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REPUBLIQUE ALGÉRIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE


‫المــــدرســـة الوطنيــــة العليـــــا لألشغـال العموميـة‬
‫فرنسيس جانسون‬
Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics
Francis Jeanson

METHODE DES ELEMENTS FINIS

CHAPITRE 7
ELEMENTS DE CONTRAINTE ET DE
DEFORMATION PLANE

Présenté par :
Dr. Mehiaoui Hadjebar M. Y.
7.1. Etat plan de contrainte et de déformation
7.1.1. Déformation plane x
Considérant un solide de section transversale
𝜀𝑧𝑧 = 0
constante, l’hypothèse de déformation plane
consiste à considérer un comportement plan
identique quelque soit la profondeur. En d’autres
termes, le solide peut être décomposé en
« tranche » d’épaisseur unitaire, le calcul se limitant z
à l’étude d’une seule de ses tranches.
y
Toutes les déformations associées à l’axe z sont
Figure 7.1
nulles.

𝜀𝑧𝑧 = 𝛾𝑥𝑧 = 𝛾𝑦𝑧 = 0 ; 𝜏𝑥𝑧 = 𝜏𝑦𝑧 = 0 (7.1)

La relation contrainte-déformation devient


𝜎𝑥𝑥 1−𝜈 𝜈 0 𝜀𝑥𝑥
𝐸
{𝜎𝑦𝑦 } = (1+𝜈)(1−2𝜈) [ 𝜈 1−𝜈 0 ] {𝜀𝑦𝑦 }
1−2𝜈
(7.2)
𝜏𝑥𝑦 0 0 𝛾𝑥𝑦
2

et 𝜎𝑧𝑧 = 𝜈(𝜎𝑥𝑥 + 𝜎𝑦𝑦 ) (7.3)

7.1.2 Contrainte plane


A l’inverse de l’état de déformation plane, l’hypothèse de contrainte plane suppose que toutes les
contraintes associées à l’axe z sont nulles.

𝜎𝑧𝑧 = 𝜏𝑥𝑧 = 𝜏𝑦𝑧 = 0 ; 𝛾𝑥𝑧 = 𝛾𝑦𝑧 = 0 (7.4)

Ce qui permet d’écrire


𝜎𝑥𝑥 1 𝜈 0 𝜀𝑥𝑥
𝐸
{𝜎𝑦𝑦 } = (1−𝜈²) [𝜈 1 0 ] {𝜀𝑦𝑦 }
1−𝜈
(7.5)
𝜏𝑥𝑦 0 0 𝛾𝑥𝑦
2
𝜈
et 𝜀𝑧𝑧 = − 𝐸 (𝜎𝑥𝑥 + 𝜎𝑦𝑦 ) (7.6)

𝜎𝑧𝑧 = 0

x Figure 7.2

2
7.1.3. Champ de déformation

En examinant les équations précédentes, il est noté que le vecteur de déformation se réduit à 03
composantes dans les cas de contrainte ou de déformation plane. Seule la matrice [𝐷] change.
𝜕
0
𝜀𝑥𝑥 𝜕𝑥
𝜀 𝜕 𝑢 𝑢
{𝜀} = { 𝑦𝑦 } = 0 { } = [𝜕] { } (7.7)
𝛾𝑥𝑦
𝜕𝑦 𝑣 𝑣
𝜕 𝜕
[𝜕𝑦 𝜕𝑥 ]

7.2. Les éléments de contrainte plane

7.2.1. Le triangle droit isocèle y

On se propose d’évaluer la matrice de rigidité élémentaire d’un 3


élément plan d’épaisseur e et de géométrie triangulaire. Il s’agit d’un
triangle isocèle droit à 03 nœuds. Chacun de ces nœuds possède 02 L
DDL : 𝑢 et 𝑣 fonction de 𝑥 et de 𝑦.
x
Pour commencer, calculons les fonctions de forme pour le 1 2
déplacement 𝑢. Soit une forme polynomiale proposée pour
l’expression de 𝑢(𝑥) telle que : L

𝑢(𝑥, 𝑦) = 𝑎0 + 𝑎1 𝑥 + 𝑎2 𝑦 (7.8) Figure 7.3

Avec les conditions aux limites :

𝑢(0,0) = 𝑢1 ⇒ 𝑎0 = 𝑢1
𝑢2 −𝑢1
𝑢(𝐿, 0) = 𝑢2 ⟹ 𝑢2 = 𝑢1 + 𝑎1 𝐿 ⇒ 𝑎1 = 𝐿
𝑢3 −𝑢1
𝑢(0, 𝐿) = 𝑢3 ⟹ 𝑢3 = 𝑢1 + 0 + 𝑎2 𝐿 ⇒ 𝑎2 = 𝐿

