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Maurice Allais
Prix Nobel de Sciences économiques
PRINCIPALES PUBLICATIONS*
L'objet de cet ouvrage qui se place dans un cadre dynamique est d'éta-
blir d'une manière rigoureuse et synthétique à partir de la sommation des
différentes comptabilités élémentaires les principales relations d'ordre comp-
table existant nécessairement entre les quantités globales habituellement
considérées en y incluant la masse monétaire el ses composantes.
C' esl là ce qui constitue l'originalité de cel ouvrage au regard de ioule la
lilférature sur la comptabilité nationale. Tout ce travail est en effet centré sur
les aspects économiques et monétaires des flux de valeur et leurs relations
avec les variations de la masse monétaire, notamment de la monnaie scrip-
turale (1 ).
( 1 ) Cet ouvrage a été conçu et élaboré pour répondre à un certain nombre de questions
que je m'étais posées (notamment quant à la liaison entre la comptabilité nationale et les
variations de la masse monétaire) lors de la rédaction des chapitres IV et VIII, " Intérêt,
capital et capitalisation " et " Intérêt et monnaie "• de mon ouvrage Economie et intérêt
de 1947 (pp. 57-90 et 229-422), et auxquelles aucune réponse satisfaisante n'était donnée
dans la littérature.
Sur la conception générale de l'ouvrage, voir le Sommaire et l'Introduction générale
(pp. 1::.8). Une vue d'ensemble des concepts considérés et des relations les plus importantes
obtenues est donnée au début du Sommaire (pp. 1-3). Voir également les tableaux d'en-
semble I, II et III, pp. 25 et 44-47.
( 2 ) La mise en équation de l'activité bancaire offre des difficultés particulières (voir com-
ment la question a été traitée § 13, 15 et 16, pp. 14-17).
VIII LES FONDEMENTS COMPTABLES DE LA MACRO-ÉCONOMIQUE
Dans son ensemble, ioules les contributions de cet ouvrage comme sa méthode
sont toul à fait originales. Celles qui me paraissent les plus suggestives sont les
suivantes :
application de l'analyse économique dimensionnelle à la théorie du capital
et aux relations macro-économiques (3 ) ;
théorie de l'épargne et de l'investissement (4 ) ;
théorie des bénéfices inflationnistes et des pertes déflationnistes (5 ).
Puis-je enfin indiquer que dans tous mes travaux ultérieurs d'analyse
monétaire la considération de l'ensemble des relations de cet ouvrage m'a été
extrêmement utile.
(3 )Pp. 62-66.
(4 )Pp. 68-71. Il est démontré que l'égalité keynésienne de l'épargne et de l'investis-
sement est inexacte, et qu'en fait l'investissement est égal à l'épargne augmentée des inves-
tissements des entreprises résultant de l'autofinancement et diminuée de l'accroissement des
encaisses des ménages. Cette démonstration constitue probablement la meilleure illustration
de la méthode suivie.
( 5 ) Pp. 71-81.
« La science est un système de relations. »
Henri PoiNCARÉ (1).
Para- Pages
graphes
Sommaire • . . . . . . 1
Introduction générale . . 1 5
I. - Les relations comptables entre quantités globales
1. - Les comptabilités élémentaires . . . . . . . . . . 11 11
2. - La sommation des comptabilités élémentaires dans
le cas d'une économie sans activité étatique. 23 27
3. -Généralisation au cas d'une économie étatique 53 48
II. - Applications.
1. - Théorie de la comptabilité des entreprises 57 53
2. -- Théorie du revenu national. . . . . . . 58 54
3.- Théorie du capital et du revenu. . . . . . 66 59
4.- Théorie de l'analyse économique dimensionnelle. 71 62
5. - Théorie de la m,onnaie et du crédit . . . . . 78 66
6.- Théorie de l'épargne et de l'investissement. . 83 68
7.- Théorie des bénéfices inflationnistes et des pertes
déflationnistes . . . . . . . . . . 85 71
8. - Théorie de la dynamique économique . . 99 82
Index . . . . . 85
Bibliographie . 87
Table des matières . 89
SOMMAIRE
In = intérêts distribués. 13 et 26
An = amortissements distribués. 13 et 26
Dn = dividendes distribués. 13 et 26
Re = valeur de la consommation. 27
RP = montant des placements. 13 et 28
Rr =valeur des investissements. 13 et 24
RIA = auto-investissement des entreprises. 33
Es = épàrgne spontanée. 47
M = circulation monétaire globale (manuelle + scriptu-
rale). 9
Mx = disponibilités monétaires des individus. 9
Mp = disponibilités monétaires des entreprises. 9
MM = quantité de monnaie manuelle en circulation. 9
Ms = quantité de monnaie scripturale en circulation (mon-
tant des comptes créditeurs à vue des banques). 9
Les relations les plus remarquables liant ces grandeurs lorsque l'on consi-
dère l'État comme une entreprise particulière sont les suivantes (1)
(1) eN = CxM + C:E (100)
dCxM
(2) ( i f = PxM- AxM + Rx (102)
dC:E
(31 (if = P:E + A~ (103)
dCN
(4) (if = Rx + (PIM- AxM) + (P:E + A:E) (104)
(5) Rê = V - S - F - In (125)
(6) B = (PxM- AxM) + (P:E + A:E) + Rë -iaN (157)
(7) Ba = (PxM- AxM) + (P:E + A:E) +RE (160)
(8) RN -- R c + dCN
dt (145)
(9) RN=S+I+B (168)
(10) RN= s +ID+ BB (169)
(11) RN= PF + PxM - AxM + P:E (147}
(12) V=Rc+Rx+F (122)
(13) P=V+ A:E (139)
(14) PF
= P-F (140)
(15) PF= Re + Rx + A:E (141)
(16) PFR
= S + I + AxM (177)
(17) I =In+ iaN (166)
(18) = S + In + An + Dn
Rn (110)
dM x
(19) Rn=Re+Rp+& (116)
(20) Rn =Re+ Es (183)
(21) Rx =Es+ REND (187)
(22) Rx =RP+RxA (128)
(1) Nous indiquons après chaque équation le numéro d'ordre de l'équation dans le texte.
SOMMAIRE 3
dM dMP
(23) Rr = Rp +REND+ dt-Ti (132)
(24) RE = Re + Rr - S- Io (126)
dM x
(25) Rs = Ro + R1A-S- Io-df (130)
(26) REND = RE-Ao-Dn (131)
(27) M = M~r +Ms (29)
(28) M =Mx+ Mp (30)
Bien que l'analyse présentée puisse apparaître à première vue comme
relativement longue, elle paraît avoir l'avantage de rassembler et
de démontrer d'une manière synthétique un très grand nombre
de propriétés dont 1' exposé d'ensemble se trouve par là mêm~ consi-
dérablement réduit.
Il n'est guère possible de résumer les résultats obtenus dans les appli-
cations qui sont faites des relations trouvées aux différents ordres de problèmes
indiqués, car le texte n'est en lui-même qu'un résumé. Toutefois, il paraît pos-
sible de dégager parmi les conclusions les plus importantes les points suivants :
1° La sommation des comptabilités élémentRires conduit à des relations
bien précises entre les différentes quantités globales, mais cette étude est
manifestement bien plus complexe qu'on n'aurait pu le penser à priori.
2° Les définitions de grandeurs globales utilisées par les théoriciens du
revenu national, qu'il s'agisse du produit national brut, du produit national
net ou du revenu national, ne paraissent pas satisfaisantes en ce qui concerne
la manière dont il convient de tenir compte de l'activité étatique. A ce
point de vue, la théorie actuelle du revenu national devrait être repensée.
3° La fameuse relation I = S d'égalité entre l'épargne et l'investisse-
ment ne saurait être vérifiée que si l'on donne aux notions d'épargne et d'in-
vestissement des sens qu'elles n'ont pas habituellement.
4° Il n'y a aucune relation nécessaire entre le bénéfi.ce global d'une col-
lectivité et l'accroissement global de la quantité de monnaie en circu-
lation (monnaie manuelle + monnaie scripturale) ou la diminution de la
préférence pour la liquidité.
5° Les relations comptables existant entre les quantités globales ne sont
pas suffisantes à elles seules pour déterminer l'évolution économique. Il
faut pour arriver à ce but se donner de toute nécessité d'autres relations, des
relations de structure et des relations de causalité, à choisir judicieusemen~
compte tenu de l'expérience, mais les relations comptables entre grandeurs
globales constituent des conditions de liaison nécessairement vérifiées à tout
instant et à ce titre elles doivent constituer le point de départ nécessaire de
tout modèle de macrodynamique économique.
6o Les applications des relations trouvées sont extrêmement nombreuses
et elles constituent un outil d'analyse dont la fécondité n'a d'égale que sa
nécessité. Il est vain d'espérer arriver à fonder sans elles une théorie éco-
nomique efficace.
INTRODUCTION GEm!RALE
(~) Nous appelons éœnomie monétairemeflt neutre une économie où la somme globale
des disponibilités monétaires reste constante ainsi que les encaisses réelles désirées par les
dUJ.é~nts agents écon.omi.ques.
