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GUIDE DE

GOUVERNANCE
LES BONNES PRATIQUES DES COOPÉRATIVES AGRICOLES

FÉVRIER 2019 – ÉDITION NO 1


3

AVANT-PROPOS
L
es entreprises coopératives se dis- Conscientes de leur responsabilité indivi-
tinguent par leur mode de gouverne- duelle et collective dans la mise en œuvre
ment démocratique : « Une personne des principes coopératifs, les entreprises de
- une voix ». Ce principe est essentiel, singu- la coopération agricole ont souhaité se doter
lier, et organisateur de leur statut. Il repose en d’un guide proposant les bonnes pratiques
effet sur une conception de l’entreprise, qui de gouvernance, pour la plupart déjà éprou-
reconnaît le primat de l’homme sur le capi- vées, voire souhaitées au regard des attentes
tal, le contrat comme fondement de la liberté exprimées, notamment par le Grand débat
d’entreprendre, la solidarité au service du coopératif. Que le groupe de travail, composé
bien commun, l’équité dans la production et notamment d’élus de la coopération, qui a
la répartition de la valeur. permis à Coop de France de nourrir cette
réflexion soit ici chaleureusement remercié.
Or, ces fondements de la coopération agricole
portent en eux leur propre mode d’emploi. Leur En effet, si le projet coopératif apparaît plus
légitimité et leur pérennité imposent que leur que jamais être à même de répondre aux aspi-
application soit respectueuse de leur finalité. rations de la société, il est aussi porteur d’un
C’est l’objet d’une bonne gouvernance. Ainsi, espoir légitime. Nous avons un devoir de vigi-
pour l’entreprise coopérative, la gouvernance lance dans nos pratiques. C’est le sens de ce
ne répond pas seulement à un besoin d’admi- guide, conçu comme un outil de progrès, qui
nistration. Elle ne se limite pas non plus à une servira de fil conducteur à tous ceux qui en
recherche mécanique de conformité. Elle n’est reconnaîtront la nécessité.
surtout pas un argument de communication.
Il appartient maintenant aux acteurs de nos
La gouvernance coopérative, ce sont des entreprises coopératives, et d’abord aux élus,
valeurs, une éthique, des pratiques en cohé- de le faire vivre au quotidien, de l’enrichir au
rence avec celles-ci et une exigence de tous fil du temps et de lui donner très vite toute la
les jours. portée qui lui revient.

Dominique Chargé,
Président de Coop de France
COOP DE FRANCE / GUIDE DE GOUVERNANCE

SOMMAIRE
Principes coopératifs
définis par l’Alliance Coopérative Internationale
5

Animation démocratique
des assemblées générales ordinaires annuelles
10

Animation territoriale des coopératives


12

La charte de gouvernance,
véritable outil d’amélioration de la gouvernance
14

Fonctionnement du conseil d’administration


16

Formation des administrateurs


18

Comités spécialisés : comités d’audit et de rémunération


20

Renouvellement des générations dans les organes de gestion


22

Représentation des femmes dans les organes de gestion


24

Salariés administrateurs
26

Synthèse des recommandations


28

À consulter également
33

Selon l’Observatoire
de la gouvernance des coopératives agricoles de l’ANR
34

Postface
35
4/5

PRINCIPES COOPÉRATIFS
DÉFINIS PAR L’ALLIANCE
COOPÉRATIVE
INTERNATIONALE
Les principes de l’ACI 1 trouvent leurs décli- L’ISO 26 000 est une norme internationale
naisons concrètes dans le cadre juridique de d’application volontaire qui donne des lignes
la coopération agricole française, les recom- directrices aux entreprises et aux organisations
mandations émises par Coop de France et son pour contribuer au développement durable.
réseau ainsi que par l’autorité de tutelle qu’est Elle vise à encourager les organisations à aller
le Haut Conseil de la coopération agricole. au-delà du respect de la loi, en reconnaissant
que le respect de la loi est un devoir fonda-
Ils sont au nombre de 7 et se déclinent ainsi : mental pour toute organisation et une partie
essentielle de sa responsabilité sociétale. La
 dhésion volontaire et ouverte à tous
a norme vise à promouvoir une compréhension
(principe dit « de la porte ouverte »), commune dans le domaine de la responsabilité
pouvoir démocratique sociétale et à compléter les autres instruments
exercé par les membres, et initiatives de responsabilité sociétale, non à
contribution économique des membres, les remplacer. Les différents sujets de la RSE
autonomie et indépendance, sont abordés au travers de 7 questions cen-
éducation, formation et information, trales dont celle de la gouvernance.
coopération entre les coopératives,
engagement envers la communauté. 1
 ’Alliance Coopérative Internationale a été créée
L
en 1895 et rassemble les coopératives du monde
Ces principes sont repris dans la définition de entier, quel que soit leur secteur d’activité :
la coopérative donnée par l’article 1er de la loi agriculture, consommation, santé, assurances,
n° 47-1775 du 10 septembre 1947. banques, travail, etc.

Ils font également l’objet d’une reconnaissance


au niveau mondial :

par la résolution 56/114 de 2001


adoptée par l’Assemblée générale
des Nations Unies,
par la recommandation 193/2002
de juin 2002 de l’Organisation
Internationale du Travail.

Ces principes de l’ACI trouvent un écho dans


les sept principes de l’ISO 26 000, norme de
référence de la RSE (Responsabilité Sociétale
des Entreprises), qui sont les suivants : rede-
vabilité, transparence, comportement éthique,
reconnaissance des parties prenantes, respect
du principe de légalité, prise en compte des
normes internationales de comportement et
respect des droits de l’Homme.
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RESPONSABILITÉ SOCIÉTALE
Les 7 questions centrales

DÉMARCHE HOLISTIQUE

Communauté
Droits
et développement
de l’Homme
local

Questions Gouvernance Relations


relatives aux de l’organisation et conditions
consommateurs de travail

Loyauté
L’environnement
des pratiques

INTERDÉPENDANCE

PRINCIPE N° 1
Adhésion volontaire et ouverte à tous

« Les coopératives sont des organisations Il peut donc exister des motifs acceptables
fondées sur le volontariat, ouvertes à toutes pour lesquels une coopérative limite le nombre
les personnes aptes à utiliser leurs services et de ses membres.
déterminées à prendre leurs responsabilités en
tant que membres, et ce sans discrimination Le fait d’être membre implique notamment :
fondée sur le sexe, l’origine sociale, la race, l’al- l’apport en capital, l’exercice d’un droit de vote,
légeance politique ou la religion ». la participation aux réunions, l’utilisation des
services de la coopérative et parfois même la
L’adhésion à une coopérative agricole est un contribution aux pertes.
acte volontaire. Ainsi, nul ne peut être forcé à
devenir coopérateur, le coopérateur étant tenu Se reporter aux fiches
d’avoir une activité avec la coopérative. « Renouvellement des générations dans les organes
de gestion » et « Représentation des femmes
Cependant les coopératives agricoles ont dans les organes de gestion ».
un objet précis et ne peuvent servir que leurs
membres (sauf acceptation des tiers non asso-
ciés, dans la limite de 20 % de leurs activités).
6/7

PRINCIPE N° 2
Pouvoir démocratique exercé par les membres

« Les coopératives sont des organisations Cette pondération est toujours liée à l’activité
démocratiques dirigées par leurs membres, avec la coopérative et non à des pourcentages
qui participent activement à l’établissement de détention du capital et plafonnée en voix
des politiques et à la prise de décisions. Les à l’assemblée générale. La démocratie ne se
hommes et les femmes élus comme représen- résume pas aux votes en assemblées géné-
tants des membres sont responsables devant rales : elle nécessite également une séparation
eux. Dans les coopératives de premier niveau, des pouvoirs entre les organes qui fixent les
les membres ont des droits de vote égaux en règles et les organes exécutifs. L’équilibre de ces
vertu de la règle « un membre - une voix » ; les pouvoirs doit être contrôlé par les membres qui
coopératives d’autres niveaux sont aussi orga- doivent disposer d’une information claire, appro-
nisées de manière démocratique ». priée et complète. Des audits sur la gouvernance
sont réalisés par la « Révision coopérative ».
Promouvoir l’esprit démocratique au sein des
coopératives est une tâche permanente et essen- Les membres détiennent en dernier ressort le
tielle. Si le principe démocratique est simple, en contrôle de leur coopérative (pouvoir souverain
pratique la gestion démocratique d’une coopé- de l’assemblée générale), en votant les poli-
rative peut s’avérer complexe. Le pouvoir démo- tiques stratégiques clés et participant à l’élec-
cratique est un principe clé du modèle coopératif, tion de leurs représentants.
au cœur de leur gouvernance.
Se reporter aux fiches
Dans la plupart des coopératives agricoles, la « Animation démocratique des assemblées
règle de vote est « une personne - une voix ». générales ordinaires annuelles »,
La pondération des voix, toujours limitée, est « Animation territoriale des coopératives »,
admise, sur décision de l’assemblée géné- « La Charte de gouvernance, un véritable
rale extraordinaire puisqu’elle ne remet pas en outil d’amélioration de la gouvernance » et
cause le collectif. « Fonctionnement du conseil d’administration ».

