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Lait de Beurre,: Bâches Fixes. - (Fig
Lait de Beurre,: Bâches Fixes. - (Fig
abeurre . Liquide blanchâtre, appelé encore un seul versant généralement, est constituée par des châssis vitrés mobiles.
lait de beurre, qui reste dans la baratte après le ba- Les dispositions adoptées varient beaucoup suivant les cultures envisagées.
rattage de la crème du lait pour en séparer le Deux modèles surtout sont répandus :
beurre. (V. BARATTAGE.) Sa composition moyenne, Bâches fixes. — Elles sont construites le plus souvent en briques (fig. 433) ;
pour 100, est la suivante : les murs n'ont guère que 11 centimètres d'épaisseur ; le plus élevé a
Eau ................... 91,3...... Sucre ...... 4
Matières grasses. 0,5 Sels. 0,7
Caséine ..... 3,5
Il contient de 4 à 5 grammes dé moins de sucre
et de caséine que le lait écrémé, mais renferme
par contre 3 à 4 gratnmes de matière grasse de plus
par litre. Il est assez acide. On emploie quelque-
fois ce produit comme boisson rafraïchissante ; certains le transforment
en fromage ; le plus souvent on le réserve pour l'alimentation des porcs.
Ba b i 11 a rd e. —Nom vulgaire de quelques espèces de fauvettes. V. ce mot.
Babotte . — Nom vulgaire de divers insectes nuisibles, notamment la
chenille de la pyrale de la vigne, le négril et le phytonome de la luzerne.
( V. pl. en couleurs LUZERNE [Ennemis et maladies].)
Bâche. — Petite construction que l'on peut considérer comme étant une
serre de dimensions très réduites ( fig. 432). Les parois, dont l'ensemble
forme le coffre, n'ont qu'une faible saillie en dehors du sol ; la toiture, à
FIG. 437. — Formes diverses des bacilles et des bactéries. — Multiplication des bactéries
133 BACTÉRIOCÉCIDIE — BAIL A FERME
serve pas toujours la même forme : elle peut présenter celle d'un micro- Bagadals . — Variété de pigeon, caractérisé par un ruban charnu autour
coque, d'un bacille, d'un vibrion ou même d'un spirille, suivant les condi- de l'oeil et des morilles sur le bec. C'est une variété de luxe.
tions de vie qui lui sont faites. Bague. Spirales de celluloïd, diversement colorées, que l'on fixe aux
Multiplication. — Les bactéries ont une longueur variant d'un à quelques
—
nés avant lui; il en signala la présence non seulement dans' les eaux natu- dans la taille de la vigne,
relles, les infusions, mais aussi dans l'intestin de plusieurs animaux et de en Bourgogne. FIG. 439. — Baguenaudier avec fruits.
l'homme. Otto Frédérick Müller (1774), naturaliste danois, puis Ehrenberg
(1833), à l'aide d'instruments plus perfectionnés, observèrent les phénomènes Bai. — Se dit d'un che-
de plus près, découvrirent un grand nombre d'espèces nouvelles, tentèrent val à robe rouge avec les extrémités des membres et crins noirs. V. ROBE.
des essais de classification • monades et vibrions de Müller, bactéries, Baie. —Fruit charnu, indéhiscent, sans noyau, dont les graines nagent
vibrions et spirochètes d'Ehrenberg. La découverte de la bactérie char- au milieu de la chair ou pulpe du fruit (V. fig. 440 et tableau FRUITS).
bonneuse par Davaine et Royer en 1850, élucidée par les travaux de Pasteur,
marque l'origine de la bactériologie pathologique qui s'est rapidement déve-
loppee avec Pasteur, Koch, Roux, Cornil, Lceffler, Eberth, etc., cependant que la
morphologie et la physiologie ont continué à progresser lentement, grâce aux
travaux de Nægeli, Cohn, Duclaux, Balbiani, Winogradski, Metchnikof, etc.
L'instrument fondamental de la bactériologie est le microscope, auquel
on adapte avec avantage, pour fixer les résultats de l'observation, un appa-
reil photographique.
L'atténuation du virus et la vaccination, la sérothérapie, la nitrification
artificielle sont les branches principales de la bactériologie appliquée.
L'agriculture a largement profité des découvertes de la bactériologie.
Badiane. — Arbrisseau de la famille des magnoliacées ( fig. 438), à
feuilles composées et à fruits formés de dix à douze capsules. Les fruits FIG. 440. — Variétés de baies.
d'une espèce ( illicium anise- A Groseille A maquereau; B. Orange (coupe transversale); C. Fruit de l'asperge;
D. Fruit de la belladone.
tum) sont utilisés sous le nom
d'anis étoilé pour la prépara-
tion de certaines liqueurs, à Ex.: groseilles, raisins, orange, fruits de l'asperge, de la belladone, de la
cause de leur saveur sucrée pomme de terre.
et aromatique, et en médecine, Baignade. — V. BAIN.
à cause de leurs propriétés
stimulantes et stomachiques. Bail à ferme. — Le fermage est un des modes d'exploitation dans
Sous le climat de Paris on le lequel le propriétaire loue sa terre au fermier, qui lui paye en échange un
cultive en orangerie et on le loyer dont le prix a été débattu entre eux. Le bail à ferme comprend deux
multiplie de semis ou de bou- modes principaux : 1° le bail à ferme ordinaire, dont le prix, payable en
ture. V. pl. en couleurs I É- argent ou en nature, est toujours d'une somme ou d'une quantite fixe ; 2° le
DICINALES (Plantes). bail à colonat partiaire ou colonage partiaire, dans lequel le premier cul-
tive le fonds affermé sous la condition d'en partager les fruits avec le
Badigeon. — Lait de chaux bailleur. Si le partage a lieu par moitié, le colon partiaire devient métayer,
obtenu en éteignant de la et le colonat est dit métayage (V. ce mot). Lorsque l'accord est établi entre
chaux grasse et en diluant cette les deux parties sur la durée, le prix et les conditions de la location, cha-
chaux dans une certaine quan- cun des contractants devient alors indépendant de l'autre. La propriété est
tité d'eau. On peut préparer distincte de la culture. Le propriétaire débarrassé des soucis de la mise en
un badigeon de la façon sui- oeuvre de son capital foncier peut se livrer selon se s goûts aux travaux
vante : chaux fraîchement qui répondent le mieux à ses aptitudes. Il lui suffit de veiller à ce que sa
éteinte, 2 kilogrammes • eau propriété soit conservée, sans detérioration, et à ce que. sa valeur soit, au-
• froide, 5 litres ; on agite vi- tant que possible , accrue par des améliorations bien entendues. Affranchi de
goureusement, puis on laisse la surveillance du propriétaire en dehors des conditions imposées par le
reposer pendant une demi- bail, le fermier a une liberté complète d'allures qui lui permet de mieux
heure, de manière à éliminer diriger son exploitation. Il est dans la situation d'un industriel auquel on
les impuretés qui tombent au aurait prêté l'usine qu'il exploite. Le fermage correspond donc à une opé-
fond du récipient. On décante, ration de crédit d'une nature spéciale qui permet au cultivateur, à l'exploi-
et, afin de donner plus d'adhé- tant, de bénéficier des économies réalisées des capitaux accumulés par les
rence au badigeon, on incor- propriétaires, souvent dans d'autres branches de l'activité humaine. C'est
pore à ce lait de chaux une colle préparée au moyen de 250 à 300 grammes d'ailleurs ce qui explique les garanties spéciales données au bailleur d'un
de gélatine dans 20 litres d'eau. fonds rural par l'article 2102 du Code civil et la loi du 19 février 1889.
Le badigeon (que l'on peut colorer avec de l'ocre, du noir de fumée, etc.) Importance du fermage en France. Le fermage est un mode
—
est employé pour recouvrir les murs des locaux occupés par des animaux d'exploitation des pays riches.
(écuries, etables, poulaillers). Il a pour résultat non seulement de nettoyer Pour que l'exploitation dirigée par un fermier donne d'utiles résultats, il
les murs, mais encore de les débarrasser de la vermine qui se réfugie dans faut que celui-ci ait non seulement les aptitudes et les connaissances néces-
leurs interstices. saires, mais encore qu'il possède un capital d'exploitation suffisant. C'est
On l'applique à l'aide de gros pinceaux, voire de balais, ou bien on le pro- pour cela que le fermage convient surtout aux pays riches, aux pays de
jette au moyen de pulvérisateurs. Le prix de revient d'un badigeonnage étant grande culture, qu'il répond plus spécialement aux besoins des sociétés
minime, c'est une opération que l'on peut répéter régulièrement (deux fois avancées et qu'il progresse surtout dans les régions les plus prospères.
par an), mais qui s'impose en tout cas à la suite d'une maladie contagieuse. Nécessité d'un contrat régulier pour les baux à terme. — Il peut
BAIL A FERME 134
arriver quelquefois que les intérêts respectifs du propriétaire du domaine acte authentique. En ce cas, elle pourrait être évidemment supportée par
et ceux du fermier soient quelque peu opposés. C'est pour cela qu'il est moitié par les parties, ainsi que cela se fait dans certaines régions de la France.
nécessaire de bien préciser par un contrat régulier les droits et les devoirs Obligations du preneur.— Les clauses des baux, en ce qui concerne les obli-
de chacune des parties. C'est le bail ä ferme. gations du preneur, sont beaucoup plus nombreuses. Il faut spécifier le
Forme du contrat. — Ce bail pourrait être sans doute purement verbal, mode de paiement, le prix, les diverses redevances, leur époque ; l'obligation
mais cela ne saurait suffire pour des locations sérieuses. Il importe que les de cultiver selon un certain système de culture, prévoir certaines clauses
dauses du bail soient bien précisées par écrit. C'est du reste ce qui se fait culturales avec des dispositions spéciales pour les plantations, les animaux
ordinairement. Le ,bail écrit peut être fait par acte authentique, c'est-à-dire ä entretenir, l'utilisation des pailles et fourrages, les rapports du fermier
par acte notarié, ou par simple acte sous seing privé. L'intervention d'un entrant et du fermier sortant ; et enfin la question des indemnités ä payer
notaire est une garantie. Elle donne d'ailleurs plus de poids au bail en four- pour moins-value ou ä recevoir pour améliorations effectuées.
nissant le moyen d'acquérir une hypothèque sur les biens du preneur et en Prix et paiement des fermages. — Le prix du fermage est fixé en argent,
en constituant immédiatement un titre exécutoire en cas de non-paiement soit par une estimation globale, soit en tenant compte de la surface et en
des fermages. Mais, à part l'avantage de l'authenticité et ceux indiqués plus fixant le prix de l'unité. Le paiement en est toujours effectué en deux termes :
haut, pour quelqu'un qui est bien au courant des clauses ä insérer dans les habituellement ä Pâques ou ä la Saint-Michel, ä la Saint-Jean (24 juin), à la
baux et de la forme à leur donner, les baux notariés n'ont pas d'autre Noël suivant les différentes régions. Ces paiements ont lieu après les termes
supériorité sur les baux sous seing privé. échus, sauf pour la dernière année, dont le loyer est exigible par anticipa-
Formalités remplir. — Dans les deux cas, du reste, le bail fait par acte tion ; ordinairement ä la Saint-Jean précédant la sortie du fermier.
notarié ou par acte sous seing privé doit être enregistré en vertu de l'article 1 Le fermier, en outre, est presque toujours tenu ä certaines redevances en
de la loi du 23 août 1871. Cette formalité donne date certaine ä l'acte, mais nature : fourniture de volailles (poulets, chapons ou dindons), vin, cidre,
elle a aussi pour but évident le paiement d'un droit de 0 fr. 25 pour 100, calculé beurre, bois, foin et paille, charrois ä effectuer. Ces faisances et redevances
sur le total du prix des fermages payable en une fois. Toutefois, si le bail sont évidemment le souvenir d'anciermes traditions qui peuvent s'expliquer
a plus de trois ans et que les parties le requièrent, le montant du droit peut encore par le désir que peut avoir le propriétaire de consommer cert»ins
ètre fractionné en autant de paiements égaux qu'il y a de périodes triennales produits provenant de son domaine ou par l'habitude que l'on a encore
dans la durée du bail : les paiements devant être faits au début de chaque quelquefois d'offrir un repas aux fermiers venant vous payer leurs fermages.
période, sous peine &amende. Certains fermiers protestent contre ces usages de l'ancien régime ; et ces fai-
Ces frais, qui s'ajoutent aux honoraires du notaire (1 pour 100), s'il y a sances et redevances tendent ä disparaitre peu à peu, et disparaitront sans
-lieu, constituent une charge relativement assez importante qui est ordinai- doute bientôt complètement des baux, sans qu'il soit besoin de hâter leur
rement supportée par le fermier. disparition.
En outre, les baux d'une durée supérieure ä dix-huit années doivent être Impôts et assurances. — Les impôts, de quelque nature qu'ils soient, les
transcrits au bureau des hypothèques de la situation des domaines d'après prestations 'comme l'impôt foncier, sont parfois ä la charge du fermier, qui
les articles 2 et 3 de la loi du 23 mars 1855. doit justifier de leur paiement. En outre la plupart des baux stipulent aussi
Règles ordinaires des baux ferme. — Il faut tout d'abord bien préciser dans quelques départements la même Aligation pour tous les impôts qui
dans le bail les diverses conditions prévues par le contrat. viendraient ä être créés, remplaçant les impôts actuels. Les fermiers pro-
Un bail à ferme stipule ordinairement en premier lieu, dans un préam- testent généralement contre cette clause. Dans un grand nombre de com-
bule, la nature de l'acte, public ou sous seing privé, les noms des parties munes, l'impôt de prestation a été remplacé maintenant par les centimes
eontractantes, leur domicile, leur consentement et l'état social qui leur additiormels ä l'impôt foncier, qui, dans la pensée du législateur, devraient
donne le droit de s'obliger. être ä la charge du propriétaire et qui se trouvent ainsi a celle des fermiers.
La première partie, la plus importante, contient ensuite les conventions Cette dernière clause constitue ainsi une augmentation, en fait, du prix de
spéciales aux parties ; obligations du propriétaire ou bailleur et obligations fermage.
du fermier ou preneur. Il est certain qu'il y a lä une grande imprécision. Bien que le désir des
La deuxième partie vise seulement les exceptions qui peuvent être faites propriétaires d'avoir un revenu fixe de leurs terres soit légitime, il serait
aux différentes dispositions du Code civil relatives aux baux ä ferme bien préférable de modifier la clause mettant ä la charge du fermier les
(livre III titre vin, section in) et auxquelles on peut déroger par des conven- impôts créés ou ä créer. La jurisprudence récente de la Cour de cassation
tions speciales. est d'ailleurs plutôt favorable ä cette revendication des preneurs.
Les conclusions visent enfin les sûretés données par les parties : hypo- Le fermier doit aussi payer l'assurance-incendie des bâtiments ; il doit
thèques, cautions et noms des témoins, nombre des parties et des copies, assurer, en outre, son mobilier, son matériel, ses animaux et justifier de cette
s'il s'agit d'actes sous seing privé, date, approbation et signatures. assurance par la production de quittances. Cette clause est utile dans l'in-
Obligations du bailleur. — Le bailleur s'engage ä livrer et donner en jouis- térêt commun des deux parties.
sance au preneur un domaine désigné dans le préambule dont on précise Dans certaines régions, l'assurance des bâtiments est à la charge du pro-
alors la nature, c'est-à-dire la situation, l'étendue, les diverses parties. La priétaire ; dans d'autres, c'est le fermier qui doit payer l'assurance des bâti-
jouissance doit en commencer ä une époque déterminée et finir ä une autre ments, le preneur ayant toujours l'obligation de conserver et de rendre la
époque également précisée, sauf prorogation par tacite reconduction si l'une chose louée en parfait état. La somme dont il s'agit est relativement peu
des parties n'a pas manifesté dans un certain délai le désir de faire cesser importante et les assurances mutuelles agricoles contre l'incendie offrent
le contrat. Le bailleur peut s'engager ä faire effectuer certains travaux et, maintenant aux agriculteurs les moyens de s'assurer plus économiquement
dans certaines régions, ä laisser au fermier un cheptel plus ou moins important. que par le passé.
Durée des baux. — La durée des baux varie. Elle est toujours un multiple Résidence, nantissement et sous-location. — Le fermier est tenu ordinai-
de l'assolement triennal : 3, 6 ou 9 ans, mais le plus souvent est de 9 ou rement de résider avec sa famille sur la ferme qu'il a louée, sans pouvoir
parfois 12 ans, exceptionnellement 18 ans ; avec entrée a la Saint-Michel entreprendre d'autres exploitations. Il doit la nantir de meubles, de bestiaux.
(29 septembre) pour les terres labourables et les bâtiments ou au 15 mars d'instruments en nombre suffisant pour la bien cultiver et répondre du prix
pour les herbages. et des charges du bail. Ces clauses sont prudentes et ont pour but d'assu-
Désignation et description des lieux loués. — La description des lieux rer un bon entretien de l'exploitation.
loués est le plus souvent très sommaire ; quelquefois même elle n'existe pas, Quelques fermiers peuvent désirer cependant être autorisés ä cultiver
le bail stipulant que le preneur déclare bien connaître la ferme et, par cela des biens propres ou ä diriger d'autres domaines en même temps que ceux
mémé, renonce au bénéfice de l'article 1619 du Code civil (diminution du qu'ils afferment. Cette danse est parfois sollicitée par certains fermiers
prix si la surface réelle diffère de celle exprimée au contrat d'un vingtième éclairés disposant de capitaux d'exploitation importants, et il peut se
en moins). Mais il est bien préférable d'avoir un état de lieux détaillé fait faire, dans ce cas, que les propriétaires acceptent facilement des déroga-
au besoin par un spécialiste, par un expert. Cela pourrait être utile notam- tions aux clauses ordinaires en usage. Il est presque toujours interdit de
ment pour fixer les relations entre fermier entrant et fermier sortant. Les sous-louer sans l'autorisation expresse et écrite du propriétaire et de per-
frais peuvent être supportés per moitié par chacune des parties, chacune mettre ä des tiers d'exploiter une partie de la ferme.
d'elles pouvant en bénéficier. Le fermier doit aussi garantir les possession et droits du bailleur et
Réserve de l'exercice de tous actes de pitopriété. — Le propriétaire l'avertir sans retard des atteintes portees ä ces droits et possession sous
stipule ordinairement dans les baux qu'il se réserve expressément l'exercice peine d'en être responsable, en confirmation des articles 614, 1149, 1724, 1727
de tous les actes de propriété sur sa ferme et, entre autres, « celui de bâtir, du Code civil.
débâtir, planter, déplanter, vendre et faire exploiter les bois sans que le Clauses d'entretien des bâtiments et clötures, chemins, etc. — Le fermier
preneur puisse prétendre a aucune indemnité ». Quelques baux precasent est tenu d'user de la chose louée en bon père de famille. Il doit entretenir
même encore que le bailleur pourra échanger des pièces de terre, à condi- en bon état de réparations locatives la maison et les bätiments, assurer la
tion qu'il n'y ait pas de différence sensible dans la valeur respective des réfection des couvertures, l'entretien des tuyaux de descente des eaux,
terres échangées • qu'il pourra déplacer ou modifier les pâtiments, élargir et chéneaux, etc. Il doit même parfois fournir les matériaux nécessaires et
déplacer tous chemins d'explditation, faire tous terrassements, extraction faire les charrois utiles.
de l'argile, du sable, de l'eau de la propriété sans que le fermier puisse Parfois les preneurs sont obligés aussi de prendre ä leur charge un cer-
prétendre ä une indemnité. tain nombre de journées de travaux de terrassement, de maçonnerie, et de
Indépendamment du droit de chasse qu'ils se réservent toujours, les pro- les justifier par la production de mémoires, d'entretenir les murs jusqu'à
priétaires se réservent aussi parfois pour eux, leur famille et leur préposée, la hauteur de 1 mètre environ, de refaire les peintures, de maintenir en bon
la faculté d'aller et venir sur la propriété, ä pied, ä cheval et en voiture, les état les cloisons, plâtrages, de faire réparer a leurs frais les vitrages, les
preneurs devant en outre se charger de dételer atteler, panser, nourrir le fermetures des portes des granges, verrous, serrures, pavage des fours, et
cheval à l'écurie et de remiser la voiture. Quelquefois même le bailleur en général toutes les réparations reconnues urgentes.
exige qu'une chambre lui soit réservée pour-pouvoir y coucher et qu'on lui Ils doivent entretenir en bon état de clôture les haies et les élaguer,
fasse la préparation des repas. parfois deux fois par an ; ils sont tenus de remplacer les pieux et fils de
Il y a parfois peut-être quelques abus dans les restrictions ainsi appor- fer, de veiller ä l'entretien des échelles et barrières, etc.
tées ä la jouissance complète de l'exploitation ; ils sont cependant assez rares. Ils doivent également nettoyer les fossés, les mares, et conserver les
Droit de chasse. — Dans certaines régions, cette restriction est quelque- chemins d'exploitation en bon état.
fois un peu exagérée. Il serait peut-etre plus équitable de laisser le droit de Dans les pays de vignobles et de pommes ä cidre, ils sont tenus aussi de
chasse au preneur qui nourrit le gibier et qui pourrait le louer à son tour nettoyer le pressoir et les cuves, de démonter tous les ans le pressoir de
aux propriétaires, le preneur considérant comme une gêne le droit de visite renverser les cuves nettoyées, de remplacer les cercles de fer ou de Châ-
du bailleur et de ses amis. Cependant, il faut laisser aux propriétaires cer- taignier, ainsi que les pièces usées de ce matériel, etc.
tains avantages, si l'on ne veut pas trop éloigner les capitaux de la terre, ces Arbres fruitiers. — Lorsqu'il y a des arbres fruitiers, le fermier est ordi-
capitaux etant moins rémunéres que les capitaux industriels. On pourrait, nairement chargé de les entretenir et parfois de les remplacer.
dans certains cas, autoriser aussi le fermier ä chasser, mais cela est délicat. Dans les régions où il y a des pommiers, des règles très précises sont
On peut prévoir, par contre, que le baillent sera tenu ä indemnité s'il abîme établies dans le bail pour l'entretien de ces arbres ä fruits.
la récolte en chassant • ce fait se produit d'ailleurs rarement. Bois et taillis. Arbres de haute tige. — Pour les bois, les règles sont va-
Frais d'établissemen't du bail. — Les frais d'établissement du bail sont riables selon les régions, mais les preneurs sont prestiue toujours chargés
ordinairement ä la charge du preneur, certains fermiers ne voulant pas d'ébrancher les arbres de haute tige. Le plus souvent, les bois doivent être
supporter cette charge, qui est peu élevée lorsqu'il s'agit seulement d'actes taillés en neuf ou douze coupes égales, en laissant chaque année un nombre
sous seing privé, mais qui devient assez onéreuse quand le bail est fait par déterminé de baliveaux par hectare de hêtre, chêne, orme, frêne, selon la
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135 BAILLEMENT BAIN
nature du bois, choisis parfois par le bailleur. Le preneur est tenu d'ébran- sera délivrée ä l'entrant le jour de la Saint-Michel par ledit fermier sor-
cher chaque année les arbres du bois désignés par le bailleur, ainsi que les tant, sans, en aucun cas, exiger l'intervention du bailleur.
arbres de haute tige isolés ou formant clôture. Il est aussi prévu dans les On précise aussi que le fermier sortant doit autoriser le fermier entrant
baux de certaines régions que le fermier devra laisser aux arbres ébranchés à faire les ensemencements et les cultures nécessaires.
des cimes assez belles ; il est même précisé quelquefois que l'on ne devra M. Convert conseille, comme la meilleure méthode ä employer pour
pas ébrancher à plus de 5 mètres. éviter les froissements entre fermier entrant et fermier sortant, d'obliger le
Les travaux d'émondage sont ä la charge du preneur, mais ils doivent fermier sortant à céder ses récoltes sur pied à son successeur ä un prix
être effectués quelquefois par des ouvriers désignés par le bailleur ; les fixé par les experts el ä imposer leur acquisition par ce dernier. Cette
bois d'émondage sont laisses aux fermiers. clause avait été adoptée de concert entre M. Berthier et Mathieu de Dom.
Assolement. Clauses culturales. Entretien des terres. — Il faut bien pré- baste, le célèbre agronome, pour le bail de sa ferme de Roville en 1843 et
ciser dans un contrat de fermage les conditions de la culture, et il est neces- qui résultait surtout de rarticle 43 de ce 'contrat, ainsi conçu « A l'expi-
saire de prendre des mesures sauvegardant ä la fois les intérêts du proprié- ration du bail, le preneur sera obligé de céder au bailleur, qui, ä son tour,
taire et ceux du fermier. sera tenu d'accepter, toutes les récoltes sur pied, en céréales et autres den.
D'après les articles 1728 et 1766 du Code civil, le preneur doit, en prin- rées d'hiver, ä récolter en 1843 et ce au prix de l'estimation qui en sera faite
cipe, cultiver « en bon père de famille ». Les règles posées par la loi sont par experts amiablement choisis, ou nommés par qui de droit, lesquels ex-
assez formelles. Toutefois, la plupart des baux précisent bien cette clause, perts feront leur évaluation en argent en leur âme et conscience, sans égard
afin d'éviter, par la suite, des difficultés. ä la valeur de la paille, que les parties reconnaissent appartenir au fonds de
Le mode de culture est dans une étroite relation avec l'assolement la terre, et, pour cette estimation, ils auront aussi égard aux frais de récolte...»
adopté. Mais, par mesure de précaution, de crainte d'abus, on défend aux Ce moyen est ingénieux ; il offre l'avantage au fermier entrant d'être
fermiers de modifier la proportion des plantes cultivées et l'ordre dans lequel maitre chez lui et de lui éviter comme au fermier sortant d'avoir ä s'oc-
' elles se succèdent. On assure ainsi la conservation de la propriété dans sa cuper pendant quelques mois de deux exploitations. Toutefois, cette con-
situation actuelle, mais on empêche aussi l'amélioration de la propriété. vention est enc,ore peu répandue.
Cette disposition est inadmissible pour les agriculteurs qui ont un certain Indemnités en fin de bail. — Lorsqu'un fermier laisse la ferme en mauvais
revenu et qui veulent être maitres de leur culture, et celui qui voudra faire état, le droit commun permet au propriétaire de réclamer ä ce dernier des
une culture intensive ne pourra se plier ä des clauses semblables. Du reste, dommages et intérêts. Les fermiers font remarquer par contre qu'il serait
les protestations contre ces clauses sont presque unanimes. équitable de leur donner ä leur sortie une indemnité pour plus-value ou
Tous les contrats prévoient l'obligation pour les preneurs d'entretenir améliorations apportées ä la ferme. Cette question de l'indemnité au fermier
les terres en bon état de culture et de détruire les mauvaises herbes. On sortant est une des plus difficiles ä résoudre équitablement.
stipule même ordinairement que les fermiers doivent échardonner, arracher Types spéciaux de baux proposés en cas d'amélioration par le
les épines, les ronces, les orties, le chiendent et toutes autres mauvaises fermier. — En France, on a adopte a plusieurs reprises dans les baux des
herbes abondantes dans la région. clauses spéciales pour régler les améliorations pouvant être faites par les
Parfois même on prescrit certaines mesures hygiéniques. Quelques baux fermiers. De Gasparin avait déjà proposé un type de bail avec apprécia-
prévoient d'isoler tous les fumiers ä 4 mètres des bâtiments devant les- tion de la fertilité acquise dans lequel l'augmentation de fertilité du sol,
quels ils se trouvent, en les entourant d'un talus qui empêche l'eau d'y mesurée par la progression au rendement du blé donnait droit ä une
pénétrer, et de maintenir le terrain en contre-bas du niveau des bâtiments indemnité au fermier. C'est insuffisant, les améliorâtions ne se traduisant
et en pente pour écarter l'eau du pied des murailles. pas exclusivement par une augmentation de rendement des céréales.
