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Du même auteur, chez le même éditeur :

La Dame des anges, 2022 – avec Céline Franoux.


Contacts au-delà des apparences, 2020.

© 2022, Éditions Exergue,


une marque du groupe Guy Trédaniel.
© Jean-Marc Bernad pour le texte et les illustrations.

ISBN : 978-2-36188-576-2

Tous droits de reproduction, traduction ou adaptation réservés pour tous pays.

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À Michèle et à François, mes parents chéris,
dont les deux cœurs éternels battent désormais
à l’unisson au sein du mien.
À Delphine et à Lysaël,
que j’aime aussi puissamment
qu’il soit possible à un être d’aimer.
SOMMAIRE

Préface
Avant-propos
Un voyage prometteur et riche d’enseignements
Apprendre à discerner : les signes initiatiques et leurs déclinaisons

Leçon no 1 - Tous les signes s’inscrivent


dans une logique de communication
Déterminer qui cherche à communiquer avec soi : les signes
symboliques identitaires
1. Tout est bon pour se faire reconnaître : signes d’identification
2. Le jeu des sept ressemblances : signes par similitude physique
3. Les atours de la grâce : signes relatifs à une préférence,
à une habitude ou à un trait de caractère
4. Inexplicables évidences : signes par découverte d’objets

Leçon no 2 - Surtout, soyez sans crainte !


Relever les événements inhabituels : les signes disruptifs
1. Paniques domestiques : signes par dysfonctionnement
2. Tombés à pic : signes résultant d’une chute
ou d’un déplacement d’objet
3. Fiat Lux : signes lumineux
4. Réveille-toi ! : signes sonores
5. Quelques fantaisies mémorables : signes par survenance
d’événements inexpliqués

Leçon no 3 - Pourquoi la raison peut nous


tromper
Noter les concordances : les signes symboliques temporels
1. Occasions spéciales : signes circonstanciels
2. Piqûres de rappel : signes relatifs à la mort
3. Au cœur de l’inattendu : signes résultant d’une action

Leçon no 4 - Les signes, indispensables


ferments de notre maturation spirituelle
Se connecter à son inconscient : les signes en état de semi-
conscience

Leçon no 5 - Une archéologie du mystère


de cette vie ayant pour fondement l’amour
Consigner les rêves prégnants : les signes en état
d’inconscience

Leçon no 6 - Nul n’est fou d’aimer ni encore


moins d’être aimé !
Observer finement son environnement : les signes
symboliques naturels
1. Visions célestes : signes liés à des phénomènes naturels
2. Surprises végétales : signes liés à des éléments naturels
3. La tête dans les nuages : signes par apparition transitoire
Leçon no 7 - L’analyse de l’importance
des signes en termes de probabilité
est fondamentale
Ressentir la matérialité d’une intentionnalité extérieure : les
signes avec insistance
1. Le regard aimanté : signes par captation d’attention
2. Prise de contrôle : signes avec guidance

Leçon no 8 - Mon apprentissage graduel


des signes en lien avec la spiritualité
Développer son intuition : les signes symboliques
suprarationnels
1. Quand tout est déjà écrit : signes prémonitoires
2. Cet instinct qui se réveille : signes intuitifs
3. Y croire pour le voir : signes relatifs aux croyances

Leçon no 9 - Une brèche entre deux mondes


jusque-là séparés s’ouvre
S’ouvrir au merveilleux : les signes de ressentis
1. La voie directe du cœur : signes de présence
2. Inoubliables caresses : signes par perception tactile
3. Fin du silence : signes par perception auditive
4. Dans l’air du temps : signes par perception olfactive

Leçon no 10 - Les signes s’imposent à nous


depuis l’extérieur
Adopter une vigilance passive : les signes symboliques
interpellants
1. Traces de vie et formes d’amour : signes par vision de forme
2. Insistances : signes comportementaux
3. Moments suspendus : signes par effet de surprise
4. Incroyable mais vrai : signes par apparition improbable
5. Coups de poing dans l’âme : signes choquants

Leçon no 11 - Faire des tests logiques pour


distinguer vrais et faux signes
Surveiller tous les canaux disponibles : les signes
technologiques

Leçon no 12 - Des vérifications a posteriori sont


utiles
Solliciter l’aide de l’invisible : les signes de préservation

Leçon no 13 - L’importance de la demande


Garder le cœur ouvert : les signes symboliques émotionnels
1. Incroyables chauds-froids : signes par expérimentation de
sentiments contradictoires rapprochés
2. Quand les chansons sonnent juste : signes musicaux
3. Merveilleuses journées : signes ludiques

Leçon no 14 - Conservez des traces de vos


signes
Exprimer ses ressentis : les signes partagés

Leçon no 15 - Tout est vibratoire et énergétique


Savoir analyser en temps réel les informations qui nous
parviennent : les signes précédant une disparition
Leçon no 16 - Seul le présent compte
Décrypter le sens caché : les signes symboliques informatifs
1. Décodages : signes par messages
2. De providentiels encouragements : signes confirmatoires
3. Un déluge de pièces : signes récurrents

Leçon no 17 - Ne plus simplement regarder,


mais enfin voir
Comprendre que le temps n’a aucune importance : les
signes différés

Leçon no 18 - Que faire si l’on ne perçoit


aucun signe ?
Voir ce qui doit être vu : les signes par matérialisation
Le voyage continue…

Remerciements

Bibliographie

À propos de l’auteur

Sur le même sujet, par l’auteur


« Le plus beau sentiment du monde, c’est le sens du mystère.
Celui qui n’a jamais connu cette émotion, ses yeux sont fermés. »
ALBERT EINSTEIN

« Pour se mettre en marche, il suffit d’avoir 5 % de réponses à ses


questions.
Les 95 % restantes viennent le long du chemin.
Ceux qui veulent 100 % de réponses avant de partir restent sur place. »
MIKE HORN, Vouloir toucher les étoiles
PRÉFACE
par Céline Franoux, médium

La première fois que Jean-Marc est venu me voir pour un contact


médiumnique avec ses parents, je me souviens de sa grande émotion durant
la consultation et du formidable amour qui les unissait. Michèle, sa mère,
qui me faisait beaucoup rire, notamment parce qu’elle papotait avec une
amie qui l’avait accueillie de l’autre côté, avait beaucoup d’énergie, et elle
lui a envoyé tant de preuves de survivance ! Comme François, son gentil
père, bien que plus discret.
Par la suite, Jean-Marc est venu me voir en conférence médiumnique.
Après l’une d’elles, je lui ai demandé s’il connaissait quelqu’un qui saurait
faire un film sur ma médiumnité, et il m’a tout de suite répondu : « Oui.
Moi ! » Depuis, nous sommes devenus amis et nous échangeons
régulièrement, sur les signes notamment. Comme il m’arrive de recevoir
des messages de l’invisible sur mon répondeur téléphonique et que Jean-
Marc s’y connaît maintenant assez bien en transcommunication
instrumentale, il m’a aidé plusieurs fois à les analyser. C’est ainsi que j’ai
pu entendre la voix de mon père, qui est « parti » quand j’avais dix-
neuf ans, me dire : « C’est moi ! Yves ! Contact ! Je t’aime ! On se
reverra ! »
Les signes de nos êtres chers sont plus que de simples cadeaux du ciel.
Je les considère comme des miracles de l’amour. Depuis mon enfance, je
baigne dans leur univers et, en tant que médium professionnelle,
quotidiennement depuis vingt ans, je recueille les expériences de mes
consultants. Je me rappelle une conférence à Saint-Lubin-des-Joncherets
où, pendant mon intervention, des dizaines de cœurs étaient apparus sur les
vitres de la salle. Quelle incroyable émotion cela avait été pour nous tous !
Voilà pourquoi, pour moi, ce livre de Jean-Marc est si unique et si
précieux. D’abord parce qu’il décrit des signes essentiels que tout le monde
peut recevoir, et c’est très important. Les apparitions de papillons, de cœurs,
de plumes, les explosions d’ampoules – pour n’en citer que quelques-uns –
représentent la majorité des manifestations de nos êtres chers. Ce ne sont
pas de petits signes, surtout quand ils sont reçus dans des conditions aussi
particulières que celles que Jean-Marc décrit. Quand on pense à tout ce
qu’il a fallu comme énergie et comme synchronicités pour qu’ils arrivent
jusqu’à nous, chacun est absolument extraordinaire. Et, aussi, le fait qu’il en
ait reçu de natures si différentes et qu’il ait réussi à montrer pour chacun
d’eux l’intention de ses aimés m’a profondément touchée. Peu de personnes
ont eu la chance de recevoir des centaines de signes comme lui ! Mais, à ce
niveau-là, je me demande si on peut uniquement parler de « chance ». Je
pense que le départ rapproché de ses parents a été si imprévu et si fort pour
lui, comme un foudroiement, que cela l’a complètement transformé
intérieurement. Il est devenu une sorte de médium, lui aussi, par la force des
choses.
Pour bien le connaître maintenant, je sais qu’il a mis toute son énergie,
toute son authenticité et tout son cœur dans ce magnifique ouvrage. Comme
moi, son but principal est d’aider les endeuillés et les personnes qui se
posent des questions sur l’après-vie. Voilà pourquoi je suis heureuse qu’il
m’ait demandé d’écrire cette préface. Je pense que ce livre apportera
beaucoup de réconfort aux personnes qui le liront et leur sera très utile pour
reconnaître les signes de leurs aimés et les recevoir.
Comme je le dis toujours, chaque jour qui passe nous rapproche d’eux.
L’amour n’a jamais de fin. Vous retrouverez vos êtres chers, je vous
l’assure. Alors, soyez-en convaincu. Mais avant, je vous en prie, vivez ! Au
présent. Dans la joie. Dans la paix. Et, surtout, ouvrez grands vos yeux et
votre cœur pour recevoir les signes qu’ils vous adressent. Car ce sont des
liens directs entre vos âmes qui se reconnaîtront éternellement.
CÉLINE FRANOUX
AVANT-PROPOS

UN CHEMIN INCONNU ET POURTANT


DÉJÀ SI FAMILIER

Songer à un ami dont nous n’aurions plus eu de nouvelles depuis


longtemps juste avant de recevoir un appel de lui, quoi de plus interpellant !
Qui n’a jamais vécu de telles « heureuses coïncidences » ? Le plus souvent,
ces expériences inaccoutumées mettent en exergue des synchronicités, de
soudaines conjonctions d’événements dépourvus de liens de causalité, mais
dont découle néanmoins une troublante signification. Si, en temps normal,
nous n’accordons qu’une importance relative à ces phénomènes, ils revêtent
une tout autre dimension dès qu’ils se répètent avec intensité. Nous
n’hésitons alors plus à les nommer « signes ». Lors d’une vaste enquête
d’opinion européenne1, après la disparition d’êtres chers, 24 % des Français
ont déclaré avoir reçu un signe d’eux. Que nous soyons croyants ou non,
matérialistes ou non, un grand nombre d’entre nous étant potentiellement
concernés par ces occurrences de contacts extraordinaires ; voilà pourquoi il
convient de s’y préparer.
Plusieurs raisons m’ont conduit à rédiger le présent témoignage. La
principale est que, suite au « départ » quasi simultané de mes parents, une
telle avalanche de signes s’est produite quotidiennement dans mon
existence que j’ai été convié à m’interroger de façon très poussée sur leur
nature, sur les modalités de leur déclenchement, sur leur signification, ainsi
que sur leurs rapports. Aussi ne pouvais-je m’esquiver. Je me devais de
transmettre la quintessence de mon expérience nourrie et de mes ressentis
afin d’apporter une nouvelle pierre à l’édifice de la réalité de la survivance
de l’âme, et une aide aux endeuillés dont j’ai partagé si étroitement la
condition.
Mais voici déjà poindre l’un des premiers paradoxes liés aux signes.
Quelque chose d’extérieur s’impose si inopinément à nous que, dès lors que
la frontière de notre conscience a été foulée, nous ne pouvons plus faire
comme si rien n’était advenu.
L’occulter serait comme rejeter une intime part d’évidence, l’une des
plus rares, car ayant réussi à franchir les limites réputées inviolables de
notre objectivité. La cantonner au domaine de la subjectivité serait tant
artificiel que vain. À l’inverse, accepter ce nouveau paradigme implique
d’arpenter un chemin insolite après en avoir traversé les méandres et sans
en connaître la destination. Exaltant programme pour ces chercheurs de
vérité que nous sommes tous, consciemment ou inconsciemment !
Aussi, avant d’emprunter sereinement cette voie est-il inévitable de se
poser cette question : « Faut-il toujours connaître à l’avance l’issue de nos
moindres actions avant de les entreprendre ? » Pour moi, lorsque l’on suit
avec humilité et amour ce que nous dicte notre cœur, jamais aucun chemin
ne saurait déboucher sur une impasse. Mike Horn, l’un des plus grands
explorateurs de notre temps, fait remarquer qu’au démarrage de toute
aventure, « pour se mettre en marche, il suffit d’avoir 5 % de réponses à ses
questions ». Nous pouvons le constater lorsque nous entamons une nouvelle
relation affective ou un nouveau projet professionnel. Il y a en nous une
acceptation tacite de cette situation nous intimant de progresser
provisoirement dans le brouillard. Il s’agit de la définition même de cet élan
vital primordial nous faisant vibrer. Croire aux lendemains donne un sens
puissant à notre existence. Si nous en venions à perdre toute appétence pour
l’inattendu, quelle saveur aurait notre parcours terrestre ? Il en est de même
pour les signes. Sitôt ressentons-nous qu’ils ont consistance et pertinence
que nous ne pouvons plus revenir en arrière pour en effacer les traces. Force
est de nous rendre à l’évidence. Nous sommes un élément à la fois agissant
et spectateur d’une expérience plus vaste. Pour ma part, ces 5 % de
certitude qui m’ont permis de pressentir la réalité de la survivance de l’âme
m’ont été délivrés par les signes initiaux que j’ai reçus de mes parents.
Dans mon précédent ouvrage, Contacts au-delà des apparences, je me
suis efforcé de restituer fidèlement ce cheminement qui m’a conduit à la
conviction de la survivance de Michèle et François. Les médiums que j’ai
rencontrés m’ont fourni tant d’éléments probants que, par-delà le voile, j’ai
senti s’établir une réelle communication entre nous. Consulter des
professionnels aussi performants qu’Henry Vignaud, Florence Hubert,
Alain Joseph Bellet et Céline Franoux peut représenter un
sommet difficilement dépassable dans cette prise de conscience. Car obtenir
plus de quatre cents éléments probants attestant de la présence de ses aimés
est une expérience vertigineuse, comme lorsque l’on parvient à faire
s’ajuster au millimètre près les pièces d’un puzzle fragmenté et, ainsi, à
faire jaillir un tableau vivant et vibrant. Pourtant, bien qu’absolument
inoubliables, ces contacts médiumniques ont représenté une confirmation de
ce que j’avais déjà pressenti. Ma prise de conscience ayant été déclenchée
par les signes que j’avais reçus antérieurement, par moi-même, j’arpentais
un chemin de compréhension et de guérison intérieure.
L’une des raisons majeures qui m’ont également poussé à écrire ce livre
est que tant de personnes m’ont humblement avoué n’avoir jamais perçu de
signes de leurs « envolés » ou m’ont semblé tellement en demande d’un
contact direct qu’une souffrance additionnelle était venue se greffer à celle
de la séparation. Moi qui ai reçu un nombre de signes se situant au-delà des
espérances les plus folles, je ne pouvais rester les bras croisés, ne rien leur
apporter. Depuis que je sais quels tourments endurent les endeuillés, pour
les avoir éprouvés, mon but sera toujours d’aider celles et ceux qui vivent
cruellement la perte d’un être cher en leur indiquant ces points de repère
que j’ai entrevus, en leur redonnant ces raisons objectives d’espérer que j’ai
intégrées, en leur fournissant ces preuves de survivance que j’ai patiemment
collectées. Si mon livre a une seule ambition, c’est de vous apporter
l’illustration que le champ des signes recevables est si vaste que vos aimés
ne manqueront pas de vous en adresser et qu’ils sont à votre portée.
Toutefois, c’est à vous seul que reviendra la responsabilité de les percevoir
en accomplissant votre part du « travail », et de dépasser le « cap des
bonnes espérances » qui sont insuffisantes pour pouvoir recueillir ces
signes.
Au fil de ces pages, fruit de quatre années d’une quête spirituelle
jalonnée d’expérimentations et d’observations, à l’appui d’illustrations
abondantes, je m’efforcerai de retracer ces prises de conscience dont j’ai
fait l’objet afin que vous compreniez les processus à l’œuvre. Je vous
apporterai des éclairages qui vous permettront d’être dans une position de
réception favorable. Je vous montrerai qu’avec vigilance, ouverture et
confiance, vous serez en mesure d’obtenir des signes. Enfin, je vous
expliquerai les mutations spirituelles que ceux-ci induiront en vous.
Finalement, vous comprendrez qu’il n’y a aucun hasard, il n’y a que des
rendez-vous.
À présent que nous avons un territoire à parcourir ensemble dont les
grands contours ont été définis, il est temps de commencer à en explorer
chaque parcelle. Je vous propose de revivre avec moi les événements que
j’ai traversés et d’éprouver les émotions que j’ai ressenties au moment où
j’ai « perdu » (de vue seulement et provisoirement) mes parents et où je ne
savais pas qu’ils communiqueraient de nouveau avec moi, afin que vous
saisissiez comment je me suis aperçu qu’ils m’envoyaient leurs premiers
signes.
1. EVS (2011). EVS – European Values Study 1981 – Integrated Dataset. GESIS Datenarchiv, Köln.
ZA4438 Datenfile Version 3.0.0, https://doi.org/10.4232/1.10791.
UN VOYAGE PROMETTEUR ET RICHE
D’ENSEIGNEMENTS

Je vous convie à un voyage initiatique au pays des signes que j’ai appris
à sillonner, mais, avant notre départ, laissez-moi vous présenter les guides
qui ont été à l’origine de mon apprentissage et qui vont vous accompagner.
Ce sont Michèle et François, mes chers parents. Même si les personnes qui
ont lu mon précédent ouvrage connaissent déjà leurs principaux traits de
caractère, je vais brièvement les rappeler. Durant sa vie terrestre, Michèle
n’a cessé d’être une personne altruiste, expansive, fervente. Elle était dotée
d’une force et d’une droiture morale exceptionnelles. Un amour infini nous
liait. Durant toute mon existence, elle aura été la personne qui m’aura le
mieux connu et compris, le plus soutenu. Elle m’a inlassablement exprimé
son amour inconditionnel de mère. Si continuer à vivre en ne l’ayant plus
physiquement à mes côtés a été jusqu’ici l’épreuve la plus douloureuse de
toute mon existence, force m’est de reconnaître que les signes reçus d’elle
ont inversé ce schéma. Au niveau du caractère, François était l’exact opposé
de Michèle. Peu expansif, il ne croyait ni en Dieu ni en l’au-delà. N’ayant
jamais connu l’identité de son géniteur ni reçu d’amour maternel, il en avait
beaucoup souffert et avait dû intérioriser ses sentiments. François aimait les
siens plus que lui-même. Ils représentaient tout pour lui. Michèle et
François étaient complémentaires, indissociables. Le départ de papa, des
suites d’un cancer lié à l’amiante à l’âge de 75 ans, a été suivi par celui de
maman, à l’âge de 74 ans, des suites de complications hémorragiques après
une banale opération de hernie. Rien ne m’avait préparé à leur disparition
en trois mois de temps. C’est pourquoi j’ai vécu ces réceptions abondantes
de signes comme d’authentiques grâces et que je souhaite vous en
témoigner les bienfaits afin que vous puissiez entrer dans cette même ronde
et danser avec vos « envolés » au fil de ceux qu’ils ne manqueront pas de
vous envoyer. Ils célèbrent leur vie éternelle et sont la manifestation de la
joie et de la paix infinies de vos êtres chers qui ne souhaitent qu’une chose :
vous assurer de leur survivance afin que vous puissiez poursuivre votre
chemin terrestre, le cœur apaisé, avec la certitude des futures retrouvailles.
Dans cet ouvrage, je vais illustrer, à partir de près de quatre cents signes
reçus et synchronicités associées, les quarante-trois catégories d’entre eux
que j’ai identifiées, elles-mêmes issues de dix-huit rubriques majeures. À
chaque début de celles-ci, le défi que les signes afférents nous lancent sera
brièvement explicité. Car, première chose capitale à savoir, chaque signe
nous est adressé dans une optique spécifique. Si nous espérons en obtenir
davantage, nous ne pouvons l’occulter et demeurer passifs.
Immanquablement, il nous reviendra d’en décoder le fonctionnement et la
finalité afin d’en recueillir une clé de compréhension. En vous donnant
accès à celles que j’ai obtenues – qui sont notamment « apprendre à
discerner », « déterminer qui communique avec soi », « relever les éléments
inhabituels »… – j’espère que vous pourrez intégrer plus aisément ces
mécanismes et acquérir cette connaissance permettant de les recevoir plus
abondamment et de les percevoir plus rapidement.
Au sein des catégories, vous trouverez des descriptions de celles-ci ainsi
qu’une centaine d’enseignements synthétiques illustrés par un ou plusieurs
signes, avant d’accéder aux signes les plus emblématiques et spectaculaires.
Enfin, avant chaque rubrique, distillées en dix-huit leçons, je vous ferai part
de réflexions générales ainsi que d’autres partages.
Si ce programme vous agrée, je vous propose, dès à présent, de nous
lancer dans l’exploration des signes initiatiques.
Je vous souhaite un excellent voyage ainsi que de fructueuses
découvertes !
« Je t’écoute me parler aux portes des églises.
Tu comprends mon malaise et tu devines ma force :
Ce besoin permanent de sentir sous le torse
Résonner la beauté et la grandeur promises !
Et conquérir enfin nos êtres itinérants !
Te promettre des heures qui défilent sans nuages,
Oublier de donner un surnom à nos âges
Et brûler de cette unique flamme, impatient !
Ô, mais ce n’est qu’ailleurs et loin derrière les dunes,
Enfui de ces hivers qui retardent nos amours
Que j’irai consacrer mes minutes et mes jours
À graver chaque lettre dans le marbre, une à une !
Il flottera dans nos airs comme de subtiles ondes,
Celles dans lesquelles parfois viennent se pâmer les anges.
Nous ne posséderons rien que ce qui se mélange,
Tant nous aurons uni à nous deux tous les mondes.
Tu sais que je serai pour toi tous les pays,
De la douceur des îles à la poudre des volcans,
Toi, la carte tracée que bordent les océans
Et que frôlent déjà mes yeux inassouvis !
Où es-tu ? Je t’appelle, pour l’instant doux rêveur,
Mais confiant dans les astres qui me clament ton règne.
Je pensais me noyer, à présent je me baigne,
En nous imaginant sous d’autres cieux, ailleurs… »
JEAN-MARC BERNAD,

poème « Ailleurs », extrait du recueil Tamaris


APPRENDRE À DISCERNER :
LES SIGNES INITIATIQUES
ET LEURS DÉCLINAISONS

La réception de signes étant un processus complexe, inhabituel, nous


n’avons pas toujours conscience en temps réel de sa survenance. Parfois, ce
ne sera qu’après plusieurs occurrences d’un même phénomène que nous
nous rendrons compte de son caractère répétitif. Un jalon posé par
l’invisible pourra aussi constituer « le » point de départ d’une série
d’événements analogues. Voilà pourquoi il convient de demeurer attentif à
ces signes initiatiques. Ils vous indiqueront quelle sera la manière récurrente
dont votre « envolé » s’adressera à vous. Peut-être ne les percevrez-vous
pas immédiatement. Ce n’est pas grave. Bientôt, à force de les discerner de
plus en plus finement, vous saurez en remonter la piste. Pour ma part, c’est
après avoir vécu un événement s’étant décliné à des centaines de reprises
que j’ai compris qu’il représentait ce fameux signe initiatique. Il appartient
à la rubrique des signes symboliques et implique l’un de ses plus éminents
émissaires, le papillon, emblème de la transformation, de l’élévation et de
l’âme dans de nombreuses cultures.
L’ultime jour de ma vie passé physiquement auprès de Michèle restera à
jamais gravé dans ma mémoire. Je devais l’accompagner à l’hôpital pour le
suivi d’une récente opération. Au moment de quitter son domicile en
voiture, mes yeux se dirigèrent vers la porte du garage de son voisin avant
de se figer sur un magnifique papillon coloré qui y battait majestueusement
des ailes. Touché par cette vision, j’invitai maman à contempler le
spectacle. Je n’eus guère le réflexe d’immortaliser la scène, mais, en me la
remémorant, je n’ai aucune difficulté à comprendre que mon regard n’avait
pas simplement croisé le chemin du lépidoptère. Quelque chose s’était
imposé à nous. Une force extérieure résolue à nous faire vivre un moment
hors du temps, constituant une future clé de reconnaissance mutuelle. Ce
premier signe initiatique m’avait-il été envoyé par François, disparu
deux mois et demi plus tôt, ou s’était-il agi d’un signe prémonitoire adressé
à Michèle censé lui annoncer son départ imminent ? Je ne le saurai jamais.
Toujours est-il que, cinq jours plus tard, elle s’en alla le rejoindre de l’autre
côté du voile. Ces premiers battements d’ailes en entraînèrent bientôt de
nouveaux. Au domicile de mes parents, je rencontrai quatre spécimens de
papillons aux ailes rouge pourpré, pourvues de magnifiques ocelles. Les
paons-du-jour firent une incursion pour le moins fracassante dans mon
existence.

De soudaines intuitions nous font parfois


converger vers un signe qui nous attendait.
Inexplicablement, pour la
première fois, mon regard fut « happé » par l’arbre situé
devant la maison de mes parents. En m’en approchant,
je distinguai les contours de l’être minuscule m’ayant
attiré. Un nouveau papillon camouflé grâce à ses ailes
tachetées.

Des signes peuvent nous parvenir par personnes


interposées.
Une amie et ancienne collègue de travail de maman me téléphona pour
s’excuser de n’avoir pu se rendre à son inhumation en raison des ennuis de
santé de son mari. Je lui assurai que le plus important
était de s’occuper de lui, mais elle tint à me faire part
d’un souci. « J’ai fait livrer des fleurs au cimetière pour
Mimi et je t’ai aussi envoyé une carte, Jean-Marc, mais
excuse-moi ! » « Qu’y a-t-il donc ? » fis-je, intrigué.
« Je suis désolée. Il n’y avait rien d’autre ! » J’eus beau
lui répéter que seule l’intention comptait, elle continua à
m’exprimer sa gêne. Je m’enquis alors d’en savoir davantage. « Dessus, il y
a juste… un papillon ! » m’avoua-t-elle, gênée. Plus tard, je m’avisai qu’il
s’agissait d’une reproduction d’un tableau de Marjolein Bastin, peintre
naturaliste néerlandaise. Cette femme avait la même physionomie que
maman, quasiment le même âge, les mêmes initiales « M. B. » et était
originaire du même pays que la société dans laquelle elle et son amie
avaient travaillé ensemble. Quelles synchronicités ! Toutefois, la grande
insistance de cette dernière au sujet du papillon me convainquit
définitivement qu’il ne pouvait s’agir que d’un signe.

Souvent, les membres d’une même famille reçoivent


concomitamment des signes analogues.
Durant son séjour à bord d’un bateau de croisière, peu après
l’inhumation de notre mère, Alain, mon frère, m’informa qu’un papillon
s’était posé en face de lui sur la vitre extérieure de la salle de sport où il se
trouvait. Cependant, vous en conviendrez certainement avec moi, les
insectes ne sont pas vraiment censés évoluer en pleine mer, n’est-ce pas ?
Enfin, normalement…

Quand deux signes de nature identique se télescopent, l’effet


est d’autant plus déflagrant.
Chez mes parents, tout en conversant téléphoniquement avec ma femme
qui se trouvait sur son lieu de travail, je fixai du regard la petite horloge de
la cuisine. À l’instant où je perçus qu’à sa base était
clipsé un papillon bleu aux ailes ornées de huit points
blancs et l’en informai, elle me fit savoir qu’une
collègue portant un t-shirt arborant huit papillons
bleutés venait de passer devant elle ! Nous en rîmes aux
éclats !

■ Les signes initiatiques emblématiques


Quatre événements identiques ont été
déterminants dans ma prise de conscience des
signes symboliques initiaux qui m’ont été adressés.
Le premier se produisit chez moi, le soir de
l’inhumation de maman. Encore sous le choc de
son départ, je me reposais au deuxième étage
lorsque j’entendis ma femme s’écrier : « Vite !
Viens voir ! » M’attendant à la découverte de
quelque araignée ou nuisible, je descendis
précipitamment la volée de marches menant au
couloir du premier étage où elle pointait le garde-
corps de l’escalier. Incrédule, je fixai l’objet de son étonnement.
Posé sur la rambarde, un éblouissant papillon battait de ses larges
ailes sans discontinuer. On aurait juré qu’il cherchait à se faire
remarquer. Nous résidions dans cette maison depuis près de
dix ans, et jamais aucun papillon n’en avait franchi le seuil. En ce
jour si particulier – l’un des plus durs de ma vie –, un superbe
spécimen avait réussi à s’introduire dans l’habitation close.
Comment cela avait-il été possible ? D’où était-il venu ? En dépit de
ces énigmes, il nous émerveillait, comme pour nous délivrer un
message de réconfort. Je tiens à préciser que, compte tenu de
l’abattement qui était le mien ce jour-là, j’ai goûté à cette joie avec
résignation, sans prendre conscience du caractère inouï de
l’événement. Pouvais-je saisir qu’il s’agissait d’un signe ?
Un événement similaire se produisit quelques jours plus tard. Dans
notre dressing fermé, situé au deuxième étage, un second papillon
apparut mystérieusement, posé sur le seul vêtement de papa que
j’avais conservé et entreposé sur la plus haute étagère. Je refermai
la porte du dressing avec l’intention de récupérer ultérieurement le
lépidoptère, mais je ne devais en retrouver aucune trace.

Une confirmation de ces signes me vint lorsque,


après avoir réinstallé des meubles de nos parents
chez lui, mon frère m’informa qu’au moment de
s’assoupir dans leur ancien lit et de tendre la main
pour éteindre la lumière de la pièce, il avait
remarqué, sur la tête du lit, la présence… d’un joli
petit papillon !

Un dernier spécimen, apparu peu après chez moi, acheva de me


convaincre qu’il s’agissait d’une série de signes par lesquels Michèle
entendait réactiver le souvenir initial de notre clé de reconnaissance,
comme pour mieux la graver dans ma mémoire et, surtout, dans
mon cœur. ■

« Ce n’est pas la chair qui est le réel, c’est l’âme.


La chair est cendre, l’âme est flamme. »
VICTOR HUGO,

L’Homme qui rit

« Si nous pouvons approcher l’au-delà


par les diverses religions […],
par la philosophie platonicienne, par la mythologie […], par le spiritualisme
expérimental […], l’au-delà, spontanément, fait quelquefois la
démarche inverse.
Il peut venir à notre rencontre par étapes
et s’adresser à nous par ces miettes de miracles
que sont les signes concrets […].
Le signe instruit, conseille, réjouit, encourage.
Le ciel envoie des signes, mais ils ne sont pas
toujours reçus comme tels : beaucoup d’entre nous
sont solidement cuirassés. »
JEAN PRIEUR,

Les morts ont donné signes de vie


LEÇON NO 1

TOUS LES SIGNES S’INSCRIVENT


DANS UNE LOGIQUE
DE COMMUNICATION

Toute communication implique un échange entre des « acteurs » qui,


dans un « contexte », via un « canal », emploient une « stratégie » en vue de
s’envoyer des « messages ». En élaborant la typologie des signes qui m’ont
été adressés, j’ai souhaité me pencher plus spécifiquement sur les signes
symboliques que j’ai répartis en sept rubriques : signes symboliques
identitaires, temporels, naturels, suprarationnels, interpellants, émotionnels
et informatifs. En m’interrogeant sur l’élément mis en lumière par chacune
d’elles, j’ai obtenu le résultat suivant : « identité », « temporalité »,
« nature », « suprarationalité », « interpellations », « émotions » et
« informations ». Il m’est alors spontanément apparu qu’à chacun de ces
éléments correspondait la composante essentielle d’une communication.
L’« identité » faisait écho aux acteurs de celle-ci, la « temporalité » à son
contexte, la « nature » et la « suprarationalité » à son canal, les
« interpellations » et les « émotions » à sa stratégie, et les « informations »
au message délivré.
Les signes symboliques nous touchent non seulement car ils sont les
plus nombreux à survenir, mais aussi parce que, par leur nature et les
éléments qu’ils révèlent, nous ressentons qu’ils constituent un authentique
contact. Les autres signes sollicitent également tant nos sens, ou défient tant
notre logique, que, là encore, nous comprenons que leur signification
profonde ne peut émaner que d’une puissante intention extérieure de
communiquer avec nous.
TABLEAU SYNTHÉTIQUE DES SIGNES
Élément majeur Correspondance entre cet
Principales
révélé par le élément et les Catégories
rubriques No
signe composantes d’une de signes
de signes
symbolique communication

Signes
1
d’identification

Signes
2 par similitude
physique
Signes
I symboliques Identité Acteurs Signes relatifs
identitaires à une préférence,
3 une habitude,
un trait
de caractère

Signes
4 par découverte
d’objets

II Signes Signes par


5
disruptifs dysfonctionnement

Signes résultant
d’une chute
6
ou d’un déplacement
d’objet

7 Signes lumineux

8 Signes sonores
Élément majeur Correspondance entre cet
Principales
révélé par le élément et les Catégories
rubriques No
signe composantes d’une de signes
de signes
symbolique communication

Signes
par survenance
9
d’événement
inexpliqué

Signes
10
circonstanciels
Signes
Signes relatifs
III symboliques Temporalité Contexte 11
à la mort
temporels
Signes résultant
12
d’une action

Signes en état
Signes en état
IV de semi- 13
de semi-conscience
conscience

Signes
Signes en état
V 14 en état
d’inconscience
d’inconscience

Signes liés
15 à des phénomènes
naturels
Signes
VI symboliques Nature Canal Signes liés à des
16
naturels éléments naturels

Signes par
17
apparition transitoire

Signes par captation


18
d’attention
Signes
VII
avec insistance
Signes avec
19
guidance
Élément majeur Correspondance entre cet
Principales
révélé par le élément et les Catégories
rubriques No
signe composantes d’une de signes
de signes
symbolique communication

Signes
20
prémonitoires
Signes
VIII symboliques Suprarationalité Canal 21 Signes intuitifs
suprarationnels
Signes relatifs aux
22
croyances

23 Signes de présence

Signes
24 par perception
tactile
Signes de
IX Signes
ressentis
25 par perception
auditive

Signes
26 par perception
olfactive

Signes par vision


27
de forme

Signes
28
comportementaux

Signes
Signes par effet
X symboliques Interpellations Stratégie 29
de surprise
interpellants

Signes
30 par apparition
improbable

31 Signes choquants

Signes Signes
XI 32
technologiques technologiques
Élément majeur Correspondance entre cet
Principales
révélé par le élément et les Catégories
rubriques No
signe composantes d’une de signes
de signes
symbolique communication

Signes de Signes
XII 33
préservation de préservation

Signes par
expérimentation
34 de sentiments
Signes contradictoires
XIII symboliques Émotions Stratégie rapprochés
émotionnels
35 Signes musicaux

36 Signes ludiques

XIV Signes partagés 37 Signes partagés

Signes
Signes précédant
XV précédant une 38
une disparition
disparition

39 Signes par essages


Signes
Signes
XVI symboliques Informations Message 40
confirmatoires
informatifs

41 Signes récurrents

XVII Signes différés 42 Signes différés

Signes par Signes


XVIII 43
matérialisation par matérialisation
Déterminer qui cherche
à communiquer avec soi :
les signes symboliques identitaires

1. TOUT EST BON POUR SE FAIRE RECONNAÎTRE :


SIGNES D’IDENTIFICATION
Avant de nous délivrer un message, la meilleure façon pour les
« envolés » de nous faire comprendre qu’ils s’adressent à nous est de semer
çà et là des indices permettant de les identifier. Aussi convient-il de
demeurer attentifs à ces indications ou dénominations jalonnant notre
quotidien et qui, dans certains contextes ou environnements, se rattachent à
eux.

Qu’il s’agisse de prénoms, de noms, de surnoms voire de


pseudonymes, ils ne manqueront pas de surgir sous les
formes les plus inattendues, ou par séries.
C’est ce que j’ai pu constater peu après le départ de Michèle. À cette
époque, je suis entré en contact avec diverses personnes via Internet, pour
trois raisons : gérer la vente de la maison de mes parents, me dessaisir
d’objets et acquérir des ouvrages sur l’après-vie. Ainsi ai-je notamment eu
la joie de dénicher la collection intégrale des Lettres de Pierre,
psychographies reçues par Cécile Monnier de son jeune fils décédé au
combat durant la Première Guerre mondiale. Dans cette éblouissante série
d’ouvrages, celui-ci témoigne non seulement de sa survivance, mais délivre
également des messages christiques. Mon premier échange marquant avec
l’un de ces internautes se produisit lorsqu’une personne répondant au
pseudonyme de « Crystic » m’écrivit. « Crystic » ! Voilà qui faisait écho
aux Lettres de Pierre comme au don de maman qui « soufflait » les brûlures
au moyen de prières. Puis, ayant reçu un nouvel e-mail d’une personne
prénommée « Michèle », je m’étais demandé s’il ne s’agissait pas d’un
courriel indésirable. Un troisième message émouvant me parvint, rédigé par
une personne intéressée par la maison de mes parents. Il avait été envoyé
via un Smartphone de la même marque et de la même gamme que celui de
maman. Suprême synchronicité : le pseudonyme de cette personne
correspondait phonétiquement à son surnom suivi de l’indicatif de son
département de résidence, « mymy78 » ! Je commençais à être de plus en
plus intrigué quand je fus contacté par un « Nicolas ». Or un ami de longue
date de notre famille justement prénommé « Nicolas » m’apportait, à ce
moment-là, une grande aide. Quelques jours plus tard, une nouvelle
personne m’écrivit, dont le pseudonyme, « Inès », correspondait au nom de
la petite minette de mes parents que nous avions recueillie après leur départ.
Le phénomène s’amplifia avec la réception d’un sixième message envoyé
par « Delph95 », pseudonyme de ma femme associé à l’indicatif de mon
département de naissance. Enfin, un ultime prénom signifiant, « André »,
cité par les médiums que j’ai consultés comme étant celui d’une personne
ayant accueilli maman de l’autre côté du voile, apparut sur mon écran,
clôturant en apothéose cette incroyable série.

Les signes d’identification peuvent surgir dans les lieux les


plus inhabituels.
Les gestes les plus anodins peuvent conduire à l’obtention de signes,
comme lorsque je ramassai inopinément un Post-it tombé à terre en allant
chercher ma fille à la
De même, combien ai-je été ému en assistant à une conférence
médiumnique de Céline Franoux quand, dès que la porte de la salle fut
refermée, instinctivement, mon regard se dirigea vers un panneau en bois
sérigraphié fixé à l’arrière, sur lequel figurait la mention « Atelier de Super
Minou – ne pas déranger » ! François possédait un atelier de bricolage, et le
surnom que lui donnait maman était… « Minou » !
garderie et que je m’avisai du prénom inscrit dessus,
« Maya », pseudonyme de Michèle lorsqu’elle pratiquait
la cartomancie, prénom que j’entendis prononcer une
seconde fois quelques secondes plus tard.

Ce sont les plus grandes surprises qui engendrent les plus


vives émotions.
Je me rappelle encore le choc que j’ai éprouvé
lorsque, après m’être garé dans le centre d’une ville, en
marchant sur un trottoir, j’ai brusquement tourné la tête,
et que sans raison, mon attention s’est dirigée vers la porte d’une habitation
inconnue avant de se focaliser directement sur sa boîte aux lettres. Le
patronyme inscrit sur celle-ci m’électrisa : « M. BÉNARD. F » À une
inversion de lettre près, il s’agissait de celui de papa.

Des signes d’identification peuvent venir « littéralement »


à notre rencontre.
Maman avait une véritable adoration pour Inès, sa
petite minette. Peu après son départ, dans une crêperie
que je fréquente, la chienne du propriétaire, de race
bouledogue, vint s’installer pendant un long moment
sous ma table. Je ne l’avais jamais croisée auparavant.
Lorsque, pour l’appeler, le patron fit : « Inès ! », je ne
pus m’empêcher de jubiler intérieurement.
Ce signe se répéta, preuve d’une insistance de l’invisible quand, au
cours d’une balade, je découvris par inadvertance un carton déchiré sur
lequel figuraient quatre lettres. Il s’agissait d’un morceau de prospectus
répertoriant les numéros téléphoniques d’urgence de mon département de
résidence, les Yvelines. Un sourire m’écarquilla les lèvres lorsque je me
rendis compte que ces lettres formaient… « INÈS » !

