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Tribune

Holocauste au Congo : la Bible de la haine faite de


mensonges, faussetés et confusions
Belhar Mbuyi, Thomas Gamakolo, Percy Tambwe
Finance-cd.org, 21 août 2023

Introduction et de cheptels, entre autres atrocités. Nous


souhaitons vivement que justice soit rendue
Notre objectif est d’analyser le livre Holo- à toutes les victimes de ces crimes, en toute
causte au Congo, la dernière publication du impartialité.
polémiste franco-camerounais Charles Ona-
na, à la lumière de faits historiques avérés,
tels que nous les avons vécus et tels qu’ils Une thèse indéfendable
peuvent être sourcés de manière non équi-
voque. D’entrée de jeu, le titre de l’ouvrage ap-
Nous devons préciser ici que seul le Congo pelle à un questionnement sémantique. En
nous intéresse. Nous ferons donc l’impasse sur effet, le terme « holocauste » désigne origi-
les accusations qui sont portées contre des nellement un sacrifice d’animaux du culte hé-
pays voisins comme l’Ouganda, le Burundi et, breux pour l’expiation des péchés. Mais, de-
surtout, le Rwanda. Nous n’aborderons ces puis la deuxième guerre mondiale, il désigne
accusations que si l’auteur les lie directement également l’entreprise d’extermination systé-
à une communauté congolaise. matique du peuple juif par l’Allemagne nazie
Cette tribune n’est nullement un déni des qui a conduit à la disparition d’entre cinq et
crimes qui ont été commis en RDC. Il est in- six millions de Juifs, soit les deux tiers des
déniable qu’à partir du début de la décennie Juifs d’Europe et 40 % des Juifs du monde
1990, la RDC a été le théâtre de nombreuses entier. Ce terme se justifie-t-il dans le cas du
violations des droits de l’homme, dont des Congo ? Quel (s) est (sont) l’Etat (les Etats)
actes d’épuration ethnique, des massacres, qui aurait entrepris une telle entreprise d’ex-
des viols massifs, des déracinements de po- termination systématique du peuple congo-
pulation, ainsi que des destructions de biens lais, exterminé « en tant que tel » ? La thèse

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se penche sur les faits.


Ainsi, lorsqu’un journaliste de la radio
congolaise Top Congo lui a demandé d’où il
tenait le chiffre de 10 millions de morts, M.
Onana, qui se définit pourtant comme journa-
liste d’investigation, a été totalement désar-
mé, incapable d’en expliquer la source, se ré-
fugiant en dernier lieu, après moult balbutie-
ments, derrière le président Tshisekedi qui a
cité ce chiffre dans l’un de ses discours. Mais,
M. Onana tient-il réellement ce chiffre du
président Félix Tshisekedi ? Rien n’est moins
sûr !
En effet, dans l’avant-propos de son livre,
Onana écrit (p. 16) : « En 2010, on parlait
déjà de 10 millions de morts pour une guerre
qui a commencé secrètement en 1994 mais of-
ficiellement en 1997 ». Donc, Onana affirme
être au courant de ce chiffre depuis 2010,
c’est-à-dire longtemps avant la prise de pou-
voir du président Tshisekedi. Alors, comment
peut-il s’avérer à ce point incapable d’expli-
quer l’origine d’un tel chiffre ? Il nous paraît
clair que le chiffre même sur lequel il se base
pour donner ce titre grandiloquent à son livre
ne repose sur rien. De même, deux autres
chiffres paraissent ressortir de la même légère-
té qui caractérise l’auteur : le viol de 500 000
de Charles Onana tout au long de son livre femmes, et 110 000 Km2 de forêts congolaises
repose sur cette base : il y aurait eu au Congo qui auraient été dévastées. D’où tient-il ces
10 millions de morts, 500 000 femmes violées chiffres ? Forêts dévastées par qui, dans quel
et 110 000 Km2 de forêts dévastées. Bien en- but, et dans quelle (s) province (s) ? Nous
tendu, tout cela serait, selon M. Onana, le fait avons lu tout son livre, M. Onana ne brandit
d’une volonté des Tutsi congolais et du gou- nulle part aucune source pour sous-tendre ces
vernement rwandais soutenus par les Améri- assertions. Nous ne pouvons pas, à ce stade,
cains et les Britanniques, savamment mise en juger de la crédibilité de ses arguments, car
œuvre pour détruire le Congo et son peuple. les arguments n’existent même pas. Malgré la
Une thèse impossible à défendre lorsqu’on prétention de l’auteur d’avoir découvert des
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soi-disant archives qu’il fait parler, en réalité liés à leur citoyenneté.


