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La prospection de l’or alluvionnaire à

la sondeuse légère : tests in situ et


étude de cas en Guyane française
Rapport final
BRGM/RP-68753-FR
Janvier 2019
La prospection de l’or alluvionnaire à
la sondeuse légère : tests in situ et
étude de cas en Guyane française
Rapport final
BRGM/RP-68753-FR
Janvier 2019
Étude réalisée dans le cadre des opérations
de Service public du BRGM AP18CAY021

G. Aertgeerts, M. Cabidoche, E. Fournier, E. De Wailly,


N. Brisset, B. Joseph, P. Bourbon, T. Brouard, M. Champion et S. Plat

Avec la collaboration de
Riva et Raymondo

Vérificateur : Approbateur :
Nom : I. Duhamel-Achin Nom : L. Verneyre

Fonction : Resp. Unité DGR-MIN Fonction : Directrice BRGM Guyane

Date : 19/03/2019 Date : 01/04/2019

Signature : Signature :

Le système de management de la qualité et de l’environnement


est certifié par AFNOR selon les normes ISO 9001 et ISO 14001.
Mots-clés : ressources minérales, prospection et exploration alluvionnaire, or, cartographie, Guyane
française, méthode des trapèzes, sondeuse, tarière, tricône, carottier, pelle mécanique.

En bibliographie, ce rapport sera cité de la façon suivante :

Aertgeerts G., Cabidoche M., Fournier E., De Wailly E., Brisset N., Joseph B., Bourbon P., Brouard
T., Champion M., et Plat S. (2019) – La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in
situ et étude de cas en Guyane française. Rapport final. BRGM/RP-68753-FR, 77p., 35 fig., 12 tabl., 2 ann.

© BRGM, 2019, ce document ne peut être reproduit en totalité ou en partie sans l’autorisation expresse du BRGM.
La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Synthèse

D epuis 2016, dans le cadre de plusieurs conventions signées entre le BRGM et le Ministère
de la Transition Ecologique et Solidaire (Bureau DGALN/DEB), le BRGM travaille en appui
à la filière aurifère de Guyane française. Les deux premières études réalisées ont permis de
synthétiser, dans un premier temps, les limites des méthodes de prospections employées et,
dans un second temps, les limites des méthodes d’exploitations employées. Concernant la
prospection, la première étude préconisait l’utilisation de moyens moins coûteux et plus légers
que la pelle mécanique, en particulier pour des sites difficilement accessibles. De plus, cette
étude préconisait aussi l’utilisation d’une méthode de calcul (méthode des trapèzes) pour estimer
les potentialités du gisement.

Pour l’année 2018, la convention n°2102457320 entre MTES et BRGM comprenait à nouveau un
volet Appui Mine Guyane basé sur les perspectives proposées dans le cadre des études
précédentes, et dont les trois objectifs ont été définis comme suit :
- réaliser la prospection d’un gisement d’or telle qu’elle est préconisée par le BRGM et en
parallèle aux méthodes de prospection employées classiquement en Guyane ;
- fournir à la DEAL des éléments de comparaison attestant de la faisabilité technique et
scientifique des méthodes préconisées ;
- créer des documents de références, tels qu’ils pourraient être exigés par la DEAL, avant
délivrance d’ARM (Autorisation de Recherche Minière) ou d’AEX (Autorisation
d’Exploitation) et pouvant servir d’exemples pour les opérateurs miniers.

Tout d’abord, ce rapport expose le travail nécessaire avant même le dépôt d’une demande d’ARM
et propose un document de référence qui pourrait être exigé par les autorités compétentes :
cartographie du plan de prospection. Cette cartographie doit être construite en 2 étapes :
premièrement, une analyse géomorphologique de la zone envisagée à la prospection, puis un
repérage de terrain.

Pour des raisons logistiques et chronologiques, seul 1/5ème d’une prospection à la pelle
mécanique a été suivi dans le cadre de cette étude. Le matériel utilisé est une sondeuse légère
à moteur thermique disposant de trois modes (tarière, carottier et tricône) qui ont chacun été
testés. Le coût complet, hors octrois de mer, de cette machine est de 51 000 €. Néanmoins, cette
étude a montré que seul le mode tarière était pertinent. Le coût de cet équipement en mode
unique serait donc ainsi réduit à environ 28 000 €, ce qui le rend plus accessible. Cette sondeuse
peut être transportée et mobilisée sur le terrain à l’aide d’un quad et d’une remorque. Bien que
beaucoup plus lente à déplacer qu’une pelle mécanique, cette machine présente une empreinte
environnementale (consommation énergétique, destruction de la forêt, perturbation du milieu,
etc.) nettement plus faible qu’une pelle mécanique. Elle est, de plus, facilement transportable en
4x4, pirogue ou même hélicoptère. Pour une utilisation optimale, il est vivement conseillé d’ouvrir
les layons dans le couvert végétal en amont de la prospection. Par ailleurs, le coût de déploiement
sur site de cette machine (18 500 € pour 30 jours ouvrés) la ramène au niveau d’une prospection
à la pelle mécanique (19 500 € pour 15 jours ouvrés).

Les résultats obtenus en termes de teneur en or sont, dans une certaine mesure, comparables à
ceux de la pelle mécanique et il apparait que pour des sites peu accessibles à la pelle mécanique,
cette solution est tout à fait envisageable. Cependant, des tests complémentaires sont
nécessaires pour entériner cette conclusion.

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A l’issue de la prospection, une cartographie des résultats, cohérentes avec le plan de


prospection établie initialement, doit être produite et fournie aux autorités compétentes en matière
d’AEX.

Enfin, dans le cadre de cette étude, la méthode des trapèzes a été utilisée sur un set de données
fictives mais basé sur le plan de prospection proposé pour la zone d’étude. Tous les calculs sont
décomposés afin de permettre aux opérateurs miniers de reproduire la méthode. A ce sujet, il est
recommandé de dissocier les calculs en 2 tableaux qui devraient être également fournis en amont
d’une demande d’AEX.

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Sommaire

1. Introduction ........................................................................................................... 11

2. Contexte géologique ............................................................................................. 13

3. Matériel et méthode ............................................................................................... 15

3.1. PREAMBULE ................................................................................................... 15

3.2. LA PELLE MECANIQUE .................................................................................. 15


3.2.1. Caractéristiques techniques .................................................................... 15
3.2.2. Caractéristiques économiques ................................................................ 15
3.2.3. Impacts environnementaux et risques pour le personnel d’exploration.... 16
3.2.4. Méthode de prospection ......................................................................... 19

3.3. LA SONDEUSE LEGERE ................................................................................ 19


3.3.1. Caractéristiques techniques .................................................................... 20
3.3.2. Caractéristiques économiques ................................................................ 23
3.3.3. Impacts environnementaux ..................................................................... 25

3.4. METHODE DE PROSPECTION THEORIQUE ET DOCUMENTS DE REFERENCE


26
3.4.1. Analyse topographique et géologique du secteur .................................... 27
3.4.2. Acheminement, installation et déplacement du matériel .......................... 39
3.4.3. Mode tarière............................................................................................ 41
3.4.4. Modes carottier et tricône........................................................................ 43
3.4.5. Codification des échantillons ................................................................... 45
3.4.6. Concentration et pesée de l’or ................................................................ 45

4. Résultats ................................................................................................................ 47

4.1. EVOLUTION CHRONOLOGIQUE ET VITESSE GLOBALE D’AVANCEMENT 47

4.2. L’ECHANTILLONNAGE DU STERILE ............................................................. 49

4.3. L’ECHANTILLONNAGE DU GRAVIER ............................................................ 49

4.4. L’ECHANTILLONNAGE DE L’ARGILE D’ALTERATION DU SOCLE ............... 51

5. Discussion ............................................................................................................. 53

5.1. PELLE MECANIQUE VS. SONDEUSE LEGERE ............................................ 53


5.1.1. Coûts de prospection .............................................................................. 53
5.1.2. Teneurs mesurées .................................................................................. 55
5.1.3. Sécurité .................................................................................................. 55
5.1.4. Environnement ........................................................................................ 56

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5.2. LE SYSTEME SONDEUSE LEGERE/QUADS ................................................ 57

6. Construction des documents de référence ......................................................... 59

6.1. CARTE DES TENEURS ET DES EPAISSEURS ............................................. 61

6.2. CALCUL DES SURFACES DES POLYGONES .............................................. 62

6.3. CALCUL DES ZONES D’INFLUENCE DES PUITS NON PAYANTS............... 63

6.4. TRAITEMENT DES DONNEES ....................................................................... 64


6.4.1. Calcul de la teneur moyenne .................................................................. 68
6.4.2. Calcul des épaisseurs moyennes ........................................................... 69
6.4.3. Calcul des surfaces ................................................................................ 70
6.4.4. Calcul des volumes ................................................................................ 70
6.4.5. Calcul de réserves et de teneur moyenne à l’excavé .............................. 71

7. Conclusion ............................................................................................................ 73

8. Bibliographie ......................................................................................................... 75

Liste des figures


Figure 1 : Carte géologique simplifiée présentant les principales unités géologiques s.l. de Guyane.
D’après Cassard et al. (2008). ........................................................................... 14
Figure 2 : photographie d’une pelle mécanique disposant des structures de protection ROPS
(retournement) et FOPS (chute d’objet). Source : https://www.tradus.com ...... 17
Figure 3 : photographie d’un puits (planchette) réalisé à la pelle mécanique 16T. ..................... 19
Figure 4 : (a) photographie de la sondeuse Fordia explo 220 (version de base) démontée en 6
éléments principaux. (b) photographie de la sondeuse montée et en position de
focntionnement. Modifié d’après rockbit.co.uk................................................... 21
Figure 5 : photographie de la sondeuse Fordia explo 220 démontée et chargée dans un pick-up.
D’après blog.fordia.com. .................................................................................... 21
Figure 6 : (a) ensemble du matériel de forage utilisé dans le cadre de cette étude. (1) clés à chaine,
(2) clés à griffe, (3) queue de carpe, (4) bilame avec lame en carbure de tungstène,
(5) outil à doigt avec extrémité en carbure de tungstène, (6) tricône, (7) adaptateur
tige de forage/tête de rotation, tige de forage pour carottier et tricône, (9) carottier
double, (10) tarière. © BRGM ............................................................................ 23
Figure 7 : photographie comparative d'un layon ouvert à la pelle mécanique et d'un layon ouvert
manuellement pour le passage du quad et de la remorque. BRGM © .............. 26
Figure 8 : (a) couverture et découpage des cartes topographiques à l’échelle 1/50 000 de l'IGN. (b)
couverture cartographique pour la Guyane à l’échelle 1/25 000 de l’IGN. ........ 28
Figure 9 : (a) MNT au pas de 90 m issu de la campagne SRTM 3’’ (©NASA). (b) MNT au pas de 25
m du Nord de la Guyane. ................................................................................... 28
Figure 10 : cartographie du secteur défini dans le cadre de cette étude pour proposer un exemple
d’analyse topographique et géologique qui doit être conduite en amont du tracé de
l’emprise d’une ARM. ......................................................................................... 30

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Figure 11 : cartographie du contour des alluvions (i.e. le flat) tracé à partir de l’isoligne des 50 m et
permettant de calculer la superficie potentiellement prospectable. ................... 31
Figure 12 : coupures des cartes géologiques couvrant le territoire de la Guyane sur fond de carte
géologique à l’échelle 1/500 000. ...................................................................... 32
Figure 13 : extrait de la carte géologique à l’échelle 1/100 000, feuille de Régina. Modifié d’après
Egal et al. 1995. Les cercles rouges barrés correspondent à des indices minéralisés
en filon ou en stockwerk, les valeurs qui les accompagnent correspondent aux
teneurs en or mesurées pour ces indices. Les tiretés rouges correspondent aux
limites de prospection du BRGM, les traits continus rouges correspondent à des
minéralisations alluvionnaires d’importance indéterminée. Le rectangle rouge
représente le secteur d’investigation. Le chiffre 8 réfère au numéro d’indice de
minéralisation de la notice de la carte géologique (BRGM-RR-38458, Egal et al.
1995). ................................................................................................................. 33
Figure 14 : cartographie géologique issue des analyses topographiques et géologiques permettant
l’orientation pour le premier repérage de terrain. La plage jaune localise les anciens
travaux d’exploitation du secteur. ...................................................................... 34
Figure 15 : photographie d’un affleurement de cuirrase ferrugineuse dans le lit mineur d’une tête de
crique. BRGM © ................................................................................................. 35
Figure 16 : cartographie des contours des ARM réalisés en prenant en compte les contraintes
issues des analyses topographiques et géologiques ainsi que du repérage de
terrain. En contours rouges, les ARM existantes et sur lesquelles les essais ont été
réalisés. En contours verts, les nouveaux périmètres des ARM proposés dans le
cadre de cette étude. En jaune, le secteur anciennement exploité. .................. 36
Figure 17 : cartographie des aires des ARM prospectables pour les nouveaux périmètres proposés
déduction faite de l’analyse géomorphologique et des ARM initiaux sur lesquelles la
prospection a été réalisée. En contours rouges, les ARM existantes et sur lesquelles
les essais ont été réalisés, en contours violets les surfaces prospectables de
chacunes de ces ARM. En contours bleues, les nouveaux périmètres des ARM
proposées dans le cadre de cette étude. .......................................................... 37
Figure 18 : cartographie du plan de layonnage et de prospection construit à partir des limites de
l’ARM définies précédemment. En contours verts, les ARM proposées dans le cadre
de cette étude. Les lignes marrons correspondent aux layons principaux. Les lignes
oranges correspondent aux layons secondaires et donc aux lignes de prospection.
........................................................................................................................... 38
Figure 19 : photographies illustrant le chargement et le transport par quad et remorque d’une partie
du matériel nécessaire à la prospection par sondeuse légère. BRGM ©. ........ 40
Figure 20 : (a) photographie du passage d’un cours d’eau. (b) photographie de l’utilisation du treuil
du quad pour assister le passage du quad. BRGM © ....................................... 40
Figure 21 : photographies de quelques étapes du montage de la sondeuse utilisée dans le cadre de
cette étude. BRGM ©. ........................................................................................ 41
Figure 22 : photographie du montage des différentes têtes de train de tiges testées dans le cadre de
cette étude. (a) bilame, (b) outil à doigt et (c) queue de carpe. ......................... 42
Figure 23 : (a) photographie de la sondeuse en mode tarière remontant du « stérile » et (b)
photographie de la collecte de la partie « stérile » du dépôt. BRGM ©............. 42
Figure 24 : photographie des différents éléments du système d’alimentation en eau de la sondeuse.
(a) prise d’eau dans la rivière, (b) alimentation du réservoir et de la pompe à boue
depuis la prise d’eau, (c) alimentation de la pompe à boue puis de la sondeuse
depuis le réservoir. Ce dispositif est nécessaire pour faire fonctionner la sondeuse
en mode carottier et tricône. BRGM ©. ............................................................. 43
Figure 25 : (a) photographie de la sortie du carottier après forage, une fois la dernière tige devissée,
le carottier n’est maintenu qu’avec une clef à griffe. (b) vidange du carottier après

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forage. (c) limite entre le gravier argileux minéralisée et l’argile d’altération du socle.
........................................................................................................................... 44
Figure 26 : système de récupération de l’échantillon de gravier lors des essais de sondage par
tricône. ............................................................................................................... 45
Figure 27 : chronogramme effectif de déploiement du matériel et des essais de sondage réalisés
suivant les différents modes testés dans le cadre de cette étude. .................... 48
Figure 28 : échantillon prélevé au tricône, broyé et permettant une évaluation plus précise du
volume prélevé. ©BRGM ................................................................................... 50
Figure 29 : photographie d’un puits à la pelle mécanique (a) et d’un prélèvement à la sondeuse
légère (b). Le lecteur notera l’important sous-cavage des parois du puits réalisé à la
pelle mécanique alors que le sondage à la sondeuse légère permet d’assurer une
meilleure sécurité pour le préleveur. ©BRGM .................................................. 56
Figure 30 : cartographie du plan de prospection de la zone 1 de l’ARM 1 tel que proposé à l’issue du
plan de layonnage et de prospection. ................................................................ 60
Figure 31 : (a) cartographie des formes géométriques issues de la prospection sur le terrain et
servant de base à la méthode des trapèzes telle qu’elle fut développée. (b) contour
des trapèzes et des triangles dessinés dans le cadre de la méthode des trapèzes.
........................................................................................................................... 61
Figure 32 : cartographie des teneurs et des épaisseurs fictives pour chacun des puits du plan de
prospection. Cette carte pourrait constituer un document de référence dans le cadre
du dépôt d’une AEX. .......................................................................................... 62
Figure 33 : cartographie des polygones pour lesquels un calcul de la surface a été réalisé.
L’ensemble de la zone prospectée est divisée en 5 éléments à géométrie plus ou
moins quelconque. ............................................................................................. 63
Figure 34 : cartographie des zones rectangulaires d’influence pour la simulation proposée dans le
cadre de cette étude. (a) rectangle d’influence complet. (b) polygones découpés
informatiquement par les zones rectangulaires d’influence. (c) polygones d’influence
construits par logiciel SIG et permettant un calcul rapide de la surface de la zone
d’influence. ......................................................................................................... 64
Figure 35 : exemple de fiche échantillon pouvant accompagner la synthèse des résultats. ...... 65

