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L’assistance aux navires et aux biens

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Introduction

• L’ assistance aux navires et aux biens englobe tout acte ou activité


entrepris pour assister un navire ou tout autre bien en danger dans
des eaux navigables.

• 3 conditions sont nécessaires :


• - l’existence d’un danger réel
• - l’accord du capitaine du navire assisté
• - Un résultat utile. (application du principe « no cure, no pay »)

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N.B

• Dans la plupart des cas, le fait de capter un signal de détresse


oblige à porter assistance.

• Il y a devoir d'assistance, même en cas d’interdiction par


l'assisté si celle-ci paraît déraisonnable.

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Règlementation

• 1. CONVENTION DE BRUXELLES DE 1910 pour l’unification de


certaines règles en matière d’assistance et de sauvetage maritimes;

• 2. C.C.M de 1919

• 3. CONVENTION INTERNATIONALE DE LONDRES DE 1989 SUR


L’ASSISTANCE. (Ratifiée récemment)

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I - ASSISTANCE AUX NAVIRES ET
AUX BIENS

• 1. Définition

• 2. Modalités de l’assistance

• 3. Obligation d’assistance aux navires après abordage

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1. Définition

• L’assistance maritime est le secours utile apporté à un navire en


danger.

• Sa caractéristique essentielle est qu’en cas de succès, elle donne


lieu à une rémunération équitable calculée d’une part sur les efforts
déployés, les frais engagés, les risques encourus et d’autre part sur
la valeur des biens sauvés.

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• Il faut donc la distinguer :

- du sauvetage des personnes, qui est obligatoire et gratuit;


- du sauvetage d’épave qui est la récupération d’une navire
abandonné en état de non flottabilité;
- du remorquage d’un navire qui n’est pas en danger.

• L’assistance aux navires et aux biens n’est pas obligatoire SAUF :

- si elle se confond avec l’obligation d’assistance aux personnes


présentes à bord;
- en cas d’abordage.

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2. Modalités de l’assistance

• Trois conditions sont nécessaires pour que l’aide apportée à un


navire soit juridiquement qualifiée d’assistance.

• a/ Existence d’un danger réel,


• b/ Accord du capitaine du navire assisté,
• c/ Résultat utile (succès de l’opération).

• Aucune rémunération n’est donc due en cas d’échec, cependant une


indemnité spéciale peut être accordée au navire assistant si son
action a permis d’éviter ou de limiter les dommages à
l’environnement.

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3. Obligation d’assistance aux navires
après abordage

• a/ Obligation d’assistance
• b/ Responsabilité en cas d’abordage

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a/ Obligation d’assistance

• Une obligation d’assistance pèse sur chaque capitaine ou patron qui


doivent employer tous les moyens dont ils disposent pour sauver du
danger créé par l’abordage, l’autre navire les passagers et
l’équipage.

• De plus, aucun navire ne doit s’éloigner du lieu de l’accident avant de


s’être assuré que son assistance n’est plus nécessaire à l’autre
navire.

• Le défaut d’assistance et le départ prématuré sont pénalement


sanctionnés .

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b/ Responsabilité en cas
d’abordage

• Si l’abordage est causé par la faute de l’un des navires, la réparation


des dommage incombe à celui qui l’a commise.

• S’il y a faut commune, la responsabilité de chacun des navires est


proportionnelle à la gravité des fautes respectivement commises.

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II . CONVENTION INTERNATIONALE DE 1989
SUR L’ ASSISTANCE

• 1) POURQUOI UNE TELLE CONVENTION ?


• 2) CHAMP D’APPLICATION
• 3) ENTREE EN VIGUEUR
• 4) ACCEPTIONS DE LA CONVENTION

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1) POURQUOI UNE TELLE CONVENTION ?

• a) Etablir des règles internationales uniformes concernant les


opérations d’assistance.

• b) Revoir les règles internationales de l’assistance, et


particulièrement la Convention de Bruxelles de 1910, pour tenir
compte de la préoccupation accrue pour la protection de
l’environnement.

• c) Tenir compte du fait que des opérations d’assistance efficaces et


entreprises en temps utile peuvent apporter un plus à la sécurité des
navires et à la protection de l’environnement.

• d) Inciter les personnes à entreprendre des opérations d’assistance.


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2) CHAMP D’APPLICATION

• Principe :
La convention s’applique chaque fois que des actions judiciaires ou
arbitrales relatives à l’assistance sont introduites dans un Etat partie.

