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Table des matières

CHAPITRE 2: LES ECHANGEURS DE CHALEUR ........................................................................... 18

2.1 Rappels ..................................................................................................................................... 18


2.1.1 Généralités et définitions ................................................................................................... 18
2.1.1.1 Description ..................................................................................................................... 18
2.1.1.2 Hypothèses .................................................................................................................... 18
2.1.1.3 Conventions ................................................................................................................... 18
2.1.2 Expression du flux échangé .............................................................................................. 19
2.1.2.1 Coefficient global d’échange ......................................................................................... 19
2.1.2.2 DTLM ............................................................................................................................. 19
2.1.3 Calculs thermiques des échangeurs ................................................................................. 20
2.1.3.1 Efficacité ........................................................................................................................ 20
2.1.3.2 Nombre d’unités de transfert ......................................................................................... 21
2.1.3.3 Relation entre NUT et efficacité ..................................................................................... 21

2.2 Echangeur à faisceaux complexes ........................................................................................ 22


2.2.1 Généralités ........................................................................................................................ 22
2.2.2 Echangeur tubes-calandre ................................................................................................ 22
2.2.2.1 Echangeur 1-2 ............................................................................................................... 22
2.2.2.2 Echangeur 2-4 ............................................................................................................... 23
2.2.3 Echangeur à courants croisés ........................................................................................... 24

2.3 Technologie des aéroréfrigérants .......................................................................................... 25


2.3.1 Applications ....................................................................................................................... 25
2.3.2 Description ......................................................................................................................... 25
2.3.3 Transferts thermiques ........................................................................................................ 26

2.4 Technologie des condenseurs ............................................................................................... 28


2.4.1 Applications ....................................................................................................................... 28
2.4.2 Types ................................................................................................................................. 28
2.4.2.1 Condenseur horizontal côté calandre ............................................................................ 28
2.4.2.2 Condenseur horizontal côté tubes ................................................................................. 28
2.4.2.3 Condenseur vertical côté calandre ................................................................................ 29
2.4.2.4 Condenseur vertical côté tubes ..................................................................................... 29
2.4.3 Transferts thermiques ........................................................................................................ 30

2.5 Perte de pression .................................................................................................................... 31


2.5.1 Introduction ........................................................................................................................ 31
2.5.2 Ecoulement dans un tube circulaire .................................................................................. 31
2.5.3 Ecoulement autour d’un faisceau de tubes circulaires ...................................................... 33
2.5.4 Puissance de pompage / ventilation .................................................................................. 34

2.6 Problèmes ................................................................................................................................ 35

2.7 Annexe ...................................................................................................................................... 36

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Chapitre 2: Les échangeurs de chaleur
2.1 Rappels
2.1.1 Généralités et définitions
2.1.1.1 Description
Un échangeur de chaleur est un système qui permet de transférer un flux de chaleur d’un
fluide chaud à un fluide froid à travers une paroi sans contact direct entre les deux fluides.
Considérez un échangeur tubulaire simple (Fig 2.1) qui est constitué de deux tubes
cylindriques coaxiaux. Un fluide (généralement le chaud) circule dans le tube intérieur, l’autre
dans l’espace compris entre les deux tubes. Le transfert de chaleur du fluide chaud au fluide
froid s’effectue à travers la paroi que constitue le tube intérieur :

Fig. 2.1 : Schéma d’un échangeur tubulaire simple

2.1.1.2 Hypothèses
Dans les calculs qui suivent, nous avons retenu les hypothèses suivantes :

- Pas de pertes thermiques : la surface de séparation est la seule surface d’échange.


- Pas de changement de phase au cours du transfert (sauf condenseur).
- Pas de conduction axiale (seulement radiale)
- Régime permanent.