PRINCIPE N° 3
Contribution économique des membres

« Les membres contribuent de manière équi- de fournir l’accès aux biens et services four-
table au capital de leurs coopératives et en ont nis par la coopérative. Les membres sous-
le contrôle. Une partie au moins de ce capital crivent des parts sociales et une partie des
est habituellement la propriété commune de la excédents est mise en réserves. Ces réserves
coopérative. Les membres ne bénéficient habi- sont impartageables et restent par conséquent
tuellement que d’une rémunération limitée au la propriété commune de la coopérative afin
capital souscrit comme condition de leur adhé- d’assurer son développement et sa pérennité.
sion. Les membres affectent les excédents à
tout ou partie des objectifs suivants : le déve- Par exception, le capital peut être rémunéré
loppement de leur coopérative, éventuellement mais de façon limitée. En cas de liquida-
par la dotation aux réserves dont une partie au tion, l’actif net ne peut être partagé entre les
moins est impartageable, des ristournes aux membres. Par la mise en réserve d’une partie
membres en proportion de leurs transactions des excédents, les membres acceptent de ne
avec la coopérative et le soutien d’autres acti- jamais devenir propriétaires individuellement de
vités approuvées par les membres ». ces excédents. Les parts sociales ont une fonc-
tion de fonds de roulement pour le financement
Les coopératives existent d’abord pour des activités de la coopérative et confèrent la
répondre aux besoins de leurs membres. C’est qualité d’associé et par conséquent d’un droit
pourquoi les parts sociales n’ont pas pour objet de vote aux coopérateurs.
de générer un retour sur investissement mais
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PRINCIPE N° 4
Autonomie et indépendance

« Les coopératives sont des organisations auto- Parfois perçues par les gouvernements comme
nomes d’entraide, gérées par leurs membres. un moyen d’assurer un service jusqu’alors
La conclusion d’accords avec d’autres orga- exercé par le secteur public (exemples des
nisations, y compris des gouvernements ou la coopératives sociales en Italie ou des socié-
recherche de fonds à partir de sources exté- tés coopératives d’intérêt collectif en France),
rieures doivent se faire dans des conditions elles peuvent bénéficier de soutiens gouverne-
qui préservent le pouvoir démocratique des mentaux qui ne doivent pas cependant porter
membres et maintiennent l’indépendance de atteinte à leur autonomie et leur indépendance.
la coopérative ».
Les coopératives agricoles, bien qu’assumant
Ce principe a été introduit en 1995 et cible la une fonction incontournable dans la structu-
relation des coopératives notamment avec les ration de l’agriculture française, mènent leurs
gouvernements et les organisations intergou- actions en toute indépendance des pouvoirs
vernementales. Les politiques publiques ne publics.
doivent pas être discriminatoires à l’encontre
des coopératives. Se reporter aux fiches
« Animation démocratique des assemblées
générales ordinaires annuelles », « Animation
territoriale des coopératives ».

PRINCIPE N° 5
Éducation, formation et information

« Les coopératives fournissent à leurs Il s’agit de principes fondamentaux de la coo-


membres, leurs dirigeants élus, leurs ges- pération qui peuvent se résumer de la manière
tionnaires et leurs employés l’éducation et la suivante :
formation requises pour pouvoir contribuer
effectivement au développement de leur coo-  ducation : pour les membres,
É
pérative. Elles informent le grand public, en par- comprendre les valeurs et principes
ticulier les jeunes et les dirigeants d’opinion de coopératifs et les appliquer dans la gestion
la nature et des avantages de la coopération ». quotidienne de la coopérative.
Formation : développer les compétences
pratiques dont les membres, les dirigeants
et les salariés ont besoin pour faire
fonctionner la coopérative.
L’information vise les membres des
coopératives, les salariés, le grand public,
les jeunes et les leaders d’opinion.

Se reporter aux fiches


« Formation des administrateurs »
et « Renouvellement des générations
dans les organes de gestion ».
8/9

PRINCIPE N° 6
Coopération entre les coopératives

« Pour apporter un meilleur service à leurs Les coopératives peuvent ainsi adhérer les
membres et renforcer le mouvement coopé- unes aux autres ou se regrouper dans le
ratif, les coopératives œuvrent ensemble au cadre d’unions afin de partager des activités
sein de structures locales, nationales, régio- (approvisionnements, services, recherche et
nales et internationales ». développement…).

Ce principe, introduit dans les principes coo- Par ailleurs, pour être efficace, la coopération
pératifs en 1966, est l’expression pratique de doit être organisée. Ce principe vise égale-
la valeur de solidarité qui distingue les coo- ment la mise en place des structures d’aide
pératives des autres formes d’entreprises à la coopération, à travers des fédérations
commerciales. notamment.

PRINCIPE N° 7
Engagement envers la communauté

« Les coopératives contribuent au dévelop- Cette dimension est d’autant plus importante
pement durable de leur communauté dans dans les coopératives agricoles françaises dont
le cadre d’orientations approuvées par leurs l’ancrage dans la communauté locale se maté-
membres ». rialise obligatoirement par l’existence d’une cir-
conscription territoriale.
Ce principe combine deux éléments des
valeurs coopératives énoncés dans la décla- Se reporter à la fiche
ration sur l’identité et les valeurs coopératives. « Renouvellement des générations
« La prise en charge et la responsabilité per- dans les organes de gestion »
sonnelles et mutuelles et l’éthique fondée sur et « Salariés administrateurs »
l’honnêteté, la transparence, la responsabilité
sociale et l’altruisme ».

Les coopératives sont le produit des com-


munautés dans lesquelles elles exercent leur
activité. Leur réussite est liée à leur capacité
à soutenir ces communautés pour qu’elles se
développent de façon durable. Leurs relations
avec leurs membres vont au-delà de simples
relations économiques. Elles doivent donc
s’efforcer de combiner la viabilité économique
et la responsabilité sociale de leurs activités.
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ANIMATION DÉMOCRATIQUE
DES ASSEMBLÉES
GÉNÉRALES ORDINAIRES
ANNUELLES
Introduction

Le pouvoir souverain s’exerce au sein des Afin que les associés puissent exprimer leur
assemblées générales. Celles-ci, composées avis dans les meilleures conditions possible et
de l’ensemble des associés, sont un moment en disposant de toutes les informations néces-
important de la vie des coopératives au cours saires, le conseil d’administration procède à la
duquel la démocratie coopérative s’exprime. lecture de son rapport aux associés qui rend
compte de l’activité et des résultats de la coo-
Pour le conseil d’administration, c’est éga- pérative, ainsi que de ses filiales et des socié-
lement l’occasion de rendre compte de sa tés qu’elle contrôle.
gestion aux associés et de présenter ses pro-
positions en matière d’affectation du résultat.

L’assemblée générale annuelle a notamment


pour objet d’approuver les comptes, de voter
l’affectation du résultat, de donner le quitus
aux administrateurs pour leur gestion, de pro-
céder au renouvellement des mandats de ces
derniers ou d’élire de nouveaux administrateurs
selon les modalités prévues par les statuts.

