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OBJECTIFS ET FINALITES DE L’ENTRETIEN CLINIQUE

« Toutefois la spécificité de l’entretien psychologique par rapport à la conversation se situe à


deux niveaux : les propriétés situationnelles et, d’autre part, les objectifs. » Pedinielli J.Let
Rouan G. (1998)

« Tout projet thérapeutique comporte une théorie au moins implicite de la pathologie mentale et
en construit sa propre représentation » Ionescu S. (1993)

3.1. En fonction de quels éléments se décline l’entretien clinique ?

L’entretien clinique est la principale modalité technique du psychologue pour rencontrer les
personnes (Bénony H. & Chahraoui K.,2013). Selon ces auteurs, voici les principales
caractéristiques techniques et spécifiques dans la façon dont est mené un entretien clinique par un
psychologue :

Aux Sources… « II. DIFFÉRENTS ASPECTS TECHNIQUES DE L'ENTRETIEN


La manière de mener un entretien dépend d'un certain. nombre de facteurs :
– des objectifs de l'entretien (visée diagnostique, thérapeutique, de recherche ou
d'orientation) ;
– des modèles théoriques et de la formation du clinicien ;
– de la personnalité, de l'âge du sujet et des aspects de l'interaction au cours
de l'entretien ;
– - de la demande (vient-elle du sujet ? de la famille ? de l'institution ?
du chercheur ?) ;
– Du moment et des conditions de l'entretien (premier entretien ou suivants,
contexte d'hospitalisation ou de consultation, contexte de crise ou non, etc.).

Nous pourrions multiplier encore les facteurs susceptibles d’avoir une incidence sur le
déroulement d'un entretien et d’une certaine manière, chaque entretien est unique comme chaque
relation ou chaque individu l'est. Toutefois, la manière de mener un entretien clinique ne
s'improvise pas ; celui-ci ne s'apparente pas à une conversation ordinaire, il s’agit d’un
dialogue asymétrique entre un sujet et un professionnel (le psychologue clinicien, le
psychiatre, le médecin où le conseiller d'orientation).

L'entretien est donc lié à la fonction du clinicien, « ce qui suppose une formation, laquelle
permet de prendre une certaine position dans le dialogue » (Colette Chiland, 1983).
La manière de mener un entretien s'appuie sur des règles techniques (non-directivité,
semi-directivité) et sur une certaine attitude (attitude clinique) adoptée par le psychologue
clinicien : on peut dire que les aspects techniques (non-directivité ou semidirectivité) et l'attitude
clinique du clinicien représentent les aspects les plus stables de l'entretien clinique, et cela quelles
que soient les modalités et les conditions de l'entretien. » Bénony H. & Chahraoui K. (2013)

L’entretien clinique. Dunod, Paris, pp.12, 13. « L’entretien clinique n’est pas seulement caractérisé
par une conversation et une relation clinique mais implique différents buts et effets :

faciliter et permettre la parole,


organiser les éléments à partir d’une lecture clinique,

écouter, restituer…

Comme dans tout échange symbolique, il permet la coconstruction d’une nouvelle


réalité, un nouveau sens » Pedinielli J.L. et Rouan G., 1998, pp.53-57.

Aux Sources… « Dans le cadre de la consultation psychologique, l’entretien clinique désigne en


premier lieu un entretien où le thérapeute se laisse, en partie du moins, guider par les
interventions du patient. Il s’agit ainsi d’un entretien non dirigé, tout comme peuvent l’être
certains entretiens de recherche. À l’instar de ces derniers il s’agit aussi d’un genre hétérogène (il
existe de nombreux types d’entretien clinique qui varient selon différentes dimensions, en
particulier le degré de structuration de l’entretien), mais qui, au-delà de son hétérogénéité, a pour
caractéristique principale de reposer sur des asymétries de statut et de rôle des interlocuteurs et
de leur position face à ce qui se dit (Grossen & Salazar Orvig 2006). Ainsi, dans l’entretien
clinique, alors que le patient se centre sur l’expérience qu’il présente, le thérapeute se place
dans une position sémiologique par rapport au discours du patient : pour lui, le discours est
indice, symptôme, et non seulement transmission d’informations.
La dimension sémiologique de l’entretien clinique constitue ainsi un autre point de
rapprochement avec l’entretien de recherche.

Elle souligne aussi sa dimension cognitive : le thérapeute, comme l’interviewer, visent à produire
certaines formes de compréhension de l’autre et de son rapport au monde. Toutefois, si
l’entretien de recherche a pour but principal de produire des connaissances
sur l’objet d’étude en jeu, l’entretien clinique vise quant à lui à établir un diagnostic (ou
plus généralement une évaluation) à prendre le patient en charge et, surtout, à provoquer un
changement chez lui.

Il ne vise donc qu’indirectement à produire des connaissances (par exemple sur le fonctionnement
psychologique de certaines catégories de patients). Si, comme l’entretien de recherche, il est outil
d’investigation, il est donc aussi outil d’intervention. De ce fait il sera toujours inédit, reflétant
la singularité de toute situation intersubjective,

mais il est cependant possible de repérer quatre types d’entretien en fonction, principalement, de
leurs visées et donc du référentiel théorique du clinicien.
En d’autres termes, c’est la dimension praxéologique (la science de l'action humaine , les faits et
rien que les faits) qui marque la spécificité de l’entretien clinique dans le genre « entretien ».

Toute interrogation sur les pratiques qui le caractérisent et les modalités des interventions du
thérapeute se doit donc de s’intéresser à l’imbrication des dimensions sémiologiques
et praxéologiques.
L’approche dialogique se révèle alors un précieux outil théorique et méthodologique pour
saisir les modalités de cette imbrication. » Salazar-Orvig A. et Grossen M. (2008)
« Le dialogisme dans l’entretien clinique »23. Maison des sciences de l'homme | Langage et société,
2008/1 - n°123, 37 à 52. Pp. 37-38.

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