Liste des tableaux


Tableau 1 : caractéristiques techniques de la pelle utilisée par la SAS Amazone Gold pour ses
prospections. ...................................................................................................... 15
Tableau 2 : caractéristiques économiques d'une prospection mécanisée 3 km² sur 3 semaines.16
Tableau 3 : tableau de synthèse des incidences de travaux de recherches minières (*ERC = Éviter,
Réduire, Compenser, terme d’évaluation environnementale) (modifié d’après DEAL
Guyane) ............................................................................................................. 18
Tableau 4 : tableau récapitulatif du coût hors octroi de mer des différents éléments de la sondeuse
en fonction du mode de foration choisi. En violet les postes de dépense supérieurs à
10 000 €, en rouge les postes de dépense compris entre 5 000 et 9 999 €, en jaune-
orangé les postes de dépense compris entre 1000 et 4 999 €, en jaune les postes
de dépense compris entre 500 et 999 €, en jaune pâle les dépenses inférieur à 500
€. En bleu, les éléments avec une fréquence de remplacement plus importante.25
Tableau 5 : vitesse d’avancement des sondages en fonction du mode utilisé. .......................... 49
Tableau 6 : tableau récapitulatif des sondages effectués à la sondeuse et des résultats obtenus. Les
deux colonnes de droite comparent les teneurs moyennes obtenues pour les puits

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réalisés à la sondeuse avec les teneurs obtenues pour les puits réalisés à la pelle
mécanique. ........................................................................................................ 52
Tableau 7 : récapitulatif des coûts pour une prospection à la pelle mécanique pour une durée de 15
jours. .................................................................................................................. 54
Tableau 8 : récapitulatif des coûts pour une prospection avec un système sondeuse légère/quads
pour une durée de 15 jours. ............................................................................... 54
Tableau 9 : récapitulatif des coûts pour une prospection avec un système sondeuse légère/quads
pour une durée de 30 jours ................................................................................ 55
Tableau 10 : données fictives utilisées dans le cadre de cette étude pour établir, sur la base du plan
de prospection, les documents de référence nécessaires à la démonstration ou non
du gisement. ...................................................................................................... 59
Tableau 11 : traitement des données pour l’application de la méthode des polygones. Teneur Grav
(TGrav) : Teneur du gravier, Teneur Socl (TSocl) : Teneur de l’argile d’altération du
socle, Epaisseur Ster (EpSter): Epaisseur du stérile, Epaisseur Grav (EpGrav) :
Epaisseur du gravier, Epaisseur Socl (EpSocl) : Epaisseur de l’argile d’altération du
socle, Epaisseur Globale (EpGlobale) : Epaisseur du gravier et de l’argile
d’altération du socle, Sondage payant : sondage pour lequel la teneur en or dans le
gravier et / ou dans l’argile d’altération du socle est non nulle. Les valeurs indiquées
en rouge correspondent aux sondages non payants. ....................................... 66
Tableau 12 : Tableau d’estimation globale des réserves estimées en or (dans le gravier et socle)
méthode polygones. Le détail des calculs pour la ligne LB_LC est présenté ci-après.
........................................................................................................................... 67

Liste des annexes


Annexe 1 Fiches descriptives des différents échantillons prélevés ........................................... 77
Annexe 2 Logs géologiques des différents sondages .............................................................. 113

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1. Introduction

Depuis 2016, dans le cadre de la convention annuelle DEB-BRGM, le BRGM travaille en appui à
la filière minière en Guyane sur l’amélioration des méthodes d’exploration (Nagel et al. 2017) et
d’exploitation (Aertgeerts et al. 2018). Ces travaux ont permis d’établir un bilan cohérent avec les
contraintes climatiques, logistiques et physiques locales du terrain et de proposer des solutions
afin limiter le risque d’échec d’une exploitation aurifère alluvionnaire ; échec qui pourrait conduire
à des passifs environnementaux et à l’incapacité pour les sociétés minières de se conformer à la
législation concernant la remise en état des zones de travaux, explorées ou exploitées.

En parallèle à ces études, des recherches sur les techniques innovantes ont aussi été réalisées
ainsi qu’une réflexion sur la pertinence de ces techniques et leur adaptabilité au contexte
guyanais (Aertgeerts et al. 2018). A termes, cela devrait permettre aux opérateurs miniers de
disposer de plusieurs solutions techniques en fonction des différentes contraintes qu’ils sont
amenées à rencontrer lors des phases d’exploration ou d’exploitation.

Aujourd’hui, les besoins d’appui manifestes de la filière aurifère (opérateurs miniers, bureaux
d’étude et services de l’Etat) en Guyane concernent principalement deux axes :
- d’une part, les opérateurs souhaitent disposer d’une assistance opérationnelle afin de
mettre en place les préconisations du BRGM, en particulier en termes d’exploration ;
- d’autre part, les services de l’Etat souhaitent disposer de documents types (cartes,
méthodologie, guide, fichiers numériques de travail, etc.) pouvant servir d’outils d’aide à
la décision.

Dans ce cadre, les travaux de terrain menés lors de cette étude ont consistés à tester et comparer
la prospection au moyen d’une sondeuse légère transportée par un quad, en parallèle à une
prospection classiquement pratiquée en Guyane française à la pelle mécanique.

L’objectif initial était de conduire une prospection sur une parcelle complète. Cependant, pour
des raisons logistiques et chronologiques, seule la prospection sur 1/5ème de la parcelle envisagée
a pu être menée dans le temps imparti.

Après avoir rappelé le contexte géologique guyanais, ce rapport expose les caractéristiques
techniques de mise en œuvre des deux méthodes de prospection. Un rappel du travail à réaliser
en amont d’une prospection est ensuite proposé. Pour ce faire, une série de documents tels qu’ils
pourraient être exigés en tout ou partie d’un dossier de demande d’AEX par les autorités
compétentes a été conçue. La quatrième partie du rapport est consacrée à la présentation des
résultats de la prospection à la sondeuse légère. Une étude comparative des méthodes est
proposée en cinquième partie. Enfin, la sixième partie est consacrée aux calculs des teneurs du
gisement selon la méthode des trapèzes, légèrement modifiée ici par l’emploi des Systèmes
d'Informations Géographiques (SIG) et dénommée méthode des polygones. Le lecteur notera
d’ores et déjà que les calculs proposés dans cette partie se basent sur des valeurs fictives ;
l’intégralité de la prospection n’ayant pu être menée pour des raisons chronologiques et
logistiques.

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2. Contexte géologique

Le bouclier guyanais est organisé selon le modèle classique des grands boucliers
précambriens où alternent des ceintures de roches vertes, d’origine volcano-sédimentaire, et des
complexes magmatiques parfois déformés et métamorphisés (granitoïdes s.l., gneiss et
migmatites).

En Guyane, les formations géologiques du socle (Figure 1) sont principalement datées du


Protérozoïque inférieur (2.5 à 1.6 Ga1) et se répartissent en quatre grands ensembles :

 la ceinture de roches vertes comprend deux unités principales qui sont l’unité de
Paramaca et l’unité d'Armina ; ces deux unités se distinguent l’une de l’autre par la nature
des roches qui les composent : l’unité de Paramaca est principalement constituée de
termes volcaniques (c.-à-d. des laves) métamorphisés (métabasaltes, méta-andésites,
méta-dacites, voire méta-rhyolites), alors que l’Unité d’Armina comprend principalement
des termes volcano-sédimentaires et sédimentaires (c.-à-d. un mélange de cendres et de
laves) métamorphisés (métapélites et méta-greywackes) ;
 les complexes granitoïdiques s.l. : trois grands complexes sont reconnus en Guyane. Le
premier (Complexe migmatitisé de Laussat et de Tamouri, 2.18-2.16 Ga) est exposé au
nord et au sud de la Guyane. Le second (Complexe central de TTG2, 2.15-2.13 Ga) est
principalement exposé au centre de la Guyane, entre la Formation de Paramaca et la
Formation d'Armina. Enfin, le troisième (Complexe de Saint-Georges-de-l'Oyapock, 2.11-
2.08 Ga) occupe les extrémités sud et nord-ouest du département ;
 l'unité détritique de Rosebel-Bonidoro qui affleure au nord de la Guyane et est
principalement constituée de quartzite et de grès interstratifiés de niveaux pélitiques. À sa
base, cette unité comprend localement des niveaux conglomératiques ;
 les filons basiques : ils recoupent l'ensemble des unités du socle et trois séries peuvent
être distinguées. La première série (série d'Apatoes ; 198-189 Ma3) affleure à l'est de la
Guyane et tout le long du littoral. Elle est constituée de filons et de sills basaltiques qui
sont orientés soit selon un axe nord-nord-ouest – sud-sud-est, soit selon un axe nord-
ouest – sud-est. La deuxième série (série de Tampok ; 808 Ma) apparait principalement
dans le quart sud-ouest du département où elle forme une série de filons alignés selon un
axe nord-ouest – sud-est. Cette série est principalement constituée de microgabbros.
Enfin, la troisième série (série de la Comté ; 1800-1900 Ma) affleure dans la partie centrale
de la Guyane où elle forme une série de filons orientée nord-nord-est – sud-sud-ouest.
Elle est principalement constituée de microgabbro.

En plus de ces formations du socle, la Guyane expose aussi des formations sédimentaires qui
peuvent être classées en deux grands ensembles :

 les formations de la couverture sédimentaire : elles affleurent uniquement dans la


partie septentrionale de la Guyane où elles sont posées en discordance sur les unités
du socle. Elles correspondent principalement à des formations d'âge Quaternaire
(Formation de Démérara, Formation de Coswine) qui sont principalement constituées
de sables, de limons et d'argiles d'origine fluvio-marine ;

1
Ga = Milliards d’années
2
TTG = Tonalite–trondhjemite–granodiorite
3
Ma = Millions d’années

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 13


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

 les formations superficielles : elles affleurent dans toute la Guyane et correspondent


aux produits de démantèlement des unités du socle et de la couverture sédimentaire.
Elles sont principalement constituées d'éluvions, de colluvions et d'alluvions. Enfin,
l’ensemble de la Guyane est couverte de latérites, d’épaisseur plus ou moins
importante et issues de l’altération chimique des différentes roches du substratum
rocheux.

Figure 1 : Carte géologique simplifiée présentant les principales unités géologiques s.l. de Guyane.
D’après Cassard et al. (2008).

14 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

3. Matériel et méthode

3.1. PREAMBULE

En Guyane, plusieurs techniques de prospection sont employées et, si certains opérateurs


miniers usent de matériels à très faible impact sur l’environnement (i.e. tarière manuelle, puits
manuels ; Nagel et al. (2017)), la pelle mécanique constitue l’outil de prédilection en prospection
d’or alluvionnaire. Néanmoins, si elle présente assurément des atouts (volume d’échantillonnage
important : récupération suffisante pour analyse à la balance de précision ; autonomie de l’outil
une fois sur site : cheminement et creusement des puits réalisés par l’outil lui-même sans
logistique annexe ; rapidité d’exécution des puits de prospection : environ 10 tests par jour, une
prospection de 3 km² à maille large dure environ 3 semaines ; test en conditions réelles de la
réactivité de l’engin sur le flat, en vue d’une potentielle exploitation : marécages, dénivelés,
induration des couches de gravier, difficultés d’accès des flats, etc.), ses inconvénients sont aussi
très importants.

3.2. LA PELLE MECANIQUE

Cette partie a été co-rédigée par M. Etienne De Wailly, géologue à la Société Guyanaise
d’Exploration Aurifère (SGEA), chargé de la prospection à la pelle mécanique. Il est ici vivement
remercié, ainsi que M. Stéphane Plat, opérateur minier pour qui la prospection a été réalisée.

3.2.1. Caractéristiques techniques

La prospection aurifère alluvionnaire fait appel à des engins mécaniques de léger tonnage
(inférieur à 21 t). Dans le cadre de cette étude, la campagne d’exploration a été réalisée à l’aide
d’une pelle mécanique Hyundai Robex 160LC9A, pelle mécanique de 16 t sur chenilles, dont les
caractéristiques techniques principales sont listées dans le Tableau 1.
Tableau 1 : caractéristiques techniques de la pelle utilisée par la SAS Amazone Gold pour ses
prospections.
Poids en service 17,8 t
Capacité du godet 0,6 m3
Pression au sol 45,9 kPa
Force d’arrachement 123 kN
Largeur des tuiles 60 cm
Emprise au sol (largeur) 2,69 m
Profondeur de fouille max 6,56 m
Consommation gasoil journalière en prospection 80 l/j
Nombre moyen de puits journalier 8 puits/j

3.2.2. Caractéristiques économiques

Une prospection (3 km²) mécanisée accessible par piste, dure en moyenne 3 semaines. Les frais
présentés ci-dessous (Tableau 2) sont valables pour ce type de prospection, sur un site
rapidement accessible. Plus l’éloignement est conséquent, plus les frais augmentent notamment
par l’augmentation de la durée de liaison au site choisi. Il est à noter que cet outil est mal adapté
pour l’exploration des sites très isolés (à plus de 15 km de pistes/site d’exploitation ou criques
navigables par barge) de par sa lourdeur logistique.

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 15


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Tableau 2 : caractéristiques économiques d'une prospection mécanisée 3 km² sur 3 semaines.

Poste de dépense Coût


Achemi nement ma téri el et équi pe A/R 4 000€ (x2)
Va l eur a cha t pel l e méca ni que 16t (125 000€)
Amortis s ement pel l e méca ni que (5 a ns ) 2 600€ (~120€/j)
Opéra teur de pel l e 3 500€
Ma nœuvres (x2) 4 300 €
Techni ci en mi ni er (Pres ta ta i re) 2 500€
Hydroca rbures 3 000€
Pi èces méca ni ques di vers es 500 €
Di vers (a l i menta tion, ma téri el de vi e, etc.) 750 €
Tra i tement des données 1 000€
Tota l : 22 150€

3.2.3. Impacts environnementaux et risques pour le personnel d’exploration

Les incidences sur l’environnement sont résumées dans le tableau ci-dessous.

En moyenne, pour une prospection à maillage large (lignes espacées de 400 m), il est nécessaire
de cheminer avec une pelle mécanique sur une vingtaine de kilomètres pour une ARM de 3 km².
Une dizaine de franchissements de cours d’eau sont à prévoir lors de l’exploration. Une
reconnaissance pédestre des sites de prospection permet d’anticiper le cheminement suivi par
l’engin et ainsi de limiter les impacts sur le milieu naturel (préservation des arbres de grandes
dimensions, limitation de franchissements de cours d’eau, compaction du sol etc.). Le facteur
majeur de réduction des impacts de la prospection est la sensibilisation des équipes de
prospection afin d’éviter des dégradations inutiles sur l’environnement et de s’assurer de la bonne
conduite des réhabilitations des puits et des berges de cours d’eau, tout en optimisant les
secteurs prospectés.

Le cheminement de la pelle mécanique peut engendrer la chute d’arbres sur l’engin, un carénage
de protection spécial de la cabine est nécessaire à la réalisation de ces travaux (engins équipés
de systèmes FOPS (Falling-Object Protective Structures) et ROPS (Roll-Over Protective
Structure)).

16 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Figure 2 : photographie d’une pelle mécanique disposant des structures de protection ROPS
(retournement) et FOPS (chute d’objet). Source : https://www.tradus.com

L’équipe de prospection doit avoir une attention permanente aux chutes d’arbres et respecter une
distance minimale de sécurité lors des cheminements de l’engin. Lors du creusement des puits
de prospection, lorsque la nappe est atteinte, il est courant que les parois du puits s’effondrent.
L’équipe doit également veiller à respecter une distance minimale de sécurité aux puits.

