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ASSEMBLÉE A 27/Res.1050
27ème session 20 décembre 2011
Point 9 de l'ordre du jour Original: ANGLAIS

Résolution A.1050(27)

adoptée le 30 novembre 2011


(Point 9 de l'ordre du jour)

RECOMMANDATIONS RÉVISÉES CONCERNANT L'ENTRÉE


DANS LES ESPACES CLOS À BORD DES NAVIRES

L'ASSEMBLÉE,

RAPPELANT l'article 15 j) de la Convention portant création de l'Organisation maritime


internationale, qui a trait aux fonctions de l'Assemblée liées à l'adoption de règles et de
directives relatives à la sécurité maritime,

RAPPELANT ÉGALEMENT qu'elle avait adopté, par la résolution A.864(20), les


Recommandations concernant l'accès aux espaces clos à bord des navires, dans lesquelles
avaient été incorporées les Recommandations relatives à l'accès aux espaces à cargaison,
citernes, chambres des pompes, citernes à combustible, cofferdams, tunnels de quille,
citernes à ballast et autres espaces clos analogues,

CONSTATANT AVEC INQUIÉTUDE que des pertes en vies humaines continuent de se


produire lorsque le personnel entre, à bord des navires, dans des espaces dont l'atmosphère
est pauvre en oxygène, enrichie en oxygène, toxique ou inflammable,

AYANT CONNAISSANCE des travaux menés à cet égard par l'Organisation internationale
du Travail, les gouvernements et des branches du secteur privé,

AYANT EXAMINÉ la recommandation faite par le Comité de la sécurité maritime à sa


quatre-vingt-neuvième session,

1. ADOPTE les Recommandations révisées concernant l'entrée dans les espaces clos
à bord des navires, dont le texte figure en annexe à la présente résolution;

2. INVITE les gouvernements à porter les Recommandations révisées ci-jointes à


l'attention des propriétaires de navires, des exploitants de navires et des gens de mer, en les
priant instamment de les appliquer, selon qu'il convient, à tous les navires;

3. PRIE le Comité de la sécurité maritime de maintenir les Recommandations révisées


à l'étude et de les modifier selon que de besoin;

4. ANNULE la résolution A.864(20).

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ANNEXE

RECOMMANDATIONS RÉVISÉES CONCERNANT L'ENTRÉE


DANS LES ESPACES CLOS À BORD DES NAVIRES

PRÉAMBULE

L'objectif des présentes Recommandations est de promouvoir l'adoption de procédures de


sécurité qui visent à prévenir les accidents pouvant survenir au personnel d'un navire qui
entre dans des espaces clos où l'atmosphère peut être pauvre en oxygène, enrichie en
oxygène, inflammable et/ou toxique.

Les enquêtes sur les circonstances des accidents survenus à bord des navires ont montré
que ces accidents étaient dans la plupart des cas imputables au fait que l'on n'était pas
suffisamment conscient ou que l'on ne tenait pas compte de la nécessité de prendre des
précautions, plutôt qu'à l'absence de directives.

Les Recommandations pratiques ci-après s'appliquent à tous les types de navires et donnent
des orientations aux exploitants de navires et aux gens de mer. Il faudrait noter qu'à bord
des navires où l'on entre rarement dans les espaces clos, comme certains navires à
passagers ou les navires pour marchandises diverses de faibles dimensions, les dangers
peuvent être moins évidents et une vigilance accrue peut donc s'avérer nécessaire.

Les recommandations sont censées compléter les législations et réglementations nationales,


les normes agréées et les procédures spéciales applicables à des transports, des navires ou
des types d'activités maritimes particuliers.

Il pourrait s'avérer impossible d'appliquer certaines recommandations à des situations


particulières. Dans de tels cas, il faudrait s'efforcer dans toute la mesure du possible de
respecter l'esprit des recommandations et de prêter attention aux risques éventuels en jeu.

1 INTRODUCTION

L'atmosphère dans tout espace clos peut être pauvre ou enrichie en oxygène et/ou contenir
des gaz ou des vapeurs inflammables et/ou toxiques. L'atmosphère peut également devenir
dangereuse alors que l'espace avait été jugé précédemment sûr. Une atmosphère
dangereuse peut aussi être présente dans les espaces contigus à ceux dont on sait qu'ils
comportent des risques.

