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Pertinence de la notion d'indicateur pour la caractérisation

du bassin-versant
Cédric Gaucherel
Dans L’Espace géographique 2003/3 (tome 32), pages 265 à 281
Éditions Belin
ISSN 0046-2497
ISBN 2701134471
DOI 10.3917/eg.323.0265
© Belin | Téléchargé le 30/11/2023 sur www.cairn.info (IP: 196.119.134.26)

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EG
Indicateurs d’environnement
2003-3
p. 265-281

Per tinence
de la notion d’indicateur
pour la caractérisation
du bassin-versant
Cédric Gaucherel
Laboratoire régional de télédétection (LRT), Centre IRD,
Route de Montabo, BP 165, 97323 Cayenne Cedex

Introduction
RÉSUMÉ.— La notion d’indicateur permet ABSTRACT.— Use of indicators for
souvent de contourner la mesure difficile characterising catchment areas.— The
La communauté scientifique tente
d’un paramètre physique et se révèle riche concept of indicator can often be a way
pour la caractérisation spatiale du bassin- around the difficulty of measuring a
depuis longtemps de décrire pré-
versant. Une revue des indicateurs utilisés à physical parameter and is extremely useful cisément les bassins-versants de la
ce jour nous a suggéré un classement for the spatial characterisation of catchment planète (Horton, 1945, Lueder,
arbitraire fondé sur les quatre dimensions areas. A review of the indicators used to
1959). Dès les années 1970,
spatio-temporelles de cet objet date has led to an arbitrary classification
géographique. Les indicateurs profitent based on the four spatio-temporal l’Unesco rédigeait un guide inter-
notamment aux modélisations du bassin- dimensions of this geographical object. national des pratiques en matière
versant, aux estimations de ses risques Indicators are particularly useful for de recherche sur les questions de
d’inondations et de la qualité de ses eaux modelling a catchment area, assessing the
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représentativité et de comparaison
ou encore à sa simple caractérisation en vue risk of flooding, determining water quality
d’une comparaison ultérieure. Nous or simply characterising the catchment area de bassins-versants (Toebes,
présentons une illustration de ce dernier for a later comparison. This paper presents Ouryvaev, 1970). Si la notion de
cas sur les bassins-versants du plateau des an example of the catchment areas of the bassin représentatif a depuis peu
Guyanes et concluons sur des Guyana Plateau and concludes with
perdu de son aura, la description
recommandations d’ordre méthodologique methodological recommendations for
pour le développement de l’utilisation de expanding the use of these indicators, de cet objet continue de bénéficier
ces indicateurs, à l’interface entre on the interface between hydrology, autant à la recherche fondamen-
l’hydrologie, la géographie et la geography and remote sensing. tale, à l’étude de l’influence des
télédétection.
changements naturels, qu’à la pré-
CATCHMENT AREA,
BASSIN-VERSANT, CHARACTERISATION, INDICATOR, vision hydrologique et à l’ex-
CARACTÉRISATION, INDICATEUR, RIVER SYSTEM tension des bases de données
RÉSEAU HYDROGRAPHIQUE (Rodier, 1982 ; Chevalier, 1990).
Cet article se concentre sur la
caractérisation essentiellement
physique (c’est-à-dire hydrogra-
phique, géomorphologique…) et

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notamment spatiale des différentes composantes du bassin ; nous renvoyons à un autre


article pour son analyse temporelle (Gaucherel, 2002).
Les modélisations hydrologiques et hydrodynamiques qui tentent de rendre
compte des flux d’eau et de matières enregistrés en différents endroits des bassins-
versants profitent en premier lieu du fruit des travaux de caractérisation. Les modèles
distribués, en particulier (déterministes ou stochastiques, conceptuels ou empiriques),
simulent la répartition spatiale et temporelle de l’eau et des matières qu’elle véhicule
au sein de cellules unitaires qui composent le bassin et sont gourmands en descrip-
teurs de la topographie, de la lithologie, de l’occupation du sol… Citons pour
exemple le Système hydrologique européen (SHE, Abbott, 1988) ou le TOPographic-
based MODEL (Beven, Kirby, 1979). De vastes programmes exploitent ces modèles
pour cartographier les inondations, voire les prévoir (et non prédire, GREHYS,
1996) : c’est le cas des projets nationaux FLOODGEN du BRGM ou PACTES,
regroupant de nombreux partenaires européens. Ces techniques sont à présent opéra-
tionnelles, quoique encore perfectibles (Loumagne, 1997). Mentionnons aussi, parmi
les bénéficiaires, les modélisations de transport de sédiments (Allen, 1984), de stabi-
lité des chenaux (Ackers, 1988), d’évolution des méandres, etc. (Bettess, 1994),
selon que l’on s’intéresse au seul cours d’eau ou au bassin dans son ensemble. Les
études écologiques qui contribuent à améliorer nos perceptions et gestions des popu-
lations (Pain, 2000) ou des écosystèmes entiers également se nourrissent régulière-
ment des descriptions des habitats aquatiques que sont les bassins-versants et leur
réseau hydrographique (Burel, 1999). Ainsi, la caractérisation du bassin-versant
s’ouvre à de nombreux débouchés, en particulier pour les bassins tropicaux très sen-
sibles aux altérations anthropiques et aux variations climatiques, souvent difficiles
d’accès et peu renseignés (Lointier, 1994).

