur
les enfants. Bien que souvent associée à des notions de sécurité, la maison est perçue comme le
premier lieu où les enfants sont le plus susceptibles de subir la maltraitance physique et
psychologique, par l'école et le travail (majoritairement dans le secteur agricole).

La maltraitance des enfants est un problème mondial qui a de graves conséquences, à vie,
pour ceux qui en sont victimes. Malgré l'existence de plusieurs études menées dans des pays à
revenu faible ou intermédiaire, les données font encore défaut pour de nombreux pays. Elle a de
lourdes conséquences sur les enfants, sur le plan de la santé physique et mentale. Elle peut avoir
des effets sur le long terme. Dans les cas les plus graves, elle peut causer leur mort ou leur infliger
des blessures profondes. Elle peut également nuire à leur et diminuer leur capacité d'apprentissage,
elle peut pousser les enfants à fuir leur famille, ce qui les expose à d'autres risques. Elle perpétue
la pauvreté, l'illettrisme et la mortalité précoce.

46
La maltraitance sous quelques formes que ce soit doit être condamnée surtout lorsque la
victime est à bas âge. C'est compréhensible en ce sens que les mineurs sont classés parmi les
personnes vulnérables. Ils ne peuvent pas se défendre contre les agressivités surtout lorsque les
agresseurs ont une autorité sur eux.

La protection des mineurs ne se limite pas dans le cas où ils sont placés dans le rang des
victimes, cette protection est élargie aux mineurs délinquants bénéficiant de ce qu'on entend par
excuse de minorité.

La prévention est la clé pour mettre fin à la maltraitance des enfants. Certains programmes
sont présentés comme pouvant prévenir la maltraitance, mais ils n'ont cependant pas été évalués.

Nous pouvons dire alors que la maltraitance infantile est due à la pauvreté et la manque
d'infrastructure dans un pays. Le taux des enfants maltraités dans un pays pauvres est toujours très
élevé par rapport à celui des pays développés et c'est le cas pour Madagascar même s'il existe
plusieurs instruments juridiques tendant à protéger ces enfants face à la maltraitance. Si telle est
donc la maltraitance à l'égard des mineurs, qu'en est-il alors de la violence basée sur le genre alors?

47
BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES GENERAUX :

NJARA Ernest, « Droit de la famille », Jurid'ika ISBN 978-2 — 36076, edition


tsipika@tsipika? 420 pages.

NICOLEAU Patrick op Cit. p 58.

TEXTES OFFICIELS :

-Loi N° 2007-022 relatives au régime matrimonial

SUPPORT DES COURS :

Monsieur RAKOTOARILALA Hobisoa, cours Droit de la Famille en première année à LIFT,


année 2019-2020.

VI
TABLES DES MATIERES

AVANT - PROPOS ......................................................................................................................... I

REMERCIEMENTS ....................................................................................................................... II

SOMMAIRE ................................................................................................................................. IV

INTRODUCTION ............................................................................................................................ 1

PREMIERE PARTIE: CADRE D'ETUDES ................................................................................ 3

CHAPITRE I: PRÉSENTATION DE L'IFT ............................................................................ 3

SECTION I: HISTORIQUE.................................................................................................. 3

PARAGRAPHE I: MENTIONS EXISTANTS ................................................................. 4

SECTION II: ORGANIGRAMME DE L'IFT ...................................................................... 6

CHAPITRE II: LE CABINET D'ETUDE DE MAITRE RINDRA RAKOTONAIVO ........... 7

SECTION I: L'HISTORIQUE .............................................................................................. 7

SECTION II: SA SPECIALITE ............................................................................................ 7

SECTION III : LES ROLE DES AVOCATS ....................................................................... 7

PARAGRAPHE II: MISSION D'ASSISTANCE, DE DEFENSE ET DE


REPRESENTATION ........................................................................................................ 8

DEUXIEME PARTIE II: ANALYSE DU THEME .................................................................... 3

CHAPITRE I: LE CONCEPT DE LA MALTRAITANCE A L'EGARD DES MINEURS .. 10

PARAGRAPHE I: HISTORIQUE .................................................................................. 10

PARAGRAPHE II: LE CADRE GENERAL LA MALTRAITANCE A L'EGARD DES


MINEURS ? .................................................................................................................... 11

SECTION II: LES DIFFÉRENTS TYPES DE LA MALTRAITANCE INFANTILE ...... 12

PARAGRAPHE II: LA MALTRAITANCE PSYCHOLOGIQUE ................................ 13

PARAGRAPHE III: LA MALTRAITANCE SEXUELLE ............................................ 14

PARAGRAPHE IV: LA NÉGLIGENCE ET L'ABANDON.......................................... 15

VII
CHAPITRE II: LE DROIT MALGACHE FACE A LA MALTRAITANCE A L'EGARD
DES MINEURS ...................................................................................................................... 17

