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Demi-module de métrologie
NOTES DE COURS
Adil Fahsi
Ing., Ph.D.
2023/2024
PREFACE
Depuis l’antiquité, l’être humain s’est aperçu qu’il était absolument vital de quantifier
les propriétés ou caractéristiques du système observé et qu’il fallait donc adopter le
mécanisme de la mesure en utilisant des références. Historiquement, les premières mesures
effectuées concernaient les longueurs, les poids et les surfaces des terrains. Au sujet du temps,
la première horloge, celle à eau, date d’environ 3500 ans avant Jésus christ.
Néanmoins, les étalons de référence diffèrent selon les cultures, les pays et les
époques historiques. En conséquence, et par souci d’uniformisation des mesures, la
communauté scientifique international avait consenti, depuis des siècles, des efforts colossaux
qui ont été finalement couronnés, en 1971, par l’instauration du fameux système international
d’unités ouvrant ainsi la voie à la Métrologie qui est la science de la mesure.
Ces notes ont été rédigées dans le but d'apporter aux étudiants et aux professionnels
de formation génie mécanique / génie électrique les critères de précision de fabrication et
d’assemblage des pièces ; connaître et savoir choisir les méthodes et moyens de contrôle et de
mesures des dimensions et des défauts de fabrication des pièces mécaniques. Elles
comprennent sept chapitres dont l'ordre de présentation sera respecté durant le cours. Après
une revue du vocabulaire métrologique et du système international de mesure SI, sont
introduites trois outils utiles à la compréhension des dessins mécaniques : les normes de
cotation dimensionnelle, géométrique et d'état de surface. Ensuite sont présentés et analysés
les différentes méthodes de mesure et de contrôle. Pour chacune d'entre elles sont exposés le
principe de travail, les spécificités et les diverses conditions d'utilisation. Finalement, les
caractéristiques métrologiques des appareils de mesures est la dernière étape qui permet de
maîtriser un processus de mesure et de contrôle.
Ces notes sont le fruit d'une revue bibliographique et de l'expérience personnelle. Les
chapitres comportent des exemples concrets résolus tandis que les exercices des travaux
dirigés séparés des présentes notes, permet à l'étudiant(e) de vérifier et d'approfondir ses
connaissances.
Bonne session.
Adil Fahsi
A. Fahsi, FST BM, 2023/2024 1
« Métrologie »
CHAPITRE I
GENERALITES SUR LA
METROLOGIE
1. Définition
La métrologie est la science de la mesure. Elle définit les principes et les méthodes
permettant de garantir et maintenir la confiance envers les mesures résultant des processus
de mesure. Il s'agit d'une science transversale qui s'applique dans tous les domaines où des
mesures quantitatives sont effectuées. Elle permet de déterminer la conformité des produits
mais elle participe aussi à l’amélioration de la qualité.
On peut distinguer différents aspects de la métrologie pour faciliter sa compréhension:
la métrologie fondamentale, ou scientifique, qui vise à créer et maintenir des étalons de
référence reconnus, et couvre tous les aspects généraux théoriques et pratiques relatifs
aux unités de mesure ;
la métrologie industrielle qui permet de garantir les mesures, par exemple d'un
processus de fabrication, souvent dans le cadre d'un contrôle qualité ;
la métrologie légale, liée aux mesures sur lesquelles s'appliquent des exigences
réglementaires imposées par l'Etat pour garantir la fiabilité de certains instruments de
mesure (balances, pompes à essence, taximètres, etc.).
2. Utilité de la métrologie
Maîtriser les processus de fabrication ;
Vérifier la conformité des produits aux spécifications techniques et réglementaires ;
Contrôler la qualité des produits ;
Vérifier l’exactitude des résultats analytiques ;
Assurer la loyauté des échanges commerciaux et la protection des consommateurs ;
Assurer la protection de la santé et de la sécurité des citoyens ;
4. Vocabulaires métrologiques
La gestion de la fonction métrologique demande des connaissances relatives à son
vocabulaire, sa terminologie ou encore aux mathématiques. Dans ce qui suit, sont définies les
principales notions métrologiques tirées du 𝑉𝐼𝑀 (Vocabulaire International de la Métrologie).
4.1. Grandeur
On appelle grandeur toute propriété de la nature qui peut être quantifiée par la
mesure ou le calcul, et dont les différentes valeurs possibles s'expriment à l'aide d'un nombre
généralement accompagné d'une unité de mesure.
Exemple : longueur, temps, masse, température, pression, etc.
4.2. Mesurande
Le mesurande est ce que l’on souhaite mesurer. Exemple : Masse du corps 𝐴 soumis
aux conditions du laboratoire 𝑋.
4.3. Mesurage
Ensemble d’opérations ayant pour but de déterminer la valeur d’une grandeur.
4.5. Incertitude
Le mot « incertitude » signifie doute. Dans son sens plus large, « incertitude de mesure
» signifie doute sur la validité du résultat d'un mesurage. La définition formelle du terme
« incertitude de mesure », indiquée dans le 𝑉𝐼𝑀, est la suivante :
Incertitude de mesure : Paramètre, associé au résultat d'un mesurage, qui caractérise la
dispersion des valeurs qui pourraient raisonnablement être attribuées au mesurande.
Exemple :
Soit à mesurer la masse d'une personne avec un pèse-personne du commerce, une
seule montée sur la balance donne 72,6 𝑘𝑔, ici la grandeur à mesurer ou le mesurande est la
masse de la personne et le mesurage donne la valeur unique de 72,6 𝑘𝑔. Si l'opération est
reprise quatre fois, on aura finalement cinq valeurs (avec la première) qui pourraient être les
suivantes : 72,6 ; 72,9; 73 ; 72,5; 72,4 𝑘𝑔.
L'incertitude de mesure, est la dispersion des valeurs de la grandeur mesurée ou
mesurande. Dans l'exemple, on peut dire que l'étendue de la dispersion est de 73 − 72,4
(différence entre la valeur maximale et la valeur minimale de l'expérience), soit 0,6 𝑘𝑔.