La notion d’indicateur
Beaucoup de disciplines scientifiques intègrent des paramètres physiques au sein de
modèles reproduisant plus ou moins précisément un phénomène naturel. Depuis plus
d’une décennie, une nouvelle approche, plus conceptuelle, voit le jour : elle exploite le
potentiel des « indicateurs », notamment pour décrire le bassin (Pieri, 1995). Les indi-
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cateurs sont des variables qui n’ont pas forcément de réalité physique, mais trahissent
(directement ou indirectement, et généralement quantitativement) une caractéristique
de l’objet d’étude. N’est pas indicateur n’importe quelle mesure :
• un tel indicateur doit en priorité être sensible (c’est-à-dire monotone, variable mais
de faible dispersion…) pour que ses tendances soient décelables dans la durée et à son
échelle. Nous ne discuterons pas ici la question de la dépendance d’échelle (Saulnier,
1996) ;
• il doit être accessible (c’est-à-dire facilement reproductible et à moindre frais) pour
une utilisation régulière et une réactualisation aisée ;
• il doit enfin rester compréhensible (c’est-à-dire clairement défini et suffisamment
simple pour être manipulé…). Cette qualité ne doit pas être confondue avec la fonc-
tion « explicative » qui attribue un sens physique à l’indicateur et qui n’est pas néces-
saire pour la caractérisation.
Les paramètres physiques que l’on souhaite habituellement connaître des bassins-
versants et de leurs composantes (volume et vitesse de l’eau, conductivité hydrau-
lique, pente du versant…) ne sont jamais directement mesurables. Les indicateurs,

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qui se présentent comme un « filtrage environnemental » et une combinaison de ces


paramètres, contiennent en eux l’information physique. De plus, cette information
physique est souvent intégrée dans le temps ou dans l’espace, ce qui peut compliquer,
mais parfois aussi simplifier grandement certaines études. Ici, nous avons choisi
d’illustrer nos propos à l’aide de certains indicateurs « spatiaux », descriptifs du bassin-
versant et en particulier de son réseau hydrographique (dits géomorphologiques ou
« morphométriques »). Il est toutefois possible de prendre en compte la dimension
temporelle lors d’une étude diachronique de ces indicateurs (Stolum, 1996).
On peut retenir de la littérature de nombreux indicateurs géomorphologiques qui
ont été étudiés pour leur capacité à être appliqués à l’hydrologie. Citons de façon non
exhaustive : l’ordre (ou magnitude) du cours d’eau pour les classifications de Horton,
Shreve ou Strahler (Strahler, 1952), les longueur, sinuosité ou courbure des cours
d’eau (Riazanoff, 1992) ; les ratios de bifurcation, les rapports des longueurs ou des
aires drainées (Clément, 1990) ; les surface, volume, périmètre, longueur ou largeur
maximale, centre de gravité, orientation moyenne et commandement du bassin
(Floissac, 1997) ; les indices de compacité de Gravelius, de Beven, de Kirby, d’allon-
gement… (Depraetere, 1991 ; Quinn, 1995) ; ou encore les rectangle et ellipse équiva-
lente, les lignes isochrones, les intégrales hypsométriques, densité et fréquence de
drainage (Moussa, 1991). Viennent s’ajouter à cette liste les indicateurs de dimension
fractale de certaines propriétés des bassins-versants (Tarboton, 1988). La plupart de
ces indicateurs offre une information globale (ou localement moyennée) sur le bassin-
versant, bien que l’utilisation d’indicateurs « distribués » (c’est-à-dire en tout point du
bassin) devienne de plus en plus fréquente (Charleux, 2001). Tous aident à mieux
appréhender le bassin, notamment pour décrire le cycle de l’eau en son sein.
Les phénomènes naturels dont le bassin est le siège peuvent être météoro-
logiques, hydrologiques, géologiques, pédologiques… Mais regrouper les indicateurs
et leurs processus associés par discipline, voire par thématique comme cela est habi-
tuellement fait, peut pécher par manque d’exhaustivité (si l’on néglige une compo-
sante des processus en jeu) ou par manque de précision (si un processus est à
l’interface de plusieurs disciplines). Or, le bassin-versant, qui occupe les quatre
dimensions spatio-temporelles nous a suggéré de regrouper de façon complète les
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indicateurs par dimension.
Un indicateur linéaire peut ainsi être longitudinal lorsqu’il est calculé « le long du
fleuve » (telle la fréquence d’apparition de confluences ou la longueur d’un affluent
[Dunkerley, 1977]) ou latéral lorsqu’il est estimé « perpendiculairement au fleuve »
(telle que la largeur de la végétation riveraine) (Schuft, 1999). L’indicateur vertical
donne une idée de la distribution d’une caractéristique du bassin-versant, perpendicu-
lairement au géoïde (telle l’altitude de certains points du bassin ou la pente des ver-
sants [Zhang, 1999]). On devine que l’indicateur surfacique renseigne sur la
distribution d’une propriété de l’objet hydrologique parallèlement à la surface du
géoïde ou à la surface du bassin-versant (comme la proportion de surfaces inondées
ou l’aire d’un type de végétation [Kasischke, 1997]). Cette classification permet
d’envisager un indicateur surfacique comme la combinaison de deux indicateurs
linéaires perpendiculaires (le produit de la longueur du cours d’eau par sa largeur par
exemple), comme nous le verrons. De même, peut-on concevoir un indicateur volu-
mique (tel que le volume en amont de chaque point du réseau hydrographique) ou les
évolutions temporelles de pratiquement tous les indicateurs spatiaux cités, pour peu

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que leurs évolutions soient mesurables à l’échelle humaine ou géologique et qu’elles


soient utiles à une modélisation du fonctionnement du bassin.
La démarche détaillée ici se révèle assez riche pour suggérer de nouveaux indica-
teurs, en particulier ceux qui serviront à maintenir une surveillance de l’objet étudié
comme les indicateurs temporels ou ceux d’asymétrie capables de comparer diverses
régions du même objet. Chaque indicateur peut être ensuite exploité localement, en
regardant de près les variations spatiales de sa distribution au sein du bassin, ou glo-
balement (statistiquement) après avoir fait une moyenne de ses valeurs sur l’ensemble
du bassin-versant pour une comparaison de bassin à bassin par exemple.