Qu’ajouter sinon « Joie ! » lorsque les signes d’identification


en viennent à se produire à notre insu pour nous délivrer de
réconfortants messages.
De retour de sa chorale, tout heureuse de m’interpréter la chanson du
Petit Martien, ma fille entonna : « Je suis un petit Martien/qui vient sur la
Terre/pour vous dire que tout va très bien/chez les petits hommes verts », ce
qui correspondait aux paroles de ladite chanson. Puis, elle enchaîna avec :
« Tatatou Mimi Tatatou Mimi Tatatou Mimi Mimi ! » Surpris par ces
occurrences répétées de « Mimi », je lui demandai si elle ne faisait pas
erreur. Elle m’assura que non. Après vérification, je constatai que ces
paroles n’avaient jamais existé. Mais ne convenait-il pas d’y voir un signe
évident de sa mamie, « Mimi », qui avait certainement souhaité « venir sur
Terre » pour lui dire : « Tout va très bien » ?

Les signes d’identification peuvent être accompagnés


de remerciements.
Généralement, lorsque nous commandons un livre
auprès d’un particulier sur Internet, l’expéditeur nous
adresse rarement un mot manuscrit. Pourtant, en
recevant un jour un ouvrage sur l’après-vie, je découvris
une note de remerciements à mon intention signée « Marie Rose », prénom
de ma grand-mère maternelle !
Depuis son départ, ce fut le premier « clin d’œil céleste » que je sentis
émaner d’elle.

■ Les signes d’identification emblématiques


Maman ayant eu trois chats, je savais que, si des
signes d’elle devaient en impliquer, ils seraient très
forts. Un jour que j’empruntais en voiture une route
dite « des Deux-Croix », au sein d’un massif de
fleurs situé sur le bas-côté, je distinguai la
présence d’un panneau. En l’examinant, je vis au-
dessus d’une tête de chat noir, une date et un nom.
« MICH » ! Un chat ayant pour patronyme l’un des
diminutifs de maman avait perdu la vie à cet
endroit. La réunion de ces symboles fit sens en
moi. Non seulement « Deux-Croix » m’évoquait le
départ de mes parents, mais la conjonction d’un
chat noir, semblable à mon premier chat, d’une disparition et du nom
« MICH », me convainquit qu’il s’agissait bien de signes appuyés.
« Comme par hasard », ce mémorial était situé sur la seule
principale voie de ma ville, que j’empruntais régulièrement. Voilà qui
aurait pu suffire à mon bonheur et, pourtant, ce qui se produisit
un an et demi plus tard me laissa sans voix. Au sortir de l’église de
ma ville, au lieu d’emprunter – comme habituellement – le chemin de
droite, je pris celui de gauche, sur un arbre duquel était punaisé un
avis de recherche. Quelle ne fut ma stupeur en constatant qu’il
s’agissait d’un panneau annonçant une nouvelle disparition, d’un
second chat, ayant pour nom « MAYA », pseudonyme de Michèle, et
indiquant que le félidé avait été vu pour la dernière fois… route des
Deux-Croix, comme « MICH » ! Les quatre symboles étaient réunis à
l’identique ! ■
2. LE JEU DES SEPT RESSEMBLANCES :
SIGNES PAR SIMILITUDE PHYSIQUE
Abordons à présent l’une des catégories de signes parmi les plus
émouvantes qui soient, car impliquant nos sens et nos souvenirs affectifs les
plus forts. Quand il s’agit d’« envolés » proches, tant aimés, côtoyés durant
d’innombrables années, dont nous avons observé les moindres traits à des
milliers de reprises, ce qui a laissé dans nos cœurs et nos mémoires une
trace impérissable, nous sommes les mieux à même de pouvoir décrire leurs
physionomies exactes. Après la déchirure de la séparation physique, que
peut-il y avoir de plus troublant que de croiser le chemin d’une personne
inconnue qui, à moyenne distance, nous rappelle un être cher, avec une
ressemblance parfois si grande que le trouble provoqué nous fera
brièvement rêver qu’il puisse s’agir de lui ? Depuis le départ de mes
parents, à sept reprises, j’ai éprouvé cette ineffable sensation que je n’avais
jamais connue auparavant.

Les signes par similitude physique surviennent le plus


souvent dans le sens le plus logique – depuis nous vers
l’extérieur –, mais peuvent se produire en sens inverse.
Ce jour-là, au centre commercial, arrivé en caisse, je croisai le regard
d’un homme d’environ 70 ans. Durant quelques secondes, il me dévisagea
tellement qu’à mon tour je me mis à le fixer. Il s’approcha alors si près de
moi que je dus laisser échapper un « Oui ? » « Je vous ai pris un instant
pour quelqu’un que je connais », se justifia-t-il, avant de s’adresser à sa
femme : « Tu ne trouves pas qu’on dirait Benoît ? » Cette dernière marqua
une hésitation. « Benoît ? » « Oui. Benoît Parent ! », précisa le mari. Devant
son trouble encore palpable, je lui offris mon plus beau sourire qu’aussitôt
lui et sa femme me rendirent. Pouvaient-ils se douter de la formidable
émotion qui était alors mienne ?
Ce nom si anodin, « Parent », m’avait d’autant plus
submergé qu’en passant peu après devant l’une des
boutiques de vêtements du centre, mon regard buta sur
une vitrine derrière laquelle se trouvait un sac à main
ayant une improbable forme… de papillon !

Revoir des traits similaires à ceux d’un être cher disparu


depuis longtemps est une expérience incomparable
et inoubliable.
Le premier signe par similitude physique avec l’un de mes « envolés »
que je reçus en plein cœur se produisit de nouveau à une caisse de centre
commercial. Une femme d’un certain âge se trouvant devant moi se
retourna, et je crus défaillir en m’avisant qu’elle arborait les moindres traits
de Marie-Rose, ma grand-mère, puis qu’elle avait perçu mon émotion.

Quand de multiples occurrences de ressemblance


se produisent et concernent une même personne,
cela renforce la valeur probante de ces signes.
Ce qui permet d’asseoir complètement notre conviction que de tels
signes sont réels et non des vues de l’esprit, c’est leur répétition quasi
métronomique ; ce dont je pus me rendre compte après l’incroyable série
que je vais vous narrer. Tout d’abord, dans le wagon d’un train, je perçus la
forte ressemblance entre l’homme occupant l’un des sièges situés dans la
rangée opposée à la mienne et papa plus jeune. Même physionomie. Même
nez busqué. Même moue. Quelques mois plus tard, je croisai le chemin
d’un nouvel homme ayant non seulement ses traits, sa chevelure blanche, sa
coiffure, sa silhouette, ses expressions de visage, mais portant également le
même genre de lunettes et de vêtements. Même si, de près, de menues
différences étaient visibles, à moyenne distance, il aurait pu être qualifié de
« sosie ». Le phénomène ne tarda pas à se reproduire sur le parvis de
l’église de ma ville, où je vis un troisième homme lui ressemblant, assis sur
un banc et portant un chapeau. Puis un nouveau « double » passa à quelques
centimètres de moi dans le magasin de bricolage d’une ville voisine. Cet
événement était déjà émouvant, mais ce qui me marqua « au fer rouge »,
c’est que, quelques jours plus tard, sur le parking où je me trouvais, je revis
ce même inconnu au volant de sa voiture, stationnée à côté de la mienne !
Enfin, en sortant d’un magasin d’électroménager, après m’être délesté d’une
ancienne imprimante ayant appartenu à mes parents et en avoir acquis une
nouvelle, je vis un homme y pénétrer. Sitôt la machine entreposée dans ma
voiture, je revins sur mes pas afin de vérifier si mes sens ne m’avaient pas
trompé. Je ne pus que constater que lui aussi ressemblait énormément à
François.

■ Les signes par similitude physique emblématiques


Ces signes figurent parmi les plus extraordinaires que j’aie reçus, et
leur souvenir demeurera à jamais impérissable. Ma fille étudiant
alors le violon, sitôt avions-nous appris que, dans notre ville, devait
se dérouler une représentation de l’orchestre philharmonique
francilien que nous nous inscrivîmes afin de pouvoir y assister en
famille. Le jour du concert, quand les musiciens s’installèrent dans la
grande salle de la Maison des loisirs et de la culture où nous avions
déjà pris place, instinctivement, mon regard s’orienta en direction
d’un homme moustachu aux cheveux blancs effectuant des gammes
sur sa contrebasse. Je ne pouvais ni en croire mes yeux ni les
détacher de lui, pour une raison simple : il était la doublure parfaite
de papa ! Je n’écoutais même plus la représentation. J’avais
l’impression de n’être venu là que pour contempler les moindres
traits du visage de cet homme qui, jusqu’au creusement de ses
joues, me rappelaient mon père. J’étais déjà au summum de ma joie
lorsque du bruit résonna dans la salle. Un groupe de spectateurs
extérieurs venait d’y pénétrer, auquel appartenait une femme qui
énonça à voix haute le nom du lieu d’où elle venait. Il s’agissait de la
ville de résidence de mes parents. Après avoir vécu un premier vif
choc à la vue du contrebassiste, j’en éprouvai un second d’une
magnitude extrême en m’avisant que cette femme ressemblait trait
pour trait à… Michèle !
En un même lieu et au même moment se trouvaient donc deux
sosies parfaits de mes deux parents chéris, qui plus est, réunis
durant un événement ô combien important pour ma fille ! Les
médiums que j’avais consultés ne m’avaient-ils point assuré qu’ils
me montreraient qu’ils étaient toujours présents, notamment auprès
de leur petite-fille, qu’ils suivraient son parcours musical ? Dans mon
cœur, je sentis que ces époustouflants signes synchronistiques
avaient pour but de me prouver qu’il ne s’agissait pas de vaines
paroles. ■

3. LES ATOURS DE LA GRÂCE :


SIGNES RELATIFS À UNE PRÉFÉRENCE,
À UNE HABITUDE OU À UN TRAIT DE CARACTÈRE
Nous pouvons être confrontés à certaines situations récurrentes nous
évoquant une habitude ou un trait de caractère de l’être cher disparu, ou
encore être amenés à faire des découvertes inopinées, plus ou
moins répétées, d’objets en rapport avec lui ou avec l’une de ses
préférences. N’est-il point émouvant, par inadvertance, d’entendre résonner
sa chanson favorite ou de lire son proverbe fétiche inscrit au fronton d’un
édifice devant lequel nous venons de passer juste après avoir songé à lui ?
De nature gracieuse, Michèle accordait de l’importance à l’élégance. Sans
ostentation aucune, elle aimait s’afficher avec de sobres et lumineux bijoux
reflétant sa personnalité simple et raffinée. Lors d’une consultation
médiumnique privée, Florence Hubert m’avait fait passer un message à ce
sujet, me signifiant qu’elle tenait absolument à ce que ses bijoux demeurent
au sein de notre famille. Pour moi, il ne fait absolument aucun doute que
ceux que j’ai été amené à découvrir après son départ ont été comme des
rappels de son vœu.

Quand les signes relatifs à la préférence d’un « envolé » se


répètent et que leur portée symbolique se voit confortée par
des éléments additionnels, l’intuition qu’il s’agit d’une
communication réelle ne peut que se muer en conviction.
Comment expliquer le fait qu’après le départ de
Michèle, une vingtaine de bijoux ou d’ornementations
se soient inopinément trouvés sur mon chemin ? Je ne
puis me le figurer autrement que par le fait qu’ayant fait
le lien entre mes découvertes initiales et elle, maman a
souhaité conforter mon intuition première. Tout débuta
lorsqu’en allant rechercher ma fille à son cours de cirque, près de mon
véhicule, mon regard buta sur la plaque d’un pendentif émaillé tombé à
terre sur laquelle figuraient deux perroquets ceints d’un cœur pailleté.
Ce fut ensuite au tour d’un petit grelot percé d’un
cœur de m’interpeller, jusqu’à ce que, non loin de chez
moi, je découvre les fragments d’un collier brisé.
Bientôt, au pied de ma boîte aux lettres, je trouvai une
chaîne au bout de laquelle pendait une tête de félin puis,
sur le lieu d’une fête foraine que je fréquentais avec mes
parents durant ma jeunesse, une boucle d’oreille ornée d’une perle.
Un matin, une voisine vint sonner à ma porte pour
me confier une alliance perdue dans notre rue peu de
temps avant que, sur un parking, je ne mette la main sur
une boucle d’oreille en forme de papillon.

■ Le signe relatif à une préférence emblématique


J’ai souhaité désigner comme signe le plus
emblématique de cette catégorie non pas le bijou
le plus rutilant, ni celui arborant le plus grand
nombre de papillons ou de cœurs, mais celui
m’étant apparu dans les circonstances les plus
improbables. Voilà ce qui fait parfois toute la valeur
et l’unicité d’un signe. Quand son surgissement est
si fulgurant qu’il fait jaillir en nous une émotion
surpuissante. Ce jour-là, au sortir de l’école de ma
fille, en me dirigeant vers ma voiture, je remarquai
de loin la présence d’un objet sous l’une de ses
roues. Une balle de baseball. Comment avait-elle pu atterrir à cet
endroit ? Ce sport se pratique sur des terrains adaptés, éloignés de
tous véhicules. En outre, la rue était en pente et, à faible distance,
se trouvait une autre voiture de sorte que, si la balle avait roulé
depuis un point haut, elle aurait dû être déviée ou arrêtée par celle-
ci. Mais ce qui me taraudait le plus était que, durant mes années de
collège en section bilingue où tous mes professeurs avaient été
anglais ou américains, j’avais notamment pratiqué… le baseball !
Lorsque je suis rentré chez moi une demi-heure plus tard, le jour
commençait à décliner. Durant le trajet, je n’avais cessé de songer à
cette découverte reliée à mon enfance et à mes parents. Une fois
garé sur mon parking, une fulgurante intuition me traversa. La façon
dont elle s’était imposée à mon esprit m’avait tellement surpris que
j’en avertis aussitôt ma fille : « Je suis certain que je vais trouver
quelque chose d’autre en ouvrant la portière ! » Je précise n’avoir
rien vu à terre en me garant, l’obscurité ainsi que la voiture se
situant à gauche de la mienne m’en ayant empêché. Puis, après
avoir activé la « lampe torche » de mon téléphone portable et être
sorti de mon véhicule en tendant le bras en direction du sol, je me
suis écrié, bouleversé : « Je le savais ! » Au pied de ma portière
gisait une boucle d’oreille ethnique composée d’éléments
métalliques, de perles en résine et de tissu, découverte que je
n’aurais jamais pu faire sans l’émergence de cette « petite voix » qui
s’avéra être une prémonition. ■

4. INEXPLICABLES ÉVIDENCES :
SIGNES PAR DÉCOUVERTE D’OBJETS
Pour nous permettre d’être de plus en plus ouverts à
nos perceptions intuitives, les « envolés » savent qu’il
convient avant tout de nous adresser des signes
matériels. « Croire aux signes pour pouvoir les voir », ce
nouveau paradigme spirituel que nous ne pouvons apprivoiser que
progressivement, du fait de notre long conditionnement terrestre, ne peut
advenir qu’en ayant assouvi ce besoin de « voir pleinement les premiers
signes pour pouvoir y croire ». Aussi, les découvertes d’objets constituent-
elles de formidables aides à la compréhension de ces phénomènes subtils.
Elles se font toujours inopinément ou consécutivement à une demande ou à
une pensée. Que ces objets revêtent un sens ou soient constitués d’éléments
symboliques, invariablement, leur surgissement ira de pair avec
l’impression qu’ils sont comme « tombés du ciel », telles des météorites !
En faisant vibrer nos cœurs, une incoercible émotion nous dévoilera la
richesse et l’authenticité de ces signes parfois rattachés à des objets dénués
de toute valeur. En toute honnêteté, qu’auriez-vous qualifié de plus
insignifiant qu’un caillou avant que la forme de cœur revêtue par l’un d’eux
n’incendie votre âme ? Avec les signes, quand toutes les valeurs se voient
renversées, personne n’est à l’abri du merveilleux.

C’est pour témoigner de ce lien indestructible vous unissant


à eux que les signes envoyés par vos « envolés » au moyen
d’objets font tant référence à l’amour et, donc, au cœur, son
emblème suprême.
Si je devais rendre compte des centaines d’objets
arborant une forme de cœur ayant surgi sur mon chemin
depuis le départ de mes parents, un seul ouvrage ne
suffirait pas. Cette survenance si fréquente découle du
fait que le départ d’un être cher engendre en nous un
besoin irrépressible de retrouver un sens à notre
existence, besoin auquel l’invisible s’efforcera de
répondre par tous les moyens. Personnellement, c’est
dans la nature que j’ai recouvré mes forces et qu’en
retour d’innombrables signes m’ont été adressés.
Résidant non loin d’une forêt, après le départ de
Michèle, j’ai éprouvé le besoin de m’y régénérer en m’y retrouvant seul.
Durant de longues journées, je me suis perdu dans ses méandres, en y
écoutant le chant des oiseaux, en m’emplissant les poumons de son air
vivifiant, en ressentant la caresse de chaque goutte de pluie ruisselant sur
ma peau, en me reconnectant avec mon âme que j’avais crue perdue.
C’est ainsi qu’au sommet d’une bute, près d’un arbre symbolique, je
devais trouver une gigantesque pierre en forme de cœur et un cœur en
mousse végétale de même taille, signes confortés par la découverte
ultérieure d’autres pierres similaires, géantes ou multiples, comme ce jour
où, au cours d’une balade chez des amis jurassiens, sans rien chercher, j’en
dénichai successivement une trentaine en cheminant.

Les découvertes d’objets font parfois écho


à des événements distincts, générant ainsi de merveilleuses
synchronicités.
En me rendant dans un centre commercial en vue d’y faire l’acquisition,
pour Noël, d’une poupée animée à l’effigie d’Anna, l’héroïne de La Reine
des neiges, je ne pouvais me douter de ce qui allait se produire. Sans savoir
pourquoi, j’hésitais encore à mettre le jouet dans mon chariot quand,
quelques allées plus loin, en passant près d’un carton
d’emballage, je remarquai une enveloppe posée dessus.
En la détaillant, je compris qu’il s’agissait d’un signe
m’invitant à repartir avec la poupée. Sur son recto
étaient inscrites au feutre les quatre lettres « A », « N »,
« N » puis « A » et, sur son verso, étaient dessinés deux
cœurs. Florence Hubert corrobora ultérieurement ce
signe, m’annonçant que maman continuait à vouloir
offrir des cadeaux à sa petite-fille.

Rien ne sert de chercher à expliquer l’inexplicable si c’est au


détriment de l’émerveillement.
C’est aussi en demandant des signes qu’on peut les
recevoir et, en ce jour marquant la fête de ma femme, je
priai mes parents de lui en accorder un. Voulant réaliser
un dessin pour sa mère, ma fille s’empara d’une trousse
dont elle sortit des feutres avant qu’une étrange bille ne
s’en échappe. Un craquement bleuté dans son revêtement extérieur marron
avait produit une forme parfaite… de cœur. Intrigué, mais certain d’obtenir
une réponse à ma question, je demandai à Lysaël d’où provenait cette bille.
Je fus consterné d’apprendre qu’elle l’ignorait. À quoi cela m’aurait-il servi
de le savoir ? N’avais-je pas obtenu l’essentiel, le signe demandé ?

En apparaissant inopinément, certains objets spécifiques


renforcent nos intuitions.
Dans ma ville, nous disposons de plusieurs boîtes à livres, espaces
permettant à des individus de mettre des ouvrages à disposition d’autres
personnes. En passant devant celle de notre Maison des loisirs et de la
culture, mon œil fut attiré par un ouvrage au titre intrigant, Pourquoi les bus
arrivent-ils toujours par trois ?, que j’ouvris au hasard, à la page quatre-
vingt, sur laquelle je pus lire le sous-titre suivant : « Les
coïncidences extraordinaires de la vie ». Ce passage
traitait des probabilités d’expérimenter d’étranges
synchronicités. C’était une réflexion que je m’étais
souvent faite étant donné les nombreuses concomitances
que je relevais. Celle-ci n’en était-elle pas une
formidable illustration ?
Plus tard, dans cette même boîte à livres m’attendait
un autre livre ô combien symbolique, un miniguide
intitulé Butterflies. Je pense que vous comprendrez la
joie que j’ai éprouvée, si vous savez que butterflies
signifie en français… « papillons » !

Certains objets découverts


par inadvertance peuvent être rattachés à un
« envolé ».
Maman possédait une collection de figurines
d’éléphants. De chacun de ses voyages, elle en
rapportait de nouvelles, de toutes formes et tailles. Aussi
ne fus-je que peu étonné lorsqu’un jour, en allant
chercher ma fille à son école, je tombai nez à nez avec
un « doudou » en forme d’éléphant juché sur le potelet
le plus proche de ma voiture, ou encore sur un objet plat
enfoncé dans la terre que je sus, d’instinct, signifiant
avant de le retourner et de m’apercevoir qu’il s’agissait
d’un éléphant en cuir.

■ Le signe par découverte d’objets emblématique


L’émotion la plus mémorable que me procura un objet découvert se
produisit ce jour où, après avoir reçu une nouvelle délicate, j’étais
allé me recueillir à l’église. Depuis le départ de
mes parents, je m’y rendais régulièrement. En
cheminant dans une rue proche, mon regard se
détourna soudain vers un muret attenant sur lequel
reposait un objet égaré. Sa couleur rouge vif et sa
forme inhabituelle m’avaient attiré. Qui n’aurait été
intrigué par ce formidable médaillon chinois
circulaire en tissu brodé agrémenté d’un nœud pan
chang1 et de trois nœuds sans fin ! Outre le fait
qu’il s’agissait d’un médaillon « auspicieux », donc porte-bonheur, je
fus saisi d’un grand émoi en m’avisant que, sur chacune de ses
faces, était brodé un magnifique papillon multicolore ceint de fleurs
et de tiges végétales recourbées. Le plus grand des réconforts me
fut procuré en cet instant-là. Je fus durablement marqué par ce qui
représente encore pour moi l’une des plus merveilleuses preuves de
survivance de mes parents, mais aussi une puissante énigme.
Comment expliquer qu’un objet aussi symbolique se soit trouvé sur
mon chemin au moment où j’avais besoin d’un signe ? Comment ne
pas y voir la manifestation d’une intention consolatrice ? Si je ne puis
rien prouver, pour avoir évoqué ce sujet avec Henry Vignaud, les
matérialisations ou apports existent. Il s’agit d’apparitions ou de
déplacements d’objets solides de provenance inconnue se
produisant dans des conditions spécifiques. Dans ce cas, s’était-il
agi d’un apport ? S’il m’est impossible de le dire, il me l’est tout
autant de l’exclure ! La seule chose que je peux certifier, c’est que
l’attraction qui s’est imposée à moi et m’a dirigé vers cet objet a été
si forte qu’elle n’a pu résulter que d’une force extérieure. C’est déjà
un excellent point de départ. ■

« Dans ce monde spirituel, il n’est pas de divisions


du temps telles que le passé, présent et futur,
elles se sont contractées en un moment unique,
toujours présent, où la vie frissonne
selon son véritable sens. »
PÈRE FRANÇOIS BRUNE,

Les morts nous parlent

« Quand ce sentiment s’éteindra dans tes yeux,


il se ranimera dans je ne sais quels cieux. »
ALPHONSE DE LAMARTINE,

Œuvres complètes
1. Un nœud pan chang est un porte-bonheur chinois de tradition bouddhique.
LEÇON NO 2

SURTOUT, SOYEZ
SANS CRAINTE !

Pourquoi la peur devrait-elle être le premier sentiment nous animant en


songeant aux signes de nos êtres chers ? Réfléchissons-y avant de les
recevoir. Nos « envolés » veulent-ils nous affoler ou nous prouver qu’ils
sont à nos côtés, toujours aussi aimants ? Au fond de vous, vous détenez la
réponse à cette question. Votre cœur le pressent. Votre âme le sait. De toute
éternité. Seul le mental peut nourrir des inquiétudes au sujet de cet instant
de reconnexion. « Comment cela se passera-t-il ? » se demande-t-il.
Heureusement, le vôtre ne vous paralysera plus après que vous aurez lu cet
ouvrage, car non seulement détiendrez-vous de précieuses clés, mais
bénéficierez-vous de probantes illustrations. « Quand ce contact adviendra-
t-il ? » Le plus naturellement du monde. Il n’y a pas de règle. Dans
deux ans. Quinze jours. Trente secondes. Qu’importe ! Lorsqu’il aura lieu,
ce moment sera parfait. Juste. Inoubliable. Nous n’avons aucune prise sur
ces facteurs temporels. En revanche, il s’agira de ne pas omettre de
percevoir ce signe dès qu’il se présentera, car c’est sur cet unique paramètre
que nous pouvons avoir quelque influence. Sur notre état d’être intérieur. Le
premier conseil que je vous donnerai est simple : soyez dans une ouverture
d’esprit totale au merveilleux, dans une disponibilité parfaite, dans un
lâcher-prise absolu, j’irai jusqu’à dire dans une candeur originelle. L’amour
ne peut déployer ses ailes qu’en toute confiance, et chaque signe est
l’illustration de son renouveau comme de son immortalité. Le contact par
les signes survient le plus souvent à l’initiative des « envolés ». Tout
conspire non pas « contre » vous, mais « pour » que ces retrouvailles, même
brèves, même provisoires, se produisent, afin qu’en jalonnant vos pas et en
vous reconnectant à vos aimés ces « miettes de miracles », comme les
nommait Jean Prieur, vous ramènent sur le droit chemin de votre vie. Alors,
surtout, soyez sans crainte !

Relever
les événements inhabituels :
les signes disruptifs

1. PANIQUES DOMESTIQUES :
SIGNES PAR DYSFONCTIONNEMENT
Pour pouvoir établir une communication avec nous, les « envolés »
doivent impérativement nous extraire de nos modes de fonctionnement
automatisés, de nos schémas de pensée habituels. En faisant tout leur
possible pour attirer notre attention, ils tenteront de nous extirper de ce
sommeil dans lequel nous flottons, qui nous maintient à l’écart de notre
nature spirituelle. Nous allons, à présent, détailler les manières dont ils
opèrent pour nous adresser de providentielles alertes.

La principale d’entre elles consiste à créer une perturbation


énergétique entraînant le dysfonctionnement des appareils
électriques situés dans notre environnement immédiat.
C’est ce que j’ai pu constater en ce jour de rentrée scolaire lorsque, vers
neuf heures quinze, je me rendis à mon bureau. J’étais seul dans la maison.
Il n’y avait aucun bruit. Tout à coup, à dix heures, j’entendis retentir un son
semblable à celui d’une radio. Intrigué, je sortis de la pièce et descendis
dans le salon où je vis avec stupéfaction que la télévision était en marche.
S’il me fut difficile de comprendre comment elle avait pu s’allumer sans
action humaine, rien d’autre ne semblait pouvoir expliquer ce phénomène
qu’une « intervention » de l’invisible. J’en eus confirmation lorsque, en
pleine préparation de l’anniversaire de ma fille, j’allumai cette même
télévision puis projetai sur son écran quelques clips vidéo. Brusquement,
celle-ci s’éteignit durant une seconde, avant de se remettre en route. Aucun
autre appareil électroménager n’étant alors en fonctionnement, cette
coupure ne pouvait être mise sur le compte d’une surcharge de
consommation électrique. Le phénomène se reproduisit, avec des variantes,
comme lorsqu’en allumant le téléviseur aucune image n’apparut sur l’écran,
seul le son étant audible.

Perturbants par nature, ces dysfonctionnements peuvent


devenir intrigants lorsqu’ils se répètent de façon rapprochée
ou prolongée.
Tous nos appareils électroniques sont susceptibles de produire
d’étranges dysfonctionnements en série. Un matin, après avoir lu un SMS
sur mon téléphone portable, quitté l’application de messagerie puis déposé
l’appareil sur une table, un jeu inconnu s’est mis en route avant que la
lecture partielle d’un message vocal pourtant en pause ne se produise à huit
reprises consécutives. Deux jours plus tard, mon ordinateur connut six
inexplicables extinctions puis redémarrages successifs sans survenance de
coupure de courant. De même, un talkie-walkie demeuré allumé cinq jours
par inadvertance sans émettre aucun son produisit deux bips au moment
précis où je m’apprêtais à laisser un message sur le répondeur d’un
potentiel acquéreur de la maison de mes parents. Et que dire de mon
imprimante qui, à six reprises, réalisa toute seule des tests sans aucun
travail d’impression effectué au préalable !

Certaines interruptions énigmatiques ne peuvent manquer de


nous interpeller.
Auriez-vous jamais pensé qu’une montre cessant de fonctionner pût être
un signe ? Je n’y avais guère songé jusqu’à ce que celle de ma femme
tombe en panne. Logiquement, je procédai au remplacement de sa pile, qui
n’eut aucun effet. Croyant qu’elle aussi était défectueuse, je m’en procurai
une nouvelle. Après un second changement, la montre demeura
irrémédiablement figée. Alors que je commençais à devenir perméable à
l’idée qu’il puisse s’agir d’un dysfonctionnement « non naturel », trois jours
plus tard, ma femme me fit savoir que sa montre refonctionnait ! Est-il si
inconcevable d’estimer qu’il ait pu s’agir d’un signe destiné, par déduction,
à nous démontrer sa réalité ? C’est à cette même conclusion que j’aboutis
lorsque mon autoradio s’éteignit mystérieusement avant de se rallumer –
tout seul, dans les deux cas !

■ Les signes par dysfonctionnement emblématiques


Mes parents écoutaient très souvent de la musique en voiture. Dans
la boîte à gants de celle-ci se trouvait une pochette où étaient
rangés leurs CD préférés. Après leur départ, je dus vider leur
véhicule. Tous les endeuillés le savent : désencombrer quelque
chose ayant appartenu à un être cher est éprouvant. En retournant
dans mon bureau avec la pochette que je m’apprêtais à ranger sur
l’étagère d’une armoire, j’étais encore bouleversé en faisant glisser
son panneau central. Ce qui se passa simultanément décupla mon
émotion et me transporta dans une autre dimension. À peine la
pochette reposa-t-elle sur l’étagère que le lecteur de CD de mon
ordinateur émit un bruit et que son tiroir s’ouvrit spontanément, sans
aucune manipulation informatique préalable de ma part. Cet
événement défiait toute logique. Depuis trente-cinq ans, j’avais
passé suffisamment de temps derrière toutes sortes d’ordinateurs
pour savoir qu’il était inexplicable. Cela faisait un mois et demi que
maman était partie, aussi, instinctivement, je compris qu’il ne pouvait
s’agir que d’un signe d’elle. Voilà pourquoi je recommande aux
personnes ayant perdu un membre de leur famille, un ami ou un
animal de compagnie, de ne faire aucune impasse sur leurs
expériences inaccoutumées. Ne rejetez jamais la matérialité d’une
manifestation inhabituelle en invoquant immédiatement le hasard ou
une défaillance mécanique. Certes, dans l’absolu, dans tout appareil
électronique, le dysfonctionnement d’un composant peut survenir. Il
s’agit plutôt d’examiner finement le déroulement des événements et
d’essayer de discerner ce qui relève du possible de ce qui est du
domaine de l’inexplicable. Ici, l’inexplicable réside dans la
simultanéité de deux phénomènes n’ayant aucun rapport entre eux
et du lien symbolique plus qu’étroit entre une pochette de CD et un
lecteur de CD ! Mais, comme toujours, seul le récipiendaire est le
mieux à même de décrypter ces messages célestes. Si l’on avait
tenté de me persuader que ma perception avait été erronée, contre
vents et marées, j’aurais continué à soutenir qu’elle était fondée ; et
cela est également un élément qui en accrédite la valeur. Nous
autres expérienceurs de ces contacts avec l’invisible cessons
progressivement de croire avec notre esprit, pour sentir et savoir
directement avec notre cœur. Bien m’en avait pris de me fier à ce
que ce dernier m’avait dicté ! Car, par la suite, selon des modalités
différentes, le prodige du lecteur de CD se réitéra à onze reprises ! ■

2. TOMBÉS À PIC :
SIGNES RÉSULTANT D’UNE CHUTE
OU D’UN DÉPLACEMENT D’OBJET
Peu après le départ d’un être cher, notre désarroi est tel que, parfois,
nous commettons des impairs, comme laisser tomber des objets ou faire des
chutes. Au cours de ces événements déstabilisants, nous n’avons pas
toujours la présence d’esprit de percevoir qu’ils nous permettraient de
recevoir des signes de nos « envolés ». Aussi, soyons attentifs, car c’est
dans les plus infimes détails que résident les plus formidables preuves de
survivance. De même, lorsque nous sommes témoins de chutes d’objets, a
posteriori, examinons leur nouvelle apparence ou disposition et
demandons-nous si elles ne sont pas singulières. Sachons discerner les
synchronicités associées, comme ces réapparitions après disparitions. Ce
qu’il convient de retenir, c’est que, pour les « envolés » cherchant à nous
surprendre en des occasions aussi spécifiques que spectaculaires, frapper
notre esprit est comme un jeu d’enfant destiné à nous faire prendre
conscience de leur capacité intacte à agir sur la matière.

L’une des finalités des signes est de nous amener à nous


interroger sur la réalité de ce que nous vivons.
Durant un séjour sur l’île de Ré, en pleine nuit, dans
une des chambres de mon habitation, depuis un pan de
mur où était fixée une étagère garnie de livres et où était
disposé un thermomètre, un bruit soudain m’extirpa de
mon sommeil. Un objet était tombé sur le sol. C’était le thermomètre,
entraîné par le basculement des livres. Comment expliquer cette chute
sachant que, depuis notre arrivée, personne n’avait touché à cette étagère ?
Accepter la réalité des déplacements d’objets rien qu’en les
constatant et ne pouvoir les expliquer est, en soi, une
formidable avancée spirituelle.
Dans ma chambre, sur un petit meuble ayant
appartenu à mes parents étaient disposés divers objets
spirituels. Une icône, un triptyque figurant la Vierge
Marie à l’enfant, des pierres façonnées en forme de
cœur, ainsi que deux opuscules. L’un relatait la vie de
Jean-Marie Vianney, le curé d’Ars, et l’autre, celle du
Mahatma Gandhi. Tandis que la maisonnée était
endormie, le bruit d’une chute me fit bondir. Encore
ensommeillé, je m’emparai de mon téléphone portable
et pris une photo de la scène au flash. En l’examinant le
lendemain, je remarquai un surprenant détail : le livre sur Gandhi s’était
logé sous le fil d’un chargeur téléphonique reposant sur le sol, alors
qu’initialement il se situait à l’aplomb de celui-ci. Au-delà du mystère de la
chute, étant tombé à plat et n’ayant pu ni rouler ni glisser, comment le livre
s’était-il retrouvé dans cette disposition ? C’est le propre des signes que de
nous habituer au mystère.

En attirant de plus en plus fortement notre attention, les


phénomènes inexplicables ont pour but de nous prouver
l’immatérialité des signes.
Un matin, je reçus une livraison postale de neuvaines enveloppées
individuellement dans du papier bulle. Après les avoir extraites du colis, je
les disposai à la verticale sur un meuble, en une rangée, avant de quitter la
pièce. Un instant plus tard, un bruit sourd m’interpella avant que je ne
constate que l’une d’elles avait basculé. Comment, sans contact physique ni
survenance de courant d’air, une neuvaine entourée de papier bulle pouvait-
elle d’abord tenir debout puis tomber après quelques minutes ? Pour
comprendre ce qu’il s’était passé, je la replaçai dans sa position initiale. Or,
après d’innombrables tentatives, je ne parvins plus à la faire tenir debout !

Le sens d’un signe n’est pas toujours immédiatement


perceptible.
Ce matin-là, dans ma rue, je constatai la présence
d’une tuile brisée sur le sol, en provenance d’une
maison voisine. Cet événement ne m’aurait jamais
interpellé si, cinq jours plus tard, je n’avais remarqué
que les brisures de la tuile s’étaient fortement
accentuées du fait du passage de voitures et que, parmi
les morceaux, le plus grand arborait une forme de cœur. En mon for
intérieur, je ressentis qu’il avait fallu que cet éminent symbole de l’amour
m’apparût juste avant qu’il ne fût désintégré.

Certains déplacements et certaines chutes d’objets


demeurent inexplicables.
À plusieurs reprises, j’ai été confronté à ces étranges
phénomènes, comme ce jour où, me trouvant dans mon
bureau, je perçus un bruit de choc à l’étage supérieur.
Après avoir regagné ma chambre, je m’avisai d’une
chose ébouriffante. Près du lit, sur le parquet, gisait le
socle de mon diffuseur d’huiles essentielles et, plus loin,
à plat, sa coupole en verre, non renversée et non brisée.
Je ne parvins à m’expliquer par quel miracle cet objet si lourd, posé au pied
de ma table de chevet, s’était retrouvé à un mètre de là, en deux parties,
sans occurrence de chute.
De la même façon, j’accourus une autre fois dans la chambre de ma fille
après avoir entendu tonner un bruit. La fenêtre était ouverte, mais cela ne
pouvait expliquer la chute d’un lourd cadre photo reposant sur une étagère
trop éloignée de la fenêtre pour qu’un courant d’air soit entré en jeu. Force
m’était d’admettre qu’il était tombé inexplicablement, avant de comprendre
qu’il s’agissait d’un signe en notant que, sur le cadre, figurait la
représentation d’un chaton et de trois cœurs entourant la mention « I love
you ! » et que, sur le sol, était également tombé un morceau de papier
plastifié sur lequel était inscrit le prénom « Michèle » en hiéroglyphes
égyptiens et en français. Ce même cadre refit ultérieurement une chute
similaire.

■ Le signe résultant d’une chute emblématique


Les signes de nos « envolés » ont l’un des plus
formidables pouvoirs consolateurs qui soient. C’est
ce que m’a appris celui que je reçus un mois
exactement après le départ de maman. Ce jour-là,
j’étais à son domicile, occupé à trier les objets,
livres et autres affaires personnelles entreposés
sur la mezzanine accessible par un escalier exigu
et pentu. Après plusieurs heures de rangement, je
finissais le déstockage d’ouvrages quand, les bras surchargés, je
descendis l’escalier tortueux. La fatigue aidant, dans un tournant, je
glissai et, perdant l’équilibre, ne pus retenir l’un des livres qui alla
s’écraser au sol. Ayant réchappé d’une chute, je soufflais d’aise
quand, une fois l’ouvrage ramassé, je fus saisi d’une
incommensurable joie. Bien que ne l’ayant jamais lu, j’en
connaissais l’existence depuis l’enfance. Jadis, François l’avait
dévoré et nous avait conté avec enthousiasme sa fabuleuse histoire.
Ce best-seller avait été rédigé par un ancien bagnard s’étant évadé
de Guyane. La vue de son surnom déclencha un feu d’artifice dans
ma tête. Il se nommait… « Papillon » ! ■

3. FIAT LUX 1 : SIGNES LUMINEUX


Sur Terre, l’une des plus grandes lois physiques dispose que l’énergie ne
se crée ni ne se perd, mais se transforme. Même si, étant devenus des entités
immatérielles, les « envolés » n’ont plus les mêmes capacités à agir, ils ont
néanmoins la possibilité de se manifester à nous par voies ondulatoire et
vibratoire, ce qui, dans notre environnement, peut occasionner des
modifications ou des transferts énergétiques. Aussi, après le départ d’un
proche, n’est-il pas inhabituel d’assister à de brusques variations d’intensité
lumineuse ou à des déflagrations d’ampoules électriques au sein de nos
habitations. De tels signes ne doivent pas nous effrayer, car ils ne
surviennent qu’afin qu’un contact se rétablisse, qu’une prise de conscience
s’opère.

En vérité, que peut-il y avoir de plus saisissant que ces


manifestations au mode d’expression basique ne donnant
lieu à aucune interprétation ?
À mon domicile, dans les six mois ayant fait suite au
départ de Michèle, près de dix ampoules électriques ont
subitement éclaté, parfois après une brève durée d’usage
ou après avoir prononcé des mots particuliers, comme
ce soir où, dans la chambre de ma fille, ma femme
évoquait la révision de sa leçon de violon et où
l’ampoule du plafonnier de sa chambre explosa.
Plusieurs médiums m’avaient évoqué le passage
occasionnel de mes parents dans la chambre de Lysaël
comme leur intérêt pour son évolution musicale, ce
qu’illustra ce signe.
La plus spectaculaire manifestation du genre se déroula dans une salle
de bains. Au moment où j’appuyais sur l’interrupteur électrique de la pièce,
l’ampoule du plafonnier déflagra. Bien qu’une trace noire à sa surface
matérialisât le fait qu’elle était hors d’usage, quelques minutes plus tard,
après avoir omis de couper le courant et entrepris de la dévisser pour la
changer, l’ampoule grillée… se ralluma ! Cette résurrection électrique
inédite me dévoila un pan des fabuleuses aptitudes énergétiques des
« envolés ».