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« Métrologie »
4.6. Étalon
« Réalisation de la définition d'une grandeur donnée, avec une valeur déterminée et
une incertitude de mesure associée, utilisée comme référence » (𝑉𝐼𝑀).
Dans la plupart des cas, l’étalon est créé à partir d’un matériau de référence pour
obtenir une grandeur donnée, avec une valeur déterminée et une incertitude de mesure
associée, utilisée comme référence. Exemples : Un mètre étalon, une cale étalon de 50 𝑚𝑚,
un kilogramme étalon.
Exemple :
Prenons l'étalonnage d'un thermomètre. Dans un four, à une température stabilisée,
nous plongeons deux thermomètres, un à étalonner et un étalon (thermomètre de référence,
accompagné d'un certificat d'étalonnage), et nous mesurons la température du four. Le
thermomètre étalon (ajusté) indique 25,30°𝐶, le thermomètre à étalonner indique 24,10°𝐶.
Nous avons alors : Θ(𝑡ℎ𝑒𝑟𝑚𝑜) = Θ(é𝑡𝑎𝑙𝑜𝑛) − 1,20°𝐶 , qui est une relation entre les
indications et les valeurs fournies par un étalon. C'est la première étape de la définition.
La seconde étape (𝑉𝐼𝑀), consiste à exploiter les résultats de la première. Il peut s'agir de trois
actions : la correction « manuelle » du résultat lu, la vérification du matériel ou l'ajustage du
matériel. La correction « manuelle » consiste à modifier la valeur lue, dans l'exemple
précédent, si le thermomètre mesure 20,60°𝐶, alors la température à prendre en compte est
20,60 + 1.20 = 21.80°𝐶.
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« Métrologie »
Méthode indirecte : C’est le relevé à l’aide d’un capteur de l’écart entre une pièce à
mesurer et un étalon (pièce de référence). Pour ce type de mesurage on utilise le
comparateur à cadran.
𝛿𝑙
CHAPITRE II
SYSTEME INTERNATIONAL DE
MESURE SI
1. Introduction
Le Système international d’unités (SI) est l’ensemble des unités de mesure constitué
des 7 unités de base associées aux 7 grandeurs de base. Il se complète par des unités dérivées
et des préfixes.
Les sept grandeurs de base sont : (1) longueur, (2) masse, (3) temps, (4) intensité
d'un courant électrique, (5) température thermodynamique, (6) quantité de matière et (7)
intensité lumineuse. Les unités de base sont la base sur lequel sont construites toutes les
unités utilisées pour exprimer quantitativement les grandeurs mesurées. Les étalons et
références de mesure sont des matérialisations de la grandeur mesurée.
Leurs définitions, à ce jour, sont les suivantes :
La seconde (symbole 𝒔) est l’unité de temps définie depuis 1967 comme la durée de
9 192 631 770 périodes de la radiation émise lors de la transition entre les deux
niveaux hyperfins de l’état fondamental de l’atome de césium 133.
Une horloge atomique au césium standard du commerce (Hewlet Packard 5071A)
présente une précision relative de 2. 10−13 .
Le mètre (symbole 𝒎) est l’unité de longueur correspondant à la distance parcourue par
la lumière pendant la durée 1/299 792 458 seconde. La vitesse de la lumière dans
le vide a été fixée à 299 792 458 𝑚/𝑠.
Initialement, le mètre était défini comme 1/10 000ème
de la longueur d’un quart de méridien terrestre entre
le pôle Nord et l’équateur.
Le kilogramme (symbole 𝒌𝒈) est l’unité de masse qui correspond encore à la masse de
l’étalon en platine irridié réalisé en 1889!
La précision relative maximale atteinte est de 10−6.
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« Métrologie »
L’ampère (symbole 𝑨) est l’unité de courant électrique. C’est l’intensité d’un courant
qui, maintenu dans deux conducteurs parallèles de longueur infinie, de section circulaire
négligeable et placés à une distance de 1 𝑚è𝑡𝑟𝑒 l’un de l’autre dans le vide, produirait
entre ces conducteurs une force égale à 2. 10−7 𝑛𝑒𝑤𝑡𝑜𝑛 𝑝𝑎𝑟 𝑚è𝑡𝑟𝑒.
Le kelvin (symbole K) est l’unité de température thermodynamique qui correspond à
une fraction 1/273,16 de la température thermodynamique du point triple de l’eau. On
peut convertir des degrés Celsius en degrés kelvin en appliquant la relation
mathématique suivante : °𝐶 = 𝐾 − 273,15.
La mole (symbole 𝒎𝒐𝒍) est l’unité de quantité de matière correspondant au nombre
d’atomes contenu dans 12 𝑔 de carbone 12 2. Ce nombre s’appelle le nombre
d’Avogadro et vaut 𝑁𝐴 = (6,022 137 ± 0,000 004). 1023 𝑚𝑜𝑙 −1 .
La candela (symbole 𝒄𝒅) est l’unité d’intensité lumineuse.
On n’entrera pas dans les détails de sa définition que nous nous n’aurons pas à utiliser
dans le cadre de ce cours.
2. Analyse dimensionnelle
La mesure ou le repérage d'une grandeur est étroitement liée à la dimension de cette
grandeur. Connaître la dimension d'une grandeur indique tout d'abord sa caractéristique
physique, chimique ou biologique (température, quantité de matière, angle, ...). L'analyse
dimensionnelle est une technique qui permet de déduire l'unité d'une grandeur à partir d'une
relation mathématique ou encore de vérifier l'homogénéité d'une équation. Ainsi, avant toute
application numérique sur une équation que l'on aura développée, il est primordial de vérifier
son homogénéité dimensionnelle. Aussi, la quantification d'une grandeur ayant une dimension
nécessite de préciser l'unité; l'analyse dimensionnelle constitue une aide pour déterminer la
dimension donc l'unité d'une grandeur calculée.
Équation aux dimensions : L'équation aux dimensions est définie comme étant
l'équation mathématique considérée dans laquelle les grandeurs ont été substituées par leur
dimension respective. Les dimensions sont alors mises entre crochet pour signifier qu'il s'agit
d'une équation aux dimensions.