Le port des Equipements de Protection Individuel (casques, gilets de haute visibilité, chaussures
de sécurité, etc.) et la sensibilisation des équipes de prospection à la sécurité au travail permet
de réduire ces risques, sans toutefois les éliminer.

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 17


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Tableau 3 : tableau de synthèse des incidences de travaux de recherches minières (*ERC = Éviter, Réduire,
Compenser, terme d’évaluation environnementale) (modifié d’après DEAL Guyane)

Thématique Incidence Mesures ERC


-Pelle de petit tonnage aux normes UE, conduite économique
-Rejet de gaz à effet de serre
de l’engin
Energie
-Entretien de la pelle avant prospection, stockage adapté des
-Pollution aux hydrocarbures
hydrocarbures
-Modification du régime d’infiltration -Réhabilitation des puits avec restitution des horizons
-Atteinte de la nappe
Eaux souterraines -Infiltration d’hydrocarbures
-Entretien de la pelle avant prospection, stockage adapté des
hydrocarbures
-Emprise réduite (~3m) de la pelle, optimisation des
-Modification du régime d’infiltration
cheminements (reconnaissances pédestre pré cheminement)

-Emprise réduite (~3m) de la pelle, optimisation des


cheminements (reconnaissances pédestre pré cheminement)
Eaux superficielles pluviales
-Entretien de la pelle avant prospection, stockage adapté des
-Modification quantitative et qualitative des eaux pluviales
hydrocarbures
E
-Emprise réduite (~3m) de la pelle, optimisation des
a -Pollution aux hydrocarbures
cheminements (reconnaissances pédestre pré cheminement)
u
-Transport de MES sur sols mis à nu
-Réduction des points de franchissements de cours d’eau
-Modification hydrodynamique
(prospection par rives, ligne de prospection dans méandres)
- Réduction des points de franchissements de cours d’eau,
disposition de billes de bois lors du franchissement
-Réduction des points de franchissements, réhabilitation des
Eaux superficielles cours d’eau -Surcharge en MES
berges après franchissement
-Réduction des points de franchissement
-Modification des structures de berges -Disposition de billes de bois dans le lit mineur
-Disparition des ripisylve
-Incision du lit mineur
-Augmentation du débit de pointe
-Décapage et destruction -Réhabilitation des puits de prospection

-Entretien de la pelle avant prospection, stockage adapté des


-Pollution hydrocarbure
hydrocarbures
Sols et Sous-sols
-Pelle de petit tonnage à emprise réduite

-Erosion -Pelle de petit tonnage à emprise réduite


-Compactage
-Destruction et/ou perturbation des habitats -Pelle de petit tonnage à emprise réduite, optimisation des
cheminements
-Perturbation de la fonctionnalité des habitats
-Sensibilité environnementale du technicien, préservation des
-Destruction de plantes remarquables/protégées
arbres de gros diamètres (>30cm)
-Pelle de petit tonnage à emprise réduite, optimisation des
-Déstructuration du massif forestier
cheminements
Biodiversité, habitat naturel, faune -Piégeage et écrasement d’espèces animales -Sensibilité environnementale du technicien
et flore -Dérangement/perturbation d’espèces
-Perturbations d’habitats favorables à certaines espèces -Sensibilité environnementale du technicien, caractère
remarquables temporaire des travaux de recherche
-Sensibilité environnementale du technicien
-Création de milieux dégradés favorables à la propagation
-Pelle de petit tonnage à emprise réduite, optimisation des
d’espèces exotiques envahissantes
cheminements
-Risque de prolifération d’espèces envahissantes
-Déchets verts inertes -Optimisation des cheminements
Déchets
-Déchets domestiques -Rapatriement en décharge
-Pelle de petit tonnage aux normes UE, conduite économique
Air -Emission de polluants atmosphériques
de l’engin
-Optimisation des cheminements, reconnaissances pédestres
Patrimoine -Destruction de vestiges archéologiques
pré cheminement
-Transformation de l’ambiance paysagère -Pelle de petit tonnage à emprise réduite
Cadre de vie -Nuisance diverses : sonores, visuelles
-Caractère temporaire des travaux

18 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

3.2.4. Méthode de prospection

La prospection à la pelle mécanique se fait à l’avancée. Un plan de prospection n’est pas


systématiquement réalisé et, au final, les lignes de prospection sont contraintes par le chemin
emprunté par la pelle. L’échantillonnage du gravier se fait en creusant un puits (planchette)
d’environ 4 mètres de long pour environ 1,5 mètre de large (Figure 3).

Figure 3 : photographie d’un puits (planchette) réalisé à la pelle mécanique 16T.

Dans le cadre de cette étude, un total de 44 puits a été réalisé sur 10 jours ouvrés, soit un taux
journalier d’environ 4,4 puits.

3.3. LA SONDEUSE LEGERE

Afin de réaliser cette étude, un matériel de prospection peu impactant pour l’environnement et
facile à mettre en œuvre dans un milieu équatorial en forêt amazonienne a été recherché. D’autre
part, il s’agissait aussi d’identifier un matériel non utilisé en Guyane et à « mi-chemin » entre la
pelle mécanique et la tarière manuelle hélicoïdale ou à cuillère. Au final, le choix s’est porté sur
une sondeuse portative mécanique alimentée par un moteur thermique.

Plusieurs paramètres ont été pris en compte pour le choix du modèle :

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 19


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

- le matériel devait être conforme aux exigences européennes et françaises (marquage CE


et NF) ;
- pour des questions pratiques, la sondeuse devait être facilement transportable et utilisable
dans des conditions climatiques exigeantes et dans un milieu tel que la forêt
amazonienne ;
- concernant les lithologies rencontrées, la sondeuse devait être capable de remonter du
gravier, du sable et des argiles pouvant contenir des blocs rocheux mesurant jusqu’à 10
cm de diamètre et de prélever sur une profondeur de 10 m ;
- le matériel devait avoir un coût d’achat « raisonnable ».

3.3.1. Caractéristiques techniques

Parmi les modèles disponibles sur le marché, la sondeuse Explo 220 MPR, développée par la
société Fordia, a été retenue. Il s’agit d’une sondeuse composée de 6 éléments de bases
(châssis, moteur, tête de rotation, mât, ensemble hydraulique, commandes ; Figure 4)
démontables et remontables en 20 min environ et auxquels peuvent s’ajouter de nombreuses
options qui sont fonction de la méthode de forage choisie (i.e. carottage, tarière, marteau fond de
trou).

Le châssis est en aluminium et mesure 1,45 m de longueur pour 1 m de largeur. Il est stabilisé
par 4 pieds réglables et pèse 65 kg. De plus, il présente des glissières qui permettent le montage
rapide du réservoir hydraulique et du moteur. Le mât est en aluminium et mesure 2,30 m de
longueur. Une chaine de translation entrainée par un moteur hydraulique y est fixée. Cette
dernière présente une course de 1,80 m. Ce système permet une traction jusqu’à environ
1 500 kg, une poussée jusqu’à 500 kg et pèse 75 kg. La tête de rotation est en acier et dispose
d’un moteur hydraulique et d’un touret d’injection air/eau. De base, la vitesse de rotation est
comprise entre 80 et 160 tr/min. Son poids est de 46 kg. Le réservoir hydraulique est en
aluminium, a une capacité de 30 L et pèse 65 kg. Il dispose d’un système de refroidissement
intégré. La machine est alimentée par un moteur Honda essence de 20 cv. Enfin, le panneau de
contrôle dispose de distributeurs hydrauliques pour la translation et la rotation et d’une visse de
réglage de la pression d’appui. L’ensemble de ces 6 éléments, démonté est transportable dans
la benne d’un pick-up (Figure 5).

20 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Figure 4 : (a) photographie de la sondeuse Fordia explo 220 (version de base) démontée en 6 éléments
principaux. (b) photographie de la sondeuse montée et en position de focntionnement. Modifié d’après
rockbit.co.uk.

Figure 5 : photographie de la sondeuse Fordia explo 220 démontée et chargée dans un pick-up. D’après
blog.fordia.com.

Le montage de cette sondeuse se fait en 7 étapes successives sur une durée totale d’environ
20 min :

- mise à niveau du châssis ;


- montage du mât ;
- montage du réservoir hydraulique ;
- montage du moteur ;
- montage du panneau de commande ;
- montage de la tête de rotation ;
- branchement divers (batterie, nourrisse, flexible).

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 21


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Le lecteur pourra consulter une vidéo du montage via le lien suivant :


https://www.youtube.com/watch?v=B49xuK5xKJA.

Dans sa forme basique, cette sondeuse permet uniquement la réalisation de sondage à la tarière.
Néanmoins, elle peut être complétée par des modules qui permettent de la faire fonctionner en
mode carottier, tricône ou marteau fond de trou.

Dans le cadre de cette étude, 3 modes ont été testés : tarière, carottier et tricône. Le matériel
complémentaire nécessaire à ces trois modes est présenté sur la Figure 6 (a).

La tarière utilisée est une tarière hélicoïdale (diamètre : 8,2 cm) directement connectée à la tête
de rotation et constituée de 5 tiges de 1 m. La profondeur d’investigation est donc limitée à 5 m.
Trois types de têtes de forage ont été testées au cours de l’étude : bilame, queue de carpe, outil
à doigt (Figure 6 b, c, d).

Le carottier utilisé (Figure 6 a) est un carottier double pouvant prélever des carottes d’un mètre
linéaire. Une couronne imprégnée de diamants est fixée à la tête du carottier. Elle contient un
collecteur à lamelle qui permet en théorie d’empêcher la retombée des sédiments meubles lors
de la remontée du carottier. Il est fixé à la tête de rotation à l’aide d’un train de tiges de 1 m
chacune. Dans le cadre de cette étude, 7 tiges ont été emmenées sur le terrain. A la différence
de la tarière, la foration par carottier nécessite l’injection d’eau. De ce fait, 2 pompes doivent être
prévues. L’une pour prélever l’eau dans la crique et la stocker dans un réservoir (e.g. bidon de
50 ou 200 L) et l’autre pour transférer l’eau depuis le réservoir jusqu’à la sondeuse. En
complément, des tuyaux doivent être prévus pour raccorder ces différents éléments. Dans le
cadre de cette étude, 2 tuyaux de 50 m ont été utilisés. Néanmoins, pour des flats larges, un
minimum de 300 m de tuyaux doit être envisagé.

Le tricône utilisé est présenté sur la Figure 6 (e). Il s’agit d’un outil constitué de 3 molettes
dentelées et coniques. Il est utilisé selon une configuration identique au carottier. Le tricône est
alors fixé à la place du carottier et permet la fragmentation de la roche.

22 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Figure 6 : (a) ensemble du matériel de forage utilisé dans le cadre de cette étude. (1) clés à chaine, (2)
clés à griffe, (3) queue de carpe, (4) bilame avec lame en carbure de tungstène, (5) outil à doigt avec
extrémité en carbure de tungstène, (6) tricône, (7) adaptateur tige de forage/tête de rotation, tige de
forage pour carottier et tricône, (9) carottier double, (10) tarière. © BRGM

3.3.2. Caractéristiques économiques

Le coût total d’investissement, hors octroi de mer, est d’environ 51 000 €. A cela s’ajoute environ
10 000 € d’octroi de mer, ce matériel n’étant pas, au moment de son acquisition en 2018 exonéré
d’octroi de mer (application des taux 15 %+2.5% d’octroi de mer et octroi de mer régional sur le
montant total).

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 23


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Le coût des différents éléments utilisés dans le cadre de cette étude est présenté dans le Tableau
4. Ces coûts ont été classés en différentes catégories selon le niveau de dépense. A noter que
par mesure de sécurité, il est nécessaire de disposer de pièces de rechange pour certains
éléments. Dans ce cas, le coût de l’ensemble de ces pièces est considéré (et non pas le coût à
l’unité). Ainsi, hormis la sondeuse (24 690 €) et la pompe d’injection (7 300 €), la majorité des
éléments nécessaires à l’utilisation de la sondeuse présente un coût inférieur à 5 000 €. La
tranche 1 000/4 999 concerne principalement le matériel nécessaire à l’alimentation de la pompe
d’injection (i.e. pompe à eau et tuyau héliplat) ainsi que l’ensemble du train de tarières. Dans le
cadre de cette étude, 12 tiges ont été acquises. Au regard de la structure de certains dépôts
alluvionnaires de Guyane, un set de 10 tiges semble être un minimum. La totalité des dépenses
comprises entre 500 et 999 € concerne l’option carottier (carottier, tiges (nbr = 15), couronnes et
manchon). Enfin, parmi l’ensemble des éléments nécessaires, un peu moins de la moitié
correspond à des consommables ayant une fréquence de remplacement relativement haute
(quelques centaines d’heures).

La sondeuse avec l’option tarière est, de loin, l’option la moins coûteuse (autour ~28 500 €). Les
options « carottier » et « tricône » sont beaucoup plus couteuses (respectivement ~40 500 et
~39 000 €).

24 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Tableau 4 : tableau récapitulatif du coût hors octroi de mer des différents éléments de la sondeuse en
fonction du mode de foration choisi. En violet les postes de dépense supérieurs à 10 000 €, en rouge les
postes de dépense compris entre 5 000 et 9 999 €, en jaune-orangé les postes de dépense compris entre
1000 et 4 999 €, en jaune les postes de dépense compris entre 500 et 999 €, en jaune pâle les dépenses
inférieur à 500 €. En bleu, les éléments avec une fréquence de remplacement plus importante.

Option tarière unique Option carottier Option tricône


Sondeuse de base 24 690 €
Raccord tête de rotation 250 € 140 €
Pompe d'injection 7 300 €
Pompe à eau 1 600 €
300 m de tuyau héliplat 2 700 €
12 m de tarière 102 mm (12 * 1
2 600 €
m)
Clavettes 100 €
Fourchette de sécurité 110 €
Carottier 600 €
15 m de tige 950 €
3 Couronnes imprégnées 750 €
2 manchons diamantés 500 €
2 porte-extracteurs 45 €
3 extracteurs 60 €
Clefs à griffe 24" 118 €
2 Clefs à griffe 18" 135 €
Clef à chaîne 24" 170 €
Clef à chaîne 18" 140 €
Boîte à outils 460 € 460 €
3 queues de carpe 135 €
4 bilame
Adaptateur queue de carpe 40 €
Tricône à picots 3" 380 €
Adaptateur tricône 175 €
Total 1 28 385 € 40 358 € 38 958 €
Total 2 44 608 €
Divers 500 €
Transport et assurance 6 000 €
Total 3 51 108 €

3.3.3. Impacts environnementaux

Deux voitures ont été nécessaires à l’acheminement du matériel jusqu’à la lisière de la forêt. Le
transport de la sondeuse a été réalisé par une camionnette ayant un volume de chargement de
6,6 m3 et celui du petit matériel par un véhicule de type SUV. La fourchette haute d’émission de
CO2 de ces 2 véhicules est d’environ 150 g/km.

Dans le cadre de cette étude, pour faciliter les essais réalisés, les layons ont été ouverts à la
pelle mécanique par les opérateurs en charge de la prospection à la pelle. Aussi, l’impact sur la
forêt du déplacement de la sondeuse n’est pas directement qualifiable. Néanmoins, la méthode
de transport choisie est moins énergivore et l’emprise de défrichement liée au layonnage pour le
passage des engins (i.e. quad + remorque) est environ deux fois inférieures qu’avec la pelle
mécanique (Figure 7). De plus, seuls les petits branchages sont coupés pour éclaircir le couvert
végétal pour le passage du quad et aucun arbre n’est abattu, le quad pouvant contourner les
troncs. La reprise de la végétation est donc beaucoup plus rapide et les essences plus anciennes
sont préservées, le tassement des sols est limité. La maniabilité de la pelle mécanique étant

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 25


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

beaucoup plus limitée, pour ce type de prospection, des arbres doivent parfois être tronçonnés
ou abattus.

Figure 7 : photographie comparative d'un layon ouvert à la pelle mécanique et d'un layon ouvert
manuellement pour le passage du quad et de la remorque. BRGM ©

3.4. METHODE DE PROSPECTION THEORIQUE ET DOCUMENTS DE


REFERENCE

L’objectif de cette partie est de fournir au lecteur un exemple précis et complet de ce qui est
préconisé par le BRGM en termes de bonnes pratiques pour réaliser une prospection moins
invasive et pour que les risques d’échec soient les plus faibles possibles. Dans ce cadre, il est
primordial d’avoir à l’esprit que la prospection débute en amont du dépôt du dossier d’Autorisation
de Recherche Minière (ARM), notamment par des phases de recherche bibliographique (Nagel
et al. 2017). Le lecteur trouvera dans cette partie un ensemble d’outils lui permettant de réaliser
cette phase d’étude bibliographique et les éléments importants à relever lors du travail
préliminaire et préparatoire à l’exploration de terrain.