Les données
Nous avons choisi d’illustrer ces propos par une étude du réseau hydrographique de la
Guyane française. Nous avons eu l’occasion de contribuer à un vaste projet porté par la
Direction régionale de l’Environnement (DIREN) de Guyane sur la qualité des cours
d’eau du département français (Gaucherel, 2001). Dans le but d’une comparaison
régionale et de la construction ultérieure d’un indice biologique de qualité de l’eau,
nous avons ainsi développé et exploité des indicateurs longitudinaux et surfaciques de
dix bassins du plateau des Guyanes. Une réflexion préliminaire sur les dimensions des
indicateurs adaptés à la Guyane permet en effet de réduire le champ de l’étude.
Le relief de la Guyane est peu accentué et son terrain d’une grande uniformité.
Le sol de ses bassins-versants est généralement composé de latérite sur une cuirasse
ferralitique, tandis que la végétation est constituée de forêt primaire ou secondaire
(Rudant, 1996). Ces considérations réduisent donc l’intérêt des indicateurs verticaux
et latéraux. D’une façon générale, nous nous sommes concentré sur les indicateurs
issus du réseau hydrographique, principale donnée (précise et homogène) à notre dis-
position.
Ces indicateurs verticaux et latéraux auraient, de plus, nécessité de nombreuses
données (telles que des images satellitales haute résolution) et ont peu de chance
d’évoluer rapidement dans le temps. Enfin, les seuls modèles numériques de terrain
(MNT) existant sur la Guyane à ce jour sont celui du BRGM à très larges mailles
(~ 50km) et d’autres au contraire très précis (~ 50m) mais très localisés, souvent réalisés
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par des bureaux d’étude (Pacquerault, 1997). Il n’a donc pas été possible d’extraire le
réseau hydrographique, les limites de bassin… à partir d’un MNT homogène.
Pour ces raisons, les estimations des premiers indicateurs spatiaux de la Guyane
ont été réalisées sur le réseau hydrographique numérisé à partir des cartes IGN au
1/100 000 (fig. 1). Le réseau a été enregistré sous forme vectorielle, puis a été trans-
formé en images raster dans un premier temps à la résolution (ou taille de pixel dans
notre cas) de 100 m. Nous avons systématiquement vérifié la précision géométrique
du réseau hydrographique (examens des courbures, des positions des confluences,
etc.) pour éviter l’apparition d’artefacts liés à l’étape (manuelle) de numérisation. Le
réseau hydrographique a ensuite été « nettoyé » pour éviter l’accrétion de points ou le
dédoublement de bras de cours d’eau. Les algorithmes de la littérature généralement
adaptés aux données MNT ont été affinés pour éviter notamment de revenir en
arrière (en l’absence des données altimétriques) et être sûr de ne pas omettre
d’affluents (O’Callaghan, 1984 ; Chorowicz, 1992).
Au final, l’étude porte sur dix bassins, nommés par les stations hydrologiques qui
les définissent. Ils couvrent plus de 90 % de la surface du département : le Maroni qui

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jouxte le Surinam (Antécum Pata,


Dégrad Roche, Maripasoula et Lan-
gata biki), l’Oyapock frontière avec
le Brésil (Camopi et Saut Maripa), la
Mana (Saut Sabbat), l’Approuague
(Pier rette et Saut Athanase), la
Comté (Saut Bief), le Sinnamary qui
accueille le seul barrage de Guyane
(Petit Saut) (Hoepffner, 1976). Bien
que les débits des fleuves frontières
(Maroni et Oyapock) soient mesurés
à l’exutoire, leur analyse spatiale
porte sur la seule partie incluse en
Guyane française. Par la suite, ils
seront classés par débits décrois-
sants. Les débits enregistrés à ces
stations varient de ~ 1 800 à
100 m3/s et correspondent à des sur-
faces de ~ 61 000 à 1 800 km 2 .
Leurs débits spécifiques sont
Fig. 1/ Le réseau hydrographique de la Guyane française
conformes à la moyenne du bassin
Réseau numérisé à partir de la carte IGN au 1/100 000. Les bassins-versants étudiés, définis
amazonien et au plateau des Guyanes
par les stations hydrologiques placées à leur exutoire (croix vertes), sont dessinés en
(de ~20 à 60 l/s/km2), excepté pour la couleur. Les limites des bassins-versants (français) sont dessinées en rouge.
station Camopi, malheureusement
placée à une confluence.

Indicateurs linéaires
Certains descripteurs spatiaux sont autant incontournables que simples à concevoir,
comme les indicateurs longitudinaux de longueur, sinuosité et courbure des bras de
cours d’eau (Riazanoff, 1994). Un bras de rivière est sa partie coincée entre une
source et une confluence ou entre deux confluences. Deux méthodes distinctes pou-
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vaient ensuite être choisies pour estimer les longueurs à différentes échelles spatiales :
la méthode du compas (divider method, Mandelbrot, 1975) qui mesure une distance
curviligne en unité d’écartement fixe à partir d’une image haute résolution ou celle du
comptage de pixels (box-counting method, Lovejoy, 1987) qui compte les pixels néces-
saires au dessin des méandres à différentes échelles de rastérisation et que nous avons
finalement retenue.
La sinuosité est calculée par le rapport des longueurs curvilignes et à vol d’oiseau
des mêmes bras de cours d’eau. Cet indicateur renseigne mieux que la longueur sur
l’évolution des cours d’eau particulièrement changeante en bassin amazonien. Le
résultat du calcul de ces deux indicateurs se présente comme une carte, dans laquelle
on attribue comme longueur à chaque pixel du réseau hydrographique la valeur de
l’indicateur de son bras (fig. 2). La courbure des cours d’eau, enfin, est estimée en
chaque point du réseau hydrographique par une interpolation de type moindre carré
sur la base d’une parabole en 2D. Contrairement aux deux indicateurs précédents qui
renseignent à l’échelle du bras de cours d’eau, la courbure informe encore plus locale-
ment : chaque pixel reçoit la valeur de la courbure de la rivière, ajustée avec ses trois