Enjeu et finalité

L’implication des associés est indispensable Ce pouvoir doit également s’exprimer d’une
pour le bon fonctionnement de la gouvernance manière participative en faisant en sorte que les
d’une coopérative et l’équilibre des pouvoirs. associés prennent part activement aux débats
(ISO 26 000 : § 6.2 « Gouvernance de l’orga-
Ce pouvoir souverain des associés s’exprime nisation » § 7.4.3 « Intégrer la responsabilité
lors des décisions soumises aux votes. Ainsi sociétale (RS) dans la gouvernance, les sys-
une large participation des associés à l’élec- tèmes et processus de l’organisation » et ISO/
tion de leurs représentants permet de légiti- TS 26 030 : § 4.2.3 « Intégration de la respon-
mer le pouvoir de gestion et de surveillance sabilité sociétale dans la politique et le pro-
de ces derniers. jet stratégique de l’entreprise » § 4.2.7 « Mise
en œuvre opérationnelle de la RS, surveillance
et amélioration continue des performances de
responsabilité sociétale »).
10 / 11

Recommandations

L’exercice de ce pouvoir souverain par les asso- 2


ciés nécessite des moyens et des ressources.
Organiser une procédure permettant aux asso-
Pour pouvoir prendre des décisions en connais- ciés de poser des questions avant l’assem-
sance de cause, les associés doivent bénéficier blée générale via, par exemple, un site Internet
d’informations claires et compréhensibles que ce dédié. Le règlement intérieur précisera les
soit dans les documents mis à leur disposition au modalités de formalisation des réponses qui
moins quinze jours avant l’assemblée générale ou devront être apportées avant la tenue de l’as-
lors des présentations réalisées en assemblée. semblée générale.

La coopérative doit également veiller à faciliter 3


l’expression des associés et les prises de parole.
La mise en place de sections territoriales peut Privilégier les informations ciblées et claires, à
permettre de maintenir un lien de proximité avec mettre à la disposition des associés suffisam-
les associés et favoriser ainsi leur expression. ment à l’avance.

Les assemblées se dérouleront d’autant mieux Prévoir une présentation accessible du rap-
que la coopérative sera attentive à mettre en port aux associés, des comptes annuels et
place des moments d’échanges entre les des propositions d’affectation du résultat
assemblées annuelles (assemblées de section, en justifiant notamment des options prises
commissions, réunions métiers…) et à s’assu- entre la rémunération des parts sociales
rer du niveau d’information, notamment des des associés, le complément de rémunéra-
nouveaux adhérents, afin que l’ensemble des tion des associés coopérateurs par la dis-
associés bénéficie d’un niveau de compréhen- tribution de ristournes, la part des résultats
sion lui permettant d’appréhender les enjeux. provenant des filiales, la consolidation des
fonds propres par l’affectation de l’excédent
1 en réserves pour financer le développement
de la coopérative et assurer sa pérennité.
Inciter les associés à participer aux assemblées
générales en mettant en place une organisa- Prévoir une présentation didactique, le cas
tion favorisant leur expression. En cas de cir- échéant, du rapport de la Révision Coopérative.
conscription territoriale importante, opter pour
la mise en place de sections territoriales char-
gées de désigner les délégués qui siégeront
aux assemblées plénières.
COOP DE FRANCE / GUIDE DE GOUVERNANCE

ANIMATION TERRITORIALE
DES COOPÉRATIVES
Introduction

Les coopératives agricoles ayant une circons- Les assemblées de section permettent aux
cription territoriale étendue ou/et un nombre associés coopérateurs de la zone géogra-
important d’associés coopérateurs peuvent phique de prendre connaissance et d’échan-
prévoir dans leurs statuts la mise en place ger sur tous les points portés à l’ordre du jour
de sections territoriales pour décentraliser la de l’assemblée plénière et de désigner les délé-
démocratie coopérative. Ces sections sont gués qui représenteront les sections à cette
mentionnées dans le règlement intérieur. assemblée plénière. Leur nombre ne peut
être inférieur à 3 et doit être proportionnel au
Il s’agit du mode privilégié d’animation terri- nombre d’associés coopérateurs présents ou
toriale, mais d’autres types d’organisation représentés à l’assemblée de section.
peuvent également renforcer l’expression et
la vitalité démocratique (mise en place de com-
missions, comités ad hoc…).

Enjeu et finalité

Initialement, les coopératives agricoles regrou- L’organisation de la coopérative doit permettre


paient un nombre restreint d’associés sur des de :
territoires limités et généralement homogènes.
créer et renforcer un sentiment
Dorénavant, le développement en termes de d’attachement et de proximité des
circonscription territoriale et de nombre d’as- associés coopérateurs vis-à-vis
sociés coopérateurs de certaines coopératives de leur coopérative,
peut avoir diverses conséquences suscep- garantir « l’écoute » des associés
tibles d’impacter leur fonctionnement et leur coopérateurs, c’est-à-dire le recueil
gouvernance. de leur parole, de leurs besoins,
pour être communiqués
Afin de préserver la relation avec les associés au conseil d’administration,
coopérateurs, la coopérative doit mettre en être plus attentif aux attentes
place des structures permettant de maintenir parfois hétérogènes des associés,
le lien de proximité avec ses adhérents (ISO favoriser les débats et la participation
26 000 : §6.8.3 « Implication auprès des com- des associés coopérateurs à la vie
munautés » et ISO/TS 26 030 : §4.8.3 « Impli- démocratique de leur coopérative,
cation auprès des communautés »). assurer une meilleure information
des associés coopérateurs,
repérer les associés coopérateurs
susceptibles de s’impliquer dans la
gouvernance de la coopérative,
maintenir un lien avec le conseil
d’administration.
12 / 13

Recommandations

Les assemblées de section délibèrent en 2


présence d’un administrateur désigné par le
conseil d’administration qui pourra relayer aux Donner au niveau opérationnel et budgétaire
autres administrateurs la teneur des débats de les moyens nécessaires à l’animation de la vie
l’assemblée de section à laquelle il a participé. coopérative et au fonctionnement d’une gou-
vernance démocratique.
Afin de renforcer ce lien avec le conseil d’admi-
nistration, les assemblées de section peuvent, 3
en outre, procéder à la désignation d’un ou
plusieurs associés coopérateurs chargés, Déterminer la proportion d’associés pour un
d’une façon permanente, entre deux assem- délégué de section qui permette une meilleure
blées générales, de représenter les intérêts des représentation de ceux-ci en assemblée plé-
associés coopérateurs de la section auprès du nière tout en favorisant une large participation
conseil d’administration. des délégués à l’assemblée plénière.

1 4
Assurer la mission permanente de facilitation S’assurer que l’animation de la section soit réa-
de l’expression des coopérateurs sur tous les lisée par le président de section en présence
sujets intéressant la coopérative par l’organi- du président ou d’un vice-président, et/ou du
sation territoriale, sous la forme notamment de directeur de la coopérative.
sections territoriales.
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LA CHARTE DE
GOUVERNANCE,
VÉRITABLE OUTIL
D’AMÉLIORATION
DE LA GOUVERNANCE
Introduction

Pour pouvoir constituer une coopérative agri- Au-delà de ces documents obligatoires, la coo-
cole agréée par le Haut Conseil de la coopé- pérative peut également se doter d’une charte
ration agricole (HCCA), les associés doivent de gouvernance afin de compléter les principes
adopter en assemblée générale des statuts qui la régissent.
conformes aux modèles approuvés par arrêté
du ministre de l’Agriculture. Ce type d’outil permet également de répondre
aux préoccupations édictées par l’ISO 26 000
Ces modèles, qui reprennent les dispositions qui recommande aux organisations de mettre
législatives et réglementaires, constituent le en place des processus, systèmes, structures
socle commun des règles qui doit régir le fonc- ou autres mécanismes, leur permettant de
tionnement de toute coopérative agricole ou mettre en œuvre les principes et pratiques de
union de coopératives agricoles. Ils doivent être responsabilité sociétale (§6.2 « gouvernance de
complétés par les caractéristiques propres à l’organisation » et 7.4.3 « Intégrer la RS dans
chacune (son objet, sa circonscription territo- la gouvernance, les systèmes et processus
riale, le nombre d’administrateurs, la durée de de l’organisation »). Ces préoccupations sont
leur mandat, les options…). également reprises dans la future norme ISO/
TS 26 030 qui définira la RSE dans l’agroali-
Le conseil d’administration rédige un règlement mentaire fin 2019 (§4.2.3 « Intégration de la
intérieur qui sera propre à chaque coopérative. RS dans la politique et le projet stratégique de
Ce document, auquel certaines dispositions l’entreprise »).
des statuts renvoient expressément, comprend
également des éléments sur le fonctionnement
et l’organisation de la coopérative.
14 / 15

Enjeu et finalité

La charte de gouvernance d’une coopérative Une attention toute particulière sera portée
agricole constitue un travail de réflexion entre aux moyens que le conseil d’administration se
administrateurs qui doit permettre de traduire donne pour maintenir et assurer la proximité
la réalité du fonctionnement de chaque coopé- avec les associés coopérateurs.
rative en adaptant sa gouvernance à ses enjeux
de développement. Son élaboration contribue au bon fonctionne-
ment de la gouvernance permettant au conseil
C’est avant tout l’occasion d’échanger et d’éva- d’administration d’élaborer une stratégie d’en-
luer ainsi la gouvernance, de la faire évoluer en treprise centrée sur la satisfaction des besoins
améliorant le fonctionnement du groupe et de for- des associés coopérateurs et la pérennité à
maliser l’engagement individuel de chaque admi- moyen et long terme de la coopérative.
nistrateur, ainsi que les règles de fonctionnement
collectif que se donne le conseil d’administration.