𝑑𝑙
Exemple : Soit l'équation définissant la vitesse linéaire : 𝜗 = 𝑑𝑡 où 𝑑𝑙 et 𝑑𝑡 réfèrent à des
3. Unités dérivées
Le Tableau 1 présente quelques unités dérivées des quatre unités de base du système
international que sont le mètre, le kilogramme, la seconde et l’ampère.
Une analyse dimensionnelle est effectuée sur chacune des grandeurs : 𝐿 désigne une
longueur, 𝑀 une masse (à ne pas confondre avec le mètre!), 𝑇 un temps et 𝐼 une intensité
électrique.
4. Multiples et sous-multiples
Lorsqu’une unité s’avère trop grande ou trop petite, pour l’emploi envisagé, on utilise
des multiples ou des sous-multiples exclusivement décimaux. Ils sont obtenus en joignant un
préfixe, choisi (Tableau 2), au nom de l’unité.
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« Métrologie »
CHAPITRE III
TOLERANCES DIMENSIONNELLES
ET AJUSTEMENTS
2. Introduction et terminologie
Soit la cote 25.000 millimètres (𝑚𝑚) où aucun écart n'est toléré de part et d'autre de
la dimension de 25 𝑚𝑚, une cote avec une telle précision dimensionnelle ne peut pas être
obtenue par les procédés d'usinage conventionnels à cause de leur imprécision inévitable. Il
faut donc tolérer que la dimension effectivement réalisée soit comprise entre deux limites
admissibles proches de la cote désirée et compatibles avec le fonctionnement correct de la
pièce possédant cette cote. La différence entre ces deux limites admissibles sera appelée
l'INTERVALLE DE TELERANCE (𝐼𝑇).
Donc, sans affecter la fonction souhaitée de la pièce, la cote de 25.000 mentionnée ci-
dessus peut être tolérancée à l'intérieur de deux limites admissibles, par exemple :
limite admissible maximum = 25.030 𝑚𝑚;
limite admissible minimum = 24.980 𝑚𝑚.
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« Métrologie »
L'intervalle de tolérance sera donc : 25.030 − 24.980 = 0.050 𝑚𝑚, soit 50 𝜇𝑚 (avec
1 𝜇𝑚 = 10−3 𝑚𝑚 = 10−6 𝑚). Cette nouvelle cote avec tolérance va s'écrire comme suit :
25+30
−20
La Figure 7 montre la cote nominale (25.000) à partir de la quelle se situent les écarts
inférieur et supérieur qui définissent respectivement les dimensions admissibles minimale et
maximale de cette cote avec intervalle de tolérance.
Le procédé d'usinage choisi devra être capable de réaliser une cote de fabrication à l'intérieur
de cet intervalle de tolérance tel que situé autour de la cote nominale. Les cotes de fabrication
24.980, 24.995 et 25.020 seront donc des cotes de fabrication acceptables pour cet exemple.
3.1. Définition
Le système ISO définit un ensemble de tolérance à appliquer aux dimensions des
pièces lisses. Ces tolérances permettent de normaliser les AJUSTEMENTS (pièces mâles dans
pièces femelles).
s'appliquera intégralement à toutes les autres formes d'ajustements; par exemple les
ajustements entre deux faces parallèles : largeur de rainure, épaisseur de clavette, ...
3.2. Principe
Un ajustement entre un arbre (pièce mâle) et un alésage (pièce femelle) est
représenté à Figure 9, chacune des deux pièces a la même cote nominale par rapport à
laquelle sont situés les écarts respectifs.
L
(a) (b)
Figure 9 : Représentation d'un ajustement avec jeu.
La Figure 9(a) montre une vue frontale de l'ajustement. La ligne 𝐿, ligne de contact
entre l'arbre et l'alésage, sera la ligne de référence commune à l'arbre et à l'alésage.
La Figure 9(b) représente latéralement l'ajustement où la dimension nominale est la
LIGNE ZERO. A partir de cette ligne se situent les écarts admissibles de l'arbre et de l'alésage.
Dans l'exemple de la figure, les deux écarts de l'alésage sont positifs et les deux écarts de
l'arbre sont négatifs :
écart supérieur (𝐸𝑆) = 𝐷𝑚𝑎𝑥 − 𝐷𝑛𝑜𝑚
ALESAGE {
écart inférieur (𝐸𝐼) = 𝐷𝑚𝑖𝑛 − 𝐷𝑛𝑜𝑚
4. Ajustements
+9 µm ligne zéro
50.000
arbre
ALESAGE
référence
Un écart de cote positif signifie du jeu tandis qu'un écart négatif signifie serrage.
Écart de cote
> 0, JEU
< 0, SERRAGE
ALESAGE
Ligne zéro
Cote
nominale
arbre
a. Ajustements associés
Afin de réduire le nombre d'ajustements possibles, ce que diminue par le fait même le
nombre d'outils à usiner (exemple : alésoirs), le système ISO permet de choisir des
ajustements associés à l'arbre ou à l'alésage.
Ajustements associés à l'arbre (Figure 15) : la position de l'intervalle de tolérance de
tous les arbres est donnée par la lettre minuscule ℎ (tangence inférieure à la ligne zéro).
L'ajustement désiré est obtenu en faisant varier la position de l'intervalle de tolérance de
l'alésage.
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« Métrologie »
Les ajustements associés à l'arbre sont réservés à des applications bien définies
comme par exemple le montage des bagues extérieures de roulements à billes. Les
ajustements associés à l'alésage sont plus fréquemment employés.
Les ajustements associés à l'alésage doivent être employés dans tous les cas où cela est
possible car il est plus facile de réaliser différentes positions de tolérance sur un arbre que
dans un alésage. L'alésage est généralement terminé par un outil affuté (alésoir) tandis que
l'arbre est directement réalisé sur une machine qui présente plus de flexibilité quant au
réglage de l'outil de coupe.