(~) Nou.s_ avo.uom bien. humblement avoir passé des dizaines et des dizaines d'heures
à ce travail.
INTRODUCTION GÉNÉRALE 7
bref sans nous laisser tenter par des illustrations faciles qui auraient certes
reposé et distrait le lecteur mais qui auraient allongé considérablement le
texte.
La complexité des développements qui suivent s'est en fait imposée à
nous au fur et à mesure que nous cherchions à préciser les différents concepts
qu'il y a lieu de faire intervenir pour obtenir une image ·à peu près satisfai-
sante de la réalité. Pour que le lecteur puisse se rendre compte de cette néces-
sité, nous ne saurions trop lui conseiller d'essayer de bâtir lui-même un modèle
plus simple. Il apercevra vite qu'à peu de choses près il est en fait conduit,
s'il veut attaquer efficacement les pr,oblèmes qui se posent, à une complexité
analogue. L'étude qui suit n'est complexe qu'en raison de la complexité
même des faits qu'elle se propose d'analyser (1 ).
Il se peut naturellement que le spécialiste detelle ou telle question, par
exemple de. la théorie du revenu national ou de la théorie de l'inflation, trouve
le modèle que nous avons utilisé outrageusement simplifié en ce qui concerne
sa propre spécialité (2 ) et exagérément compliqué en ce qui concerne certains
développements qui ne l'intéressent pas directement. Nous ne saurions trop
ici attirer son attention sur le fait que notre but est de présenter une
théorie synthétique des relations existant entre quantités globales
qui puisse s'appliquer à la fois aux différents domaines de la théorie
économique, qui ordinairement sont tout à fait artificiellement
séparés.
Par là même, notre travail satisfait, pensons-nous, à un besoin auquel ne
répond aucun ouvrage existant : celui d'un exposé synthétique et ramassé
des différents aspects de la théorie économique dans leur liaison avec les
équations comptables fondamentales entre quantités globales.
6. C'est par tâtonnements successifs que nous avons été amené aux
définitions que nous avons choisies et que le lecteur pourra regarder à pre-
mière vue comme plus ou moins heureuses. Un critérium essentiel a été pour
( 1 ) Pour permettre au lecteur de consulter plus facilement notre étude, une fois sa lec-
ture terminée, nous avons donné dans le résumé qui précède l'indication des numéros de
paragraphes où sont données les définitions des principales grandeurs ainsi que celle des
numéros des formules du texte que l'on peut considérer comme les plus importantes.
( 2 } Notre théorie du revenu national ne comporte en fait que 6 pages.
8 LES FONDEMENTS COMPTABLES DE LA MACRO-ÉCONOMIQUE
ne changerait rien aux résultats qui suivent. L'exposition se trouverait seulement rendue
moins simple.
( ) Les .r~sultats qui seront obtenus pourraient facilement être généralisés au cas
3
d'une économie nationale en relation avec des économies étrangères. Le modèle serait sim-
plement plus compliqué.
LES COMPTABILITÉS ÉLÉMENTAIRES Il
Monnaie circulante.
(30)
Inflation monétaire.
10. Nous appellerons inflation monétaire de l'institut d'émission
et nous désignerons par dMMjdt la quantité de monnaie manuelle nouvelle
émise par l'Institut d'émission par unité de temps.
Nous appellerons inflation bancaire et nous désignerons par dMs/dl
la quantité de monnaie scripturale nouvelle émise par les banques par unité
de temps.
Nous appellerons inflation monétaire globale et nous désignerons
par dMjdt la quantité
(31)
(1) Sur le mécanisme du crédit et ses effets, le lecteur pourra utilement consulter
notre ouvrage Economie et Intérêt, chap. VIII, Intérêt et monnaie.
12 LES FONDEMENTS COMPTABLES DE LA MACRO-ÉCONOMIQUE
Actif. Passü.
Immobilisations non amorties (1 ). Capital action non amorti (2).
Stocks. Dettes.
Créances. Solde du compte de « Profits et
Disponibilités monétaires. Pertes» (3) (4).
5
Dans un but de simplification ( ) nous ne ferons figurer dans le poste
stocks que les stocks de produits finis destinés à la vente et de produits en
cours de fabrication, et nous bloquerons les approvisionnements avec les
immobilisations (6).
Ce bilan peut encore s'écrire pour simplifier:
Actif. Passü.
Immobilisations non amorties. Capital actions non amorti (7).
Stocks. Endettement net (S) (9).
Disponibilités monétaires. Solde du compte de << Profits et
Pertes».
On peut remarquer que l'excès de la valeur globale des immobilisations,
des stocks et des disponibilités monétaires sur l'endettement net représente
en principe (10 ) la somme qui serait obtenue si on liquidait l'entreprise et
que pour cette raison on appelle généralement « actif net )>.
Si nous désignons par C~, C~, M!, e~ et a~ les valeurs des immobilisa-
tions non amorties, des stocks, des disponibilités monétaires, de l'endette-
ment net et de l'actif net au début de la période T, le bilan peut alors s'écrire :
( 1 ) Corporelles (immeubles, machines, etc.) et incorporelles {droits à brevets, valeur
des fonds de commerce, etc.)
( 2 ) Comptabilisé suivant sa valeur d'émission.
( ) Ce poste groupe les postes habituellement appelés << Réserves », « Provisions »,
3
Actif. Passü.
(32) ai
N = CilM + C~
~
+ lWP. - e"'N.
Créances. Dettes.
Effets de commerce ou engagements Endettement à vue.
à terme + .6.M~'
tions qui sont fausses, mais qui &ont les seules dont on dispose. Mais ces deux séries de
relations ont même forme analytique et tous les développements qui suivent s'appliquent
indifféremment à l'un ou à l'autre cas puisque le fait d'utiliser des notations· algébriques
ne présuppose naturellement en rien la manière dont les évaluations sont faites.
· (1 ) · Rappelons que ce poste est égal à la somme de la valeur des actions non amor-
ties et du solde du compte de « Profits et Pertes JJ.
14 LES FONDEMENTS COMPTABLES DE LA MACRO-ÉCONOMIQUE
Revenu d'exploitation.
14. En désignant par R~le revenud'exploitationbrut (que nous appel-
lerons plus simplement revenu d'exploitation de l'entreprise), le compte
d'exploitation s'écrit :
(40) I'_R_~_=_V_i--(S_i_+_F_i_+_I~-)----,
. . dM! . . . dM!
(41) R~ + R~ + dt = ~ +A~ + D~ +dt
Cette relation exprime que la somme du revenu d'exploitation, du mon-
tant net .reçu en placement et des ouvertures de crédit est égal à la somme
du revenu investi, de l'amortissement de l'endettement et du capital, des
dividendes distribués et de .l'accroissement des disponibilités monétaires.,
Le revenu d'exploitation R~ lorsqu'il est positif est distribuable par
l'entreprise. C'est ·sur ce revenu qu'elle peut rembourser ses créanciers des
amortissements nets ~ et verser à ses actionnaires -des dividendes D~.
Nous appellerons revenu non distribué de l'entreprise et nous dési-
gnerons par RsND la différence :
(42)
(1 ) Notons cependant qu'en général c'est bien là le cas.
16 LES FONDEMENTS COMPTABLES DE LA MACRO-ÉCONOMIQUE
15. Dans le cas d'une banque ô, le compte << Caisse et Banque n se tra-
duit comme suit (1) (2) :
. . . . . . . . dMi
(43) 1 1
V +R~=S +F'+R'+J1
I D
+A'D +UD +-p.
df
Actif. Passif.
Immobilisations. Capital action.
Créances. Billets en circulation.
Disponibilités monétaires. Comptes courants créditeurs.
Solde du compte de << Profits et
Pertes>>.
( 1 ) Il est à noter que dans le cas d'une banque de crédit les intérêts reçus· représentent
une grande partie de ses ressources et que dès lors la quantité I~ = :E ( I~ - I~) est
généralement négative.
(•) Vj représente les recettes provenant pour la banque des services rendus à ses clients
à titre onéreux.
LES COMPTABILITÉS ÉLÉMENTAIRES 17
Naturellement on peut encore l'écrire :
(47) Rm
E
+ Rm + _.dM
p df
_M = Rm
I D
dMm
+ Am + Dm + __
Ddt
P •
d'où
18 LES FONDEMENTS COMPTABLES DE LA MACRO-ÉCONOMIQUE
. dp
(49) p~ = q-
dt
. dq
(50") A~ = p -
dt
dC~ . .
(51) - =P~ +A~
dt
(52)
mais l'expression ~ ne peut être écrite- sous la forme (50), car il n'y a
pas ici diminution des quantités q mais changement de leur nature dû à
leur usure. En fait, on ne peut définir A;lrl que par l'excès sur la plus-
value p:M de la variation de valeur des immobilisations anciennes. En appe-
lant plus-value nette P;~>~.• des immobilisations existant à l'instant i
cette variation de valeur, on voit que l'on a
(53)
(54) dC~~
dt
=pi -Aï + R~
IM Œ ~
de:~
(55) di = ( . . . )
R~ - RP'A -
( .
