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DÉDICACE
REMERCIEMENTS
Tout travail perfectible, n’est jamais le fruit d’une seule personne. Il me tient à
cœur de remercier toutes les personnes de mérite sans qui ce travail n’aurait jamais
abouti.
Ma gratitude va à l’endroit
J’adresse également une mention spéciale à mes tuteurs M. et Mme KENNE pour
leur soutien inconditionnel et leurs précieux conseils.
Hbt : Habitant
SYMBOLES ET UNITÉS
m Mètre
km Kilomètre
m² Mètre carré
RÉSUME
Les gares routières sont des infrastructures de transport clés dans de nombreuses
villes du Cameroun. Elles permettent aux voyageurs de se déplacer facilement à
travers le pays et contribuent à l'économie locale. Cependant, malgré les efforts du
gouvernement, elles sont souvent mal équipées, peu pratiques et peu respectueuses
de l'environnement. De plus, elles sont très souvent associées au désordre urbain et à
la prolifération des activités informelles. De cette observation est né notre intérêt pour
le réaménagement des gares routières, plus précisément celle de la ville de Dschang,
dans la région de l’Ouest du Cameroun, avec pour objectif de proposer une vision
novatrice et durable pour transformer la gare routière existante en un espace
multifonctionnel. C’est ainsi que dans une approche hypothético-déductive, nous avons
émis l’hypothèse principale suivante : construire une gare dynamique suivant un
modèle culturaliste. À travers une analyse approfondie des besoins de la communauté
et des principes d'aménagement durable, nous avons proposé une vision ambitieuse
pour transformer cet espace en un centre dynamique. Grâce à une composition de
formes inspirées du bus, du « Tǝŋ » et du « Ndɔŋ efɔŋ », l’expression architecturale de
notre projet a vu le jour. Notre étude met en évidence l'importance d'intégrer des
concepts tels que la durabilité environnementale, l'accessibilité, la convivialité et la
mobilité dans la conception du nouveau pôle. En adoptant des approches innovantes
telles que l'utilisation de matériaux durables et l’optimisation de l'efficacité énergétique
nous avons créé un espace qui répond aux enjeux du développement durable. Notre
proposition de gare routière durable et attrayante positionnera davantage la commune
de Dschang comme une destination touristique incontournable.
ABSTRACT
Bus stations are key transport infrastructures in many towns in Cameroon. They
enable travelers to move easily around the country and contribute to the local economy.
However, despite the government's efforts, bus stations are often poorly equipped,
impractical and environmentally unfriendly. Moreover, they are usually associated to
urban disorder and the proliferation of informal activities. This observation led to our
interest in redeveloping bus stations, specifically the one in the city of Dschang, in the
West region of Cameroon, with the aim of proposing an innovative and sustainable
vision in order to transform the existing bus station into a multifunctional space. Using
a hypothetical-deductive approach, we put forward the following main hypothesis: to
build a dynamic station based on a culturalism model. Through an in-depth analysis of
the community's needs and the principles of sustainable development, we proposed an
ambitious vision for transforming this space into a dynamic centre. Thanks to a
composition of forms inspired by the bus, the 'Tǝŋ' and the 'Ndɔŋ efɔŋ', the architectural
expression of our project was born. Our study highlights the importance of incorporating
concepts such as environmental sustainability, accessibility, user-friendliness and
mobility into the design of the new hub. By adopting innovative approaches such as
using sustainable materials and optimizing energy efficiency, we have created a space
that meets the challenges of sustainable development. Our proposal for a sustainable
and attractive bus station will further position the town as a key tourist destination.
Figure 1.7. Vue satellitaire de la gare routière des Baux-Maraîchers au Sénégal ..... 34
Tableau 2.2. Tableau recensant l’ensemble des thèmes de notre étude ................... 60
SOMMAIRE
DÉDICACE .................................................................................................................... i
REMERCIEMENTS ...................................................................................................... ii
RÉSUME ...................................................................................................................... v
ABSTRACT ................................................................................................................. vi
SOMMAIRE ................................................................................................................. xi
INTRODUCTION GÉNÉRALE
En tant que pilier du moyen de transport le plus utilisé du monde, la gare routière
a fait l’objet de plusieurs recherches jusqu’à nos jours. Toutefois, l’on déplore encore
des insuffisances. En dépit de l’assertion de Steck (2004) selon laquelle la gare
représente, aux yeux des citadins comme des usagers des transports interurbains,
beaucoup plus qu’un simple point de départ, d’arrivée ou de passage, nos lectures ont
révélé que l’ensemble des publications concentre essentiellement l’aménagement des
gares routières autour de la mobilité urbaine au détriment de leur dimension socio-
culturelle voire touristique et historique.
INTRODUCTION
Les gares routières font partie des piliers du transport et de la mobilité urbaine.
Selon Sahabana (2002), le concept de gare routière, en Afrique subsaharienne et dans
le monde en général, a connu une évolution remarquable au cours du temps. Par
ailleurs, la réussite de son aménagement au cœur de l’espace urbain crée une
meilleure fluidité du transport. Dès lors, par abus, l’on pourrait affirmer que la gare
routière est le poumon de la ville car, comme l’affirment Talhi et Ben Ralia (2018), le
transport est le moyen par lequel la ville respire. Fort de cela, ces espaces ont fait
l’objet de plusieurs recherches et les publications à leur sujet sont multiples.
L’intérêt suscité par ce sujet s’explique d’une part, à travers l’impact socio-
économique, culturel et urbain qu’il représente sur le développement de la ville et,
d’autre part, à travers le processus de modernisation et de transformation des gares
routières en pôle d’échange qui est un enjeu du développement durable. À cet effet, il
devient fondamental dans notre étude de faire, au préalable, l’état des éruditions
apportées autour du concept des gares routières.
Ces lectures nous ont permis de constater que malgré la maturité de ce sujet,
les processus de modernisation des gares routières se concentrent essentiellement
sur la mobilité au cœur de la ville au détriment de leur dimension socio-culturelle voire
touristique et historique.
La finalité de notre étude est de faire une introspection sur la manière dont la
littérature perçoit l’aménagement des gares routières. Pour ce faire, nous débuterons
par un panorama général des articles et auteurs du sujet, puis nous présenterons une
analyse des principaux termes employés ainsi que l’évolution de leurs définitions
respectives dans le temps et nous terminerons par une excursion au cœur de quelques
gares routières du monde et du Cameroun.
Nombre
Noms principaux des auteurs Supports de publication
d’auteurs
Suite à la collecte et au tri des articles à inclure dans la revue de littérature, nous
avons procédé à une lecture ordonnée afin de nous imprégner des connaissances
existantes. Vu la diversification des auteurs et des supports de publication, nous avons
effectué un regroupement des auteurs en fonction de leurs orientations de recherche.
Un exercice au sortir duquel nous avons obtenu quatre principaux groupes.
En 2010, Lombard et Ninot, grâce à leur publication liée aux mutations des
transports en Afrique, nous apprennent qu’avec le développement des réseaux
routiers, l’apparition de nouvelles technologies et de nouveaux intervenants dans le
transport africain, l’invention et la création des infrastructures de transport doivent
s’accélérer. Plus tard en 2012 dans le journal EchoGéo, ils paraissent avec une
publication sous le thème : « Gens, lieux et moyens du transport : des déplacements
quotidiens aux voyages continentaux ». Dans cet article, ils ont mis en lumière
l’importance des infrastructures de transport dans la mobilité des biens et des
personnes. Ne pouvant parler de transport sans mentionner les lieux de fret, ces
auteurs, après un tour d’horizon sur les gares d’Afrique de l’Ouest, nous apprennent
que les gares y sont des scènes de théâtre où chacun joue simplement son rôle.
Moussala, Klabel et Ibala (2018) illustrent à travers une étude sur la gare de
Dolisie, les défis du choix stratégique de la localisation de la gare routière dans les
villes africaines. L’anthropologue Stasik (2019), dans le journal Le Monde illustre la
dynamique des quais en Afrique à travers les gares ghanéennes. Avec les principes de
« Remplis et roule », « Premier arrivé, premier servi », « Passagers fantômes » qu’il
développe, la lumière est mise sur les questions de temporalités associées au voyage
sur le continent.
Le groupe d’auteurs ici présenté se distingue par leurs axes de recherches sur
la gare routière orientés vers les notions de gestion et de gouvernance. Il développe
ainsi un point crucial de l’aménagement des gares routières. Après une étude
comparative de gestion entre les deux principales gares de Dakar, Ndiaye et Tremblay
(2009) nous apprennent que la tendance de gestion actuelle des gares est à inverser.
D’après eux, la démarche doit être axée sur la concertation et l’implication, sur une
approche participative tenant en compte les avis de tous les acteurs.