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« Métrologie »
Remarque 1 :
42 𝐻7 / f6 est un ajustement associé à l'alésage;
42 𝐾8 / ℎ7 est un ajustement associé à l'arbre.
Remarque 3 : Du fait qu'un arbre soit plus facile à réaliser qu'un alésage, on associe
habituellement un alésage de qualité donnée avec un arbre de qualité voisine supérieure.
Exemples : 42 𝐻7 / f6 et 32 𝐻8 / 𝑔6 sont suggérés plutôt que 12 𝐻6 / 𝑛8.
Exercice :
Un concepteur désire réaliser un ajustement glissant dont la cote nominale est
65 𝑚𝑚 et les jeux extrêmes 10 et 60 𝜇𝑚. Quel ajustement associé à l'alésage suggérez-vous?
Solution :
Ajustement associé à l'alésage signifie que 𝐷𝑚𝑖𝑛 = 65.000
Ecart de cote mini = 𝐷𝑚𝑖𝑛 − 𝑑𝑚𝑎𝑥
10 𝜇𝑚 = 65.000 − 𝑑𝑚𝑎𝑥 ⇒ 𝑑𝑚𝑎𝑥 = 64.990 ou 65−10
Au Tableau 4 , 𝑔5 et 𝑔6 donnent un écart maxi de −10 𝜇𝑚.
Essayons les deux solutions dans le groupe 𝐻6 et 𝐻7
𝐻6 / 𝑔5 alésage 65+19 −10
+0 et arbre 65−23
Jeu mini = 10 𝜇𝑚
Jeu maxi = 23 + 19 = 42 𝜇𝑚
Cet ajustement présente un excès de précision inutile car le jeu maxi permis est 60 𝜇𝑚.
𝐻7 / 𝑔6 alésage 65+30 −10
+0 et arbre 65−29
Jeu mini = 10 𝜇𝑚
Jeu maxi = 30 + 29 = 59 𝜇𝑚
Cet ajustement offre des jeux très proches des jeux extrêmes souhaités.
Réponse : 65 𝐻7 / 𝑔6 .
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CHAPITRE IV
TOLERANCES GEOMETRIQUES
1. Introduction
Le fonctionnement d’une pièce mécanique peut être affecté par quatre défauts
majeurs qui ne peuvent pas être totalement évités mais au moins tolérancés. Ces défauts
appliqués à un cas particulier sont présentés au Tableau 5.
Tolérance dimensionnelle
Ecart de la cote 𝑐
(chapitre 3)
Critère de rugosité : 𝑅𝑎
Défaut d’état de surface
(chapitre 5)
Tolérance de forme
Défaut de forme
(chapitre 4)
2. Terminologie
Avant de décrire chaque défaut géométrique en détail, certaines définitions doivent
être apportées. La Figure 17 reprend la pièce du Tableau 5 avec ces défauts géométriques à
partir desquels pourront être définis :
(idéale, dessinée)
(associé à la
surface réelle)
(𝐴)
La surface de référence : c'est la surface 𝐴 de la figure par rapport à laquelle sont basées
les cotations dimensionnelles et géométriques de la surface à étudier. Noter que la
surface de référence est désignée par un triangle noirci : ( ou );
Cette terminologie, appliquée ici à des surfaces, s'emploie aussi bien à des lignes, des
axes, des cylindres et des cônes qui seront appelés dans le texte ELEMENTS.
3.3. Applications
Une pièce mécanique dessinée comprend des éléments fonctionnels qui sont
tolérancés géométriquement par rapport à des éléments de référence. Ces deux types
d'éléments ainsi que leur correspondance doivent être clairement identifiés sur le dessin.
Exemple :
Tout comme les tolérances de forme, les tolérances associées sont présentées en
détail dans les tableaux suivant ou ℎ est toujours la tolérance maximale permise exprimé en
𝑚𝑚.
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« Métrologie »
CHAPITRE V
LES ETATS DE SURFACE
(juste en avoir des notions)
Un joint torique est un joint en forme de tore (tube courbé refermé sur lui-même). Son
utilisation peut être statique ou dynamique.
Défaut d’ordre 1 : Ils correspondent aux défauts géométriques des surfaces : planéité,
rectitude, circularité,… (Voir le chapitre précédent) ;
Défaut d’ordre 2 : (Figure 23) Ils sont relatifs aux ondulations, sortes de collines et de
vallées successives, inscrites dans le profil et engendrées par les vibrations, déformations des
machines, broutements*, traitements thermiques, … ;
Défaut d’ordre 3 : (Figure 23) ce sont les stries de rugosité, sortes de sillons tracés avec
régularités dans le relief des ondulations par les outils de coupe ;
Défauts d’ordre 4 : plus irréguliers, parfois accidentels, ils correspondent à des
arrachements, fentes, …
*Les vibrations auto régénérés en usinage est un phénomène qui affecte d'une manière
négative l'état de surface des pièces usinées. Ce phénomène est connu sous le nom de broutage.
Pas moyen de l’ondulation 𝐴𝑊 : Moyenne arithmétique des longueurs 𝐴𝑊𝑖 des motifs
d’ondulation à l’intérieur de la longueur d’évaluation.
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« Métrologie »
𝑛
𝐴𝑊1 + 𝐴𝑊2 + ⋯ + 𝐴𝑊𝑛 1
𝐴𝑊 = = ∑ 𝐴𝑊𝑖
𝑛 𝑛
𝑖=1
Pas moyen de rugosité 𝐴𝑅 : Moyenne arithmétique des longueurs 𝐴𝑅𝑖 des motifs de
rugosité à l’intérieur de la longueur d’évaluation.
𝑛
𝐴𝑅1 + 𝐴𝑅2 + ⋯ + 𝐴𝑅𝑛 1
𝐴𝑅 = = ∑ 𝐴𝑅𝑖
𝑛 𝑛
𝑖=1
𝑛
|𝑧1 | + |𝑧2 | + ⋯ + |𝑧𝑛 | 1 1 𝐿
Rugosité ∶ 𝑅𝑎 = = ∑|𝑧𝑖 | = ∫ |𝑧(𝑥)|𝑑𝑥
𝑛 𝑛 𝐿 0
𝑖=1
𝑅𝑎 est la moyenne arithmétique, sur une longueur de base, de toutes les distances 𝑧𝑖
entre ligne moyenne et profil. 𝑅𝑎 caractérise le 𝑧 moyen du profil.
