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1. Introduction et hypothèses :
Cette répartition d’induction est désignée par le nom du « champ tournant ». Il s’agit ici, de
créer un champ d’induction magnétique dont la valeur maximale est tournante le long de
l’entrefer avec une vitesse angulaire donnée.
Pour faciliter l’étude de cette réalisation, nous allons considérer des armatures bipolaires ne
comportant qu’un pôle Nord et un pôle Sud diamétralement opposés. Nous supposons
également que le circuit magnétique est non saturé.
Pour une raison de simplification, seules les valeurs fondamentales seront prises en compte.
Les grandeurs harmoniques seront ignorées.
Sur le rotor sont supposées bobinées n1 spires parcourues par un courant continu if.
On pose : if = i1
L’axe du bobinage rotorique est positionné sur la position α0. L’induction créée par ce
bobinage à une position θ est B1(θ).
On a :
B1(θ ) = ±B1max pour θ = α0
B1(θ ) = 0 pour θ = α0 + π
2
Nous supposons que la forme des pôles est ajustée pour avoir B1 (θ) sensiblement sinusoïdale
en fonction de l’angle θ. Dans ce qui suit, nous admettons la réalisation de cette hypothèse.
Ceci nous donne :
B1(θ ) = B1max cos(θ −α0 )
Avec :
B1max = k1.n1.i1
k1 est un coefficient de proportionnalité qui dépend principalement de l’épaisseur de l’entrefer
Supposons que le rotor muni de son bobinage parcouru par le courant continu i1, tourne à la
vitesse angulaire ω (rd/s) autour de son axe, dans le sens trigonométrique. La position α est
donnée par :
α = ω.t + α 0 ;
αo est la position initiale.
D’où :
B1(θ , t) = B1max cos(θ −α )
B1max = k1.n1.i1
Ce qui revient à dire qu’à chaque instant, Comme si on freine le temps, on a une répartition
sinusoïdale de l’induction magnétique dans l’entrefer. Et puisque ωt est une fonction linéaire
du temps, donc il y a une translation de cette répartition sinusoïdale. Le maximum de B1(θ ,t)
coïncide avec l’axe du pôle nord du rotor (θ = α = ωt + αo).
Ceci revient à dire que le maximum de l’induction est tournant à la vitesse angulaire ω .
Nous avons ainsi obtenu ce qu’on appelle un champ tournant. Nous verrons plus loin que le
même champ peut être obtenu à l’aide d’un bobinage triphasé au stator parcouru par des
courants triphasés sinusoïdaux.
Tout comme le rotor, le stator supporte des enroulements qui sont disposés au voisinage de
l’entrefer. Ces bobinages sont constitués de spires dont chacune comporte deux conducteurs
diamétralement opposés, disposés parallèlement aux axes du cylindre rotorique.
L : longueur du cylindre
R.dθ : un arc portion sur le cylindre
π π
ϕ a1 = B1 max RL[sin( − ω .t − α 0 ) + sin( + ω .t + α 0 )]
2 2
ϕ a1 = 2 .RLB 1 max cos( ω t + α 0 )
ea = Φ max ω.cos(ωt + α − π )
0 2
Les f.e.ms créées dans ces trois enroulements sont données par :
ea = Φ max ω.sin(ωt + α )
0
2π
e = Φ max ω.sin(ωt + α − )
b 0 3
4π
e = Φ max ω.sin(ωt + α − )
b 0 3
En effet l’enroulement statorique est réparti dans l’espace comme indiqué par la figure ci-
dessous :
2π
Les flux φb1 et φc1 s’expriment à près de manière identique au flux φa1.
3
Le flux φb1 s’exprime ainsi comme suit :
π 2π
+
2 3
ϕ b1 = B1 max RL
π 2π
∫ cos(θ − ω .t − α 0 ).d θ
− −
2 3
π 2π
+
ϕ b1 = B1 max RL sin(θ − ω .t − α 0 ) ] 2 3
π 2π
− −
2 3
π
2π π 2π
ϕ b1 = B1 max RL [sin( − ω .t − α 0 ) + sin( −
+ + ω .t + α 0 )]
2 3 2 3
2π
ϕ b1 = 2.RLB 1 max cos( ω t + α 0 − )
3
2π
ϕb1 = Φmax cos(ωt +α0 − )
3
π 4π π 4π
ϕ c1 = B1 max RL[sin( + − ω .t − α 0 ) + sin( − + ω .t + α 0 )]
2 3 2 3
4π
ϕ c1 = 2.RLB1 max cos( ω t + α 0 − )
3
4π
ϕc1 = Φ cos(ω.t +α0 − )
max
3
i1 = I2 cosωt
i2 = I2 cos(ωt − π / 2) = I2 sinωt
B1 = ki1
⇒ B = k i1 + i2 = kI 2
2 2
B2 = ki2
B ki sinωt
tgα = 2 = 1 = = tgωt
B1 ki2 cosωt
α = ωt
Figure 9 : Enroulement diphasé
Donc le champ créé par les deux bobines a une amplitude constante, mais tournant à la vitesse
angulaire ω. Cependant ce champ n’est pas à répartition sinusoïdale, ses propriétés sont
localisées au voisinage de la position θ =0.
