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Ce pendant malgré cette nouvelle phase le réseau n’a pas pu se maintenir et a fini par cesser ces activités
malgré les moyens mis à sa disposition.
Dans le même contexte était née une autre organisation qui s’occupait de la consolidation du maïs
marchand et qui était dénommée « Fédération des Producteurs de maïs du Saloum ». Ce pendant à
l’opposé du réseau des producteurs de semences de maïs, cette organisation est née d’un problème
commun aux membres qui ne pouvaient plus accepter de commercialiser leurs maïs à travers une structure
intermédiaire (la même qui avait mis en place le réseau des producteurs de semence ; les deux réseaux
avait pratiquement aussi les mêmes membres).
Les membres de la FEPROMAS considéraient ce schéma mise en place dans le cadre du projet comme
une dépendance totale d’une structure étatique, d’un manque à gagner par rapport à leurs revenus et
d’une absence totale d’autonomie comparée à ce qui se passait depuis toujours dans le cadre des projets
de développement (et ils disaient cette expression wolof qui peut se traduire littéralement en français
par « celui qu’on a prêté des yeux ne peut regarder que la direction indiquée par son bienfaiteur »)
Ainsi dans un sursaut commun ils ont créé « la fédération des producteurs de maïs du Saloum » et porté
à la tête une femme dans un souci d’assurer une bonne gouvernance et d’être en phase avec les nouveaux
référentiels qui mettaient les femmes et les jeunes au cœur des politiques agricoles. « Les paysans ont
des raisons de faire ce qu’ils font »
Au terme des trois années qu’a duré l’accompagnement de la coopération américaine la fédération des
producteurs de maïs du Saloum a survécu au détriment du réseau des producteurs de semences de maïs.
Et jusqu’à ce jour, l’accompagnement de la coopération américaine a cessé mais la fédération mène ses
activités avec succès.
L’analyse du fonctionnement de ces organisations permet de déceler un ensemble d’éléments qui sont
essentiels dans la vie d’une organisation, parmi lesquels on peut citer :
D’abord le contexte de création des deux réseaux qui diffère (pour le réseau des producteurs de
semences ça n’a pas était une volonté commune des membres),sur le plan de la gouvernance il a fallu
créé d’abord le réseau avant de lui trouver un statut et une vrai mission, réunir les instances de
gouvernance était très difficile du fait de l’éloignement des membres du bureau, le fait que le bailleur
avait donner au bureau la directive de n’utiliser cette argent que pour le paiement des techniciens ,l’achat
de matériels et l’organisation des réunions à fait qu’ils considéraient le réseau comme une propriété du
bailleur (hors c’est les critères d’éligibilité à un projet financé par le gouvernement américain), la société
intermédiaire qui avait appuyé sa création ,à cela s’ajoutait le fait que les membres des différents
organisations composantes du réseau n’ont jamais étaient conviées à une assemblée générale , un
ensemble de chose qui ont fini par disloquer le réseau dès la fin du projet.
Contrairement au réseau des producteurs de semences ,la fédération des producteurs de maïs du saloum
est née d’une volonté commune de ces membres et qui avaient un objectif commun « Maitriser la production
et la commercialisation des céréales dont le maïs d’une manière concertée pour assurer l’autosuffisance et la
sécurité alimentaire au Sénégal ».La zone d’intervention de la fédération était réduite à une zone
géographique où les producteurs vivent les mêmes réalités (Bassin Arachidier Sud),la prise en compte de
l’aspect genre (une femme présidente, une trésorière femme),signature d’une convention avec un service
JUSTIFICATION
Les organisations professionnelles agricoles sont devenues incontournables dans le développement des
agricultures familiales du monde et particulièrement dans celles du sud. Elles représentent les principaux
interlocuteurs des gouvernements et des bailleurs de fonds dans la définition des stratégies et la mise en
œuvre de politiques agricoles dans le monde rural.
Certains organismes nationaux et internationaux les perçoivent aujourd’hui comme des solutions à
l’insécurité alimentaire d’autres comme des bénéficiaires et des partenaires stratégique dans la mise en
œuvre des programmes de développement agricole.
Ce pendant malgré ces rôles centraux bien annoncés par l’ensemble des acteurs qui tournent autour de
ces OPA l’opérationnalité du rôle central des organisations dans les changements des agricultures
familiales reste encore mitigés du fait de nombreux facteurs qui limitent leurs actions.
Ainsi nous allons au cours de cette analyse voir comment les OPA pourraient pleinement jouer leurs rôles
de leviers de changement des agricultures familiales ,tout en jetant un œil sur les éléments qui constituent
des freins à leurs évolutions ; et ensuite montrer des types d’accompagnements qui pourraient servir de
modèles ,afin de permettre aux OPA d’être de véritable outils de développement agricole et rural dans
les agricultures familiales.
LES OPA COMME LEVIER DE CHANGEMENT DES AGRICULTURES FAMILIALES ?