son livre est fait d’une déclamation d’oracles Charles Onana écrit : « Tout commence
sans aucune source vérifiable. en 1971 lorsque le président Mobutu signe
l’ordonnance-loi n° 71/020 du 20 mars 1971
ainsi libellé : ”Les personnes originaires du
Une méthodologie dou- Rwanda-Urundi établies au Congo à la date
du 30 juin 1960 sont réputées avoir la na-
teuse tionalité zaïroise à la date susdite”. Ce texte
devient immédiatement l’acte fondateur du
Méthodologiquement, le livre de M. Ona-
droit à la nationalité accordé aux réfugiés ori-
na se structure sur trois bases : le déni de
ginaires du Rwanda et du Burundi au Zaïre.
la nationalité des Banyamulenge (et autres
Il faut rappeler qu’il y avait des Hutu et des
Congolais tutsi qu’il considère comme un tout
Tutsi venus du Rwanda et du Burundi à cette
par ignorance) ; l’imputation de manière glo-
période-là au Zaïre. C’est ainsi que ceux qui
bale de tous les crimes commis au Congo aux
se font appeler ”Banyamulenge” (Tutsi venus
Banyamulenge et à leurs soutiens rwandais ;
du Rwanda ou du Burundi) vont obtenir mas-
l’accusation des Banyamulenge d’être les au-
sivement la nationalité zaïroise ». (p. 246).
teurs d’un complot visant à détruire le Congo.
Plusieurs auteurs, géographe comme Weis
Nous allons donc analyser ces trois points, et,
[1], ethnologue comme Hautmann [2], ou an-
à la fin, nous allons relever de nombreuses
thropologue comme Hiernaux [3] ont publié
autres faussetés que contient ce livre.
des études sérieuses écrites in tempore non
suspecto pendant la colonisation et qui dé-
Le déni de la nationalité montrent sans le moindre doute que les Ba-
nyamulenge faisaient bel et bien partie du
des Banyamulenge patrimoine humain de la colonie du Congo
belge, et qu’ils étaient belges de statut congo-
Le chapitre premier du deuxième titre du lais comme les autres Congolais à l’époque.
livre de M. Onana (Page 243) s’intitule : Sans vouloir importuner les lecteurs avec une
« Les ”Banyamulenge” ou l’histoire fabriquée litanie de citations, nous nous limiterons ce
au Kivu ». Ce titre donne le ton de toute jour au seul René Loons, qui parle en connais-
l’idéologie raciste que développe M. Onana sance de cause, parce qu’étant à l’époque où
dans son livre, à savoir que les Banyamulenge il écrit Administrateur du Territoire de Bafu-
ne sont pas Congolais, mais seraient plutôt lero, actuel Uvira. Il a publié en mars 1933 les
des réfugiés rwandais venus au Congo récem- conclusions de ses recherches sur les peuples
ment suite aux tragiques événements qui ont de son territoire sous le titre : « Etude sur le
ensanglanté le Rwanda à la veille de son in- territoire des Bafulero ».
dépendance à partir de l’année 1959. Ce déni René Loons détaille notamment le groupe
de la nationalité entraîne le déni des droits qu’il qualifie de « Watutsi nomades ». Il écrit
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qu’ils « abandonnèrent leur milieu d’origine nationalité congolaise. En effet, en droit, l’ex-
pour échapper aux cruautés de leur roi Kahin- pression « sont réputés » renvoie, dans l’in-
diro ». Ils étaient conduits par Bigimba, père tention du législateur, à une présomption ab-
de Kaila, et obtinrent de Luame les terres solue, donc à la reconnaissance des droits pré-
de Mulenge-haute Sange pour leur installa- existants depuis l’origine.
tion et le pâturage de leurs nombreuses bêtes.
« Ce n’est qu’à la mort de leur chef Bigim-
ba qu’ils s’éparpillèrent dans toute l’étendue
du territoire, voire dans l’Ubembe, choisissant
les endroits les plus reculés et les plus inacces-
sibles pour échapper aux prestations de toute
nature », écrit Loons [4].
Rappelons que M. Loons soutient que
ces Banyarwanda (personnes de langue Ki-
nyarwanda) avaient fui leur milieu d’origine
« pour échapper aux cruautés de leur roi Ka-
hindiro ». Or, ce souverain, en fait il s’agit
de Yuhi IV Gahindiro, avait régné de 1792
à 1802 [5]. Par conséquent, c’est au cours de
cette période qu’ils sont arrivés dans Uvira
actuel.
Bref, les Banyamulenge ont toujours été L’imputation aux Banya-
Congolais depuis la création de ce pays par
la Belgique, et sont devenus Congolais lors de
mulenge de tous les crimes
l’accession du Congo belge à l’indépendance. commis au Congo
D’ailleurs, les Congolais tutsi sont la seule
communauté congolaise qui a eu l’honneur Charles Onana impute globalement aux
de figurer en tant que telle sur un billet de Banyamulenge tous les maux, toutes les atro-
banque du Congo belge : le billet de 10 francs cités enregistrées au Congo depuis le début
de décembre 1941. Onana fait une confusion des années 1990, alors qu’un chercheur sé-
par ignorance : les lois de 1971 et de 1972 rieux aurait dû faire la part des choses en
ne concernaient ni les Banyamulenge du Sud- identifiant les faits et leurs auteurs, et en les
Kivu, et encore moins les Hutu et Tutsi de replaçant dans leur contexte.
Rutshuru au Nord-Kivu, mais plutôt les Hutu Il écrit ainsi, amplifiant l’horreur à des-
et Tutsi de Masisi au Nord-Kivu, descendants sein : « le spectacle insoutenable de millions
des transplantés des années 1930-1950, aux- de morts aux têtes coupées, aux membres
quels on venait ainsi de rappeler une bonne amputés et aux sexes arrachés ou profanés
fois pour toutes, leur droit inaliénable à la puis celui des déplacés aux corps faméliques,
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sans oublier la cohorte d’orphelins et d’en- (Hunde et Nyanga) et Ngilima (Nande) à