Recommandations

1  e fonctionnement et les méthodes


L
de travail du conseil d’administration :
Élaborer une charte de gouvernance, validée par le nombre de réunions, leur préparation,
le conseil d’administration, rappelant les valeurs la formalisation des échanges,
communes, les principes et modalités de fonc- la participation aux commissions,
tionnement des instances d’administration et de le cas échéant aux assemblées
direction qui en découlent. de section, etc.
La formalisation des délégations
Les points suivants pourront être abordés : de pouvoirs conférées par le conseil
d’administration, y compris dans les filiales.
 es droits et devoirs de l’administrateur :
L Les commissions ou comités permanents.
son engagement coopératif, sa motivation, Les procédures d’accueil des nouveaux
son implication (assiduité aux réunions…), administrateurs.
les comportements attendus pour éviter Les modalités de mise à jour
notamment tout conflit d’intérêts (la et d’actualisation de la charte.
confidentialité, la neutralité, l’impartialité,
la transparence, la loyauté envers les 2
décisions prises…).
Les missions du conseil d’administration Faire vivre cette charte en fonction des évolu-
et des administrateurs à titre individuel (en tions structurelles, économiques ou juridiques
lien notamment avec les compétences auxquelles la coopérative pourra être confron-
requises). tée et la mettre à jour à intervalles réguliers afin
Les moyens mis à la disposition des que la gouvernance corresponde en temps réel
administrateurs pour mener à bien leurs aux attentes des coopérateurs et aux besoins
fonctions, tels que leur indemnisation, de la coopérative.
l’existence d’un budget formation,
les informations mises à disposition,
les dossiers préparatoires des réunions,
les outils informatiques, notamment
un extranet dédié, les comptes rendus…
COOP DE FRANCE / GUIDE DE GOUVERNANCE

FONCTIONNEMENT DU
CONSEIL D’ADMINISTRATION
Introduction

Dans la gouvernance des coopératives agri- Le conseil d’administration dispose également


coles, le pouvoir de gestion et de surveillance du pouvoir de surveillance qui consiste à véri-
est dévolu à un organe collectif, le conseil d’ad- fier que les conditions sont réunies pour que
ministration, composé d’administrateurs élus l’équipe dirigeante puisse développer la stra-
par l’ensemble des associés ou par leurs repré- tégie définie en conformité avec la vocation et
sentants (délégués de section). aux missions de la coopérative.

À l’exception des pouvoirs confiés aux assem-


blées générales, le conseil d’administration
dispose des pouvoirs les plus étendus pour
gérer la coopérative et en assurer le bon
fonctionnement.

Enjeu et finalité

Au carrefour de l’expression du pouvoir sou- Chaque coopérative doit régulièrement réviser


verain exercé par les associés et du pouvoir son fonctionnement et s’assurer de l’efficience
exécutif confié à la direction, le conseil d’ad- des décisions.
ministration joue un rôle essentiel dans la gou-
vernance coopérative. Ainsi, les dispositions législatives et statutaires
relatives au fonctionnement du conseil d’admi-
Pour mener à bien ses missions, il ne doit pas nistration, devront être complétées et adaptées
se contenter de recevoir des informations. Il par chaque coopérative.
doit opter pour un fonctionnement dynamique
lui permettant véritablement de faire des pro- Ces règles de fonctionnement doivent être
positions et prendre des décisions, en cher- présentées, discutées par tous les adminis-
chant à concilier : trateurs, et validées par le conseil d’adminis-
tration. Ces méthodes de travail partagées
les attentes des associés coopérateurs à peuvent être formalisées dans une charte de
court et moyen terme, gouvernance.
l’intérêt général de la coopérative et de sa
résilience.

Une organisation efficace de la gouvernance


va permettre par ailleurs d’intégrer la respon-
sabilité sociétale au sein de la coopérative. Ce
point constitue un volet important de la norme
ISO 26 000 (§6.2 « Gouvernance de l’organi-
sation ») et de la future norme ISO/TS 26 030
(§4.2.7 « Mise en œuvre opérationnelle de la
responsabilité sociétale, surveillance et amé-
lioration continue des performances de respon-
sabilité sociétale »).
16 / 17

La réflexion sur le fonctionnement du conseil  es modalités de prise de décisions


L
d’administration doit aborder les points donnent-elles l’assurance d’un
suivants : fonctionnement collégial ? Afin de favoriser
la participation des administrateurs au
 e conseil d’administration dispose-t-il
L processus démocratique, il doit être
des informations suffisantes pour une porté une attention toute particulière au
prise de décisions éclairée et efficace et nombre d‘administrateurs. Le rythme des
de quels types d’informations a-t-il besoin réunions, l’élaboration de l’ordre du jour et
en permanence (connaissance de la l’instauration du vote à bulletin secret pour
coopérative et le cas échéant du groupe, certaines décisions font aussi partie du
caractéristiques de son environnement, bon fonctionnement du conseil. Bien que
éléments d’analyse économique, le bureau se réunisse plus souvent que le
financiers…) ? conseil d’administration, le président devra
Le conseil d’administration a-t-il besoin de être attentif à ce que ce dernier bénéficie
faire appel à des compétences extérieures d’un niveau d’information équivalent à
lorsque les ressources n’existent pas celui du bureau, lui permettant cette prise
dans la coopérative ou lorsque des de décision collégiale et éclairée.
administrateurs souhaitent un éclairage Le conseil d’administration procède-
complémentaire ? t-il régulièrement à l’évaluation de ses
travaux, de son organisation et de son
fonctionnement ?

Recommandations

1 3
 ettre en place des règles
M Instaurer le vote à bulletin secret pour certaines
de fonctionnement permettant décisions, tout en veillant à maintenir les débats
de faciliter les prises de décision : lors des réunions du conseil d’administration.
prévoir systématiquement un ordre Ainsi, cette modalité de vote pourra être limitée
du jour qui intègre les éventuelles à la nomination du président et des membres
propositions des membres du conseil du bureau ainsi qu’au vote du budget et des
d’administration, nommer des référents investissements ou des décisions stratégiques
par dossier, mettre en place des binômes importants.
administrateurs-salariés…
Fournir aux administrateurs toutes 4
les informations nécessaires pour remplir
leurs missions en veillant à communiquer Consacrer plusieurs séances et ne prendre la
des données complètes et concises, décision qu’au terme complet du processus
notamment des indicateurs nécessaires d’information et de délibération pour les déci-
au suivi de la coopérative. sions stratégiques.

2 5
Opter pour un nombre d’administrateurs qui Procéder à une évaluation annuelle des tra-
permette une bonne représentativité du socié- vaux, de l’organisation et du fonctionnement du
tariat et tienne compte de sa diversité. conseil d’administration en alternant par exemple
auto-évaluation et évaluation extérieure.
COOP DE FRANCE / GUIDE DE GOUVERNANCE

FORMATION
DES ADMINISTRATEURS
Introduction

La formation des dirigeants élus des coopéra- Ainsi, les administrateurs doivent dorénavant
tives est un des principes coopératifs mention- se voir proposer des formations nécessaires
nés par l’Alliance Coopérative Internationale : à l’exercice de leurs missions lors de la pre-
« Les coopératives fournissent à leurs membres, mière année de chaque mandat. L’assemblée
leurs dirigeants élus, leurs gestionnaires et leurs générale ordinaire approuve un budget dédié
employés l’éducation et la formation requises à ces formations.
pour pouvoir contribuer effectivement au déve-
loppement de leur coopérative. »

Conscient de l’importance pour les coopéra-


tives agricoles de disposer d’élus formés, le
législateur a récemment mis en place un dispo-
sitif d’incitation à la formation dans le cadre de
la loi n° 2014-1170 du 13 octobre 2014 d’Ave-
nir pour l’Agriculture, l’Alimentation et la Forêt,
dite « LAAAF ».