A~ -
.)
A~A + dM~
dt
relation qui exprime que l'accroissement de l'endettement net est égal au
montant net reçu en placement diminué des souscriptions d'actions nou-
velles et des amortissements des créances et augmenté des ouvertures de
crédit bancaire.
Dans le cas d'une banque e:i et d'après ce qui précède cette relation s'écrit
simplement
(56)
de:~
-- ( 1
. _.1
) -( 1
. _ 1. )
- RP RP'A \AD AeA .
dl
Dans le cas de l'institut d'émission 3m cette relation s'écrit de même
(57)
(58)
(59)
. . . . da~
(61) p Illl -A~lM + F~-~
+A~-
~
+ R~E. = .
-df- ~,' n~D
.
+ A~e.•-~
.
Rp~'A
(62)
(68)
Nous avons enfin décomposé les deux termes Rp' et Ae dans leurs éléments
Rp'o et RP'A et AeA et Aeo correspondant aux emprunts contractés et aux
émissions d'actions nouvelles (2 ). On a naturellement
(69) Rp' = Rp'o + Rp'A
(70) Ae = Aeo + AeA·
On vérifie naturellement que pour chaque compte le solde créditeur est
égal à l'excès du montant global des crédits sur le montant total des débits.
Cette propriété correspond à la définition même du solde créditeur.
( 1 ) Ce tableau nous a été suggéré par M. Dubourdieu, actuaire Conseil de la Banque
de Paris et des Pays-Bas.
( ) L'indice o rappelle le caractère obligataire des emprunts contractés.
2
22 LES FONDEMENTS COMPTABLES DE LA MACRO-ÉCONOMIQUE
On vérifie de même que pour chaque ligne le total des crédits est égal au
total des débits. Pour la première et la dernière ligne cela correspond à cette
propriété comptable que dans la« balance générale» le montant des soldes
débiteurs est égal au montant des soldes créditeurs. Pour les autres lignes
cela tient au fait que chaque virement donne lieu à deux écritures de mon-
tant égal, l'une au débit du compte qui reçoit (entrées ou recettes) et l'autre
au crédit du compte qui donne (sorties ou dépenses).
L'égalisation des débits et crédits des comptes << Immobilisations»,
<< Stocks», «Caisse et Banque», «Exploitation ll et <<Profits et Pertes» donne
respectivement les égalités (54), (51), (34), (41) et (61 ).
L'égalisation des débits et crédits des comptes cc Dettes ll et c< Créances ll
du bilan donne respectivement les deux égalités
dE! i i dM!A
(71) dt= Rp'o-Aeo +---;n-
dE~
(72)
di
dont la sommation, compte tenu des relations (35), (37), (69) et (70), redonne
l'équation (55).
Bénéfice et imprévision.
{73)
.
B~n
'Tt"
= (1 +Tin)T a~- a~ - in .
a~n=
N
0
relation qui exprime que la valeur prévue pour le bénéfice est nulle, ce
qui s'explique immédiatement, puisque tout revenu prévu à l'instant ln est
capitalisé à cet instant, donc apparaît dans les éléments du bilan de l'exer-
cice s'il est correctement établi. D'après la relation (62) on a alors
(1-) Les relations (58) et (59) expriment en effet que le bénéfice net est égal à l'accrois-
sement de l'actif :net avant distribution de tout amortissement et dividende et encaisse-
ment ·cile toute nouvelle souscription-et la quantité (1 + Tin) a~n représente précisément
la valeur prévue de l'actif net à l'instant ln+ I, avant toute distribution d'amortisse-
ment ou de dlvidende et totit encaissement de nouvelle souscription.
LES COMPTABILITÉS ÉLÉMENTAIRES 23
(74)
puisque la valeur prévue de ia~ n'est autre que i a~. Cette relation retran-
chée de la relation (62) donne alors
et par suite
(78)
On voit ainsi que le bénéfice apparaîtrait dans ce ·cas hypothé-
tique comme le produit de la quantité vendue par l'excès du pri~
de vente sur le coût comptable.
En fait, il est possible de généraliser ce résultat au cas plus complexe
où l'activité de l'entreprise s'étend sur plusieurs périodes et où elle détient
des immobilisations et des stocks et où elle a un endettement et une encaisse.
Il suffit de remarquer à cet effet que tout se passe en fait comme si
l'entreprise disposait au début d'une période Tn d'une valeur cf: + C~,
comme si, avec cette valeur, elle achetait les immobilisations et les stocks
correspondants à leurs prix comptables, concurremment aux dépenses
(79) !J.in = sin + pin + I~
effectuées à l'extérieur et à la rémunération ia~ de l'actif net et qu'en fin
de période elle revendait ces différents biens après les avoir transformés
ou non.
TABLEAU
COMPTABILITÉ
_,.
Achat de fournitures .
1nvestissements .
Effets escomptés.
Versement de dividendes ..
r
DE L'ENTREPRISE
Dettes Compte
Créances Caisse et Banques Profits et Pertes
d'exploitation
Débit Crédit Débit Crédit Débit Crédit Débit Crédit Débit Crédit
Yi dt . Vidt
Fi dt
i
. . . le' dt
dM!E
dM!A .. dM!A
R~ dt
p;M dl
. Ail:. dt
: p~ dt
. (o!-D!,)dt ..
da~
..............
26 LES FONDEMENTS COMPTABLES DE LA MACRO-ÉCONOMIQUE
(85)
(86)
ou en notation continue
(87)
(90) BiIll!
= ~ (P:m -T P:m) qiM n+l
(91) B~M
. =dCIM
dt +A
IM
-R
I
ou encore
(92)
(94)
et des stocks
(99)
détenus par les entreprises. Nous aurons ainsi
(100)
(102)
(103)
(104)
de la somme des actifs nets qui représente un actif (2 ) qui doit leur
revenir (3 ). On aura ainsi
{108) Cr= ENI+ aN+ Mx
soit d'après les relations (29), (30), (97), (100) et (106).
(109) Cr = eN
La fortune globale nette des individus est donc égale au capital natio-
nal.
Revenu national distribué.
26. Nous appellerons revenu national distribué et nous désignerons par
RD le montant global des revenus reçus par unité de temps par les indivi-
dus, c'est-à-dire le montant global des salaires S, des intérêts ID, des amor-
tissements AD et des dividendes DD versés en monnaie aux individus par
les entreprises par unité de temps. On aura ainsi
de stocks (la partie réalisée volontairement) pourrait être considérée comme un investis-
sement, mais il nous a paru préférable pour la clarté de nous en tenir aux usages comptables
courants.
( 1 ) Dans la sommation (105) les créances et les dettes des entreprises entre elles s'an-
nulent en effet deux à deux, sauf· les comptes courants créditeurs et le montant du poste
« billets en circulation » figurant au bilan de· l'Institut d'émission, et il ne reste finalement
que la somme des créances des individus sur les entreprises augmentée du montant global
de la monnaie scripturale et de la monnaie manuelle.
( 2 ) Ou naturellement un passif dans le cas où l'~ctif net aN est négatif.
(3) Rappelons que la possession de biens personnels par un individu a été comprise
pouT' simplifier dans l'activité d'entreprise (§ 8).
30 LES FONDEMENTS COMPTABLES .DE LA MACRO-ÉCONOMIQUE
(116)
( llS) deN
(JI= (Rp - R PA
, ) -(AD-AeA) dM
+df•
= S + F + Rr + Ae + le + De + Rp + d~p
soit compte tenu des relations (29), (39), (43), (46), (96), (101), (110), (111),
(112), (113) et (115 ).
(121)
Cette relation exprime que la valeur globale des ventes, des place-
ments et de l'inflation monétaire est égale à la somme du revenu distribué,
des fournitures, du revenu investi et de l'accroissement des disponibilités
monétaires des entreprises.
Compte tenu des relations (30) et (116), cette relation peut encore
s'écrire
(122) V=Rc+Rr+F
Cette relation exprime que la valeur globale des ventes est égale à la
somme du revenu consommé, du revenu investi et des fournitures d'entre-
prise à entreprise (2).
(124)
(126) RE=Rc+Rr-S-In
(127)
(128)
dM
(129) Re + dt = RrA + Ao + Do + dMP
(if
(130)
(131)
(132)
(133) ReND + dM
(if = RIA
dMP
+ (if
On voit ainsi que les entreprises financent leurs auto-investissements
et les accroissements de leurs encaisses avec leur revenu non distribué et
l'inflation de monnaie manuelle et scripturale.
Enfin des relations (126) et (131) on tire la relation
(134) ReND = Re + Rr - Ro.
On voit ainsi que le revenu non distribué des entreprises est égal à
l'excès du montant global du revenu consommé et du revenu investi sur le
revenu distribué.
