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Partie VI - Le phénomène sédimentaire

Chapitre 3
Bassins sédimentaires
et formation des roches
1. Organisation des corps
sédimentaires et leur signification

2
Loi de Walther

Une séquence verticale de faciès correspond à


l’enregistrement, dans le temps, de leur succession latérale.

3
Sismique réfraction

temps d’arrivée en fonction


de la distance à la source

substrat vitesse en km.s-1


eau 1,5
boue carbonatée 1,5 à 2,5
sédiments consolidés 3,5 à 5,5
socle continental 5,5 à 6,5
4
camions vibreurs
Sismique réflexion

5
Profils sismiques : interprétation

BRUT

INTERPRÉTÉ

prisme d’accrétion de la fosse du Nankai


6
Interprétation d’un profil sismique

Zone des Hauts-Monts, lac Léman

7 http://www.unige.ch/cyberdocuments/theses2001/GirardclosS/these_body.html
Mer du Nord : un piège dans un anticlinal

Forme en dôme avec poche de gaz bien visible (bleu)

source : Total, conférences UPA


8
Forage et diagraphie
Tête de forage

9
Diagraphie : gamma-ray

Principe de la sonde gamma ray,


radioactivité naturelle (Source : Université de Lausanne)

10
Diagraphie et recherche de charbon

Mesure de densité (courbe rouge) et


gamma naturel dans un forage situé dans
une région minière de l'est de la France.

Les bancs de charbons sont parfaitement


délimités grâce à :
- une faible densité ;
- un gamma ray naturel proche de zéro.

11 http://www.egs.lu/frames/fr/main_density_fr.htm
Les bassins en contexte tectonique
rift continental marge passive

zone de subduction

bassin liée à une faille transformante

12
La mer morte, bassin en pull-apart

13
Le bassin parisien, un bassin atectonique

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Un exemple de bassin sédimentaire : une marge continentale passive
Facteurs influençant un bassin sédimentaire
Eustatisme = variations
du niveau marin

Flux sédimentaire 3 1
4 productivité

profondeur
Espace d’accommodation
ACCOMODATION
= espace
= espacedisponible
disponible pour
la pour la sédimentation
sédimentation

Subsidence du substratum

Figure 8.2 Principaux facteurs influençant l’espace disponible pour la sédimentation.


Subsidence totale = subsidence stricte + surcharge sédimentaire
Remarque : Il existe en fait deux conceptions de l’espace disponible :
• au sens strict, c’est l’espace disponible pour la sédimentation avant même le dépôt des
sédiments ;
• au senssubsidence
large, l’espace disponible « apparent+» tectonique
thermique est le volume susceptible d’être rempli
par l’accumulation de sédiments. Il correspond donc à l’espace disponible strict auquel
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il faut ajouter l’espace né de l’enfoncement gravitaire du substratum consécutivement à
Dépôts sédimentaires pendant le rifting
Exemple de subsidence tectonique

16 http://tp-svt.pagesperso-orange.fr/petrole.htm
Exemple de subsidence thermique
Le plancher océanique s’enfonce à mesure
qu’il s’éloigne de la dorsale

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ms e
ρe/ρ
il vient : dz = h . (ρ ρms) soit dz = 23 m pour h = 75 m et dh = 52 m. L’accr

E
h de l’épaisseur de la tranche d’eau se répartit ainsi en 1/3 de subsidence et 2
La surcharge sédimentaire
lévation du niveau marin.

(a) courbes de
SS = surcharge la subsidence
des sédimentstotale (ST)
et de l’enfouissement avec surcharge (b) effet isostatique d’un dou
ST = subsidence tectonique
sédimentaire (ST + SS) et thermique de l’épaisseur de la tranche
Âge en Ma
dh
– 250 – 200 – 150 – 100 – 50 0 0 marin
h eau e
dz
Subsidence totale
sédiments sé
1
ST

2
ST + SS Effet de charge
des sédiments
socle = soc
3 croûte cro
continentale con

4
dz
surface d’égale pre
manteau m
5 s
sup.
profondeur

Figure TP6.11 Courbes de subsidence totale et d’enfouissement


de la mer du Nord (a) et principe de calcul de l’effet
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d’un doublement de la tranche d’eau (b).
Types de d’empilement de séquences
PROGRADATION
la ligne de rivage progresse
vers le bassin océanique
(régression ou dépôt de delta)