Enjeu et finalité

L’enjeu principal pour les administrateurs §6.4.7 « Développement du capital humain » et


consiste à exercer de façon effective les mis- §6.3.2 « Structures et processus de prise de
sions légales qui sont les leurs en se donnant décision ») ainsi que dans la future ISO 26 030
les moyens d’apprécier et challenger la perti- (§4.4.7 « Développement du capital humain »).
nence des propositions de la direction, notam-
ment en matière de stratégie. Ils doivent aussi Il paraît donc nécessaire d’aller plus loin et de
être en mesure d’assurer un contrôle et un suivi proposer aux coopératives agricoles de mettre
efficace et averti de la mise en œuvre du plan en place, à l’instar de ce qui est pratiqué pour
stratégique élaboré. les salariés ou pour les administrateurs dans
certains secteurs d’activité, de véritables plans
La formation doit donc être considérée comme de formation en s’appuyant sur des outils adap-
un véritable investissement et non comme une tés aux administrateurs.
charge.
Pour atteindre cet objectif, un volet consa-
Intégrer la responsabilité sociétale dans les cré au développement des compétences des
préoccupations de la coopérative nécessite administrateurs doit être intégré dans le pro-
également de sensibiliser et développer les jet stratégique de la coopérative en prévoyant
compétences en la matière. Ces points sont un budget spécifique et en s’assurant que les
repris dans la norme ISO 26 000 (§7.4.1 « Sen- conditions matérielles et financières soient
sibiliser et développer les compétences en réunies pour que les administrateurs puissent
matière de responsabilité sociétale »). participer aux formations sans pénaliser leurs
exploitations.
18 / 19

Il doit s’agir d’un processus continu pouvant Cet accompagnement du mandat d’adminis-
regrouper différentes actions de formation trateur peut également faciliter l’engagement
(des formations en interne construites « sur de nouveaux administrateurs et leur intégration.
mesure », avec d’autres coopératives pour
un échange d’expériences…). Le cursus de
formation peut également comprendre des
voyages d’études ou des séminaires.

Les formations en ligne peuvent constituer une


nouvelle expérience de formation susceptible
de s’adapter plus facilement aux contraintes
d’organisation des administrateurs.

Recommandations

Dans leur règlement intérieur ou dans leur 1


charte de gouvernance, les coopératives se
fixent des règles visant à évaluer les besoins Inciter fortement à la formation des membres
de formation des membres du conseil d’admi- du conseil d’administration selon des modalités
nistration. Ces dernières ont pour objectif de à définir et mettre en place des indicateurs per-
développer les compétences dont les adminis- mettant d’évaluer et de faire des bilans réguliers
trateurs ont besoin pour exercer leur mandat. des formations suivies (pourcentage d’adminis-
trateurs formés, nombre d’heures de formation,
Ces formations peuvent s’appuyer sur des thèmes abordés…).
outils reconnus et labellisés, intégrant éven-
tuellement de nouvelles technologies2. Pour faciliter l’accès à ces formations et ne pas
pénaliser financièrement les administrateurs,
2
 ar exemple, les formations proposées
P la coopérative peut décider de les indemniser
par l’Institut de la Coopération Agricole : pour le temps consacré à ces formations.
http://institutdelacooperationagricole.coop/
2
Nommer un référent au sein du conseil d’ad-
ministration chargé de suivre le dossier de la
formation dans la coopérative et d’en rendre
compte au conseil d’administration en faisant
chaque année un bilan des formations suivies.
COOP DE FRANCE / GUIDE DE GOUVERNANCE

COMITÉS SPÉCIALISÉS :
COMITÉS D’AUDIT
ET DE RÉMUNÉRATION
Introduction

Pour remplir ses missions, le conseil d’admi-


nistration peut souhaiter disposer d’aide à la
décision. Bien que la gouvernance coopéra-
tive présente certaines spécificités, les coo-
pératives agricoles peuvent s’inspirer de ce
qui existe dans les autres types de sociétés
et notamment du système des comités spé-
cialisés qui s’est développé dans les sociétés
coopératives et mutuelles, et les sociétés com-
merciales cotées3.

3
 es comités sont obligatoires dans les banques
C
coopératives

Enjeu et finalité

Quelles que soient les activités, la circons- L’analyse des compétences au sein de la gou-
cription territoriale, le nombre d’adhérents, le vernance de la coopérative agricole, de la com-
montant du chiffre d’affaires d’une coopéra- plexité de son organisation, de sa structure,
tive agricole, son conseil d’administration est de son modèle économique, doit permettre de
collectivement responsable de sa gestion, et décider, ou non, de la création de comités spé-
le cas échéant de celle du groupe coopératif, cialisés ayant pour vocation d’éclairer le conseil
dont il assure le bon fonctionnement. d’administration dans ses décisions.

Il peut décider de mettre en place des comités Les comités spécialisés, créés à l’initiative du
spécialisés, notamment un comité d’audit et conseil d’administration, en sont une éma-
un comité de rémunération. nation qui lui facilite le travail. Il convient par
conséquent de prévoir des comptes rendus
Cette préoccupation se retrouve en matière de faits par les comités en conseil et une descrip-
mise en pratique de la responsabilité sociétale tion de l’activité des comités dans le rapport
dans la norme ISO 26 000 (§7.7.2 « Surveil- annuel aux associés.
ler les activités en matière de responsabilité
sociétale » §7.4.3 « Intégrer la RS dans la gou- Ces comités, lieux de réflexion et de propo-
vernance, les systèmes et processus de l’or- sitions, sont composés d’administrateurs
ganisation » et 6.3.2 « Structures et processus reconnus pour leurs compétences et leurs
de prise de décision ») et dans la future ISO aptitudes dans des domaines particuliers. Ils
26 030 (§4.2.7 Mise en œuvre opérationnelle de peuvent faire appel en tant que de besoin aux
la responsabilité sociétale, surveillance et amé- compétences de l’exécutif et de personnali-
lioration continue des performances de respon- tés extérieures.
sabilité sociétale).
20 / 21

Recommandations

1 4
Organiser un dispositif de maîtrise des risques, Prévoir l’animation des comités et la présen-
quelle que soit la taille de l’entreprise et en tation des comptes rendus au conseil d’admi-
rendre compte dans le rapport annuel du nistration par le président de chaque comité
conseil d’administration. désigné en conseil d’administration.

2 Les membres du comité ont accès à toutes


les informations nécessaires pour assurer leurs
Prévoir le cas échéant l’existence, la compo- missions.
sition et le fonctionnement de comités spécia-
lisés dans le règlement intérieur. Ces comités
spécialisés disposent d’un budget arrêté par
le conseil d’administration.

3
Élargir, dans les groupes coopératifs, la com-
pétence de ces comités aux filiales de la
coopérative.
COOP DE FRANCE / GUIDE DE GOUVERNANCE

RENOUVELLEMENT
DES GÉNÉRATIONS DANS
LES ORGANES DE GESTION
Introduction

L’accueil de nouveaux coopérateurs, et notam- Les administrateurs étant élus par les associés
ment des jeunes, est depuis de nombreuses réunis en assemblée générale selon un principe
années un enjeu prioritaire des coopératives démocratique, il est difficile d’assurer une pro-
agricoles et de leurs fédérations4. portion minimum de jeunes coopérateurs au
conseil d’administration.
Il s’agit d’une préoccupation plus que jamais
d’actualité pour que les coopératives puissent Cependant, afin d’assurer une certaine repré-
assurer leur pérennité en faisant face aux défis sentativité de la composition du sociétariat au
économiques auxquels elles sont confrontées, sein des organes de gestion, la coopérative
dans le respect des valeurs et des principes peut réfléchir à des dispositifs visant à faciliter
qui les régissent. l’émergence de nouveaux responsables parmi
les jeunes coopérateurs (journée d’accueil, for-
L’accueil de nouveaux coopérateurs, et notam- mations spécifiques, participation à une com-
ment de jeunes, doit faire l’objet de disposi- mission « Jeunes », commission « Avenir »).
tifs dédiés et permanents leur permettant de :
4
 ccueillir les nouveaux coopérateurs,
A
 écouvrir l’esprit et le système coopératif,
d THEMA Coop de France, 2016.
adhérer à ses valeurs et principes,
leur donner envie de s’investir
et de prendre des responsabilités.