26 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

3.4.1. Analyse topographique et géologique du secteur

a) Préambule

Avant la constitution du dossier de demande d’ARM, une analyse topographique et géologique


du secteur envisagé est nécessaire. Cette analyse doit permettre de délimiter de manière la plus
précise possible les contours du « flat » et aider à préparer le premier repérage de terrain.

En Guyane, l’ensemble du territoire est couvert par une cartographie topographique à l’échelle
1/50 000 (Figure 8 a) dont le niveau de détail est insuffisant par rapport à l’échelle de prospection
de flats alluvionnaires. Cette cartographie ne doit être utilisée que pour une première approche
du site ou lorsqu’aucune autre carte n’est disponible. Pour plus de précision, la partie
septentrionale de la Guyane est couverte par des cartes topographiques à une échelle 1/25 000
plus précise (Figure 8 b). Si ces cartes manquent encore de précisions ou d’un niveau de détail
suffisant pour le repérage, elles sont toutefois de bien meilleure définition que les précédentes.
De plus, dans certains secteurs, l’étude de la topographie à l’aide de ces cartes peut être
complétée par la construction d’isolignes topographiques à partir de Modèle Numérique de
Terrain (MNT) au pas de 25 m (Figure 9 b). Dans les zones où ce MNT n’est pas disponible, il
est possible d’utiliser les données issues du levé SRTM 3’’ d’arc (Figure 9 a) et du SRTM 1’’ d’arc
de la NASA (Shuttle Radar Topography Mission). Parmi ces 2 levés, le SRTM 1’’ présente une
résolution de 30 m et les isolignes topographiques construites à partir de ces données sont
accessibles et téléchargeables gratuitement sur le site de Géoguyane
(http://www.geocatalogue.fr/Detail.do?fileIdentifier=b0a9e73d-6601-4ada-a323-cc1e07c8f65a).
Les levés topographiques réalisées pour le BRGM dans le cadre du programme de la carte
géologique à l’échelle 1/100 000 de Guyane sont mises à disposition du public par le BRGM sous
un format d’images non géoréférencées. Enfin, l’étude topographique peut aussi être réalisée à
l’aide du site OpenTopoMap (https://opentopomap.org), les isolignes topographiques disponibles
sur ce site ont, elles aussi, été construites à partir du SRTM 1’’ d’arc.

En complément de l’analyse topographique du secteur envisagé, il est nécessaire, dans la


mesure du possible, de consulter les cartes géologiques ainsi que les données et travaux miniers
antérieurs afin de prendre connaissance des grandes unités du secteur et du potentiel minéral.

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 27


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Figure 8 : (a) couverture et découpage des cartes topographiques à l’échelle 1/50 000 de l'IGN. (b)
couverture cartographique pour la Guyane à l’échelle 1/25 000 de l’IGN.

Figure 9 : (a) MNT au pas de 90 m issu de la campagne SRTM 3’’ (©NASA). (b) MNT au pas de 25 m du
Nord de la Guyane.

28 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

b) Analyse topographique

L’analyse de la topographie ne doit pas être limitée à la seule superficie du secteur visé dans la
demande d’ARM. D’ailleurs, comme cela a été précisé précédemment, ce travail doit être effectué
en amont du dépôt de dossier, car il est nécessaire d’avoir une vision globale de la zone avant
de définir l’emprise exacte de la demande d’ARM. Dans le cadre de cette étude, le contour des
ARM sur lesquelles les essais ont été réalisées avait, à notre connaissance, été tracé sans qu’une
telle analyse ne soit réalisée en amont. Il n’y a donc pas de données de comparaison. Mais, il est
quand même proposé ici une analyse telle qu’elle aurait pu être faite.

Pour faire cette analyse, une emprise approximative a été définie (Figure 10) ; le lecteur
comprendra qu’il s’agit là de se mettre à la place d’un opérateur minier qui souhaiterait développer
son activité dans telle ou telle autre zone. En l’occurrence, dans cet exemple, l’opérateur aurait
choisi de développer son activité aux alentours de la crique Petit Approuague.

Ce secteur est couvert par la cartographie à l’échelle 1/25 000 de l’IGN. C’est donc sur cette base
que l’analyse topographique a été réalisée.

Le secteur ciblé est situé à proximité de la piste Bélizon, à environ 7 km à vol d’oiseau de la RN2.
En termes de morphologie, deux ensembles se distinguent (Figure 10) :

- l’ensemble 1 : il concerne la partie sud-ouest de la zone et correspond aux montagnes


Tortue qui, selon la carte à l’échelle 1/25 000 de l’IGN, culminent autour de 470 m
d’altitude. Cet ensemble présente une morphologie contrôlée par la circulation de
nombreuses petites rivières dessinant un réseau hydrographique relativement serré ;
- l’ensemble 2 : il concerne la partie nord-est de la zone et est marqué par un changement
nette dans la géomorphologie. En effet, les points culminants ne dépassent que rarement
les 100 m d’altitude. De plus, les reliefs sont entrecoupés de nombreuses vallées
relativement larges et au centre desquelles serpentent de nombreuses rivières.
Topographiquement, le fond de ces vallées forme de larges replats (flat) parfois très
nettement individualisés. Selon la carte à l’échelle 1/25 000, ces « flats » sont limités par
l’isoligne topographique des 50 m.

Le lecteur pourra noter qu’une telle différence de morphologie entre les deux ensembles
s’explique généralement par un fort contraste lithologique.

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 29


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Figure 10 : cartographie du secteur défini dans le cadre de cette étude pour proposer un exemple
d’analyse topographique et géologique qui doit être conduite en amont du tracé de l’emprise d’une ARM.

A partir de cette information, il est possible de tracer le contour du flat et ainsi d’en déterminer au
premier abord la superficie et sa répartition spatiale. Pour le secteur étudié, on comptabilise près
de 500 Ha de flat qui sont principalement répartis dans la moitié nord-est (Figure 11). Il est à
noter que tracer cette limite revient à cartographier d’une part les alluvions et d’autre part le socle
altéré ; ce qui revient à réaliser une première esquisse géologique du secteur. La seconde
information qu’il est possible de tirer à partir du contour ainsi tracé concerne la partie amont des
rivières ; en effet, dans ce contexte, l’épaisseur du flat est généralement très faible et le socle
altéré peu profond. Une attention particulière doit donc être portée sur ces zones lors du repérage
de terrain.

30 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Figure 11 : cartographie du contour des alluvions (i.e. le flat) tracé à partir de l’isoligne des 50 m et
permettant de calculer la superficie potentiellement prospectable.

c) Analyse géologique et travaux antérieurs

La Guyane est couverte par 3 types de cartes géologiques qui ont été publiées entre les années
1950 et 2000. L’intégralité de la région est couverte par une feuille à l’échelle 1/500 000 réalisée
par le BRGM et publiée en 2001. Cette carte ne peut être employée qu’à titre informatif car son
échelle de précision est trop petite pour être significative dans le cadre de la prospection aurifère
d’un placer alluvionnaire. Quelques cartes de plus grande échelle (i.e. 1/250 000 et 1/320 000)
et d’emprise plus restreinte existent aussi, mais elles présentent les mêmes limites que la carte
d’échelle 1/500 000. De plus, les deux tiers nord de la Guyane sont couverts par des coupures à
1/100 000. Ces cartes sont parfois très anciennes et peu fiables, mais elles permettent une
première lecture de la géologie du site. Deux de ces cartes (Cayenne et Régina) ont fait l’objet
de révision dans les années 1990. En plus d’une amélioration des contours géologiques, les
principaux indices de minéralisation y ont été reportés. Enfin, de nombreux documents
techniques et cartographiques issus de l’inventaire minier du BRGM, ou des archives des
rapports de missions du BMG (Bureau Minier Guyanais), du BATM (Bureau d’Aide Technique
Minière) et des collaborations du BRGM avec les syndicats miniers sont accessibles sur le site
Infoterre du BRGM (http://infoterre.brgm.fr/) ou sur le site Minéralinfo du gouvernement
(http://www.mineralinfo.fr/).

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 31


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Figure 12 : coupures des cartes géologiques couvrant le territoire de la Guyane sur fond de carte
géologique à l’échelle 1/500 000.

Le secteur étudié ici est couvert par la carte de Régina (Egal et al. 1995) dont un extrait est
présenté sur la Figure 13. Cette carte montre que ce secteur contient à la fois des indices de
minéralisation en filon ou stockwerk, mais aussi des indices de minéralisation alluvionnaire
d’importance indéterminée. De ce fait, des investigations complémentaires dans le cadre d’une
demande d’ARM sont pleinement justifiées.

Géologiquement, 3 unités principales peuvent être décrites. Globalement, le découpage


géologique est comparable au découpage morphologique (Figure 13), ce qui confirme le
contraste lithologique entre l’ensemble sud-ouest et l’ensemble nord-est supposé lors de
l’analyse topographique. Les deux tiers nord-est du secteur exposent des métavolcanites
basiques à intermédiaires attribuées à l’Unité de Paramaca (Figure 13). Ces roches présentent
une schistosité pénétrative orientée N-S à NW-SE ou E-W à laquelle sont associées de
nombreuses structures minéralisées : lentilles métriques à décamétriques de quartz boudinées,
veinules aurifères millimétriques, veines de quartz en échelons (Egal et al. 1995). Le tiers sud-
ouest expose, quant à lui, des métagabbros et dans une moindre mesure des gabbros (Figure
13). Ces roches sont irrégulièrement déformées et, à la différence des métavolcanites de l’Unité
de Paramaca, aucun indice de minéralisation aurifère n’y a été décrit.

32 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Figure 13 : extrait de la carte géologique à l’échelle 1/100 000, feuille de Régina. Modifié d’après Egal et
al. 1995. Les cercles rouges barrés correspondent à des indices minéralisés en filon ou en stockwerk, les
valeurs qui les accompagnent correspondent aux teneurs en or mesurées pour ces indices. Les tiretés
rouges correspondent aux limites de prospection du BRGM, les traits continus rouges correspondent à
des minéralisations alluvionnaires d’importance indéterminée. Le rectangle rouge représente le secteur
d’investigation. Le chiffre 8 réfère au numéro d’indice de minéralisation de la notice de la carte
géologique (BRGM-RR-38458, Egal et al. 1995).

En terme d’or primaire, les quelques études antérieures réalisées dans le secteur ont montré des
teneurs variables entre 1,5 et 18 g/t de quartz (Egal et al. 1995 et références citées). Concernant
l’or alluvionnaire, des teneurs comprises entre 0,2 et 3,2 g/m3 ont été décrites (Egal et al. 1995
et références citées).

Si cette carte permet une approche assez précise de la géologie, elle reste d’une échelle trop
petite pour ce qui est de la prospection d’un placer alluvionnaire. Par contre, associée à l’analyse
topographique du secteur et aux contours des formations alluvionnaires (flat), il est possible
d’esquisser une carte géologique plus précise. Pour le secteur étudié, une telle carte est
présentée sur la Figure 14. Elle doit permettre d’orienter le programme préliminaire de repérage
pour le terrain.

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 33


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Figure 14 : cartographie géologique issue des analyses topographiques et géologiques permettant


l’orientation pour le premier repérage de terrain. La plage jaune localise les anciens travaux d’exploitation
du secteur.

d) Repérage de terrain

Le repérage de terrain doit être basé sur les résultats obtenus lors des analyses topographiques
et géologiques. Il doit permettre de lever des interrogations et d’apporter de nouvelles contraintes
pour mieux appréhender le potentiel du secteur et, si possible, définir des zones du flat à ne pas
intégrer dans l’ARM. De plus, ce repérage doit permettre de préciser la position des ruptures de
pente qui caractérisent les limites du flat, en particulier dans les zones où ce dernier est étroit.
Compte tenu du fait que le contour des ARM était déjà tracé, la zone de repérage était plus ou
moins imposée. Néanmoins, si l’on devait, à partir de la carte produite précédemment, cibler une
zone où aller effectuer des repérages de terrain, il faudrait, en premier lieu, cibler le quart sud-
ouest du secteur. Notamment parce que dans cette zone l’épaisseur des dépôts alluvionnaires
diminue et la possibilité que le socle altéré soit peu profond est forte.

Une seule demi-journée de repérage de terrain a pu être réalisée sur site dans le cadre de ce
projet. Malgré le fait que les emprises des ARM aient déjà été tracées et que leurs contours aient
contraint le repérage de terrain, ce dernier a été réalisé dans le quart sud-ouest du secteur. Il a
permis de confirmer que le flat y est très étroit. De plus, les observations dans le lit mineur des
rivières a permis d’observer des affleurements de cuirasses latéritiques (Figure 15). La hauteur
des berges dans ce secteur est relativement faible (environ 1 m) et, de ce fait, on doit s’attendre
à une épaisseur de gravier relativement faible et à des volumes exploitables très faibles.

34 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Figure 15 : photographie d’un affleurement de cuirrase ferrugineuse dans le lit mineur d’une tête de
crique. BRGM ©

e) Choix du positionnement de l’ARM

Compte tenu des éléments précisés dans les parties précédentes, il est possible d’optimiser le
contour de l’ARM. Concernant la topographie, il s’agira d’intégrer les flats les plus larges possibles
car les cours d’eau y sont plus espacés. La morphologie de l’ensembles sud-ouest, c’est-à-dire
des métagabbros et gabbros qui sont, a priori, peu minéralisés, impose de ne pas intégrer ce
secteur à l’ARM. De même, les investigations de terrain ayant montré l’affleurement de cuirasse
ferrugineuse à faible profondeur dans les têtes de crique, ces secteurs ne doivent pas, autant
que faire se peut, être intégré à l’ARM.

Dans le cadre de cette étude, la prospection a été réalisée à cheval sur deux ARM. Aussi, à titre
de comparaison, il est proposé deux contours d’ARM qui correspondent aux contraintes
précédemment définies. Ils sont figurés sur la Figure 16. Par ailleurs, sur la Figure 17, le contour
des surfaces favorables a été dessiné et leur superficie respective recalculée. Pour les ARM
existantes, on note que seuls 60 Ha sur les 200 Ha qui totalisent la superficie des deux ARM
réunis présentent un intérêt pour l’exploration aurifère en alluvionnaire. A noter aussi que la
surface de la zone déjà exploitée n’a pas été prise en compte lors du calcul. En revanche, pour
les ARM proposées ici, on constate que 169 Ha pourraient être prospectés.

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 35


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Figure 16 : cartographie des contours des ARM réalisés en prenant en compte les contraintes issues des
analyses topographiques et géologiques ainsi que du repérage de terrain. En contours rouges, les ARM
existantes et sur lesquelles les essais ont été réalisés. En contours verts, les nouveaux périmètres des
ARM proposés dans le cadre de cette étude. En jaune, le secteur anciennement exploité.

36 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Figure 17 : cartographie des aires des ARM prospectables pour les nouveaux périmètres proposés
déduction faite de l’analyse géomorphologique et des ARM initiaux sur lesquelles la prospection a été
réalisée. En contours rouges, les ARM existantes et sur lesquelles les essais ont été réalisés, en
contours violets les surfaces prospectables de chacunes de ces ARM. En contours bleues, les nouveaux
périmètres des ARM proposées dans le cadre de cette étude.

f) Plan de layonnage et de prospection

Contrairement à une prospection à la pelle mécanique, au cours de laquelle le layonnage se fait


à l’avancée progressivement (cas de celle réalisée dans le cadre de cette étude), la prospection
à la sondeuse thermique nécessite que les layons aient été ouverts en amont de son déploiement
(la semaine précédente p. ex.). Cette technique présente 2 avantages. D’une part, elle permet
une première caractérisation géomorphologique de la répartition des différentes lignes de
prospection et, d’autre part, elle permet un repérage de terrain complet qui permettra d’anticiper
les difficultés de déplacement éventuelles et les caractéristiques du flat qui ne sont pas
accessibles par la simple analyse cartographique.