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Fig. 2/ Cartes des indicateurs linéaires du réseau hydrographique (a) du bassin Saut Bief
Indicateurs des longueurs (b), sinuosité (c) et courbures (d) des bras de cours d’eau. Les échelles en niveaux de
couleur renseignent sur les valeurs des indicateurs (en centaines de mètres pour les longueurs), tandis que les
coordonnées représentent un nombre de pixels (de 1 ha). Cette carte est le résultat d’une interpolation
polynomiale 2D exacte. Le bassin couvre environ 1 760 km2.

voisins de part et d’autre. Ce paramètre est modulable et a été optimisé pour notre
comparaison.
Notons que l’arête et la diagonale d’un pixel n’ayant pas la même longueur, la
définition de la longueur d’un cours d’eau n’est possible que parce que l’on moyenne
dans toutes les directions du plan les erreurs causées par la forme carrée du pixel. Ces
valeurs des indicateurs en chaque point du plan peuvent ensuite être interpolées et
former une surface visualisable en 3D, ou en 2D à l’aide d’une échelle de couleurs ou
de niveaux de gris (fig. 2). Nous faisons implicitement ici l’hypothèse qu’une telle

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interpolation est autorisée par la


continuité des propriétés du
bassin à notre échelle d’examen,

Nombre de cours d'eau


c’est-à-dire sa topographie, sa
géologie, sa végétation, etc. Or,
ce sont ces propriétés qui façon-

VAR (2)

VAR (2)
nent les indicateurs dont sont
issues les cartes. Cette constata-
tion rappelle d’ailleurs que les
informations véhiculées par les
indicateurs sont exploitables de
deux façons que nous avons Longueur des cours d'eau Longueur des cours d'eau
combinées pour notre étude VAR (1) VAR (1)
comparative des bassins de
Fig. 3/ Distribution des longueurs des bras de cours d’eau
Guyane : (en centaines de mètres) des bassins Saut Bief (à gauche), vu sur la figure 2,
• soit globalement en examinant et la partie guyanaise de Langata Biki (à droite), bassin plus étendu
la distribution de leurs valeurs (environ 65 000 km2)
sur l’ensemble des bassins
(cette étape ne nécessite pas d’interpolation spatiale) (fig. 3). Pour cette étape seront
systématiquement calculés les deux premiers moments statistiques de chaque indica-
teur : la moyenne, symbolisée par le suffixe [1] et l’écart-type [2], puis le coefficient de
variation [cv], rapport du second sur le premier. Une étude additionnelle (non pré-
sentée) a montré que les moments d’ordre 3 et 4, l’asymétrie et l’aplatissement, n’ont
pas apporté d’informations nouvelles, ni modifié la classification finale ;
• soit localement en interprétant les fluctuations observées en un endroit comme
l’influence combinée de facteurs physiques déjà mentionnés. À l’échelle de la Guyane,
une telle carte peut renseigner efficacement sur les tendances et gradients locaux
(fig. 4). Cette démarche demande une étroite collaboration avec les thématiciens,
nous y reviendrons.
La comparaison entre bassins-versants des indicateurs linéaires a été réalisée à
l’échelle optimale d’observation (pixels de 1 ha), mais la courbure renseignera diffé-
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remment du fait de son estimation très localisée (sur une longueur de 700 m). La lon-
gueur moyenne des bras de cours d’eau de Guyane est de 8,82 ± 1,1 km avec un écart
type de 3,47 km. La valeur moyenne maximale de ~18,1 km est atteinte par le bassin
plat et atypique de Saut Bief. Cet indicateur apparaît, comme on pouvait s’y attendre,
très corrélé au relief. Les écarts-types restent ici élevés. La sinuosité moyenne de la
Guyane se révèle assez élevée, en comparaison de bassins amazoniens : 1,73 ± 0,12.
La courbure fournit d’autres renseignements et semble plus irrégulière que les précé-
dents indicateurs, c’est-à-dire sans tendance spatiale nette. La courbure moyenne
pour la région guyanaise est de 4,21 ± 0,07. Sur les dix sous-bassins examinés, les
extrêmes sont illustrés par le bas Maripasoula, très peu courbe (il est également mon-
tagneux) et par Saut Bief.

Les autres dimensions


Le bassin-versant n’est, bien sûr, pas seulement constitué d’un réseau hydrogra-
phique, aussi complet et ramifié qu’il soit. Ses autres composantes sont en particulier
le sol et la couverture végétale qui peuvent être décrits par des indicateurs surfaciques

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(Rissons, 1996). Les indicateurs surfa-