Dans les pays d'herbage, on impose aux preneurs de faire parquer chaque Lord Kames, agriculteur anglais, a recommandé ce que l'on appelait le bail
année et continuellement, du 15 mai au 15 novembre, les herbages de la avec enchère et surenchère, que Mathieu de Dombasle a appliqué aussi dans
ferme par les vaches, d'éparpiller les bouses de vache, les fourmilières et sa ferme de Roville.
les taupinières. La durée d'un bail, de vingt ans, est prorogée avec une augmentation de
Marnage. — Quelques baux prévoient l'exécution du marnage par les prix de 1 000 francs par exemple. Le bailleur est tenu de l'accepter ou de
fermiers ; dans ce cas le fermier doit marner chaque hiver une certaine payer une indemnité de 10 000 francs au preneur. Le preneur peut ä son
quantité de terre. Par exemple, en Seine-Inférieure, il doit marner chaque tour faire une nouvelle offre d'augmentation de fermage que le bailleur sera
année 1/27 du domaine avec une dose de 90 mètres cubes ä l'hectare. tenu d'accepter ou, sinon, devra donner une indemnite égale a dix fois
Pailles et fourrages. — Tous les baux indiquent que les preneurs seront l'augmentation proposée par le fermier. Ces enchère et surenchère se ter-
expressément tenus d'engranger dans les bâtiments de la ferme les pailles minent lorsque l'entente est complete entre les deux parties.
et fourrages récoltés sur le domaine et de les conv.ertir en fumier et engrais, Coke d'Holkam, lord de Leicester, agronome célèbre, a proposé et appliqué
pour fumer également les terres, chacune ä leur tour, sans avoir le droit le bail avec rachat des années de jouissance, que Mathieu de Dombasle a
de vendre ou de brûler ce fumier. On peut, sans inconvénient, autoriser le aussi recommandé. Il consiste ä insérer dans le bail une clause en vertu de
fermier sortant ä emporter les pailles et fourrages nécessaires ä l'alimen- laquelle un fermier, jouissant d'un domaine depuis quelques années, peut
tation des animaux. proposer de payer une indemnité ä titre de pot-de-vin pour racheter les
Certains baux exigent que lefermier sortant laisse en partant une certaine années écoulées. Si le propriétaire accepte cette proposition, la durée du
quantité de paille et fourrages rangés convenablement dans les granges. bail est prorogée du nombre des années rachetées. Cela revient en somme
On pourrait fort bien aussi autoriser les fermiers exploitant un domaine ä un prolongement de la durée du bail. C'est un système très recommandable.
dans le voisinage des grandes villes ä vendre des pailles et fourrages si, On peut encore citer le type de bail rente progressive, dans lequel le
sous forme d'aliments concentrés et d'engrais, ils introduisent dans la pro- propriétaire consent, les premières années, une réduction du prix du fermage
priété des quantités au moins équivalentes d'éléments fertilisants. qui s'élève ainsi au fur et a mesure que les améliorations sont apportées par
Clauses diverses. — En application des articles 1772 et 1773 du Code civil, le fermier. Dans les environs de Paris, l'usage est que le fermier entrant est
la plupart des baux laissent ä la charge du preneur les pertes résultant de proposé par le fermier sortant, qui cède en quelque sorte son droit au bail,
la grêle, de la foudre, de la gelée, des inondations et de la guerre. moyennant indemnité.
On prévoit assez rarement des dommages et intérêts et la résiliation du Etant donné d'ailleurs la complexité du problème, il est probable que
bail en cas d'inexécution des charges des conditions du contrat, mais c'est cette question de l'indemnité au fermier sortant restera encore longtemps
une des clauses qu'il est bon de prévoir, fixant même par exemple une sans -être résolue par le législateur et ne. sera encore fixée pendant long-
indemnité exigible dans le cas d'acte sous seing privé par la seule existence temps que par les conventions passées entre les deux parties.
du fait sans formalité, ni mise en demeure spéciale. Bâillement (méd. vit.). — Nom donné ä une maladie contagieuse des
Rapports du fermier entrant et du fermier sortant. — Les rapports entre gallinacés (poules, dindons, faisans), occasionnée par la présence d'un ver
le fermier entrant et le fermier sortant ne sont pas toujours indiqués dans nématode, le syngame trachéal (syngamus trachealis), dans la trachée et les
les baux- d'une façon très précise. Ils sont surtout réglés par les usages bronches de ces oiseaux. V. SYNGAME.
locaux ; cependant quelques contrats exigent que le preneur s'entende avec
le fermier qui lui succédera pour les logements qui lui seront dus selon Bâillon. — Tampon qu'on met dans la bouche d'un animal pour lui faire
l'usage, tant pour: lui que pour ses chevaux, ä partir du jour de la Saint-Jean- prendre un médicament, ou appareil destiné ä l'empêcher de mordre (ou de
Baptiste (24 Juin) de la dernière année, comme celui-ci sera tenu de souf- téter s'il s'agit d'un veau).
frir que le fermier sortant reprenne les mêmes logements depuis la Saint- Bain. — Immersion plus ou moins complète du corps dans l'eau froide
Michel jusqu'au jour de Noël suivant, excepté la maison d'habitation, qui ( fig. 441) ou chaude. Les bains froids sont ceux dont la température est
FIG. 441. — Baignade des chevaux. FIG. 442. — Bain ou pédiluve des animaux leur arrivée au concours agricole.
BALA.I — BALIVEAU 136
comprise entre 8 et 20 degrés ; les bains tièdes, ceux dont la température varie La femelle perce le fruit avec son rostre et y dépose un ceuf, d'où sort
de 2U ä 35 degrés ; les bains chauds ont une température variant entre 35 et une larve qui ronge rainande. Le fruit ne tarde pas ä tomber ä terre ; la
50 degrés. larve (petit ver ä tete noire) le quitte alors pour s'enfoncer dans le sol et y
1321ns locaux. — Les bains locaux sont ceux où l'immersion est limitée continuer ses métamorphoses. Au printemps suivant reparaît l'insecte par-
aux membres. fait. V. CHARANÇON, et tableaux INSECTES NUISIBLES.
Ils conviennent aux chevaux fatigués. La température de l'eau ne sera pas Balanite (bot.). — Genre de plantes de la famille des rutacées ( fig. 445)
inférieure ä 8 degrés ; la durée sera comprise entre 15 et 30 minutes et d'autant formé par des arbustes ä rameaux épineux, ä feuilles alternes et ä fleurs dis-
plus courte que l'eau sera plus froide. Un massage des membres est indiqué posées en cymes axillaires, ä fruits analogues aux olives avec noyau renfer-
au sortir du bain. Un bain local peut être donné ä un cheval boiteux, soit mant une graine ä embryon charnu et sans albumen.
dan% une « botte », soit dan% un seau (en bois ou en toile). Le balanite d'Egypte porte des fruits sucrés que l'on mange en. ce pays,
En général on impose (ä l'entrée) aux animaux que doit réunir un concours lorsqu'ils sont mûrs, sous le nom de « dattes du désert », et qui, avant la
agricole le passage dans un pédiluve hygiénique désinfectant (fig. 442), afin maturité, sont amers, âcres et purgatifs. L'em-
d'éviter la contagion de certaines maladies, notamment de la fièvre aphteuse. bryon fournit de l'huile, et l'on fait avec sa pulpe
Bains généraux. — Ils consistent en une immersion presque complète une boisson fermentée.
du corps et nécessitent par conséquent quelques précautions spéciales : le — (méd. vétér.). — Inflammation de la mem-
moment favorable est le matin ou le soir, deux heures après le repas. La brane muqueuse qui revét le gland et la face
température Ia. plus convenable de l'eau est 15 degrés, et la durée de 6 ä interne du fourreau. Elle s'observe surtout chez
10 minutes. Si la température de l'eau atteint 20-25 degrés, la durée pourra le chien, moins souvent chez le cheval, le bceuf et
être portée ä 15 minutes, ce qui est toutefois un maximum. L'animal ne sera le mouton, rarement chez le porc.
pas laissé immobile pendant le bain ; il sera ensuite séché, couvert et pro- Traitement. — Eloigner les femelles dont la
mené. On ne devra jamais baigner un cheval en transpiration. présence pourrait surexciter les mâles et aggra-
Des bains généraux sont utilisés ä titre thérapeutique chez le mouton ver la maladie. Lotions antiseptiques et astrin-
(contre la gale), le chien et le porc. Les bains alcalins et les bains sulfureux gentes.
sont des bains médicaux recommandés contre les maladies de peau.
Indication des bains. — Chez les chevaux, les bains sont un des moyens Balata. — Grand arbre des forêts de la
de coinbattre la fatigue ; ils réveillent l'appétit et exercent une action favo- Guyane et du Venezuela appartenant ä la famille
rable sur le système nerveux. • des sapotacées. Le .balata (mimusops balata) at-
On les applique rarement aux bétes bovines • chez les moutons, ils sont teint 20 ä 25 mètres de hauteur avec une circon-
limités au lavage de la toison avant la tonte. Le porc ä l'engrais exige un férence de 2m,50 ä 3 mètres.
bassin plein d'eau, où il se baigne volontiers. Un usage fréquent des bains Son bois est recherché pour l'ébénisterie, mais
est recommandé pour les chiens ä long poils. le végétal est surtout exploité pour sa gomme,
Contre-indications. — Il faut éviter de donner des bains aux femelles qui ressemble ä la gutta-percha, et que l'on ob-
en gestation et ä celles qui allaitent, ainsi qu'aux animaux atteints d'affec- tient par la coagulation du latex, recueilli dan,s
tions chroniques des voies respiratoires. des godets, en pratiquant des incisions sur le
Balai. -- Faisceau de menus brins ou brindilles de bouleau, de genêt, de tronc de rarbre.
houx, de jonc, etc., ou brosse de crin, que l'on adapte ä un manche et dont on se Ce latex est épais et comestible ; dans le pays
il est apprécié par les indigènes, qui le mélangent
sert pourpousser dehors la avec du café ou du thé, ä la place du lait de vache. FIG. 445. -- Balanite.
poussière et les ordures. a. Fleur; b. Fruat.
Pour nettoyer les éta- La préparation «le la balata ou gomme de ba-
lata consiste laisser le latex se dessécher au soleil,
bles, les écuries, les cours, ou bien ä le faire chauffer dans une marmite. Dans le premier cas on obtient
les basses-cours, on se sert
généralement de balais de une mince pellicule qui, après dessiccation, est roulée et exportée sous cette
bouleau. Ceux de houx forme. Dans le second cas on obtient des blocs d'environ 12 kilogrammes,
sontplus convenables pour par moulage de la pâte, dans une caisse en bois. On peut évaluer le rende-
enlever des prairies, au ment d'un balata ä 5 litres de latex, fournissant 1 kilogramme de gomme
commencement du prin- par an.
C'est en 1860 que la balata fut envoyée pour la première fois en An-
temps, les feuilles, les gleterre. Cette gomme est de couleur rougeâtre ou grisâtre, ayant assez
pailles, le fumier non con-
sommé et le menu bois l'aspect du cuir. La balata se laisse couper comme la gutta-percha ; elle est
peu élastique et supporte un effort de traction considérable. Par ses pro-
provenant de la tonte des priétés physiques et chimiques, elle peut remplacer la gutta-percha pour
haies.
Les brindilles de bou- un certain nombre d'usages.
leau de bruyère, de ge- • Dans le commerce, la balata en feuilles est plus estimée que la balata en
bloc. La balata trouve un gros débouché dans la fabrication des isolants
nêt, ele houx, sont les ma- électriques. Elle est également utilisée pour les courroies de transmission,
tières les plus souvent
employées ä la confec- la confection de tissus imperméabilisés, la fabrication d'instruments de
tion des balais de ferme chirurgie, d'objets scientifiques, décoratifs, etc.
( fig. 443). Pour faire un Balbuzard. — Nom vulgaire des faucons du genre pandion ( fig. 446).
bon balai, il est impor- Ce sont des rapaces diurnes ä bec court et crochu, ä plumage brun cendré
tant de n'employer ces sur les parties supérieures, blanc. sur les parties inférieures ; une tache
matériaux qu'a moitié des- brune marque les côtés du corps, depuis la tête ; les plumes caudales sont
séchés : le bois est ainsi rayées de bandes transversales foncées. Ces rapaces détruisent nombre de
plus résistant, ne fait pas petits animaux. Le balbuzard fluviatile, appelé encore aigle pécheur ou
de retrait et les liens ne aigle plongeur, se nourrit presque
se. détachent pas. exclusivement de poissons. Il plane
très haut dans l'espace, et pique ä
Balai de sorcière. —
une vitesse vertigineuse sur la proie
Nom donne ä des ramifi- qu'il a aperçue, plongeant même har-
cations courtes, serrées et diment ä sa poursuite. Il est rare
enchevêtrées ( fig. 444), qu'il ne ramène pas sa victime dans
qui se développent plus FIG. 443. — Paysan fabriquant un balai de bouleau.
ses serres.
particulièrement sur les • Sur les pièces d'eau où il exerce ses
branches des pruniers, cerisiers, pins, sapins, épicéas. Leur formation est ravages, on diSpose, ä l'extrémité d'un
due ä des champignons parasites microscopiques (urédinées, exoascées). pieu enfoncé dans la vase, une petite
Balance. — La balance plinchette de bois supportant un piège
est un instrument qui sert ä ressort (à environ 1 mètre de la sur-
ä mesurer le poids des corps. face de l'eau). Apercevant cette ta-
Elle se compose essentielle- blette, le rapace vient s'y poser pour
ment d'une barre métallique dévorer sa capture, et déclanche le
appelée fléau, traversée per- ressort du piège.
pendiculairement ä sa lon- Baie. — V. BALLE.
gueur par trois prismes
d'acier appelés couteaux; Balisier. — V. CANNA.
l'un des prismes, placé au Balivage. — Opération qui con-
milieu du fléau, repose par siste ä choisir pour les réserves, avant
une de ses arêtes sur deux de procéder ä la coupe d'un taillis, des
petits plans d'acier ou d'a- arbres de l'âge du taillis (baliveaux).
gate fixés ä l'extrémité d'une Les arbres choisis sont marqués d'une
colonne qui, par suite, sou- empreinte qui les désigne ä l'atten-
tient le fléau. Les deux tion des bûcherons. Pour les brins de
autres couteaux sont fixés FIG. 444. — Balai de sorcière. l'âge de la coupe, la marque est sou-
aux extrémités du fléau et, FIG. 446. — Balbuzard.
A. Rameau normal d'epicea; B. Ramification dite vent un simple griffage ; pour les mo-
disposés en sens inverse du balai de sorcière. dernes, la marque est un blanchis
premier, servent ä suppor- martelé. La marque se fait au pied de l'arbre et aussi bas que possible sur
ter, l'un le corps ä peser, l'autre les poids destinés ä faire équilibre ä ce l'empattement, sur les premieres racines même, de manière ä ne pas
corps. Il existe diverses sortes de balances dont la constritction varie avec endommager le baliveau.
les matières ä peser. Les plus usitées en agriculture sont la balance ro-
maine et surtout la bascule. V. BASCULE. Baliveau. — Arbre réservé, lors de l'exploitation des bois taillis, pour
le laisser croître en futaie. V. TAILLIS et FUTAIE.
— (pêche). — Petit filet servant pêcher l'écrevisse et dont la forme, Suivant que ces réserves sont maintenues sur pied durant une ou plusieurs
lorsqu il est replié, rappelle un plateau de balance. V. ÉCREVISSE. révolutions du taillis (V. AMÉNAGEMENT), on leur donne plus spécialement
Balanln. — Genre d'insectes coléoptères, de la famille des curculionidés, les noms de ; baliveau (arbre âgé d'une révolution du taillis), moderne
renfermant des charançons qui s'attaquent aux glands, aux noisettes, aux (2 révolutions), ancien de 2e et de lrœ classe (3 et 4 révolutions), vieille
châtaignes, etc. écorce (5 révolutions et au-dessus).
137 BALLE — BAMBOU
Les bois traités en taillis sont nécessairement exploités à des âges trop COMPOSITION ALIMENTAIRE DES BALLES EN PRINCIPES DIGESTIBLES
peu avancés pour donner d'autres produits que . de menus bois de chauf-
fage dont la valeur a diminué de plus en plus avec l'extension de l'usage des
MATIÈRES MATIÈRES
combustibles minéraux. L'éducation des réserves dans ces taillis procure DESIGNATION PROTÉINE
grasses
EXTRACTIFS CELLULOSE
VALEUR
séchas digestible. nntritr:ve
des arbres de fort diamètre, dont le bois, pourvu des meilleures qualités de la balle.
totales, digestibles. non azotés. digestible .
utile.
techniques, donne des produits variés, répondant à de nombreux usages
industriels, et capables d'accroître dans une large mesure les revenus des Pour 100. Pour 100. Pour 100. Pour 1r 0. Pour 100. Pour 100.
propriétaires.
Blé .................... 84 • 1,4 0,5 16,7 14 24,3
On réserve parfois, dans les taillis simples, quelques baliveaux qu'on ne Avoine .............. 86,2 1,9 0,8 19,9 13,6 28,6
maintient sur pied que pendant une révolution. La pratique, très répandue Sorgho ............. 94,3 1,5 0,4 33,4 12,9 40,7
actuellement, consistant à élever, sur les taillis en bons sols, des reserves Riz... ............. 90 , 0,4 0,9 11,3 0,4 2,5
nombreuses et d'âges variés, constitue le mode de traitement spécial connu
sous le nom de taillis sous futaie ou de taillis composé. -
L'opération par laquelle on choisit et désigne les arbres à réserver s'ap- 2° Comme litière. — Les balles peuvent servir également de litières :
pelle le balivage. celles de blé et d'avoine ne sont utilisées que lorsqu'il est impossible de les
Les considérations essentielles qui doivent guider les propriétaires de employer dans l'alimentation ; ce sont surtout celles de seigle et d'orge dont
taillis dans le balivage sont les suivantes : on se sert, à cause de leurs barbes qui les rendent beaucoup moins propres
Action du taillis sur la réserve., — Les réserves, se recrutant dans les à l'alimentation.
éléments du taillis, sont formées des mêmes essences, . sauf introduction Ballonnement. Gonflement et tension de l'abdomen, résultant de
—
artificielle d'espèces nouvelles. Elles étalent leurs cimes en pleine lumière, l'accumulation des gaz dans les intestins ou dans la cavité péritonéale.
au-dessus des taillis qui les environnent et qui provoquent l'élagage spontané V. MÉTÉORISATION.
de leurs fûts; par suite, plus la révolution du taillis sera longue, plus les Balonge .
fûts des réserves seront élevés. Pratiquement, il convient d'adopter des Nom donné en Bourgogne à une petite cuve oblongue dans
—
d'autant plus clair et moins vigoureux que celle-ci est formée d'arbres plus balsamines ( fig. 448), et appelée aussi impatiente, à cause de l'irritabilité
nombreux, plus gros et à ombrage plus épais. du fruit, qui, à sa maturité, éclate dès qu'on le touche. Ce fruit est une
Essences à réserver. — Essences de lumière surtout, c'est-à-dire celles capsule à cinq valves
qui par tempérament sont le plus aptes à croître à l'état isolé et dont le qui se roulent brusque-
couvert, léger, entrave le moins la pousse des taillis. En premier lieu, on ment en spirale, au mo-
choisira les chênes (rouvre et pédonculé) ; puis les frénes , érables, ormes, ment de la maturité, et
fruitiers, trembles et bouleaux; enfin, à défaut des précédentes essences, lancent au loin les grai-
et en restreignant leur nombre, les hêtres et les charmes. nes • d'où son nom (de
Origine des réserves. — Réserver autant que possible les sujets pro- ballein , lancer, et semen ,
venant de semis naturels, de drageons, de rejets crûs sur de jeunes souches. graine). On multiplie les
Choisir des arbres bien conformés, à tige droite, élancée et fortement balsamines par semis ef-
ramifiée, exempts de tares et vices héréditaires. fectués au printemps.
Nombre des réserves. — Au point de vue cultural, le nombre des arbres Variétés. — Sur une
à réserver à l'hectare doit être limité de façon qu'à aucun moment leur vingtaine d'espèces qui
présence n'entrave la régénération du taillis ; avec des essences de lumière, composent ce genre, on
on,peut admettre qu'il suffit pour cela que les cimes des réserves soient, peut citer la balsamine
immédiatement avant la coupe, largement isolées les unes des autres; des jardins (impatiens
En dessous de cette limite supérieure, la fixation du nombre des réserves balsamina) [ fig. 448],
est surtout une question d'aménagement, relevant de la condition du pro- plante annuelle et l'une
priétaire et du but qu'il poursuit ; plus la réserve est nombreuse et formée des plus belles de nos
d'arbres âgés, plus les revenus annuels sont élevés, mais plus est faible le jardins ; sa tige, haute
taux de placement des capitaux engagés dans l'exploitation. En principe, on de 60 à 80 centimètres,
peut maintenir les réserves sur pied, en supposant que leur bois demeure est très rameuse • ses
sain, jusqu'au moment où la gêne qu'elles causent au taillis ou aux réserves feuilles sont lancéolées,
qui les avoisinent devient plus considérable que l'accroissement de revenu dentées ; ses fleurs sont
qu'elles produisent annuellement à l'époque considérée. réunies en bouquets sur
Répartition des réserves. — Elles doivent être réparties aussi unifor- des pédoncules simples
mément que possible en surface ; pratiquement, cela n'est pas souvent réa- et axillaires ; il y en a
lisable. Les règles de culture suivantes doivent être observées : a) le chêne de nombreuses variétés
étant l'essence la plus précieuse, il faut sacrifer à son bénéfice toute réserve (rouges, roses, violettes,
d'autres essences qui le gène ; b) de deux chênes également vigoureux, panachées, blanches).
mais d'âges différents, qui se gênent, c'est le moins gros qu'il faut supprimer ; L'une des plus belles
c) de deux réserves, également bonnes, d'essences autres que le chêne, qui est la balsamine camé-
se gènent, c'est 1a plus vigoureuse qu'il faut conserver, quelle que soit sa lia. Mentionnons aussi :
grosseur; d) il faut éviter de réserver des baliveaux de l'âge trop rap- la balsamine à 3 cornes,
prochés de réserves préexistantes. dont les fleurs sont jau-
nes et de forme bizarre ;
Balle ou baie. — Glumes et glumelles réunies, qui sont détachées des la balsamine glandu FIG. 448.
-
Balsamine des jardins.
grains des céréales par le battage. On les appelle quelquefois communé-
—
de blé et d'avoine sont assez appréciées ; les balles de seigle et d'orge ont
des barbes rudes et piquantes qui les font moins apprécier des animaux.
Une fermentation de 48 heures dans un mélange assez aqueux atténue for-
tement l'action des barbes. On les donne au bétail ' en mélange avec des
pulpes, des drêches, des racines hachées (betteraves, carottes, etc.), avec du Phot, Dumont.
son légèrement humecté, etc. Ces mélanges sont préférables à l'emploi des FIG. 449. — Cheval breton portant une balzane postérieure gauche.
balles seules • ils sont mieux acceptés des animaux. Avant de donner les
balles au bétail, il est bon de leur faire subir une sorte de tamisage (criblage Bambou. Graminée vivace de la tribu des bambusées ( fig. 450, 452),
—
et vannage) pour les débarrasser des pierres et des poussières ( fig. 447) ; arborescente, croissant en touffes serrées et pouvant atteindre 25 mètres
BAN — BANANE 138
de haut et plus. Les bambous donnent des tiges cylindriques creuses, Ban. — A l'origine, si-
ligneuses, ä nceuds annulaires pleins formant cloison transversale. Ils se gnifiait un ordre notifié ou
ramifient et possèdent des feuilles rubannées. Ils forment dans le sol une proclamé publiquement :
grosse souche d'où repartent, tous les ans, de nouvelles tiges ä parois extrê- ban de vendange, bans de
mement dures. L'apparition des fleurs est le signe d'une mort prochaine de fauchaison et de moisson.
la tiee qui a fleuri. Tous les bambous d'une même région, d'une même espèce Le ban de vendange est
ou d'une même origine fructifient et un vieux droit féodal qui,
meurent souvent en même temps. jadis, avait surtout pour
Les graines sont comestibles et ont but de faciliter au seigneur
fréquemment contribué, aux Indes, ä la perception de la dîme
sauver de nombreuses personnes de et de lui permettre, en de-
la famine vançant ses vassaux, de
Les jeunes pousses sont recherchées vendre plus tôt et plus
comme légume, surtout en Chine. cher sa récolte. La loi
Les bambous peuvent être multi- du 28 septembre 1791 abo-
pliés par graines, par boutures et lit ce ban, mais elle dis-
surtout par division des touffes. posa en même temps que,
Espèces. — Ces plantes, originaires dans les communes où cet
d'Asie, d'Amérique et d'Afrique, sont usage existait encore, il se-
répandues dans. toute la zone tropi- rait réglementé par le con-
cale, où elles couvrent parfois, ä elles seil général et seulement
seules, de très grandes étendues de pour les vignes non doses.
terrain. Quelques espèces sont capa- Par la suite, ce sont les mai-
bles de vivre en pleine terre sous nos res qui, comme héritiers des
latitudes. attributions de ces conseils,
Les principaux bambous sont : ont été chargés de prendre
bambou commun (barnbusa arundi- les arrêtés relatifs au ban
nacea [Asie]), bambou feuilles de vendange. La matière
étroites (bambusa angustifolia [Amé- est actuellement régie par
rique du Sud]), bambou épineux la loi du 9 j uillet 1889 (liv. Ier,
(bambusa spinosa), bambou ä larges titres 2 et 3 du Code rural).
feuilles (bambusa latifolia), bambou Aux termes de l'article 13
noir (bambusa aigre [Chine]), bam- de cette loi, le ban de ven-
bou vert glauque (bambusa viridi- no. 450. — Port du bambou. dange ne peut être établi
glaucescens), très rustique (Chine), A. Fpi ; B. Épillet.
ou maintenu que par déli-
bambou doré (bambusa aurea, etc.). bération du conseil muni-
Usages. — Les emplois de cette graminée sont imiombrables. C'est en cipal, approuvé par le con-
Asie et en Malaisie que l'on parait savpir le mieux utiliser ces plantes seil général du départe- FIG. 452. Pieds d'une touffe de bambous
—
remarquables dont on peut se servir pour faire des charpentes, des ponts et ment. Il est alors régle- en Extrême-Orient.
des machines hydrauliques très solides et d'une grande légereté, des conduites menté, chaque année, par
arrêté du maire. Cet ar-
rêté ne doit pas, toutefois, s'appliquer aux vignobles entoures par une haie
vive ou sèche, mur, palissade, treillage, ayant au moins 1 mètre de haut ; par
des traverses en bois ou des fils
métalliques, distants entre eux de
Om,33 au plus, ou par toute autre
clôture équivalente, faisant obs-
tacle ä l'introduction des ani-
maux.
Banane. — Fruit du bananier.
Les bananes, groupées en ré-
gimes (fig. 453), sont de forme
allongée, légèrement arquée, a
section ä peu près circulaire,
et de taille variable suivant les
espèces (5 ä 30 centimètres)
[fig. 454]. Elles sont recou-
vertes d'une peau ordinairement
jaune et mouchetée de brun ä
maturité,.à. l'intérieur de laquelle
on trouve une rnasse pulpeuse
mais non juteuse, sucrée et sou-
vent très parfumée chez les es-
pèces comestibles. Les graines
sont en général absentes.
Les bananes se consomment,
soit ä l'état frais (on les mange
ordinairement crues, mais on
peut aussi en confedionner des
entremets, les manger grillées au
beurre, etc.), soit sous forme de
farine ; elles constituent toujours
un aliment sain et nourrissant.
Composition de la banane (mu-
sa paradisiaca). — D'après Müntz
et Marcano, la banane renferme :
cosse, 40 pour 100 ; pulpe, 60 pour FIG. 453. — Régime de bananes.
100. La peau renferme 14,7 pour
100 de matière sèche et 1,6 pour 100 de sucre interverti. Voici la compo-
sition centésimale de la pulpe :
Pour if0 Pour MU
Sucre .................................... 8,5 Extractif non azoté, par diffé-
Sucre interverti ...................... 6,4 rence• .....................................
Amidon .................................... 3,3 Cellulose 0,2
Matières grasses ...................... 0,3 Pectine ....................................... 0,6
Eau ......................................... 73,8 Matières azotées .................... 1,6
Acides organiques, tanin, par Matières minérales .................... 1 1
différence .............................. 4,2
FIG. 451. — Une allée de bambous au Japon. Produits industriels. — La banane fournit divers produits de notable
importance, qu'ä l'heure actuelle on obtient au moyen de procédés indus-
I Au pied des arbres, de chaque côte de rallee, les palissades sont faites en bambous.)
triels, dans une grande partie de l'Amérique centrale. Tels sont : la farine
de banane qui, dans ces contrées, a la prédominance sur la farine de blé ;
pour l'eau, des claies, des nattés, de la vannerie d'une extrême finesse, des puis le sucre, l'alcool, le vin, l'eau-de-vie, et enfin le vinaigre. On utilise
boites, des cannes, des cannes ä p 'èche, des clôtures (fig. 451), des pots pour également certaines parties de l'écorce du bananier pour en extraire le
l'élevage en pépinières des plantes délicates, etc. chanvre de Manille.
Les espèces indigènes de bambous réclament un sol profond, s'égout- Pour l'obtention de la farine de banane, on râpe mécaniquement le fruit
tant bien pendant l'hiver, de hautes températures d'avril ä octobre, de l'irri- mûr, puis on broie le résidu au moyen d'une broyeuse faite d'un disque de
gation ou des arrosages copieux pendant cette période. Une espèce, le fonte muni de battoirs proéminents, le tout tournant rapidement dans une
bambou vert glauque, peut peupler les marais de la région méditerra- caisse métallique percée ä sa base d'un orifice garni de deux tamis super-
néenne, ä la condition que l'eau n'y séjourne pas l'hiver. posés. On donne ä ces tamis un brusque mouvement de va-et-vient ä l'aide
Les bambous, avec leurs racines fibreuses et traçantes, fixent admirable- de cames convenablement disposées. C'est par cet orifice et ä travers les
ment les berges des rivières, canaux, ruisseaux et fossés. tamis que passe la farine produite par le broyage du fruit ; on la blute
139 BANANIER -- BAOBAB
ensuite avant de mettre en baril. La couleur de cette farine, très riche en a pris un développement considérable dans l'Amérique centrale, aux An-
matières amylacées, est légèrement grise ; sa saveur est agréable. tilles et aux Canaries, où l'on cultive exclusivement le bananier de Chine.