SECTION I: LA PRISE EN CHARGE DE LA MALTRAITANCE SELON LA LOI


N°2007-023 SUR LES DROITS ET LA PROTECTION DES ENFANTS ....................... 17

PARAGRAPHE I: LA PROCÉDURE DU SIGNALEMENT ........................................ 17

PARAGRAPHE II: LA PROCÉDURE JUDICIAIRE .................................................... 18

SECTION II: LES REPRESSION DES AUTEURS DE MALTRAITANCE ................... 20

PARAGRAPHE I: LES SANCTIONS PÉNALES EN CAS DE MALTRAITANCE


PHYSIQUE ..................................................................................................................... 20

PARAGRAPHE II : LES SANCTIONS EN CAS DE MALTRAITANCE


PSYCHOLOGIQUE ........................................................................................................ 21

PARAGRAPHE III: LES SANCTIONS EN CAS DE MALTRAITANCE SEXUELLE


......................................................................................................................................... 22

PARAGRAPHE IV: LES SANCTIONS EN CAS D'ABANDON ET DE


NÉGLIGENCE ................................................................................................................ 24

SECTION III : LA RECONNAISSANCE DES DROITS DES ENFANTS ...................... 24

PARAGRAPHE I: LES DROITS CIVILS ...................................................................... 24

PARAGRAPHE II: LES DROITS ÉCONOMIQUES .................................................... 25

PARAGRAPHE III: LES DROITS POLITIQUES ......................................................... 26

PARAGRAPHE IV: LES DROITS SOCIAUX ET CULTURELS ................................ 26

TROISIEME PARTIE III: EVALUATION ET SUGGESTIONS ............................................. 10

CHAPITRE I: L'ETUDE DU CAS ......................................................................................... 27

SECTION I: L'ABANDON DE FAMILLE ........................................................................ 27

PARAGRAPHE I: RESUME DES FAITS ..................................................................... 27

PARAGRAPHE II: ANALYSE ...................................................................................... 28

CHAPITRE II: LE POINTS FORTS ET LES DIFFICULTÉS LIÉES A LA PROTECTION


DES MINEURS ...................................................................................................................... 30

VIII
SECTION I: LES POINTS FORTS SUR LA PROTECTION DES MINEURS ............... 30

PARAGRAPHE I: LA PRIMAUTÉ DE L'INTÉRÊT DES ENFANTS AU NIVEAU DE


L'ÉTAT MALGACHE .................................................................................................... 30

PARAGRAPHE II: LA SPECIFICITE DE LA JUSTICE POUR MINEURS : LES


ENFANTS EN CONFLIT AVEC LA LOI ..................................................................... 32

SECTION II: LES DIFFICULTES LIEES A LA PROTECTION DES MINEURS ......... 35

PARAGRAPHE I: LA CONSTATATION DE LA MALTRAITANCE DUE A


L'INCAPACITE DES ENFANTS ET LE SILENCE DES ENFANTS .......................... 35

PARAGRAPHE II: LES FACTEURS DE RISQUE DE LA MALTRAITANCE A


L'EGARD DES MINEURS ............................................................................................. 36

A. Les facteurs culturels de la maltraitance ............................................................... 36

B. Les facteurs de risques spécifiques ....................................................................... 37

CHAPITRE III: LES SUGGESTIONS SUR LA PROTECTION DES MINEURS .............. 40

SECTION I: SUR LE PLAN POLITIQUE ET GOUVERNANCE ................................... 40

SECTION II: LES RECOMMANDATIONS SUR LE RENFORCEMENT DE


CAPACITES ....................................................................................................................... 41

SECTION III: RECOMMANDATION EN MATIÈRE DE LA PRÉVENTION DE LA


MALTRAITANCE ............................................................................................................. 42

CONCLUSION .............................................................................................................................. 46

BIBLIOGRAPHIE ........................................................................................................................ VI

TABLES DES MATIERES ......................................................................................................... VII

RESUME

IX
LA MALTRAITANCE A L’EGARD DES MINEURES

Nom : RAZAFISOA

Prenom : PHILIPHINE

Date de lieu de naissance : 07 Mai 2000

Adresse : III S365 MLS Madera

Contact : 034 47 088 39

Nombre de pages : 47

RESUME

La maltraitance est toute forme de violence envers une personne, elle peut être
physique ou morale. Il y a maltraitance à l’égard d’un enfant des lors qu’on ne respecte
pas ses droits humains et ses droits spécifiques en tant qu’enfant. L’enfant, en tant qu’être
vulnérable, a besoin de protection contre ces non-respect de ses droits, et la convention
international sur dont droits de l’enfant a été adoptée pour cela plusieurs pays ont ratifié
cette convention dont Madagascar en 1991.Dans la grande île , les gouvernements qui
se sont succédés ont essayé d’appliquer et de maximiser cette protection des droits de
d’enfant , de structures législatives , administratives et judiciaires ont été mis en place,
de nouvelles lois promulguées telle que la loi 2007-023 sur les droits et protection de
l’enfance , et même que le code pénal malgache été modifié. Et pourtant, cette triste
réalité existe toujours. Elle pèse encore dans tous les pays du monde entier, et à
Madagascar elle n’en est pas moins triste.

Mots clés : Violence, Vulnérable, Mineurs

Encadreur pédagogique : Monsieur Hobisoa RAKOTOARILALA

Encadreur professionnel : Maitre Rindra RAKOTONAIVO

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