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Aviation militaire
Le défi de la Covid, par le général (2S) Laurent
AUTOMNE 2020
NUMERO #50
Naval
« Top Gun Revisited », with Rear-Admiral Brophy
Sécurité
La lumière, arme de première ligne
... SOMMAIRE ... SOMMAIRE ... SOMMAIRE ...SO
SO
4 Editorial
12 Formation aéro
Pilotes
Ecole de l’aviation de chasse de Tours : la fin d’une époque
Par Frédéric Lert
ESO Aéro
Rochefort, creuset de la formation des sous-officiers aéro
Par le lieutenant-colonel (R) Pascal Podlaziewiez
24 Naval
In English
Fop Gun Revisited: Preparing for the Great Power Competition
An Interview with Rear Admiral Richard Brophy
By Robbin Laird
Innovation
Par Linda Verhaeghe
Rencontres du Morbihan :
innovation de défense et technologies duales à l’honneur
Entretien avec Jean-Michel Jacques
Guerre des mines : du nouveau chez RTsys
Menaces
... Effet Covid ...
Les voies maritimes de plus en plus prisées par les narcotraficants
Par Romain Petit
36 Sécurité
Tactique
Eclairer pour vaincre :
la lumière comme première ligne de défense
Dossier de Claude Corse, avec le retour d’expérience de Thierry Delhief
www.operationnels.com
Réseaux sociaux
Murielle Delaporte Photo de couverture
EFSOAA
Les opinions exprimées au sein de cette
publication n’engagent que leurs auteurs. Les © Pascal Podlaziewiez, 2020
publicités insérées relèvent de la responsabilité des
annonceurs.
dans leurs rangs sur longue période. Les reportages de Frédéric
Lert et de Pascal Podlaziewiez mettent en avant une partie des
changements et des révolutions discrètes que l’armée de l’Air est
en train de mettre en place. Le cursus de formation des pilotes,
mais aussi des sous-officiers - c’est à dire tous les maintenanciers
aéronautiques , quel que soit leur milieu d’appartenance (armée
de l’Air, de Terre, Marine et Gendarmerie nationales) est ainsi
en pleine mutation. Une immersion au sein du NAWDS – Naval
Aviation Warfighting Development Center - centre d’excellence
de l’US Navy pour la formation et le développement des tactiques
et procédures de combat (TTPs pour « Tactics, Training and
Procedures ») dans le domaine aéronaval et nouvelle école Top
Gun depuis les années quatre-vingt-dix – offre un regard croisé
sur les thématiques évoquées plus haut, au travers d’un entretien
avec son commandant, le contre-amiral Richard Brophy : y est
notamment décrite la mise à disposition d’approches numériques
récemment défrichées au service de nouveaux scenarii de
combat face à un - ou des - adversaires « de haut du spectre ».
• La seconde tornade est bien-sûr celle de la Covid-19 qui n’a
de cesse de perturber le fonctionnement normal de nos sociétés
tout en accélérant la première. Dans le domaine de la défense
et de la sécurité, ce sont tout d’abord les menaces qui évoluent
malgré, ou à cause de, la pandémie. Un exemple caractéristique
est celui de la recrudescence de l’utilisation des voies maritimes
– et notamment des narcosubs – dans le traffic de drogue
international, dont Romain Petit nous relate l’historique en détail.
Ce sont aussi les tests de nos solidarités au sein des alliances
internationales, alors que la désorganisation économique actuelle
n’a pas fini d’accumuler les conséquences d’ordre budgétaire.
Les premières victimes pourraient en être des pans entiers de
notre industrie affectant nos capacités de protection contre des
prédateurs tirant actuellement profit de cette crise. Le général
(2S) Jean-Marc Laurent tire ainsi la sonnette d’alarme en ce qui
concerne les attaques en règle contre le secteur aéronautique
dans son ensemble et parle du risque d’un véritable « Pearl
Harbour stratégique », si l’on n’y prend garde.
Contrairement aux sirènes actuelles vantant les mérites
d’alternatives sociétales type décroissance, notre première ligne
de défense consiste plus que jamais à ne pas baisser la garde
en continuant à investir dans nos forces armées et de sécurité,
tant sur le plan humain que sur le plan des équipements et
des innovations technologiques, dont vous trouverez quelques
exemples dans les pages qui suivent au travers de reportages
réalisés par Linda Verhaeghe dans le domaine naval (Rencontres
du Morbihan) et par Claude Corse, Thierry Delhief et Philippe
Couvreur dans le domaine de la sécurité (lampes tactiques et
munitions en particulier).
Si la Covid agit comme une tornade, c’est à nous tous de veiller
à ce qu’elle ne génère pas une lame de fond sonnant le glas de
nos démocraties occidentales …
Bonne lecture à tous !
Opérationnels SLDS # 50 5
Soutien Logistique Défense Sécurité
... L’ANALYSE DU CONSEIL EDITORIAL ... POSTURE STRATEGIQUE ET COVID ...
... Obligation de
permanence ...
Les défis de
l’aviation militaire
face aux effets de
la Covid-19
Par le général de corps aérien (2S) Jean-Marc Laurent
Si la loupe médiatique s’est largement portée sur l’aviation grand public, l’aéronautique
militaire n’a pas été épargnée par la pandémie. Les forces armées françaises, mais
aussi européennes et alliées, n’ont ainsi pas échappé au cataclysme sanitaire et ont
été confrontées au double défi de se protéger en adoptant des mesures conservatoires
tout en répondant à l’obligation de permanence opérationnelle, que ce soit au
titre de la souveraineté (dissuasion, défense aérienne, action outre-mer, etc.) ou
des engagements internationaux (Levant, Sahel, Baltique, etc.). Contrairement à
l’aviation civile, cet impératif stratégique leur a interdit toute interruption des vols
et les a obligés à assurer coûte que coûte une continuité de leur action sécuritaire
dans la troisième dimension.
La poursuite de ces missions de première ligne n’a pas bénéficié d’un réel éclairage
médiatique et est mal appréhendée par une opinion que la réalité quotidienne a
détournée vers des préoccupations plus personnelles. Certes, des événements liés
à la COVID-19 ont parfois permis aux forces aériennes interarmées de sortir de
l’ombre, qu’ils relèvent de la contribution à la réponse étatique (rapatriement de
nationaux depuis différentes zones du monde, déplacement de malades entre régions
européennes, etc.) ou qu’ils mettent en évidence des situations inhabituelles comme
l’épisode de contagion sur le porte-avions Charles de Gaulle. Les manifestations
de la fête nationale française ont aussi rappelé le rôle des armées dans la gestion
de la crise et le volet aérien n’a pas été oublié. Pour autant, on doit constater que
ces événements, médiatisés dans l’instant, n’ont pas empêché l’effet d’occultation
de l’immense tension que les forces en général, et aériennes en particulier, ont
supportée pour continuer à garantir la sécurité des Français, des Européens et des
Alliés. Photos : atelier M88
© SIAE, 2013
Il faut dire qu’il est toujours difficile, pour ceux qui ne les vivent pas directement,
de se représenter la réalité des engagements militaires. Leur éloignement, leur
8
dissémination, leur diversité et leur nature confidentielle ne facilitent pas leur
appropriation à l’échelle de l’individu. En outre, il est difficile, pour un citoyen,
confronté à une crise sanitaire qui peut le mettre personnellement en danger, de
s’attarder sur une action militaire vue comme distante. Mais il doit savoir que la
communauté de défense, et tout spécialement l’aviation militaire, a dû produire un
puissant effort pour répondre aux engagements sécuritaires nationaux, européens et
alliés, malgré les mesures sanitaires qu’elle a dû appliquer.
Cet effort, dont on se rend mal compte de l’ampleur, aura inévitablement des
répercussions humaines, techniques et donc capacitaires à court et moyen termes.