On fabrique le sucre de banane avec le fruit sec, qui contient près de Banaste. — Corbeille en osier, peu profonde, à angles arrondis, et dont
50 pour 100 de sucre, tandis que le fruit frais n'en donne que 15 à 20 pour 100. la longueur est d'environ deux fois la largeur. On l'emploie pour le trans-
A l'aide de procédés analogues à ceux qui sont usités pour l'extraction du port des fruits et légumes de primeur ; le couvercle est fait soit de liteaux
sucre de canne, on a deux types dif- entre-croisés, soit d'une toile d'emballage. V. tableau EMBALLAGES.
férents de sucre : l'un qui est incris-
tallisable, et dont la proportion va- Banco u I ie r. Genre de plantes de la famille des euphorbiacées dont une
—
rie de 4 à 9 pour 100 ; le second, espèce, le bancoulier des Moluques (aleuritesMoluccana), produit un fruit
cristallisable, de couleur légèrement appelé bancoul ou noix de bancoul d'où l'on tire une huile à propriétés
brune, et dont la quantité oscille purgatives. Les tourteaux de noix de bancoul sont dangereux pour les bes-
entre 4 et 14 pour 100, suivant la tiaux auxquels on les fait consommer.
qualité et l'état de maturation du $an^ roles . — Fragments de toile, rouges ou blancs, que l'on attache à
FIG. 454. Banane. une corde et qui constituent un épouvantail pour le gibier, soit que la corde
fruit. —
Si, par pression, on extrait le suc ( Un tiers de grandeur naturelle, entoure, pour le fermer, un canton où le gibier est rassemblé, soit que des
de la banane fraîche, on obtient un rabatteurs la promènent en marchant dans le sens des chasseurs.
liquide légèrement coloré et très parfumé ; ce liquide est mis à fermenter Banian. — Espèce de figuier (ficus Indica), de la famille des artocarpées
pendant quelques jours. Il fournit alors ce qu'aux Antilles on nomme le vin (fig. 456), qui croit aux Indes orientales et qu'on appelle aussi arbre des
de banane, particulièrement prisé dans les îles. banians ou figuier des banians. Cet arbre est extrêmement curieux par
En distillant le vin par les procédés industriels ordinaires, on obtient son mode de développement : les branches émettent en effet des racines
une eau-de-vie très agréablement parfumée. On peut également utiliser les adventives qui descendent jusqu'au sol et y pénètrent, donnant au voya-
fruits cueillis un peu avant leur maturité et coupes en tranches minces, que geur l'illusion d'innombrables tiges.
l'on fait fermenter *dans l'eau pure pendant quelques jours. Le produit de
cette fermentation est alors distillé à l'alambic par les méthodes ordinaires.
Enfin, on obtient un excellent vinaigre en faisant fermenter des fruits
dépouillés de leur peau.
Bananier. Grande plante herbacée de la famille des scitaminées,
f
genre musa ( fig. 455). I1 fournit en général un fruit très estimé, d'un usage
ort répandu sous les tropiques et dont l'emploi augmente tous les jours
d'importance en Europe et aux Etats-Unis.
Certaines espèces ne donnent pas de fruits comestibles. Le musa textilis
est dans ce cas, mais fournit une fibre très solide (abaca ou chanvre de
Manille) servant à confection-
ner d'excellents cordages. D'au-
tres, comme le musa ensete,
sont purement décoratifs.
Les bananiers sont vivaces
par leur souche. Ils donnent
naissance à d'énormes bouquets
de feuilles dont les gaines, étroi-
tement serrées les unes contre
les autres, constituent ce que FIG. 457. — Coq et poule Bankiva . FIG. 458. — Bantam argenté.
l'on nomme le tronc ou la tige.
Les feuilles très grandes com- Bankiva (Volaille). — Race de poules (fig. 457) vivant à l'état sauvage
prennent un limbe vert pâle, dans les îles de la Malaisie et l'Hindoustan et que certains auteurs considèrent
pouvant dépasser 2 mètres de comme la souche de nos races
long sur 0m, 60 de large. L'inflo- gallines . C'est une race de pe-
rescence apparaît au sommet tite taille, aux couleurs vives,
de la tige, au milieu du bouquet voisine des combattants an-
formé par les feuilles, et devient glais.
à maturité un régime de ba- Bantam (Poule).— Variété
nanes (fig. 453). de poules originaire de Java
Chaque tronc disparait après (fig. 458). Ce sont de petites
avoir fructifié ; mais la souche poules très précieuses, de la
donne naissance à de nouvelles grosseur des perdrix. Leur
tiges (rejetons) qui fructifient, allure est gracieuse et hardie ;
disparaissent et sont remplacées elles sont jaunes, gris ar-
à leur tour par de nouveaux genté, blanches, noires, etc.
rejetons, etc... Elles pondent beaucoup et
Variétés. — Parmi les ba- sont bonnes couveuses; mais
naniers comestibles, on distin- leurs œufs sont petits et elles
gue trois types principaux : le FIG. 455. Bananier. ne peuvent en couver que
bananier des sages (musa sa-
—
A. Fleur: B. Régime.
sept. Leur chair est excellente.
pientium), dit aussi figue-ba-
nane ou sweet plantain, à fruits Banyuls - sur Mer.- —
assez petits, tres parfumés et très appréciés • le bananier de paradis ( musa Commune des Pyrénées-
paradisiaca) : c'est le plantain des Anglais, dont le fruit, plus farineux, se Orientales, sur la Méditer-
racée (fig. 459). Aux en- -FIG. 459. — Région de Banyuls-sur-Mer.
consomme plutôt après cuisson ; le bananier de Chine (musa sinensis) ou
bananier nain, espèce très virons se trouvent les vi- •
cultivée dont les fruits gnobles (presque entièrement détruits) qui fournissent un vin de grenache
très parfumés sont fort plus communément appelé vin de Banyuls. Vieux, ce vin prend le goût
estimes en Europe. de rancio; il sert surtout à la préparation du quinquina.
Culture. — Les bana- Baobab (sylvic.). — Grand arbre exotique, de la famille des malvacées
niers sont exigeants sous (fig. 460), dont le tronc, plus large que long, peut atteindre 20 mètres de
le rapport du sol et du
climat. Les espèces comes-
tibles se multiplient au
moyen de rejetons pous-
sant à la base des souches.
On les détache, lorsqu'ils
ont 70 centimètres de haut,
pour les mettre en place
à 2 ou 3 métres d'ecart,
lorsqu'il s'agit de variétés
à faible développement,
et à 4 ou 5 métres pour
celles de grande taille.
Récolte. — Les pre-
mières bonnes récoltes
commencent deux ou trois
ans après. On procède à la
cueillette lorsque les pre-
mières bananes commen-
ceut à jaunir. On peut,
sur un sol de bonne qua-
lité, obtenir40 à 50 tonnes
de fruits par an. Le poids
moyeu d'un régime sur le FIG. 456. — Banian de l'Inde.
marché européen est de FIG. 460. — Baobab. A. Fleur; B. Fruit.
2J à 25 kilogrammes, mais
ou en trouve pesant plus de 60 kilogrammes. Les bananiers sont cultivés circonférence. Il donne des fruits de la grosseur d'une orange, à saveur
dans toute la zone tropicale pour la consommation locale. En vue de l'ap- acidulée, à chair comestible, et vulgairement appelés pains de singe; les
provisionnement du marché européen et des Etats-Unis, leur exploitation feuilles et les jeunes rameaux sont employés en tisanes adoucissantes.
BARATTAGE — BARBARIE 140
6. — Baratte-malaxeur.
A. Corps de la baratte; B. Poulie motrice; C. Roue d'engrenage actionnant
2. — Baratte danoise. 4. — Baratte rotative cylindrique le corps de la baratte au moyen de la couronne dentée D ; E. Pignon d'angle
( Récipient fixe.) à températeur mobile. actionnant les palettes F; G. Chariot de vidange.
Barattage. — Action de baratter la crème du lait, c'est-à-dire de la sou- lesquelles le barattage et le malaxage s'effectuent dans le même appareil.
mettre à une agitation suffisamment intense et prolongée pour agglomérer Barattes à récipients fixes. — La baratte normande (1) consiste en un
les globules gras. Le liquide restant est le babeurre. V. ce mot et BEURRE. tonneau horizontal fixe dans lequel tournent des palettes ajourées. Ces pa-
lettes, douées d'un rapide mouvement de rotation que leur transmet l'arbre,
Baratte. — Récipient dans lequel on bat la crème, pour en extraire le actionné par une manivelle, transforment très vite la crème en beurre.
beurre ( fig . 461). Une bonne baratte doit satisfaire aux conditions suivantes La baratte danoise (2) est un récipient de forme tronconique garni inté-
,
1° être d'un nettoiement facile ; 2° offrir des moyens prompts de séparer rieurement de trois contre-batteurs verticaux. L'appareil est suspendu
le beurre sans nuire à sa qualité ; 3° être d'un emploi aisé ; 4 0 être solide, d'un sur un bâti en bois au moyen de deux tourillons ; deux crochets permettent
prix modéré ; 5° permettre un écoulement facile du petit-lait et l'enlèvement de le maintenir vertical pendant le barattage. Une bague mobile relie l'arbre
aisé du beurre ; 6° offrir le moyen de modifier, suivant le besoin, la tempé- moteur à l'agitateur sur lequel sont fixés quatre batteurs réunis en trapèze.
rature de la erème. Un robinet placé au bas de la baratte permet l'écoulement facile du lait de
A l'origine, la baratte n'était qu'une et;pèce de baquet de bois, un peu beurre et des eaux de lavage.
moins large que profond, dans lequel la crème était battue au moyen d'une Barattes rotatives. — Dans ces appareils (4, 5, 6), le tonneau tourne
autour de son axe et ne comporte aucun organe intérieur. L'ouverture ayant
toute la grandeur du tonneau, il s'ensuit que ce dernier est très facile à
nettoyer et.à aérer et que la sortie du beurre se fait, comme dans la baratte
danoise, sans difficulté.
Barattes-malaxeurs. — La baratte-malaxeur « stmplex » (6) est une
baratte tournante dont un des fonds est mobile et permet d'introduire
à l'intérieur, lorsque le beurre est fait, deux rouleaux malaxeurs et une
petite auge où est recueilli le beurre malaxé.
Dans la baratte-malaxeur Garin, la crème est traitée dans une grande
FIG. 462. — Fermeture ou couvercle FIG. 463. — Fermeture ou couvercle baratte ordinaire ; lorsque le beurre est venu et le babeurre soutiré, on fait
de la baratte normande. d'une baratte rotative. entrer le malaxeur dans la baratte sur un chariot ; on tourne lentement la
baratte et le beurre se malaxe sous un filet d'eau.
palette. Puis on a eu recours à la baratte ordinaire, qui consiste en un ton- Barbarie. — Le canard de Barbarie est un oiseau très volumineux et
nelet dans lequel se meut de haut en bas et de bas en haut un disque perce de plumage fort joli ; il a la Majeure partie du plumage noir bronzé à reflets
de trous et fixé à l'extrémité d'un manche de bois (3), et enfin à des appa- verts ; parfois une bande blanche traverse l'aile ; sur la tête se dresse une
reils plus perfectionnés. huppe de même nuance que le restant du plumage. Le bec, long et fort, est
Il existe un très grand nombre de barattes, que l'on peut classer en trois dominé à sa base par une caroncule vermillon qui se continue sur les joues
catégories : 1° les barattes à récipient fixe et à agitateur, à l'intérieur, pour et autour des yeux en une sorte de membrane granuleuse ; les pattes sont
battre la crème (baratte normande, bàratte danoise, etc.) ; 2° les barattes à noires. Ce gros canard a le vol puissant : on le voit parfois s'envoler, s'ins-
récipient mobile ou barattes rotatives; 3° les barattes-malaxeurs, dans taller sur la crête d'un mur ou une branche d'arbre. V. CANARD.
141 BARBARINE — BARBEZIEUX
Barbarine (Race ovine). — Caractérisée à la fois par ses cornes (chez le hardies, ganaches écartées; encolure rouée, crinière abondante; garrot
bélier) longuement spiralées, rejetées en arrière et souvent divisées, de saillant, net, bien sorti ; dos et rein soutenus, souvent noués en contre-haut,
sorte qu'il parait y avoir quatre et parfois six cornes frontales, et par le dé- à croupe inclinée d'avant en arrière et latéralement ; cuisses plates, queue
veloppement extraordinaire des masses adipeuses situées à la base de la attachée bas, pourvue de crins longs et soyeux ; poitrine serrée ; epaule
queue ( lig. 464 et tableau MOUTONS [ Races de]). Ces accumulations de droite ; corps peu volumineux ; articulations bonnes ; jarrets coudés, ten-
graisse qui, cependant, n'existent pas chez toutes les variétés de cette race, dons minces et faibles, paturons longs, sabots hauts et étroits, prédisposés
forment deux lobes pendants dont le poids est communément de 4 a à l'encastelure ; peau fine ; tempérament sanguino-nerveux . Animaux
5 kilogrammes et peut sobres et énergiques.
atteindre jusqu'à 10 ki- Aptitudes et débouchés. — Cheval de selle, propre à la cavalerie
logrammes chez les légère, apte également à traîner de légers fardeaux. Il sert dans l'armée
sujets engraissés. La d'Afrique au prix moyen de 600 francs. Le commerce se remonte facilement
croupe est avalée et moyennant 300 à 400 francs. Quelques étalons barbes ont été envoyés à
le train postérieur est Madagascar.
moins elevé que le Barbe. Nom donné aux lamelles aplaties, disposées de chaque côté
train antérieur. Tête
—
Cliché Gaillard.
FIG. 465. — Jument de race barbe. FIG. 467. — Coq et poule de Barbezieux.
. BARBILLON -- BAROMÈTRE 142
race espagnole de combat, et d'autres comme issue de la race de Bresse. Baromètre. —Instrument destiné à mesurer la pression atmosphé-
Ses caractères sont ceux de la race de Bresse (variété noire), mais avec un rique. La couche d'air qui enveloppe la terre s'appelle atmosphère et la
format beaucoup plus grand. D'après Ch. Voitellier, la barbezieux est une pression exercée par l'air sur la surface des corps s'appelle pression atmo-
bresse noire vue au travers d'une sphérique. Elle est variable avec la température, l'altitude, etc.
loupe, avec cette différence qu'elle Les différents baromètres peuvent être classés en deux groupes : les baro-
a l'ceil brun jaunâtre foncé au lieu mètres à mercure et les baromètres anéroïdes, appels quelquefois baro-
d'être brun noir. Assez bonne pon- mètres métalliques.
deuse (gros oeufs), la poule de Bar- Baromètres à mercure. — Le type de ces baromètres est le barometre
bezieux est une médiocre couveuse. a mercure, dont le principe ( fig. 471 )
Les jeunes sont d'un engraisse- est basé sur l'expérience de Torricelli :
ment très facile, et ce sont eux qui on prend un tube de verre d'environ
fournissent la majeure partie des 1 mètre de longueur, fermé à l'une de
volailles truffées, si renommées, de ses extrémités ; on le remplit de mer-
Périgueux, de Ruffec, etc. cure, on ferme l'ouverture avec le
Barbillon. pouce et on le retourne en plongeant
— Nom donné aux son extrémité ouverte dans une cu-
filaments tactiles placés de chaque vette à mercure. Lorsqu'on retire le
côté de la bouche de certains pois- doigt, on constate que la colonne de
sons, notamment de la loche, du mercure, après avoir baissé notable-
barbeau. Nom vulgaire du barbeau. ment, conserve une hauteur d'envi-
V. l'article BARBEAU.
ron 76 centimètres. C'est la pression
Barbitiste . — Genre d'insectes atmosphérique qui soulève le mer-
orthoptères voisins des ephippi- cure dans le tube et lui fait équilibre.
gères et dont l'espèce type, le bar- Quand cette pression diminue (c'est
bitiste de Bérenguier, vit dans le le cas lorsque l'appareil est placé sur
midi de la France, où il a parfois des lieux élevés, une montagne par
causé de sérieux dégâts à la vigne. FIG. 468. — Coq barbu d'Uccle . exemple, puisqu'il y a une 'épaisseur
d'air moins grande qu'au-dessus des
Barbotage. — Boisson rafrai- lieux bas), la hauteur du mercure
' chissante pour les bestiaux, qui se fait en délayant, dans l'eau (bouillante de FIG 472.
dans le tube diminue également.
préférence), de la farine et du son. Au reste , toute les farines alimentaires Les baromètres ordinaires à cu- Cuvette du baromètre
peuvent servir à en composer. Si le barbotage constitue pour le cheval, vette ( fie. 472), de Fortin, de Tonne- à mercure.
l'âne, le mulet et les bestiaux, un excellent rafraichissant, par contre, au lot et de Gay-Lussac, sont les plus FIG. 471. A . Cuvette ; B. Mercure ;
point de vue alimentaire, il est peu substantiel. On ne doit pas en abuser, utilisés des baromètres à mercure. Principe C. Tube; D. Orifice de
communication du tube
car il affaiblit rapidement les ani- Les observations faites sur un ba- du baromè- avec le mercure;. B. 011-
maux auxquels on en donne à l'excès. romètre doivent subir plusieurs cor- tre ordinaire gine de communication
On l'administre, cependant, avec succès rections (correction de température, à mercure.
avec l'air extérieur.
aux vaches laitières, durant la huitaine réduction au niveau de la mer). Les
qui suit le part. baromètres à mercure doivent être placés dans une chambre sans feu, en
Barbu. — Se dit de certaines variétés plein jour, mais à l'abri des rayons du soleil. ,
de blé. V. BLÉ. Baromètres anéroïdes ou baromètres métalliques (fig. 473à 475). — Ce
sont les plus pratiques pour les agriculteurs. Ils reposent sur l'élasticité des
Barbues (Volailles). — Races d'ama- métaux. Celui de Vidi ( fig. 473)
teurs ayant la tête ornée de barbe et de est basé sur la pression qu'exerce
favoris. On peut citer la variété Anvers l'atmosphère sur une boite métal-
coucou, qui a les pattes nues, et la va- lique (cuivre), vide d'air et bien
rieté d' Uccle (fig . 468), qui a les pattes close. La paroi du fond est can-
emplumées. nelée, pour être plus élastique ;
Bardane. — Plante de la famille des les mouvements de dépression
synanthérées (fig.469, 470), généralement que cette paroi subit, sous l'in-
connue sous le nom de glouteron, grat- fluence de la pression atmosphé-
teron, gratteau, herbe aux teigneux parce rique, sont transmis par un mé-
que l'on se servait autrefois du suc et des canisme spécial à une aiguille
feuilles de la bardane pour traiter la dont l'extrémité est mobile sur un
teigne. Sa tige, rameuse et garnie de cadran gradué. L'instrument est
poils rudes, porte des feuilles larges ; gradué par comparaison avec un FIG . 473. — Baromètre de Vidi .
ses fleurs sont rouges ; ses capitules sont baromètre de Fortin. Dans le ba-
constituées par de petites écailles ter- romètre de Bourdon (fig. 474), la
• minées par une épine crochue qui leur pression atmosphérique s'exerce
permet de s'accrocher aux vêtements sur un tube en laiton, vide d'air,
des passants, à la laine des moutons. à parois minces et élastiques, à
FIG. 469. — Bardane.
La racine est longue, chenue et très section elliptique : ce tube est fixé
A. Fleuron ; 13. Coupe du capitule; c. Graine. par son milieu ; ses deux extré-
riche en carbonate et
en nitrate de potasse. mités libres actionnent par leur
On s'en sert en infu- déplacement un levier qui déter-
sion j20 grammes pour mine les mouvements d'une ai-
1 litre d'eau), comme guille destinée à indiquer les va-
soporifique et diuré- riations de la pression atmosphé-
rique.
tique.
Baromètres enregistreurs.—
Bardeau ou Bar- Ils indiquent et inscrivent eux-
dot (zoot.). — Métis mêmes, à chaque instant, sur une
produit par l'accouple- feuille de papier, la hauteur
• ment du cheval et de barométrique. Le baromètre en-
l'ânesse. Le bardot se registreur Richard ( fig . 475) se
rapproche plus de compose d'une série de boites
l'âne que du cheval ; circulaires analogues à celles du
il est plus petit que le baromètre Vidi. Ces boites sont
mulet et inférieur à ce superposées et reliées par leur
dernier. Il est peu ré- fond, afin de multiplier les flexions
pandu. produites par les variations de
pression ; le mouvement du fond
Barge (agric.). — supérieur est amplifié à l'aide de FIG. 474. — Baromètre anéroïde
Terme désignant une leviers coudés et communique à
A. Section de tube vide d'air.
meule de foin rectan- Sun levier rectiligne à branches
gulaire. très inégales dont la grande porte
— (ornith.).—Genre à son extrémité une plume spé-
d'échassiers, vulgaire- ciale. Cette plume laisse sa trace
ment nommés bé- sur un papier quadrillé enroulé
casses de mer, et qui sur un tambour vertical qu'un
sont des oiseaux de mouvement d'horlogerie fait tour-
rivage. ner d'un mouvement uniforme
en un temps qui varie, selon les
Bars. — Genre besoins, de un jour à une semaine.
d'insectes coléoptères, Pour les observations des agricul-
type de la sous-famille teurs, les baromètres enregistreurs
des baridés, compre- sont les appareils qui conviennent
nant de petits charan- Phot. F. Faideau .
le mieux ; malheureusement leur FIG. 475. — Baromètre enregistreur
çons répandus sur tout FiG. 470. — Bardane avec ses capitules. prix est relativement élevé. de Richard.
le globe et dont Prévision du temps à l'aide du
soixante espèces habitent l'Europe. Les baris vivent surtout sur les cruci- baromètre. — Dans nos contrées, les vents humides et chauds du Sud-
fères et les résédas. Citons le baris nitens, sur les malvacées ; le baris morio, Ouest (l'air chaud du Sud-Ouest se charge d'humidité en passant au-dessus
sur le réséda luteola ; une espèce spéciale, le baris spoliata, cause des du courant du Gulf-Stream de l'océan Atlantique), qui font baisser le baro-
dégâts assez importants dans les plantations de betteraves, en Tunisie. mètre, sont ceux qui amènent le plus souvent la pluie. Au contraire, les
• 143 BAROTTE — BARRAGE
vents secs et froids du Nord-Est, qui font monter le baromètre (l'air froid Les barrages sur rivières et fleuves sont d'une construction plus difficile ;
étant plus lourd que l'air chaud, la pression atmosphérique: augmente), on leur donne généralement la forme d'une courbe, à convexité tournée vers
amènent presque toujours le beau temps. On peut donc en conclure que, l'amont, ou d'une ligne oblique par rapport à la direction des eaux. Tous
en général, dans nos contrées, un abaissement de la colonne barométrique les matériaux peu-
est un indice « probable » de pluie, tandis qu'une élévation de la colonne vent être employés
de mercure est un présage de beau temps. • à leur construction :
Lés changements de temps coïncident assez souvent avec les variations maçonnerie, pieux,
de pression, mais cela ne veut pas dire qu'ils y soient invariablement liés ; pierre, béton, terre,
cette coïncidence tient à des conditions particulières à notre climat. M. Plu- sable. Lorsqu'il s'a-
mando, météorologiste à l'Observatoire du Puy de Dôme, indique de la git de barrages im-
façon suivante comment on peut prévoir le temps à l'aide du baromètre : portants, il est né-
« En général, le mauvais temps est précédé par une baisse du baromètre, cessaire de dresser
et il se produit quand le baromètre commence à remonter. Le beau temps un projet, avant
revient lorsque la pression de l'atmosphère a repris à peu près la valeur d'entreprendre la
qu'elle avait avant l'arrivée de la perturbatioâ . construction. S'ils
On peut dire que : fonctionnent comme
1 0 La baisse du baromètre accompagne le beau temps et annonce le déversoirs, ces bar-
mauvais temps; rages aggravent les
2° La hausse du baromètre accompagne le mauvais temps et présage le inconvénients des
beau temps. crues en faisant re-
Une baisse lente, régulière et modérée du baromètre (3 à 4 millimètres en fluer les eaux à
vingt-quatre heures) indique qu'une dépression passe au loin. Elle n'amène l'amont ; générale-
pas souvent de changement notable du temps. ment on ménage un
Une baisse soudaine, même quand elle est faible (2 ou 3 millimètres en déversoir ou un per-
deux ou trois heures) annonce toujours qu'une perturbation se produit tuis muni de vannes
dans le voisinage ; elle occasionne ordinairement des coups de vent ou des . pour l'écoulement
averses de courte durée. Si la baisse est considérable (8 à 10 millimètres des eaux en excès.
en cinq ou six heures), elle présage une tempête. Barrages mo- FIG. 477. — Schéma de l'établissement de barradines
sur le flanc d'une montagne.
Une forte baisse lente et continue annonce des mauvais temps de longue biles. — Certains
durée. Ces mauvais temps sont d'autant plus accentués que le baromètre sera barrages sont entiè-
parti de plus haut et descendra plus bas. rement mobiles ; tels sont les barrages à aiguilles, constitués par des madriers
Une hausse brusque du baromètre, lorsque celui-ci est voisin ou au- verticaux placés jointifs et que l'on peut enlever à volonté. On les rencontre
dessus de la pression moyenne et le temps au beau, annonce toujours principalement dans les rivleresnavigables : ils sont alors complétés par des
l'approche d'une dépression
,
sous l'influence de laquelle le baromètre ne ecluses qui font com-
tarde pas à baisser. muniquer les biefs
Une hausse rapide survenant lorsque le baromètre est bas annonce un d'amont et d'aval.
beau temps de courte durée ; mais si la hausse est considérable et prolongée, Un barrage de prise
on peut compter sur plusieurs jours de beau temps. d'eau est complété par
Souvent, lorsqu'une dépression existe au sud des Alpes, le temps reste au des ouvrages acces-
beau dans nos regions par .vent du Nord ou de Nord-Est ; mais, dans ce cas, soires : déversoir,
il y a du mauvais temps à craindre immédiatement, s'il survient une baisse vanne de décharge et
brusque du baromètre. martellière de prise.
Observations importantes. — a) En général, le baromètre a une tendance Barrages réser-
à monter de quatre à dix heures du matin ; au contraire, il baisse ordinaire- voirs. — On nomme
ment de midi à trois heures du soir. C'est un phénomène qui se produit ainsi des barrages des-
avec une grande régularité durant les périodes de calme et de beau temps tinés à retenir les
et qui est dû à l'action quotidienne du soleil. Cette variation diurne peut être eaux dans une dépres-
utilisée fréquemment dans la prévision du temps. sion naturelle du sol
D'abord, si la hausse du matin ne se produit pas, et surtout si elle est (fig. 481) ; le réser-
remplacée par une baisse, on pourra en conclure que cette baisse s'accen- voir d'eau ainsi cons-
tuera prtsque certainement l'après-midi, et que les probabilités de mauvais titué permet de ré- 1 2
temps se trouveront ainsi augmentées. gulariser le débit du FIG. 478.
— Barrage sur torrent.
Si, au contraire, au cours d'une période de mauvais temps, l'on ne constate cours d'eau émissaire. 1. Vue en plan: 2. Coupe suivant A B.
pas l'existence de 1a baisse de l'après-midi, et surtout si cette baisse est L'eau est emmagasi-
remplacée par une hausse, on en déduira que la hausse du baromètre conti- née pendant la pé-
nuera et augmentera de cette façon les probabilités d'amélioration du temps. riode des pluies et
b) Lorsqu'on trace la courbe quotidienne des variations barométriques, distribuée ensuite au
après une hausse considérable du baromètre au-dessus de la moyenne, le fur et à mesure des
temps se met ordinairement au beau. Le baromètre continue alors à monter besoins de l'irriga-
avec lenteur pendant quelques jours et finit par atteindre un maximum tion, des usines ou de
qu'on reconnaît facilement après qu'il s'est produit. On peut en déduire le la navigation (réser-
nombre de jours que durera encore le beau temps ; car ce nombre de jours voirs des canaux). Le
est à peu prés le même que celui des jours qui se sont écoulés entre la fin barrage est, autant que
des mauvais temps précédents et le moment du maximum. barométrique. possible, établi à l'en-
Dans ce cas-là, la prévision du temps peut avoir, on le voit, une assez trée d'une dépression FIG. 479. — Barrage sur chevalets.
longue échéance. » ou dans une gorge en-
Barotte . Vaisseau cerclé de fer que l'on emploie pour le transport caissée ; le sol de la dé-
pression doit être étan-
—
Les résultats de cette méthode sont souvent un peu inférieurs au poids spiral », par laquelle on part de la pointe du sternum pour dérouler le
réel de l'animal ; ruban sur le milieu du bras, puis le milieu du dos ; ensuite, de l'autre
La méthode de Mathieu de Dombasle, qui donne le poids net par lecture cöté de l'animal, sur le travers et en bas de la hanche pour contourner
directe sur le ruban dit « ruban de Dombasle », en
prenant le tour biais de la poitrine ou circonférence
oblique : on part de la pointe du sternum, on passe
le ruban en avant de l'épaule, puis sur le garrot pour
le faire descendre en arrière du coude, passer entre
les membres de devant et revenir au point de départ.