ciques décrivent mieux la surface collectrice
des eaux que le réseau hydrographique qui
les concentre. Or, nous avons déjà signalé
que leur uniformité et l’absence de données
à notre disposition pour les décrire nous
avait dissuadé de les étudier. Nous avons
donc comblé ce manque par l’estimation
d’un indicateur surfacique issu du réseau
hydrographique.
Nous avons localement calculé la den-
sité du réseau hydrographique en attribuant
à chaque pixel le nombre de ses voisins
appartenant au réseau dans une fenêtre de
taille constante. La taille de la fenêtre circu-
laire a été optimisée au rayon de 40 pixels
(de 100 m chacun) afin de ne pas défavo-
riser les bassins ou zones peu denses. Nous
avons ainsi obtenu les mêmes variables sta-
tistiques décrivant la distribution des den-
sités et des cartes d’isodensité visualisées
plus aisément à l’aide d’une surface 3D
(fig. 5). La densité moyenne du réseau
hydrographique de Guyane est de 3,74 ±
Fig. 4/ Carte de l’indicateur des longueurs (en centaines de
mètres) de l’ensemble des cours d’eau de la Guyane française
0,15 points (ou pixels de cours d’eau de
0,01 km 2 ) par km 2 et un écart type de
Excepté à l’extérieur du département (circonscrit en vert), la longueur est
maximale en noir et blanc, minimale en bleu et jaune. Cette carte est le résultat 0,48 pt/km2. Notons des valeurs moyennes
d’une interpolation polynomiale 2D exacte (dont on peut faire varier la maille extrêmes caractérisant les bassins de Saut
d’interpolation). Les coordonnées sont en pixels de 100 m de côté. Les zones à Sabbat (très dense) et Saut Bief (peu dense).
grandes longueurs ne correspondent pas systématiquement à des régions plates. La surface du bassin-versant peut être
encore appréhendée spatialement et quanti-
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tativement grâce à quelques indicateurs pré-
sentés dans le tableau 1. Cette liste complète
la synthèse des indicateurs globaux déjà pré-
sentée. Bien que l’on se soit longtemps
offusqué du décalage entre ces propositions
d’indicateurs surfaciques et les modélisations
qui étaient susceptibles de les utiliser, ces
dernières sont aujourd’hui nombreuses à
s’en nourrir plus ou moins consciemment.
Ces indicateurs sont souvent relativement
directs et dynamiques lorsqu’ils s’intéressent
aux zones inondées, même sous couvert
Fig. 5/ Carte 3D de l’indicateur des densités (en pixels du forestier, à la qualité de l’eau (recherche de
réseau hydrographique par km2) du bassin Saut Bief après coloration ou de turbidité, Renault, 1993),
interpolation 2D exacte
lorsqu’ils caractérisent l’état hydrique des
Les coordonnées sont en pixels de 100 m de côté.
sols (l’humidité, Jackson, 1996), la rugosité

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Tabl. 1/ Liste non exhaustive des indicateurs spatiaux qui peuvent décrire un bassin-versant
Longitudinaux Latéraux Surfaciques Verticaux, volumiques
Longueur, courbure ou sinuosité Largeur du cours d’eau Densité des points du réseau Coupe du talweg ou du sommet
des bras de cours d’eau Distribution d’îlots traversés (ou des confluences) de la végétation (lit, rives et
Directions et parallélisme (pour les cours tressés) Surface du bassin en amont vallée)
des mêmes segments Variations de la constitution de chaque point du réseau Concavité de la surface
Angles de confluence, taux du sol Lignes isochrones (temps à différentes échelles
de bifurcation Distances au cours d’eau ou de réponse) Volume en amont de chaque
Valeurs ou rapport des valeurs pourcentage de : Pentes ou expositions en point du réseau (par
hiérarchiques (selon • végétation riveraine, 2 dimensions (pas différentes méthodes)
différentes méthodes) zones inondables ou seulement le long du drain) Volume emprisonné par une
Nombre ou fréquence inondées Superficies des inondations partie du bassin (isochrone
d’apparition d’une • cultures ou d’autres ou occupation du sol par exemple) et une surface
particularité (confluence, surfaces anthropisées État hydrique des sols, de référence (plane ou
sauts le long du lit, etc.) Plus généralement : différentes rugosités comme le géoïde à grandes
Proportion d’un type de substrat degré d’asymétrie de ces de surface longueurs d’onde)
du lit (sable, gravier, roche, indicateurs, entre les berges
etc.) gauche et droite
Les indicateurs sont arbitrairement regroupés par dimensions spatiales. Comme mentionné dans le texte, il ne faut pas omettre d’ajouter
toutes les combinaisons, synthèses de « second ordre » (tels que isotropie, fractalité, hétérogénéité, etc.) de la plupart de ces indicateurs et
leur évolution temporelle. Cette classification permet de suggérer de nouveaux indicateurs spatiaux potentiels (indiqués en gras).

des surfaces (Deroin, 1997) ou d’une façon générale, lorsqu’ils traduisent l’occupation
du sol (Burrough, 1998). Comme le montre notre exemple, la télédétection aéroportée
ou satellitale propose donc un des outils les plus attrayants, synthétique et économique
avant tout autre qualité, pour la description des bassins-versants.
D’autres indicateurs (verticaux et volumiques) intégrant la troisième dimension
peuvent se révéler précieux pour des bassins au relief accentué : c’est le cas des alti-
tudes et des pentes, des différents volumes et cubatures, etc. (tabl. 1). Ils peuvent
caractériser globalement le bassin ou être calculés localement en chacun de ses points,
en prenant en compte ce qui le surplombe (comme le volume en amont de chaque
point du réseau hydrographique ou la pente, en chaque point et pas seulement le long
du drain, Charleux, 2001). L’altitude, et en particulier celle des zones inondées pour
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ne citer qu’un exemple, reste toutefois difficile à estimer (Hess, 1990). La technique
laser aéroportée est actuellement la seule capable de fournir simultanément les alti-
tudes du sol et de la canopée avec des précisions décimétriques tout en renseignant
sur la structure du couvert végétal (Petzold, 1999). Elle est limitée à de petites zones,
pour le calage de modèles globaux ou pour validation a priori, et il faudra souvent y
adjoindre des techniques d’altimétrie et d’imagerie radar. Cette dernière a récemment
donné dans des conditions optimales et toutefois peu reproductibles, les variations du
niveau de l’eau en bassin amazonien à une précision de 0,02 à 0,1 m par interféro-
métrie radar (Alsdorf, 2000).