Valeurs de 𝑅𝑎 normalisées en 𝜇𝑚 (à utiliser prioritairement pour les inscriptions) :
50 − 25 − 12,5 − 6,3 − 3,2 − 1,6 − 0,8 − 0,4 − 0,2 − 0,1 − 0,05 − 0,025 − 0,0125.
La Figure 28 contient beaucoup d’informations qui seront très utiles pour le choix des
procédés d’usinage. A cette étape du cours, il est intéressant de porter son attention sur
certaines remarques :
𝑅𝑎 > 6.3 : spécifications peu sévères, correspondant à ce qu’il est possible d’obtenir
avec un grand nombre de pièces brutes, sans usinage ;
Avec des procédés d’usinages conventionnels come le fraisage et le tournage, il est
possible d’obtenir directement des rugosités moyenne de 𝑅𝑎 = 3.2 à 1.6 𝜇𝑚 dépendant
de l’outil choisi ;
Si une rugosité avec 𝑅𝑎 = 0.8 à 0.4 𝜇𝑚 est à obtenir, il faudra faire appel à la
rectification après les usinages de tournage ou de fraisage car la rectification ne permet
pas de retirer beaucoup de matière. Ces tournage ou fraisage n’auront pas à donner un
bon état de surface car cet état de surface ne sera pas final. Pour cette raison, il est
suggéré de travailler ECONOMIQUEMENT lorsqu’un procédé d’usinage n’est pas final.
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CHAPITRE VI
MESURES ET CONTROLES
1. Introduction
La métrologie en mécanique est l'ensemble des moyens techniques utilisés pour la
mesure et le contrôle de pièces mécaniques. Elle permet de déterminer la conformité des
produits, mais elle participe aussi à l’amélioration de la qualité. En effet, on ne peut valider
une action sur un procédé qu’en vérifiant le résultat de cette action par une mesure.
Les mesures et/ou les contrôles de pièces mécaniques s’effectuent en respectant les
conditions suivantes :
Température ambiante de la pièce à contrôler et des instruments de mesures voisine de
20°C;
Pièce à contrôler propre;
Précision des appareils de mesures impose :
manipulation soignée (pas de choc);
entretien régulier et approprié;
rangement systématique après utilisation.
Précision de mesures
Si la règle est toujours graduée en 𝑚𝑚, il n'en est pas de même pour le vernier. Celui-
ci, gravé sur le coulisseau, a une graduation particulière dont le nombre de divisions va
déterminer la précision de lecture du calibre à coulisse.
Le vernier au 𝟏/𝟏𝟎è𝒎𝒆 possède 10 graduations égales ;
Précision du 1/10è𝑚𝑒 = 0.1 𝑚𝑚.
Le vernier au 𝟏/𝟐𝟎è𝒎𝒆 possède 20 graduations égales ;
Précision du 1/20è𝑚𝑒 = 0.05 𝑚𝑚.
Le vernier au 𝟏/𝟓𝟎è𝒎𝒆 possède 50 graduations égales ;
Précision du 1/50è𝑚𝑒 = 0.02 𝑚𝑚.
Principe de lecture :
1. Lire le nombre entier en 𝑚𝑚, à gauche du zéro du vernier ;
2. Localiser la graduation du vernier (une seule possibilité) qui coïncide avec une
graduation quelconque de la règle ;
3. Ajouter les 𝑚𝑖𝑙𝑙𝑖𝑚è𝑡𝑟𝑒𝑠, les 1/10è𝑚𝑒, 1/20è𝑚𝑒 ou 1/50è𝑚𝑒, selon les cas, pour
obtenir la mesure exacte.
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Exercice de lecture :
b. Micromètre (Palmer)
Le micromètre (Figure 32) est un instrument beaucoup plus précis que le pied à
coulisse. Grâce à la touche mobile à vis micrométrique au pas de 0,5 mm, la précision de
lecture est de 1/100è𝑚𝑒 de 𝑚𝑚. D'autre part :
Les erreurs résultant de l'inégalité de pression de l'appareil sur les pièces à mesurer se
trouvent éliminées par le système de friction;
Les déformations de l'appareil sont négligeables, le corps pouvant avoir une section
suffisante pour rendre toute flexion impossible;
Les incertitudes de lecture sont très faibles, puisqu'une variation de cote de 1/100è𝑚𝑒
de 𝑚𝑚 nécessite la rotation de la douille de la valeur d'une division, équivalent environ
à 1 𝑚𝑚 en longueur développée.
Figure 32 : Micromètre.
Principe de lecture :
1. 1ère étape - la lecture des millimètres : la lecture des mm et 1/2 mm s’effectue sur le
fourreau, dans le cas ci-dessous la lecture est de 7,5 𝑚𝑚.
2. 2ème étape - la lecture des 1/100è𝑚𝑒 de 𝑚𝑚 (0.01 𝑚𝑚) : la lecture des 1/100è𝑚𝑒 de
mm s’effectue sur le tambour gradué, dans le cas ci-dessous la lecture est de
18/100 𝑚𝑚.
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« Métrologie »
Le sens de lecture du tambour gradué est dans le sens contraire des aiguilles d’une
montre.
Lecture : 13,12 𝑚𝑚
Lecture : 10,25 𝑚𝑚
Lecture : 8,55 𝑚𝑚
a. Comparateurs
Les comparateurs ou amplificateurs (Figure 35) enregistrent les différences de cotes
entre les différents points d'une pièce ou entre les pièces à mesurer et les étalons (pièces
types ou combinaison de cales). La précision et la sensibilité de ces appareils dépend pour
beaucoup de la constance et du peu d'intensité de la pression qu'exerce leur touche mobile
sur la pièce à mesurer. Nous nous limiterons au comparateur à amplification mécanique.
faut faire avancer le comparateur sur son socle en laissant la pièce immobile ou la pièce en
laissant le comparateur immobile.
