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Décembre 2023

À la une
La loi de financement de la sécurité sociale a été
publiée
La loi n°2023-1250 de financement de la sécurité sociale pour 2024 a été publiée au JO le 27
décembre 2024 après avoir été soumise au contrôle du Conseil constitutionnel (Décision
n°2023-860 du 21 décembre 2023).

Quelles en sont les principales mesures ?

• Le nouveau régime social des indemnités de rupture conventionnelle

La loi comporte des dispositions visant à sécuriser le nouveau régime social des indemnités
de rupture conventionnelle. En effet, la loi portant réforme des retraites a unifié celui-ci, que
le salarié ait ou non droit à bénéficier d’une pension de retraite.

Cependant, la rédaction du second alinéa ajouté à l’article L. 242 II 7° du CSS rendait le régime
social ambigu. En effet, l'indemnité de rupture conventionnelle homologuée versée à un salarié
en droit de bénéficier d'une pension de retraite étant imposable en totalité à l'impôt sur le
revenu selon l'article 80 duodecies, 6° du code général des impôts, comment pouvait-elle être
exonérée de cotisations sur sa part non imposable, dans la limite de deux fois le plafond annuel
de la sécurité sociale (Pass), comme le prévoyaient les dispositions de l'article L 242-1, II-7° du
code de la sécurité sociale ?

Afin de clarifier les dispositions applicables, la loi vient parachever le second alinéa de l'article
L 242-1, II-7° du code de la sécurité sociale issu de la loi portant réforme des retraites en
précisant que cette mesure d'exonération plafonnée s'applique y compris lorsque l'indemnité
est imposable et dans la limite des montants prévus par la législation fiscale pour un salarié ne
pouvant pas prétendre à la retraite (article 23 de la loi).

La loi clarifie ces dispositions conformément à l’interprétation retenue par le BOSS dans sa
mise à jour du 28 novembre 2023.

• La procédure de répression des abus de droit

La loi simplifie la mise en œuvre de la procédure de répression des abus de droit


applicable en cas de contrôle URSSAF (article 5).

Rappelons que la mise en œuvre de cette procédure permet au contrôleur d’écarter les actes :
- qui ont un caractère fictif
- ou qui n’ont d’autre objet que d'éluder ou d'atténuer les contributions et cotisations
sociales (L 243-7-2 du code de la sécurité sociale).

Ainsi, le comité des abus de droits susceptible d’être saisi en cas de contestation de l’abus de
droit par le cotisant est désormais supprimé. Les voies de recours de droit commun ont seules
vocation à s’appliquer. La pénalité de 20% demeure applicable en cas de constat d’un abus de
droit. Cependant, un décret est attendu concernant ses conditions d’application.

Enfin, la nouvelle procédure s'applique aux observations notifiées à compter du 1er janvier
2024.

• Mesures liées aux arrêts de travail

En ce qui concerne la contre visite médicale patronale, le projet de loi adopté le 4 décembre
2023 prévoyait que les règles encadrant la transmission du rapport du médecin-contrôleur
mandaté par l’employeur au service du contrôle médical de la CPAM étaient modifiées sur
plusieurs points (article 63, I, 3 a) :

- la transmission s’imposait non seulement en cas d’impossibilité de procéder à l’examen


de l’assuré ou de visite concluant à l’absence de justification de l’arrêt de travail, mais
également en cas de constat d’absence de justification de sa durée ;
- le délai maximal de transmission était porté à 72 heures (au lieu de 48 h).

Si ce rapport concluait à l’absence de justification de l’arrêt de travail ou de sa durée, le médecin


en informait l’organisme local d’assurance maladie, qui suspendait le versement des
indemnités journalières. Ainsi, ces dispositions - qui supprimaient l’intervention systématique
du service du contrôle médical de la caisse d’assurance maladie - permettaient au médecin
diligenté par l’employeur de remettre en cause la justification d’un arrêt de travail prescrit par
le médecin de l’assuré, sans avoir à procéder à l’examen médical de ce dernier ce qui avait pour
effet de priver le salarié des indemnités journalières (V. not. saisine du Conseil constitutionnel
du 4 décembre 2023). Elles ont été invalidées par le Conseil constitutionnel sur le fondement
du onzième alinéa du préambule de la Constitution de 1946 ainsi que du droit à ouverture aux
prestations sociales.

En revanche, les dispositions limitant la durée des arrêts de travail prescrits par
téléconsultation à trois jours ont été validées (article 65 de la loi).

La loi prévoit également la suppression délai de carence en cas d’arrêt de travail pour
interruption médicale de grossesse (article 64 de la loi).

• Autres mesures applicables

Des dispositions relatives à l’encadrement des rémunérations prises en compte dans le cadre
de la réduction des taux de cotisations d’assurance maladie et d’allocations familiales, à
la retraite progressive, au décompte des salariés mis à disposition dans les groupements
d’employeurs ainsi qu’au renforcement de la lutte contre la fraude sociale figurent également
dans la loi.

• Invalidation des cavaliers sociaux

Enfin, certaines dispositions du projet de loi ont été censurées par le Conseil constitutionnel
car elles ne relevaient pas du champ des LFSS (cavaliers sociaux). Il en est notamment ainsi de
la prise en charge des frais de transport concernant les services privés de location de vélo.

Lire la loi n°2023-1250 de financement de la sécurité sociale pour 2024

Lire la décision du Conseil Constitutionnel

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