Mais cela pourrait arriver à un moment où les esprits verront dans la COVID-19 une
crise passée qui ne justifie plus la même urgence. Il est donc essentiel de souligner
dès à présent une situation éminemment critique pour ne pas laisser penser
que l’aviation militaire sortira indemne de l’épisode. Il s’agit de comprendre la
nécessité, comme pour d’autres secteurs d’activité de première ligne, d’une réponse
politique, économique, voire juridique à la hauteur, mais aussi du besoin d’un retour
d’expérience approfondi sur le concept d’emploi des forces armées, en général, et
aériennes, en particulier.
La pandémie,
révélateur des fragilités du concept d’emploi des forces aériennes
Il serait certainement prématuré et présomptueux de vouloir évaluer exhaustivement
les conséquences de la crise sanitaire sur l’action des forces aériennes françaises,
quelle que soit l’armée qui les met en œuvre. En effet, derrière les impacts les plus
manifestes se cachent toujours des contrecoups pervers qu’il est difficile de percevoir
et de mesurer quand la crise est encore en cours. Il s’agit donc ici de seulement
partager trois réflexions qui me viennent immédiatement à l’esprit et dont la prise
en compte me paraît essentielle au regard de l’avenir de ces forces de l’Air.
Sans cette précaution et la prise en compte des autres risques évoqués ci-dessus, nous
risquons de nous mettre dans la posture d’un Pearl Harbour stratégique.
Opérationnels SLDS # 50 11
Soutien Logistique Défense Sécurité
Formation pilotes AAE
Ecole de l’aviation de
chasse de Tours :
la fin d’une époque
Texte et photos de Frédéric Lert
Le 2 juillet dernier, une page s’est tournée sur la base aérienne 705 avec une ultime
cérémonie de macaronage au sein de l’Ecole de l’aviation de chasse 00.314 (EAC).
La base aérienne perd ses activités aéronautiques, ses Alphajet et son Escadron de
soutien technique aéronautique, mais son évolution vers un autre chapitre de son
existence devrait lui permettre de continuer à vivre et à prospérer.
Le coup d’envoi des cérémonies aurait dû être donné le 14 mai 2020 au cours d’une
journée de célébration en présence en particulier des ambassadeurs de l’armée
de l’Air et de l’Espace (AAE), Patrouille de France et Rafale solo display. Le
Coronavirus a eu finalement raison de ces préparatifs et l’Ecole de l’aviation de
chasse (EAC) située sur la base aérienne de Tours a ralenti ses activités dans la
plus grande discrétion, jusqu’à la très symbolique mission du 5 juin dernier : ce
jour là, un box de quatre Alphajet a été envoyé pour survoler une dernière fois
quelques communes emblématiques de la région, telles que Saumur et Cinq-Mars-
la-Pile, ainsi que le château de Villandry. Le 2 juillet suivant, douze pilotes et six
navigateurs de combat, étaient macaronés en présence du général Lavigne, chef
d’état major de l’armée de l’Air et de l’Espace.
Plus qu’une page qui se tourne, c’est un livre entier qui se referme : l’EAC s’était
installée en Touraine en 1961 après sa création en 1943 sur le sol marocain, et
les Alphajet, chasseurs franco-allemand fabriqués par Dassault-Dornier, y avaient
peu à peu remplacé, dès 1979, les Lockheed T-33 dont elle était dotée depuis 1951.
Ce sont ainsi plus de quatre mille huit cent cinquante pilotes de chasse et près de
trois cent navigateurs officiers système d’armes (NOSA) qui auront été formés sur
la BA 705.
Les cinq derniers biplaces encore basés à Tours au début de l’été ont aujourd’hui
rejoint la base de Cazaux et sa 8ème escadre de chasse, ainsi que la base de Rochefort
comme matériel d’instruction. Un avion devrait se retrouver en stèle à l’entrée de
la base afin d’en pérenniser le souvenir.
Opérationnels SLDS # 50 13
Soutien Logistique Défense Sécurité
Réallocation de l’ESTA 15.314 Val de Loire
Pour les trois hangars emplis d’outillages, la solution
En charge de l’entretien et la mise en oeuvre des avions a consisté à placer ces derniers à la disposition des
au profit de l’EAC, l’Escadron de Soutien Technique autres bases. Les équipements les plus anciens étaient
Aéronautique (ESTA) 15.314 « Val de Loire » a été des plieuses datant de l’arrivée à Tours, en 1961.
bien-sûr concerné au premier chef par la manœuvre
logistique née du transfert d’activité. « Ces outillages étaient utilisés par les
... FORMATION PILOTES DE CHASSE ... REPORTAGE ...
Créée au début des années 1970, la base aérienne 721 de Rochefort est la seule base construite de toutes
pièces sur le territoire français, les autres bases étant issues d’installation déjà existantes et modernisées
au fil des ans. La 721 a ainsi la particularité d’avoir été conçue au départ comme un campus universitaire
disposant dans chaque bâtiment de salles de cours, de bureaux, de lieux d’études et de chambres d’élèves.
Aujourd’hui encore ce principe fait foi et tout est fait pour l’instruction et l’acquisition des savoirs.
Creuset de la formation des sous-officiers de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE), la mission première de
l’école de formation des sous-officiers de l’armée de l’Air (EFSOAA) est de former tous les futurs sous-
officiers de l’AAE à leur nouveau statut de militaire. On y forme d’abord des militaires avant de former
des techniciens.
En 2020, mille cinq cents élèves sous-officiers (ESO) y séjourneront, soit deux fois plus qu’il y a seulement
quatre ans . Au total à ce jour, l’EFSOAA délivre annuellement plus de sept mille actions de formation,
au bénéfice de plus de six mille élèves ou stagiaires. Plus de deux mille élèves ou stagiaires suivent ainsi
quotidiennement des cours au sein de la base école de Rochefort.
Durant toute sa carrière, le sous-officier revient en formation à l’EFSOAA à chaque phase de son évolution
professionnelle pour obtention d’un certificat de spécialiste (chef d’équipe), puis pour attribution d’un
certificat de cadre de maîtrise (chef de service), ou encore pour certains stages plus spécifiques.
Sur la trentaine de spécialités ouvertes aux sous-officiers dans l’AAE, l’EFSOAA assure la formation
d’une dizaine d’entre elles. Ces spécialités concernent les métiers à dominante technique comme ceux de
la maintenance des aéronefs (vecteur-moteur, avionique, structure aéronefs, armement bord), ceux liés à
son environnement (infrastructure opérationnelle, logistique…), ou encore ceux permettant d’opérer les
systèmes d’information, de communication ou de détection. Le volume de personnels formés à l’EFSOAA
représente ainsi plus de soixante pour cent de ceux formés dans l’ensemble des écoles de spécialité issues
de l’AAE (commandos de l’air, contrôleurs aériens …), d’autres armées (matériels d’environnement ou de
transmission de l’information …), ou interarmées (spécialité ressources humaines notamment).
Opérationnels SLDS # 50 17
Soutien Logistique Défense Sécurité
soutenue par le campus numérique Rochefort (CNR).
Grâce à un réseau d’ordinateurs et de serveurs
auxquels ont accès les instructeurs et les élèves (depuis
leurs smartphone ou tablettes numériques), un vaste
fonds documentaire didactique a ainsi été développé
et mis à disposition de tous. Il comporte des cours
numérisés, des vidéos, des animations 2D ou 3D, de
la réalité virtuelle voire augmentée, des tests pour
mesurer ses connaissances et de l’information sur la
vie de la promotion, etc… Cette base de donnée est
améliorée, complétée et évolue tous les jours grâce
notamment à l’implication des instructeurs.
maintenanciers aéronautiques de l’armée de Terre, des besoins des « opérationnels » et des nouveaux
de la Marine nationale et de l’AAE, ainsi que de la équipements. Plus de mille cinq cents cours sont ainsi
gendarmerie nationale. à disposition des instructeurs et des élèves.