2 DÉFINITIONS

2.1 Espace clos désigne un espace présentant l'une quelconque des caractéristiques
ci-après :

.1 ouvertures limitées d'accès et de sortie;

.2 ventilation inadéquate; et

.3 espace non conçu pour être occupé en permanence,

c'est-à-dire, sans que la liste soit limitative, les espaces à cargaison, les doubles fonds, les
caisses à combustible, les citernes à ballast, les chambres des pompes à cargaison, les
chambres des compresseurs à cargaison, les cofferdams, les puits à chaîne, les espaces

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vides, les tunnels de quille, les espaces interbarrières, les chaudières, les carters de
moteurs, les réservoirs d'air des collecteurs de balayage de moteur, les caisses d'eaux
usées et les espaces communicants adjacents. La présente liste n'étant pas exhaustive, il
est recommandé d'établir une liste propre à chaque navire pour recenser les espaces clos.

2.2 Espace communicant adjacent désigne un espace normalement non ventilé qui
n'est pas utilisé aux fins de la cargaison mais qui peut avoir les mêmes caractéristiques
atmosphériques que l'espace clos proprement dit, comme, sans toutefois s'y limiter, une voie
d'accès à l'espace à cargaison.

2.3 Personne compétente désigne une personne ayant des connaissances théoriques
et une expérience pratique suffisantes pour juger, en connaissance de cause, qu'une
atmosphère dangereuse existe probablement ou est susceptible de se produire dans
l'espace considéré.

2.4 Personne responsable désigne une personne habilitée à autoriser l'entrée dans un
espace clos et ayant une connaissance suffisante des procédures à élaborer et à respecter à
bord afin de s'assurer qu'on peut y entrer en toute sécurité.

2.5 Surveillant désigne une personne qui a reçu une formation appropriée à la gestion
de la sécurité et qui surveille les personnes qui pénètrent dans un espace clos, entretient la
communication avec les personnes qui se trouvent à l'intérieur d'un espace clos et
déclenche les procédures d'urgence en cas d'incident.

3 GESTION DE LA SÉCURITÉ DE L'ENTRÉE DANS LES ESPACES CLOS

3.1 La compagnie devrait suivre une approche globale pour définir la stratégie à adopter
en matière de sécurité en vue de prévenir les accidents lors de l'entrée dans les espaces clos.

3.2 La compagnie devrait s'assurer que les procédures d'entrée dans des espaces clos
font partie des principales opérations à bord concernant la sécurité du personnel et du
navire, conformément aux dispositions du paragraphe 7 du Code international de gestion de
la sécurité (Code ISM).

3.3 La compagnie devrait élaborer un plan de mise en œuvre des procédures qui
prévoie une formation à l'utilisation d'instruments permettant de tester l'atmosphère dans ces
espaces et un plan d'exercices périodiques à bord pour l'équipage.

3.3.1 Les personnes compétentes et les personnes responsables devraient avoir reçu
une formation appropriée leur permettant de reconnaître les risques liés aux espaces clos,
de les évaluer, de les mesurer, de les maîtriser et de les éliminer, conformément à des
normes jugées acceptables par l'Administration.

3.3.2 Les membres de l'équipage devraient avoir reçu une formation appropriée
concernant la sécurité de l'entrée dans les espaces clos, y compris une formation de
familiarisation aux procédures de bord permettant de reconnaître les risques liés à l'entrée
dans les espaces clos, de les évaluer et de les maîtriser.

3.4 Les audits internes du système de gestion de la sécurité du navire effectués par la
compagnie, de même que les audits externes effectués par l'Administration, devraient vérifier
que les procédures établies sont bien respectées dans la pratique et s'inscrivent dans le droit
fil de la stratégie en matière de sécurité mentionnée au paragraphe 3.1.

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4 ÉVALUATION DES RISQUES

4.1 La compagnie devrait s'assurer qu'une évaluation des risques est effectuée afin de
recenser tous les espaces clos à bord du navire. Il faudrait revoir cette évaluation à
intervalles réguliers pour s'assurer qu'elle demeure valable.

4.2 Afin de garantir la sécurité, une personne compétente devrait toujours procéder à
une évaluation préliminaire des risques potentiels que présente l'espace dans lequel on va
entrer, compte tenu de la cargaison précédemment transportée, de la ventilation et du
revêtement de l'espace et d'autres facteurs pertinents. L'évaluation préliminaire de la
personne compétente devrait permettre de déterminer la présence possible d'une
atmosphère pauvre en oxygène, enrichie en oxygène, inflammable ou toxique. La personne
compétente devrait garder à l'esprit que les procédures de ventilation applicables à un
espace adjacent communicant avec l'espace clos peuvent être différentes de celles qui
s'appliquent à l'espace clos proprement dit.