Les signes lumineux se manifestent parfois pour appuyer un


propos fort achevant d’être tenu.
Dans notre salon, installés sur un canapé près duquel se situait un
lampadaire halogène allumé, nous regardions en famille une émission
télévisée intitulée « Mille et une vies ». Durant l’épisode du jour, le
talentueux écrivain Michel Quint et son épouse, Brigitte, narraient leur
rocambolesque histoire. Amoureux durant leur jeunesse, ils avaient été
séparés et s’étaient perdus de vue pendant près de quarante ans. Ils avaient
fini par se retrouver puis par se marier. Cette démonstration de
l’inextinguible puissance de l’amour faisait écho à celui que je vouais à mes
parents. Tout à coup, Brigitte Quint s’exclama : « Je n’avais ni maman ni
papa dans les pattes pour me dire “tu n’iras pas !” et, en plus, je pouvais
décider de ce que je faisais. Donc, c’était extraordinaire. La liberté absolue !
J’ai ressenti enfin la liberté. C’était extrêmement fort ! » Tandis que, par ses
propos bouleversants, j’éprouvais cette force et cette joie évoquées, au
moment où fut énoncée la phrase « Je n’avais ni maman ni papa dans les
pattes », l’intensité lumineuse de l’halogène baissa drastiquement avant de
redevenir normale une seconde plus tard. Nous demeurâmes interdits.

C’est durant les moments où leur absence physique est la


plus difficile à supporter que les « envolés » cherchent le
plus à nous montrer leur présence.
J’avais décidé que le premier réveillon de Noël passé physiquement
sans mes parents ne se ferait pas symboliquement sans eux. Aussi avais-je
disposé un portrait de Michèle et François dans le salon où je me trouvais
et, à côté, deux bougies allumées en forme de papillons.
Un quart d’heure plus tard, en jetant un œil sur celles-ci,
je m’avisai que la flamme de l’une d’elles s’était mise à
grossir puis à se diviser en deux ! Cette vision d’une
double flamme fit naître en moi un grand émoi. Je sentis
mes parents présents pour célébrer cette fête en famille.

■ Les signes lumineux emblématiques


Les signes lumineux les plus emblématiques n’ont pas été reçus par
moi, mais par ma femme. Durant nos vacances où nous logions
dans un appartement en location, Delphine, qui se trouvait dans la
chambre, me rejoignit dans le salon. En voyant son visage
décomposé et en entendant sa voix blanche, je compris que quelque
chose d’invraisemblable s’était produit. Ma femme est très spirituelle,
tout autant que cartésienne. Aussi, lorsqu’elle me parla de signe, je
sus qu’il dépassait l’entendement commun. « En entrant dans la
chambre, la lumière s’est allumée ! » m’annonça-t-elle. « Avais-tu
touché l’interrupteur avant ? » lui demandai-je. « Non ! » m’assura-t-
elle. « As-tu entendu un bruit au même moment ? » « Non ! Elle
s’est vraiment allumée toute seule ! » Souhaitant vérifier si cela avait
été matériellement possible, j’allai tester l’interrupteur électrique.
C’était un modèle ancien, robuste et remplissant son office. Pour
que son bouton bascule, il fallait appuyer fortement dessus, et un
claquement sonore retentissait. Or Delphine n’avait perçu aucun
bruit. En outre, ne pouvant demeurer en position médiane, le bouton
n’avait pu basculer tout seul. La lumière s’était allumée sans
intervention humaine. Une occurrence de signe lumineux était donc
la seule explication plausible. Mais ce phénomène n’était
qu’un prélude.
Lors d’un déplacement de quelques jours à Paris pour y effectuer un
stage d’hypnose, Delphine logeait à l’hôtel. Peu auparavant, un
événement l’avait déstabilisée. Après qu’elle m’en
eut informé, j’étais allé me recueillir à l’église et
j’avais sollicité, pour elle, l’aide spirituelle de mes
parents. Vers cinq heures et demie du matin,
Delphine dormait à poings fermés lorsque, tout à
coup, la lumière de sa chambre s’alluma
inopinément. Elle eut le réflexe de prendre son
téléphone portable et de filmer la scène. Au bout
de trente secondes, à mi-voix, elle demanda :
« C’est un faux contact ou c’est vous ? » Aussitôt, la lumière
s’éteignit avant de clignoter – une première fois rapidement, puis
deux autres plus lentement et de manière plus espacée – et de
s’éteindre. On aurait dit un signal en morse. Delphine réitéra sa
question : « C’est un faux contact ou c’est vous, Mimi et Francis ? »
Deux secondes plus tard, trois nouveaux vifs clignotements se
produisirent, suivis de deux autres avant l’extinction de la lumière.
Interloquée, Delphine soupira d’étonnement. « Ça fait cinq jours que
je suis là. Je n’ai jamais eu de signe comme ça. Est-ce que c’est
vous ? » insista-t-elle. En l’absence de réponse, elle appuya sur
l’interrupteur électrique, et la lumière jaillit. Elle fit alors des
vérifications. « Là, le bouton est allumé. Là, il est éteint », puis elle
redemanda : « C’est vous, là-haut ? » Subrepticement, la lumière
éclaboussa la pièce pour redisparaître trois secondes plus tard.
« Mais qu’est-ce que c’est que ça ? Comment savoir si c’est vous ou
un faux contact ? Je suis ennuyeuse avec mon scepticisme ! » se
désola Delphine. Aussitôt après s’être exclamée : « Je vous
embrasse ! », la lumière ressuscita durant cinq secondes
supplémentaires. Elle s’esclaffa : « C’est dingue, ce truc ! », après
quoi l’ampoule se mit à clignoter à huit reprises par intervalles
espacés de deux secondes. Un dernier « Bisous ! » eut pour écho
un énième scintillement. « Je vais essayer de me rendormir,
maintenant », espéra Delphine. Au bout de dix secondes, la lumière
refit son apparition. « Ce n’est pas possible ! » Sans le toucher, elle
alla revérifier l’interrupteur. « Là, il y a le bouton… » Mais à peine
achevait-elle de prononcer ces mots que la lumière s’éteignit,
clignota et se ralluma. Complètement désarçonnée, elle rappuya à
plusieurs reprises sur l’interrupteur. « J’allume ! J’éteins ! » Comme
pour mieux s’en persuader, elle répéta : « Là, ça devrait être
éteint ! » avant de se frotter les yeux de fatigue. « Bon, eh bien, si
vous me faites la même chose sur la télé, alors… Ou je ne sais pas.
Faites-moi un autre signe, et là… Je vous embrasse, en tout cas ! »
Une première minute s’écoula avant qu’elle ne redemande :
« Comment savoir si c’est vous ou si c’est un faux contact ? » Après
une nouvelle minute sans réponse, elle fit : « Mimi, Francis, c’est
vous ? Faites-moi un signe, maintenant ! Oh, c’est fou ! » Elle
essayait de se rendormir quand, un quart d’heure plus tard,
derechef, la lumière surgit, clignotant deux fois avant de rester
allumée. À deux reprises, Delphine appuya sur l’interrupteur pour
l’éteindre, mais, comme précédemment, elle se ralluma aussitôt
toute seule !
Ces formidables manifestations ont toutes les chances d’avoir été
provoquées spirituellement par mes parents, dont Delphine était si
proche. J’avais sollicité leur aide pour elle et, après cette mémorable
nuit, le problème qu’elle avait rencontré se dissipa, comme par
enchantement ! ■

4. RÉVEILLE-TOI ! : SIGNES SONORES


Pour les « envolés », l’une des manières les plus efficaces d’attirer notre
attention est sans conteste de produire des sons ou des bruits,
subrepticement ou durant des moments symboliques. Une cloche qui tinte,
une sirène qui retentit, un craquement ou un coup qui surgissent et entrent
en résonance avec l’action que nous accomplissions sont autant
d’avertisseurs célestes censés nous interpeller.
En nombre, la majorité des signes sonores que j’ai reçus ont été des
coups frappés, nommés « raps », se manifestant par des cognements,
claquements, tapotements ou grattements sans cause identifiable. Bien que
résidant dans une maison relativement neuve, j’y avais rarement entendu ce
genre de bruits mis, d’ordinaire, sur le compte d’une maison qui
« travaille ». Après le départ de François, de nombreux craquements et
claquements se produisirent à l’heure du coucher, dans ma chambre,
troublant le silence ambiant. Je lisais simultanément des ouvrages sur la
médiumnité ou m’estimais en manque de signes. Parfois, je les entendis
même avec des bouchons d’oreille ! Je n’ai pas immédiatement compris
qu’il s’agissait de raps, bien que Michèle m’ait signalé avoir perçu des
grattements dans l’armoire de sa chambre après le départ de papa. Après
avoir vidé celle-ci puis constaté qu’ils perduraient, elle s’était alors adressée
à lui en disant : « Minou, si c’est toi, arrête de gratter ! Cela me perturbe
beaucoup ! » Les bruits avaient immédiatement cessé. De même, le jour du
départ de François, demeurée un temps seule auprès de lui dans sa chambre,
Delphine avait discerné de petits cognements sur la rambarde de son lit.
Dans mon précédent ouvrage, Contacts au-delà des apparences, j’ai aussi
relaté cet épisode éblouissant lors de ma consultation médiumnique avec
Henry Vignaud où maman venait de lui confirmer en clairaudience que les
nombreux signes que je recevais provenaient bien d’elle quand, sur sa table,
durant près de quinze minutes, nous entendîmes une succession de petits
tapotements. Pendant la rédaction de cet ouvrage, de nombreux
claquements ont résonné durant des événements synchronistiques forts.

L’origine de certains bruits inhabituels doit nous interroger.


Un matin où la fenêtre de mon bureau était grande ouverte, les rayons
du soleil pénétraient profondément dans la pièce tandis que, sur le panneau
pelliculé logé derrière mon écran d’ordinateur, se produisaient
d’impressionnants effets lumineux. Peu après, de multiples craquements
émanèrent de mon imprimante, puis de ma tour d’ordinateur. D’aucuns
auraient pensé qu’il s’agissait d’un choc thermique provoqué par la chaleur
des rayons du soleil frappant des objets froids, mais, dans mon cœur, je
sentis que ce phénomène était d’origine subtile et qu’il s’agissait d’un
signe.

■ Le signe sonore emblématique


Ce signe a le grand mérite de montrer comment
les « envolés » peuvent nous interpeller au moyen
d’objets hautement symboliques. En accédant à la
mezzanine de mon garage où étaient entreposés
de nombreux effets familiaux, je vis le réveil
mécanique vert d’Émile, mon grand-père maternel
adoré, sur lequel il m’avait patiemment appris à lire l’heure lorsque
j’étais enfant. Cet objet comptait énormément pour moi. Il était
entreposé à plat sur le plancher. Au dos, un mécanisme permettait
de le remonter, mais, depuis la vingtaine d’années qu’il n’avait été
actionné, le réveil ne pouvait plus sonner. Aussi fus-je électrisé
lorsque, m’en saisissant pour le ranger, il se mit à hurler durant
d’interminables minutes ! Inarrêtable, ce vacarme fut si insoutenable
que je dus fuir de la mezzanine, laissant le réveil retentir jusqu’à
l’extinction automatique de sa sonnerie. Matériellement, sa mise à
plat n’a pas pu enclencher une programmation d’alarme qu’un
changement de position aurait ensuite activé. Pour moi, il ne pouvait
s’agir que d’un éblouissant signe envoyé par Émile. ■

5. QUELQUES FANTAISIES MÉMORABLES :


SIGNES PAR SURVENANCE D’ÉVÉNEMENTS
INEXPLIQUÉS
Dans cette ultime catégorie figurent les signes disruptifs les plus rares,
les plus surprenants comme les plus hétéroclites. Et les inexplicables
événements qui leur sont rattachés sont également ceux qui illustrent le plus
puissamment l’une des caractéristiques fondamentales des signes : la
manifestation d’une intention.

Du fait de leur fréquente occurrence après le départ d’un


proche, des événements inaccoutumés deviennent
signifiants et assimilables à des signes.
À de nombreuses reprises, bien que fermé, l’un des robinets de ma salle
de bains connut un soudain écoulement par mince filet, puis par goutte à
goutte, durant plusieurs minutes. Si une surpression dans le circuit
d’alimentation en eau pouvait être évoquée, cela n’expliquait pas pourquoi
elle s’est subitement manifestée peu après le départ de maman, sans
intervention au niveau de la plomberie ni occurrence de fuite, et pourquoi
elle a cessé tout aussi mystérieusement quelques mois après. Ayant eu vent
de phénomènes spectaculaires au cours desquels des robinets s’étaient mis à
couler à grands flots sans actionnement préalable, j’ai l’intime conviction
qu’il s’est agi de signes.

Quand des phénomènes spectaculaires s’articulent autour


d’une même thématique, la notion d’intentionnalité,
caractéristique des signes, s’en voit renforcée.
Un jour que je me rendais en voiture dans une ville proche, en roulant à
vitesse modérée sur une portion de route rectiligne, sur le bas-côté gauche
de laquelle stationnaient quelques véhicules, et avant un virage situé à une
trentaine de mètres, je fus contraint de m’arrêter. Aucune voiture n’avait
freiné devant moi. Je n’en revenais pas. Aussi subrepticement que
lentement, un des véhicules garés sur la gauche avait quitté son
stationnement pour venir s’immobiliser… à quelques centimètres du mien !
Aucun de ses clignotants n’avait été allumé. Son moteur était éteint, et pour
cause. Il n’y avait pas « âme qui vive » dans la voiture ! La seule
explication logique – à savoir que son propriétaire, en se garant, avait omis
d’en actionner le frein à main – ne tenait pas la route, sans jeu de mots. La
voie n’était pas pentue. La trajectoire de la voiture avait été courbe, comme
si le volant avait été tourné par une main invisible. Aucun piéton n’était
présent à cent mètres à la ronde. Je ne pus qu’en conclure que cet
inexplicable événement pouvait avoir un lien avec mes parents, d’autant
plus que le thème automobile était important pour eux. Bien que d’origine
modeste et ayant toujours été frugaux durant leur vie, le seul véritable luxe
qu’ils s’autorisaient tous les cinq ans environ était de changer de véhicule.

■ Les signes par survenance d’événements inexpliqués


emblématiques
Les signes que je vais à présent évoquer prouvent que ni le temps ni
l’espace ne sont des obstacles lorsque l’amour est à l’œuvre. Durant
quatre ans, patiemment, j’ai consigné la trace de centaines de
signes, photos et vidéos à l’appui. Après les avoir revisités, je sortis
de chez moi en me demandant lequel était le plus fort, lorsqu’un
bruit de moteur retentit. D’instinct, je sus qu’il s’agissait du véhicule
d’une personne voisine. Je me retournai pour la saluer quand mon
souffle se coupa. En m’approchant de la voiture au moteur hybride
ronronnant, je m’avisai… qu’il n’y avait personne à l’intérieur !
Comment s’était-elle mise en route ? Tandis que je tournais autour
en la filmant avec mon téléphone portable, le ronronnement stoppa.
« Était-ce un bruit de moteur ou de bricolage provenant du box
attenant ? Et si je sonnais chez cette personne pour lui dire que sa
voiture a démarré toute seule, ne me prendra-t-elle pas pour un
fou ? » me demandai-je. La mort dans l’âme, je renonçai à l’en
avertir et partis. De retour dans ma rue, une heure et demie plus
tard, de nouveau, mon cœur tressauta. Cette fois, les phares avant
du véhicule étaient allumés ! C’était l’occasion inespérée d’entrer en
contact avec cette personne. Après ses remerciements, je lui
montrai la vidéo de la voiture. À mes deux questions : « Peut-on la
faire démarrer de l’extérieur ? » et « Quelqu’un bricolait-il dans le
box à ce moment-là ? », ses réponses furent négatives. Vérification
faite sur Internet, les cas de véhicules démarrant tout seuls sont
inexplicables. Je suis certainement le seul à avoir vécu une telle
expérience et à pouvoir attester qu’il s’est agi d’un événement
synchronistique, car le fait qu’il se soit produit au moment où je
songeais au signe le plus fort reçu atteste sa valeur. J’avais presque
oublié cet épisode lorsque, quelques mois plus tard, de retour d’une
promenade avec ma fille, nous arrivâmes à pied dans notre rue. Dès
que nous passâmes devant la voiture hybride, son moteur se remit
en route de la même mystérieuse façon que la fois précédente !
Jusque tard ce soir-là, le phénomène se réitéra. Mais le « clou du
spectacle » fut enfoncé après les vacances d’été. Au sortir de chez
moi, je croisai cette personne voisine qui me demanda comment
j’allais. Je lui précisai que la rentrée était chargée, notamment en
raison de la sortie de mon ouvrage Contacts au-delà des
apparences. Elle ignorait que j’étais auteur. Puis je lui en dévoilai le
sujet et lui contai comment les signes et la médiumnité m’avaient
procuré un soulagement après le départ de mes parents, avant de
faire un bref aparté. Je voulais savoir si son garagiste avait trouvé
une explication aux mystérieux autodémarrages de sa voiture. Elle
m’annonça qu’aucune panne n’avait été décelée. C’est alors qu’elle
me questionna sur l’origine du titre de mon livre. Je lui répondis qu’il
s’agissait d’une référence à la citation d’Albert Einstein : « En
apparence, la vie n’a aucun sens. Et, pourtant, il est impossible qu’il
n’y en ait pas un. » Ni cette personne ni moi n’avions la moindre idée
de ce que ma phrase déclencherait. Nous fûmes pétrifiés lorsque,
simultanément, nous entendîmes un bruit retentir. Non ! Ce n’était
pas possible ! Nous devions rêver ! Pourtant, tout était on ne peut
plus réel. Le moteur qui venait de démarrer tout seul était à
nouveau… celui de sa voiture ! Combien ce signe illustrait la citation
d’Einstein ! « Maintenant, vous êtes en mesure de comprendre ce
que j’ai vécu il y a quelques mois ! » lui dis-je avant de lui narrer
toute l’histoire. Nous demeurâmes médusés quelques instants
supplémentaires. Je sais déjà que la magie de ce prodige restera à
tout jamais gravée dans mon âme. ■

« C’est par l’intuition que l’on trouve,


et par la déduction que l’on prouve. »
HENRI POINCARÉ

« C’est donc vers l’air que je déploie mes ailes confiantes.


Ne craignant nul obstacle, ni de cristal ni de verre,
je fends les cieux et m’érige à l’infini.
Et, tandis que de ce globe je m’élève vers d’autres globes
et pénètre au-delà par le champ éthéré,
je laisse derrière moi ce que d’autres voient de loin. »
GIORDANO BRUNO,
épitaphe
1. En français, la locution latine Fiat Lux signifie : « Que la lumière soit ! ».
LEÇON NO 3

POURQUOI LA RAISON
PEUT NOUS TROMPER

La raison est ce qui nous surentraîne à trouver immédiatement des


explications aux événements que nous vivons, des justifications à des
situations inhabituelles. Ne dit-on pas que, comme la nature, l’esprit a
horreur du vide ? Force est d’admettre que l’humain craint l’inconnu et que
sa propension est à rejeter ce qu’il ne comprend pas sur-le-champ. Il y a
aussi cette pression sociétale nous intimant de ne pas gaspiller notre temps
avec ces choses futiles ou ne rapportant rien de sonnant ni de trébuchant.
Voilà pourquoi notre raison raisonnante peut nous faire passer à côté de
trésors. La perception des signes est un cadeau d’autant plus grand que leur
valeur est inestimable. C’est au niveau du cœur que nous pouvons le mieux
appréhender ces phénomènes. Les rationaliser à tout prix conduira à une
perte totale de sens. « Croyez-vous que ce soit possible ? » entend-on
souvent dire. Voir réellement, ressentir sont des expériences intimes. En
conscience, cheminer intérieurement est indispensable, si l’on espère
discerner, faire taire ce mental qui nous donne son avis sur tout en fonction
de jugements ou d’idées préconçues. Comme je le dis toujours, si vous êtes
parent, vous savez que l’amour que vous portez à vos enfants n’est ni
mesurable ni quantifiable. Pourtant, au fond de vous, il resplendit et
échappe à toute raison. Il est charnel, viscéral. Pourquoi devrait-il en être
autrement de cet amour que nos « envolés » continuent de nous délivrer par
l’intermédiaire des signes ? Pourquoi notre raison ne dresse-t-elle pas ce
constat évident, qu’un enfant est à même d’établir ? Acceptez de recevoir
en plein cœur ces signes pour ce qu’ils sont : d’authentiques témoignages
d’amour, comme autrefois, lorsque vos êtres chers se trouvaient à vos côtés.
Vous êtes le plus apte à reconnaître leur signature affective. Aussi, faites
pleinement confiance à votre intuition. Ne donnez pas à la raison tous les
droits sur votre existence, dont la composante spirituelle ne saurait être
aliénée.

Noter les concordances :


les signes symboliques temporels

1. OCCASIONS SPÉCIALES :
SIGNES CIRCONSTANCIELS
Même en sachant la réalité de la survivance, le manque de l’être aimé se
fait parfois cruellement ressentir. Tous les endeuillés le savent, les dates clés
de notre histoire familiale – les anniversaires, les fêtes ou les
commémorations – feront resurgir, par vagues, des émotions et des
souvenirs liés à nos êtres chers disparus. D’autres événements peuvent
s’imposer à nous. C’est pourquoi, à ces périodes, il est fréquent de recevoir
des signes dits « circonstanciels ». Nos « envolés » nous les adressent pour
nous aider à traverser un moment difficile, comme pour nous rappeler qu’ils
sont également près de nous durant nos instants de joie.
Lors de mes passages au cimetière où reposent mes parents, à l’occasion
de la fête des Mères, des Pères ou de leurs anniversaires, j’ai été le témoin
d’étonnants phénomènes, comme ce jour où je leur ai demandé s’ils
pourraient se manifester durant la conférence médiumnique à laquelle je
devais assister le lendemain, ce qu’ils firent. J’avais été bouleversé lorsque,
simultanément, un papillon avait surgi par-dessus mon épaule avant de
disparaître. Un autre jour, après leur avoir longuement parlé, versé quelques
larmes en évoquant l’amour éternel qui nous liait et les avoir salués, durant
une vingtaine de secondes, une soudaine bourrasque s’était levée,
provoquant un formidable frémissement végétal dans tous les arbres
alentour, qui m’évoqua une réponse de leur part.

Un signe non encore perçu peut survenir pour atténuer une


peine future.
Un événement difficile à appréhender fut adouci par
un extraordinaire signe. Dans les magazines
municipaux, il est fait état des naissances, des mariages
et des décès récemment survenus. Six mois après le
départ de maman, celui où y figurait la mention me
parvint. Toutefois, avant d’en prendre connaissance, la
vision réconfortante du cœur rouge s’étalant sur sa
couverture gomma ma tristesse, « comme par magie ».

Les signes se manifestent pour valider, en temps réel,


certaines communications spirituelles avec nos êtres chers.
J’ai eu la chance d’assister à de nombreuses
conférences médiumniques de Céline Franoux et, durant
l’une d’elles, juste après avoir reçu un message fort de
mes parents puis être sorti de la salle à la pause, telle
une flèche, un petit papillon voleta devant moi avant de
se poser sur la bretelle de ma sacoche.

Nos « envolés » nous encouragent à poursuivre


une existence joyeuse.
Dans ma famille, les fêtes de Noël ont toujours été d’intenses moments
de joie et de partage. J’ai souhaité perpétuer cette tradition après le départ
de mes parents, notamment en décorant notre maison. Devant celle-ci,
j’avais pour habitude d’installer des guirlandes LED ainsi qu’un petit renne
blanc lumineux. Un après-midi, en sortant de chez moi pour aller chercher
ma fille à l’école et en me retournant sans raison, près de la guirlande
cernant la porte d’entrée, je remarquai la présence d’un papillon. Quoi de
plus singulier en plein mois de décembre ! De retour une demi-heure plus
tard, souhaitant montrer le lépidoptère à ma fille, de loin, je déplorais son
absence lorsque, jetant un œil distrait au renne, une puissante émotion
m’étreignit. Le papillon était lové sur sa tête ! Le lendemain matin, il avait
disparu, mais il refit une apparition le soir, toujours sur la tête du renne !
Cette répétition, matérialisant une forme d’insistance, me persuada qu’un
message m’était adressé par mes parents : « En cette période, nous sommes
auprès de vous ! Comme avant, comme toujours ! »

■ Les signes circonstanciels emblématiques


Quels plus beaux signes d’amour Michèle et François pouvaient-ils
nous adresser, à mon frère et à moi, que ceux s’étant produits lors
de l’un des rares événements nous rassemblant ? Résidant loin l’un
de l’autre et ayant peu d’occasions de nous voir, durant mes
vacances en famille sur l’île de Ré, la distance
étant moindre, mon frère, ma belle-sœur et mon
neveu nous rendirent visite. Disposant d’un brevet,
Alain pilota l’avion qui les conduisit jusqu’à La
Rochelle.
En attendant leur arrivée sur le tarmac de
l’aéroport et en me rendant à un distributeur de
billets, je fis une étonnante
découverte. Dans un recoin de l’appareil s’étaient
abrités deux petits papillons de nuit ! Touché par la
symbolique de ce rapprochement faisant écho à
celui entre mon frère et moi, j’essayai toutefois de
ne pas conclure hâtivement à un signe. Peu après
l’atterrissage de l’avion, dans l’aéroport, je passai
devant un présentoir sur lequel plusieurs
quotidiens Sud Ouest étaient mis à disposition,
dont je pris machinalement un exemplaire. Nous
profitâmes d’une belle journée ensoleillée sur l’île de Ré puis
raccompagnâmes Alain et les siens à l’aéroport.
Après leur avoir adressé un dernier salut, derrière
la grille de celui-ci, inexplicablement, mon œil fut
attiré vers le sol où gisait la dépouille d’un grand
papillon aux ailes jaunes et noires. Par deux fois,
ce symbole s’était manifesté. Je commençais à en
entrevoir les raisons lorsque, le lendemain, en feuilletant le journal
Sud Ouest, à la rubrique « Charente-Maritime », je découvris,
médusé, un article intitulé « Les papillons que vous pouvez croiser
ici ». C’était la dernière pièce du puzzle. Dans mon cœur, je sus que
ces signes, ayant pour but de célébrer ces retrouvailles entre mon
frère et moi, provenaient de ceux qui s’en réjouissaient vivement :
nos parents ! ■
2. PIQÛRES DE RAPPEL :
SIGNES RELATIFS À LA MORT
Dans nos sociétés occidentales prétendument modernes, la mort
demeure l’un des derniers sujets tabous. Nous évitons d’en parler, nous la
cachons, alors qu’il n’y a pas si longtemps elle faisait partie de nos vies. En
quelques générations, nous avons occulté le fait que vie et mort sont si
intrinsèquement liées qu’il convient de développer sans attendre cette part
spirituelle qui subsistera après notre passage. Voilà pourquoi, après le départ
d’un être cher, nous pouvons recevoir une profusion de signes relatifs à la
mort. Ne dit-on pas que nous n’estimons ce que nous possédons à sa juste
valeur qu’après l’avoir perdu ? Ces signes forts visent à atténuer notre
souffrance en nous faisant entrevoir que toute la nature suit un même cycle
d’évolution, que nos vies s’inscrivent dans un ensemble plus vaste.

Les « envolés » attirent notre attention sur la notion de mort


pour nous faire sentir la grandeur et la fragilité de la vie.
Durant les deux années qui ont suivi le départ de
mes parents, une quinzaine d’animaux morts ont été mis
sur mon chemin. Je ne puis que le penser, n’en ayant
jamais croisé autant auparavant en si peu de temps.
Cette série débuta avec la découverte d’une minuscule
grenouille desséchée derrière l’un des volets de la
maison de mes parents. Celle-ci me fit replonger dans
mes souvenirs à l’époque où j’effectuais mon service national civil en tant
que volontaire à l’aide technique en Guadeloupe et où, avec Michèle et
François, venus me rendre visite, dans mon logement d’alors ouvert aux
quatre vents, nous avions ri aux éclats en apercevant la tête de ce que nous
appelions alors une « micro-grenouille » émergeant du trop-plein d’un
lavabo.
Ultérieurement, au volant de ma voiture, je croisai la dépouille d’un
rapace avant de découvrir le cadavre d’un chat sauvage lors d’une balade en
forêt. D’autres multiples morts animales vinrent m’interpeller (oiseaux,
papillons, dont un mort debout avec des cœurs sur ses ailes, hérisson, souris
entrée dans ma maison qui mourra dans ma cuisine…).

■ Le signe relatif à la mort emblématique


Je me souviendrai longtemps de ce jour où, en début d’après-midi,
je me suis rendu dans une jardinerie pour acheter un Buddleia de
David, appelé également « arbre aux papillons ». À peine eus-je
déposé la plante sur ma table de jardin qu’un paon-du-jour vint se
poser dessus. Puis, me rendant compte que j’avais omis d’acheter
des ornementations, je retournai à la jardinerie. En repassant devant
la forêt proche, une vision me bouleversa. Un oiseau géant gisait,
inerte, sur le bas-côté de la route. Sa tête et son corps étaient
intacts. On aurait dit qu’il s’était assoupi. Je n’eus guère le cœur à
l’abandonner là. Je partis en forêt lui dénicher une sépulture. Après
une vingtaine de minutes de marche, je trouvai un arbre présentant,
en son pied, une grande cavité et logeai l’oiseau à l’intérieur avant
de boucher l’orifice avec des branchages. Je connaissais le fort
symbolisme spirituel de cette espèce d’oiseau messager. Après
m’être recueilli, je tournai la tête et, à quelques mètres de l’arbre,
instantanément, mon regard se porta sur une grande mousse
végétale en forme de cœur. Il me sembla qu’une boucle venait d’être
bouclée, que tout ce que j’avais vécu s’inscrivait dans une logique et
constituait une sorte de rite initiatique. ■

3. AU CŒUR DE L’INATTENDU :
SIGNES RÉSULTANT D’UNE ACTION
Après avoir accompli une action usuelle ou anodine, nous ne pouvons
pas soupçonner qu’elle sera l’occasion de recevoir un signe. Pourtant,
immédiatement ou ultérieurement, nous nous sentirons parfois
« foudroyés » par une évidence faisant la part belle à nos perceptions les
plus fines. À mesure que s’aiguisera notre conscience intuitive, notre
communication avec l’invisible deviendra de plus en plus fluide.
Depuis le départ de mes parents, mon être profond a été radicalement
bouleversé ; et ma vision, transformée. Ordinairement, en observant un
paysage, une personne, un animal, un objet, des processus cognitifs
classiques sont à l’œuvre. La vision très aiguisée que j’ai acquise fait que,
irrépressiblement, mon attention se focalisera sur une zone, sera frappée par
une forme ou me permettra de discerner des détails jusque-là
imperceptibles.
Aussi, en certaines occasions, après une action, pouvons-nous ressentir
qu’un message nous est délivré et qu’il ne saurait être question
d’autosuggestion tant le processus s’est révélé spontané et fluide. Son
contenu, souvent symbolique, nous indiquera s’il s’agit bien d’un signe.

Les signes nous apprennent à discerner les phénomènes


subtils, à acquérir une vision en profondeur.
Si les signes nous transmettent des messages, ils nous entraînent
également à les percevoir davantage. La répétition d’un événement estimé
improbable doit nous conduire à suspendre notre jugement, voire à
le réviser. Dans le quotidien, nous accomplissons parfois des gestes
surprenants ou cocasses dont nous ne soupçonnons pas qu’ils puissent
revêtir un sens caché puissant. Par exemple, chez moi, ma machine à laver
se situant au rez-de-chaussée, par commodité, il m’arrive de lancer des
habits par le jour de l’escalier depuis les étages supérieurs. L’un de ces jets
de vêtements inopinés aboutit à la formation d’un premier cœur éblouissant
tant il était régulier et agréable à regarder. Sur le moment, je mis ce prodige
sur le compte du hasard dont les cartes n’allaient pas tarder à être rebattues
en m’avisant qu’un sac plastique, projeté dans ce même
escalier et ramassé sur lui-même, présentait, en son
centre, une ouverture en forme de cœur impossible à ne
pas remarquer. De même, arrivé au sol après une chute
de six mètres, un vêtement de ma fille fit apparaître un
double cœur, le premier délimité par ses contours ;
et le second, par les replis d’un liseré argenté. Deux
autres occurrences rapprochées du même phénomène,
sur une rambarde et sur une chaise, achevèrent de me
convaincre que je ne m’illusionnais pas. Dans ces cas,
nécessairement, le symbole du cœur apparu procédait de
signes. Dans le même esprit, verser un sachet de sucre
dans un bol contenant déjà du café en poudre et une
cuillère peut sembler si anodin ! Ce qui l’a moins été,
c’est ce que je vis, un matin, en m’apprêtant ensuite à
ajouter de l’eau chaude dans ce bol. Tombé sur le café et
dévié par la cuillère, le sucre avait sculpté un cœur imparable ! Mais voici
une dernière illustration spectaculaire de ces apparitions de signes après
actions. Un gant déposé dans une vasque remplie d’eau peut-il accomplir un
prodige ? Pour l’avoir constaté à plusieurs reprises, je le confirme, et sans
l’ombre d’une hésitation. Une première fois, s’enfonçant sous l’eau, ne
subsista à sa surface qu’une infime partie sèche, mais en forme de cœur que
je parvins miraculeusement à prendre en photo. La répétition de
l’événement m’amena tout de même à m’interroger. La différence de teinte
entre les parties sèche et mouillée étant criante, certainement, tout un
chacun aurait été naturellement interpellé par ce cœur. Les signes ne nous
frappent-ils pas individuellement, de façon intuitive ? C’est alors qu’un
formidable contre-exemple me fut donné à percevoir, qui confirma mon
intuition. Un nouveau cœur apparut sur une moitié de surface de gant de
couleur foncée. Bien que net, il n’était pas visible si l’on n’y prêtait une
attention suffisante ; et la mienne l’avait été, spontanément. Il s’agissait
donc bien d’un signe évident.

■ Les signes résultant


d’une action emblématiques
Comme je l’ai déjà indiqué, la découverte inopinée
de nombreux objets signifiants m’a ouvert au fait
qu’il puisse s’agir d’apports. Or, à plusieurs
reprises, un objet particulier s’est retrouvé sur mon
chemin, dont j’ai compris le lien étroit avec cette foi
héritée de maman. Je découvris un premier
chapelet. Ne sachant qu’en faire, et m’étant rendu
à l’église, une idée s’imposa à moi, qui m’intima de
le bénir avec de l’eau consacrée. Si l’on peut
concevoir que ce soit ma raison qui m’ait guidée,
comment expliquer qu’au lieu de le tremper dans le
bénitier j’aie souhaité lancer le chapelet au-dessus
de celui-ci afin qu’il retombe dedans ? Choix
d’autant plus stupéfiant qu’un improbable signe
résulta de mon acte irraisonné.
Au fond de l’eau, l’agencement des perles du
chapelet leur conférait la forme d’un cœur
resplendissant ! Quelques minutes après cet
événement initiatique, j’accomplissais en voiture
les derniers hectomètres me séparant de mon
domicile quand, une nouvelle fois, de façon
illogique – puisque étant quasiment arrivé à
destination –, j’allumai mon autoradio. La chanson Faith (« Foi ») de
George Michael résonna. Mon précédent ressenti se voyait
confirmé.
Un second chapelet se présenta à moi, un an plus
tard. Comme s’il s’était agi d’un défi fou, je
reproduisis avec lui le même geste à l’église, en
enregistrant cette fois-ci une vidéo de l’expérience.
Fallait-il être inconscient pour espérer un résultat
probant ? Je l’ignore. Toujours est-il qu’après l’atterrissage du
chapelet dans la vasque un irrépressible fou rire nerveux m’avait
gagné, déchirant le silence du lieu. Un nouveau cœur s’étalait
devant mes yeux incrédules ! ■

« Ne dites pas : mourir ; dites : naître. Croyez.


On voit ce que je vois et ce que vous voyez ;
On est l’homme mauvais que je suis, que vous êtes ;
On se rue aux plaisirs, aux tourbillons, aux fêtes ;
On tâche d’oublier le bas, la fin, l’écueil,
La sombre égalité du mal et du cercueil ;
Quoique le plus petit vaille le plus prospère ;
Car tous les hommes sont les fils du même père ;
Ils sont la même larme et sortent du même œil.
On vit, usant ses jours à se remplir d’orgueil ;
On marche, on court, on rêve,
On souffre, on penche, on tombe,
On monte. Quelle est donc cette aube ? C’est la tombe.
Où suis-je ? Dans la mort. Viens ! Un vent inconnu
Vous jette au seuil des cieux. On tremble ; on se voit nu,
Impur, hideux, noué des mille nœuds funèbres
De ses torts, de ses maux honteux, de ses ténèbres ;
Et soudain on entend quelqu’un dans l’infini
Qui chante, et par quelqu’un on sent qu’on est béni,
Sans voir la main d’où tombe à notre âme méchante
L’amour, et sans savoir quelle est la voix qui chante.
On arrive homme, deuil, glaçon, neige ; on se sent
Fondre et vivre ; et, d’extase et d’azur s’emplissant,
Tout notre être frémit de la défaite étrange
Du monstre qui devient dans la lumière un ange. »
VICTOR HUGO,

Ce que c’est que la mort

« Pour atteindre la vraie profondeur,


il faut suivre des sentiers pleins de méandres ;
il faut longer des bosquets riches de secrets.
Il y a encore par-delà les feuillages,
l’humble étang avec des libellules qui l’effleurent,
des fleurs de lotus qui l’abritent.
Sauras-tu t’asseoir près de cet étang,
prêter l’oreille à ce qui y murmure,
prêter le cœur à ce qui y palpite ? »
FRANÇOIS CHENG,

L’éternité n’est pas de trop


LEÇON NO 4

LES SIGNES, INDISPENSABLES


FERMENTS DE NOTRE
MATURATION SPIRITUELLE

Quand vous recevrez le tout premier de ces météorites célestes que sont
les signes – ce que je vous souhaite du fond du cœur –, vous serez peut-être
gagné par cet étrange sentiment de ravivement d’une relation affective en
sommeil, sous une autre forme, et cela pourra engendrer en vous quelques
perturbations émotionnelles. À certains moments, vous vous croirez
différent des autres ou vous vous fustigerez de ne vous rattacher qu’à des
miettes, fussent-elles « de miracles » ! Sans doute pâtirez-vous également
du jugement de ceux qui ne manqueront pas d’arguer fallacieusement que
votre esprit est dérangé ! Ce sont des passages obligés. Une fois ces
obstacles initiatiques éliminés, vous prendrez conscience que, en ayant
conservé la foi et obéi à l’unique loi de votre cœur, ce que vous pensiez au
début relever d’une possible altération de votre discernement ou être un
trouble de votre personnalité n’a été qu’une étape indispensable à votre
maturation spirituelle. Car espérer des signes puis en obtenir n’est
nullement constitutif d’un déséquilibre mental. En poussant le raisonnement
à son paroxysme, lequel des deux peut être qualifié de « plus insensé » ?
Celui qui, intuitivement, ressent la permanence d’une relation avec un
défunt à partir d’observations ou de sensations objectivables, ou celui qui,
assistant imperturbablement à d’innombrables illustrations d’une possible
survivance ne pouvant être mises sur le compte du seul hasard, décrétera
que la vie n’abrite aucun mystère et qu’une fois achevée elle cède la place
au néant ? À notre époque et compte tenu des avancées de la science
relatives à la persistance de la conscience après la mort et à sa non-
localisation exclusive dans le cerveau, ce dernier est celui dont le
discernement m’inquiète le plus. Car, en se rendant volontairement
imperméable à la réalité de la survivance, il se condamne à vivre une
existence sans ouverture spirituelle, sans foi ni espérance et, donc, me
semble-t-il, sans amour immuable.

Se connecter à son inconscient :


les signes en état
de semi-conscience

Chacun connaît l’importance que revêtent les rêves dans notre


existence. Même si, la plupart du temps, nous n’en conservons que peu de
souvenirs, tels des porte-paroles de notre inconscient, ils sont essentiels à
notre vie psychique. Ils peuvent survenir à divers degrés de somnolence,
notamment entre demi-sommeil et sommeil profond, contenir des symboles,
constituer des fresques personnelles ou dépeindre des situations futures. En
quelque sorte, rêver est une seconde respiration, aussi essentielle que la
première, mais d’essence spirituelle, nous reconnectant à notre être
intérieur. Lorsque nous examinons finement les occurrences oniriques avant
et après un deuil, des différences se font jour. Personnellement, avant le
départ de mes parents, j’ai rarement été en mesure de retranscrire mes
rêves ; ce qui s’est avéré plus fréquent par la suite, avec des détails plus
importants. Mais ce qui fait que l’on peut définitivement distinguer une
communication avec un « envolé » d’un rêve classique, c’est cette sensation
inédite qui nous fera parfois sursauter ou nous interpellera par sa puissance
et son contenu, jusqu’à déposer en nous un souvenir impérissable.
Contrairement à la majorité des rêves dont le souvenir s’évapore
rapidement, on n’oublie jamais de tels signes.