fants traumatisés » qui ne « semble émou- « exterminer les Banyarwanda » (c’est-à-dire
voir personne dans la communauté interna- Hutu et Tutsi du Nord-Kivu), et ensuite le
tionale ». Mais aussi : « La gravité de la situa- vice-gouverneur de province Jean Bamwisho
tion oblige à se demander quelle dette paye le tint à Ntoto un violent discours qui provoqua
peuple congolais vis-à-vis des Banyamulenge. le massacre de plus de 500 personnes parmi
L’élimination d’un grand nombre de Congo- les Hutu [6]. De Walikale, le conflit s’étendit
lais ainsi que les viols massifs de femmes vers Masisi dont il devint l’épicentre, oppo-
congolaises se feraient-ils seulement au nom sant d’un côté les Hunde et les Nyanga et,
de la lutte contre la discrimination des Ba- de l’autre, les Hutu et Tutsi coalisés, provo-
nyamulenge en RDC ? » (p. 245). quant, selon MSF, entre 6 000 et 15 000 morts
Un vrai journaliste aurait cherché à mieux et 250 000 déplacés [7].
saisir l’origine des conflits. Nous allons abor- L’arrivée des réfugiés hutu rwandais va
der cette question au point suivant. En at- compliquer davantage la situation, car la so-
tendant, nous réaffirmons ici, encore une fois, lidarité des Congolais hutu-tutsi va voler en
le fait que notre pays a bel et bien connu de éclat, et les combattants hutu congolais de
nombreuses violations des droits de l’homme, la MAGRIVI – Mutuelle des agriculteurs de
et que ces violations ne sauraient être im- Virunga – vont solidariser avec les miliciens
putées à une seule communauté, ni à un Interahamwe et ex-FAR rwandais. Ensemble,
seul groupe armé, ni même à un seul pays. ils vont s’attaquer aux Tutsi désormais iso-
D’ailleurs, dans le Sud-Kivu, les Banyamu- lés, qui seront « victimes de harcèlements de
lenge ont été les premières victimes de mas- la part des autres communautés et, dans cer-
sacres de la part de leurs voisins Babembe en tains cas, des autorités. Ils ont souvent perdu
territoire de Fizi. Il existe de très nombreux leur travail et sont devenus la cible de me-
rapports de l’ONU qui relatent le début des naces, d’actes d’intimidation et d’extorsion,
conflits et la chronologie de différents mas- de viols et de pillages. Un nombre indétermi-
sacres qui ont jalonné la région Est du Congo. né de Tutsi auraient été maltraités et tués, ou
Au plan interne, il y a eu le conflit lié à auraient disparu à cette époque » [8].
la contestation de la nationalité d’une partie La même situation va se produire au Sud-
de la population congolaise : les Hutu et Tut- Kivu, avec la même lame de fond : la contes-
si de Masisi au Nord-Kivu, par ceux qui se tation de la nationalité des Banyamulenge
considéraient comme seuls congolais autoch- cette fois-ci, après celle des Hutu et Tutsi au
tones et authentiques. Les seconds contestant Nord-Kivu. Ce sont des Babembe qui vont
aux premiers tout droit politique, la situation créer les premières milices dans la région, à
devint explosive. Selon le Rapport Mapping, l’instigation des dirigeants politiques de haut
le gouverneur de province Jean-Pierre Ka- niveau comme Anzuluni Bembe : « Célestin
lumbo Mbogho, d’origine nande, appela les Anzuluni Bembe, vice-président du parlement,
forces armées à aider les miliciens Mayi-Mayi un Bembé du Fizi, joua un rôle clé en propo-
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sant cette résolution et en envenimant les ten- toute la responsabilité de ces crimes sur une
sions ethniques dans la région. En septembre seule communauté.
1995, il effectua une tournée dans les terri- Il faut préciser néanmoins que, répondant
toires de Fizi et d’Uvira, prononçant des dis- à l’appel du président Joseph Kabila, les
cours incendiaires et exhortant la population membres de la milice Banyamulenge connue
à prendre les armes contre les Tutsi » [9]. sous le nom de Gumino ont désarmé et re-
Mais on peut lire aussi : « les populations joint l’armée nationale. Le chef de cette mi-
bembe, dont les contentieux historiques avec lice, le colonel Bisogo, a été muté dans l’ouest
les Banyamulenge n’avaient jamais été réglés, du pays et son second, Michel Rukunda,
ont profité de ce contexte pour s’organiser en au Nord-Kivu. Cependant, les miliciens des
groupes armés et multiplier à leur encontre autres communautés – les Yakutumba, Biloze
