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Gestion des déchets d’activité de soins et des

déchets assimilés aux déchets ménagers dans un


centre santé de la région parisienne

Plan :
Introduction

A) DASRI

a) Les déchets mous

b) Les déchets piquants, coupants, perforants

c) Les déchets "semi" liquides

B) DAOM

a) Les différents conditionnements sont

a-1) Pour les DASRI

a-2) Pour les DAOM

C) La règlementation

a) DASRI

b) DAOM

D) Les recommandations de bonnes pratiques

a) Pour les DASRI

b) Pour les DAOM

E) Les techniques principales d’incinération des DASRI

F) Application de la gestion des DASRI et DAOM dans un centre de santé de la banlieue


parisienne.

a) Intervention de la collectivité locale


b) L’intervention du personnel de soins
c) Un local dédié
d) L’élimination proprement dite

Conclusion
Introduction :
En ce qui concerne les petites et moyennes structures ou structures de petite ou
moyenne activité. La filière d’élimination pouvant légèrement varier d’un
établissement à un autre. Ce document type concerne les lieux et structures
d’activité de soins petite ou moyenne sans déchets de pièces anatomiques. Ne sont
donc pas concernés les services dentaires et vétérinaires. Cette fiche est à usage
des étudiants en IFSI en stage dans des petites structures et peut être complétée.

(Le lieu de soins concerné ici est un centre de santé.)

A) DASRI signifie : Déchet d’Activité de Soins à Risque Infectieux.


DASRI : Déchets d’activité de soins qui présentent des risques infectieux, qui
peuvent être chimiques, toxiques, radioactifs. Ce sont tous les déchets issus des
activités de diagnostic, de suivi et de traitement préventif, curatif et palliatif dans les
domaines de la médecine humaine et vétérinaire.

Sont assimilés aux déchets d’activités de soins les déchets issus des activités
d’enseignement, de recherche et de production industrielle dans les domaines de la
médecine humaine.

Sont considérés comme DASRI, les déchets présentant un risque infectieux du fait
qu’ils contiennent des micro-organismes viables, ou leurs toxines, dont on sait ou
dont on a de bonnes raisons de croire qu’en raison de leur nature, de leur quantité
ou de leur métabolisme, causent la maladie chez l’homme ou chez d’autres
organismes vivants.

La responsabilité de leur élimination incombe :


• à l'établissement producteur ;
• à la personne morale pour le compte de laquelle un professionnel de santé exerce
l'activité productrice de déchets (ex : hospitalisation à domicile) ;
• dans tous les autres cas, à la personne physique qui exerce l'activité productrice de
déchets dans le cadre de son activité professionnelle (ex : médecins et infirmières
d’exercice libérale...).
On entend par élimination l'ensemble des étapes de tri, conditionnement, collecte,
transport,
stockage, et traitement (article L.541-2 du Code de l’environnement).

Les déchets d'activités de soins peuvent présenter


divers risques
(Infectieux, chimique et toxique, radioactif, mécanique) qu'il convient de réduire pour
protéger:
• les patients hospitalisés ;
• le personnel de soins ;
• les agents chargés de l'élimination des déchets ;
• l'environnement
Cette réduction des risques passe nécessairement par :
• une information et une formation de tous les acteurs de l'établissement producteur ;
• une tenue et un comportement adaptés aux circonstances d'exposition ;
• une gestion rigoureuse de l'élimination des déchets d'activités de soins à risques ;
• une maîtrise de l'hygiène et de la sécurité pour l'ensemble des étapes de la filière
d'élimination.

Certification des établissements de santé :


La gestion des déchets relève du critère 7.e du manuel V2010 de certification des
établissements de santé. Les deux objectifs principaux poursuivis sont de garantir le
respect de la réglementation et d’optimiser le dispositif de gestion des déchets en
intégrant l’enjeu environnemental.