(135)
34 LES FONDEMENTS COMPTABLES DE LA MACRO-ÉCONOMIQUE
(139) P=V+A~
(140)
(141)
(142) PF = dM1)
(RD -Tt +RIA+ A::E.
L'interprétation de cette relation est naturellement immédiate.
Ventes îmales.
36. A la notion de production finale, on peut faire correspondre la
notion de ventes finales, excès des ventes V sur les fournitures F. En dési-
gnant le montant global des ventes finales par VF on aura ainsi
(143) VF=V-F
soit d'après la relation (122)
{144) VF = Re+ R1.
Le montant des ventes finales apparaît donc comme égal au montant
global du revenu consommé et du revenu investi. Ce montant représente
la consommation îmale globale ·de la collectivité.
visionnement serait compté deux fois, d'où l'utilité de distinguer ces stocks des stocks de
produits disponibles pour la vente et de produits en cours de fabrication. C'est la raison
pour laquelle dans un souci de simplification nous les avons bloqués avec les immobilisa·
ti ons.
( 1 ) Le concept de production finale ainsi défini est naturellement indépenqant de ce
que l'on fait figurer sous la rubrique stocks puisque la somme Rt + A~ est indépendante
de l'affectation ou non d'une partie des stocks aux immobilisations (voir le§ 11).
36 LES FONDEMENTS COMP.TABLES DE LA MACRO-ÉCONOMIQUE
(145)
(146)
(147)
(148)
(150)
(152)
(154)
On voit ainsi que l'épargne nationale nette n'est autre que l'ac-
croissement du capital national.
Compte tenu des relations (103), (146), (150)• et (153), on a alors
(155)
et
(156)
Bénéfice national.
40. Nous appellerons bénéfice national et nous désignerons par B la
somme ~B des bénéfices des entreprises.
~
(160)
(161) BNo = B- Do
(162) B:eNo = BB - Do
(163) BBNO = daN
(if +A CA-
R'
p A•
(166)
rapportés par le capital national
(167) eN= Car+ Cz =aN+ S:N- Mp
la relation (165) montre, compte tenu de la relation (145), que l'on a
(168) RN= s + I +B
autrement dit le revenu national net est égal à la somme du salaire
national, de :l'intérêt national ~t du bénéfice national.
Compte tenu des relations (159) et (166) on a encore
SOU;MATION DES COMP'l'A1iULITÉS .39
(169)
(170)
relation qui exprime que la somme des valeurs ajoutées est égale à la somme
des salaires, des intérêts et des bénéfices.
(171)
relation qui exprime que le revenu d'exploitation peut être considéré comme
l'excès des ventes finales sur les salaires et les intérêts distribués.
Naturellement, compte tenu de la relation (144) cette relation n'est
autre que la relation (126) déjà obtenue.
(179)
(180)
on a ura alors
(181) BB~D = RNND +AD.
Le bénéfice brut non distribué apparaît comme égal à la somme du
revenu national non distribué et de l'amortissement distribué.
Compte tenu des relations (131 ), (157), (159), (162) et (181) on a
(182)
le revenu national non distribué est ainsi égal au revenu national d'exploi-
tation non distribué augmenté de la plus-value nette des immobilisations
et des stocks.
Épargne spontanée.
47. Nous appellerons épargne spontanée et nous désignerons par Es
l'excès (RD- Re) du revenu distribué sur le revenu consommé.
· dM1
(186·) Rr "-- Es == RIA --'-- (if
SOMMATION DES COMPTABILITÉS 41
On voit ainsi que l'investissement est supérieur à l'épargne spontanée
d'un montant égal à l'excès de l'auto-investissement sur l'accroissement
des encaisses individuelles.
Compte tenu des relations (30) et (133) on peut encore écrire
( 187)
(188)
•(190)
(198)
(199) RI=E
On voit ainsi que le revenu national investi est égal à l'épargne nationale
spontanée.
Les relations globales essentielles.
51 . A ce terme le lecteur se sentira peut-être un peu submergé par Ie
nombre des définitions e~ des relations qui précèdent. La raison en est que
SOMMATION DES COMPTABILITÉS 43
LÉGENDE
amortissements distribués
amortissements des immobilisations
somme des actifs nets
accroissement des stocks
dCN
variation du capital national
dt
dCI:
variation des stocks
dt
dC 1M
variation des immobilisations
dt
Do dividendes distribués
An-1
(130) R
l.NO
J33,l----R~TA::._...
Re valeur de la consommation
Ro revenu distribué
R~ revenu national d'exploitation
R.:ND revenu national d'exploitation non distribué
R, valeur des investissements
RIA auto-investissement des entreprises
RN revenu national
RNND revenu national non distribué
Rp revenu placé
s salaires
dC"
dt
Es
LÉGENDE
amortissements distribués
accroissement des stocks
amortissements des immobilisations
dCN
variation du capital national
dt
dC 1M
variation des immobilisations
dt
dC~
variation des stocks
dt
Do dividendes distribués
~
dt
Re valeur de la consommation
Ro revenu distribué
Re revenu national d'exploitation
ReND revenu national d'exploitation non distribué
Rr valeur des investissements
RIA auto-investissement
RN revenu national
Rp revenu placé
5 salaires
Secteur
Production
Secteur
Consommation· '
Schéma no· 3.
En désignant par Xl l'ensemble des paiements des entreprises. à l'État
et par X 2 l'ensemble des paiements de l'État aux entreprises, on a naturel-
lement
(202) RD=R!+R;
(203) Re= R~ + R~
cohérence logiq!le; c'est notre solution, qui est également celle· de Kuznets, qni nous appa-
ràlt comme la meilleure.
Nous· ctoyons devoir nous abstenir ici, malgré son intérêt manifeste, d'une discussion
approfondie, car elle sortirait du cadre de cet ouvrage dont la conception fondamentale
est d·'être court. Il n'y a pas de raison de développer ici la théorie de ract:ivité de l'Éltat
plus que· celle de l'inflation, ou du bilan, par exemple, et si n-ous.procédions à· tous ces déve-
loppements, ce· seraient de nomnretix-èt.forts volûmes qui seraient nécessaires.
( ) C'~st là qu'il faut voir la meilleure justification des hypothèses faites.
1
\
ÉCONOMIE ÉTATIQUE 51
(204) RP.=fl!+R:
(205) R~ + R! + X = R! + X? 2
(206) R~· + R; + X1 = R! + X 2
(207) X1 = p1 + R}· + A 1 + 11 + D1 + R!
(208) 2
X = F + R: + A + 1 +
2 2 2
n~ + R;-
(209) R! = 8 + I! + A! ·+ D!
1
(210) R~ = 8
2
+ I~ + ~ + D~
où R! représente le montant des prêts effectués par les entreprises (banques
et Institut d'émission compris) à l'État, où représente le montant des R:.
prêts effectués par l'État aux entreprises, et où les différents autres signes
ont les mêmes significations générales que précédemment (1 ).
Les relations (205) et (206) ne sont autres que les comptes << Caisse et
Banque'' de l'ensemble des entreprises et de l'État.
Hypothèses simplificatrices.
Schéma no 4.
et les équations (203), (205), (206) et (210) s'écrivent
(217) Re= R~ +JI
(218) Re
1
+ 1
RP + R~ + R! = RD
1
+ JE + d~
df:
dM
(219) JI+ JE + R! + dtM = R~ + R~ + R~
R~ = 8 + I~ + A~
2
t220)
Toutes ces relations s'interprètent très facilement. Ainsi la relatÛm (219)
qui représente le compte << Caisse et Banque » de l'État exprime que le mon-
tant global des impôts, des emprunts publics et de l'inflation de monnaie·
manuelle sert à financer les revenus distribués par l'État aux individus_, ses
dépenses d'investissements et ses achats de fournitures.
Quant aux comptes d'exploitation de l'ensemble des entreprises et de
l'État ils s'écrivent respectivement, compte tenu de la relation de défini-
tion (40) ou de la relation (126).
(221) R! = R~ R~ + +
RI - S1 - I! - JE
2
(222) R~ = JI + JE - 8 - R~ - I~.
APPLICATIONS
56. Les différentes relations qui précèdent peuvent être appliquées avec
succès à différentes sections de la théorie économique et elles constituent
un moyen très puissant soit pour l'exposition des résultats déjà acquis,
soit pour des recherches nouvelles.
57. Les relations (32), (39), (40), (61), (58), et (59) donnent une repré-
sentation analytique simple du bilan, du compte « Caisse et Banque,, du
compte d'exploitation et du compte de « Profits et Pertes>> d'une entre-
prise, et elles permettent de mettre en évidence de manière très simple les
relations qui lient ces différents comptes, ainsi que la signification comptable
du bénéfice.
Le tableau général du n° 20 donne la possibilité d'apercevoir d'une
manière particulièrement accessible les relations fondamentales existant
dans toute comptabilité (1 ) et de s'en faire une idée parfaitement claire.
La compréhension complète de ce tableau constitue certainement la meil-
leure introduction à une étude approfondie de la comptabilité.