2.1.1.3 Conventions
Le fluide chaud entre dans l’échangeur à la température T1e et en sort à T1s, le fluide froid
entre à Τ2e et sort à Τ2s. Deux modes de fonctionnement sont réalisables selon la figure 2.2:

Fig. 2.2 : Schématisation des fonctionnements à co-courant et à contre-courant

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2.1.2 Expression du flux échangé
2.1.2.1 Coefficient global d’échange
Une première expression du flux de chaleur transféré φ dans un échangeur peut être
déterminée en écrivant qu’il est égal au flux de chaleur perdu par le fluide chaud et au flux de
chaleur gagné par le fluide froid pendant leur traversée de l’échangeur :

Les produits qc1=ṁ1cp1 et qc2=ṁ2cp2 sont appelés les débits calorifiques des deux fluides.
(ṁ : débit massique et cp : capacité calorifique)

Dans les échangeurs de chaleur, on choisit de rapporter le flux de chaleur échangé à la


surface S2 = 2πr2L

Le coefficient global de transfert h d’un échangeur de chaleur s’écrit donc :

λ étant la conductivité thermique du matériau.


Ren est une résistance thermique due à l’encrassement des surfaces d’échange dont il faut
tenir compte après quelques mois de fonctionnement (entartrage, dépôts, corrosion,…).

On trouvera dans le tableau ci-dessous les ordres de grandeur de h pour des échangeurs
tubulaires en verre et métallique.
Tableau 2.1 : Ordres de grandeur du coefficient global de transfert h de divers types
d’échangeurs

2.1.2.2 DTLM
Il faut établir la relation liant le flux de chaleur transmis dans l’échangeur au coefficient global
de transfert h et à la surface extérieure S2 d’échange. Cette relation est fondamentale car
elle permet de dimensionner un échangeur, c’est à dire de calculer la surface d’échange
nécessaire pour transférer un flux imposé.
On démontre que le flux de chaleur échangé se met sous la forme :

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Avec :

ΔTm étant la différence de température logarithmique moyenne (DTLM).

Remarque :
Dans un échangeur tubulaire simple, le flux de chaleur transféré est toujours plus élevé avec
un fonctionnement à contre-courant car ∆Τm est plus élevé.
Plus généralement, un échangeur de chaleur de configuration quelconque aura des
performances toujours supérieures à celles de l’échangeur tubulaire simple en co-courant et
inférieures à celles d’un échangeur tubulaire simple en contre-courant. Généralement un
facteur de correction F est attribué pour corriger la performance par rapport à une
configuration à contre-courant.

2.1.3 Calculs thermiques des échangeurs


2.1.3.1 Efficacité
On définit l’efficacité d’un échangeur comme le rapport du flux de chaleur effectivement
transféré dans l’échangeur au flux de chaleur maximal qui serait transféré dans les mêmes
conditions de températures d’entrée des deux fluides dans un échangeur tubulaire de
longueur infinie fonctionnant à contre-courant :

Cas où qc1 < qc2, le fluide chaud commande le transfert :

On définit alors une efficacité de refroidissement :

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Cas où qc2 < qc1, le fluide froid commande le transfert :

On définit alors une efficacité de chauffage :

2.1.3.2 Nombre d’unités de transfert


On appelle nombre d’unité de transfert noté NUT le rapport adimensionnel (pour le fluide 1):

Le NUT est représentatif du pouvoir d’échange de l’échangeur. Nous allons montrer dans ce
qui suit qu’il est lié à l’efficacité de l’échangeur et que son utilisation permet de simplifier les
calculs de dimensionnement des échangeurs.

2.1.3.3 Relation entre NUT et efficacité

Cas particuliers :

L’utilisation de ces formules a permis d’établir les abaques présentés en annexe 2.7.

21
2.2 Echangeur à faisceaux complexes
2.2.1 Généralités
Nous avons jusqu’alors étudié le modèle le plus simple d’échangeur que l’on puisse
concevoir à savoir l’échangeur tubulaire simple. Il est toutefois difficile avec ce type
d’échangeur d’obtenir des surfaces d’échange importantes sans aboutir à des appareils très
encombrants. C’est l’une des raisons qui a conduit à développer d’autres géométries
d’échangeurs.