Chaque producteur de déchets d'activités de soins est conduit à considérer le


contexte spécifique auquel il est confronté (politique globale de l'établissement).
Ainsi, la réflexion stratégique qui conduira au choix de la filière d'élimination la plus
appropriée repose sur une analyse multicritère fondée sur :
• la réglementation et les normes ;
• les données quantitatives et qualitatives de production ;
• les filières d'élimination existantes localement ;
• les contraintes structurelles et organisationnelles ;
• le contexte local ;
• les résultats économiques des différents scénarios possibles.
Dans tous les cas, la solution retenue devra permettre de respecter les délais entre
la production des déchets d'activités de soins à risques infectieux et leur incinération
ou prétraitement par désinfection :
• 72 heures
pour des productions supérieures à cent kilogrammes par semaine ;
• 7 jours
pour des productions comprises entre cinq kilogrammes par mois et cent
kilogrammes par semaine

Sont considérés comme DASRI :

a) Les déchets mous :

Des boîtes jaunes en carton équipées d’un sac sont dédiées aux :

 tubulures
 seringues (sans aiguille)
 compresses
 pansements....

b) Les déchets piquants, coupants, perforants :


Des boîtes en plastique jaunes de différents volumes sont dédiées pour les :

 aiguilles
 lames
 cathéters
 rasoirs
 petites ampoules coupantes
 bistouris

c) Les déchets "semi" liquides :

Peuvent éventuellement être mis dans les boîtes en plastique jaunes, ou bien dans
des boîtes en plastique bleues avec couvercle hermétique jaune les :

 poches de liquides
 tubes de prélèvement de sang
 drains
 flacons d’aspiration
 crachoirs
 tous produits sanguins et liquides biologiques et leurs contenants (poches de
sang, transfuseurs…)....

B) DAOM : Déchets Assimilés aux Ordures Ménagères, non contaminés. Ils


peuvent être stockés dans un sac poubelle (filière des déchets ménagers)

Au sein de notre centre de santé les déchets ménagers en salle de soins sont
les emballages la plupart du temps, les papiers essuie mains usagés, bref tout
ce qui n’a pas eu contact avec le patient.

a) Les différents conditionnements sont :

a-1) Pour les DASRI :

- La boîte à DASRI en carton doublé plastique ne dépassant pas en capacité


25 litres ou 50 litres pour les déchets d’activité de soins solides et mous à
risque infectieux.
- La boîte à DASRI en plastique pour les objets piquants, coupant (aiguilles,
ampoules en verre cassées, lames…). Collecteur d’aiguilles pocket 0,3 litres,
0,6 litres, 1 litre, collecteur d’aiguilles tout type de déchets 2 litres,3 litres, 5
litres, 10 litres
- Le fût en polypropylène 30 litres ou 60 litres
a-2) Pour les DAOM :

- La poubelle grise pour les déchets autres que les déchets recyclables

- La poubelle bleue pour les papiers et cartons

- La poubelle blanche pour les déchets alimentaires.

Les DAOM seront éliminés par le moyen de la filière classique, via les bac poubelles
collecteur placés en extérieur de couleur vert ou bleu selon les dispositions de tri
réglementés par la commune du lieu de soins, soit deux ou trois passage par
semaine pour les containers verts et un à deux passage par semaine pour les
containers bleus, d’autres dispositions réglementaires sont possible pour
l’éliminations des boîtes de conserve dans la cas par exemple d’un lieu où se trouve
une restauration collective.

C) La règlementation :
a) DASRI :

- Ils doivent respecter une certaine durée d’entreposage mentionnée ci-dessus.

- Emballage des DASRI : exigences techniques définies par les normes et les
besoins du service.

- Emballages homologués à usage unique, étanche, de couleur jaune et avec à


la fois une fermeture temporaire et définitive.

- Mise en place d’une traçabilité des DASRI (date de mise en service et de


fermeture ainsi que le lieu de provenance…)

- Respecter la limite de remplissage réglementaire des boîtes.

b) DAOM :

- Il n’y a pas de règlementation spécifique excepté les changer régulièrement


lorsqu’elles sont pleines.

D) Les recommandations de bonnes pratiques :


a) Pour les DASRI :

- Pour les boîtes plastique jaune : y mettre tout objet tranchant, piquant et qui
ont été en contact avec le patient comme les aiguilles à prélèvement…,
Prendre la boîte par le corps ou bien par l’hanse prévue à cet effet et ne pas y
mettre la main ou les doigts.