les actes d’intimidation et les vols de bétail » Bishambuke, Itongwa, René, etc. – n’ont pas
[10]. Les massacres ont alors commencé : une répondu favorablement à l’appel du président
quinzaine de Banyamulenge tués le 17 sep- Kabila. Bien au contraire, ils ont profité de
tembre 1996 par les Forces armées zaïroises à l’autodissolution de Gumino pour lancer de-
Kamanyola ; le 26 septembre, massacre de 300 puis 2017 une sanglante campagne de déraci-
Banyamulenge à Baraka par les Mayi-Mayi nement des Banyamulenge qui, dans l’indif-
Babembe avec l’aide des FAZ. « En 2005, férence générale, a fait depuis lors des mil-
une haute autorité administrative nationale liers de morts, des centaines de villages incen-
a demandé aux groupes Mayi-Mayi opérant à diés, plus de 400 000 vaches volées ou massa-
Baraka de déterrer les ossements des victimes crées. Aujourd’hui, la quasi-totalité des Ba-
et de les jeter dans le lac Tanganyika afin nyamulenge vivent dans des camps des dé-
d’effacer toute trace des massacres » ; le 29 placés dans l’indifférence générale, sans as-
septembre, massacre de 152 Banyamulenge à sistance, seuls des membres de leur diaspora
Lueba [11]. leur viennent en aide.
Il va sans dire que ces massacres ont pro-
voqué la vengeance de la part de certains
jeunes Banyamulenge venus avec la rébellion
de l’AFDL qui ont, à leur tour, massacré des
L’accusation contre les Ba-
Babembe, comme ce fut le cas de plus d’une nyamulenge d’être les au-
cinquantaine de personnes tuées à Kidoti le 6
octobre 1996, ou encore 88 personnes tuées à
teurs d’un complot visant à
Kiliba le 18 octobre par des éléments armés détruire le Congo
Banyamulenge [12]. C’est de cette façon que
le pays est entré dans ce cycle infernal qui se Evoquant une prétendue lettre que cinq in-
perpétue à ce jour dans un pays qui compte tellectuels Banyarwanda auraient écrit au se-
officiellement 266 groupes armés. Et il fau- crétaire général de l’ONU en 1981 pour reven-
drait être un dément pour prétendre placer diquer leur nationalité zaïroise abrogée par la
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loi de 1981, Charles Onana se lance dans une qui lui aurait démontré que cette lettre est
longue et ennuyeuse analyse aussi délirante un faux, car ses cinq prétendus auteurs, à sa-
que le reste de son ouvrage. Il conclut : « le voir : Ugirashebuja Stanislas, Gahima Pierre,
masque des Banyamulenge tombe donc avec Gitera Ambroise, Nkorota Jean Baptiste, et
cette lettre. Ils se battent non pas pour être Cyimenyi Népomuscene, n’ont jamais existé.
Zaïrois ou Congolais, mais pour avoir un Etat Nous mettons au défi quiconque les connaît
indépendant du Kivu, ce qui correspond soit à de nous les montrer !
la volonté d’exécuter le plan de balkanisation Charles Onana s’appuie également sur un
du Congo souhaité par certaines grandes puis- prétendu « projet d’empire tutsi », dont il
sances, soit à concrétiser le projet de coloni- parle comme si cela relevait d’une évidence
sation du Kivu établi par les Tutsi en 1962 et (chapitre 6, p. 193 et svtes), n’ayant comme
qui confirmerait l’effectivité du projet de créa- sources que des esprits tourmentés par la
tion d’un Tutsiland dans la région des Grands haine comme l’Ougandais Kintu ou encore
lacs et en Afrique centrale » (p. 276). les Congolais Ngbanda, Mbeko ou Bucya-
C’est étonnant que le pays d’origine de M. limwe qui n’apportent rien, alors rien comme
Onana, le Cameroun, fait face à une vraie ten- preuves formelles sur cette assertion. Il se ré-
tative de balkanisation de ses régions ouest, fère ainsi à un soi-disant « plan de colonisa-
avec la guerre des Camerounais anglophones tion du Kivu », un document utilisé par les
de l’Ambazonie, mais il n’en parle jamais. extrémistes rwandais pour appeler au géno-
Mais il vient étaler sa légèreté et son igno- cide des Tutsi de leur pays en 1994. Il s’agit
rance sur le dossier RDC. Cette lettre est en fait d’une pâle copie des Protocoles des
très répandue sur le net effectivement. Mais Sages de Sion, un faux antisémite dont on
elle ne concerne en rien les Banyamulenge, sait combien il a contribué aux massacres des
car elle est plutôt censée plaider la cause de Juifs, voire à la Shoah même. Le style utilisé,
tous les Banyarwanda hutu et tutsi de Ma- décrivant par le détail un complot auquel tous
sisi au Nord-Kivu, les Hutu étant d’ailleurs les Tutsi sont invités à prendre part, est en
