Vous êtes sur la page 1sur 2

Titre : De l’éthique de l’éducation en Afrique : sur les traces de Joseph Ki-Zerbo

Problématique
À travers cet article, l’auteur tente de contester le sens éthique de l’éducation en Afrique. En
relevant principalement la problématique d’un système hérité de l’empire colonial. Une série de
questions sera posée tout au long de l’article qui sont : - Pourquoi l’école en Afrique ne produit-
elle pas toujours le développement ? Quelle est la valeur de l’éducation pour les individus, la
société, l’économie et la culture dans un pays historiquement sous domination impérialiste ?
Que vaut une école importée d’ailleurs dans une société donnée ? Comment édifier une école
africaine porteuse d’un développement moral, culturel et socioéconomique ? Comment
s’administraient alors les apprentissages dans l’éducation originelle africaine ? Comment
surmonter la diversité des dialectes pour aller à une unité linguistique ou tout au moins à un
nombre raisonnable de langues ? N’est-ce pas plus facile d’opter pour les langues coloniales qui
sont déjà assez bien implantées ?

Cadre théorique

Trois concepts seront développés par l’auteur. Nous avons : Exégèse de l’éducation originelle
africaine, les revers de l’école coloniale en Afrique et pistes pour construire un système éducatif
éthique en Afrique. Les développements effectués au sein de ces trois concepts seront exposés
dans la partie résultat.

Résultats

Exégèse de l’éducation originelle

L’article nous informe que l’Afrique noire de l’Antiquité au 15e siècle disposait d’un système
éducatif pertinent. Nous pouvons le voir à travers cet extrait : « Contrairement aux préjugés,
l’Afrique noire, de l’Antiquité au 15e siècle, avait un système éducatif prestigieux parce qu’intégré
à la société soutenue par une école, une écriture et un système de production et de diffusion des
savoirs assez structurés ». Ainsi le but de cette éducation était de réconcilier l’enfant avec lui-
même sur le plan socioculturel à l’aide d’une intégration verticale et horizontale. Cette éducation
de l’enfant passait par trois étapes : - la première étape était la biologie « biophysique », qui
durait environ 4ans. Cette étape est celle qui permet de familiariser l’enfant avec la communauté
à laquelle il appartient. Il quitte de l’unique relation qu’il entretenait avec sa mère pour une
multitude des rapports avec son entourage (oncles, tantes, cousins, etc.)
La deuxième étape : la deuxième étape de cette éducation était l’attribution du nom en l’enfant.
Cela se faisait en suivant des principes métaphysiques. Cette étape symbolisait en réalité l’entrée
effective de l’enfant dans la sphère sociale. C’est sa naissance sociale. C’est à ce niveau que
l’enfant développe son capital social à travers des intégrations à divers groupes et commence
également à développer son savoir-être.
La dernière étape est celle de l’initiation qui fait référence au degré ultime de la socialisation de
l’enfant. « Elle a pour vocation de sortir l’enfant de l’irresponsabilité sociale. Dans la mentalité
africaine, c’est l’initiation et non vraiment l’âge qui rend sage et responsable, d’où l’appel de Ki-
Zerbo à nuancer le caractère gérontocratique de la société africaine souvent véhiculé par des
personnes insuffisamment averties ». La méthode utilisée pour la transmission du savoir était
celle de l’observation active.

Les revers de l’école coloniale en Afrique.

Sous cette section, l’auteur tente de rapporter la déconnexion du système hérité de l’entreprise
coloniale avec les réalités africaines. Il évoque que, sur les plans quantitatif et qualitatif, l’école
coloniale est à l’origine de l’aliénation et du sous-développement de nombreux pays africains.
L’école en Afrique ne rend pas possible un essor économique autonome ainsi qu’une identité
socioculturelle.

Pistes pour construire un système éducatif éthique en Afrique

Pour atteindre cet objectif, l’école en Afrique doit réaliser une rupture radicale avec le système
colonial. Prôner ses valeurs, sa culture et ses langues en bref, être pleinement africaine. L’école
africaine pour Ki-Zerbo doit prôner l’enseignement qualitatif. Le type quantitatif de l’éducation
avec l’école pour tous n’est pas réellement une solution pour l’Afrique d’après ce dernier. Car, dit-
il, l’éducation en Afrique ne s’envisage pas uniquement sur la question de l’école. « Par
conséquent, ``l’éducation pour tous, ce n’est pas l’école pour tous`` (Ki-Zerbo, 1990, p.98,99). Il
faut passer de l’école à but quantitatif pour tous, laquelle n’est même pas une réalité en Afrique,
à l’éducation qualitative pour tous ». Il évoque également qu’en éducation c’est la question de la
finalité qui se doit d’être posée avant celle des moyens et des stratégies pratiques. Il faudrait
donc contester la finalité des systèmes éducatifs africains avant toute chose. Ainsi, sur le plan
méthodologique, Ki-Zerbo préconise une approche systémique intégrée pour mieux
diagnostiquer les systèmes éducatifs africains. Il va enfin donner une orientation sur la question
de la finalité en se tournant sur l’éducation des origines. Nous pouvons citer cet extrait de
l’article : « Conformément à la problématique de la finalité, Ki-Zerbo rappelle que l’éducation
africaine originelle avait pour vocation de former « l’homme social » dont les fonctions
essentielles sont la production, la procréation et l’aptitude à la guerre (2010, p. 84). Il faut donc
sortir du carcan colonial et s’inspirer de l’orientation de l’éducation originelle pour définir une
finalité à l’école africaine en adéquation au devenir du continent ».
Cependant, l’auteur relève, en guise de conclusion, la problématique de la possibilité d’établir
une éducation autonome dans une dépendance politique.

Lacunes et/ou ouvertures

L’une des principales lacunes est celle de la compréhension de l’éducation qualitative pour tous.
S’il est vrai que l’éducation ne relève pas uniquement de l’école, l’auteur n’opérationnalise pas
assez ce concept. De quoi sera constituée cette éducation parallèle à celle véhiculée par l’école ?
C’est à ce niveau que les informations ne sont pas assez exhaustives.
Cependant, l’article a le mérite de soulever nombre des problématiques. Pour ce qui est de notre
sujet de recherche, il serait intéressant de se questionner sur la place de la culture congolaise
dans le système éducatif congolais ainsi que sur les finalités et leur impact.

Vous aimerez peut-être aussi