Entendre une voix résonner à l’intérieur de soi est une


expérience si prodigieuse que l’on se demande
inévitablement si elle est réelle.
Un matin, l’alarme de mon réveil m’extirpa du sommeil. Je l’éteignis
avant de m’assoupir durant quelques minutes additionnelles. Au moment où
je sentis que je devais m’éveiller définitivement, dans un état de semi-
conscience, j’entendis distinctement une voix féminine familière et
bienveillante énoncer énergiquement mon diminutif. Si je sus alors qu’il ne
s’agissait pas d’un rêve classique, ce qui me troubla, c’est que j’avais du
mal à identifier l’origine de cette voix. Logiquement, ce ne pouvait être que
celle de ma femme. Ayant tressailli en l’entendant, puis ouvert les yeux,
avec stupéfaction, je constatai qu’il n’y avait personne dans la pièce, ni
même dans la maison. J’en conclus que cette voix n’avait pu résonner que
dans mon esprit, et que, m’ayant réveillé tout en étant liée à une présence
féminine aimante et à mon diminutif, il ne pouvait s’agir que d’un signe
émanant d’une unique personne : maman.

■ Le signe en état de semi-conscience emblématique


Durant la semi-conscience, ces contacts que nous recevons de nos
« envolés » peuvent revêtir la forme de messages si bouleversants
que nous nous sentons alors obligés de nous réveiller au plus vite
afin de les noter pour ne pas en perdre la substance. C’est ce que je
fis après ce rêve dans lequel figuraient mes parents et dont je ne me
suis remémoré que la toute fin. Papa et moi avions réussi à nous
faufiler in extremis dans le wagon d’un train avant que sa porte ne se
referme. Puis, aux côtés d’une personne que maman connaissait, je
vis apparaître mon visage sur un écran géant, comme s’il s’agissait
d’une communication par visioconférence. Cette femme m’annonça
que Michèle et François lui avaient donné un message à me
transmettre. Deux phrases lumineuses qui disaient : « On ne s’en ira
jamais. On reviendra toujours ! » J’en fus si bouleversé
intérieurement que je me levai en sursaut afin de consigner ces
paroles d’or, ce qui ne m’était jamais arrivé auparavant. ■

« Ce qui est bouleversant,


c’est que, quand tout est détruit,
il n’y a pas la mort et le vide comme on le croirait,
pas du tout.
Je vous le jure. Quand il n’y a plus rien,
il n’y a que l’Amour. Il n’y a plus que l’Amour.
Tous les barrages craquent. C’est la noyade,
l’immersion. L’amour n’est pas un sentiment.
C’est la substance même de la création…
Il n’y a en vérité rien à craindre.
Oui, c’est la bonne nouvelle que je vous apporte. »
CHRISTIANE SINGER,
Derniers fragments d’un long voyage

« C’est l’imprévu que j’espère,


et lui seul. Partout, toujours.
Dans les plis d’une conversation, dans le gué d’un livre, dans les subtilités
d’un ciel.
Je le guette autant que je l’espère.
Ce à quoi je ne m’attends pas, c’est cela que j’attends. »
CHRISTIAN BOBIN,

Autoportrait au radiateur
LEÇON NO 5

UNE ARCHÉOLOGIE DU MYSTÈRE


DE CETTE VIE AYANT POUR
FONDEMENT L’AMOUR

Au-delà de la simple description typologique des signes des défunts,


analyser la façon dont ils sont survenus et ont été historiquement perçus
revient à accomplir un voyage introspectif essentiel, à procéder à d’intimes
fouilles archéologiques afin d’entrevoir ce qui nous relie au mystère de la
vie, qui est intrinsèquement lié à celui de la mort et, subsidiairement, au
merveilleux. Y a-t-il plus grande, plus belle, plus noble occasion de
percevoir la subtilité de l’existence que lorsqu’un être cher s’en vient à
disparaître de notre vue et que, surpassant toute douleur, transperçant toute
peur, des sensations, des perceptions, des intuitions font inopinément jour
en nous, nous irradiant et nous offrant le témoignage de la continuité des
relations interpersonnelles à travers l’esprit ? Quelles que soient nos
origines, nos conditions, nos appartenances, nos croyances, nous avons la
possibilité d’accéder à cette pleine conscience du merveilleux. Pour cela, il
nous suffit de nous connecter à cette part inaliénable et si flamboyante de
nous-mêmes. Je veux parler de l’amour. L’amour premier de ses parents, de
celui ou celle qui partage notre vie, l’amour si puissant de nos enfants, tout
comme celui qui nous relie aux animaux, à la nature, à l’humanité, à
l’univers !
N’oublions jamais que l’amour est la force la plus puissante à l’œuvre et
qu’il est au cœur de tout ce qu’il nous sera permis de vivre de plus beau et
de constater de plus éblouissant durant notre passage ici-bas. Les signes
sont là pour nous faire inlassablement remarquer sa persistance qui, bien
que relevant du mystère, doit devenir notre boussole, notre cap, notre
espérance ultime. Sans amour éternel, point de salut, point de sens à notre
existence, point de vie !

Consigner les rêves prégnants :


les signes en état d’inconscience

Étant donné le nombre exceptionnel de signes que j’ai reçus, j’ai


rapidement compris qu’il me faudrait les consigner par écrit et, aujourd’hui,
je suis heureux d’avoir pris cette résolution, notamment au sujet de la
trentaine de rêves significatifs que j’ai faits impliquant mes parents. Prendre
note des grandes lignes de ceux-ci après notre réveil est capital, car seule
une maturation intérieure a posteriori de ces incursions nocturnes nous
permet d’intégrer le fait qu’il s’agit d’authentiques visites de nos proches.
Un symbole emblématique peut s’inviter dans nos rêves pour
nous faire comprendre qu’ils ne sont pas ordinaires.
Dans celui où je vis apparaître, pour la première fois depuis longtemps,
mes parents, nous nous trouvions tous trois dans la maison de mon
enfance ; et dans le salon de celle-ci voletait un papillon qui vint se poser
sur mon bras. Je fis un autre rêve au cours duquel maman portait des
lunettes de soleil en forme de papillon et m’adressait un grand sourire. À
cette vue, mon cœur se réchauffa. Dans un troisième, où mes parents et moi
étions en vacances ensemble, un papillon géant apparut avant de produire
un formidable son.

Au cours de rêves, nos proches peuvent nous apporter une


justification ou une information nous procurant un bien-être
se poursuivant après notre réveil.
Après m’être brièvement extirpé du sommeil, un matin vers six heures
pour effectuer des recherches sur Internet au sujet de la métempsychose
(transmigration des âmes), je me suis rendormi pendant un court laps de
temps durant lequel j’ai rêvé. Je me trouvais à nouveau dans la maison de
mon enfance. Bien que sachant mes parents « envolés », je les vis soudain
surgir devant moi, plus vivants que jamais, et j’en fus fortement rasséréné.
Il ne faisait aucun doute pour moi qu’un contact réel s’était établi entre nous
à ce moment-là. Ultérieurement, dans un nouveau songe, je me tenais
auprès de Michèle qui prenait son petit déjeuner dans sa cuisine. Dans mon
esprit, je sus que cette scène se déroulait la veille de son départ, et je la
sentis sur le point de rencontrer un problème vasculaire. C’était comme si
elle avait voulu me donner un indice au sujet de son départ, dont la cause
m’était alors inconnue. À son tour, ma femme rêva d’elle. La sachant
pourtant « envolée » dans son rêve, elle fut surprise de la voir assise, les
yeux grands ouverts, extraordinairement vivante. Des personnes
annoncèrent alors à son sujet : « Elle est décédée, mais elle est revenue ! »
« Ça existe donc ? » leur avait rétorqué Delphine. Comment ne pas y voir
un signe explicite ! De même, dans un autre rêve, je vis mes grands-parents
et mes parents. Nous étions réunis pour les vacances. Tout se déroulait à
merveille. Il n’était question ni de maladie ni de mort. Chose inhabituelle, je
m’entretins longuement avec papa, ce qui me procura une joie ineffable et
un réconfort qui perdurèrent après mon réveil. Quand je le revis plus tard,
serein au point de m’avouer presque la survivance de maman qu’il savait
pourtant de l’autre côté du voile, je le perçus comme un signe d’évolution
spirituelle de sa part tant cette notion avait été jusque-là inconcevable pour
lui. Enfin, maman me montra physiquement mon grand-père Émile puis
papa dans un rêve, comme pour me démontrer qu’eux aussi étaient toujours
vivants.

D’autres rêves peuvent nous procurer de si troublantes et


inhabituelles sensations que nous sentons instinctivement
qu’ils relèvent de contacts spirituels.
Durant le rêve où je me trouvais avec maman dans un endroit étrange et
idyllique, ce que nous vécûmes fut si intense que la première impression qui
me vint au réveil fut de considérer que cela ne pouvait que s’être réellement
produit. Dans un autre, toute notre famille était réunie sur un bateau.
Soudain, une femme hyperlumineuse m’évoquant la Vierge Marie fit son
apparition et se dressa devant nous. Plusieurs personnes tentèrent de
l’aborder, sans succès. Tout à coup, cette prodigieuse femme se rapprocha
de moi puis me toucha l’épaule. J’en fus bouleversé au plus haut point. Plus
tard, je me tenais auprès de maman qui reposait sur un lit, les yeux clos. Je
la savais décédée. Ma fille se trouvait à mes côtés. Subrepticement, Michèle
sursauta et se redressa comme si elle avait subi un électrochoc. Elle se
réveilla, mais je ne me rappelle pas l’avoir vue ouvrir les yeux, simplement
qu’ils semblaient avoir un aspect différent. Elle était instantanément
revenue à la vie. Seule une sorte de perruque gisait sur le lit. Elle nous
annonça alors qu’elle n’était pas la seule à pouvoir accomplir des choses
extraordinaires, que nous pouvions également le faire. Aussitôt, je pensai
qu’il s’agissait d’un message m’indiquant que je pourrais communiquer
avec elle dans le futur, comme elle venait de le faire avec moi. Dans un
autre rêve se déroulant à l’époque de ma jeunesse, mes parents entrèrent
dans ma chambre durant mon sommeil, et je les entendis parler entre eux.
Puis ils s’en allèrent avant que maman ne revienne, seule. Sans ouvrir les
yeux, je lui dis : « Pourquoi avez-vous fait autant de bruit ? » Mon rêve
s’acheva soudain, me laissant l’impression d’avoir reçu leur visite. Une
autre nuit, je me vis assis par terre dans mon bureau, mais travaillant
néanmoins sur mon ordinateur. Brusquement, une personne dont je
reconnus la voix me parla. Elle était assise sur ma chaise, légèrement
excentrée. C’était Marie-Rose, ma grand-mère maternelle. Je me souviens
avoir fortement pensé à mes grands-parents avant de m’endormir, le soir
précédent. Elle me demanda combien l’ouvrage que j’étais en train d’écrire
comportait de pages. Je m’apprêtais à la serrer dans mes bras quand elle
m’annonça : « C’est pour bientôt, ton livre ! » avant de se mettre à pleurer
d’émotion au moment de notre étreinte, ce qui me fit me réveiller une
première fois en sursaut. Plus tard, à mon second réveil, je me souvenais
toujours des moindres détails de ces retrouvailles marquantes. Enfin, une
nuit d’été, quelques minutes après m’être surpris à penser que j’aurais le
plus de chances d’entrer en contact avec mes parents durant le sommeil, je
m’endormis avant d’éprouver une vive sensation de toucher sur la partie
droite de mon corps, puis de ballottement qui me conduisit à faire un
mouvement brusque et à me réveiller. Avec stupéfaction, je compris que
seul un contact réel pouvait expliquer ces ressentis.

■ Le signe en état d’inconscience emblématique


Le rêve que je fis six mois après le départ de maman sera toujours
le plus mémorable de mon existence. Contrairement aux autres
dans lesquels ont figuré mes proches, je n’ai jamais souhaité
consigner immédiatement par écrit les détails de celui-ci. Je voulais
savoir si son souvenir demeurerait intact après plusieurs années, ce
qui fut le cas. En voici les grandes lignes. Michèle et moi, nous nous
trouvions dans un lieu où nous avions tous deux travaillé dans le
passé. Après avoir franchi, seul, un portillon automatique puis
marché au hasard, je suis arrivé dans un quartier inconnu. Je
déambulais dans une enfilade de ruelles de plus en plus obscures
lorsque, finalement, je décidai d’entrer dans un bâtiment avant de
me retrouver au sein d’une pièce à la lumière tamisée dans laquelle
se tenaient plusieurs personnes. Même si l’on m’assura que je
pourrais me détendre en ce lieu, je sentis planer une atmosphère
malveillante, en particulier lorsque je vis deux hommes imposants se
rapprocher lentement de moi. Comprenant que j’étais tombé dans
une sorte de guet-apens, je parvins habilement à faire diversion puis
à m’enfuir. Après avoir couru un long moment, je ralentis au moment
de déboucher sur une grande esplanade. Je levai les yeux, et la
vision que j’eus me revigora instantanément. Au loin, assise sur un
banc, maman me faisait de grands signes de la main tout en me
souriant. Il m’est encore difficile d’exprimer avec de simples mots le
sentiment prodigieux que j’ai éprouvé à l’issue de ce rêve. Sans
pouvoir expliquer d’où me vient cette inébranlable conviction, j’ai la
certitude que cet épisode des saluts de maman n’a pas simplement
constitué la partie finale de celui-ci, mais qu’il en a été plutôt la
quintessence. Dans mon cœur et dans mon âme, je sais qu’il s’est
agi d’un contact intentionnel de sa part afin de me faire comprendre
qu’elle était toujours là, à mes côtés, vivante, qu’elle n’hésiterait pas
à se manifester à moi ultérieurement en me faisant d’autres signes
très forts, et que jamais nous ne sommes abandonnés par nos
aimés. ■
« Je vivrai par-delà la mort,
Je chanterai à vos oreilles
Même après avoir été emporté,
Par la grande vague de la mer
Jusqu’au plus profond de l’océan.
Je m’assiérai à votre table
Bien que mon corps paraisse absent,
Je vous accompagnerai dans vos champs,
Esprit invisible.
Je m’installerai avec vous devant l’âtre,
Hôte invisible aussi.
La mort ne change que les masques
Qui recouvrent nos visages.
Le forestier restera forestier,
Le laboureur, laboureur,
Et celui qui a lancé sa chanson au vent
La chantera aussi aux sphères mouvantes. »
KHALIL GIBRAN,

Le Jardin du prophète

« Votre vision ne devient claire que lorsque


vous pouvez regarder dans votre cœur.
Celui qui regarde à l’extérieur de soi ne fait que rêver.
Celui qui regarde en soi se réveille. »
CARL GUSTAV JUNG,

Correspondance, tome 1
LEÇON NO 6

NUL N’EST FOU D’AIMER NI


ENCORE MOINS D’ÊTRE AIMÉ !

Si, au plus profond de vous, réside l’intention pure d’obtenir un signe de


vos aimés, c’est la démonstration manifeste qu’intuitivement vous savez
que l’âme survit au corps et que votre relation affective réciproque n’a
jamais été – ni ne sera jamais – abolie. Aussi, au nom de quel impératif
vous faudrait-il renoncer à ce lien vivant ? Il est certes dérangeant pour les
esprits uniquement matérialistes qui estiment, à tort car sans preuve, que la
vie de l’esprit s’achève après la mort physique. Pourtant, ce lien spirituel
perdure. Cette légitime peine résultant de la perte d’un être cher, que notre
société occidentale nous invite à remiser tout au fond de notre mémoire, en
nous intimant l’ordre d’accomplir au plus vite notre deuil, est la mieux à
même de témoigner de la profondeur comme de la noblesse de nos
sentiments. Je suis toujours autant frappé par l’incongruité de l’expression
« faire son deuil ». Dans le langage courant, elle est exclusivement
négative, comme s’il s’agissait de « tirer une croix sur » quelque chose ou
de « passer par pertes et profits » nos plus nobles sentiments ! Cessons cette
mascarade purement sociétale, et rétablissons la seule réalité qui compte,
celle de l’amour authentique et inaltérable ! Ayons l’honnêteté de nous
avouer ces quelques vérités. Oui, l’absence d’une personne puissamment
aimée aura toujours un retentissement en nous, jusqu’à notre dernier
souffle, en dépit du temps qui passera. Au fil des anniversaires. Au gré des
souvenirs. Oui, malgré la vie continuant à se dérouler, les rires fusant et les
nouveaux bonheurs s’invitant dans nos existences, nos larmes recouleront.
Mais n’est-ce pas justement là que réside notre grandeur d’âme comme la
plus belle illustration de notre humanité ? La persistance de notre amour
par-delà le voile est assurément notre plus lumineux et vivant flambeau !
Aussi, ne l’éteignons jamais !

Observer finement son environnement :


les signes symboliques naturels

1. VISIONS CÉLESTES :
SIGNES LIÉS À DES PHÉNOMÈNES NATURELS
Dans certaines circonstances, des événements peuvent nous frapper par
leur spontanéité conjuguée à leur rareté ou à la résonance qu’ils ont en
nous, d’autant plus lorsqu’ils ont une origine naturelle. Vous avez
certainement déjà entendu parler de ces signes spectaculaires s’étant
produits lors de mariages ou d’enterrements. Tout à coup, à un moment
décisif, un rayon de soleil providentiel sera apparu, chassant la pluie ou
fendant les nuages, la caresse d’une brise venue d’on ne sait où aura été
ressentie, laissant aux témoins un souvenir impérissable.

La portée de certains phénomènes naturels peut être


amplifiée par des éléments synchronistiques.
Lors d’une balade jurassienne sur les hauteurs du lac
de Bonlieu, je pris une photo du magnifique paysage
s’offrant à moi sans m’aviser du fait que, compte tenu
de l’ensoleillement du moment, l’ombre du relief
attenant, superposée aux contours du lac, faisait émerger
un cœur.
Cette forme que je remarquai a posteriori n’ayant
été qu’éphémère, avoir pu la capter fut un privilège. En
redescendant vers le lac, en bord de rivage, mon regard
fut attiré par une pierre de plus d’un mètre de largeur,
immergée dans ses eaux et également en forme de cœur.
Cette synchronicité me ravit.

Des phénomènes naturels se produisant à des moments


significatifs représentent des « clins d’œil » de l’invisible.
Durant une consultation médiumnique privée,
Florence Hubert avait évoqué fort poétiquement les
impressions de maman lors de son passage vers « l’autre
rive », notamment sa traversée d’un « pont arc-en-ciel ».
Or, ultérieurement, il me fut donné d’être le témoin de plusieurs apparitions
d’arcs-en-ciel immédiatement après avoir participé à des événements
médiumniques, notamment au sortir d’une première conférence
médiumnique s’étant déroulée à Rambouillet, puis à Anet, au retour d’une
seconde conférence de Céline Franoux.
■ Les signes liés à des phénomènes naturels emblématiques
Une objection pourrait être faite au sujet de ces phénomènes
naturels. Ne sont-ils point souvent si spontanés qu’y voir des signes
pourrait paraître ardu ? Les deux prochains que je vais vous narrer
ont modifié ma vision des choses. Puissent-ils faire évoluer la vôtre !
Le jour où les derniers meubles ayant appartenu à mes parents
quittèrent leur maison fut émouvant. La camionnette de
déménagement remplie, mon frère et les siens s’apprêtaient à
repartir avec leur chargement quand le ciel devint noir, et une
violente averse de grêle s’abattit sur nous. À cette époque, pareil
phénomène climatique s’avérait rare. Pour en avoir le cœur net,
j’effectuai des recherches sur la base de données internet Keraunos
répertoriant les phénomènes orageux en France, et j’appris qu’en
cette journée seules deux averses de ce type y avaient été
recensées, dont une autour de la ville de résidence de mes parents.
La soudaineté de l’événement alliée à sa concomitance avec le
départ d’Alain et des siens lors de leur ultime venue dans ce lieu
familial empreint de tant de souvenirs ont eu sur moi un premier effet
retentissant. Puis, au moment des adieux, alors que nous
cheminions tous une dernière fois devant la demeure close,
inexplicablement, le volet roulant électrique du garage se rouvrit. Il
n’y avait que deux explications possibles à cet étrange phénomène.
Que quelqu’un dans la maison ait appuyé sur le bouton de
l’interrupteur du garage, ce qui n’était pas le cas, ou que la
télécommande portative du volet roulant se trouvant alors au fond
d’une de mes poches ait été actionnée, ce qui n’était pas le cas non
plus. La formidable synchronicité entre l’orage de grêle et l’ouverture
du volet roulant du garage me fit prendre conscience que nous
étions en présence d’authentiques signes, dont l’un était lié à un
phénomène naturel.
Ultérieurement, tandis que ma fille jouait du violon en public lors
d’une audition musicale, j’eus soudain une pensée très émue pour
mes parents et ne pus m’empêcher de songer au
fait que, s’ils avaient assisté à cette représentation,
ils n’auraient pas manqué de témoigner leur joie au
moyen d’un signe. De retour chez moi après
l’audition, je n’y pensais plus quand, peu après être
entré dans mon bureau, sans raison, je me dirigeai résolument vers
sa fenêtre pour l’ouvrir. Quelle énergie m’avait poussé à accomplir
cet irrépressible geste ? Rien de rationnel ne pouvait l’expliquer.
Mon action avait été comme téléguidée. J’émis un cri de
stupéfaction à la vue du flamboyant arc-en-ciel apparu au-dessus de
mon garage ! Je ressentis une émotion telle que les larmes me
montèrent aux yeux et remerciai sans délai mes parents pour ce
fabuleux signe. Une réplique se produisit à quelques jours de
l’anniversaire de maman lorsqu’un nouvel arc-en-ciel se dessina au-
dessus de mon garage.
J’espère que ces illustrations vous feront comprendre que si, dans
l’absolu, tout le monde peut être témoin de phénomènes naturels,
lorsqu’il y a manifestation effective d’un signe par leur intermédiaire,
une intention est à l’œuvre pour vous diriger droit sur eux ou pour
qu’ils se dirigent droit sur vous. Considéré isolément, un phénomène
naturel est insuffisant à caractériser un contact avec l’invisible. ■

2. SURPRISES VÉGÉTALES :
SIGNES LIÉS À DES ÉLÉMENTS NATURELS
Les signes symboliques que nous percevons lors de nos pérégrinations
dans la nature sont parmi les plus à même de nous reconnecter avec notre
intuition et de nous permettre de communiquer avec nos « envolés ». Ce
sont également les plus aisés à reconnaître. Dans la majorité des cas, nous
n’avons guère à faire d’efforts pour les interpréter. Ils touchent directement
notre cœur, ce qui est la façon la plus sûre de pouvoir les identifier. Tout
comme la rationalité ne saurait jamais prétendre saisir l’essence du
sentiment amoureux, les signes, qui en retraduisent la persistance,
échappent à toute tentative d’être réduits à des événements circonstanciés et
quantifiables. Ce sont des grâces qu’il convient d’accueillir comme telles, la
pleine joie au cœur, et l’humble merci aux lèvres.

C’est en acceptant de s’immerger dans la nature, en état de


réceptivité maximale, que les signes auront le plus de
chance de nous parvenir.
Lors de mes promenades forestières, des signes en
forme de cœurs se sont subitement dressés devant moi
sans que je les aie cherchés ni désirés. Ainsi ai-je
découvert par hasard les restes d’un morceau de bois
calciné en forme de cœur ayant alimenté un ancien feu
de camp. De même, maman adorait les roses. Je lui en
offrais régulièrement, et, dans mon jardin, se trouvent
plusieurs rosiers. Florence Hubert me précisa qu’elle
avait entendu Michèle évoquer des pétales de fleurs
tombés à terre, puis elle me demanda si j’avais des roses
chez moi. Quelques jours auparavant, sur le sol de mon
salon, j’avais découvert un étonnant chemin de pétales
de roses. Si je n’ai jamais compris comment ils ont
franchi l’obstacle de la porte-fenêtre du salon pour venir
se poser à distance régulière l’un de l’autre et de façon
rectiligne, j’ai saisi pourquoi ! Florence Hubert ajouta que le plaisir de
maman était de faire des trous en forme de cœur dans les végétaux ; ce qui
me fut confirmé par la découverte de feuilles et de pétales de roses troués
de cœurs sur ma terrasse.
L’apparition d’un signe dont nous comprenons a posteriori
que les conditions de survenance ont dépendu de nous est
marquante.
Un jour, en rentrant chez moi, je découvris une
chenille de pyrale du buis agrippée au coffret extérieur
de mon compteur électrique. Je la prélevai et
l’entreposai dans une boîte remplie de feuilles. Une
semaine plus tard, en rouvrant celle-ci, quelle ne fut ma
surprise de constater que le plus grand trou que
présentaient les feuilles grignotées revêtait la forme d’un
spectaculaire cœur ! J’eus le sentiment d’avoir joué un
rôle dans la survenance de ce qui fut pour moi un signe.

■ Les signes liés à des éléments naturels emblématiques


En tournant incidemment la tête en direction du
prunier de mon jardin, mon regard se posa
directement sur une feuille trouée d’un unique et
harmonieux cœur. J’en fus si ému que je décidai
de la conserver en la plastifiant. Je crus à un
événement isolé, mais il se reproduisit avec
prémonition le jour de l’anniversaire de ma fille. Sur
le parking de son collège, juste après une
demande de signe, je levai les yeux en direction
d’un arbre dont une feuille m’attira inexplicablement. Elle laissait
filtrer le bleu du ciel au travers de l’unique trou dont elle était percée,
qui était également en forme de cœur.
De même, à l’occasion de la fête des Mères, je déposai, pour
maman, un lys des Incas au cimetière. Cette fois, ce fut en y
revenant dix jours plus tard que je pus constater la présence d’un
trou en forme de cœur dans une des fleurs de la plante. Ce genre de
découverte inopinée étant déjà fort, je vous laisse imaginer ce qu’un
événement similaire se produisant en présence d’un tiers peut
engendrer comme émotions. Un jour que je m’entretenais avec une
connaissance de derniers signes symboliques récurrents que j’avais
reçus et que nous nous trouvions à proximité d’un arbre, pour
illustrer mon propos, je lui dis : « C’est comme si je saisissais l’une
des feuilles de cet arbre au hasard et qu’il y avait un cœur dessus ! »
Après m’être retourné, avoir agrippé à l’aveugle une feuille puis
l’avoir observée négligemment, je ne pus contenir un rire nerveux.
« Ce… ce n’est pas vrai ! » m’exclamai-je. Une fulgurante
synchronicité venait de se produire, qui n’était pas sans me rappeler
la légendaire apparition du scarabée doré survenue au moment où
l’une des patientes du psychiatre Carl Gustav Jung lui relatait un
rêve dans lequel figurait un coléoptère identique. Choisie au hasard
parmi des centaines, cette feuille présentait un trou en forme de
cœur ! Inoubliable souvenir ! ■

3. LA TÊTE DANS LES NUAGES :


SIGNES PAR APPARITION TRANSITOIRE
Au sein de la nature, sous l’influence de diverses
perturbations, notamment climatiques, nombre
d’éléments changent d’aspect, arborant transitoirement
des apparences symboliques résonnant fortement en
nous. C’est, entre autres, le cas de l’eau irisée par les rayons du soleil,
comme celui de certains nuages illuminés de l’intérieur ou revêtant une
forme identifiable. Cependant, pour que de telles apparitions puissent
constituer d’authentiques signes de l’invisible, le caractère inopiné de leur
découverte doit systématiquement se voir vérifié. L’idée générale à retenir
est que notre attention ne saurait être attirée par des éléments signifiants
qu’en un moment pouvant être qualifié d’opportun, et qu’alors seulement la
répétition de ces événements nous orientera vers la seule explication
envisageable : celle de la manifestation d’une intentionnalité extérieure à
nous, attestant d’un lien avec nos « envolés » et illustrée par cette
communication télépathique perdurant entre nous et se réactivant au
moment décisif où nous voyons ce que nous devions voir.
Car il faut être clair à ce sujet pour en comprendre les tenants et
aboutissants. Certaines personnes raillent parfois ce genre de signes au
motif qu’ils ne seraient que le fruit d’interprétations subjectives. Pour elles,
aucune intelligence dans la nature ne saurait faire apparaître une
quelconque forme dans le ciel. Sans estimer devoir me prononcer sur cette
possibilité, mon analyse fine de ces phénomènes, à l’appui de mon
expérience nourrie, m’a conduit à une conclusion basée sur une approche
empirique. Certes, la nature obéit à des lois. Cependant, quels éléments
nous permettent d’affirmer qu’elles seraient incompatibles avec celles de
l’esprit ? De nombreuses études scientifiques ne démontrent-elles déjà point
que la conscience a une influence sur la matière ? Pourquoi nos « envolés »
n’auraient-ils pas la capacité d’agir sur notre environnement ? Pour préciser
mon propos, je pose une question : lorsqu’un cœur apparaît transitoirement
en milieu naturel, devons-nous rejeter l’éventualité qu’il puisse servir de
support à nos aimés pour nous délivrer un message ? Après en avoir
éprouvé la sensation à des centaines de reprises, en moi, ce qui n’était à
l’origine qu’une simple supposition s’est mué en intime conviction.
J’espère que le récit de mes expériences ainsi que les illustrations figurant
dans cet ouvrage vous permettront d’appréhender cette même réalité.

Les occurrences de signes transitoires identiques doivent


nous interpeller.
Je suis sûr que vous avez déjà aperçu ces traces de condensation laissées
par les avions après leur passage. Depuis le départ de mes parents, à
d’innombrables reprises, en cheminant, mes yeux se sont subitement dirigés
vers un coin d’azur où s’étalait une multitude de traînées blanches formant
tantôt un triangle, tantôt une croix ou une étoile. En
sortant de mon domicile pour aller relever mon courrier,
au-dessus de ma rue, l’imparable vision d’un
gigantesque nuage cotonneux en forme de cœur me
stoppa net dans mon élan. À sa droite, trois traces de
condensation réunies en un point dessinaient une étoile.
Puis, plus tard, en me rendant dans une ville voisine,
près d’un rond-point, je fus d’abord frappé en
distinguant dans le ciel des restes de traînées blanches
figurant une étoile à six branches. Je m’arrêtai un instant
sur le bas-côté de la route près duquel se situait un
champ pour prendre une photo du prodige lorsque, soudain, en bordure de
celui-ci, je vis un panneau planté sur lequel était inscrite cette
phrase énigmatique : « Nous sommes (des) voyageurs temporels ».
Comment ne pas voir dans cette ébouriffante synchronicité l’illustration que
ces clins d’œil célestes proviennent d’une autre dimension ? En définitive,
les « envolés » ne sont-ils pas les plus illustres voyageurs temporels ?

Parfois, les signes nous apportent un


réconfort à nul autre pareil.
Le jour de l’anniversaire de maman, j’étais en proie
à un vif émoi après m’être rendu au cimetière. Sur le
chemin du retour, ma femme conduisait notre voiture
tandis qu’à la place du passager avant j’observais
tristement la route. Tournant la tête vers la droite, je me
mis à scruter le ciel. Tout à coup, mon sang se figea, et
un sentiment d’allégresse prodigieux m’envahit. À la
hâte, je m’emparai de mon téléphone portable et réussis
à filmer la scène se déroulant devant mes yeux incrédules. Je n’avais jamais
vu pareil spectacle, et ne le reverrai sans doute jamais. En une rangée
rectiligne, une enfilade de nuages ayant la forme de cœurs s’étalait. J’en
dénombrerai sept, mais sans doute y en avait-il davantage. On aurait dit
qu’ils m’accompagnaient, et que cette vision m’était offerte pour me
réconforter. Je n’oublierai jamais ce merveilleux moment.

■ Le signe par apparition transitoire emblématique


Le prochain signe sera l’un de ceux qui m’auront
laissé le plus pantois. C’est d’ailleurs l’une de leurs
principales qualités. Souhaitant nous faire prendre
conscience de l’existence d’une dimension
spirituelle, comment les « envolés » pourraient-ils
nous interpeller autrement qu’en créant ces chocs destinés à ouvrir
des brèches dans notre pensée matérialiste ? Le lendemain de mon
retour de Bretagne où j’avais consulté Alain Joseph Bellet et où il
était entré en contact avec mes parents – inoubliable séance que j’ai
retranscrite dans mon précédent ouvrage, Contacts au-delà des
apparences –, j’éprouvai le besoin de me remettre de la fatigue du
voyage et de mes émotions. Peu coutumier du fait, je m’octroyai un
temps de repos et me dirigeai vers ma chambre quand, au moment
de m’allonger sur mon lit, une idée aussi incoercible qu’insolite me
traversa l’esprit. Sur le moment, je ne me rendis pas compte de sa
nature exacte, mais une injonction intérieure m’intimait de
m’approcher de la fenêtre et de regarder au travers pour y voir la
manifestation d’un symbole qui, hélas, ne s’offrit guère à moi : un
nuage en forme de cœur. Je mis cette erreur sur le compte d’un
moment d’égarement de mon inconscient. Après avoir lu puis m’être
assoupi, je repris mes esprits une heure plus tard et me levai sans
souvenance de cette injonction. En repassant devant la fenêtre, je
lançai un regard machinal vers l’extérieur et fus foudroyé par ma
vision d’alors. Le ciel était drapé d’un épais manteau nuageux
sombre, mais mon œil ne fixait que la trouée centrale laissant
resplendir le bleu de l’azur. Durant un instant, je demeurai bouche
bée avant d’empoigner mon téléphone portable et de filmer la scène.
Je ne pouvais manquer de figer cette preuve capitale pour ma
compréhension des signes. Les contours de la trouée nuageuse
bleutée arboraient la forme d’un cœur majestueux ! L’injonction
s’étant révélée prémonitoire, je compris non intellectuellement, mais
viscéralement, qu’il s’agissait d’un authentique signe. Aurais-je
observé le même ciel dix secondes plus tard que jamais je n’aurais
pu en prendre conscience ! ■

« L’homme intérieur ne se situe


ni dans le temps ni dans l’espace,
mais purement et simplement dans l’éternité. »
MAÎTRE ECKHART

Les Sermons

« L’important n’est pas ce que l’on regarde,


mais ce que l’on voit. »
HENRY DAVID THOREAU,

Journal
LEÇON NO 7

L’ANALYSE DE L’IMPORTANCE
DES SIGNES EN TERMES DE
PROBABILITÉ
EST FONDAMENTALE

À quoi reconnaît-on un phénomène extraordinaire ? Non seulement par


le fait que sa survenance est hautement improbable, mais également parce
qu’il intervient soit de façon surprenante en termes de fréquence, soit en
observant une temporalité particulière. Pour illustrer mon propos, je
prendrai l’exemple de quelqu’un qui, depuis la perte de son aimé, verrait
surgir de façon récurrente et inopinée dans sa vie un même chiffre, un
même mot, une même expression, alors que, jusque-là, jamais aucune de
ces occurrences ne l’avait frappé. Autre exemple : trouver un objet quelques
secondes après y avoir pensé ou dans un lieu où, a priori, il n’avait aucune
chance de se trouver. Dans ces cas, les signes sont non seulement
importants pour celui qui les reçoit mais ont une indéniable visée. Celle de
nous faire prendre conscience de leur caractère remarquable et, ainsi, de
nous démontrer empiriquement leur authenticité. J’ai éprouvé, à
d’innombrables reprises, ce sentiment prodigieux mais également déchirant
d’être comme le grand gagnant d’un tirage de la loterie nationale, une
personne qui aurait eu une chance sur plusieurs millions d’obtenir un
improbable signe, sans toutefois pouvoir crier sa joie au monde entier ! Le
plus important est que vous sachiez relever et apprécier le caractère
exceptionnel des signes que vous recevez. Et, pour cela, je me permets ce
petit conseil : comptez essentiellement sur… vous-même ! Préservez-vous
de ces avis extérieurs péremptoires, souvent décourageants, parfois
désobligeants, qui vous feront ressentir que ce que vous considérez comme
inouï est, en réalité, d’une affligeante banalité. Pardonnez d’avance à ces
personnes souvent trop matérialistes de ne pas comprendre votre chance.
Elles n’ont peut-être pas encore perdu d’êtres chers ni intégré le fait que
ressentir un courant d’air dans un lieu fermé était une expérience
incomparable ainsi qu’une authentique grâce.

Ressentir la matérialité d’une intentionnalité


extérieure :
les signes avec insistance

1. LE REGARD AIMANTÉ :
SIGNES PAR CAPTATION D’ATTENTION
Les signes que nous avons examinés antérieurement attestent de la
matérialité des échanges spirituels avec nos « envolés ». Ceux avec
insistance nous font pénétrer plus profondément encore dans cette réalité. Y
a-t-il plus forte illustration de cette communication effective que lorsque
nous sommes interpellés, que quand notre attention est captée ?

Notre regard peut inexplicablement se mettre en quête d’un


signe préexistant, jusqu’à le dénicher.
C’est l’expérience très troublante que je fis en allant
relever mon courrier. Après avoir ouvert ma boîte aux
lettres et, d’un rapide coup d’œil, constaté qu’elle était
vide, je m’apprêtais à la refermer lorsqu’une puissante
injonction m’empêcha de le faire. « Il y a quelque chose
dans la boîte, et cela t’est destiné », m’avouai-je,
incrédule. J’en réexaminai l’intérieur, sans résultat. Au
fond ne reposait qu’une grille métallique antihumidité
perforée de multiples trous. Sans comprendre pourquoi,
je la détaillai, mais à quoi bon ? Il n’y avait aucun
courrier ! Étais-je victime de mon inconscient ? En proie à une
hallucination ? C’est alors que mon regard cessa de balayer la grille pour se
fixer sur l’un de ses trous à proximité duquel se trouvait un débris de papier
plat dont chaque côté mesurait tout juste trois millimètres. Après l’avoir
observé finement, j’exultai. Il était en forme de cœur ! À ce jour, il s’agit du
plus petit signe m’ayant été destiné, même si je n’ai toujours pas compris
par quel miracle il a pu pénétrer dans ma boîte aux lettres et m’interpeller
de la sorte.

Ce à quoi nous n’aurions jamais accordé la moindre


importance, nous le faisons dès qu’il s’agit d’un signe.
En me rendant à pied chez des amis, je passai à proximité d’une voiture
garée sur un trottoir. D’ordinaire, je ne prête aucune attention aux
immatriculations des véhicules en stationnement devant lesquels je marche,
encore moins lorsqu’il fait sombre comme ce soir-là. Dans la pénombre, la
plaque de cette voiture étrangère était quasiment illisible. Pourtant, en un
éclair, mes yeux se dirigèrent vers elle et crurent discerner « LILI… » J’en
pris une photo au flash et pus ainsi confirmer ce que j’avais lu. « LILI »
étant le diminutif phonétique de ma fille, j’en fus d’autant plus ébahi que,
peu auparavant, sur le chemin, mon regard s’était posé sur un obscur
buisson de lierre dont n’émergeait qu’une unique feuille blanchie en forme
de cœur.

La brusque captation de notre attention est impossible à


empêcher.
À la sortie du cours de violon de Lysaël, en me dirigeant vers ma
voiture, sans raison, je scrutai la plaque d’immatriculation d’un des
véhicules garés sur le parking où je stationnais. Les dernières lettres de
celle-ci, « MB », correspondaient aux initiales de Michèle. Ce phénomène
se reproduisit lorsqu’en pensant fortement à mes parents à l’entrée de leur
ville de résidence, mes yeux se fixèrent sur la plaque d’immatriculation de
la voiture se trouvant devant moi et lurent : « BF… 21… », les initiales de
papa suivies de notre numéro fétiche familial !