2.2.2 Echangeur tubes-calandre


2.2.2.1 Echangeur 1-2
C’est l’échangeur à faisceau le plus simple : le fluide circulant dans l’enveloppe (calandre)
effectue un seul passage tandis que le fluide circulant dans le tube effectue 2 (ou 2n)
passages :

Fig 2.3 : Schéma d’un échangeur 1-2

Une passe en tube s’effectue à co-courant avec l’écoulement en calandre tandis que l’autre
s’effectue à contre-courant (Figure 2.3). L’écoulement co-courant est moins efficace que
l’écoulement à contre-courant, l’échangeur 1-2 a donc une efficacité comprise entre celle
d’un échangeur tubulaire fonctionnant à co-courant et celle d’un échangeur tubulaire
fonctionnant à contre-courant.
Comme pour l’échangeur tubulaire simple, il existe une relation reliant le nombre d’unités de
transfert maximal NUTmax et l’efficacité η de l’échangeur :

On trouvera également en annexe 2.7 les abaques établis à partir de cette relation.

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2.2.2.2 Echangeur 2-4
Lorsque l’échangeur 1-2 ne permet pas d’obtenir une efficacité supérieure à 0,75, on
cherche à se rapprocher davantage de l’échangeur à contre-courant en effectuant 2 (ou
plus) passages en calandre. L’échangeur 2-4 comporte une chicane longitudinale de sorte
que le fluide en enveloppe effectue 2 passages. Le fluide dans le tube effectue 4 (ou 4n)
passages (Figure 2.4).

Fig. 2.4 : Schéma d’un échangeur 2-4

Comme pour l’échangeur tubulaire simple, il existe une relation reliant le nombre d’unités de
transfert maximal NUTmax et l’efficacité η de l’échangeur :

Où : η1-2 est l’efficacité de l’échangeur 1-2 fonctionnant dans les mêmes conditions.

On trouvera également en annexe 2.7 les abaques établis à partir de cette relation.

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2.2.3 Echangeur à courants croisés
Les deux fluides s’écoulent perpendiculairement l’un à l’autre (Figure 2.5). Un fluide est dit
non brassé (non mélangé) s’il s’écoule dans une veine divisée en plusieurs canaux
parallèles distincts et de faible section, il est dit brassé dans le cas contraire. Le brassage a
pour effet d’homogénéiser les températures dans la section droite de la veine.
Les échangeurs à courants croisés sont surtout utilisés pour des échangeurs entre un gaz
circulant en calandre et un liquide circulant dans les tubes.

Fig. 2.5 : Schémas de deux types d’échangeurs à courants croisés

Comme pour l’échangeur tubulaire simple, il existe une relation reliant le nombre d’unités de
transfert maximal NUTmax et l’efficacité η de l’échangeur, selon son type :

Pour deux fluides non brassés :

Pour un fluide brassé et un fluide non brassé :

Fluide ayant (𝑞𝑐,𝑚𝑖𝑛 ) non brassé : Fluide ayant (𝑞𝑐,𝑚𝑖𝑛 ) brassé :

On trouvera en annexe 2.7 des abaques représentant ces différentes formules.