Ce plan de layonnage doit être minutieusement préparé à l’aide d’un outil SIG en numérique ou
sur carte papier. L’avantage des SIG réside dans le fait qu’ils permettent très rapidement de
calculer des paramètres essentiels à la mise en opération du plan de layonnage, puis de la
prospection (i.e. coordonnées des extrémités des lignes de sondage, linéaire cumulé de layon à
ouvrir, nombre de point de sondage par ligne, etc.). Ces données sont ensuite facilement
transférables sur un GPS de terrain pour guider la prospection.

La Figure 18 représente le plan de layonnage conçu pour l’ARM 1 proposé ici. Deux types de
layons ont été dessinés. Un layon principal qui doit permettre d’ouvrir par la suite l’ensemble des

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 37


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

layons secondaires de sondages. Il est à noter que ce layon devra être ouvert dans son intégralité
avant que les layons secondaires ne soient ouverts. En effet, la trajectoire dessinée à partir de la
carte sera certainement modifiée dans la réalité. Aussi, une modification des layons secondaires
pourra s’imposer.

Comme précisé précédemment, pour l’ARM 1, près de 77% du flat dessiné sur la carte est
considéré comme théoriquement favorable à la prospection. Il est donc impératif d’avoir à l’esprit
le plan de layonnage et surtout l’implication de sa réalisation dans le temps. Dans le cadre de
l’ARM 1, la forme du flat et l’agencement des cours d’eau amènent à considérer deux zones qui
pourront être prospectées séparément dans le temps. Une ARM étant attribuée pour 4 mois et
étant renouvelable une fois, ce fonctionnement est tout à fait envisageable.

Sur la Figure 18, les lignes des layons secondaires ont été tracées avec un espacement de
200 m. Dans leur rapport, Nagel et al. (2017) préconisent un espacement de 400 m. Aussi, dans
un premier temps, la prospection pourra se faire 1 ligne sur 2. Dans le cas de la zone 1 de l’ARM
1 (Figure 18), on choisira les lignes A, C et E. Si ces dernières permettent d’obtenir des résultats
favorables, alors les lignes B, D et F seront prospectées. Enfin, la maille sera resserrée à 100 m
dans les secteurs à forte teneur. Dans le cas contraire, la prospection s’achèvera et l’on passera
à la zone 2.

Figure 18 : cartographie du plan de layonnage et de prospection construit à partir des limites de l’ARM
définies précédemment. En contours verts, les ARM proposées dans le cadre de cette étude. Les lignes
marrons correspondent aux layons principaux. Les lignes oranges correspondent aux layons secondaires
et donc aux lignes de prospection.

38 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

3.4.2. Acheminement, installation et déplacement du matériel

Une fois la cartographie de prospection établie et l’ARM obtenue, la campagne peut alors être
lancée. En fonction de la zone d’investigation, l’ensemble du matériel nécessaire peut être
transporté soit par pirogue, soit par hélicoptère, soit par 4x4 ou même directement en quad si le
camp de base est à proximité. Le choix de la méthode est bien évidement laissé à la discrétion
de l’opérateur qui devra rigoureusement en préparer et en argumenter la décision.

Pour optimiser le déplacement sur les layons, deux quads sont fortement recommandés. L’un
pour transporter la sondeuse et l’autre pour transporter le « petit matériel » (i.e. tiges, bidons,
caisse à outils, etc.). Deux remorques sont donc nécessaires. Au cours de la prospection, ces 2
quads doivent fonctionner en tandem. Pour faire fonctionner ce système, 3 personnes sont
nécessaires : 2 manœuvres et 1 géologue.

Les dimensions de la remorque qui transporte la sondeuse doivent être adaptées aux dimensions
du châssis. Elle devra donc présenter une largeur légèrement supérieure à 1 m et une longueur
supérieure à 1,45 m. Telles étaient les dimensions de la remorque utilisée dans le cadre de cette
étude (Figure 19). L’expérience a montré que ces dimensions étaient un peu juste et qu’une
remorque plus longue (1,60 – 1,80 m) pourrait apporter plus de confort et de facilité dans le
transport. Par ailleurs, le lecteur notera que, pour cette étude, tout le matériel nécessaire à la
réalisation des 3 méthodes testées a été transporté, ce qui a significativement augmenté les
délais de transport alors que tout ce matériel n’a pas été utilisé et n’est pas forcément toujours
utile (voir les conclusions de ce rapport).

Au cours de cette étude, un quad et une remorque ont été utilisés. Ils ont été acheminés jusqu’au
premier point de la ligne LA de la zone 1 (Figure 18), soit un déplacement d’environ 1 km depuis
la piste. Il est conseillé de toujours commencer par le point le plus éloigné de la zone de
déchargement du matériel (piste, drop zone, débarcadère, etc.), et de prospecter en revenant
vers le point de départ. Le rapatriement du matériel en fin de mission sera ainsi plus court et plus
adapté à la fatigue des opérateurs. Quatre voyages ont été nécessaires à l’acheminement de
l’ensemble du matériel. En fonction des difficultés rencontrées et de la nature du terrain, ce temps
d’acheminement peut être très variable, mais il sera d’autant plus court que le repérage et le
layonnage de terrain auront été correctement préparés en amont.

Les principales difficultés liées à cette méthode de transport sont : (i) le passage des cours d’eau
(Figure 20 a) et (ii) le passage des arbres couchés et des grosses racines. Dans le cas des cours
d’eau, le meilleur moyen est bien évidemment de les éviter. Si cela n’est pas possible ou le
contour trop long, il sera nécessaire de préparer le passage en amont, au cours de la phase de
layonnage, en adoucissant la pente des berges ou en prévoyant des planches en bois dans la
remorque. Des difficultés pour remonter les pentes de la berge opposée peuvent néanmoins être
rencontrées. Dans ce cas, l’utilisation d’un treuil ou d’un tire-fort pourrait s’avérer aussi utile
(Figure 20 b). Dans le cas des arbres couchés et des grosses racines, ils auront été évités lors
de la phase de layonnage. Si d’aventure un arbre tombait après la phase de layonnage, il sera
tronçonné ou, en cas d’impossibilité, contourné.

De manière sécuritaire, il faut compter une demi-journée pour acheminer l’ensemble du matériel.

Une fois l’ensemble du matériel acheminé, le montage de la sondeuse prend 20 minutes. Les
différentes étapes de ce montage sont détaillées dans la partie 3.3.1 et en partie illustrées sur la
Figure 21.

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 39


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Figure 19 : photographies illustrant le chargement et le transport par quad et remorque d’une partie du
matériel nécessaire à la prospection par sondeuse légère. BRGM ©.

Figure 20 : (a) photographie du passage d’un cours d’eau. (b) photographie de l’utilisation du treuil du
quad pour assister le passage du quad. BRGM ©

40 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Figure 21 : photographies de quelques étapes du montage de la sondeuse utilisée dans le cadre de cette
étude. BRGM ©.

3.4.3. Mode tarière

La prospection commencera toujours à la tarière car ce mode est le plus rapide à mettre en place
et ne nécessite pas l’injection d’eau. Le montage ainsi que le démontage du train de tiges sont
très rapides et seulement deux personnes sont nécessaires au fonctionnement de ce mode. Que
ce soit pour le prélèvement du stérile, du gravier ou même de l’argile d’altération du socle, la
tarière fonctionnement de la même manière et seul l’embout de tête du train de tiges peut varier.
Les têtes utilisées dans le cadre de cette étude et montées sur le train de tiges sont présentées
sur la Figure 22.

En mode tarière, l’extraction des échantillons se fait à la traction, c’est-à-dire que la rotation ne
doit pas être en fonctionnement (Figure 23 a). L’échantillon est prélevé à la main (Figure 23 b).
Ainsi réalisé, le sondage permet une bonne précision en profondeur des différentes interfaces
géologiques (i.e. toit du gravier, toit du socle, etc.).

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 41


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Figure 22 : photographie du montage des différentes têtes de train de tiges testées dans le cadre de cette
étude. (a) bilame, (b) outil à doigt et (c) queue de carpe.

Figure 23 : (a) photographie de la sondeuse en mode tarière remontant du « stérile » et (b) photographie
de la collecte de la partie « stérile » du dépôt. BRGM ©.

42 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

3.4.4. Modes carottier et tricône

Ces deux modes nécessitent le même dispositif d’alimentation en eau et sont plus contraignants
à mettre entre place que le mode tarière. Ils ne se différencient l’un de l’autre que par la tête du
train de forage : un carottier dans le premier cas et un tricône dans le second cas. Ils ne doivent
être mis place qu’en cas de refus à la tarière.

Ces modes nécessitent l’installation d’un système d’injection d’eau qui comprend 2 pompes, un
linéaire de tuyau et un réservoir d’au moins 200 L. La première pompe sert à prélever l’eau dans
la rivière (Figure 24 a). Elle doit être assez puissante pour envoyer l’eau jusqu’au niveau du
réservoir (Figure 24 b). La seconde pompe est une pompe à boue (Figure 24 b). Elle permet
d’injecter l’eau du réservoir dans la sondeuse (Figure 24 c). Le cas l’échéant, elle rend possible
l’injection d’eau à laquelle est ajouté un produit la rendant plus visqueuse ; ce qui permet une
meilleure tenue des échantillons et en particulier de ceux qui sont fortement sableux.

Le train de tiges est plus compliqué et plus long à monter et à démonter que celui du mode tarière.
En effet, les tiges du carottier sont vissées entre elles et, au fur et à mesure de la rotation, elles
sont de plus en plus serrées. De plus, la sondeuse utilisée ici n’étant pas équipée de freins de
tiges, la manœuvre de retrait et de démontage du train de tiges est plus délicate, mais aussi plus
dangereuse, car elle est effectuée avec des clefs à griffes et des clefs à chaîne (Figure 25 a).
Bien que cela n’ait pas été fait dans le cadre de cette étude, l’installation d’un frein de tige est
vivement recommandée. Son prix pour la sondeuse est d’environ 950 €. Elle permettra de réduire
les risques d’accident lors de la manipulation des parties mobiles, mais aussi de gagner un temps
considérable.

En mode carottier, puisqu’il s’agit d’un carottier double, l’échantillon est récupéré dans le tube
intérieur qui est par la suite vidé (Figure 25 b) . Le gravier est retenu par un collecteur à lamelles
qui est placé directement dans la tête imprégnée du carottier. Une fois arrivée à l’argile
d’altération, un bouchon se forme et contribue au maintien de l’échantillon dans le tube (Figure
25 c). A noter que si le gravier est assez riche en eau, le forage peut s’envisager sans eau.
Néanmoins, il y a un très gros risque de surchauffe et de déformation du carottier si cette chaleur
vient à évaporer l’eau.

Figure 24 : photographie des différents éléments du système d’alimentation en eau de la sondeuse. (a)
prise d’eau dans la rivière, (b) alimentation du réservoir et de la pompe à boue depuis la prise d’eau, (c)

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 43


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

alimentation de la pompe à boue puis de la sondeuse depuis le réservoir. Ce dispositif est nécessaire
pour faire fonctionner la sondeuse en mode carottier et tricône. BRGM ©.

Figure 25 : (a) photographie de la sortie du carottier après forage, une fois la dernière tige devissée, le
carottier n’est maintenu qu’avec une clef à griffe. (b) vidange du carottier après forage. (c) limite entre le
gravier argileux minéralisée et l’argile d’altération du socle.

En mode tricône, l’échantillon est récupéré au moyen d’un seau placé, avec une légère
inclinaison, dans un trou creusé à l’avant de la sondeuse (Figure 26). En effet, le tricône est un
mode de forage destructif qui permet la remontée de cuttings. L’eau doit alors être injectée avec
une forte pression afin que ces cuttings puissent remonter. Une gouttière permet de diriger cette
eau et les cuttings vers le seau.

44 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Figure 26 : système de récupération de l’échantillon de gravier lors des essais de sondage par tricône.

3.4.5. Codification des échantillons

Les échantillons ont été codifiés selon une nomenclature qui prend en compte le nom de la ligne,
le numéro de la planchette, le nom du sondage et enfin le numéro de l’échantillon :

- LA1B2 : Ligne LA ; planchette 1 ; sondage B ; deuxième échantillon du sondage (2).

3.4.6. Concentration et pesée de l’or

La concentration de l’or a été réalisée à la batée par deux opérateurs expérimentés. Les
concentrés de fond de batée ont ensuite été transposés dans des piluliers.

Les échantillons ont ensuite été soufflés puis les grains d’or ont été prélevés un par un à la loupe
binoculaire en laboratoire.

La pesé de l’or a été réalisée dans le laboratoire de l’IRD (Institut de Recherche et de


Développement) de Cayenne. Une balance électronique de micro-précision (0,0001 g) calibrée
régulièrement a été utilisée.

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 45


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

4. Résultats

4.1. EVOLUTION CHRONOLOGIQUE ET VITESSE GLOBALE D’AVANCEMENT

Dans le cadre de cette étude, le dispositif a été déployé sur la ligne A (LA) de la zone 1.
L’ouverture des layons ayant été réalisée à la pelle mécanique, les contraintes qui sont liées à
cette méthode font que le layon réalisé ne suit pas parfaitement le tracé envisagé. En particulier,
l’opérateur à la pelle mécanique limite l’abattage des grands arbres, pour des raisons
environnementales, mais aussi pour des raisons de sécurité. De plus, la position des cours d’eau
sur la carte de l’IGN n’étant pas suffisamment précise, la ligne 1 a été réalisée 40 m avant. Elle
est aussi plus longue que prévue. Le lecteur notera qu’il s’agit là, typiquement, d’erreurs qui sont
liées à l’absence de layonnage en amont du déploiement de la sondeuse.

La prospection de cette ligne s’est déroulée sur 10 jours (Figure 27). Parmi ces 10 jours, 2 (le
premier et le dernier) ont été consacrés à l’acheminement et au rapatriement du matériel entre
les locaux du BRGM et le point de départ du layon principal. Les 3 premiers jours de la première
semaine ont été consacrés à différents essais des différents modes disponibles. Ainsi, seul 5
jours ont été consacrés aux essais de prospection sensu stricto, en conditions réelles.

Au total, 12 sondages4 ont été réalisés, ils se répartissent comme suit :

- planchette LA1 : 4 sondage LA1A, LA1B, LA1C et LA1D ;


- planchette LA2 : 1 sondage LA2A ;
- planchette LA3 : 1 sondage LA3A ;
- planchette LA4 : 1 sondage LA4A ;
- planchette LA5 : 1 sondage LA5A ;
- planchette LA6 : 1 sondage LA6A ;
- planchette LA7 : 1 sondage LA7A ;
- planchette LA8 : 2 sondage LA8A et LA8B.

La répartition chronologique des différents sondages réalisés et des différents modes utilisés
selon les sondages est présentée sur la Figure 27. Dans les paragraphes qui suivent, le sondage
LA1B n’est pas considéré, car il a servi de sondage test pour le déploiement des différents modes
en préparation des autres sondages.

Cette figure montre que 6 sondages sur 11 ont été réalisés uniquement en mode tarière (LA1C,
LA5A, LA7A, LA8A, LA8B, LA1D). Parmi les autres, 2 sondages ont combiné le mode tarière et
le mode carottier (LA1A et LA3A), 2 ont combiné le mode tarière et le mode tricône (LA4A et
LA6A) et 1 sondage a combiné les 3 modes (LA2A).

4
Les Logs géologiques des sondages sont présentés en annexe 2.

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 47


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Figure 27 : chronogramme effectif de déploiement du matériel et des essais de sondage réalisés suivant
les différents modes testés dans le cadre de cette étude.

Les vitesses d’avancement, tous niveaux lithologiques confondus, et pour chacun des modes
utilisés, sont présentées dans le Tableau 5.

48 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Tableau 5 : vitesse d’avancement des sondages en fonction du mode utilisé.

Sondage Mode Epaisseur (m) Epaisseur (cm) temps (min) Avancement (cm/min) Moyenne avancement (cm/min) Moyenne avancement (m/h)
LA1A Tarière 1.8 180 23 8
LA1C Tarière 4.7 470 105 4
LA2A Tarière 1.7 170 60 3
LA3A Tarière 4.1 410 95 4
LA4A Tarière 2.3 230 30 8
LA4A Tarière 1 100 25 4
6.5 3.9
LA5A Tarière 4.6 460 95 5
LA6A Tarière 4.6 460 90 5
LA7A Tarière 3 300 25 12
LA8A Tarière 4.6 460 60 8
LA8B Tarière 4.6 460 50 9
LA1D Tarière 4.6 460 60 8
LA2A Carottier 1.8 180 80 2
LA1A Carottier 1.2 120 45 3 2.2 1
LA3A Carottier 0.9 90 55 2
LA2A Tricône 1.2 120 40 3
LA4A Tricône 1.3 130 40 3 3.1 2
LA6A Tricône 2.05 205 70 3

Enfin, en moyenne, on retiendra qu’au cours de cette phase de tests, la sondeuse légère permet
de réaliser environ 8 points de sondages en 5 jours, soit un taux de 1,6/j.