RETROGRADATION
la ligne de rivage progresse
vers le continent
(transgression ou affaissement du
plancher)

AGGRADATION
la ligne de rivage ne varie pas
apport sédimentaire = subsidence

19 http://www2.ulg.ac.be/geolsed/sedim/dyn_bassins.htm
• Comment rendre compte de leur organisation interne mise en évidence par la disposition de
leurs réflecteurs sismiques ?
On appelle stratigraphie séquentielle la description du remplissage sédimentaire post-rift de
Les figures de transition dans une séquence
la marge en termes de juxtaposition et de succession de différentes séquences.
b) Géométrie d’un cortège sédimentaire
Chaque séquence est limitée à sa base et à son toit par des discontinuités sismiques majeures au
Voir TP6,
contact desquelles lesDownlap
exercices TP6.9 réflecteurs internes à la séquence peuvent être discordants
Toplaples uns par
rapport aux autres ; il existe ainsi différents types de terminaison en biseau pour ces réflecteurs
et TP6.10
internes au contact des limites de la séquence (figure 8.9) :
• des dispositions en « onlap » (biseau de rétrogradation ou d’aggradation) ou en « downlap »
(biseau de progradation) caractérisant des discordances basales. Elles sont interprétées
Onlap comme révélatrices d’un hiatus (interruption) sédimentaire dû à une situation de non-dépôt
temporaire suite à une émersion (onlap) ou non (downlap) ;
• des dispositions en « toplap » (biseau sommital), discordances sommitales interprétées
également comme des figures de hiatus sédimentaire consécutif au comblement de l’espace
biseau de rétrogradation
disponible voirebiseau
à l’érosionde desprogradation
derniers dépôts (troncatures). biseau sommital
ou d’aggradation À ces différentes terminaisons, il est possible d’ajouter les dispositions obliques ou clino-
formes des réflecteurs dont la progression vers le large matérialise une unité de progradation
par suite du comblement progressif de l’espace disponible.

DISCORDANCES SOMMITALES ou TOPLAP Terminaisons


Toplap = biseaux sommitaux
(biseaux sommitaux) pour les réflecteurs internes
au contact de la surface sommitale
limite sommitale de la séquence

surfaces d'érosion clinoformes


des réflecteurs
limite basale
de la séquence
Deux types de terminaisons ONLAP
pour les réflecteurs internes Onlap
(biseaux de rétrogradation
au contact de la surface basale ou d'aggradation) DOWNLAP
Downlap
(biseaux de progradation)

Figure 8.9 Principaux types de terminaisons des réflecteurs sismiques aux limites
20 d’une séquence.
et à l’intérieur
Animation sur les variations du niveau marin

http://www.sepmstrata.org/movies/Mallorca.mov

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Exemple d’une séquence sédimentaire
cortège de bas
niveau
(4 dépôts)

cortège
transgressif
de transition

cortège
de haut
niveau Ici : séquence
complète
22 http://www4.ac-lille.fr/~svt/Geol_region/albien/albien/eustatis.htm
Séquence = succession de cortèges

Stade 3
Stade 2
Stade 1

LS : limites de séquences ; ST : surface de transgression ; SIM :surface


d’inondation maximale ; CBN : cortège de bas niveau ; CT : cortège transgressif ;
CHN : cortège de haut niveau ; CSM : cône sous-marin.
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Reconstitution

Prisme de haut niveau (PHN)


Stade 1
Niveau marin élevé
Cortège de haut niveau
Lacune avec érosion
cône sous-marin (CSM)
Stade 2
Biasse du niveau marin
Formation d’une limite de séquence

Stade 3
Niveau marin bas Prisme de bas niveau PBN
Cortège de bas niveau

24 D’après Robert et Bousquet, Géosciences, Belin, 2013


Bilan
corps sédimentaire = empilement de séquence

séquence = ensemble des dépôts entre deux


épisodes de bas niveau marin

cortège = subdivision d’une séquence, ayant une


des 3 configurations géométriques typiques :
- cortège transgressif
- cortège de haut niveau
- cortège de bas niveau