Les agricultures familiales occupent une place importante dans l’alimentation mondiale (80%) elles
nourrissent 2,6 milliards d’individus dans le monde. Elles représentent plus de 500 millions d’exploitations
sur 572 selon la FAO. Elles constituent des leviers efficaces de lutte contre la pauvreté et la sous-nutrition
dans la majorité des pays en développement. Elles occupent 38% de la population active mondiale.
Ces agricultures malgré les positions centrales quelles occupent aujourd’hui dans la sécurité alimentaire
et la réduction de la pauvreté dans le monde rural sont confrontées à d’énormes difficultés tant sur le
plan structurel que conjoncturel. Parmi ces difficultés figure la structuration des OPA sur lesquelles repose
ces agricultures .En effet l’agriculture familiale de par son modèle à besoin de s’implanter sur un bon
substrat à savoir des organisations paysannes (OPA ) fortes pour se transformer.
Cette transformation ne peut s’opérer que si les OPA parviennent à remplir pleinement leurs missions
centrales qui sont de rendre des services, faciliter l’accès aux marchés et servir de cadre de plaidoyer à
leurs membres auprès des instances de décisions. En outre certaines structures paysannes malgré les
nombreux facteurs limitant qui gangrènent leurs existences parviennent à se hisser comme de véritables
porte-étendards aux mutations sociales, politiques et agricoles de leurs terroirs.
C’est le cas par exemple de l’ADEAR de l’AUDE, une association paysanne qui est née d’un idéal commun
et qui est parvenue à fédérer autour d’un objectif commun une importante communauté paysanne qui
œuvre pour le développement locale de son territoire.
L’ADAER à travers un processus d’accompagnement individuel et collectif à l’installation et la transmission
d’exploitations familiales parvient à installer plus d’une centaine d’exploitations familiales par année.
Cette assistance consiste à leurs faciliter la reprise de fermes agricoles qui sans nul doute aller cesser
Nonobstant des contraintes majeures, qui minent l’environnement des OPA, il existe encore un intérêt
marqué et renouvelé des bailleurs pour les organisations à travers les coopérations bilatérales et
multilatérales depuis les années 80 à nos jours .Cet intérêt se manifeste dans des pratiques
d’accompagnements très diversifiés. Certains de ces bailleurs en font même une priorité.
C’est le cas de la DDC qui a une vision holistique du développement rural en mettant l’accent sur
l’accompagnement d’initiatives portées par les acteurs nationaux à travers des OPA bien structurées. En
Ce pendant parmi ces différents types d’accompagnements nous retiendrons celle de l’agence FERT qui
travaille à relever les défis de l’accompagnement en mettant l’accent sur l’autonomie technique,
organisationnelle et financière des organisations professionnelles agricoles à travers l’amélioration
durable des services agricoles ,la viabilité des OPA , l’ingénierie d’action pour changer d’échelle.
Cet accompagnement se matérialise sur le terrain par les conventions programmes qui sont en train
d’être mise en œuvre à Madagascar et qui a bien des égards apportent des solutions à certaines
problématiques qui empêchent les OPA d’accomplir leurs missions (cas de l’organisation paysanne
nationale Fifata à Madagascar).
Ainsi au vu de l’ensemble des différentes stratégies mise en œuvre par ces structures pour
l’amélioration des conditions d’existences des populations rurales nous pouvons dire que
l’accompagnement des OPA reste fondamental pour une transformation des agricultures familiales.
En effet quel que soit le type ou le modèle d’accompagnement elle doit partir de la base tout en
restant global, inclusif et participative. Au final une meilleure implication des populations dans le
traitement de leurs demandes pourrait améliorer leurs capacités d’actions.
En conclusion nous pouvons affirmer que les organisations professionnelles agricoles (OPA) peuvent
être de véritables leviers de changement des agricultures familiales ! Si on les met au centre des
stratégies de politiques agricoles des différents Etats. Les mettre au centre reviendrait à accepter
que « le développement agricole est un tout » qui se fait par et pour les bénéciaires (les
exploitations familiales) à travers une synergie d’action de l’ensemble des acteurs qui constituent
l’écosystème du développement agricole.
En d’autres terme cela reviendrait à doter les OPA de :
- Réelles capacités d’actions
- Moyens techniques et financiers
- Renforcer leurs pouvoirs de décisions vis-à-vis des politiques
- Mise en œuvre de mécanismes d’accompagnement durable et inclusif
- Renforcement des systèmes de conseils agricoles inclusif et participative
- Etc…
Cependant il est serait important aujourd’hui de se poser la question sur la signification de l’action
collective dans ces organisations paysannes face à un monde de globalité dénudé de toutes
frontières et barrières économiques à travers de modèles de développement basés sur la
rationalisation des ressources et la compétitive dans tous les secteurs. Nos agricultures familiales sont-
elles prêtes aujourd’hui à prendre en compte de nouveaux référentiels? Une question qui nécessite
une réflexion approfondie face aux nouveaux défis de la mondialisation.