4.3 Les procédures à suivre pour vérifier l'atmosphère dans l'espace et y entrer
devraient être définies à la lumière des résultats de l'évaluation préliminaire. Elles varieront
suivant que cette évaluation indique que :

.1 il existe un risque minime pour la santé ou la vie du personnel entrant dans


cet espace; ou

.2 il n'existe aucun risque immédiat pour la santé ou la vie du personnel, mais


un risque pourrait naître lorsque l'on travaille à l'intérieur de cet espace; ou

.3 on a identifié un risque pour la santé ou la vie du personnel.

4.4 Si, d'après l'évaluation préliminaire, il n'existe qu'un risque minime pour la santé
ou la vie du personnel ou si un risque pourrait naître lorsque l'on travaille à l'intérieur
de l'espace considéré, il faudrait suivre les précautions appropriées décrites dans les
sections 5, 6, 7 et 8.

4.5 Lorsque l'évaluation préliminaire montre qu'il existe un risque pour la vie ou la santé
du personnel, il faudrait suivre les précautions supplémentaires décrites dans la section 9.

4.6 Tout au long du processus d'évaluation, il faudrait partir du principe que l'espace
dans lequel on va entrer est potentiellement dangereux tant qu'il n'a pas été démontré avec
certitude qu'y entrer ne présente aucun danger.

5 AUTORISATION D'ENTRER

5.1 Personne ne devrait ouvrir un espace clos ou y entrer sans l'autorisation du


capitaine ou de la personne responsable désignée et sans que les procédures de sécurité
appropriées applicables au navire particulier aient été suivies.

5.2 L'entrée dans un espace clos devrait être planifiée et il est recommandé d'utiliser un
système "d'autorisation d'entrer", qui peut inclure le recours à une liste de contrôle de sécurité.
Une autorisation d'entrer dans un espace clos devrait être délivrée par le capitaine ou la
personne responsable désignée et être remplie au préalable par la personne qui va entrer
dans l'espace. On trouvera dans l'appendice un modèle d'autorisation d'entrer dans un
espace clos.

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6 PRÉCAUTIONS GÉNÉRALES

6.1 Il faudrait sécuriser en permanence les portes d'entrée ou panneaux d'accès


menant à des espaces clos lorsqu'il n'est pas nécessaire d'y entrer.

6.2 Lorsqu'une porte ou un panneau de cale est ouvert pour assurer la ventilation
naturelle d'un espace clos, il peut être jugé à tort que cela indique que l'atmosphère est sûre,
d'où la nécessité éventuelle de poster un surveillant à l'entrée ou d'installer à cet endroit une
barrière physique, comme placer une corde ou une chaîne en travers de l'ouverture en y
attachant un panneau de mise en garde, pour empêcher toute entrée fortuite.

6.3 Le capitaine ou la personne responsable devrait décider que l'entrée dans un


espace clos est sans danger en s'assurant que :

.1 les risques éventuels ont été identifiés lors de l'évaluation et ont été isolés
dans la mesure du possible ou neutralisés;

.2 on a complètement ventilé l'espace par des moyens naturels ou


mécaniques pour en éliminer les gaz toxiques ou inflammables et pour que
la teneur en oxygène soit satisfaisante dans tout l'espace;

.3 on a testé l'atmosphère de l'espace de manière appropriée à l'aide


d'instruments convenablement étalonnés pour vérifier que la teneur en
oxygène est acceptable et les concentrations de vapeurs inflammables ou
toxiques sont acceptables;

.4 il n'y a aucun danger à entrer dans l'espace et l'espace est


convenablement éclairé;

.5 un système approprié de communication a été convenu entre toutes les


parties et a été testé;

.6 une personne a été chargée de rester à l'entrée de l'espace pendant qu'il


est occupé;

.7 du matériel de sauvetage et de réanimation prêt à être immédiatement


utilisé a été placé à l'entrée de l'espace et les secours ont été planifiés
et convenus;

.8 le personnel est vêtu et équipé correctement pour entrer dans l'espace et


y effectuer des tâches; et

.9 une autorisation d'entrer a été délivrée.