Si on fait passer à travers les spires de cette phase un courant ia dont les sens sont indiqués ci-
dessus, il en résulte un champ magnétique H et donc une induction magnétique Ba qui suivent
les mêmes lignes de forces. Cette induction est périodique en fonction de θ, positive dans la
partie supérieure, négative dans la partie inférieure.
Les conducteurs de la phase a sont disposés dans plusieurs encoches voisines et réparties de
manière à avoir une induction suffisamment proche d’une loi sinusoïdale et donc une
distribution presque sinusoïdale :
Ba (θ ) = Ba max cosθ
Or le champ magnétique créé sur l’axe de la spire (a) est proportionnel au courant ia. Donc
l’induction Bmax est proportionnelle à ia ;
d’où :
Ba max = kia
Ba = kia . cosθ
Ba = kI 2 cos(ωt −ψ ) cosθ
k 2I
Ba = [cos(θ + ωt −ψ ) + cos(θ − ωt +ψ )]
2
Nous avons ainsi obtenu deux répartitions sinusoïdales identiques mais tournant en sens
opposé.
Bmax B
Ba = cos(θ + ωt −ψ ) + max cos(θ − ωt + ψ )
2 2
Le maximum de cette induction est positionnée à θ = 0, donc ce champ n’est pas tournant.
Les bobines statorique (a, b, c) sont identiques et décalées de 2π l’une par rapport à l’autre.
3
En un point M situé à la positionθ, l’induction créée par chacune des trois bobines est donnée
respectivement par :
Ba (θ ) = Ba cos(θ )
max
2π
B (θ ) = B cos(θ − )
b b max 3
4π
Bc (θ ) = Bc cos(θ − )
max 3
k 2I
Ba (θ ) = [cos(θ + ωt − ψ ) + cos(θ − ωt + ψ )]
2
k 2I 4π
Bb (θ ) = cos(θ + ωt − ψ − ) + cos(θ − ωt + ψ )
2 3
k 2I 2π
Bc (θ ) = cos(θ + ωt − ψ − 3 ) + cos(θ − ωt + ψ )
2
3
B(θ ) = k 2 I [cos(θ − ωt +ψ )]
2
3
A la position : θ = ωt −ψ ⇒ B = Bmax = k 2I
2
3
Bmax = bmax
2
nΦ a = L a i a + Mi b + Mi c = (L a − M)i a
nΦ a
La = = Lb = Lc = L
ia
Φa : est le flux parcourant l’enroulement a ;
n : nombre de spires de cet enroulement ;
ia : courant de cet enroulement.
Les trois phases de l’armature sont parcourues par les courants suivants :
i a = I 2 cos(ωt − ψ )
2π
ib = I 2 cos(ωt − ψ − )
3
4π
ic = I 2 cos(ωt − ψ − )
3
De ces courants, il en résulte un champ tournant à distribution sinusoïdale :
B2 (θ ) = B2 max [cos(θ − ωt + ψ )]
ϕ a2
La = n2 = 3 k 2 n 22 RL
ia
2π
Les inductances Lb et Lc se calculent à près de manière analogue et sont identiques à La.
3
D’où L a = L b = L c = L : est l’inductance propre cyclique de l’armature triphasée.
5 Diagramme spatio-temporel :
Les grandeurs électriques et magnétiques (courants, flux, f.e.ms, inductions, …) suivent des
lois sinusoïdales en fonction du temps (grandeurs temporelles) et éventuellement en fonction
de θ (grandeurs spatiales).
Dans une machine à champ tournant (machine synchrone et asynchrone), l’induction est
caractérisée par une distribution sinusoïdale dans l’espace, qui tourne à la vitesse angulaire ω.