■ Le signe par captation d’attention emblématique


Même après avoir reçu d’innombrables signes de natures diverses,
même après avoir pris conscience des prodiges dont sont capables
nos aimés, même dans mes rêves les plus fous, jamais je n’aurais
pu me figurer qu’un même signe me serait adressé continûment à
des centaines de reprises. Ce genre de répétitions défiant toute
logique nous plonge au cœur du mystère de ces « miettes de
miracles ». Car, au lieu de se demander « Pourquoi cela s’est-il
produit une nouvelle fois ? », il semble plus judicieux de les accueillir
avec simplicité, humilité et gratitude, de les accepter pour ce qu’ils
sont : d’inestimables cadeaux. Le mode opératoire de ce signe
récurrent est simple. Depuis trois ans, quasiment à chaque fois que
j’effectue un trajet en voiture, sans prêter attention aux plaques
d’immatriculation des véhicules que je croise, à un moment donné,
irrépressiblement, mon regard obliquera puis fixera l’une d’elles. J’y
verrai alors l’inscription « FB » au tout début, plus rarement « BF »,
lettres correspondant aux initiales de papa. J’ai cherché une
explication rationnelle au phénomène et me suis intéressé au
système d’immatriculation des véhicules (SIV) français. Après
consultation d’un site Internet spécialisé, j’ai appris que les numéros
de plaques d’immatriculation commençant par « FB »
correspondaient aux véhicules immatriculés entre le 11 octobre et le
24 novembre 2018. D’aucuns pourraient penser que la grande
fréquence de ces apparitions est imputable à la récente mise sur le
marché de ces véhicules. Or il n’en est rien si l’on s’intéresse au
phénomène sous l’angle statistique.
En 2018, le nombre de nouvelles immatriculations en France
(2,1 millions) a représenté 5,36 % du parc automobile roulant
(39,9 millions de véhicules en janvier 2019). Par extrapolation
moyenne, le nombre de véhicules dont le numéro d’immatriculation
commence par « FB » a donc représenté un huitième des nouvelles
immatriculations de l’année, soit 0,67 % du parc automobile roulant
total. Cela signifie que sur cent cinquante véhicules circulant en
France, un seul arbore une immatriculation débutant par « FB ». La
probabilité d’une seule occurrence de ce signe est déjà d’une
chance sur cent cinquante, mais, au-delà, il convient de prendre en
compte le fait que mon regard s’est posé sur ces voitures à
d’innombrables reprises. On comprendra aisément que la probabilité
qu’autant de synchronicités soient dues au hasard s’en trouve si
amoindrie qu’elle dépasse le cap d’une chance sur plusieurs
millions, voire milliards ! Si les mathématiques sont incontournables
dans la prise de conscience de certains enjeux, l’intuition reste le
filtre premier permettant de jauger un signe. Et, chaque fois que je
reçois celui-ci, un sourire ne manque jamais de m’incurver les lèvres
tant je sais qu’il demeurera l’un des plus formidables dont je pourrai
jamais rendre compte. ■

2. PRISE DE CONTRÔLE :
SIGNES AVEC GUIDANCE
Les cas où notre attention se voit attirée sont déjà émouvants, tant ils
nous font entrevoir la matérialité d’une intention extérieure s’imposant à
nous. Une fois celle-ci intégrée, nous verrons parfois ces attractions gagner
en intensité jusqu’à produire des influences sur nos comportements ou
actions. On parlera alors de « guidances ». Elles nous feront prendre
conscience de réalités occultées, mais également exécuter certains gestes,
ou prendre des décisions desquelles pourra découler un signe majeur.

Nous pouvons être guidés de manière directe et irrépressible


vers un signe.
Après m’être recueilli au cimetière puis avoir passé l’après-midi à trier
une partie des effets de mes parents dans la grande pièce située au deuxième
étage de leur maison, l’heure de quitter les lieux était venue. Cela faisait un
mois que maman n’était plus là, et tant de souvenirs rattachés à ces objets
familiers m’avaient submergé. Sur le point de démarrer ma voiture, une
« petite voix » intérieure m’alerta, m’indiquant que j’avais omis d’éteindre
l’un des luminaires de l’habitation. Je retournai à l’intérieur pour couper
cette lumière puis rejoignis le seuil. Au moment de refermer la porte
d’entrée, derechef, je tergiversai. Que se passait-il dans mon esprit ?
Pourquoi tant d’hésitations ? M’avouant fébrilement qu’il ne s’agissait que
de vérifier si rien n’était resté ouvert ni allumé, je reparcourus chaque pièce,
mais était-ce le réel motif m’animant ? De retour au deuxième étage, je me
mis à reconsidérer les objets jonchant le sol, jusqu’à ce que mon regard se
fige sur une pochette de papier à dessin. Imaginant trouver à l’intérieur des
aquarelles peintes par mon père, je l’ouvris. Ce n’était pas le cas. J’aurais
dû me contenter de refermer la pochette avant de repartir, mais, une
nouvelle fois, quelque chose m’en empêcha. Pourquoi continuai-je d’en
examiner le contenu ? Je n’allais pas tarder à le savoir. Le deuxième dessin
figurait un superbe papillon jaune à tête noire dont les ailes et le corps
étaient ornés de trente-six cœurs multicolores. Il avait été réalisé durant son
enfance par Alain, mon frère, et était agrémenté de l’inscription « Bonne
fête, maman ». Si je n’avais pas été irrépressiblement acheminé vers ce
dessin, sans doute n’aurais-je jamais compris que ces symboles étaient
emblématiques des signes liés à Michèle. Ce que j’avais pris au début pour
une succession d’hésitations n’avait été qu’une série d’étapes nécessaires à
la résolution d’une énigme céleste.

Sous l’empire d’une force extérieure


incontrôlable, nous pouvons être amenés à
prendre des décisions irraisonnées et
néanmoins justes.
Devant me rendre au centre des Finances publiques
dont dépendaient mes parents, mais ignorant sa
localisation, je me fiai à mon GPS de voiture lorsqu’en
plein trajet celui-ci devint mutique. Ne sachant plus dans quelle direction
m’orienter avant l’ouverture du centre en l’absence de panneaux
indicateurs, je m’apprêtais à grossir les rangs d’une longue file d’attente
quand une pensée me traversa l’esprit. Sans savoir sous quelle forme, la
certitude qu’une information me parviendrait me gagna. Peu après, quitte à
m’en rompre le cou, je tournai la tête vers la gauche. La devanture d’un
salon de coiffure situé près d’une bifurcation de route m’interpellait. En
découvrant les symboles apposés sur ses vitres, j’en compris la raison. Deux
grands papillons ! Je sus alors que, pour rejoindre le centre, il me faudrait
m’engager du côté de la route où se situait la boutique. Quelques instants
plus tard, je le trouvai, m’épargnant une substantielle perte de temps.

Les signes avec guidance peuvent nous faire prendre


conscience de certaines réalités nous ayant inexplicablement
échappé.
En arpentant la trentaine de mètres que faisait le
chemin allant de l’école de ma fille à la principale place
de ma ville, et après être passé par cet endroit à des
centaines de reprises sans rien remarquer d’important, je
ne pouvais soupçonner qu’une fulgurante synchronicité
s’y produirait. Sitôt dépassée l’arête du muret grisâtre situé à ma droite,
devant lequel j’avais pivoté machinalement d’un quart de tour, je me rendis
compte qu’un cœur marron y avait été dessiné.
Après m’être retourné et avoir observé le muret sous
un angle de vue différent, mon regard se porta sur le
poteau noir attenant puis, verticalement, sur la plaque
émaillée fixée dessus, indiquant le nom de la voie que
nous venions d’emprunter, dont je ne subodorais guère
l’existence, même après onze années de résidence dans
cette ville. Totalement interdit, je constatai avoir foulé le
« chemin des papillons » sur lequel je venais de découvrir un cœur !

■ Le signe avec guidance emblématique


Ce signe est l’un des plus éblouissants qu’il m’ait
été donné de recevoir, toutes catégories
confondues. Car, outre son fort caractère injonctif,
il a impliqué plusieurs édifiantes synchronicités.
Quelques jours après le départ de maman, j’ai
retrouvé, dans son secrétaire fermé à clé, un mot
d’elle m’étant destiné. Le médium Henry Vignaud
avait évoqué cette découverte et mon étonnement
d’alors. Je n’avais pas saisi pourquoi maman ne
m’avait pas remis cet écrit en main propre. La piste
du départ volontaire écartée, le mystère était
demeuré entier. Il devait avoir un caractère
prémonitoire, avais-je songé, ce que m’avait confirmé Henry. Ce mot
avait été couché sur une carte double en forme de cœur penché
vers la droite. En l’ouvrant, ses contours m’avaient fait penser à ceux
d’un nuage. Puis, aussi fulgurante qu’incongrue, une évidence s’était
fait jour en moi. Dépliée et retournée, on dirait un papillon ! Elle avait
été si directe qu’elle ne m’avait guère parue colorée par un
quelconque désir subliminal. Ultérieurement, lors de la venue de
mon frère au domicile de mes parents en vue de déménager une
partie de leurs effets, j’ouvris l’un des tiroirs de leur meuble de
télévision et compulsai les DVD s’y trouvant avant de m’écrier :
« Incroyable ! Je ne m’en souvenais plus ! » J’achevais de mettre la
main sur le DVD d’un film que je leur avais offert et dont ils adoraient
l’acteur principal, Michel Serrault. Je partageai ma stupéfaction en
annonçant à Delphine et à Alain le titre de celui-ci : Le Papillon ! Ma
joie était déjà à son comble lorsque, parcourant distraitement la
jaquette du DVD, mes yeux se fixèrent sur l’inscription logée sous
son titre. Comme sous l’effet d’un séisme, mon souffle s’arrêta. « Ce
n’est pas possible ! » m’écriai-je. Dans un mélange de consternation
et d’hilarité, je pris ma femme à témoin : « Te souviens-tu de ce que
je t’avais dit ? Que la carte de maman dépliée ressemblait à un
papillon. Eh bien, regarde ! » Je tendis à Delphine le DVD sur lequel
elle lut la phrase suivante, adaptation d’une citation de Jules
Renard : « Le papillon est un mot d’amour plié en deux ». Le mot
que maman m’avait écrit relatait sa fierté devant le courage, la force
et la dignité de papa, et se concluait par le dessin d’un cœur penché
ceint de rayons lumineux, à l’instar d’un soleil. Il s’agissait d’un mot
d’amour, plié en deux, qui, une fois ouvert, se muait en papillon ! Je
ne m’étais guère trompé ! Je ne compris que dans un second temps
avoir été complètement guidé, ce que me confirma Henry Vignaud.
Pour trouver rapidement le mot, saisir qu’il avait une forme de
papillon, dénicher le DVD, lire l’inscription sur la jaquette et en
décrypter le sens. ■

« La mort fut le premier mystère.


Elle mit l’homme sur la voie des autres mystères.
Elle éleva sa pensée du visible à l’invisible,
du passager à l’éternel,
de l’humain au divin. »
NUMA DENIS FUSTEL DE COULANGES,

La Cité antique

« On voit rarement, on pense que l’on voit,


et la première exigence pour être vraiment
homme est de se libérer de la pensée
et de s’établir sur le terrain solide du voir […].
Comme pour les sciences exactes, la science spirituelle exige
d’expérimenter, de trouver,
de vérifier et de réaliser la vérité […]. Être libre,
c’est être libre de toutes les formes physiques
ou supra-physiques, et cette liberté vient en vivant
et en voyant, non en pensant,
parce que seule l’expérience de la vie fournit une base ou des données
solides pour voir
les faits comme des faits et non comme des hypothèses,
des imaginations et des idées. »
SWÂMI PRAJNANPAD,
Lettres à ses disciples,

tome 1, L’Art de voir


LEÇON NO 8

MON APPRENTISSAGE GRADUEL


DES SIGNES EN LIEN
AVEC LA SPIRITUALITÉ

Mon expérience des signes liés aux défunts a débuté après l’« envol »
de Michèle et François. Avant cette date, en tant qu’auteur et parolier,
j’étais déjà en contact avec ceux liés plus spécifiquement à ma production
artistique. Si, en quelques années, j’ai réussi à écrire des centaines de textes
de chansons, c’est que s’est développée en moi, à force de lâcher-prise et de
proximité avec mon être intérieur au cours de ces mystérieux processus que
sont l’inspiration et la création, une intuition si forte que, parfois, en
accomplissant des tâches aussi anodines que conduire une voiture ou
marcher, des paroles et des airs de chansons s’imposaient à mon esprit.
Une idée majeure à retenir est que l’obtention de signes ne requiert
aucun effort. Toute volition sera perturbatrice. Toutefois, une disponibilité
maximale s’avérera indispensable, qui nous connectera à notre part la plus
spirituelle, à notre âme, avant de nous mettre en relation avec « l’autre
côté ». Combien de fois me suis-je avoué : « En vérité, je ne suis le créateur
de rien. Quand une chanson ou un texte me viennent, c’est comme si, dans
un état de paix et de détachement complet, je tendais une main vers
l’invisible et y cueillais le fruit mûr d’un arbre préexistant ! » J’ai toujours
eu conscience qu’il était primordial de demeurer dans un état de relative
vigilance pour pouvoir accéder à l’essence du monde phénoménal.
D’ailleurs, dans la préface du premier ouvrage que j’ai écrit lorsque j’avais
une vingtaine d’années, mon recueil de poésie Tamaris, j’évoquais déjà
l’importance des signes par ces mots : « Que peut-on faire au milieu de ce
monde conçu sans prétention, dont la présence n’est jamais autant révélée
que par des espaces vides parsemés ? La loi n’est pas d’ici, le repos trop
subtil. Les empreintes déposées se voient effacées par celles bien plus
grandes du temps… Je ne vois que le nid du corbeau perché comme
emblème de la permanence. Sans doute en sera-t-il toujours ainsi, tant que
je resterai l’œil rivé sur les signes. »
Ultérieurement, certaines lectures m’ont permis de prendre conscience
de l’unité du monde. Quand je parle de « monde », cela englobe les nôtres
(celui où nous évoluons terrestrement et notre monde intérieur), mais aussi
les mondes supraterrestres. Dans leur essence, ces lectures étaient destinées
à ouvrir le novice que j’étais à la philosophie indienne de l’Advaïta
Védanta. Pour la résumer, celle-ci prône que « tout est lié, uni » et que la
réalité fondamentale de l’existence repose sur la non-dualité des
phénomènes et des êtres. J’ai énormément appris sur moi-même et sur mes
perceptions tronquées, mes émotions duelles, mes réactions, en parcourant
notamment les admirables ouvrages d’Arnaud Desjardins reposant sur
l’enseignement lumineux de Swâmi Prajnanpad, son maître spirituel. Ces
lectures providentielles m’ont ouvert les portes de la spiritualité. Elles
m’ont permis de saisir le rôle néfaste du mental, de l’ego et l’impérativité
de discerner correctement, de ne plus être agité, de s’établir
psychologiquement et spirituellement, dans une forme de stabilité
bienfaisante. Je les recommande vivement à toute personne souhaitant
connaître les bases d’une discipline solide permettant de se reconnecter à
l’essence de son être profond, pour, ensuite, cheminer vers l’éveil.
Développer son intuition :
les signes symboliques suprarationnels

1. QUAND TOUT EST DÉJÀ ÉCRIT :


SIGNES PRÉMONITOIRES
Même lorsque nous adhérons à la réalité des contacts avec le monde
spirituel, nous sommes enclins à penser que les signes qu’il nous adresse
résultent d’une intention postérieure au départ de nos êtres chers. Or
certains éléments ou faits antérieurs peuvent déjà constituer des jalons
invisibles qui, ultérieurement, revêtiront un sens éclatant. Il s’agit des
signes prémonitoires.

De leur vivant, nos aimés peuvent nous divulguer des


informations qui, a posteriori, révéleront leur véritable nature
de signes.
À deux reprises, j’ai été le témoin de cet énigmatique phénomène qui,
sur le moment, m’a davantage surpris qu’inquiété. Une semaine avant son
transfert en unité de soins palliatifs, alors que maman et moi lui avions
rendu visite à l’hôpital et que nous nous apprêtions à prendre congé de lui,
papa fit une troublante remarque : « Tu vois, Minette, la petite lueur, là-
bas… » déclara-t-il en pointant du doigt une chose invisible à nos yeux.
Nous demeurâmes à son écoute et acquiesçâmes, le laissant achever
paisiblement sa phrase. « … Eh bien », poursuivit-il d’un ton assuré, « ce
n’est pas moi qui irai vers elle ! Non ! C’est elle qui viendra à moi ! » Nous
n’eûmes guère la présence d’esprit de lui faire préciser sa pensée. À un
stade avancé d’une maladie, tout être humain peut être amené à énoncer des
propos énigmatiques que nous n’aurons pas le cœur de relever. Durant ces
instants précieux, l’écoute sans jugement et l’expression libre sont capitales.
Si maman et moi n’avons pas cru bon de reparler de cette « petite lueur »,
une chose était certaine : aucune substance antalgique aux propriétés
hallucinatoires n’avait été administrée à papa. Ce qu’il avait vu ne pouvait
donc être mis sur le compte d’effets secondaires médicamenteux. Le
lendemain, maman me fit part du contenu d’un SMS qu’il lui avait envoyé,
dans lequel il avait réaffirmé son propos en le modulant : « Comme je te l’ai
dit hier, regardons la petite lueur et nous irons vers le bonheur ! » Depuis,
pour avoir lu nombre de témoignages ayant trait aux expériences de mort
imminente ou au seuil de la mort, j’ai compris que ce que papa avait vu
était réel et prémonitoire. Il s’agissait de cette lumière d’une blancheur
immaculée que perçoivent les personnes s’apprêtant à quitter la sphère
terrestre. François ne croyant pas à la survivance de l’âme, je saisissais
d’autant plus la valeur de son témoignage.
Un mois et demi après son départ, ce phénomène se reproduisit. En plus
de me rendre fréquemment au domicile de Michèle, je prenais de ses
nouvelles plusieurs fois par jour et veillais sur son état de santé physique et
émotionnel. Même si je savais sa peine immense, nous échangions toujours
sur un mode positif. Ce jour-là, notre conversation fut classique. Aucun
tourment ne s’y était immiscé. Aussi fus-je pris de court lorsque, entre deux
phrases anodines, elle me glissa : « De toute façon, avec moi, tu n’auras pas
les mêmes soucis qu’avec ton père. Ce sera la tête ou le cœur ! » Sur le
moment, je fus très troublé. À quelle fin évoquait-elle son futur départ ?
N’étais-je point déjà assez accablé ? Bien sûr, je ne lui en voulus
aucunement d’avoir formulé ce que je pris alors pour des paroles
s’inscrivant dans le processus classique du deuil. Ce n’étaient que des mots.
Rien ne lui arriverait. Ne m’avait-elle pas assez répété que je serais son
bâton de vieillesse ? Hélas, son départ précipité me ramena à la dure réalité.
Il ne faisait aucun doute que ce signe prémonitoire m’avait été adressé à
dessein.
En outre, durant les périodes de rémission du cancer
de papa, j’avais encouragé mes parents à partir au loin le
plus souvent possible, ce qui lui a permis de mieux
affronter moralement sa maladie. Leur dernier voyage se déroula au
Mexique. Le fait que, dans ce pays, l’arrivée dans l’au-delà soit célébrée
comme une véritable renaissance et que le surnom de Michèle, « Maya »,
m’évoquait l’une de ses anciennes grandes civilisations était déjà troublant.
Ayant eu la chance d’assister à l’éclosion de centaines d’œufs de tortues sur
la plage de leur hôtel mexicain, Michèle et François m’avaient confié avoir
été marqués par ce foisonnement du vivant consubstantiellement lié à la
mort. Une unique tortue sur cent réchapperait de la prédation et reviendrait
donner ultérieurement la vie sur cette plage. Je suis intimement persuadé
que ce séjour au Mexique s’est avéré initiatique pour eux. Maman en
ramena des souvenirs qu’elle nous offrit. Je me rappelle encore son regard
espiègle lorsqu’elle me tendit une enveloppe dont je sortis un billet de
cinquante pesos flambant neuf. « N’est-il pas superbe ? » avait-elle ajouté.
Ce surprenant cadeau me replongeait dans mon enfance, période durant
laquelle elle travaillait au service export d’une multinationale et ramenait à
la maison ces devises du monde entier que lui offraient les commerciaux de
sa société. Ce n’est qu’en le retrouvant inopinément que, dans mon esprit,
une puissante déflagration se produisit. En m’avisant qu’il était orné de
plusieurs monarques, dont trois transparents, qui lui conféraient toute sa
magnificence, je sus alors qu’il était un signe prémonitoire. Mais j’allais
omettre de vous livrer un détail. Ces monarques ne sont nullement des rois.
Il s’agit d’une espèce de papillons emblématique du Mexique effectuant une
gigantesque migration depuis tout le continent américain jusqu’au centre du
pays au moment du Día de los muertos, « Jour des morts » dont elle
symbolise les âmes venant rendre visite à leurs proches.

■ Les signes prémonitoires emblématiques


Pour que vous compreniez l’importance comme l’irréfutabilité de ces
signes, il m’est indispensable de vous relater préalablement le plus
terrible souvenir de mon existence. Ce jour-là, Michèle avait un
rendez-vous médical. Ne pouvant s’y rendre seule en raison de sa
récente opération, elle avait sollicité l’aide de sa voisine et amie
Marie-Claire. Or cette dernière se présenta à son domicile, sonna à
plusieurs reprises, sans réponse. De mon côté, je tentais de la
contacter par téléphone depuis une demi-heure, en vain.
Pressentant un problème, je me rendis aussitôt chez elle. Sur le
seuil de sa maison, Marie-Claire m’annonça avoir patienté plus d’un
quart d’heure. Ce qui accrut nos difficultés, c’est que la porte de la
maison était impossible à ouvrir, maman ayant omis d’en retirer la
clé de la serrure intérieure. Dans un état de stress épouvantable, je
n’eus d’autre recours que de soulever rageusement le lourd volet
roulant du garage, de m’aplatir au sol puis de me tortiller comme un
beau diable pour passer en dessous ; ce que je ne parvins à faire
qu’en puisant dans l’énergie du terrible désespoir qui m’accablait
alors. Une fois à l’intérieur du garage, j’ouvris le volet roulant. Une
personne du voisinage qui avait entendu mes cris répétés me
rejoignit et m’aida à fracturer la porte close séparant le garage du
rez-de-chaussée. Puis, je grimpai quatre à quatre l’escalier de la
maison en ne cessant d’appeler maman, toujours sans réponse,
jusqu’au moment fatidique où, enfin, je pénétrai dans sa chambre.
C’est là que je la découvris, inanimée, au pied de son lit. Le
déchirement intérieur et la douleur que j’éprouvai en l’instant furent
abominables. Ma femme, qui suivait anxieusement ma progression
au téléphone depuis son lieu de travail, fut foudroyée par mes
hurlements au moment de ma découverte de son corps sans vie.
Elle me rejoignit, vingt minutes plus tard. Fort heureusement pour
moi, dans cet intervalle de temps, une personne vint à ma
rescousse. Jamais je n’oublierai ce que je lui dois ! Car, après avoir
perdu papa trois mois auparavant puis, là, maman, sans sa
présence réconfortante, j’aurais pu, à mon tour, être terrassé par une
crise cardiaque, compte tenu de la violence de ces chocs
émotionnels rapprochés. De son propre chef, Marie-Claire m’avait
rejoint. Je me suis aussitôt effondré dans ses bras. Depuis, nous
nous savons tous deux liés à jamais. Elle aussi a vécu un moment
terriblement traumatisant ce jour-là. Son aide envers moi a été à la
hauteur de celle d’un ange gardien. Par la suite, nous nous sommes
revus à plusieurs reprises et, lors de nos échanges, des signes se
sont produits au moment où nous évoquions la mémoire de maman.
Après l’une de ces occurrences, Marie-Claire m’annonça qu’elle
souhaitait m’offrir un objet reposant sur son bureau. « Je comprends
enfin pourquoi je l’ai acquis, il y a des années ! Je savais que je
devrais l’offrir à quelqu’un, mais à qui ? Maintenant, je le sais. Il vous
était destiné ! » m’annonça-t-elle, très émue.
Marie-Claire me remit une enveloppe au sein de
laquelle se trouvait une carte accompagnée d’un
lumineux message à mon intention. Cette carte
n’était pas ordinaire. Elle avait été réalisée en
marqueterie par un artisan local et était ornée… d’un papillon ! Ce
signe prémonitoire était déjà merveilleux, mais une double
synchronicité allait le hisser dans la catégorie des purs prodiges. En
rangeant les affaires de maman, je dénichai une seconde carte
provenant du même artisan et arborant un éléphant, son animal
fétiche. Ainsi, sans s’être concertées, Marie-Claire et Michèle
avaient effectué un même achat, événement dont la connaissance et
le sens me sont parvenus à un moment décisif. Le sceau du miracle
fut scellé lorsque, ce même jour, en ouvrant le placard où se
trouvaient les effets de maman, je mis la main sur sa dernière paire
de chaussures et crus défaillir. La marque inscrite en gros caractères
à l’intérieur était… « Marie-Claire » ! ■

2. CET INSTINCT QUI SE RÉVEILLE :


SIGNES INTUITIFS
À force de recevoir des signes et d’apprendre à les
discerner, notre part intuitive se développe, révélant
notre véritable nature spirituelle. C’est ainsi que nous sommes amenés à
pressentir la survenance de certains événements.

De subites intuitions nous conduisent à faire des


découvertes signifiantes.
En sortant de chez moi, j’aperçus sur le sol un objet
si insignifiant qu’ordinairement il n’aurait jamais attiré
mon attention. Un banal rectangle blanc plastifié. En
m’en approchant, je constatai qu’il s’agissait d’un badge
d’identification. Sa propriétaire était une élève
infirmière. Son patronyme ne correspondant pas à celui des résidents de
mon voisinage, j’en conclus qu’il avait été égaré par une personne de
passage. Une irrépressible intuition m’intima pourtant de le ramasser et de
l’examiner. J’étais convaincu qu’un signe m’attendait. Sur tout badge
d’identification, les informations importantes étant inscrites sur le recto, je
regardai à nouveau les moindres mentions y figurant, sans rien relever de
pertinent. Tout à coup, je pris la résolution de retourner le badge et vis alors
apparaître un symbole n’ayant pas lieu de s’y trouver : un petit cœur dessiné
au stylo. Que faisait-il donc là ? Peu m’importait de le savoir. Mon
pressentiment s’était avéré juste.

■ Le signe intuitif emblématique


Cela faisait peu de temps que maman était partie. Je me recueillais
alors fréquemment au cimetière. Comme à l’accoutumée, après
avoir parlé à mes parents et leur avoir demandé de nouveaux
signes, je restai encore un instant sur les lieux. Or, ce jour-là, au
moment de partir, je fis volte-face. Je me savais épié ! Mon regard
fut attiré, comme aimanté, vers l’arbre se trouvant à quelques mètres
de moi. Son tronc était très nervuré et, pourtant, je me mis à y fixer
une tache de couleur. En rechaussant mes lunettes, je m’aperçus
qu’il s’agissait d’un papillon ! Celui-ci s’envola sur-le-champ pour se
hisser au sommet d’un second arbre situé près d’un monticule. Il
battait lentement des ailes tandis qu’un congénère le rejoignait. Tous
deux redescendirent au pied de l’arbre. Ils étaient vifs et ne
cessaient d’aller de feuille en feuille en exécutant un émouvant et
frénétique ballet aérien, tantôt tournoyant en spirale, tantôt
s’approchant l’un de l’autre puis se séparant avant de se poser sur
des branchages. L’un d’eux s’éloigna alors que je gravissais le
monticule, puis le second passa par-dessus le monument funéraire
où reposent mes parents avant de franchir la haie bordant le
cimetière. Je fus sonné par cet épisode ! Que de symboles forts et
de synchronicités réunis en un même signe ! ■

3. Y CROIRE POUR LE VOIR :


SIGNES RELATIFS AUX CROYANCES
Qu’elles soient religieuses, laïques ou d’autre nature, nous avons tous
en nous des croyances fortement ancrées. Lorsqu’un signe entre en
résonance avec elles, il nous fait toucher du doigt une réalité qui, par
extension, peut s’appliquer à tous les autres. Pour avoir accès à ces
messages célestes, croire en leur matérialité est indispensable.

Si un signe doit nous être adressé, quelle qu’en soit la


temporalité, il nous parviendra.
Au sortir d’un centre commercial, il pleuvait, de
sorte que je fus contraint de baisser la tête. Ce faisant, je
découvris trois petits anges plats dorés tombés à terre
puis, à proximité de ma voiture, un médaillon en tissu
sur une face duquel était brodé le mot « joyeux » ainsi
qu’un sapin et un cadeau, tandis que sur l’autre figurait
le mot « Noël » accompagné d’un papillon et d’un
cœur ! Noël était une fête très importante pour Michèle.
Même si je reçus ce signe après cet événement, dans
mon cœur, je ressentis cette allégresse si caractéristique
des contacts authentiques.

Les signes peuvent faire référence à des


convictions fortes, ancrées de génération en génération.
Dans notre famille, le chiffre 21 a toujours été
important. Il est apparu en de nombreuses occasions
(dates clés, numéros administratifs, codes de cartes
bancaires…). J’eus la chance d’assister à une conférence
de l’explorateur Mike Horn au Grand Rex à Paris et,
grâce à l’accès VIP que m’avait offert ma femme, le
privilège d’échanger quelques instants avec lui.
Cinq jours plus tard, je me remémorai que, sur le bracelet numéroté que
je portais lors de l’événement, figurait un « 21 ». Une demi-heure après
avoir eu cette pensée incoercible, je déjeunais en regardant distraitement
une émission de jeu à la télévision. Au moment où un jeune homme,
répondant à une question au sujet de ses chiffres porte-bonheur, affirma :
« 15 ! 21 ! 23 ! Les jours de naissance de ma mère et de mes sœurs ! », je
fus électrisé. Quelle ébouriffante synchronicité !

■ Les signes relatifs aux croyances emblématiques


Michèle était très spirituelle et priait beaucoup. Elle
m’avait offert plusieurs petites médailles argentées
de la Vierge Marie, dont j’ignorais la provenance
jusqu’à ce que, de retour de la chapelle de la rue
du Bac à Paris, ma femme me tende une médaille
dite « miraculeuse ». Plus tard, avant d’aller me
recueillir au cimetière, je me rendis dans ma
jardinerie habituelle. Aimant flâner dans ce
magasin, je fis un tour de ses allées lorsque mon
attention fut attirée par un « tabouret tracteur » en
acier. Mon incrédulité atteignit son comble lorsque,
au centre de celui-ci, dans un creux, je vis la présence d’un petit
objet ovale doré, relié à un ruban bleu par un anneau. Une médaille
miraculeuse de la Vierge Marie dans une jardinerie ! Comment
expliquer cette découverte inopinée juste avant de me rendre au
cimetière, si ce n’est en observant qu’il s’agissait d’un signe destiné
à conforter mes croyances ? Un autre jour, en m’apprêtant à sortir
d’une église, mon regard obliqua vers le sol. Entre deux bancs
reposait un nouveau spécimen de médaille miraculeuse bleutée ! ■

« Croyez-le, le véritable amour est éternel, infini,


toujours semblable à lui-même ;
il est égal et pur, sans démonstrations violentes ;
il se voit en cheveux blancs, toujours jeune de cœur. »
Honoré de Balzac,

Le Lys dans la vallée

« Toute personne s’intéressant sérieusement à la science, quel que soit le


domaine,
lira les inscriptions suivantes sur la porte du temple
de la connaissance : “Crois.”
La foi est une caractéristique
dont ne peut se passer un scientifique. »
MAX PLANCK,

Where Is Science Going ?


LEÇON NO 9

UNE BRÈCHE ENTRE


DEUX MONDES JUSQUE-LÀ
SÉPARÉS S’OUVRE

Jusqu’à ce que les signes de nos « envolés » nous parviennent, de


multiples phénomènes entrent en jeu. Schématiquement, toute
communication met en relation un émetteur et un récepteur via un message.
Les communications avec l’invisible, où les signes représentent ce fameux
message délivré, impliquent des acteurs situés sur des plans différents. Les
uns vivent dans une sphère terrestre, tandis que les autres évoluent dans des
espaces immatériels. Pour qu’un contact s’établisse entre ces mondes
disjoints en apparence, il est impératif qu’une brèche s’ouvre.
Même si nous ne connaissons pas encore toute l’étendue des lois
régissant ces contacts, ni l’ensemble des conditions les favorisant, c’est
essentiellement par la matérialité des signes que nous recevons que nous
pouvons le mieux en inférer les éléments facilitateurs d’origine. Au sujet de
cette réunion d’énergies terrestres et supraterrestres, les médiums, qui sont
indubitablement parmi les mieux à même de décrire et d’analyser finement
ces phénomènes, évoquent une nécessaire syntonisation entre le monde
spirituel et le nôtre, afin que des échanges puissent survenir. Il s’agit d’un
processus d’harmonisation. L’énergie des êtres désincarnés se situant à un
niveau vibratoire beaucoup plus élevé que celle des humains, pour qu’il y
ait communication entre eux, les premiers doivent abaisser leur fréquence et
les seconds augmenter la leur de façon à pouvoir se rejoindre à mi-chemin
sur une même longueur d’onde.

S’ouvrir au merveilleux :
les signes de ressentis

1. LA VOIE DIRECTE DU CŒUR :


SIGNES DE PRÉSENCE
« On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les
yeux. » Ces phrases lumineuses issues du Petit Prince d’Antoine de Saint-
Exupéry, si simples en apparence, mais ô combien justes, sont celles qui
illustrent le mieux cette catégorie de signes scellant en nous la plus intime
évidence : celle nous reliant à l’énergie pure, éternelle, de nos êtres chers.
Parfois, sans avoir besoin de confirmation visuelle, auditive ou olfactive,
nous serons amenés à vivre des moments d’une exceptionnelle intensité
durant lesquels nous expérimenterons une étroite connexion avec eux.
D’instinct, notre cœur les « saura » près de nous. Sans manifestation de
caresse, de courant d’air ou de bruit, nous sentirons comme jamais leur
présence ou ils nous feront goûter à d’incroyables émotions qui
déclencheront une puissante métamorphose en nous.

■ Le signe de présence emblématique


Voici l’un des signes les plus forts qu’il m’ait été donné
d’expérimenter, et qui a radicalement transformé mon existence.
Dix jours après la disparition de Michèle, comme d’aucuns peuvent
se le figurer, j’étais dans un état de profond abattement. Mon
humeur était exécrable et, bien qu’ayant bénéficié peu avant d’une
séance d’hypnose régénératrice, je souffrais d’effroyables maux de
tête. Mon ami Nicolas voulut prendre de mes nouvelles par
téléphone, mais, peu enclin à converser, par SMS, je lui fis part de
mon intention de le recontacter ultérieurement. Pour apaiser mon
esprit, je me rendis dans ma chambre, espérant y trouver du calme à
défaut d’apaisement. Sans parvenir à m’extraire de mes sombres
pensées, je m’allongeai sur mon lit. Au bout d’une demi-heure,
soudain, je me relevai avant de m’asseoir au bord, un étrange rictus
aux lèvres. Quelque chose finissait de se produire en moi auquel je
ne pouvais souscrire tant cela me paraissait inconcevable. En mon
for intérieur, physiquement et psychiquement, une transformation
s’était enclenchée. Dans la région du cœur, un puissant
bouleversement était à l’œuvre, une sorte de chaud cataclysme me
procurant une joie ineffable et une prodigieuse prise de conscience.
« Mes parents sont toujours vivants ! » m’étais-je alors écrié. « Je le
sais ! Je les sens ! Ils viennent de se loger là. À l’instant. Dans mon
cœur ! » Je venais d’éprouver la sensation vertigineuse d’une forme
d’incorporation de Michèle et François en moi. Sans délai, j’appelai
Nicolas au téléphone pour le lui relater. Depuis ce jour béni, la
conviction de la survivance de mes parents ne m’a jamais quitté.
C’est par ce signe que j’ai ressenti le plus fortement leur présence
chaleureuse, bien qu’à proprement parler il ne se soit alors produit
aucun contact physique entre nous. Mais je vécus une telle émotion
instantanée, couplée à une absence de peur de la mort, que je ne
puis que penser qu’il s’est agi d’une intervention intentionnelle de
leur part. J’en compare d’ailleurs les effets secondaires à ceux dont
témoignent les expérienceurs de mort imminente. ■

2. INOUBLIABLES CARESSES :
SIGNES PAR PERCEPTION TACTILE
Parmi les signes les plus déchirants nous témoignant le plus fortement la
présence de nos aimés figurent ceux avec contact physique. Lorsque nous
ressentons un inexplicable toucher sur notre corps, alors, c’est
charnellement que nous intégrons la réalité de la survivance. Elle devient
consistante.

Ne sous-estimons jamais la capacité de nos « envolés » à se


manifester à nous en ces occasions qu’ils n’auraient jamais
manquées de leur vivant.
En effectuant des achats au centre commercial en
vue de la célébration anticipée de mon anniversaire en
famille, songeant qu’il s’agirait du tout premier sans
présence physique de mes parents, j’eus un pincement
au cœur. Toutefois, à mon passage en caisse, une
surprise m’attendait. Jaillissant d’une imprimante, un
ticket m’informa qu’un gâteau pour huit personnes
m’était offert ! Il tombait à pic pour la réunion familiale du lendemain. Sitôt
celle-ci achevée, dans ma chambre, je ne pus m’empêcher de repenser
qu’en pareille occasion mes parents n’avaient jamais été absents. C’est alors
que je perçus la présence énigmatique d’un petit papillon dans la pièce, qui,
fait étonnant, se posa exclusivement sur leurs anciens meubles s’y trouvant.
Je le perdis un instant de vue puis me rendis dans la salle d’eau attenante où
se trouvait Delphine. « C’est bizarre ! J’ai vu un papillon, mais il a disparu.
Je sens quelque chose dans mes cheveux. Ne vois-tu rien ? » lui demandai-
je. « Non », m’assura-t-elle. En m’observant dans une glace, je vis
descendre de ma chevelure le papillon qui se promena sur toute la largeur
de ma joue, me gratifiant d’une prodigieuse sensation de caresse. Une
intense émotion m’envahit, car, jusqu’au tréfonds de mon être, je sus qui me
l’avait envoyé. Pour rien au monde, Michèle et François n’auraient manqué
de se manifester en ce jour.

Les touchers survenant après des événements significatifs


viennent en corroborer l’importance.
Après une journée d’initiation à la transcommunication instrumentale
(TCI) captivante en compagnie de Jacques Blanc-Garin, éminent spécialiste
de la discipline, je rentrai chez moi. Le soir, légèrement las, je regagnai
tardivement ma chambre, lus quelques instants avant d’éteindre la lumière
et de me tourner sur le côté. J’étais parfaitement bien, au chaud sous ma
couette, prêt à m’assoupir lorsque, soudain, une formidable chape de froid
fondit sur moi et m’enveloppa jusqu’au milieu du corps. Je n’eus guère la
présence d’esprit d’ouvrir les yeux, ce qui restera mon seul regret. Le froid
le plus intense était localisé sur ma tête, comme si une main glaciale y avait
été apposée sans que j’éprouve ni sensation de brûlure ni menace. Quelques
minutes plus tard, après avoir esquissé un infime mouvement d’épaule et eu
la prémonition de ce qu’il produirait, le froid cessa instantanément. Avait-il
eu pour but essentiel de me délivrer un message ou de me réconforter ? Je
l’ignore. Toujours est-il qu’après cette mémorable journée j’allais devenir
un expérimentateur très assidu en transcommunication instrumentale !

■ Les signes par perception tactile emblématiques


Les prochains signes que je vais vous conter constituent une
éblouissante série de synchronicités. Je revenais d’un rendez-vous
en voiture quand, à un rond-point, alors que je songeais qu’il serait
préférable de rentrer directement chez moi, une
pensée me traversa l’esprit : Va voir les
décorations de Noël à la jardinerie ! Au lieu de
continuer ma route, in extremis, je bifurquai pour
prendre la direction dudit magasin. À son entrée,
au pied d’une porte automatique, je vis alors un
rectangle en plastique. J’allai à l’accueil rapporter
ce que je crus être une carte de fidélité égarée.
L’hôte qui s’y trouvait me dit : « C’est une carte
cadeau non nominative. Ne pouvant la rendre à
personne, disons qu’elle est à vous, maintenant ! »
Surpris par ses mots et m’attendant à ce qu’il soit
nul, je lui demandai le solde de la carte. « 35 euros ! » m’annonça-t-
il. Je fis alors le tour des décorations de Noël. Hormis trois anges en
céramique et deux suspensions de sapin, rien ne m’attirait. Au
moment de passer en caisse, l’hôtesse rangea mes articles dans un
carton estampillé de la mention « Souvenirs de Noël » avant de
m’annoncer le prix de l’ensemble : « Ça fera… 35 euros ! » Je
compris aussitôt qu’il s’agissait de multiples signes de mes parents.
Cette carte avait été destinée à m’offrir des présents pour Noël en
souvenir du passé. Peu après, chez moi, encore songeur, je me
rendis dans ma cuisine quand, tout à coup, je sentis on ne peut plus
distinctement une caresse se produire au sommet de mes cheveux,
puis se poursuivre sur le côté droit de mon visage. Ce prodigieux
contact physique qui m’avait été annoncé par plusieurs
médiums dura vingt merveilleuses minutes. Je ne pus m’empêcher
de me filmer avec mon téléphone portable et, en revoyant de temps
à autre cette scène, j’en frissonne toujours. ■

3. FIN DU SILENCE :
SIGNES PAR PERCEPTION AUDITIVE
Si les médiums sont les personnes les plus aptes à percevoir les voix des
défunts, après la disparition d’un proche, chacun d’entre nous peut être
subitement amené à discerner des phrases ou des mots signifiants, que nous
les entendions comme s’ils émanaient de l’intérieur de nous ou de
l’extérieur. Il ne faut pas paniquer quand de tels phénomènes se produisent,
mais les accueillir avec sérénité. Ce sont d’inestimables cadeaux.