• Etendue :
Elle ne s’applique pas :
- aux plates-formes fixes ou flottantes
- aux unités mobiles de forage
- aux navires de guerre et navires de l’Etat (sauf notification expresse de
l’Etat au Secrétariat de l’OMI).

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3) ENTREE EN VIGUEUR

• Bulletin Officiel (BO) n°6498 du 8 septembre 2016, dahir n°1-14-46


du 18 juillet 2016 portant publication de la convention internationale
de 1989 sur l'assistance.

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4) ACCEPTIONS DE LA CONVENTION

• Opération d’assistance : Tout acte ou activité entrepris pour assister un


navire ou tout autre bien en danger dans des eaux navigables ou dans
n’importe quelles autres eaux.
• Navire : Tout bâtiment de mer, bateau ou engin, ou toute structure capable
de naviguer.
• Bien : Tout bien qui n’est pas attaché de façon permanente et intentionnelle
au littoral et comprend le fret en risque.
• Dommage à l’environnement : C’est un préjudice matériel important à la
santé de l’homme, à la faune ou à la flore marines ou aux ressources de la
mer dans les eaux côtières ou intérieures ou dans les zone adjacentes,
causé par la pollution, contamination, incendie, explosionou de graves
événements similaires.
• Paiement :Règlement de tout rémunération, récompense ou indemnité due
en vertu de la convention.
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III LES CONTRATS D’ASSISTANCE

• 1) CONTRAT APPLICABLE
• 2) CONTRACTEUR
• 3) ANNULATION OU MODIFICATION DU CONTRAT

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1) CONTRAT APPLICABLE

• Le contrat applicable est celui de la convention, sauf si un autre


contrat en dispose autrement, soit expressément, soit implicitement.

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1) CONTRAT APPLICABLE (suite)

Type de contrat :

- Les types Internationaux LOF 1980/1990/1995/2000/2011 (Lloyds


Open Form ), dont le principe le plus connu est la clause NO CURE
NO PAY.

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2) CONTRACTEUR

• C’est soit le propriétaire du navire, soit le capitaine.

• De même, ils ont autorité pour contracter au nom du


propriétaire des biens.

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3) ANNULATION OU MODIFICATION DU
CONTRAT

• Le contrat ou une de ses clauses peut être annulé ou modifié :

- si le contrat a été conclu avec des clauses non équitables:


• sous une pression abusive
• sous l’influence du danger
ou
- si le paiement convenu par rapport au service rendu :
• est beaucoup trop élevé
• est beaucoup trop faible

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IV - LES OBLIGATIONS

• 1) OBLIGATIONS DE L’ASSISTANT
• 2) OBLIGATIONS DU CAPITAINE ET DU PROPRIETAIRE DU NAVIRE
• 3) DROITS ET OBLIGATIONS DES ETATS COTIERS

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1) OBLIGATIONS DE L’ASSISTANT

- Il doit effectuer les opérations d’assistance avec soins;

- Agir avec soins pour prévenir ou limiter les dommages à


l’environnement;

- Si les circonstances l’exigent, demander le concours d’autres


assistants;

- Accepter l’intervention d’autres assistants sur demande du


capitaine ou du propriétaire du navire.
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2) OBLIGATIONS DU CAPITAINE ET DU PROPRIETAIRE
DU NAVIRE

• Ils ont, envers l’assistant les obligations suivantes :

- Pleine coopération pendant les opérations d’assistance

- Agir avec le soin voulu pour prévenir ou limiter les dommages à


l’environnement

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3) DROITS ET OBLIGATIONS DES ETATS COTIERS

• Les droits des Etats côtiers sont préservés, particulièrement celui de


pouvoir prendre des mesures, conformément au principe du droit
international, afin de protéger son littoral et les intérêts connexes
contre la pollution ou les menaces de pollution résultant d’un
accident de mer ou d’actes liés à un tel accident dont on peut
attendre raisonnablement de graves conséquences préjudiciables.

• L’Etat côtier, lorsqu’il édicte des règles concernant des opérations


d’assistance, doit prendre en considération la nécessité d’une
coopération entre les assistants, les autres parties intéressées, et
les autorités publiques afin d’assurer une exécution efficace et
réussie des opérations d’assistance.