4.2. L’ECHANTILLONNAGE DU STERILE

Le stérile a systématiquement été passé à la tarière. Globalement, sur l’ensemble des sondages,
sa composition apparait relativement homogène. Il s’agit de colluvions argilo-sableuses
légèrement graveleuses.

Sur les 11 sondages réalisés, 2 échantillons ont été prélevés (LA6A1 et LA8A1) et l’échantillon
LA6A1 a été testé à la batée. Le volume de cet échantillon a été estimé à environ 5 L et la batée
a permis d’identifier 1 grain d’or, 1 paillette et 1 point. La masse de ces différents éléments est
de 0,0037 g, ce qui implique une teneur d’environ 0,74 g/m3.

4.3. L’ECHANTILLONNAGE DU GRAVIER

Au total, 39 échantillons de gravier ont été prélevés sur les différents sondages réalisés.
L’échantillonnage sur la colonne de sédiments a été réalisé de manière aléatoire et à chaque
remontée du train de forage. De ce fait, le nombre d’échantillons par sondage peut être très
variable (Tableau 6). Chacun des échantillons a été traité séparément à la batée et leur masse a
été pesée systématiquement. Parmi ces 39 échantillons, 31 se sont révélés positifs, c’est-à-dire
présentant des occurrences d’or visuel.

Afin de rapporter la teneur en or de l’échantillon à un volume et non à une masse, la densité a


été estimée. Pour ce faire, l’échantillon LA6A4 a été utilisé, car il s’agit d’un échantillon prélevé
au tricône et donc broyé, ce qui diminue la proportion des vides et permet d’estimer, de manière
relativement précise, le volume contenu dans le seau.

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 49


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Figure 28 : échantillon prélevé au tricône, broyé et permettant une évaluation plus précise du volume
prélevé. ©BRGM

La masse de l’échantillon LA6A4 est de 7,95 kg et son volume est de 5,5 L. La densité de gravier
est donc d’environ 1445 kg/m3. Cette valeur a été utilisée pour le calcul des teneurs de chacun
des échantillons de gravier. Notons que l’échantillon est très riche en eau, comparé au gravier
initial. Ceci est dû à l’injection d’eau au cours du prélèvement. La densité est donc légèrement
sous-estimée et la teneur (en g/m3) l’est, par voie de conséquence, aussi. Cette sous-estimation
peut être considérée comme négligeable compte tenu des incertitudes sur les différentes
mesures. Une correction des calculs en y incluant la proportion d’eau et son impact sur la densité
eut été possible. Mais, puisque la teneur est sous-estimée, il apparait que ne pas corriger le
résultat est en quelque sorte « sécuritaire ».

Le résultat des masses (g), des volumes (m3) et des teneurs (g/m3) de chacun des échantillons
est fourni dans le Tableau 6. Sur la ligne prospectée, les teneurs moyennes par sondage sont
relativement faibles (0,02 à 0,44 g/m3) et très variables. De plus, rapporter à chacun des
échantillons, certains sondages esquissent une tendance qui traduit à une augmentation de la
teneur vers le bas du sondage et du profil latéritique (e.g. LA1B, LA1C). Par ailleurs, la teneur en
g/m3 de chacun des échantillons montre que la répartition de l’or dans le dépôt sédimentaire est
complexe, voire très hétérogène. En effet, des teneurs élevées ont été identifiées dans des
échantillons de faible volume (e.g. LA5A2 et LA7A1) alors que de très faibles teneurs ont été
identifiées dans des échantillons de volume élevé (e.g. LA1B2-3 et LA1B3-4).

Une comparaison avec les résultats à la pelle mécanique est fournie dans le Tableau 6. Cette
comparaison est faite entre les moyennes par puit, c’est-à-dire regroupant les n sondages. Il est
à noter que, du fait de la taille des puits réalisés à la pelle mécanique, la majorité des sondages
réalisés à la sondeuse a été réalisée quelques mètres avant le puits. Aussi, vu les a priori
concernant l’hétérogénéité du site (voir explication précédente), la comparaison entre les
résultats des deux méthodes reste très limitée et doit être prise avec de grandes précautions.

50 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Pour le premier puits (LA1), la pelle mécanique a fourni des résultats significativement supérieurs
à la sondeuse. Rappelons néanmoins que trois des quatre sondages du puits LA1 ont été réalisés
en phase de test de la sondeuse. De ce fait, la question de la représentativité des résultats de la
sondeuse reste clairement posée. De même, le puit LA5 donne des résultats significativement
supérieurs à la pelle mécanique (1,97 g/m3 contre 0,44 g/m3, Tableau 6), malgré tous les résultats
à la sondeuse présentent un très fort écart type (σ = 0,58 ; LA5A1 = 0,03 g/m3 et LA5A2 = 0,84
g/m3 Tableau 6). Deux puits (LA4 et LA8) ont fourni des résultats comparables, mais à des teneurs
très faibles. Pour le puits LA7, la sondeuse a fourni des résultats significativement supérieurs à
ceux de la pelle mécanique (0,30 g/m3 contre 0,08 g/m3, Tableau 6). Par ailleurs, la sondeuse a
permis d’échantillonner un puit pour lequel la pelle mécanique n’a pas pu franchir les premiers
mètres de sédiments. Enfin, il faut noter que LA3 et LA6 n’ont pas été sondés à la pelle
mécanique.

4.4. L’ECHANTILLONNAGE DE L’ARGILE D’ALTERATION DU SOCLE

L’argile d’altération a été échantillonnée et testée pour 3 sondages (LA5A, LA8A et LA8B). Seul
le sondage LA5A a fourni un résultat positif quant à l’argile d’altération de la roche. Le volume de
l’échantillon prélevé a été estimé à 2 L. La masse d’or récupérée est de 0,0002 g ; la teneur est
donc de 0,1 g/m3. Elle est très nettement inférieure à la teneur obtenue par la pelle mécanique
(1,75 g/m3).

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 51


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Tableau 6 : tableau récapitulatif des sondages effectués à la sondeuse et des résultats obtenus. Les deux colonnes de droite comparent les teneurs
moyennes obtenues pour les puits réalisés à la sondeuse avec les teneurs obtenues pour les puits réalisés à la pelle mécanique.

Teneur Teneur moyenne par


Numéro Teneur moyenne par puits
Lithologie* Masse d'or mesurée (g) volume (m3) teneur (g/m3) Numéro du sondage moyenne par puits (g/m3) -
d'échantillon (g/m3) - Pelle mécanique
sondage (g/m3) sondeuse

LA1B2A
LA1B2B
Sable argilo-graveleux 0.0001 0.021 0.00
LA1B3A
LA1B3B
LA1B4A
LA1B 0.02
LA1B4B
Sable argilo-graveleux 0.0003 0.014 0.02
LA1B5A
LA1B5B
0.04 0.25
LA1B6A
Bouchon d'argile avec graviers 0.0001 0.004 0.03
LA1B6B
Sable argilo-graveleux LA1A1B 0.0002 0.004 0.05 LA1A 0.05
Gravier grossier argileux LA1C3 0.0001 0.005 0.02
LA1C 0.03
Argile légèrement graveleuse LA1C4 0.0001 0.002 0.05
LA1D1
Argile sablo-graveleuse LA1D2 0.0005 0.010 0.05 LA1D 0.05
LA1D3
LA2A1
Stérile à blocs indurés décimétriques 0.0003 0.008 0.04 LA2A 0.04 0.04 Non sondé
LA2A2
LA3A1
Gravier argileux 0.0001 0.006 0.02 LA3A 0.02 0.02 Refus
LA3A2
Gravier argileux LA4A2 0.0002 0.002 0.10
LA4A 0.09 0.09 0.08
Argile sableuse LA4A3 0.0002 0.003 0.07
Gravier LA5A1 0.0001 0.004 0.03
LA5A 0.44 0.44 1.97
Argile sablo-graveleuse LA5A2 0.0078 0.009 0.84
Argile légèrement sablo-graveleuse LA6A2
0.0003 0.016 0.02
Argile légérement sableuse LA6A3 LA6A 0.02 0.02 Non sondé
Argile sablo-graveleuse LA6A4 0.0001 0.006 0.02
Gravier argileux LA7A1 0.0014 0.003 0.52
LA7A 0.30 0.3 0.08
Argile ocre et blanchâtre LA7A2 0.0002 0.002 0.08
Argile graveuleuse LA8A2B 0.0010 0.009 0.12 LA8A 0.12
Gravier argileux avec passée de 0.08 0.08
LA8B1 0.0003 0.008 0.04 LA8B 0.04
matiére organique

* La lithologie précisée dans cette colonne correspond au faciès de terrain. Aucune analyse granulométrique n’a été réalisée. La justesse des termes employés est donc toute relative.

52 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

5. Discussion

5.1. PELLE MECANIQUE VS. SONDEUSE LEGERE

La comparaison entre l’utilisation de la pelle mécanique et celle de la sondeuse légère peut être
faite au regard de 4 grandes thématiques : coût de prospection, teneur en or, sécurité et
environnement.

5.1.1. Coûts de prospection

Le lecteur notera que l’ensemble des coûts présentés ci-après est à rapporter à une prospection
pour laquelle la zone d’étude est accessible par piste, comme ce fut le cas pour cette étude.

Le Tableau 7 et le Tableau 8 présentent les coûts généraux d’investissement et de prospection


respectivement pour la prospection par pelle mécanique et pour celle par sondeuse légère. Ces
coûts sont rapportés à une période de travail de 15 jours ouvrés, car il s’agit du temps moyen
pour une prospection à la pelle mécanique (E. De Wailly, communication personnelle).

Concernant l’investissement, le système sondeuse légère + 2 quads (86 000 €) est plus
économique qu’une pelle mécanique (125 000 €).

Pour ce qui est des coûts de prospection, le principal point faible de la pelle mécanique
correspond à son transport sur site (par porte char) ; transport qui représente environ 4 000 €.
Pour la sondeuse légère, le coût du transport est bien plus faible, autour de 500 €. La pelle
mécanique n’est pas non plus avantageuse en terme de consommation énergétique puisque
cette dernière nécessite environ 3 000 € (i.e. variable selon l’indice du prix du carburant), soit
près de 2 000 L de carburant, alors que le système sondeuse légère et deux quads nécessite,
quant à lui, 500 L d’essence, soit environ 750 €. Aussi, sur ces deux seuls postes de dépenses,
l’utilisation du système sondeuse légère/quads représente une économie de 7 000 €. Les autres
postes de dépenses du coût de prospection apparaissent relativement comparables. Par ailleurs,
une prospection à la sondeuse légère ne nécessite pas l’embauche d’un opérateur de pelle, ce
qui représente une économie supplémentaire d’environ 3 500 €.

Ainsi, sur une période de prospection de 15 jours ouvrés, l’utilisation d’un système sondeuse
légère/quads assure une économie de près de 10 500 €. Néanmoins, comme cela a été précisé
précédemment, le temps de prospection est beaucoup plus long avec le système sondeuse
légère/quads (voir les taux journaliers de sondage pour chacune des méthodes). Si l’on compare,
pour le site prospecté dans le cadre de cette étude, le taux journalier moyen des puits réalisés à
la pelle mécanique (4,4/j) avec celui des sondages réalisés à la sondeuse (1,6/j), on s’aperçoit
qu’il faudrait 2,7 fois plus de temps pour réaliser une prospection similaire. Ainsi, les 44 puits
réalisés, dans le cadre de cette étude, à la pelle mécanique auraient demandé un peu moins de
30 jours avec un système sondeuse légère/quads. Le Tableau 9 présente un chiffrage d’une
prospection évaluée sur 30 jours. Son coût global est alors comparable à celui d’une prospection
à la pelle mécanique.

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 53


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Tableau 7 : récapitulatif des coûts pour une prospection à la pelle mécanique pour une durée de 15 jours.

Total
Pour 15 jours Poste de dépense Coût (€) Total (€)
(€)
Investissement Valeur achat pelle mécanique 16t 125 000 125 000
Acheminement matériel et équipe A/R 4000
Opérateur de pelle 3500
Manœuvres (x2) 4300
Technicien minier (Prestataire) 2500 144550
Coût de prospection 19 550
Hydrocarbures 3000
Pièces mécaniques diverses 500
Divers (alimentation, matériel de vie, etc.) 750
Traitement des données 1000

Tableau 8 : récapitulatif des coûts pour une prospection avec un système sondeuse légère/quads pour
une durée de 15 jours.

Total
Pour 15 jours Poste de dépense Coût (€) Total (€)
(€)
Valeur achat sondeuse 51 000
Investissement de base Valeur des 2 quads 20 000 86 000
Octroi de mer 15 000
Acheminement matériel et équipe A/R 500
Manœuvres (x2) 4300
96300
Technicien géologue 2500
Coût de prospection Hydrocarbures 750 10 300
Pièces mécaniques diverses 500
Divers (alimentation, matériel de vie, etc.) 750
Traitement des données 1000

54 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Tableau 9 : récapitulatif des coûts pour une prospection avec un système sondeuse légère/quads pour
une durée de 30 jours

Total
Pour 30 jours Poste de dépense Coût (€) Total (€)
(€)
Valeur achat sondeuse 51 000
Investissement de
Valeur des 2 quads 20 000 86 000
base
Octroi de mer 15 000
Acheminement matériel et équipe A/R 500
Manœuvres (x2) 8600
104600
Technicien géologue 5000
Coût de prospection Hydrocarbures 1500 18 600
Pièces mécaniques diverses 500
Divers (alimentation, matériel de vie, etc.) 1500
Traitement des données 1000

5.1.2. Teneurs mesurées

En termes de teneur en or, les résultats obtenus dans le cadre de cette étude ne sont pas
suffisants pour pleinement comparer les deux systèmes de prospection, en particulier car les
teneurs sont relativement pauvres. Ceci étant, dans les grandes lignes, les résultats de
prospection de la ligne LA sont assez comparables (cf. Tableau 6). En effet, les deux techniques
montrent que le dépôt est très hétérogène et surtout très pauvre en or. Si la sondeuse légère
permet des résultats sur un site aussi pauvre, il est probable qu’elle soit tout aussi pertinente sur
un site plus riche et plus homogène.

Si la pelle mécanique a permis de quantifier des teneurs proches de 2 g/m 3 au niveau du puits
LA5A (Tableau 6), alors que la sondeuse fournie 0,44 g/m3, il n’est pas impossible que cette
différence soit liée à un effet pépite dû au brassage d’un volume conséquent par la pelle
mécanique. De la même manière, les faibles teneurs obtenues au puits LA7A (cf. Tableau 6)
réalisé à la pelle mécanique peuvent être liées à une « dilution » de l’or du fait du brassage. Sur
ce même puits, la sondeuse a fourni 0,3 g/m3. Il est aussi à noter que les sondages à la pelle
mécanique et ceux à la sondeuse n’ont pas été fait exactement au même endroit. Aussi, compte
tenue de l’hétérogénéité du site, les valeurs prises ici en exemple ne sont, peut-être, même pas
comparables.

Enfin, il est difficile de certifier que les teneurs mesurées suite à des prélèvements à la sondeuse
sont représentatives de la teneur au droit du sondage réalisé. Néanmoins, l’absence de brassage
du gravier ainsi que l’échantillonnage sur la colonne complète de sédiments – ce qui n’est pas le
cas pour la pelle mécanique – en font un prélèvement beaucoup plus précis d’un point de vue
géologique qu’un prélèvement à la pelle mécanique.