Plus loin, Kamdem, Kaffo et Ndo (2012), dans le cadre d’une étude liée à la
gestion de la gare routière de Mvan au Cameroun, nous font comprendre que la prise
de décision concertée entre les opérateurs privés et autorités territoriales est la clé
d’une bonne gouvernance. Suivant le même élan, Yemmafouo, Samba et Lamnyam
Njuh (2019) expliquent qu’il serait judicieux de réglementer le système de gouvernance
des gares en orientant, incitant ou pénalisant les différentes offres de service de
transport en vue d’harmoniser l’intérêt général à l’intérêt privé et ainsi éviter les abus
de position dominante.
Les chercheurs ici groupés sont ceux pour qui les gares routières dynamiques
seraient un modèle de conception adéquat, surtout pour des espaces réduits. Suel
(2010), à travers son étude sur les gares routières dynamiques au cœur des villes,
nous enseigne clairement sur les atouts et les difficultés qu’elles peuvent apporter. La
dynamisation des quais et la séparation de la gare des zones de stationnement
permettent d’optimiser l’espace.
De plus, Boer et Krul (2005) expliquent que la gare routière dynamique est, dans
sa forme idéale, une infrastructure compacte et facile d’usage. Si l’on se réfère aussi
aux études de Stasik (2019), l’on comprend que ce modèle de gare existe déjà en
Afrique. Il ne reste plus qu’à lui associer un système de gestion des départs structurés
afin de ne pas tomber dans le piège du non-respect des horaires qui est plutôt commun
dans les gares routières d’Afrique subsaharienne en général et du Cameroun en
particulier.
1.2.2.5. Autres
Nous avons étudié plusieurs autres sujets relatifs aux gares qui nous ont
renseignés sur diverses thématiques. Il s’agit notamment de l’importance du paysage
linguistique au cœur de la gare, démontrée par Wang (2022) ; la problématique de la
délocalisation des gares routières vers l’extrémité de la ville, développée par Steck
(2002), Ndoki, Mofor et Kankeu (2016), Yemmafouo, Samba, Lamnyam Njuh (2019) et
Lombard (2019).
Le mot gare routière est composé de deux mots : « gare » dérivé du verbe garer
qui signifie, stationner, mettre à l’abri et préserver quelque chose ; et du mot
« routière » dérivé de route, faisant référence à toute activité s’effectuant via la route.
Selon le Dictionnaire Universel (2002), elle désigne l’ensemble des installations et des
bâtiments aménagés pour accueillir les véhicules et destinés au trafic des autocars,
des camions et, par ricochet, ceux des voyageurs et des marchandises. Tandis que
pour la STIF (Société de Transport Interurbain de France), c’est le lieu d’accueil d’au
moins deux lignes de bus.
stationnement des autocars effectuant des liaisons avec des localités éloignées, à leur
départ et à leur arrivée. Une gare routière est simplement le point de départ ou d'arrivée
d'une ligne de bus. En général, ce sont des installations qui représentent la porte de la
ville et donnent la première impression aux visiteurs en tant que point focal à l'entrée
de chaque ville (Snegar, Džidić, 2019). Une gare routière se définit aussi comme étant
un lieu de transbordement de marchandises, généralement doté d’entrepôts
importants.
La gestion d’une gare routière dans les milieux urbains denses n’est pas chose
facile. Lorsqu’elle est réalisée sur voirie, ou sur tout autre espace non convenable, elle
peut créer des conflits d’usage avec les autres utilisateurs : voitures, motos, vélos…
(Suel ,2010). Une gare routière est également synonyme de terminus car elle constitue
le point de rabattement des bus. Très souvent, lorsqu’il y a plusieurs lignes de transport
et d’agences privées, l’on a tendance à attribuer un espace conséquent à chaque
opérateur pour le stationnement et le stockage des bus et cela nécessite généralement
une superficie importante.
La gare routière dynamique, d’après Boer et Krul (2005), est dans sa forme
idéale, une infrastructure compacte et facile d’usage. Elle apporte une solution au
problème d’insuffisance d’espace en compressant la taille de la station et en rendant
la présence du bus plus visuelle.
Une gare routière plus compacte favorise le confort et la sécurité sociale des
usagers, plus précisément des passagers (Turksma, 2000). Dans l’aménagement de
la gare routière dynamique, l’on doit tenir compte de plusieurs paramètres relatifs aux
voyageurs. Le modèle de gare routière dynamique présente plusieurs avantages et
inconvénients dont l’ensemble se trouve dans le tableau 1.2.
Tableau 1.2. Avantages et inconvénients d'une gare routière dynamique (Suel, 2010)
Avantages Inconvénients
d’énergie possible, d’être sans incident sur l’environnement et, mieux encore, ne
consommer que des ressources renouvelables. Par ailleurs, nous ne devons pas
perdre de vue que la durabilité tient aussi compte de la fabrication, du transport des
matériaux, des composantes et de l’équipement de construction. En suivant cette
logique, Lyu, Xiang, Zhao et Ming (2019), nous expliquent que la conception de la gare
routière doit être réalisée autant que possible dans une perspective orientée vers
développement durable.
Une gare routière durable pourrait donc se définir comme étant une gare
soucieuse de l’environnement qui s’appuie sur les principes de la solidarité sociale,
l’efficacité économique et la responsabilité interculturelle.
Bien que l’on ait de plus en plus tendance à toujours lier la notion de gare
routière durable à celle de pôle multimodal, une gare peut être durable sans être
multimodale. En tenant en compte les recommandations liées au développement
durable, les gares multimodales réservent une place importante à la lumière naturelle
et cherchent à favoriser la convivialité des espaces. Suivant cette voie, le but des
opérations d’aménagement est d’inscrire la gare dans un véritable projet urbain en
respectant « à la fois une logique de domaine public selon laquelle la priorité est à la
circulation avec une logique d’espace public qui autorise le stationnement prolongé des
individus et leurs appropriations des lieux » (DANG VU, 2008).
sur les opportunités qu’elle offre à la ville. L’intégration de la logique de Sonntag (2010)
selon laquelle la gare multimodale peut se définir comme un espace attractif capable
d’accueillir des événements culturels dans un lieu devenu commode, familier et
convivial, est salutaire pour le développement de la communauté.
La première image qu’un visiteur se fait d’une ville se donne par la gare routière
de cette dernière. En tant que point focal d’entrée de toute ville, sa conception requiert
un aménagement intelligent et créatif visant à faire d’elle un monument. En plus de sa
fonction première de lieu d’embarcation, de débarquement et de stationnement des
bus, l’architecture de la gare routière tient compte de la dimension socio culturelle de
la ville et vise à faire de la gare un espace multifonctionnel, durable et surtout un reflet
idéalement agréable de la ville. Au fil du temps, les tendances en matière d'architecture
et de modes de vie de chaque époque ont conditionné la conception générale des
gares routières (Snegar & Džidić, 2019).
Après une étude menée par Snegar et Džidić (2019) sur une série de 20 gares
routières aux architectures spectaculaires et fonctionnelles, ils ont conclu que les gares
sont plus que des bâtiments de transport, et ne sont qu'une partie de l'infrastructure
servant au transport. L’attention y est non seulement portée sur le bâtiment lui-même
mais sur l'ensemble des expériences qui s’y trouvent, y compris les abribus, l'espace
public, les entrées, la zone de ravitaillement et tous les autres éléments ayant un effet
positif sur les utilisateurs.
Par ailleurs, un autre point important est qu’en plus de la valeur opérationnelle,
spirituelle et sociale, la structure contribue à l’expression architecturale de la gare. Cet
aspect est visible dans les gares routières de Blackburn (en Angleterre), Casar de
Caceres (en Espagne), Gare do Oriente (au Portugal), Trujillo (en Espagne) et Preston
(en Angleterre). La structure en tant qu'architecture est un principe qui peut être
appliqué à la conception entière ou partielle des gares routières. De même, la fonction
est organisée avec succès dans toute bonne structure, qu'elle soit créative et innovante
ou non, mais son utilisation est surtout encouragée si le design est attrayant dans tous
ses aspects.
a) L’espace public
Le hall d’accueil
Les salles d’attente
Les guichets ou billetterie
Les sanitaires
La salle de prière (dans les régions à forte connotation religieuse)
Les cabines téléphoniques
Les boutiques de commerces
Les espaces destinés à d’autre activités tels que : les banques, les agences, les
cybercafés et Les restaurants.
b) L’administration de la gare
La climatisation ;
Le dispositif d’éclairage de la gare et des abords immédiats ;
Le dispositif de sécurité contre les différents risques (incendies, catastrophes
naturelles) ;
Le poste de police ;
La loge pour le gardien ;
La bâche à eau ;
Les escaliers mécaniques et montes de charge reliant l’ensemble des niveaux
de la gare ;
Le groupe électrogène de secours pour l’énergie électrique.
activités au sein de la gare routière. Allant dans le même sens, Lombard (2019) affirme
que « la gare routière c’est un lieu où se croisent ceux qui partent et ceux qui rentrent
; où se nouent les business et les relations humaines ; un incontournable des vies
économique ou relationnelle ». La gare est donc un espace de transit, qui témoigne la
réalité des déplacements du voisinage. Le secteur de la restauration y est très prisé et,
quelques fois, celui l’artisanat aussi. Le développement galopant du secteur informel
fait des gares routières l’un des actionnaires majoritaires du désordre. En Afrique, la
gare routière est pulse de la vie du continent (Lombard, 2019).
