Vous êtes sur la page 1sur 5

Correction de AMAR

EXAMEN 2014_15

1. Quelles sont à votre avis les causes d'échec des projets coopératifs au Maroc ? Justifier votre
réponse.

Dépendance vis-à-vis des pouvoirs publics : Les coopératives marocaines sont souvent dépendantes
de l'État pour le soutien matériel, technique et administratif, ce qui peut étouffer leur initiative
individuelle et conduire à une dépendance excessive.

Manque d'implication réelle des membres : Les coopératives sont parfois constituées sur une base
administrative, avec peu d'engagement réel de la part des membres dans la gestion et la prise de
responsabilité.

Problèmes législatifs et administratifs : La législation coopérative au Maroc a précédé l'action


coopérative, ce qui a entraîné des défis dans l'application pratique des lois et des principes coopératifs.

Difficultés économiques : Des problèmes économiques tels que la conjoncture économique


défavorable et l'impossibilité d'obtenir des avantages économiques comparables par le biais de circuits
privés existants ont également joué un rôle.

2. Citer, en l'expliquant, une caractéristique spécifique à chacune des composantes du secteur de


l'économie sociale

Coopératives : Une coopérative est définie comme un groupement de personnes physiques et/ou
morales qui se réunissent pour créer une entreprise visant à satisfaire leurs besoins économiques et
sociaux. La gestion de la coopérative est conforme aux valeurs et principes fondamentaux
mondialement reconnus en matière de coopération. Cela implique une approche centrée sur la
communauté et la collaboration pour atteindre des objectifs économiques tout en respectant des
principes éthiques et sociaux. L’aspect communautaire et collaboratif des coopératives, où les
membres partagent les revenus de manière équitable et travaillent ensemble pour le bien commun,
plutôt que de se concentrer uniquement sur le profit individue

Associations : Une association est une convention par laquelle deux ou plusieurs personnes physiques
mettent en commun de manière permanente leurs connaissances ou leur activité dans un but autre
que le partage de bénéfices. Cela souligne le caractère non lucratif des associations et leur focalisation
sur le partage de connaissances et d'efforts pour atteindre des objectifs communs, souvent sociaux ou
communautaires.

Mutuelles : Selon l’Association Internationale de la Mutualité, une mutuelle est un groupement de


personnes à finalité sociale et sans but lucratif, dont l’objectif est de parer aux conséquences que
divers risques sanitaires et sociaux entraînent pour leurs membres et leurs familles. Cela met en avant
le rôle des mutuelles dans la gestion collective des risques, en fournissant un soutien en matière de
santé et de bien-être social à leurs membres sans chercher à générer des profits.

Examen 2016 – 2017

1. Quelles répercussions les erreürs commises dans le passé par les pouvoirs publics marocains,
au niveau des politiques destinées à promouvoir ces organisations, ont-elles eues sur le
fonctionnement des coopératives agricoles? Justifiez vos réponses.
Les erreurs commises par les pouvoirs publics marocains dans les politiques destinées à promouvoir
les coopératives agricoles ont eu plusieurs répercussions importantes sur leur fonctionnement,
comme expliqué dans les documents de cours :

Dépendance envers les Pouvoirs Publics : Les coopératives marocaines ont développé une forte
dépendance vis-à-vis des pouvoirs publics, notamment en matière d'assistance matérielle, technique
et administrative. Cette dépendance a conduit à une situation où les coopératives servent
principalement les intérêts des administrations et des services publics, plutôt que ceux de leurs
membres.

Manque d'Autonomie et de Responsabilisation : L'intervention de l'État dans la gestion des


coopératives a souvent privé les coopérateurs de leur rôle dans la gestion effective. Ceci a limité leur
capacité d'initiative individuelle, ce qui a mené à l'émergence de la notion de "coopérative providence"
où l'État joue un rôle disproportionné.

Contrôle Administratif et Technique : Le contrôle étroit exercé par les pouvoirs publics, à travers des
organismes comme l'ODCO (Office de Développement de la Coopération), a mené à une perte
d'autonomie des coopératives. Le personnel administratif et technique mis à disposition par l'État
détient souvent la totalité des pouvoirs de gestion, échappant ainsi au contrôle des conseils
d'administration des coopératives.

Dépendance Matérielle : Les coopératives ont bénéficié de conditions de financement avantageuses


(crédits, garanties, subventions, exonérations fiscales), mais cela a aussi contribué à leur dépendance
envers l'État et a freiné leur capacité à devenir auto-suffisantes.

Dysfonctionnements Divers : Cette situation a entraîné plusieurs dysfonctionnements, notamment


des décisions dictées par des considérations administratives, un manque de coordination entre les
services de l'administration, l'absence de sanctions pour les responsables administratifs en cas d'abus,
et un manque d'encouragement pour le désengagement de l'État.