Des partenariats avec l’étranger sont par ailleurs en Ce réseau « d’aide à la formation » s’est ainsi avéré
place avec en particulier la mise en place de sous- particulièrement précieux au plus fort de la crise
officiers instructeurs d’échange entre l’EFSOAA et COVID, puisqu’il a permis d’assurer une continuité
l’Ecole des sous-officiers d’Appen en Allemagne, ou de formation au profit des élèves grâce à un
encore des échanges avec les forces armées espagnoles. enseignement à distance. Durant les mois de mars et
L’école vient de se voir agréée « Organisme de avril 2020, environ dix mille connexions par semaine
formation certifié EMAR 147 » (label européen de au CNR ont été enregistrées au profit de plus de
navigabilité dans le domaine de la formation) lui mille cents cadres et élèves. Cette numérisation
permettant de s’ouvrir encore davantage à terme à la de l’enseignement très prometteuse est une petite
formation d’élèves étrangers. révolution en marche.
L’EFASS
Sont formés, au sein de cet escadron de formation aérienne des spécialités sol, les futurs mécaniciens radio et
radar, les techniciens des systèmes et des supports de télécommunications, les techniciens réseaux informatiques
et de sécurité des systèmes d’information et de télécommunication, ainsi que les logisticiens et les mécaniciens
environnement aéronautique (électrotechniciens, électriciens, etc.).
Il a paru utile de faire un point sur deux spécialités le mécanicien radio-radar et le mécanicien environnement
aéronautique. Ces deux spécialités sont sen effet ouvent méconnues du grand public, ainsi que des personnels les
côtoyant de près ou de loin, lesquels n’imaginent l’étendue des domaines de compétences concernés et surtout
leur implication sur la vie d’une base.
- Le mécanicien radio-radar est chargé de la mise en œuvre des radars et des radios d’une base aérienne, que
celle-ci soit d’infrastructure ou projetée. La plateforme aéronautique regroupe un certain nombre de radars et
de liaisons radio indispensables à la sécurité et à l’accomplissement de la mission. Il s’agit pour ces techniciens
d’installer les radars - qu’ils soient d’approche, d’acquisition, de suivi, de la défense sol-air ou des drones – et
d’en assurer la mise en œuvre. Ils ne font pas d’analyse des « spots » et ne sont pas derrière les écrans, ce
rôle relevant des contrôleurs aériens et des analystes. Une fois les systèmes fonctionnels, ils en assurent la
maintenance préventive et curative et interviennent dans l’immédiateté sur un dysfonctionnement. Sur le plan
radio, ils assurent la mise en place et la maintenance des liaisons « opérationnelles » sol-sol et sol-air. Les
radars et les radios des aéronefs ne sont pas dans leurs attributions. Ce sont les mécaniciens avioniques qui
gèrent ces équipements. La formation de ces « radaristes » dure sept mois durant lesquels ils vont acquérir
des connaissances en électronique, en radio, sur le principe de fonctionnement des radars et en informatique
(traitement de l’information). Les cours comme dans toutes les spécialités sont dispensés en français, mais aussi
en langue anglaise.
- Le mécanicien environnement aéronautique, lui, va gérer les moyens nécessaires au fonctionnement de la
plateforme, c’est à dire les tracteurs aéro (véhicules permettant de déplacer les avions sur le tarmac), les groupes
électrogènes, les monte charges (escalier passager, plateaux élévateurs de bagages et de colis), les portes des abris
avions (partie motorisation de portes très lourdes), les abris enterrés (groupes, sas d’entrée…) et les véhicules de
servitude (camions des pompiers, camions logistiques et divers véhicules). Pour ce faire il suit une première partie
de sa formation en électricité et en électrotechnique et électromécanique, mais également dans des compétences
élargies comme l’accueil d’un aéronef sur un tarmac ou encore la sécurité en zone aéroportuaire. A l’issue de
cette étape, il part aux écoles militaires de Bourges (EMB), où il va suivre une formation sur la mécanique.
L’EFMAD
C’est au sein de cet escadron de formation à la maintenance aéronautique de défense que nous allons retrouver
les « mécanos aéro » des autres armées et de la gendarmerie. Tous les mécaniciens aéronautiques (avions et
hélicoptères) des trois armées et de la gendarmerie sont formés à l’EFMAD.
Quatre spécialités sont enseignées ici avec une durée de formation allant de sept à quatorze mois :
- Le mécanicien vecteur et moteur : il est chargé de la mise en œuvre, de l’entretien et de la réparation
de certains ensembles et sous-ensembles aériens liés à l’hydraulique (voilure, fuselage, gouvernes, trains
d’atterrissage, installations de bord, équipements de vol) et aux systèmes de propulsion (réacteur ou turbo
propulseur, turbine…). Il va œuvrer sur les avions, les hélicoptères et les drones. Il pourra travailler sur piste ou
dans un hangar.
- Le mécanicien avionique : en charge de la mise en œuvre, de l’entretien et de la réparation des d’autres sous-
ensembles des aéronefs (avions, hélicoptères, drones), il assure l’entretien et la réparation des équipements
électriques et électroniques de pilotage, navigation, contrôle, détection, télécommunications... Il intervient sur
les calculateurs, les radars bord, les liaisons radioélectriques ou de navigation, les centrales gyroscopiques,
tachymètres, sondes thermiques, alternateurs, convertisseurs, régulateurs....Mais il est aussi chargé des moyens
d’autoprotection et de contre-mesures de l’aéronef.
- Le mécanicien structure des aéronefs : formé à la « tôlerie » de l’avion, le mécanicien structure est le
spécialiste des réparations et des assemblages des différents éléments de la structure d’un aéronef. Il s’occupe
non seulement de la maintenance, mais est également appelé à effectuer des réparations ponctuelles. Il devra
inspecter et évaluer les défauts, ainsi que les dommages sur la structure d’un aéronef, réparer les éléments
défectueux en découpant et en ajustant les endroits endommagés, adapter ou fabriquer des pièces simples en
matériaux composites ou métalliques et effectuer les contrôles pour s’assurer que les réparations respectent les
normes.
- Le mécanicien armement de bord et sol : il est chargé de la mise en œuvre, de l’entretien et de la remise en
état des armements de bord des aéronefs, armement conventionnels ou nucléaires, ainsi que du suivi technique
des munitions dont il assure la traçabilité. C’est lui qui a la responsabilité d’équiper l’aéronef en munitions. Il est
aussi en charge des sièges éjectables du fait des moyens pyrotechniques installés sur ces derniers.
Le mécanicien « aéronautique » œuvrant dans les spécialités décrites ci-dessus est donc avant tout un expert
de la mécanique des aéronefs, capable d’intervenir rapidement et efficacement sur toutes les pièces des avions,
hélicoptères et drones. Dans sa formation il acquiert des connaissances précises et pointues sur toutes les
pièces des aéronefs et sur leur fonctionnement. Rigoureux, il doit avoir le sens des responsabilités, savoir
s’adapter aux nouvelles technologies et se mettre à jour des nouveaux process pour rester compétent en toute
circonstance et sur tous les nouveaux appareils. Il doit savoir travailler car réparer ou contrôler des aéronefs
implique de travailler à plusieurs. Il devra maîtriser l’anglais technique afin de comprendre les instructions
des constructeurs qui, très souvent, sont rédigées en anglais. Il est le garant et souvent le dernier rempart de la
navigabilité de l’aéronef.
Opérationnels SLDS # 50 21
Soutien Logistique Défense Sécurité
Euronaval2020-Operationnels SLDS-200x275mm-FR.pdf 1 23/03/2020 17:22
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Given that NAWDC is hosting a number of working
groups Navy-wide and joint force wide to rethink,
reimagine and rework the role of the fleet, it is an
epicenter for driving change.