Socle
Figure 36 : Principe de mesure d'un écart de rectitude avec un comparateur.
CHAPITRE VII
CARACTERISTIQUES
METROLOGIQUES DES APPAREILS
DE MESURES
1. Introduction
La question que tout le monde se pose face à un résultat de mesure ou d’essai est la
suivante : quelle confiance puis-je avoir dans ce résultat?
L’incertitude a donc pour but de «chiffrer cette confiance» ; elle traduit la dispersion des
valeurs associées au mesurande. Elle doit être établie de manière raisonnable et s’exprime
sous forme d’un écart-type. Le but ultime de cette incertitude est de fixer un intervalle que
l’on aimerait le plus étroit possible et dont on espère que la valeur vraie du mesurande y soit
incluse. D'une façon générale la métrologie a pour but de définir la valeur de grandeurs
physiques avec un degré d'incertitude aussi faible que nécessaire.
Si l’on considère la mesure d’une grandeur réelle 𝑋, le résultat brut de cette mesure
𝑋𝑖 , la valeur fournie par l’appareillage utilisé, sera toujours entachée d’une erreur 𝑒. Pour se
convaincre de la validité de cette affirmation, il suffirait de demander à 𝑛 personnes de
mesurer de façon totalement indépendante une grandeur réelle 𝑋 donnée, on constaterait
alors que l’on obtiendrait 𝑛 résultats 𝑋𝑖 différents (Figure 38), ce qui signifie qu’aux moins 𝑛 −
1 personnes ont commis une erreur en effectuant leur mesure. Les raisons de ces erreurs
proviennent essentiellement de l’imperfection des processus mis en œuvre pour réaliser les
mesures.
Nous aurons donc pour chaque mesure 𝑋 = 𝑋𝑖 − 𝑒𝑖 . La valeur de l’erreur étant par
définition inconnue, ceci entraîne que la valeur de la grandeur réelle 𝑋 est rigoureusement
inaccessible. Par contre l’analyse des causes de l’erreur de mesure et des résultats des
différentes mesures réalisées peuvent nous permettre d’estimer une valeur d’étendue 2𝑈,
l’incertitude de la mesure (on appelle conventionnellement 𝑈 l’incertitude élargie) telle que
nous ayons :
𝑋𝑖 − 𝑈 ≤ 𝑋 ≤ 𝑋𝑖 + 𝑈
Nous voyons donc que pour être exploitable, le résultat d’une mesure doit
impérativement comprendre les trois composantes suivantes :
Une valeur numérique chiffrant le résultat de la mesure ;
L’indication de l’unité dans laquelle est exprimé ce résultat ;
L’étendue U de l’incertitude élargie sur le résultat exprimé.
𝑹é𝒔𝒖𝒍𝒕𝒂𝒕 𝒅𝒆 𝒍𝒂 𝒎𝒆𝒔𝒖𝒓𝒆 = 𝑽𝒂𝒍𝒆𝒖𝒓 𝒂𝒏𝒏𝒐𝒏𝒄é𝒆 ± 𝒊𝒏𝒄𝒆𝒓𝒕𝒊𝒕𝒖𝒅𝒆 [𝒖𝒏𝒊𝒕é𝒔]
Il est donc fondamental de savoir d’où provient l’erreur pour pouvoir évaluer l’incertitude et
son étendue.
a. Fidélité
Une méthode est fidèle lorsqu’elle donne toujours le même résultat ou des résultats
voisins si on la répète sur le même échantillon. Elle caractérise la dispersion des mesures 𝑋𝑖
2
d'une même grandeur. On en définit l'écart type 𝜎𝑛−1 ou la variance 𝜎𝑛−1 :
∑𝑛𝑖=1(𝑋𝑖 − 𝑋̅)2
𝜎𝑛−1 = √
𝑛−1
𝑋
avec : 𝑋̅ = ∑𝑛𝑖=1 𝑛𝑖 est la moyenne des 𝑋𝑖 .
b. Justesse (exactitude)
Étroitesse d'accord entre le résultat d’une mesure et la valeur attendue (CIBLE ou
̅ d'un grand nombre
valeur réputée vraie). Une méthode est réputée juste quand la moyenne X
de mesures 𝑋𝑖 est confondue avec la valeur 𝑋 du mesurande, quelle que soit la dispersion.
L'erreur de justesse 𝐽 est définie par : 𝐽 = 𝑋̅ − 𝑋
a. Erreur systématique
Elle est pratiquement constante ou évolue lentement et régulièrement en fonction des
conditions expérimentales. Par exemple le décalage du zéro sur un appareil à aiguille qui n'a
pas été calibré, introduit une erreur systématique :
C'est une erreur qui ne dépend pas de la valeur de la grandeur mesurée :
𝐸𝑟𝑟𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑧é𝑟𝑜 = 𝑉𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑑𝑒 𝑥 𝑞𝑢𝑎𝑛𝑑 𝑋 = 0
A. Fahsi, FST BM, 2023/2024 47
« Métrologie »
Un autre exemple d'une erreur systématique, l'erreur d'échelle (gain) : C'est une
erreur qui dépend de façon linéaire de la valeur de la grandeur mesurée. Cette erreur est due
à la qualité de l’opération d’étalonnage.
b. Erreur aléatoire
Elle fluctue de manière imprévisible lorsqu'un mesurage est répété dans des
conditions maintenues aussi constantes que possible.
Par exemple les erreurs dues aux conditions extérieures (température, pression, humidité, …),
les erreurs dues à des signaux parasites.
Par exemple : L’erreur de linéarité où la caractéristique n’est pas une droite.
∆𝐿 0,1
Pour l'exemple : = = 0,012, soit 1,2 %.