L'animal doit être placé bien d'aplomb. Seulement,
pour les bêtes bovines, la méthode de Dombasle
donne le poids de viande net avec une approxima-
tion d'autant plus réduite que les animaux sont mieux
conformés et en état moyen d'engraissement. En
général, les chiffres obtenus sur les vaches doivent
être majorés de 8 à 10 pour 100 ;
Les méthodes de Jules Crevat, qui donnent le
• poids vif ou le poids net suivant les mensurations
choisies.
La plus simple est celle qui donne le poids vif en
prenant la circonférence de poitrine C et en appli-
quant la formule générale : P = 80 Cs.
Exemple : un animal mesurant 1,85 de tour de poi-
trine accusera un poids vif de :
1,85 X 1,85 X 1,85 X 80 = 506 kilogrammes. 1 2
Une seconde méthode consiste à obtenir le poids FIG. 481 Barymétrie.
— —1. Méthode Mathieu de Dombasle, 2. Méthodes de Crevat et Quételet.
vif et le poids net par la mesure dite du a tour ( T 0, tour droit, L 1, longueur seapulo•ischiale , 'l' 0 5, tour spiral.)
LAROUSSE AGRIC . 10
BASSET — BASSINAGE
priétés voisines ne cessent d'appartenir à leur maitre , quoiqu'il les ait de l'eau sous forme de pluie fine, avec une pomme
perdus de vue. Néanmoins, celui-ci ne pourra plus les réclamer un mois d'arrosoir à très petits trous, pour mouiller légère-
après la déclaration, qui devra être faite à la mairie par les personnes chez ment les plantes. On peut l'exécuter soit à l'aide d'une
lesquelles ces animaux se seront enfuis. petite pompe aspirante et foulante (fig. 492), dont le
tube de sortie est muni d'une petite pomme à trous FIG . 492. — Petite pompe
Basset. Chien de chasse à jambes courtes (droites ou torses), oreilles pour bassinages.
— nombreux et fins, soit à l'aide d'un arrosoir ordi-
longues et attachées bas (fig. 491). Sa taille est de 30 à 35 centimètres et naire muni d'une pomme analogue. V. ARROSAGE.
son poids varie de 15 à 22 kilogrammes. On pratique aussi un bassinage des pommes et des poires avant leur
Tres ardents à la chasse, les bassets sont employés à courre le renard, le maturité pour aviver la coloration de ces fruits:
OISEAUX DE BASSE-COUR
149 BASTE - BATTAGE
Le battage à l'entreprise est payé soit à l'heure (2 hommes non nourris culture et principalement des céréales ( fig. 499). La batteuse produit l'égre-
fournis), soit à l'hectolitre ou au quintal ; dans les deux cas, le personnel, la nage en froissant les épis entre une pièce mobile, animée d'un mouvement
nourriture des deux hommes de l'entrepreneur, le charbon, le transport de de rotation très rapide, appelée batteur, et une pièce fixe appelée contre-
l'eau sont à la charge du cultivateur. On paye parfois à la tâche une équipe batteur. A ces organes essentiels on adjoint, sur les batteuses actionnées
travaillant toute l'année à la machine fixe. par des moteurs, des secoueurs-éjecteurs de paille, et un ou deux tarares-
Le battage par les moyens propres de l'exploitation permet de réaliser une nettoyeurs, parfois aussi un trieur-calibreur de grains,
légère économie, laissant en méme temps une grande latitude quant à l'épo- On distingue deux catégories de machines à battre :
que d'exécution. L'emploi du moteur à gaz •pauvre, de l'électricité surtout, Batteuses en bout ou en long. La paille étalée est engagée perpen-
—
assure un abaissement de 10 à 20 pour 100 sur le prix du battage à la vapeur. diculairement à l'axe de rotation du batteur. Celui-ci est court ( 0m,50-0m,80).
Quant à la coopération, elle présente des avantages au moins équivalents ; La paille est brisée.
aussi sa généralisation est-elle désirable, à la condition que le règlement Batteuses en travers ( fig. 499, 500). — La gerbe est engagée parallèle-
d'emploi soit établi très équitablement. ment à l'axe du batteur, dont la longueur égale celle de la paille (1m,20 à
La machine à battre ne laisse que de 0,8 à 2 pour 100 du grain dans la 2 mètres). La paille est beaucoup moins abimée. Les batteuses en travers
paille ; la valeur du grain ainsi récupéré ajoutée au prix du battage au fléau sont de beaucoup les plus employées.
ou à celui du dépiquage fait ressortir très nettement la supériorité de la Le batteur est constitué par un cylindre creux porté par un axe hori-
machine. zontal. La surface du cylindre est garnie de lattes ou battes disposées sui-
Battage des légumineuses. — Les légumineuses (trèfle, luzerne, minette) vant des génératrices équidistantes. Le batteur est en acier. Les battes sont
possèdent des semences de petite dimension, de forme aplatie, qui sont formées d'une armature en bois sur laquelle on boulonne des cornières en
logées dans des gousses résistantes, et si la séparation des fruits d'avec les fer ou en acier laminé.
tiges — éballage ou ébourrage — s'effectue facilement, soit au fléau (de pré- Le batteur américain du type dit « d'Atkinson » est constitué par un
férence sur une bâche), soit à la machine à battre ordinaire, des operations cylindre garni de chevilles radiales ou légèrement inclinées par rapport
spéciales sont nécessaires pour extraire les graines de ces fruits. au rayon (batteur à chevilles, à peignes, à pointes, etc.). A cause de son
Dans cette deuxième partie de l'égrenage ou ébossage, on frappe très mouvement de rotation très rapide (800-1 200 tours par minute), le batteur
violemment au fléau ou l'on fait passer la bourre entre deux meules ; des doit être soigneusement équilibré. En outre, les paliers de soutien de l'axe
ébosseuses mécaniques permettent d'aller beaucoup plus vite. Enfin, il existe doivent être bien ajustés et abondamment lubrifiés.
des machines à grand travail qui groupent sur le même bâti les organes Le contre-batteur enveloppe le batteur sur le tiers environ de sa circon-
réalisant l'éballage et l'ébossage ; complétées par des appareils de nettoyage, férence . Le contre-batteur, dont la position par rapport au batteur est
ces batteuses fournissent des graines nues dont la préparation est complétée réglable, peut être plein ou à claire-voie. Il porte des barres saillantes
par le criblage. parallèles à l'axe du batteur ou contre-battes. Les contre-batteurs amé-
Organisation d'un chantier de battage (fig. 498). — L'horizontalité de ricains portent des chevilles entre lesquelles doivent passer celles du
la machine doit être rigoureusement assurée. Les roues sont placées sur batteur.
cales, afin d'éviter tout déplacement du fait des trépidations en marche. (La Les céréales étendues sur une table sont poussées vers le batteur et
batteuse au repos doit également être installée hori-
zontalement, afin d'éviter que les bois des bâtis ne
jouent dissymétriquement.)
Le plus généralement l'entrepreneur fournit le
mécanicien chargé de la conduite du moteur et de la
surveillance de la batteuse (graissage des paliers,
réglage des courroies, etc.) et l'engreneur. Le travail
de l'engrenage règle celui de tout le chantier, et peut
faire varier du simple au double le rendement de la
machine. L'introduction d'une trop grande quantité
de gerbes risque de faire bourrer le batteur.
L'engreneur s'installe sur le « pont », plate-forme
latérale horizontale fixée à mi-hauteur de la batteuse.
(Le pont est monté sur charnières permettant son
relevage en transport.) L'engrenage automatique a
été réalisé dans certaines machines. Dans d'autres, un
dispositif de sécurité est prévu. On met ainsi les ou-
vriers à l'abri des accidents graves qui peuvent par-
fois résulter de leurs imprudences. L'engreneur est
servi par 3 ouvriers : l'un qui reçoit les gerbes, l'autre
qui sectionne le lien, et le troisième qui étale la paille
avant engrenage ; 2 ouvriers retirent et enlèvent les
poussières et les menus déchets, 2 autres pèsent les
sacs et les emportent, 2 ouvriers retirent la paille à
sa sortie des secoueurs ; enfin, un certain nombre de
manoeuvres, hommes ou femmes (de 5 à 10 suivant les
circonstances), apportent les gerbes à la batteuse et
assurent l'enlèvement de la paille. Soit, pour tout le
chantier, de 16 à 20 personnes (dont un tiers de femmes
environ)
Batteuse (Syli. MACHINE A BATTRE). — Machine
destinée a l'égrenage mécanique des plantes de grande FIG. 499. — Schéma d'une batteuse â double nettoyage.
151 BA TTEUSE
entraînées par celui-ci. Les épis sont froissés, en particulier au passage piration produite par le mouvement rapide du batteur. Ce premier nettoyage
des battes et des contre-battes qui sont en saillie. On règle l'égrenage avec ne fournit que du grain insuffisamment propre et nullement trié. Avant la
précaution en faisant varier la position du contre-batteur par rapport au vente, il serait nécessaire de le nettoyer à nouveau. A tous point de vue, il est
batteur ? en serrant trop, on brise les grains ; en serrant insuffisamment, on préférable de faire exécuter ce travail par la batteuse même et d'utiliser
égrène incomplètement. La paille est entraînée par des secoueurs, ou demoi- des machines à grand travail et à double nettoyage.
selles, actionnés par un excentrique et un vilebrequin qui impriment un Le grain, qui est peu à peu descendu à la partie inférieure de la machine,
mouvement alternatif dans un plan perpendiculaire à l'axe du batteur. doit d'abord être remonté, généralement par une chaîne à godets (courroie
Les secoueurs sont constitués par deux flasques en bois, longues et étroites, sur laquelle sont fixés des petits godets en fer-blanc), quelquefois par un
espacées d'une vingtaine de centimètres et réunies par une série de lames centrifugeur dont les palettes projettent le grain avec une grande vitesse.
de bois perpendiculaires aux flasques, disposées à la manière des battes de Le centrifugeur qui necessite une plus grande force et casse parfois le grain
persiennes et entre lesquelles peut passer le grain. est assez peu répandu.
La paille lancée par le batteur chemine rapidement vers l'extérieur, où Ramene a la partie supérieure de la machine, le grain contient encore :
les ouvriers la saisissent pour la mettre en meule, ou la lier en bottes. On 1° des pierres ;• 2° des grains légers; 3° des barbes. — L'ébarbeur dans
emploie couramment des dispositifs spéciaux qui permettent, soit d'élever lequel les grains s'engagent est constitué par un cylindre plein, armé de
automatiquement la paille et de monter les meules (élévateurs de paille, couteaux non tranchants, et qui tourne à vitesse réduite (150 tours par mi-
fig. 500, 6), soit de lier en bottes (mécanisme analogue à celui des mois- nute) à l'intérieur d'une enveloppe cannelée en fonte. Le choc des couteaux
sonneuses-lieuses), soit même de presser la paille à la sortie de la batteuse. détermine la rupture des barbes et des bouts charbonnés ou cariés des
Le grain, recueilli par deux tables inclinées en sens inverse, placées en grains. L'ébarbeur n'est utile que pour le battage du blé barbu et principa-
dessous l'une du contre-batteur, l'autre des secoueurs, contient des pous- lement de l'orge. En enlevant la courroie de 1 agitateur, on peut immobi-
sières, des impuretés : liser cet organe lorsqu'on traite les autres céréales.
1° Les balles : menus fragments, glumes ou glumelles, assez légers pour Le grain est reçu par le second tarare, de dimensions beaucoup plus
passer à travers le contre-batteur ; réduites que le premier. Le courant d'air du ventilateur est ici utilisé :
2° Les ôtons (ou bottons), déchets de paille, épis égrenés ou non égrenés 1° à nettoyer • 2° à trier les grains. Les poussières et les déchets minuscules
qui proviennent des secoueurs. Toutes ces matières sont amenées à une série sont plus influencés que les grains légers, ceux-ci nettement moins que les
de grilles en métal montées sur un cadré en bois, dont les orifices sont bons grains. Les pierres, plus lourdes encore, s'éliminent immédiatement
calibrés suivant la céréale à battre ; toutes les impuretés quelque peu volu- Le dernier triage est souvent assuré par un crible rotatif ; cylindre à
mineuses et la plupart des ôtons sont ainsi éliminés. claire-voie, dont les ouvertures sont de dimensions réglables par écarte-
Ce qui a traversé les grilles est soumis alors à l'action d'un ventilateur ment ou retrécissement des spires d'un long fil de fer enroulé autour du
puissant qui enlève les éléments légers : poussières, balles, etc., et les re- cylindre ; on détermine plusieurs hélices de pas différents, qui assurent le
jette sur le côté de la batteuse. Dans quelques machines, les ôtons sont .re-' triage automatique des grains.
pris et ramenés au batteur, le plus souvent automatiquement, grâce à l'as- Cet appareil, simple et pratique, permet d'obtenir deux ou trois qualites
BATTUE — BEAUCE 152
de grain ; celui-ci, à sa sortie du crible, tombe dans de petites trémies qui Baudet. — Nom donné quelquefois à l'âne, dans une grande partie de
aboutissent ä des buses auxquelles sont fixés des sacs. Souvent ces sacs la France. Se ciit particulièrement de l'âne mâle ou de l'étalon 'destiné ä la
sont piqués sur des pointes. Il vaut mieux les placer entre la buse et un reproduction. On donne le nom de bourrailloux ou de guenilkux ( fig. 501)
loquet mobile qui les maintient par pression. Le sac se détériore ainsi beau- aux baudets du Poitou dont les poils, longs et agglomerés par la sueur, les
coup moins rapidement. poussières, pendent en lanières feutrées, d'aspect loqueteux. V. ANE.
Dans beaucoup de machines françaises, le crible rotatif est remplacé
par des cribles a mouvement alternatif que le grain traverse en recevant Baudouinage. Accouplement du baudet et de l'änesse.
—
l'action d'un courant d'air, ce qui suffit pour obtenir un grain marchand. Bauge. Lieu fangeux, le plus souvent dissimulé au milieu d'épais
—
Les batteuses sont actionnées le plus souvent par des moteurs ä vapeur fourrés, et dans lequel le sanglier se retire pendant le jour.
(locomobiles) ou à explosion. Certaines batteuses fixes fonctionnent électri-
quement. La puissance nécessaire varie de 3 ä 5 HP pour les batteuses ä Bavette. — Repli cutané aplati sur les côtés, situé au-dessous de la
simple nettoyage, de 6 à 20 HP pour les machines ä grand travail. Les bat- mandibule inférieure du bec chez certaines variétés de l'oie de Toulouse.
teuses à bras ou ä manége, qui présentent déjà certains avantages par rap- La bavette est recouverte de plumes et renferme très peu de graisse. V. OIE.
port au fléau primitif, ne sont guère employées que dans les régions mon- Bazadaise (Race). — Race bovine ( fig. 502) qui, de l'arrondissement de
tagneuses et dans les petites propriétés. Les batteuses ä simple nettoyage Bazas, s'étend dans les régions voisines des départements de la Gironde,
nécessitent une puissance moindre ; en outre elles se déplacent plus facile- des Landes, du Gers, du Lot-et-Garonne et de la Haute-Garonne.
ment : d'où leur utilisation en pays accidentés. Description. — Tête large et courte ; orbites saillantes chez la femelle ;
Les battages se font généralement ä l'entreprise, exception faite pour les cornes fortes, à coupe ovoïde, rabattues en croissant ou légèrement rele-
grosses propriétés de céréales (Brie, Beauce, Nord, Limagne, Afrique du vées ä l'extrémité. Poitrine ample et profonde, peu de sangle ; encolure forte,
Nord), qui posSèdent chacune leur batteuse. L'entrepreneur prend ce tra- ligne de dos droite ; arrière-train moins développé ; attache de queue un peu
vail a prix fait « aux 100 kilogrammes ; le plus souvent le prix établi est saillante. Membres courts et trapus ; bons aplombs ; taille moyenne. Peau
le même pour toutes les céréales. épaisse, mais souple. Robe blaireau, gris clair, nuancée de froment chez la
Le prix de revient du battage, essentiellement variable suivant la ma- femelle ; charbonnée, chez le taureau, sur le chanfrein, le front, l'encolure,
chine employée, le moteur utilisé, la qualité de la récolte, etc..., oscille entre avec pommelures plus foncées sur le corps. Muqueuses roses, claires ou
1 franc et 4 firancs les 100 kilo-
grammes. Une batteuse ä grand tra-
vail coûte de 4 000 francs à 10 000
francs et le capital engagé doit être
amorfi en 10 ans.
On reproche aux batteuses, même
les plus perfectionnées, de ne jamais
extraire de la paille la totalité des
grains et, pratiquement, le déchet en
grain perdu, emporté avec la paille,
atteint 1 pour 100.
On donne le nom d'égreneuses aux
batteuses destinées l'égrenage du
mais.
Pour les graines fourragères, on em-
ploie des machines à battre dites
ébourreuses-ébosseuses (fig. 500,4),
qui séparent d'abord de la paille
les grappes ou les capitules con-
tenant les grailles (ébourrage) et en-
suite assurent l'ébossage ou égre-
nage proprement dit de la bourre. Le
grain est nettoyé par un, deux et
même quelquefois quatre tarares-ven-
tilateurs, et ensaché automatiquement
ensuite. Vu de face. FIG. 502. — Bazadais (vu de profil). Vu d'arrière.
Les batteuses ä graines fourragères
sont de dimensions identiques ä celles destinées au battage des céréales. La jaunâtres, sans taches blanches ou fauves. Yeux entourés d'une auréole
puissance nécessaire ä leur fonctionnement varie de 5 ä 10 HP. rosée, garnie de poils gris très clairs.
Aptitudes. Belle conformation ; excellente race pour la boucherie ;
Battue. Chasse ou plutôt marche exécutée soit en plaine, soit sous
—
—
convient aussi pour le travail. Les vaches travaillent plus que les bceufs
bois par des batteurs ou rabatteurs qui délogent le gibier de ses remises qu'on engraisse.
par le bruit qu'ils provoquent, les cris qu'ils poussent, et le font fuir devant Améliorations. Les efforts réunis de la société du herd-book bazadais,
eux dans la direction d'une ligne où sont postés des tireurs à l'affût.
—
Bêche. — Instrument de culture formé d'un fer trapézoidal légèrement leurs tiges chaque année et se conservent par leurs tubercules vivaces, qui
cintré dans le sens transversal, tranchant à sa partie inférieure et émettent de nouvelles pousses au printemps ; d'autres soutiennent leur
muni d'une douille où s'engage un manche droit (fig. 507). végétation et développent
La bêche est par excellence l'outil des labours soignés leurs fleurs jusque pen-
qu'exige le jardinage. Sa forme et ses dimensions sont variables dant l'hiver..
suivant les régions, comme aussi les . appellations qu'on lui culture. — Les bégo-
donne (béchet, béchot, l'échelon, béchotte, bécheton, etc.). La nias réclament une terre
forme la plus employée est un fer plein de 24 30 centimètres de bruyère mélangée de
de hauteur, sur une largeur de 22 à la partie portant la douille terreau et de bonne terre
et 20 au tranchant. de jardin. La multiplica-
Le manche a de 75 centimètres à 1m,20 de longueur et se tion de ces plantes se fait
termine soit par un arrondi, soit par une béquille ou une poi- par boutures ou par éclats
gnée évidée. des tiges latérales, se
Le louchet est une bêche étroite, dont la hauteur atteint jus- trouvant parfois à côté
qu'à 35 centimètres, pour 10 ou 15 centimètres seulement de de la tige principale. Pen-
tranchant ;il sert à l'arrachage des betteraves et au creusement dant la végétation, des
des tranchées de drainage. arrosages copieux sont
Dans les terrains compacts ou rocailleux, on fait usage de nécessaires. Les bégonias
bêches à tranchant rétréci ou de bêches évidées (bêches four- ne résistent ordinaire-
chues ou bélats). ment pas au froid : ils
doivent passer l'hiver en
Becqueriau (méd. vétér.). — Maladie du mouton et de la serre chaude.
chèvre. V. CHANCRE des lèvres. Les bégonias tubéreux
hybrides, les plus ré-
Bédégar ou Bédéguar . — Galle chevelue (fig. 508) que pandus aujourd'hui, se
l'on trouve sur les rosiers et les églantiers et qui est produite multiplient par tuber-
par la piqûre d'un insecte hyménoptère , le cynips de la cules ou semis; les tuber-
rose. -
cules se conservent au
Le bédégar, qui rentre dans la catégorie des entomocécidies, FIG. 507. sec et à nu tout l'hiver.
se développe sur diverses parties (tiges, feuilles, fruits) du ro- Bêche Ils doivent être mis en
sier, mais surtout de l'églantier. ordinaire. végétation au début du
Le cynips pique le végétal pour y déposer ses œufs ; les printemps : on les dis-
larves se développent ensuite dans les tissus (qui ont formé une excoria- pose d'abord sur une
tion) et y vivent jusqu'au moment où elles deviennent des insectes parfaits. banquette de terre, pour
Les bédégars ont une faire sortir le bourgeon
couleur vert rougeâtre, et central, puis on les re-
l'on en a vu atteindre la pique sur une petite cou-
grosseur d'un oeuf de poule ; che ou en des godets.
l'ancienne médecine leur FIG. 510. Bégonia tubéreux hybride.
Lorsqu'ils ont développé
accordait de grandes ver- leurs premières feuilles
tus curatives. et sont bien enracinés,
On les détruit en les on les met à demeure en
brûlant. pleine terre à Om,20-0m,30
Bégonia ou Bégonia. d'écartement ou parfois
— Genre de plantes, type de on les rempote dans des
la famille des bégoniacées pots moyens. A l'automne,
( fig. 509). On les appelle on coupe leurs tiges, on
communement oseille sau- les déplante, on fait sé-
vage dans les colonies. cher les tubercules sous
On connaît plus de 400 an hangar et on les rentre
espèces de bégonias, toutes en serre d'orangerie.
remarquables par leur port De nos jours, la multi-
élégant et leurs jolies fleurs plication par semis de bé-
blanches, rouges ou roses, gonias hybrides tend à se
leurs feuilles alternes, di- propager de plus en plus ;
versement colorées, à ner- lesemis s'effectue auprin-
vures palmées, à deux sti- temps , en serre ou sur
pules larges presque axil- couche (terre de bruyère).
laires. Les bégonias sont Le semis n'est pas recou-
cultivés en grand nombre vert. Lorsque les jeunes
dans nos jardins et dans plants sont assez bien for-
nos serres : quelques es- més, on les repique sous
pèces sont même suscepti- châssis; ils donnent de pe-
bles d'être appliquées à l'é- tits tubercules qu'ontraite
conomie domestique et à l'année suivante comme FIG. 511. —Bégonia toujours fleuri.
l'art médical. Le bégonia des tubercules adultes.
luisant a des feuilles et des Bégu . Cheval dont les incisives ont conservé un sillon particulier qui
jeunes pousses douées d'une s'efface d'ordinaire vers l'âge de douze ans. V. AGE .
FIG. 508. — Bédégars sur églantier.
acidité comparable à celle
de l'oseille, et employées en Belette. — Petit mammifère carnassier du genre putois ; son nom scien-
Amérique aux mêmes usages que cette dernière plante dans nos climats. tifique est putorius vulgaris (fig. 512 et p1. en couleurs ANIMAUX NUI-
SIBLES). La belette est d'un brun rougeâtre en dessus, le ventre est blanc ;
Espèces ou variétés. —
Parmi les principales es- mais, en hiver, toute la robe devient blanche ou jaunâtre. On a décrit
pèces ou variétés, nous si- comme espèces des variétés jaunâtres ou plus claires. La belette habite toutes
gnalerons les bégonias à les régions tempérées de l'ancien monde, depuis l'Inde jusqu'au nord de
feuilles marbrées ( fig. 509) l'Afrique. Très audacieuse, elle vit autour des lieux habités et fait la chasse
[ begonia rex ] ; les bégonias aux souris, aux taupes, mais pénètre dans les poulaillers et saigne la
hybrides tubéreux (bégo-
nias simples, doubles, à
grandes fleurs [ fig. 510],
superbe, phénomène, dou-
ble, Rosamonde, multiflore,
abondance de Boissy), si
précieux pour orner les
plates - bandes, corbeilles
dans les endroits mi-om-
bragés, en terre meuble•et
humifère; les bégonias in-
termédiaires (bégonias de
Bolivie, bégonias à feuil-
les variables, bégonias de
Worth, de Bertin, de
Veitch, de Davis, de Pearce,
de Froebel, etc.) ; les bégo-
nias demi-hivernants (bé-
gonias de Velton, de Drege,
etc.) ; les bégonias à végéta-
tion continue (bégonias tou-
jours fleuris) [ fig. 511], à
fleurs de rosier, à fleurs de
fuchsia, à feuilles de châ-
taignier, à feuilles dorées,
à feuilles rouges, etc. FIG. 509. — Bégonia à feuilles marbrées.
Quelques espèces perdent A. Groupe de fleurs; B. Fruit. FIG. 512. — Belette et son terrier dans une carrière abandonnée.
155 BELGE — BÉLIER HYDRAULIQUE
volaille, les petits oiseaux et les lapins. La belette ne se tire pas au fusil ; Bélier. — Nom_ donné au mâle reproducteur dans l'espèce ovine
on se borne à la capturer ou à la tuer en faisant usage de traquenards ( fig. 515). Un bon bélier doit présenter au plus haut degré toutes les qua-
( V, ce mot), que l'on amorce avec des oeufs , dont elle est très avide. lités de la race à laquelle il appartient, tant sous le rapport de la confor-
mation et de la taille que sous
Belge (Cheval). — Race qui comprend trois variétés principales ou sous- celui de la toison. V. ACCOU-
races : l'ardennaise, la brabançonne et la condrozienne ; elle possède une PLEMENT. V. aussi BERGERIE,
aire de dispersion considérable qui embrasse toutes les provinces belges, MOUTON.
notamment les provinces de Luxembourg, de Liége et de Namur, le dépar-
tement français du Nord, et compte une population de 250000à 300000 su- Bélier (Lapin). — Race de
jets. V. pl. en couleurs CHEVALINES ( Races). lapins caractérisée par le dé-
Caractères généraux. — Toutes ces sous-races, qui diffèrent seulement veloppement extraordinaire
par la taille, le poids et le tempérament, ont les caractères généraux sui- des oreilles, qui pendent de
vants : tête forte et longue, quelque peu camuse, arcades orbitaires sail- chaque côté de la tête et traî-
lantes, oreilles longues, chanfrein concave, ganaches empâtées, lèvres nent à terre (V. pl. en cou-
grosses ; encolure volumineuse, garrot noyé ; dos légèrement ensellé ; rein leurs BASSE-COUR). La tète ,
court, épais et large ; croupe musclée, oblique ; poitrail large ; membres longue et relativement étroite,
est busquée, le corps volumi-
neux, la charpente osseuse très
développée. Le poids atteint
de 6 à 9 kilogrammes ; mais la
chair n'est pas très estimée.
La robe est ordinairement
grise, mais il y a des sujets FIG. 515. — Bélier mérinos
roux, noirs, blancs, pies, ar-
doisés ou bleus. On en distingue deux variétés : bélier anglais, bélier fran-
çais. En France, les béliers bleus sont les plus estimés. On élève ces lapins
surtout pour leur fourrure.
Bélier hydraulique. — On nomme coup de bélier le choc quise pro-
duit contre les parois d'un tuyau de distribution lorsque, après avoir laissé
couler l'eau, on ferme brusquement le robinet. La masse d'eau supérieure,
animée d'une certaine vitesse, doit la perdre instantanément, ce qui produit
un choc violent qui pourrait faire crever les tuyaux ou les désunirait
à la longue. Pour éviter ces inconvénients on a soin, dans les conduites
destinées à la distribution de l'eau, de ménager, au-dessus de chaque
robinet, un réservoir en forme de cloche, rempli d'air, qui, sous l'action
du choc produit, se comprime et l'amortit dans une proportion considé-
rable. La figure schématique 516 fera comprendre le principe du bélier
hydraulique.
Montgolfier eut le premier l'idée d'utiliser le choc de l'eau dans une con-
duite, le coup de bélier, pour forcer une-partie de la masse liquide à monter
à une hauteur plus considérable que la hauteur de chute. Il créa le bélier
hydraulique, très utilisé ( fig. 516) pour élever automatiquement et à des
hauteurs relativement considérables une partie de l'eau d'un ruisseau, d'un
D'apr Un docnwcutcauui. pal M. Leiter-Nypels. étang, afin d'alimenter une maison, etc. ( fig. 517).