les plus concernés car plus nombreux, déchus effet très proche du célèbre faux antisémite.
de leur nationalité en 1981. Cependant, l’au- Il s’agit, dans les deux cas, de prétendre qu’il
thenticité de cette lettre n’est pas avérée à s’agit d’un compte-rendu des décisions que les
l’analyse. En effet, quels Congolais auraient concernés eux-mêmes (les Juifs d’une part et
pu se permettre de traiter le puissant dicta- les Tutsi de l’autre) auraient prises pour sou-
teur de l’époque de « ce menteur de Mobu- mettre le monde (pour les Juifs) ou la région
tu » dans une lettre officielle dont copie avait du Kivu (pour les Tutsi) à leur domination.
été réservée au secrétariat permanent du Co- M. Onana défend ce délire raciste avec plus de
mité central du Mouvement populaire de la détails dans son livre Ces tueurs tutsi à partir
Révolution, autant dire à Mobutu lui-même, de la page 91. Mais précisons d’emblée que,
sans signer son arrêt de mort ? Non, un bon selon toute vraisemblance, les Tutsi concer-
journaliste aurait mené une petite enquête nés dans le texte sont ceux du Nord-Kivu, et
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qu’il n’y a rien de dit sur les Tutsi du Rwan- vince du Sud-Kivu. Alors, M. Ruberwa est-
da, du Burundi, ni même ceux du Sud-Kivu. il né au Rwanda ou en RDC ? Est-il né le
Qu’en est-il exactement de ce document ? 20 août 1964 à Rugezi, à Itombwe ou à Mi-
Sans rentrer dans de nombreux détails, di- nembwe, soit le même jour en trois endroits
sons simplement qu’on note dans l’introduc- différents ? » (p. 433).
tion cette phrase : « ... tout Mututsi de quelle Ici, Charles Onana a l’excuse de l’igno-
région qui soit est tenu à appliquer le plan rance. Cependant, quand on est ignorant, on
ci-dessous et d’y présenter une très large dif- ne doit pas se lancer avec autant d’agitation
fusion dans les milieux tutsi du district des de l’esprit dans des questions que l’on ne maî-
Volcans ». Ceci constitue une preuve, parmi trise pas, et se permettre ainsi de diffamer
tant d’autres, du caractère faux de ce texte. les gens. M. Ruberwa est né effectivement à
En effet, un district portant le nom « Vol- Rugezi, un petit village de la périphérie de
cans » n’a jamais existé au Congo. Bien plus, la grande cité de Minembwe en territoire de
l’appellation même de « district » n’avait plus Fizi, au Sud-Kivu. Dans la région, il est de
lieu d’être en août 1962, moment supposé de coutume que les mêmes noms se trouvent en
la rédaction de ce texte, étant donné que dès plusieurs endroits, et il existe aussi Rugezi au
le 13 avril 1962, l’Assemblée provinciale du Rwanda, mais aussi au nord-est de la Tan-
Kivu avait, par 56 voix pour, 2 contre, et 2 zanie, dans le détroit du même nom. Autant
abstentions, voté la scission du Kivu en trois que, à titre d’exemple, le nom Butare désigne
nouvelles provinces, mettant fin à l’existence à la fois un village de la chefferie de Basha-
des anciens districts. li à Masisi au Nord-Kivu ainsi que la grande
ville universitaire du sud du Rwanda. Un vrai
spécialiste de la région devrait le savoir.
Concernant l’Itombwe qui figure sur le cer-
Faussetés, ignorance et tificat d’aptitude physique qu’il publie à l’an-
mensonges nexe 10, il n’est pas question sur ce docu-
ment de lieu de naissance – d’ailleurs la date
M. Onana écrit sur M. Ruberwa : « Seule- de naissance n’y est pas non plus mention-
ment, lorsqu’il obtient le 31 octobre 1984 son née – mais des détails sur les lieux d’origine.
diplôme d’Etat, l’équivalent du baccalauréat Et pour M. Ruberwa, c’est bien indiqué : Ré-
sous le régime du président Mobutu, il est gion : Kivu ; Sous-Région : Sud-Kivu ; Zone :
clairement mentionné sur son diplôme qu’il Mwenga ; collectivité : Itombwe. Ce qui est
est né à Rugezi, une localité du nord du Rwan- tout à fait normal parce que M. Ruberwa est
da, proche de la frontière avec l’Ouganda. originaire du village de Bidegu, qui se trouve
Mais juste avant son diplôme d’Etat, il a re- dans la collectivité (aujourd’hui « secteur »)
çu son ”certificat d’aptitude physique” le 11 de Itombwe dans le territoire (anciennement
octobre 1984, lequel mentionne que M. Ru- « Zone ») de Mwenga. Voilà comment Ona-
berwa Manywa est né à Itombwe dans la pro- na crée des contradictions imaginaires, avec
9