𝐿 8,2
La répartition des mesures est représentée sur l’histogramme ci-dessous : diagramme bâton
représentant la fréquence ou l’effectif correspondant aux différentes valeurs mesurées.
a. Incertitudes de type A
On dispose d’un nombre limité 𝑛 de mesures d’une même grandeur 𝑋 : 𝑥1 , 𝑥2 , … , 𝑥𝑛
réparties approximativement selon une distribution gaussienne.
Meilleur estimateur de la valeur vraie : moyenne 𝑥.
Si on refait d’autres séries de 𝑛 mesures les moyennes et les écarts-types auront des
valeurs dispersées; on démontre dans les cours de statistiques que les meilleurs estimateurs
pour les grandeurs suivantes sont :
Écart-type expérimental (sur la série de mesures) :
∑𝑛𝑖=1(𝑥𝑖 − 𝑥)2
𝑠 = 𝜎𝑛−1 = √
𝑛−1
𝒏 2 3 4 5 6 7 8 9 10
𝒌𝟗𝟓 12,70 4,30 3,18 2,78 2,57 2,45 2,37 2,31 2,26
𝒌𝟗𝟗 63,70 9,93 5,84 4,60 4,03 3,71 3,50 3,36 3,25
n 12 14 16 18 20 30 50 100 ∞
𝒌𝟗𝟓 2,20 2,16 2,13 2,11 2,09 2,04 2,01 1,98 1,96
𝒌𝟗𝟗 3,11 3,01 2,95 2,90 2,86 2,76 2,68 2,63 2,57
Tableau 6 : Coefficient de Student.
A. Fahsi, FST BM, 2023/2024 51
« Métrologie »
b. Incertitudes de type B
On dispose d’une seule mesure étude statistique impossible.
On détermine une incertitude-type 𝑢 résultant généralement de la composition des
incertitudes-type suivantes :
𝑢𝑙𝑒𝑐𝑡𝑢𝑟𝑒 = incertitude-type due à la lecture sur l’instrument;
𝑢𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑟𝑢𝑐𝑡 = incertitude-type liée aux caractéristiques l’appareil, donnée par le
constructeur;
𝑢𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒 = autres incertitudes-types éventuellement disponibles.
Calcul de 𝑢 à partir de :
𝑢2 = (𝑢𝑙𝑒𝑐𝑡𝑢𝑟𝑒 )2 + (𝑢𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑟𝑢𝑐𝑡 )2 + (𝑢𝑎𝑢𝑡𝑟𝑒 )2
On peut ensuite calculer l’incertitude élargie :
𝑈 = 𝑘95 . 𝑢𝑛 = 2𝑢, au niveau de confiance 95 %.
On suppose que 𝑘 = 2 correspond à un niveau de confiance de 95 % (voir le paragraphe 3.3).
Les incertitude-type 𝑢𝑙𝑒𝑐𝑡𝑢𝑟𝑒 et 𝑢𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡𝑟𝑢𝑐𝑡 , qui sont toujours des écart-types, sont
calculées en formulant une hypothèse sur la loi de distribution associée à la mesure.
La lecture sur l’instrument ou les données du constructeur permet de donner un
intervalle selon :
(𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑙𝑢𝑒) – 𝑎 < (𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑙𝑢𝑒) < (𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑙𝑢𝑒) + 𝑎
A. Fahsi, FST BM, 2023/2024 52
« Métrologie »
Exemples :
Exemples 𝒂
Lecture sur une règle graduée ou un vernier moitié du plus petit intervalle
Lecture sur l’échelle graduée d’un appareil analogique moitié du plus petit intervalle
Remarques :
Exemples de calculs d’incertitudes de type B : Calculer pour chacun des exemples l’incertitude-
type 𝑢, l’incertitude élargie 𝑈, et l’incertitude relative sur la mesure.
Présenter le résultat sous la forme : 𝑦 = 𝑣𝑎𝑙𝑒𝑢𝑟 𝑙𝑢𝑒 𝑈 au niveau de confiance 95%.
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« Métrologie »
2
𝑢 = √𝑢𝑙𝑒𝑐𝑡𝑢𝑟𝑒 2
+ 𝑢𝑐𝑜𝑛𝑠𝑡 0,0230
Incertitude élargie :
(𝑡𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛) = 𝑈 = 𝑘95 . 𝑢 = 2𝑢 = 0,0460 𝑉 0,05 𝑉, niveau de confiance 95 %.
Bilan :
𝑡𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛 𝑚𝑒𝑠𝑢𝑟é𝑒 = (1,95 0,05) 𝑉, au niveau de confiance 95 %.
∆(𝑡𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛)
Incertitude relative : 𝑡𝑒𝑛𝑠𝑖𝑜𝑛
× 100 = 2,56 %, au niveau de confiance 95 %.
Incertitude-type sur 𝐿 :
0 + 𝑢𝑙𝑒𝑐𝑡 1 0,029 𝑐𝑚
2 2
𝑢 = √𝑢𝑙𝑒𝑐𝑡
Que devient l’incertitude si l’on estime que l’erreur de lecture n’est pas égale à 1/2
division, mais à 1/4 de division?
2 2 2
𝑢 = √𝑢𝑙𝑖𝑛é𝑎𝑟𝑖𝑡é + 𝑢𝑙𝑖𝑛é𝑎𝑟𝑖𝑡é + 𝑢𝑙𝑒𝑐𝑡 = 0,0246 𝑔
Remarques :
Si le constructeur précise « é𝑐𝑎𝑟𝑡 − 𝑡𝑦𝑝𝑒 𝑑𝑒 𝑙𝑖𝑛é𝑎𝑟𝑖𝑡é = 0,03 𝑔 », on écrit :
𝑢𝑙𝑖𝑛é𝑎𝑟𝑖𝑡é = 0,03 𝑔;
S’il précise « 𝑖𝑛𝑐𝑒𝑟𝑡𝑖𝑡𝑢𝑑𝑒 é𝑙𝑎𝑟𝑔𝑖𝑒 = 0,03 𝑔 », on écrit : 𝑢𝑙𝑖𝑛é𝑎𝑟𝑖𝑡é = 0,03/2 𝑔
(hypothèse 𝑘 = 2);
Si le constructeur ajoute un écart-type de répétabilité, on le prend aussi en compte dans
le calcul de 𝑢(𝑔𝑙𝑜𝑏𝑎𝑙), toujours en additionnant des carrés.
