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CE, Ass, 14 décembre 2007, Garde des Sceaux contre Boussouar, n° 290730 ;

Planchenault, n° 290420 ; Payet, n° 306432

Dans ces trois arrêts d’Assemblée du 14 décembre 2007, l’administration retenait la


qualification de mesure d’ordre intérieur, mais le Conseil d‘État admet pour ces actes
la recevabilité du recours pour excès de pouvoir sous certaines conditions.

Dans l’arrêt Garde des sceaux contre Boussouar, le Conseil d’État est face à un acte qui
opère un changement d’affectation d’un détenu. Pour déterminer si cet acte est
susceptible d’un recours pour excès de pouvoir, il faut apprécier la nature de l’acte et
l’importance de ses effets. Cette décision constitue un acte administratif susceptible de
recours pour excès de pouvoir et non une mesure d’ordre interne. Le juge ajoute qu’il
en va différemment sous réserve que ne soit pas en cause des libertés et des droits
fondamentaux des détenus. Le recours sera possible si des droits fondamentaux du
détenu sont mises en causes, rapport à la CEDH.

Dans l’arrêt Planchenault, la possibilité d’exercer un emploi dans la prison est source
de revenu, ce qui a des effets considérables sur la vie du détenu. Si on interdit au
détenu d’exercer un emploi, ça compromet sa réinsertion dans la vie active.

Dans l’arrêt Payet, Payet est incarcéré et conteste une rotation de sûreté (mesures qui
consistent à changer l’établissement d’affectation d’un détenu de manière répétée et
obligatoire pour éviter qu’un détenu organise son évasion). Il a été changé
d’établissement 23 fois sur l’ensemble du territoire entre 2003 et 2007. Le Conseil
d’État dit que cette mesure institut un régime de détention spécifique, et donc c’est un
acte administratif unilatéral susceptible de recours, qui fait grief.

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