Lorsque cela est possible, il convient d’investiguer au


maximum, afin de déterminer finement la nature de nos
perceptions inhabituelles.
Je ne me souviens plus pour quelle raison je me trouvais alors dans mon
bureau ce matin-là à cinq heures. Sans doute m’étais-je levé afin de
consigner quelque fait récent ou pensée subite. Subrepticement, je perçus
une sorte de murmure. Il me sembla qu’il ne pouvait provenir que de l’étage
supérieur où se trouvait ma femme. Ne sachant définir si ce que j’avais
entendu l’avait été à l’extérieur ou à l’intérieur de moi, je m’interrogeai.
Deux mots m’étaient néanmoins parvenus : « Tu viens ? » En regagnant ma
chambre, je m’avisai que Delphine était profondément assoupie. Le
lendemain, je lui demandai si elle m’avait appelé durant la nuit, ce qu’elle
réfuta. Aussi ai-je toutes les raisons de penser que cet appel avait été
intérieur, qu’il avait résonné en moi.

■ Le signe par perception auditive emblématique


Entendre une voix s’adresser à nous sans aucune présence est déjà
bouleversant, ce que j’ai ressenti un soir après avoir éteint ma
lumière aux alentours de vingt-trois heures fut inouï. Delphine
dormait à poings fermés. Débuta alors ce que je pris pour un songe,
où je me trouvais au sein d’une chambre, dans un lit, avec une
personne à mes côtés. Les yeux clos, j’entendis quelqu’un pénétrer
dans la pièce. Tout à coup, il ne me sembla plus aussi évident qu’il
s’agissait d’un rêve. Sans que je puisse me l’expliquer, mon instinct
me dicta que maman était là. Elle parlait à mi-voix, comme pour ne
pas me réveiller. Je ne perçus pas distinctement ses paroles jusqu’à
ce qu’elle se rapproche de moi et que, d’une voix sonore, elle
énonce : « Coucou, mon chou ! C’est maman ! » Au même moment,
un vif toucher au niveau de mon cou me fit sursauter. Il était
trois heures trente du matin. Je me tournai vers ma femme, toujours
profondément assoupie. Cette voix et ce toucher avaient été on ne
peut plus réels. ■

4. DANS L’AIR DU TEMPS :


SIGNES PAR PERCEPTION OLFACTIVE
Au plus profond de notre mémoire sont enfouis de multiples souvenirs
de senteurs. Celles des plats que nous concoctaient nos aïeux, comme celles
de ces fleurs ou de ces parfums qu’affectionnaient nos aimés. Ces
perceptions olfactives nous seront à nouveau accessibles par l’intermédiaire
des signes, car elles sont des vecteurs d’identification puissants liés à notre
histoire et à un vécu commun. Lors de ma séance médiumnique avec
Florence Hubert, Michèle lui a dit : « Souviens-toi de mon odeur ! »
Depuis, je demeure ouvert à la réception d’un tel signe.

■ Le signe par perception olfactive emblématique


Au sein de cette catégorie de signes, je n’aurai aucune difficulté à
déterminer le plus emblématique, puisqu’il ne m’a été donné d’en
recevoir qu’un seul. Tandis que Delphine et moi étions dans notre
chambre et lisions tardivement, subitement, nous nous regardâmes
puis nous écriâmes : « Ne sens-tu pas quelque chose de bizarre ? »
Chacun semblait vouloir recueillir l’avis de l’autre avant de lui livrer
son verdict. Nous nous avouâmes avoir perçu une même odeur de
café ! Or, ni ce jour-là ni antérieurement, nous n’en avions bu à cet
endroit. Je compris d’autant plus qu’il s’agissait d’un signe de mes
parents que, dans la famille de Michèle, originaire du Pas-de-Calais,
ce breuvage était une véritable religion. ■

« Notre vraie vie, c’est l’itinéraire de notre âme. »


FRANÇOIS CHENG,

Le Magazine littéraire,

entretien avec Pierre Assouline

« On peut donner bien des choses à ceux que l’on aime.


Des paroles, un repos, du plaisir.
Tu m’as donné le plus précieux de tout : le manque.
Il m’était impossible de me passer de toi,
même quand je te voyais, tu me manquais encore. »
CHRISTIAN BOBIN,

La plus que vive


LEÇON NO 10

LES SIGNES S’IMPOSENT À NOUS


DEPUIS L’EXTÉRIEUR

Ce qui donne pleinement aux signes leur force et leur consistance, c’est
l’impact non rationnel qu’ils ont sur nous. On peut s’estimer le plus
cartésien du monde et, soudain, se voir « cueilli » inopinément par une
sensation inédite, une impression submergeante, une vision inouïe, sans
parvenir à en comprendre le mécanisme et, néanmoins, sans estimer devoir
rejeter cette expérience déroutante en la mettant sur le compte du hasard.
Plus nous obtiendrons de signes, plus ils se répéteront selon les mêmes
modalités ou sous de multiples formes, et plus nous serons à même de
ressentir que ces phénomènes n’ont rien à voir avec des coïncidences ou de
fausses interprétations. L’impact réel des signes sur nous ne se produit
jamais intellectuellement, mais en profondeur. C’est notre cœur qui est le
premier touché, avant que notre âme n’en éprouve à son tour les vibrations
subtiles. Et quand, sans rien attendre de nos « envolés », nous recueillons
ces « miettes de miracles », alors nous pouvons commencer à entrevoir ce
qui, jusque-là, était totalement inconcevable. La communication par les
signes implique nécessairement une intention de la part de leur émetteur.
Voilà ce qui les caractérise pleinement. Au départ, cette évidence s’impose
à nous lentement afin que nous n’en soyons pas effrayés. Puis, si nous
demeurons ancrés dans la confiance absolue, elle s’amplifie, et nous
retrouvons alors intacte l’essence de l’être aimé qui nous l’a adressée. Qu’y
a-t-il de plus réconfortant, de plus émouvant, de plus authentique que de
ressentir cette énergie d’amour toujours vibrante nous étant destinée ? Au
fond, il n’y a aucune manière plus réelle ni plus puissante de recevoir un
témoignage de survivance et, objectivement, souhaiterions-nous que cela
puisse advenir d’une autre façon que celle, parfois si éblouissante de magie
et de poésie, dont procèdent les signes ?

Adopter une vigilance passive :


les signes symboliques interpellants

1. TRACES DE VIE ET FORMES D’AMOUR :


SIGNES PAR VISION DE FORME
Lorsque nous ne nous attendons à rien et que, tout à coup, surgit devant
nous un objet ou une trace ayant une forme symbolique captant toute notre
attention, alors nous sentons que cela n’a rien à voir avec un processus
autopersuasif censé combler un manque. De tels surgissements ne
proviennent pas de l’esprit individuel. Ils sont extérieurs à nous et se
produisent à des moments clés ou dans des circonstances particulières.
Certains signes nous procurent la sensation
prégnante d’être comme les destinataires
directs d’un cadeau céleste.
En cuisinant, Delphine sortit un jour d’un sac une
pomme de terre qu’elle commença à éplucher, avant de
se rendre compte qu’elle avait une forme de cœur. De
même, en passant devant ma fille qui grignotait des
chips, pour la taquiner, je lui en dérobai une unique et ne
m’attendais guère à extraire du paquet un spécimen
d’une quinzaine de centimètres de hauteur ayant la
forme parfaite d’un cœur ! Je n’ai jamais osé le manger
et l’ai conservé.

Nous pouvons être guidés comme à


retardement vers des symboles signifiants.
La minette de mes parents était âgée de 14 ans au
moment de leur départ. À plusieurs centaines de reprises, j’aurais déjà dû
m’aviser d’une flagrante caractéristique la concernant. Elle m’avait
inexplicablement échappé et n’avait jamais été évoquée par eux. Je ne l’ai
remarquée que peu après le départ de Michèle. Ce jour-là, Inès adopta un
étrange comportement, fixant longuement quelque chose d’invisible. C’est
alors que je perçus la grande tache sombre en forme de cœur ornant son
pelage blanc ! Cette vision me procura une vive joie.

■ Le signe par vision de forme emblématique


Un jour où je m’apprêtais à me rendre en centre-
ville, après la fin d’une grande averse, je me dirigeai vers ma voiture.
Sa carrosserie était constellée de gouttes d’eau et, sur son pare-
brise avant, d’innombrables traces de ruissellement avaient dessiné
une sorte de forêt. Étonnamment, sur ses bords supérieurs gauche
et droit, de même qu’en une petite zone centrale
d’une quinzaine de centimètres, il n’y avait aucune
présence d’eau. Je n’en crus pas mes yeux
lorsque je m’aperçus que cette zone formait un
cœur. Comment l’eau avait-elle pu s’évaporer et
créer un tel symbole à cet endroit où il ne pourrait
passer inaperçu ? Je me le demande encore. ■

2. INSISTANCES : SIGNES COMPORTEMENTAUX


Les signes comportementaux sont parmi les plus interpellants qui
soient, car ils sont majoritairement véhiculés par des animaux ou des
insectes qui, soudain, adoptent une attitude déroutante. Certains de ces
signes se produisent de façon répétée, comme pour nous faire mieux
percevoir leur nature. C’est ce mode opératoire qui nous fera prendre
conscience du fait que ce sont bien nos « envolés » qui nous les adressent.
Nous y verrons une manifestation de leur insistance à vouloir se faire
reconnaître.

Les surgissements ne doivent jamais manquer de nous


interroger.
Cet après-midi-là, après être entré dans la maison de mes parents et
avoir laissé ouvertes la porte principale et une porte-fenêtre du salon, je vis
une libellule traverser la pièce puis le couloir d’entrée telle une flèche, en
me frôlant avant de sortir de la maison. Jamais je n’avais vécu d’intrusion
d’insecte aussi électrisante. Une seconde eut lieu à mon domicile alors que
Delphine et moi regardions un hommage télévisé à Michel Berger, l’un de
nos artistes préférés. Au moment même où je m’exclamais : « Impossible
d’être insensible à sa musique ! », comme pour valider mon propos, un
papillon de nuit s’engouffra par une porte-fenêtre ouverte, puis en ressortit
aussitôt.
De telles survenances ont lieu dans des conditions où elles
seront le plus à même de produire un contraste saisissant.
Avant un départ en vacances, je me rendis au cimetière. La plaque
tombale de Michèle venait d’être fixée. Le temps était capricieux. De
nombreux oiseaux tournoyaient dans le ciel. Tout en arrosant les plantes que
j’avais apportées pour mes parents, je leur parlais. Un vent puissant faisait
virevolter branchages et feuillages alentour. Dans ces conditions extrêmes,
aucun papillon ne me semblait pouvoir voler. M’apprêtant à partir,
j’ajoutai : « Delphine et Lysaël vous embrassent aussi ! » Puis, alors que
j’allais tourner les talons, venu de nulle part, un papillon blanc surgit par-
dessus mon épaule. Une scène identique se reproduisit lors d’une autre
visite alors que, durant l’heure passée sur le lieu, aucun lépidoptère ne
s’était manifesté.

Face à des jaillissements spectaculaires, nous pouvons


songer à des hallucinations.
Je patientais à un feu rouge et me demandais si c’était plus Michèle ou
François qui m’adressaient des signes. C’est alors qu’au moment de
redémarrer ma voiture un papillon blanc se précipita sur mon pare-brise.
Ultérieurement, lors d’un trajet en voiture de dix minutes effectué entre
mon domicile et celui de mes parents, distants de sept kilomètres, quarante-
quatre papillons blancs entrèrent dans mon champ de vision, dont dix qui
passèrent au-dessus de mon véhicule. Deux semaines plus tard, sur mon
itinéraire, cinquante-quatre papillons m’apparurent, dont trente et un qui
frôlèrent ma voiture, et deux couples qui effectuèrent une parade. Je ne
savais plus si ce que je vivais était réel ou imaginaire ! Enfin, un autre jour,
en revenant de courses, j’étais pensif. Sur mon autoradio résonnait la
chanson Vivre ou ne pas vivre lorsqu’un papillon surgit devant moi. Après
avoir changé de station, j’entendis une personne demander à une femme :
« Votre petite fille n’a pas connu son père ? » Au même moment,
quatre papillons se jetèrent sur mon pare-brise. Puis, à l’entrée de ma
résidence, un dernier adopta un étrange comportement, effectuant des
décrochages comme s’il jouait à « l’ascenseur ».

Les comportements inhabituels de nos animaux de


compagnie sont à prendre en compte.
L’unique fois où Inès s’échappa de chez moi, elle disparut durant
cinq heures. Je la retrouvai sur le parking de ma résidence où stationnaient
une dizaine de véhicules. Elle s’était cachée sur l’un des pneus de
l’ancienne voiture de mes parents sur une vitre de laquelle reposait un
papillon de nuit. Un autre soir, durant plusieurs minutes, Inès regarda
intensément quelque chose d’invisible. Sur la vidéo que je pris de la scène,
je notai la présence de deux « particules » décrivant une trajectoire
rectiligne. Le médium Alain Joseph Bellet m’avait indiqué qu’Inès s’était
mise à griffer l’ancien canapé de Michèle et François parce qu’elle avait
ressenti leur présence dans mon salon. Ils lui avaient alors fait signe.

Les papillons sont parmi nos plus sûrs alliés dans la


réception de signes.
Lors d’une journée en famille au Puy du Fou, arrivés près de la zone
nommée « la vallée fleurie », nous assistâmes à un émouvant spectacle. Une
dame était inlassablement accostée par un papillon cherchant à élire
domicile sur sa tête. À peine l’effleurait-il qu’il reprenait son envol pour
revenir à la charge. Ce ballet était-il destiné à attirer notre attention ou
préfigurait-il ce qui allait se passer ? Peu après, ma fille vit apparaître la
silhouette d’une amie. Quelle synchronicité ! Se croiser par inadvertance le
même jour, à la même heure, dans la même zone d’un lieu immense, parmi
des milliers de personnes, après l’épisode du papillon et sachant que toutes
deux résidaient dans une même localité située à quatre cents kilomètres de
là, fut prodigieux !
Juste avant un rendez-vous avec mon hypnothérapeute, je me dirigeais
vers un horodateur lorsqu’un papillon fondit sur moi puis fit trois fois le
tour de ma personne avant de disparaître. Une passante qui vit la scène me
fit part de son étonnement. Je lui avouai être un habitué de ce genre de
phénomène.

■ Les signes comportementaux emblématiques


L’un des plus merveilleux signes que j’aie reçus à
ce jour se déroula durant une fin d’après-midi.
Après plus de six heures de route, ma femme, ma
fille et moi arrivions sur l’île de Ré où nous devions
passer nos vacances. Je venais tout juste de perdre maman et
n’étais donc pas dans les meilleures dispositions pour profiter de ce
séjour. Une fois la voiture déchargée, je me rendis au centre
commercial afin d’y effectuer quelques achats. De retour à notre
location, en finissant de décharger mes courses, je fus brusquement
interrompu dans mon élan par une vision qui me paralysa d’émotion.
Je ne pus en croire mes yeux tant ce merveilleux surgissement avait
été rapide. Juché sur le bord avant droit de ma voiture, près du pare-
brise, un papillon se cramponnait de toutes ses forces malgré le vent
puissant soufflant alors. Je compris qu’il n’avait pas pu se poser là
par hasard. Son comportement inaccoutumé et sa lutte farouche
contre les éléments laissaient transparaître sa ferme intention de
demeurer sur la voiture. Je n’ai pas manqué de remercier maman
pour cet apaisant signe m’invitant à profiter de ces vacances, ce que
je fis.
Durant une balade à pied dans ma ville, deux papillons surgirent à
vive allure derrière moi et accomplirent une parade tourbillonnante
avant de se déplacer vers la droite, au-dessus de la route attenante,
et que l’un d’eux ne tombe à pic et à plat sur l’asphalte, comme
foudroyé. Jamais je n’avais vu semblable chose. L’autre papillon
voleta frénétiquement à l’aplomb de son facétieux congénère durant
une trentaine de secondes et vint le heurter à plusieurs reprises pour
le déloger du sol avant que le passage d’une voiture ne les fasse
redécoller et parader à nouveau dans les airs. ■

3. MOMENTS SUSPENDUS :
SIGNES PAR EFFET DE SURPRISE
Tout comme il peut arriver que certains événements improbables et
furtifs nous interpellent fortement en nous convainquant qu’il s’agisse de
signes, il n’est guère surprenant que de tels phénomènes se répètent dans
l’optique de nous faire comprendre qu’ils sont authentiques. Déroutants, il
convient de les accueillir en demeurant ouverts afin de mieux pouvoir les
identifier par la suite.

Ces signes furtifs sont souvent liés à un thème cher à nos


« envolés ».
Mes parents adoraient les chats. En l’espace de
onze mois, j’ai reçu six improbables signes liés à eux.
Tout d’abord en me dirigeant vers ma voiture, sur le
joint d’étanchéité d’une de ses fenêtres, je vis qu’y
reposait une moustache de chat. D’innombrables
questions me vinrent. Comment a-t-elle pu arriver là ?
En admettant qu’un félin eût perdu une moustache en montant sur ma
voiture, comment quelque chose d’aussi léger avait-il pu tomber à la
verticale sans atterrir directement au sol ? Ayant utilisé mon véhicule peu
avant cette découverte, comment cette moustache ne s’était-elle pas envolée
lors du déplacement ? Rapidement, je sus cette première survenance
inexplicable. Plus tard, dans mon salon où se trouvait un jouet électronique
de ma fille, un robot dinosaure, mon attention fut soudain attirée par
l’arrière de son corps où un long poil de chat, mystérieusement relié à sa
queue, se voyait prolongé par d’autres. Sous l’effet de courants d’air,
l’ensemble virevoltait. En regardant sa forme, je vis deux lettres, un « L » et
un « Y », les deux premières de Lysaël !
Puis, en sortant de ma voiture, je fus interpellé par un long filament
m’évoquant un cœur, agrippé à sa carrosserie et dansant au-dessus de sa
roue arrière gauche. Comment y était-il demeuré fixé ? Je venais de rouler
durant un quart d’heure à plus de cinquante kilomètres par heure ! De façon
identique, je trouvai un poil de chat inexplicablement agrippé au rebord de
la façade extérieure d’une fenêtre. Inès n’y avait jamais accès.
Ultérieurement, deux nouveaux poils de chat apparurent sur ma voiture. Le
premier sur l’encadrement d’une vitre, que j’avisai juste avant de me rendre
à une conférence de Céline Franoux, et le second coincé sous le tirant de la
poignée d’une de ses portières !
Quelques jours plus tard, dans mon rosier, un pétale
de rose en suspension s’agita devant moi. Il y avait une
forme de cœur sur lui. Puis, en pleine rue, devant une
maison, je perçus une grande feuille se tortiller en tous
sens, reliée à la haie attenante et à un arbre par un fil
invisible de plusieurs mètres. Le jour de la fête de
maman, ce phénomène se reproduisit à l’entrée du
cimetière, le végétal situé en hauteur s’agitant alors tellement qu’il semblait
flotter dans l’azur. Enfin, quand je vis se mouvoir frénétiquement une
ultime feuille étrangement reliée au bas de caisse de ma voiture, je ne
parvins pas à m’expliquer comment elle avait pu se maintenir à cet endroit
alors que j’achevais de conduire à vive allure. Certains mystères demeurent
insondables.

■ Le signe par effet de surprise emblématique


Les médiums que j’ai consultés m’ont tous fait part du lien puissant
et indestructible entre mes parents et leur petite-fille. Certains m’ont
indiqué qu’ils se manifesteraient à elle dans sa
chambre. Ce jour-là, vers dix-neuf heures trente,
en sa présence, j’en ouvris inexplicablement la
fenêtre durant quelques minutes. Nous ne prêtions
aucune attention à ce qui était en train de se
mettre en route sur le meuble lui faisant face, où reposaient deux
objets leur ayant appartenu. Deux pots en plastique pourvus d’un
capteur de luminosité et de tiges articulées sur lesquelles étaient
fichés un papillon et une coccinelle. D’ordinaire, les tiges s’agitaient
en présence de luminosité directe, mais, dans cette chambre, jamais
je ne les avais vues en action. Aussi fûmes-nous saisis d’une forte
émotion lorsque nous les vîmes virevolter à la faveur du rayon de
soleil ayant traversé la fenêtre ouverte et réussi à frapper les
capteurs. À quelques secondes près, ce phénomène ne se serait
jamais produit. Quel merveilleux signe obtenu quelques jours
seulement après l’« envol » de Michèle ! ■

4. INCROYABLE MAIS VRAI :


SIGNES PAR APPARITION IMPROBABLE
Avez-vous déjà connu de ces improbables situations lors desquelles
surviennent des apparitions symboliques fortes, comme un insecte ou un
animal s’affichant dans un lieu où ils ne devraient jamais se trouver, ou
encore un objet signifiant découvert dans un endroit insolite ? Dès qu’elles
entrent en résonance avec notre moi profond ou présentent d’évidentes
caractéristiques synchronistiques, elles doivent nous interroger.

Certains événements synchronistiques ne peuvent être


aucunement explicités par le seul pouvoir créateur de la
pensée.
En ce jour marquant le premier anniversaire de la disparition de
François, ma femme, ma fille et moi nous nous sommes rendus dans un
parc situé dans sa ville de résidence, comme nous l’avions fait un an
auparavant avec Michèle. Y retourner sans elle fut très émouvant. En
marchant, je songeais qu’elle cheminait avec nous par l’esprit et que, si elle
avait été physiquement là, elle n’aurait pas manqué d’offrir des fleurs à
papa. Nous arrivions à proximité d’arbres isolés lorsque, soudain, mon
regard se porta sur l’un d’eux. Je me demandai alors si je n’hallucinais pas.
Pointant fébrilement l’arbre du doigt, je m’exclamai : « Regardez ! C’est
incroyable ! » Un bouquet de fleurs encore cellophané reposait dans son
branchage… à deux mètres de hauteur ! Quelle synchronicité inouïe !
Comment des fleurs fraîches en parfait état de conservation pouvaient-elles
se trouver à cet endroit ? Je l’ignorais, mais, dans mon cœur, sans nul doute,
il s’agissait d’un signe m’étant adressé, même s’il m’était impossible d’en
saisir le mode opératoire.

Des papillons peuvent soudainement


émerger dans des endroits inaccoutumés, et
leur comportement peut faire sens.
Je me rendis dans un magasin de bricolage pour y
acheter du grillage. En m’approchant du rouleau choisi,
surgi du diable Vauvert, comme pour approuver mon
choix, un papillon se posa directement à quelques
centimètres de celui-ci. Une autre fois, dans le rayon des produits bio d’un
centre commercial, j’aperçus un papillon zigzaguant au ras du sol. Je crus
au hasard, jusqu’à ce qu’il heurte les packs de lait de soja de ma marque
favorite situés dans les rayonnages de droite puis, dans ceux de gauche, les
paquets de céréales que j’ai coutume de consommer.

Les signes nous interpellent parfois en défiant fortement


notre logique.
En rangeant des objets dans mon garage, je vis
soudain une plume se poser sur ma terrasse. Je la pris
puis la déposai sur la table du jardin. Peu après, un
improbable phénomène se produisit. Un courant d’air fit
se soulever la plume et la propulsa verticalement à plus
de quatre mètres de hauteur, tout en haut de ma maison !
J’en fus aussi déconcerté qu’ému.

À certaines dates anniversaires, il convient


de demeurer attentifs et ouverts aux
éventuelles survenances de signes.
En partant faire une balade au bord d’une mare
proche de chez moi, je découvris un incroyable amas
d’une trentaine de plumes. À mon retour, deux heures
plus tard, au même endroit stationnaient deux
cyclomoteurs. Sans savoir pourquoi, j’observai le
premier jusqu’à ce que mes yeux se fixent sur un bouton émaillé situé à
l’avant sur lequel figurait la mention « JM », initiales de mon prénom ! Ce
jour marquait le quatrième anniversaire du départ de maman.

■ Les signes par apparition improbable emblématiques


Les signes emblématiques de cette catégorie sont également liés aux
plumes. En ouvrant mon réfrigérateur

5. COUPS DE POING DANS L’ÂME :


SIGNES CHOQUANTS
pour en retirer la bouteille de lait stockée dans le balconnet de porte, je
n’en revins pas. Deux plumes présentant des reflets dorés étaient logées
entre le bac et la bouteille. Elles n’étaient pas collées au récipient.
Quelques jours auparavant, dans le bureau et l’entrée
de la maison vide de mes parents, tout aussi
mystérieusement, j’en avais trouvé deux spécimens,
dont une avec des reflets dorés. D’où pouvaient provenir
ces plumes similaires ? Comment expliquer qu’elles se
soient retrouvées dans deux endroits pourtant clos ?
Un autre jour, j’étais en voiture quand, arrivé à
vitesse réduite à hauteur de l’église de ma ville et
m’apprêtant à tourner à gauche, je vis une minuscule
plume duveteuse tomber comme au ralenti du ciel puis
glisser sur mon pare-brise. Compte tenu de mon
déplacement et de la légèreté de la plume, elle allait être
projetée à l’écart. Forcément ! Arrivé à ma destination,
je fis tout de même une vérification en scrutant la grille
de la baie de mon pare-brise. La plume y était
miraculeusement restée accrochée !
Les signes choquants se manifestent à nous pour
nous interpeller encore plus fortement que les autres. Ils
figurent au rang de ceux qu’il nous sera le moins donné
de recevoir, car, souhaitant nous faire prendre conscience de la réalité de la
survivance, les « envolés » ne nous effrayeront jamais gratuitement, au
risque de couper le contact avec nous. Lorsqu’ils nous adressent de tels
signes, ils savent que nous le supporterons et en saisirons la finalité.
L’unique signe choquant que j’ai reçu représenta un sommet dans ma prise
de conscience de la finitude de l’existence et de sa nécessaire acceptation.

■ Le signe choquant emblématique


Michèle aimait la nature et les oiseaux. Dans son jardin, elle avait
placé plusieurs nichoirs afin qu’ils disposent d’eau et de graines. Peu
après son départ, je fis la découverte de deux
objets symboliques liés à une espèce d’oiseaux qui
allait devenir emblématique des signes que je
recevrais d’elle. Dans son porte-chéquier était
insérée une petite image pelliculée qui m’était
inconnue, sur laquelle figuraient, côte à côte, deux
rouges-gorges arborant deux flamboyantes taches
rouges en forme de cœur.

Le dernier calendrier de La Poste se trouvant chez


elle affichait également un rouge-gorge
accompagné d’une coccinelle, d’une libellule et…
d’un papillon ! Ce n’est que plus tard, lorsque je
reçus, durant de longues semaines, la visite quotidienne et le chant
d’un rouge-gorge dans l’arbre de mon jardin, sous la fenêtre de mon
bureau, que je compris qu’il était un messager céleste de
mes aimés.

Confirmation m’en fut apporté ce jour où j’entendis le rouge-gorge


chanter à tue-tête. Je me saisis de mon téléphone

portable et figeai la scène en la filmant. Imprégné d’un sentiment de


joie et m’avisant que j’étais sur le point de recevoir une visite
extérieure, je songeai au fait que je devais me rendre auparavant
dans mon garage. Je descendis alors au rez-de-chaussée de ma
maison et, au moment où j’allais ouvrir la porte-fenêtre du salon, une
vision d’effroi me paralysa. Sur la terrasse du jardin, sur le dos,
reposait un oiseau dont le plumage rouge me destinait un
éblouissant cœur. C’était le mélodieux rouge-gorge qui, huit minutes
plus tôt, chantait encore à pleins poumons. Il s’était écrasé contre la
fenêtre du salon et en avait perdu terrestrement cette vie qu’il
regagna aussitôt spirituellement, j’en suis absolument convaincu. ■
« Savoir et croire ne sont pas antinomiques.
La raison et la foi sont les deux rivières
qui forment le fleuve de la connaissance. »
JEAN PRIEUR,

Les Maîtres de la pensée positive

« Tous ceux qui errent ne sont pas perdus. »


J. R. R. TOLKIEN,

Le Seigneur des anneaux,

La Communauté de l’anneau
LEÇON NO 11

FAIRE DES TESTS LOGIQUES


POUR DISTINGUER
VRAIS ET FAUX SIGNES

En matière de signes, il est essentiel de savoir discerner correctement.


En effet, il s’agit d’un sujet éminemment sensible, faisant parfois
s’entremêler émotions, souvenirs encore vivaces et douloureux et sens
passablement perturbés. Même une personne objective qui percevrait
néanmoins subtilement ce qui s’apparenterait à d’authentiques contacts
avec l’au-delà devrait demeurer vigilante afin de ne pas s’induire en erreur.
Comment reconnaît-on un signe réel provenant de l’invisible ? Comme
je l’ai déjà indiqué, la première impression se produisant lors de sa
réception ne saurait jamais être mentale. Il s’agira toujours de noter à chaud
dans son esprit la survenance de l’événement exceptionnel afférant, sans
jamais le colorer de la moindre interprétation émotionnelle. Contentez-vous
de voir ce qui doit être vu. Notez également les perceptions subtiles ainsi
que les synchronicités pouvant survenir concomitamment.
Discerner est un apprentissage constant. C’est en intégrant non
intellectuellement, mais de plus en plus intuitivement, ces phénomènes
issus de processus spirituels que, petit à petit, vous parviendrez à vous
détacher du mental ainsi que des émotions perturbatrices, et qu’en vous
naîtra enfin le véritable sentiment, le seul à même de pouvoir garantir
l’authenticité des contacts avec vos « envolés ».

Surveiller tous les canaux disponibles :


les signes technologiques

Les « envolés », employant tous les moyens possibles pour interagir


avec nous, hésitent d’autant moins à recourir aux technologies modernes
que leur fonctionnement repose sur l’électricité, énergie qu’ils savent
utiliser. Voilà pourquoi il ne sera guère surprenant de recevoir sur nos
téléphones ou répondeurs d’énigmatiques appels ou messages dont nous
comprendrons ultérieurement qu’ils émanent d’eux.

Quand survient une synchronicité liée à un événement


technologique, on ne peut que s’interroger sur la chronologie
de son déroulement.
Ce jour-là, en début d’après-midi, je n’avais reçu aucun appel
téléphonique de toute la journée lorsque je sortis faire une balade à pied.
Irrépressiblement, je me mis à chanter l’air de I Feel It Coming, chanson de
The Weeknd que j’avais choisie comme sonnerie de téléphone portable.
Comment m’était-il venu en tête ? Je l’ignorais. Deux secondes plus tard, je
tressaillis lorsqu’un appel fit retentir cette même chanson. Même s’il s’était
agi d’un appel non souhaité, sa simultanéité avec mon action m’instilla une
prise de conscience fulgurante. Nos êtres chers sont possiblement capables
de nous faire accomplir inconsciemment certains actes signifiants avant une
télécommunication.

■ Le signe technologique emblématique


Lors de ma séance médiumnique privée avec elle,
que j’ai retranscrite dans mon précédent ouvrage,
Céline Franoux m’avait annoncé deux choses : que
mes parents m’adresseraient un signe du pouce, et
qu’ils entreraient en contact avec moi via un téléphone. Je n’y
pensais plus lorsque, quatre mois plus tard, je reçus un curieux SMS
provenant d’une personne inconnue. Je songeai d’autant plus à une
erreur que ce SMS ne contenait aucun message, juste un smiley. Le
soir, j’en parlai à Delphine qui, à son tour, m’annonça avoir vécu la
même chose. Même correspondant inconnu, pas de message,
même smiley ! C’est alors que me revinrent en mémoire de manière
inversée les mots de Céline : « Vos parents vont vous faire un signe
sur votre téléphone ! Ils lèvent le pouce ! » Vous étonnerais-je en
vous disant que les smileys que nous avons reçus figuraient une
main au pouce levé ? ■

« La mort, c’est l’élargissement dans l’infini. »


VICTOR HUGO,

Œuvres complètes

« On dit qu’avant d’entrer dans la mer


une rivière tremble de peur.
Elle regarde en arrière le chemin qu’elle a parcouru, depuis les sommets, les
montagnes,
la longue route sinueuse qui traverse des forêts
et des villages, et voit devant elle
un océan si vaste qu’y pénétrer ne paraît rien d’autre que devoir disparaître
à jamais.
Mais il n’y a pas d’autre moyen.
La rivière ne peut pas revenir en arrière.
Personne ne peut revenir en arrière.
Revenir en arrière est impossible, dans l’existence.
La rivière a besoin de prendre le risque
et d’entrer dans l’océan.
Ce n’est qu’en entrant dans l’océan
que la peur disparaîtra, parce que c’est alors seulement
que la rivière saura qu’il ne s’agit pas de disparaître
dans l’océan, mais de devenir océan. »
KHALIL GIBRAN,

Le Prophète
LEÇON NO 12

DES VÉRIFICATIONS
A POSTERIORI SONT UTILES

Il s’agira de comprendre finement la manière dont se sont produits les


événements inhabituels expérimentés. S’il est fréquent d’obtenir ces signes
symboliques qui figurent parmi les plus spontanés et réconfortants, trouver
une plume lors d’une promenade ou percevoir une forme, une tache ou un
objet ressemblant à un cœur ne peuvent constituer de véritables contacts
avec l’invisible qu’à condition que votre attention ait été, à ce moment
précis, comme « happée » par cette forme, cette tache ou cet objet. Si vous
avez perçu ce symbole en ayant sciemment laissé votre regard traîner à
terre, comme tout un chacun le ferait pour dénicher quelque chose d’égaré
ou encore nonchalamment, alors vous comprendrez aisément que, malgré
vos meilleures intentions, l’espérance qu’il puisse s’agir d’un « clin d’œil »
de votre « envolé » sera mince. Du fait que tout signe se veut être le
véhicule d’une intention extérieure, il aurait peu de chances d’en être un.
Autre exemple : les signes répétitifs devront faire l’objet d’une attention
particulière. Si un phénomène inhabituel se réitère à fréquence élevée, il
peut y avoir une raison objective sous-jacente. Peut-être s’agit-il d’un objet
que vous trouvez subitement ou d’une espèce animale que vous croisez
davantage depuis que vous avez changé de lieu d’habitation, ou cela
résulte-t-il de nouvelles habitudes. Chaque fois que quelque chose
d’extraordinaire se produit, avec bienveillance envers vous-même, mais
également dans un souci d’authenticité, efforcez-vous toujours de
comprendre s’il n’y a pas derrière ce phénomène une logique qui
permettrait d’en expliquer matériellement la survenance.

Solliciter l’aide de l’invisible :


les signes de préservation

Dans la vie quotidienne, inopinément, certains phénomènes inversent le


cours d’une situation mal engagée ou dangereuse. La plupart du temps, ils
répondent à une situation donnée, nous apaisent après une contrariété ou
nous prémunissent d’un accident ou d’un problème. Dans ces cas, nous
ressentirons que, sans le concours de cette aide providentielle, nous
n’aurions aucune possibilité d’échapper à un sort. Ces coups de pouce du
destin sont parfois accompagnés de signes additionnels qui ne laissent plus
subsister de doute quant à l’intervention d’une protection céleste.

Des signes de préservation peuvent nous être adressés sous


la forme de prémonitions.
Un jour, en arrivant au centre commercial, une
intuition fulgurante me vint. Sans m’en être aperçu, je
roulais depuis plusieurs jours avec ma jauge d’essence à
son plus bas niveau. Encore quelques kilomètres et je
tombais en panne. Je regardais rarement cet indicateur
qui, de plus, ne se situait pas dans mon champ de vision.
Pour quelle raison mon regard se planta-t-il sur la jauge
sombrant dans le rouge ? Songeant à un heureux
concours de circonstances, peu après, sur un coin
d’escalier menant au niveau supérieur du centre
commercial, j’avisai une forme dans sa peinture écaillée. Celle d’un cœur !

Certaines protections surviennent après une demande d’aide


expresse.
Ce dimanche-là, je me rendais en voiture à « La serre aux papillons »
dans les Yvelines, endroit qui me procure du réconfort. Durant mon trajet,
j’écoutais distraitement la radio puis chantonnais, ne me rendant pas compte
que je dépassais de deux kilomètres par heure la vitesse autorisée. Au
dernier moment, j’aperçus le radar de chantier qui me flasha. Contrarié, je
m’adressai alors à voix haute à mes parents : « Je vous en prie ! Intervenez
afin que cela n’ait aucune incidence fâcheuse ! Ce ne serait pas juste ! »
Fallait-il être fou pour croire qu’une contravention pût m’être ainsi évitée ?
Rien ne me permit de comprendre le fait qu’à ce jour aucune verbalisation
ne me soit parvenue !

■ Le signe de préservation emblématique


Après le départ de François, j’eus recours aux services d’un
naturopathe. Je le revis un an plus tard et lui demandai des
confirmations au sujet des tests qu’il avait effectués précédemment
sur moi. Nous avons beaucoup échangé, et j’appris qu’il avait perdu
plusieurs êtres chers dans un laps de temps très
court, comme moi. Encore ému en sortant de son
cabinet, machinalement, je me dirigeai vers un
escalier pentu dont je négociai mal le virage
dangereux, par pure étourderie. Un instant sans
appui, j’allais chuter lourdement et me fracturer le
corps, voire pire… Je ne sais encore expliquer
comment, par un formidable sursaut d’énergie et
dans un geste désespéré, je réussis à me
raccrocher à la rambarde après que mon épaule
eut violemment claqué contre elle. Les jambes
encore flageolantes, mon esprit recouvré, je venais de réchapper
miraculeusement à un tragique accident. En regagnant mon
véhicule, arrivé à hauteur de l’horodateur attenant à ma voiture, sans
savoir pourquoi, mon regard bifurqua vers le flanc de l’appareil sur
lequel je pus observer une rangée de cœurs blancs peints à la
main ! Dans le mien, ce message me parvint : « Tu as certes eu très
peur, mais nous t’avons protégé ! » ■

« Dans ce moment même


où il semble que tout est tranquille,
un mystère s’accomplit : la nature conçoit ;
et ces plantes sont autant de jeunes mères tournées
vers la région mystérieuse
d’où leur doit venir la fécondité.
Les sylphes ont des sympathies moins aériennes,
des communications moins invisibles ;
le narcisse livre aux ruisseaux sa race virginale,
la violette confie aux zéphyrs sa modeste postérité ;
une abeille cueille du miel de fleurs
en fleurs, et sans le savoir, féconde toute une prairie ;
un papillon porte un peuple entier sur son aile. »
FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,

Génie du christianisme

« Quand tu es heureux, regarde au plus profond de toi.


Tu verras que seul ce qui t’apporte de la peine
t’apporte aussi de la joie.
Quand tu es triste, regarde à nouveau dans ton cœur,
et tu verras que tu pleures ce qui te rendait heureux. »
KHALIL GIBRAN,

Le Prophète
LEÇON NO 13

L’IMPORTANCE DE LA DEMANDE

Il est tout à fait possible de recevoir des signes de ses « envolés » sans
demande préalable. Dans ce cas, ils démontreront leur souhait de se
reconnecter à nous pour nous rassurer, nous consoler ou nous communiquer
ce qu’ils n’ont pas eu le temps de nous dire. Toutefois, si nous ne recevons
pas de tels signes, que cela nous désole, il ne faut jamais perdre de vue un
point fondamental. Comme pour toute relation entre deux êtres, la
communication céleste présuppose une disponibilité réciproque. Aussi, afin
que la connexion puisse s’établir dans les meilleures conditions, est-il
indispensable de se mettre le plus possible au diapason de l’invisible. Votre
relation avec vos êtres chers étant unique, personne d’autre que vous ne
saurait effectuer ce qui vous incombe.
Demander des signes avec son cœur et non les attendre sous le contrôle
du mental me semble capital. Faites-le humblement, avec tout l’amour que
vous leur portez, sans insistance. Il ne s’agit pas d’établir un rituel
mécanique visant à pallier leur absence, mais de restaurer ce lien subtil qui
vous révélera leur présence. Lors de ma consultation avec Henry Vignaud,
maman a dit cette phrase lumineuse qui m’a bouleversé : « Ne pensez
jamais à moi dans l’absence ! » Je la trouve judicieuse et révélatrice de ce
que doivent être ces nouveaux rapports entre nous et ceux qui nous ont
précédés de l’autre côté du voile.
Ayons conscience de leur survivance avant que de solliciter leur aide.
Éprouvons de la gratitude pour eux, accueillons les cadeaux qu’ils nous
adressent et rendons-leur grâce après chaque signe reçu. Quand nous aurons
recueilli suffisamment de preuves, spontanément, nos demandes
s’espaceront, les vrais signes ne rendant jamais dépendants.