FIG. 513. Brin d'or, L'eau du niveau d'amont arrive par un tuyau d'amenée muni de deux
étalon belge fameux dont la lignée est renommée. tubulures à soupapes A et B ; l'une de ces tubulures (A) est surmontée d'un
réservoir d'air portant le tuyau de refoulement, l'autre se termine en dé-
versoir, la soupape B restant ouverte par son propre poids.
musclés, osseux, à articulations très larges souvent empâtées, sabots, grands, Lorsque l'eau arrive dans le tuyau d'amenée, la soupape A ferme la
crins des fanons abondants ; taille variant de lm,50 à lm,70 ; robe baie, ale- tubulure du réservoir d'air, et la soupape B est ouverte par suite de son
zane, rouane ou aubère. propre poids ; l'eau s'écoule par le déversoir. La vitesse de sortie de l'eau
Aptitudes. — Le cheval brabançon, à formes massives, d'une taille attei- augmentant peu à
gnant jusqu'à 1m,70, du poids moyen de 800 à 1000 kilogrammes, est le type peu, l'eau, venant
du cheval de gros trait lent, apte à traîner les plus lourdes charges. d'un réservoir plus
Le cheval du Condroz est intermédiaire par son format entre l'énorme élevé que le tuyau
brabançon et l'ardennais plus léger. d'amenée, devient
L'ardennais, le plus petit, du poids moyen de 550 kilogrammes, a des bientôt suffisante
allures 'vives, souples et élastiques, un excellent tempérament. V. AR- pour soulever la
DENNAIS . soupape B, ce qui
Stud-book. — La. Société nationale du cheval de trait belge a établi un produit un arrêt
stud-book dans lequel sont inscrits les chevaux indigènes ayant le caractère brusque de la co-
de la race pure, après examen par une commission spéciale. lonne d'eau et, par
De plus, les étalons destinés à la reproduction sont soumis à une exper- suite, un coup de
tise devant une commission de cinq membres. bélier qui fait ou-
Commerce. — Le cheval belge fait l'objet d'un commerce considérable, vrir la soupape A.
surtout avec l'Allemagne et les Etats-Unis, qui n'importent pas moins tous L'eau peut alors en-
les ans de 25000 chevaux de trait et de 150 à 200 étalons. trer dans le réser-
C'est un cheval belge, Réve d'or, . qui a obtenu le prix du championnat voir en comprimant
des races de trait à l'Exposition internationale hippique de Paris, en 1900. l'air. Cet air com-
A côté de lui, Brin d'or ( fig 513), Indigène du Fosteau, Kléber du Fos-
. primé, agissant à son
teau, Prince du Chenoy, Infernal du Fosteau sont les étalons de tête qui tour sur l'eau, fait
ont le plus largement contribué à fonder la race et qui sont connus de fermer la soupape A
tous les éleveurs belges. et refoule l'eau dans
le tuyau d'élévation.
Belge (Chien).—Race de chiens de berger, rustique, de forte taille, compre- Quand l'eau n'a plus
nant essentiellement deux variétés bien distinctes : le variété à poil long et dans le tuyau d'a- FIG. 516. — Schéma du bélier hydraulique.
robe noire ( Grcenendael ) [ fig. 514] ; 2. variété à poil court, dur et robe menée une vitesse
gris cendré foncé fauve charbonné (Malinois), mais qui admet aujourd'hui suffisante pour con-
cinq variétés : chien tre-balancer le poids de la soupape B, cette soupape s'ouvre à nouveau et
à poil dur et robe fau- l'eau recommence à couler par le déversoir ainsi ouvert ; puis la vitesse
ve, chien à poil long d'arrivée de l'eau referme bientôt la soupape B, déterminant un deuxième
et robe fauve, chien coup de bélier dans le réservoir à air, et ainsi de suite.
à poil court et robe Le bélier doit être installé au point le plus bas possible ou même dans le
fauve, chien à poil bief d'aval, ce qui supprime la construction du canal de décharge des eaux
dur gris cendré, chien sortant du bélier.
à poil long et robe On construit des béliers hydrauliques de dimensions variables suivant le
noire. débit de la source ou du ruisseau d'amenée : depuis le bélier utilisant une
Toutes ces variétés, source très minime de 3 à 8 litres seulement par minute jusqu'au bélier
d'un dressage facile, employant un débit d'eau de plus de 2 000 litres par minute.
ont été beaucoup em- Le bélier ne donne de très bons rendements que pour des hauteurs mo-
ployées comme dérées d'élévation d'eau : ainsi, pour une chute d'eau de 0m,98 de hauteur et
chiens de police. d'un débit de 2000 litres environ par minute, le bélier élève 269 litres d'eau
En Belgique on uti- par minute à une hauteur de 4m,55 ; son travail est d'à peine un demi-
lise le chien commun cheval-vapeur et son rendement, excellent, est de 63 pour 100 de la force
à la traction de petits employée. A mesure que la différence entre la hauteur de chute et la han-
véhicules ( voitures teur d'élévation, d'eau augmente, le rendement diminue : si, par exemple, le
de laitiers, de maraî- rendement d'un bélier atteint 70 pour 100 lorsque la hauteur d'élévation de
chers), mais il n'y a l'eau n'est que trois à quatre fois la hauteur de chute, ce rendement s'abaisse
pas une race détermi- à 35 pour 100 quand la hauteur d'élévation est quinze fois celle de la chute
née de chiens de trait. d'eau ; il devient même nul, c'est-à-dire que le bélier ne donne plus d'eau.
On se borne à choisir lorsque la hauteur d'élévation est vingt-huit fois celle dé la chute.
des chiens de forte Le rendement des béliers dépend également de la longueur des tuyaux
taille et de solide mus- Phot Pierre Megnln .
de refoulement, des coudes brusques, du réglage . plus ou moins bien fait des
culature. V. CHIENS. FIG. 514. — Chien belge (berger Groenendael/. soupapes.
BELLADONE — BERCE 156
Conseils aux agriculteurs. — Pour l'achat d'un bélier, il faut fournir au Belle de nuit.
- - Nom vulgaire de la mirabilis jalapa, dont les fleurs
—
constructeur les renseignements suivants : hauteur de la chute, distance du s'épanouissent dans la soirée, un peu avant et après le coucher du soleil.
bélier à la prise d'eau, hauteur du refoulement entre le bélier et l'endroit Les fleurs sont rouges et jaunes ou panachées de blanc, de rouge et de jaune ;
elle fleurit dès le commencement de l'été jusqu'à l'automne. On la cultive
dans les jardins comme plante d'agrément ; elle demande une terre pro-
fonde. On la multiplie en mai, de semis en place et par touffes,
Belle face.
- — Se dit du cheval dont le chanfrein est orné d'une bande
de poils blancs. V. ROBE.
métallique télescopique terminé par une petite roue ( fig. 520), et qu'on
très humides et s'y montre très envahissante. Il faut la détruire et il suffit parfumerie et en confiserie. On se sert de leurs fleurs pour fabriquer de
pour éviter sa multiplication de la couper en avril et mai, avant l'épa- l'eau dite de « fleurs d'oranger » ; de la pulpe acide et aromatique de leurs
nouissement des fleurs. fruits, on retire l'essence de bergamote.
Nous pouvons citer comme ornementales : la berce de Perse ( heracleum C'est avec l'écorce desséchée des fruits du bergamotier ordinaire que l'on
Persicum), la berce pubescente (heracleum pubescens ), la berce Wilhems doublait autrefois de petites caisses
( heracleum Wilhemsii). à toilette et des boîtes à bonbons.
Berceau ( hort.). — Voûte de feuillage formée avec des arbres ou des Berger. — Personne chargée
plantes grimpantes ( fig . 523). On peut faire les berceaux de plusieurs ma- de la conduite, de la garde, de la
nières : surveillance et des soins d'un trou-
Berceaux circulaires. — Ils ont une seule ouverture et sont garnis peau de moutons ( fig. 526). La spé-
depuis le bas jusqu'au sommet. On emploie ordinairement à cet usage la culation moutonnière est intime-
charmille, dont la croissance est très rapide ; elle fournit en peu de temps ment liée aux capacités du berger,
une épaisse muraille (0m,15 à son habileté, à son savoir-faire
environ), qui se prête à et, ajoutons-le, à son honnêteté.
toutes les fantaisies des Le troupeau, dans les grandes
jardiniers. Ces berceaux fermes (300 à 500 moutons) repré-
sont humides et peu aérés ; sente un capital élevé, et c'est des
Berceaux en arcades. soins attentifs et vigilants qu'il re-
— Ils diffèrent des précé- çoit que dépend en partie le succès
dents par des ouvertures de l'entreprise. Avant tout le ber-
symétriques qu'on laisse ger doit aimer la campagne et les
de distance en distance ; animaux ; il doit être doux et attaché
Berceaux formés par à ses bêtes, il leur doit une surveil-
des arbres. — Quelque- lance constante.
fois, les berceaux sont for- Un bon berger doit savoir lire et
FIG. 523. — Armatures pour berceaux. écrire, posséder des connaissances FIG. 525. — Rameau de bergamotier
més par les rands arbres avec fleurs et fruits.
ombrageant les allées, le pratiques sérieuses sur la conduite
plus souvent des tilleuls. Ce sont les plus beaux. Ces arbres sont taillés au d'un troupeau, connaître les herbes
dehors en ligne droite : le dessus de l'allée figure une table ; à l'intérieur, dangereuses et utiles : il ne doit pas conduire ses animaux, par un temps hu-
les maitresses branches sont courbées et solidement attachées l'une à l'autre ; mide, dans certains pâturages de bas-fonds où les bêtes prendraient les germes
les intervalles qu'elles laissent entre elles sont occupés par la frondaison. de la cachexie aqueuse (V. ce mot) ; il doit laisser son troupeau à l'ombre
Les berceaux de ce genre ont une hauteur double de leur largeur ; pendant les fortes chaleurs ; il doit avoir des notions saines d'alimentation
Berceaux en treillage. — Ils constituent des armatures sur lesquelles des moutons ; il doit savoir reconnaître et soigner à part les animaux
on fait grimper des plantes comme la vigne (vigne cultivée, vigne vierge), fatigués, malades ou affaiblis ; il doit veiller aux accouplements, donner des
le chèvrefeuille, le jasmin ordinaire, la glycine, les capucines, la clématite, soins adroits aux brebis à l'époque de l'agnelage, s'occuper du sevrage des
le haricot d'Espagne, le houblon, les rosiers, etc. Ces armatures sont formées agneaux ; il doit savoir pratiquer l'amputation de la queue, l'émasculation
par des fers ronds assemblés sur des cerceaux ou par des lattes de bois croi- des agneaux et la tonte de tous les sujets en temps opportun. Il doit con-
sées. On leur donne différentes formes ( fig. 523) suivant la place dont on naitre et savoir soigner les maladies les plus courantes, telles que le piétin,
dispose et l'endroit où on les édifie. Ces berceaux peuvent contribuer à de le muguet, la diarrhée, la cachexie aqueuse, le tournis, la clavelée, les
jolies décorations de jardins modestes ; abcès, etc.
Berceaux en arbres fruitiers. — Ils jouissent du précieux avantage En général, le berger est aidé dans sa tâche par deux chiens dont il a fait
d'offrir à la fois l'utile et l'agréable. Il ne faut pas, cependant, prendre lui-même le dressage et l'éducation : le chien qui se déplace constamment
indistinctement toutes sortes d'arbres fruitiers pour couvrir les berceaux ; et limite en quelque sorte l'espace où doivent paître les moutons, et le chien
on choisit de préférence l'abricotier ou le pommier. de main ou sur l'homme, qui reste à proximité du berger, prêt à se porter
là où l'enverra un commandement de son maître. Ces chiens seront doux,
Bergamasque (Race ovine). — Variété ovine italienne ( fig. 524). Les ne mordront que très rarement et doucement ; leur rôle sera plutôt de pré-
animaux de cette race constituent les troupeaux du Piémont et de la Lom- venir les écarts que de les réprimer. V. CHIEN.
bardie. Ce sont des moutons de grande taille, à tète forte, à profil très Outre un salaire fixe, le berger doit être, autant que possible, logé, avoir
la jouissance d'un jardin et être intéressé à la bonne marche du troupeau.
C'est ainsi qu'un propriétaire avisé lui concédera, par exemple, 0 fr. 01 à
0 fr. 02 par kilogramme d'animal vendu et lui donnera 0 fr. 25 à 0 fr. 50 par
agneau élevé dans de bonnes conditions. Ces menus sacrifices, consentis
avec discernement, sont généralement remboursés au décuple.
Bergeracois . Région du département de la Dordogne, qui fait suite
—
à la région bordelaise des Côtes, sur les deux rives de la Bordogne. Elle
fournit des vins rouges estimés, se rapprochant du saint-émilion (les meil-
leurs crus sont les Pécharmant, à Creysse et Bergerac), et des vins blancs,
plus estimés encore, dont les communes de Saint-Laurent-des-Vignes, Pom-
port, Rouffignac et Montbazillac possèdent les meilleurs crus. Montbazillac
fait des vins de liqueur (cépages sémillon et muscadelle ) qui jouissent d'une
certaine renommée.
Bergerie. — Local où l'on enferme ou abrite les animaux de l'espèce
ovine. Ce local peut être simplement un emplacement découvert, entouré,
soit d'une barrière, soit d'un clayonnage constituant un parc. V. ce mot.
Couvert, le local peut être ouvert sur toutes ses faces, sur une face
seulement ou entièrement fermé (bergerie ouverte, bergerie demi-ouverte,
bergerie fermée).
Dans nos contrées, les animaux maintenus en stabulation permanente
sont logés dans des bergeries demi-fermées ou fermées. Les parcs sont uti-
lisés comme refuge pendant la nuit pour les troupeaux errants ou encore
comme moyen de fumage des terres, en permettant de concentrer sur un
faible espace les déjections des animaux.
Conditions générales d'établissement. Superficie. Elle dépend
— —
Sol. — Le sol de la bergerie doit être surélevé de 20 à 30 centimètres, doivent reposer, à cause de l'accumulation du fumier, sur un soubassement
pour garantir les animaux contre l'humidité. On le recouvre, si possible, en pierre d'au moins 1 mètre de hauteur. Quelle que soitlanaturedes maté-
d'une couche de sable de 20 à 25 centimètres qui absorbe les déjections
liquides ; le sable est enlevé en même temps que les fumiers. Si le sol est
perméable, une couche d'argile devra être interposée sous la couche de
sable. Si le sol n'est pas suffisamment élevé au-dessus du plan d'eau. il sera
nécessaire d'éta-
blir un drainage à
une profondeur
variant de 1m,50 à
2 mètres. Les ram-
pes d'accès aux
portes cochères se-
ront pavées.
Température.—
Le mouton de-
mande moins de
chaleur que les
autres animaux :
il supporte mieux
le froid. à cause de
sa toison. Les tem
pératures élevée .
fatiguent ses or
galles respiratoi FIG. 527. — Plan d'une bergerie transversal
vor nnvortnrnc cnr "ne conlo lare,
res et engendren
des maladies ;
aussi la température d'une bergerie doit-elle varier de 10 à 12 degrés et ne
pas dépasser 15 degrés.
FIG. 528. — Plan d'une bergerie longitudinale.
Ventilation. — La température est réglée par la ventilation, qui doit être AA'. Compartimente extrêmes; 13. Compartiment principal; CC'. Couloirs de service.
énergique. Aussi les ouvertures doivent être de grande dimension. La hau-
teur sous plafond doit atteindre 4 à 5 mètres.
Disposition intérieure de la bergerie. = Les animaux sont laissés libres à riaux constituant le mur, le soubassement sur une hauteur de 1 mètre
l'intérieur de la bergerie. Cette dernière est divisée en cases qui doivent recevra un enduit au ciment lisse qui n'arrache pas et ne salisse pas la laine.
satisfaire aux conditions énoncées plus haut et en outre permettre l'éta-
blissement de la longueur d'auges et de râteliers nécessaires (fig. 527). Si
les râteliers étaient simplement accrochés aux murs, on aurait une bergerie
à deux rangs dont la largeur n'excéderait pas 4 mètres. Les bâtiments de-
vraient, pour un troupeau important, être très longs et leur prix de revient
serait très élevé. En plaçant les animaux sur quatre rangs longitudinaux,
la largeur du bâtiment est d'environ 8 mètres, ce qui convient parfaitement.
Au delà de quatre rangs, il est préférable de diviser transversalement le
bâtiment en petites bergeries à deux rangs où les animaux sont placés tête
à tête.
Dans la disposition longitudinale (fig. 528), le bâtiment est divisé en trois
compartiments principaux A $ A' par deux couloirs C C' de service. Le com-
partiment du milieu établi pour deux rangs d'animaux est de dimension
double des deux autres. Les crèches simples sont fixes et peuvent être pla-
cées dans les couloirs. Dans ce cas, entre les auges, le couloir a la lar-
geur strictement nécessaire pour le passage d'un homme, soit 1u,20, Le
transport des aliments peut être assuré par des wagonnets roulant sur des
- rails portés par le bord des auges. Le fumier peut être également enlevé au
moyen d'une plate-forme portée par un châssis à quatre roues utilisant les
mêmes rails que les wagonnets.
La disposition longitudinale offre l'avantage d'une grande commodité
pour le service, mais son installation est plus coüteuse que la disposition
transversale. Cette dernière disposition permet en outre l'établissement de
préaux couverts en appentis où les animaux peuvent être placés si la tem-
pérature s'élève trop à l'intérieur ou lorsqu'il s'agit de préparer le troupeau FIG. 529. — Plan d'une bergerie de grande exploitation.
en stabulation pour le parcage. V. ce mot.
• Murs extérieurs. — Les moutons donnent un fumier très sec ; aussi, dans Fenêtres. — Les bergeries doivent être très claires. Les ouvertures seront
la bergerie, l'air n'est-il pas saturé d'humidité. Pour cette raison on peut em- très grandes du côté du midi et pratiquées le plus haut possible. Du côté du
ployer pour la construction des matériaux qui ne conviendraient pas pour nord, elles seront en petit nombre et leurs dimensions réduites. Pour l'été
les écuries et les étables. Toutefois, si l'on établit les murs en pisé, ils on pourra les munir de volets ou de persiennes.
159 BERGERONNETTE
Parles. — L'emplacement des portes principales varie avec la disposi- Locaux accessoires. — Le milieu de la bergerie est géneralement laissé
tion intérieure. Elles doivent avoir au moins 2m,80 de largeur avec 3 mètres libre pour servir à la préparation des aliments. On donne à cet emplace-
ment la largeur du bâtiment et 4 à 5 mètres dans l'autre sens. Le sol est bé-
tonné ou recouvert de carreaux ou de briques. La bergerie doit comprendre
un compartiment supplémentaire ou change destiné à faciliter le service on
le nettoyage des animaux.
Les bergers couchent souvent dans la bergerie ; leurs lits sont installés,
pour faciliter la surveillance, dans des alcöves ou soupentes surélevées
de 2 mètres.
Comme l'on compte en moyenne qu'il y a 5 à 6 pour 100 de moutons ma-
lades, bu faibles, on réserve dans un autre bâtiment un local pour ces
animaux.
. Aménagements intérieurs. — Auges, râteliers. — On réunit généra-
lement l'auge et le râtelier en un même appareil qui constitue la crèche.
Les crèches se fabriquent couramment en bois, mais on trouve dans le
commerce des appareils métalliques ou mixtes (fig. 530).
Souvent les crèches sont à cornadis ; les animaux, pour manger, doivent
passer leur tête dans une ouverture et l'on évite ainsi les gaspillages.
Dans la construction des râteliers, il faut veiller à ne pas placer les fu -
que le corps ; c'est elle qui accompagne les troupeaux et suit le laboureur Usages. — Le Berlandieri est très peu employé comme porte-greffe. On
pour détruire les insectes et les vers ; la bergeronnette grise ou lavandière l'utilise surtout pour obtenir des hybrides (V. HYBRIDATION) ayant SeS
ou hochequeue (motacilla cinerea) ; la bergeronnette jaune (motacilla grandes qualités et dépourvus de son grave défaut de mauvaise reprise au
boarula), cendrée en dessus, jaune clair bo uturag e.
en dessous, gorge noire ; la bergeronnette Hybrides. — Les hybrides de Berlandieri les plus connus et les meil-
ä téte noire (budytes atricapilla). leurs sont les suivants :
Le Chasselas Berlandieri no 41 B : il ressemble au Berlandieri par ses
Berkshire (Race porcine). — Une feuilles assez rondes, rugueuses, et son bois cannelé ä côtes saillantes. Résis-
des plus belles races porcines (fig. 535 tance au phylloxéra suffisante ; vient bien dans les terrains très calcaires
e t tableau PoRcs) obtenues en Angleterre, ayant jusqu'à 70 et 80 pour 100 de calcaire. Bonne affinité pour les greffons
d'où elle s'est répandue en France, en français, bonne reprise au bouturage (70 ä 75 pour 100 de réussite) et au gref-
Italie, en Suisse, dans l'Amérique du fage (50 pour 100) ;
Nord et en Australie, comme élément Les Berlandiert Riparia : ce sont les Berlandieri Riparia no 33 et no 34
d'amélioration. L'Ecole de Grignon l'a de l'école de Montpellier, les Berlandieri Riparia n° 420 A et 420 B de Mil-
beaucoup propagée en France. lardet et de Grasset, le Berlandieri Riparia no 157-11 de Couderc. Tous
Race de taille moyenne, ä tete allon- ces hybrides de Berlandieri résistent très bien au phylloxéra et ä la chlo-
gée, ä profil droit, oreilles assez petites, rose dans les terrains renfermant jusqu'à 35 ä 40 pour 100 de calcaire. Le
dressées et pointées en avant. Robe 157-11, les 33 et 34 E M conviennent plutôt aux sols un peu humides ; le
noire, mal teinte, avec liste blanche sur 420 A et le 420 B, plutöt aux terrains secs. Bonne affinité pour les greffons,
le groin et balzanes blanches aux extré- bonne reprise au bouturage et au greffage ;
mités des pattes. Conformation très ré- FIG. 534. -- Bergeronnette.
Les Rupestris Berlandieri : ils sont plus résistants ä la sécheresse et con-
gulière, membres fins. Poids vif de 140 ä viennent mieux aux sols caillouteux que les Berlandieri Riparia. Parmi ces
150 kilogrammes ä 15 mois, avec une taille qui dépasse rarement 0m,50. hybrides on peut citer les Rupestris Berlandieri 301 A et 219 A de Mil-
Rustique et précoce,„d'engraissement facile, ä chair sapide et au lard ferme, lardet et Grasset, très résistants au phylloxéra, venant bien dans des ter-
le berkshirg a été employe comme élément améliorateur dans tous les pays rains ayant jusqu'à 30 ä
où l'on apprécie les porcs a robe noire. Se nourrissant bien au dehors comme 40 pour 100 de calcaire ;
en stabulation, et assez féconde (7 ä 8 porcelets par portée), la race de Berk- conviennent plutöt aux
terrains secs ; ils se bou-
turent et se greffent fa-
cilement.
Berle. —Nom vul-
gaire du genre sium, et
en particulier du sium
lati folium ou ache d'eau .
C'est une plante vivace
ä odeur forte, à saveur
âcre, commune dans les
prairies humides, les ri-
goles et les fossés ; sa ra-
cine est vénéneuse (V. pl.
VÉNÉNEUSES [PlaritesD,
et ses parties aériennes
communiquent un goût
détestable au lait des va-
ches qui les consomment.
Bernache on Ber-
FIG. 537. — Bernache armée ou oie d'Égypte.
nacle. Genre d'oi- .
—
l'amélioration des races communes : c'est en somme la plus rustique des sis), noire avec la gorge et les joues blanches bernache armée (fig.537),etc.
;
races améliorées. Bernoise (Race). — Race bovine, peuplant les Alpes Bernoises et souvent
Le porc du Hampshire est une sous-race, très voisine du berkshire, plus confondue avec la race de Simmenthal (V. ce mot), dont elle a tous les
haute sur jambes et moins améliorée. caractères.
Berlandieri. — Cépage américain appartenant à la famille des ampe- Berrichon (Mouton). — On comprend sous ce nom les variétés ovines
lidées, genre vitis (vitis Berlandieri). Il est employé, lui ou ses hybrides, issues de la race du bassin de la Loire et qui peuplent les départements
comme porte - greffe de l'Indre, du Cher, de Loir-et-Cher, partie de l'Indre-et-Loire et du Loiret
dans la reconstitution
des vignobles.
Caractères. —
aux éleveurs et ä mettre en valeur les qualités indéniables du mouton les animaux de l'espèce bovine est la boucherie un âge plus ou moins
berrichon. avancé.
On distinguait autrefois, dans cette population ovine du Berry, quatre Avec l'espèce ovine, on se livre ä l'exploitation de la laine, de la viande
variétés variété de Crevant, variété de Champagne, variété; de Bois- et aussi du lait. Avec cette espèce, c'est encore la production de la viande
chaud, variété de Brenne; aujourd'hui, on ne reconnaît que la race berri- qui tend ä dominer.
chonne de l'Indre et la race berrichonne du Cher, la première conservée L'espèce porcine n'est exploitée que pour la viande.
pure, la seconde croisée par les béliers avec la race Dishlermérinos, en La zootechnie, qui est la science du bétail, s'occupe des lois qui président
vue de développer chez les descendants la précocité et la production de la à l'exploitation rationnelle et méthodique du bétail, lois de reproduction, de
viande. sélection, d'alimentation, d'hygiène, etc.
Race berrichonne de l'Indre. Race rustique et très prolifique, se con-
— Il convient d'ajouter encore que l'industrie tire profit des dépouilles du
tentant à la rigueur de pâturages assez pauvres ; brebis excellente nourrice ; bétail et utilise les peaux, os, cornes, sabots, poils, crins, plumes, etc.
les caractères principaux sont les suivants : tête fine, assez longue et — Assurances contre la mortalité du bétail. V. ASSURANCES.
chauve, sans jarre ni rousseurs, front bombé, face étroite, oreilles courtes, — (Législ.). — Dégâts causés par le bétail. V. ANIMAUX DOMESTIQUES.
non pendantes, membres fins non recouverts de laine ; cou fin, court ; dos Bétoine. Genre de plantes de la famille des labiées, ä feuilles dente-
et croupe larges, gigot bien accusé ; laine fine, blanche, ä mèche courte,
—
maximum 50 kilogrammes. de chaux grasse ou hydraulique (V. moRTIER). Le béton, après sa prise,
Race berrichonne du Cher. — Caractères principaux : tête large et en forme une masse compacte d'une grande résistance et rend ainsi de nombreux
partie couverte de laine courte, front assiz large, chanfrein busqué : oreilles services dans les constructions rurales (plates-formes ä fumier, fondations
peu épaisses, de dimensions moyennes, quelquefois pigmentées de taches de sols d'écurie, etc.). Les cailloux ne doivent pas dépasser la grosseur d'un
rousses qui apparaissent aussi au museau ; membres garnis de laine jusqu'aux ceuf ; on les lave pour les débarrasser de la terre qui les entoure et on les
jarrets et aux genoux. Le poil qui recouvre la face et les jambes est blanc laisse sécher un peu.
mat et présente souvent des taches rousses ou brunes. Le cou est court, Fabrication : I. A bras. Pour de petites quantités de béton, on pré-
—
assez épais, la poitrine ample, le dos droit ; laine assez fine, ä brins frisés ; pare d'avance le mortier et on le mélange aux cailloux sur une aire de plan-
gigot large et épais. Le train antérieur est plus développé que celui de ches. Ce mélange se fait ä bras ä l'aide d'une griffe (sorte de houe ä trois
derrière ; taille 0m,60 ä Or.,75, poids 60, 70 et jusqu'à 80 kilogrammes. ou quatre dents) fixée ä l'extrémité d'un long manche ;
II. A la machine. Pour de grandes cinantités de béton, on emploie des
Bertemboise. V. GREFFE.
—
—
appareils dits bétonnières, dont les modeles les plus répandus sont :
Bétail. On désigne par ce nom l'ensemble des animaux de la ferme et
— La bétonnière verticale, qui se compose d'un couloir en bois de 3 à
principalement les chevaux, les bceufs, les moutons, les porcs et les chèvres. 4 mètres de hauteur, portant intérieurement des cloisons inclinées, dispo-
Pour montrer l'importance de l'élevage et le rôle joué par les diverses sées en chicanes ; on accède ä l'ouverture supérieure du couloir par un
espèces de bétail, nous donnerons quelques claiffres statistiques. plan incliné en bois ; les cailloux.et le mortier sont jetés ä la pelle du plancher
Importance des principales races domestiques indigènes. — a) L'ef- dans le couloir et forment par leur chute un mélange homogene ;
fectif de l'espèce chevaline dépasse, en France, 3200 000 têtes, en progres- La bétonnière horizontale, qui est utilisée dans les chantiers importants ;
sion constante chaque année. Cet effectif se divise en chevaux de trait ou de le mélange du mortier et des cailloux se fait ä l'aide d'une vis d'Archimède.
labour, chevaux demi-sang ou carrossiers, chevaux légers. Les types de composition des bétons que l'on peut employer sont, d'aprés
Les chevaux de trait appartiennent aux races percheronne, boulonnaise, M. Abadie :
bretonne, ardennaise.
Les chevaux de demi-sang, plus ou moins près du sang, plus ou moins
carrossiers, se rencontrent surtout en Normandie, dans la Vendée, en Bre- atm CAILLOUX MORTIERS USAGES
tagne et dans le centre de la France.
Les chevaux légers sont originaires du Limousin, du Gers, de la plaine met. cubes. met. cubes.
de Tarbes, en un mot de toute la région du Sud-Ouest. Béton très gras .. 1 0,800 Réservoirs, radiers, maçonneries sous l'eau.
b) L'espèce bovine a fait de grands progrès, tant au point de vue de — gras. ........... I 0,650 Egouts, fondations très humides, maies de
l'augmentation numérique qu'au point de vue qualitatif durant ces trente pressoirs.
dernières années. — moyen.. . . . 1 0,570 Fondations en terres humides.
— maigre ........ 1 0,500 — mouvantes : blocages.
De 13 millions de têtes en 1883, le troupeau bovin passe à 14705900 têtes — très maigre 1 0,380 Fondations en terrain sec.
ces dernières années. Ce gain est d'autant plus sensible que le poids moyen,
le rendement et la précocité ont suivi la même marche ascensionnelle.