Les relations (43), (45) et (46) montrent les modifications essentielles
qu'il y a lieu d'apporter dans le cas des banques de crédit et de l'Institut
d'émission.
Peut-être la ma~ière la plus simple d'illustrer la théorie de la compta-
bilité est de considérer la gestion d'un bien capital (f) de prix y qui four-
nit des services (r) de prix y. Le bilan et le compte d'exploitation corres-
pondants s'écrivent respectivement avec les notations précédentes
(223)
(224)
On a alors d'après la relation (62)
(225) B y= dy+
dt
·-
y-!:_y.
Cette relation, qui n'est autre que le compte « Profits et Pertes >> atta-
ché au bien considéré, illustre d'une manière ramassée toute la théorie de
(1) Voir les indications déjà données au § 20.
54 LES FONDEMENTS COMPTABLES DE LA MACRO-ÉCONOMIQUE
(226) y = j_y- ~
relation qui exprime qu'à l'équilibre la valeur d'usage d'un bien est égale
à l'intérêt de sa valeur diminué de sa plus-value (2 ).
59. Nous désignerons par PNB, PNN, RNs, et Rus le produit national
brut (Gross National Product), le produit national net (Net National Pro-
duct), le revenu national (National In come) et le revenu des particuliers
(Personal Income) des statisticiens (3 ).
(227)
61. Le produit national net est défini comme égal à l'excès du pro-
duit national brut sur la dépréciation du capital.
On a ainsi
(230)
Revenu national.
62. Le revenu national ·des statisticiens RNs est défini comme égal au
produit national net diminué des impôts payés par les entreprises.
R~ + 8 2 =JI.
c'est-à-dire si la totalité de l'activité ·de J!État·se.rvait à rendre des services directs aux
individus, ce qui n'est pas.
La convention actuelle, suivant laquelle les impôts payés par les entreprises sont consi-
dérés comme une part du produit national brut, alors que l'on compte intégralement
par ailleurs la somme des dépenses de consommation de l'État et des Salaires qu'il paie
est,. à notre avis,.·une·convention ·vicieuse. Nous sommes heureux de nous renaontrer ,ici
avec des auteurs aussi qualifiés en matière de revenu national que S. Kuznets (voir note l,
p. 49, ci-dessus).
56 LES FONDEMENTS COMPTABLES DE LA MACRO-ÉCONOMIQUE
(233)
(237)
On voit que le revenu des particuliers défini par les statisticiens est
égal au revenu distribué diminué des amortissements .distribués aux parti-
{1) La comparer à la relation (146).
REVENU NATIONAL 57
cu]iers, tant par les entreprises que par l'État. A tout prendre si on ne
retient qu'un seul chiffre pour caractériser· le revenu des particuliers, c'est
le revenu Ro que l'on devrait considérer plutôt que. le revenu Rns.
b) RELATIONS FONDAMENTALES
DE LA THÉORIE DU REVENU NATIONAL
65. La théorie qui précède met simplement en évidence les trois concep-
tions possibles du revenu national qui aboutissent en fait à trois méthodes
de ·calcul distinctes. On a en effet trouvé les relations (1 )
(241) RN= s I + +
B
(242) RN = Re Rr+ +(PrM - ArM) + (PI; + AI;)
(243) RN= ~v:
( 3 ) Il pourra à cet effet se reporter simplement aux re.Iations indiquées dans le résumé
placé en tête de la présente étude. ·
(' 4 ) Cette relation résulte de l'hypothèse de l'équilibre. Le ·bénéfice est normalement
nul lorsque la prévision est parfaite (voir paragraphe 21 ci-dessus. Voir également les in-
dications données ci-dessous à propos des bénéfices inflationnistes § 85 sq.).
( 5 ) Voir les relations (108) (109) et (166). Les intérêts distribués In sont ici égaux
à l'intérêt ieNr de l'endettement global des entreprises vis-à-vis des individus.
60 LES FONDEMENTS COMPTABLES DE LA MACRO-ÉCONOMIQUE
(256)
(257) i = io + oc (2) ID = i eNI = i (eN - aN - Mx) I = i( eN - Mx)
(258) Re = S + ioCN - iMx RN = S + iCN - iMx
(259) Rn = Re + A:M. + ocMx Re: = AxM. + iaN - .xCN
Ici encore on retrouve la même anomalie que précédemment. Si on tient
compte des disponibilités monétaires individuelles, le revenu consommé et
le revenu national deviennent
(260) R'e = S +
ioCN RN = S iCN. +
Il est d'ailleurs facile de se rendre compte que c'est bien la valeur io et
non la valeur i qui doit intervenir dans le calcul de R'e. La valeur (R'e- S)
apparaît en effet comme la valeur capitalisée des dépenses faites dans le
passé. Cette capitalisation se fait aux prix anciens, le taux d'intérêt étant à
chaque instant égal à i. Le lecteur pourra vérifier facilement que la valeur
obtenue est la même qu'en prenant dans le calcul les prix présents et le
ta.ux d'intérêt réel io = i - oc (3).
Là encore l'interprétation économique des résultats trouvés est très
éclairante.
c) SOMMATION DES SERVICES
DANS UNE ÉCONOMIE EN ÉQUILIBRE
69. A un instant donné les services rendus comprennent d'une part les
services du travail et, d'autre part, les services rendus par les différents
biens matériels durables (4 ). Soit (I') un tel bien, Î' sa quantité, y son prix
et y le prix de son service. On sait qu'on a à l'équilibre
(1) Voir ce que nous avons dit plus haut dans le cas d'un régime permanent. V. note 4, ·
p. 59.
( 2 ) Le taux d'intérêt d'équilibre doit en effet être égal au taux d'intérêt réel augmenté
du taux d'augmentation des prix. Voir notre ouvrage Économie et intérêt, n° 16.
( 3 ) Rien d'analogue naturellement ne se produit en ce qui concerne l'intérêt des
disponibilités monétaires Mx.
. ( 4 } La consommation d'un bien, même s'il est fongible, c'est-à-dire si sa consomma-
tion physique est instantanée, n'est pas économiquement instantanée. Ainsi la consomma-
tion d'un certain stock de charbon demande un certain temps.
62 LES FONDEMENTS COMPTABLES DE LA MACRO-ÉCONOMIQUE
(261) ·- dy
y= zy- dt
On en déduit que la valeur globale des services rendus est égale à
(262) s + 1; fi yi= s + i ~fi yi- ~fidyi
dt
= s + iCN- (PIM- AIM + P:E)·
D'après la relation (147) et la relation
(263) RN = s + iCN
on a ainsi
(264)
La valeur. globale des services rendus par les différents biens
est ainsi égale à la production îmale.
70. Il n'est pas possible, compte tenu de la place dont nous disposons,
de donner ici tous les commentaires qu'attirent les relations obtenues au
point- de vue de la théorie du capital et du revenu, mais en un certain sens
le lecteur pourra vérifier que tous les résultats essentiels d'un ouvrage comme
celui d'I. Fisher sur le capital et le revenu y sont condensés.
72. Il résulte de la théorie générale des dimensions que dans tout chan-
gement d'unités toutes les relations entre les grandeurs restent inchangées,
à cond:i,tion que pour obtenir ces relations on n'ait fait aucune hypothèse
explicite ou implicite sur les unités choisies.
( 1)Voir la. relation (226) ci-dessus.
2
( }·Généralisant les relations (252) et (260).
3
( ) Sur toutes les questions abordées dans ce paragraphe le lecteur pourra trouver
s'ille désire. toutes les iRformations complémentaires nécessaires dans notre ouvrage A la
Recherche d'une discipline économique. T. I : L'Économie pure, p. 220 à .267. « Les gran-
deurs économiques et leur mesure ».
ANALYSE DIMENSIONNELLE 63
Tel est le cas de toutes les relatioRs. qui précèdent et qui par conséquent
doivent être considérées comme intrinsèques dans un changement d'un-ités;
saut celles qui Îont intervenir des termes de la forme iM (produit d'une qua.n-
tité de monnaie par un taux d'intérêt) (1).
En effet la valeur d'usage d'une encaisse de valeur M ne s'écrit. iM que
lorsque l'unité de monnaie circulante est prise comme unité: de valeur. Dans
le cas général, cette valeurd'usage a p.our. expression mM(iii. en appelant m·la
valeur d'usage et m la valeur de l'unité de monnaie circulante (2).
Comme on a à l'équilibre, d'après la relation (226)
(265) ·-
m= zm-& diii.
74. On aura de même pour les grandeurs capital eN, Cm, c~, eN, aN, etc.,
des relations du type ·
(268) C'N = ~N.
On exprime ce résultat en analyse dimensionnelle en disant que ces
grandeurs ont pour équation aux dimensions
(269)
.0 étant le symbole dimensionnel de la valeur.
Le lecteur vérifiera de même sans difficulté que les grandeurs A~, P~,
S, AD, DD···, etc., ont pour dimension .OT-I, T étant le symbole dimension-
nel du temps.
(272) I' -
- z"'C' -- ( z--p
· ~;) pC
soit
dP
(273) l'=_!_- dt c
p p .