Enjeu et finalité

La moyenne d’âge relativement élevée des Par ailleurs, pour que la fonction d’adminis-
administrateurs de coopératives témoigne trateur puisse être attractive auprès de jeunes
de la délicate question du renouvellement dont les exploitations sont en phase de conso-
des conseils d’administration (ISO 26 000 : lidation, il est nécessaire de résoudre la ques-
§6.2.3 « Structures et prise de décision » et tion de l’indemnisation du temps consacré à
ISO 26 030 : §4.2.7 « Mise en œuvre opération- ces fonctions.
nelle de la responsabilité sociétale, surveillance
et amélioration continue des performances de Les pistes de réflexion suivantes pourront par
RSE »). exemple être explorées :

Avoir des futurs responsables, formés, compé-  voir des dispositifs permettant de repérer
a
tents et capables de prendre les bonnes déci- les futurs responsables,
sions stratégiques, nécessite d’identifier les faciliter l’intégration des nouveaux
adhérents susceptibles d’être candidats aux administrateurs et notamment des jeunes,
postes d’administrateurs et de faciliter l’inté- fixer un âge limite dans les statuts
gration des nouveaux administrateurs élus. permettant de faciliter le renouvellement
des administrateurs.
22 / 23

Recommandations

La mise en place de structures non statu- 1


taires visant à assurer l’animation de la vie
coopérative, telles que les commissions spé- Anticiper le renouvellement des administrateurs
cifiques « Jeunes », les groupes de travail,… en mettant en place des dispositifs permettant
peut faciliter ce travail de repérage et l’impli- de repérer de jeunes coopérateurs, motivés et
cation progressive des associés coopérateurs. prêts à s’investir pour le collectif et promouvoir
leur accès aux responsabilités.
L’accueil des jeunes au sein du conseil d’ad-
ministration peut être favorisé de différentes 2
manières. Différentes initiatives existent en
la matière : un entretien personnalisé avec le Prévoir dans les statuts une limite d’âge
président et le directeur, la remise d’un dos- unique applicable à tous les administrateurs
sier comprenant les documents de base de au moment du renouvellement de leur mandat.
la coopérative (organigramme…), une infor-
mation sur le projet, les métiers, les chiffres 3
clefs, les principaux services de la coopéra-
tive, le fonctionnement du conseil d’adminis- Faciliter l’intégration des nouveaux adminis-
tration, le tutorat par un élu plus expérimenté… trateurs par la mise en œuvre d’une véritable
politique d’accueil susceptible de prendre des
Cette procédure d’accueil peut être formali- formes différentes (entretien, journée d’in-
sée et s’accompagner d’un plan de formation. formation, mise en place d’un système de
tutorat…).
Le conseil d’administration peut également
créer des postes de « stagiaires ». N’étant 4
pas élu, le stagiaire n’est pas administra-
teur mais il peut toutefois participer au débat Mettre en place un parcours de formation qui
du conseil à titre consultatif. En revanche, il pourra être centré pour les jeunes administra-
sera soumis, au même titre que les adminis- teurs sur la connaissance de la coopérative,
trateurs élus, à l’obligation de confidentialité. de son fonctionnement, de son environne-
ment, de ses marchés ainsi que sur la prise de
responsabilité.
COOP DE FRANCE / GUIDE DE GOUVERNANCE

REPRÉSENTATION
DES FEMMES
DANS LES ORGANES
DE GESTION
Introduction

Coop de France recommande depuis plusieurs


années aux coopératives agricoles d’adopter
des démarches proactives pour renforcer la pré-
sence des femmes dans les conseils d’admi-
nistration bien que la loi du 27 janvier 2011 dite
« Copé-Zimmermann » relative à la représenta-
tion équilibrée des femmes et des hommes au
sein des conseils d’administration et de surveil-
lance et à l’égalité professionnelle, ne leur soit
pas applicable.

Enjeu et finalité

Le taux de représentation des femmes dans les Des raisons juridiques et sociologiques évi-
organes de gestion des coopératives agricoles dentes expliquent la spécificité coopérative :
est nettement inférieur au taux de femmes les administrateurs sont élus parmi les asso-
chefs d’exploitation agricole (cf. ci-après les ciés (coopérateurs ou non), membres de l’as-
données de l’Observatoire de la gouvernance semblée générale dans lesquelles les femmes
des coopératives agricoles de l’ANR). sont minoritaires. Cependant, compte tenu du
caractère électif démocratique, comme il a été
La lutte contre les discriminations, notam- évoqué pour les jeunes, il est incertain d’assu-
ment vis-à-vis des femmes, est intégrée dans rer un pourcentage minimal de femmes.
la norme ISO 26 000 (§6.3.7 « Discrimination
et groupes vulnérables ») ainsi que dans la Ainsi, les recommandations destinées à favori-
future norme ISO 26 030 (§4.3.6 « Discrimina- ser la meilleure représentation des femmes au
tion et groupes vulnérables – Droits civiques sein des conseils d’administration ne peuvent
et politiques – Droits économiques, sociaux et imposer à la coopérative une obligation de
culturels »). résultat, mais seulement une obligation de
moyens, dont la coopérative qui adopte le pré-
La représentativité hommes/femmes a été ana- sent guide devra justifier.
lysée comme un facteur de progrès dans tous
les types d’entreprises. Il convient donc d’amé-
liorer la représentation des femmes dans les
instances de gouvernance des coopératives
agricoles.
24 / 25

Recommandations

Les coopératives peuvent fixer, dans leurs sta- 2


tuts, leur règlement intérieur ou dans la charte
de gouvernance qu’elles auront adoptée, des Mettre en place un « vivier » d’associés inté-
règles permettant d’atteindre un objectif de ressés par un investissement personnel dans
représentativité des femmes au sein de leur la gouvernance de la coopérative, intégrant un
organe de gestion. minimum de femmes.

Cet objectif est fixé en calculant le nombre Développer des programmes d’accompagne-
de femmes associées coopérateurs et ment de leadership féminin à l’instar de ce qui
vise à tendre vers une représentation à peu existe au Québec.
près équivalente dans l’organe de gestion.
3
1
Intégrer dans le rapport aux associés des
S’efforcer d’avoir à chaque renouvelle- indicateurs permettant d’assurer un suivi de
ment de son organe de gestion au moins la l’évolution de la coopérative en matière de
même représentation entre les hommes et les représentation des femmes dans les instances
femmes que celle existant au sein des asso- de gouvernance.
ciés coopérateurs.
COOP DE FRANCE / GUIDE DE GOUVERNANCE

SALARIÉS
ADMINISTRATEURS
Introduction

La participation des salariés à la vie de leur Outre la représentation légale consultative des
entreprise est un sujet d’actualité qui a encore salariés, à travers la présence du comité éco-
récemment fait l’objet de discussions dans le nomique et social (CSE) au sein des organes
cadre du projet de loi relatif à la croissance et de gestion, un certain nombre de coopératives
la transformation des entreprises (projet de loi agricoles, de toute taille, ont fait le choix d’ou-
« PACTE »). vrir, volontairement, sous diverses formes, leurs
instances de gouvernance aux salariés qui sou-
Les coopératives agricoles, comme les autres haitent s’impliquer en tant que véritable partie
types de sociétés, se sont saisies de ce sujet. prenante de leur entreprise.

Enjeu et finalité

Aux côtés des agriculteurs, les salariés, par L’invitation faite aux salariés de participer
leurs compétences et leur implication, parti- plus étroitement au projet coopératif et à son
cipent à la création de valeur de la coopérative. déploiement au sein des instances de gouver-
nance vise à :
Leur regard et leur compréhension des enjeux
économiques, sociaux et sociétaux du pro-  artager avec les salariés le projet
P
jet coopératif pour lequel ils se sont engagés d’entreprise ainsi que la stratégie
peuvent apporter une approche complémen- commune de développement
taire au sein des instances de gouvernance. et de pérennité de la coopérative ;
Permettre aux salariés de s’engager davan- Faciliter la compréhension et le partage
tage dans leur coopérative en participant au des enjeux économiques et sociaux,
processus de décision démocratique, est un et donner du sens à l’engagement
enjeu de différenciation sociale et de perfor- des collaborateurs.
mance globale.
26 / 27

Recommandations

L’option « associés non-coopérateurs » (ANC) Lorsque l’assemblée générale extraordinaire


offre une modalité pratique en vue d’une plus a levé l’option, les ANC en tant qu’associés
grande implication des salariés et d’une repré- de la coopérative doivent obligatoirement être
sentation adaptée au sein des instances de représentés en conseil d’administration. Le
gouvernance de la coopérative. nombre d’administrateurs les représentant est
librement fixé par la coopérative dans la limite
Cette option facultative adaptée au fonctionne- maximale d’un tiers du nombre des adminis-
ment spécifique des coopératives, relève de la trateurs en exercice. Les administrateurs du
compétence de l’assemblée générale extraor- collège ANC sont élus et disposent de voix
dinaire. Elle permet aux salariés en poste, au délibératives.
même titre que toute personne physique ou
morale intéressée par l’activité de la coopéra- 1
tive, de détenir des parts sociales.
Rechercher les modalités de représentation
Cette implication des salariés peut se faire par des salariés administrateurs les plus adaptées
une adhésion directe de ces derniers ou, le cas au sein de chaque coopérative.
échéant, par l’adhésion d’un fonds commun de
placement d’entreprise (FCPE). 2
Les salariés devenus administrateurs ont les Proposer, lorsque des salariés administrateurs
mêmes droits et devoirs que les administra- sont désignés, une formation adaptée afin de
teurs élus par les adhérents. leur permettre d’assumer pleinement et en
toute connaissance de cause leur mission et
L’admission d’un ANC est conditionnée à la leur responsabilité.
décision du conseil d’administration.
COOP DE FRANCE / GUIDE DE GOUVERNANCE