- Boîte en carton Matériaux souillé ayant été en contact avec le patient


( compresse avec du sang, pansement usagé, ouate de désinfection après
utilisation, bandage souillé…), il est en principe interdit d’y mettre des liquides
biologiques. Mettre sur la boîte la date de première utilisation. Placer les
déchets dans la boîte sans dépasser la limite de remplissage marquée par
des pointillés et indiquée comme tel. Ne pas laisser à la portée des enfants ou
de toute autre personne étrangère à son utilisation sans autorisation
préalable. Lorsque la boîte est pleine, la fermer, y indiquer la date de
fermeture ainsi que le site de provenance d’origine.

b) Pour les DAOM :

- Respecter le tri des déchets que peut effectuer l’établissement

La récupération et le traitement des DASRI

Plusieurs sociétés existent sur le marché pour la récupération et le traitement de ces


déchets, le coût varie en fonction des prestations notamment le nombre de passage,
trimestriel, mensuel, hebdomadaire, bihebdomadaire…, ainsi que le coût des boîtes
et le nombre de boîtes fournies. On parle de prétraitement par désinfection car les
déchets ainsi désinfectés doivent subir encore un traitement par la filière des déchets
ménagers et assimilés (mise en installation de stockage ou incinération).

Ces procédés de prétraitement visent à modifier l'apparence des déchets (le plus
souvent par broyage) et à réduire la contamination microbiologique (le plus souvent
par élévation de la température) dans le but de rendre les DASRI désinfectés
assimilables aux déchets ménagers. Les déchets ainsi prétraités peuvent être
éliminés soit par incinération, soit par stockage dans une installation de stockage de
déchets non dangereux (ISDND), selon les modalités habituelles relatives aux
déchets non dangereux de toutes origines. Il convient en effet d’exclure les
techniques de compostage en raison des caractéristiques et de l’origine de ces
déchets.

E) Les techniques principales d’incinération des DASRI :


• un traitement en 2 étapes : une incinération à 850°C et une post combustion à la
même température durant 2 secondes ;
• le taux d’imbrûlés ne doit pas dépasser 3
%;
• la quantité de DASRI traités doit être inférieure ou égale à 10 % de la quantité de
déchets traités annuellement dans une UIOM aménagée à cet effet ;
• les DASRI ne peuvent être acceptés que s’ils sont conditionnés dans des récipients
étanches à usage unique pouvant assurer une bonne résistance, en bon état et avec
un marquage apparent, indiquant la nature des déchets et leur provenance, et
facilement incinérables ;
• la manutention et le transport des récipients se font dans des conteneurs rigides
clos
à fond étanche, de manière à préserver l'intégrité de ces récipients jusqu'à leur
introduction dans le four

• si les récipients ne sont pas introduits directement dans le four dès leur arrivée, les
conteneurs pleins sont entreposés dans un local respectant les dispositions fixées
par
l'article 8 de l'arrêté du 7 septembre 1999 relatif aux modalités d'entreposage des
DASRI et assimilés et des pièces anatomiques ;
• contrairement aux déchets ménagers, les DASRI, une fois conditionnés dans ces
conteneurs, ne passent pas par la fosse de stockage des déchets, mais sont
directement vidés dans la trémie du four, 48 heures maximum après leur arrivée
sur leur site de traitement.

Le personnel doit être formé sur les règles de tri mises en œuvre, les
conditionnements choisis et les filières d'élimination retenues.
Les thèmes de formation à privilégier sont :
La notion de risque
• infectieux ;
• ressenti ou psycho-émotionnel ;
• mécanique ;
• chimique et toxique ;
• radioactif.

Les mesures d'hygiène de base


• hygiène des mains ;
• équipement de protection individuelle (gants, tabliers à usage unique, lunettes...) ;
• ne pas porter ses mains à la bouche pendant le travail : tabagisme, onychophagie ;
• suivi médical et vaccinations à jour.