With over 4,000 flight hours, 100 combat missions and accumulated over 1000 carrier-
arrested landings under his wing, Rear Admiral Brophy is commander of Naval Aviation
Warfighting Development Center (NAWDC) since May 2019. NAWDC is located at Naval
Air Station Fallon and is “the Navy’s center of excellence for air combat training and
tactics development. NAWDC trains naval aviation in advanced Tactics, Techniques and
Procedures (TTP) across assigned combat mission areas at the individual, unit, integrated
and joint levels, ensuring alignment of the training continuum. (…) Prior to June 2015,
NAWDC was known as Naval Strike and Air Warfare Center (NSAWC) which was the
consolidation of three commands into a single command structure on July 11, 1996. NSAWC
was comprised of the Naval Strike Warfare Center (STRIKE «U») based at NAS Fallon since
1984, and two schools from NAS Miramar, the Navy Fighter Weapons School (TOPGUN) and
the Carrier Airborne Early Warning Weapons School (TOPDOME). The command consists of
more than 120 officers, 140 enlisted and 50 contract personnel. NAWDC flies and maintains
F/A-18C/D Hornets, F/A-18E/F Super Hornets, E/A-18G Growlers, F-16 Fighting Falcons and
MH-60S Seahawk helicopters,” says its official presentation1. It is getting ready to welcome
and train with a whole new generation of aircraft : Advanced Hawkeye, Triton, P-8, MQ-25
and F-35.
During his visit to NAWDC in July 2020, Robbin Laird was able to talk with Rear Admiral
Brophy and his senior officers to get an update with regard to how the US Navy aviation
community is addressing the training environment for the high-end fight.
to allow for force packages or modules to work together in tactics, training and procedures with the fleet and for
new ways. And this is built around a number of innovations the fleet going forward. It is not just about learning the
in the ISR and C2 domains. TTPs for the integrated air wing; it is about rethinking,
reworking and training the maritime force to work
The combat architecture is evolving and being reshaped in differently in an integrated distributed manner to deliver
operations, and in training. In fact, training, operations, the desired combat effect.
and development are part of an interactive cycle whereby
the U.S, military forces are being reshaped in a dynamic NAWDC is leading a new approach under the aegis of
and ongoing manner. Rear Admiral Richard Brophy as today’s NAWDC is
During my visit to NAWDC in July 2020, one clear focused not simply on training for the integrated air wing,
indication of the change could be seen with the focus but the integratable air wing engaging in leveraging and
of NAWDC on hosting working groups to redesign the enhancing fleet-wide operations and working closely with
Opérationnels SLDS # 50 25
Soutien Logistique Défense Sécurité
Capt. Richard Brophy,
commander, Carrier
Air Wing (CVW) 9 on his
1000th arrested landing
on the aircraft carrier USS
John C. Stennis (CVN 74)
© www.navsea.navy.
mil (facebook. .com/
joint and coalition force partners. need to look beyond what the Navy brought to the fight in
In a way, with the coming of a new generation of aircraft, order to be effective in our Pacific mission.”
Advanced Hawkeye, Triton, P-8, MQ-25 and F-35, the
reach of the carrier air wing is beyond the range of the Third, the theme of integratability beyond the carrier air
integrated air wing. wing is a key one being worked at NAWDC.
Building An ‘‘Integrated Joint Force That Wins As Rear Admiral Brophy put it: “From a training
The Next Fight’’ standpoint, we work from the perspective of ‘it is not
going to be a carrier strike group that wins the next fight
Based on my discussion with the CO of NAWDC, Rear on its own, it’s going to be an integrated joint force that
Admiral Richard Brophy, several key developments stood wins the next fight.’
out.
“We’ve really broadened our aperture.
- First, there is a re-imaging of the carrier going on
associated with the return to blue water operations and “Everything we do here now is based off of a single lens:
rethinking how the carrier works with the fleet to deliver does it move the needle for great power competition or
enhanced expeditionary reach that the carrier air wing can not?”
support. - Fourth, an integrated training center has been built from
the ground up to support the integratable air wing to train
This has meant a growing working role with the Marines, in the kill web space.
who in Rear Admiral Brophy’s words “have significant
experience and expertise with expeditionary operations, The first building is a meeting center with areas for working
and with whom we can collaborate to develop new groups to meet at various levels of security within a global
concepts of operations.” teleconferencing framework, as the need demands. This
building can allow for scenario generation, assessment of
- Second, this has meant that the US Navy and the USAF findings and evaluations from the physical test range, or
are establishing new ways to work more effectively utilization of the simulated test range that is contained in
together. the second building. The second building houses multiple
simulators for different platforms being flown by the fleet.
Earlier this year, the USAF sponsored WESTPAC. Rear As Rear Admiral Brophy put it: “We’re going to put in an
Admiral Brophy noted about WESTPAC: “The USAF entire Air Wing’s and strike group’s worth of simulators.”
invited NAWDC to the exercise to represent the Navy, and
we went with a full complement which included surface The focus is not only on platform learning, but significantly,
and subsurface officers. working in an integratable environment. Those specific
simulators, continued in various rooms in the building,
The co-chair of the WESTPAC working group was a can be linked with outside simulation facilities as well.
Surface Warfare Officer who had a clear notion that we As Rear Admiral Brophy put it about the new facilities
26
F-35C Lightning IIs, assigned to the Grim Reapers of Strike Fighter Squadron (VFA) 101, and an F/A-18E/F Super Hornets assigned to
the Naval Aviation Warfighter Development Center (NAWDC) flying over Naval Air Station Fallon’s (NASF) Range Training Complex.
The purpose was then to begin integration of F-35C with the Fallon Range Training Complex and work with NAWDC to refine tactics,
techniques and procedures (TTP) of F-35C as it integrates into the carrier air wing
© Lt. Cmdr. Darin Russell, US Navy, Fallon, Nevada, 2015
... US NAVY FIGHTER PILOTS TRAINING ... REPORTING FROM FALLON AIR STATION ...
will be the future of virtual and constructive training for
the majority of naval aviation. The second such exercise will be held in November of this
year, and will include Australians, Brits, Marines, and the
“Not only will we provide cutting-edge training in Fallon, USAF.
but fleet concentration areas will be able to train remotely
with the Subject Matter Experts (SMEs) at NAWDC in As Rear Admiral Brophy put it: “In the Resolute Hunter
a virtual, constructive environment at any time, day or exercise, we are really looking hard at the Kill Web aspect
night.” and focusing on utilizing every asset that’s out there to
ensure that we’re the most effective warfighting force we
- Fifth, even with the new facility, changes are necessary possibly can be.”
with the physical ranges to adjust to the high-end training
of fifth generation warfare. Taken together, the work of MISR, the Information
Warfare program, Resolute Hunter, and the work with
There are requests in to adjust the ranges to accommodate the Marines and the USAF, highlights the challenge and
the kind of targeting challenges which the high-end air opportunity for shaping a Maritime Squadron Targeting
arm needs to train for to prevail in the high-end fight. Concept.
“Fallon is the only United States Navy facility where an
entire air wing can conduct comprehensive training while This is a clear expression that NAWDC and the Navy are
integrating every element of air warfare. focusing on ways to leverage an integratable air wing for
the fleet, and for the joint and coalition force.
“While aircraft and weaponry have evolved substantially
in the last several decades, the ranges at Fallon have not As Rear Admiral Brophy put it: “What exactly do 21st
changed significantly in size since 1962. century fires look like from a Maritime perspective?”
Rear Admiral Brophy underscored how important it was
“Our naval aviators use the desert skies to learn critical to ensure that a distributed force has ready access to
warfighting skills necessary to defend our nation and fires across the joint and coalition force to ensure combat
preserve our way of life from those who would want to dominance.
cause us harm.