B j = B j max . cos(θ − ωt − δ j )
Avec :
B1 = B1 max cos(θ − ωt − α 0 )
B2 = B2 max cos(θ − ωt + ψ )
B1 : Induction magnétique créée par le rotor,
B2 : Induction magnétique créée par le stator.
On a à t = 0, B1 = B1max pour θ = α0
B2 = B2max pour θ = -ψ
B1 + B2 = B
Les grandeurs électriques (i, ϕ, e) peuvent être aussi représentées dans le plan complexe, par
le digramme de Fresnel.
Il est inutile d’affecter à ces grandeurs des indices a, b et c car les courants ia, ib et ic
s’obtiennent par projection du courant complexe sur les trois axes. Ce qui est dit pour les
courants est aussi valable pour les flux et les f.e.ms.
Les mêmes résultats seront obtenus pour les flux et les f.e.ms des trois phases.
Φ1 est parallèle à B1
Les armatures peuvent être constituées de p paires de pôles, où p est un entier naturelle.
Les polarités sont alternées (Pôle Nord, Pôle Sud). Elles sont obtenues par le choix du sens de
circulation du courant dans les bobinages enroulés autour des pôles. Pour l’armature fixe,
l’enroulement d’une phase est constitué de bobines dont les conducteurs longitudinaux sont
π
disposés dans des encoches distantes de (et non plus de π comme c’est le cas où p est égal
p
2π 2π
à 1). D’autre part, les trois bobines ne sont plus décalées de , mais de .
3 3p
6-1 : Induction, flux et f.e.m créés par l’armature interne (le rotor) :
Si le rotor est supposé immobile, il crée une distribution sinusoïdale de périodicité dans
2π
l’espace . L’expression de la composante radiale de B dans l’entrefer aux voisinages de
p
rayon R aura donc :
B1 = B1max . cos p(Θ − α 0 )
2π
Expression d’une distribution sinusoïdale de périodicité dans l’espace et tournant à la
p
vitesse Ω selon la loi Θ = Ωt + α0.
B1 max RL π π
ϕa = [sin( − pΩ.t − pα 0 ) + sin( + pΩ.t + pα 0 )]
p 2 2
2.RLB1 max
ϕa = cos( pΩt + pα 0 )
p
ϕ a = ϕ a max . cos( p Ω t + p α 0 )
Le flux à travers une phase a du stator à une pulsation ω égale à p fois la vitesse angulaire du
rotor :
2.RLB1max
ω = pΩ ; φamax =
p
ϕ a = ϕ a max . cos( ω t + p α 0 )
dϕ a
ea = −n 2 Avec n2 le nombre de spires total en série. Compte tenu de la
dt
symétrie, toutes les spires de la phase a, autour de la machine, sont soumises à la même
variation du flux et sont donc le siège de f.e.ms identiques.
π
e a = n 2 .ϕ a max .ω . cos( ω .t + p α 0 − )
2
Le même calcul est établi pour les f.e.ms eb et ec .
La phase a parcourue par le courant ia, crée une distribution périodique d’induction de
2π
périodicité qui s’exprime comme suit :
p
Ba (Θ) = k 2 n2ia cos pΘ
2π
La phase b parcourue par le courant ib crée une distribution périodique de périodicité
p
2π
mais dont le maximum est décalé de , d’où :
3p
2π 2π
B b ( Θ ) = k 2 n 2 i b cos p ( Θ − ) = k 2 n 2 i b cos( p Θ − )
3p 3
4π 4π
Bc ( Θ ) = k 2 n 2 i c cos p ( Θ − ) = k 2 n 2 i c cos( p Θ − )
3p 3
Si les courants ia, ib, ic sont triphasés équilibrés et constituants un système direct alors :
On retrouve une distribution sinusoïdale tournante dont le maximum est :
3
B2 max = k 2 n2 I 2
2
ω
La vitesse de rotation de ce champ est : Ω =
p
2π
La périodicité est de : c’est le théorème de Ferraris qui s’annonce comme suit :
p
Une armature triphasée, à p paires de pôles parcourue par des courants triphasés équilibrés
2π
de pulsation ω, crée une distribution sinusoïdale d’induction de périodicité et qui se
p
ω
déplace à
p
7 Diagrammes vectoriels :
Les grandeurs B1, B2, ia, ib, ic, ϕa, ϕb et ϕc sont toutes sinusoïdales. Elles peuvent être donc
représentées par des vecteurs dans le plan spatial ou temporel.
2π
La périodicité spatiale est de . La représentation spatiale n’est possible que si on procède
p
à un changement d’échelle en travaillant avec des angles p Θ au lieu de Θ.