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2.3 Technologie des aéroréfrigérants
2.3.1 Applications
Les aéroréfrigérants sont des échangeurs de chaleur à refroidissement par air. Ils arrivent en
deuxième place après les échangeurs à tubes-clandre dans les opérations des procédés
chimiques et pétro-chimiques. Ces unités sont utilisées pour refroidir et / ou condenser les
courants des procédés avec l'air ambiant comme moyen de refroidissement plutôt que de
l'eau. Le refroidissement à l'air est souvent économiquement avantageux, par exemple dans
des zones arides ou semi-arides, dans des zones où l'eau disponible nécessite un traitement
important pour réduire l’encrassement ou lorsque des investissements supplémentaires sont
nécessaires pour étendre l’approvisionnement en eau de refroidissement d’une usine. La
réglementation sur l'utilisation de l'eau et les rejets de flux d’effluents dans l’environnement
ont également tendance à favoriser le refroidissement par air. Bien que le coût
d’investissement d’un aéroréfrigérant soit généralement plus élevé, le coût d’exploitation est
normalement considérablement inférieur par rapport à un échangeur à refroidissement par
eau. Par conséquent, un coût énergétique élevé par rapport au coût d’investissement
favorise le refroidissement par air. Le refroidissement à l'air élimine également les problèmes
d'encrassement et de corrosion associés à l'eau de refroidissement, et il n'y a aucune
possibilité de fuite et de mélange de l'eau avec les fluides des procédés. Ainsi, les coûts de
maintenance sont généralement moins élevés pour les aéroréfrigérants.

2.3.2 Description
Dans un aéroréfrigérant, le flux chaud du procédé s'écoule à travers un groupe de tubes à
ailettes et l'air ambiant est soufflé sur les tubes par un ou plusieurs ventilateurs à flux axial
(courants croisés). Pour les applications impliquant uniquement un transfert de chaleur
sensible, les tubes sont orientés horizontalement, comme indiqué aux figures 2.6 et 2.7.
Pour les aérocondenseurs, une configuration en A (figure 2.8) est souvent utilisée, la vapeur
de condensation s'écoulant vers le bas à travers les tubes orientés à un angle de 60° par
rapport à l'horizontale.

Fig. 2.6: Configuration d’un aéroréfrigérant à tirage forcé

Dans les unités utilisant des tubes horizontaux, le ventilateur peut être situé en dessous
(tirage forcé) ou au-dessus (tirage induit) de la rangée de tubes. Dans les deux cas, l'air
circule vers le haut à travers les tubes. L’entraînement du ventilateur dans une unité à tirage
induit est monté sous le faisceau de tubes (soit au sol, comme indiqué à la figure 2.7, soit

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suspendu à l’ossature), il est facilement accessible pour l’inspection et la maintenance, et il
n’est pas exposé à l’air chaud qui sort de l’appareil. Cependant, l’arbre d’entraînement
traverse le faisceau de tubes, ce qui nécessite l’omission de certains tubes, et l’arbre
relativement long est plus sensible aux problèmes de vibrations.
La configuration à tirage forcé fournit l'arrangement de ventilateur le plus simple et le plus
pratique. Avec tous les composants du ventilateur situés sous le faisceau de tubes, ils sont
facilement accessibles pour la maintenance et ne sont pas exposés à l’air chaud sortant de
l’appareil. Cependant, ces échangeurs sont sujets à une recirculation de l’air chaud en raison
de la faible vitesse de l’air quittant l’unité. Le fonctionnement à tirage induit donne un flux
d'air plus uniforme sur le faisceau de tubes et la vitesse de l'air de sortie est plusieurs fois
supérieure à celle à tirage forcé, réduisant ainsi le risque de recirculation de l'air chaud vers
l'entrée de l'appareil ou d'autres appareils à proximité. La recirculation de l'air chaud tend à
réduire la capacité de l'échangeur de chaleur, ce qui nécessite un débit d'air plus élevé et /
ou une surface de transfert de chaleur plus importante.

Fig. 2.7: Configuration d’un aéroréfrigérant à tirage induit

Pour un débit massique d'air donné, le fonctionnement à tirage induit entraîne en principe
une consommation d'énergie supérieure à celle à tirage forcé en raison du débit
volumétrique plus élevé (densité plus faible) de l'air chauffé aspiré par le ventilateur à tirage
induit. En pratique, toutefois, cet inconvénient potentiel a tendance à être compensé par la
distribution plus uniforme du flux et le potentiel plus faible de recirculation des gaz chauds
obtenus avec le fonctionnement à tirage induit. En conséquence, les unités à tirage induit ne
nécessitent généralement pas beaucoup plus de puissance que les unités à tirage forcé et,
dans certains cas, peuvent en fait nécessiter moins.