2. En tant qu'ingénieur, vous êtes appelé à encadrer un groupe d'agriculteurs pour la création
d'une coopérative agricole. Mais, l'échec d'une expérience antérieure fait que la plupart de
ces agriculteurs sont réticents vis à vis de ce projet. Comment procéderez- vous pour
accomplir la mission qui vous a été confiée ?

Pour encadrer un groupe d'agriculteurs réticents à l'idée de créer une coopérative agricole, suite à
l'échec d'une expérience antérieure, nous devrions adopter une approche qui tient compte des
erreurs passées et qui met l'accent sur l'indépendance et l'auto-gestion. Voici comment nous
pourrions procéder :

Reconnaissance et Analyse des Erreurs Passées : Nous devons d'abord reconnaître les erreurs
passées, comme la dépendance excessive des coopératives vis-à-vis des pouvoirs publics et la
demande systématique d'assistance, qui ont étouffé leur capacité d'initiative individuelle. Cette prise
de conscience permettra de s'assurer que ces erreurs ne soient pas répétées.

Établir la Confiance et la Transparence : Nous devons établir un climat de confiance et de


transparence avec les agriculteurs. Il est crucial de communiquer ouvertement sur les plans, les
objectifs et les stratégies de la nouvelle coopérative, ainsi que sur la manière dont elle différera des
expériences précédentes.
Formation et Renforcement des Capacités : Nous proposerons des sessions de formation pour
renforcer les compétences des agriculteurs en gestion, en marketing et en techniques agricoles. Cela
les aidera à mieux comprendre le fonctionnement et la gestion d'une coopérative.

Promouvoir l'Autonomie et la Prise de Décision Collective : Nous encouragerons une structure de


gestion où les décisions sont prises de manière collective et démocratique, en veillant à ce que
chaque membre ait son mot à dire et se sente responsable du succès de la coopérative.

Développer des Stratégies de Marché Innovantes : Nous travaillerons avec les agriculteurs pour
développer des stratégies de marché adaptées, en se concentrant sur l'identification des
opportunités uniques et la création de valeur ajoutée pour leurs produits.

Suivi et Évaluation Réguliers : Nous mettrons en place des mécanismes de suivi et d'évaluation pour
évaluer les progrès de la coopérative, identifier les domaines à améliorer et s'assurer que la
coopérative se développe de manière durable.

En adoptant cette approche, nous pourrons non seulement surmonter la réticence des agriculteurs
mais aussi poser les bases d'une coopérative agricole réussie et durable.

Examen 2017 _ 2018

1. La coopération a-t-elle réussi en agriculture dans une branche d'activité plus que dans les
autres ? Si oui, quelle est cette branche et quelles sont les raisons et les conséquences de
cette réussite? Si non, pourquoi ?

Suite à l'assainissement, le nombre de coopératives hors réforme agraire a atteint 1649 avec une
prédominance des coopératives de collecte et de commercialisation du lait qui représentent près de
40 % de l'ensemble. En effet, les coopératives laitières constituent un des rares exemples du succès de
la politique coopérative étatique. C'est ce qui explique le développement de ce genre de coopératives
au point où elles permettent actuellement de collecter plus de la moitié de la production nationale
commercialisée. Ainsi, les coopératives travaillant dans le domaine de la collecte, la transformation et
la commercialisation du lait regroupent à elles seules 54% de l'ensemble des adhérents et détiennent
38% des capitaux libérés.

Cette prédominance se constate également au niveau des unions de coopératives étant donné que sur
les 20 unions que compte le Maroc, 17 travaillent dans l'agriculture et le tiers d'entre elles dans la
collecte et la transformation du lait.

Entre 1969 et 2000, la production de lait a pratiquement triplé en passant de 461,6 millions à 1 150
millions de litres. La quantité usinée, qui en 1969 ne dépassait pas les 10% de la production totale de
lait, a avoisiné les 62% en 2000 avec 710 millions de litres. L’explication de cette évolution vient d’une
part de l’augmentation extraordinaire du nombre de centres de collecte qui est passé de 10 en 1970 à
923 en 1999 et d’autre part de la multiplication des unités de transformation du lait dont le nombre a
évolué de 8 en 1970 à 38 en 1999.

Le développement de l’infrastructure industrielle de transformation du lait au cours des dernières


années a entraîné une augmentation de la capacité annuelle de traitement qui a triplé en passant de
310 millions de litres en 1975 à 895 millions de litres en 1997. La quasi-totalité des centres coopératifs
de collecte de lait restent cantonnées dans la collecte.