D’où
𝑢2 −𝑢1 𝑢3 −𝑢1
𝑢(𝑥, 𝑦) = 𝑢1 + 𝑥+ 𝑦 (7.9)
𝐿 𝐿

Ou encore
𝑥+𝑦 𝑥 𝑦
𝑢(𝑥, 𝑦) = 𝑢1 [1 − ] + 𝑢2 [𝐿 ] + 𝑢3 [ 𝐿 ] (7.10)
𝐿

𝑢(𝑥, 𝑦) = 𝑢1 𝑁1 (𝑥, 𝑦) + 𝑢2 𝑁2 (𝑥, 𝑦) + 𝑢3 𝑁3 (𝑥, 𝑦) = ∑3𝑖=1 𝑁𝑖 (𝑥, 𝑦)𝑢𝑖 (7.11)

Vérification 𝑁1 (0,0) = 1 ; 𝑁2 (0,0) = 0 ; 𝑁3 (0,0) = 0


𝑁1 (𝐿, 0) = 0 ; 𝑁2 (𝐿, 0) = 1 ; 𝑁3 (𝐿, 0) = 0
𝑁1 (0, 𝐿) = 0 ; 𝑁2 (0, 𝐿) = 0 ; 𝑁3 (0, 𝐿) = 1
et ∑3𝑖=1 𝑁𝑖 (𝑥, 𝑦) = 1
En suivant un raisonnement similaire pour la deuxième composante du déplacement, 𝑣(𝑥, 𝑦), un résultat
semblable est obtenu :

3
𝑣(𝑥, 𝑦) = 𝑣1 𝑁1 (𝑥, 𝑦) + 𝑣2 𝑁2 (𝑥, 𝑦) + 𝑣3 𝑁3 (𝑥, 𝑦) = ∑3𝑖=1 𝑁𝑖 (𝑥, 𝑦)𝑣𝑖 (7.12)

D’où
𝑢1
𝑣1
𝑢(𝑥, 𝑦) 𝑁 0 𝑁2 0 𝑁3 0 𝑢 2
{ }=[ 1 ] = [𝑁]{𝑢𝑒 } (7.13)
𝑣(𝑥, 𝑦) 0 𝑁1 0 𝑁2 0 𝑁3 𝑣2
𝑢3
{𝑣3 }
La matrice [𝐵] est calculée à partir de l’équation de la cinématique (7.7).
𝑢1
𝑣1
𝜀𝑥𝑥
𝑢
{𝜀} = {𝜀𝑦𝑦 } = [𝐵] 𝑣2 et [𝐵] = [𝜕][𝑁] (7.14)
𝛾𝑥𝑦 2
𝑢3
{𝑣3 }
En combinant les équations (7.13) et (7.14), on trouve
𝜕
0
𝜕𝑥
𝜕 𝑁 0 𝑁2 0 𝑁3 0
[𝐵] = 0 [ 1 ] (7.15)
𝜕𝑦 0 𝑁1 0 𝑁2 0 𝑁3
𝜕 𝜕
[𝜕𝑦 𝜕𝑥 ]

1 1
−𝐿 0 0 0 0
𝐿
1 1
[𝐵] = 0 −𝐿 0 0 0 (7.16)
𝐿
1 1 1 1
[− 𝐿 −
𝐿
0
𝐿 𝐿
0]