Au point de vue de l'effectif, l'augmentation porte surtout sur les jeunes Le béton est souvent coulé et pilonné sur une carcasse métallique (béton
animaux et les vaches, tandis que les vieux bceufs tendent à diminuer en armé). Ce mode de construction est appliqué aux bâtiments ruraux de toute
raison de la faveur accordée aux animaux précoces. nature.
Les grands pays d'élevage des animaux de l'espèce bovine se trouvent Bette. Genre de plantes, de la famille des chénopodiées (fig. 539), qui
dans le Nord et le Pas-de-Calais, avec la race flamande ; en Normandie,
—
normal de notre élevage, nous permettant de vivre de notre production mille des chénopodiées (fig. 540). La racine est
sans le secours de l'importation étrangère. Il est actuellement de simple, pivotante, longue, charnue. La pre-
6 900 000 têtes. mière année, la plante ne donne qu'un bouquet
Les principales races exploitées, en dehors des races étrangères qui jouent de feuilles ; la seconde, elle donne une tige
surtout un grand rôle dans les croisements, sont les races craonnaise et nor- dressée, de 1 mètre ä lm,50, portant des feuilles
mande, l'une et l'autre ä livrée blanche ; la race limousine et périgourdine, oblongues plus ou moins pétiolées et de longs
à. livrée noire et blanche ; les races bressane vosgienne, etc. épis de fleurs vertes, sessiles, ä cinq pièces.
Systèmes d'élevage. — Les systèmes d'élevage varient suivant les Les fruits se soudent pendant la maturation. FIG. 539. — Bette.
milieux agronomiques, les débouchés, et aussi suivant les coutumes locales. pour donner un glomérule renfermant plu- (Sommites fleuries). A. Fleur
Dans certaines régions on se contente de faire naître les jeunes animaux, sieurs graines.
qui sont ensuite vendus ä d'autres agriculteurs qui en font l'élevage Dans La betterave fourragère est cultivée un peu
d'autres régions, on suit l'animal depuis sa naissance jusqu'à sa fin. partout en France, mais surtout dans le Centre, l'Ouest, le Nord et l'Est.
Fréquemment dans la même région on trouve réunis, avec la même es- 9uant ä la betterave industrielle, sa culture est localisée dans la région du
pèce, tous les systèmes d'élevage. On ne peut donc, en principe, dire quel Nord.
est le meilleur système : c'est assurément celui qui donne les bénéfices La culture de la betterave fourragère est en sérieuse progression, tandis
les plus élevés et se trouve le mieux adapté au milieu dans lequel on le que la betterave ä sucre est soumise ä de très grandes fluctuations, selon les
pratique. prix payés.
Modes d'exploitation. — Le mode d'exploitation du bétail dépend de Pratiquement, on range les betteraves dans trois groupes :
son aptitude innée ou acquise. Tous les chevaux, par exemple, sont exploités Les betteraves potagères, les betteraves fourragères et les betteraves
comme tracteurs : tantôt la traction se fait au pas pour les poids lourds avec industrielles. V. tableau VI.
le gros cheval de trait, tantôt ä une allure plus rapide avec les chevaux de Betteraves potagères. — Elles sont généralement ä chair rouge ou jaune
trait léger ou les postiers ; tantôt enfin la charge est réduite, l'allure plus et sucrée ; les principales variétés sont : rouge grosse, rouge naine, rouge
précipitée, et l'on fait appel, dans ce cas, aux coursiers plus ou moins près plate de Bassano, éclipse, crapaudine, piriforme de Strasbourg, etc. Elles
du sang. Le cheval est egalement exploité comme cheval de selle. Le grand ne réclament pas de soins particuliers et veulent seulement une terre fraiche,
débouché pour ce type plus ou moins léger était celui offert par la remonte profondément travaillée et bien fumée.
de l'armée. Betteraves fourragères. Elles présentent, la plupart du temps, mie
—
L'espèce bovine, suivant ses aptitudes plus ou moins spécialisées, est ex- racine ronde, ovoïde ou fusiforme ; une racine coloree, sortant de terre ä
ploitée pour le travail, pour le lait, pour la boucherie ; mais la fin de tous moitié ou aux deux tiers de sa longueur et bien plus grosse que celle des bet-
LAROUSSE AGRIC.
BETTERAVE 162
teraves industrielles ; des feuilles dressées, lisses et pointues ; la couleur de collet assez marqué, à feuillage uni, souvent dressé ; ses racines dosent de
la chair varie du blanc au jaune ou au rouge. On peut les classer comme suit : 14 à 16 pour 100 de sucre et donnent un poids élevé à l'hectare ;
3° La betterave Simon-Legrand , à racine pivotante, peu garnie de
1 0 Betterave disette d'Allemagne ou champêtre, à peau rouge, à racines latérales, à peau blanche, à chaire dure et cassante, dosant de
chair blanche zonée de rouge, sortant 1/2 de terre. Très productive. 14à 16 pour 100 de sucre ;
BETTERAVES 2" Betterave corne de bœuf, à peau rouge, à racine contournée et
sortant de terre aux 3/4, dérivant de la précédente. 5° La betterave F. Desprez, à racine très longue, à peau rugueuse, à chair
DISETTES
3 ■ Betterave mammouth, à peau rouge : donne des rendements dure, dosant 14 à 17 pour 100 de sucre.
ou énormes, 1/3 enterrée. A côté de ces races essentielles, nous citerons de nombreuses variétés por-
BETTERAVES 4° Betterave disette blanche à collet vert ou de Puilboreau , à peau tant le nom de leur obtenteur ; telles sont la Lemaire, la Darras, la De-
blanche, sélection de la betterave blanche de Silésie, 1/2 enterrée. miautte, la Laurent-Mouchon , la Legras, Eloir, etc.
ALLONGÉES
5 0 Betterave jaune d'Allemagne, à peau jaune et collet vert, 1 /3 en Trois races françaises, nettement caractérisées, produisent un grand poids
terre.
de racines à l'hectare, avec une richesse saccharine moins élevée (10 à
1" Betterave Tankard à peau jaune foncé, chair de bonne valeur 13 pour 100 de sucre). Telles sont la
BETTERAVES nutritive et de bonne garde, 1l2 enterrée. betterave blanche à collet rose et la
CYLINDRIQUES 2" Betterave Eckendorf, peau jaune, chair blanche, très peu en- betterave à collet vert brabant, qui
terrée.
donnent de grosses et longues racines
1 0 Betterave jaune ovoïde des Barres, à peau jaune rougeâtre, sortant assez de terre ; puis la bette-
chair peu ridée, enterrée. rave blanche à colletgris ou bette-
2° Betterave jaune géante de Vauriac , variation de la précédente, rave houleuse, de forme nettement
BETTERAVES un peu plus conique, a plus grand rendement et un peu plus enterrée.
3° Betterave ovoïde deBessey, à peau blanche, 1/3 enterrée, pro- ovoïde. Toutes trois sont des variétés
OVOIDES demi-sucrières ou de distillerie, qui
ductive et de bonne garde.
4° et 5° Betteraves géantes blanche et rose demi-sucrières. Va- constituent aussi d'excellentes variétés
riétés à formes réguli ères et productives, 1/3 enterrées. fourragères.
1 ° Betterave jaune globe à peau jaune, chair blanche et jaune, très Choix des variétés industrielles. —
BETTERAVES peu enterrée. Dans nos essais comparatifs de bette-
GLOBES 2° Betterave jaune globe à petites feuilles, à peau jaune, à feuilles raves à sucre, qui ont porté sur douze
ou minces et découpées. A donné des rendements énormes à Grignon. variétés pendant quatre ans, les bet-
RONDES 3° Betterave rouge globe, à peau rouge, chair à zones blanches et teraves françaises s'entremêlent avec
rouges.
BETTERAVES Oberndorf, à peau jaune, très. peu enterrée ; elle est très voisine,
CONIQUES sinon identique, de l'idéale de Kirsch.
Dans les bons fonds, ces variétés peuvent donner de 60000 à 80000 kilo-
grammes de racines à l'hectare, mais elles sont aqueuses (85 à 90 pour 100
d'eau) et pauvres en sucre (4 à 6 pour 100 seulement). Aussi, dans ces der-
niers temps, on a préconisé avec raison la culture des variétés classées sous
le nom de demi-sucrières (brabant, blanche à collet vert, blanche à collet
rose). En tous sols et en bonne culture, ces betteraves peuvent rendre de
40000 à 60000 kilogrammes de racines, dosant 8 à 12 pour 100 de sucre
( moyenne 10 pour 100). Si l'on ajoute qu'elles se conservent mieux que les
betteraves fourragères, on conçoit que leur culture se propage au détriment
de ces dernières, notamment des mammouths, des disettes et des variétés
à formes bizarres, telles que la corne de boeuf, etc.
Les betteraves fourrageres occupaient, ces dernières années, une surface
voisine de 725000 hectares et leur culture est en progression constante. FIG. 540. — Port de la betterave. A. I« année ; B. 2• année.
Betteraves industrielles. — Dans les betteraves industrielles, on consi-
dère encore deux classes : les betteraves de distillerie et les betteraves les variétés allemandes dans le classement; c'est même une variété fran-
sucrières. Les premières sont généralement teintées, plus grosses et moins çaise, la Darras, obtenue et sélectionnée par un planteur de Seclin (Nord),
riches en sucre que les secondes. La racine de la betterave à sucre présente qui a tenu la tête pour le rendement en sucre total à l'hectare. C'est donc par
les caractères suivants, d'après A. Pagnoul : « forme conique allongée, non erreur qu'on a longtemps cru que nous ne pouvions pas produire d'aussi
racineuse, peau rugueuse et plissée circulairement, sillons radiculaires bien bonne graine de betterave que les Allemands. Lorsque nous voudrons
marqués dans toute la longueur, chair blanche, dure et cassante. » outiller sérieusement nos laboratoires et sélectionner rationnellement la
Le collet doit être aussi réduit que possible et la racine doit être entière- betterave, nous obtiendrons d'aussi bonnes racines, sinon meilleures que
ment enterrée. Un collet allongé et conique dénote une tendance de la les variétés allemandes. En tout cas, c'est une lourde faute, que nous avons
racine à monter en graines dès la première année. Les betteraves à haute chèrement payée, que d'avoir laissé le monopole de la production de la
richesse saccharine ont généralement un feuillage abondant, d'un vert clair ; graine de betterave à sucre aux empires centraux.
des feuilles étalées, cloquées, à bords ondulés, à nervations fines et serrées. La profondeur, la fraîcheur et la richesse du sol doivent guider dans le
Les types à feuilles dressées, lisses, pointues, rappelant les feuilles des bet- choix de la race à adopter. D'après nos essais de variétés effectués dans le
teraves fourragères, doivent être rejetés. Cambrésis, nous avons reconnu qu'en terres profondes et limoneuses, il
De nos jours, la distillerie emploie indistinctement les betteraves mi- faut faire choix des variétés « pivotantes », bien améliorées, telles que
sucrières et les racines riches, et l'on peut prévoir qu'à brève échéance elle la Fouquier-d'Hérouël, la Vilmorin , la Dippe, la Darras et la plus riche de
ne mettra plus en oeuvre que ces dernières. D'ailleurs, les betteraves mi-su- Dippe; en terres argileuses, plus compactes, plus fermées, la Klein-Wanz-
crières réclament les mêmes soins, le même assolement et la même fumure leben, la Simon-Legrand , la F. Desprez et la Mette réussissent mieux ; en
que les betteraves riches. Les betteraves industrielles étaient cultivées en sols légers (sables ou marnettes ), l'Impériale améliorée, la Schreider, la
France, avant la guerre, sur une surface de 300 000 hectares environ et, Vohanka , donnent de meilleurs résultats, parce qu'elles ont une moindre
surtout, dans la région du Nord. progression au pivotement (fig. 541).
Les variétés de betteraves à sucre sont extrêmement nombreuses ; elles D'autre part, il y a avantage à adopter une variété hdtive , dans une faible
dosent généralement de 15 à 17 pour 100 de sucre, et quelques variétés extra- proportion de l'emblavement, afin de permettre l'arrachage assez tôt des
riches en renferment de 18 à 20 pour 100. Elles peuvent se Tamener, dit Vil- racines pour assurer l'approvisionnement des usines dès fin septembre.
morin, à deux groupes :
1° Les variétés allemandes ou variétés à grande richesse et à rendement
moyen, issues de la betterave blanche de Silésie, qui est une betterave de
grosseur moyenne, à petites feuilles, avec un Collet sortant un peu de terre et
dosant 11 à 12 pour 100 de sucre environ ;
2° Les variétés françaises à grand rendement et à richesse moyenne, déri-
vant de l'amélioration progressive des variétés fourragères.
Variétés allemandes. — La betterave de Silésie a donné trois types qui ont
eu une grande vogue autrefois, mais qui ont peu à peu disparu des cultures
allemandes aujourd'hui ; ce sont :
1° La betterave blanche de Magdebourg, de grosseur moyenne, à racine
fusiforme, à peau blanche et à collet vert, possédant un feuillage développé,
des sillons saccharifères bien marqués, une chair dure et cassante ;
2° La betterave impériale, à racine pivotante, allongée, fusiforme, à petit
collet, à feuilles frisées et retombantes ;
3° La betterave électorale, qui n'a eu qu'un succès éphémère.
De la betterave impériale, obtenue par Knauer, est sortie l'impériale amé-
liorée de Dippe et la Klein-Wanzleben , de beaucoup la plus répandue, et
dont l'amélioration a surtout porté sur l'augmentation de la richesse saccha-
rine. C'est une betterave conique, à feuillage abondant et frisé ; la racine
porte des sillons saccharifères bien accusés, des radicelles longues et fines.
Elle convient surtout aux terres profondes, de consistance moyenne, telles
que les sols alluvionnaires ou les lisières des plateaux.
A son tour, la Klein-Wanzleben a donné la Dippe, à racine assez allongée ;
la plus riche de Dippe, d'assez petite taille, mais à richesse saccharine très
élevée, et la Dippe G D W I, un peu moins riche, mais donnant plus de
poids, et qui était assurément la plus cultivée en France avant la guerre.
La betterave Klein-Wanzleben a été améliorée par divers producteurs, qui
tous ont créé des races spéciales portant leur nom. FIG. 541. — Betteraves blanches à sucre.
Variétés françaises. — Quatre races principales méritent une mention A. Française ( Fouquierd'Hérouél ); B. Améliorée (de Vilmorin ); C. Allemande Klein-Wanzleben ).
particulière ; ce sont :
1° La Vilmorin , à racine conique, assez courte, à feuilles petites et nom- Toute variété racineuse et peu sélectionnée doit être rejetée : non seule-
breuses, peu cloquées ; elle dose de 16 à 20 pour 100 de sucre, mais son ren- ment elle est difficile à arracher, mais elle laisse dans le sol ou sur le sol
dement en poids est encore un peu faible ; d'abondants débris provenant de brisures qui peuvent être évaluées à 15,
2° La betterave blanche Fouquier-d'Hérouël, à racine longue, effilée, à 20 et 30 pour 100 du poids des racines obtenues. -
BETTERAVE
TABLEAU VI.
nées successives quels ont été les rendements moyens obtenus dans les par- à 10 pour 100 de sucre et 26 000 kilogrammes de feuilles pour les betteraves
celles fouillées et non fouillées : à 15 pour 100 de sucre), il ressort :
1° Que la betterave est, avant tout, une plante potassique et qu'elle réclame
surtout en grande quantité la potasse et l'azote ;
2° La quantité de matières minérales nécessaire à la formation de 100 ki-
logrammes de sucre est voisine de 13 à 14 kilogrammes pour les betteraves
saines et parvenues à maturité (Champion et Pellet, Dureau, Vivien) ;
3° Certains éléments minéraux secondaires, tels que la magnésie, sont
réclamés en quantités notables et doivent avoir une influence sensible sur
les rendements.
1910. (Année humide) ............... 35 885 8°,63 32 151 8 ° ,46 D'après ces essais, les exigences des betteraves à 15 pour 100 de sucre
1911. (Année très sèche) ........... 27 373 8 ° ,60 24 665 8°,49 semblent bien supérieures à celles des betteraves à 10 pour 100 de sucre ;
1912. (Année humide en fin de
saison) ......................... 39141 8 °,20 37 312 8°,43 mais, en réalité, il n'en est rien, car, lorsqu'on obtient 45 000 kilogrammes
1913. (Année plutôt humide) .. 37 756 7°,41 32 278 7°.32 de racines riches à 10 pour 100, on ne récolte guère que 30 000 kilogrammes
de racines à 15 pour 100, de sorte que l'équilibre s'établit pour les exigences
TOTAUX ..... 140 155 32°,84 126 406 32°,70 des deux sortes de racines.
MOYENNES. 35 038 8°,21 31 601 8°,175 C'est à la même conclusion qu'aboutit M. Saillard lorsqu'il écrit : « La
quantité de matière sèche contenue dans la récolte entière (racine et feuilles)
De ces essais, il ressort que les parcelles fouillées ont accusé un excédent est à peu près la même dans les deux cas ; mais la betterave riche porte plus
moyen de 3 427 kilogrammes et une densité un peu plus élevée. de feuilles parr hectare et, comme les feuilles restent sur le champ, elles
Nous avons également fait une autre constatation intéressante, c'est que, favorisent davantage la récolte qui lui succède dans l'assolement. » Une
pour les années ci-dessus, les fouillages hâtifs ont donné de meilleurs forte récolte de betteraves à sucre (35 000 kilogrammes de racines à l'hectare)
résultats que les fouillages tardifs. Nous pourrions le démontrer dans de exporte, d'après Garola, dans les racines et les feuilles correspondantes
nombreux essais ; nous nous contenterons de signaler les résultats obtenus Azote ........................................................................... 144 kilogrammes
chez M. P. Lesage, à Awoingt, en 1912 ; les voici : Acide phosphorique .................................................... 64......... —
Potasse. ....................................................................... 353......... -
ÉPOQUES D•J FOUILLAGE RENDEMENTS A L'HECTARE Chaux .......................................................................... 88
Début d'octobre. 41 515 kilogrammes. Fumures employées. — Quelle est la fumure généralement employée
Mi-janvier, 37 597 — pour satisfaire à de telles exigences ? La voici pour le Cambrésis (Nord) :
Parcelle non fouillée. 36 952 — Fumier mi-fait ...................................................... 60 000 kilogrammes
Le fouillage est donc une excellente pratique culturale qui ne devrait Tourteau de ricin .................................................. 1 000......... —
Nitrate de soude .................... r ........ 300......... —
jamais être négligée.
Nous donnons, d'après la ferme de Champagne, près Juvisy (Seine-et- Une fumure semblable apporte au sol environ 355 kilogrammes d'azote,
Oise), la succession des façons précédant la semaine de la betterave, car 200 kilogrammes d'acide phosphorique et 330 kilogrammes de potasse. On
nulle part ailleurs la terre n'est mieux préparée. Voici ces travaux : remarque qu'elle n'est pas équilibrée : elle livre assez d'azote et d'acide
Vers la mi-août, septembre, déchaumage du sol à Om,08 environ ; en sep- phosphorique, mais pas assez de potasse. C'est peut-étre la cause essentielle
tembre et octobre, enfouissement des fumiers par un labour léger (0m,14 à de la fatigue betteravière, observée dans les arrondissements de Douai et
Om,15 environ) ; en octobre, novembre et décembre, labours profonds de Valenciennes, où l'on cultive la betterave depuis longtemps et où l'on a
à O",33-Om,35 , exécutés par de forts brabants, traînés par huit boeufs et sur- abusé de cette culture.
veillés par deux hommes. A la ferme de la sucrerie de Solesmes (Cambrésis), le rendement de la
Les labours restent bruts tout l'hiver ; au printemps, on multiplie les betterave était tombé à 23-24 000 kilogrammes à l'hectare ; il se relève
façons superficielles : on donne d'abord deux hersages croisés suivis d'un de 8 000 à 10 000 kilogrammes, rien que par l'emploi régulier et à haute dose
croskillage, puis on extirpe, herse et passe à nouveau le croskill. Si la terre des engrais potassiques complémentaires. M. Saillard se range à notre avis
n'est pas à point, on la herse et la croskille encore une fois. Enfin, le pas- lorsqu'il préconise l'emploi de 200 kilogrammes de chlorure ou sulfate,
sage de la herse écroûteuse-émotteuse pulvérise les dernières mottes apres de nombreux essais. Mais il recommande de répandre ces engrais le
qui ont échappé à l'action des instruments précités. Il est vrai d'ajouter que, plus töt possible, à l'automne ou pendant l'hiver.
dans nombre de sols, les façons superficielles peuvent être réduites. La fumure ci-dessus doit satisfaire non seulement la betterave, mais en-
Exigences et fumure de la betterave ( fig. 544, 545). — Plus les betteraves core le blé et l'avoine qui suivent. Assurément, les feuilles font le plus sou-
sont riches en sucre, plus elles sont pauvres en cendres et en matières miné- vent retour au sol et ristournent au moins le tiers des principes fertilisants
rales ; par conséquent, moins elles sont épuisantes. D'après les analyses que exportés. N'empêche que si l'on faisait le bilan chimique des exportations de
toute la rotation, on verrait encore le déficit en potasse s'accentuer.
Une réserve s'impose aussi pour l'acide phosphorique : cet élément fait
100X souvent défaut dans les sols betteraviers. Or, il ne faut jamais oublier non
plus que l'engrais s'applique surtout au sol.
M. Tetar, à Gonesse, sur des terres pauvres en acide phosphorique assi-
\
leur richesse en sucre présente un ordre inverse. C'est aux mêmes résultats (répandues sur le labour brut à l'automne) ;
qu'aboutit Vivien et qui révèlent 9 pour 100 de cendres dans les betteraves Superphosphate 14-16 pour 100 ........................ .. 200 kilogrammes
a 9 pour 100 de sucre et 3 pour 100 dans celles à 15 pour 100 de sucre. Sulfate d'ammoniaque ................................................ 100.......... —
Nitrate de soude ......................................................... 100.......... —
Des analyses de Champion et Pellet (récolte de 50000 kilogrammes de
racines à l'hectare avec 13000 kilogrammes de feuilles pour les betteraves (à répandre en mélange au printemps, avant les semailles).
BETTERAVE 166
Plus 150 ä 200 kilogrammes de nitrate de soude au démariage. Semences et semailles. — La semence doit provenir de jeunes plants issus
L'usage d'une telle fumure ist un peu compliqué, mais ceux qui l'appli- de graines mères riches et régulières de forme, de sorte que la production
queront s'en trouveront bien. Les scories et la kainite apportent gratuitement de la graine prend trois ans.
la chaux et la magnésie ; le superphosphate et le sulfate d'ammoniaque, Une semence loyale et marchande ne doit pas contenir plus de 15 pour 100
le soufre ; le sulfate d'ammoniaque prolonge raction du nitrate de soude. d'eau, ni renfermer plus de 3 pour 100 d'impuretés.
L'application des engrais azotés en deux fois, en terre et en couverture, Sur 100 glomérules, 60 doivent germer après six jours, 75 après qua-
assure une meilleure répartition de l'azote et prolonge son action. torze jours et ils doivent livrer au moins 125 germes bien constitués.
Lorsque la betterave ne revient sur la même sole que tous les cinq ou six M. Schribaux propose de tenir compte de la grosseur des glomérules dans
ans, on peut réduire un peu la fumure complémentaire ; on peut supprimer, les conditions suivantes :
sans grand inconvénient, 200 kilogrammes de kainite, 100 kilogrammes de Après quatorze jours, les petites graines (pesant moins de 20 grammes
scories et 100 kilogrammes de nitrate. Ajoutons que l'expérimentation s'est le mille) doivent germer ä 70 pour 100 au moins ;
montrée nettement favorable ä l'agglomération des engrais chimiques et Les graines pesant de 20 ä 21 grammes ......... 72 pour 100 au moins ;
ä leur répartition ä proximité des lignes de betteraves. — de 21 a 22 grammes 74 —
— de 22 ä 23 grammes 76 —
Essais d'engrais. — La matière organique, la vieille force, est indispen- — de 23 à. 24 grammes 78 —
sable ä la réussite des betteraves et les bons cultivateurs, en Allemagne, — de 24 ä 75 gr. et au-dessus 80 —
usent largement des engrais verts. Kiehl, Reinferdel (Allemagne), a montré Et, après six jours, les 4/5 au moins des germes doivent être sortis.
expérimentalement que les résultats obtenus avec la betterave ä sucre,
venant après trèfle, étaient bien supérieurs ä ceux d'une récolte de bette- La rapidité de germination donne la mesure de l'énergie germinative : les
rave succédant à une céréale d'hiver ou de printemps. A Lauchstadt, en semences qui germent rapidement produisent des plantules plus vigoureuses,
Saxe, on sème couramment un mélange de légumineuses comme engrais plus résistantes aux maladies, aux intempéries et donnent de plus gros ren-
vert (pois, vesces, féveroles). dements. Les gros glomérules sont les premiers mûrs ; ils possèdent les
Ces considérations expliquent la faveur dont jouissent les fumiers bien amandes les plus lourdes et les plus grosses, celles qui germent le plus vite
décomposés et certains engrais organicpies ä décomposition rapide, tels que et donnent les plantules les plus vigoureuses. La dessiccation des glomérules,
le sang desséché et les tourteaux, aupres des cultivateurs de betteraves. tendant ä ramener leur taux d'humidité ä 12 pour 100, augmente leur
Lawes et Gilbert, ä Rothamsted, ont obtenu les rendements suivants, rap- énergie germinative, d'après M. Schribaux. .
portés ä l'hectare, avec des betteraves fourragères : Les semailles se font généralement en lienes, espacées de 0,0,38 ä 0m,45
pour les betteraves ä sucre ; de 01°,45 ä Om,50 pour les betteraves de distil-
Kg. Kg.
Sans engrais ........................................................... 14 436 3 564
Fumier de ferme, 35 000 kilogrammes ................. 48 925 18 837
Fumier et nitrate de soude, 616 kilogrammes ........ 59 917 21 285
Fumier et superphosphate d'ammoniaque ............... 55 947 28 253
Fumier et superphosphate de chaux ........................ 38 626 9 591
RENDEMENTS OBTENUS
ENGRAIS EMPLOYÉS ____— ..
Racines. Feuilles.
Qtz Qtx
Fumier seul .......................................................... . 404 75
Engrais complet ...................................................... 477 68
Fumure mixte ......................................................... 536 82
FIG. 547. -- Binage mécanique des betteraves. FIG. 548. — Démariage des betteraves.
certaine dose d'humidité, car, dans un terrain trop sec, la graine céderait de et surtout beaucoup plus de matieres seches, c'est-à-dire de matières utiles
l'eau au sol, la germination serait arrêtée et l'embryon tué. Avec un trempage (Recherches de Dehérain, Garola, Brétignière et Dupont, etc.).
d'une dizaine d'heures, des semailles faites en bon sol et une température Avec cinq variétés cultivées cöte ä cöte, Garola a obtenu, pour des semis
convenable, on obtient une levée en 48 heures. a Oin,45 et ä 0.1,90, un excédent moyen de 99 quintaux en poids ä l'hectare,
Espacement des semis. — L'espacement des betteraves est un des facteurs en faveur des semis ä rangs serrés. De plus, en analysant ces racines, il a
essentiels de la culture de cette racine. Tous les essais effectués dans cette voie constaté que les petites racines étaient beaucoup plus riches en matières
ont montré que les peuplements serrés donnaient des racines riches en sucre sèches, partant plus nutritives que les grosses racines. Voici, pour le même
et les peuplements läches des racines aqueuses, moins riches en sucre et essai, les résultats obtenus :
chargées de sels alcalins.Pagnoul en a donné une démonstration très nette,
en analysant des betteraves ä sucre, venues sur des parcelles ä pieds serrés,
ä pieds très espacés et des racines isolées. MATISSES SÈCHES PAS HECTARE
Dans les sols extra-riches de la Saxe et de la Silésie, les Allemands vitturts
laissent 100 000 pieds ä l'hectare. Certains auteurs et agronomes vont plus Semis a 0.,445. Semis a 0.,(10.
loin ; ils sont partisans des semis encore plus serrés. Fl. Desprez, ä Cappelle
(Nord), a conclu de ses essais qu'il y a avantage ä serrer le peuplement, de Qtx Qtz
façon ä obtenir jusqu'à 14-16 betteraves au mètre carré. Dans les terres 1' Disette mammouth ............................................ 42,55 36,80
riches de Cappelle, il peut y avoir avantage à adopter des semis très serrés, 2° Jaune géante de Vauriac. .................................. 53,89 36,60
mais de là à les géneraliser, il y aurait de graves inconvénients. Nous 3° Globe à, petites feuilles ....................................... 50,25 38,09
admettons, avec Achard, que la distance des plants doit dire en raison 4° Jaune Ovoïde des Barres. .................................. 47,16 29,10
inverse de la qualité du sol ; mais, dans la grande majorité des sols bette- 5° Disette corne de bceuf ....................................... 58,98 32,48
raviers français, un peuplement de 9 ä 10 betteraves ä sucre et 6 ä 7 bette-
raves fourragères au mètre carré constitue un maximum qu'il n'est pas En faisant la somme des matières nutritives par hectare somme = albu-
avantageux de dépasser. Dans les essais de Pétermann, ä Gembloux, la bet- mi/loi:des + graisses sucres ± pentosanes) et en comparant, dans le même
terave Vilmorin seule a donné de bons résultats avec des espacements de essai, les betteraves ä sucre et de distillerie avec les races fourragères, on
Ora,35 X 0-,18 ; les autres variétés sucrières ont donné, avec les mêmes trouve 3 021 kilogrammes de matières nutritives à l'hectare pour les semis
espacements, des résultats désavantageux. ä 0E2,90 et 4 632 kilogrammes pour les semis à 0m,45. '
Pour élucider la question, nous avons procédé ä 24 essais d'espacement L'écart est trop sensible pour qu'il ne s'impose pas ä l'attention des culti-
des pieds, en quatre ans, dans les divers sols du Cambrésis. Nos essais ont
vateurs et pour que ceux-ci n'adoptent pas franchement les espacements
eu heu dans une contrée riche et ont porté sur la betterave ä sucre. Chaque serrés, ä la condition toutefois qu'ils consentent ä fumer davantage et ä
essni comprenait les parcelles suivantes : nourrir normalement des plants plus nombreux. Assurément les grosses
re parcelle ................................................... 50 000 pieds ä l'hectare. betteraves fourragères doivent être semées un peu moins serré que les
2' — ..................................................... 60 000 — variétés de petite et moyenne taille, mais les résultats ci-dessus montrent
3' — 70 000 — aussi que le choix de la variété est secondaire et que les rendements en
4' — .................................................... 80 000 — matières utiles sont surtout sous la dépendance d'une culture raisonnée.