Sensibilités des indicateurs


À ce stade, nous disposions de quatre indicateurs (longueur L, sinuosité S, courbure C,
densité D) dont il était important de vérifier dans un premier temps la sensibilité à la
qualité de la donnée. Cette qualité fait allusion à toutes les étapes intermédiaires qui
transforment une section de cours d’eau en un pixel (précision planimétrique du pla-
cement depuis la photographie aérienne et satellitale, du couplage stéréoscopique,

273 Cédric Gaucherel


Gaucherel XP 27/04/05 17:28 Page 274

du dessin de la carte, de la numérisation manuelle, de la rastérisation puis du calcul


de l’indicateur). Nous l’avons estimée en dégradant volontairement le réseau hydro-
graphique d’un bassin-versant (celui de Dégrad Roche). Chaque indicateur a donc
été recalculé sur ce réseau déformé à la même résolution que précédemment. Les
pourcentages de variation des variables décrivant leur distribution sur l’ensemble du
bassin renseignent alors sur leur sensibilité respective globale à la qualité de la
donnée.
Les moyennes et écarts-types de la longueur des bras de cours d’eau L varient
respectivement de ~ 20,6 et 37,2 % sur l’ensemble du bassin étudié. Cela tend à
prouver la forte sensibilité de la longueur des cours d’eau et sa mauvaise adéquation à
la comparaison de bassins-versants avec des mesures peu précises. Nous garderons cet
indicateur, mais il serait sans doute mieux adapté à une utilisation dans un modèle
hydrologique (conceptuel et distribué) par exemple. Les variations des mêmes
moments 1 et 2 de la sinuosité valent respectivement ~ 4,4 et 26,7 % et font de cet
indicateur une meilleure cible pour la caractérisation (la variation élevée de l’écart-
type est liée à sa faible valeur relativement à la moyenne). Les résultats indiquent par
contre de façon flagrante l’intérêt des courbures (variations ~0,8 et 1,6 % respective-
ment) et des densités (~ 4,5 et 4,7 %) du réseau qui restent stables même avec un
réseau hydrographique « difforme ». On comprend en effet que le manipulateur, dans
ses erreurs de numérisation notamment, ne modifiera pas trop les formes générales et
les nombres des méandres.
Dans un second temps, il est indispensable d’examiner de près la sensibilité à
l’échelle des indicateurs du réseau hydrographique. Notre classification ne suppose
d’ailleurs pas que les dimensions qui regroupent les indicateurs doivent rester
entières. Pour illustrer l’intérêt des descripteurs que l’on nomme fractals, nous avons
estimé la sensibilité des indicateurs à l’échelle de représentation du réseau hydrogra-
phique (Mandelbrot, 1995). En utilisant le bassin de Dégrad Roche qui présente des
caractéristiques moyennes représentatives du plateau des Guyanes, nous avons calculé
les valeurs de l’indicateur des longueurs par la méthode du compas. Cette méthode
donne habituellement aux cours d’eau des dimensions fractales assez faibles, com-
prises entre ~ 1,02 et 1,5. Les moyennes des longueurs du bassin ont ainsi été mesu-
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rées et représentées en fonction de différentes ouvertures de compas, c’est-à-dire de
pas (de 100 m à 20 km, soit plus de 2 ordres de grandeur).
Leur variation semble parfaitement linéaire avec le logarithme du pas, ce qui
définit un caractère fractal et corrobore des résultats antérieurs sur les cours d’eau
du bassin amazonien (Maître, 1996). La dimension fractale des longueurs de ce
bassin-versant se révèle égale à 1,049 avec un écart-type de 0,068. Ce comportement
traduit le fait que certaines propriétés des cours d’eau, ici les longueurs (mais aussi
les densités, non montrées), se reproduisent identiques à elles-mêmes à mesure que
l’on fait varier l’échelle à laquelle on les observe. La dimension fractale des longueurs
de cours d’eau constitue de fait un indicateur global non-entier qui caractérise de
façon instructive et complémentaire le bassin-versant (voir tabl. 1 pour d’autres
exemples), bien que sa signification reste encore souvent obscure (Dauphiné, 1991).
Signalons brièvement que de nombreux travaux ont récemment montré les limites
d’une caractérisation « monofractale » et l’avantage d’une description multifractale du
bassin-versant (Pandey, 1998). Elle permet notamment d’expliquer les transferts
d’énergie et de flux entre les échelles.

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Gaucherel XP 27/04/05 17:28 Page 275

