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AVERTISSEMENT :
Par conséquent, il est en toutes circonstances impératif de solliciter les conseils d'un
professionnel, avant toute action.
En outre, vous devez prévenir en amont tout agissement de ce type au sein de votre
entreprise, que ce soit entre salariés ou entre vos managers et vos employés, y mettre
un terme si les mesures de prévention n’ont pas suffi à empêcher sa réalisation et
prendre les sanctions nécessaires à l’encontre de son auteur.
Afin de protéger les salariés, vous êtes en effet tenu de prendre toutes les dispositions
nécessaires en vue de prévenir de tels agissements. A défaut, vous pourriez être
condamné par le juge.
En prenant toutes les mesures nécessaires pour prévenir des faits de harcèlement
sexuel, l’ambiance de travail au sein de l’entreprise ne sera que meilleure, ce qui
améliorera la productivité des salariés. Il faut savoir que l’attention portée aux
conditions de travail des salariés est importante pour l’image de marque de
l’entreprise. En effet, une image positive permet de recruter plus facilement ou de
mieux vendre ses produits ou services à l’ère de la « consommation responsable ».
La loi vous impose de prendre soin de la santé physique et mentale de vos salariés1.
Les juges considèrent qu’en matière de harcèlement sexuel vous avez une obligation
de sécurité de résultat, ce qui signifie que si le risque de harcèlement sexuel se réalise,
vous avez manqué à votre obligation. En d’autres termes, vous n’avez pas le droit à
l’erreur !
A noter : depuis le 1er janvier 2019, toute entreprise employant 250 salariés, doit
désigner un référent chargé d’orienter, d’informer et d’accompagner les salariés en
matière de lutte contre le harcèlement sexuel et les agissements sexistes 2.
Depuis la loi du 3 août 2018 le harcèlement sexuel est le fait d'imposer à une personne,
de façon répétée, des propos ou comportements à connotation sexuelle ou sexiste qui
soit portent atteinte à sa dignité en raison de leur caractère dégradant ou humiliant,
soit créent à son encontre une situation intimidante, hostile ou offensante3.
2 Loi n°2018-771 du 5 septembre 2018 pour la liberté de choisir son avenir professionnel et Article
L1153-5-1 du Code du travail
3 Loi n°2018-703 du 3 août 2018 renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes
Les personnes pouvant être victimes de tels faits sont les salariés, les personnes en
stage ou en formation au sein de l’entreprise ainsi que les candidats à un recrutement,
à un stage ou à une période de formation en entreprise5.
L’employeur doit protéger tout salarié, quel que soit le type de contrat dont il est titulaire
(CDI, CDD, contrat de formation en alternance, etc…) contre des faits de harcèlement.
Les victimes peuvent être celles qui ont subi ou refusé de subir ces faits de
harcèlement mais aussi celles ayant témoigné ou ayant relaté de ces faits.
Pour autant, ce harcèlement peut être constitué par un fait unique8, lorsque la
personne victime de harcèlement sexuel a subi une pression grave. Cette pression
peut avoir pour objectif d’obtenir un acte de nature sexuelle, que celui-ci soit recherché
au profit de l’auteur des faits ou au profit d’un tiers.
Ont pu être considérés comme caractérisant un harcèlement sexuel, les faits suivants :
• le fait pour une salariée d'avoir fait l'objet de pressions de la part de son
responsable, ce dernier l'ayant suivie sur le parking des salariés, dans le
supermarché où elle faisait ses courses près de son domicile et jusqu'à son
domicile où il était resté à l’observer pendant des heures et ce à plusieurs
reprises. En outre, il n’avait pas hésité à faire part ouvertement de ses
fantasmes à la salariée. Mécontent de la réaction de celle-ci, il n’a pas hésité à
jeter le discrédit sur sa personne en tenant des propos dévalorisants à son
égard10 ;
7 Loi n° 2018-703 du 3 août 2018 renforçant la lutte contre les violences sexuelles et sexistes et Article
222-33 du Code pénal
8 Cass. Soc. 17 mai 2017, n°15-19300
1. Obligation de prévention
L’employeur est tenu de prendre toutes les mesures nécessaires, afin de prévenir les
agissements constitutifs de harcèlement sexuel, d’y mettre un terme et de les
sanctionner.
Pour cela, il doit, dans les lieux de travail ou à la porte où se fait l’embauche, informer
les salariés, par tout moyen (par exemple par un affichage) du texte du code pénal
réprimant le harcèlement sexuel15.
Depuis le 1er janvier 2019, l’employeur doit également informer les salariés, par tout
moyen des actions contentieuses civiles et pénales ouverte en matière de harcèlement
sexuel et des coordonnées des autorités et services compétents16.
De plus dans les entreprises d’au moins 250 salariés, devra être désigné un référent
chargé d’orienter, d’informer et d’accompagner les salariés en matière de lutte contre
le harcèlement sexuel et les agissements sexistes17.
L’employeur est tenu d’une obligation de sécurité de résultat à l’égard de ses salariés.
Même si aucune faute ne peut lui être reprochée, il est responsable des faits de
harcèlement commis par l’un de ses salariés à l’égard d’autres salariés.
Le salarié victime peut alors demander la réparation financière du préjudice qu’il a subi
du fait du harcèlement, même si l’employeur avait pris des mesures en vue de faire
cesser les agissements21.