Incertitude-type construction :
u𝑐 = 0,05/√3 = 0,0289 𝑚𝐿 (Distribution rectangulaire)
Erreur maximale de lecture :
𝑎𝑙 = (1/2) (𝑝𝑙𝑢𝑠 𝑝𝑒𝑡𝑖𝑡 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑣𝑎𝑙𝑙𝑒) = 0.1/2 = 0,05 𝑚𝐿
Incertitude-type sur la lecture :
𝑎𝑙 0,05
𝑢𝑙 = = = 0,0204 𝑚𝐿 (Distribution triangulaire)
√6 √6
Incertitude élargie :
𝑉 = 𝑈 = 𝑘95 . 𝑢 = 2𝑢 = 0,082 0,1 𝑔, niveau de confiance 95 %.
Finalement :
𝑉 = (12,6 0,1) 𝑚𝐿, au niveau de confiance 95 %.
A. Fahsi, FST BM, 2023/2024 56
« Métrologie »
Exemple 1 :
La température 𝑇 d’un gaz, se comportant comme un gaz parfait, dans un réservoir
peut être calculée à partir des mesures de la pression 𝑃, du volume 𝑉 et du nombre de mole 𝑛
grâce à la relation suivante :
𝑃𝑉 = 𝑛𝑅𝑇
Les valeurs mesurées sont : 𝑃 = 2,165 𝑀𝑃𝑎 , 𝑉 = 2,77 𝐿 et 𝑛 = 1,00 𝑚𝑜𝑙 , avec des
incertitudes-types : 𝑢𝑃 = 0,001 𝑀𝑃𝑎, 𝑢𝑉 = 0,01 𝐿, 𝑢𝑛 = 0,01 𝑚𝑜𝑙.
L’incertitude sur la valeur de la constante des gaz parfaits est supposée nulle ( 𝑅 =
8,314 𝐽/(𝑚𝑜𝑙. 𝐾)).
Calculer 𝑇 et son incertitude-type 𝑢 𝑇 , puis calculer son incertitude élargie 𝑈 (ou Δ𝑇). On
suppose que les variables 𝑃, 𝑉 et 𝑛 sont indépendantes.
𝑃𝑉 2,165. 106 × 2,77. 10−3
𝑇= = ≃ 721,32 𝐾
𝑛𝑅 1 × 8,314
𝑢𝑇 2 𝑢𝑃 2 𝑢𝑉 2 𝑢𝑛 2
( ) =( ) +( ) +( )
𝑇 𝑃 𝑉 𝑛
Incertitude-type :
2 2
0,001. 106 0,01. 10−3 0.01 2
𝑢 𝑇 = 721,32√( ) + ( ) + ( ) ≃ 7,68 𝐾
2,165. 106 2,77. 10−3 1,00
Exemple 2 :
Calcul d’une résistance avec la loi d’Ohm 𝑅 = 𝑉⁄𝐼 .
Valeurs mesurées : 𝑉 = 10,00 𝑉; 𝐼 = 127,40 𝑚𝐴
Incertitudes-types déjà déterminées : 𝑢𝑉 = 0,06 𝑉; 𝑢𝐼 = 0,80 𝑚𝐴
Calculer 𝑅 et son incertitude-type 𝑢𝑅 (avec la formule pour les incertitudes-types relatives),
puis calculer son incertitude élargie 𝑈 (ou Δ𝑅).
𝑉 10,00
𝑅= = ≃ 78,49 𝛺
𝐼 0,1274
2 2
𝑢𝑅 ⁄𝑅 = √(𝑢𝑉 ⁄𝑉) + (𝑢𝐼 ⁄𝐼) , 𝑢𝑉 ⁄𝑉 = 0,006, 𝑢𝐼 ⁄𝐼 = 0,00628
𝑢𝑅 ⁄𝑅 = 0,00869 𝑢𝑅 = 0,682 Ω
d’où : 𝛥𝑅 = 𝑈 = 𝑘. 𝑢𝑅 avec 𝑘 = 2 au niveau de confiance 95% , soit : 𝛥𝑅 = 1,36 Ω.
Finalement :
𝑅 = (78,49 ± 1,36) Ω (niveau de confiance 95 %).
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« Métrologie »
4. Chiffres significatifs
4.1. Définition
Les chiffres significatifs d’une mesure sont les chiffres certains et le premier chiffre
incertain.
Exemples :
Pour une mesure, avec une règle graduée en cm, on donne L = 5 cm : un chiffre
significatif, c’est un chiffre incertain.
Pour une deuxième mesure, avec une règle graduée en 𝑚𝑚, on donne 𝐿 = 5,3 𝑐𝑚 :
deux chiffres significatifs, le 5 est un chiffre certain alors que le 3 est le premier chiffre
incertain.
Pour la mesure du volume, on a 𝑉 = 12,6 𝑚𝐿 : trois chiffres significatifs, 1 et 2 sont
des chiffres certains alors que le 6 est le premier chiffre incertain, à cause de la
précision de la burette graduée au 1/10è𝑚𝑒 de 𝑚𝐿.
Par exemple, on dit que 2,000 a 4 chiffres significatifs, 5,06 a 3 chiffres significatifs
tandis que 0,002 n'a qu'un chiffre significatif. En effet, les zéros à l’extrême gauche d’un
nombre ne sont pas significatifs, ils ne sont là que pour donner un ordre de grandeur.
Une donnée scientifique devrait toujours être accompagnée de son incertitude. Dans
ce cas :
L’incertitude comporte au maximum 2 chiffres significatifs;
Les chiffres significatifs de la grandeur ne dépassent pas la précision donnée par
l’incertitude.
Exemples :
𝑆 = 24,538 𝑚2 ± 0,3 𝑚2 : incorrect écrire : …………………… ;
𝑃 = 10,2 𝑁 ± 0,1 𝑁 : correct ;
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« Métrologie »