COLLEGE LIBERMANN

B.P. 5351 DOUALA-AKWA

CAMEROUN
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PREFECTURE DES ETUDES
Année scolaire 2023-2024

JOURNAL ETAPES FEVRIER 2024

PLAN STRATEGIQUE

THEME : Les défis de l’éducation scolaire en Afrique

I. PEINTURE DE LA SITUATION

Le modèle éducatif qui prévaut actuellement en Afrique est dans sa forme et son contenu
l’héritage de la colonisation. Et pourtant l’objectif de l’école coloniale était de « produire »
par un mécanisme de formatage mental des assistants administratifs dont la vocation était
d’aider le colon à mieux dompter et exploiter leurs frères. Nul besoin de rappeler les
tragédies orchestrées par les colons avec la complicité ignoble de soit- disant intellectuels
noirs. On se rappelle que l’un des grands combats menés par les pères de la négritude et plus
tard de l’indépendance était contre les intellectuels bourgeois qui bâillonnaient leurs peuples.

Bref, aujourd’hui encore, la conjoncture de nos écoles et universités laissent dire à

beaucoup que le patrimoine colonial dont nous avons hérité en matière d’éducation ne répond
pas à la vocation première de l’éducation qui est « de former des humains » capables
d’inventer une société humainement épanouie. Et cela passe par le développement de toutes
les dimensions et potentialités de l’homme. Pour beaucoup, l’école en Afrique constitue
simplement un lieu d’aliénation et de mimétisme occidental ; pire, elle est une usine de
fabrication de « conscience dociles ».
 Elle nous apprend à répéter ce que les autres ont dit. Et les meilleurs sont ceux qui savent
ressasser. Du coup, la mémoire est plus mise en exergue que l’intelligence. Cette situation
nous enjoint donc de réfléchir sur la valeur et la pertinence de l’éducation scolaire en Afrique
aujourd’hui ?

 Comment comprendre qu’après 15 ans d’études sanctionnés par un MASTER, un

jeune soit incapable d’exploiter ce qu’il a appris pour s’inventer un avenir à la
hauteur de ces ambitions ?
 Comment expliquer que malgré la prolifération des écoles de formation
d’ingénieurs, nous soyons toujours là à confier nos grands chantiers de
construction et de fabrication à des entreprises étrangères ?
 Est-ce que la fuite des bacheliers pour l’Europe n’est pas symptomatique d’un
malaise de nos universités ? Les jeunes n’ont peut-être plus confiance ; ils voient
quotidiennement leurs ainés nantis de diplômes trouvés finalement leur salut dans
des métiers de survie.
 Est-ce que l’école en Afrique prend en compte toutes les dimensions de la
personne humaine ? Pourquoi les jeunes ne sont plus fiers d’aller à l’école ? Est-
ce qu’elle n’ennuie pas ?
 Que vaut notre programme éducatif ? Est qu’il n’a pas de contenus souvent
inutile ? Est-ce que tout ce qu’on nous apprend à l’école est vraiment important ?
Est-ce qu’il n’existe des choses dépassées ?
 Est-ce que notre système éducatif n’est pas plus théorique que pratique ? Est-ce
que savoir réciter, c’est vraiment connaitre ? Est-ce que retenir beaucoup de
choses fait de nous un savant ?
 Est-ce que l’élève se sent au centre dans le système éducatif ? Est-ce qu’il a son
mot à dire ou bien il est simplement considéré comme un réceptacle des
connaissances du passé ?
 Etc.

II. OBJECTIF PRINCIPAL

L’objectif fondamental rattaché au développement de cette thématique est la

conscientisation générale sur les limites, les déficiences et insuffisances du système éducatif
en vogue en Afrique. Une telle prise de conscience peut à l’avenir aider à repenser le modèle
d’éducation qui convient à nos réalités africaines.