— .................................................... 90 000 —
6' -- 100 000 — — Il n'est pas besoin de cultiver des betteraves pour en obtenir de l'eau ;
« pour en fournir, l'abreuvoir suffit », dit justement Dehérain.
Or, ce n'est 9ue très accidentellement que les parcelles à 100 000 pieds Culture par transplantation. — Dans l'Ouest, le Centre-Otiest et le Sud-
nous ont donne des rendements superieurs. Ce sont les parcelles ä 80 000 Ouest de la France, où le sol est souvent humide, où les terres fortes se
et 90 000 pieds au démariage, donnant 70 000 ä 80 000 pieds ä l'arrachage, qui bottent et se croûtent sous l'action des pluies et des premières chaleurs, où
nous ont donné les meilleurs résultats. les m'emes sols s'enherbent aisément et où il est bon d'avoir du temps devant
Dans tous nos essais, nous avons procédé nous-mêmes, par la méthode de soi pour les mettre ä point, la culture par transplantation est très en vogue
la pesée géométrique, ä l'arrachage, au comptage et ä la pesée des racines. pour les betteraves fourragères. « C'est en vain, dit Heuzi, qu'on a voulu
Or, nous avons toujours constaté qu'un peuplement de 9 a 10 betteraves au renoncer aux semis en pépinières pour adopter les semis en place. » Ajou-
mètre carré, au démariage, n'en donnait plus, avec les accidents de végé- tons que la transplantation fait gagner du temps, car il est plus expéditif
tation, que 8 ä 9 ä l'arrachage. de planter un champ que de le biner et de le démarier.
D'une manière générale, plus un sol est riche, profond et frais, plus il On sème les betteraves fourragères (non les collets roses et les collets
est capable de porter de racines ä l'hectare. Cependant, en pratique, pour verts) sur une pépinière propre, meuble et bien fumée, en lignes distantes
l'ensemble des sols betteraviers français, il est bon de ne pas dépasser de 0m,20 ä 0m,25, vers la fin de mars ou le début d'avril. On laisse les plants
90 000 pieds pour les betteraves ä sucre et 60 000 ä 65 000 pieds pour les bet- ä touche touche sur la ligne et l'on procède ä la transplantation du 15 mai au
teraves fourragères. En adoptant un espacement de Orn,40 entre les lignes, 15 juin, lorsque les plants ont la grosseur minimum d'une plume d'oie,
pour la betterave à sucre, on laissera un plant tous les 0°',25 ä Om,30 (moyenne, car des plants trop petits seraient exposés à être détruits par la sécheresse.
Oni,28) et, avec un interligne de Orn,50 pour la betterave fourragère, on espa- La transplantation se fait plat ä On',50/0m,30 dans les terrains sains et en
cera les pieds sur la ligne de Orn,30 ä On1,33. billons, espacés de Orn,60, pour les sols humides. Elle s'effectue au plantoir,
Dans nos essais, nous avons constaté une augmentation de richesse avec sur un sol préalablement rayonné, ou ä la charrue (une raie sur deux).
un peuplement serré, mais jamais les peuplements de 100 000 pieds n'ont Lorsque la plantation est faite par des enfants novices, cn peut leur donner
dépasse, en moyenne, de plus de 4 à 5 dixièmes de degré ceux de 50 000 pieds un plantoir d'une longueur égale ä la distance des plants sur la ligne et,
ä l'hectare, avec des variétés riches. Cependant le cultivateur possède dans lorsqu'elle s'effectue sur un sol non rayonné, on peut employer le cordeau
les peuplements assez serrés un moyen d'obtenir un rendement et une ä noeuds, dont les noeuds sont espacés de 001,30. Quand on est obligé de re-
richesse saccharine plus élevés, qui doit être pris en sérieuse considération. piquer par la sécheresse, il faut donner au moins mi arrosage. Il va sans
Semailles des betteraves fourragères. — Autrefois et même encore au- dire que ce sont les plantations effectuées les premières — toutes choses
jourd'hui dans certaines régions, on adoptait et on adopte des espacements égales d'ailleurs — qui donnent les meilleurs résultats. Un hectare de pépi-
exagérés pour la betterave fourragère. C'est un tort Les grosses betteraves nière donne du plant pour 12 ä 15 hectares environ.
sont peu nutritives • ce sont des trompe-l'oeil, de vrais éponges gorgées Binages et demariage.— Le rendement en poids et en sucre dans la bette-
d'eau et de sels alcalins 9u'on n'obtient qu'en espaçant les semis. Or, il est rave est proportionnel aux binages (fig. 547). On ne saurait ni trop biner
prouvé qu'en plantant a rangs serrés, on obtient plus de poids ä l'hectare ni biner trop tôt « On fait le sucre ci coups de houe, » disent les Allemands.
BETTERAVE 168
On doit aussi procéder au démariage de très bonne heure, quand les bette-
raves ont de deux à quatre feuilles bien développées.
Le démariage (fig. 548) devrait s'effectuer en deux temps : le placage,
qui consiste à laisser des bouquets de betteraves tous les 0m,25 à 0m,30
(moyenne 0m,20), et qui peut s'effectuer à la main ou mécaniquement, et
le démariage proprement dit, qui est fait par une autre équipe d'ouvriers
arrachant les betteraves en surnombre et ne gardant que la plus belle par
touffe. Briens, dans un rapport à la Société nationale d'agriculture alle-
mande, a montré que le choix des plants a procuré des augmentations de
rendement allant de 10 000 à 14 000 kilogrammes à l'hectare.
On donne généralement cinq binages à la betterave à sucre, dont deux à
la main et trois à la houe mécanique.
Le dernier doit remplir également l'office de buttage et ramener la terre
au collet des betteraves.
Lè plaçage mécanique s'effectue avec des houes démarieuses qui passent
diagonalement ou perpendiculairement aux lignes, retournent les lignes de
betteraves, en laissant tous les 0m,20 à 0m,25 des bouts de ligne de 0m,05.
M. Bajac a inventé une automobile-sarcleuse qui travaille sur la ligne et
dont les couteaux se lèvent d'une façon intermittente pour laisser intacts
des bouts de ligne•de 0m,05 à 0m,06.
Kiehl, à Reinferdel (Allemagne), a démontré en 1899 que le nombre des
binages augmentait le rendement et la richesse saccharine des betteraves
dans des proportions élevées.
Nous n'avons effectué qu'un seul essai de binages en 1910 ; il nous a donné
les résultats suivants avec la betterave sucrière Dippe GDNVI. FIG. 550. — Arrachage des betteraves à la main.
Trois effeuillages ont donc fait baisser le rendement de prés de 5 000 ki- RENDEMENT
logrammes de racines à l'hectare et, d'après ce que nous avons constaté nous- MATIÈRES A l'hectare.
RENDEMENT SUCRE
mime de visu sur ce sujet, pour la betterave fourragère, il est probable que vARItTEE SECHES ^....."
les effeuillages étaient moderés. Raison de plus pour à l'hectare.
pour 100.
pour 100. 1° en
2° ea
les proscrire de toute culture progressive. matières
seches . encre.
Récolte. — Arrachage des betteraves. — Il bette-
rave est mûre lorsqui elle ne grossit plus, qu'elle ne
gagne plus en richesse saccharine, que les feuilles Kg. Kg. Kg.
sont tombantes et qu'elles prennent une teinte vert Mammouth .......................... 78 900 6 60 5 81 7 574 4 584
jaunâtre. Ovolde des Barres ............. 73 400 10 05 6 32 7 367 4 646
Leur arrachage s'effectue du début d'octobre à la Globe jaune ........................ 58 600 12 82 7 75 7 512 4 541
Blanche à collet vert ......... 61 800 15 30 11 23 9 455 6 946
fin de novembre, soit à la main (à la fourche ou au Blanche à collet rose ........... 70 100 14 77 10 80 8 876 6 490
louchet) [ fig . 549, 550], soit avec des arracheuses Blanche à collet gris ........... 58 700 15 15 11 56 8.882 6 785
mécaniques. Ces dernières se généralisent de plus
en plus, en raison de la cherté et de la rareté de
main-d'oeuvre. Une bonne arracheuse, bien con- La quantité de matières sèches varie peu dans chaque groupe ; ainsi
duite, peut procurer un excédent de 1 200 1 500 kilo- elle atteint, en gros, 7 400 kilogrammes dans les betteraves fourragères et
grammes de racines non brisées sur l'arrachage à la elle est voisine de 9000 kilogrammes dans les betteraves demi-sucrières ;
main. Parfois même, en année sèche, il n'est pas rare par contre, il y a un écart voisin de 1 600 kilogrammes entre les deux
de ramasser 3 000 kilogrammes de morceaux de bette- groupes. Cet écart est bien plus accusé pour le sucre ; il est de 2000 kilo-
raves qui ont été casses dans l'arrachage à la main, grammes à l'hectare environ.
au labour de semailles, sans compter que les bet- Prix de revient de la betterave à sucre. Le prix de revient de la —
teraves cassées se conservent mal et font le déses- betterave peut s'établir comme suit, en bon sol et en bonne culture avant
poir des fabricants. V. ARRACHEURS. guerre :
L'arrachage à la fourche doit se faire avec soin, Loyer du sol et impôts 125 francs.
sous peine de mutiler les betteraves ou de les casser. Déchaumage, labour et fouillage ......................................... 65 —
Le decolletage doit se faire à læ naissance des pre- Fumure : 50 000 kilogrammes de fumier à 8 francs la
tonne, dont la moitié au compte de la betterave ......... 200 —
mières feuilles ; il est souvent trop peu soigné ; bien Engrais chimiques : 300 kilogrammes de nitrate à 26 fr. ;
exécuté, il ne doit enlever que 3 à 5 pour 100 du poids 1 2 400 kilogrammes de superphosphate à 6 francs; 150
des racines, alors chue , mal fait, il atteint parfois 10 Fm. 549. kilogrammes de sulfate de potasse à 25 francs (la moi-
pour 100 et plus. D après Pellet, les collets ont une 1. Bêche ou louchet. tié du superphosphate et du sulfate de potasse sont au
richesse saccharine inférieure de 3 à 6 pour 100 à celle 2. Fourche à betteraves. compte de la betterave) ; plus l'épandàge ..................... 110 —
Semence : 20 kilogrammes à 1 fr. 50 .............................. 45 —
de la racine décolletée et une pureté moins élevée. Fin de préparation du sol et semailles ............................ . 40 —
Le transport des racines décolletées doit s'effectuer, dans les grandes Binages et démariage .......................................................... 80 —
exploitations, en deux temps 1° débardage ou transport sur champ au Arrachage et charroi (charrois variables) .......................... 100 —
moyen de Decauville et de wagonnets (fig. 551) ; 2° transport sur routes au Frais généraux ............................................................... 10 —
moyen de tombereaux et de chariots. TOTAL .................... 775 francs.
169 BETTERAVE
Chez M. Brandin, à la ferme de Galande (Seine-et-Marne), les frais de les cossettes qui seraient alors desséchées et constitueraient un excellent
culture de la betterave de distillerie ont été voisins, pour une période de aliment pour le bétail.
quatre années, de 800 francs l'hectare, et le Comice agricole de Laon, il y a Transformation de la betterave et produits obtenus. — Nous donnons, à
quelques années, les a évalués à 750 francs l'hectare. Peu après la guerre, titre documentaire, les produits livrés par une tonne de betteraves à sucre
on pouvait les évaluer à 2500 francs l'hectare. à 8 degrés de densité, ainsi que les frais occasionnés pour la transformation
Utilisation des produits. — Les betteraves fourragères sont mises en silo de cette tonne de betteraves. Les chiffres que nous donnons ci-dessous sont
ou en cellier pour l'hiver. Si le cellier possède une température un peu une moyenne des dernières années d'avant-guerre :
élevée, les racines poussent et perdent de leurs principes nutritifs ; mieux
Produits livrés par une tonne de betteraves à 8 degrés :
Rendement en sucre : 13,50 pour 100 à 33 francs le quintal. 44 fr. 55
Pulpes : 48 pour 100 à 5 francs la tonne ............................ 2 fr. 40
Mélasses : 38 kilogrammes à 10 francs le quintal ............... 3 fr. 80
Ecumes de défécation : 120 kilogrammes ................... (pour mémoire/.
TOTAL .............................. 50 fr. 75
,
Dr^acé , ar R. Dumon
MALADIES ET ENNEMIS DE LA BETTERAVE.
LAROUSSE AGRICOLE.
171 BETULINEES — BEURRERIE
de récentes recherches, serait favorisée par la présence du fusain d'Eu- célération de la vitesse, le beurre est dur, souvent amer et le rendement
rope. La préparation ci-dessous en a raison : plus faible. Les principaux facteurs du barattage sont :l'acidité de la crème,
Savon noir ....... 1 kilogramme.
la durée et la vitesse de la rotation. La crème fermentée se baratte plus
Cristaux de soude ....... 1.......... — facilement que la crème douce. Celle-ci doit être barattée ä une température
. Pétrole ....... 1 ä 2 litres. inférieure de 2 ä 3 degrés. Il vaut mieux réchauffer la crème au degré
Eau .............................................................................. 100 litres. voulu par le moyen d'un bain-marie et échauder la baratte que de corriger
Le tout est de bien atteindre le dessous des feuilles où ils se tiennent. sa_ température par l'addition d'eau chaude ä la crème avant ou pendant la
Un ennemi redoutable de la betterave est le nématode ou anguillule de rotation. En été, on fait usage de la glace pour ramener la temperature au-
la betterave (heterodera Schachtii), qui mérite une mention spéciale. C'est une dessous de 15 degrés.
anguillule microscopique, mesurant 3 dixiémes de millimètre de longueur, La durée normale du barattage est de 35 ä 45 minutes ä la vitesse de 50
qui perce l'épiderme de la betterave, s'y fixe, y vit, se reproduit et meurt. ä 60 tours. Quelques instants après la mise en marche, on ouvre ä plu-
V. AGROTIS, ALTISE, ANGU1LLULE, HANNETON, NÉMATODE, NOCTUELLE, etc.
sieurs reprises l'ajutage d'échappement des gaz formés pendant la matu-
ration de la crème.
BétUlinées. Groupe d'atnentacées renfermant l'aune et le bouleau.
— Dès que le beurre est formé en grumeaux de la grosseur d'un grain de
Beurre. —Substance alimentaire, grasse, extraite du lait par l'écré- blé, on continue lentement la rotation pendant quelques minutes, on arrête,
mage et le barattage. Un litre de lait contient 35 ä 45 grammes de beurre puis on lave le couvercle à l'eau froide ; on soutire ensuite le babeurre,
ä l'état d'émulsion, c'est-à-dire sous forme de très petits globules sphériques que l'on remplace par de l'eau froide jusqu'à ce qu'elle sorte claire, en
( fig. 555) constitués par un mélange tournant chaque fois 3 ou 4 tours. Le beurre est enfin ramassé en pelottes de
de combinaisons de glycérine avec la grosseur d'une noix. Le nettoyage de la baratte ä l'eau chaude est suivi
des acides gras fixes. ou volatils. d'un lavage l'eau de chaux pour raffermir et conserver le bois.
Aussitôt après la traite, les globules En 1895, Salenuis, ingénieur suédois, accoupla l'écrémeuse et la baratte (ra-
gras du lait abandonné au repos diateur) pour permettre la transformation continue du lait en beurre. L'absence
montent ä la surface et Constituent de fermentation préalable de la crème et le prix élevé de l'appareil en ont
la créme : c'est l'écrémage spontané. fait restreindre l'emploi aux beurreries importantes du nord de l'Europe.
(V. ÉCRÉMAGE.) Le rendement et la Malaxage (V. MALAXEURS et tableau VII, 4). — On enlève le beurre de la
qualité de la crème sont favorisés baratte pour le rendre homogène et compléter le délaitage en expurgeant
par une basse température obtenue le babeurre ä l'aide d'un malaxeur ä rouleau cannelé sous un léger filet
en plaçant les récipients (en grés ou d'eau fraîche. On complète au besoin l'action des retourneurs (sabots en
en métal étamé) dans de 1 eau de champignons ä rainures), en se servant de spatules en bois. Le malaxage
source additionnée de glace. Ce pro- ne doit pas durer plus de 8 12 minutes.
cédé, employé seulement dans les en- La baratte-malaxeur, qui combine le barattage et le malaxage, se compose
treprises de faible importance, est d'un tonneau culbutant, ä battes, tournant deux vitesses, qui reçoit une
généralement remplacé dans les lai- paire de rouleaux malaxeurs quand le beurre est délaite. Les battes re-
teries industrielles, les coopératives montent le beurre pour le laisser tomber sur les rouleaux actionnés par un
et même chez les agriculteurs bien embrayage spécial ; la baratte restant ouverte, irm peut surveiller l'opération.
outillés, par l'écrémage centrifuge, E m bal I a ge. — Le beurre est moulé et mis en mottes (V. tableau VII, 5) ou en
qui s'exécute à l'aide d'appareils ap- mollettes, puis enveloppé de papier sulfurisé et de calicot avant d'être ex-
pelés écrémeuses centrifuges (V. FIG. 555. — Globules du lait pédié en caisses ou en paniers. Les beurres destinés ä l'exportation sont,
ECRÉMEUSES et tableau VII, 2) et qui a vus au microscope. en général, salés. Pour la vente au détail du beurre de table par livre,
pour effets aussi bien d'augmenter demi-livre et quart, le produit est moulé en pains, soit mécaniquement
le rendement et la qualité du beurre que d'éviter les altérations auxquelles ( fig. 556), soit ä la main (dans ce dernier cas, on utilise de petites
est exposé le lait en contact avec l'air. formes en bois).
Composition de la crème.— Elle varie selon la durée de l'écrémage spon- Rendement. — Il varie entre 3 kg. 800 et 5 kilogrammes par 100 kilo-
tané ou le réglage de l'écrémeuse centrifuge, dans les limites suivantes : grammes de lait. On admet que les travaux de la fabrication du beurre
pour 100.
ont été normalement exécutés lorsque le lait écrémé ne contient qu'un
Eau ........................................................ 64,7 ä 78,3
Matières grasses ..................................... 18........ ä 32 gramme et le babeurre 4 ä 6 grammes de matière grasse par litre.
Sucre de lait ......3,1........... 4 Composition.— Le beurre renferme 84 à 87 pour 100 de matière grasse, 12 à14
Caséine, albumine, etc.... • ....... ..... 2,7..... ä 5 pour 100 d'eau et 1 ä 2 pour 100 de lactose, de caséine et de sels minéraux.
Sels minéraux ....................................... 0,5 ä 0,7 Sa matière grasse fond ä 35 degrés ; sa densité s'élève ä 0,930, ä la tem.
Densité ä 15 degrés ......0,927 ä 1,1017 —
pérature ordinaire.
Pasteurisation. — Au sortir de l'écrémeuse, la crème et le lait écrémé Falsifications. — Le beurre peut être fraudé par addition d'eau, de marga-
sont immédiatement chauffés ä 65-70 degrés (surtout en été), si on doit les rine, de beurres végétaux. V. MARGARINE.
transporter ä quelque distance des stations d'écrémage. Il faut avoir Conservation. — Exposé l'air, le beurre prend une odeur de rance,
soin de remplir l'appareil ä pasteuriser et de mettre l'agitateur en marche déterminée par une oxydation et une saponification qui met en liberté la
avant d'ouvrir la vanne de vapeur, afin d'empêcher le gratinage ou le giàût glycérine et les acides gras.
de cuit. La pasteurisation est suivie d'un refroidissement brusque à 12-14 On le conserve au moyen de frigorifiques, en boites stérilisées ä l'auto-
degrés. De nombreuses observations ont établi que la pasteurisation exerçait clave, en le fondant en présence de l'eau ou encore en le salant pendant
une influence favorable sur la quantité, la conservation et le rendement le malaxage au taux de 2 6 pour 100. L'emploi des antiseptiques antres
du beurre. que le sel est interdit en France ; en Angleterre, on tolère l'usage de l'acide
Maturation. — La crème douce donne un beurre fade et sans bouquet. borique et du fluorure de sodium.
Il est nécessaire qu'elle fermente, après ensemencement soit au moyen Beurres végétaux. — On désigne ainsi diverses substances grasses
de babeurre de la veille, s'il n'est pas envahi par des bactéries nuisibles, tirées des plantes ; ces beurres ont l'aspect du beurre véritable, mais leur
soit, de préférence, au moyen de levain provenant d'une culture pure de composition est bien différente ; les principaux sont : le beurre de Bambara,
ferments lactiques. Les principaux éléments constitutifs du lait (notam- retire de la graine de l'eleis Guyanensis, dont le fruit donne aussi l'huile
ment le lactose) attaqués par ces ferments donnent naissance à des aromes de palme ; le beurre de cacao, retiré des graines du cacaoyer ; le beurre
formés d'acides volatils, dont l'ensemble rappelle le goût de noisette, qu'em- de coco, fourni par la noix du cocotier. Ce dernier est le plus répandu sous
magasine la matière grasse protégée contre l'oxydation par le gaz carbo- les noms de végétaline et de cocose.
'nique dégagé au cours de la maturation. Beurrerie. — Lieu où l'on fabrique, où l'on vend le beurre. Les prin-
On prépare ce levain en versant du lait écrémé dans un seau étamé que cipes d'histallation des beurreries, relatifs ä la température, ä l'aération, ä
l'on chauffe au bain-marie ä 85-90 degrés pendant trois quarts d'heure, après l'i mperméabilité et la propreté des locaux sont les mêmes que pour les
l'avoir refroidi à 25-30 degrés, en ayant soin de l'aérer par plusieurs trans- laiteries, V . ce mot.
vasements dans un local frais ; on ajoute 15 ä 20 pour 100 de ferments Suivant le mode d'écrémage en usage et le but poursuivi, les beur-
purs, on agite et on recouvre d'un couvercle avant de placer le mélange reries sont aménagées différemment. On peut les classer en trois catégories:
ä la température ordinaire en été et dans une pièce chauffée ä 25 degrés 10 Les beurreries fermières, convenant aux petites exploitations où l'on
en hiver. Dès 91111 titre 80 à 90 degrés d'acidité, c'est à-dire le lendemain,
ce levain est ajouté après plusieurs essais successifs en proportion conve-
nable, 5 ä 10 pour 100 (en émiettant au besoin le caillé), ä la crème que l'on
expose ä une température de 15 degrés en été et de 18 degrés en hiver.
On régénère ce levain en y ajoutant du lait écrémé et pasteurisé.
Un bon levain doit avoir 80 à 100 degrés d'acidité. La dose ä employer
et la température sont réglées de manière que la crème ait 60 ä 70 de-
grés d'acidité en hiver et 55 ä 60 degrés en été au moment du barat-
tage. Les ferments sont renouvelés deux ou trois fois par mois, selon l'im-
portance de la fabrication ; en tout cas, dès la moindre altération. On
elimine toujours la couche superficielle contaminée par les microbes de
fair. Enfin on brasse la crème pour régulariser la fermentation, qu'il est
facile de tempérer au besoin par refroidissement. La crème épaisse s'aci-
difiant plus lentement que la crème claire, en raison de sa teneur
moindre en lactose, on devra chercher ä la produire en été par
un réglage approprié de l'écrémeuse. En hiver, on règle l'écré-
mage de 16 à 18 pour 100 de crème.
Barattage (V. BARATTES et tableau VII, — Cette opération a
pour but de provo9uer l'agglomération des globules gras en
émulsion dans la creme, adhérents les uns aux autres par des
lamelles de sérum dont les chocs multipliés du barattage doivent
vaincre la tension. Elle s'effectue dans une baratte.
La quantité de crème ne doit pas dépasser la moitié de la
-contenance de la baratte, pour ne pas retarder la formation du
beurre. On y ajoute du colorant suivant les exigences des dé-
bouchés. La température de la crème doit varier entre 13 et 15
degrés en hiver et 16 et 18 degrés en été ; si elle est trop élevée,
1 4
le beurre est mou, difficile ä délaiter et ä malaxer, le rende- FIG. 556. Moulage du beurre. —
ment est diminué ; si elle est trop basse, le barattage se prolonge, Machine a balancier pour le moulage en briquettes; 2. 3. Moules pour le beurre en mottes et en pains;
surtout si la crème n'est pas suffisamment mûre et, malgré l'ac- 4. Formes diverses des pains de beurre.
TABLEAU VII.
BEURRE
Laiterie - beurrerie normande. A. Écrémeuse centrifuge B. Baratte; C'. Malaxeur; D. Étagère pour le moulage.
1 —
en F. Le lait maigre est envoyé automatiquement dans le récipient L, où — (Charpente). — On donne encore le nom de bielle à certaines pièces de
les sociétaires viendront le prendre, au prorata de leurs livraisons. La charpente en fer qui soutiennent les arbalétriers en s'appuyant d'antre part
crème est mise à mûrir sur la table M, ou bien on la descend à la cave
par l'escalier N. La baratte est en G et le malaxeur en H. Tous ces ap-
pareils sont actionnés par le moteur E, avec le concours du générateur 0,
lequel fournit en outre la vapeur nécessaire au lavage des ustensiles. Il
sert aussi à pomper l'eau du puits P pour l'envoyer dans le réservoir, sons
les combles. L'escalier à volée droite S accède au logement du directeur ;
l'écurie est en Q et la remise aux voitures en R.
Dans une beurrerie moderne bien comprise, on doit prévoir une salle
frigorifique où le beurre, légèrement salé, en été, est amoncelé pendant la
saison de grosse production et de prix bas pour être retravaillé et mis en
venteen hiver, pendant la saison de
faible production et de cours élevés.
Pour construire et outiller une
beurrerie pouvant travailler 2 500
litres de lait par jour, il faut FIG. 563. — Bielle de machine à balancier. FIG. 564. — Bielle de comble.
compter sur une dépense globale
de 35000 francs, pouvant être cou- sur un système de tiges métalliques tendues appelées cordes et sous-ten-
verte au moyen des parts de so- deurs (fig. 564). Ces bielles sont en forme de fuseau ; elles travaillent à la
ciétaires et par un emprunt à long compression, comme des chevalets.
terme fait à une caisse de Crédit
agricole. V. COOPÉRATIVE. Biennal. — Qui dure deux ans ou se reproduit de deux en deux ans.
Biberon ( zoot.). Biens. Toutes choses susceptibles d'appropriation individuelle et
Appareil
—
rie nécessairement de forme et de 1 0 par leur nature ; 2e par destination ; 3° par l'objet auquel ils s'appliquent;
contenance : il est en bois, en caout- 4 0 par la détermination de la loi.
chouc, en cuir ou en métal, et offre Dans la première catégorie se placent d'abord les biens fonds, c'est à dire
- - -
différentes formes tenant le milieu les fonds de terre et les bâtiments (C. civ., art. 518) ; puis les moulins à vent
entre la bouteille, le bidon et la ou à eau, fixés sur piliers ou faisant partie du bâtiment (art. 519) ; enfin,
théière ; pour les agneaux de taille les récoltes pendantes par racines, les fruits des arbres non encore recueillis,
moyenne, sa contenance ne doit ja- les coupes de bois taillis ou de futaies quand les arbres ne sont pas encore
mais dépasser un litre ; au con- abattus, les tuyaux servant à la conduite des eaux dans une maison ou autre
traire, pour les jeunes poulains et les veaux, elle doit être de 5 à 10 litres. héritage (art. 520, 521 et 523).