2.3.3 Transferts thermiques


Les calculs des transferts thermiques pour conception ou analyse des aéroréfrigerants se fait
par la méthode efficacité-NUT en configuration à courants croisés (supposons une seule
passe côté tubes).
Quelques valeurs typiques du coefficient global d’échange h (ou U), selon le type du fluide
refroidi et son état (liquide, gaz, condensation), sont données dans le tableau 2.2. Les
valeurs étant en unités « anglaises », voici la conversion en système internationale (S.I.) :
1 Btu/h.ft2.°F = 5.678 W/m2.K
1 psig = 6.895 kPa

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Fig. 2.8: Schéma d’un aérocondenseur (configuration en A)

Tableau 2.2: Valeurs typiques du coefficient global d’échange des aéroréfrigérants

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2.4 Technologie des condenseurs
2.4.1 Applications
Les condenseurs sont utilisés dans diverses opérations de traitement des produits chimiques
et pétrochimiques (notamment la distillation), la réfrigération et la production d’électricité.
Pratiquement, chaque colonne de distillation utilise soit un condensateur partiel ou total pour
liquéfier tout ou partie du flux de vapeur de tête, fournissant ainsi un reflux pour la colonne et
(souvent) un flux de produit liquide. Dans les opérations de réfrigération, les condenseurs
sont utilisés pour liquéfier la vapeur du fluide frigorigène à haute pression sortant du
compresseur. Des échangeurs de chaleur appelés condenseurs de surface sont utilisés pour
condenser la vapeur à la sortie des turbines qui produisent de l'électricité en interne pour les
opérations de l'usine.

2.4.2 Types
La plupart des condenseurs utilisés dans les industries des procédés chimiques sont des
échangeurs tubulaires ou des échangeurs à refroidissement par air. Dans ce dernier cas, la
vapeur de condensation s’infiltre à l’intérieur d’une rangée de tubes et l'air ambiant est
soufflé sur les tubes par les ventilateurs (Fig. 2.8). D'autres types d'équipements, tels que les
échangeurs à double tuyau, les échangeurs à plaques et les condenseurs à contact direct
sont fréquemment utilisés.
Les échangeurs tubulaires sont des condenseurs de surface utilisés pour condenser les
vapeurs des procédés (écoulement diphasique), mais leur construction diffère quelque peu
des équipements à tubes-calandre monophasiques. Ils sont le plus souvent conçus pour le
fonctionnement en vacuum côté calandre (vapeur) et doit donc supporter un débit
volumétrique élevé de vapeur avec une perte de charge très faible.
Dans cette section, seuls sont considérés les condenseurs tubulaires. Ces unités sont
classées par orientation (horizontale ou verticale) et l’emplacement de la vapeur de
condensation (côté de calandre ou côté tube).

2.4.2.1 Condenseur horizontal côté calandre


La plupart des grands condenseurs dans les industries des procédés sont orientés
horizontalement afin de minimiser le coût des structures de support et de faciliter les
opérations de maintenance. La vapeur de condensation est souvent un composé organique
ou mélange et le liquide de refroidissement est le plus souvent de l’eau, une combinaison qui
favorise l’utilisation de tubes à ailettes. Par conséquent, la vapeur de condensation est le
plus souvent placée dans l’enveloppe (côté calandre) et l’eau de refroidissement, qui est
généralement plus sensible à l’encrassement, s’écoule dans les tubes (Fig 2.9).