NAWDC is a key epicenter where the current force is
To that end, we are working with the local community, as becoming more capable and lethal, and the aperture of
well as natural and cultural resource experts, to find a way the integratable air wing has been opened to provide a key
forward together to expand the range.” venue for the kind of force transformation needed for full
- Sixth, the new MISR or Maritime ISR warfighting center spectrum crisis management dominance.
is managing an important new Navy exercise, Resolute
Hunter, which is focused on the evolving role of ISR and ----------------------
sensor networks in guiding C2 and integrated operations 1
www.cnic.navy.mil
Opérationnels SLDS # 50 27
Soutien Logistique Défense Sécurité
Rencontres du
Morbihan :
innovation de défense
et technologies duales
à l’honneur
Entretien avec Jean-Michel Jacques,
Député de la 6e circonscription du Morbihan
Opérationnels SLDS # 50 29
Soutien Logistique Défense Sécurité
Guerre des mines
et innovation :
du nouveau chez RTsys
Par Linda Verhaeghe
Parmi les
innovations mises à
l’honneur pendant
les Rencontres
Innovation de
défense, la société
morbihannaise
RTsys a présenté son
véhicule autonome
sous-marin Comet,
dont la valeur
ajoutée se situe
dans ses capacités
de communication
acoustique sous-
marine et de
navigation.
Bien que les drones sous-marins soient
Au XIXème siècle, l’opium devient un enjeu économique majeur pour la Compagnie anglaise
des Indes orientales qui en détient le monopole au nom de la couronne britannique. En
1839, l’empereur de Chine tente de s’opposer à ce commerce, ce qui marquera le début
de la première guerre de l’opium. Après la victoire des Britanniques, Hong Kong devient
concession britannique, mais il faudra attendre la seconde guerre de l’opium (1856-1858) à
laquelle participera la France pour que l’importation de l’opium en Chine soit légalisée, et
ceci jusqu’à l’arrivée des communistes au pouvoir en 1949…
A la fin du XIXème siècle, quelques chimistes parviennent à extraire à des fins médicales le
principe actif des feuilles de coca, donnant ainsi naissance à la cocaïne. Idem pour l’opium
avec la morphine et l’héroïne. Dans les années 1920, les gouvernements prennent conscience
des risques addictifs associés à la prise de ces substances et commencent à en réglementer
l’usage. De 1930 à 1960, il n’existe pas à proprement parler de « narcotrafic » organisé et ce
n’est véritablement qu’à compter des années 1960 que l’usage des substances psychoactives
devient une préoccupation majeure des pouvoirs publics et un sujet de santé publique à
l’échelle planétaire. En effet, la consommation du cannabis se diffuse largement chez les
jeunes et des drogues hallucinogènes (mescaline, LSD) sont expérimentées. La cocaïne et
l’héroïne signent alors leur grand retour, leur production étant passée sous la main de réseaux
criminels mafieux internationaux. De nos jours, trois conventions de l’ONU en date de 1961,
1971 et 1988 légifèrent pour lutter contre le trafic illégal de psychotropes.
1. npr.org
2. panamaadvisoryinternationalgroup.com
3. Saisie de drogue par la frégate Ventôse ©
Forces armées aux Antilles, EMA (via une vidéo diffusée
sur youtube en 2015 >>> https://www.youtube.com/
watch?v=JjNIv7RfVQ4)
Opérationnels SLDS # 50 33
Soutien Logistique Défense Sécurité
Le narcotrafic détruit la vie démocratique et économique des pays au sein
desquels ils prospèrent. Il est générateur d’une violence polymorphe tant
il est vrai que le narcotrafic accompagne et génère d’autres trafics (armes,
prostitution, enlèvement, trafic d’organes, corruption, blanchiment
d’argent….).
Narcotrafics et Etats : le cas du Mexique et de l’Afghanistan
Pour mesurer l’importance et l’ampleur des dégâts que peut engendrer le narcotrafic
l’étude de deux pays se révèle particulièrement éclairant : le Mexique et l’Afghanistan.
-> Le Mexique est aujourd’hui ce que l’on peut nommer un état gangréné par le narcotrafic.
L’ancien parti au pouvoir (le PRI - parti révolutionnaire institutionnel), ainsi que l’ancien
président Pena Nieto, ont été impliqués dans une série de scandales de corruption à très
grande échelle dus au narcotrafic. Ces douze dernières années, le narcotrafic a fait deux
cent quarante mille morts et quarante mille disparus au Mexique. La violence engendrée
par ces cartels qui font régner leur loi par la terreur et la corruption a fait près de trente
six mille tués en 2018, un nombre qui a plus que doublé en moins de dix ans (on estimait à
plus de quinze mille le nombre de victimes en 2009).
A côté des six cartels principaux qui se partagent le narcotrafic depuis plus de deux
décennies, des dizaines de gangs émergent suite notamment à l’arrestation de certains
barons de la drogue, dont le fameux El Chapo, ou le chef du cartel paramilitaire de Los
Zetas, cartel composé à la base par d’anciens membres des forces spéciales mexicaines.
On peut comparer le narcotrafic au Mexique à un cancer qui créerait des métastases
sui generis. Le fait de décapiter un cartel de ses dirigeants générant une forme de
balkanisation du trafic, qui de facto devient encore moins contrôlable, car à la main de
criminels de plus en plus nombreux qui se retrouvent à la tête de structures plus discrètes.
-> L’Afghanistan, état failli et ravagé par plus de quarante années de guerre,
représente à lui seul aujourd’hui les deux tiers de la superficie mondiale
dédiée à la culture du pavot. L’ Office des Nations unies contre la drogue et
le crime (ONUDC) estime aujourd’hui que le trafic d’opium en Afghanistan
pourrait représenter trente pour cent du produit intérieur brut (PIB) soit
presque sept milliards d’euros. L’économie afghane repose principalement
sur le secteur agraire, d’où l’opportunité d’expansion exceptionnelle que
représente le pays pour le développement du narcotrafic.
Sources :
Alain Labrousse, Géopolitique des drogues, PUF
J.F Gayraud, Le monde des mafias, Odile Jacob
F. Tétard, Grand atlas 2020, Autrement
Sites Internet de l’ONUDC, de l’OGD, de l’OMS et de l’INPES
Si l’obscurité est souvent le meilleur allié des criminels, tout professionnel de la sécurité
... SECURITE ...AUTONOMIE...
possède avec une lampe de patrouille assez puissante un partenaire indispensable
pour rétablir l’équilibre et garder l’avantage face à un refus d’obtempérer ou en
situation de crise. A un moment où les méthodes policières sont scrutées et attisent
les polémiques, la lampe tactique est plus que jamais en tête du panel d’options à la
disposition des forces de l’ordre, mais aussi des forces armées.
Qu’il soit utilisé pour éclairer une ruelle sombre au milieu de la nuit, pour examiner
l’intérieur d’un véhicule pendant un contrôle routier, ou pour aveugler un suspect
qui vous menace de façon inattendue, le faisceau lumineux d’une lampe torche est
ainsi souvent de facto la première ligne de défense de la personne qui l’utilise.
Quelles que soient les conditions de luminosité, tout opérateur se doit d’anticiper
pour essayer de se retrouver systématiquement dans un meilleur environnement que
l’adversaire. Tirer parti de l’ombre et de la lumière signifie par exemple se placer avec
son équipe au niveau le plus bas de lumière. Il faut ensuite calculer toute progression
à partir de ce point dans l’espace en partant du principe que chaque zone d’ombre est
armée. A noter que ces « trous noirs » existent aussi dans les heures du jour.
L’ombre constitue une cible de choix pour l’adversaire et la seule solution pour la
casser est précisément la projection de lumière comme protection afin de désorienter
ou d’éblouir ce dernier. En mettant en œuvre ce principe, un « mur de lumière » est
temporairement édifié.
36
« Les machines ne font pas la
guerre. Le terrain ne fait pas la
guerre. Les hommes font la guerre.
Vous devez rentrer dans le cerveau
des hommes. C’est là que les
batailles se gagnent... »
Colonel John Boyd
(auteur du « cycle OODA »)
Mains croisées
La technique de tir avec lampe mains croisées est la plus utilisée. qui conserve l’essentiel de la position de
contact. La lampe est tenue comme un pic à glace avec la tête à l’opposé du pouce. La main qui tient la
lampe, vient en support de la main qui tient l’arme. Les poignets sont crochetés entre eux avec le dos des
deux mains en contact. Cet appui ferme entre les deux mains solidaires crée une tension isométrique qui
stabilise la prise. La méthode HARRIES du nom de son inventeur Michael HARRIES, pionnier du tir de
combat moderne. permet aussi un meilleur support de l’arme à deux mains avant le tir.