25
2. Les roches sédimentaires :
diversité et genèse

26
La classification des roches sédimentaires

Classification fondée sur les processus de formation

Sédiments
Sédiments Sédiments Sédiments
volcano-
détritiques biogènes chimiques
clastiques

calcaires, évaporites,
conglomérats, dolomies, minerais de fer, ignimbrites,
grès, pélites charbons, phosphorites tuffs...
schistes... marines

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Les roches détritiques

Classe
Taille des grains Sédiments Roches Critère empirique
granulométrique

Graviers
Supérieure à 2 mm Rudites Conglomérat Grains visibles à l’œil nu
Blocs

Entre 2 mm et 35 La roche est granuleuse au


Arénites Sable Grès
µm toucher

La roche est douce au


Silt Pélite toucher ; les grains ne sont
Inférieure à 35 µm Lutites pas visibles ;

Argile Argilite La roche happe à la langue

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Classification de Folk

grains d’origine biologique

grains d’origine non biologique,


concentriques

grains sans structure interne,


microcristallins

fragments de sédiments
agglomérés

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Sparite ou micrite ?

Sparite : cristaux de calcite,


pas de boue Micrite = boue + quelques cristaux de calcite

30
Classification de Dunham

constituants liés lors du dépôt boundstone récifs


absence de boue carbonatée grainstone + granuleux
grains jointifs, >
moins de packstone
10 % de grains
10% des
particules ont présence de
grains non jointifs,
un diamètre > boue wackestone
constituants > 10 % de grains
2 mm carbonatée
non liés lors
du dépôt grains non jointifs,
mudstone
< 10 % de grains + lisse
plus de 10% grains jointifs rudstone
des particules calcaires
ont un
diamètre > 2 grains non jointifs floadstone grossiers
mm

31
Dunham et environnement de dépôt

32
Dépôts par précipitation chimique
Phosphorites marines
Série évaporitique nodules de quelques cm à 1m, contenant
Ca3(PO4)2
2 origines (liées à une présence biologique) :
- formation en zones d’upwelling, sous 200 m
de profondeur (zone de dioxygène minimum)
- formation continentale (karst du Quercy) à
partir de restes organiques (os, excréments).

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Dépôts par précipitation chimique
Le fer précipite lorsque le pH augmente surtout donc dans
l’eau de mer, et forme des nodules de petite taille.

Minette en LPNA (bassin lorrain, Jurassique)


Oolithes à cortex constitué d'oxyde de fer. exemples : pyrite FeS2
Grains de quartz. magnétite : Fe3O4
Fragments de coquilles de bivalves.
ciment formé de calcite et de chlorite (verte) Sidérite FeCO3
(www.crpg.cnrs-nancy.fr/Science/Collection)
34
Les dépôts volcano-clastiques
Exemple du Nideck
Les roches volcano-sédimentaires d’âge Permien sont liées à des dépôts
pyroclastiques acides soudées à chaud (> 700°C), on parle alors d’ignimbrite
(Ignimbrite : du latin ignis, feu et imber, imbris, pluie) ou à froid formées lors d’éruptions
de type « nuée ardente ».
Débris ennoyés sous les Grès permo-triasiques.
Si les débris et cendres
volcaniques sont soudées
ultérieurement, il s’agit
d’une cinérite.

bloc d’ignimbrite
à laminations
35
Exemple de faciès : plate-forme carbonatée

36
Évolution de la matière organique

37
La compaction

% de l'épaisseur originelle
sédiment
après compaction

tourbe 5-10%

boue argileuse 10-25%

boue calcaire 40-50%

sable 65-75%

38
Quantifier la compaction

objet résistant

h0
taux de compaction =
h

39
Compaction des boues biologiques en roches

Roche

Diminution de porosité pour


des sédiments pélagiques Épaisseur actuelle des radiolarites du Pinde-
calcaires (Isaacs et al., 1983) Olonos (Grèce) et évaluation de leur
épaisseur avant diagenèse.
40 D’après le site du Museum National d’Histoire Naturelle
Cimentation

grain
zone de dissolution

pore

développement de
cristaux fibreux vers
le pore

=> sparite
41
Joints stylolithiques de compaction dans un calcaire

42
Remplacement de minéraux

Silicification d'un calcaire.


Les cavités ultimes sont cimentées par de la calcédoine (c) et du quartz (q).
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