Garder le cœur ouvert :


les signes symboliques émotionnels

1. INCROYABLES CHAUDS-FROIDS :
SIGNES PAR EXPÉRIMENTATION DE SENTIMENTS
CONTRADICTOIRES RAPPROCHÉS
Accepter, en pleine conscience, de vivre des émotions
duelles nous ouvre à la perception de nouveaux signes.
Je me rendis dans une boutique pour acheter des
rideaux. Au moment de saisir ma commande, la
vendeuse chercha mon nom dans la base de données de
son ordinateur et prononça mon patronyme en lui
accolant le prénom « Michèle ». Ne me rappelant plus
que maman avait été cliente de ce magasin, je fus ému en lui annonçant
qu’elle n’était plus de ce monde. Des larmes commençaient à poindre. Nous
continuâmes la procédure jusqu’à la validation de l’achat. Encore
bouleversé en sortant du magasin, sur le pas de la porte, je découvris un
morceau de papier avec sept papillons collés dessus. Ma joie revint aussitôt.

Se laisser guider par son intuition sans jugement peut nous


conduire à vivre des moments de grâce.
Ce jour-là, au cimetière, il y avait un soleil magnifique. Des personnes
étant à proximité de moi, je me retins de parler à voix haute à mes parents
comme habituellement. En allant chercher de l’eau, un papillon blanc passa
au-dessus de moi. Puis, par-dessus la haie du cimetière, je remarquai les
allées et venues d’une libellule. Enfin seul, je fondis en larmes devant le
columbarium. Plus tard, je photographiai plusieurs nuages avant de
m’asseoir sur un banc et de consulter les photos prises. L’une d’elles
m’électrisa. Dans le ciel, près du soleil, on pouvait distinguer un papillon !
Je ne l’avais pas vu initialement, ayant pris ces clichés à l’aveugle sans
fixer le soleil dans l’objectif, pour ne pas m’endommager la rétine.

C’est à nous seuls parfois qu’échoit la possibilité d’entrevoir


que des événements inaccoutumés relèvent de signes.
Le chevalet du violon de Lysaël tomba, et je n’avais
alors aucun moyen de le remettre en place. Ne pouvant
plus jouer de son instrument, elle en fut contrariée.
Machinalement, j’examinai le dessous du chevalet, et
une surprenante vision s’imposa à nous, qui nous
rasséréna. Une forme de cœur était visible ! (voir
encadrement contrasté)
Un soir où nous dînions avec mon ami Nicolas et les siens à la maison,
dans le salon, j’avais souhaité allumer un tableau pourvu de lampes LED.
Maman aimait beaucoup Nicolas. Durant le repas, nous
avons évoqué sa mémoire, jusqu’au moment où une
déflagration retentit. Au bout de quelques secondes, je
compris qu’une des lampes avait explosé. Un sourire
nous gagna lorsque nous comprîmes qu’il s’agissait
d’un signe d’elle.

■ Le signe par expérimentation de sentiments contradictoires


rapprochés emblématique
Les événements les plus douloureux sont parfois
ceux qui nous conduisent à la plus formidable prise
de conscience, nous procurant ainsi la plus intense
joie. Je me trouvais chez mes parents, au
deuxième étage où était entreposé un matelas.
N’en ayant pas l’utilité, j’avais invité des amis à le
récupérer. En le faisant passer par un escalier très
étroit, je fis malencontreusement basculer un trumeau pourvu d’un
miroir adossé à sa rambarde qui se brisa. Le fracas de sa chute fut
aussi assourdissant que le chaos ayant surgi dans mon esprit.
Michèle tenait énormément à ce miroir. Nous l’avions rapporté, une
vingtaine d’années plus tôt, d’un voyage commun en Tunisie. Il
ornait encore l’entrée de sa maison il y avait quelques jours, j’avais
cru bon devoir l’en retirer pour le mettre à l’abri et voilà que
j’achevais de le détruire bêtement ! En chutant, il avait également
brisé la vitre d’un second cadre proche. D’irrépressibles larmes
m’inondèrent les yeux. De nouveaux précieux souvenirs partaient en
fumée. Après avoir relevé le trumeau, en présence de mon frère,
mon regard se porta sur le cadre du dessous dont j’examinai les
brisures. Soudain, une formidable émotion me submergea. Alain me
regarda, incrédule. Sur mon visage s’étalait un sourire éclatant
détrônant mes larmes encore fraîches. « Regarde ! N’est-ce pas
merveilleux ? » fis-je, avant de pointer du doigt les brisures. D’une
étendue d’une quinzaine de centimètres, celles-ci dessinaient ici des
antennes, là un corps, là des pattes, puis une première aile et, enfin,
une seconde. La forme exacte de l’ensemble était celle… d’un
incroyable papillon ! Penser qu’une glace, en se brisant, puisse
révéler une telle splendeur dépassait l’entendement. Et, pourtant, le
constat fut sans appel. ■

2. QUAND LES CHANSONS SONNENT JUSTE :


SIGNES MUSICAUX
Il est inexact de penser qu’il suffit d’examiner les textes des chansons
que nous entendons pour se convaincre qu’ils renferment des signes de nos
« envolés ». La majorité de celles-ci évoquant les thèmes de l’amour ou de
la séparation douloureuse, le risque serait de soutenir que ces paroles nous
ont été destinées du seul fait qu’elles font écho en nous. Cela ne suffit pas à
caractériser un contact avec un être cher. Car, pour qu’il soit authentique,
encore faut-il qu’une conjonction s’établisse entre une situation antérieure
ou des éléments précis et la survenance d’un événement musical inopiné.
Étant la manifestation d’une intention, tout signe doit laisser transparaître
des indices liés à la volition de son émetteur.

Les références aux airs musicaux ou aux interprètes préférés


de nos aimés sont de puissants sésames destinés à nous
interpeller.
Sur le point de quitter mon domicile en voiture, j’entendis à la radio la
dernière chanson d’Enrique Iglesias. En temps normal, je n’y aurais guère
prêté attention sauf que, peu auparavant, au crématorium, j’avais demandé
que soient joués plusieurs airs, dont une chanson de son père, Julio,
qu’affectionnait maman. Le titre de celle d’Enrique que j’entendis pour la
première fois ce jour-là était Duele el corazón (« Le cœur fait mal »), et les
paroles du refrain disaient : « Si te vas, yo también me voy. Si me das yo
también te doy mi amor » (« Si tu pars, moi aussi je pars. Si tu me donnes,
moi aussi je te donne mon amour »). Au moment où résonnèrent ces
paroles, un papillon surgit, fit une boucle au-dessus de ma voiture puis
repartit. De son vivant, maman m’avait toujours répété : « Je ne pourrai
jamais vivre éloigné de toi », et Céline Franoux de me confirmer que, si
j’étais amené à déménager, elle me suivrait. Je ne pus qu’être interpellé par
les paroles de cette chanson. Je sus que je recevrais toujours de l’amour de
sa part, ne cessant de lui témoigner le mien.

Les chansons peuvent nous faire passer de percutants


messages.
Dans un magasin de farces et attrapes, en vue d’achats pour ma fille
avant Halloween, l’atmosphère surchargée de symboles sombres me mettait
mal à l’aise. Michèle n’aimait guère cette fête commerciale qu’elle
qualifiait de « morbide », préférant radicalement ce qui était lumineux. Une
fois sorti du magasin, avant de me rendre au cimetière, dans ma voiture,
j’allumai l’autoradio quand la première phrase qui retentit, issue de la
chanson Angels de Robbie Williams, fut : « I’m loving angels instead »
(« Je préfère les anges » !). Je m’esclaffai. C’était exactement ce qu’aurait
dit Michèle en pareille circonstance. Pour moi, il était évident qu’elle avait
souhaité me donner son avis par chanson interposée avant que je n’aille me
recueillir auprès d’elle.

■ Le signe musical emblématique


Souvent, lorsque nous roulons en voiture, même si nous sommes
vigilants, notre esprit s’autorise quelques vagabondages. Un mois
seulement après le départ de maman, pour la première fois, en
voyant deux enfants marcher sur le bord d’un trottoir à la sortie d’une
ville, je m’avouai : « La vie continue ! » Simultanément, tel un signe
annonciateur, un papillon traversa mon champ de vision. Puis, sur la
station de radio que j’écoutais se succédèrent trois chansons qui me
bouleversèrent. Les Vieux Mariés de Michel Sardou, chanson
qu’aimaient énormément mes parents, et résumé criant de leurs
cinquante-deux années d’amour continu. Le Chat du groupe
Pow Wow, qui faisait écho à leur adoration pour les félins. Au
paradis de Gérald de Palmas, à la thématique sans équivoque,
clôtura magistralement cette série de signes sonores. La parenthèse
enchantée se referma comme elle avait débuté par l’ultime
apparition d’un papillon qui coupa ma route à l’entrée de ma ville ! ■

3. MERVEILLEUSES JOURNÉES :
SIGNES LUDIQUES
À certaines périodes, les réceptions de signes peuvent devenir si
abondantes que nous aurons l’impression de vivre de véritables parenthèses
enchantées. C’est ce que j’ai éprouvé à plusieurs reprises, notamment lors
de deux journées aussi magiques qu’étranges.

Il est capital de s’accorder ces moments de reconnexion


avec son être profond, durant lesquels pourront se produire
des signes.
Sur un coup de tête, je me rendis en forêt à la recherche de la sépulture
du grand oiseau que j’avais inhumé trois semaines plus tôt dans la cavité
d’un tronc d’arbre. En l’arpentant, tel un jeu de piste que je crus destiné à
me mener à l’endroit souhaité, je trouvai dix-huit grandes plumes situées
près d’arbres remarquables. Sur l’un d’eux, marqué d’une croix rouge, je
perçus alors une chenille jaune et noire qui chuta au moment où je
m’apprêtais à la filmer. Puis, près d’un arbre effondré aux racines saillantes,
de nouvelles plumes m’attendaient, dont l’une fichée verticalement dans le
trou d’insecte d’une souche. Si j’eus parfois l’impression de m’être perdu,
comme le Petit Poucet, je ramassai des plumes jusqu’à dénicher un grand
morceau de bois calciné en forme de cœur. Ému par cette trouvaille, comme
par la grâce des apparitions symboliques s’étant produites deux heures
durant, je repartis en sens inverse en demandant à mes parents : « S’il vous
plaît, menez-moi enfin à l’oiseau ! » Ne parvenant pas à retrouver la trace
de sa sépulture, j’eus le sentiment que je ne le reverrais jamais plus que de
l’autre côté du voile. De guerre lasse, je redescendais le monticule que
j’avais gravi quand, à la faveur d’un rayon de soleil, un nouveau papillon fit
son apparition. Durant de longues minutes, il voleta au-dessus de moi avant
de se hisser en haut de la frondaison et d’y rejoindre un congénère. Je
quittai le cœur de la forêt et rejoignis mon véhicule. Dans celui-ci, encore
pensif, j’allumai machinalement l’autoradio. La chanson qui passait alors
sur les ondes me procura une joie ineffable. C’était J’ai cherché d’Amir, qui
semblait ne résonner que pour m’assurer : « Ne t’inquiète pas. Tu as fait ce
que tu as pu ! » Puis, la chanson suivante amplifia mon réconfort. C’était
Waiting for you (« Je t’attends ») de Richard Marx, que je pris comme une
confirmation du grand oiseau. Nous nous retrouverions un jour !

Lorsque notre mental cesse de vouloir tout contrôler, une


chance de s’affiner est offerte à nos perceptions subtiles.
Je me trouvais dans le centre d’une ville voisine
quand j’assistai à une première scène insolite. À
quelques mètres de moi, un papillon heurta une barrière
de maison, rebroussa chemin puis réussit à passer par-
dessus celle-ci. Me dirigeant peu après vers un magasin
où je souhaitais effectuer des achats, mais constatant
finalement qu’il était fermé, alors que j’aurais dû me résoudre à partir, une
injonction me fit orienter le regard vers le fond de la rue où se trouvait une
immense porte en pierre dont je ne savais qu’elle était le dernier vestige
d’un ancien château. En la franchissant, je pénétrai sur le sentier d’une
grande forêt où, bientôt, je fus « accueilli » par un premier paon-du-jour,
puis par un deuxième. À mon passage, ce fut au tour d’un arbre géant en
fleur de déverser sur moi un torrent continu de pétales blancs. Depuis le
début de cette promenade, je me sentais comme dans un conte fantastique.
Plus loin, dans la forêt, je me retrouvai dans une sorte de cuvette convertie
en véritable aérodrome pour lépidoptères. Une multitude de papillons
virevoltaient autour de moi, dont un blanc et orange, un aurore, que je ne
parvins à prendre en photo tant il était véloce. Mon émotion était déjà à son
comble lorsque je grimpai sur une butte au sommet de laquelle se trouvait
un arbre à double tronc. J’eus alors le pressentiment qu’un signe
m’attendait. Après l’avoir dépassé, en me retournant, je pus distinguer sur
chaque tronc un cœur tracé en blanc. Tandis que je continuais ma route, une
feuille tomba et heurta ma tête. Elle avait aussi une forme de cœur. Puis,
mon instinct m’intima de regarder le sol, où je trouvai huit pierres
présentant cette même forme. C’est à ce moment que l’aurore refit son
apparition. Au sommet d’une seconde butte trônait un arbre majestueux aux
innombrables ramures me faisant songer aux Ents, légendaires arbres
vivants du Seigneur des anneaux de J. R. R. Tolkien, mon auteur fétiche. Je
la gravis et, au pied de l’arbre, remarquai les vestiges d’un feu de camp
autour duquel se trouvaient de menus objets telles une sardine, une pince en
plastique et une autre en métal. Inopinément, je me mis à penser au fait que
je n’avais pas trouvé de pièces depuis quelque temps et, en prenant des
photos, dans mon objectif, je vis alors briller un objet que faisait miroiter le
soleil. C’était une pièce d’un centime d’euro. Sous les débris végétaux
attenants, j’en découvris une deuxième. Avant de quitter la forêt et de
refranchir la grande porte en pierre, je passai vingt inoubliables minutes en
compagnie de deux merveilleux papillons, dont un paon-du-jour, qui ne
cessèrent de fondre à vive allure sur moi qui m’évertuais à les esquiver tel
un toréador, avant de se poser un instant à terre puis de s’élever dans les
airs, de tournoyer l’un autour de l’autre et de reprendre leur piqué dans ma
direction. Je n’avais jamais connu semblable ivresse ! Ce ballet fut une
expérience prodigieuse. J’avais retrouvé mon âme d’enfant durant ces
instants à mi-chemin entre l’Île au trésor et Alice au pays des merveilles !

■ Les signes ludiques emblématiques


Voici l’intégralité des notes manuscrites que j’ai
prises à l’issue d’une autre
inoubliable journée. « Après avoir déposé la voiture
de Delphine chez le garagiste, je reviens à pied.
En chemin, je me rends à l’église. Je pense à
maman, au fait qu’étant comme une intermédiaire
entre la terre et le ciel, elle était sans doute
médium sans le savoir. Au même moment, je
tombe nez à nez avec une feuille en forme de
cœur. Je continue à penser à Michèle et à notre
lien si fort. En arrivant sur le parking de l’église, je
trouve un énigmatique jeton sur le sol. Sur une
face figure un monument antique et, sur l’autre,
une sorte de carte géographique avec des
palmiers. On dirait une représentation de
l’ancienne cité de Carthage en Tunisie, pays que
mes parents adoraient et où ils se rendaient
souvent. Je n’en reviens pas ! Puis, je croise de
belles plumes sur le parvis. Plus tard, à l’église, je
tombe à genoux en larmes et, au travers de la petite grille faisant
face à l’autel, sur le dallage, je remarque une usure ressemblant à
un cœur. En ressortant de l’église, je trouve une plume blanche,
appartenant certainement à cette colombe que j’avais associée dans
mon esprit à Michèle peu de temps auparavant. Je retourne à pied
chez moi. Dans le parc de ma résidence, je suis en proie à une vive
prémonition : “Un papillon va se manifester à moi.” Je sors mon
téléphone portable de ma poche et commence à filmer le chemin
devant moi. Rien ne se produit. Pourtant, quelque chose va se
passer, c’est certain ! Sans rien chercher, je me mets à fixer du
regard un arbre et à zoomer dessus avec mon téléphone. Un
papillon est posé exactement à l’endroit que m’avait indiqué mon
intuition ! Je le filme, et il s’envole peu après. À quelques mètres de
là, au pied d’un banc, je trouve un morceau de carton déchiré en
forme de cœur. Sous un certain angle, il me fait penser à un visage
humain de profil. Nez, œil, bouche qui embrasse, menton et
décrochement formant une oreille. Je poursuis mon chemin. Plus
loin, à terre, je trouve une grosse pierre en forme de cœur arborant
également les traits d’un visage. Arrivé chez moi, le rouge-gorge qui
me rend souvent visite se manifeste discrètement. Tandis que je le
filme, il s’envole à l’instant où un papillon blanc passe au-dessus de
mon garage. Mais quelle journée ! » ■

« Il est essentiel de prendre soin de ce ciel en nous, invisible aux autres, de


ce sanctuaire
que la vie nous a édifié et que peuplent les messagers, ceux qui, de façon
multiple, nous ont inspirés,
conduits vers le meilleur de nous-mêmes.
Dans tous les lieux habités par la souffrance
se trouvent aussi les gués, les seuils de passage,
les intenses nœuds de mystère. Ces zones tant redoutées recèlent pourtant le
secret de notre être au monde,
ou comme l’exprime la pensée mythologique :
là où se tiennent tapis les dragons sont dissimulés
les trésors. L’espoir ne doit plus être tourné vers l’avenir, mais vers
l’invisible. Seul celui qui se penche
vers son cœur comme vers un puits profond
retrouve la trace perdue. »
CHRISTIANE SINGER,

Choisis la vie et tu vivras


« L’absence d’un mort nous inonde de sa présence
et nous le rend encore plus cher. »
CHRISTIAN BOBIN,

La Lumière du monde
LEÇON NO 14

CONSERVEZ DES TRACES


DE VOS SIGNES

Les signes que nous recevons sont généralement éphémères. Si c’est en


nous que leur souvenir doit avant tout demeurer impérissable, l’espace de
notre mémoire est insuffisant pour en abriter certains détails. Dès lors que
j’en ai reçu de plus en plus, chaque fois que cela m’a été possible, je me
suis efforcé de prendre une photo ou une vidéo de l’apparition ou de
l’événement afférents. De même ai-je conservé les « objets célestes » qui
m’ont été destinés. Je détiens une trace matérielle de plus des trois quarts
des signes recensés dans cet ouvrage, la plupart des autres s’étant avérés
furtifs ou impossibles à recueillir. Quasi quotidiennement, durant deux ans
et demi, j’ai consigné par écrit mes impressions, sensations ou prémonitions
après mes réceptions de signes. Pour pouvoir comprendre subtilement un
phénomène nouveau et en intérioriser les mécanismes, il est essentiel d’en
préserver les moindres éléments que nous parvenons à discerner.
Dans le cas des signes, en conserver la mémoire nous permettra de
déterminer a posteriori à quelle fréquence ils se produisent, de cerner les
circonstances propices à leur survenance, mais aussi de nous constituer une
bibliothèque émotionnelle de ce vécu exceptionnel et précieux, à la manière
d’un journal intime. Nous pourrons ainsi plus facilement nous aviser
d’éventuelles corrélations ou mettre en lumière ces synchronicités que nous
n’avions pas immédiatement perçues. Comprendre finement le
fonctionnement des signes implique de les analyser à partir d’un matériau
de première main, stable. Même s’ils nous invitent à vivre au présent, il
n’est pas inutile de jeter un œil en arrière pour revivre certains épisodes
forts, en revoyant une image ou en en relisant le récit, ne serait-ce que pour
en témoigner la matérialité.

Exprimer ses ressentis :


les signes partagés

Recevoir des signes, et encore plus lorsqu’ils sont nombreux, peut nous
conduire à vivre intensément des événements extraordinaires et,
paradoxalement, à nous sentir différents, voire isolés, pour diverses raisons.
C’est tout le paradoxe de ces fabuleuses communications qui ne sont jamais
éprouvées aussi fortement que de l’intérieur. Voilà pourquoi avoir la
possibilité de les vivre en compagnie d’autres témoins nous procurera joie
et soulagement. Nous pourrons partager nos émotions plus aisément et
librement avec ces personnes qui deviendront davantage perméables à la
réalité des signes en les ayant expérimentés avec nous.
C’est en témoignant avec cœur et sincérité de nos ressentis
intimes que nous pourrons espérer en partager de nouveaux
avec autrui.
Mon ami Nicolas est comme mon frère de cœur. Il m’a beaucoup
soutenu après le départ de mes parents et notamment aidé à déménager leur
maison. Ce jour où nous nous trouvions à l’extérieur de celle-ci, nous
croisâmes un voisin de Michèle et François qui prit de mes nouvelles. Du
fait que je commençais à percevoir beaucoup de signes, je me mis à en
évoquer avec enthousiasme et cœur, sans savoir s’il y croyait ou non. Il
m’écoutait attentivement et avec beaucoup d’empathie lorsque, tout à coup,
mes yeux se détournèrent vers sa droite pour se fixer sur l’arête du mur de
sa maison. Simultanément, Nicolas regarda cette même arête, interdit. À
son tour, le voisin obliqua et vit l’objet de notre ébahissement. Une énorme
chenille comme je n’en avais jamais vu. « Il suffit de parler de papillons
pour en voir la chenille d’un ! » m’exclamai-je, hilare. Je pense que, quelles
qu’aient été ses croyances, ce voisin a dû être surpris par cette incroyable
synchronicité.

Ne nous empêchons jamais d’évoquer la mémoire de nos


« envolés » en présence de tiers, car, en de telles occasions,
il leur est possible de se manifester.
Après leur départ, je me rendis chez mes parents pour suivre
l’avancement du ravalement de leur maison. À la vue de la rénovation du
bâtiment, désormais d’une blancheur immaculée, j’eus un spasme. Je
m’entretins avec l’un des chaleureux ouvriers du chantier que Michèle avait
connu, lui certifiant qu’elle et François devaient être très heureux du
résultat. À peine eus-je achevé de prononcer ma phrase qu’une libellule
nous survola durant quelques secondes. Plus tard, Cyndie, une amie, vint
me prêter main-forte pour achever de désencombrer leur mezzanine. Une
fois cette tâche accomplie, en fin d’après-midi, je la remerciai
chaleureusement en la serrant dans mes bras et en lui disant : « De là où ils
sont, mes parents te remercient ! » À l’instant où prit fin notre accolade,
comme venu de nulle part, un papillon blanc se faufila dans l’espace ténu
nous séparant l’un de l’autre. Une formidable émotion nous submergea tous
deux.

■ Le signe partagé emblématique


Lors de ma consultation médiumnique avec elle,
Céline Franoux m’avait annoncé à brûle-pourpoint :
« Retenez ! Votre mère va mettre en route un jouet
ou quelque chose appartenant à votre fille ! » Une
semaine plus tard, j’eus la visite de Maria, une
amie qui connaissait maman. J’étais dans mon
bureau, et Maria, dans une pièce attenante.
Soudain, une voix inconnue résonna. Je pensai
que Maria téléphonait et avait actionné le haut-
parleur de son portable. De son côté, elle crut que j’écoutais quelque
chose sur mon ordinateur. Au bout d’un moment, je suis allé la voir
pour constater que le bruit ne provenait pas d’elle. Elle fut également
étonnée quand je lui assurai ne pas en être à l’origine. À l’oreille,
nous nous dirigeâmes vers l’endroit d’où semblait émaner cette voix
énigmatique : la chambre de ma fille ! J’ouvris la porte et, là, énorme
stupeur ! Près de la fenêtre, derrière le rideau, un son était
perceptible. Je le soulevai et m’avisai que le globe électronique se
situant là, qu’elle avait reçu à Noël deux ans auparavant, était en
marche ! Il parlait et suggérait d’utiliser son stylet pour choisir un
mode de jeu. L’unique manière de l’allumer était d’appuyer sur le
bouton « ON » du stylet logé dans son socle, donc inaccessible. Ni
Maria ni moi ne l’avions touché. Nous fûmes obligés d’admettre que
le globe s’était mis en route tout seul, inexplicablement ! Nous
restâmes plusieurs minutes bouche bée jusqu’à ce que la voix
articule « Au revoir et à bientôt ! » et qu’il s’éteigne. Je le secouai en
tous sens pour voir s’il s’activerait de nouveau. Rien n’y fit. Puis je le
remis derrière le rideau. Une dizaine de secondes plus tard, tandis
que nous nous apprêtions à quitter la chambre, il se ralluma. Nous
ne pouvions qu’être hilares. Je me décidai alors à révéler à Maria ce
que Céline m’avait annoncé. Elle avait parfaitement appréhendé la
nature du phénomène. Il ne pouvait s’agir que d’un jouet
électronique, ce qui ne m’était pas venu immédiatement à l’esprit. ■

« L’expérience de la mort est presque identique


à celle d’une naissance.
C’est une naissance dans une autre existence. »
ELISABETH KÜBLER-ROSS,

La mort est un nouveau soleil

« La nuit n’est jamais complète.


Il y a toujours, puisque je le dis,
Puisque je l’affirme,
Au bout du chagrin
Une fenêtre ouverte,
Une fenêtre éclairée,
Il y a toujours un rêve qui veille,
Désir à combler, faim à satisfaire,
Un cœur généreux,
Une main tendue, une main ouverte,
Des yeux attentifs,
Une vie, la vie à se partager.
La nuit n’est jamais complète. »
PAUL ÉLUARD,

La Nuit
LEÇON NO 15

TOUT EST VIBRATOIRE


ET ÉNERGÉTIQUE

L’une des plus grandes leçons que nous puissions recevoir des signes est
que nous ne sommes pas seuls, mais reliés à un grand tout qui nous dépasse.
À l’échelle macroscopique, ce monde peut sembler n’être que matériel. En
réalité, au niveau microscopique ne subsistent que… du vide et de
l’énergie ! Les sciences quantiques parlent d’« intrication » pour rendre
compte de ces liens persistant entre les particules, indépendamment de la
distance les séparant. Ainsi qu’Antoine Lavoisier l’avait établi au niveau de
la matière en stipulant que « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se
transforme », il semble en être de même au niveau énergétique et vibratoire.
Les signes nous font appréhender cette réalité de manière subtile et
concrète. D’instinct, nous sommes touchés au cœur par ces formidables
synchronicités dont nous sentons qu’elles ne peuvent relever du hasard.
Puis, sitôt que le pouvoir de notre esprit matérialiste décroît, nous sommes
en mesure de sentir vibrer l’âme de nos « envolés ». Ils continuent à vivre
en nous, comme nous en eux. D’aucuns pourraient toujours faire remarquer
que l’univers demeure régi par de fantastiques forces matérielles. Certes,
mais, au-dessus de toutes, une bien plus puissante est à l’œuvre. Elle est
d’essence spirituelle et se nomme « amour » ! C’est elle qui donne un sens
ultime à notre existence et à notre incarnation. J’en ai d’autant plus acquis
la conviction que, au-delà des signes que j’ai reçus et des contacts qu’ont
établis les médiums avec mes parents, j’ai obtenu des résultats en
transcommunication intrumentale ne laissant guère place au doute. L’esprit
perdure après la disparition physique. Aussi, que nos « envolés »
s’emploient tant à nous le faire ressentir par l’intermédiaire des signes est
assurément la plus merveilleuse preuve d’amour qui soit !

Savoir analyser en temps réel


les informations qui nous parviennent :
les signes précédant une disparition

Juste avant leur « envol », ou au moment de celui-ci, faisant fi de toute


distance kilométrique, nos êtres chers peuvent nous adresser des messages
au moyen de rêves, d’intuitions ou de visions fulgurantes. Ce sont des
contacts intenses et marquants, matérialisant souvent une forme d’au revoir.
Une autre façon de recevoir un signe d’un être cher lié à son départ est
d’éprouver une expérience de mort partagée. En étant à proximité de lui
durant ses derniers instants, il sera parfois possible de ressentir sa
décorporation et de l’accompagner durant sa transition vers le monde
invisible. C’est ainsi que certaines personnes ont témoigné avoir assisté à
des scènes de l’autre côté du voile, telle la revue de vie de leur « envolé »,
ou avoir vu à quoi ressemblait le monde spirituel. De tels signes ne peuvent
s’obtenir par le seul truchement de la volonté. Ils relèvent de circonstances
naturelles, spontanées et, surtout, exceptionnelles, à l’instar de grâces
invitant les expérienceurs à un moment de partage hors de l’espace et du
temps. Si je n’ai pas reçu directement ce genre de signe, j’ai pu en obtenir
un par personne interposée.

■ Le signe précédant une disparition emblématique


Alors que ma santé chancelait après le départ de François, je me
rendis chez mon naturopathe. Après m’avoir fait allonger sur le
ventre, il projeta sur mon dos de petits verres de couleur identiques
à ceux utilisés en auriculothérapie. Il accomplit des tests avec avant
de m’annoncer qu’une entité était collée à moi, dont il me libéra
avant que je ne lui révèle avoir perdu mon père. Au sortir de mon
rendez-vous, j’appelai maman pour lui en annoncer la nouvelle,
pensant que cette entité pouvait être papa. Hélas, elle ne répondit
jamais à mes appels. Peu après, je la découvris inanimée à son
domicile. Lors d’une séance médiumnique, Florence Hubert
m’annonça que François lui indiquait avoir été « soigné au verre »
dans un « hôpital de réparation ». Je compris la synchronicité
évidente entre les deux événements. ■

« À l’échelle du cosmique, seul le fantastique


a des chances d’être vrai. »
PIERRE TEILHARD DE CHARDIN

« Celui que vous avez perdu continue d’exister


avec sa pensée, sa mémoire, son imagination,
tout son acquis spirituel et affectif.
Il n’a pu emporter que les biens invisibles,
toutes ces choses qui ne sont pas
dans les trois dimensions de l’espace,
mais qui sont dans la quatrième dimension de l’Esprit : connaissances,
souvenirs,
désirs, sentiments. Il s’était ainsi constitué un trésor, disons un capital
d’actions altruistes,
de pensées positives. Son cœur,
c’est-à-dire le centre essentiel de sa personne unique,
se trouve là où se trouve ce trésor.
Il a perdu tout ce qui est du domaine de l’avoir,
il a gardé tout ce qui est du domaine de l’être. »
PAQUI,

Entretiens célestes
LEÇON NO 16

SEUL LE PRÉSENT COMPTE

Au départ d’un proche, notre sentiment premier est que plus rien ne sera
comme avant. Le processus du deuil nous fait osciller entre passé perdu et
futur incertain, et notre douleur provient du fait que nous n’avons plus de
repères. Or, en nous démontrant que notre relation avec nos « envolés »
perdure, les signes nous offrent une formidable opportunité. Celle de
pouvoir revivre au présent sans crainte. Auparavant, ce qui nous effrayait,
c’était la perspective que l’après-vie ne soit que néant, qu’il n’y ait jamais
de retrouvailles. Les signes nous font entrevoir que la séparation n’est que
provisoire. En apparence, nos aimés ne sont plus là. En réalité, ils sont
partout, par l’esprit. Prenons conscience de notre chance d’avoir compris
cela. Réjouissons-nous d’être sur un chemin de croissance spirituelle.
N’ayons pas peur de parler à nos « envolés ». Disons-leur combien nous les
aimons. Demandons-leur de veiller sur nous, de nous protéger. Nous
obtiendrons des réponses à nos questions sur les mystères de la vie une fois
le « grand voyage » accompli. Aussi, que nous importe-t-il aujourd’hui de
tout savoir ? N’est-il pas plus essentiel d’éprouver que l’amour survit à
tout ? Laissons le passé là où il se trouve et vivons pleinement au présent !
Lorsque mon père était en phase de rémission de son cancer, je ne cessais
de dire à mes parents : « Partez ! Loin ! Voyagez ! Profitez de chaque
instant ! » Et, chaque fois que je les conduisais à l’aéroport, je les voyais
jusqu’au moment où ils franchissaient le portique de leur salle
d’embarquement. Dans l’attente de leur retour, je les imaginais vivre de
magnifiques aventures. Aujourd’hui, je conserve cette même impression
qu’ils ont franchi un portique. Ils sont en voyage. Au détour des signes
qu’ils m’adressent, je reçois de leurs nouvelles. Je les sais arrivés à bon
port, heureux. Voilà pourquoi je n’ai plus peur d’accomplir le même périple.
Un jour, je les rejoindrai. J’ai tout mon temps et, surtout, tant de belles
choses à vivre encore, à découvrir, à partager. Et, aussi, tant à donner et à
aimer.

Décrypter le sens caché :


les signes symboliques informatifs

1. DÉCODAGES : SIGNES PAR MESSAGES


Ces signes sont poignants, car ils nous délivrent des messages nous
procurant une sensation de communication directe avec nos « envolés ».
Après les avoir vus ou entendus, une indescriptible émotion immédiate nous
saisit. Mon analyse de ce phénomène, à partir de ma très riche expérience,
est que la puissance de celle-ci constitue le meilleur indicateur de la
pertinence des signes reçus.
À la vue de certains objets jusque-là inconnus, ayant
appartenu à nos êtres chers, nous pouvons obtenir de
fabuleux messages de leur part.
Dans la chambre de Michèle, lieu éminemment
symbolique pour moi puisque c’est là que je la
découvris inanimée peu auparavant, au pied de sa table
de chevet, je vis sa dernière paire de chaussons qui
m’était inconnue. En toutes saisons, elle portait des
pantoufles en feutre finement brodées, aux couleurs chatoyantes. Aussi fus-
je surpris en m’avisant qu’il s’agissait de simples mules. Toutefois, à la vue
des motifs les ornant, je tressaillis. Comme attristé ou voulant se faire
pardonner quelque chose, un ourson à la tête penchée dissimulait derrière
son dos un grand cœur ! De plus, à l’intérieur des mules figuraient deux
messages explicites. Ceint d’un deuxième cœur, le premier disait « Je
t’aime très fort », et le second « Me to you » (« De moi à toi »). Ces
messages d’amour me firent songer à une sorte de demande de pardon de
maman pour son départ précipité. Ultérieurement, je fus à nouveau
bouleversé en découvrant une autre de ses paires de chaussons sur lesquels
étaient brodés deux papillons jaunes aux ailes bleues !

Lorsque nous nous sentons fortement interpellés par


un objet, n’hésitons pas à l’examiner de plus près afin de
vérifier s’il ne recélerait pas un message.
Ce jour-là, comme chaque matin alors, je demandai à Michèle et à
François de m’envoyer des signes, et ne manquais pas de les remercier pour
ceux obtenus la veille. En milieu de journée, je me rendis dans une boutique
de décoration. Après un rapide tour de magasin, un premier tableau mural
attira mon attention. Il était estampé de plusieurs papillons ainsi que de la
reproduction d’une carte postale ancienne. Les noms des expéditeurs
inscrits dessus me déconcertèrent : « Monsieur et Madame Paradis » ! Le
message rédigé sur la carte était : « Mes meilleurs
baisers à la jeune mère et à mon petit cœur. » À sa vue,
mon sang se figea. Ma femme était alors encore une
jeune mère, et maman utilisait souvent l’expression
« mon petit cœur » au sujet de sa petite-fille. Puis, ce fut
au tour d’un second tableau blanc arborant des
ornementations de plumes et de papillons et agrémenté
de phrases pailletées d’accrocher mon regard. L’une
d’elles était la citation de James Dean : « Dream as if
you will live forever. Live as if you will die today »
(« Rêve comme si tu vivais éternellement. Vis comme si
tu allais mourir aujourd’hui »), suivie d’un « Kiss » (« Je
t’embrasse »). Et l’autre était une citation de la
romancière Toni Morrison : « If you want to fly, you
have to give up what weighs you down » (« Si tu veux
voler, tu dois abandonner ce qui te pèse »). Enfin, un
dernier petit tableau figurant un unique papillon me fit
frissonner lorsque j’y lus l’inscription « I’m free » (« Je
suis libre »).

L’état de relative vigilance est celui qui nous


permet d’accueillir ces messages que nous
n’aurions jamais perçus en temps normal.
En zappant les chaînes de ma télévision, je tombai
sur l’épisode d’une télénovela, genre que je
n’affectionne pas vraiment. Pourquoi suis-je néanmoins resté quelques
instants à le regarder ? Peut-être parce que je devais y voir ce signe. Au
bout de quelques secondes, une actrice énonça : « Mes morts me rendent
visite de temps en temps. » Dans le plan suivant, j’aperçus les deux
papillons en céramique accrochés au mur de la pièce où se trouvait l’actrice.
La réception de signes par messages devient plus naturelle
et fluide à mesure que nous nous établissons dans une
conscience étroite avec notre environnement.
Sur le parking de l’ancien centre commercial de mes parents, je pensais
à eux et à la proposition d’achat de leur maison que je venais tout juste de
recevoir. Au même moment, mes yeux se posèrent sur une banderole
indiquant une vente de végétaux. Deux papillons y figuraient ainsi que le
mot « Pensées ». Je tournai alors la tête d’un quart de tour supplémentaire
avant de voir le panneau d’une enseigne de produits de coiffure représentée
par une libellule. Ultérieurement, en visionnant un reportage du magazine
Cash Investigation dont l’action se déroulait en Argentine, pays où
l’espagnol est la langue officielle, je ne m’attendais guère à lire ce message
en français à l’arrière d’un taxi de Buenos Aires qui me pétrifia : « N’oublie
pas ta mère. Je me confie à Dieu » ! D’autres occurrences me firent songer
à des signes par messages interposés. Sur le quai d’une gare, je vis au sol
une housse de parapluie perdue sur laquelle était marqué « Bien au sec ».
Intuitivement, je songeai à une référence au « bien-être » associé à une
« absence de larmes » et j’y trouvai un vif réconfort. Puis, sur le parking de
mon église stationnait une voiture peu ordinaire. Son capot avant était
surmonté d’une tête de mort chromée en dessous de laquelle s’étalait cette
provocante inscription : « Peau cédée » ! Je ne pus m’empêcher d’associer
ce message à ma conviction de la survivance de l’âme et au fait que notre
corps physique n’est qu’un simple véhicule emprunté par notre esprit durant
notre existence.

Les messages que nous transmettent les signes ont


également pour visée d’accentuer nos prises de conscience.
La série télévisée américaine Lost : Les Disparus, que j’ai fortement
appréciée, faisait la part belle aux signes et synchronicités. Après avoir
acquis son intégrale en DVD, j’ai souhaité en visionner un épisode. Au
hasard, j’ai choisi un DVD et en ai fait défiler un durant
quelques minutes avant de m’arrêter sur une scène,
toujours inopinément. Deux personnages, Jake Shepard
et John Locke, échangeaient, et leur dialogue me
stupéfia : « John Locke : Voilà pourquoi vous et moi
avons certaines fois du mal à nous comprendre. Parce
que vous êtes un homme de science. Jack Shepard : Oui.
Ça veut dire que vous êtes quoi, vous ? John Locke :
Moi ? Je suis un homme de foi… Vous croyez que nous
nous sommes écrasés ici par pure coïncidence, sur cette
île précisément ? Non ! On nous a amenés ici. Dans un
but précis… C’est le destin ! Jack Shepard: Je ne crois
pas au destin ! John Locke : Si, vous y croyez !
Seulement, vous ne le savez pas encore ! » Faisant
totalement écho à ce que je vivais, les propos de
John Locke, mon personnage préféré de la série, semblaient m’être destinés
dans un « but précis » : celui de renforcer ma foi dans les signes.