Fusion d’indicateurs
C’est la caractérisation et la comparaison régionale des bassins-versants de Guyane,
dans une étude pluridisciplinaire plus large, qui a motivé nos travaux sur les indica-
teurs spatiaux. Ainsi, nous avons d’abord choisi de ne pas interpréter localement les
cartes obtenues, de garder les quatre indicateurs précédemment cités et d’exploiter
leurs distributions statistiques globales (les deux premiers moments de la distribution
de leurs valeurs sur le bassin et le coefficient de variation). L’analyse peut également
être faite sur les L-moments de la distribution pour donner les mêmes résultats quali-
tatifs (Pilon, 1991). Nous avons réduit le nombre de descripteurs à l’aide de la tech-
nique d’analyse en composantes principales (ACP), qui peut être vue comme une
projection du nuage de points de l’hyperespace formé par les variables initiales sur des
axes appropriés à la concentration des informations (pour un exemple Carr, 1999).
Le premier axe (ou la première composante) est celui qui contient le plus d’informa-
tions (de variance), quantité qui décroît ensuite plus ou moins rapidement avec les
autres composantes. Une décroissance rapide réduit avantageusement le nombre de
paramètres à conserver.
Pour les quatre indicateurs retenus, l’écart-type n’a jamais apporté d’information
additionnelle, contrairement au coefficient de variation. Nous ne l’avons donc pas
retenu. La moyenne et le coefficient
de variation des longueurs (L1 et Lcv)
contribuent de façon complémentaire Tabl. 2/ Liste des 7 indicateurs finaux retenus pour la caractérisation
aux deux principales composantes des des 11 bassins-versants de la Guyane française
bassins de Guyane. Ces dernières Stations Débit L1 Lcv S1 D1 Dcv C1 Indice
recèlent à elles seules 99 % de l’infor- Langa-Tabiki 1 798 7,828 1,550 1,585 4,037 0,294 4,250 0,21
mation, c’est-à-dire de la variance Saut Maripa 917 8,789 1,268 1,662 3,560 0,326 4,271 0,17
Maripasoula 820 5,111 1,498 2,817 4,005 0,287 3,581 -0,36
totale de cet indicateur. La seule
Camopi 462 9,582 1,032 1,650 3,457 0,300 4,286 -0,07
moyenne de la sinuosité (S1) suffit à
Antécum-Pata 391 7,656 0,956 1,549 4,012 0,268 4,221 -0,30
expliquer la première composante de Saut Athanase 391 7,679 1,033 1,715 30878 0,365 4,267 0,30
l’ACP qui recèle 97,1 % de la Saut Sabbat 321 6,790 1,122 1,509 4,248 0,301 4,245 0,00
variance totale de cet indicateur. Un Pierrette 237 8,411 0,905 1,584 3,945 0,332 4,302 0,11
même raisonnement per met de Dégrad Roche 176 8,226 0,863 1,484 3,663 0,291 4,253 -0,30
Saut Bief 109 18,089 0,762 1,702 2,547 0,340 4,408 0,23
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retenir la moyenne et le coefficient
Moyennes (1) et coefficients de variation (cv) des longueurs, sinuosités, densités et courbures du
de variation de la densité (D1 et réseau hydrographique, ainsi que les débit et indice associés à chaque bassin. Le débit permet de les
Dcv, 99,9 % sur les 2 premières classer grossièrement.

composantes) et la moyenne de la
courbure (99,6 % pour la première composante). Des pourcentages aussi élevés
s’expliquent par le faible nombre d’indicateurs surtout (3) et de bassins-versants
(10) utilisés dans les ACP : ils permettent de les réduire efficacement. Une der-
nière ACP sur les sept variables restantes, si l’on inclut les débits moyens des
bassins, montre leur relative indépendance, à une redondance près (les moyennes
des sinuosités et densités sont anti-corrélées avec la moyenne des longueurs).
Nous n’avons pourtant pas réduit le (faible) nombre d’indicateurs caractérisant
les dix bassins de Guyane, qui ont été calculés indépendamment et contiennent
a priori des informations distinctes sur les cours d’eau guyanais (tabl. 2).
Ces résultats peuvent contribuer à la construction d’un indice physique de caracté-
risation spatiale des cours d’eau de Guyane qui permet une première classification des
bassins-versants. Nous avons adopté pour son calcul l’approche du Programme des

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Gaucherel XP 27/04/05 17:28 Page 276

Nations unies (PNUD) lors de son estimation d’un « indicateur de développement


humain » (IDH) servant à classer les pays de la planète (L’État du Monde, 1998), et qui
consiste à faire la moyenne des indicateurs standardisés (tabl. 2). Nous n’avons pas pris
en compte pour cet indice les débits, qui créent un biais trop important sur les indica-
teurs spatiaux. Cet indice met en évidence deux comportements extrêmes de bassins,
ceux de Saut Bief et de Maripasoula : tandis que le premier est un bassin côtier, unifor-
mément plat et de petite taille, le second est reculé dans les terres, étendu et avec une
zone d’altitude assez élevée. Cet indice, qui a l’avantage d’être robuste, reste pourtant
grossier et nous incite à analyser l’échantillon par ensembles (cluster analysis) pour
regrouper les bassins aux comportements similaires. Cette technique statistique cherche
à minimiser les distances euclidiennes (ou d’autres, au choix), dans l’espace défini par
les sept indicateurs retenus, entre les bassins-versants des différents groupes testés.
En forçant tout d’abord l’analyse à quatre groupes, les deux plus importantes sta-
tions (groupe n° 2), la troisième plus importante (Maripasoula, groupe n° 4) et Saut
Bief, résolument atypique (groupe n° 3), forment trois groupes distincts. Le dernier
(groupe n° 1) réunit tous les autres bassins qui peuvent encore être groupés en sous-
classes par une analyse similaire. Se détachent alors les deux stations du fleuve
Approuague (Saut Athanase et Pierrette). L’analyse est sans surprise, mais renseigne
également sur l’ordonnancement des cours d’eau d’un même groupe, tout en signa-
lant leurs caractéristiques respectives (particulièrement pour les fleuves intermé-
diaires, plus nombreux et relativement similaires).
Le fleuve Comté (Saut Bief) s’est révélé spatialement différent des autres, sans
que ses propriétés ne le laissent supposer a priori. Ceci s’explique par son homo-
généité, sa taille réduite et sa proximité de l’océan qui favorise une topographie basse
et régulière, ce que l’on retrouve dans les profils des ensembles (non montrés). Le cas
de Maripasoula est particulièrement intéressant puisque, malgré une sinuosité statisti-
quement élevée, le bas du bassin est suffisamment escarpé pour présenter des cour-
bures et longueurs localement faibles. La comparaison avec l’analyse similaire
effectuée sur les indicateurs temporels des mêmes bassins est édifiante : on voit nette-
ment se démarquer les bassins côtiers de ceux du centre du département exempt
d’influence océanique (Gaucherel, 2002).
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Recommandations
La classification arbitraire décrite plus haut (classification par dimensions spatiale puis
temporelle, avec des indicateurs qui peuvent être exploités globalement comme locale-
ment) se veut fédérative ; elle favorise de nombreuses extrapolations et suggestions
d’indicateurs. Le tableau 1 n’est pas exhaustif mais présente plusieurs indicateurs
associés à l’« objet » bassin-versant, ainsi que d’autres résolument novateurs et dont
certains ont récemment fait leurs preuves. Beaucoup d’autres combinaisons sont envi-
sageables pour décrire qualitativement autant que quantitativement le bassin, selon les
propriétés que l’on souhaite mettre en évidence et l’utilisation qui doit en être faite. Il
est par exemple possible de suivre l’évolution d’indicateurs latéraux des sources à
l’embouchure. Ces derniers seraient particulièrement adaptés à la construction d’un
degré de dissymétrie étendu à l’ensemble du bassin-versant. Ils sont toutefois peu
exploités, sans doute parce que souvent déjà intégrés au sein des indicateurs surfa-
ciques. Pourquoi ne pas réaliser des indicateurs longitudinaux diachroniques comme
le taux de variation de la sinuosité des méandres sur plusieurs décennies ? Ou, pour