La dimension des termes du type (271) n'est donc pas n, comme
on ne pourrait être que trop tenté de le penser à priori. C'est une
dimension plus complexe, inhabituelle dans .les sciences physiques.
En ce qui concerne les produits du type iM, représentant les intérêts
de quantités de monnaies, on peut vérifier qu'au contraire de ce qu'on
pourrait penser à la lueur de ce que nous venons de dire, leur dimension
n'est pas complexe, mais de la forme .OT-1.
En effet .et comme nous l'avons vu les expressions du type iM ne
s'écrivent de cette façon que dans un système où la .valeur de l'unité de
monnaie .circulante est prise comme unité.
En réalité dès que l'on envisage des changements d'unité de valeur il ·
faut, comme nous l'avons vu, écrire ce terme mMJm. Or, on a, compte tenu
des relations (265), (266), (267) et (270) :
{ 1 ) Voir nos ouvrages A la Recherche d'une discipline .économique, n° 50, et Écono-
mie et intérêt, no 16.-
ANALYSE DIMENSIONNELLE 65
m'M'
(274)
m'=
1 mM
=pm
ce qui montre que les termes de la forme iM (mais qui encore une fois doivent
s'écrire mMfm) ont bien la dimension 0 par rapport à la valeur (1).
76. Une même observation vaut pour les grandeurs dCN/dl et R!'l dont
la dimension par rapport au temps est T-1 mais dont la dimension par
rapport à la valeur est complexe.
On a en effet
dP
dC'N d eN 1 dCN eN dl
(275) = -=·-
p Tt-P p
dt dl p
dP
(276)
Ces deux grandeurs n'ont donc pas, comme on serait tenté de le pen-
ser à priori, la dimension .QT-1.
En particulier la valeur du revenu national calculée en termes réels
n'est pas RN/P, mais la valeur donnée par la relation (276).
Pour les grandeurs PI;, PxM, et Re le lecteur pourra vérifier facilement
qu'on trouverait des résultats analogues.
En ce qui concerne l'amortissement AxM défini par la relation
dCN
~277) Ant = - - PIM - Rx
dt
le lecteur vérifiera immédiatement que la dimension de AxM est bien .QT-1.
77. Pour le bénéfice. le plus facile est de considérer la relation (.225)
(279)
soit
(280) B'y = By
p
ce qui montre que le bénéfice a pour dimension n par rapport à la valeur (2 );.
Contrairement à ce que beaupoup d'esprits pensent plus o.u moin;; consciem-
ment (3 ), le bénéfice qui apparaîtrait dans une comptabilité tenue
( 1 ) Sur ce point le lecteur pourra trouver de plus amples développements. dans notre
ouvrage Économie et intérêt, p. 246 à 249.
(l') Si l'on partait de la relation (62), le calcul serait plus compliqué, mais le résultat
resterait le même.
( 3 ) En temps d'inflation, on dit souv-ent en effet qu'aux bénêflces ~n valeur nomi-
nale ne correspondent pas des bénéfices en valeur réelle. Ce .phénQmène pe~t être etrec·
66 LES FONDEMENTS COMPTABLES DE LA MACRO-ÉCONOMIQUE
en valeur réelle serait donc égal au quotient par 1'indice des prix P
considéré du bénéfice correspondant à la comptabilité nominale.
Ce résultat montre en particulier que les équations de l'équilibre éco-
nomique obtenues en égalant les bénéfices à zéro sont des équations intrin-
sèques indépendantes du système d'unités considéré (1).
tirée des relations (29) et (30) montre qu'une diminution (ou une augmentation)
simultanée des disponibilités monétaires de tous les agents économiques est
impossible à concevoir sans une diminution (ou une augmentation) paral-
lèle de la monnaie manuelle ou de la monnaie scripturale en circulation.
Il est facile de voir que contrairement à une opinion commune cela
ne signifie naturellement pas qu'à circulation globale inchangée aucun phé-
nomène de déthésaurisation (ou de thésaurisation) ne soit possible.
Rappelons en effet que les disponibilités monétaires peuvent être consi-
dérées comme servant à une double fin, la constitution de fonds de roule-
ment et la thésaurisation.
tif, mais son origine n'est pas tant le choix d'une unité de valeur nominale qu'une éva-
luation erronée de la dépréciation subie par les biens capitaux en raison de leur usage
(voir les indications données ci-dessous dans le § 93).
(1) II n'en serait pas de même par ~xemple d'équations égalant à zéro des termes
comme dCN {dt ou ·In. ·
(2) D'autres exemples seront don1;1és dans ce qui suit à propos de la théorie des
bénéfices inflationnistes et de la théorie de la dynamique.
(s) Rappelons que l'émissio:n de monnaie manuelle se traduit par un accroissement
de l'endettement de l'État auprès de l'Institut d'émission, de la même manière que l'émis-
sion de monnaie scripturale se traduit par un accroissement de l'endettement des entre-
prises auprès des banques (yoir les indications données au § 16).
MONNAIE ET CRÉDIT 67
La nécessité de fonds de roulement provient de l'existence de déca-
lages entre les recettes et les dépenses. Quap.t à la thésaurisation, elle pro-
vient du désir de se constituer des réserves, soit pour profiter de différences
de cours, soit surtout pour se prémunir contre l'aléa d'une diminution
possible de revenus.
Appelons alors MR les disponibilités monétaires servant de fonds de
roulement et MT celles représentant les fonds thésaurisés. On a naturelle-
ment.
(282) MR +MT= M.
En première approximation on peut considérer que l'on a
(283) MR = KPQ
où K est une constante, P l'indice général des prix et Q l'indice général
de la production. On peut de même poser
(284)
où M'T représente la thésaurisation en valeur réelle (1 ). On voit alors que
l'on a
(285) PM'T = l.\1- KPQ
et que pour une valeur donnée de M une déthésaurisation ou une
thésaurisation générale sont parfaitement possibles, aussi hien en
valeur nominale qu'en valeur réelle (2 ), si les fonds de roulement
décroissent (ou croissent) soit en raison de la baisse (ou de la hausse) des
prix, soit en raison de la diminution (ou de l'augmentation) de l'activité
économique, soit pour les deux raisons à la fois (3 ).
Le mécanisme de cette évolution relève de la dynamique économique (4).
(14)
A'nr étant selon l\1. Montjoie cc la diminution de valeur par usure par le temps et le progrès
technique des immobilisations oisives "·
(1) Disons en passant deux mots de la théorie keynésienne en général. Nous pensons
que Keynes a été un très grand économiste qui a eu des intuitions remarquables, mais dont
les raisonnements appellent de très nombreuses réserves. Toutes ses déductions, à notre
avis, manquent absolument de rigueur.
L'intuition de Keynes lui a fait sentir où se trouvaient les difficultés, mais son insuf-
fisance logique ne lui a pas permis de résoudre les problèmes que son intuition lui avait
fait entrevoir. Keynes a été un grand esprit, certainement un des plus originaux du siècle,
mais il n'a pas été un grand théoricien ni un grand savant.
Le caractère de la vérité scientifique est d'être universellement communicable. Tel
n'est certainement pas le caractère de l'œuvre de Keynes.
Il y a des pages entières de Keynes qui sont absolument incompréhensibles et elles
le sont non pas en raison de quelque infirmité de nos cerveaux, mais pour cette raison
toute simple qu'elles n'ont pas de sens. Nous croyons qu'il faut avoir le courage de décla-
rer que l'on ne comprend pas quand on ne comprend pas, et si l'on avait toujours eu le
courage de le faire, bien de vaines discussions auraient pu être évitées qui n'ont absolu-
ment aucun sens.
Aucune des constructions théoriques de Keynes ne peut être prise comme un point
de départ solide pour de nouveaux progrès. Il est d'ailleurs absolument inutile de les dis-
cuter, d'en préciser les obscurités, les contradictions et les erreurs. Le temps nécessaire
serait absolument hors de proportion avec les résultats à obtenir. Mieux vaut tout recom-
mencer.
La théorie keynésienne n'a cessé de se caractériser par une rare confusion de pensée
et une totale incohérence qui seraient vraiment incompréhensibles si nous ne savions pas
combien la logique a peu de poids lorsqu'il s'agit de justifier théoriquement certaines posi-
tions idéologiques ... Bien des discussions qui au premier abord apparaissent au lecteur
peu averti comme particulièrement obscures s'éclaireraient singulièrement si les textes
pouvaient être accompagnés d'annotations où seraient clairement explicitées les arrières
pensées. Il n'y aurait plus alors de mal à comprendre l'accueil enthousiaste fait au grand
libéral qu'était Keynes par les esprits les plus anti-libéraux de notre temps. Peu importent
·en effet les raisonnements si les conclusions vont dans le sens que l'on souhaite. Pour Keynes
comme pour Marx, là et pas ailleurs est la raison essentielle du succès.