2.4.2.2 Condenseur horizontal côté tubes


Cette configuration, illustrée à la figure 2.10, est parfois utilisée pour condenser des vapeurs
corrosives ou à haute pression. Il se produit également dans les bouilloires et les rebouilleurs
horizontaux à thermosiphon lorsque le moyen de chauffage est de la vapeur d’eau ou un flux
de condensation d’un procédé. Plusieurs passages côté tube (généralement deux) peuvent
être utilisés, ainsi qu’un seul passage comme illustré à la figure 2.10. L’écoulement
diphasique est une considération importante dans la conception de ce type d’unités car les
instabilités de flux peuvent causer des problèmes opérationnels.

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Fig. 2.9: Condenseur horizontal avec condensation de vapeur côté calandre

Fig. 2.10: Condenseur horizontal avec condensation de vapeur dans les tubes

2.4.2.3 Condenseur vertical côté calandre


Cette configuration, illustrée à la figure 2.11, est le plus souvent rencontrée dans les
rebouilleurs de thermosiphon verticaux lorsque le fluide de chauffage est de la vapeur d’eau
ou un flux de procédé en condensation. Il n'est pas largement utilisé pour la condensation en
soi. La vapeur entre par le haut de la calandre et s’écoule vers le bas avec le condensat qui
est éliminé par le bas. L'évent (vent) est placé près du bas de la calandre, mais au-dessus
du niveau de condensat. Le faisceau de tubes peut être supporté par des chicanes ou pas.

2.4.2.4 Condenseur vertical côté tubes


Cette configuration (Figure 2.12) est souvent utilisée dans l'industrie chimique. Elle consiste
en une calandre (type E) avec une tête flottante ou fixe. La tête inférieure est
surdimensionnée pour accueillir le condensat et un évent pour les non condensables. La
plaque tubulaire supérieure est également dotée d'un évent pour empêcher tout gaz non
condensable, tel que l'air, susceptible d'entrer par le liquide de refroidissement de
s'accumuler dans l'espace situé entre la plaque tubulaire et la buse supérieure de liquide de
refroidissement.

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Fig. 2.11: Condenseur vertical avec Fig. 2.12: Condenseur vertical avec
condensation de vapeur côté calandre condensation de vapeur dans les tubes

Le condensat s'écoule dans les tubes sous la forme d'un film annulaire de liquide,
maintenant ainsi un bon contact avec la surface de refroidissement et la vapeur restante. Par
conséquent, cette configuration tend à favoriser la condensation de composants légers
provenant de mélanges à point d'ébullition élevé. Les inconvénients sont que le liquide de
refroidissement, qui est souvent plus sujet à l’encrassement, se trouve côté calandre et que
l’utilisation de tubes à ailettes est exclue.

2.4.3 Transferts thermiques


Les calculs des transferts thermiques (pour conception ou calcul du débit condensé ou calcul
de la température de condensation) des condenseurs peuvent aussi se faire par la méthode
efficacité-NUT en posant z = 0, puisque la condensation se réalise à température constante
(changement de phase d’un fluide pur), selon les équations suivantes quelque soit le type de
condenseur :

𝜂 = 1 – 𝑒𝑥𝑝(– 𝑁𝑈𝑇𝑚𝑎𝑥 )
𝑁𝑈𝑇𝑚𝑎𝑥 = – 𝑙𝑛(1– 𝜂)
Remarque :
Le flux de chaleur échangé côté condensation s’écrit sous la forme : 𝜑 = 𝑚̇𝐿𝑐
Où 𝐿𝑐 est la chaleur latente de condensation de la vapeur en 𝑘𝐽/𝑘𝑔.

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2.5 Perte de pression
2.5.1 Introduction
La perte de charge, ou la perte de pression, Δ𝑃 est une quantité importante pour l’analyse
des écoulements dans un échangeur de chaleur car elle est directement liée aux besoins en
puissance du ventilateur ou de la pompe pour maintenir le débit souhaité dans l’échangeur.