Méthode FBI
La méthode dite FBI ou encore lampe déportée bras tendu consiste à tendre le bras au plus loin du corps,
peu importe la hauteur. L’idée est de tenir la source de lumière loin de soi avec la main réactive pour
induire l’agresseur en erreur. La lampe est tenue comme un pic à glace ou une poignée de sabre, souvent
maintenue légèrement en avant du corps pour éviter d’éclairer l’opérateur. Cette méthode conjointe lampe/
arme est probablement la plus ancienne enseignée officiellement. Elle mettait initialement en avant le
fait d’empêcher la lumière de trahir la position exacte de l’utilisateur. Elle s’intègre dans la cohérence du
principe « éclairez et bougez » qui est l’un des fondements de l’éclairage tactique et s’avère extrêmement
trompeur si elle est bien utilisée.
Méthode NECK-INDEX
La dernière grande méthode reconnue est celle de la lampe sur l’épaule ou « neck-index », à savoir une
technique main séparée qui consiste à ramener la lampe, avec fermeture complète du bras, la main en appui
sur la mâchoire. La lampe est tenue comme un pic à glace et l’arme peut être tenue main armée ou main
réactive. Mise au point dans les années 90 aux Etats-Unis, le but de cette méthode est de stabiliser le tir en
gardant le halo aligné avec le canon, ce qui se révèle utile en cas notamment de tir à couvert, derrière un
angle. Cette technique est une application parfaite de la notion de « mur de lumière ».
CM
MJ
CJ
CMJ
40
... SECURITE ..INNOVATIONS ...
Les innovations
du marché de la
sécurité
... en bref ...
Par Claude Corse
Tixeo :
la vidéo-collaboration
en toute sécurité
Connue pour avoir mis au point et diffusé l’arme incapacitante
Taser (P.I.E. ou Pistolet à Impulsion Electromagnétique
dans la terminologie officielle)1, la société américaine Axon
propose un système complet au service des forces de l’ordre,
pour une meilleure efficacité et protection des agents sur le
terrain. Zoom sur cette innovation.
Axon Body 3 est une caméra piéton portée individuelle,
intuitive et équipée d’un système d’alerte et retransmission
vidéo en temps réel au centre de supervision. Grâce à la
technologie Axon Signal, l’enregistrement se déclenche Créée à Montpellier en 2004, Tixeo
automatiquement en cas de sortie d’arme à feu ou mise en est l’unique acteur français à proposer
route d’un Taser. une technologie de vidéo-collaboration
La technologie Axon Aware dont elle est équipée permet certifiée (CSPN) /qualifiée par l’ANSSI
d’envoyer en temps réel la localisation GPS des agents (Agence nationale de la sécurité des
sur le terrain lorsque la caméra enregistre une vidéo, de systèmes d’information).
sélectionner et d’activer la retransmission du flux vidéo en
direct de l’ensemble des caméras en cours d’enregistrement. Tixeo a conçu des solutions de vidéo-
Une caméra embarquée compatible et la solution drone collaboration basées sur un ensemble
viennent compléter les possibilités de capture d’images et de mécanismes innovants permettant
de son pendant une intervention. d’assurer un niveau de sécurité encore
Enfin, le traitement global de l’information intégré dans jamais atteint pour des réunions en ligne.
le système Axon Evidence permet de gérer de manière Pour des raisons évidentes de sécurité, des
intuitive et sécurisée l’ensemble du flux d’images, depuis acteurs de la défense, de l’armement, ou de
leur capture jusqu’à leur production éventuelle au tribunal. l’industrie utilisent Tixeo pour collaborer
Génération de rapports, de séquences, floutage, partage efficacement à distance tout en ayant la
numérique sécurisé, stockage des données, cette technologie garantie de la confidentialité de leurs
de la police du futur est aujourd’hui accessible à tous les échanges. Tixeo possède de nombreuses
intervenants de la chaîne professionnelle. références européennes et internationales,
telles que Naval Group, Nexter, Eurenco, la
§ direction générale de l’Armement (DGA),
la Direction générale de l’Aviation civile
1
A noter que la toute dernière génération de P.I.E., le Taser (DGAC) ou encore le Centre national de la
7 constitue plus que jamais une alternative performante recherche scientifique (CNRS).
aux armes létales, grâce notamment à de nouvelles
fonctionnalités telles que la conception de sondes pour une
vitesse de déploiement et une efficacité maximales, un laser
vert et un arc de dissuasion plus puissant.
Opérationnels SLDS # 50 41
Soutien Logistique Défense Sécurité
CREDITS ... E
Photo 1 © issue
de la vidéo
diffusée par
General Dynamics
Ordnance and
Tactical Systems
sur Youtube le 15
octobre 2019 et
intitulée « Next
Generation Squad
Weapon (NGSW)
- Army’s M4
Carbine and M249
Replacement ».
L’US Army et SOCOM
Photo 2 ©
recoilweb renouvèlent leurs armes légères
Trois fabricants ont été pré-sélectionnés dans le cadre du nouveau programme NGSW (Next Generation Squad Weapon)
qui vise au remplacement de l’arme légère standard d’infanterie : General Dynamics Ordnance and Tactical Systems Inc.,
en partenariat avec, Textron et SIG-Sauer Inc., mais aussi Beretta et AAI Corporation.
Chambrés pour une nouvelle munition hybride calibre 6,8 mm (nomenclature XM1184 pour l’U.S. Army), les prototypes
mis au point et présentés respectivement par les trois candidats en lice sont proposés en deux versions distinctes baptisées
NGSW-AR (pour Automatic Rifle) et NGSW-R (pour Rifle). La première est destinée à remplacer la mitrailleuse légère
Minimi M249 SAW (Squad Automatice Weapon) comme arme de section et la seconde la carabine M4/M4A1 comme
arme individuelle (l’une et l’autre tirant actuellement le 5,56 x 45 mm OTAN ou .233).
Les caractéristiques précises de ces nouvelles armes restent encore inconnues à ce jour, mais on sait qu’elles seront dotées
de solutions techniques innovantes. Elles devraient ainsi notamment intégrer un nouveau type d’aide à la visée avec un
calculateur balistique intégré permettant l’acquisition continue de la cible via un système d’intelligence artificielle. A
l’issue de son évaluation, le système NGSW pourrait être adopté à l’horizon 2022 et déployé l’année suivante.
L’armée de Terre américaine a prévu d’en commander deux cent cinquante mille exemplaires en un premier temps et
devrait renouveler ses stocks de munitions en raison du changement de calibre à hauteur d’au moins cent cinquante
millions de cartouches. La nouveau 6,8 combine une plus grande portée pratique, une meilleure précision à grande
distance, ainsi qu’une pénétration supérieure à toutes les 5,56 en service à ce jour.
Le commandement des forces spéciales américaines, SOCOM, et en particulier le 75th Ranger Regiment et les Green
Berets, sont également intéressés par une dotation en NGSW.
L’aventure a commencé à l’occasion d’un périple en Extrême-Orient au cours duquel voyageaient côte à côte deux
fortes personnalités :
• Erik Prince d’un côté : ancien membre des SEALs, forces spéciales de l’U.S. Navy, et fondateur en 1997 de la
première firme mondiale de combattants privés (contractors) dénommée initialement Blackwater Worldwide.
Rebaptisée aujourd’hui Academi, la firme a été vendue en 2010 à des investisseurs privés.
• Nicola Bandini de l’autre : « journaliste-businessman » éclectique toujours à l’affût d’un scoop qui côtoie les
plus grands noms de l’industrie (Caracal, Arsenal Firearms).
