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(Identité musicale)
Farrokh Vahabzadeh
farrokh.vahabzadeh@univ-tours
Central Asia and Khorâssân
L’Asie occidentale englobe un vaste ensemble dominé par trois grands foyers culturels.
D’abord l’Inde, avec les pays qui lui étaient autrefois rattachés, au temps de la colonisation
puis séparé et indépendant depuis 1971), et Sri Lanka, autrefois Ceylan, indépendant depuis
1948. À ces pays s’ajoute l’Afghanistan, qui n’a jamais fait partie de l’Union indienne.
désastreuse au Bangladesh explique probablement que les préoccupations artistiques n’y soient
indien et l’Iran, il possède une culture qui doit beaucoup à ces deux géants, mais sur le plan
Gilles Léothaud, Ethnomusicologie générale (document pdf), Cours de Licence LMU1, année universitaire 2004-2005, p.9
Deuxième grand foyer, l’Iran (la Perse jusqu’en 1934) dont le
rayonnement culturel s’étend sur plusieurs pays autrefois rattachés à
l’URSS, comme l’Arménie, l’Azerbaïdjan, le Tadjikistan et le
Turkménistan. La vie musicale est à l’heure actuelle difficile dans cette
région du monde : en Iran, les autorités islamiques ne sont pas favorables
au développement de la musique classique, jugée trop laïque et éloignée
des aspirations religieuses. Dans les anciennes républiques socialistes
soviétiques, la musique savante fut combattue à l’époque du stalinisme
parce que soupçonnée d’être le véhicule d’un ferment nationaliste. La
situation a changé aujourd’hui, les écoles sont rouvertes, mais beaucoup
de musiciens dépositaires d’une authentique tradition ont disparu sans
avoir pu former de descendance.
Gilles Léothaud, Ethnomusicologie générale (document pdf), Cours de Licence LMU1, année universitaire 2004-2005, p.9
Le troisième foyer est constitué par la Turquie, ainsi que par les pays arabes où s’est conservée
vivante la tradition musicale savante : ce sont surtout l’Égypte, où s’est tenu dès 1932 le 1er
Congrès international de musique arabe, l’Irak avec Bagdad qui reste un centre important pour les
écoles de luth, la Syrie qui possède — à Damas surtout — de grands facteurs d’instruments, et le
Yémen, pays encore assez fermé où la tradition est bien conservée. Cette liste n’est pas limitative,
et c’est probablement tous les pays arabes qu’il faudrait citer. Leur influence s’est étendue
d’ailleurs fort loin vers l’ouest, jusqu’à l’extrémité du Maghreb en Mauritanie, et au sud de
l’Espagne ; de l’Antiquité au Moyen Age, des contacts incessants entre les cultures persane
d’abord, turco-arabe ensuite, et l’Occident, ont contribué à forger la théorie musicale sur laquelle
repose l’art européen.
La vaste aire culturelle ainsi définie, de l’Océan indien à l’Afrique du Nord, présente une unité
certaine par son attachement à la modalité, ainsi que nous le verrons ; mais ses conceptions
musicales divergent suffisamment pour justifier cette tripartition de l’Asie occidentale et la
reconnaissance de ses trois grands foyers artistiques.
Gilles Léothaud, Ethnomusicologie générale (document pdf), Cours de Licence LMU1, année universitaire 2004-2005, p.9
Dans son argumentation sur la notion d’une entité culturelle des pays
musulmans, J. During considère qu’au niveau de la musique savante ou de ce
qu’il appelle la « musique d’art », celle-ci peut être définie par les
caractéristiques suivantes :