2.5.2 Ecoulement dans un tube circulaire


En pratique l’expression de la perte de charge (en 𝑃𝑎) pour un écoulement interne est
donnée par :

Où 𝑉𝑚 est la vitesse moyenne de l’écoulement dans le tube, 𝐿 la longueur du tube, 𝐷 son


diamètre interne, 𝜌 la masse volumique du fluide et 𝑓 est le facteur de frottement de Darcy
(ou de Moody).

Pour un écoulement laminaire (𝑅𝑒𝐷 < 2300), le facteur 𝑓 est donné par l’équation simple :

Pour un écoulement turbulent (𝑅𝑒𝐷 ≥ 2300), l’analyse est beaucoup plus compliquée et nous
devons au final compter sur des résultats expérimentaux. En plus de dépendre du nombre
de Reynolds, le facteur de frottement est fonction de l'état de la surface du tube et augmente
avec la rugosité de la surface « 𝑒 ». Les facteurs de frottement mesurés couvrant un large
éventail de conditions ont été mis en corrélation par Colebrook et sont décrits par
l'expression:

Cette équation est tracée dans un diagramme de Moody dans la figure 2.13.

Les tubes disponibles dans le commerce diffèrent de ceux utilisés dans les expériences en
ce que la rugosité des tuyaux sur le marché n'est pas uniforme et il est difficile d'en donner
une description précise. Les valeurs de rugosité « 𝑒 » pour certains tubes du commerce sont
indiquées sur le graphique Moody. Toutefois, il convient de garder à l’esprit que ces valeurs
s’appliquent aux nouveaux tubes et que la rugosité relative des tubes peut augmenter avec
l’utilisation en raison de la corrosion, de l’accumulation de tartre et des précipitations. En
conséquence, le facteur de frottement peut être multiplié par 5 à 10. Ces conditions de

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fonctionnement réelles doivent être prises en compte dans la conception des systèmes de
tuyauterie.

De plus, le graphique de Moody et son équation de Colebrook équivalente impliquent


plusieurs incertitudes (taille de la rugosité, erreur expérimentale, ajustement de la courbe
des données, etc.), et les résultats obtenus ne doivent donc pas être traités comme "exacts".

Ce facteur de frottement est généralement considéré comme précis à ± 15% sur l’ensemble
de l’intervalle du diagramme.

Fig. 2.13 : Facteur de frottement dans un tube circulaire (Diagramme de Moody)

L'équation de Colebrook est implicite dans 𝑓 , et donc la détermination du facteur de


frottement nécessite une itération fastidieuse sauf si un solveur d'équation est utilisé. Pour
cela une relation explicite, approximative pour 𝑓, est proposée par Haaland sous la forme :

Les résultats obtenus à partir de cette relation sont inférieurs à 2 % de ceux obtenus par
l'équation de Colebrook, et nous recommandons d'utiliser cette relation plutôt que le
graphique de Moody pour éviter les erreurs de lecture.

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2.5.3 Ecoulement autour d’un faisceau de tubes circulaires
La perte de pression Δ𝑃 (en 𝑃𝑎) est la différence entre les pressions à l'entrée et à la sortie
du faisceau de tubes. C'est une mesure de la résistance que les tubes offrent au passage de
l’écoulement sur eux, et elle est exprimée par:

Où 𝑓 le facteur de frottement et 𝜒 le facteur de correction, tous les deux représentés dans


les figures 2.14 et 2.15 en fonction du nombre de Reynolds basé sur la vitesse maximale
𝑉𝑚𝑎𝑥 qui existe dans le faisceau de tubes.
Le facteur de frottement de la Figure 2.14 correspond à une rangée de tubes en ligne carrée
(𝑆𝑇 = 𝑆𝐿 ), et le facteur de correction 𝜒 indiqué dans l’insertion sert à prendre en compte les
effets de la déviation des arrangements en ligne rectangulaires par rapport aux
arrangements en carré.
De la même manière, le facteur de frottement dans la Figure 2.15 concerne une rangée de
tubes en quinconce équilatérale (𝑆𝑇 = 𝑆𝐷 ) et le facteur de correction 𝜒 tient compte des
effets de la déviation par rapport à la disposition équilatérale.
Enfin, la perte de pression se produit dans la direction d'écoulement, et donc on multiplie par
𝑁𝐿 (le nombre de rangées) dans la relation Δ𝑃.
Notez que 𝜒 = 1 pour les arrangements en carré et en triangle équilatéral.