Les précautions énoncées aux alinéas .6 et .7 peuvent ne pas s'appliquer à toutes les
situations décrites dans la présente section. La personne autorisant l'entrée devrait décider
s'il est nécessaire de poster une personne et de placer du matériel de secours à l'entrée de
l'espace.

6.4 Les fonctions consistant à entrer dans un espace clos, à en surveiller l'accès ou à
faire partie d'une équipe de secours devraient être confiées exclusivement à des membres
du personnel ayant reçu une formation. Les membres de l'équipage d'un navire affectés aux
opérations de sauvetage et de premiers secours devraient effectuer régulièrement des

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exercices relatifs aux procédures de sauvetage et de premiers secours. La formation devrait


comprendre au moins les éléments suivants :

.1 identification des risques auxquels on peut s'exposer en entrant dans un


espace clos;

.2 reconnaissance des signes des effets nocifs pour la santé de l'homme qui
découlent d'une exposition à des risques lors de l'entrée dans un espace
clos; et

.3 connaissance de l'équipement de protection individuelle requis pour entrer


dans un espace clos.

6.5 L'ensemble du matériel utilisé pour entrer dans des espaces clos devrait être en bon
état et être inspecté avant l'emploi.

7 VÉRIFICATION DE L'ATMOSPHÈRE

7.1 L'atmosphère d'un espace devrait être vérifiée à l'aide d'instruments


convenablement étalonnés par des personnes formées à l'utilisation de ces instruments. Les
instructions des fabricants devraient être rigoureusement observées. La vérification devrait
être effectuée avant que quiconque n'entre dans l'espace, puis à des intervalles réguliers
jusqu'à ce que toutes les tâches y soient achevées. S'il y a lieu, il faudrait effectuer les
vérifications à autant de niveaux que cela est nécessaire pour obtenir un échantillon
représentatif de l'atmosphère dans l'espace. Dans certains cas, il peut être difficile de vérifier
l'atmosphère partout dans l'espace clos sans y entrer (par exemple palier inférieur d'un
escalier) et il faudrait en tenir compte au moment d'évaluer le risque auquel s'expose le
personnel qui y entre. L'utilisation de conduits souples ou de conduits d'échantillonnage fixes
pour atteindre les zones difficilement accessibles de l'espace clos permettrait d'effectuer la
vérification dans des conditions de sécurité sans qu'il soit nécessaire d'entrer dans l'espace.

7.2 Avant d'entrer dans l'espace, il faudrait obtenir des relevés constants de ce qui suit :

.1 vingt et un pour cent d'oxygène en volume à l'aide d'un appareil de mesure


de la teneur en oxygène;

Note : La gamme des valeurs d'une atmosphère sûre peut être fixée par
des prescriptions nationales.

.2 ne dépassant pas 1 % de la limite inférieure d'inflammabilité, à l'aide d'un


indicateur de gaz combustible suffisamment sensible, lorsque, d'après
l'évaluation préliminaire, des gaz ou vapeurs inflammables pourraient être
présents; et

.3 ne dépassant pas 50 % de la limite d'exposition professionnelle*, quels que


soient les vapeurs ou les gaz toxiques.

Si ces conditions ne peuvent être remplies, il faudrait procéder à une ventilation supplémentaire
de l'espace et en vérifier à nouveau l'atmosphère après un laps de temps approprié.

*
Il faudrait noter que l’expression "limite d’exposition professionnelle" comprend à la fois la limite
d’exposition admissible, la concentration maximale admissible et la valeur limite d’exposition ou encore
toute autre expression reconnue à l’échelle internationale.

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7.3 Avant de vérifier la présence éventuelle de gaz, il faudrait arrêter la ventilation dans
l'espace clos et attendre que les conditions se soient stabilisées de manière à obtenir des
relevés exacts.

7.4 Lorsque l'évaluation préliminaire a montré que des gaz ou des vapeurs toxiques
pourraient être présents, il faudrait effectuer un essai approprié à l'aide de matériel fixe ou
portatif de détection des gaz ou des vapeurs. Les relevés obtenus à l'aide de ce matériel
devraient être inférieurs aux limites d'exposition professionnelle aux gaz ou vapeurs toxiques
qui sont indiquées dans les normes nationales ou internationales agréées, conformément au
paragraphe 7.2. Il faudrait noter que les essais d'inflammabilité et de mesure de la teneur en
oxygène ne sont pas un bon moyen de mesurer la toxicité d'une manière appropriée et
vice versa.