En examinant les équations (7.14) et (7.16), il est noté que le vecteur déformation de cet élément est
identique en tout point du triangle. C’est ce qu’on appelle un élément à déformation constante.
La matrice [𝐷] étant définie par l’équation (7.) en contrainte plane, il devient possible d’évaluer la matrice
de rigidité élémentaire [𝑘𝑒 ].
1 1
−𝐿 0 −𝐿
1 1
0 −𝐿 −𝐿 1 1
1 1 𝜈 0 −𝐿 0 𝐿
0 0 0
0 0 𝐸 1 1
[𝑘𝑒 ] = ∫𝑉 𝐿 𝜈 1 0 ] 0 −𝐿 0 0 0
𝑒 1 (1−𝜈²) [ 1−𝜈 𝐿
𝑑𝑉𝑒 (7.17)
0 0 0 0 1 1 1 1
𝐿 2
1 [− 𝐿 −𝐿 0 𝐿 𝐿
0]
0 0 𝐿
1
[0 𝐿
0]
Avec y
𝑒 𝐿 𝐿−𝑥
∫𝑉𝑒 𝑑𝑉𝑒 = ∫0 ∫0 ∫0 𝑑𝑥 𝑑𝑦 𝑑𝑧 (7.18) dVe
Et on trouve le résultat suivant
x
Figure 7.4
4
3−𝜈 1 + 𝜈 −2 𝜈−1 𝜈 − 1 −2𝜈
1+𝜈 3 − 𝜈 −2𝜈 𝜈−1 𝜈 − 1 −2
𝐸𝑒 −2 −2𝜈 2 0 0 2𝜈
[𝑘𝑒 ] = (7.19)
4(1−𝜈²) 𝜈 − 1 𝜈−1 0 1−𝜈 1−𝜈 0
𝜈−1 𝜈−1 0 1−𝜈 1−𝜈 0
[ −2𝜈 −2 2𝜈 0 0 2 ]
Evidemment, un changement de base est necessaire parfois lors de l’assemblage de plusieurs éléments. La
matrice de passage à utiliser dans ces cas-là est
𝑐𝑜𝑠𝜃 𝑠𝑖𝑛𝜃 0 0 0 0
−𝑠𝑖𝑛𝜃 𝑐𝑜𝑠𝜃 0 0 0 0
[𝑇𝑒 ] = 0 0 𝑐𝑜𝑠𝜃 𝑠𝑖𝑛𝜃 0 0
(7.20)
0 0 −𝑠𝑖𝑛𝜃 𝑐𝑜𝑠𝜃 0 0
0 0 0 0 𝑐𝑜𝑠𝜃 𝑠𝑖𝑛𝜃
[ 0 0 0 0 −𝑠𝑖𝑛𝜃 𝑐𝑜𝑠𝜃 ]
7.2.2. L’élément carré
y
On considère un élément carré ayant 04 nœuds possédant chacun 02
degrés de liberté 𝑢 et 𝑣.
4 3
Les fonctions de forme de cet élément sont calculées en supposant un
pôlynome d’ordre 2 tel que
L
𝑢(𝑥, 𝑦) = 𝑎0 + 𝑎1 𝑥 + 𝑎2 𝑦 + 𝑎3 𝑥𝑦 (7.21)
x
Les fonctions de forme obtenues sont 1 2
1 L
𝑁1 = 𝐿2 (𝐿 − 𝑥)(𝐿 − 𝑦) (7.22)
1 Figure 7.5
𝑁2 = 𝐿2 𝑥(𝐿 − 𝑦) (7.23)
𝑥𝑦
𝑁3 = (7.24)
𝐿2
1
𝑁4 = 𝐿2 (𝐿 − 𝑥)𝑦 (7.25)

D’où
𝑁1 0 𝑁2 0 𝑁3 0 𝑁4 0
[𝑁] = [ ] (7.26)
0 𝑁1 0 𝑁2 0 𝑁3 0 𝑁4
Et la matrice [𝐵]
𝑦−𝐿 0 𝐿−𝑦 0 𝑦 0 −𝑦 0
1
[𝐵] = 2 [ 0 𝑥−𝐿 0 −𝑥 0 𝑥 0 𝐿 − 𝑥] (7.27)
𝐿
𝑥−𝐿 𝑦−𝐿 −𝑥 𝐿−𝑦 𝑥 𝑦 𝐿−𝑥 −𝑦

En contrainte plane, la matrice d’élasticité[𝐷] est toujours définie par l’équation (7.5), ce qui permet, tout
comme pour l’élément triangulaire présenté précedemment, d’aboutir à la matrice de rigidité élémentaire
𝐿 𝐿
[𝑘𝑒 ] = ∫0 ∫0 [𝐵]′[𝐷][𝐵] 𝑑𝑥 𝑑𝑦 𝑒 (7.28)

5
3−𝜈 1+𝜈 3+𝜈 3𝜈−1 𝜈−3 1+𝜈 𝜈 1−3𝜈
− −
3 4 6 4 6 4 3 4
3−𝜈 1−3𝜈 𝜈 1+𝜈 𝜈−3 3𝜈−1 3+𝜈
− −
3 4 3 4 6 4 6
3−𝜈 1+𝜈 𝜈 3𝜈−1 𝜈−3 1+𝜈

3 4 3 4 6 4
3−𝜈 1−3𝜈 3+𝜈 1+𝜈 𝜈−3
𝐸𝑒

3 4 6 4 6
[𝑘𝑒 ] = 3−𝜈 1+𝜈 3+𝜈 3𝜈−1 (7.29)
2(1−𝜈 2 )
𝑆𝑦𝑚 −
3 4 6 4
3−𝜈 1−3𝜈 𝜈
3 4 3
3−𝜈 1+𝜈

3 4
3−𝜈
[ 3 ]

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