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Gaucherel XP 27/04/05 17:28 Page 277

Fig. 6/ Interpolation polynomiale du produit des cartes de longueur et de densité du


bassin de la Karouabo.
Elle minimise l’importance de certaines zones, telle celle de l’estuaire, et fait ressortir des
particularités géographiques (un alignement discret et une zone de rupture interprétés comme
l’influence de la topographie).
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prendre le cas d’un indicateur volumique, il est possible de calculer de différentes
manières le volume en amont de tout point du réseau hydrographique et donc
d’estimer son potentiel à récolter les eaux de surface et d’infiltration, information pré-
cieuse pour des simulations des flux d’eau en trois dimensions.
La littérature a souvent présenté des combinaisons ou opérations arithmétiques
simples d’indicateurs (tel que le rapport total des longueurs des segments d’ordres
successifs), mais ils caractérisaient le bassin globalement et non localement. Malgré
les difficultés d’interprétation, nous suggérons de faire de même avec les indicateurs
spatiaux : la carte des longueurs d’un petit bassin (~80 km2) plus facile à analyser, la
Karouabo, présente un biais visuel à proximité de l’embouchure à cause de quelques
bras de cours d’eau relativement longs ; multiplier cette carte par celle des densités
permet de réduire l’importance de cette zone et de mettre plus efficacement au jour
l’influence de la topographie et en l’occurrence d’un alignement structural discret
(fig. 6). Plus généralement, combiner des indicateurs de dimensions distinctes peut
révéler plus clairement de nouvelles informations.

277 Cédric Gaucherel


Gaucherel XP 27/04/05 17:28 Page 278

Au-delà de ces suggestions, il est important de favoriser l’utilisation, pour des


indicateurs discontinus, de techniques prévues pour des indicateurs continus et réci-
proquement (les résultats sont parfois nommés indicateurs de « second ordre »). C’est
ce que nous faisons inconsciemment lorsque nous interpolons les valeurs locales de
l’indicateur des longueurs, paramètre a priori discontinu dont la signification physique
reste délicate à justifier en dehors des cours d’eau. Réciproquement, il peut être par
exemple intéressant d’estimer l’hétérogénéité ou l’anisotropie d’indicateurs continus
tels que la texture ou l’altitude du sol. La morphologie mathématique (Voiron, 1995),
l’écologie du paysage (Baudry, 1982), etc. sont autant de disciplines qui proposent un
recueil de techniques pour quantifier cette hétérogénéité ou encore une information
sur les liens entre les variables descriptives des bassins-versants (Phipps, 1981). Il faut
toutefois veiller à ne pas trop « diluer » au deuxième niveau l’information de l’indica-
teur de départ. Ces indicateurs illustreraient bien une tendance dissimulée du bassin-
versant tels des gradients d’exposition au soleil ou des captures successives d’eau
souterraines, en particulier aux grandes échelles spatio-temporelles. Nous encoura-
geons enfin la pluridisciplinarité au sein de cette approche de caractérisation multi-
dimensionnelle. Un indicateur tel que la texture d’un paysage par exemple nécessite
une interprétation croisée de thématiciens tant il est vrai que cette notion peut
informer sur le relief, la géologie, la végétation, la lithologie, etc. du bassin-versant.
Un réseau de neurones pourrait par exemple « apprendre », à l’aide d’une vérité terrain
en certaines zones, quelles sont les « causes » de motifs texturaux observés par satellite
et les retrouver ultérieurement en d’autres endroits (Simard, 1998).

Conclusion
La démarche de caractérisation du bassin-versant profite à plusieurs applications, de
la modélisation hydrologique à la comparaison, en passant par des études plus spéci-
fiques de prévisions d’inondations ou de surveillance de la qualité des eaux. Nous
avons illustré notre propos par une des applications potentielles : une comparaison des
particularités spatiales des principaux bassins-versants de la Guyane française. Des
analyses en composantes principales puis par ensembles ont permis de retenir les indi-
cateurs les plus pertinents et de regrouper les bassins aux comportements spatiaux
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similaires.
L’analyse suggère une classification arbitraire novatrice des indicateurs spatiaux
qui peuvent caractériser un bassin-versant. Elle suppose de les réunir par dimensions
spatiale et temporelle communes. Un premier avantage de cette approche est d’auto-
riser une vision exhaustive de la description que l’on peut faire d’un objet hydrolo-
gique aussi complexe. Nous avons aussi pu proposer de nouveaux indicateurs spatiaux
(distribués) et globaux (statistiques). Ces derniers, généralement « constructibles » à
partir de données de télédétection, seraient précieux pour les vastes bassins-versants
tropicaux dont les conditions d’accès sont parfois rédhibitoires et les données souvent
inexistantes.

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