Après une étude en Afrique de l’Ouest, Lombard et Ninot (2012), expliquent que
« la gare routière, c’est tout un monde ! ». En effet, on y retrouve une large variété
d’acteurs à l’instar des propriétaires de véhicules, des chauffeurs et leurs apprentis,
des coxers (intermédiaires et rabatteurs des gares routières), des porteurs de bagages,
des employés des syndicats (distribuant et contrôlant les billets de transport comme
les tickets de sortie des véhicules), des taximen et d’éventuels « zémijan »
(conducteurs de mototaxis) en attente de voyageurs à conduire en ville. On y trouve
également des mécaniciens (parfois spécialisés comme les vulcanisateurs ou des
soudeurs), de nombreux commerçants, éventuellement des agents municipaux et des
forces de police.
fumant. (Lombard, Ninot, 2012). La prédominance des jeunes et des femmes à la gare,
résulte de la conjoncture économique.
Par ailleurs, en Afrique subsaharienne, arriver dans une gare routière peut
s’avérer troublant : le lieu est quotidiennement encombré et peu avenant, son
organisation et son fonctionnement sont incompréhensibles pour l’usager non averti.
Toute personne est très sollicitée, voire harcelée, par les petits commerçants (vendeurs
de lunettes de soleil, de mouchoirs, de fruits ou autres accessoires indispensables ou
pas au voyage…), les porteurs de bagages et rabatteurs censés orienter les voyageurs
vers les véhicules adéquats. Pour ajouter, Ndiaye et Tremblay (2009) racontent que la
gare routière est un lieu de convergence d’intérêts multiples, un espace de tensions et
de contractualisation entre transporteurs, passagers, gestionnaires et acteurs
économiques gravitant autour de la gare. Loin des seules fonctions logistiques qui
érigent leur existence, les gares routières sont aussi des sas entre l’ici et l’ailleurs et
représentent le premier contact qu’a le voyageur avec son lieu de destination.
Les gares vont au-delà des espaces de correspondances entre transports. Elles
constituent une portion urbaine spécifique dont elles construisent la notoriété. De
même, « une définition réellement satisfaisante devrait tenir compte de l'ambivalence
des gares qui est d'être à la fois des nœuds et des lieux : nœuds de réseaux et lieux
dans la ville » (Bertolini, 1996). La double nature des gares définit une double trajectoire
de développement. D’une part, « les gares sont ou peuvent devenir, un nœud de
réseaux globalement orientés aussi bien vers le transport que vers des lieux d'affaires
ou de commerces » (Bertolini, 1996). D’autre part, « elles définissent aussi un lieu, une
part habitée de la ville, résultant d'un processus complexe d'accumulation de formes
et d'usages différents » (Bertolini, 1996).
Les systèmes de gestion des gares routières varient en fonction des pays, des
régions et des instances en charge. Toutefois, que l’on soit dans un mode de gestion
privée, public ou parapublic, toute gare routière a à sa tête un manager dont la fonction
consiste à prendre en charge l’exploitation de la gare. Ainsi, « ce gestionnaire des
gares aurait vocation à être le principal interlocuteur des transporteurs et des
institutions » (Keller, 2009) ce qui devrait lui permettre de « mener à bien ses missions
fondamentales que sont :
D’après KAMDEM, KAFFO et NDO (2012), les gares routières sont nées au
Cameroun dans la mouvance du phénomène de la ville coloniale en Afrique, et
semblent avoir été nettement appuyées sur les structures anciennes que sont les
principaux marchés autant réguliers que périodiques ayant participé à l’élaboration des
villes coloniales. Cela est d’autant plus pertinent que leur création était liée à
l’introduction de l’automobile en Afrique vers la fin de la première moitié de XXème
siècle. Alors, la gestion des gares routières était particulièrement associée à celle des
marchés, surtout ceux des vivres dont les prérogatives étaient très tôt dévolues aux
pouvoirs municipaux des lieux d’implantation. Au Cameroun, on a principalement deux
modes de gestion des gares routières :
Le deuxième cas concerne les gares dont les mairies, à défaut de s’approprier
l’espace et construire les infrastructures adaptées, laissent la liberté aux
agences de s’approprier individuellement une portion du site réservé à
l’aménagement de la gare afin d’y implanter leurs infrastructures. Ce système
engendre la création des pseudos gares routières au cœur de la gare. Une autre
conséquence est la non uniformité du paysage urbain et l’occupation
gourmande de l’espace. Selon Ndiaye et Tremblay (2009), ce mode de gestion
peut exister sous plusieurs formes : concession, affermage, régie intéressée et
gérance.
le caractère des objets du décor. Dès lors, l’ambiance ne saurait être réduite à une
simple donnée environnementale car elle est souvent le résultat de « quelque chose
qui s’est créé ou qui est créé entre l’individu et l’espace donné » (Ben Hadj Salem,
2007). Ce qui implique que « l’ambiance désigne une expérience du dedans des
choses » (Ben Hadj Salem, 2007) et qu’elle présuppose une certaine imprégnation qui
ne peut se faire que dans une durée pouvant générer une mémoire.
C’est en ce sens que la gare, lieu de tous les jours pour la plupart des voyageurs,
n’est pas un espace-temps ordinaire car son ambiance est le résultat des expériences
renouvelées et accumulées. Ainsi donc, au fil du temps, l’usage du lieu initie une culture
populaire et un imaginaire collectif tel que l’explique Sonntag (2010).
Très souvent, le départ de la gare vers un nouveau site, laisse le précèdent dans
un état de désolation. Avec la chute de l’activité économique, le calme et la réduction
du flux de personnes et d’activités génératrices de revenus, ce dernier devient
subitement et brutalement désert.
Dans les contrées, les propriétaires terriens et des maisons font la surenchère
(Ndoki, Mofor & Kankeu, 2016). Ces derniers auteurs attirent d’ailleurs l’attention à
travers une étude sur la gare routière de Bafoussam en affirmant que si la création
d’une nouvelle gare est un atout pour les populations riveraines du point de vue
économique, ce n’est que l’arbre qui cache la forêt car elle est loin d’être un paradis
terrestre. Il revient désormais à ces populations surprises par ce nouveau mode de vie
de gérer, seules, les conséquences qui sont aussi énormes que diversifiées. Il s’agit
notamment du vol des bêtes (poulets, chèvres,…), du cambriolage dans les maisons,
de la filouterie, des agressions parfois en plein jour, sans oublier la pollution, les
accidents et les déchets qu’il faut gérer. De tous les problèmes générés par la création
de la nouvelle gare routière de Bafoussam, ceux du logement, du foncier et des
embouteillages se pose avec une acuité redoutable (Ndoki, Mofor & Kankeu, 2016).
De tout ce qui précède, l’on trouve une raison pour laquelle cette solution
rencontre très souvent de nombreux obstacles parmi lesquels, le refus de
déguerpissement des transporteurs et des usagers de la gare comme ce fut le cas de
la gare de Yamoussoukro, qui malgré sa délocalisation selon le plan d’urbanisme
depuis plus d’une dizaine d’année, n’a pas bougé de sa position initiale. Ce refus de
bouger se justifie également de sa forte identité, car cette gare est bien plus qu’une
gare. De même, ramener la gare vers les périphériques n’est pas toujours réussite
comme ce fut le cas pour celle de Dolisie en République du Congo.
La relocalisation des gares est une lame à double tranchant car de la même
façon qu’elle donne, elle reprend en retour. Sa pseudo-réussite réside dans un
aménagement bien pensé du nouveau site, ainsi que la conception et la construction
de la nouvelle gare. Outre, ce processus pourrait être infini car, avec l’arrivée de la gare
routière, le nouveau site vide et en périphérique au départ, deviendra également peuplé
du fait de la migration de la population vers cette zone et se retrouvera au cœur de la
ville, ramenant le problème initial.