SYNTHÈSE
DES RECOMMANDATIONS
ANIMATION DÉMOCRATIQUE
DES ASSEMBLÉES GÉNÉRALES
ORDINAIRES ANNUELLES

1 3
Inciter les associés à participer aux assemblées Privilégier les informations ciblées et claires, à
générales en mettant en place une organisa- mettre à la disposition des associés suffisam-
tion favorisant leur expression. En cas de cir- ment à l’avance.
conscription territoriale importante, opter pour
la mise en place de sections territoriales char- Prévoir une présentation accessible du rapport
gées de désigner les délégués qui siégeront aux associés, des comptes annuels et des pro-
aux assemblées plénières. positions d’affectation du résultat en justifiant
notamment des options prises entre la rému-
2 nération des parts sociales des associés, le
complément de rémunération des associés
Organiser une procédure permettant aux asso- coopérateurs par la distribution de ristournes,
ciés de poser des questions avant l’assem- la part des résultats provenant des filiales, la
blée générale via, par exemple, un site Internet consolidation des fonds propres par l’affecta-
dédié. Le règlement intérieur précisera les tion de l’excédent en réserves pour financer
modalités de formalisation des réponses qui le développement de la coopérative et assu-
devront être apportées avant la tenue de l’as- rer sa pérennité.
semblée générale.
Prévoir une représentation didactique des
recommandations du rapport de révision
coopérative.

ANIMATION TERRITORIALE DES COOPÉRATIVES

1 3
Assurer la mission permanente de facilitation Déterminer la proportion d’associés pour un
de l’expression des coopérateurs sur tous les délégué de section qui permette une meilleure
sujets intéressant la coopérative par l’organi- représentation de ceux-ci en assemblée plé-
sation territoriale, sous la forme notamment de nière tout en favorisant une large participation
sections territoriales. des délégués à l’assemblée plénière.

2 4
Donner au niveau opérationnel et budgétaire S’assurer que l’animation de la section soit réa-
les moyens nécessaires à l’animation de la vie lisée par le président de section en présence
coopérative et au fonctionnement d’une gou- du président ou d’un vice-président, et/ou du
vernance démocratique. directeur de la coopérative.
28 / 29

CHARTE DE GOUVERNANCE,
VÉRITABLE OUTIL D’AMÉLIORATION
DE LA GOUVERNANCE

1  e fonctionnement et les méthodes


L
de travail du conseil d’administration :
Élaborer une charte de gouvernance, validée le nombre de réunions, leur préparation,
par le conseil d’administration, rappelant les la formalisation des échanges,
valeurs communes, les principes et modalités la participation aux commissions,
de fonctionnement des instances d’administra- le cas échéant aux assemblées
tion et de direction qui en découlent. de section, etc.
La formalisation des délégations
Les points suivants pourront être abordés : de pouvoirs conférées par le conseil
d’administration, y compris dans
 es droits et devoirs de l’administrateur :
L les filiales.
son engagement coopératif, sa motivation, Les commissions ou comités permanents.
son implication (assiduité aux réunions…), Les procédures d’accueil
les comportements attendus pour éviter des nouveaux administrateurs.
notamment tout conflit d’intérêts Les modalités de mise à jour
(la confidentialité, la neutralité, et d’actualisation de la charte.
l’impartialité, la transparence,
la loyauté envers les décisions prises…). 2
Les missions du conseil d’administration
et des administrateurs à titre individuel (en Faire vivre cette charte en fonction des évolu-
lien notamment avec les compétences tions structurelles, économiques ou juridiques
requises). auxquelles la coopérative ou l’union pourra être
Les moyens mis à la disposition confrontée et la mettre à jour à intervalles régu-
des administrateurs pour mener liers afin que la gouvernance corresponde en
à bien leurs fonctions, tels que leur temps réel aux attentes des coopérateurs et
indemnisation, l’existence d’un budget aux besoins de la coopérative.
formation, les informations mises
à disposition, les dossiers préparatoires
des réunions, les outils informatiques,
notamment un extranet dédié,
les comptes rendus...
COOP DE FRANCE / GUIDE DE GOUVERNANCE

FONCTIONNEMENT
DU CONSEIL D’ADMINISTRATION

1 3
 ettre en place des règles
M Instaurer le vote à bulletin secret pour certaines
de fonctionnement permettant décisions, tout en veillant à maintenir les débats
de faciliter les prises de décision lors des réunions du conseil d’administration.
(prévoir systématiquement un ordre Ainsi, cette modalité de vote pourra être limitée
du jour qui intègre les éventuelles à la nomination du président et des membres
propositions des membres du conseil du bureau ainsi qu’au vote du budget et des
d’administration, nommer des référents investissements ou des décisions stratégiques
par dossier, mettre en place des binômes importants.
administrateurs-salariés…),
Fournir aux administrateurs toutes les 4
informations nécessaires pour remplir
leurs missions en veillant à communiquer Consacrer plusieurs séances et ne prendre la
des données complètes et concises, décision qu’au terme complet du processus
notamment des indicateurs nécessaires d’informations et de délibérations pour les déci-
au suivi de la coopérative. sions stratégiques.

2 5
Opter pour un nombre d’administrateurs qui Procéder à une évaluation annuelle des tra-
permette une bonne représentativité du socié- vaux, de l’organisation et du fonctionne-
tariat et tienne compte de sa diversité. ment du conseil d’administration en alternant
par exemple auto-évaluation et évaluation
extérieure.

FORMATION DES ADMINISTRATEURS

1 2
Inciter fortement à la formation des membres Nommer un référent au sein du conseil d’ad-
du conseil d’administration selon des modalités ministration chargé de suivre le dossier de la
à définir et mettre en place des indicateurs per- formation dans la coopérative et d’en rendre
mettant d’évaluer et de faire des bilans réguliers compte au conseil d’administration en faisant
des formations suivies (pourcentage d’adminis- chaque année un bilan des formations suivies.
trateurs formés, nombre d‘heures de formation,
thèmes abordés…).

Pour faciliter l’accès à ces formations, la coo-


pérative peut décider d’indemniser les adminis-
trateurs lorsqu’ils sont en formation.
30 / 31

COMITÉS SPÉCIALISÉS :
COMITÉS D’AUDIT ET DE RÉMUNÉRATION

1 3
Organiser un dispositif de maîtrise des risques, Élargir, dans les groupes coopératifs, la com-
quelle que soit la taille de l’entreprise et en pétence de ces comités aux filiales de la
rendre compte dans le rapport annuel du coopérative.
conseil d’administration.
4
2
Prévoir l’animation des comités et la présen-
Prévoir le cas échéant l’existence, la compo- tation des comptes rendus au conseil d’admi-
sition et le fonctionnement de comités spécia- nistration par le président de chaque comité,
lisés dans le règlement intérieur. Ces comités désigné en conseil d’administration.
spécialisés disposent d’un budget arrêté par
le conseil d’administration. Les administrateurs Les membres du comité ont accès à toutes
membres sont indemnisés. les informations nécessaires pour assurer leurs
missions.