7.5 Il faudrait souligner que la structure interne de l'espace, la cargaison, les résidus de
cargaison et les revêtements des citernes peuvent aussi engendrer des conditions présidant
à la formation de zones pauvres en oxygène et il faudrait toujours s'y attendre, même
lorsqu'il a été vérifié de manière concluante que l'on pouvait entrer dans un espace clos.
C'est le cas en particulier des espaces dans lesquels des éléments de structure ou de la
cargaison se trouvent sur le passage de l'air de ventilation entrant et sortant.

8 PRÉCAUTIONS À PRENDRE AU MOMENT DE L'ENTRÉE DANS UN ESPACE


CLOS

8.1 L'atmosphère devrait être vérifiée fréquemment pendant que l'espace est occupé et
les personnes devraient avoir l'ordre de quitter cet espace en cas de détérioration
des conditions.

8.2 Les personnes qui entrent dans des espaces clos devraient être munies de
détecteurs de gaz multiples, étalonnés et mis à l'essai, qui permettent de vérifier la teneur en
oxygène, en monoxyde de carbone et autres gaz, selon qu'il convient.

8.3 La ventilation devrait être assurée pendant que l'espace est occupé et pendant les
interruptions temporaires de travail. Avant de retourner dans l'espace après une interruption,
il faudrait de nouveau en vérifier l'atmosphère. En cas de panne du système de ventilation,
les personnes se trouvant dans l'espace devraient sortir immédiatement.

8.4 Il faudrait être particulièrement attentif lorsque l'on doit effectuer des travaux sur des
tuyautages et des vannes à l'intérieur de l'espace. Si les conditions changent au cours de
ces travaux, il faudrait vérifier plus fréquemment l'atmosphère. Les changements qui peuvent
se produire sont par exemple une augmentation de la température ambiante, l'utilisation de
chalumeaux gaz-oxygène, l'utilisation d'une installation mobile, la réalisation de travaux dans
l'espace clos qui pourraient entraîner le dégagement de vapeurs, des interruptions de travail
ou encore le ballastage ou la mise en assiette du navire pendant les travaux.

8.5 Dans une situation d'urgence, le membre de l'équipage surveillant l'espace ne


devrait en aucune circonstance y entrer avant qu'une assistance ne soit obtenue et que la
situation n'ait été évaluée afin de garantir la sécurité des personnes qui entrent dans
l'espace pour procéder aux opérations de sauvetage. Seuls les membres du personnel ayant
reçu une formation adéquate et possédant l'équipement requis devraient effectuer des
opérations de sauvetage dans les espaces clos.

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9 PRÉCAUTIONS SUPPLÉMENTAIRES À PRENDRE AVANT D'ENTRER DANS


UN ESPACE DONT ON SAIT OU ON SOUPÇONNE QUE L'ATMOSPHÈRE EST
DANGEREUSE

9.1 Les espaces qui n'ont fait l'objet d'aucune vérification devraient être considérés
comme ne présentant pas des conditions de sécurité pour que l'on puisse y entrer. Si l'on
soupçonne ou si l'on sait que l'atmosphère d'un espace clos est dangereuse, il ne faudrait
entrer dans cet espace que s'il n'existe aucune autre solution possible. Il ne faudrait y entrer
que pour de nouvelles vérifications, des opérations essentielles, la sauvegarde de la vie
humaine ou la sécurité du navire. Le nombre de personnes entrant dans l'espace devrait être
limité au minimum nécessaire pour les tâches à exécuter.

9.2 Il faudrait systématiquement porter un appareil respiratoire approprié du type à


tuyau d'air ou autonome et seul le personnel ayant été formé à son utilisation devrait être
autorisé à entrer dans l'espace. Il ne faudrait pas utiliser de masques qui filtrent l'air car ils ne
fournissent pas d'air propre provenant d'une source indépendante de l'atmosphère de
l'espace.

9.3 Les personnes qui entrent dans des espaces clos devraient être munies de
détecteurs de gaz multiples, étalonnés et mis à l'essai, qui surveillent la teneur en oxygène,
en monoxyde de carbone et autres gaz, selon qu'il convient.

9.4 Il faudrait porter un harnais de sécurité et, à moins que cela ne soit pas possible
dans la pratique, utiliser un câble de sécurité.