■ Les signes par messages emblématiques


Nous serons parfois amenés à ressentir un lien étroit entre des
signes pourtant espacés. Le dernier jour de la vie de maman, où je
me suis trouvé physiquement auprès d’elle, nous déjeunâmes
ensemble. Puis je décidai de visionner un documentaire musical
ayant pour sujet le groupe de pop rock Genesis. J’ai toujours adoré
la fabuleuse musique de cette formation mythique et la voix
envoûtante de son charismatique leader, Phil Collins. Peu après le
départ de Michèle, en rentrant chez moi, sur le bord d’une route, un
panneau attira mon attention. Une enseigne spécialisée faisait une
promotion sur un modèle de barbecue baptisé… « Genesis E310 » !
Ce panneau ne fut visible que cinq jours.
Sur cette même route, à quelques mètres de
distance, j’avais déjà été interpellé par la présence
nouvelle d’un cœur dessiné au feutre sur un
panneau de signalisation. Finalement, dans la
galerie marchande d’un centre commercial, je
tombai nez à nez avec une affiche de concert de
Phil Collins sur laquelle était inscrit le titre de sa
prochaine tournée mondiale : « Not dead yet »
(« Pas encore mort ») ! Ce message était on ne
peut plus explicite. De plus, le mot Genesis
(« Genèse ») signifiant le commencement d’un
cycle, il était certain que tous ces messages réunis
visaient à me faire comprendre qu’il n’y a aucune fin irrémédiable !
Une autre formidable série de signes se produisit. Je suis un auteur
de l’imaginaire, spécialisé dans ce domaine médiéval fantastique
nommé « fantasy ». En me rendant à la Maison des loisirs et de la
culture de ma ville, dans la boîte à livres à disposition, je dénichai un
livre de fantasy, chose inhabituelle. Il s’agissait de Corsaire, de
Chris Bunch. Je l’empruntai et, en en parcourant rapidement
quelques pages, à l’intérieur, je découvris la présence d’un étonnant
marque-page. Une fine bande de tissu, sur laquelle figurait cette
phrase hallucinante : « Croyez-vous en l’extraordinaire ? »
Je compris alors qu’il me faudrait trouver un indice
supplémentaire en parcourant le texte des pages
marquées par la bande de tissu. Sur celle de droite, au début du
chapitre 11 de l’ouvrage, j’appris que le héros principal avait fait un
rêve au sujet de ses parents assassinés et je pus lire : « Gareth eut
la visite de ses parents, vivants et heureux de nouveau » ! Ne
m’était-il pas demandé de croire à l’extraordinaire et à la réalité de la
survivance de l’âme ? ■
2. DE PROVIDENTIELS ENCOURAGEMENTS :
SIGNES CONFIRMATOIRES
Quel bonheur ineffable que celui de ressentir, par l’intermédiaire de
signes, l’expression d’une volonté visant à confirmer la pertinence de nos
pensées ou de nos actions, et à nous soutenir dans les moments difficiles de
l’existence ! Par tous les moyens, nos « envolés » chercheront à nous
raccrocher à la vie quand nous aurons besoin d’aide, conscients qu’ils sont
désormais du fait que chaque être humain a un parcours terrestre à réaliser,
des épreuves à traverser comme des joies à éprouver, pour croître
spirituellement.

Les signes confirmatoires sont ceux qui illustrent le mieux


cette volonté des « envolés » de nous montrer qu’ils sont
vivants et sensibles à nos préoccupations.
Partir en vacances quelques semaines après avoir perdu mes parents ne
me semblait guère être une perspective follement réjouissante. Pourtant, dès
que je découvris l’île de Ré, je ressentis un tel bien-être que je me mis à
songer : Si j’avais la chance de pouvoir vivre ici un jour, comme j’en serais
heureux ! Cette pensée m’animait encore tandis que je pêchais à pied des
coquillages sur l’une des plages de l’île lorsqu’en chemin je croisai un cœur
dessiné sur le sable à côté duquel était écrit « I love the île de Ré » !
Ultérieurement, Florence Hubert me confirma que mes parents
m’encourageaient fortement à me déplacer en direction de l’océan
Atlantique !

Les messages que nous recevons sont parfois destinés à


nous encourager à garder la foi en validant certains de nos
choix.
Après avoir franchi une étape décisive dans l’écriture de mon précédent
ouvrage, j’envoyai un SMS à Delphine en lui annonçant « Ça y est ! Cette
phase est terminée ! Maintenant, le sort en est jeté ! »
Peu après, en voiture, je passai à hauteur d’un jeune
homme portant un t-shirt. Dans son dos, la phrase
imprimée me foudroya au point que je dus ralentir mon véhicule afin qu’il
repasse devant moi et que je puisse m’assurer de ne m’être point trompé.
« Alea jacta est » (« Le sort en est jeté ») : l’expression que je venais
d’écrire plus tôt ! J’en fus irradié de bonheur. On ne se remet pas facilement
de tels événements semblant relever de la science-fiction et qui, pourtant,
sont bien réels.
Un dernier événement me convainquit de la justesse de mon analyse.
Un mois après avoir pris la décision de figer le titre de mon précédent
ouvrage, Contacts au-delà des apparences, en faisant défiler les chaînes de
ma télévision, je vis apparaître en incrustation le titre du film diffusé sur le
canal que je visionnais par pure inadvertance : Au-delà des apparences !

■ Le signe confirmatoire emblématique


Le don de soigner les brûlures, que possédait
Michèle, étant lié à son inébranlable foi, la
profusion de signes que j’avais reçus d’elle m’avait
convaincu que celle-ci m’avait été transmise. Au
moment où j’achevais d’écrire une phrase relative
à cette foi héritée dans mon précédent ouvrage,
une sonnerie stridente avait retenti dans mon
bureau. C’était Lysaël qui, en balade, souhaitait me
faire part d’une information après avoir actionné le
bouton d’alerte de son talkie-walkie. Elle venait de
trouver un objet sur le bord du chemin qu’elle parcourait à vélo. Son
élocution saccadée m’interpella. Un mot énigmatique avait semblé
émerger, mais qu’avait-il à voir avec notre affaire ? « Jésus ! » Je lui
fis répéter. J’entendis à nouveau « Jésus ! » Je lui demandai de me
rejoindre pour me montrer l’objet. Sur le seuil de notre maison, je la
vis tendre sa main au bout de laquelle pendait un petit chapelet en
bois à croix carrée. Quel choc ! J’étais en train d’écrire une phrase
sur le thème de la foi et, simultanément, un chapelet me parvenait,
comme tombé du ciel. Cette synchronicité inouïe revêtait les atours
d’une authentique grâce. ■

3. UN DÉLUGE DE PIÈCES : SIGNES RÉCURRENTS


Des événements répétitifs peuvent s’imposer à nous, après l’« envol »
d’un être cher. Il ne faut pas s’en inquiéter, mais plutôt considérer que ce
sont des « clins d’œil » célestes appuyés de leur part qui n’ont d’autre visée
que de nous faire accéder à une conscience élargie de la survivance et, par
la même occasion, de nous procurer un réconfort. Il s’agit d’une sorte de fil
d’Ariane nous permettant de nous extraire progressivement du labyrinthe
insondable de la tristesse et de l’absence.

Le déclenchement de certains signes récurrents


peut survenir après une prise de conscience.
Jamais je n’aurais spontanément songé au fait que trouver régulièrement
des pièces de monnaie dans tous types de lieux pouvait se produire et
relever du domaine des signes. Peu après avoir pris connaissance du
phénomène, en visionnant le témoignage d’une personne en ayant
subitement trouvé un grand nombre après le départ d’un proche, celui-ci
s’est alors massivement produit avec moi et les miens. Au sortir de l’école,
Lysaël me tendit fièrement la première pièce d’un euro qu’elle venait de
trouver dans la cour. Je ne mis pas cette trouvaille sur le compte des signes
et, pourtant, deux jours plus tard, sur une aire de stationnement avant une
balade en forêt, deux nouvelles pièces m’attendaient. La régularité de mes
réceptions m’amena à consigner par écrit les dates, les lieux et la fréquence
de celles-ci. Durant la première année, quarante-sept pièces se sont
retrouvées inopinément sur mon chemin, soit, en moyenne, une tous les
huit jours !

Des trouvailles peuvent se produire immédiatement après en


avoir eu la prémonition.
Je me trouvais au pied d’un escalator menant à un
centre commercial et venais de songer au fait que cela
faisait deux semaines que je n’avais plus déniché de
nouvelle pièce, quand une irrépressible conviction prit
corps en moi. Cela ne m’étonnerait pas si j’en trouvais
une en haut ! pensai-je. Peu avant mon arrivée au niveau
supérieur, mon regard se détourna vers la plaque vitrée
bordant l’escalator. Derrière, je pus alors distinguer deux pièces que je
m’empressai de récupérer, tout en songeant intérieurement : C’est à peine
croyable ! Je viens d’y penser, et cela s’est aussitôt produit ! Lors d’une
balade ultérieure en ville et une halte auprès d’un noisetier, je songeais
fortement au fait que ce serait la dernière fois de l’année que j’accomplirais
un tel périple, mais aussi que ce serait l’une des ultimes occasions pour moi
de « recevoir » une pièce. Ce n’était pas une demande, juste une réflexion.
Deux minutes plus tard, dans une plate-bande végétale, je sentis mon âme
s’embraser en voyant luire une pièce de cinquante centimes d’euro.
De nombreuses autres découvertes de pièces, mais
également de billets, se produisirent. En l’espace de
quatre ans, j’en ai trouvé plus de cent trente ; ce qui
représente une fréquence toujours élevée : une pièce
tous les onze jours ! J’ai eu aussi la confirmation qu’il s’agissait bien de
signes liés aux « envolés » en parcourant le merveilleux ouvrage de Bill et
Judy Guggenheim Des nouvelles de l’au-delà dans lequel un expérienceur
relata en avoir découvert six cent quarante après la disparition d’un aimé !
Toutefois, je tiens à préciser que, bien qu’endeuillés, nous ne vivons pas
la tête constamment baissée, et nous ne nous transformons pas en détecteurs
de métaux vivants. Nous ne faisons qu’obéir à des injonctions intérieures,
même si une autre hypothèse, que je vais évoquer ci-après, n’est pas à
exclure.

■ Le signe récurrent emblématique


J’ai déjà mentionné plus haut le fait que j’avais trouvé un jeton qui,
selon moi, pouvait représenter un monument de Carthage en
Tunisie. Juste après cette découverte, j’entrai dans l’église et fis une
première halte au pied d’une statue de la Vierge Marie située en
hauteur, avant de me rendre au pied d’une deuxième. Quelques
secondes plus tard, je me mis à penser : Ces objets qui se
présentent à moi de façon répétitive sont-ils des apports ? Il faudrait
que je demande confirmation à Henry (Vignaud) ! Puis je me levai et
me dirigeai vers le banc situé au premier rang, sur lequel j’avais pour
habitude de m’installer, afin de me recueillir une ultime fois. En m’en
approchant, quelle ne fut ma stupeur lorsque je vis que, sur ma
place habituelle, reposait… une pièce de dix centimes ! À peine
avais-je fini de m’interroger sur la probabilité d’apports jalonnant ma
route qu’instantanément j’obtenais une sorte de confirmation qu’il ne
s’agissait nullement d’un hasard ! Je ne pus retenir mes larmes ni
m’empêcher de remercier l’invisible, ainsi que mes parents, tant
l’obtention de ce signe fut inouïe. ■

« Le corps est le chantier de l’âme


où l’esprit vient faire ses gammes. »
HILDEGARDE DE BINGEN

« J’entends vibrer ta voix


dans tous les bruits du monde. »
PAUL ÉLUARD,

Capitale de la douleur
LEÇON NO 17

NE PLUS SIMPLEMENT
REGARDER,
MAIS ENFIN VOIR

Trop souvent, en observant autour de nous, nous n’avons accès qu’à une
infime partie de notre environnement et de ses informations et, encore,
notre perception se voit-elle colorée par notre mental, nos pensées, nos
émotions. La vision du réel, elle, ne souffre d’aucune imprécision. Elle est
totale, non affectée, pure par nature. Dès lors que nous commençons à
l’appréhender, nous ne pouvons qu’accéder à la quintessence des
phénomènes et récolter cette « fleur de ciel » que sont les signes. Notre
vision affinée découle d’un état proche de celui que connaissent les
médiums. Le fait de perdre un être cher crée en nous une brèche
transcendant toutes nos dimensions et modifiant substantiellement notre
taux vibratoire qui, à certains moments, se rapproche de celui des sensitifs.
Nous développons des intuitions, sommes parfois assaillis de prémonitions
et percevons davantage les synchronicités. Méditer en pleine conscience, se
relaxer, écouter de la musique apaisante, se fier à sa « petite voix »
intérieure peut nous aider à élever notre niveau énergétique et à le stabiliser.
Après un deuil, il n’est guère anormal de sentir notre personnalité se
modifier en profondeur. Non seulement devenons-nous plus altruistes, mais,
subitement, l’aspect matériel de la vie revêt une importance moindre. Nous
gagnons en maturité comme en spiritualité. Personnellement, j’ai
l’impression qu’en ayant « perdu » Michèle et François, en retour, j’ai reçu
d’eux d’inestimables cadeaux. Avoir réussi à le conscientiser m’aide au
quotidien à voir finement le réel. Bien que différente, ma relation avec eux
est devenue tellement forte et vaste, ma vision de la vie également ! Aussi
convient-il dès à présent d’intégrer que la peine, la peur, la colère ou la
rétention du passé nous aveuglent. Les « envolés » nous demandent de
chasser de notre esprit toutes ces émotions négatives et de vibrer le plus
possible sur l’unique fréquence de ce sentiment d’amour éternel que nous
éprouvons les uns pour les autres. À partir de ce moment, voir les signes
devient un vrai jeu d’enfant !

Comprendre que le temps


n’a aucune importance :
les signes différés

La fréquence de réception des signes est un sujet sensible et complexe à


analyser. Ce n’est qu’à partir des constatations les plus objectives possible
que nous pourrons espérer en inférer des fragments d’une vérité
individuelle restant à confronter à celle d’autres individus. Ce qu’il convient
de garder à l’esprit, c’est qu’il serait illusoire de penser que les signes de
nos « envolés » ne surviendraient que de manière automatique, après une
période de désarroi ou de chagrin. Il le serait tout autant de croire que nous
les attirerions – voire les provoquerions nous-mêmes – par notre seul
pouvoir psychique, ou qu’ils seraient le fruit d’hallucinations. Car, si après
la perte d’un être cher, un quart des endeuillés déclarent en percevoir,
comment expliquer qu’une majorité de personnes désireuses d’en recevoir
n’en distinguent hélas pas ? Comme je l’ai indiqué à maintes reprises, force
est de constater que la survenance de signes résulte d’une intention
extérieure, qu’ils se manifestent pour nous apporter réconfort et soutien, et
que la seule chose que nous ayons à faire est de pacifier notre esprit afin de
développer cette part intuitive de nous la mieux à même de les accueillir.
Malgré tout, même après avoir reçu plusieurs centaines de signes
comme cela a été mon cas, il peut y avoir des périodes où ils seront moins
présents. Il ne faut ni s’en émouvoir ni penser que nos « envolés » ne se
manifesteront jamais plus ou qu’ils nous ont abandonnés une seconde fois.
Ils ne nous abandonneront jamais. Il est essentiel d’en avoir conscience tout
comme d’admettre que notre vie terrestre ne s’interrompt pas après le
départ d’un être cher, mais prend un cours différent, exactement comme nos
aimés poursuivent une nouvelle existence céleste. Après le départ de
Michèle et François, les médiums que j’ai rencontrés m’ont tous indiqué
qu’ils traversaient une indispensable phase de régénération, d’élévation,
d’évolution, et que, donc, le contact entre nous se poursuivrait, mais de
façon plus espacée et apaisée. Un nombre moins important de signes ne
signifie pas que leur amour baisse d’intensité. Bien au contraire.
Aussi, dans cette catégorie des signes différés, tenais-je à mentionner un
exemple unique lié à mes grands-parents, mais révélateur, car illustrant que
le temps n’a aucune prise sur la puissance infinie de l’amour. À celles et
ceux d’entre vous qui se languissent de recueillir un signe d’un être cher, je
répondrai ceci. Moi-même, je n’en ai guère perçu après le départ de mes
deux grands-parents maternels alors que j’en ai certainement été
destinataire, mais pouvais-je alors seulement les voir ? Ce n’est que
maintenant, plus de vingt années après leur « envol », que je commence à
en obtenir d’eux. Même si cela n’est pas facile à accepter, n’ayez aucune
frustration. Vos aimés vous enverront des signes, et vous les percevrez le
moment voulu. Ne vous en fustigez jamais, et ce d’autant plus qu’un jour,
vous le savez, je l’ai abondamment illustré dans mes ouvrages, vous les
retrouverez, et ce sera alors le plus beau signe de reconnaissance que vous
pourrez jamais obtenir d’eux, comme la plus grande réjouissance !

■ Les signes différés emblématiques


Cela faisait quelque temps que la fréquence des signes que je
recevais commençait à s’espacer lorsque, en me rendant en voiture
à ma jardinerie située en lisière d’une forêt, à l’occasion de la fête
des Grands-Mères, je vis une scène émouvante qui me fit
instantanément songer à un événement familial passé. Quelques
mètres devant moi, un couple de sangliers et trois petits marcassins
achevaient de traverser la route à vive allure. Dans leurs jeunes
années, Marie-Rose et Émile, mes grands-parents, avaient eu un
spectaculaire accident de voiture lié à la traversée inopinée d’un
sanglier qui avait complètement détruit leur véhicule et péri sur-le-
champ. Cette pensée me faisait déjà frémir lorsque je songeai à la
synchronicité avec la fête des Grands-Mères ! Le sentiment que
Marie-Rose et Émile avaient souhaité m’adresser un clin d’œil en
cette occasion s’était clairement fait jour en moi.

De retour de la jardinerie, sur cette même route, mais en sens


inverse, je me trouvai bientôt derrière un véhicule. Je pus alors
distinguer sur sa plaque d’immatriculation les lettres « FB », initiales
de François Bernad, avant que mon émotion
n’atteigne son comble en visualisant l’emblème de
la marque de la voiture, une Mercedes de type
« Marco Polo ». « Marco Polo » ! Le surnom que
n’avaient eu de cesse de me donner mes grands-parents durant
toute ma jeunesse ! Un torrent de joie m’inonda. ■

« Nul ne peut atteindre l’aube


sans passer par le chemin de la nuit. »
KHALIL GIBRAN

Le Sable et l’Écume

« L’amour est ce qui reste quand il ne reste plus rien. Nous avons tous cette
mémoire au fond
de nous quand, au-delà de nos échecs,
de nos séparations, des mots auxquels nous survivons, monte du fond de la
nuit comme un chant
à peine audible, l’assurance qu’au-delà des désastres
de nos biographies, qu’au-delà même de la joie,
de la peine, de la naissance
et de la mort, il existe un espace que rien ne menace,
que rien jamais n’a menacé
et qui n’encourt aucun risque de destruction,
un espace intact,
celui de l’amour qui a fondé notre être. »
CHRISTIANE SINGER,

Où cours-tu ? Ne sais-tu pas que le ciel est en toi ?


LEÇON NO 18

QUE FAIRE SI L’ON NE PERÇOIT


AUCUN SIGNE ?

À l’approche de la fin de cet ouvrage, si vous n’avez toujours pas


identifié un possible signe que vous auriez déjà reçu parmi toutes les
catégories que nous avons explorées ensemble, qu’en penser ? Que votre
aimé ne veut plus avoir de contact avec vous ? Qu’il lui est impossible de
communiquer ? Que l’après-vie n’existerait pas ? À la lumière de ce
témoignage nourri comme de mon précédent ouvrage, j’espère que vous
aurez ressenti qu’il est préférable d’écarter cette dernière hypothèse.
Rappelons qu’une absence de perception de signes n’est pas synonyme
d’absence d’émission. Il faut aussi savoir que, nos êtres chers poursuivant
leur existence et connaissant une évolution spirituelle, à certaines périodes,
il sera difficile d’en obtenir d’eux. Enfin, s’ils étaient déjà peu loquaces de
leur vivant, ils peuvent avoir conservé leurs anciennes habitudes de
communication.
Pour ma part, durant les trois premières années ayant suivi le départ de
mes parents, j’ai expérimenté énormément de contacts avec eux, dont le
nombre avoisine certainement le double de ceux que je vous ai ici relatés.
Depuis, ils sont devenus plus sporadiques et concentrés sur quelques
catégories. Grâce à eux, ma vie a repris un cours normal. Je ne suis plus en
demande aujourd’hui. Les signes étant destinés à nous faire comprendre la
réalité de la survivance, une fois cette conviction acquise, peut-être sont-ils
jugés moins utiles par leurs expéditeurs. Quoi qu’il en soit, ne pensez
jamais avoir été abandonnés par vos aimés. En cas de besoin, adressez-vous
à ces « guérisseurs de l’âme » que sont les authentiques médiums
professionnels. Ils seront les mieux à même d’établir un contact avec eux
pour vous et de vous faire sentir qu’un lien indéfectible vous unira toujours.
Car l’amour véritable ne meurt jamais. Nous en serons tous témoins au
moment des grandes retrouvailles.

Voir ce qui doit être vu :


les signes par matérialisation

Dans cette ultime rubrique, nous évoquerons ces signes parmi les plus
spectaculaires au cours desquels se produira une matérialisation de l’esprit
de nos « envolés ». Le plus souvent, ce sont les rêves qui nous permettent
de les revoir apaisés, rajeunis, parfois vêtus de vêtements blancs et, en de
telles occasions, ils nous transmettront de providentiels messages. Plus rares
sont les personnes qui auront la chance d’obtenir un contact visuel avec eux
à l’état de veille. Étant donné qu’ils souhaitent avant tout nous rassurer, il
n’est guère étonnant que ce mode de communication soit plus confidentiel,
tout un chacun n’étant pas prêt psychologiquement à voir la silhouette de
son aimé surgir et venir s’asseoir au bord de son lit en souriant. Semblable
événement peut provoquer un grand choc émotionnel. Plusieurs
témoignages édifiants de personnes ayant ainsi vu apparaître leur être cher
devant eux figurent dans ces deux ouvrages remarquables que sont Des
nouvelles de l’au-delà de Bill et Judy Guggenheim et Communication
induite après la mort : une thérapie révolutionnaire pour communiquer
avec les défunts d’Allan Botkin (Guy Trédaniel éditeur). Pour ma part,
même s’il ne m’a pas encore été donné d’apercevoir la silhouette intégrale
de mes parents, j’ai néanmoins vécu une expérience inouïe que plusieurs
médiums m’ont confirmé avoir été l’apparition partielle d’une entité que je
sais, dans mon cœur, avoir été maman.

■ Le signe par matérialisation emblématique


La majorité des signes reçus de nos « envolés » font intervenir un
vécu subjectif, bien qu’objectivable. Pour les sceptiques, dont
j’estime faire partie – ce vocable désignant avant tout pour moi les
individus ouverts d’esprit et prêts à se confronter honnêtement à de
nouvelles réalités et à envisager de nouveaux paradigmes sans a
priori – comme pour les personnes n’ayant jamais expérimenté ces
phénomènes, cela peut introduire une notion de doute.

Le signe que je vais vous relater est l’un des plus


forts, des plus objectifs et des plus
synchronistiques qu’il m’ait été donné de recevoir.
Sa valeur probante est d’autant plus grande qu’il
s’est produit dans la maison de Michèle une
semaine après sa disparition. Étant donné que
celle-ci était inoccupée et que nous souhaitions
nous prémunir de toute intrusion, Alain et moi avions décidé d’y
installer deux caméras de surveillance infrarouges. L’une d’elles se
situait dans le salon et, sur l’image qu’elle captait, était visible
l’escalier menant au premier étage. La nuit qui suivit l’installation du
dispositif, vers trois heures trente du matin, ne trouvant guère le
sommeil, bien que n’en ayant reçu aucune alerte, je décidai de me
connecter à l’application de surveillance des caméras. Quelque
chose d’inexplicable m’y avait poussé. Je regardais distraitement
l’image sur ma tablette quand, tout à coup, je vis quelque chose se
mouvoir en haut de l’escalier, comme en suspension. Une caméra
infrarouge est censée révéler la présence de corps solides. Là, une
masse énigmatique dense flottait dans les airs, se déplaçant de
gauche à droite et de haut en bas à des vitesses variables, comme
s’il s’était agi d’un être vivant s’agitant erratiquement. Or nul être
vivant ayant schématiquement la forme aplatie d’un grand globule
sanguin n’était censé voleter de la sorte à cet endroit. Je fus si
médusé par cet inexplicable phénomène que, sans délai, je fondis
dans mon bureau afin d’effectuer une capture vidéo de la scène sur
mon ordinateur. Je détiens une copie de plus de vingt minutes de
cette ahurissante apparition. Instinctivement, je compris qu’elle était
très vraisemblablement liée à maman en raison de sa récente
inhumation, mais, surtout, du fait que je l’avais retrouvée inanimée
non loin d’où elle était en train de se produire.

Quelques mois plus tard, alors que la maison avait été vidée et avait
fait l’objet d’un compromis de vente, je reçus un curieux appel
téléphonique. La personne au bout du fil me demanda si elle était
toujours disponible. Au lieu de répondre simplement « non ! » et de
mettre un terme à notre conversation, j’en fus comme empêché. Je
demeurai à l’écoute de mon interlocuteur qui, alors, m’annonça qu’il
ne souhaitait pas l’acquérir. Il travaillait pour une société chargée de
repérer des lieux en vue de tournages cinématographiques et
recherchait une habitation vide pourvue d’un long couloir pour un
film particulier. Ce premier détail me frappa. Henry Vignaud m’avait
indiqué que c’était précisément dans ce couloir que Michèle avait eu
un début de malaise le soir de son départ. Et puis, jamais dans ma
vie je n’avais été contacté en vue d’un éventuel tournage. Si, pour
des raisons logistiques, celui-ci n’eut finalement pas lieu dans la
maison de mes parents, un immense frisson me parcourut l’échine
lorsque j’appris de la bouche de mon interlocuteur le nom du film en
question. En toute objectivité, je pense que quiconque en aurait
alors pris connaissance n’aurait pu qu’être abasourdi. Il s’agissait du
film de Xavier Giannoli intitulé… L’Apparition, et il traitait
d’apparitions présumées de la Vierge Marie dans une petite ville des
Alpes, ce qui faisait totalement écho à celle survenue près de
l’escalier de la maison de mes parents ! Pouvais-je être témoin de
synchronicités plus formidables et saisissantes ? ■

« Vous devez vivre pleinement.


Aussi, lorsque vous perdrez quelqu’un de cher,
vous serez certes en “deuil”,
mais vous n’aurez pas de “travail” de deuil.
Le “travail” de deuil est un “travail en souffrance”.
Il se nourrit de la peur, de la honte, de la culpabilité
et de toutes les émotions “contre-nature”.
Ce qui, bien sûr, dévore votre énergie
et nuit à votre santé,
à l’intégrité de vos facultés. »
ELISABETH KÜBLER-ROSS,

La mort est une question vitale

« Si je ne reviens pas physiquement,


n’oublie pas que, chaque fois que tu sentiras
la brise sur ton visage,
ce sera moi qui serai revenu t’embrasser. »
DAVID SERVAN-SCHREIBER,
On peut se dire au revoir plusieurs fois

Le voyage continue…

À présent que nous avons achevé d’arpenter ensemble les multiples


régions de ce fabuleux pays des signes en compagnie de Michèle et
François, je pense que vous conviendrez avec moi que tant d’illustrations de
communications avec l’invisible vécues par une même personne constituent
un matériau de première main des plus solides. Voilà qui vient à nouveau
étayer cette survivance de l’âme dont la preuve m’avait déjà été apportée
spectaculairement par la médiumnité, et que j’ai abondamment illustrée
dans mon précédent ouvrage. Quatre années m’ont été nécessaires pour
pouvoir assimiler ces près de quatre cents signes issus de quarante-
trois catégories différentes, les analyser, les classifier et les retranscrire au
sein de cet ouvrage. J’ai parfois pensé qu’il me serait impossible d’en
rendre compte tant, à certains moments, la tâche m’a semblé titanesque.
Pourtant, grâce à l’invisible et à l’inextinguible amour de mes parents, je
suis parvenu à revivre intérieurement chacun d’entre eux et à en ressentir à
nouveau les moindres bienfaits avant de vous les restituer. C’est aussi cela,
la magie des signes. Ils procurent un bien fou à ceux qui les reçoivent
comme à ceux qui les offrent. Mon souhait constant aura été que ce livre
vous instruise tout en vous apportant un réconfort objectif.
Un jour, quelqu’un m’a dit : « Je ne connais personne qui ait obtenu
autant de signes de défunts que vous ! » Dût ma modestie en souffrir, je
confirme qu’un si grand déferlement de signes m’a assailli que je me suis
un peu retrouvé dans la position de ces illustres expérienceurs que sont
Eben Alexander, Anita Moorjani ou Jean Morzelle, entre autres, qui ont
vécu des expériences si inouïes sans pouvoir immédiatement s’en ouvrir à
des personnes ayant eu un vécu similaire. En fin de compte, cela s’est avéré
être une vraie bénédiction pour moi, mais aussi l’un des plus grands défis
de ma vie. Il m’a fallu apprendre à discerner, seul, à réévaluer ces certitudes
qui m’avaient été imposées artificiellement, à faire fi des remarques
désobligeantes qui m’ont parfois été adressées, à ressentir ce qui résonnait
le plus en moi, ce qui faisait vibrer mon âme en passant d’abord par le filtre
de mon cœur. Voilà pourquoi je formule le vœu le plus sincère que vous
ayez pu retirer de mon ouvrage de profitables enseignements ainsi que de
providentiels éclaircissements. Que vous soyez ainsi mieux équipé pour, à
votre tour, renouer ou perpétuer ce lien d’amour avec vos êtres chers.
Car ce voyage ne s’arrêtera pas en si bonne route tant il aura des
prolongements ne serait-ce que par ce cheminement intérieur que chacun
d’entre nous est conduit à mener. Dans les prochains jours, les prochaines
semaines, par vous-même, vous poursuivrez le périple. Vous ferez de
nouvelles découvertes et, je l’espère, recevrez de merveilleux signes. « En
apparence, la vie n’a aucun sens. Et, pourtant, il est impossible qu’il n’y en
ait pas un ! » avait justement compris Albert Einstein. Puisse mon
témoignage avoir fait vibrer, au fil de ces pages, dans votre poitrine le sens
fondamental de l’existence ! Celui d’aimer. Sans limites. Jusque par-delà le
voile. Nous ne faisons pas que passer sur cette terre. Notre vie ne se résume
pas à un écheveau de lois biologiques qui nous gouverneraient sous le sceau
d’une implacable matérialité. La mort est l’une des dernières grandes
illusions que nous ayons encore à débusquer. Pour en avoir pleinement
conscience, encore faut-il avoir le désir et la possibilité d’élargir sa
conscience et, en premier lieu, d’accueillir sans préjugés ces fabuleux
signes qui ne trompent pas.
Nous sommes aussi certainement au seuil de nouvelles découvertes
scientifiques qui repousseront encore les frontières de nos connaissances en
matière de persistance de la conscience après la mort et de sa non-
localisation unique dans le cerveau, et qui viendront confirmer ce que nous
autres, humbles expérienceurs de bonne foi, avons déjà appréhendé avec
notre intuition et notre âme. Dans l’attente qu’adviennent ces jours bénis où
les communications spirituelles s’amplifieront et seront enfin
communément admises, ne bradons jamais ces précieuses convictions que
nous avons acquises grâce à l’amour que ne cessent de nous transmettre nos
êtres chers. Ayons toujours à l’esprit que nous sommes les mieux à même
de sentir, dans notre tréfonds, ce qui est juste et vrai.
Je ne terminerai pas sans dire un dernier mot au sujet du deuil. Quand
mes parents sont partis à trois mois d’intervalle, cette irrépressible pensée
m’a submergé : Je n’ai pas les moyens du désespoir ! Au tout début, j’ai
songé qu’il ne s’agissait que d’un mécanisme d’autodéfense face à
l’immense douleur qui avait entrepris de m’anéantir. Puis, après avoir reçu
des premiers signes d’eux, j’ai compris le sens profond de cette phrase.
Accomplir son chemin de deuil, ce n’est pas s’évertuer à absorber un choc
ni s’employer à éliminer un traumatisme de son psychisme. Ce n’est pas
non plus se contenter de balayer de sa mémoire ce qui fait mal pour espérer
reprendre le cours prétendument normal d’une vie.
Pour moi, un cheminement réussi après un deuil passe inévitablement
par une profonde renaissance spirituelle. Il ne saurait être réduit à un simple
retour au calme du corps et à une pacification artificielle de l’esprit. Car,
quoi que puisse nous sommer de penser la société humaine, nos aimés
vivront toujours en nous. C’est une réalité incontournable. Aussi,
demeurons ouverts et n’ayons aucune honte à verser ces épisodiques larmes
qui attestent de la valeur, de la permanence et de la puissance de notre
amour pour eux. Je suis heureux de n’avoir jamais plié sous le joug de cette
pression sociétale nous intimant d’« accomplir » au plus vite notre deuil, de
tuer dans l’œuf toute espérance de transformation intérieure et de
renouveau.
Je n’ai personnellement pas eu à « faire » mon deuil et j’ose affirmer ici
que ce sont essentiellement les signes et les preuves de survivance que j’ai
reçus qui m’ont procuré un apaisement durable, ainsi qu’une absence totale
de crainte de la mort.
Je vous souhaite cette même chance du plus profond de mon cœur !
REMERCIEMENTS

En premier lieu, je souhaiterais adresser, par-delà le voile, le signe de


remerciement le plus immense que je puisse donner aux merveilleux êtres
célestes qui, par ceux qu’ils n’ont cessé de me destiner, m’ont une nouvelle
fois témoigné l’amour infini qu’ils m’ont toujours porté, amour infini que je
leur porterai toujours également : mes inestimables parents, Michèle et
François, et mes si chers grands-parents, Marie-Rose et Émile. Je sais que,
bien que la plus tardive possible, l’heure de nos retrouvailles marquera
l’avènement d’une nouvelle vie radieuse.
Je remercie du plus profond de mon cœur et de mon âme ma femme,
Delphine, et ma fille, Lysaël, pour leur soutien et leur amour continus. Sans
vous, il m’aurait certainement été très difficile de mener à son terme un
projet aussi long, ambitieux et intime, requérant tant d’énergie et de
précision.
J’adresse mes plus vibrants remerciements aux équipes du groupe Guy
Trédaniel et des éditions Exergue, particulièrement à Claudia Trédaniel, à
Guy Trédaniel et à mon éditrice, Cathy Selena, pour leur confiance
renouvelée et leur soutien.
Je voudrais également remercier très chaleureusement mon amie
Céline Franoux, médium exceptionnelle, pour tout ce qu’elle m’a apporté
de si positif et lumineux, ainsi que toutes mes lectrices et tous mes lecteurs,
en particulier celles et ceux m’ayant témoigné leur intérêt pour mon
précédent ouvrage Contacts au-delà des apparences – Quatre médiums
prouvent la survivance de l’âme. Depuis sa publication, vos nombreux
messages m’ont touché au cœur et conforté dans l’idée qui a toujours été
mienne qu’en étant authentique, honnête, sincère et animé par l’amour on
ne peut que recevoir en retour des appréciations en adéquation avec ces
valeurs cardinales. Ayant rédigé le présent ouvrage comme une suite
logique du précédent, puissiez-vous avoir éprouvé autant de joie, reçu
autant de réconfort et vibré autant d’espérance à sa lecture que lors de celle
de Contacts, et que moi lors de son écriture !
D’aussi profondes métamorphoses ne pouvant
advenir sans le concours de l’Invisible,
loué soit-il de nous venir en aide,
notamment par l’intermédiaire des signes,
en nous restaurant dans notre intégrité spirituelle
et en attestant ainsi de notre grandeur d’âme !
BIBLIOGRAPHIE

Allix Stéphane, Après… Quand l’au-delà nous fait signe, Albin Michel,
2018.
Bernad Jean-Marc, Contacts au-delà des apparences — Quatre
médiums prouvent la survivance de l’âme, Exergue, 2020.
Blanc-Garin Monique et Jacques, En communion avec nos défunts :
dans l’infinitude de l’amour, Fernand Lanore, 2012.
Botkin Allan, La Communication induite après la mort, Guy Trédaniel
éditeur, 2015.
Brune François, Les morts nous parlent, Le Livre de poche, 2009.
Combes Claudette, Signes de l’autre rive, Cid Éditions, 1997.
Elsaesser Evelyn, Quand les défunts viennent à nous, Exergue, 2017.
Guggenheim Bill et Judy, Des nouvelles de l’Au-delà : de nouveaux
champs de recherche sur l’après-vie confirment que la vie et l’amour sont
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Guillemant Philippe, Le Pic de l’esprit : une randonnée initiatique dans
le territoire de la pensée, Guy Trédaniel éditeur, 2017.
Jung Carl Gustav, Ma vie, Gallimard, 1991.
Jung Carl Gustav, Synchronicité et Paracelsia, Albin Michel, 1988.
Leterrier Romuald et Morisson Jocelin, Se souvenir du futur, guider son
avenir par les synchronicités, Guy Trédaniel éditeur, 2019.
Peat David, Synchronicité : le pont entre l’esprit et la matière, Éditions
du Rocher, 2001.
Prieur Jean, Les morts ont donné signes de vie, Fernand Lanore, 1990.
Radin Dean, La Conscience invisible : le paranormal à l’épreuve de la
science, Presses du Châtelet, 2000.
Ragueneau Philippe, L’Autre Côté de la vie, Pocket, 2001.
Reeves Hubert, Cazenave Michel, Pribram Karl, Solié Pierre, Von Franz
Marie-Louise et Etter Hansuelli F., La Synchronicité, l’âme et la science,
Albin Michel, 2017.
Teodorani Massimo, Synchronicité, le rapport entre physique et psyché,
de Pauli et Jung à Chopra, Macro Éditions, 2020.
Van Cauwelaert Didier, Karine après la vie, Le Livre de poche, 2004.
Verberke Chris, Comment reconnaître les signes de l’au-delà, Éditions
Exergue, 2015.
Wauters Anna Maria et König Hans Otto, Nouvelles découvertes sur
l’au-delà – Une recherche scientifique sur les contacts avec l’invisible,
Éditions Trajectoire, 2016.
Wilcok David, La Clé de la synchronicité, Ariane, 2014.
À PROPOS DE L’AUTEUR

Jean-Marc Bernad est diplômé de l’ESCP (École supérieure de


commerce de Paris) et a notamment occupé la fonction d’auditeur interne à
l’international dans une grande multinationale française. Puis, l’écriture
s’est imposée à lui, et il est devenu auteur dans plusieurs genres
(ésotérisme, spiritualité, poésie, contes, fantasy). Parolier Sacem, il a écrit
des centaines de textes de chansons, notamment celui de Celle que tu vois
pour Jenifer Bartoli, gagnante de la première édition de la Star Academy,
titre paru sur deux de ses albums dont les ventes cumulées à ce jour
avoisinent le million de copies. Dans son précédent ouvrage, Contacts au-
delà des apparences – Quatre médiums prouvent la survivance de l’âme, il
témoigne des séances médiumniques qu’il a vécues avec Henry Vignaud,
Florence Hubert, Alain Joseph Bellet et Céline Franoux après la perte de ses
deux parents, et qui lui ont apporté la preuve absolue de leur survivance. Il
a réalisé un film sur la médiumnité intitulé Céline Franoux médium —
L’amour n’a jamais de fin, ainsi que deux captations de ses conférences
médiumniques publiques, et réalisé une captation publique d’une
conférence d’enseignements spirituels d’Alain Joseph Bellet. Depuis 2018,
Jean-Marc est très impliqué dans l’aide auprès des personnes en deuil, dans
la recherche sur la survivance de l’âme ainsi que dans la spiritualité. Ses
expériences en tant que TCIste (praticien en transcommunication
instrumentale) et ses échanges et partages avec des experts (Hans Otto
König, Jacques Blanc-Garin…) ont abouti à la publication d’articles dans
des revues spécialisées (Revue de l’au-delà, Le Messager). De nombreuses
personnes s’intéressent à ses recherches dans le domaine de la survivance,
et des associations d’aide au deuil le sollicitent pour des conférences.
jeanmarcbernad.contacts@gmail.com
« Jean-Marc Bernad Officiel », « Mondes Opalescents » et « Présence
d’Esprits »
« Mondes Opalescents »
SUR LE MÊME SUJET, PAR L’AUTEUR

Films sur Céline Franoux et la médiumnité (visionnables sur la chaîne


YouTube « Mondes Opalescents »)
Céline Franoux médium – L’amour n’a jamais de fin
Réalisé par Jean-Marc Bernad – 200 000 vues
Céline Franoux médium –
On ne voit bien qu’avec le cœur
Céline Franoux médium –
Nos aimés sont toujours présents
Ouvrages sur la médiumnité
Jean-Marc Bernad, Contacts au-delà des apparences – Quatre médiums
prouvent la survivance de l’âme, Exergue, 2020.
Avec la participation de Céline Franoux
Céline Franoux et Jean-Marc Bernad,
La Dame des Anges, Exergue, 2022.

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