Selon le rapport « The dynamic bus station, a user friendly facility? » (Boer & Krul,
2005), la conception d’une gare dynamique doit avant tout considérer un ensemble de
paramètres liés au confort du voyageur :
Bien que la recherche soit orientée « voyageur » dans le document de Boer et Krul
(2005) il serait judicieux de ne pas oublier le volet circulation et stockage des bus.
Une implantation de type resserré est plus adaptée aux lignes en terminus, dans
la mesure où elle génère une rigidité particulière d’exploitation dans l’ordre de départ
des véhicules à l’arrêt.
gare routière, mais aussi un meilleur alignement du véhicule par rapport au quai pour
la montée des voyageurs, plus particulièrement des personnes à mobilité réduite (STIF,
2009).
Il est important de noter que ces trois configurations ne sont pas les seules, mais
plutôt les plus connues et recommandées. Le choix de la configuration des quais
dépend du type d’implantation choisie, de la fluidité de la circulation, de l’accès à la
voie.
La réussite de cette étude ne peut être garantie si l’on ne jette pas un coup d’œil
en arrière pour voir ce qui a déjà était fait car le succès et les limites de ces derniers
nous seront très utiles pour la bonne marche de notre étude. À cet effet, nous avons
fait un petit tour d’horizon sur quelques gares routières du monde.
La première gare routière à avoir été aménagée de façon dynamique est celle
de Neckerspoel aux Pays-Bas, située dans la ville d’Eindhoven, non loin de la gare
ferroviaire. Repensée pour être compacte et dynamique, elle a été mise en service au
début des années 1990. Conçue par le cabinet d’architectes Zwarts & Jansma, son
coût est d’environ 500 000 euros (Suel, 2010). Cette nouvelle gare routière servira
ensuite de référence pour les aménagements qui suivront, comme ceux de la gare
d’Amersfoort (1999) et d’Amstelveen.
La gare routière de Neckerspoel est située à Eindhoven, aux Pays Bas. La ville
compte environ 210 000 habitants. Avec les communes aux alentours, l'agglomération
d'Eindhoven compte près de 450 000 habitants répartis sur une superficie d'environ
540 km². La gare routière de Neckerspoel compte près de 60 000 voyageurs/jour
(RATP, 1999) et se situe au nord de la gare de trains grandes lignes et régionaux
(environ une desserte toutes les 05 minutes en heure de pointe). Elle est également à
proximité du centre-ville (rues piétonnes, commerces…) et d’un secteur industriel, et
comprend un petit centre commercial. La gare routière s’étend sur un hectare et
comprend 11 quais de départ principaux permettant 22 points de départs (soit 02 par
quai), plus deux de réserve, utilisés pour les services spéciaux ou en cas de service
de remplacement des trains.
Construite sous la forme d’un croissant lunaire, la gare routière de Rabat a été
inaugurée par le roi Mohammed VI le 28 novembre 2022. C’est un véritable bijou de
par sa conception, ses équipements ultra modernes et sa gestion informatique. Avec
un investissement global d’environ 400 millions de dirhams, elle est considérée comme
la première du genre en Afrique.
Figure 1.5. Vue en perspective de la gare routière de Rabat (Rabat bus station
photos https://g.co/kgs/QkhrmV consulté le 31 août 2023)
Elle est en mesure de recevoir plus de 10 000 passagers par jour, contre 6 000
pour l’ancienne et comporte un parking extérieur pour voitures et taxis, une zone
dépose-minute, dispose de 46 quais pour les autocars et d’un parking pour le
stationnement longue durée des autocars de 22 places. La nouvelle gare routière
comprend des espaces de restauration et de commerce (40 magasins).
Figure 1.6. Vue intérieure et quais de la gare routière de Rabat (Rabat bus station
photos https://g.co/kgs/QkhrmV consulté le 31 août 2023)
modernisation du transport exprimée par l'Etat. Elle doit son nom à la place qu'elle
occupe et qui était jadis site maraîcher où étaient cultivées d'importantes quantités de
légumes. Depuis 2014, elle est pour tout voyageur, le point de départ ou de destination
qui relie Dakar à l’intérieur du Sénégal. Elle a été construite pour remplacer celle des
Pompiers dans l’esprit de désengorger la ville Dakar longtemps encombrée par de
nombreuses gares de fortune.
1.5.4. Au Cameroun
1.5.4.1. Gare routière de Yaoundé-Ouest
CHAPITRE 2. MÉTHODOLOGIE
INTRODUCTION
Une voie théorique pour nous familiariser avec l’ensemble des études
précédemment faites sur les gares routières ainsi que le contexte
géographique de notre zone d’étude.
Une voie empirique pour recenser et analyser les besoins de la gare de
Dschang et proposer des solutions qui feront objet de réponse à notre
problème.
Une voie conceptuelle pour l’appréhension, la création et la modélisation
de notre nouvelle gare routière.
Ainsi, pour la voie théorique, nous opterons pour une démarche de recherche
bibliographique. La voie empirique quant à elle reposera sur une recherche qualitative
tandis que la voie conceptuelle se fondera essentiellement sur la méthodologie de
création esthétique contemporaine (M.C.E.C).
Avant de présenter les contextes de recueil des données pour chacune des
voies, nous ferons une excursion sur la démarche hypothéticodéductive utilisée au
cours de la recherche.
Suivant cette logique, la formulation des hypothèses est une étape indispensable
de notre quête.
Bien que la recherche sur Internet paraisse facile, la pertinence des résultats de
ces recherches est relative. En d’autres termes, la facilité d’accès à une information ne
garantit pas sa fiabilité, ce qui s’explique par l’absence d’autorité universellement
reconnue sur la toile. Telle est la raison pour laquelle la sélection de toutes informations
dans la rédaction de notre état de l’art est passée par une vérification de fiabilité. Les
critères de vérification sont les suivantes :
La crédibilité de la source,
La qualité du contenu,
La qualité de l’organisation intellectuelle de l’information,
La présentation de l’information,
L’auteur,
L’année de publication,
Le support de publication.
Dans cet élan, nous avons eu recours aux bases de données académiques
parmi lesquelles nous pouvons citer : Scribd, Scribbr, Proquest, Cairn, et des moteurs
de recherche tels que « Google Scholar » et « Semantic scholar ».
Ensuite, nous avons effectué une lecture ordonnée des articles en y ressortant
les principales avancées en termes de cadrage théorique, des objets de recherche,
des méthodologies employées, des principaux résultats rencontrés, ainsi que des
principales avenues de recherche futures.
La commune
Les transporteurs
Les commerçants
Les passagers
Les invités
actuelle afin d’en ressortir l’état des lieux, et que l’on s’entretienne ensuite avec les
différents acteurs de la gare afin de relever leurs avis, besoins et attentes. Vu la qualité
des données nécessaires pour la finalité de notre étude, une étude qualitative était
indispensable pour l’appréhension des besoins.
L’analyse qualitative se définit comme étant, « l’analyse qui détermine la nature des
éléments composant un corps sans tenir compte de leurs proportions. » (Dumez, 2011).
Une recherche qualitative repose sur une visée compréhensive cherchant à répondre
aux questions pourquoi et comment. Elle analyse des actions et interactions en tenant
compte des intentions des acteurs. Dans une démarche qualitative, les verbes ont une
importance particulière (description des actions) et les sujets des verbes sont des
acteurs, pas des variables ou des entités abstraites. Une recherche qualitative doit
donner à voir au lecteur, les acteurs et les actions. Sinon, elle perd tout sens. Bien que
ceci apparaisse comme une évidence, ça ne l’est pas pour autant car, nombre de
recherches qualitatives ignorent malheureusement cette visée compréhensive.
(Dumez, 2011). Son objectivité repose sur des « multiple sources of evidence » (Yin,
2012).
Observation directe,
Entretiens,
Documents d'archives (les notes prises par le chercheur),
Documents,
Observation participative,
Artéfacts physiques.
Le but de notre collecte de donner étant de recueillir les besoins des usagers de la
gare routière, nous avons préalablement procédé à une observation critique de la gare,
puis nous avons soumis une fiche d’enquête (Annexe A, Annexe B) à questions
ouvertes à quelques acteurs. Le choix de notre cible s’est fait en fonction des
différentes informations requises telles qu’inscrit dans le tableau 2.1.