lesquelles il abuse de nombreuses personnes Le déni de la nationalité


plus ignorantes que lui, et incapables de tout
esprit critique.
des Tutsi et Hutu comme
cause principale
Au demeurant, l’acharnement et la haine
incompréhensibles de M. Onana contre la
communauté tutsi apparaissent ici de façon
irascible. En effet, à l’annexe 10 en question, Plusieurs témoignages de l’époque – docu-
il écrit que les diplômes du vice-Président ments de l’ONU, rapports d’ONG, ou articles
Azarias Ruberwa attestent « de ses origines de presse – existent encore aujourd’hui. On
tutsi rwandaises ». Même à supposer que M. peut citer quelques-uns :
Ruberwa ait pu naître à Rugezi du Rwan-
da, en quoi la simple indication d’un lieu de « Depuis le déclenchement du processus dé-
naissance peut-elle attester de l’appartenance mocratique, les rapports entre les habitants de
ethnique de quelqu’un ? Pourquoi n’a-t-il pas la zone de Masisi et Walikale sont devenus
écrit par exemple « de ses origines rwan- difficiles suite à l’exploitation politicienne de
daises » tout simplement ? Pourquoi il lui fal- la question de la nationalité » [13].
lait le « tutsi » ?
« Le 28 avril 1995, le parlement de tran-
sition (HCR-PT) à Kinshasa a rejeté officiel-
lement toute prétention des Banyamulenge à
la nationalité zaïroise et a recommandé au
Gouvernement de les rapatrier au Rwanda
ou au Burundi, au même titre que les réfu-
giés hutu et les immigrés tutsi. Au cours des
La vérité historique mois suivants, l’administration provinciale a
confisqué de nombreuses propriétés apparte-
nant aux Banyamulenge » [14].

Un vrai chercheur aurait dû exploiter les « Les Banyarwanda [NDR : Hutu et Tutsi
tonnes de documents qui existent, qui dé- congolais] sont l’objet de discrimination du
taillent des faits dont la plupart d’entre nous fait de l’origine de leurs ancêtres auxquels on
ont été témoins d’ailleurs. Il aurait alors com- dénie le caractère de zaïrois autochtones, bien
pris que, après une longue accalmie pendant que leur nationalité leur ait été reconnue de
les 25 ans de dictature de Mobutu, les pro- 1960 à 1981. De ce fait, on leur dénie le droit
blèmes de la partie Est du Congo ont repris d’avoir une nationalité, on les prive de leurs
au début de la décennie 90, consécutivement biens, on les chasse de leurs foyers et on les
au processus de démocratisation du pays. expulse en terre étrangère » [15].
10

Les premiers massacres ont livré à des massacres des Tutsi au Nord-Kivu
[19]. Ce qui a poussé des combattants tutsi de
visé les Hutu et Tutsi du l’AFDL à se livrer à des massacres de Hutu
Nord-Kivu et ensuite les congolais et rwandais en guise de vengeance
lors de la campagne menée par l’AFDL à par-
Banyamulenge tir d’octobre 1996. Depuis 1999, des violences
ont surgi en Ituri sur fond de séculaires que-
« Au cours du mois de mars 1993, le Gou- relles entre Hema et Lendu. Jusqu’aujour-
verneur nande Jean-Pierre Kalumbo a appe- d’hui, une milice des jeunes Lendu appelée
lé les FAZ pour venir aider les Ngilima et CODECO se livre à des massacres contre les
les milices nyanga et hunde ”à exterminer les Hema visés en tant que tel.
Banyarwanda” » [16].
Récemment, le gouvernement congolais a
« S’agissant du massacre de Ntoto, le répertorié 266 groupes armés en RDC, dont
chiffre le plus souvent avancé est celui de 500 252 nationaux et 14 étrangers [20]. Depuis
morts. Au niveau provincial, MSF estimait en 2020, le gouvernement a décrété l’état de
1995 que de 6 000 à 15 000 personnes avaient siège afin de neutraliser tous ces groupes ar-
trouvé la mort entre mars et mai 1993, et que més, sans grand succès jusqu’à ce jour.
ces violences avaient provoqué le déplacement
de 250 000 personnes » [17].
« En mars 1993, des zaïrois de diverses ori-
gines ethniques attaquèrent les Banyarwanda Concernant les mouve-
du Nord-Kivu. En quelques semaines, les vio- ments structurés
lences provoquèrent la mort de près de 7000
d’entre eux et l’on estime à 300.000 le nombre Au-delà de la pléthore de groupes armés
de personnes ayant été forcées de fuir » [18]. qui se livrent à des rapines, des viols, des
C’est de cette manière que le chaos s’est pillages, des massacres et autres violations
installé dans la partie orientale de notre des droits de l’homme, la RDC a connu des
pays. Des Hutu, Tutsi et Banyamulenge ont mouvements politico-militaires plus structu-
eux aussi commis des massacres contre les rés, soutenus par des pays voisins, dont le
membres des autres communautés, Hunde, Rwanda, l’Ouganda, le Burundi, voire même
Nyanga, Nande, Bembe, Fuliiru, etc. Le l’Angola, dans le but de renverser le gouver-
Congo est ainsi entré dans un sempiternel nement central en poste à Kinshasa. Il s’agit
cycle de violence dont il n’est jamais sorti de l’Alliance des forces démocratiques pour la
à ce jour. Et pour compliquer davantage la libération du Congo (AFDL), du Rassemble-
situation, après l’arrivée des réfugiés rwan- ment congolais pour la démocratie (RCD), du
dais de 1994, les milices hutu congolaises se Mouvement de libération du Congo (MLC),
sont alliées aux combattants rwandais hutu du Rassemblement congolais pour la démo-
Interahamwe-ex-FAR et, ensemble, ils se sont cratie – Kisangani/Mouvement de libération
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(RCD/K-ML) – et du Rassemblement congo- ment rebelle l’Alliance pour la sauvegarde du