Cela est si vrai que par un paradoxe au premier abord non moins surprenant, les
tenants de l'école keynésienne n'ont cessé de chercher à appliquer la théorie du maître à
la période d'après guerre essentiellement inflationniste à laquelle el1e ne pouvait absolument
pas s'appliquer. Ce qu'il y avait de profondément valable dans cette théorie, fondée sur
l'idée toute simple, vieille d'au moins plusieurs siècles (voir l'article si intéressant de
M. Charles RrsT, cc Vieilles idées devenues neuves sur la monnaie "• Revue d'Economie Poli-
tique, septembre-octobre 1951, p. 717 à 735) qu'il faut dépenser pour lutter contre la défla-
tion, ne pouvait en effet valoir que pour une période déflationniste telle que celle de 1929
1936.
Sous cet éclairage on s'expliquerait également sans difficulté les divergences fonda-
mentales qui sont apparues de son vivant entre Keynes et ses disciples dans les années 40.
En fait il est vraiment temps de secouer l'idole keynésienne. Il y a dans Keynes des
choses admirables, mais il y a également des erreurs de raisonnement pitoyables qui sont
absolument à dénoncer, et c'est là précisément une des tâches de notre temps que d'essayer
de mettre un peu d'ordre et un peu de clarté dans la confusion extrême apportée dans la
théorie économique par la pensée keynésienne. Nous sommes heureux de nous rencontrer
ici avec des hommes aussi remarquables que MM. Charles Rist et Jacques Rueff.
Avec le recul du temps, on ne tardera pas à reconnaître qu'avec Keynes la théorie
économique s'est fourvoyée pour de nombreuses années dans une voie erronée. Les résul-
tats obtenus ont été dérisoires si on les rapproche du nombre considérable de travaux qui
ont été effectués et du nombre non moins considérable des obscurités auxquelles on n'a
jamais cessé de se heurter depuis le premier jour. D'année en année depuis 1931la théorie
BÉNÉFICES ET PERTES INFLATIONNISTES 71
84. En réalité, il n'est pas étonnant que les relations entre quantités
globales, telles que l'équation I = S, aient donné lieu à tant de discussions.
Elles sont en réalité trop complexes pour pouvoir être dégagées sans une
étude rigoureuse préalable, la difficulté essentielle à surmonter étant, d'une
part, une définition claire et précise des termes utilisés, et, d'autre part, le
rejet de toute vue << à priori ». En fait les discussions se sont multipliées
parce qu'on ne savait pas de quoi l'on parlait et parce que dans une hàte
pernicieuse on considérait comme hien établies des relations qui en réalité
ne l'étaient pas, le seul mode de preuve scientifiquement recevable étant ici
le recours aux comptabilités élémentaires et ce recours étant le seul moyen
que précisément on n'a jamais effectivement utilisé jusqu'ici.
(298) Re = Re + Rt - S - ID.
on voit que s'il se prodùit une hausse des prix on ne peut rien dire
à priori. En effet, si Pn.t et P~ sont presque certainement positifs, par contre
Atu peut avoir une grande valeur et Al: peut être négatif. Quant au revenu
d'exploitation qui, dans l'équilibre économique, est normalement égal
comme nous l'avons vu (relation 249) à AIH +
iaN, donc positif, il peut
devenir faible ou même négatif si la hausse des salaires précède suffisamment
la hausse des prix.
88. Supposons maintenant qu'il n'y ait plus équilibre économique, mais
qu'il y ait toujours régime permanent. Dans de telles conditions .le fait
qu'une activité donne régulièrement des revenus supérieurs à ceux corres-
pondant à l'intérêt et à l'amortissement des capitaux engagés n'entraîne
pas l'apparition de nouvelles entreprises, en raison par exemple de conditions
monopolistiques.
Avec de telles hypothèses on pourrait concevoir que l'on ait de manière
permanente un bénéfice global B positif.
Mais il est facile de voir qu'il ne saurait en être ainsi. En effet, dans la
(1) Cette hypothèse est faite pour simplifier l'exposition et comme le lecteur pourra
s'en assurer elle n'a rien d'essentiel. Elle sera maintenue dans les raisonnements qui suivent.
(:) Relations (110), (116) et (128) où les encaisses sont supposées rester constantes et
ou RIA= o.
{ 3 ) C'esUe cas que nous avons examiné plus haut à propos de la théorie du capital et
du revenu(§ 67).
BÉl'IÉFICES ET PERTES INFLATIONNISTES 73
mesure même où une entreprise réalise de manière permanente un révenu
net déterminé, la valeur de l'entreprise s'accroît, autrement dit le revenu
net est capitalisé (1 ). Au moment de la capitalisation un bénéfice apparaît
du fait de la plus-value de l'entreprise résultant de cette capitalisation, mais
ultérieurement le revenu net de l'entreprise n'apparaît plus que COIIlllle
l'intérêt des capitaux engagés et le bénéfice devient nul (2 ).
On peut ainsi considérer que dans un régime supposé à la fois en désé-
quilibre et permanent on a encore un bénéfice global nul.
On voit ainsi que ce n'est que dans ·le cas où aucune réévaluation des
capitaux des entreprises n'est effectuée et où les stocks ne varient pas que le
bénéfice global restera nul.
Tout d'abord, si l'industrie des vêtements plutôt que de consentir à la
baisse des prix nécessaire à l'écoulement de toute sa production préfère
stocker et si parallèlement l'industrie des postes de T. S. F. élève moins ses
prix qu'elle ne le pourrait et déstocke, on aura
(302) ôA:E < 0 ôAz > 0
et il n'y a aucune raison pour que la somme de ces deux termes soit nulle.
De même si les industries des vêtements et de laT. S. F. réévaluent leurs
stocks pour tenir compte de la variation des prix, on aura
(303) ôP~>O
Là encore il n'y a pas de raison pour que la somme de ces termes soit
nulle.
Enfin si les deux industries réévaluent leurs installations, compte tenu
de l'évolution de la situation, on aura
(304)
sans qu'il y ait nécessairement compensation.
Au total il n'y a aucune raison pour que l'expression (301) de bénéfice
global B soit rigoureusement nulle. Tout ce à quoi on peut normalement
s'attendre, c'est à ce que cette expression reste relativement petite (1 ).
Finalement on voit qu'il n'y a aucune raison pour que les modifications
intervenant dans une économie monétairement neutre en équilibre laissent
le bénéfice global à sa valeur nulle initiale.
Conditions inflationnistes.
90. Supposons maintenant qu'à ces modifications de structure se sura-
joutent des conditions monétaires inflationnistes. Supposons par exemple
que pour une raison ou pour une autre les consommateurs diminuent leurs
disponibilités monétaires de 300 millions.
{305) ÔMr = - 300.
En supposant toujours l'auto-investissement RrA nul et en supposant
pour simplifier S, In, An et Dn constants, on aura (2 )
(306) ÔRs = ô(Rc + Rr) = - ôMr = + 300.
Le revenu d'exploitation global augmente ainsi de 300 millions alors que
précédemment il restait constant.
L'augmentation de 300 millions sera normalement répartie de manière
(1} S'il y a élévation des prix ce bénéfice global apparaîtra tôt ou tard.
BÉNÉFICES ET PERTES INFLATIONNISTES 77
que les placements RP, où les prix restent constants sauf les salaires, et où
l'inflation est financée par une augmentation ·des crédits 6.Ms. Compte tenu
des relations (6), (24) et (25 ), on aura par rapport à l'état précédent où B est
supposé nul, ou tout au moins peu différent de zéro pour les raisons que nous
avons exposées,
(317) .ô.B = .ô.RE = - .ô.S = - .ô.Ms.
On voit ainsi que dans les conditions supposées la perte globale sera
égale à l'augmentation des salaires, elle-même égale à l'augmentation de la
monnaie scripturale qui sert à la financer.
Bénéfices réels.
93. Les bénéfices ou pertes que nous avons considérés jusqu'ici sont des
bénéfices ou pertes en valeur nominale. Ces bénéfices ou pertes en valeur
nominale se traduisent-ils par des bénéfices ou pertes en valeur réelle?
En fait. et comme nous l'avons indiqué dans le paragraphe consacré
aux dimensions (1 ), à tout bénéfice nominal correspond effectivement un
bénéfice réel. Il semble qu'il y ait là, au moins dans certaines circonstances,
un résultat paradoxal, contraire à l'expérience.
Pour nous. rendre compte de la façon dont les choses se présentent nous
discuterons un cas particulier tout à fait significatif, celui du marchand de
clous de Colson. Au début d'une inflation un marchand de clous possède
10.000 kilos de clous dont chacun vaut 100 francs. Il les revend 200 francs
et gagne ainsi 1 million, mais quand il se réapprovisionne le kilo de clous
vaut 400 francs et il ne peut plus en racheter que 5.000 kilos. Dans la période
suivante, il les revend 800 francs et gagne ainsi deux millions, mais quand il
se réapprovisionne le kilo de clou vaut 1.600 francs et il ne peut plus en
racheter que 2.500 kilos, et ainsi de suite, jusqu'au moment oü notre mar-
chand de clou après avoir gagné des sommes fabuleuses n'a plus qu'un clou ...
avec lequel il se pend!