Acteurs Informations
Données géographiques, topographiques et
geoanthropologiques de la ville en général et du site
en particulier
Projets urbains de la commune liés á la gare et ses
Commune
environs
Difficultés rencontrées dans la gestion de la gare
Apport économique de la gare
Point de vue sur notre projet
Flux de passagers
Flux des voyages
Transporteurs Problèmes
Besoins
Avis sur le projet
Clientèle (qui sont leurs clients ? Les passagers ou
autres)
Débit des ventes
Commerçants Problèmes
Chiffre d’affaires
Problèmes
Avis sur le projet
Problèmes
Autres usagers Besoins
Avis sur le projet
La recherche du thème
La recherche documentaire
La sélection d’idées maitresses
La proposition des formes
La recherche chromatique
La confection du modèle retenu
La présentation du produit dérivé
Il faut noter que cette démarche comprend quelques nuances si l’on ne dispose
qu’une seule source d’inspiration. Dans ce cas, elle comportera toujours huit étapes
organisées comme suit :
La recherche du thème
La présentation de la source inspirante
La schématisation de la forme
La décomposition de la source
La composition, le choix des modèles et leur matérialisation
La recherche chromatique
Maintenant que nous avons fait la lumière sur l’ensemble des méthodes utilisées
pour la collecte des données et la création de notre modèle, nous allons, dans le
paragraphe suivant, présenter comment nous avons utiliséces méthodes suivant les
différentes phases de notre projet.
2.4. Applications
2.4.1. Reconnaissance du site
Visite du site : une descente sur le site a été effectuée afin de faire un état des
lieux de la gare routière existante. Pour y parvenir, nous avons opté pour une
observation qui consiste à regarder, écouter et juger. À l’issue de cette visite,
nous avons capturé un ensemble d’images faisant état des lieux des
infrastructures et des services que regorge la gare routière de Dschang.
Afin de mener une étude ordonnée et objective, nous avons au préalable choisi
notre cible, puis formulé un questionnaire à réponses ouvertes (voir annexe A et B). Le
choix de ce modèle d’entretien découle du fait qu’elle laisse une grande marche à
l’enquêté, lui permettant ainsi d’exprimer son opinion en toute liberté. Par la suite, une
analyse a été faite afin de relever les manquements de la gare et les besoins
fondamentaux de ses usagers.
Compte tenu des réserves de nombreux usagers, nous nous sommes également
basés sur la prise des notes.
La conception de notre gare routière s’est faite suivant une chaîne ordonnée de
paliers. Préalablement, une analyse qualitative des données obtenues lors de la visite
Google earth : C’est un logiciel développé par la société Google, permettant une
visualisation de la Terre avec un assemblage de photographies aériennes ou
satellitaires. Il nous a permis de localiser et de visualiser le site dans son
environnement.
ArcGIS et QGIS et Global Mapper : qui sont des logiciels spécifiques au
domaine de la topographie. Grâce à eux nous avons fait une cartographie du
site de la gare routière et obtenu les données altimétriques du site.
AutoCAD : C’est un logiciel de CAO. Nous l’avons utilisé durant la phase
d’esquisse et la modélisation des plans 2D.
Revit : logiciel de DAO, outil principal pour la mise en œuvre de la maquette
numérique en 3D.
Lumion : logiciel de visualisation en architecture grâce auquel nous avons
produit des rendus vidéos et images de ce projet.
Adobe Photoshop et Adobe InDesign, deux logiciel respectivement de
traitement d’images et de montage de planches et de catalogues, ils ont été
capitaux pour notre présentation finale. Notre post-production leur doit son
succès.
Après une collecte de données, l’étape à suivre est l’analyse de ces données.
Aussi simple qu’elle puisse parfois paraître, c’est une tache assez complexe qui
nécessite le choix d’une méthode qualifiée et, surtout, de la délicatesse. Elle requiert
une attention et une prudence optimale car une erreur de d’analyse aura pour
conséquence la nullité de la recherche. Notre étude étant qualitative, nous ferons appel
à une combinaison de plusieurs méthodes d’analyse qualitative.
Lecture des données : Une lecture attentive des données permettra de faciliter
la suite du processus d’analyse, puisqu’il est fréquent de voir émerger certains
codes ou certaines thématiques dès cette première étape.
Codage des données pertinentes : On retrouve communément une panoplie
d’informations dans les notes d’entretiens et dans les sondages. Certaines de
ces informations sont pertinentes, d’autres moins. Il est important ici de
procéder à un élagage et d’identifier les données qui permettent d’apporter un
élément de réponse à notre question initiale. On attribue par la suite un « code
» à ces données en synthétisant les propos initiaux.
Fusion des codes similaires sous un code commun : Comme il est habituel que
la même information se retrouve à plusieurs endroits, on procède généralement
à la fusion des codes similaires, c’est-à-dire qui désignent la même idée, en un
code commun.
Regroupement des codes appartenant à une même thématique : La dernière
étape consiste à regrouper les codes homologués sous une même thématique,
c’est-à-dire sous un concept plus large ou plus abstrait.
Figure 2.1. Étapes d’analyse des données qualitatives (Komis, Vassilis ; Depover,
Christian et Karsenti, Thierry ,2013)
Les méthodes d’analyse des données adoptées pour notre étude sont la méthode
d’analyse visuelle et la méthode d’analyse de contenus.
L'analyse visuelle est une méthode d'analyse qualitative qui se concentre sur
l'interprétation des éléments visuels tels que les images, photographies, vidéos,
graphiques, œuvres d'art et autres supports visuels. Voici les étapes clés de l'analyse
visuelle :
Sélection des supports : Choisir les supports visuels qui sont pertinents pour la
recherche et qui contiennent des informations importantes.
Familiarisation : Prendre le temps de se familiariser avec les supports visuels,
observer les détails, les couleurs, les formes, les objets et les relations entre les
éléments.
L'analyse visuelle permet de dévoiler des couches de signification qui ne sont pas
toujours évidentes à première vue. Elle peut être utilisée dans des domaines tels que
l'histoire de l'art, l’architecture, la communication visuelle, l'anthropologie visuelle et
d'autres disciplines qui s'intéressent aux aspects visuels de la culture et de la société.
Nous utiliserons cette méthode pour examiner les données issues de l’observation
de la gare routière. Elle nous permettra de faire une analyse pointilleuse des différentes
MÉMOIRE DE MASTER EN ARCHITECTURE | DJIOGUE TSAYO WILLY LOVE 57
RÉAMÉNAGEMENT DURABLE DE LA GARE ROUTIÈRE DE DSCHANG AU CAMEROUN EN PÔLE DYNAMIQUE
captures faites sur le site avec pour conséquence une compréhension fiable de l’état
actuel de la gare et une représentation assez réaliste de la gare actuelle. Elle nous a
permis d’avoir les informations relatives à :
La disposition spatiale,
L’aménagement des infrastructures,
Les matériaux,
Les agences de transport,
Les destinations,
Les services,
Les activités formelles et informelles de la gare…
Figure 2.2. Étapes d’une analyse de contenus (Giannelloni & Vernette, 2001)
L'analyse de contenus sera utilisée dans ce projet pour examiner les données
issues de l’enquête du terrain.
Le mot : il s’agit de l’unité primaire d’analyse qui peut, par extension, être
élargie aux synonymes.
La phrase : elle peut être désignée comme unité d’analyse lorsque, par
exemple, l’étude nécessite de repérer des enchaînements systématiques ou
des relations de dépendance entre deux ou plusieurs phrases (exemple
étude d’argumentaires de vente).
Le thème : il s’agit d’un groupe de phrases jugées équivalentes, car faisant
référence à des situations, objectifs ou concepts proches.
Le but de cet entretien étant de recueillir les besoins des usagers afin de
réaménager la gare, l’enquête a été orientée suivant des thématiques précises.
Tel qu’énoncé plus tôt, l’unité d’analyse retenue pour cette étude est « le thème
». De ce fait, nous avons construit une grille d’analyse (voir annexe C) sur laquelle s’est
appuyée l’analyse des contenus recueillis. Le tableau 2.2 présente les différents
thèmes retenus et les acteurs concernés.
Thèmes Acteurs
Gestion de la gare Commune
Flux de voyage Transporteurs
Quant à l’analyse verticale, elle concerne l’ensemble des interviews et vise à établir
comment chaque élément de la grille a été abordé par les interviewés. À travers cette
analyse, on repère donc les catégories et les sous catégories les plus fréquentes sur
l’ensemble des entretiens. Dans le cadre de ce projet, l’analyse verticale sera la plus
sollicitée.
Il s’agit d’élaborer une synthèse dont le point de départ est l’objectif tracé à l’étude,
en passant par un résumé de la démarche de l’étude pour aboutir aux résultats
obtenus.
CONCLUSION
déductive appliquée à ce travail. Dans la dernière section, nous avons passé en revue
notre démarche et les outils utilisés pour mettre en œuvre la phase "analyse des
données qualitatives". Dès lors, notre chapitre suivant sera consacré à la présentation
des résultats de notre étude.