lais pour la démocratie/National (RCD/N). Dialogue intercongolais, ASD en sigle, dont
Ces mouvements ont administré les territoires Etienne Tshisekedi assumait la présidence,
sous leur contrôle comme des Etats. Présen- avec comme premier vice-président l’homme
ter leur combat comme une œuvre de géno- d’affaires Raphaël Katebe Katoto, deuxième
cide total, de massacres généralisés et de viols vice-président Adolphe Onusumba (alors pré-
massifs savamment organisés par eux et leurs sident du RCD) et comme Secrétaire général
alliés contre les femmes congolaises n’est pas Azarias Ruberwa qui occupait la même fonc-
conforme à la vérité. Nous avons tous vu les tion au RCD. Etienne Tshisekedi avait nom-
soldats de l’AFDL accueillies par des popu- mé son bras droit Valentin Mubake comme
lations enthousiastes sur l’ensemble du pays, son représentant auprès du RCD à Goma,
autant que les troupes du MLC étaient ac- la capitale des rebelles, de mai 2002 à avril
cueillies dans la joie sur leur parcours dans 2003. Etienne Tshisekedi en personne s’était
la province de l’Equateur. On ne peut imagi- même rendu dans les territoires sous contrôle
ner des populations accueillant de la sorte de du RCD – Goma et Kisangani – y avait pas-
dangereux exterminateurs. sé en revue les troupes du RCD, avant d’y
Les anciennes cités de Butembo et Beni au prononcer un discours officiel en sa qualité
Nord-Kivu ont connu leur développement ac- de président de l’ASD le 30 juin 2002. Qui
tuel et ont acquis le statut de ville sous le peut sérieusement imaginer qu’Etienne Tshi-
règne du RCD/K-ML, autant que les villes de sekedi se serait allié à d’affreux génocidaires
Goma et de Bukavu ont entamé le début de qui massacraient les Congolais par millions et
leur essor actuel pendant le règne du RCD. organisaient des viols systématiques de cen-
Ensuite, les chefs du MLC, M. Jean Pierre taines de milliers des femmes congolaises, et
Bemba, et du RCD/K-ML, Mbusa Nyam- qu’il se serait rendu à Goma et Kisangani
wisi, sont actuellement respectivement vice- passer en revue des troupes génocidaires, au
Premier ministre et ministre de la Défense, risque d’être taxés lui-même et son parti de
et ministre d’Etat et ministre de l’Intégra- complices du génocide ?
tion régionale. Le président Félix Tshisekedi Par ailleurs, les mouvements politico-
aurait-il nommé d’affreux génocidaires dans militaires structurés ne peuvent pas être ré-
son gouvernement ? duits à une ethnie. L’AFDL a été dirigée
Il est important de rappeler que le parti par Laurent Désiré Kabila, un muluba du
au pouvoir actuellement en RDC, l’UDPS, Katanga, avec comme secrétaire général Dé-
sous la houlette d’un des hommes les plus ogratias Bugera, un Tutsi du Nord-Kivu. Le
respectés par le peuple congolais, à savoir RCD a eu comme présidents successifs Wam-
Etienne Tshisekedi, véritable projection de ba dia Wamba (Mukongo du Kongo central),
notre identité collective, s’était allié au RCD Emile Ilunga Kalambo (Hemba du Katanga),
à l’issue de la première phase du Dialogue in- Adolphe Onusumba (Tetela du Kasaï), Aza-
tercongolais en 2002, créant avec ce mouve- rias Ruberwa (Munyamulenge du Sud-Kivu).
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Le MLC a toujours comme président Jean- turs entre les peuples de la RDC et des pays
Pierre Bemba (Ngbaka de l’Equateur), mais des Grands Lacs, et le développement de la
a eu plusieurs secrétaires généraux : Olivier culture de la haine dans le pays. Nous ter-
Kamitatu (Mungongo du Bandundu), Fran- minerons cette analyse avec les paroles de ce
çois Muamba (Muluba du Kasaï), Thomas chant émouvant qu’avait entonné Mlle Esther
Luhaka (Mukusu du Maniema), Eve Bazaiba Muhimpundu, jeune femme Banyamulenge,
(Musoko de province Orientale). Le RCD/K- après son sacre à l’élection Miss Zuri Afri-
ML a comme président Mbusa Nyamwisi ca Queen 2019 à Nairobi : « Tuzahora du-
(Nande de Lubero), et a eu de nombreux kunda igihugu cyacyu, Kongo, kugeza gupfa »
cadres d’autres provinces comme les secré- (Jusqu’à la mort, nous aimerons toujours le
taires généraux Kolosso Sumaili (Maniema) Congo, notre pays). N’en déplaise à Charles
et Jean Nengbangba (province Orientale). Onana et ses condisciples de la haine.
Par voie de conséquence, les crimes éven- Fait à Kinshasa, le 18 août 2023
tuels que ces mouvements auraient commis ne Pour le Collectif contre le racisme et les
peuvent être imputés à aucune communauté discours de haine
ethnique, mais bien à leurs auteurs directs. Belhar MBUYI, journaliste
En conclusion, le livre Holocauste au Congo Thomas GAMAKOLO, avocat
de Charles Onana, véritable bréviaire de saint Percy TAMBWE, défenseur des droits
Goebbels, n’est qu’une œuvre de propagande de l’homme
haineuse lugubre et indigeste. On pourrait
croire que cette authentique Bible de la haine
est l’œuvre d’un nazillon enivré de ses pho- [Notes :]
bies, répulsion et aversion du Rwanda et des
Tutsi en tant que communauté humaine, bas [1] G. Weis, Le pays d’Uvira. Etude de
sentiments qu’il se donne la mission de ré- géographie régionale sur la bordure occiden-
pandre avec une sinistre délectation en RDC, tale du lac Tanganika, Académie royale des
dans la région des Grands Lacs et dans toute sciences coloniales, 1959, p. 121.
l’Afrique. Ce livre est rempli d’inepties to- [2] Fréderic Hautmann, Etude ethnogra-
tales, de mensonges et de confusion qui en phique de l’Itombwe, District du Kivu, Congo
font un ouvrage braillard juste bon pour belge, 1949, p. 175.
la poubelle. Comme le disait si bien Hen- [3] Hiernaux Jean, Note sur les Tutsi de
ry James, montrer de l’enthousiasme pour ce l’Itombwe [La position anthropologique d’une
genre de livre est la marque d’un niveau de population émigrée]. In : Bulletins et Mé-
réflexion définitivement primitif. moires de la Société d’anthropologie de Paris,
Nous attirons la particulière attention des XI° Série. Tome 7 fascicule 4, 1965. p. 361.
dirigeants congolais sur le danger que repré- [4] P. Loons, Histoire du territoire de Ba-
sente le livre Holocauste au Congo sur la co- fulero (Uvira : Archives de la Sous-Région du
hésion nationale, les rapports actuels et fu- Sud-Kivu, 1933)
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[5] https ://en.wikipedia.org/wiki/Yuhi_IV_Gahindiro