Fig. 2.14 : Facteur de frottement et de correction pour configuration faisceau de tubes en ligne

33
Fig. 2.15 : Facteur de frottement et de correction pour configuration faisceau de tubes en quinconce

2.5.4 Puissance de pompage / ventilation


Lorsque la perte de charge est calculée (ou mesurée), la puissance mécanique « 𝑃 » en 𝑊 ,
requise de la pompe ou du ventilateur, pour maintenir un débit de fluide dans un tube ou
autour d’un faisceau de tubes, peut être déterminée à partir de l’équation suivante :

𝑃 = Δ𝑃 ∗ 𝑉̇
Où 𝑉̇ est le débit volumique du fluide en 𝑚3 /𝑠 (égal à 𝑚̇/𝜌 pour un fluide incompressible).

Notez que la puissance mécanique nécessaire pour que le fluide continue de circuler (et
donc le coût de fonctionnement électrique) est proportionnelle à la perte de pression 𝛥𝑃. Par
conséquent, les avantages liés à l'amélioration du transfert de chaleur via une configuration
donnée doivent être mis en balance avec le coût des besoins supplémentaires en électricité.

34
2.6 Problèmes
Problème 2.1
Un aéroréfrigérant à tirage induit doit être conçu pour refroidir 8 kg/s d’un fluide pétrolier
léger (cp = 2300 J/kg.K) de 121 °C à 65 °C. L’air ambiant (cp = 1008 J/kg.K) tiré à 35 °C doit
sortir de l’aéroréfrigérant à 65°C. Le faisceau des tubes est de longueur 10 m et le diamètre
des tubes 16.4 mm. Chaque rangée de tubes doit contenir 64 tubes.
a) Calculer la puissance thermique de l’aéroréfrigérant.
b) Calculer l’efficacité de l’aéroréfrigérant.
c) Trouver le nombre minimal de rangées de tubes pour satisfaire ce besoin thermique.

Problème 2.2

Un condenseur tubes-calandre horizontal possède 500 tubes minces de diamètre 1.9 cm et


de longueur 4 m. Une vapeur saturée d'alcool n-propylique (1-propanol) à 97 °C se
condense côté calandre avec une chaleur latente de condensation Lc = 686 kJ/kg. L’eau de
refroidissement (cp = 4180 J/kg.K) entre dans les tubes à 10 °C avec un débit de 5 kg/s. Le
coefficient d’échange convectif de l’eau est estimé à 350 W/m2.K et celui de l’alcool à 3950
W/m2.K.

a) Calculer la puissance thermique du condenseur.


b) Déduire le débit d'alcool n-propylique condensé.

Problème 2.3
Considérer l’aéroréfrigérant du problème 2.1. La configuration des tubes est en quinconce
avec 𝑆𝑇 = 31.3 mm et 𝑆𝐿 = 34.3 mm. Les tubes sont en acier inox ayant une rugosité de 2
μm. On suppose que le fluide pétrolier s’écoule dans les 64 tubes et fait autant de nombre de
passes que de nombre de rangées.
On donne les propriétés suivantes pour les fluides :

Fluide pétrolier Air ambiant


Masse volumique ρ (kg/m3) 800 1.1
Viscosité μ (kg/m.s) 5*10-4 1.93*10-5

a) Calculer la perte de pression de l’air ainsi que la puissance de son ventilateur.


b) Calculer la perte de pression du fluide pétrolier ainsi que la puissance de sa pompe.

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2.7 Annexe

Fig. 2.16 : Abaques NUTmax = f(η) pour les échangeurs de chaleur

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