RENOUVELLEMENT DES GÉNÉRATIONS


DANS LES ORGANES DE GESTION

1 3
Anticiper le renouvellement des administrateurs Faciliter l’intégration des nouveaux adminis-
en mettant en place des dispositifs permettant trateurs par la mise en œuvre d’une véritable
de repérer de jeunes coopérateurs, motivés et politique d’accueil susceptible de prendre des
prêts à s’investir pour le collectif et promouvoir formes différentes (entretien, journée d’in-
leur accès aux responsabilités. formation, mise en place d’un système de
tutorat…).
2
4
Prévoir dans les statuts une limite d’âge
unique applicable à tous les administrateurs Mettre en place un parcours de formation qui
au moment du renouvellement de leur mandat. pourra être centré pour les jeunes administra-
teurs sur la connaissance de la coopérative,
de son fonctionnement, de son environne-
ment, de ses marchés ainsi que sur la prise de
responsabilité.
COOP DE FRANCE / GUIDE DE GOUVERNANCE

REPRÉSENTATION DES FEMMES


DANS LES ORGANES DE GESTION

1 3
S’efforcer d’avoir à chaque renouvellement de Intégrer dans le rapport aux associés des
son organe de gestion au moins la même repré- indicateurs permettant d’assurer un suivi de
sentation entre les hommes et les femmes que l’évolution de la coopérative en matière de
celle existant en assemblée générale. représentation des femmes dans les instances
de gouvernance.
2
Mettre en place un « vivier » d’associés inté-
ressés par un investissement personnel dans
la gouvernance de la coopérative, intégrant un
minimum de femmes.

Développer des programmes d’accompagne-


ment de leadership féminin à l’instar de ce qui
existe au Québec.

SALARIÉS ADMINISTRATEURS

1 2
Rechercher les modalités de représentation Proposer, lorsque des salariés administrateurs
des salariés administrateurs les plus adaptées sont désignés, une formation adaptée afin de
au sein de chaque coopérative. leur permettre d’assumer pleinement et en
toute connaissance de cause leur mission et
leur responsabilité de salarié administrateur.

À noter
L’ensemble de ces recommandations peut également être appliqué
dans les sociétés coopératives agricoles et unions de sociétés coopératives agricoles
à directoire et conseil de surveillance.
32 / 33

À CONSULTER ÉGALEMENT
Publications Coop de France

 irculaire Coop de France n° 2149


C  es cahiers du développement coopératif
L
« Principes coopératifs définis par consacré aux « Coopératives
l’Alliance Coopérative Internationale : et renouvellement des générations »,
lignes directrices adoptées Coop de France-FNcuma,
par l’assemblée de l’ACI » ; n° 3 février 2018 ;
L’administrateur en question, Accompagnement au reporting RSE
guide pratique Coop de France, pour les entreprises coopératives agricoles
3e édition, 2014 ; et agroalimentaires Coop de France,
Référentiel de compétences juin 2018.
de l’administrateur de coopérative Les Cahiers du développement coopératif,
agricole, Coop de France Numéro 4, février 2019.
avec le soutien du CASDAR ;
Accueillir les nouveaux coopérateurs,
Théma Coop de France, octobre 2016 ;

Autres publications

 a gouvernance dans les coopératives


L  es modèles de statuts des sociétés
L
laitières, FNCL et IFA ; coopératives agricoles et notamment
Les groupes coopératifs et mutualistes : le type 3 consacré aux sociétés
principes et bonnes pratiques coopératives agricoles à section ;
d’une gouvernance originale et efficiente, Guide d’auto-construction du rapport
publication de l’Institut Français aux associés Coop de France, juin 2015.
des Administrateurs (IFA) ; Cahier RECMA n° 351, P 68 à 80,
Observatoire de la Gouvernance des article « L’usage du numérique,
Coopératives agricoles de l’Association facilitateur de la gouvernance ?
Nationale de Révision, Décembre 2018 Le cas des coopératives agricoles ».
Référentiel pour une gouvernance
stratégique des coopératives agricoles,
Xavier Hollandts et Bertrand Valiorgue,
Fondation Université d’Auvergne ;
Fiche consacrée à la participation des
salariés à la gouvernance de l’entreprise :
idées reçues et perspectives de Hollandts
et Valiorgue, novembre 2018 ;
COOP DE FRANCE / GUIDE DE GOUVERNANCE

SELON L’OBSERVATOIRE
DE LA GOUVERNANCE DES
COOPÉRATIVES AGRICOLES
DE L’ANR (DÉCEMBRE 2018) 5

Concernant la vie démocratique et l’anima- Concernant les comités spécialisés, les


tion du territoire, le taux moyen de participa- administrateurs passent en moyenne 13 jours
tion aux assemblées ou aux assemblées de par an pour des missions supplémentaires qui
section (incluant présents et représentés) est leur sont confiées (suivi de commissions, de
de 47 %. D’autres moments d’échanges sont filiales, de projets). Ces démarches sont simi-
organisés pour entretenir la vie démocratique laires à celles des comités même si elles n’en
et favoriser l’implication des associés. Ainsi, portent pas le nom.
61 % des coopératives organisent des réunions
d’animation du territoire à raison de 3,8 réu- Concernant le renouvellement des géné-
nions par an en moyenne. rations, en moyenne, 89 % des coopératives
de l’Observatoire ont renouvelé des adminis-
Concernant le fonctionnement des conseils trateurs sur les 5 dernières années, avec une
d’administration, ces derniers se réunissent moyenne de 3,5 renouvellements, soit un turn-
en moyenne entre 7 et 8 fois par an. Cette fré- over de 4,7 % par an.
quence de réunion satisfait les administrateurs
à 88 %. Le taux de présence moyen est de On constate néanmoins que 11 % des coo-
80 %. Pour 17 % des administrateurs l’infor- pératives n’ont renouvelé aucun administra-
mation préalable aux prises de décision pour- teur en 5 ans.
rait être améliorée (ce taux est de 11 % pour les
membres du bureau et de 21 % pour les admi- Concernant la représentation des femmes
nistrateurs non-membres du bureau. Les pre- dans les organes de gestion, le taux de 8,4 %
miers bénéficiant des informations en amont est nettement inférieur au taux de femmes
lors des réunions de bureau). chefs d’exploitation agricole (25 % selon la
MSA, étude 2016). Pourtant 86 % des admi-
Concernant la formation des administra- nistrateurs estiment que le conseil est repré-
teurs, 23 % des nouveaux administrateurs sentatif de l’ensemble des adhérents.
suivent une formation, 1 administrateur sur 2
n’a jamais suivi de formation, 41 % des coo- 5
www.hcca.coop
pératives ont organisé une formation au cours
des 3 dernières années. Pour ces coopéra-
tives, la moyenne est de 1,2 jour de formation
par administrateur par an.
34 / 35

POSTFACE
D
epuis sa création par la loi en 2006, le Plus la pression économique est forte, plus
HCCA, Haut Conseil de la Coopération le sentiment d’insécurité est grand, plus la
Agricole, a pour mission de garantir le recherche de sens se fait sentir. Les tensions
respect des textes et des règles de la coopéra- qui existent aujourd’hui et les impératifs de la
tion agricole. Les fondamentaux constitutifs du vie démocratique à l’égard de nos coopéra-
modèle coopératif, autrement appelés principes tives, émanant des adhérents, des attentes
de Gouvernance, s’incarnent concrètement au sociétales, de l’internationalisation du mar-
quotidien, en faisant vivre l’engagement coopé- ché… seront probablement encore plus fortes
ratif bien au-delà d’une simple théorie. demain.

Parmi ces principes, la démocratie doit occuper Coop de France a donc eu raison, à la suite
la première place pour que les missions fonda- du grand débat coopératif, de proposer ce
mentales des coopératives agricoles puissent guide de bonnes pratiques de la gouvernance.
être assurées. C’est bien la Gouvernance qui Il demande à être apprécié, évalué, contrôlé,
est au service du projet collectif et qui est, dans au besoin rectifié, avec le souci de progresser.
le même temps, le garant de son respect.
C’est pour cette raison que le HCCA a sollicité
Équilibre subtil s’il en est, les coopératives ont les pouvoirs publics afin que, dans ses nou-
cette double mission d’assurer la pérennité velles attributions, il ait la faculté d’émettre des
de l’outil et de le faire en restant aux services recommandations sur les bonnes pratiques de
de leurs adhérents, raison d’être du collectif. gouvernance des coopératives agricoles. Ce
guide Coop de France sera, à n’en pas dou-
Dans un monde économique et social où ter, une base solide de travail pour élaborer ces
d’autres logiques dominent, les coopératives recommandations.
agricoles incarnent un projet bien singulier. Elles
doivent maintenir le haut niveau d’exigence que Dans son rapport annuel, le HCCA, instance
nécessite tout exercice démocratique. Elles de contrôle de l’application du droit coopératif,
doivent aussi assurer une performance écono- évoquera les évolutions et les progrès consta-
mique pour continuer d’exister dans un marché tés dans la mise en œuvre de ces bonnes pra-
ouvert, concurrentiel et parfois international. tiques, au nom de la promesse coopérative.

Henri Nallet,
Président du HCCA & Ancien Ministre
75011 Paris
43 rue Sedaine
- www.agence-bathyscaphe.fr

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