Les enjeux de la bonne gestion des déchets


• responsabilité du producteur ;
• respect de la réglementation ;
• hygiène hospitalière ;
• sécurité et conditions de travail tout au long de la filière d’élimination ;
• image de marque de l'établissement producteur ;
• impact économique.

Les procédures en cas d'incident et d'accident du travail


• consignes écrites spécifiques ;
• déclaration d'accident au médecin du travail.
Dans tous les cas, les protocoles retenus au sein de l'établissement
devront être connus de tous les intervenants de la filière d'élimination.
Leur application devra être vérifiée régulièrement.

La formation et l’information des personnels


Il est donc nécessaire d’assurer la formation et/ou l’information du personnel
permanent et intérimaire, y compris les éventuels stagiaires et les personnels
extérieurs à l’établissement, ces séances de formation et/ou d’information devant
être renouvelées à intervalles réguliers et leur évaluation organisée. L’information est
fournie au personnel par le chef d’établissement sous forme d’instructions écrites et,
le cas échéant, sous forme d’affiches.

Dispositions concernant la surveillance des accidents d’exposition au sang (AES)


La circulaire DH/DGS n° 554 du 1er septembre 1998 a mis en place un système de
signalements des incidents liés à l’utilisation des collecteurs de déchets perforants.
Réunissant des compétences pluridisciplinaires, les missions du groupe d’étude sur
le risque d’exposition au sang (GERES) visent notamment à identifier les facteurs de
risque de contamination après exposition accidentelle au sang ou aux produits
biologiques, étudier les circonstances de survenue des accidents exposant au sang
(AES) et de proposer des mesures préventives. La surveillance des AES fait partie
des priorités nationales définies par le programme national de prévention des
infections nosocomiales. Elle s’inscrit dans l’un des réseaux nationaux du réseau
d’alerte, d’investigation et de surveillance des infections nosocomiales (RAISIN)
fruit du partenariat de l’institut de veille sanitaire et des cinq centres de coordination
de lutte contre les infections nosocomiales. Le programme national de surveillance
est basé sur le volontariat des établissements de santé participant.

F) Application de la gestion des DASRI et DAOM dans un centre de santé de la


banlieue parisienne.

a) Intervention de la collectivité locale

La collectivité locale se charge de rassembler les meilleures offres de la part des


prestataires mis en concurrence. Le prestataire le mieux placé sera ainsi choisi pour
réaliser le retrait et le traitement des déchets en fonction de leur origine, soit il s’agit
de déchets d’activité de soins, soit il s’agit de déchets ménagers. Le prestataire
chargé de l’élimination des déchets d’activité de soins sera une entreprise
spécialisée dans ce domaine. Pour ce qui sera des déchets ménagers ou assimilés
comme tels, ils seront laissés entre les mains du personnel d’entretien afin qu’il les
place dans le container prévu à cet effet par la collectivité, et partiront dans le même
circuit que celui des administrés.
b) L’intervention du personnel de soins
Initialement formé, le personnel de soins conditionne les déchets, il effectue aussi le
tri entre déchets mous et déchets piquants, coupants, perforants. Il est aussi chargé
d’indiquer sur la boîte les informations de traçabilité, et du stockage dans le local
dédié.

c) Un local dédié :

Au sein de la structure un local est dédié au stockage des boîtes DASRI fermées et
datées, sur lesquelles figure aussi l’origine du service. Ce local est fermé à clef et
l’accès en est réservé aux agents de sécurité ainsi qu’au personnel de soins.

d) L’élimination proprement dite :

L’agent dédié employé par le prestataire se présente au centre de santé où lui est
indiqué le lieu où se trouvent les boîtes à déchets afin de procéder à leur
enlèvement. Un bordereau CERFA de remise des déchets et de remplacement par
des boîtes neuves est laissé à l’administration.

Conclusion : Les personnels concernés sont informés des procédures. La gestion


des déchets se fait aussi dans le cadre d’une rationalisation des budgets. Les
déchets concernés par les activités de soins du centre de santé sont principalement
des déchets mous, des déchets piquants, coupants, perforants et des déchets
comme des emballages, ou papiers usagés.

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