9.5 Il faudrait porter des vêtements de protection appropriés, notamment lorsque des
substances ou produits chimiques toxiques risquent d'entrer en contact avec la peau ou les
yeux des personnes qui entrent dans l'espace.

9.6 Les conseils donnés au paragraphe 8.5 au sujet des opérations de sauvetage
d'urgence sont particulièrement pertinents dans ce contexte.

10 RISQUES LIÉS À DES TYPES PARTICULIERS DE NAVIRES OU DE


CARGAISONS

10.1 Marchandises dangereuses en colis

10.1.1 L'atmosphère de tout espace contenant des marchandises dangereuses peut


constituer un risque pour la santé ou la vie de quiconque entre dans cet espace. Parmi les
dangers présentés, on peut citer les gaz ou vapeurs inflammables, toxiques ou corrosifs qui
chassent l'oxygène, les résidus sur les colis et les fuites de matières. Les mêmes risques
peuvent exister dans les espaces contigus aux espaces à cargaison. Des renseignements
sur les risques présentés par les diverses matières figurent dans le Code maritime
international des marchandises dangereuses (Code IMDG), les Consignes d'urgence pour
les navires transportant des marchandises dangereuses et les Fiches de données de
sécurité pour matière dangereuse (MSDS)*. S'il est prouvé ou suspecté qu'une fuite de
substances dangereuses s'est produite, les précautions décrites dans la section 9 devraient
être suivies.

*
Se reporter aux Recommandations relatives aux fiches de données de sécurité pour matière dangereuse
(MSDS) concernant les cargaisons d'hydrocarbures et les combustibles liquides visés par l'Annexe I
de MARPOL (résolution MSC.286(86)).

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10.1.2 Le personnel chargé de nettoyer les fuites ou d'enlever des colis défectueux ou
endommagés devrait avoir reçu une formation appropriée et porter un appareil respiratoire et
des vêtements de protection appropriés.

10.2 Liquides en vrac

Le secteur des navires-citernes a établi des instructions détaillées à l'intention des


exploitants et des équipages des navires effectuant le transport en vrac d'hydrocarbures, de
produits chimiques et de gaz liquéfiés, sous la forme de guides de sécurité internationaux
spécialisés. Les informations sur l'entrée dans les espaces clos qui figurent dans ces guides
complètent les présentes Recommandations et devraient servir de documents de base pour
mettre au point les plans d'accès.

10.3 Solides en vrac

À bord des navires transportant des cargaisons solides en vrac, l'atmosphère peut devenir
dangereuse dans les espaces à cargaison et les espaces adjacents. Les dangers, qui
peuvent comprendre l'inflammabilité, la toxicité, la raréfaction de l'oxygène et l'échauffement
spontané de la cargaison, sont identifiés dans la déclaration du chargeur. Pour de plus
amples informations, il faudrait se reporter au Code maritime international des cargaisons
solides en vrac (Code IMSBC).

10.4 Utilisation d'azote comme gaz inerte*

L'azote est un gaz incolore et inodore qui peut, lorsqu'il est utilisé comme gaz inerte,
provoquer une raréfaction de l'oxygène dans des espaces clos et au niveau des ouvertures
de dégagement situées sur le pont lors du balayage des citernes et des espaces vides et
lorsqu'il est utilisé dans les cales de chargement. Il faudrait noter qu'une seule inspiration
profonde d'air saturé en N2 (100 %) est mortelle.

10.5 Cargaisons et matières provoquant une raréfaction de l'oxygène

Ces cargaisons présentent un risque majeur, qui est celui de la raréfaction de l'oxygène due
aux propriétés inhérentes de la cargaison, par exemple échauffement spontané, oxydation
des métaux et des minerais ou décomposition des huiles végétales, des huiles de poisson,
des graisses animales, des grains et autres matières organiques ou de leurs résidus. On sait
que les matières énumérées ci-après peuvent causer une raréfaction de l'oxygène.
Toutefois, cette liste n'est pas exhaustive. L'appauvrissement en oxygène peut aussi être
provoqué par d'autres matières d'origine végétale ou animale, par des matières
inflammables ou sujettes à inflammation spontanée et par des matières ayant une teneur en
métal élevée, y compris, sans toutefois s'y limiter, les matières suivantes :

.1 grains, produits du grain et résidus du traitement du grain (son, grain broyé,


malt broyé et farine, par exemple), houblon, balles de malt et
malt résiduaire;

.2 graines oléagineuses, ainsi que produits et résidus des graines


oléagineuses (résidus gras, tourteaux, pains de tourteaux et farines,
par exemple);

.3 coprah;

*
Se reporter aux Directives sur l'entrée dans les citernes des navires-citernes utilisant de l'azote comme
agent d'inertage (circulaire MSC.1/Circ.1401).