INTRODUCTION
3.2.1.1. Généralités
a) Localisation
La commune s’étend sur une superficie physique estimée à 252 km² répartie dans
les cinq groupements qui la composent : Foto (99 km²), Foréké-Dschang (86 km²),
Fongo-Ndeng (31 km²), Fossong Wentcheng (18 km²), Fotetsa (11 km²), centre urbain
(7 km²).
b) Historique
Créée en 1895 par l’Allemand Zingraft, chef d’une expédition militaire venant de
Fontem, la ville de Dschang a connu une dynamique évolutive à la fois sur les plans
politique et socio-économique. Elle a successivement été occupée par Allemands
(1895-1916), les Anglais (1916-1920) et les Français (1920-1960). Capitale
administrative de la région Bamiléké dès 1921, elle a perdu cette position en 1963 au
profit de Bafoussam qui présente l’atout majeur d’une situation centrale au cœur de la
région et d’une liaison directe et plus viable aussi bien avec le port de Douala qu’avec
Bamenda dans le Nord-Ouest.
c) Démographie
Dschang a un relief de montagnes caractérisé par des flancs abrupts et des vallées
inondables. Bien que les variations d’altitudes lui confèrent le privilège de disposer de
trois zones agro écologiques (basse, moyenne et haute altitude) à fortes potentialités
agricoles, cette commune constitue une contrainte dans la mise en place
d’infrastructures de desserte des populations.
b) Climat
Les vents sont modérés. 95,7 % ont une vitesse comprise entre 0 et 4 m/s, 3,3%
entre 5-6 m/s et 1% entre 7-14 m/s. En saison sèche, la direction prépondérante est
nord et les vents balaient un cadrant NO-NE. En saison des pluies par contre, le vent
prépondérant est NO et le cadrant est NO-SE. Toute l’année 8,7 % de vents sont NO
et on enregistre 67,5 % de calmes.
Les plantations de thé Djuittisa créées par les français en 1970 dans des
fermes expérimentales.
L’Université : Institution à vocation agricole créée en 1993 avec pour missions
fondamentales, l'enseignement, la recherche et l'appui au développement rural.
La base nautique créée en 2005 en coopération avec la ville de Nantes. On
peut y faire du pédalo, du kayak …
Le musée des civilisations du Cameroun : c’est une structure culturelle
atypique de par l’action conjuguée des acteurs qui l’ont édifiée. Situé sur les
berges du lac municipal de Dschang, il a été ouvert aux publics le 20 novembre
2010. Le design de cet édifice à l’architecture « parlante » donne le ton et la
couleur à qui veut découvrir les multiples pans des civilisations des peuples qui
vivent depuis des siècles sur tout le territoire camerounais. Une signature
architecturale et artistique de Sylvain Djache Nzefa. Depuis bientôt 10 ans il
s’impose dans tous les parcours touristiques de la destination Cameroun. Il
concentre l’appréhension des peuples du Cameroun et leurs valeurs séculaires
et/ou contemporaines en un seul lieu : la ville culturelle, universitaire et
touristique de Dschang.
plus, certains axes sont pleins de zones critiques (points d’éboulement, fortes pentes,
bourbiers, ponts défectueux ou inexistants).
En plus des moyens de transport sus cités, on compte également les engins lourds
(les camions, les pick-up,…) pour le transport des marchandises et les véhicules
personnels.
Les infrastructures de transport dont dispose la ville de Dschang sont les routes,
les points de stationnement et les gares routières. Excepté la gare routière de Lefock,
principale gare routière de la commune et la gare Dschang-Bafoussam-Mbouda, tous
les autres points de stationnement de voyage sont créés par les particuliers ou les
agences de voyage. Parmi les infrastructures de stationnement, on peut citer :
3.2.2.1. Localisation
3.2.2.3. Description
a) Le site
Le hall d’entrée de la ville de Dschang repose sur une vaste parcelle de forme quasi
triangulaire d’environ 1hectare37ares54centiares. Elle est délimitée au nord par la
nationale N°17, à l’est par un cours d’eau, au sud par les habitations et à l’ouest par
une voie de circulation secondaire. La viabilisation de ce terrain situé en zone
marécageuse, relativement plat, aux pentes comprises entre 03 et 10%, a commencé
dans les années 1990 avec le début des travaux d’aménagement de la route Dschang-
Melong par l’entreprise Edok Eter SA. Les pentes de ce site sont représentées sur la
figure 3.3 ci-dessous.
b) Les services
En dehors des services de voyage, l’activité commerciale est majeure à la gare. Cette
dernière dispose de 13 agences et plusieurs transporteurs particuliers pour 11
destinations. La figure 3.4 présente quelques agences et le stationnement des
particuliers.
TRANSPORTEURS DESTINATIONS
Agences de voyage
Particuliers
Il s’agit ici des petites voitures, minicars,
pickups, entre autres, appartenant aux Santchou ; Melong ; Foukoue
particuliers.
c) Organisation spatiale
Les bâtiments qui s’y trouvent jouent différents rôles à savoir, bâtiments de gestion
pour les agences, bâtiments commerciaux, poste de police, clinique médicale et
toilettes publiques. Ces bâtiments sont de type plain-pied, construits en agglos de
ciment pour les murs, en béton armé pour les éléments de structure et recouverts de
tôles ondulées reposant sur une charpente en bois.
e) La sécurité
f) Hygiène et salubrité
Malgré le fait que certaines agences aient pris la peine de construire leurs
propres toilettes, les deux blocs de toilettes publiques de la gare restent largement
insuffisants pour les usagers. À côté de ceci, l’adduction en eau de la gare routière
n’est pas rassurante.
jour. Les principales difficultés rencontrées par les transporteurs sont, l’insuffisance des
infrastructures, le manque d’hébergement, l’incivisme, le manque d’eau, l’absence d’un
dispensaire, l’insuffisance des toilettes, l’assainissement de la gare et surtout l’absence
de revêtement du sol. Certains souhaitent que la commune leur offre la capacité de
construire leurs propres infrastructures. Que ce soit pour les responsables d’agence,
chauffeurs ou convoyeurs, un réaménagement durable et dynamique de la gare
routière sera la solution aux contraintes. De plus, un chef d’agence enquêté a rappelé
que la connotation culturelle se doit d’être prise en compte.
La réticence des commerçants, n’a pas rendu facile cette étude. Néanmoins, les
principaux problèmes qu’ils rencontrent au quotidien sont liés à l’insalubrité, l’incivisme,
l’adduction en eau, l’insuffisance et l’insalubrité des toilettes. En outre, avec l’activité
informelle, leur chiffre d’affaires est en baisse, surtout durant la période de vacances
scolaires. Toutefois, ils nous ont appris que la clientèle n’inclut pas uniquement les
passagers et les accompagnateurs mais aussi la population riveraine et même les
passants. Par ailleurs, ils n’épousent pas tous avec enthousiasme l’idée de grouper les
commerces en un point car cela pourrait accentuer les disputes.
3.3.2. Programme
3.3.2.2. Le stationnement
3.3.2.3. Le commerce
3.3.2.4. L’hébergement
Situé dans la zone nord de l’étage supérieur de l’ouvrage, ce pôle sera destiné
aux voyageurs nécessitant de prendre une pause avant de poursuivre leurs trajets. Il
sera essentiellement composé de couchettes et des services qui l’accompagnent.
a) L’administration
Sachant que la gestion d’une gare routière est capitale pour sa bonne conduite,
il est nécessaire de prévoir des bureaux pour son corps administratif.
b) L’infirmerie
Suite à l’enquête menée à la gare, la clinique existante ne lui est pas propre.
Etant donné que c’est un lieu de rencontre massive, de partage d’espace entre véhicule
et usagers, les accidents et les malaises peuvent survenir à tout moment. Dès lors, il
serait essentiel de disposer d’un cadre médical pouvant administrer les premiers soins
en cas d’incident. L’infirmerie occupera une place au rez-de-chaussée de la gare.
Une guérite sera placée à chacune des entrées. Par ailleurs, le poste de police
de la gare sera aménagé au sud de l’ouvrage plus précisément au rez-de-chaussée.
Sa position stratégique lui permettra d’avoir le contrôle sur l’ensemble des aires les
plus bondées de la gare.
d) La salle de contrôle
e) Le courrier
En plus des espaces cités ci-dessus, nous aurons une salle de prière, un espace
de travail pour les voyageurs, et les locaux annexes comme les locaux techniques
(électricité, énergie solaire et eaux) et les locaux de maintenance. La programmation
de ce projet est donnée par le tableau 3.2.