Sur cet exemple particulier il paraît vraiment difficile de soutenir qu'aux
bénéfices nominaux du marchand de clous correspondent des bénéfices réels,
puisque précisément en valeur réelle il ne cesse de s'appauvrir. Pourtant les
relations
(318) B =dy+
- ·-
y-ly
dt
(319) B I-~
-p
sont rigoureuses et rien n'empêche de les appliquer au bien (P) constitué
par l 1entreprise du marchand de clous considérée dans son ensemble. Leur
application conduisant à la conclusion qu'aux bénéfices nominaux B cor-
respondent des bénéfices réels B', il y a là une circonstance qu'il convient
d'expliquer.
Soit n le nombre de kilos de clous et a leur prix et considérons une
période élémentaire au cours de laquelle le marchand vend son stock n
(1) § 77.
78 LES FONDEMENTS COMPTABLES DE LA MACRO-ÉCONOMIQUE
(324)
Or, on a ici :
da
(325) Ba= n -
dl
et
(326) B'a = r!_
dt a
I + Ia
= !:_
dl
(n + ~)a
V da
=-~({{"
( 1 ) Elle n'est positive que parce que la hausse du taux d'intérêt nominal est en
retard sur la hausse des prix et qu'il y a déséquilibre.
( 2 ) Si le marchand de clous s'était contenté de conserver ses clous (dnfdl = o),
les relations (321) et (323) subsisteraient, mais on aurait B'B == o. Comme précédemment
il continuerait à faire un bénéfice B' relativem.ent à la situation qu'il aurait s'il avait
:vendu ses clous au début de l'inflation sans les renouveler.
( 3 ) Rien n'empêche d'ailleurs de convenir, si on le désire, de ne pas faire la correc-
tion d'intérêt lorsqu'elle est positive.
(') Soulignons encore une f~is que les équations générales que l'on peut déduire
des comptabilités ne peuvent pas permettre à elles seules d'arriver à cette conclusion. Il
80 LES FONDEMENTS COMPTABLES DE LA MACRO~ÉCONOMIQUE
RN# s + iCN
S représentant la rémunération des différentes. sortes de travail, CN le capital national et
i le taux d'intérêt pur, Compte tenu de la relation (109) il en résulte .que l'on doit avoir
approximativement
B#o
Autrement dit, la somme des bénéfices doit être peu différente de zéro
( 1) § 68.
BÉNÉFICES ET PERTES INFLATIONNISTES 81
Dans les deux types d'inflation les détenteurs de revenus fixes sont
défavorisés. Les travailleurs. sont défavorisés· dans le pre-mier cas et favo-
risés dans le second. Le cas des entrepreneurs est sensiblement inverse.
Si salaires et prix marchent de pair, la situation reste neutre pour les
salariés et les bénéfices des entreprises sont financés par les pertes des
détenteurs de revenus obligataires.
97. Il est facile de voir que des salaires réels plus élevés que leurs
valeurs d'équilibre ne peuvent être maintenus s'il y a plein emploi que par
l'inflation.
Schématiquement le cas du régime permanent étudié à propos du
capital et du revenu (1 ) montre qu'en cas de stabilisation des prix la
part relative revenant aux salaires dans le revenu national est égale à
. eN
1 - l RN.
98. Finalement et bien qu'en fait les explications qui précèdent soient
restées en raison du manque de place extrêmement limitées, on voit de
quelle aide peuvent être les équations obtenues pour l'étude des mécanismes
monétaires. Convenablement maniées elles peuvent 'constituer un
instrument extrêmement puissant, et à vrai dire indispensable,
d'explication.
( 1) § 67.
2
( ) Il s'agit du taux d'intérêt pur.
(3) De toutes catégories.
(') Dans le sens d'une appropriation collective par l'impôt des rentes de rareté iCN.
( ) Écrit en septembre 1950. De cette date à septembre 1953, le salaire horaire du
5
manœuvre ordinaire à temps des industries des métaux de la région parisienne est passé
de 81 fr. 20 à 126 fr. 25. Sur cette question voir nos deux études Le Problème des salaires,
novembre 1947, 25 6 cycle d'études de la CEGOS, fasc. 1, p. 6 à 20, et Le Problème de
l'inflation française, Groupe de Recherches économiques et sociales, 13 janvier 1949.
Voir ~gaiement les indications numériques données dans la note 13, p. 197 de notre étude.
c. Les niveaux de vie européens et amétieains et l'union é.conomique de_ l'Europe »,_Le
Hainaut économique, septembre 1949, p. 191 à 201.
82 LES FONDEMENTS COMPTABLES DE LA MACRO-ÉCONOMIQUE
Mécanisme de la thésaurisation.
100. Une illustration peut être effectuée à propos de l'étude du méca-
nisme de la thésaurisation. Pour voir ce qui se passe on peut joindre aux
relations précédemment considérées dans l'étude de la thésaurisation faite
à propos de la théorie de la monnaie (2 ) des équations représentant les
relations existant entre les· fonds de roulement et les fonds thésaurisés en
fonction des autres paramètres et obtenir ainsi un système de relations défi-
nissant l'évolution du modèle considéré.
Si l'on suppose par exemple que l'indice général Q de la production
et la quantité de monnaie M sont des données, que la thésaurisation en
valeur réelle est une fonction bien déterminée
(328)
Paiements entre Etat et entreprises, 54. Taux d'intérêt, 18, 40, 68, 72, 93; dimen-
Paramètres; de flux, 52; de stocks, 52; sion du, 75.
indépendants, 52; grandeur des, 75, 76. Thésaurisation, 80; déthésaurisation, 80,
Passif, 11, 12, 16; 23. 90, 91; mécanisme de la, 100.
Prévision parfaite; modèles de, 57, 67.
Prix; de revient comptable, 22, 64; de u
revient partiels, 62; de vente 22; de
vente globaux, 62; hausse des, 86, 92, Unités de mesure, 71, 72; changement d',
94, 96, 100; inflation et niveau des, 72, 73.
97; taux de hausse des, 68. v
Production, 13, 22 et 23; éléments de la,
45; finale, 35, 37, 47, 60, 69; prix de Valeurs; ajoutées, 32, 38, 65; d'usage?
revient de la, 45. 57, 72.
Produit national; brut, 60, 61, 64; net, Ventes; à crédit, 13; éléments des, .44;
61, 63, 64. finales, 36; montant global des, 13, 14,
Provisions, Il. 31, 33, 35.
INDEX DES NOMS PROPRES
BOITEUX, p. 10 n. 1. MARCZEWSKI, p. 10 n. 1.
MARX, p. 70 n. 1.
DuBOURDIEU, p. 10 n. 1. MERCIER, p. 10 n. 1.
MoNTJOIE, p. 10 n. 1, 69 n. 3 et n. 7.
HABERLER, p. 68 n. 2. MORIN, p. 10 n. 1.
ALLAIS (M.).- Économie et intérêt. Exposition nouvelle des problèmes relatifs au rôle
du taux de l'intérêt dans l'économie et de leurs solutions. 800 p. en 2 vol. in-8°
raisin 15,5 x 23,5. Dépositaire : Poinsot, Librairie des Publications officielles,
40, rue de Verneuil, Paris, 1947, (en vente également à la Librairie de Médicis.)
A la Recherche d'une discipline économique. T. l: L'Économie pure et ses annexes.
Chez l'auteur, 15, rue des Gâte-Ceps, Saint-Cloud (Seine-et-Oise), 1943, 852 et
68 p. in-8° raisin (épuisé). Une nouvelle édition augmentée d'une introduction
a été publiée par l'Imprimerie Nationale (27, rue de la Convention, Paris) avec
le concours du Centre national de la Recherche scientifique sous le titre Traité
d'économie pure, Paris, 1953.
Le Plan comptable et la comptabilité nationale. La Tribune économique, 18 mars
1947.
L'Extension des services de documentation économique et la réforme des comptabi-
lités privées, Éditions de la Compagnie des Chefs de Comptabilité (47, rue Cam-
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VINCENT (A.).- Initiation à la conjoncture économique, Presses Universitaires de France,
1947.
TABLE DES MATŒRES
Page
SOMMAIRE. • • •••. 1 à 3
INTRODUCTION GÉNÉRALE (1 à 6) 5 à 8
complètement avec les équations de M. Allais, mais l'effort exigé en vaut cer-
tainement la peine. »
M. NIVEAU,
Economica,
août 1957, pp. 280-281.
dont on doit lui rester reconnaissant, c'est que la méthode qui consiste à
définir les quantités globales à partir de la sommation des différents postes
comptables des comptabilités des entreprises est la seule voie sûre. Lorsque
plus rien ne peut tromper, l'ère de l'impressionnisme macro-économique est
révolue. »
Eberhard FELS,
Wellwirlschaflliches Archiv,
Band 76, 1956, Heft 2, pp. 49-51.
96 LES FONDEMENTS COMPTABLES DE LA MACRO-ÉCONOMIQUE
21408646/3/93