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.4 bois se présentant sous la forme de bois en paquets, rondins, grumes, bois


à pâte, poteaux (poteaux de mine et autres bois pour poteau), copeaux de
bois, copeaux de rabotage, granules de bois et sciure;

.5 jute, chanvre, lin, sisal, kapok, coton et autres fibres végétales (spart/alfa,
foin, paille, bhusa), sacs vides, déchets de coton, fibres animales, tissus
d'origine animale ou végétale, déchets de laine et chiffons;

.6 poisson, farine de poisson et déchets de poisson;

.7 guano;

.8 minerais et concentrés de minerai sulfurés;

.9 charbon de bois, charbon, lignite et produits à base de charbon;

.10 fer obtenu par réduction directe;

.11 neige carbonique;

.12 déchets et copeaux métalliques, copeaux de fer, tournures, rognures,


débris de forage, copeaux, limaille et ébarbures d'acier et autres métaux; et

.13 métaux de récupération.

10.6 Fumigation

En cas de fumigation d'un navire, il faudrait suivre les recommandations détaillées qui
figurent dans les Recommandations sur l'utilisation des pesticides à bord des navires
(circulaire MSC.1/Circ.1358). Les espaces contigus à ceux qui sont fumigés devraient être
considérés comme étant également fumigés.

11 CONCLUSION

Faute de respecter des procédures simples, les personnes qui entrent dans des espaces
clos pourraient soudainement succomber. Le respect des principes et des procédures décrits
ci-dessus constitue une base solide pour évaluer les risques qui existent dans les espaces
clos et prendre les précautions qui s'imposent.

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APPENDICE

EXEMPLE D'AUTORISATION D'ENTRER DANS UN ESPACE CLOS

La présente autorisation concerne l'entrée dans un espace clos et devrait être remplie par le
capitaine ou la personne responsable et par toute personne qui entre dans l'espace : la
personne compétente et le surveillant.

GÉNÉRALITÉS

Emplacement/désignation de l'espace clos ...............................................................................................

Raison d'entrer ..........................................................................................................................................


La présente autorisation est valable de : ______ heures Date : ........................
à : _______ heures Date : ........................
(Voir note 1)

SECTION 1 - PRÉPARATIFS D'ENTRÉE


(À vérifier par le capitaine ou la personne responsable désignée)
Oui Non

L'espace a-t-il été complètement ventilé par des moyens mécaniques ? .. .. ....

L'espace a-t-il été isolé grâce à l'obturation ou à l'isolement de tous les tuyaux de .... ....
raccordement, sectionnements et machines/matériel électriques ?
.... ....
L'espace a-t-il été nettoyé si nécessaire ?
.. .. ....
A-t-on vérifié que l'entrée dans l'espace ne présentait aucun danger ?
(Voir note 2)

Relevés des vérifications de l'atmosphère préalables à l'entrée :

- oxygène ............. % vol (21 %)* Par :

- hydrocarbures ......... .. % limite inférieure d'inflammabilité (inférieure à 1 %)


- gaz toxiques ............... ppm (moins de 50 % de la limite d'exposition Heure :
professionnelle du gaz indiqué) (Voir note 3)

A-t-on pris des dispositions pour vérifier fréquemment l'atmosphère pendant que .. .. ....
l'espace est occupé et après les pauses ?

Des dispositions ont-elles été prises pour que l'espace soit ventilé en permanence .. .. ....
lorsqu'il est occupé et pendant les pauses ?

L'accès et l'éclairage sont-ils adéquats ? .. .. ....

Du matériel de sauvetage et de réanimation prêt à être immédiatement utilisé est- .. .. ....


il placé à l'entrée de l'espace ?

Un surveillant a-t-il été désigné pour être posté en permanence à l'entrée de .. .. ....
l'espace ?

*
Note : La gamme des valeurs d'une atmosphère sûre peut être fixée par des prescriptions nationales.