PROGRAMME
Surface
Espaces et locaux / Designation des Surface
Nombre unitaire
espaces Totale (m²)
(m²)
Composante bâtie
RDC
ETAGE
Parking 824,85
Parking taxis 488,6
Parking mototaxis 72,45
Parking usagers 263,8
Local technique 8
Entrées et guérites 34
Espaces verts 3305
Ciculation 4903,3
MÉMOIRE DE MASTER EN ARCHITECTURE | DJIOGUE TSAYO WILLY LOVE 86
RÉAMÉNAGEMENT DURABLE DE LA GARE ROUTIÈRE DE DSCHANG AU CAMEROUN EN PÔLE DYNAMIQUE
3.3.3. Organigramme
Très souvent, un édifice est construit à partir d’un programme donné par le maître
d’ouvrage. Parallèlement, il est soumis à des contraintes diverses : site, règlements,
coût, etc. Mais l’édifice n’est pas que la résultante des données initiales et des
contraintes ; il s’appuie également sur un « parti architectural ». Selon Crunelle (2004),
le parti c’est l’idée-force, le choix principal, la colonne vertébrale du projet, le geste qui
s’exprime ou que l’on comprend tout de suite. Ce sont donc des décisions franches
mais longuement réfléchies. La conception de notre projet requiert une idéologie
conceptuelle puisqu’il se veut majestueux.
l’élaboration d’un modèle spatial circonscrit, clos et différencié. Le culturalisme est une
approche théorique qui met l’accent sur l’importance de la culture dans la formation
des comportements des attitudes et des croyances des individus et des groupes
sociaux.
Le mot "bus" vient du latin "omnibus", qui signifie "pour tous". A noter qu'il s'agissait
d'un moyen de transport pour de nombreuses personnes. C'est en France que le mot
"omnibus" a été utilisé pour la première fois, avec la voiture omnibus qui était un service
de transport pour les masses. Il a vu le jour en 1823 et était dirigé par Stanislas Baudry,
propriétaire d'un moulin à blé à Nantes.
Le moulin qu'il exploitait avait de l'eau chaude pour sous-produit et il a créé une
station thermale à côté. Le moulin étant en périphérique, il a mis en place un service
de transport tiré par des chevaux depuis le centre-ville afin de faire venir les curistes.
Ce service de transport a connu un grand succès, même si les gens ne se rendaient
pas vraiment à la station thermale. Dès lors, il a transformé ce service en entreprise et
a décidé de s'installer à Paris pour y lancer son service d'omnibus au printemps 1828.
Un an plus tard, les services d'autobus à vapeur ont véritablement pris leur essor entre
les villes d'Angleterre. Ils empruntaient des routes jugées trop dangereuses pour les
véhicules tirés par des chevaux. Le 22 avril 1833, Londres a vu circuler dans ses rues
le premier omnibus à propulsion mécanique. Ces voitures à vapeur étaient moins
susceptibles de se renverser que celles tirées par des chevaux. Ils étaient également
moins chers, plus rapides et n'abîmaient pas autant la chaussée grâce à leurs pneus
plus larges.
Pendant des siècles en pays Bamiléké, ce chapeau majestueux était utilisé pour
habiller les familles royales et les chefs de tribu dans leurs cérémonies, pour une plus
grande impression de puissance. Il pouvait aussi être porté par d'autres initiés titrés. Il
était arboré au-dessus d'un costume multicolore constitué d'un grand masque perlé
doté de larges oreilles circulaires, mbap mteng, d’une étoffe de tissu, Ndop, ornée de
fourrure de singe et d'une ceinture en peau de léopard. Ces danses étaient exécutées
au cours de cérémonies festives et de funérailles. De nos jours, il n’est plus seulement
dédié à la royauté. Dans la commune de Dschang, ce chapeau est principalement
arboré par les danseurs lors des rites et cérémonies traditionnelles. Véritable objet
d’artisanat, le « ten » est un symbole de prospérité et de félicité avec un savoir-faire
digne d’admiration. Initialement composé de plumes vermillon du perroquet Psittacus
erithacus, on retrouve de nos jours des chapeaux composés de plumes d’oiseaux
domestiques ou sauvages. Les plumes sont fixées à des languettes de bois
recouvertes de tissu, placées autour d'une armature circulaire consolidée par un panier
de fibres d'osier. Les plumes rouges des ailes de touraco marquaient par ailleurs
l'entrée dans le monde des adultes. Les images de la figure 3.15 montrent des
danseurs arborant le «Tǝŋ »
Figure 3.16. Corne de bœuf à boire du vin de raphia (Corne à boire le vin de palme
Bamiléké Cameroun (superforum.fr), consulté le 10 octobre 2023)
3.4.2.2. La forme
Après avoir identifié et justifié nos sources, nous avons procédé à la composition
des formes de l’édifice.
b) Composition de forme
Après la stylisation des sources, nous avons procédé à une combinaison de formes.
Cette composition nous a permis d’avoir la forme de notre projet. Les figures 3.20, 3.21
et 3.22 ci-après présente notre composition.
Les personnes handicapées pourront utiliser sans aucune difficulté l’ensemble des
services offerts au public. Les dénivelés seront traités par des plans inclinés,
conformément à la réglementation. À cet effet, la circulation verticale est aussi assurée
par les rampes afin de rendre tous les services accessibles à toutes les couches
sociales de la commune. De même, les blocs sanitaires comprennent des
aménagements adéquats pour les personnes handicapées.
De même, deux stands ont été prévues afin d’éviter le désordre lié aux campagnes
promotionnelles.
Les parkings ont respectivement une capacité d’accueil de 15 places pour les
taxis, de 25 mototaxis et de 23 places de stationnement temporaire des usagers.
Concernant la zone de repos, l’espace est séparé en deux parties. Cet espace
modulable accueillera en moyenne 20 personnes.
3.4.5.1. Orientation
Le choix de cette orientation pour notre bâtiment assure un bon éclairage naturel
et une bonne circulation des vents dans le bâtiment. La figure 3.26 en témoigne.
Afin d’assurer l’éclairage naturel de notre projet, nous avons opté pour
l’utilisation des murs rideaux et des puits de lumière. La figure 3.28 illustre l’éclairage
de la zone de réservation via la partie transparente de la toiture.
Nous avons opté pour de larges ouvertures en verre pour un éclairage optimal
de la gare, et pour l’utilisation des brises solaires et des balcons pour contrôler la
quantité de chaleur dans le bâtiment. En plus de leur fonction première, ils assurent la
protection des verres contre les agressions extérieures et assurent un ombrage
artistique à l’intérieur.
Il est clair que la construction durable est un sujet qui exige beaucoup de soin
et une vue d’ensemble de tous les facteurs de la construction individuelle. Il n’y a pas
de méthode de construction idéale, pas plus qu’il n’y a de matériau de construction
idéal. Lors de la planification, chaque matériau de construction doit être choisi ou
combiné de manière à exploiter au mieux son potentiel de préservation des ressources,
de réduction des émissions de CO2, de durabilité écologique et économique, de
longévité et, en fin de compte, de pertinence sociale. À cet effet, il est important de
trouver la solution la plus judicieuse sur le plan du développement durable pour notre
projet.
b) Les murs
Les cloisons seront faites en panneaux de bois. Quant aux murs de clôtures et
aux murettes, ils seront faits en pierre, un matériau durable largement reconnu pour sa
résistance, sa longévité et son faible entretien. Sa solidité lui permet de résister aux
intempéries et aux dommages mécaniques, lui permettant de durer des siècles sans
se détériorer. De plus, la pierre est abondante et peut être extraite de manière
responsable, sans épuiser les ressources naturelles. Elle offre également une
c) La toiture
La gare routière aura une toiture faite de feuilles d’aluminium ondulées reposant sur
une charpente en bois. Bien que l’aluminium ne soit pas un matériau écologique, La
tôle en aluminium est recyclable, légère, maniable, résistante à la corrosion et facile à
installer. Pour la partie transparente de la toiture, on utilisera un film ETFE (éthylène-
tétrafluoroéthylène). Les films ETFE sont des matériaux plastiques transparents et
extrêmement durables. Ils sont légers, résistants aux intempéries, aux UV et aux
produits chimiques. Ils sont souvent utilisés dans les structures architecturales
modernes pour créer des toits transparents et flexibles.
d) Les ouvertures
Les brises solaires seront faites de d’aluminium. L’aluminium étant non corrosif et
léger, elles pourront résister aux intempéries et n’alourdiront pas la structure du
bâtiment.
3.4.6. L’assainissement
La gestion durable des eaux minimise les déchets d’eau grâce à l’utilisation des
technologies d’économie, de collecte des eaux de pluie et de traitement des eaux
usées. En ce qui concerne ce projet, un système de collecte et de filtrage d’eaux pluie
sera mis en place. Cette eau récupérée sera utilisée dans les toilettes et pour l’entretien
des infrastructures. Les eaux usées traitées quant à elles seront stockées durant la
saison de pluie et utilisées pour les jardins tout au long de la saison sèche. Les eaux
de ruissellement seront drainées par des caniveaux couverts vers la rivière limitrophe
au site. Nous préconisons un système d’assainissement autonome des eaux-vannes
et eaux usées
3.4.7. La sécurité
La gare routière est accessible sur trois voies. Le choix d’avoir plus d’une voie de
circulation garantit une évacuation rapide en cas de panique. L’aménagement des
voies de circulation au sein de la gare est tel qu’il y a séparation de voie entre les zones
de circulation des bus et véhicules et celles des personnes. Des extincteurs à poudre,
détecteurs de fumée et portes coupe-feu seront prévus à l’intérieur du bâtiment.