Sont immeubles par destination, dit l'article 524, les objets que le pro-
Bibion . Nom vulgaire d'insectes diptères,
— priétaire d'un fonds y a placés pour le service et l'exploitation de ce fonds;
intermédiaires entre les mouches et les cou- par exemple, les animaux attachés à la culture, les ustensiles aratoires, les
sins, et dont plusieurs espèces sont nuisibles semences données aux fermiers ou colons partiaires, les pigeons des colom-
aux cultures maraichères (salades, asperges, biers, les lapins des garennes, les ruches à miel, les poissons des étangs, les
etc.). Les bibions, appelés aussi mouches de la pressoirs, chaudières, alambics, cuves et tonnes, les ustensiles nécessaires à
Saint-Jean ou de la Saint-Marc, suivant l'é- l'exploitation, les pailles et les engrais. Ces exemples sont des applications
poque de leur apparition, passent leur vie lar- particulières de la règle générale qui donne au propriétaire d'un fonds le
vaire dans le terreau. C'est pouvoir de transformer en immeubles les objets qu'il y a placés et qu'il a
là qu'il faut les détruire par destinés au service et à l'exploitation de la terre. Sont aussi immeubles par
arrosages avec de l'eau destination, tous objets mobiliers que le propriétaire a attachés au fonds
bouillante, une émulsion à perpétuelle demeure, c'est-à-dire les objets scellés à plâtre, ou à chaux,
de pétrole ou des injections ou a ciment, ou ceux qui ne peuvent être détachés sans être fracturés et
de sulfure de carbone. détériorés ou sans briser et détériorer la partie du fonds à laquelle ils sont
Bica ne. Cépage blanc attachés.
Nous arrivons à la troisième catégorie d'immeubles, c'est-à-dire aux
—
cultivé principalement en
serre. On le conduit en immeubles qui sont tels par l'objet auquel ils s'appliquent. Sont immeu-
taille courte. Il est sujet à bles, dit l'article 526, par l'objet auquel ils s'appliquent, l'usufruit des choses
la coulure. immobilières, les servitudes ou services fonciers, les actions qui tendent à
revendiquer un immeuble. V. USUFRUIT.
Bicarbonate de po- A ces trois catégories d'immeubles prévues par l'article 517, il faut ajouter
tasse. — V. POTASSE. les immeubles par la détermination de la loi (rentes sur l' Etat acquises
pour servir d'emploi ou de remploi [loi du 3 juill. 1862] et les actions de la
Bicarbonate de Banque de France, lorsque les actionnaires veulent user de cette faculté).
soude. — V. SOUDE. V. IMMEUBLES RURAUX, REMEMBREMENT.
Biche. — Femelle du cerf. Biens meubles. Le Code distingue les meubles par leur nature,
—
vement circulaire continu du volant ou des roues biens corporels ceux qui ont une existence matérielle, et biens incorporels
motrices (fig. 563). Dans le moteur à explosion ceux qui ne tombent pas sous les sens, qui consistent dans un rapport juri-
des automobiles, la bielle agit de même. dique. Tous les droits sont des biens incorporels ; par exemple, le droit
L'articulation par laquelle la bielle se rattache d'usufruit, le droit de servitude.
à la pièce animée d'un mouvement alternatif Biens considérés relativement au sujet qui les possède. Les —
s'appelle le pied; l'autre articulation, reliée à la biens considérés dans leurs rapports avec ceux qui les possèdent se divisent
pièce animée d'un mouvement circulaire (mani- en biens appartenant à des personnes publiques (Etat, départements, com-
velle ou vilebrequin), s'appelle la téte . On voit munes, établissements publics) :et biens appartenant à des personnes pri-
donc que dans les moteurs ordinaires des auto- vées (V. DOMAINE et, ci-dessous, § 6, BIENS COMMUNAUX). Les biens publics
mobiles à cylindres verticaux, le pied de bielle sont ou non susceptibles de propriété privée. Ceux qui ne sont pas suscep-
est en haut et la tête de bielle en bas. tibles de propriété privée, tels que les chemins, routes et rues à la charge
Une bielle peut, inversement, transformer un de l'Etat, les fleuves et rivières navigables ou flottables, les rivages, les
mouvement circulaire en mouvement rectiligne. FIG. 562. — Bielle normale. ports, les havres, les rades, etc., sont considérés comme des dépendances du
Les transmissions par bielles se rencontrent fré- (Coupe et vue de face.) domaine public ; ils sont inaliénables et imprescriptibles. Ceux qui sont
quemment dans les machines et moteurs agricoles. susceptibles de propriété privée, comme les terrains des fortifications et
C'est ainsi que la lame de la scie des faucheuses est commandée par une bielle. remparts des places qui ne sont plus places de guerre appartiennent à
NI
111A f1V338V1
LE MONDE RURAL D'AUTREFOIS' LES CAMPAGNES TRANSFORMÉES DEPUIS LA RE'v'OLUTION
CAUSES DE DESTRUCTION DE LA PETITE PROPRIÉTÉ
I. — Les Paysans vivent sur des terres seu- Logement, mobilier. habillement, nourriture,
lement concédées par les Seig-neura. pauvreté et dépendance constante des — Le sol étant libre, les ruraux peuvent Leur situation matérielle et morale s'améliore
Leur existence niisérable. campagnards sous l'ancien régime. en devenir propriétaires. considérablement.
— Progrès importants réalisés dans tou- Améliorations dues aux découvertes scienti-
Grande surface des landes et des friches. tes les branches de l'Agriculture. fiques.
Outillage rudimentaire. FACTEURS DE DCVELOPPEMENT
Seigle, principale céréale. Egalité de tous les Français devant la loi
11. — Etal précaire de l'Agriculture. Rareté iles plantes fourragères. et l'impôt (Abolition des droits féodaux.)
Faibles rendements des récoltes. Liberté du travail et du commerce.
Bétail peu nombreux et défectueux. Partage égal des divers biens entre tous les
Ill — La Petite Propriété. enfants (Articles 826 et 832 du Code civil).
Régime politique, social et financier. Ses particularités. Morcellement des grands domaines.
I mpôts excessifs. Dime. Droits féodaux. CAUSES DE DESTRUCTION
( Réglementation du travail et des cultures. Dette hypothécaire.
— Principaux obstacles au progres. Défense de vendre les produits en dehors de Saisie iMmobilière.
la province. (Famine toujours ä craindre). Vente par licitation.
Droit d'ainesse. Démembrement par partage.
Les travailleurs vivent souvent ä l'étroit Depuis 1894, des Associations se sont
Mar
le goût de la propriété aux 7 millions
généralement groupés dans des quartiers
de Français non propriétaires et susceptibles
malsains, aux rues tortueuses et sales,
LE BIEN DE
d'être tentes par les idées subversives.
on ils occupent des habitations communes,
manquant d'air et de lumière, humides Ces Sociétés facilitent l'acquisition d'une
e) ® e.)
lizebitatoAe. , e B,E11 de FAON rural °cita-18m .ets
Itanirste ad -Lof IMSAILV,
LE BIEN DE FAMILLE RURAL OU URBAIN L'AVENIR DE LA PETITE PROPRIÉTÉ ASSURÉ PAR LE BIEN DE FAMILLE,
NOMESTEAD. - LOI DU 1 2 JUILLET 1 909 LA SCIENCE, L'ASSOCIATION E-r LA SOLIDARITE
A l'exemple de ce qui est pratiqué ä l'étranger, la loi du 12 Juillet 1909 permet ä chaque L'institution du Hnmestead assurera plus de bien-etre aux petits cultivateurs et aux ouvriers.
famille française de se créer un it chez soi », un home », composé d'une maison et. facultativement,
de terres; le tout d'une valeur maxima de 8.000 francs, y compris les cheptels et les immeubles Elle contribuera notamment ä bannir des campagnes l'incertitude et la misère du lendemain
par destination, et ä enrayer l'exode vers les villes.
Cette constitution, bien qu'exigeant le concours d'un notaire et quelques formalités, coûte 'Jointe aux applications de la Science, aux formes variées de l'Association en Agriculture (Syndicats,
au plus 80 francs. Elle gatantit la propriété foncière contre ses principaux éléments de destruction.
Coopératives, Institutions diverses de Mutualité relatives au Crédit et ä la Prévoyance), ainsi qu'aux
I mpossibilité de l'hypothéquer. Œuvres officielles d'Assistance et de Solidarité, elle est appelée ä favoriser tout particulièrement
la prospérité de la Petite Propriété, d'ailleurs plus vivante que jamais dans notre France.
Caractères distinctifs du Bien scie Famille. Cession difficile.
Maintien en état d'indivision. Le Bien de Famille sera donc ä la fois un merveilleux instrument de progrès social
Attribution amiable au conjoint survivant. et un des facteurs les plus énergiques.de la paix et de la richesse économique.
tion du mélange pendant un i. Vue du côté dorsal (plu- moût dans la cuve, dont on a enlevé la drêche, pour le faire refroidir. Le
quart d'heure pour en égaliser mule) 2. Vue du côté de refroidissement est un peu plus rapide si l'on met le liquide dans des
la température (elle est environ de 45 à 50 degrés), on la fente
. cuviers larges et peu profonds.
laisse reposer pendant 15 à 30 minutes pour que le Le moût refroidi est alors mis en tonneaux. Lorsque sa température est de
grain se trempe bien. Au bout de ce temps on remet l'agitateur en marche et 17 à 18 degrés, ajouter 250 à 300 grammes de levure fraiche (V. LEVURE),
on amène de l'eau bouillante par-dessous le faux fond de la cuve-matière, que l'on mélange très activement avec le liquide : c'est la mise en levain. Ne
LAROUSSE AGRIC. 12
BIÈRE 178
FIG. 569. — Fabrication industrielle de la bière (Principaux appareils employés dans les brasseries).
pas mettre les levures à une température supérieure à 30 ou 35 degrés : Pour la conserver, le meilleur moyen à employer est de la mettre en
elles seraient tuées. bouteilles propres, sèches, que l'on bouche fortement : laisser les bou-
Si l'on ne peut pas se procurer de la levure fraîche de brasserie, on teilles couchées pendant 7 à 8 jours, jusqu'à ce que la bière ait pris
peut employer de la levure pressée de distillerie, qu'on trouve dans toutes la mousse, c'est-à-dire mousse suffisamment, puis les mettre ensuite debout
les boulangeries : on la délaye quelques heures avant de s'en servir dans pour éviter qu'une trop grande production d'acide carbonique ne les fasse
un peu de moût. éclater.
La fermentation commence à se produire 6 ou 8 heures après la mise Remarque. — Pour faire une bière plus économique, on peut employer
en levain : le moût se couvre d'écumes de plus en plus épaisses, qui tom- un tiers de malt et deux tiers d'orge non germée, coûtant moins cher que
bent ensuite et sont remplacées par une écume boursouflée, visqueuse, le malt. On procède alors ainsi : on met le malt et l'eau à 55 degrés dans la
jaunâtre, formée de levures qui se sont multipliées en très grand nombre ; cuve (fig. 573). D'autre part, l'orge réduite en farine fine est mise dans la
c'est l'acide carbonique qui se forme pendant la fermentation qui les ra- chaudière à cuisson et delayée dans l'eau ; on fait bouillir pendant une demi-
mène à la surface. Cette écume, à l'aide d'une écumoire, peut être mise heure, en ayant soin d'agiter pour que la farine ne tombe pas au fond et ne
à part pour la mise en levain d'un autre tonneau. brûle pas ; puis on met le tout dans la cuve (ne pas dépasser 70 degrés de
Mise en fût et collage. — Quand la fermentation est terminée, le liquide température). On laisse reposer et on procède au houblonnage, etc., comme
s'éclaircit. On le soutire dans un autre tonneau et on le colle (V. COLLAGE ) précédemment.
avec de la colle de poisson (3 à 4 grammes de colle sèche par hectolitre) DEUXIÈME PROCÉDÉ. — Si l'on éprouve de la difficulté à se procurer du
ou de la gélatine blanche en feuilles minces ( 10rammes par hectolitre ; on malt, on peut fabriquer une bière sans malt, moins nourrissante, moins
la fait dissoudre dans un verre d'eau bouillante. reconstituante que celle obtenue par le premier procédé, mais néanmoins
Conservation. — La bière est très altérable ; pour la conserver il faut la très agréable à boire. Cette bière ne peut être mise en vente. Comme materiel,
mettre dans des tonneaux pleins et fermés et dans une cave bien fraîche. il faut 2 tonneaux de 1 hectolitre, un chaudron en cuivre ou en tôle émaillée
Elle ne se garde pas en vidange (c'est-à-dire dans un tonneau que l'on vide d'une contenance de 15 litres, et un tamis.
peu à peu) : elle prend un goût acide, aigre, elle devient plate, éventée. Préparation de l'eau sucrée. — Mettre dans un des tonneaux 30 à 40 litres
179 BIGARADIER — BILLONS
d'eau et y faire fondre autant de fois 1 kg. 700 de sucre qu'on désire donner Sortes de bières. — Les bières anglaises sont les plus alcooliques, 6 à 9
de degrés alcooliques à la bière. I1 faut en effet 17 grammes de sucre pour pour 100 d'alcool • elles sont tantôt très colorées (porter, stout), tantôt
1 degré et par litre. Si l'on fabrique 100 litres à 4 degrés, on met dans le tonneau pâles (pale ale). Les bières allemandes sont moins alcooliques, 4 à 5,5
1 kg. 700 x 4 - 6 kg. 800 de sucre
(employer de préférence le sucre
cristallisé dont les viticulteurs se
servent pour le sucrage des moûts
de raisin). Autant que possible ne
pas utiliser du glucose ou du sirop
de dextrine ou de fécule qui ne
sont presque jamais purs et con-
tiennent assez souvent des traces
des acides minéraux qui ont servi
à les fabriquer. (Si l'acide sulfuri-
que employé contient de l'arsenic,
le glucose est très dangereux.)
Pour nourrir les levures de bière
que l'on ajoutera après le houblon-
nage et qui doivent transformer le
sucre en alcool, en un mot pour as-
surer une bonne fermentation, il
est bon d'ajouter à l'eau sucrée :
200 grammes de phosphate d'am-
moniaque et 150 grammes d'acide Levure baste. Levure haute.
tartrique par hectolitre.
Houblonnage. —Mettre 500 gram- FIG. 572. — Levures vues au microscope.
mes de houblon dans le chaudron,
y verser environ 10 litres d'eau pour 100 d'alcool; elles sont riches en gomme et en dextrine. Les bières
bouillante, couvrir, laisser infuser françaises (3 à 5 pour 100 d'alcool) sont plus légères que les bières alle-
pendant 1 heure ou 1 heure et de- mandes, moins alcooliques que les bières anglaises.
mie et faire passer le liquide à tra- Les bières que l'on appelle bières basses sont obtenues par fermentation
vers le tamis. Faire ensuite bouil- à 4 ou 5 degres et les bieres hautes par fermentation à 15 ou 20 degrés.
lir le houblon dans 10 litres d'eau La couleur de la bière varie du jaune pâle (bière blonde) au brun (bière
qu'on laisse réduire à 8 litres et brune) ; cette dernière teinte provient soit d'une forte torréfaction de l'orge
passer aussi le liquide à travers germée, soit de l'addition de matières colorantes, par exemple de caramel
le filtre. Réunir les deux liquides Altérations. — Altérations naturelles. — La bière, étant peu riche en
obtenus (liquide d'infusion et li- alcool et contenant des sels ainsi que des matières albuminoides propres
quide de décoction), les mettre dans au développement des microbes, s'altère assez facilement, surtout si la cave
le tonneau contenant l'eau sucrée n'est pas fraîche.
et compléter à 100 litres avec de La bière peut devenir piquée, aigre, acide par suite du développement
l'eau. Faire en sorte que la tempé- d'un ferment, le mycoderma aceti, qui transforme, au contact de 1 air, l'al-
rature du mélange soit de 17 à 18 cool en acide acétique.
degrés. FIG. 570. — Schéma d'une touraille univer-
selle à contre-courant. La bière devient plate ou éventée, puis moisit quand elle a perdu son
Pour plus de facilité, si l'on a acide carbonique par suite d'un bouchage incomplet ou de la mise en vidange
une chaudière suffisamment d'un fût.
grande, et non un chaudron de 15 à 20 litres comme nous l'avons indiqué La bière est filante par suite d'une fermentation particulière (fermentation
plus haut, il est inutile de faire bouillir le houblon à part : on ajoute directe- lactique).
ment le houblon au liquide sucré dans la chaudière et l'on fait bouillir le Falsifications. — Elles ont lieu dans l'un des buts suivants :
tout pendant 3 heures ; on stérilise ainsi toute la masse. 1° Pour prévenir les altérations naturelles, en empêchant le développe-
Attendre ensuite que la température du mélange s'abaisse jusqu'à 17 ou nient des microbes : on ajoute à la bière certains antiseptiques, dont l'em-
18 degrés pour la cuire en levain.
Mise en levain, fermentation etcollage.— Commedansle premier procédé.
Bières du commerce. — Composition. — La bière renferme :
Alcool. .......................................................... 2 à 6 et même 8 pour 100
Acide carbonique faisant mousser le liquide. 0,1 à 0,4 —
Matières albuminoïdes ......... 3 à 6 —
Dextrine ......... 3 à 6 —
Sels minéraux ......... 0,12 à 0,35 —
Eau ................................................................. 75 à 92 —
FIG. 573. — Cuve en bois pour le FIG. 574. — Cuve en cuivre destinée à re-
brassage du malt. cevoir les produits liquides du brassage.
gers exhaussements par lesquels la surface d'un champ est rendue onduleuse,
lorsqu'on laboure en formant des ados. On laboure le terrain avec une
charrue à deux versoirs (billonneur ) qui rejettent la terre à droite et à
gauche, et l'on forme ainsi, quand toute la surface est labourée, une
suite d'ados plus ou moins larges, et qui sont séparés par des dérayures ;
FIG . 571. — Salle de brassage. ce genre de labour est dit labour en billons ou billonnage.
BILLOT — BINAGE 180
La largeur des billons est très variable, suivant le degré d'humidité des cheval, plus rapide et moins coûteux, ne peut s'effectuer que dans les semis
sols. Elle est, en général, de 1 mètre. On ne doit pratiquer les billons que en lignes ; il exige souvent un binage complémentaire à la main pour dé •
dans l'infime minorité des cas, soit barrasser la ligne des mauvaises herbes.
pour favoriser l'assainissement des Les binages sont d'autant plus nécessaires que le terrain est plus compact
sols trop humides, soit lorsqu'on dis- et la sécheresse plus
pose de très peu de fumier. forte. Ils doivent
être multipliés et
Billot. — Petite bille de bois ter- donnés•avant que la
minant la longe d'un animal attaché terre se durcisse et
à l'écurie ou à l'étable. (La longe passe s'enherbe.
dans un anneau qui est fixé à la man- Le nombre des bi-
geoire et contre lequel vient butter le billot si la bête tire sur son attache.) nages à exécuter
On donne aussi ce nom à des entraves destinées à empêcher les animaux de dans une culture
s'éloigner du pâturage et d'en franchir les clôtures. (En ce cas, le billot est
un bloc de bois suspendu au cou des animaux et traînant entre les pattes n'est limité que par
antérieures.) On nomme encore billot un petit support en bois sur lequel le temps et les
on dépose la pâtée des jeunes poussins. moyens dont on dis-
Enfin, le même terme désigne une sorte de corbeille en vannerie, en ro- pose.
En réduisant, par
seau ou en lattes .de bois minces, dans laquelle on expédie les fruits de pri- le binage, la terre
meur. V. le tableau EMBALLAGES.
superficielle enpar-
Binage. — Opération horticole et agricole qui a pour but de détruire ticules plus ou
les mauvaises herbes, d'ameublir la surface du sol et d éviter la déperdition moins fines, on
de l'humidité du sol, rompt les inters-
Le binage s'exécute à la main ou au moyen d'instruments attelés (fig. 576 tices capillaires qui
à 582) ou même d'instruments automobiles. amènent l'eau à la
Les instruments à main sont la binette ( fig. 576 ), le räteau-bineur surface, le sol garde
( fig. 577, 578), la bineuse plate, la bineuse à dents et même la rdtissoire. mieux son humidité ;
de plus, la surface
écroutée absorbe
mieux les eaux plu-
viales (fig. 583).
Pour se rendre
compte des effets du binage sur la déperdition de l'humidité il suffit de mettre
sur un gros morceau de sucre un peu de sucre finement pilé, puis de placer
ce morceau de sucre sur une soucoupe contenant de l'eau rougie ; l'eau monte
rapidement
par capillari-
té dans le
morceau jus-
qû au sucre
en poudre et
monte après
plus lente-
ment.
Il ne faut
cependant
pas attribuer
FIG. 576. — Binette FIG. 577. — Râteau-bineur avec FIG. 578. — Manière al expérience
è main. 4 socs à une seule face (a) pour la de se servir du précédente
culture maraîchère et guide (A). râteau-bineur. plus d'impor-
tance qu'il ne
Dans la grande et la moyenne culture, on les remplace par la houe â convient. En
cheval ou bineuse ( fig. 5S0, 582), qui, attelée d'un bon cheval, peut biner un réalité, si le
hectare en 10 heures de travail effectif. sol, lorsqu'il est biné, perd moins d'eau, c'est non seulement parce que les
Les binages exécutés à la main sont plus parfaits (fig. 581) ; ils ont l'avan- couches superficielles sont réduites en fines particules, mais encore parce
tage de pouvoir s'appliquer même à une epoque avancée de la végétation, que le binage détruit les mauvaises herbes qui absorbent l'eau du sol.
quelle que soit la disposition des plantes sur le terrain. Le travail de la houe à Dehérain a, en effet, montré qu'une terre binée ne perd presque pas plus
d'eau qu'une terre ne portant pas de plantes et non binée. Il a montré Bisoc . — Instrument formé par la réunion de deux charrues sur le
également que la terre en jachere (ne portant pas de récolte) et non binée même bâti ( fig. 585). Il fait partie du groupe des machines qu'on appelle
perd beaucoup moins d'eau que la même terre portant des récoltes. On charrues multiples ou quelquefois polysocs, dénomination impropre,
par exemple), bien réglées, sont d'un emploi avantageux. D'après Coupais,
« la résistance qu'elles opposent est beaucoup plus constante que celle
u
qu'offrent lés charrues simples ; cela tient à ce que les résistances épro vées
par les différents corps ne varient pas de la même façon au même moment.
Comme, d'autre part, le poids d'une charrue multiple est, proportionnelle-
ment, plus faible que celui d'une charrue simple, l'effort exigé par une
machine à trois raies, par exemple, n'est pas le triple de l'effort qu'exigerait
un des corps monté en chaVuê simple ; il est, au contraire, moins élevé ».
Bison. — Mammifère ruminant, de la famille des bovidés et renfermant
deux espèces dont l'une d'Europe, à peu près éteinte aujourd'hui (il en
subsiste quelques spécimens en Angleterre), et l'autre d'Amérique du Nord.
Ce sont de grands bœufs à garrot relevé en bosse et recouvert d'une épaisse
fourrure, à tête courte et large, à cornes courtes et relevées en arc, ä front
très bombé.
On a accouplé le bison avec la vache (notamment avec la race anglaise
FIG. 583. — Schéma indiquant l'effet du binage.
de Galloway) et l'on a obtenu des métis n'ayant presque plus de bosse et
1. Dans la parcelle non binée, la terre laisse évaporer l'eau; 2. Dans la parcelle binée, la terre,
émiettée a la surface, empêche l'eau de s'évaporer. donnant des rendements en viande énormes.
Bistorte. — Variété de renouée, à racine retordue sur elle-même et qui
ment jusqu'à 2 millions de kilogrammes à l'hectare. En binant, on fait croît dans les prairies humides, les pâturages de montagne.
disparaître les mauvaises herbes qui absorbent cette eau au détriment des Bistournage. V. CASTRATION.
—
plantes cultivées ; le sol garde mieux son humidité et nitrifie abondamment.
De là ces dictons : Bisulfite. Sel acide résultant de la combinaison de l'acide sulfureux
—
avec une base (potasse, soude ou chaux). Les bisulfites employés en agri-
Un binage vaut un arrosage. culture sont : le bisulfite de potasse, le bisulfite de soude et le bisulfite de
Biner, c'est arroser sans eau, c'est fumer sans fumier.
chaux. On les utilise pour obtenir du gaz sulfureux.
Il faut renouveler les binages dés que la terre se prend en croûte ou s'in- Le bisulfite de potasse est cristallisé, soluble dans l'eau (ne pas le faire
feste de mauvaises herbes et jusqu'à ce que la récolte soit assez vigoureuse dissoudre dans l'eau chaude, car il y a dégagement d'acide sulfureux) ;
pour étouffer sous sa propre végétation toutes les plantes concurrentes. sous l'action des acides, il se décompose et le gaz sulfureux se dégage. Il
Biner. — Action de pratiquer le binage. donne environ la moitié de son poids d'acide sulfureux. On remplace sou-
vent le bisulfite de potasse par le métabisulfite de potasse, plus fixe, cris-
Binette. —Sorte de boue légère à lame tranchante assez large (0m,15 à tallisé aussi et qui contient 57 pour 100 d'acide sulfureux. On emploie le
0m,20), faisant un angle aigu avec le manche et servant au sarclage et au bisulfite de potasse pour le mutage des moûts, pour la décoloration des
binage. On l'emploie principalement dans les travaux de jardinage. La grande moûts rosés, dans la vinification par sulfitage, dans le soutirage des vins,
culture utilise plutöt les bineuses. V. BINAGE. dans la conservation des vins. V. MUTAGE, SULFITAGE.
Bineuse. Machine qui sert à exécuter les binages des plantes cultivées
— Le bisulfite de soude est vendu en liquide, en poudre ou en cristaux.
en lignes. Elles sont actionnées à la main ou tirées par un attelage. On les Le bisulfite de soude industriel à 30 degres renferme environ 220 grammes
appelle le plus souvent houes. V. ce mot. d'acide sulfureux par litre. Le bisulfite de soude en poudre renferme 60 à
Binot. — Vieille charrue flamande (fig. 584), montée en araire et com- 62 pour 100 d'acide sulfureux.
portant un soc On emploie le bisulfite de soude dans le traitement de certaines maladies
étroit et un de la vigne(oïdium, pourriture grise), pour la destruction d'insectes parasites
corps de but- (anise, pyrale, etc.), comme antiseptique pour la conservation du matériel
teur. Elle sert vinaire.
à exécuter les Le bisulfite de chaux est vendu en liquide ou en poudre. Le bisulfite de
binotages. chaux liquide à 11 degrés est le moins cher des bisulfites ; il renferme
environ 80 grammes d'acide sulfureux par litre. Mêmes emplois que le
Binotage . bisulfite de soude.
— Labour en La loi du Ter août 1905 et les règlements d'administration publique qui la
billons très complètent limitent l'emploi des bisulfites alcalins à la dose de 20 grammes
étroits, ayant par hectolitre.
pour but l'a-
meublisse- Bisulques . — Nom donné parfois aux ruminants, à cause de leur pied
ment, l'aéra- fourchu.
tion, l'assai- FIG. 584. — Binot flamand. Bizet (Mouton). — Les moutons bizets ( fig. 586) constituent la popu-
nissement du lation ovine de la région montagneuse de la Haute-Loire et d'une partie du
sol et la destruction des plantes adventices. On enterre quelquefois légère- Cantal. C'est une race
ment la fumure par un binotage et on recoupe cette façon par un binotage de petite taille, 0m,50 à
en travers. C'est un puissant moyen d'activer la décomposition du fumier. 0m,55, à extrémités fi-
Bisailie . Mélange de pois gris et de vesces dont on nourrit les ani-
—
nes ; tête à chanfrein
maux, particulièrement les pigeons, dans certaines régions de la France. busqué généralement
pourvue, chez le mâle,
Bisannuelle (bot.). — Se dit des plantes qui vivent deux ans, ou qui de grandes cornes min-
tout au moins, venues dans le courant d'une année, ne fleurissent et ne ces spiralées ; oreilles
fructifient que dans le courant de la deuxième année. Exemples : le choux, fines, dressées ; cou
la carotte, la betterave sont des plantes bisannuelles. mince, dos rectiligne,
La première année, la plante fait des provisions de substances nutritives mais manquant de lar-
qu'elle emmagasine géneralement dans ses parties souterraines (racines, geur ; gigot mince et peu
bulbes, etc.). La deuxième année, ces produits nutritifs sont utilisés au profit descendu; membres
du développement d'une tige qui se charge de fleurs, de fruits et de fins, nerveux. Toison
graines. caractéristique, en ca-
Suivant nos besoins, nous intervenons soit la première année pour nous rapace, laissant la tête
emparer des réserves nutritives, soit la deuxième année pour obtenir les et les pattes nues ; la
semences nécessaires à la multiplication de la plante. face est brune ou noire
Biset ou Bizet. Variété de pigeon domestique. Issu du biset de roche,
— avec une liste blanche
qui vit à l'état sauvage dans tout le nord de l'Europe, le biset domestique couvrant le museau, le
est d'humeur vagabonde ; fuyant le colombier, il aime à chercher lui-même chanfrein et le chignon, FIG. 586. — Moutons bizets.
sa nourriture dans les champs. De petite taille, il possède un plumage assez mais laissant l'ceil dans
varié, mais dans lequel domine le bleu ; la tête et le cou ont des reflets verts une tache noire qui se prolonge sur les joues et englobe l'oreille. Laine sou-
et rouges. Cette race, au point de vue du rapport, est inférieure aux romains vent jarreuse en mèches tassées à brins fins de longueur moyenne, brun
et aux carneaux. V. PIGEON. foncé à la base, blanc grisâtre à l'extrémité ; l'animal tondu apparaît gris de