42
EXPERT SECURITE ... LES BREVES DE PHILIPPE COUVREUR... EXPER
James Fenech, un important distributeur d’armes et de munitions basé à Malte, apporte logistique et expérience.
C’est ainsi qu’en un peu moins de deux ans, Blackwater Ammunition (BWA) est opérationnelle avec pour ambition
de se frotter aux défis d’un marché désormais globalisé.
Dans le domaine des armes longues, BWA propose une .223 Remington « Signature Series », de très grande qualité,
fiable en toutes conditions climatiques. Elle a été conçue dans une approche « propre », avec des projectiles en
cuivre pleins monolithiques usinés CNC, et est disponible en trois poids d’ogives de 55 à 73 grains.
La munition calibre 12 militaire et police résulte d’une longue expérience dans ce domaine, incluant des
paramètres comme véhicules blindés, tir longue distance et protections balistiques. Elle est chargée d’une balle
de 24 g HPS (Hollow Point Solid) capable de pénétrer un bloc moteur ou un pare-brise dans n’importe quel angle
de tir, grâce à son rétreint au collet de type wad-cutter sous la partie Hollow Point. La gamme comprend aussi
des cartouches à plombs, à chevrotines ou à létalité réduite, propres à satisfaire tous les besoins de terrain et
toutes les situations.
Mais c’est surtout avec sa nouvelle .50 révolutionnaire que BWA est sur le point de bouleverser l’univers des
munitions de calibre intermédiaire, avec le lancement de sa version déposée de la vénérable 12,7, la toute première
dotée d’un étui alliage en deux parties jamais conçue et produite. Combinant intuition, connaissances balistiques,
technologie CNC et une certaine approche visionnaire, BWA offre une opportunité totalement nouvelle dans
ce domaine avec un cartouche .50 BMG 1/3 plus légère à poids de projectile égal. Cet étui hybride, compatible
avec les armes automatiques alimentées par bandes à maillons métalliques détachables, est proposé en deux
chargements : 600 grains Infinite Point Solid (IFS) et 770 grains monolithique, qui devraient rehausser le potentiel
de précision de ce calibre pour tous les types d’utilisateurs, mais aussi permettre d’embarquer 1/3 de munitions
en plus à bord des aéronefs (une classique M33 réglementaire est également disponible).
Avec le démarrage d’une usine de production en Italie, Blackwater Ammunition est aujourd’hui en train de se
positionner et de développer un réseau de distributeurs à travers l’Europe et le monde entier. Installée avec
d’importants moyens, l’entreprise mise sur le haut de gamme avec des produits high-tech. En associant ces
derniers à un packaging et un marketing agressifs et plutôt élitistes, BWA pourrait bien tirer son épingle du jeu
dans un secteur excessivement technique, mais aussi fortement concurrentiel.
Opérationnels SLDS # 50 43
Soutien Logistique Défense Sécurité
Conseil
Saut de nuit © Opération Barkhane, ministère des Armées, 2017
éditorial
Général de corps d’armée (2S) Jean-Pierre Bansard
Ingénieur de formation (ENSAM Paris et ENSI MA Grenoble), Jean-Pierre Bansard a intégré l’École
supérieure de guerre interarmées, puis fut auditeur du CHEM (Centre des hautes études militaires)
et de l’IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale). Sa carrière inclut en particulier
les fonctions de directeur adjoint de l’établissement du matériel électronique de l’armée de terre
et le commandement du 7e régiment du Matériel. Il fut également responsable des programmes
d’armement au sein du bureau Études de l’EMAT. Nommé général de brigade en 1999, il sert comme
sous-chef d’état-major « Soutien » à l’état-major OTAN de la SFOR à Sarajevo (BiH), puis comme chef
de la division « Organisation et Logistique » à l’EMA. En 2002, il occupe les fonctions de sous-chef
de l’état-major militaire international de l’OTAN pour la logistique, l’armement et les ressources, Il
devient en 2005 sous-chef « Organisation » à l’état- major des armées et est chargé, par délégation du
chef d’état-major des armées, de la mise en œuvre de la réforme de la logistique et des soutiens des
armées.
John Blackburn a quitté l’armée de l’air australienne (RAAF : Royal Australian Air Force) en 2008, alors
qu’il en était le commandant en second (Deputy Chief of the Air Force) après avoir mené une carrière
de pilote de chasse sur F/A18, de pilote d’essai et de responsable de la planification stratégique. Ses
postes de commandement ont été commandant du système de défense intégré (IADS) en Malaisie,
commandant de l’Etat-major multinational instauré pour la mise en œuvre des accords de défense
entre l’Australie, le Royaume Uni, la Nouvelle Zélande, la Malaisie et Singapour (Five Power Defence
Arrangements ou FPDA), et directeur de la stratégie à l’Etat-major. Il travaille actuellement comme
consultant dans le domaine de la défense et de la sécurité nationale. L’ Air Vice-Marshall Blackburn
est le directeur adjoint de la Kokoda Foundation et de la Williams Foundation. Il dirige par ailleurs
l’Australian Strategic Policy Institute Council, ainsi que l’Institute for Integrated Economic Research.
Titulaire de plusieurs Masters dont un de défense, ses publications incluent notamment « Optimizing
Australia’s Response to the Cyber Challenge » et « Australia’s Liquid Fuel Security ».
Après avoir terminé sa carrière militaire comme inspecteur général des Armées/Gendarmerie
en 2005, Gérard Desjardins est aujourd’hui président de la Mutuelle d’assurance des armées
(MAA), société spécialisée essentiellement dans la garantie des accidents de la vie pour les
militaires en activité, et particulièrement ceux déployés en opération extérieure. Après Saint-Cyr
(66-68), il choisit la Gendarmerie nationale où il effectuera une carrière complète d’officiers. Il
est nommé général à quarante-neuf ans. Sa carrière alterne les commandements opérationnels
(dix-sept ans), la formation (huit ans) avec surtout le commandement de l’École des officiers
de Gendarmerie à Melun et les affectations en état- major (douze ans), essentiellement dans
le domaine des ressources humaines. Commandeur de la Légion d’honneur, il est également
breveté de l’École supérieure de guerre et diplômé d’état-major.
44
Général de corps aérien (2S) Denis Guignot
Ingénieur de l’École de l’Air (EA 73) et diplômé de l’ENSTA, Denis Guignot a intégré l’École de
guerre et est ancien auditeur du CHEM et de l’IHEDN. Officier ingénieur mécanicien de l’armée
de l’Air pendant plus de trente-huit ans, il a été en particulier chef des moyens techniques de la
base aérienne d’Orléans, directeur technique du centre d’expérimentation de l’armée de l’air, di-
recteur d’un atelier de réparation de l’armée de l’air à Mérignac. Il fut également responsable de
la maintenance et de la logistique à l’état-major de l’armée de l’air et participa à la réforme AIR
2010 de l’armée de l’air, ainsi qu’à la construction à Bordeaux du pôle Soutien. Il fut commandant
du soutien des forces aériennes (CSFA) à Bordeaux pendant deux ans. Il quitte l’armée de l’air
en août 2011. Il a intégré depuis l’agence Aquitaine Développement Innovation en tant qu’expert
projets structurants, et fut président d’Aérocampus Aquitaine. Il dirige aujourd’hui Dgconsultaero.