L’essentiel de la transformation est effectué par la société « Centrale Laitière » qui détient à elle seule
70% du marché du lait et des produits laitiers et qui a réalisé en 2000 un chiffre d’affaire de 1,4 M. de
DH. Cependant, malgré sa fragilité, le secteur coopératif laitier a réalisé des résultats significatifs
puisqu’il a réussi à transformer 35 à 45% des quantités collectées, à produire le tiers du lait pasteurisé
commercialisé au niveau national, 58% du lait fermenté et 35% du lait en poudre et des autres produits
laitiers.

RATTRAPAGE

1. En tant qu'ingénieur, un groupe d'agriculteurs qui s'apprêtent à constituer une coopérative hésitent
entre la polyvalence et la spécialisation. Qu'allez-vous leur conseiller? Justifiez votre réponse. (14
points

Le conseil sur la polyvalence par rapport à la spécialisation pour un groupe d'agriculteurs qui
envisage de constituer une coopérative dépend de plusieurs facteurs, notamment des conditions du
marché, des ressources disponibles et des objectifs à long terme de la coopérative.

Avantages de la Spécialisation : La spécialisation, comme illustré par le succès des coopératives


laitières au Maroc, peut offrir plusieurs avantages. Elle permet de concentrer les ressources et les
compétences sur un domaine spécifique, ce qui peut conduire à une plus grande efficacité, une
meilleure qualité des produits et une plus grande compétitivité sur le marché. En se spécialisant, les
coopératives peuvent également bénéficier d'économies d'échelle et devenir des acteurs importants
dans leur secteur.

Considérations pour la Polyvalence : D'autre part, la polyvalence permet une plus grande
diversification, ce qui peut être bénéfique en termes de gestion des risques. En cas de fluctuations du
marché ou de problèmes spécifiques à un produit, les coopératives polyvalentes peuvent s'appuyer
sur d'autres branches de leur activité. Cela peut également permettre de répondre à une gamme
plus large de besoins du marché et d'opportunités commerciales.

Analyse du Marché et des Ressources : Il est crucial d'analyser le marché local et les ressources
disponibles. Si le marché montre une forte demande dans un secteur spécifique où les agriculteurs
ont des compétences ou des ressources, la spécialisation peut être la voie à suivre. En revanche, si le
marché est incertain ou si les agriculteurs disposent d'une gamme variée de compétences et de
ressources, la polyvalence pourrait être plus avantageuse.

Objectifs à Long Terme : Les objectifs à long terme de la coopérative doivent également être pris en
compte. Si l'objectif est de devenir un leader dans un domaine spécifique, la spécialisation pourrait
être préférable. Si l'objectif est de créer une entreprise stable et résiliente capable de naviguer dans
un environnement de marché changeant, la polyvalence pourrait être plus appropriée.

En conclusion, la décision entre la polyvalence et la spécialisation doit être prise après une analyse
approfondie des conditions du marché, des compétences et des ressources des agriculteurs, et des
objectifs à long terme de la coopérative. Il est important de considérer à la fois les avantages de se
concentrer sur un domaine spécifique et les bénéfices de la diversification des activités.

2. Qu'est ce qui distingue une coopérative d'une société de capitaux

Une coopérative se distingue d'une société de capitaux sur plusieurs aspects clés :

Objectifs et Finalités :

Coopérative : Elle a pour objectif principal la satisfaction des besoins et attentes de ses membres,
plutôt que la maximisation des profits. Les coopératives fonctionnent selon les principes de
mutualité et de solidarité.
Société de Capitaux : Son but principal est la maximisation du profit pour les actionnaires. Les
décisions sont souvent prises en fonction de la rentabilité et du rendement des investissements.

Structure de Propriété et de Gouvernance :

Coopérative : La propriété est collective et démocratique, souvent régie par le principe « un


membre, une voix », indépendamment de la part de capital détenue par chaque membre.

Société de Capitaux : La propriété est basée sur les parts de capital détenues par les actionnaires,
avec généralement une influence proportionnelle au capital investi.

Répartition des Bénéfices :

Coopérative : Les bénéfices sont souvent redistribués entre les membres selon leur participation aux
activités de la coopérative, et non en fonction de leur part de capital.

Société de Capitaux : Les bénéfices sont distribués sous forme de dividendes aux actionnaires, basés
sur le nombre de parts de capital qu'ils détiennent.

Approche Économique et Sociale :

Coopérative : Elle met l'accent sur les valeurs sociales, éthiques et communautaires. Les décisions
sont prises en tenant compte des impacts sociaux et environnementaux.

Société de Capitaux : L'accent est mis sur les valeurs économiques et financières, avec une priorité
donnée à la croissance économique et à la rentabilité.

En résumé, les coopératives sont orientées vers la satisfaction des besoins de leurs membres et
fonctionnent sur une base démocratique, tandis que les sociétés de capitaux visent la maximisation
des profits pour les actionnaires et opèrent sur une base capitalistique.

Vous aimerez peut-être aussi