5.1.3. Sécurité

Contrairement à la pelle mécanique, la sondeuse légère assure un échantillonnage dans de


bonnes conditions de sécurité. D’une part, le fait d’ouvrir les layons à la main limite l’abattage de
grands arbres et donc le risque pour le personnel au sol. D’autre part, le puits creusé à la pelle

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 55


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

mécanique, dont les parois sont souvent instables, constituent un risque de chute et
d’ensevelissement pour les opérateurs chargés de prélever l’échantillon. De plus, le fait de
prélever l’échantillon dans le godet de la pelle constitue aussi une phase à risques pour les
manœuvres (risque d’écrasement notamment). De la même manière, les manœuvres de la pelle
mécanique comportent autant de risques supplémentaires. L’utilisation du système sondeuse
légère/quads n’est pas sans risque, notamment en ce qui concerne l’utilisation des quads et le
passage de cours d’eau ; circonstances dans lesquelles les manœuvres peuvent s’avérer aussi
délicates. Un risque d’entrainement est aussi à prendre en compte à la sondeuse, c’est pourquoi
cette machine est équipé d’un système d’arrêt d’urgence de type « coup de poing » au niveau
des tiges de forage.

Figure 29 : photographie d’un puits à la pelle mécanique (a) et d’un prélèvement à la sondeuse légère
(b). Le lecteur notera l’important sous-cavage des parois du puits réalisé à la pelle mécanique alors que
le sondage à la sondeuse légère permet d’assurer une meilleure sécurité pour le préleveur. ©BRGM

5.1.4. Environnement

Comme cela a été précisé précédemment, l’utilisation de quads circulant sur des layons ouverts
manuellement est clairement moins impactant que l’utilisation d’une pelle mécanique. D’autre
part, l’impact sur les sols est bien moindre avec la sondeuse (Figure 29). En effet, d’une part les
sols ne sont quasiment pas remaniés, ce qui est le cas lorsque les puits à la pelle mécanique
sont rebouchés, et d’autre part, l’impact des roues de quads est en aucune mesure comparable
à l’impact des chenilles d’une pelle mécanique qui est aussi plus lourde. Par ailleurs, la
consommation d’hydrocarbures, très inférieure pour le système sondeuse légère/quads, que ce
soit pour le transport ou pour la prospection à proprement dite, argumente aussi en faveur du
plus faible impact environnemental de la sondeuse et de la réduction des émissions de CO2
associées. De même, le risque de pollution accidentelle aux hydrocarbures par déversement ou
fuites est réduit lors de l’utilisation d’une sondeuse légère car les volumes de carburant sont

56 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

stockés en petites quantités sur le site ou apportés au fur et à mesure de la consommation de la


machine.

5.2. LE SYSTEME SONDEUSE LEGERE/QUADS

Les différents essais réalisés dans le cadre de cette étude ainsi que les différents outils testés
montrent que le système sondeuse légère/quad présente assurément des atouts dans le cadre
d’une prospection alluvionnaire (i.e. coût, impacts environnementaux, sécurité, etc.). Cependant,
il présente aussi des inconvénients. En particulier, les modes carottier et tricône sont très
contraignants à mettre en place, ce qui augmente considérablement le temps de sondage et de
transport du matériel. A l’heure actuelle, il semble donc que ces modes doivent être laissés de
côté et que le mode tarière, plus simple à mettre en place et moins onéreux, est à privilégier. En
cas de refus à la tarière, il sera préférable de déplacer la sondeuse plutôt que de mettre en place
le système carottier ou tricône.

Dans le cadre de cette étude, le site choisi était accessible par piste et le matériel a pu être
transporté directement à l’entrée de la forêt par véhicules légers. Il apparait cependant largement
envisageable de déplacer le matériel par pirogue ou par hélicoptère. Les coûts en seront
forcément augmentés, mais finalement, ils seront assurément inférieurs à ceux du déplacement
d’une pelle mécanique pour des sites éloignés des pistes.

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 57


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

6. Construction des documents de référence

La prospection réalisée dans le cadre de cette étude se limitant à une ligne, il n’a logiquement
pas été possible de construire les documents de référence à partir des données réelles. Aussi, il
a été choisi, en se basant sur les plans de prospection précédemment établis, de construire les
documents de référence sur la base de données fictives. Ces données sont présentées dans le
Tableau 10 et ne concerne que la zone 1 de l’ARM 1 (Figure 18).

Afin de ne pas surcharger le nombre d’équations et de calculs dans ce rapport, cette simulation
a été réalisée sur un plan de prospection constitué de lignes espacées de 200 mètres environ
(Figure 30), ce qui est différents des préconisations établies par Nagel et al., 2017. Le lecteur
notera que la méthode employée sera la même pour des lignes espacées de 400 m ou 100 m.

Tableau 10 : données fictives utilisées dans le cadre de cette étude pour établir, sur la base du plan de
prospection, les documents de référence nécessaires à la démonstration ou non du gisement.

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 59


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Figure 30 : cartographie du plan de prospection de la zone 1 de l’ARM 1 tel que proposé à l’issue du plan
de layonnage et de prospection.

La méthode d’interprétation spatiale des données ponctuelles utilisée correspond à celle


préconisée par Nagel et al., 20175. Il s’agit de la méthode des trapèzes, dont il est proposé ici une
adaptation grâce à l’utilisation d’un logiciel SIG (système d’information géographique) : cette
adaptation peut être nommée la méthode des polygones. En effet, l’utilisation de trapèzes et de
triangle dans la méthode proposée par Nagel et al., 2017 est due à la complexité des calculs de
surface pour des formes géométriques quelconques comme c’est le cas dans le cadre de la
prospection alluvionnaire (e.g. Figure 31 a). Dès lors, le calcul des surfaces est simplifié par la
décomposition de la forme en trapèze et en triangle (Figure 31 b) ; éléments géométriques dont
les surfaces sont calculables via des équations simples.

Le développement des technologies du numérique et en particulier des logiciels de SIG (e.g.


Arcgis, Qgis, GvSIG, etc.) rend inutile cette phase de décomposition. En effet, la surface de

5
Pour des détails complémentaires sur cette méthode, le lecteur pourra consulter les travaux de Nagel et al., 2017 ou
le Guide du prospecteur minier du BRGM.

60 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

n’importe quelle forme géométrique géoréférencée (communément appelée polygone) à l’aide


de ce type de logiciels peut aisément être calculée automatiquement à l’aide des différents outils
que ces programmes intègrent. Cette possibilité représente un gain considérable de temps dans
le traitement de la donnée, mais constitue aussi un moyen d’affiner la précision des résultats
obtenus.

Figure 31 : (a) cartographie des formes géométriques issues de la prospection sur le terrain et servant de
base à la méthode des trapèzes telle qu’elle fut développée. (b) contour des trapèzes et des triangles
dessinés dans le cadre de la méthode des trapèzes.

6.1. CARTE DES TENEURS ET DES EPAISSEURS

Cette carte se construit en reportant pour chacun des puits le nom du sondage, la teneur en or
du gravier et son épaisseur, la teneur en or de l’argile d’altération du socle ainsi que son épaisseur
et enfin l’épaisseur du stérile. La Figure 32 propose un exemple de carte.

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 61


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Figure 32 : cartographie des teneurs et des épaisseurs fictives pour chacun des puits du plan de
prospection. Cette carte pourrait constituer un document de référence dans le cadre du dépôt d’une AEX.

6.2. CALCUL DES SURFACES DES POLYGONES

Les polygones pour lesquels des surfaces ont été calculées sont présentés sur la Figure 33 a.
Les données sont fournies dans la Figure 33 b.

62 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Figure 33 : cartographie des polygones pour lesquels un calcul de la surface a été réalisé. L’ensemble de
la zone prospectée est divisée en 5 éléments à géométrie plus ou moins quelconque.

6.3. CALCUL DES ZONES D’INFLUENCE DES PUITS NON PAYANTS

Le calcul des zones d’influence permet d’intégrer une première estimation du gisement, les
secteurs qui sont considérés comme caractéristiques des puits négatifs ou des puits inférieurs
au seuil de rentabilité. Dans le cadre de cette simulation, aucun seuil de rentabilité n’a été fixé.
Le sondage a ainsi été considéré comme payant dès lors qu’il contenait de l’or dans le gravier
et/ou dans l’argile d’altération du socle.

Pour rappel, « pour un trou au milieu du flat, la zone d'influence est égale à un rectangle ayant
pour base la distance entre les trous de la ligne et, pour hauteur, la moitié de la distance entre
les lignes qui l'encadrent ; pour un trou au bord du flat, la zone d'influence est équivalente à celle
d'un rectangle ayant pour base la moitié de la distance entre les trous de la ligne et pour hauteur
la moitié de la distance entre les lignes qui l'encadrent, on calcule d'abord les surfaces non
payantes » (Nagel et al. 2017 et référence citées).

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 63


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Il est à noter que, de même que pour les triangles et les trapèzes (voir précédemment), les zones
d’influence sont représentées par des rectangles (Figure 34 a), car cela facilite le calcul. La
réalité, en particulier à la limite des trapèzes, est tout autre puisque les formes géométriques des
zones d’influence sont quelconques (Figure 34 b). La simplification par des rectangles implique
une surévaluation des surfaces non payantes et par conséquent une sous-évaluation des
surfaces payantes (lorsque les unes sont soustraites aux autres). Là encore, les logiciels de SIG,
qui permettent d’effectuer des calculs de surface sur des géométrie plus complexes (i.e. des
polygones), constituent un gain de précision et de temps dans la caractérisation du gisement.
Dans cette simulation, les zones d’influence ont donc été rapportées à des polygones, et non plus
à des rectangles (Figure 34 c).

Figure 34 : cartographie des zones rectangulaires d’influence pour la simulation proposée dans le cadre
de cette étude. (a) rectangle d’influence complet. (b) polygones découpés informatiquement par les
zones rectangulaires d’influence. (c) polygones d’influence construits par logiciel SIG et permettant un
calcul rapide de la surface de la zone d’influence.

6.4. TRAITEMENT DES DONNEES

Dans ce cas d’étude, le calcul6 a été fait pour obtenir une teneur en or moyenne par sondage
sans différenciation de la couche porteuse de la minéralisation (gravier ou argile d’altération du
socle).

Il s’agissait d’abord de décomposer chaque étape des calculs (Tableau 11) afin de limiter les
erreurs et de simplifier au maximum la démarche d’estimation de la teneur moyenne de la zone
d’étude totale (Tableau 12).

Les résultats obtenus ont ensuite été totalisés pour chaque ligne afin d’évaluer une estimation de
la masse totale (en kg) d’or contenu dans la zone prospectée. Dans cet exemple, il s’agirait de
277 Kg.

Le lecteur notera qu’en parallèle du traitement des données, la réalisation de fiche synthétique
des différents échantillons constitue un atout majeur dans la démonstration du gisement.

6
Il est rappelé que les calculs proposés ici ont été réalisés sur la base de données fictives, car d’une part seule une
ligne de prospection a été conduite à la sondeuse et, d’autre part, les teneurs de la zone étudiée étaient trop faibles.

64 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Figure 35 : exemple de fiche échantillon pouvant accompagner la synthèse des résultats.

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 65


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Tableau 11 : traitement des données pour l’application de la méthode des polygones. Teneur Grav (TGrav) : Teneur du gravier, Teneur Socl (TSocl) : Teneur de l’argile d’altération du socle, Epaisseur Ster (EpSter): Epaisseur du
stérile, Epaisseur Grav (EpGrav) : Epaisseur du gravier, Epaisseur Socl (EpSocl) : Epaisseur de l’argile d’altération du socle, Epaisseur Globale (EpGlobale) : Epaisseur du gravier et de l’argile d’altération du socle, Sondage payant
: sondage pour lequel la teneur en or dans le gravier et / ou dans l’argile d’altération du socle est non nulle. Les valeurs indiquées en rouge correspondent aux sondages non payants.

Somme Tgrav *
Moyenne T * Ep Somme TSol * EpSocl Somme EpGrav Somme EpSocl Moyenne EpSteril Moyenne EpSteril Moyenne EpSteril Moyenne Epgrav Moyenne EpSocl
Teneur gravier Teneur socle - Epaisseur Epaisseur Epaisseur socle TGrav x EpGrav TSocl x EpSocl EpGrav sondage
Num globale par sondage payant par sondage payant par sondage payant par sondage payant Grav sondage payants global sondage sondage payant par sondage payant par
(TGrav) (g/m3) (TSocl) - (g/m3) stérile (m) gravier (m (m) (g/m2) (g/m2) payant par ligne
sondage (g/m2) ligne (g/m2) ligne (m) ligne (m) par ligne (m) Socl par ligne (m) payant par ligne (m) ligne (m) ligne (m)
(g/m2)

LA1 1,55 0,64 1,25 0,35 0,5 0,54 0,32 0,43


LA2 2,36 0,15 2,1 0,3 0,2 0,71 0,03 0,37
LA3 1,91 1,42 1 1,3 0,3 2,48 0,43 1,45 4,27 0,91 2,70 1,25 1,66 1,66 1,66 0,68 0,31
LA4 0,72 0,54 2,3 0,75 0,25 0,54 0,14 0,34
LA5 0 0 3,5 1,6 0,1 0,00 0,00 0,00
LB1 0,98 1,57 1,5 2,05 0,4 2,01 0,63 1,32
LB2 1,56 1,45 1,8 1,4 0,2 2,18 0,29 1,24
LB3 1,33 1,54 1,1 0,6 0,45 0,80 0,69 0,75
9,50 2,02 6,3 1,9 1,88 1,88 1,88 1,26 0,38
LB4 1,98 0,73 1,5 1,55 0,05 3,07 0,04 1,55
LB5 2,05 0,47 3,5 0,7 0,8 1,44 0,38 0,91
LB6 0 0 0,9 2,6 0,2 0,00 0,00 0,00
LC1 1,42 0 0,8 2,9 0 4,12 0,00 2,06
LC2 3,2 0 0,7 5 0 16,00 0,00 8,00
LC3 0 0 0,6 1,7 0,4 0,00 0,00 0,00
LC4 0 0 1,2 1,8 0,1 0,00 0,00 0,00
LC5 0 0 1,1 0,4 0,7 0,00 0,00 0,00 22,82 2,00 14,3 1,3 2,13 2,83 2,13 2,38 0,25
LC6 0,01 0 2,8 2 0,2 0,02 0,00 0,01
LC7 0,5 1,31 2,6 1,9 0,7 0,95 0,92 0,93
LC8 0,14 1,43 2,5 1,2 0,4 0,17 0,57 0,37
LC9 1,2 2,57 3,4 1,3 0,2 1,56 0,51 1,04
LD1 2,05 1,26 3,2 2,5 0,1 5,13 0,13 2,63
LD2 2,74 0,69 0,95 0,7 0,25 1,92 0,17 1,05
LD3 0,29 0,63 1,45 0,75 0,35 0,22 0,22 0,22
LD4 1,36 1,02 1,6 0,4 0,45 0,54 0,46 0,50
12,68 3,61 7,5 3,5 2,06 2,26 2,26 1,25 0,44
LD5 1,72 4,33 2,45 1,8 0,5 3,10 2,17 2,63
LD6 0 0,33 2,65 2,1 0,7 0,00 0,23 0,12
LD7 1,32 0,25 2,7 1,35 0,6 1,78 0,15 0,97
LD8 0 0,16 3,1 1,75 0,55 0,00 0,09 0,04
LE1 4,2 5,12 3 0,4 0,05 1,68 0,26 0,97
LE2 0 0 2,8 1,45 0,1 0,00 0,00 0,00
LE3 0 0,1 2,4 2,95 0,4 0,00 0,04 0,02
LE4 0 0 0,1 0 1,5 0,00 0,00 0,00
LE5 0,67 0,75 0,2 1,5 0,5 1,01 0,38 0,69 10,11 2,71 7,6 2,55 1,45 1,59 1,59 1,27 0,36
LE6 0,96 0,97 0,65 1,6 0,4 1,54 0,39 0,96
LE7 1,75 0,89 0,9 2 0,2 3,50 0,18 1,84
LE8 1,54 1,28 1,25 1,2 0,7 1,85 0,90 1,37
LE9 2,47 1,92 2,7 0,9 0,3 2,22 0,58 1,40
LF1 1,23 2,04 3,1 1,45 0,25 1,78 0,51 1,15
LF2 3,21 2,14 2,8 1,35 0,4 4,33 0,86 2,59
7,74 1,55 5,8 0,8 1,93 1,93 1,93 1,45 0,2
LF3 1,14 1,63 0,8 1 0,1 1,14 0,16 0,65
LF4 0,24 0,33 1 2 0,05 0,48 0,02 0,25

66 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Tableau 12 : Tableau d’estimation globale des réserves estimées en or (dans le gravier et socle) méthode polygones. Le détail des calculs pour la ligne
LB_LC est présenté ci-après.