[15] Commission des droits de l’homme
[6] Rapport Mapping, pp. 59-61. des Nations Unies, Rapport sur la si-
[7] Idem, p. 61. tuation des droits de l’homme au Zaïre,
[8] Ibid., p. 62, voir aussi : Human Right E/CNA/1997/6/Add.1 du 16 septembre
Watch et Fédération internationale des droits 1996.
de l’homme, « Zaïre : violence à l’encontre des [16] Rapport Mapping, p. 59.
Tutsi, forcés de fuir », juillet 1996 ; et Com- [17] Idem, p. 61.
mission des droits de l’homme des Nations [18] Human Right Watch, « Zaïre : Transi-
Unies, rapport sur la situation des droits de tion, guerre et droits de l’homme », p. 21.
l’homme au Zaïre, E/CNA/1997/6/Add.1 du [19] La Croix, « Les Tutsi pourchas-
16 septembre 1996. sés, Masisi devient un Hutuland », le
[9] Jason Stearns et al., Les Maï-Maï Ya- 29 juillet 1996, sur : https ://www.la-
kutumba. Résistance et racket au Fizi, Sud- croix.com/Archives/1996-07-29/Les-Tutsis-
Kivu, Institut de la vallée du Rift | Projet pourchasses-le-Masisi-devient-un-Hutuland-
Usalama, Nairobi, 2011, p. 20. _NP_-1996-07-29-379590
[10] Rapport Mapping, p. 75. [20] Radio Okapi, Est de la RDC :
[11] Idem, p. 78. « 266 groupes armés locaux et étran-
[12] Ibid. pp. 139-140. gers recensés par le P-DDRCS », sur :
[13] Le Soft n° 138 du jeudi 15 avril 1993, https ://www.radiookapi.net/2023/04/18/actualite/securite
p. 6. de-la-rdc-266-groupes-armes-locaux-et-
[14] Rapport Mapping, p. 74. etrangers-recenses-par-le-p

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