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V- LES DROITS DES ASSISTANTS

• 1) DROIT A REMUNERATION
• 2) EVALUATION DE LA REMUNERATION
• 3) PAIEMENT DE LA REMUNERATION
• 4) INDEMNITE SPECIALE
• 5) NON PAIEMENT DE REMUNERATION OU D’INDEMNITE
• 6) INTERDICTION

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1) DROIT A REMUNERATION

• Les opérations d’assistance qui ont eu un résultat utile


donnent droit à rémunération. Dans le cas contraire, aucune
rémunération n’est due.

• - Le droit à rémunération existe même s’il s’agit de 2 navires


(assisté et assistant) appartenant au même propriétaire.

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2) EVALUATION DE LA REMUNERATION

• La rémunération est fixée en fonction de :

• la valeur du navire et autres biens sauvés.

• l’habileté et les efforts des assistants pour prévenir ou limiter les


dommages à l’environnement.

• l’habileté et les efforts des assistants pour sauver le navire, les


autres biens et les vies humaines.

• l’étendue du succès obtenu par l’assistant.

• la nature du danger.

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• le temps passé, les dépenses effectuées et les pertes subies
par les assistants.

• le risque de responsabilité et les autres risques courus par les


assistants ou leur matériel.

• la promptitude des services rendus.

• la disponibilité et l’usage des navires ou d’autres matériels


destinés aux opérations d’ assistance.

• l’état de préparation ainsi que l’efficacité et la valeur du


matériel de l’assistant.
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3) PAIEMENT DE LA REMUNERATION

• Le paiement de la rémunération est effectué par toutes les parties


intéressées au navire et aux autres biens sauvés en proportion de
leur valeur respective.

• Les rémunérations ne dépassent pas la valeur du navire et autres


biens sauvés.

• La répartition entre le propriétaire, le capitaine et les autres


personnes au service de chaque navire assistant est déterminée par
la législation du pavillon du navire.

• Si l’assistance n’a pas été effectuée à partir d’un navire, la


répartition se fait suivant la législation régissant le contrat conclu
entre l’assistant et ses préposés.
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4) INDEMNITE SPECIALE

- L’assistant qui a effectué des opérations d’assistance, à l’égard d’un navire qui par
lui-même ou par sa cargaison menaçait de causer des dommages à
l’environnement, a droit à une indemnité spéciale, équivalent à ses dépenses, de la
part du propriétaire du navire.

- Cette indemnité peut être majorée de 30 % et un tribunal peut encore augmenter


cette indemnité sans toutefois dépasser plus de 100 % des dépenses engagées.

• Ces dépenses visent :

• les débours raisonnablement engagés par l’assistant;


• une somme équitable pour le personnel employé lors de l’assistance ainsi que
pour le matériel engagé.

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• Toutefois, si l’assistant a été négligent et n’a pu, de ce fait, prévenir
ou limiter les dommages à l’environnement, il peut être privé de la
totalité ou d’une partie de l’indemnité spéciale.

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5) NON PAIEMENT DE REMUNERATION OU
D’INDEMNITE

• Aucun paiement (ou partie de paiement) n’est dû :

- dans le cas de services rendus dans le cadre de contrats


existants à moins que ceux-ci ne dépassent ce qui peut
raisonnablement être considéré comme l’exécution normale d’un
contrat conclu avant que le danger survienne.

- Dans le de cas où les opérations d’assistance ont été rendues


nécessaires ou plus difficiles par sa faute ou sa négligence ou s’il
s’est rendu coupable de fraude ou de malhonnêteté.

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6) INTERDICTION

Les services rendus malgré la défense expresse et raisonnable


du propriétaire ou du capitaine du navire ou du propriétaire de
tout autre bien en danger qui n’est pas et n’a pas été à bord du
navire ne donnent pas droit à paiement.

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VI - LE SAUVETAGE DES PERSONNES

• 1) OBLIGATION :
• 2) REMUNERATION :

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1) OBLIGATION :

• Le capitaine est tenu de porter assistance toute personne en danger


de disparaître en mer.

• Le propriétaire du navire n’est pas responsable de la violation de


l’obligation du capitaine.

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2) REMUNERATION :

• Aucune rémunération n’est due par les personnes dont les vies ont
été sauvées.

• Le sauveteur de vies humaines qui a participé aux services rendus à


l’occasion de l’accident ayant donné lieu aux opérations d’assistance
a droit à une part équitable du paiement alloué à l’assistant pour
avoir sauvé le navire ou d’autres biens ou pour avoir prévenu ou
limité les dommages à l’environnement.

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