L’éclairage des principaux cheminements, de la voirie et lieux de fréquentation sur le
site sera effectué pour garantir la sécurité, maintenir une ambiance conviviale, et mettre
en valeur de nuit les bâtiments et autres espaces grâce à des projecteurs solaires,
lampadaires solaires, spots, etc.
lieux de détente, de loisirs et de convivialité pour les usagers. De même, ils ajoutent
une valeur esthétique à l’environnement bâti, créant un cadre attrayant pour les
visiteurs. Par ailleurs, ils agissent comme des éponges naturelles, filtrant et retenant
de l’eau.
Le coût global du projet s’estime à 4 646 381 480 FCFA. Les montants obtenus
restent à titre indicatif afin de donner la valeur vénale approximative de l’équipement.
Un devis financier plus détaillé sera effectué par des spécialistes du métré avant
l’opération de construction.
Ce projet aura des impacts tant positifs que négatifs sur l’environnement.
La création d’une icône pour la ville de Dschang. La gare sera un point de repère
architectural et un bijou de technologie moderne et traditionnel. Il sera le
symbole de la modernité de l’architecture de la commune.
La différence dans l’aménagement ou la conception de l’espace, apportant les
solutions techniques et technologiques de plus en plus modernes et
performantes.
L’usage de technologies modernes et appliquées pour le bon fonctionnement
de la gare et l’amélioration de son attractivité.
L’apport d’une nouvelle image architecturale dans la composition urbaine.
L’architecture de notre gare doit aussi refléter l’homme et son temps, parce que
l’on ressent toujours le besoin de marquer son temps, son époque, sa période.
La rupture avec quelques aspects de l’architecture existante.
3.6.5. La maintenance
CONCLUSION
de ne pas perdre de vue notre hypothèse de recherche qui est celle de proposer un
modèle de gare routière compacte, multifonctionnelle et monumentale qui associe
culture et transport, notre démarche conceptuelle s’est inspirée de trois sources,
notamment le bus, la corne de bœuf et le chapeau de plume. Après un aménagement
minutieux des volumes, nous avons opté pour la prise en compte des mesures
d’efficacité énergétique, de la gestion des eaux afin de s’assurer de la durabilité de la
nouvelle gare routière de Dschang.
CONCLUSION GÉNÉRALE
Pour y parvenir, nous avons préalablement fait un état de l’art à travers une
recherche documentaire dans l’optique de comprendre ce qui avait déjà était fait à ce
sujet. Puis, grâce à une démarche qualitative qui consistait à une descente sur le site,
nous avons établi un état des lieux de la gare existante et récolté les besoins des
différents usagers de la gare. Enfin, nous avons obtenu l’expression architecturale de
notre modèle à l’aide de la méthode de création esthétique contemporaine. Pour ce
faire, nous avons eu trois sources d’inspiration notamment le bus, le « Tǝŋ » (chapeau
couronne de plume) et le « Ndɔŋ efɔŋ » (corne de bœuf). Mises ensemble, ces deux
dernières, ayant une forte connotation de notabilité et de convivialité, expriment le
caractère accueillant et prestigieux de la gare.
est important de prendre en compte les impacts négatifs potentiels tels que la
perturbation de la vie locale et les coûts élevés associés à la mise en œuvre du projet.
En fin de compte, le réaménagement durable de la gare routière de Dschang en pôle
dynamique est une étape importante vers un avenir plus durable pour la ville et ses
habitants. Il est important de souligner que la réussite de ce projet dépendra d'une
collaboration étroite entre les parties prenantes, à savoir les autorités locales, les
architectes, les urbanistes, les transporteurs et la communauté. La sensibilisation et la
participation active des résidents et des utilisateurs potentiels sont cruciales pour
garantir une mise en œuvre réussie et une appropriation collective du nouveau pôle
dynamique.
RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES
OUVRAGES
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routière de Xining. In RAYNAUD A.G, DOUIDI, N. Langue(s) en
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aux infrastructures et édifices publics ou ouverts au public :
42. YO KAMINAGAÏ. (2016). Aménagement des gares routières et gestion des flux
de passagers. Paris (France) IDRRIM 4 avril 2016
https://www.idrrim.com/ressources/ documents/8/4362-Presentation-M.-
Kaminagai-VF.pdf
WEBOGRAPHIE
ANNEXES
Ce questionnaire vous est présenté dans le cadre d'un mémoire de fin d’étude
en Architecture, sous le thème : RÉAMÉNAGEMENT DURABLE DE LA GARE
ROUTIÈRE DE DSCHANG EN PÔLE DYNAMIQUE. Ainsi, nous sollicitons votre aide
en vous garantissant la confidentialité des informations qui nous permettront de réaliser
cette enquête. Nous vous remercions de votre aimable collaboration et votre franchise.
SECTION 1 : IDENTIFICATION
1-Nom : ________________________ Prénom : ________________________
2-Age : |__|__| ans
3-Sexe : Masculin =0 Féminin=1 |__| Région _______________
4-Poste ____________________________________________
5-Numéro de Téléphone : |__| |__|__| |__|__| |__|__| |__|__|
SECTION 2 : PERSPECTIVES ET PROJETS
SECTION 5 : LE SITE
Existe-t-il des documents et cartes graphiques du site de la gare routière ? Oui=0
Non=1 |__|
Si oui nous aimerions entrez en possession d’elles.
Sinon, comment pourrions-nous les obtenir ?
Ce questionnaire vous est présenté dans le cadre d'un mémoire de fin d’étude
en Architecture, sous le thème : RÉAMÉNAGEMENT DURABLE DE LA GARE
ROUTIÈRE DE DSCHANG EN PÔLE DYNAMIQUE. Ainsi, nous sollicitons votre aide
en vous garantissant la confidentialité des informations qui nous permettront de réaliser
cette enquête. Nous vous remercions de votre aimable collaboration et votre franchise.
SECTION 1 : IDENTIFICATION
1-Nom : ________________________ Prénom : ________________________
2-Age : |__|__| ans
3-Sexe : Masculin =0 Féminin=1 |__| Région _______________
4- Destination _______________ Agence _______________
5-Poste ____________________________________________
6-Numéro de Téléphone : |__| |__|__| |__|__| |__|__| |__|__|
SECTION 2 : DESTINATION ET VOYAGE (cette section est réservée aux
transporteurs)
Quelles sont vos
différentes
destinations ?
Quelle sont les
périodes de l’année
où vous avez le plus
de passagers ?
Quelles sont les
raisons du pic de
nombre de
passagers pendant
ces périodes ?
Combien de voyage
faites-vous par
destination par
jour ?
Expédition et retrait
Passagers Accompagnateurs
de colis
Vous recevez
environ combien de
personnes par jour ?
SECTION 3 : FLUX D’ECHANGE (cette section est réservée aux Commerçants)
Quelles sont vos
différents services ?
SECTION 4 : DIFFICULTÉS
Sécuritaires Sanitaires Financières Autres
SECTION 5 : PERSPECTIVES
Pensez-vous qu’une gare
routière moderne, mieux
organisée et plus compacte,
apportera une solution
adéquate à vos problèmes.
TABLE DE MATIÈRES
DÉDICACE .................................................................................................................... i
REMERCIEMENTS ...................................................................................................... ii
RÉSUME ...................................................................................................................... v
ABSTRACT ................................................................................................................. vi
SOMMAIRE ................................................................................................................. xi
INTRODUCTION ..................................................................................... 4
a) L’espace public.................................................................................... 16
INTRODUCTION ................................................................................... 41
CONCLUSION ....................................................................................... 61
INTRODUCTION ................................................................................... 64
a) Localisation ......................................................................................... 65
b) Historique ............................................................................................ 66
c) Démographie ....................................................................................... 66
a) Relief ................................................................................................... 67
b) Climat .................................................................................................. 67
a) Le site .................................................................................................. 73
e) La sécurité ........................................................................................... 78
f) Hygiène et salubrité.............................................................................. 78
3.3.2.2. Le stationnement............................................................................ 82
a) L’administration ................................................................................... 83
b) L’infirmerie ........................................................................................... 83
e) Le courrier ........................................................................................... 84
a) Le bus ................................................................................................. 90
3.4.3. La circulation......................................................................................... 96
3.4.5.1. Orientation...................................................................................... 99