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Depuis 50 ans, la France connaît une très forte urbanisation comme le reste du monde et aujourd'hui 85 % de
la population vit dans une des 354 aires urbaines du territoire métropolitain. La densité moyenne de
population en France est de 118 habitants au km². La population française est inégalement répartie sur le
territoire.
Quelles sont les dynamiques (évolutions) du peuplement dans une France mondialisée ?
On oppose des espaces de fortes densités (plus de 100 habitants/km²) à des espaces de faibles
densités (moins de 30 hab /km²).
La population se concentre sur les frontières et les littoraux ainsi que le long des grandes vallées
fluviales.
Les espaces peu peuplés (6,5% de la population de la France) sont présents sur tout le territoire national et
représente environ 42% environ de sa superficie. On remarque toutefois qu'ils sont plus nombreux dans
une diagonale du Nord Est au Sud Ouest (des Ardennes aux Pyrénées) appelée « Diagonale du vide » en
raison des faibles densités mais aussi de la dépopulation.
Les départements du Sud et l’Ouest attirent les grands flux migratoires intérieurs qui quittent l'IDF et
le Nord-Est.
A) La métropolisation
Mais à l’intérieur de ces espaces régionaux, et en raison de la mondialisation qui met en concurrence les
territoires, ce sont les métropoles c'est à dire les plus importantes des aires urbaines qui concentrent
de plus en plus la population et les activités : c'est le processus de métropolisation.
Elles sont une quarantaine à dominer leur espace régional car elles :
-proposent des milliers d'emplois,
-concentrent des fonctions de commandement dans les domaines politique (siège des collectivités
départementales et régionales, préfecture), économique. (quartiers d'affaires avec le siège des grandes
entreprises, technopôle) et culturel (musées d'envergure nationale, lieux touristiques majeurs, universités),
-sont dotées de services rares (CHU)
-et d'infrastructures de communication de qualité (aéroport, gare TGV, 5G, éventuellement port fluvial ou
maritime, souvent en intermodalité).
Toutefois, la croissance urbaine est plus forte dans les métropoles du Sud et de l'Ouest de la France
métropolitaine (Toulouse, Nice, Bordeaux, Nantes..) en raison de :
-l'attractivité des littoraux,
-de l'héliotropisme
-et du développement de nouvelles activités économiques (ex : la haute technologie comme l'aérospatial
à Toulouse) ou d'une meilleure accessibilité (LGV à Bordeaux).
La hiérarchie urbaine est dominée par l'aire urbaine de Paris (20% de la population), seule métropole
ayant un rayonnement mondial. La proximité des frontières et l'intégration européenne profitent aussi
à Lille et Strasbourg.
B) La périurbanisation(doc4p249).
La croissance urbaine se traduit par un étalement spatial, chaque aire urbaine s'étendant au delà du
pôle urbain au détriment de l'espace rural proche : c'est le processus de périurbanisation.
Si la hausse des prix dans la ville-centre et la recherche d’une meilleure qualité de vie (le rêve du
pavillon avec jardin, loin des nuisances) en sont les principaux moteurs, la périurbanisation n’est rendue
possible qu’avec un développement des axes de communication (autoroutes, voies ferrées) et des
transports (individuel avec la généralisation de automobile et en commun) qui entraînent une
augmentation des mobilités quotidiennes appelées migrations pendulaires.
Cependant l'allongement de la durée des trajets domicile-travail (1h en moyenne en Île de France)
engendre une saturation des transports collectifs (le RER A est la ligne la plus fréquentée d’Europe avec
1,4 millions de déplacement journaliers) et une forte pollution atmosphérique à cause de la voiture
individuelle car les habitants des communes périurbaines travaillent majoritairement dans le pôle
urbain (où sont concentré les emplois).
Remarque : L’INSEE a créé une nouveau zonage en 2020 qui se substitue aux aires urbaines et parle d’aire
d'attraction des villes.
L'urbanisation crée des paysages variés : du centre-ville très dense, aux grands ensembles (doc6p250) et
anciennes friches industrielles reconverties en quartier d'habitations et d'activités tertiaires en banlieue (docs1
et 2p253), à la ZAC en écoquartier à la limite de l'agglomération (doc8p251), au lotissement pavillonnaire
dans la couronne périurbaine...
Ces espaces ont commencé à perdre de la population avec l’exode rural du XIXème siècle et aujourd'hui se
caractérisent par une natalité faible, le départ de jeunes (étudiants ou actifs) vers les aires urbaines et donc
le vieillissement de la population entraînant une dépopulation.
En effet, ces lieux sont enclavés (isolés) car éloignés des grands axes de communication et offrent peu
d’emplois (désindustrialisation avec la fermeture des usines délocalisées en Asie orientale), de services
publics (école, maternité, poste…) ou commerces de proximité (boulangerie etc).
Ils sont également victimes de la fracture téléphonique et numérique (zones blanches non couvertes par le
très haut débit).
Ensuite, dans le domaine agricole aussi, on observe une déprise (abandon d'exploitation, les jeunes
agriculteurs ne remplaçant pas ceux partis à la retraite) et un retour à la friche des espaces autrefois
entretenus par la présence d'activités agricoles.
B) Des espaces disposant cependant d'atouts nombreux
Ils peuvent miser sur certaines activités agricoles : grande céréaliculture, élevage intensif ou viticulture.
Ainsi la Beauce est la première région productrice de céréales en France (doc2 p297) caractérisée par une
agriculture productiviste bien intégrée à la mondialisation.
D’autre part, ces espaces peuvent se tourner vers le tourisme culturel (carte p289). En effet, le patrimoine y
est très riche (patrimoine historique ou gastronomique comme dans le Périgord par exemple). Dans les
campagnes, on peut pratiquer le tourisme vert : randonnée, séjour à la ferme..., et en montagne, les
sports d’hiver (Alpes, Pyrénées). Les parcs naturels régionaux (comme celui du Perche) sont très visités.
Enfin, l’État et les collectivités territoriales soutiennent des projets de développement économique dans le
cadre des ZRR afin de diversifier les activités.
Enfin, certains d'entre eux redeviennent attractifs. En offrant un rapport privilégié à la nature, davantage
de tranquillité et des prix de l’immobilier très inférieurs à ceux des aires urbaines, ces espaces attirent de
nouveaux habitants appelés néoruraux. Leur profil est alors très varié : retraités, urbains acquérant une
résidence secondaire, actifs pratiquant le télétravail, agriculteurs se lançant dans le bio mais aussi
populations défavorisées chassées par la cherté de la vie dans les aires urbaines et vivant en autonomie.
D'autre part, les maires cherchent à attirer des médecins ou commerces en leur offrant des avantages.
Toutefois, la cohabitation entre anciens et nouveaux habitants est parfois difficile (bruits/odeurs de la
ferme gênants par exemple). Enfin, l’image de la France rurale est beaucoup plus positive depuis que le
développement durable a pris une place très importante dans la société.