Ingénieur de l’école de l’Air (EA79), Jean-Marc Laurent est diplômé de l’Ecole de Guerre de Paris et a
été auditeur du CHEM (Centre des Hautes Etudes Militaires), de l’IHEDN (Institut des Hautes Etudes
de Défense Nationale) et du « European Center for Security Studies » (Allemagne). Pilote de chasse, il a
débuté sa carrière à Saint-Dizier sur Jaguar (mission nucléaire) et a commandé les escadrons de Nancy
(1991 -1994) et Cambrai (2001-2004). Il a commandé en particulier les forces françaises au Kirghizstan
(« Operation Enduring Freedom ») en 2002 et a y été « vice-commander » de la 376th Air Expedition-
nary Wing de l’USAF. Affecté en 2006 à la Délégation aux Affaires Stratégiques, il devient deux ans plus
tard directeur du Centre d’Etudes Stratégiques Aérospatiales (CESA). Promu général de corps aérien
en 2011, il devient commandant du soutien des forces aériennes (CSFA), ainsi qu’Officier général de
la zone de défense et de sécurité Sud-Ouest. Depuis 2014, il dirige la chaire « Défense & Aérospatial »
à Sciences Po Bordeaux et a fondé la structure de conseil Aeris, spécialisée dans les questions indus-
trielles de l’aérospatial de défense. Il totalise plus de trois mille cinq cents heures de vol.
Issu de la promotion 1971 de l’École de l’air, Pierre Niclot effectue dans l’armée de l’Air une
carrière de pilote d’hélicoptère qui le conduit à occuper plusieurs postes de commandement. Il
intègre ensuite l’École de guerre et sera auditeur du CHEM (Centre des hautes études militaires)
et de l’IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale). En état-major il exercera des
fonctions dans le domaine des programmes de matériels puis dans le domaine de la planification
opérationnelle des engagements des forces. Nommé général en 2000, il sera successivement com-
mandant des forces de protection et de sécurité, puis commandant des écoles de l’armée de l’Air.
A l’issue de sa carrière militaire il rejoint le groupe Thales comme conseiller opérationnel auprès
de la division « Air Operations » pendant dix ans, avant de devenir consultant en 2017. Il totalise
quatre mille sept cents heures de vol.
Terry Robling a intégré le Corps des Marines (USMC) en 1976 après des études de commerce à la
Central Washington University. Après un entraînement sur F-4 Phantom, il a suivi l’instruction Top-
gun et fut déployé au Japon. En 1989 il cumula les fonctions de pilote, officier de maintenance et
instructeur système d’armes sur F/A-18D. Sa carrière de trente-huit ans au sein des Marines inclut
de nombreux postes de commandement et formations (National War College ; Johns Hopkins Uni-
versity). En 2003, il participa à l’opération Iraqi Freedom en tant que commandant de la 3rd Ma-
rine Aviation Wing Forward. Il fut notamment Commandant en second de l’aviation de l’USMC en
charge des plans, programmes et acquisitions. Il a quitté en août 2014 sa fonction de Commandant
des Marines dans le Pacifique (MARFORPAC) pour rejoindre le secteur privé en tant que président
de la société aérospatiale américaine PKL Services. Il totalise cinq mille deux cents heures de vol.
Opérationnels SLDS # 50 45
Soutien Logistique Défense Sécurité
Ingénieur général hors classe de l’armement (2S) Louis-Alain Roche
Louis-Alain Roche est ancien élève de l’École polytechnique et de l’École nationale supérieure de
l’aéronautique et de l’espace. Il a effectué la majeure partie de sa carrière au sein de la Direction
générale pour l’armement (DGA) et compte mille cinq cents heures de vol en tant que personnel
navigant. En 1983, il rejoint le service des programmes aéronautiques pour diriger les activités
de production des avions de combat pour l’armée de l’air. Il lance en particulier la production du
Mirage 2000 N. En 1991, il devient directeur-adjoint du programme Rafale, puis directeur en 1997.
De 1998 à 2005, il assure la responsabilité de directeur des ressources humaines de la DGA. En
mars 2005, L’ingénieur général Louis-Alain Roche est nommé auprès du ministre de la Défense, afin
de conduire la mission de modernisation du maintien en condition opérationnelle des matériels
aéronautiques de la Défense (MMAé). En 2009, il est nommé Contrôleur général des armées en
mission extraordinaire. Il a quitté le service actif en 2014 et est aujourd’hui ingénieur-conseil.
De la promotion 1965 de l’École navale, Pierre Sabatié-Garat a rejoint les Forces sous-marines. Il a
commandé trois sous-marins (SMD, SNA, SNLE ) et l’escadrille des sous-marins de la Méditerranée.
Affecté au bureau Études générales de l’état-major des armées (EMA) en 1993, il est chargé des
études sur la sécurité en Europe et la lutte contre la prolifération des armes de destruction
massive. Promu contre-amiral en 1997, il prend les fonctions de sous-chef Opérations-Logistique
à l’état-major de la marine (EMM). En 1999, il est attaché de défense à l’ambassade de France à
Londres. Promu vice-amiral, il est nommé en 2001 inspecteur des forces maritimes. De 2002 à
2008, il est conseiller auprès du directeur de la Stratégie du groupe EADS. Il est consultant pour
Euratlantic Conseil et Azimuth Defense Consulting. Ancien auditeur de l’IHEDN, il est membre du
conseil scientifique de la Défense. Il a écrit un livre sur la vie à bord d’un sous-marin et publié des
articles dans diverses revues.
Issu de la promotion “Général Laurier” de l’EMIA (78- 79) et de la deuxième promotion du CID,
Patrick Tanguy a consacré l’essentiel de sa carrière militaire aux hélicoptères de combat au
sein de l’Aviation légère de l’armée de terre (ALAT). Il a notamment commandé le 1er Régiment
d’hélicoptères de combat et totalise plus de deux mille six cents heures de vol. Chef d’état-major
du commandement de l’ALAT en 1999, puis coordonnateur ALAT à l’EMAT en 2003, il a dirigé les
travaux de mise aux normes européennes de la formation des pilotes d’hélicoptères, coprésidé le
comité commun des écoles franco- allemandes du Tigre et contribué à l’élaboration du Partenariat
public privé (PPP) relatif concernant la flotte d’hélicoptères externalisée à l’école de Dax. Nommé
général en 2005, il commande les écoles de l’ALAT de Dax et du Luc, puis prend les fonctions
de COMALAT en 2008. Ayant intégré le groupe Défense Conseil International en 2011, il a dirigé
la branche COFRAS spécialisée dans le transfert du savoir-faire de l’armée de Terre et de la
Gendarmerie jusqu’en 2019.
Ayant intégré l’Ecole de l’air en 1982, Jean-Luc Volpi est également diplômé de l’Ecole nationale
supérieur du pétrole et des moteurs et de l’Institut français de gestion. Après un parcours dans
les fusiliers commandos de l’air, il intègre en 1994 le corps des ingénieurs militaires des essences
au sein du Service des essences des armées. Il y occupe différents postes de responsabilité, dont
des détachements à l’état-major des armées et au ministère de l’industrie ,où il est en charge de la
sécurité des approvisionnements et des réserves stratégiques de l’Etat. Par la suite, il commande
la base pétrolière interarmées puis, après sa nomination dans le corps des officiers généraux, la
Direction de l’exploitation et de la logistique pétrolières interarmées. Ancien auditeur du Centre
des hautes études militaires et de l’Institut des hautes études de défense nationale, il est nommé
directeur central du SEA de 2013 à 2018, terme de sa carrière militaire. Il est actuellement direc-
teur général de la société du Pipeline Méditerranée-Rhône.
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Murielle Delaporte, fondatrice et rédactrice en chef
Diplômée de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris, de la Sorbonne (DEA sciences politiques/
défense), et de Georgetown University, Washington DC (Masters in Government/security studies),
Murielle Delaporte travaille depuis plus de trente ans comme analyste des questions de défense et
de sécurité en France et aux États-Unis (comme chargée de mission au Secrétariat général de la
défense et de la sécurité nationale ; comme chargée d’étude et « research fellow » au sein de divers
centres de recherches et think tanks comme l’Institut français des relations internationales (IFRI)
et l’Institute For East-West Security Studies ; en tant que consultante). Auteur de plusieurs ouvrages,
elle rédige régulièrement des articles en français et en anglais pour différentes publications en
France et à l’étranger (par exemple Breaking Defense).
Opérationnels SLDS # 50 49
Soutien Logistique Défense Sécurité
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