Globale
N° Ligne (g/m3) (g/m3) (m) (m) (m) (m2) (m2) (m2) (m3) (m3) (g) (g/m3)
(g/m3)

LA_LB 1,53 0,93 1,23 1,4 0,3 1,77 14194,36 1740,36 12454 21280,77 22059 26190 0,60
LB_LC 1,57 1,26 1,41 1,82 0,32 2,01 25439,17 6123,17 19316 41271,85 38761 58333 0,73
LC_LD 1,63 1,17 1,40 1,82 0,44 2,20 32375,18 6688,18 25687 57849,26 56458 80936 0,71
LD_LE 1,51 1,04 1,28 1,26 0,40 1,92 38288,81 5305,81 32983 54726,26 63463 69895 0,59
LE_LF 1,33 1,27 1,30 1,36 0,28 1,76 28181,83 4325,83 23856 39135,20 41876 50915 0,63
Total - zone étude 1,51 1,13 1,32 1,44 0,34 1,93 138479,35 24183,35 114296 206989,38 222616,43 276921,40 0,63

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 67


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Afin d’expliquer les calculs permettant le remplissage du Tableau 12, les étapes de calculs pour
la lignes LB_LC du tableau ont été détaillées ci-dessous.

6.4.1. Calcul de la teneur moyenne

Teneur moyenne du gravier : la somme des produits (teneur en or du gravier par puissance de
l’horizon de gravier) des sondages payants des lignes B et C divisée par la somme des
puissances des horizons de gravier des mêmes sondages

(∑ 𝑇𝐺𝑟𝑎𝑣 × 𝐸𝑝𝐺𝑟𝑎𝑣 𝑝𝑎𝑦𝑎𝑛𝑡 (𝐿𝐵 ; 𝐿𝐶))


𝑇𝑚𝑜𝑦 𝐺𝑟𝑎𝑣(𝐿𝐵; 𝐿𝐶) =
(∑ 𝐸𝑝𝐺𝑟𝑎𝑣 𝑝𝑎𝑦𝑎𝑛𝑡 (𝐿𝐵 ; 𝐿𝐶))

(9,5 + 22,82)
𝑇𝑚𝑜𝑦 𝐺𝑟𝑎𝑣(𝐿𝐵; 𝐿𝐶) = = 1,57 𝑔/𝑚3
(6,3 + 14,3)

Teneur moyenne de l’argile d’altération du socle : la somme des produits (teneur en or de


l’argile par puissance de l’horizon d’argile) des sondages payants des lignes B et C divisée par
la somme des puissances des horizons d’argile des mêmes sondages

(∑ 𝑇𝑆𝑜𝑐𝑙 × 𝐸𝑝𝑆𝑜𝑐𝑙 𝑝𝑎𝑦𝑎𝑛𝑡 (𝐿𝐵 ; 𝐿𝐶))


𝑇𝑚𝑜𝑦 𝑆𝑜𝑐𝑙(𝐿𝐵; 𝐿𝐶) =
(∑ 𝐸𝑝𝑆𝑜𝑐𝑙 𝑝𝑎𝑦𝑎𝑛𝑡 (𝐿𝐵 ; 𝐿𝐶))

(2,02 + 2)
𝑇𝑚𝑜𝑦 𝑆𝑜𝑐𝑙(𝐿𝐵; 𝐿𝐶) = = 1,26 𝑔/𝑚3
(1,9 + 1,3)

Teneur moyenne globale : moyenne des teneurs moyennes du gravier et de l’argile

(∑ 𝑇𝑀𝑜𝑦 𝐺𝑟𝑎𝑣; 𝑆𝑜𝑐𝑙 (𝐿𝐵 ; 𝐿𝐶))


𝑇𝑚𝑜𝑦 𝐺𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒(𝐿𝐵; 𝐿𝐶) =
2

(1,57 + 1,26)
𝑇𝑚𝑜𝑦 𝐺𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒(𝐿𝐵; 𝐿𝐶) = = 1,41𝑔/𝑚3
2

68 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

6.4.2. Calcul des épaisseurs moyennes

Épaisseur moyenne du gravier : la somme des puissances des horizons de gravier des puits
payants des lignes B et C divisée par le nombre de puits correspondants

𝐸𝑚𝑜𝑦−𝑔𝑟𝑎𝑣 = 𝐸𝑝𝑎𝑖𝑠𝐺𝑟𝑎𝑣 𝑠𝑜𝑛𝑑𝑎𝑔𝑒𝑠 𝑝𝑎𝑦𝑎𝑛𝑡𝑠

2,05 + 1,4 + 0,6 + 1,55 + 0,7 + 2,9 + 5 + 2 + 1,9 + 1,2 + 1,3


𝐸𝑚𝑜𝑦−𝑔𝑟𝑎𝑣 =
11

1,26 + 2,38
𝐸𝑚𝑜𝑦−𝑔𝑟𝑎𝑣 = = 1,82 𝑚
2

Épaisseur moyenne de l’argile d’altération du socle : la somme des puissances des horizons
d’argile des puits payants des lignes B et C divisée par le nombre de puits correspondants
-

𝐸𝑚𝑜𝑦−𝑠𝑜𝑐𝑙 = 𝐸𝑝𝑎𝑖𝑠𝑆𝑜𝑐𝑙 𝑠𝑜𝑛𝑑𝑎𝑔𝑒𝑠 𝑝𝑎𝑦𝑎𝑛𝑡𝑠

0,4 + 0,2 + 0,45 + 0,05 + 0,8 + 0 + 0 + 0,2 + 0,7 + 0,4 + 0,2


𝐸𝑚𝑜𝑦−𝑠𝑜𝑐𝑙 =
11

0,38 + 0,25
𝐸𝑚𝑜𝑦−𝑠𝑜𝑐𝑙 = = 0,32 𝑚
2

Épaisseur moyenne du stérile : la somme des puissances des horizons de stérile des puits
payants des lignes B et C divisée par le nombre de puits correspondants

𝐸𝑚𝑜𝑦−𝑠𝑡𝑒𝑟 = 𝐸𝑝𝑎𝑖𝑠𝑆𝑡𝑒𝑟 𝑠𝑜𝑛𝑑𝑎𝑔𝑒𝑠 𝑝𝑎𝑦𝑎𝑛𝑡𝑠

1,5 + 1,8 + 1,1 + 1,5 + 3,5 + 0,8 + 0,7 + 2,8 + 2,6 + 2,5 + 3,4
𝐸𝑚𝑜𝑦−𝑠𝑡é𝑟 =
11

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 69


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

1,88 + 2,13
𝐸𝑚𝑜𝑦−𝑠𝑡é𝑟 = = 2,01 𝑚
2

6.4.3. Calcul des surfaces

Surface totale du trapèze : surface du trapèze ayant pour base les lignes B et C soit :

𝑆𝑡𝑜𝑡𝑎𝑙𝑒 𝑡𝑟𝑎𝑝è𝑧𝑒 = 25439,17 𝑚2

Surface des puits stériles : surface déduite des zones d'influence de tous les sondages non
payants des lignes B et C soit :

𝑆𝑠𝑜𝑛𝑑−𝑠𝑡é𝑟 = 6123,17 𝑚2

Surface de la zone payante : surface totale du trapèze moins celle de la zone stérile, soit :

𝑆𝑧𝑜𝑛𝑒−𝑝𝑎𝑦 = 19316 𝑚2

6.4.4. Calcul des volumes

Volume du global payant : la surface de la zone exploitable multipliée par l'épaisseur moyenne
des horizons de gravier et d’argile d’altération du socle dans les sondages payants, soit :

𝑉𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙−𝑝𝑎𝑦 = (𝐸𝑝𝑎𝑖𝑠𝑠𝑒𝑢𝑟 𝑀𝑜𝑦 𝐺𝑟 + 𝐸𝑝𝑎𝑖𝑠𝑠𝑒𝑢𝑟 𝑀𝑜𝑦 𝑆𝑜𝑐𝑙) × 𝑆𝑧𝑜𝑛𝑒 𝑝𝑎𝑦𝑎𝑛𝑡𝑒

𝑉𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙−𝑝𝑎𝑦 = (1,82 + 0,32) × 19316 = 41271,85 𝑚3

Volume du stérile de la zone exploitable : la surface de la zone exploitable multipliée par


l'épaisseur moyenne des horizons de stérile des puits payants, soit :

70 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

𝑉𝑠𝑡é𝑟−𝑧𝑜𝑛𝑒−𝑒𝑥𝑝 = 𝑆𝑧𝑜𝑛𝑒−𝑝𝑎𝑦 × 𝐸𝑚𝑜𝑦−𝑠𝑡é𝑟

𝑉𝑠𝑡é𝑟−𝑧𝑜𝑛𝑒−𝑒𝑥𝑝 = 19316 × 2,01 = 38761 𝑚3

6.4.5. Calcul de réserves et de teneur moyenne à l’excavé

Réserves d'or dans le gravier dans la partie exploitable : le volume du global payant multiplié
par la teneur moyenne de l'ensemble des puits rentables des lignes B et C, soit :

𝑅𝑜𝑟−𝑒𝑥𝑝 = 𝑉𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙−𝑝𝑎𝑦 × 𝑇𝑚𝑜𝑦 𝐺𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙𝑒(𝐿𝐵; 𝐿𝐶)

𝑅𝑜𝑟−𝑒𝑥𝑝 = 4127,85 × 1,41 = 58333 𝑔

Teneur en or moyenne à l'excavé de la zone exploitable : poids d'or dans la zone exploitable
divisé par le volume total d'alluvions de la zone payante, soit :

𝑅𝑜𝑟−𝑒𝑥𝑝
𝑇𝑚𝑜𝑦−𝑒𝑥𝑐𝑎 =
(𝑉𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙−𝑝𝑎𝑦 + 𝑉𝑠𝑡é𝑟−𝑧𝑜𝑛𝑒−exp)

58333
𝑇𝑚𝑜𝑦−𝑒𝑥𝑐𝑎 = = 0,73 𝑔/𝑚3
(4127,1 + 38761)

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 71


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

7. Conclusion

Cette étude du projet Appui Mine Guyane constitue le troisième volet d’une série d’études
réalisées dans le cadre de l’appui aux services publics du BRGM sous couvert de la convention
2018 n°2102457320 en partenariat avec le Ministère de la Transition Energétique et Solidaire
(Bureau DGALN/DEB) relative au thème des ressources minérales. Cette étude vise à appuyer
la filière minière artisanale légale de Guyane et représente la mise en application sur le terrain
des préconisations émises lors de l’étude Appui Mine de 2016 (Nagel et al., 2016) : c’est-à-dire
de tester des outils de prospection plus légers que la pelle mécanique communément utilisée par
les prospecteurs et fournir des documents de référence afin d’appuyer les demandes d’ARM et
d’AEX.

Comme il l’est proposé dans cette étude, la demande d’ARM doit être rigoureusement
argumentée par des contours d’ARM construits sur la base d’une analyse géomorphologique
précise et associée à une reconnaissance de terrain en amont de la prospection. A partir de cette
analyse préliminaire, une première carte du plan de prospection est ensuite construite (un
exemple est proposé Figure 18).

Dans le cas de l’utilisation d’une sondeuse légère, telle que ce fût le cas dans cette étude, les
layons de prospection doivent être ouverts en amont et le passage des cours d’eau doit être
préparé. Les différents puits sont repérés au GPS. Suite au layonnage, la carte du plan de
prospection doit être modifiée avec les données réelles acquises sur le terrain.

En terme de résultats, bien qu’une prospection complète n’ait pas été réalisée, cette étude montre
que l’utilisation d’une sondeuse légère dans le cadre de l’exploration d’un gisement aurifère de
type placer alluvionnaire permet une quantification de l’or qui peut être considérée, dans une
certaine mesure, comme comparable à celle estimée lors d’une prospection à la pelle mécanique.
Cette conclusion doit cependant être confirmée par d’autres essais, plus complets et plus
représentatifs.

Parmi les différents modes testés dans le cadre de cette étude, le mode tarière avec une tête de
train de tiges de type bilame apparait clairement comme le mode de prospection le plus pertinent.
D’une part l’investissement de base est très faible, et d’autre part, cette technique est beaucoup
plus simple à mettre en œuvre sur le terrain. En moyenne, la tarière permet de sonder un peu
moins de 4 m/h. Elle fournit aussi une bonne représentation de la séquence sédimentaire
prospectée. Néanmoins, la pelle mécanique est beaucoup plus rapide (2,7 fois). Le surcoût lié au
fait qu’il faille prospecter plus longtemps ramène la sondeuse légère à un coût de prospection
comparable à celui de la pelle mécanique dont l’achat ou la location et la mobilisation sur site
restent plus conséquents que pour une sondeuse tractée en quad.

Les modes carottiers et tricône apparaissent relativement compliqués à mettre en place et, s’ils
sont pertinents dans le cas d’un refus à la tarière, leur temps de déploiement, le besoin en eau
ainsi que les pompes nécessaires font que, dans une telle situation, il sera préférable de déplacer
la sondeuse tarière et de forer un autre puit quelques mètres plus loin. Par ailleurs, le système
testé dans le cadre de cette étude a impliqué 1 quad et 1 remorque. Ce système convient bien à
l’utilisation seule du mode tarière. Néanmoins, dans le cas de l’utilisation des 3 modes testés ici,
un système constitué de 2 quads et de 2 remorques doit être envisagé pour mobiliser l’ensemble
du matériel. Quel que soit la configuration choisie, 2 manœuvres et 1 géologue constitue l’équipe
minimale pour mettre en place le dispositif et le rendre opérationnel.

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 73


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Une fois la prospection réalisée, les résultats doivent être clairement cartographiés (un exemple
de carte est proposé Figure 32). L’utilisation d’un logiciel SIG apparait impérative pour un
traitement simple et rapide des résultats. De même, l’estimation du gisement peut être calculée
à l’aide du même logiciel SIG utilisé pour l’établissement de la carte et conduite selon la méthode
que nous proposons ici (méthodes des polygones), une technique plus simple et plus précise que
de la méthode des trapèzes sur carte papier. Afin de facilité la mise en application de cette
méthode par les opérateurs miniers, l’ensemble des calculs, basés sur des données fictives, est
fourni dans ce rapport. Il est vivement recommandé de reproduire et décomposer les calculs à
l’exemple des deux tableaux (Tableau 11 et Tableau 12).

Par ailleurs, il nous apparait important que, dorénavant, les cartes de référence présentées ici
(Figure 18 et Figure 32) ainsi que les tableaux de référence de l’estimation des ressources
(Tableau 11 et Tableau 12) soient fournis aux autorités compétentes lors du dépôt de dossier de
demande d’AEX afin de justifier le choix des secteurs à exploiter. A noter que la carte du plan de
prospection accompagnée par l’analyse bibliographique et corrigée par de nouvelles
observations de terrain nous semblent également être un prérequis avant toute demande d’ARM.

Enfin, il est important de souligner le fait que cette étude et les discussions qui en découlent sont
limitées à la seule comparaison de 2 prospections. Aussi, cette comparaison n’est pas forcément
parfaitement transposable à l’ensemble des prospections menées aujourd’hui en Guyane.
Certaines sont probablement moins onéreuses que celle prise en exemple dans le cadre de cette
étude et d’autres les sont certainement plus. L’objectif de cette comparaison n’est pas de mettre
en opposions binaires et manichéennes les deux méthodes, mais bien de fournir une technique
alternative qui pourrait permettre, à moindre coût, de prospecter dans des secteurs moins
accessibles à la pelle mécanique et, de fait, plus coûteux.

74 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

8. Bibliographie

Aertgeerts, G., Nagel, J.-L., and Fournier, E. (2018) L’exploitation de l’or alluivonnaire en
Guyane : synthèse des techniques employées, recommandations et alternatives. Rapport
final. BRGM/RP-67564-FR, 71p., 52 fg.

Egal, E., Milesi, J., Vanderhaeghue, O., Ledru, P., Cocherie, A., Thiéblemont, D., Cautru, J.,
Vernhet, Y., Hottin, A., Tegyey, M., and others (1995) Ressources minérales et évolution
lithostructurale de la Guyane - Carte thématique minière à 1/100 000. Feuille de Régina.
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BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 75


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

Annexe 1

Fiches descriptives des différents échantillons


prélevés

BRGM/RP-68753-FR – Rapport final 77


La prospection de l’or alluvionnaire à la sondeuse légère : tests in situ et étude de cas en Guyane française

78 BRGM/RP-68753-FR – Rapport final


Annexe 2

Logs géologiques des différents sondages


Centre scientifique et technique Direction régionale de Guyane
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