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Oui Non

L'officier de quart (pont, chambre des machines, poste de surveillance de la .. .. ....


cargaison) a-t-il été informé de l'entrée prévue ?
Un système de communication entre toutes les parties a-t-il été mis à l'essai et .. .. ....
des signaux d'urgence ont-ils été convenus ?
Des procédures d'urgence et d'évacuation ont-elles été établies et sont-elles .. .. ....
comprises par l'ensemble du personnel concerné par l'entrée dans l'espace clos ?
L'ensemble du matériel utilisé est-il en bon état de fonctionner et inspecté avant .. .. ....
l'entrée ?
Le personnel a-t-il les vêtements et l'équipement appropriés ? .. .. ....

SECTION 2 - VÉRIFICATIONS PRÉALABLES À L'ENTRÉE


(À effectuer par toute personne entrant dans l'espace)

Oui Non

J'ai reçu du capitaine ou de la personne responsable désignée l'ordre ou .. .. ....


l'autorisation d'entrer dans l'espace clos

La section 1 de la présente autorisation a été dûment remplie par le capitaine .. .. ....


ou la personne responsable désignée

J'ai accepté les méthodes de communication et je les comprends .. .. ....

J'ai accepté de faire un rapport toutes les ............ minutes .. .. ....

Des procédures d'urgence et d'évacuation ont été convenues et sont comprises .. .. ....

Je sais que l'espace doit être évacué immédiatement en cas de panne de la .. .. ....
ventilation ou si les vérifications de l'atmosphère révèlent un écart par rapport
aux critères de sécurité établis

SECTION 3 - APPAREIL RESPIRATOIRE ET AUTRE ÉQUIPEMENT


(À vérifier en même temps par le capitaine ou la personne responsable
désignée et la personne qui va entrer dans l'espace)

Oui Non

Les personnes qui entrent dans l'espace sont familiarisées avec tout appareil ..... .
respiratoire à utiliser

L'appareil respiratoire a fait l'objet des vérifications suivantes :

- pression et débit d'alimentation en air ...... .


- alarme sonore de pression basse, le cas échéant ...... .
- masque de protection - pressurisé et étanche ... .

Les moyens de communication ont été vérifiés et des signaux d'urgence ont été ... .
convenus

L'ensemble du personnel entrant dans l'espace a reçu des harnais de sécurité et, ... .
si cela est possible dans la pratique, des câbles de sécurité

I:\ASSEMBLY\27\RES\1050.doc
A 27/Res.1050
Page 13

Signatures à apposer après avoir rempli les sections 1, 2 et 3 :

Capitaine ou personne responsable désignée ....................... Date ........................ Heure ..............

Surveillant .............................................................................. Date ........................ Heure ..............

Personne entrant dans l'espace ............................................. Date ........................ Heure ..............

SECTION 4 - ENTRÉE DE PERSONNEL


(À remplir par la personne responsable surveillant l'entrée)

Noms Heure d'entrée Heure de sortie


..
. ..
. ..

SECTION 5 - ACHÈVEMENT DES TRAVAUX


(À remplir par la personne responsable surveillant l'entrée)

Travail achevé Date ................... Heure ................

Verrouillage de l'espace pour empêcher d'y entrer Date ................... Heure ................

L'officier de quart a été dûment informé Date ................... Heure ................

Signature à apposer après avoir rempli les sections 4 et 5 :

Personne responsable surveillant l'entrée ........................... Date ........................ Heure ..............

LA PRÉSENTE AUTORISATION N'EST PLUS VALABLE EN CAS D'ARRÊT DE LA VENTILATION DE


L'ESPACE OU DE CHANGEMENT DE L'UNE QUELCONQUE DES CONDITIONS INDIQUÉES DANS
LA LISTE DE CONTRÔLE DE SÉCURITÉ

Notes :

1 L'autorisation devrait indiquer clairement sa durée maximale de validité.

2 Pour obtenir un échantillonnage représentatif de l'atmosphère de l'espace,


il faudrait prélever des échantillons sur plusieurs niveaux et par le plus
grand nombre possible d'ouvertures. Il faudrait arrêter la ventilation
pendant environ 10 minutes avant de procéder aux vérifications de
l'atmosphère préalables à l'entrée.

3 Il faudrait effectuer des vérifications pour vérifier la présence de


contaminants toxiques particuliers, tels que le benzène ou l'hydrogène
sulfuré, en fonction de la nature de la cargaison qui se trouvait
précédemment dans l'espace.
_______________

I:\ASSEMBLY\27\RES\1050.doc

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